Les Droits de l’Homme et la Politique Constitutionnelle: un dialogue franco-

américain à l´époque révolutionnaire – Terence Marshall

«  En effet, la thèse des Encyclopédistes quant à la volonté générale correspond à la notion que la
doit être formulee d’apès les critères universalistes de la raison scientifique (epistèmé). Si le droit est
exprimé sous une forme universelle non-contradictoire, alors elle ne peut pas errer. Un tel
formalisme correspond à celui dont témoigne la thèse de l’égalité des hommes dans leur liberté
naturelle ou volontaire. Dans chaque cas, la spécifité des hommes est ignorée en faveur de ce qui
leur est universel ou commun.  » - 34

« Par conséquent, à la difference du rationalisme scientifique, ‘la prudence enseigne’ que, dans
l’élaboration des Constitutions, on devrait tenir compte des qualités et des défauts que les êtres
humains peuvent avoir. Cela signifie que la séparation des pouvoirs sera conçue, non pas à partir
d’une analytique fonctionnelle des institutions politiques, mais à partir d’une réflexion sur la
psychologie humaine. » (sobre a Revolução Americana) - 34

La Construction du Concept Universel de l’HommeÇ de la tradition libérale

à la Révolution française – Domenico Losurdo
« c’est Malouet, qui à ce moment-là considère avec une certaine préoccupation les masses
populaires en France (…). Mais revenons au débat á l’Assemblée Nationale. Il y a le risque – renchérit
un autre orateur – que le peuple prenne trop au sérieux l’idée d’’égalité originelle’, sans se rendre
compte que dans la réalité sociale, elle n’est pas autre chose qu’une ‘fiction philosophique’. Et tout
cela – les deux orateurs sont d’accord – à cause du caractère ‘métaphysique’ et ‘abstrait’ du
discourts sur les droits de l’homme, à cause du recours à des ‘principes généraux et absolus’, qui,
pour poursuivre les ‘droits naturels’, négligent et effacent les droits positifs et la tradition
historique  » - 53

Burke e Maistre farão uma crítica semelhante, denunciando a ahistoricidade das declarações
abstratas da Revolução fundadas em uma noção vazia de homem. Hegel, porém, tomará a
elaboração de um conceito abstrato e geral de homem como uma etapa decisiva no progresso
histórico. – 53 – Para Hegel, vide §190 da Filosofia do Direito, o discurso dos direitos humanos
pressupõe a satisfação dos desejos/necessidades. – 54 – Daí que Hegel falará em direitos materiais
(materielle Rechte) e direito à vida (Recht zu leben). – 55 – A radicalidade da Revolução está
precisamente nesta noção universal de homem, que depois animará movimentos e processos
democráticos e revolucionários. Assim, a “derrapagem” da Revolução estará já na Déclaration, do
ponto de vista de autores como Bentham e Burke. - 56

La Notion de Droit dans la Déclaration des Droits de l’Homme et du Citoyen

de 1789 – Yves Charles Zarka
« Je voudrais tenter de le montrer en m’attachant à un point particulier  : l’absence dans le texte
adopté en 89 de toute référence à la loi naturelle. La notion de loi apparaît, bien entendu, à plusieurs
reprises dans les articles mais toujours au sens de loi positive et jamais de loi naturelle. » - 60
« Tout d’abord, sa forme déclarative, et non prescriptive, implique la préexistence de droits qui
doivent d’abord être reconnus pour pouvoir être proclamés. Ainsi, le préambule indique que les droits
de l’homme doivent être arrachés à l’oubli et au mépris. »

« Ensuite, au niveau du projet dont elle est porteuse, la Déclaration exige également une référence
au droit naturel. Ce projet est la mise en pratique de l’idée d’une fondation en raison de l’institution
politique. Or cette fondation ne peut avoir recours à aucun modèle historique préexistant. (…) La
fondation rationnelle de la légitimité politique et la reconstruction de l’espace social doivent reposer
sur des principes premiers et des vérités de raison, c’est pourquoi elles exigent le rappel des droits
naturels. Ce rappel donne ici un sens méta-juridique à la Déclaration. » - 61

« ces droits naturels déclarés doivent devenir ceux du citoyen. L’opérateur du passage est indiqué par
le couple souveraineté/loi. (…) La garantie par l’État des droits naturels et imprescriptibles impliques
la réinterprétation de ces mêmes droits naturels en fonction de la loi. On peut suivre cette
réinterprétation à partir de l’article VI. Elle confère, au sein même de la Déclaration une prééminence
fondamentale á la loi positive. » - 62

« Les droits naturels, reconnus a priori, sont ainsi arrachés au fondement théorique, voire
théologique, qui assurait à la fois la détermination de leur contenu et leur réciprocité avec les
devoirs. (…) de quelle valeur normative la reconnaissance des droits naturels peut-elle être porteuse
par rapport aux lois de l’État quand ce sont ces lois qui en définissent les bornes, c’est-à-dire, en
quelque façon, le contenu  ? Si la référence aux droits naturels fournit les principes a priori d’une
refondation de l’espace juridico-politique, peuvent-ils exercer une quelconque régulation sur
l’exercice du pouvoir  ?  » - 66

« séparé de son fondement dans la loi naturelle, le rappel des droits naturels dans le texte de 89 ne
peut jouer une fonction régulatrice comparable à celle qu’il avait dans la théorie politique de Locke
par exemple.  » -

« D’autre part, séparés de la loi naturelle, les droits de l’homme sont arrachés à leur fondement
théologique pour être rapportés à l’homme seul, sujet et objet du droit. » - 67

La Révolution Française selon Kant: le spectateur et l’événement – Joachim

Kopper
« pour ceux qui y participent eux-mêmes reste enveloppé dans la contingence des actions et des faits,
dans l’enthousiasme des spectateurs il se manifeste comme tel et ressort ainsi dans son
authenticité. » - 273

« La réflexion transcendantale a besoin d’être complétée par l’expérience. La Révolution française est
cette expérience. Cette expérience qui, en tant que telle, est une expérience totale et unique contient
toutefois en elle ces deux moments, qui lui donnent sa structure et sa cohérence  ; le grand
événement historique d’une part et la contemplation enthousiasmée des spectateurs non engagés de
l’autre. » - 274