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Séance 2 (08/09/2020) / Nouvelles technologies et marché du travail

Les gains de productivité ne sont PAS DEFAVORABLES au travail peu qualifié.

On parle d’automatisation de tâches (pas d’emploi !) , emploi= ensemble de tâches

une tâche est codifiable (routinière) si elle peut être exécutée par un robot, c’est-à-dire qu’elle est
définie comme une suite d’instructions exécutables par une machine

Couper les cheveux n’est pas une tâche codifiable

Une tache peut devenir codifiable dans le futur (ex : conduire un camion dans le futur sera peut-être
automatisé)

Les tâches non codifiables sont de natures très variées :

-tâches non routinières analytiques : résoudre un problème, persuader, être créatif (ingénieur,
juriste, médecins…)

-tâches non routinières manuelles : conduire un camion, préparer des repas, installer de meubles,
nettoyer une maison, assister des personnes, garder des bâtiments etc …

Cas des services à la personne : faut une capacité de s’adapter à des situations et à échanger avec
des personnes, condition physique correcte mais souvent pas d’études supérieures. Tâches non
réalisables par des automates, ni délocalisables.

 deux types de tâches qui concernent les plus et les moins qualifié qui ne pâtissent pas de
l’informatisation/automatisation

Contrairement à des emplois à tâche routinière qui eux seront impactés (emplois qualifiés et non
qualifiés !)

Voir photo slide 2


Aujourd’hui, plusieurs activités routinières n’ont pas été remplacé encore par des machines (graph
au dessus)
Graph : Comptabilisation de tâches en fonction de la formation de la personne, quel est son
pourcentage de tâches routines. On ne s’attendait pas à ce résultat car on se rend compte que des
personnes sans formation ont le même niveau de tâches routinières que certaines personnes très
qualifiées

Les gens qui ont le plus de tâches routinières sont ceux qui ont un niveau de formation moyen : ces
gens sont menacés par une automatisation.

Informatisation, automatisation (pas éco digitale !) depuis les années 80, a engendré substitution de
certaines tâches codifiables. Leurs gains de productivité ont été phénoménaux dans les taches de
traitement et stockage de l’info

Ces taches étaient avant assurées par des personnes dont la formation était intermédiaire, ni faible,
ni élevé(ex : agents administratifs)

La part des tâches routinières dans l’ensemble des emplois a diminué depuis 20 ans.
Mécaniquement, les parts respectives dans l’emploi total de l’emploi qualifié et de l’emploi non
qualifié non routinier ont augmenté. On parle de « Job polarization » : polarisation du marché de
l’emploi entre des très qualifiés bien payes et peu qualifiés avec des salaires faibles. (graph)
en ordonnée : évolution de l’emploi

On observe que l’emploi des personne peu qualifiées a augmenté ! Tout comme l’emploi des très
qualifié. Ce qui a baissé c’est l’emploi des personnes avec un niveau de formation intermédiaire
(bipolarisation entre high skill-high pay/low skill-low pay)

Automatisation =>substitut aux tâches routinières=>tache effectués par les intermédiaires


Cela montre l’évolution des emplois selon le type de job. On se rend compte que la plupart des
emplois nécessitant un niveau de formation intermédiaire ont un niveau d’emploi décroissant depuis
les années 1999 pour certaines catégories.

Note : graphique orange un peu plus bas car effet de la crise de 2006.

Depuis les années 80 les emplois pour les personnes peu et très qualifiés : la croissance est
significative. Croissance inverse pour des jobs à qualif intermédiaire.

Ici c’est l’évolution des salaires selon le niveau de formation. On se rend compte que pour les peu et
très qualifiés, le salaire à augmenter (découle aussi du faible niveau de création d’emploi). On parle
de Wage polarization

Donc personnes à la formation intermédiaire => moins de création d’emploi voire destruction
d’emploi=>baisse des salaires. (attention ! les pauvres touchent tout de même moins que les familles
moyennes)

Donc l’évolution de l’emploi est plus forte chez les pauvre que chez les classes moyennes.

Résistance des salaires pour les tâches non routinières et manuelles


Informatisation/automatisation et chômage

Pour l’instant on a évoqué marché du travail américain, mais les modalités de fonctionnement ne
sont pas les mêmes.

 Anglo-saxon : inégalités salariales sont relativement acceptées socialement. Le biais


technologique modifie les salaires relatifs (hausse pour tâches non routinières, baisse pour
emploi à tâches routinières). L’emploi est préservé quel que soit le type de tâche, mais les
inégalités salariales augmentent.
 Européen : inégalités salariales ne sont socialement pas bien acceptées. Le biais
technologique modifie les salaires relatifs

C’est là qu’intervient la problématique du SMIC. Salaire minimum que l’Etat fixe. Quand on
augmente le SMIC, d’une part, le niveau de consommation des bénéficiaires va augmenter. En
revanche, cela augmente le coût du travail et diminue la probabilité de conserver son emploi (si
le SMIC augmente, l’employé peut perdre son travail). Quand le SMIC est initialement faible,
l’effet d’une augmentation sur la demande est faible est plus forte que l’effet sur l’emploi.

En France on a atteint 15% de la population qui était payé au SMIC, si on augmente le SMIC a un
tel niveau, il y a beaucoup de perte d’emploi. (milieu des années 2000, si on augmentait le SMIC
de 1% on augmentait la probabilité de se faire virer de 3%, c’est une élasticité énorme).

Un SMIC élevé permet de maintenir un niveau de rémunération du travail routinier jugé


acceptable, i.e., qui progresse de façon comparable à celui des salariés qualifiés. Ce choix a un
coût : il favorise le chômage de personnes effectuant un travail routinier.

Donc quand on met un SMIC en période de progrès technique, on a une chance d’augmenter le
chômage (en zone euro)
Le graphique montre l’évolution de l’emploi en fonction du niveau (pallier) de rémunération. On
retrouve la distinction peu, moyennement, très qualifié. On constate qu’en France, l’évo de l’emploi
des intermédiaires est beaucoup plus défavorable qu’aux états unis (on observe cela aussi dans EU
average.

Cette interaction entre SMIC et progrès technique est donc problématique.

note : ces effets se ressentent surtout sur le LT (car chgts structurels)


Au 19ème, les ouvriers/artisans étaient classe moyenne. Puis arrive la manufacture (les machines),
fait faire des gains de productivité et embauche des travaux peu qualifiés. Donc à cette époque le
progrès technique est biaisé en faveur du travail « peu qualifié » 

Thèse du MIT (Acemoglu) : thèse qui dit que l’explosion de l’enseignement supérieur est la raison
que le progrès techno est skill biased

DONC le progrès technique est pas et sera pas toujours skill biased et que la bonne distinction est
entre emploi à tâches routinière et à tache non routinières

Conclusion :

Réfléchir non pas en termes de qualif mais en termes de tâches qualifiées ou non et aussi entre
taches routinières ou non

Effets du progrès techno sur le marché du travail depuis 1980 ont été lents.

La mécanique du SMIC n’interagit pas bien avec les reconfig du marché du travail peu qualifié

Question reste ouverte : tendance = on peut penser que ce qu’on a observé avec informatisation et
automatisation pourrait se ressentir avec révolution digital mais les effets ne sont pas encore
flagrants.

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