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Chapitre1: Algèbre, Tribu et Mesure.

October 26, 2017

1 Algèbre et Tribu
Dénition1.1.1: Soit X un ensemble. Une famille A de parties de X est une
algèbre si:

1. X ∈A
2. A est stable par passage au complémentaire. i.e ∀A ⊂ X ,si A ∈ A alors
Ac = X − A ∈ A
3. A est stable par union nie. i.e Pour toute suite nie (Ai )1≤i≤n d'éléments
n
de A, si Ai ∈ A ∀i = 1, . . . , n alors ∪i=1 Ai ∈ A

4. A est stable par intersection nie. i.e Pour toute suite nie (Ai )1≤i≤n
d'éléments de A, si Ai ∈ A ∀i = 1, . . . , n alors ∩ni=1 Ai ∈ A
Remarque1:
On peut dénir une algèbre en utilisant seulement les conditions (1), (2) et
(3) ou seulement (1), (2) et (4) de la dénition1.1.

Dénition1.1.2: Soit X un ensemble. Une famille F de parties de X est une


tribu ou une σ -algèbre si:

1. X ∈F
2. F est stable par passage au complémentaire. i.e ∀A ⊂ X ,si A ∈ F alors
Ac ∈ F
3. F est stable par union dénombrable. i.e Pour toute suite dénombrable
(An )1≤n d'éléments de F , l'ensemble∪∞
n=1 An ∈ F

4. F est stable par intersection dénombrable. i.e Pour toute suite dénom-

brable (An )1≤n d'éléments de F, l'ensemble∩n=1 An ∈F
Remarque2:
De même que pour une algèbre, on peut dénir une σ -algèbre en utilisant
seulement les conditions (1), (2) et (3) ou seulement (1), (2) et (4) de la déni-
tion1.2.

1
Proposition1.1.1: Toute σ -algèbre est une algèbre sur X.
Démonstration:

Exemples de tribus et d'algèbres


1. Soit X un ensemble alors P (X ), l'ensemble de toutes les parties de X est
une σ -algèbre.
2. F = {Ø, X } est une tribu, appelée tribu grosssière.

3. Soit X un ensemble inni. Soit A la famille de toutes les parties nies de


X . A n'est pas une algèbre. Démonstration:
4. Soit X un ensemble inni. Soit A l'ensemble de parties A de X, tel que
A est ni ou Ac est ni. A n'est pas une tribu. Démonstration:

5. Soit X un ensemble non-dénombrable. Soit A la famille de toutes les


parties dénombrables (nies ou innies) de X . A n'est pas une algèbre.
Démonstration:

6. Soit Xt un ensemble. Soit A une famille de parties A de X tel que A est


dénombrable ou Ac est dénombrable. A est une tribu. Démonstration:

Proposition1.1.2: Soit X un ensemble. L'intersection de tribu non vides sur


X est une tribu.
Démonstration:

Corollaire1.1.1: X C une famille de parties de X .


un ensemble et soit
Alors il existe une plus petite X qui continet C .
σ -algèbre sur
F la plus petite σ -algèbre qui contient C , veut dire que F est une σ -algèbre
sur X contenant C et pour toute σ -algèbre sur X contenant C contient aussi F .
La plus petite tribu sur X contenant C est unique, elle est appelée σ -algèbre
générée par C et notée σ (C).
Démonstration:

Tribu de Borel: La tribu de Borel sur Rd est la tribu sur Rd générée par
d d
l'ensemble de tous les sous-ensembles ouverts de R notée B R .

Proposition1.1.3: La tribu de Borel B (R) sur R est générée par chacun des
ensembles suivants:

1. L'ensemble de toutes les parties fermées de R.

2. L'ensemble de tous les intervalles de R de la forme ]−∞, b].


3. L'ensemble de tous les intervalles de R de la forme ]a, b].
Démonstration:

2
Proposition1.1.4: Soit X un ensemble et A une algèbre sur X. Alors A est
une tribu si

1. Soit A est stable par union de suite croissante de parties de X.

2. Soit A est stable par intersection de suite décroissante de parties de X.


Démonstration:

2 Mesure
Dénition1.2.1
• Soit X un ensemble et A une σ -algèbre sur X. Une fonction µ : A →
[0, +∞] est σ -additive (où additivement dénombrable) si

P+∞
µ (∪∞
i=1 Ai ) = i=1 µ (Ai )

pour toute suite {Ai }i≥1 de sous ensemble disjoints de X appartenant à


A.
• Une mesure sur une tribu A est une fonction µ : A → [0, +∞] tel que
µ (φ) = 0 et σ -additive.

• Soit X un ensemble et A une algèbre (non nécessairement une tribu) sur


X. Une fonction µ : A → [0, +∞] est dite additive si
Pn
µ (∪ni=1 Ai ) = i=1 µ (Ai )

pour toute suite nie A1 , . . . , A n de sous- ensembles disjoints de X appar-


tenant à A.
• Une mesure sur une algèbre A est additive si µ : A → [0, +∞] tel que
µ (φ) = 0 et µ est additive.

• Toute mesure σ -additive est une mesure additive. La réciproque est fausse.

Dans ce cours la notion mesure (sans autre précision ) fera réference à la


mesure σ -additive.
• Si X un ensemble et F une σ -algèbre sur X, le couple (X , F) est appelé
espace mesurable. Si l'on dénit une mesure µ sur F , alors le triplet
(X , F, µ) est appelé espace mesuré.

• Les parties de X qui sont des éléments de F sont dites mesurables.

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Exemples
1. Mesure de comptage:
Soit X un ensemble inni et F une σ -algèbre sur X . On dénit la fonction
µc comme suit :

µc : F → [0,
 +∞]
card (A) si A est f ini
A → µc (A) =
+∞ sinon

On montre que µc est une mesure. Elle est appelée mesure de comptage.
Démonstration:

2. Mesure de Dirac:
Soit X un ensemble non vide et F une σ -algèbre sur X . Soit x un élément
de X . On dénit la fonction δx comme suit :

δx : F → [0, +∞]

1 si x ∈ A
A → δx (A) =
0 sinon

On montre que δx est une mesure. Elle est appelée mesure de Dirac.
Démonstration:

3. Mesure de Lebesgue:
Il existe une mesure dénie sur la tribu des boréliens de R notée B (R) qui
associe à chaque intervalle de R sa longueur.
Démonstration:

4. Soit X l'ensemble de tous les entiers positifs et soit F la famille de tous


les sous-ensembles de X tel que A ni ou Ac ni. on a montré que F est
une algèbre mais pas une tribu. On dénit la fonction µ comme suit :

µ: F → [0,
+∞]
1 si A est inf ini
A → µ (A) =
0 si A est f ini

On montre que µ est une mesure additive.


Démonstration:

5. Mesure innie
Soit X un ensemble et F une σ -algèbre sur X. On dénit la fonction

µ: F → [0,+∞]
+∞ si A 6= Ø
A → µ (A) =
0 si A = Ø

On montre que µest une mesure.


Démonstration:

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Proposition 1.2.1 Soit (X , F, µ) un espace mesuré. Soit A et B des parties
de X appartenant à F et tel que A ⊆ B , alors

µ (A) ≤ µ (B)

Si de plus µ (A) < ∞ alors

µ (B − A) = µ (B) − µ (A)

Démonstration:.

Proposition 1.2.2 Soit (X , F, µ) un espace mesuré. Soit {Ak } est une suite
de sous ensembles de X appartenant à F alors

+∞
 X
µ ∪+∞ A
k=1 k ≤ µ (Ak )
k=1

(Sous-additivité dénombrable).
Démonstration:

Mesure nie- Mesure σ-innie


Dénitions 1.2.2: Soit (X , F) un espace mesurable.

• Une mesure µ sur (X , F) est nie si µ (X ) < ∞


• Une mesure µ sur (X , F) est σ -nie, s'il existe une suite croissante (En )n≥1
d'éléments de F dont la limite est X (i.e X = ∪n≥1 En ) et tel que µ (En ) <
∞, ∀A ∈ F .

• Une mesure innie (Voir Exemples)

• Une mesure µ sur (X , F) est nulle si µ (A) = 0 ∀A ∈ F .

Proposition 1.2.3 Soit (X , F, µ) un espace mesuré.

• Si {Ak } est une suite croissante d'éléments de F alors

µ ∪+∞

k=1 Ak = lim µ (Ak )
k→+∞

• Si {Ak } est une suite décroissante d'éléments de F et µ (An ) < ∞ ∀n alors

µ ∩+∞

k=1 Ak = lim µ (Ak )
k→+∞

Démonstration:

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Proposition 1.2.4 Soit (X , F) un espace mesurable et µ une mesure additive
sur (X , F). µ est une mesure (mesureσ -additive) si soit:

• Pour toute suite croissante {Ak }k≥1 de sous ensembles de X éléments dans
F
µ ∪+∞

k=1 Ak = lim µ (Ak )
k→+∞

• lim µ (Ak ) = 0 pour toute suite décroissante {Ak }k≥1 d'éléments de tel
k→+∞
+∞
que ∩k=1 Ak = Ø
Démonstration:

Partie négligeable et mesure complète


Dénitions 1.2.3
• Soit (X , F, µ) un espace mesuré et soit A ⊂ X . On dit que A est néglige-
able s'il existe un ensemble B∈F A ⊂ B et µ (B) = 0.
tel que

• Soit (X , F, µ) un espace mesuré, on dit que µ est complète ou que l'espace


(X , F, µ) est complet si toutes les parties négligeables sont mesurables.

Mesure absolument continue- Mesure équivalente


Soit (X , F) un espace mesurable. µ et m des mesures positives sur F.

• On dit que µ est absolument continue par rapport à la mesure m, on note


µ << m si pour tout A∈F tel que m (A) = 0 alors µ (A) = 0.

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3 Mesure Extérieure
Dénition1.3.1: Soit X un ensemble et P (X ) l' ensemble de toutes les parties
de X. Une mesure extérieure sur X est une fonction µ∗ dénie par:

µ∗ : P (X ) → [0, +∞]

1. µ∗ (Ø) = 0
2. Si A⊆B⊆X alors µ∗ (A) ≤ µ∗ (B)

3. Si {An } est une suite d'éléments de P (X ) alors

+∞
X
µ (∪n∈N An ) ≤ µ (An )
n=0

(la sous σ -additivité)


Remarques:

• Une mesure sur X est une mesure extérieure si et seulement si sa tribu est
P (X ).
• Il existe des mesures extérieures qui ne sont pas des mesures.

Dénition 1.3.2 Soit X un ensemble et µ∗ une mesure extérieure. Une partie



B de X est dite µ -mesurable (ou mesurable par rapport à µ∗ ) si

∀A ⊆ X µ∗ (A) = µ∗ (A ∩ B) + µ∗ (A ∩ B c ) (1)

Remarque: Comme µ∗ est sous σ−additive on peut remplacer la condition


(1) par
∀A ⊆ X µ∗ (A) ≥ µ∗ (A ∩ B) + µ∗ (A ∩ B c ) (2)

Proposition1.3.1: Soit X un ensemble et µ∗ une mesure extérieure sur X


. Alors toute partie B de X qui vérie µ (B) = 0 ou µ∗ (B c ) = 0

est µ∗
-mesurable.
Conséquences:
Øet X sontµ∗ -mesurables pour toute mesure extérieure µ∗ sur X.

On note par Mµ∗ la classe d'ensembles µ -mesurables.

Théorème 1.3.1 Soit X un ensemble et µ∗ une mesure extérieure sur X alors

• Mµ∗ est une σ -algèbre

• La restriction de µ∗ à Mµ∗ est une mesure complète sur Mµ∗ .

Démonstration:

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Lemme 1.3.1: Soit A⊆X et (Ej )1≤j≤n ⊂ Mµ∗ tel que Ei ∩ Ej = Ø ∀i 6= j
alors
n
X

µ (A ∩ [∪ni=1 Ei ]) = µ∗ (A ∩ Ei ) (3)
i=1
Cas particulier si A=X on aura

n
X
µ∗ ([∪ni=1 Ei ]) = µ∗ (Ei ) (4)
i=1

Mesure de Lebesgue dans R


J: L'ensemble des intervalles de R.

l: J → R+
I → l (I)
l (I) est longueur de I. SI I = [a, b] alors l (I) = b − a
On cherche une mesure m tel que

1. m soit dénie dans P (R)


2. m (I) = l (I) ∀I ∈ J
3. m (E + x) = m (E)∀E ⊂ R , ∀x ∈ R
On dit que m est invariante par translation.
Une telle mesure n'existe pas, pour cela on essaye de trouver une tribu F de
R assez large et une mesure dénie sur F en gardant les conditions (2) et (3)
vériées.
Soit A une partie de R. On dénit l'ensemble RA = {{In }n , In = ]an , bn [ / ∪n In ⊃ A}.
RA : l'ensemble de toute les suites {]ai , bi [} d'intervalles ouverts et bornés tel
que A ⊆ ∪i ]ai , bi [

Proposition 1.3.1 La fonction λ∗ déni par

λ∗ : P (R) → [0, +∞]


( )
X

A → λ (A) = inf (bi − ai )
RA i
( )
X

λ (A) = inf l (]ai , bi [)
RA n
( )
X

λ (A) = inf l (In )
RA n

est une mesure extérieure. Elle associe à chaque intervalle de R sa longueur.

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Proposition 1.3.2
1. λ∗ ({x}) = 0
2. Si A, A ⊂ R , est dénombrable alors λ∗ (A) = 0

Démonstration:
Consequences: L'intervalle [0, 1]est non dénombrable
D'après le théorème 1.3.1, la classe M des ensembles de P (R) λ∗ -mesurables

est une σ -algèbre et λ |M est une mesure appelée mesure de Lebesgue on la
note λ (λ = λ∗ |M ).

Lemme 1.3.2 L'intervalle ]a, +∞[ est λ∗ -mesurable.


Démonstration:
Donc tout intervalle ouvert est λ∗ -mesurable et par conséquent tout ouvert est

λ -mesurable. Si on note par O l'ensemble des ouverts de R, alors O⊂M et
donc B (R) = σ (O) ⊂ M.

Théorème 1.3.2 B (R) ⊂ M (i.e Tout borélien est λ∗ -mesurable.)

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