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2020/2021
Cours de Mathématique
Séries numériques
Said MAHARI
1. Séries numériques 3
1. Généralités . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 3
2. Séries à termes positifs . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 6
3. Séries alternées, semi-convergentes, absolument convergentes . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 12
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CHAPITRE 1.
SÉRIES NUMÉRIQUES
1. Généralités
Définition 1.
+∞
S = ∑ an = lim Sn
n→+∞
n=0
qui sera appelé la somme de la série ∑ an . Sinon, on dit que la série diverge.
n
+∞
Rn = ∑ ak = S − Sn
k=n+1
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1. Généralités
Remarque 1 .
Þ La définition précédente se généralise de façon évidente pour des séries dont le premier terme est
an0 avec n0 un entier naturel quelconque.
Þ La suite (Sn )n≥n0 des sommes partielles de la série ∑ an permet de retrouver le terme général de
n≥n0
la série :
n
an0 = Sn0 ; ∀n ≥ n0 + 1, an = Sn − Sn−1 = ∑ (ak − ak−1 ) + an0
k=n0 +1
Donc la suite (an )n≥n0 et la série ∑ (an+1 − an ) sont de même nature (c’est à dire l’une converge
n≥n0
si et seulement si l’autre converge).
Exemple 1 .
⎧
⎪
⎪ 0, si n est impair
Sn = ⎨
⎪
⎪
⎩ 1, sinon
Exemple 2 .
1
Considérons la série ∑ .
n(n + 1)
n≥1
Þ Elle converge et sa somme vaut 1 puisque :
n 1 n 1 1 1
Sn = ∑ =∑ − =1−
k=1 k(k + 1) k=1 k k+1 n+1
+∞ 1
Þ Pour n ≥ 1, son reste Rn = ∑ vaut :
k=n+1 k(k + 1)
1
Rn =
n+1
Exemple 3 .
n n
Sn = ∑ ln(1 + 1/k) = ∑ ln(1 + k) − ln(k) = ln(1 + n) Ð→ +∞
n→+∞
k=1 k=1
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1. Généralités
Exemple 4 .
n n n n n
Sn = ∑ k!(k2 + k + 1) = ∑ k!((k + 1)(k + 2) − 2k − 1) = ∑ (k + 2)! − 2 ∑ (k + 1)! + ∑ k! = (n + 1)!(n + 1) − 1
k=1 k=1 k=1 k=1 k=1
⎧
⎪ n 1 − an+1 1
⎪
⎪
⎪ ∑ ak
= Ð→ ; Si ∣a∣ < 1
⎪
⎪
⎪ 1 − a n→+∞ 1 − a
⎪
⎪
⎪
k=0
⎪
⎪
⎪
⎪
⎨ ⎧
⎪
⎪ ⎪
⎪
⎪ +∞
⎪
⎪
⎪
n n−1 ⎪
⎪
⎪
⎪
⎪ ∣ ∑ a − ∑ a ∣ = ∣a ∣ Ð→ ⎨ ou
k k n
; Si ∣a∣ ≥ 1
⎪
⎪
⎪ n→+∞ ⎪⎪
⎪
⎪ k=0 k=0 ⎪
⎪
⎪
⎪
⎩ ⎩ 1
1
Donc la série ∑ an converge ssi ∣a∣ < 1 (de somme ).
1−a
Proposition 1 .
Rn Ð→ 0
n→+∞
Remarque 2 .
Exemple 6 .
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2. Séries à termes positifs
∀ ∑ an , ∑ bn ∈ S(K), ∑ an + ∑ bn = ∑(an + bn )
n n n n n
∀ ∑ an , ∀λ ∈ K, λ ∑ an = ∑ λan
n n n
Proposition 3 .
Soient ∑ an , ∑ bn ∈ S(K).
n n
1) Si les séries ∑ an , ∑ bn convergent alors la série somme ∑(an + bn ) converge et on a la relation entre
n n n
les sommes :
+∞ +∞ +∞
∑ (an + bn ) = ∑ an + ∑ bn
n=0 n=0 n=0
+∞ +∞
λ ∑ an = ∑ λan
n=0 n=0
Proposition 4 .
Exemple 7 .
1
Montrons que la série ∑ est convergente : on a,
n≥1 n2
n 1 1 n 1 1 1
∀n ∈ N∗ , Sn = ∑ ≤1+ ∑ =1+ ∑ − =2− ≤2
k=1 k2 k=2 k(k − 1) k=2 k−1 k n
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2. Séries à termes positifs
1
ceci puisque ∀k ≥ 2, k2 ≥ k(k − 1). Donc la série ∑ à termes positifs converge.
n≥1 n2
Proposition 5 .
+∞ +∞
∑ an = ∑ aσ(n)
n=0 n=0
Corollaire 1 .
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2. Séries à termes positifs
Exemple 8 .
1 1 1 1 1
Considérons la série ∑ sin ( ). On a sin ( )∼ (ou 0 ≤ sin ( )≤ ) et la série géométrique
n 2n 2n 2n 2n 2n
1 1
∑ converge donc la série ∑ sin ( ) converge aussi.
n 2n n 2n
Exemple 9 .
Considérons la série ∑ ln(1 + 1/n2 ). On a ln(1 + 1/n2 ) ∼ 1/n2 et la série ∑ 1/n2 converge donc la série
n≥1 n≥1
à termes positifs ∑ ln(1 + 1/n2 ) converge aussi.
n≥1
Exemple 10 .
1
Considérons la série ∑ . On a :
n n!
1
(n+1)! 1
= Ð→ 0
1
n!
n+1 n→+∞
1
Donc la série ∑ à termes positifs converge.
n n!
Exemple 11 .
n!
Soit la série ∑ an de terme général an = . On a :
n∈N∗ nn
−n
an+1 1
= (1 + ) Ð→ e−1
an n n→+∞
n!
Donc la série ∑ à termes positifs converge.
nn
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2. Séries à termes positifs
Exemple 12 .
n n2
Soit la série ∑ an de terme général an = ( ) (n ≥ 1). On a :
n∈N∗ n+1
√ n n 1
n
an = ( ) Ð→ <1
n+1 n→+∞ e
Donc la série converge.
Exemple 13 .
n+1
3n
Soit la série ∑ an de terme général an = ( ) . On a :
2n + 1
√ 3n 1+1/n 3
n
an = ( ) Ð→ >1
2n + 1 n→+∞ 2
an+1 1
=
an 1+ α
n
+ O ( n1β )
Exemple 14 .
1
Soit α > 1. On considère la série ∑ dite de Riemann. On a :
n≥1 nα
an+1 1
=
an 1+ α
n
+ O ( n12 )
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2. Séries à termes positifs
Exemple 15 .
√
n
2
Soit la série ∑ an de terme général an = . On a :
n≥0 n!
√
n+1
an+1 2 n! 2 2n+1 n!
= × √ ≤ = ×
an (n + 1)! 2 n n+1 (n + 1)! 2n
2n
La série ∑ (d’après la règle d’Alembert) converge donc la série ∑ an converge aussi.
n n! n≥0
Exemple 16 .
1 1
Considérons la série harmonique ∑ . La fonction x ∈ [1, +∞[z→ étant décroissante alors :
n≥1 n x
n 1 n+1 dx 1
∑ ≥∫ = ln(n + 1) Ô⇒ ∑ DV
k=1 k 1 x n≥1 n
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2. Séries à termes positifs
Exemple 17 .
1 1
Considérons la série ∑ . La fonction x ∈ [2, +∞[z→ étant décroissante alors :
n≥2 n ln(n) x ln x
n 1 n+1 dx 1
∑ ≥∫ = ln (ln(n + 1)) − ln(ln(2)) Ô⇒ ∑ DV
k=2 n ln(n) 2 x ln(x) k=2 n ln(n)
Exemple 18 .
1 1
Considérons la série ∑ . La fonction x ∈ [1, +∞[z→ étant décroissante alors :
n≥1 n2 x2
n 1 n dx n 1 1 1
∑ ≤1+∫ Ô⇒ ∑ ≤2− ≤ 2 Ô⇒ ∑ CV
k=1 k2 1 x2 k=1 k2 n n≥1 n2
N +1 dx N 1 N dx 1 1 N 1 1 1
∫ ≤ ∑ ≤∫ Ô⇒ − ≤ ∑ ≤ −
n+1 x2 k=n+1 k2 n x2 n+1 N +1 k=n+1 k2 n N
1
Ô⇒ Rn ∼
n
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3. Séries alternées, semi-convergentes, absolument convergentes
Exemple 20 .
1 1 1 1 1
Soit la série ∑ . On a = o( ) et la série ∑ est convergente donc la série ∑ est aussi
n≥1 n! n! n2 n n
2
n≥1 n!
convergente.
Exemple 21 .
1 1
Soit la série ∑ ln (1 + n− 2 ). On a ln (1 + n− 2 ) = o (
5 5
) et la série ∑ est convergente donc la série
n≥1 n2 n n2
− 5
∑ ln (1 + n 2 ) est aussi convergente.
n≥1
Remarque 3 .
Les résultats précédents sont encore valables pour des séries dont le terme général est de signe constant
ou de signe constant à partir d’un certain rang.
On appelle série alternée toute série de la forme ∑(−1)n an où (an )n est une suite de réels positifs.
n
Soit (an )n une suite de réels positifs. Si la suite (an )n est décroissante convergente vers 0 alors la
série alternée ∑(−1)n an est convergente.
n
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3. Séries alternées, semi-convergentes, absolument convergentes
Preuve
n
On considère la somme partielle Sn = ∑ (−1)k ak . Les deux suites (S2n )n et (S2n+1 )n sont adjacentes,
k=0
donc (Sn )n converge i.e la série ∑(−1)n an converge.
n
Exemple 22 .
(−1)n
Les séries ∑ (avec α > 0) est convergente.
n≥1 nα
Exemple 23 .
(−1)n−1
Considérons la série ∑ . Cette série ne converge pas absolument.
n n≥1
Þ D’autre part, pour n ≥ 1 on a :
n (−1)k−1 n 1 1 1 − (−t)n
∑ = ∑ (−1)k−1 ∫ tk−1 dt = ∫ dt
k=1 k k=1 0 0 1+t
Or,
1 dt n (−1)k−1 1 dt 1 tn 1 1
∫ dt = ln 2 et ∣ ∑ −∫ dt∣ = ∫ dt ≤ ∫ tn dt = Ð→ 0
0 1+t k=1 k 0 1+t 0 1+t 0 1+n n→+∞
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3. Séries alternées, semi-convergentes, absolument convergentes
(−1)n−1
Donc la série ∑ converge et on a :
n≥1 n
+∞ (−1)n−1
∑ = ln 2
n=1 n
Exemple 24 .
Þ La suite (ln(1 + 1/n))n≥1 est décroissante convergeant vers 0, donc la série alternée ∑ (−1)n+1 ln(1 +
n≥1
1/n) est convergente mais elle n’est pas absolument convergente puisque ln(1 + 1/n) ∼ 1/n.
Þ Maintenant si on somme en permutant les termes de la série :
+∞ +∞
∑ (−1) ln(1 + 1/n) = ∑ (−1) [ln(1 + n) − ln(n)]
n+1 n+1
n=1 n=1
= [ln(2) − ln(1)] − [ln(3) − ln(2)] + [ln(4) − ln(3)] − [ln(5) − ln(4)] + ⋯
= 2[ln(2) − ln(3) + ln(4) − ln(5) + ⋯] = 2 ∑ (−1)n ln(n)
n=2
Proposition 8 .
+∞ +∞
Une série numérique ∑ an absolument convergente, est convergente. De plus, on a ∣ ∑ an ∣ ≤ ∑ ∣an ∣.
n=n0 n=n0
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3. Séries alternées, semi-convergentes, absolument convergentes
Remarque 5 .
(−1)n+1
La réciproque est fausse comme le montre l’exemple de la série ∑ .
n≥1 n
Exemple 25 .
einθ
Soient θ ∈ R et α > 1. La série ∑ est absolument convergente donc elle est convergente.
n≥1 nα
Théorème 7 .
Soit ∑ an une série à termes réels. Pour n ∈ N, on pose a+n = max(an , 0) et a−n = max(−an , 0). La série
n
+ −
∑ an converge absolument si et seulement si les deux séries ∑ an et ∑ an convergent et on a dans ce
n n n
cas :
+∞ +∞ +∞
+ −
∑ an = ∑ an − ∑ an
n=0 n=0 n=0
Théorème 8 .
Soit ∑ an une série à termes complexes. La série ∑ an converge si et seulement si les deux séries
n n
∑ Re(an ) et ∑ Im(an ) convergent et on a dans ce cas :
n n
+∞ +∞ +∞
∑ an = ∑ Re(an ) + i ∑ Im(an )
n=0 n=0 n=0
Exemple 26 .
einθ
Soit θ ∈ R ∖ {2πZ}. Montrons que la série ∑ est semi-convergente :
n≥1 n
Þ On a :
n eikθ n 1
∑∣ ∣= ∑ Ð→ +∞
k k n→+∞
k=1 k=1
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3. Séries alternées, semi-convergentes, absolument convergentes
einθ
Donc la série ∑ n’est pas absolument convergente.
n≥1 n
1 n
Þ D’autre part, si on pose un = et Mn = ∑ eikθ alors :
n k=1
(i) La suite (un )n est décroissante de nombres réels convergeant vers 0 ;
(ii) On a :
RRR 1 − ei(n+1)θ RRR RRRR sin ( (n+1)θ ) RRRR
RRR = RRR RRR
n
∣ = RRRRR
2 1
∣Mn ∣ = ∣ ∑ e ikθ
R
R RRR RRR ≤ <∞
RRR 1 − e iθ RRR RR sin ( ) RR sin ( θ )
θ
k=1 RR 2 RR 2
einθ
On en déduit que la série ∑ est convergente d’après la règle d’Abel et par suite elle est
n≥1 n
semi-convergente.
Exemple 27 .
sin nθ cos nθ
Soient θ ∈ R ∖ {2πZ} et s ∈]0, 1]. Les séries ∑ et ∑ sont semi-convergentes.
ns ns
Remarque 6 .
La somme d’une série absolument convergente est invariante par permutation des termes.
Exemple 28 .
(−1)n
Soit la série alternée ∑ .
n≥0 2n
1 − ( −1
n
(−1)n 2
) 2
Þ La série ∑ est absolument convergente et sa somme vaut S = lim = .
n≥0 2n n→+∞ 1+ 1
2
3
Þ Maintenant si on somme en réalisant une permutation sur ses termes on aura :
+∞ +∞ +∞ +∞ 1 n
(−1)k 1 1 1 1 1 1 1 1 1 1 1 − (4) 2
∑ = [1 − ] + [ − ] + ⋯ + [ − ]+⋯ = ∑ −∑ = ∑ = lim =
k=0 2k 2 22 23 22k 22k+1 k=0 2
2k
k=0 2
2k+1 2 k=0 22k n→+∞ 2 1 − 1
4
3
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INDEX
Comparaison logarithmique, 10
Comparaison série-intégrale, 10
Critère de Leibniz, 12
Règle d’Alembert, 8
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