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Partie 1 : les acteurs institutionnels :

Un acteur constitue l’élément clé des politiques publiques, car il assume plusieurs
responsabilités dans les différents processus, deux remarques nous interpellent dans ce cadre : il
s’agit d’une diversité des acteurs, mais dont l’action doit s’inscrire dans une logique de
complémentarité. C’est dans ce sens qu’on aura l’occasion d’étudier une pluralité d’acteurs
institutionnels et non institutionnels.

1 - Le gouvernement

Instrument d'organisation et de direction des affaires de l'Etat, il est composé du Chef du

Gouvernement, et des ministres, le gouvernement est responsable devant le Roi et devant le

Parlement. article 88, paragraphe 1 de la Constitution de 2011.

Une fois nommée, l’institution gouvernementale est investie d'une double mission:

 Mettre en application la politique gouvernementale générale en harmonie avec les

directives royales dont les objectifs et le contenu découlent tout aussi bien des instructions

qui lui sont directement adressées que des directives qui apparaissent à travers les

différents discours du Souverain

 Mais, également, contribuer à la concrétisation de cette politique par la préparation et la

mise en place des structures juridiques qui lui sont nécessaires et l'administration

quotidienne des affaires de l'Etat au niveau de chaque département

D'où alors l'aspect de responsabilité qui pèse sur le gouvernement en tant qu'entité politiquement

autonome.
2 - Le parlement :

La chambre des représentants est actuellement à son deuxième expérience évaluative.


L’évaluation parlementaire des politiques est une fonction constitutionnelle. Son déroulement
pratique est par le Règlement intérieur de la chambre et par un cadre de référence
scientifiquement établi.

Fondements constitutionnels et juridiques.

•la constitution:

Le texte constitutionnel de 2011, a souligné dans plusieurs articles la nécessité d’évaluer les politiques
publiques, notamment dans l’article 70, qui confère explicitement cette compétence au parlement :

« Le parlement exerce le pouvoir législatif. il vote les lois, contrôle l’action du gouvernement et évalue les
politiques publiques Une loi d'habilitation peut autoriser le gouvernement, pendant un délai limité et en vue
d'un objectif déterminé, à prendre par décret des mesures qui sont normalement du domaine de la loi.

Les décrets entrent en vigueur dès leur publication, mais ils doivent être soumis, au terme du délai fixé par
la loi d'habilitation, à la ratification du Parlement.

La loi d'habilitation devient caduque en cas de dissolution des deux Chambres du Parlement ou de l'une
d'entre elles. ».

•le RI de la CdR:

Le règlement intérieur de la CdR consacre un chapitre entier à la question de l’évaluation (211-217). Ces
dispositions traitent entre autres: de la définition de l’évaluation, des rôles des acteurs, du déroulement des
études et de l’implémentation des résultats….

►Le déroulement pratique de l’évaluation au sein de la chambre est rythmé le cadre référentiel de
l’évaluation, ce cadre comporte :

 Une première partie portant sur les principes clés de l’évaluation des politiques publiques  : les
définitions, les finalités, les objectifs, les typologies de questions évaluatives et la gouvernance
associée,

 Une deuxième partie décrit l’organisation des évaluations menées par la chambre des
représentants : les étapes clés du processus, les rôles et responsabilités des acteurs et les parties
prenantes à associer,

 Une troisième partie qui présente quelques outils et modèles à utiliser dans le cadre de l’évaluation
par la chambre des représentants.
3 – les collectivités territoriales :

Le Maroc a engagé en 2015 une réforme importante de son système de décentralisation. Cette
réforme vient consolider le processus graduel de transfert des compétences de l’Etat vers les
collectivités territoriales.1

Outre ses apports relatifs à l’organisation territoriale et au renforcement des


compétences des collectivités territoriales et de leurs autonomies administrative et financière,
la réforme de la décentralisation a modulé la relation entre l’Etat et les collectivités territoriales.
En effet, elle a concrétisé la libre administration des collectivités territoriales en remplaçant la
tutelle sur leurs décisions et leurs actes par le contrôle administratif , tout en confiant aux
présidents des conseils des régions, des préfectures et des provinces élus l’exécution de leurs
délibérations à la place des walis et gouverneurs.2

Ces derniers participaient, depuis l’indépendance du Maroc, à la mise en œuvre des politiques
publiques et à leur coordination au niveau territorial. Les changements apportés par la nouvelle
réforme de la décentralisation, notamment, ceux concernant la relation entre l’Etat et les
collectivités territoriales, seraient de nature à affecter le rôle des walis et gouverneurs et
auraient, certainement, des conséquences sur l’organisation et le fonctionnement des services
déconcentrés du Ministère de l’Intérieur, ainsi que sur l’équilibre des pouvoirs au niveau
territorial et l’évolution de la relation Etat-collectivités territoriales.

Les missions, traditionnelles et nouvelles, des walis et gouverneurs dans la mise en œuvre et la
coordination des politiques publiques :

1
Les collectivités territoriales du Royaume sont les régions, les préfectures, les provinces et les communes. » article
135 de la Constitution du 29 juillet 2011.
2
La dernière Constitution de 2011, évoque pour la première fois, les walis de régions et les
qualifie à côté des gouverneurs de préfectures et de provinces de « représentants du pouvoir
central qui assurent, au nom du gouvernement l’application des lois, mettent en œuvre les
règlements et les décisions gouvernementaux et exercent le contrôle administratif ». Quatre
types de leurs attributions fondamentales peuvent être distingués, comme suit :

1- De représentation de l’Etat :en veillant à l’application des Dahirs, lois et règlements

et à l’exécution des directives du gouvernement au niveau territorial.

2- De maintien de l’ordre public: en assurant la sécurité, la tranquillité et la salubrité publiques.

3- De coordination des services déconcentrés de l’Etat au niveau territorial.

4- Des missions auprès des collectivités territoriales. 3

Ainsi, à l’exception des missions de maintien de l’ordre public, toutes les autres attributions des
walis et gouverneurs sont voués à la mise en œuvre et à la coordination des politiques publiques
au niveau territorial. Pour des raisons liées à la démarche de l’étude, ces attributions seront
présentées en deux catégories :

Des missions traditionnelles, que les walis et gouverneurs ont exercé depuis l’indépendance,
notamment :

- La veille à l’application des lois et des décisions du gouvernement ;

- La coordination des activités des services déconcentrés de l’administration centrale ;

- L’exécution des délibérations des assemblées préfectorales, provinciales et régionales

- La tutelle sur les décisions et les actes des communes rurales ;

Et des missions nouvelles, introduites par la dernière Constitution de 2011 et les trois lois
organiques concrétisant la dernière réforme de la décentralisation, qui concernent :

- L’exercice du contrôle administratif ;

3
Article 95 de la Constitution du 07 décembre 1962, article 88 de la Constitution du 24 juillet 1970, article 89 de la
Constitution du 15 mars 1972, article 96 de la Constitution du 04 septembre 1992, articles 101 et 102 de la
Constitution du 13 septembre 1996 et article 145 de la Constitution du 29 juillet 2011
- L’assistance des présidents des collectivités territoriales et, notamment, les présidents des
Conseils des régions dans la mise en œuvre des plans et des programmes de développement.

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