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1 OBJET DU CHAPITRE 2
1 OBJET DU CHAPITRE
On se donne une structure formée de poutres et un chargement appliqué à cette structure. Les déformations,
de même que les contraintes, dépendront des sections transversales qui composent les poutres de la
structure : c’est à dire de leur forme.
Pour l’illustrer, considérons une poutre sur 2 appuis simples soumise à un chargement uniformément réparti.
Dans un premier cas, on prend une poutre donc la section transversale est un rectangle de largeur b et de
hauteur h. On mesure une première flèche f1.
b
On prend la même poutre, mais on double la hauteur de la section transversale. On mesure une deuxième
flèche f2.
2h
On montrera que la flèche f2 est 8 fois plus petite que la flèche f1 et, que dans le cas d’une section
rectangulaire, elle est inversement proportionnelle au cube de la hauteur. Plus exactement, la flèche est
inversement proportionnelle aux inerties des sections transversales. L’inertie d’une section caractérise la
« résistance » de celle-ci aux déformations.
On étudiera également la variation de l’inertie d’une section en fonction de son orientation par rapport à un
repère fixé, ceci afin de déterminer l’orientation d’une section qui offre le plus (ou le moins) d’inertie pour un
chargement donné.
Pour illustrer le phénomène, le graphique ci dessous présente l’évolution de l’inertie d’une section rectangulaire
60x100 cm ht soumise à un chargement vertical, en fonction de l’orientation de son grand axe par rapport au
chargement.
Il apparaît que la flèche est minimale lorsque le grand côté de la section rectangulaire est en position verticale
(θ = 0°), offrant le plus d’inertie par rapport à la direction du chargement ; inversement, la flèche est maximale
lorsque ce grand côté est placé à l’horizontale (θ = 90°). La rapport de la flèche maxi sur la flèche mini est égal
2
1
au carré du rapport grand côté / petit côté, en l’occurrence =2,78.
0,6
1m
x z
0,6m
0,060 y θ
0,050
inertie (m4)
0,040
0,030
0,020
0,010 z
0,000
0 90 180 270 360
angle(°)
Considérons une surface plane S et un repère orthonormé R = (0, x , y , z ), dans lequel se situe S.
Considérons un axe ∆ dans le plan (O,x,y,z). soit un point M de S et un petit élément de surface dS entourant
ce point.
m∆ = ∫∫ δ .dS
S
y
(S)
M
dS
δ
∆
x
O
En particulier,
mx = ∫∫ S
y.dS et my = ∫∫ S
x.dS
Unité et signe
3
Le moment statique est homogène au cube d’une longueur, son unité est le m . Il peut être positif, négatif ou
nul.
Le centre de gravité de la section S est le barycentre G de l’ensemble des points M de S affectés chacun d’un
coefficient égal à son élément d’aire dS :
1
OG =
S ∫∫ OM .dS
S
Les coordonnées du centre de gravité sont obtenues en projetant les vecteurs OM sur les axes x et y du
repère.
1 1
xG =
S ∫∫ S
x.dS et yG =
S ∫∫ S
y.dS
Ainsi,
1 1
xG = my et yG = mx
S S
Pour toute droite D passant par le centre de gravité G, le moment statique de S par rapport à D est nul.
En effet, si nous considérons le repère (G, u , v ), où u est un vecteur directeur de D, alors, d’après le §
précédent,
mD = ∫∫
S
v.dS = S.vG = 0 car vG = 0
y
(S)
G
v
M v u
dS D
x
O
I∆ = ∫∫ δ 2
dS
S
En particulier :
Ix = ∫∫ S
y 2 dS et Iy = ∫∫ S
x 2 dS
Unité et signe
4
Le moment quadratique est homogène à la puissance 4 d’une longueur, son unité est le m . Il est toujours
positif.
Considérons le repère RG = (G, x , y , z ), de même base que R mais dont l’origine est située au centre de
gravité de la surface (S). Soit M(X,Y) les coordonnées de M dans ce repère RG .
Exprimons les moments quadratiques IOx et IOy de (S) respectivement par rapport aux axes (Ox) et (Oy).
y
(S)
G
X
dS
x
O
∫∫ y ∫∫ x
2 2
IOx = dS et IOy = dS
S S
∫∫ y ∫∫ ( y + Y ) 2 dS = ∫∫ Y dS + 2 ∫∫ y G Y dS + ∫∫ y
2 2 2
IOx = dS = G G dS
S S S S S
= ∫∫ Y dS +2yG ∫∫ Y dS + S y G2
2
S S
- Or, la quantité ∫∫ Y dS
S
représente le moment statique de (S) par rapport à l’axe (Gx), axe passant par
le centre de gravité de (S). D’après le § précédent, ce terme est nul.
∫∫ Y dS représente le moment quadratique de (S) par rapport à l’axe (Gx), que nous
2
- La quantité
S
= ∫∫ Y dS .
2
noterons IGx
S
- Notons d la quantité yG.
Il vient alors :
IOx = IGx + S d² .
∫∫ X
2
Où IGy = dS et d’ = xG.
S
Ces relations constituent le théorème de Huyghens. Notons que les moments quadratiques minimum de (S)
sont nécessairement des moments exprimés par rapport à un axe passant par le centre de gravité de (S).
Le moment quadratique d’une surface (S) par rapport à un axe ∆ est égale à la somme du moment
quadratique de (S) exprimé par rapport à l’axe ∆G parallèle à ∆, passant par G, son centre de gravité, et
du produit de la surface par le carré de la distance entre ∆G et ∆.
I∆ = I∆G + S d G2
y
(S)
G
dg
∆G
∆
x
O
Le moment d’inertie polaire de (S) par rapport au point O est défini par :
IO = ∫∫ ρ 2 ds
S
Unité et signe
4
Le moment d’inertie polaire est homogène à la puissance 4 d’une longueur, son unité est le m . Il est toujours
positif.
Propriétés
De l’égalité ρ² = x² + y² , il découle :
IO = Ix + Iy
y
(S)
M dS
ρ
x
O
Soit une surface plane (S) et R =(O,x,y,z) un repère tel que (S) soit dans le plan (O,x,y). Soit M(x,y) , inclus
dans (S) et ds un élément de surface entourant M.
Le produit d’inertie IOxy de la surface (S) par rapport aux axes (Ox) et (Oy)est défini par :
IOxy = ∫∫ S
x y ds
Unité et signe
4
Le produit d’inertie est homogène à la puissance 4 d’une longueur, son unité est le m . Il est peut être positif,
négatif ou nul.
Propriétés
Si l’un des axes est un axe de symétrie alors le produit d’inertie est nul.
Supposons par exemple que (S) est symétrique par rapport à (Oy). Alors deux points M1 et M2 de (S)
symétriques par rapport à (Oy) ont la même ordonnée mais des abscisses opposées ; leur contribution au
produit d’inertie s’annule.
M1(-x,y) M2(x,y)
O
Le théorème de Huyghens peut se décliner également pour le produit d’inertie :
IGxy = IOxy – S.xG.yG
Soit une surface plane (S) et deux systèmes d’axes de son plan (O,x,y) et (O,X,Y) tel que ( x, X ) = ϕ.
Supposons connues les quantités Ix, Iy et IOxy. On se propose de déterminer les quantités IX, IX et IOXY.
IX = ∫∫S
Y 2 ds ; IY = ∫∫S
X 2 ds et IOXY = ∫∫
S
XY ds .
X
y
(S)
Y
M dS
ϕ x
O
On déduit alors :
IX = ∫∫S
Y 2 ds = Ix(cosϕ)² + Iy(sinϕ)² - 2cosϕ.sinϕ. IOxy ;
1 + cos 2ϕ 1 − cos 2 ϕ
Or (cosϕ)² = ; (sinϕ)² = , cos²φ – sin²φ = cos2φ et sin2ϕ = 2cosϕ sinϕ.
2 2
Il vient alors :
Ix + Iy Ix − Iy
IX = + cos2ϕ - IOxy sin2ϕ (1)
2 2
On peut établir de même :
Ix + Iy Ix − Iy
IY = - cos2ϕ + IOxy sin2ϕ (2)
2 2
Ix − Iy
IOXY = sin2ϕ + IOxy cos2ϕ
2
Soit une surface plane (S) et R =(O,x,y,z) un repère tel que (S) soit dans le plan (O,x,y).
Il existe deux axes (OX)et (OY) pour lesquels le produit d’inertie IOXY est nul et les moments d’inertie IX et
IY sont extrémaux.
3.5.3 Définitions
Les deux axes (OX) et (OY) du plan de (S) pour lesquels moments quadratiques de (S) sont, maximal pour l’un,
minimal pour l’autre, sont appelés axes principaux d’inertie en O de la surface (S).
Les axes principaux (GX) et (GY) où G est le centre de gravité de la section (S) sont appelés axes centraux
principaux.
Dans le repère principal (OXY) ou le repère central principal (GXY), le produit d’inertie IOXY ou IGXY est nul.
En remplaçant dans les relations (1) et (2) les expressions de cos2ϕ et sin 2ϕ en fonction de tan 2ϕ et de la
relation (3), il vient :
I +I 1
− ( I x − I y ) 2 + 4 I O2 x y et
x y
Imin =
2 2
I +I 1
+ ( I x − I y ) 2 + 4 I O2 x y et
x y
Imax =
2 2
Démonstration :
Iy − Ix
D’après (3), cos2ϕ = sin 2ϕ et sachant que (cos 2ϕ)²+ (sin 2ϕ)² = 1, il vient :
2 I xy
+ / − 2I Oxy
sin 2ϕ =
4 I Oxy + ( I y − I x ) 2
En remplaçant dans (1) les expressions de cos 2ϕ et sin 2ϕ, il vient :
Ix + Iy ( I y − I x ) 2 + 4 I Oxy
2
I +I 1
+ ( I x − I y ) 2 + 4 I O2 x y = Imax.
x y
IX = + sin2ϕ =
2 4 I Oxy 2 2
On obtient de même Imin = IY.
On choisira les axes X et Y de telle sorte que IX = Imax et IY = Imin.
Considérons une surface, repérée dans un repère général (O,x,y) et pour laquelle :
Ix > Iy et Ixy > 0.
La relation (3) montre que l’angle 2ϕ est défini à 2Π près, et donc que l’angle ϕ de passage du repère général
(O,x,y) au repère principal (O,X,Y) est défini à Π près. Ce choix n’a aucune conséquence pratique sur les
valeurs de Imax et Imin puisque les inerties sont des intégrales en X² et en Y², la rotation du repère (O,X,Y) d’un
angle Π change X en –X et Y en –Y, mais ne change pas les valeurs des inerties IX et IY qui sont en X² et Y².
Π
On se placera d’abord dans le cas où Ix > Iy et Ixy > 0, tg2ϕ < 0. On considéra 2α ∈ − ;0 donc α
2
Π
∈ − ;0 .
4
La somme S = IX + IY et le produit P = IX.IY étant donnés, IX et IY sont les solutions de l’équation de second
degré :
X² - SX + P = 0
Soit ∆ = S² - 4P = (Ix + Iy)² - 4IxIy +4 Ixy² = (Ix - Iy)² +4 Ixy²
Nous allons établir que l’angle de passage ϕ du repère (O,x,y) au repère principal (O,X,Y) est tel que :
I xy
Cos ϕ = (8)
(I x − I X )2 + I xy2
Ix − IX
Sin ϕ = (9)
(I x − I X )2 + I xy2
Ix − IX
Tan ϕ = (10)
I xy
Etablissons la relation (10) :
2 I Oxy 2 tan ϕ
Tan 2ϕ = = d’après (3)
Iy − Ix 1 − tan 2 ϕ
La résolution de l’équation du second degré en tanϕ donne deux racines :
Ix − Iy + ∆ Ix − Iy − ∆
Tan ϕ1 = et tan ϕ2 =
2 I xy 2 I xy
Où ∆ est défini plus haut.
Or, d’après (6) et (7), ∆ = 2IX – Ix - Iy
Il vient alors :
Ix − Iy + ∆ IX −Iy
Tan ϕ1 = = et
2 I xy I xy
Ix − Iy − ∆ Ix − IX
Tan ϕ2 = =
2 I xy I xy
On retiendra, comme convenu au § 2.6.1 l’angle ϕ qui est du même signe que l’angle 2ϕ, dans le cas présent
négatif car Ix = Imax donc Ix-IX < 0 et Ixy > 0. On retrouve ainsi l’équation (10).
En outre,
1 I xy2
Cos²ϕ = =
1 + tan 2 ϕ I xy2 + ( I x − I X ) 2
Π
On choisira la racine positive car d’après le § 2.6.1, α ∈ − ;0 .
4
I xy
Donc cosϕ =
I xy2 + (I x − I X )
2
tan 2 ϕ Π
De même, en se servant de la relation trigonométrique sin²ϕ = , et sachant que α ∈ − ;0 , on
1 + tan ϕ
2
4
établit que :
Ix − IX
sinϕ = .
I xy2 + (I x − I X )
2
Π
Nous avons établi l’angle φ dans le cas où Ix > Iy et Ixy >0. Dans ce cas, α ∈ − ;0 .
4
Les relations trigonométriques établies au § précédent restent valables dans le cas général, c’est le domaine de
variations de l’angle φ qui changera, il évoluera dans les plages suivantes :
Ix > Iy Ix < Iy
Variation de φ Π 3Π Π Π 3Π Π
(à π près) − 4 ; 0 − Π ; − 4 − 2 ; − 4
− 4 ; − 2
Il peut être plus commode de faire varier l’angle φ de passage de l’axe x à l’axe principal X dans
Π Π
l’intervalle − 2 ; 2 , l’axe X étant toujours défini de telle sorte que IX > IY. Dans ce cas le tableau précédent
devient :
Ix > Iy Ix < Iy
Variation de φ Π Π Π Π Π
(à π près) − 4 ; 0 0 ; 4 − 2 ; − 4
0 ; − 4
Par contre, dans ce cas, les relations trigonométriques ne sont vraies qu’au signe près lorsque Ixy < 0.
Les dessins ci-après illustrent le domaine de variation de φ pour une carré de dimensions 2 x 2 auquel on a
ajouté une bande et un « têton » de manière à obtenir toutes les variations de Ixy et de relations d’inégalité
entre Ix et Iy.
Soit A la matrice composée des inerties (Ix, Iy, Ixy, Iyx) dans un repère (G,x,y). Soit B la matrice des inerties (IX,
IY, IXY,IYX) dans un repère (G,X,Y). On note ϕ l’angle (Gx,GX).
Soit P la matrice de passage du repère (G,x,y) au repère (G,X,Y) :
cos ϕ − sin ϕ
P= sin ϕ cos ϕ
Pour rappel, P comprend, sous forme de colonnes, les coordonnées des vecteurs X et Y exprimés dans le
repère (G,x,y).
x cos ϕ − sin ϕ X X cos ϕ sin ϕ x
= ou =
cos γ Y cos γ y
On peut écrire
y sin ϕ Y − sin ϕ
-1
La relation entre B et A est donnée par : B = P .A.P
Le but est de chercher l’angle ϕ soit tel que la matrice B soit la plus simple possible, et notamment IXY = IYX =0.
= ∫∫ XY dS = ∫∫ ( x cos ϕ + y sin ϕ )(− x sin ϕ + y cos ϕ )dS = -I sinϕcosϕ + I sinϕcosϕ + I ϕ - sin ϕ).
2 2
IXY y x xy(cos
S S
(13)
-1
Développons l’égalité B = P .A.P :
Ix − I xy IX − I XY
− I I y − I I Y
Soit A = et B =
yx YX
On cherche à quelle condition IXY = IYX = 0, c’est à dire à quelle condition la matrice B est diagonale. Cela passe
par la recherche des vecteurs propres et des valeurs propres de la matrice B qui sont les vecteurs et valeurs
propres de la matrice A (les vecteurs et valeurs propres sont indépendants de la base).Dans le repère (GXY),
les inerties IX et IY sont les valeurs propres de B.
(Ix-λu)(Iy-λu) - I2xy = 0
λ2u - λu(Ix+Iy) + IxIy- I2xy = 0
∆² = (Ix + Iy)² - 4(IxIy - I2xy) = (Ix - Iy)² + 4I2xy
Les solutions de l’équation du second degré sont :
Ix + Iy ( I x − I y ) 2 + 4 I xy2
λ1 = I X = + et
2 2
Ix + Iy ( I x − I y ) 2 + 4 I xy2
λ2 = I Y = −
2 2
Ces valeurs propres correspondent aux inerties principales recherchées.
γ1
γ a pour composantes γ
γ 2
On peut écrire: A.(γ) = λ1.(γ) = IX. (γ), soit :
Ix − I xy γ 1 γ
− I = IX. 1
xy I y γ 2 γ 2
I xγ 1 − I xyγ 2 = γ 1 I X
− I xyγ 1 + I y γ 2 = γ 2 I X
( I x − I X )γ 1 − I xyγ 2 = 0
(17)
− I xyγ 1 + ( I y − I X )γ 2 = 0
γ1
Une solution triviale est γ1 = γ2 = 0. Un vecteur de composantes non nulles vérifie donc ce système
γ 2
d’équation si le déterminant du système est nul, soit :
(Ix – IX)(Iy-IX) – I²xy = 0
IxIy - IX(Ix+Iy)+ I²X – I²xy = 0
IxIy – IX(IX+IY)+ I²X = I²xy
IxIy – I²xy = IXIY (18) (bien plus simple à établir que (5) !)
I − IX I xy2 + ( I x − I X ) 2 ϕ
Fixons-nous γ1 = 1, alors γ2 = tanϕ = x . γ = .
I xy I xy
x
γ2 Ix − IX
Alors sinϕ = = + si Ixy > 0, - sinon ;
γ I xy2 + ( I x − I X ) 2
γ1 I xy
cosϕ = =
γ I xy2 + ( I x − I X ) 2
ω 1
I xy
cosϕ’ = =
ω I xy2 + ( I x − I Y ) 2