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R.

BlACKMORE
S'il n'avait un caractère de cochon, Ritchie
Blackmore serait sans doute entré au panthéon des
guitaristes du gros rock. Ceux qui ont participé à
l'Histoire.
E. Potts-O. Boasson

ndes guitaristes

U
INTRODUCTION
majeurs (avec Jimmy
Page et Tony lommi) Il 1 • 1 Il 1 f nn 1
de la genèse et l'histoire du
hard rock, et le père du riff le
plus célèbre de ce genre, celui
,)
'" ~
7"
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,-
de l'incontournable Smoke On ~
The Water. Pourtant, rien ne g "

prédestinait ce citoyen de ~ ~ J
~
Weston-super-Mare (où il
naquit en 1945) à devenir un
monstre du métal. Dès onze
ans, il étudie la guitare clas-
lit! 1 () 1 1 1 rï 1 /, n 11 1
sique et la musique médiéva-
le, bifurquant peu à peu vers '•.•........ , ,
la pop et le rock. Technicien
~ 'f '- +- -;- -, +- ,.
0-
'-'- ...,
remarqué dès son jeune âge, , .<

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Blackmore est un requin de 8 -7

studio coté dans le swinging


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London des années 60, et E .» /

devient même le guitariste de


Screaming Lord Sutch. En 68,

Iz
il rejoint Deep Purple qui joue
alors une pop de teneur psy-
chédélique, mais décroche un
hit avec une reprise énergique Il,1 1 ;-., 1 1
du Hush de Billy Joe Royal.
Pourtant les albums initiaux
du groupe marchent mal, et
en 69, le chanteur/hurleur lan E
B
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Gillan et le stoïque bassiste G


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Roger Glover rejoignent
Purple. D'un commun accord,
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le groupe opte pour un rock


dur qui prend tout le monde
par surprise sur" ln Rock"
(70), "Fireball" (71), mais sur-
tout" Machine Head" (72) qui
confirme Purple comme un
Il.\
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,.1
el _________el L.

concurrent direct de Led


~~ Il,,,lp,,'
Zeppelin dans le domaine du
heavy, et Blackmore devient
une référence. Visuellement,
ses vêtements noirs et sa
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légendaire Stratocaster

~
a che attirent l'œil, alors
e sa technique tout en
ouvement concasse et char-
e les tympans. Soliste dérou-
VERSE
1\ l. t 1 \ \ \ ., 1 1 \ 1 --r-I

tant féru d'improvisations


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puisées dans les racines de la


E
musique classique, Blackmore B

envoûte et énerve, comme .


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tous les surdoués. Ayant aécu-
mulé une fortune, il semble
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que rien de néfaste ne puisse
arriver à Deep Purple mais en )( 1-

7~ Blackmoœquittelegrou-
pe, agacé par une musique
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qU'1'1' Juge a 1ors trop bl uesyet • '--""" -t7' -- -+- -7"" -:;:..
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funky. Purple se débrouillera
sans lui, mais la patte
Blackmore est ineffaçable (les,
hits Smoke On The Water,
81ack Night, Highway Star ou
Speed King). Désireux de for-
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F
mer" son" groupe, le mysté- . _
rieux Blackmore annonce l'ar-,./iCHORUS
rivée de Rainbow en 75. :tl~ 1\ L \ 1 1 1 - r+-r ..--r-1
Après un superbe manifeste
d'occultisme kitsch (" Rising"
-
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7,::;:,- ......
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en 76), Blackmore s'égare.
Grand caractériel, il change E

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B
de musiciens quand bon lui G
,
semble et Rainbow devient
une formation de ha'iCl s~ns
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âme et même FM sur la fin


("Straight Between The Eyes~- \'

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en 82 et "Bent Out Of Shape"·
en 83). Fin 83, Blackmore
1\ 1 1 -, l--rr:::i T 1 1 1 1 IT 1
revient au sein d'un Deep ,
~.\
Purple qui décide d'en ,J '..,... .---d- +--+-' , , , , ., ., ., , , ., ., , -1---
remettre une couche avec son'
meilleur line-up (Gillan,
--- ' +-

E ;,:.
Blackmore, Glover, Lord, é
Paice). "Perfect Strangers"
(84) rameute tous les fans de
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1
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hard rock et Blackmore y sort


quelques beaux riffs (dont
celui de Perfect Strangers, qui
doit énormément à Kashmir
de Led Zeppelin l), Toutefois, . REPEAt : INTRC>DUCTION BUT \lVITH DIFFERENT "2" ENDING
les albums suivants de Purple
manquent parfois de jus et
Blackmore se montre trop 1\ , 1
souvent bougon et même car-
rément odieux (refusant de .1

faire des rappels en concert et


se prenant régulièrement le
bec avec Gillan, qui partira de
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G
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-
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nouveau). Rien ne va plus et A


E
Purple est un dinosaure à
NOV.98 m
bout de souffle quand BRIDGE
Blackmore lui claque définiti- '
J~/W
vement (?) la porte au nez en
93, en plein milieu d'une tour-
née japonaise. Heureusement
pour la légende du hard
anqlais, Joe Satriani pigera
pour honorer cette fameuse
tournée, avant d'être rempla-
cé par Steve Morse qui, lui,
aidera sensiblement à faire ,,', '

remonter la cote d'un Purple


de nouveau excitant. Quant à
, :~.
l'invivable Blackmore (pour-
tant un fan de football !), il .+-l
1\ 1 r, ;,
peste dans son coin avant de
-
réapparaître avec une nouvel- .J J l .J..-:::., 1 1.-l:::?
,
le mouture de Rainbow (le ~
eh- ~ e./-r.. "~àt- t:=J-
e.h-
triste" Stranger ln Us Ali" de
96). En tournée, les nombreux
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admirateurs de ce guitariste ~
fantasque ne veulent que les E

hits de Purple où leur idole


brille, et c'est Rainbow qui en
fait les frais. Récemment
auteur d'un album solo confi-
dentiel truffé de musique
médiévale, Ritchie Blackmore
vit pour l'instant comme un
ermite dont le don qu'il pos-
sède est hélas l'égal de son
ego démesuré.

Etude de style :
Blackmore fut le premier gui-
tariste de l'histoire du rock à
marier guitare électrique et
inspiration née-classique. A ce hypnotique. Son auriculaire Matériel: "Perfect Strangers" (Polydor
titre, son style solo doit autant travaille énormément, lui per- Blackmore a adopté la Fender 84)
à J.S. Bach qu'au blues et au mettant ainsi d'executer des Stratocaster dès le début des "The Battle Rages On" (ReA
hard-rock. De plus, en mêlant extensions rapides et précises. années 70, la préférant à ses 93)
à la musique classique des élé- Les gammes mineures natu- Gibson pour sa sonorité vivan- Rainbow:
ments de musique ethnique, il relles, mineures mélodiques, te "surtout à travers une wah- "Rising" (Polydor 76)
a abouti à une gamme origina- diminuées, et les mélanges wah" (Fen der produit aujour- "Down To Earth" (Polydor 79)
le au parfum oriental, dite blues/dorien font partie de son d'hui, et en quantité très limi-
"gamme du charmeur de ser- vocabulaire courant. Il n'hésite tée,' une- Stratocaster Ritchie
pent". Elle se décompose ainsi: . à
pas 'abuser des tirés de cordes Blackmore). Les watts sont
1-2-b3-#4-S-b6-7, et rapelle les et du vibrato pour faire vivre assurés par Marshall.
gammes employées par les ses notes. Enfin, il lui arrive
joueurs de Bouzouki du souvent de jouer ses ryth- Discographie sélective:
Moyen-Orient. Blackmore utili- miques sans médiator, ce qui Deep Purple :
se aussi des bourdons, qui produit un son plus plein et "ln Rock" (Harvest 70)
ancrent la tonalité d'une phra- équilibré. Le riff légendaire de "Machine Head" (Purple/EMI
se, en laissant sonner à inter- Smoke On The Water est 72)
valles réguliers une corde à d'ailleurs interprété aux "Made ln Japan" (Purple/EMI
vide, ce qui créee une réson- doigts! 73)
nance lancinante, presque "Burn" (Purple/EMI 74)

~
ANGUS YONG,
Avec son look d'écolier agité, Angus Young n'a pas
séduit que les cours de récré. Pour les grands, il est
aussi celui qui incarne la Gibson SG !
E. Potts-O. Boasson

E
ternel galopin dans le AGDC comme valeur montan-
cœur des rockers bar- te du hard rock. Angus joue à
bouillés à l'électricité, l'énergie, et peu importe le
Angus Young n'accuse pas tempo (carré sur Whole Lotta
pour autant ses quarante-trois Rosie ou Hel! Ain't A Bad Place
ans ... A croire que le rock Ta Be, speed sur Let There Be
conserve sérieux! Né à INTRO
Glasgow, Angus et sa famille
nombreuse émigrent à Sydney fi JI II 1 'fi 1 1 \
au début des années 60. -
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Hermétique à toute forme de .) VI ' '-"
-71-. ...Jo... • r --./
61'12-1- '7',-/, ~ ...(}-

scolarité, le petit gaillard passe


le plus clair de son temps à se
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~ -': -1: ~
gaver de disques de rock

-.. -
(Chuck Berry) et de blues (B.B. ~., ~
King en tête), tout en appre-
6f~1I-: tS'
nant les rudiments de la guita-
re et travaillant sur la mise en VERSE
page d'une revue de charme --;::-11 17 fi fi 11 17 1 r 17 11
(Ribald). Encouragés par leur
frère aîné, les inséparables .1
,
'" o n- .• (
,
Angus et Malcolm Young déci-
dent de fonder un groupe,
AGDe. La sœur des frangins
"
.,
~ '"...:. .. ~ .,
~
,. -
z-
<2

suggère que Angus porte son


uniforme d'écolier sur scène,
AGDC engage un barbouze au
chant (Bon Scott, qui sera la
nounou d'Angus) et, en 1974,
déclenche l'électrochoc. En rai-
son de la petite taille de ses
mains, Angus le gringalet opte
pour une Gibson SG qu'il
adore et martyrise encore à ce
jour. Suite à une paire d'al-
bums pour le label australien
Albert Productions (" High tr
Voltage" en 74 et "TNT" en CHORUS
75), le groupe est signé par -
" rIT 1 -rn rT11 1 1 \ 1 1 1 rl 1-\
Atlantic, qui ressort "High
Voltage" (en fait, un condensé
"
.... ' • , , • , ., , - , ,
...- ,
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des deux pressages australiens,
• 1
'L-v', ~ x:
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en 76). "Dirty Deeds Done Dirt

-- -
Cheap" (76) fait son petit .. "
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effet, mais c'est l'explosif "Let .., .;. ~ ~ -,r
There Be Rock" qui consacre - -- ..; -;;. -:
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intros "violon", une série de fiche. Nous aussi. Et comme il Etude de style :
"hammer on et off" sur ressort un chapelet de plans Les riffs d'ACIDC sont de véri-
Heatseeker et Thunderstruck), bluesy/baston sur tables monuments. Construits
se dépense sans compter "Ballbreaker" (95), ça autour d'accords simples, ils
(" Live" de 92), ma is vu que démontre toujours que la reposent sur une synchronisa-
l'innovation technique n'a malice est en lui à chaque fois tion diabolique entre Malcolm
jamais été son combat ... il s'en qu'il empoigne sa SG ! et Angus et sur une mise en

NOV.98 ID
~ ~ ~- - --- - -' ~ -
place absolument parfaite. Les
- - ,
frères apprécient particulière- ,
ment les combinaisons d'ac-
cords de Ré, Mi, Sol et La. En .1 t.--"" V L' 1
~6- ~I •...
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solo, Angus aime jouer dans les
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Gibson sont
tonalrtés de faites
Mi, Lapour
ou Sile ("Les
Si").
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gg~~~~~~~~~~~~~~~~~~~~~~~~~~~~~~~~~~~~~~~~ ',/ ,~

Il utilise le vocabulaire habituel ~


du blues et du rock n'roll :
vibrato, tirés de cordes, double
stops et attaques franches, et Ali ,-;
1 •
~ . .,...!.- =F -1-f- +
joue parfois aux doigts pour
créer des écarts de dynamique .J,../'
importants.
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81.1

E
..--. s (
II>!
r-.
Matériel : ~
Son équipement n'a guère ~
E
changé depuis les débuts
d'AC/De. Bien qu'il ait un peu
joué sur Gibson Les Paul dans
sa jeunesse, son choix s'est II~~-==+---+- --- r +-
,-f- ; r:
finalement porté sur la SGde la
même maison. "La Les Paul ,J I?'" 1

était si lourde que je risquais


de me briser le dos. La SG est
légère et facile à jouer.
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D'ailleurs, je songe à ouvrir un A
E
magasin de sG. On pourra
avoir toutes les couleurs qu'on
veut... du moment que c'est
marron 1" Côté amplification,
Angus préfère les amplifica-
teurs à lampe sans master volu-
- 1

me de la vieille école britan- ~J I..-P 1 ~ ~ U) 'I~ ,


nique, que ceux-ci soient
••,...-.,
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1 JI I" ,..
BI.1
".-.
,
>
estampillés Marshall, ou, plus :~~~~~,L~,/~~,~.~_~/'~_~I~~~~1J~"~ .•
~~~~~~~~~~"~'~~- _~,~_/~_~~~~~~~~~~~~Mi~~~M~_~~~~~
récemment
constructeur
~izard. Ce
canadien lui a ~
g~~~~~~~~~~~~~~~~~~~~~~~~~~~~~~~~~~~-~~
t ....
~~.~,.
d'ailleurs bâti un modèle spé- e\ (/- er
cial délivrant 500~ ! ENDING

Discographie sélective: > > >


:>
A Jt -r-f-++-+ .or - or +..,...+.".,..~+
"Dirty Deeds Done Dirt Cheap"
(Atlantic 76) - ..
te-t: l~~ ~I~
"Let There Be Rock" (Atlantic l pl>lck~~"iJt4 i~t.(J
77) E rrro'rrC r-rC"C"rC".-C'"

"Poweraqe " (Atlantic 78) ~


"If You Want Blood ... You've ~
Got It" (Atlantic 78) E

"Highway To Hell" (Atlantic 79) ~rfZ-1J., A,"

"Back
"Blow ln Black"
Up (Atlantic Video"
Your 80) p-
~A~t~~~~~~~~~~~~~~~~~~~~~~~~~~~~~~~~~~
(Atlantic 88) ,J l1V 1,J-L--'
"Ballbreaker" (Atlantic 95) V-
..P. TOWNSHEND
Il Y avait Beethoven, le compositeur dur de la
feuille, il y a maintenant Pete Townshend, un gui-
tariste sourd comme un pot.
E. Potts-O. Boasson

n des personnages clés Festival de 67 et, deux ans plus

U de l'histoire du rock
anglais, Pete
Townshend a toujours été bien
tard, les Who sont à l'affiche
de Woodstock, la même année
que le premier opéra-rock écrit
plus qu'un simple guitariste par Townshend, "Tommy". Pari
(aussi bien au sein des légen- osé pour un succès à venir
daires Who que lors de ses (adaptation cinématogra-
errances en solitaire). Né en
mai 1945 à Londres, INTRO) :::12.-~
Townshend est vite attiré par lr;fl..~(Jior ad Ii /i17 - 1

l'art sous toutes ses formes. Il


rencontre Roger Daltrey
(chant) et John Entwistle·
-()- q -rr ...:::::::::
010"II1t.-

(basse) à l'école, et rejoint leur f'I

en 63. Ces derniers deviennent


groupeam~eu~TheD~ou~ g~~~~~~~~~~~~~~~~~~~~~~~~~~~~~~~~~~~~~~
~.
vite The High Numbers, enga- E

'f gent le batteur lunatique A


Keith Moon, et le quatuor est
baptisé The Who l'année sui-
vante. Tout à l'énergie, le
groupe incarne le mouvement
mod et joue ce qu'il appelle du
"Maximum R & B". Le succès E

majeurs aidant (1 Can't Explain,


fiappev~à~~rt~tub~
Anyway, Anyhow, A nywhere,
g~~~i~~~~~~~~~~~~~
~F.
E

l'hymne contestataire My
Generation, Substitute, l'm A
Boy ou Happy Jack).
Townshend (qui joue indiffé-
remment sur Rickenbacker, +-
Gibson ou Fender), guitariste

lièrernent à
fougueux cheval
mais sur (particu-
précis la quali- ~
~~~~~~~~~~~~~~~~~~~~~~~~~~~~~~~~~~~~~~~
'-<
té de ses rythmiques) s'avère· ·E

surtout fin compositeur, aussi


Aw.~1.# A
malin que Ray Davies des "'
Kinks. Pourtant, les premiers
albums des Who (plus psyché-
CHORUS
r1~
déliques que leurs singles ,, ,,, , , , <:>
,, , , , , , , ,
immédiats) ont du mal à véri-
tablement décoller. Le public
américain est toutefois séduit
par le groupe lors de son
apparition au Monterey Pop
J) D
~
phique en~75). Troublé, le
groupe décide, en 70, de se [2-
lancer dans un rock percutant
lIt. ~
.1
rî r1"l 1 1 ri Tl 1 r J, " rI 1 r ~ 1$1

qui emballera un large public


-
, , ,,
avec les albums" Live At
Leeds" (70) et "Who's Next"
.J '" '" , ." '" ." '" ." '" ,
q':- ~"IZ71
7" -;- =r: .- piel:..
-
''-.
(71). Sur scène, Townshend
- - , 'r;/ide.- ~
(pas allergique aux stupéfiants
et à l'alcool) tourne comme
3
~ ~ ., --
~
-
u
~
une dynamo (ses célèbres mou- E
~
linets de la main droite s'écra- D CIl) C; E
sant sur les cordes de son ins-
trument pour des accords bru-
taux), mais ses sautes d'hu-
IF( m
meur le poussent à s'engueuler
trop fréquemment avec
Daltrey et à fracasser sa guita-
.J
+0 -
- ..,.... ~ -e-::
'--'""""'
+-
-~ .•..
re (ce qui passe pour un gim-
mick pour tout un chacun). En
73, il pond son deuxième
album concept, A rn~lf A
"Quadrophenia" (basé sur la SOLO
déontologie rnod), mais les
Who vont mal, .. trop de dis-
" J/ . .A Il 1 'rI 1
8 j

+='" *=--~ .s:

-,. .•...
sensions internes. Devenu .J -
-+- t.eh·j"'j . - -
1
LI 1 l--I
grand groupe de rock, les Who
se dispersent dans des paradis
S S S
..,....,. ..~ ....•
..• ~
artificiels et la luxure prend le
E
B
G
- -'- -/ .."
_;:;.,
'../ . =
~ J

- -.
o "
dessus. Les albums suivants A
E
seront parfois fades (sauf le
trop sous-estimé "The Who By
Numbers" de 75). En 78, "Who
Are You" est enfin l'œuvre
d'un groupe ressoudé, mais
,,~, fl -Ir, ~ ,...., '" r--
,
.--. 1 Il 1~ q '"
..,.. '"
Keith Moon décède la même
année. Le combo ne sera plus
,.J
1 V 1-- Y L-L l 0L,./ '"
I--l
~ Be. /..D
/.f BI.!
- ,.-.. S s
jamais le même, et Townshend
pense qu'il aurait dû jeter
l'éponge dès le lendemain de
E
o
G
o
A
e-:
,
-
'" 1_ ..•. _ ,_ ';;.... Tii-
--...
-::;: --,-;;:
- .- -
-
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./
..,
..•. '"
.E
la disparition tragique de son
batteur. Vidés, les Who souf-
frent pour se remotiver et
A
continuer (en dépit du respect
,,1 & h,"" +',----....,.. .s: ~ -.!:. =:;::~~.!-..,..-!...- _.L o+r-..A.'

que leur portent les punks de


'77) avec grâce. Townshend se
.J L.----4 J...--'" p- ~ pt'
concentre alors sur d'autres
If tlA U> P. H
,...... .••......•
~ ---- '"' ""'
activités extra-musicales ~ "1> w , . ,</ ''1, - . \:
comme la méditation (suivant . g
A
la doctrine de son gourou E

Meher Baba), des apparitions A j)


lors de manifestations humani- Open The Door, un Rough pas Pete Townshend de jouir Etude de style :
taires, l'écriture de recueils de Boys en hommage aux punks), d'une cote phénoménale chez Le travail autour des accords
poésie ou la création d'une mais ses album solo suivants ne plusieurs générations de mor- forme la base du style
librairie. En 80, il revient avec seront qu'anecdotiques. Les fales de rock. A juste titre, Townshend. Il est l'inventeur
bonheur dans le ring musical Who se reformeront à diverses pour sa vision lucide du monde des "power chords" formés
avec son album solo" Empty occasions pour remplir le tiroir- et pour sa formidable croisade par une tonique, une quinte,
Glass" (le hit Let My Love caisse, mais cela n'empêchera électrique. et une octave (cette structure

NOV.98
tl---------------------
-.
." r- " ,--...
1 lui aurait été inspirée par le
compositeur britannique Henri
Purcell) et utilise largement les
::=_
-# -#

ï= =-_ = = +-:;:: =- - = -=
-- -. -.
.>
0+-

accords suspendus (sans tierce),


.1
~ .•.... ,~ ~ v
Pc Pd P. 1'6 Po r,
notamment dans l'introduction ,.... /', ~ ---,
du fameux Pinball Wizard. E
0
G
'"'
.•.
".......
1.
-
Compositeur plus que guitaris- D
A
te, il préfère souvent appuyer E

la grille en brodant des varia-


tions autour d'accords plus ou fyVV'-
moins sophistiqués plutôt que
/lit. ~ L .- -r-"'-r- .•. ~ +- -4- ~+ -t- .~ :j::' :!:::t=
de se lancer dans de longues ,
digressions mélodiques. Les
1.../
progressions I-V-IV sont fré-
,J 1 L.J-V'
-1',-.,..,... !!lA J\.I
quentes dans son œuvre, et ......• 8'"
lorsqu'il part en solo, c'est
E
B
G
.. ';'
-'"'/,
.r.
r--
.-
'-' :-'.
----- -,
.., '-'/

généralement muni de D
A
quelques réserves pentato- E

niques blues, guère plus. La J)


sr1~: r
puissance de ses attaques est Bridge> > > >
devenue légendaire: il lui arri-
ve encore de frapper les cordes "'t.fI -'11~~1r Il 1 ,
T 11 I..-#- ,-%
jusqu'au sang! Le célèbre
' , , . . , ,. , , , , , ,,#~, ~,-"
[ii[ [IiI
• 1 ,
,J
mouvement de moulin à vent,
LJJl1JJ-L
qu'il avoue avoir emprunté à
Keith Richards en 1965, est E
~ .
~ ~
•...
s- ....•.. ~ -
J,
..••..
B :; J. .1
" -e :... e,
G
devenu une icône rock n'roll. D ~
;. A

A
E

Matériel:
D
.D 6-;,
A la guitare électrique, Pete D
Townshend a apporté du yolu-
me. Beaucoyp de volume. Il. 1\ k. k JI Ib,l - llTl ..-rfÇ"f [Tf1 qh ;-
fut l'un des premiers à utiliser
' ,, , , , , , ,.
//
, 1 , • # , # , , r
.1
sur scène de' véritables murs
LJ-U LJ-U /
d'amplis, Marshall d'abord,
..~ ~ .,~ ~ ..
-
G

Hiwatt ensuite. Réclamant tou- -:::: -c


""" ~ ~ ~
jours plus de puissance, il "'!:
/'

demanda un jour à Jim


Il
Marshall de lui construire une D
1· enceinte contenant huit HP de

JI 12 pouces. Les roadies des 1\ IL ~ 'I..L {1

tl Who, qui se cassaient le dos en


trimballant ces mammouths de , , , , , , ,, ,,,, -
i .J

scènes en camions, réclamè- LJ-U LLU


,
LJ-U UiJ
il rent plus petit, et Marshall,
sciant l'enceinte en deux, créa - .~
les premiers baffles 4x12 de
1 l'histoire du rock! On vit long- - ..
-- -
temps Townshend jouer sur
1
Rickenbacker 6 ou 12 cordes,
sur Gibson Les Paul et SG, puis diverses guitares acoustiques " Live At Leeds" (Polydor 70) Pete Townshend :
sur Telecaster ou bien sur une Martin. "Who's Next" (Polydor 71) "Empty Glass" (Atco 1980)
superbe Schecter noire type "Quadrophenia" (Polydor 73) "Coolwal ki ngsmoothtal ki ngstr
Telecaster équipée de deux Dicographie sélective : "The Who By Numbers" aightsmokingfirestoking - The
micros doubles. Aujourd'hui à The Who: (Polydor 75) Best Of Pete Townshend" .
1 moitié sourd, il joue alternati- "The Who Sell Out" (Track 67) "30 Years Maximum R & B"
b .,:~:~nt sur Stratocaster ou sur "Tommy" (Polydor 69) (coffret Polydor 94)

I~
KENNY DURRELL
Vous ne le savez peut-être pas, mais ce guitariste qui
n'a pas fait trop de vague a contribué au lancement du
label Blue Note dans les années cinquante. A l'époque,
Burrell et son jeu très léchè était le lien le plus évident
entre le blues et le uptown-jazz.
F. Talbot

omme le rappelle sou- note" avec l'album "Blue

C vent le jeune guitariste


américain Russell
Malone, "le jazz et le clas-
Lights, Vol.One"
pochette
signée Andy
(58) dont la
très remarquée
Warhol,
est
(une
sique sont deux styles de femme lascive, allongée, un
musique qui nécessitent d'être dessin au trait rapide qui rap-
un peu virtuose pour les pelle étrangement les portraits
jouer". S'il fallait décrire le jeu de Cocteau) mais aussi avec un
de Kenny Burrell, on dirait premier enregistrement live
qu'il a la virtuosité tranquille "Midnight Blue" (63) sur
et sophistiquée. lequel Burrell, accompagné du
Kenneth Earl Burrell, dit Kenny
est né à Detroit (Michigan) en
INTRO
1931. Si ces parents sont eux-
,tÎ, ~ ,
1 6
P
mêmes musiciens, c'est en par-
fait autodidacte qu'il apprend " n r; r V
la guitare. Plutôt doué le fis- (. •...
ton. A peine âgé de dix-huit
ans il multiplie déjà les colla-
,)
.
borations sur la scène jazz avec ~
le sextette de Candy Johnson g .
.~
- -~
•.. -;..

puis avec Count Belcher (1949), ~


Tommy Barnett (1950) et ...
! Dizzie Gillespie (1951) ! Pour MAIN THEME
f
parfaire ses connaissances, on
1
le voit souvent sur les bancs de
1\ Il , ~ ..•. L +........
, 17
II la Wayne University où il étu-
~
:'1 die en classe de guitare clas- .) 1 1
~
r '-
1 - sique avant de monter son
propre groupe et d'être enga- E
s s
1 gé par Oscar Peterson pour son ~ ,., ,~
trio (1955). C'est à New York ~
'.- ., '-
..
.
qu'il se fixe dés'1956 où.il mul- .E
tiplie les gigs et les séances
d'enregistrement (aux côtés de
Kenny Dorham, Gene
Ammons ... ), croise les plus "
n f7 17
,
, "or , ~L~ , '"""

grands, Jimmy Smith ou Buck


Clay ton et réalise un premier
album sous son nom "Blue
tJ t 1

r
r
"-
If p.
~\

~ Po
Moods" (57), premier d'une ~
g - .. 'A ... ~.•.. r-,
1
1
longue série. C'est lui qui va
jeter les bases du son "Blue •
E
'.':.
',#0 ,v
"
'A
- ~/
,~"
,-

I~ d'
1
grand Jim~y Smith à l'orgue
_. . ~, r--.
-Jo- - ,
Hammond, va imposer son
toucher précis et ses lignes
~
sophistiquées.
H
E
Etude de style : e
G
C'est en écoutant les disques 0
A
de Charlie Christian, d'Oscar
Moore et de Django Reinhardt
E

yt1, "1 ,.
que Kenny Burrell s'est forgé ~ A 7#"
une technique remarquable.
9/I(J
Elle lui permet de jouer avec
sobriété des lignes mélodiques
séduisantes, nettes et précises
.---If
Il. ,.--,/,
,
[or r ....
,..,
+,

L.J
,-(J:
- ,....,
..,...-
r
avec une sonorité ennivrante. .J - 1 V
!~ V .V 1
Il ne dédaigne pas non plus Il P. p. s
intégrer des plans de blues ...
dans son jeu, un genre qu'il
maîtrise avec grande finesse. Il
.. ~
'"
-
., '- ",. ..•...

est d'ailleurs l'un des rares gui-


taristes de jazz de sa généra-
tion à mélanger ces deux
genres pas forcément très éloi-
gnés. Pour tout guitariste qui
se sentirait un peu limité avec
les gammes pentatoniques,
" .. , I
r 1''""\~
-r, r"- n
Kenny Burrell constitue •...
_.1 V V ' 1
l'échappatoire idéale pour
1 ~
1+ P.,
5 Po
débloquer la situation. Il est le
lien évident entre le douze
- """"

...,
--..
.. "
mesures et le up-town jazz,
comme le démontre assez clai-
;)

-
rement l'enregistrement de Bt, 15 .-1
7 l4.'
Jan Cyrka sur le cd joint, et per-
met d'enrichir considérable-
ment son vocabulaire à peu de
frais (les lignes de Burrell attei-
SOLO r 1 ,..,
,.
gnent rarement la vitesse de la
lumière et peuvent être tJ , 1
décryptées et rejouées sans
trop de problème). Double- E
Il
G
stops, utilisation des quarts de 0
A
ton, de la quinte bémol qui E
sert souvent de pivot, Burrell
partage avec son compère
,,7
Grant Green (l'autre guitariste
qui porta le labelt'Blue .Note". SO/.;;O' l' 1..
. Y--
'- .

sur les fonts baptismaux) le ~ ,....,


goût de la simplicité et de la
fluidité mélodique. En règle
générale, la guitare soutient
"
..,...- -
-- -- -
»<

1 ~ ~ -
,"\

+:-:::--+- '- ,

l'harmonie avec l'orgue


,J
/;-- t.-t- r
p, VJ-
/'"
y

./ ~
Hammond et s'en détache tout Pl)
.r:
... .~ "
"'"'
aussi rapidement pour aller ~ 1-
,> .,- 7 '.J-

marivauder de concert avec le g


saxophone. Si l'envie vous dit ~
d'aller chiner dans les bacs et
de ré~couter les enregistre-
ments Blue Note de l'époque,
les rééditions vous en diront
un peu plus sur les conditions
d'enregistrement dans les 50's.
Pas de mix nécessaire, tout E

Mart
phone enœgi~~
deux pistes
sur ma~nMo-
en une ~
:~~~~~~~~~~~~~~~~~~~~~~~~~~~~~~~~~~~~~~~~
prise, sans aucun rajout! E

Matériel:
Kenny Burrell donne plutôt
dans le gros modèle archtop r">
-1- , ~ 'H
-r
...,..
- 1'+,...", . ,
-~
,
et, à l'instar de nombreux gui- 1\

taristes de renom (on peut
1....J L-/ ~
r
lJ!-
L.
citer en Vrac Jimmy Raney, Carl -}
~ V
Kress, Tony Moottola, Oscar ~
S /.f P.
=»:
Moore ou George Barnes), il a ~
.,
'-" ..- '~ .~
,~
,r •... ,..,,,"" ..,
. prêté son nom et son image à g '-" ,. " '!.:
'1"
.- ' •.. '~

la firme Gibson pour promou- ~


voir les modèles des, années
trente à cinquante. Mais aucun
de ces guitaristes n'aura le
plaisir de voir son patronyme
rattaché à un modèle particu-
lier par la suite. La super 400, 1\ -
+
-
f -1- , ,
un modèle sorti des ateliers -
.J
VJ/ LJ--l--l Il
1/
Gibson au début des années
trente, semble avoir sa préfé-
/
,... If IV $
~
e-
- - -- ..
n
rence. On l'a aussi vu jouer sur ~ n
" , , r

g "
- ~
u -" r
.., ,. .~ " " u
D'Angelico et Epiphone.
A
/ "7
~
D
.. , ~ ft
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E
Discographie sélective:
"Birk's Work" (avec Gillespie,
1951)
"Blue Moods" (1957)
"Blue Bash" (avec Jimmy
,.,..+ :: .,.1.!.:-
Smith, 1963)
"Alfie's Theme" (avec Sonny
1\ :j:t= +~+ , f"
+ .!..+ , , , 1+;
Rollins, 1966)
"Guitar Forms" (1965)
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s
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l?'"
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It !#
V 1 Y
"The Tender Gender" (1966)
"Ellington is For Ever" (1976)
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"Live At The Village 0
A
Vanguard" (1978) E

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1

I~
1
- --- -
.. --. -~ -- - - - ~~-
TONY IOMMI
C'est sans doute avec Black Sabbath que l'on a
découvert les premiers vrais teigneux du power
chord. Aussi, pour tous les fils du metal, Tony
lommi fait figure de Saint-Père.
E. Potts-F. Talbot

' PART 1

N
en déplaise aux
adorateurs de ,.t =-119
Ozzy Osbourne, ,-.
..,.. r('1 , I~
><4
, or ,
Tony lommi "est" Black " 1
"
Sabbath, car il est le seul -
.. v
V !f-L-l ~ LY I...J-l. -+ I-L..l
membre originel du groupe à
avoir porté ce dernier de ses
débuts à aujourd'hui. Né dans
e
~
---
(;t-fltM ( ...•
~ ..
~.
un quartier ouvrier de ~
Birmingham (Angleterre), en E

1948, lommi rencontre Ozzy


Osbourne, Geezer Butler
(basse) et Bill Ward (batterie)
à l'école. Le quatuor martyrise
" 1 ." r--. . -"""' 1 An Fi
fébrilement le blues sous le .J 0 1- ( 1 TT 1 1 '-'" T Y 1
nom de Polka Tull< en 67, puis
Earth, avant de devenir Black
Sabbath en 69. Délaissant les
rythmes bluesy en faveur
E
o
G
o
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GUlt~ 2
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1/ Pt>
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E
d'une trame musicale autre-
ment plus lourde, soutenue et
volontairement inquiétante
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, +. "'+" , T-
"
.. , + , , , r--

(occultisme d'opérette obli- .J r 1 T 1 1 1 ~1~


ge), Black Sabbath sort son
premier album éponyme en
70 chez Vertigo et ... le heavy
E
B
G
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•.... ,-.

metal a enfin un père avoué. o


A
E
Tout chez Sabbath met mal à
l'aise: le chant morbide et ~ ,~
incantatoire de Osbourne, fi, 1 '"' 1 fi n" Il ,
,
une section rythmique au jeu
abrupt et un guitariste qui, ~ T \ \
•...•.. , l./" T v 1 \ Y
tout de suite, affiche sa diffé- s
W
It p.
Il B'"
~ (31.
rence. Partisan du mur de son, ,., -----... ~ , ,
ce gaucher se singularise par
E
B
G - •.._.Ir' r-
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- ,
r- (•.•,
, /
-~' ..
,-/,
.,
.-
o
.-
des riffs titanesques qui sont '"
E
l-j,
..,....--
-
une invitation à la dépression.
Le monde du rock prend peur,
et jusqu'en '75, Sabbath l 1 1 ~
enfonce le clou là où ça fait le
plus mal. En six albums
("Black Sabbath", "Paranoid",
"Master Of Reality", "Vol 4",
"Sabbath Bloody Sabbath" et
"Sabotage", succès tels N.I.B.,

IBNOV.98

1
Paranoid, War Pigs, Children PART 2,
, -;.110
Of The Grave, Symptom Of
The Universe ou Sweet Leaf) " 1 1 TI ..-. 1 1 1
les bouchers de Birmingham .1 q ,. , ,, .., ., -'- - ~- -~- -r-
deviennent les maîtres du +~+ :;:..,- ..,..
'--'" -1- -1-

heavy metal, un genre auquel J~


E
ils dérogent parfois lors de
quelques déviations jazzy et
13
G
0
-~ w -•..
biscornues. Groupe culte et
vendeur correct, Sabbath n'at-
A
E
J).•.. -
e-:

:DC;
~ -..... ..
teint pourtant pas le statut refuse une telle hypothèse et Gillan au micro, "The Eternal un album solo, prévu l'année
"superstar", car ses offrandes portera sa croix (celle de Idol" en 87 ou prochaine, sur lequel il comp-
sont trop intimidantes pour le Sabbath) jusqu'à ce jour. A "Dehumanizer" en 92). te réunir les talents du chan-
grand public. Grand brun l'aide de riffs cliniques, tapa- Homme effacé et peu enclin à teur de Pantera, du chan-
ténébreux avare de contor- geurs, orageux et surtout suivre les facéties du star sys- teur/guitariste des Smashing
sions scéniques, lommi incarne inimitables, il maintient la tem, lommi, pour son travail Pumpkins, de Henry Rollins,
le guitariste heavy intelligent barre en dépit de nombreux dans Sabbath, a été pratique- de lce-T et des Foo Fighters !)
et machiavélique par excellen- changements de personnel au ment anobli par la scène et, depuis sa réconciliation
ce. Osbourne, lui, rongé par sein d'une légende qui par- grunge de Seattle, a donné avec Ozzy (dont l'esquisse ini-
des problèmes d'alcool et de vient néanmoins à sortir des involontairement vie à une tiale de produisit en 85,
drogue, quitte pourtant le albums parfaitement corrects traînée de copieurs (le groupe lorsque Sabbath se reforma
groupe en 79. Pour certains, ("Heaven And Hell" de 80 et anglais Cathedral en tête), a pour le concert Live Aid à
avec l'envol de sa gargouille, "Mob Rules" de 81, avec traumatisé certaines néo- Philadelphie) et le récent
Black Sabbath est mort cette Ronnie James Dio au chant, brutes américaines (à tel point concert de Black Sabbath cet
année-là. Toutefois, lommi "Born Again" de 83 avec lan que le guitariste travaille sur été en tête d'affiche d'un fes-

Cinq cents mètres cubes DE MUZZlK !!!


Et pour les branchés du Haut de gamme
vintaqe, des guitares à gogo ...
v X, ·0<:-
~ 10<0 .~
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~~~. ~~'V ~'.:...~ ~+'" ",0 "'~ ~

Tél. 04 67 06 57 40 - Fax. 04 67 06 50 88
25, Bld Renouvier - 34000 MONTPELLlER
tival païen en Angleterre (for-
mation originelle, exception
1 1 f) ri 1 1 1 - -(f-

faite du batteur Bill Ward, ~ - r ',- •• ~ - ~


..,..
,
- - -.-
alors souffrant), a retrouvé ses
vingt ans. Quand à ses riffs,
~;ft
E
+- -+
--.
Bt..
.
anciens et à venir, ils resteront
8
G
- .. --
,. .- ~ •... ..•.. 0 './

éternels.
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A
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..
u,
- - - ;
- -
Etude de style :
I~
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- J_

-- -- - ,- --
Il y avait Led Zep et son hard , ...!-
rock qui n'en était pas vrai- , ,
/ - -t-
.'
"
ment, une musique fine
ft'
W -3-
rehaussée d'instruments .J
-+- -r- +-
lit-
acoustiques, de grilles harmo-
niques parfois complexes. E
Ii!!
- . -- ..-. ,...,
,...
If Po r: f .. ' (L \ 1 ~ •.. oS

Avec le recul, il semble évi-


6
G
D
7 "
- J ••

-
J
~
dent que c'est Black Sabbath A
E
seul qui a posé les bases du
n Ir
_.
heavy metal. Et lommi n'y est PART 3 ;.., il

pas étranger. Au toucher sub- " ~ flfO "


é'{J ~ ..--.
til de Page, il répond par des
riffs énormes et brutaux noyés
" 111, - r--I
-
dans la disto qui inspireront -. -. - -;:,b 'ï --- rr: ••.."-"'...,...
- .., -·b-- L. - -- --"b- ~.,
plus tard Metallica ou ~
••••E
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il! --
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-1- -;-

~
-r-.-~
- - - +/ •
s
Megadeth. lommi, c'est le roi
B
du power chord bien gras. G
-
D
Comme Django, victime d'un
accident à l'adolescence il y
A
E . .... v
- '''-''' - " .., -- ,-
..., ."", ..
laissera quelques morceaux de
doigts (de sa main droite,
celle qui frette puisqu'il est , '~I
gaucher). C'est justement en
lisant l'histoire du guitariste
"
gitan qu'il décide de conti-
nuer l'apprentissage de la gui-
tare, lui qui avait décidé
d'abandonner. Sa technique
1\11
--- - --
riî r1 -- ~ .-- ?fi Il 1
.....-3-
'1-; 1"1 ~
1-
1 ••

- -r- .
est donc particulière, il déve-
loppe sur l'instrument des
doigtés inhabituels, aidé en
{2 III
.)
-- ,.
~-;;-
~~ •...•. -
.
- --
-;- rr:
~'••..•... '-"' -
,- .-
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,-"V'
......-
-
ï
cela par des prothèses artifi- 1/
'"
P6 lt P6 # ..,
â
cielles en plastique.
- -
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- ......,
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G r ""
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.•...
Matériel:
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E v
.. V
•• e- ••
•..
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A n J J

-1-- __ ,3"---
Pour retrouver le son' •
lommi, se munir d'abord de "Ji rn 1 /
divers crucifix, de penden-
,
tifs en tout genre et s'ha-
biller en noir. Ça aide.
.;
---
-,-:..;-
••..•...
•• ::; b ...-q-;-
p.
E
Ensuite, se munir d'une 8

---- . ,:
G
vieille Gibson SG et tapisser D
sa chambre d'un mur d'am-
plis Laney ne devrait pas
A
E
- J
- -
nuir. A noter: lommi a aussi Discographie sélective: (Vertigo 71) "Heaven And Hell"
joué sur une copie SG de John "Black Sabbath" (Vertigo 70) "Vol 4" (Vertigo72) (Vertigo 80)
Birch, une Jay Dee et une "Paranoid" (Vertigo 70) "Sabbath Bloody Sabbath" "The Eternalldol"
Patrick Eggle. "Master Of Reality" (Vertigo 73) , (Vertigo 87)

~
.}. LEE HOOKER
Birmingham Sam, Texas Slim, Boogie Man, Johnny
Williams ne sont qu'un seul et même guitariste à
la voix chaude et profonde: John Lee Hooker.
E. Potts-F. Talbot

N
éen août 1917 à Them, John Mayall et ses
Clarksdale (Mississippi), Bluesbreakers, les Groundhogs
John Lee Hooker a vite et, plus tard, Dr. Feelgood. Aux
la bougeotte. Après avoir vécu USA, le Spencer Davis Group,
dans le Mississippi, dans le Buddy Guy, Canned Heat (avec
Tennessee (à Memphis) et dix qui Hooker enregistre le fameux
années à Cincinnati, il s'installe à "Hooker 'n' Heat" en 71), le J.
Detroit en 43... où il travaille Geils Band, Johnny Winter ou
comme ouvrier dans l'industrie encore George Thorogood pren-
automobile. Marqué par le dront exemple sur le blues pri-
blues rural, il se met à la guitare mitif et non dénué d'humour de
électrique en 48 et signe illico John Lee Hooker. Au fil des ans
son premier hit Boogie Chillun et sans varier son style d'un iota,
pour le label Modern. Il récidive il devient une légende (" Never
l'année suivante avec CrawJin' Get Out Of These Blues Alive",
King Snake, et asseoit sa popula- -1-

rité en 51 avec le 45 tours l'rn ln


The Mood. Il enregistre des-
RHYTHM GUITAR n :. .,
1 r
Il

V
singles pour divers labels, sortis
sous de nombreux pseudonymes
1\ k.b. Il \ 1 1 1 r 1 1 1

(de Birmingham Sam à John Lee - .J ,.


Cooker). Sans être un as de la Pattern 1 - ,-
-
rr: Ir:
guitare, Hooker a définitive-
ment un style qui lui est propre.
E
~ "
A
../
- '<[.

La sauce prend à tel point que ~


Hooker, dans les années 50, est
un des rares bluesmen à tourner
E
-
aux Etats-Unis sans perdre d'ar-
gent. C'est finalement en 59
qu'il livre son premier album
1 1 1 1 r 1

(premier d'une longue série), et .1 If '''/ ,


un autre standard Dimples. Tout Pattern Il
au long des années 60, il gravit Ir ..•• _ H A _

les marches de la célébrité. En B _ '70" ~ •• ;;


G --. 1
62, il pond l'inoubliable Boom ~
Boom, mais égalèment d'autres E~~~~~~~~~~~~~~~~~~~~~~~~~~~~~~~~~~~~~~~~
É .,..--

morceaux mémorables (1Don't E


Want To Go To Vietnam, It
Serves You Right To Suffer ou
Hobo Blues). En parallèle, l'ex- ,,11.8 , ,, , ., , 1 , , , ,, ,
,
plosion du British Blues Boom va

W ty/ W kY
• .1
encore accroître sa renomée.
Ainsi, la musique de Hooker
Pattern III
r
W~
- ..- kY
./ ~.....- ./J -:

aura une influence majeure sur ~ ,..,.


,;.A
.. .••••••
J.
~O'QL>
•• .;, h
.. ~
,; J..
" -~ .;,
~
..:., .Jo j., - ---
.l, .J, -'> ..:.~ -
z,
des formations anglaises comme g ",, .:. ;.. J.. ..:. :J... •••••• •••• J.. ..:. .l., .l., .;, .;, .;, .;,
les Rolling Stones, The Animais, ~

~
de 72, le voit accompagné de
LE~9,
"II
GUITA~
1.1 9l D n ni "Ir, r n
Van Morrison et Charlie
Musselwhite). Récompensé en .
de nombreuses occasions .J '" V 1
'- 1

(notamment par l'Académie gu 1.-1> Po 81A lAi Po


française du Jazz en 68), Hooker ~ ;' --.. ,...., ,....., "
poursuit son chemin sans faire g
de vagues. En 80,il apparaît ~
pourtant dans le film "The Blues
Rhythm ~uitar : Pattern 1 (x8) ...
Brothers", mais ce n'est rien à
côté de ce que lui réserve l'an-
née 89. Cette année là, il chante
,,~.
~ d,T> n Il ~, ...,-\\-1-\ j1 1 1f
sur l'album "The Iron Man" de
.1 '--..:-- '1 ' :;,
, '-"'"
Pete Townshend, jamme avec les '----"'"' -.../
Stones lors d'un concert à
Biol 1-) Po Pg 6" tp Pl)
E
H / A\

Atlantic City (New Jersey) et sort g ",


un album ("The Healer") qui ~
"' ~ 1 .••

sera son plus gros succès com- E

mercial. Un an plus tard, il Pattern Il (x2) ...


coécrit la musique du film "The 11iç e
Hot Spot" avec Miles Davis et est -r'''t.,...
loué comme jamais. La preuve, il
"Ir ~, t=- h 1
1=4...
--- - -l-
-
est admis au Rock And Roll Hall
.1 , 1
l \
,
l
Of Fame l'année suivante, et
sort également" Mr. Lucky".
Nouveau succès, suivi de "Boom
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B
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H
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1/
".-.
J
G
Boom" en 92 (avec Jimmie o
A
Vaughan et Albert Collins) et E
Pattern 1 (x4) ...
"Chili Out" en 95. Menant
désormais la vie d'un homme de
2
son âge (aucün effort inconsidé-
ré, plus souvent assisque
debout, repas à heure fixe),
John Lee Hooker refuse le ron- H

ron de la retraite. Le blues ne le


lui autorise pas.

Etude de style:
i~~~~~~~~~~~~~~~~~~~
EL-----
Pattern III ... Pattern 1 (x4)
~--~------~----------~------------------~------------~

C'est étrange mais c'est comme


ça, avec son blues minimaliste,
John Lee Hooker a inspiré légion
"ka
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de guitaristes ... de rock. Son jeu


est simple et dépouillé à tel point
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qu'on le considère comme le plus -. -. H-i. ). k '--- If
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"africain" des bluesmen et le B ......••• ,....
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plus primitif
pulsation du
lorsqu'il utilise la
boogie. 1/ ne se
G
0
A
E
- ~ .' A

- ~

Pattern Il (x2)
gêne d'ailleurs pas pour dépous-
siérer le blues et tourne souvent peut être dissociée de la marque Sheraton. On l'a aussi vu jouer "Hooker 'n' Heat" (Liberty 71)
en 11, 13 ou 16 mesures souvent Epiphone. C'est J-Bone Walker, sur Les Paul et sur des 335 "Boogie Chillun" (Fantasy 72)
précédées d'une intro de 4 son idole, qui lui avait offert son Gibson, ainsi qu'avec une vieille "Never Get Out Of These Blues
mesures. Comme nombre de premier modèle Epiphone, une Stella équipée d'un seul micro Alive" (Crescendo 72)
bluesmen nés avec le siècle, il guitare qui lui fut volée par la DeArmond. "The Healer" (Chameleon 89)
s'accorde en Open de La. suite. 1/ possède bien d'autres "Mr. Lucky" (Charisma 91)
Epiphone, comme cette blonde Discographie sélective: "The Ultimate Collection 1948-
Matériel: des années 50 achetée chez "John Lee Hooker Plays And 1990" (Rhino 91).
L'image de John Lee Hooker ne Manny's à New York ou quelques Sings The Blues" (Chess 61)

NOV.98 ID
Grandir à Los Angeles pendant les années punk n'a
SLASH
pas que du bon. Slash y a pris goût pour les rifts
dévastateurs et le gros rock a récolté avec les Guns
une sacré bande d'emmerdeurs!
E. Potts-O. Boasson

N
éen 1965 à Stoke-On- mation sanguine (total trip
Trent (Angleterre), "sex, drugs 'n' rock 'n' roll",
Saul Hudson (alias look pas catholique et chan-
Slash, sobriquet qu'on lui teur hystérique) qui joue du
attribue dès son jeune âge) ne INTRO

11--/
pouvait échapper au virus de
la musique. Son père anglais
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C./A/1A#-1
~ -r-, ,Ill .fil --.. Ffl rFl
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est concepteur de pochettes l'i lf ,,; Hï
de disques, alors que sa mère - , •. '-- ,••.....•. ,--'
américaine travaille comme
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styliste et touche au milieu op"


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rock. Suite au divorce de ses "" -' . ..•.
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parents, Slash vit un temps " ---- ~ '- '" "
avec sa grand-mère, avant de ~~ \.."
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traverser l'Atlantique avec son
père pour s'installer à Los
Angeles, en 77. Il découvre le
rock via Aerosmith, Alice
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-ë-, ~ , s.
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Cooper et le punk, rencontre .)
rr: , -Il
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le batteur Steven Adler (futur

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et ex-Guns N' Roses) au lycée,


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.
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s'essaie à la basse, mais lui
préfère la guitare électrique.
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Ainsi, jour et nuit, il travaille
Z- Z
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son jeu de guitare avec assi-


duité, seul et au sein de nom-
breux groupes aussi obscurs
"...... , ,. , , -ë-
qu'éphémères. En 85, Adler et " -n ~ ~ r- , -+- -oor- 00(}-

lui, lassés d'evoluer dans des -


combos dépourvus d'ambi- .J ./ J....-9 1 --1 ~
tion, répondent à une petite ~ "-
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Il
annonce signée Axl Rose. Ce E
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., .. -.",
dernier, authentique tête brû- G "
D '"
lée, veut monter le groupe de A
". I"t.· c.

rock le plus ordurier d~ la côte E


J)
ouest des USA. Ainsi naît Guns
N' Roses, un ramassis de
déchets de la société qui met-
1
- .......,
- '1
, •. '

tra vite L.A. à feu et à sang.


Slash, soliste agité et inspiré
fait parler la poudre, aidé par
le discret mais talentueux gui-
tariste rythmique Izzy Stradlin.
Très vite, L.A. succombe aux
coups de boutoirs d'une for-

1 ~
1

L-----------------------------------------------~-/I'-(--------------~v-a------------------~--~
metal rock avec une attitude J ) 6\ -t ,

punk (le mini-album "Live?!


*@, Like A Suicide" de 86, où
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, r' 1 " r- ,, 1 Y- +- - -1- -,j'"
- ,...... ~ --,
Guns reprend du Rose Tattoo •
•.....
1U j::::t -1 - ..J r 1
, 1 1 JJ
et du Aerosmith avec rage).
Bien vite, L'Europe est allé- E
~
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~
Il
.s - 84
Bu
•.•.....•..
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chée par la réputation toxique ~ ,....... .. =r ''1-
de Guns N' Roses, les USA se ~
réveillant peu après. Signé ~
chez Geffen, le groupe sort le
.D
tonitruant" Appetite For
Destruction" en 87 ... et chan-
11# . ,.-- ~ ..,..~ -r..L Y-
I ,
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ge la face du rock l'espace de .,
quelques années (on compta-
il
V V
~ ."..
Q 4- '+
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bilise treize millions d'unités E
,
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n. Pourtant, ,.
vendues arrivé 95 ~
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-~-
_. ~~)- .. .~
un an et des millions de dol- ~ J ->
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-
lars plus tard, arrive le début E --
de la fin. Axl se fend de pro- c 6rî Cf f>
pos racistes sur le morceau
One ln A Million (extrait de dope ...) sont étalés au grand frasques, c'est un groupe perdu de sa verve, Axl, lui,
"G N' R Lies") et Guns N' jour (Slash dans le rôle du éreinté qui sort deux albums s'éloigne du cadre rock corro-
Roses (Slash en premier) vit pochetron) et de la musique le même jour (" Use Your sif. Stradlin quitte alors ce
dans le chaos le plus total. Les on ne parle presque plus. Illusion 1" et "Use Your Illusion cirque, une parade d'allées et
vices des musiciens (alcool, Après de nombreuses Il'') en 91, et si Slash n'a rien venues s'ensuit et Slash et Axl

LES MEILLEURS PLANS DE


PIGALLE VOUS
CONDUIRONT
·-TOUJO·URS RUE
-- DES MARTYRS
e parlent plus la même VERSE
- gue. En 93, sort un album
C" ecdotique de reprises punk
- 1 e Spaghetti Incident?")
• ais depuis plus rien. Lassé, le • , , -r

n Slash monte son groupe,


ash's Snakepit, qui sort" It's
=. e 0' Clock Somewhere"
ez Geffen (95), sans succès
otoire. Depuis, le guitariste
e plus célèbre de la fin des
années 80 végète et a récem-
ent appris qu'il ne faisait
lus partie de Guns N' Roses,
étant donné que le nom du 0-

1 1 1 1 1l
F,l T l r 1 1 1
roupe appartient officielle-
ent à Axl Rose. On évoque --~- , ,
onc un nouvel album de
Snakepit, et il serait grand
temps que Slash retrouve sa
touque d'antan. Signalons
également que lors des
"absences" de Guns N' Roses,
il a tué le temps en jouant sur
es disques d'artistes aussi
divers et variés que Iggy Pop,
ichael Jackson, Bob Dylan,
lice Cooper, Lenny Kravitz, -
fi' ni
, , ..,.. "If •• '11+
r 1 -, 1 n==ï r=r--.
ot6rhead, Paul Rodgers ou
Carole King. La preuve d'un
~ - '(
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aient tenu en haute estime.


--
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Etude de style :
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Slash est de la vieille école. Le
hard-rock des années 60-70,
mais aussi le blues, forment le
gros de son inspiration. A lui VERSE
les rifts carrés, les power
chords, les lignes mélodiques
fi. r-r=î -= -- =-r
-
'-= -c::::::f
-=
farcies de bends et de notes
enues. A partir de ces éle-
ments simples, il construit de
-
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E
longs solos dont l'intensité 0

-
G
croît à chaque mesure. Ce jeu ~
rès classique,
même,
conventionne!
s'est parfaitement
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J ••• ..• - .» ""1: ~/
.,
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adapté au binaire de Guns n'


Roses. Contre-exemple frap-
pant, la fameuse boucle d'in-
troduction de Sweet Child Of
Mine, qui évoque un clavier
plus qu'une guitare, est née
d'un exercice mixolydien que ::: ::: 1.
, i
z:
1(-1- '
=:-~::z',--,'
:::~+ : :: 1.::' z: If-l-'
Slash pratiquait dans un coin
du studio de répétition!

OV.98
- - - - - - --

• "el:
traditionnel, matériel
.=-jonnel.
--
Les
ail constituent
Paul et
la base du
r n ....•

lash (ironiquement, le
__ 2cIequ'il utilisa au plus fort
~ carrière de Guns n' Roses
une réplique construite
luthier l). Aujourd'hui,
araît accompagné d'une
?aul Signature faite à sa CHORUS @./7~ 1 of 2-
par Gibson. Il a égale- 1 11 1
x:
-: tâté de la SG 6/12 double --"1('-'--
,
e (comme Jimmy Page), .1 ~I I:-
-rf
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.:; sur Gibson Explorer,
Telecaster ou
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~ et redonné vie à BC Rich A
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.:;es dans la vidéo de You C;\
- Be Mine. L'amplification,
SOLO

--
:.:-ée par des Marshall vinta- gVeI
s'est graduellement 1\ 1/ 1 vrff ./
~ ,..-, , ..-.. ,
- isée. Une tête Marshall
re Slash a été commer- ., 1
- en 1996, qui reproduit
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de gain modestes et
_ isent une sonorité plus
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e sustain naturel des
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arfois sous les pieds de
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