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GUIDE PRATIQUE
autour du cartoN Étienne Bernot - Manuela Houssou
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Il faudra attendre Le carton ondulé
le IIe siècle avant J.-C. pour
trouver les premières traces En 1856, les deux britanniques Healey & Allen font
de papier comme support breveter un papier ondulé qu’ils utilisent comme renfort
d’écriture. dans la fabrication de chapeaux haut de forme.
Celui-ci voyagera ensuite de Le premier brevet de ce matériau en tant
la Chine à l’Occident avec les qu’emballage est déposé aux États-Unis
armées, les religions et les voies en 1871. Le papier ondulé protège
commerciales pour arriver en alors les objets fragiles tels que
Invention du papier en France au XIVe siècle. les bouteilles. Peu de temps
Chine après, un autre américain,
Oliver LONG, a l’idée
de combiner le papier
Industrialisation ondulé avec une
planche de carton pour
de la fabrication du papier rendre cette dernière
En Asie, le papier conserve une dimension spirituelle et plus solide.
artisanale jusqu’au XIXe siècle
tandis que l’Occident
entame la mécanisation
de sa fabrication avec
les premiers moulins à papier
en Espagne, en Italie (1250)
puis en France (1348).
Son industrialisation est liée
à l’arrivée de l’imprimerie
de Gutenberg en 1445.
Moulins à papier
Forêt
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Fabriquer des livres, quels impacts sur l’environnement – Terre vivante © F. Claveau
Déchiquetage
du bois Lessivage avec produits
en copeaux chimiques, à haute Blanchiment de la pâte
température, haute avec produits chimiques.
pression pour séparer La pâte est créée à la
la cellulose de la lignigne. couleur recherchée.
La pâte est créée
mais elle est - I
d’une couleur écrue
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Transport
fréquent de
la pâte à papier
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à l’étranger) vers
des papetiers situés
en France où la pâte
est transformée en papier
Procédé mécanique
Les rondins sont râpés par des meules appelées défibreurs
Eau en présence d’un grand volume d’eau.
Meule
La masse produite est ensuite défibrée en passant
consécutivement dans plusieurs raffineurs pour obtenir
une pâte brune qui subit des opérations de tamisage,
d’épuration et éventuellement de blanchiment partiel.
Fibres
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de cellulose
La réduction en pâte mécanique présente un rendement très élevé aux alentours de 95 %.
Il en résulte un carton très rigide, à la résistance limitée, de faible densité et à élasticité réduite.
Le carton obtenu exclusivement à base de pâte mécanique est relativement fragile et jaunit relativement vite.
Blanchiment
La pâte à papier, qu’elle soit issue de procédés mécaniques ou chimiques ou qu’elle provienne de fibres
de récupération, nécessite une phase de préparation, avant d’être envoyée à la machine à papier proprement dite.
À l’état naturel, la pâte chimique écrue est de couleur brune, plus ou moins accentuée selon le type de cuisson et
le degré d’extraction de la lignine. Voici la pâte à différents stades de blanchiment :
Il peut s’avérer nécessaire de décolorer la pâte, pour des applications graphiques ou d’emballage,
il faut alors procéder à un traitement de blanchiment.
On utilise du peroxyde d’oxygène pour les pâtes mécaniques et des produits à base de chlore pour les pâtes
chimiques.
La plupart des traitements de blanchiment font subir à la cellulose une certaine dégradation,
de sorte que ses qualités mécaniques s’en trouvent affaiblies.
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de pâtes
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Finition
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Table de formation
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Presses
Sécherie Enrouleuse
➀ La table de formation
La pâte à papier est déposée sous forme de jets sur la table de formation. La toile est animée par un mouvement
saccadé, qui facilite la formation de la feuille et son égouttage. Chaque jet est formé individuellement grâce
à un dispositif autonome.
➁ Les presses
Ils sont ensuite associés par pressage. La feuille est comprimée entre deux cylindres recouverts de feutre
absorbant. Il est ainsi possible de rechercher la meilleure combinaison de jets de pâtes pour offrir par exemple
une bonne imprimabilité sur la surface et une rigidité intérieure.
➂ La sécherie
La feuille est séchée contre des tambours de fonte chauffés intérieurement à la vapeur.
➄ L’enrouleuse
La feuille est enroulée en bobines. Elle peut ensuite être découpée en feuilles ou refendue en bobines plus petites.
Le papier est prêt à être livré.
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Papier
➀ La feuille de papier est guidée jusqu’à un poste d’encollage où un film régulier de colle est déposé
sur sa face inférieure.
Elle est ensuite amenée jusqu’à une presse où elle est mise en contact avec la feuille de papier
d’un autre dérouleur.
Les feuilles collées et pressées sont ensuite dirigées vers un redresseur à rouleaux pour éliminer les déformations
dues au cheminement des feuilles.
Pour finir, elles sont amenées vers un séchoir permettant l’assèchement de la colle.
➁ L’ensemble ainsi collé est alors dirigé vers une deuxième presse où il est assemblé à une troisième feuille
préalablement encollée, l’ensemble passant ensuite dans un redresseur à rouleaux puis dans un séchoir,
et ainsi de suite.
➂ Une fois l’assemblage réalisé la feuille de carton passe dans un scanner permettant de vérifier le grammage et
l’humidité des feuilles, puis elle est rainurée et rectifiée par coupage dans le sens de la longueur
et coupée aux dimensions voulues au format, sur un ou plusieurs niveaux selon le format, et empilée.
Le carton ondulé
D’origine naturelle, le carton ondulé est issu de la fibre
de cellulose qui provient du recyclage des emballages
et de fibres vierges.
Il se caractérise par un cœfficient d’ondulation
(longueur nécessaire en mètres de papier cannelé
pour fabriquer un mètre linéaire de carton ondulé).
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2. Médiane
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3. Cannelure
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Matériau sandwich, il est constitué par une ou plusieurs feuilles de papier
cannelé collées sur une ou plusieurs feuilles de papier plan :
1. Couverture : feuille plane extérieure.
Les couvertures participent à la résistance mécanique et climatique de
l’emballage et servent de support
de communication et/ou d’information. Elles peuvent être en kraft-liner,
bico ou papier recyclé.
2. Médiane : feuille plane intérieure, qui sépare les différentes feuilles
cannelées.
3. Cannelure : feuille cannelée qui accroît la rigidité, la flexion, l’élasticité
à l’écrasement et la résistance à la compression.
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Il existe plusieurs types de cannelure combinables, tout en restant
parallèles entre elles, afin d’obtenir
zvflmu-n de meilleures caractéristiques mécaniques et un meilleur état de surface.
Note : le sens des cannelures est à prendre en compte lors de la conception du cartonnage : une pliure en travers
est plus rigide qu’une pliure en long.
Attention, un écrasement à plat lui fait perdre toutes ses qualités de rigidité.
VV Assemblage du papier
Insertion du papier cannelure et la couverture
pour la formation du papier 77771'
cannelure autour
de cylindres cannelés.
Insertion du papier
plan pour
la couverture
Le carton ondulé est utilisé pour les emballages ordinaires et pour les emballages de transport et de stockage. Il peut
se décliner en différentes couleurs et peut également être recouvert par contre collage de papier pré-imprimé.
Les emballages en carton ondulé sont conçus sur la base du Code International pour emballage carton, développé par
la FEFCO et l’ESBO. Il permet de décrire des emballages en carton par des modèles et symboles simples, internationalement
compréhensibles, et pour être utilisé dans toutes les spécifications d’emballages, ainsi que dans les transactions commerciales.
Le carton ondulé est de plus en plus utilisé pour les présentoirs. Grâce à sa grande stabilité et à sa facilité d’impression, il est
possible d’obtenir toute une gamme de présentations attrayantes et fonctionnelles.
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C’est le plus résistant de tous les cartons. Il est souple et léger
I d’utilisation. Il existe en différentes couleurs et en très forte épaisseur.
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Il existe en standard, des plaques de carton alvéolaire classées au
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Vue de dessus
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Plusieurs feuilles de carton sont Une fois les feuilles de carton La distance entre ces lignes de
réunies par des points de colle collées ensemble, on les tire collage détermine les dimensions
à intervalle régulier. dans le sens vertical. des alvéoles.
Le carton alvéolaire est LE carton utilisé dans la menuiserie industrielle pour la fabrication de portes,
de cloisons et structures internes de meubles, car il permet de réaliser des découpes très diverses.
Le carton alvéolaire est également utilisé comme emballage de protection, emballage industriel,
calages, panneaux, présentoirs pour points de vente, etc.
Il existe des plaques en carton, des formes et des coins de calage, pour assurer la stabilité des produits
tout en leur assurant une protection lors du transport.
Il existe en standard, des plaques de carton alvéolaire classées au feu (M1 – Non inflammable).
Les cartons gris et bois, plans et rigides, sont adaptés aux travaux d’encadrement, de reliure, de boîtage et de travaux manuels
(cartonnage, maquettisme, etc.).
Ils peuvent remplacer des plaques de Medium et Isorel, et sont utilisés pour renforcer un support ou pour masquer
les cannelures avant décoration.
Le carton mousse
Parfaitement plan même en grande dimension, il peut être découpé et
scié facilement avec une remarquable précision.
Il est léger et facile à manier, se découpe au cutteur.
Son épaisseur peut aller de 3 à 10 mm.
Précautions
Ne pas utiliser de colles avec solvant qui fait fondre la mousse.
Idéal : pistolet à colle pour les tranches.
Carton fin
Mousse rigide
en polystyrène
Le carton mousse est un support idéal pour le contrecollage, la décoration, la maquette 3D et les panneaux pour stands
amovibles.
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Le mandrin est réalisé par l’enroulement successif de spirales de papier croisées et collées.
Le mandrin est essentiellement utilisé comme support de bobinage par les producteurs et transformateurs de produits en feuille : papier, carton, films
plastique, aluminium, tissus et moquettes, mais également
pour bobiner les fils textiles.
Équipé de couvercles à ses extrémités, le tube devient un contenant très efficace pour l’expédition, le stockage et l’archivage. S’il reçoît une
impression ou un habillage extérieur et un complexage intérieur,
le tube est tout à fait adapté au conditionnement de produits en poudre, voire de liquides. La boîte mixte est très utilisée dans l’alimentaire
Le tube sert de moule de coffrage pour la réalisation de colonnes en béton de section ronde ou carrée.
Les cornières en carton sont utilisées pour la protection et le renforcement de toutes formes de colis, cartons, palettes, etc.
Le carton moulé est surtout connu grâce à la boîte à œufs. Cependant, son champ d’action commence à s’élargir avec les calages
industriels notamment, les emballages alimentaires, etc.
À l’issue de ces différents traitements, le produit est lavé, on obtient alors les Fibres Cellulosiques
de Récupération (FCR) qui peuvent être traitées comme des fibres vierges pour la fabrication de papier/carton.
La pâte à papier obtenue est transformée en bobine pour la production de nouveaux produits en carton. Les fibres
de celluloses peuvent ainsi être recyclées une dizaine de fois.
La pâte est ensuite désencrée Fabriquer des livres, quels impacts sur l’environnement – Terre vivante © F. Claveau
avec des produits chimiques et
Récupération et tri épurée des agrafes, plastiques,
des vieux papiers colle…
• La consommation d’énergie
La production d’une feuille de papier nécessite environ 17 Wh. À titre de comparaison, la production de papier
recyclé nécessite moins d’énergie, soit 12 Wh.
• La consommation d’eau
La fabrication du papier nécessite beaucoup d’eau. L’industrie papetière est la 2e consommatrice d’eau en Europe.
La tendance aujourd’hui pour les papeteries est de s’équiper de systèmes de recyclage de l’eau en circuit fermé.
• La déforestation
Le papier est réalisé à partir du bois. On peut imaginer une gestion rationnelle de la production de bois
pour le papier avec une gestion durable des plantations dédiées. Si aujourd’hui, l’essentiel des papiers consommés
en France est produit de cette façon, on estime que 10 % des papiers restent d’origines douteuses.
Ajoutons que le recours à des plantations d’arbres à croissance rapide pose un problème pour la biodiversité
et les réserves en eau.
• La pollution chimique
Le chlore utilisé pendant longtemps par l’industrie papetière pour le blanchiment de la pâte à papier est
progressivement remplacé par d’autres substances dérivées (dioxyde de chlore, ozone ou péroxyde d’hydrogène).
Les composés chlorés produits lors du blanchiment au dioxyde de chlore sont biodégradables.
• Perspectives dévolution
Le carton est principalement utilisé pour l’emballage et l’industrie de l’édition, mais aussi pour les industries
de cartonnage pour ses qualités d’isolant phonique, mécanique et électrique.
Avec la montée du prix des matières premières et la volonté croissante d’un développement durable, le carton
prend une autre dimension.
Aujourd’hui, on ressent de plus en plus de la part des consommateurs une demande de produits respectueux
de l’environnement.
Les entreprises sont conscientes des enjeux environnementaux, qui font désormais partie de leur stratégie
de communication.
De plus, la majorité des pays ont adopté une politique environnementale qui les oblige à faire des actions dans
l’esprit et la direction du développement durable.
Il reste encore beaucoup de chemin à parcourir pour produire mieux et recycler plus mais des efforts sont faits et
les évolutions techniques les accompagnent.
Le carton, écologique et économique, a encore de belles perspectives d’évolution dans le futur.
Réalisations en carton
Meubles artisanaux
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18 AUTOUR DU CARTON - 03/2013