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DU MÊME AUTEUR
A paraître :
LÉGENDES, MENSONGES ET MYSTÈRES DE L'HISTOIRE. Editions Médicis.
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BIBLIOTHÈQUE SCIENTIFIQUE
Dr J U L E S REGNAULT
Président et fondateur du 1er congrès international des radiotelluristes et sourciers
en Avignon (1932).
Président d'honneur de l'Association française des radiotelluristes, rourciers et puisatiers.
BAGUETTES
ET
PENDULES
L'ART DU SOURCIER ET SES
APPLICATIONS UNIVERSELLES
RADIOTELLURIE, RADIOBIOLOGIE, RADIESTHÉSIE,
Avec 56 ligures.
PAYOT, PARIS
106, BOULEVARD SAINT-GERMAIN
1948
Tous droits de traduction, de reproduction et d'adaptation
réservés pour tous pays. Copyright 1948 by Payot-Paris.
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TABLE DES M A T I È R E S
INTRODUCTION 11
M a d o c u m e n t a t i o n ; le v o c a b u l a i r e ; L a n é g a t i o n a p r i o r i ;
L ' o s t r a c i s m e officiel ; P r i n c i p e s d e l ' a u t e u r .
S o u r c i e r o u S o r c i e r ? — L ' i n s t i n c t o u i n t u i t i o n (?) : A n i m a u x
d i v e r s : c h è v r e s , s i n g e s , c h e v a l , f o u r m i s , o i s e a u ; le c h i e n
sourcier belge. — Sensibilité météorique ou réaction a u x chan-
gements électro-magnétiques et sens de l'orientation. —
« V o y e u r s d ' e a u », l i y d r o s c o p e s ; s e n s a t i o n s d e s s o u r c i e r s . —
E m p l o i de b a g u e t t e s : V e r g e s d ' A a r o n (?) e t d e J a c o b (?) ;
V e r g e de Moïse. — B a g u e t t e s m a g i q u e s . — L i t u u s é t r u s q u e
e t r o m a i n . — L e s o u r c i e r le p l u s a n c i e n c o n n u : l ' E m p e r e u r
c h i n o i s Y u , il y a p l u s d e q u a t r e m i l l e a n s . — L e s o r c i e r H u y e n -
d a n en A n n a m . — L a Légende... dorée de la Baguette. —
• Le Pendule.
C h a p i t r e V I . — A C C E S S O I R E S D E LA B A G U E T T E ET DU PEN-
DULE. - DIVERS APPAREILS DE MESURE 172
C h a p i t r e I X . — TÉLÉRADIESTHÉSIE. ( P r o s p e c t i o n à d i s t a n c e
sur plans ; R h a b d o m a n c i e , Crémastomancie ; D i v i n a t i o n ) . . 310
Rhabdomancic ; Crémastomancie ; Prospection à distance
sur plans, etc... — Streborcam. — Aetheronistes. — Mort ou
vivant ? Rayon de Hans Gruter. — Diagnostic de la virgi-
nité ; Mariée ? Veuve ? Grossesse ? Sexe de l'enfant à naître ?
Jumeaux ? — Chasse. — Télégraphie pendulaire ou trans-
mission pendulaire à distance. — Planches anatomiques. —
Vitalité, son dosage. — Epreuves de prospection sur plan ;
recherche de disparus. — Divination, Médiumité, Métapsychie.
— Fossé entre les sourciers et les téléradiesthésistes ? -
Chapitre X . — THÉORIES ET POLÉMIQUES 330
Astro-radiesthésie. — Magnétisme. — « Sympathie ». —
Le Diable. — Imposture : prestidigitation ; Rotation de la
baguette dont les extrémités des branches sont serrées par des
tiers. — Signes extérieurs de l'eau ? — Désir et mouvements
inconscients (Chevreul). — Emanations (abbé de Vallement). —
Pesanteur. — Electricité (Linden, Dr Thouvenel). — E1lluves
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APPENDICE 381
BIBLIOGRAPHIE 387
INTRODUCTION
Des procédés nouveaux ont été imaginés, des Ecoles très diffé-
rentes par leurs tendances ont été créées. Quoique certains auteurs
soutiennent que « la Radiesthésie est une », il nous faudra traiter
de l'Art du sourcier suivant les objets auxquels il s'applique : études
portant sur le sol et le sous-sol, avec recherches d'eau et de minerais,
etc... (Radiotellurie) ; applications aux êtres vivants (Radiobiologie),
comprenant en particulier ce que l'on appelle la Radiesthésie médicale
humaine et vétérinaire et la Radiesthésie agricole ; la « Téléradies-
thésie » avec recherches sur plan, enfin l'antique « Rhabdomancie »
ou divination dans l'espace et dans le temps.
On a dit qu'une science est une langue bien faite ; à ce point de vue
la « sourcellerie » et ses dérivés ne sont pas une science, car la langue
y est encore bien mal faite ; d'ailleurs, jusqu'ici, c'est un art et non
une science.
D'abord le mot « sourcier » n'a pas un sens logique, même quand
il ne s'applique qu'à l'homme cherchant des eaux souterraines
cachées. A proprement parler, une « source » est l'affleurement d'une
« nappe » d'eau ou mieux d'un courant d'eau souterrain. Si l'eau
affleure, on la voit et il n'est pas nécessaire de recourir à un art
quelconque pour la découvrir : beaucoup de géologues le savent
bien, qui, pour alimenter une cité ou une agglomération, prescrivent
de « prendre l'eau là où elle est », c'est-à-dire où on la voit, et con-
seillent des adductions longues et onéreuses, pour amener des eaux
superficielles peu abondantes et souvent impures ou même l'eau
de rivières, qui, suivant l'expression d'Albert Mary, sont « les égoûts
les plus commodes des riverains ».
Le rôle du sourcier n'est pas de découvrir ces sources visibles ;
c'est de rechercher et de déterminer l'emplacement de courants
souterrains invisibles, situés sous une couche imperméable les m e t t a n t
à l'abri des pollutions des eaux ruisselantes.
Mais le rôle du sourcier ne se borne pas à la recherche de l'eau :
celui-ci cherche également les gisements miniers et il étudie la consti-
tution du sol et sa valeur dynamique due à cette constitution et à
la présence de courants telluriques ou d'influences qui paraissent
électromagnétiques. C'est un « géophysicien ».
Les « influences » du sol se manifestent comme si elles étaient dues
à des radiations et son art ainsi limité constitue la « Radiotellurie »,
mot composé des mots « radiare », rayonner, et « tellus, telluris »
(terre), qui n'a rien à voir, contrairement à ce qu'a cru certain auteur
(Crawfort) avec le métal « Tellure ».
Ainsi limité, le mot s'applique bien à l'ancienne sourcellerie ; il a
été employé par le Dr Moineau et par moi-même depuis 1921, et le
premier Congrès international qui a eu lieu en France, en Avignon,
l'an 1932, que j'ai contribué à organiser, et que j'ai présidé, congrès
ayant 201 adhérents et où 11 nations étaient représentées, portait
le titre de « Radiotelluristes et sourciers ». De même le mot se retrouve
dans le titre de l' « Association française des Radiotelluristes, sour-
ciers et puisatiers », qui m'a nommé Président d'honneur.
Au Congrès d'Avignon adhérèrent de nombreux membres de l'Asso-
ciation française des Amis de la Radiesthésie, et, en 1933, le Congrès
de Paris, sous la présidence du Vicomte Henry de France, prit le
nom de « Congrès des Radiotelluristes, radiesthésistes et sourciers ».
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L ' A R T DU S O U R C I E R
CHAPITRE PREMIER
HISTORIQUE
1. K . - E . KRAFFT, R e l a t i o n s e x i s t a n t e n t r e les p h é n o m è n e s a s t r o n o m i q u e s ,
m é t é o r o l o g i q u e s e t b i o l o g i q u e s ( C o n f é r e n c e f a i t e à E l s a n e u r , a u Congrès m o n -
dial p o u r Ja r é f o r m e de l ' E d u c a t i o n , d u 8 a u 21 a o û t 1929. — D e u x a n s a v a n t
a v a i t é t é f o n d é e , s u r u n a p p e l l a n c é p a r le Dr Creuzé e t p a r m o i - m ê m e , la Société
de B i o d y n a m i q u e , a y a n t p o u r b u t l ' é t u d e des « forces » ou des diverses f o r m e s
d ' é n e r g i e des êtres v i v a n t s , de l e u r s i n t e r r é a c t i o n s e t de leurs m o d i f i c a t i o n s
sous les i n f l u e n c e s g é o p h y s i q u e s e t c o s m i q u e s . E t u n p e u p l u s t a r d é t a i t créé
l ' I n s t i t u t I n t e r n a t i o n a l de Cosmobiologie de Nice, à la f o n d a t i o n d u q u e l j ' a i
participé et qui a publié d'intéressants t r a v a u x .
2. DR J . REGNAULT, Les o r g a n i s m e s c o n s i d é r é s c o m m e des oscillateurs-
r é s o n a t e u r s : P a s s i m e t B r o c h u r e , A m é d é e L e g r a n d , P a r i s , 1931 ( é p u i s é e ) .
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une canne à bout inférieur ferré, sur la poignée de laquelle était fixé
transversalement un petit appareil à niveau d'eau. Cette eau lui ser-
vait peut-être de « témoin » ou syntonisateur. Cependant il utilisait
un petit pendule en cachette, ce qu'avait surpris Jansé.
Nous passons insensiblement de ceux qui voient l'eau ou les mine-
rais à ceux qui ont des réactions musculaires : secousses, tremble-
ments, contractions involontaires de certains muscles.
Henri Mager cite le cas de Lagnaud, carrier de la commune .de
Saint-Sylvestre, dans la Haute-Vienne, qui avait acquis une grande
célébrité dans toute sa région, en découvrant nombre de sources.
« La présence de l'eau sous son pied provoque chez lui un trouble
nerveux, qui fait trembler ses bras et contracter ses traits : ce phéno-
mène se produit lorsqu'il passe sur une eau souterraine ».
Dans les Congrès de Rimini et de Vérone on put étudier des sour-
ciers travaillant sans appareils, en particulier Augusta del Pio, de
Trévise, qui a des réactions surtout dans la jambe gauche, et Olivieri,
qui forme quelquefois une sorte de baguette avec ses deux index se
touchant pas leurs extrémités, mais qui tient surtout compte de sen-
sations de chaleur et de courant électrique, dont il mesure la durée
pour estimer la profondeur ; la fréquence de son pouls passe de 100
à 150 au moment de sa plus grande réaction.
Au Congrès de Liège, en 1939, on observa un réflexe sourcier spécial :
Mme Jamin-Vancard travaillait sans baguette ni pendule : quand sa
main étendue en antenne se trouvait en direction de la chose cher-
chée, se produisait une contraction « réflexe faciale entre la base du
nez et la commissure des lèvres ».
De tels réflexes peuvent apparaître loin de la face ou des mains,
alors qu'on se sert de la baguette. Dans les Lettres sur la Baguette,
publiées d'abord d'une façon anonyme et attribuées au Père Lebrun,
nous trouvons, sous le titre : « Sentiment de Monsieur l'Abbé Pirot,
Chancelier de l'Eglise et de l'Université de Paris », une argumenta-
tion contre la Baguette, dans laquelle nous relevons ce passage :
« E t ce qu'on ajoute qu'un de ces devins sent encore, outre le mouve-
ment de la Baguette, quelque impression en lui-même qui lui marque
la borne ou l'eau qu'il cherche, les doigts de ses pieds se remuant
quand la baguette se trouve à l'endroit de la chose à quoi il la rap-
porte, et se croisant les uns sur les autres, est un témoignage encore
plus que la chose n'est point naturelle, et ne se fait que par un pacte
du moins tacite. La simplicité du curé qui l'a admis à faire ses
Pâques, qui lui donne une attestation de vie et de mœurs est inex-
cusable... ».
L'auteur incrimine la « simplicité » du curé, qui paraît avoir eu le
jugement plus sain, ... quant à la sienne, elle est immense...
Les sensations éprouvées par les hydroscopes opérant sans instru-
ments sont très variables : à la fin du XVIII siècle, Vincente Anfossi
et le belge Bellone, étudiés par Charles Amoretti, éprouvaient des
sensations de chaleur ou de froid sous les pieds. Il en était de même
de Pennet. Pour certains le bras laissé tombant forme pendule ;
pour d'autres la main étendue sur une zone radiante se crispe ou
éprouve une sensation de chaleur ou de froid. Charles Amoretti
a noté les sensations d'Anfossi et de Pennet : lorsque celui-ci éprou-
vait une sensation de chaleur à la plante des pieds (sur du char-
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tachetés, qui lui revenaient, alors que les petits non tachetés restaient
la propritéé de son beau-père Laban. Il s'agit là d'Idéoplastie et non
de sourcellerie ni de divination. C'est donc à tort qu'on a donné
quelquefois à la baguette divinatoire le nom de « verge » ou de « bâton
de Jacob », nom qui a été répandu parce qu'il a donné son titre au
livre de Jean Nicolas, La Verge de Jacob ou l'Art de trouver des trésors.
On l'eût plus justement appelée « Verge de Moïse », puisque, d'après
la Bible, Moïse (lVlosche), au xve siècle avant notre ère, fit jaillir,
grâce à sa baguette, de l'eau du rocher de l'Horeb.
Les textes ne sont pas assez précis pour qu'on sache s'il a frappé
le rocher, en indiquant où se trouvait l'eau ou s'il a frappé ou percuté
3e rocher à répétition, pour faire une sorte de forage, comme il s'en
fait encore en Orient.
Mais les baguettes divinatoires ont été employées sous diverses
formes chez beaucoup d'autres peuples. Elles sont mentionnées au
début de notre ère par Philistrate chez les habitants de Mytilène,
l'ancienne Lesbos, et par Strabon chez les prêtres de l'Inde. Elles
ont été signalées chez les Perses et les Mèdes et, dès le ve siècle avant
notre ère, chez les Scythes par Hérodote. On les a retrouvées dans
la Russie d'Asie et dans les plus anciennes pratiques chamaniques.
Mais il ne s'agissait pas nécessairement de la baguette divinatoire
maniée comme celle des sourciers. Tacite donne des précisions pour
les pays germaniques :
« Les anciens Germains croient aux auspices et à la divination
plus que nation au monde. Pour la divination, leur méthode est
simple. Ils coupent en plusieurs morceaux une baguette d'arbre
fruitier, et, après les avoir distingués par différentes marques, ils les
jettent au hasard et pêle-mêle sur une étoffe blanche... et le prêtre
prend trois fois chaque morceau et selon les marques qui se présentent,
il donne l'explication 1 ».
Chez les Chinois, au temps de Yao, plus de 22 siècles avant notre
ère, il était question de plusieurs procédés de divination et le carac-
tère désignant l'un des procédés, le Chi, est composé de deux carac-
tères signifiant Bambou et Deviner 2.
E n Extrême-Orient, on consulte encore le sort avec 55 baguettes
et on interprète les données avec les Pa-Kona ou Huit trigrammes
de Fou-Hi 3.
On emploie aussi une grande baguette en fourche, identique à
celle le plus souvent utilisée aujourd'hui chez les sourciers ; elle est
tenue par deux opérateurs, qui prennent chacun une branche à deux
mains. Elle sert aux maîtres en Fong-Choei, c'est-à-dire aux géo-
physiciens ou radiotelluristes étudiant le sol, mais elle sert aussi
pour des séances de Rhabdomancie, comme nous le verrons plus t a r d
à propos de cette dernière pratique, en particulier pour obtenir de
l'écriture « médiumique ».
La baguette ou le bâton ont été partout un signe de puissance.
Dans la Bible, Dieu lui-même est représenté avec cet attribut, sym-
bole de sa toute-puissance ou de sa miséricorde, ainsi qu'en témoigne
1. TACITE, D e m o r i b u s G e r m a n o r u m .
2. C h o u - K i n g , Y u - c h o u , P a r t . 1 ; c h a p . III, T a - Y u - M o , 18.
3. D ' J . REGNAULT, Les calculateurs prodiges. L ' A r t de j o n g l e r a v e c les
pombrQs. P a y o t , P a r i s , 1943, p. 94.
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1. H e n r i MURAT, L a r a d i e s t h é s i e a u t r e f o i s e t a u j o u r d ' h u i ; L a R a d i e s t h é s i e
moderne, Alger, 'mai-juin 1936.
? D r . J . R E G N A U L T , M œ u r s et C o u t u m e s d e s A n n a m i t e s ; P a y o t , P a r i s ,
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foi, car il n'y fait pas allusion dans ses autres écrits, lorsqu'il enseigne
la façon de trouver des sources.
Dans son livre 1er De officiis, Ciceron fait bien allusion à une
baguette, mais magique plutôt que divinatoire : « Si tout ce qui est
nécessaire à notre nourriture et à notre entretien nous arrivait
par la vertu de quelque baguette divine, comme on dit, chacun de
nous, libre de t o u t soin et de toute affaire, pourrait s'adonner entière-
ment à l'étude de la science ».
Il s'agirait donc d'une de ces baguettes magiques, dont on attribue
l'emploi à beaucoup de magiciens et de sorciers. Les illusionistes
et prestidigateurs, qui font de la « Magie blanche » ont conservé la
tradition. Beaucoup d'entre eux utilisent une baguette, qui leur aide
à prendre une contenance avantageuse et leur sert à présenter de
multiples tours, qui ont pu, parfois, paraître diaboliques à des gens
simples voyant du surnaturel partout.
Voici la baguette voleuse, qui fait disparaître une alliance emprun-
tée ; voici celle du Fakir, qu'on fait adhérer sur sa main dans toutes
les positions, ou la baguette magnétique qui se tient dans les positions
les plus invraisemblables, la baguette ascendante m o n t a n t seule dans
la main qui la touche à peine, celle qui fait apparaître ou disparaître
des pièces de monnaie ou même une boule de billard, une rose ou un
foulard. E n voici une de trente-cinq centimètres qu'on enfonce t o u t
entière dans la bouche d'un spectateur non compère. Enfin il ne faut
pas oublier une de celles qui produisent le plus d'effet : l'illusioniste
emprunte le chapeau d'un spectateur quelconque, le fait pirouetter
sur le bout de sa baguette, mais, oh 1 désastre ! la baguette passe
à travers le fond du chapeau. Comme consolation, l'opérateur trans-
forme sa baguette en une sorte de cannelle, d'où il tire une liqueur.
Il retire sa baguette-cannelle, passe son doigt par le trou du fond du
chapeau, pour se rendre compte de l'étendue du dégât, puis il souffle
sur le chapeau et le rend à son propriétaire, qui n'y trouve pas trace
du trou...
Cette baguette-cannelle, si on en tire de l'eau, pourrait passer pour
une baguette de sourcier.
Mais, pour avoir des baguettes de ce genre, si on ne les fait pas
soi-même, c'est à l'Académie de Magie ou chez Mayette, qu'il faut
s'adresser et non à la Maison de la Radiesthésie, aux Fils d'Emile
Deyrolles ou autres fabricants d'instruments de sourciers.
Le Lituus des augures était, d'après Macrobe et Aulu-Gelle et d'après
des dessins qui nous sont parvenus un bâton en forme de crosse,
recourbé dans sa partie la plus épaisse, il rappelait, par cette forme,
le sceptre des Pharaons. Il était l'emblème d'une fonction sacerdotale,
mais il servait aussi à délimiter les influences fastes ou néfastes :
quand Romulus fonda Rome, un augure étrusque se tenait près de
lui sur une colline et avec le lituus déterminait dans le ciel et sur la
terre le templum ou zone des influences favorables pour le tracé de
la ville. Les augures faisaient donc des visées à distance avec leur
bâton. Le Lituus qui avait été employé par Romulus servit pour
la consécration de son successeur, Numa-Pompilius. « C'est ce lituus
qui après le pillage et l'incendie de Rome par des ennemis, fut retrouvé
intact dans un temple et devint, depuis ce moment, un objet sacré
que ne pouvait toucher aucune main profane »,
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FIG. 1.
A u g u r e é t r u s q u e ou r o m a i n
t e n a n t le L i t u u s , q u i lui
s e r t de b a g u e t t e .
1. D . N E R O M A N , B a g u e t t e s e t p e n d u l e s ; l e B â t o n m a g i q u e ; i n G r a n d e E n c y -
c l o p é d i e i l l u s t r é e d e s S c i e n c e s o c c u l t e s , 1 9 3 7 , t . I.
la baguette. D'après Serres, les quatre cinquièmes des radiesthésistes
emploient le pendule, parce qu'il est plus facile d'en apprendre le
maniement,... peut-être aussi, parce qu'il est « plus complaisant »,
ainsi que l'ont constaté divers auteurs.
Des pendules auraient été trouvés dans les tombeaux de l'ancienne
Egypte, mais on n'est pas fixé sur leur usage. E n Extrême-Orient,
il est employé sous forme d'un stylet attaché à une ficelle pour obtenir
des écritures médiumiques. Il est aussi employé pour l'exploration
du sol : Mager nous apprend qu'au siècle dernier l'abbé Guinebault
s'était inspiré de la pratique des Extrême-Orientaux : « A y a n t appris
par un capitaine de vaisseau que les Chinois se servaient d'un pendule
pour trouver les sources, l'abbé Guinebault, qui était d'une telle
sensibilité nerveuse qu'il était affecté par les orages d'une façon
terrible, étudia les mouvements du pendule sous l'action des cours
d'eau souterrains, et donna un résumé sur ses impressions ».
Il ignorait, semble-t-il, que le pendule avait fait l'objet de nom-
breuses études en Europe à la fin du XVIII siècle et au début du xixe.
Il avait été employé pour la divination chez les Romains. Au
ive siècle, lors d'une conspiration contre Flavius Valens, on avait
utilisé un anneau fixé à un fil ; cet anneau oscillait au-dessus d'un
alphabet ; il s'arrêta sur différentes lettres qui donnèrent : THEO...
Les conjurés dirent : « Théodose ». Ammien Marcellin (lib. X X I X ,
cap. i) relate que, sur les aveux du conjuré Hilarius, les accusés furent
mis à mort et Valens fit périr tous les personnages dont le nom
commençait par les lettres fatales, « ce qui n'empêcha pas le destin
de s'accomplir », ajoute Louis Figuier et répète le Dictionnaire
Larousse, « car Theodose succéda à l'empereur Valens »...
Le pendule explorateur est mentionné, en 1662, par le Père
G. Sellott, pour savoir les heures du jour, dans sa Physica curiosa
subterranea, en 1678, et, en 1749, par Beyer, qui, d'après Gachot,
a été le premier à l'indiquer pour la recherche des trésors. Il fut
très en honneur pour diverses recherches après les études du capi-
taine Ulliac, de Fortis (1803), de Ritter (1807) et de Gerboin (1808).
D'après Claudel, ce dernier avait rapporté un pendule de l'Inde
en 1799.
Le pendule a été très employé dans certaines campagnes : en Nor-
mandie, j'ai vu, dans mon enfance, utiliser un anneau d'or suspendu
à un cheveu au-dessus d'un verre à demi rempli d'eau pour deviner
diverses choses, par exemple si une jeune fille se marierait ou le N°
qu'un conscrit aurait au tirage au sort ; alors on tenait compte des
coups frappés sur le verre p a r l'anneau.
Cependant, d'après Mager, l'emploi du Pendule pour la recherche
des courants d'eau souterrains s'est r é p a n d u e surtout (c lorsque
l'abbé Descosse, Docteur en Théologie, Chanoine honoraire de la
cathédrale d'Alger, publia son petit ouvrage sur La découverte des
sources, en 1862 ». Celui-ci recommande une grosse balle de fusil
suspendue à une ficelle de chanvre ; elle oscillerait vers le courant ;
on ferait deux visées et le point cherché serait à l'intersection.