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SEMAINE 5

SUITES RÉELLES - TOPOLOGIE DE IR

EXERCICE 1 :
1. Soit u = (un ) une suite réelle bornée telle que lim (un+1 − un ) = 0. Montrer que l’ensemble
n→∞
A des valeurs d’adhérence de u est un segment de IR.
2. Soit f : [α, β] → [α, β] une fonction continue, soit u = (un ) une suite définie par u0 ∈ [α, β]
et, pour tout n, un+1 = f (un ). On suppose que lim (un+1 − un ) = 0. Montrer que la suite
n→∞
(un ) converge.
------------------------------
1. Pour tout n ∈ IN, posons Un = {up ; p ≥ n}. On a
l ∈ A ⇐⇒ ∀n ∈ IN ∀ε > 0 [l − ε, l + ε] ∩ Un 6= ∅ ⇐⇒ ∀n ∈ IN l ∈ Un .
\
Donc l’ensemble A = Un est un fermé de IR.
n∈IN
Par ailleurs, A est borné (évident) et A est non vide (théorème de Bolzano-Weierstrass).
Il reste à montrer que A est un intervalle.
Soient a et b deux éléments de A avec a < b. Soit c ∈]a, b[. Soit ε > 0 tel que ε < min{c−a, b−c}.
On a alors a < c − ε < c < c + ε < b.
Montrons que, pour tout entier N , il existe n ≥ N tel que un ∈ [c − ε, c + ε], ce qui prouvera
que c ∈ A : comme a et b sont valeurs d’adhérence de u, il existe des suites extraites
de u convergeant vers a et b respectivement. Plus précisément, on peut construire deux
applications ϕ et ψ de IN vers IN telles que
ϕ(0) < ψ(0) < ϕ(1) < ψ(1) < . . . < ϕ(k) < ψ(k) < ϕ(k + 1) < ψ(k + 1) < . . .
avec lim uϕ(k) = a et lim uψ(k) = b.
k→∞ k→∞
Il existe un entier K1 tel que, pour k ≥ K1 , on ait uϕ(k) < c − ε et uψ(k) > c + ε. Par ailleurs,
il existe un entier N tel que |un+1 − un | < ε pour tout n ≥ N . Soit enfin K2 un entier tel
que ϕ(K2 ) > N (possible car lim ϕ(k) = +∞). En posant K = max{K1 , K2 }, on a, pour
k→+∞
tout k ≥ K,
• uϕ(k) < c − ε ,
• uψ(k) > c + ε ,
• |un+1 − un | < ε pour tout n ∈ [[ϕ(k), ψ(k) − 1]].
Il existe donc au moins un entier n dans l’intervalle [[ϕ(k)+1, ψ(k)−1]] tel que un ∈ [c−ε, c+ε] :
il suffit de considérer n = min{m > ϕ(k) | um > c − ε}. L’ensemble des entiers n tels que
un ∈ [c − ε, c + ε] est donc infini, et ceci pour tout ε > 0, ce qui prouve que c est valeur
d’adhérence de la suite u.

2. Notons A l’ensemble des valeurs d’adhérence de la suite u (on a A ⊂ [α, β]), soit c ∈ A, soit
(uϕ(n) ) une suite extraite de limite c. De lim (un+1 − un ) = 0, on déduit lim uϕ(n)+1 = c
n→∞ n→∞
mais, la fonction f étant continue au point c,

lim uϕ(n)+1 = lim f uϕ(n) = f (c) ,
n→∞ n→∞
donc f (c) = c.
Moralité : les valeurs d’adhérence de la suite u sont toutes des points fixes de la fonction f .
Si la suite u admettait deux valeurs d’adhérence distinctes a et b avec a < b, alors tout point
intermédiaire entre a et b serait aussi valeur d’adhérence de u (question a.), donc serait un
point fixe de f ; la suite u prendrait alors nécessairement des valeurs dans l’intervalle ]a, b[
(disons ∃n ∈ IN un = c ∈]a, b[), mézalor la suite u serait stationnaire de valeur c, ce qui
est bien sûr contradictoire.
La suite u admet donc une seule valeur d’adhérence ce qui, pour une suite à valeurs dans un
compact, signifie qu’elle converge.

EXERCICE 2 :
Soit u = (un )n∈IN une suite réelle. On dit que la suite u est dense modulo 1 si l’ensemble
{un − E(un ) ; n ∈ IN} est dense dans [0, 1].
1. Soit x un réel irrationnel. Montrer que la suite u définie par un = nx est dense modulo 1.
2. Montrer que l’écriture décimale du nombre 2n (n ∈ IN) peut commencer par une séquence de
chiffres arbitraire.
Source : article de Bruno LANGLOIS, Écriture décimale des termes de certaines suites d’entiers,
paru dans la RMS (Revue des mathématiques de l’enseignement supérieur, éditions Vuibert)
numéro 3-4, de novembre/décembre 1999.

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1. Soit N ∈ IN∗ . Pour tout n ∈ IN∗ , le nombre vn = nx − E(nx)est un irrationnel


 appartenant
j j+1
à l’intervalle [0, 1] et appartient donc à l’un des intervalles , (0 ≤ j ≤ N − 1).
N N
Comme il y a une infinité de nombres vn (tous distincts puisque x est irrationnel) dans un
nombre fini d’intervalles (c’est le principe des tiroirs), on peut en trouver deux dans un
même intervalle, donc il existe deux entiers p et q (avec p < q par exemple, notons q = p + k
1
avec k ∈ IN∗ ) tels que 0 < |vq − vp | < . Posons α = vq − vp = vp+k − vp . On a alors
N
kx = α + K, où K est un entier relatif.
. Supposons α > 0. Pour tout n entier   naturel, on a nkx = nα + nK donc, tant que nα < 1,
1
c’est-à-dire pour n ≤ M = E , on a vnk = nkx − E(nkx) = nα. Les nombres vnk
α
(0 ≤ n ≤ M ) “remplissent donc l’intervalle [0, 1] à α près”, c’est-à-dire : pour tout réel a
appartenant à [0, 1], on peut trouver un nombre vnk vérifiant |vnk − a| ≤ α.
 
1
. Supposons α < 0. Dans ce cas, pour 1 ≤ n ≤ E , on a vnk = 1 − n|α| et ces nombres
|α|
remplissent encore l’intervalle [0, 1] à |α| près.
1 1
Dans les deux cas (puisque |α| ≤ ), les nombres vn remplissent l’intervalle [0, 1] à près.
N N
L’entier N étant arbitraire, on a prouvé que l’ensemble {vn ; n ∈ IN} est dense dans [0, 1].

2. Notons log le logarithme décimal.


Soit a un entier naturel non nul, d’écriture décimale a = [ap ap−1 . . . a1 a0 ]. L’écriture décimale
du nombre 2n “commence par a” s’il existe un entier naturel k tel que
a · 10k ≤ 2n < (a + 1) · 10k ,
c’est-à-dire
k + log(a) ≤ log(2n ) < k + log(a + 1) (k ∈ IN) ,
c’est-à-dire si et seulement si log(a) ≤ n log(2) < log(a + 1) modulo 1. Pour être précis,
cette condition signifie
 
log(a) − E log(a) ≤ n log 2 − E(n log 2) < log(a + 1) − E log(a + 1)
sauf dans le cas particulier où a + 1 est une puissance de 10, où le dernier membre (qui
vaut alors 0) doit être remplacé par 1.
ln(2) p
Le nombre x = log 2 = est irrationnel (si on avait x = avec p ∈ IN∗ , q ∈ IN∗ ,
ln(10) q
alors on aurait 5p = 2q−p , ce qui est impossible). La suite de terme général un = n log 2
est donc dense modulo 1, ce qui entraı̂ne qu’il existe au moins un entier naturel n tel que
un ∈ [log(a), log(a + 1)[ modulo 1, ce qu’il fallait démontrer.

EXERCICE 3 :
Soit u = (un )n∈IN une suite réelle.
On dit que la suite u est dense modulo 1 si l’ensemble {un − E(un ) ; n ∈ IN} est dense dans
[0, 1].
On définit la suite ∆u = v par vn = (∆u)n = un+1 − un , puis la suite ∆2 u = ∆(∆u).

 lim vn = +∞
n
1. Soit v une suite réelle telle que . Montrer que v est dense modulo 1.
 lim(∆v)n = 0
n

 lim(∆u)n = +∞
n
2. Soit u une suite réelle telle que . Montrer que u est dense modulo 1.
 lim(∆2 u)n = 0
n

3. Montrer que l’écriture décimale du nombre n! peut commencer par une séquence de chiffres
arbitraire.
4. Même question pour l’écriture décimale de nn .
Source : article de Bruno LANGLOIS, Écriture décimale des termes de certaines suites d’entiers,
paru dans la RMS (Revue des mathématiques de l’enseignement supérieur, éditions Vuibert)
numéro 3-4, de novembre/décembre 1999.

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1. Soit ε > 0, soit n0 un entier tel que n ≥ n0 =⇒ |(∆v)n | < ε, soit N = E(vn0 ) + 1 ; comme
lim vn = +∞, il existe un entier n1 > n0 tel que vn1 > N + 1. Alors, lorsque n décrit
n→+∞
l’intervalle entier [[n0 , n1 ]], le nombre vn s’approche de tout réel à ε près modulo 1.
1
Précisons pour ceux qui aiment les rédactions détaillées : supposons en fait ε < . Soit
2
a ∈ [0, 1], soit le réel x = N + a ; on a alors vn0 < x et vn1 > x, soit n le plus grand
entier appartenant à l’intervalle [[n0 , n1 − 1]] pour lequel vn < x (il est clair que cela a un
sens). On a vn < x ≤ vn+1 et (∆v)n = vn+1 − vn < ε, donc |vn − x| < ε et |vn+1 − x| < ε,
donc l’un au moins des deux nombres |vn − E(vn ) − a| et |vn+1 − E(vn+1 ) − a| est inférieur à
ε (les deux la plupart du temps, sauf lorsqu’un entier vient malencontreusement s’intercaler
entre vn et x, ou entre x et vn+1 ).

Ainsi, les suites ( n) ou (ln n) sont denses modulo 1.
2. Indication éventuelle : montrer que, pour tout entier m > 4, il existe un entier n0 tel que l’on
1 4
ait ≤ (∆u)n0 +k ≤ pour tout k ∈ [[0, m − 1]].
m m
D’après ce qui précède, la suite v = ∆u est dense modulo 1 : si on se donne un entier m > 4,
2 3 1
il existe un entier n0 tel que l’on ait < (∆u)n0 < modulo 1 et tel que |(∆2 u)n | < 2
m m m
pour tout n ≥ n0 . Pour tout k ∈ [[0, m − 1]], on a l’encadrement de (∆u)n0 +k :
k−1
1 2 1 X 3 1 4
= − m 2 < (∆u)n0 +k = (∆u)n0 + (∆2 u)n0 +p < +m 2 = .
m m m p=0
m m m

1 4
Pour n variant de n0 à n0 + m, la suite u fait des “pas” compris entre et modulo 1 ;
m m
1 .
comme il y a m pas plus grands que , un a balayé tout le tore IR (“la droite réelle
m Z
4
modulo 1”) à près : cette fois, les amateurs de rédactions détaillées se débrouilleront
m
tous seuls! La suite u est donc dense modulo 1.
n √
√ X
Par exemple, les suites (n n), ou (Sn ) avec Sn = k, sont denses modulo 1.
k=1

3. Si (Xn ) est une suite d’entiers naturels non nuls, le fait que l’écriture décimale de l’entier Xn
“puisse commencer par une séquence arbitraire” équivaut à la densité modulo 1 de la suite
un = log(Xn ). Montrons au moins que cette condition est suffisante, ce qui est utilisé ici.
Si un = log(Xn ) est dense modulo 1, et si a est un entier naturel, il existe un entier naturel n
tel que log(a) ≤ un < log(a + 1) modulo 1, ce qui signifie que
k + log(a) ≤ un < k + log(a + 1) pour un certain entier naturel k ,
k k
c’est-à-dire a · 10 ≤ Xn < (a + 1) · 10 , donc l’écriture décimale du nombre Xn “commence
par a”.
Xn
Pour Xn = n!, on a un = log(n!) = log k ; alors (∆u)n = log(n + 1) → +∞, puis
  k=2
2 n+2
(∆ u)n = log → 0, donc u est dense modulo 1, ce qu’il fallait prouver.
n+1
 
1
4. Avec Xn = nn , on a un = log(Xn ) = n log n, alors (∆u)n = log(n+1)+n log 1 + → +∞
" # n
n  n+2  
n n+2 1
et (∆2 u)n = log → log e = 0, donc u est dense modulo 1.
n+1 n+1 e

EXERCICE 4 :
Soit I un intervalle de IR. Une fonction f : I → IR est dite semi-continue inférieurement (en
abrégé s.c.i.) si on a
∀x0 ∈ I ∀ε > 0 ∃α > 0 ∀x ∈ I |x − x0 | ≤ α =⇒ f (x) ≥ f (x0 ) − ε .
a. Donner des exemples de fonctions s.c.i.
b. Montrer que toute fonction s.c.i. sur un segment de IR admet un minimum.
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a.
b. Soit f une fonction s.c.i. sur le segment I = [a, b].
• Montrons d’abord que f est minorée sur I.
Si ce n’était pas le cas, on pourrait construire une suite (xn ) de points de [a, b] telle que
lim f (xn ) = −∞. On peut en extraire une sous-suite (yn ) = (xϕ(n) ), convergeant vers un
n→∞
point y de I. Mais cela est absurde car (en prenant la définition de “s.c.i.” avec x0 = y et
ε = 1), il existe un voisinage de y dans lequel f (x) ≥ f (y) − 1. Les xϕ(n) étant dans ce
voisinage pour n assez grand, on a une contradiction.
• Montrons maintenant que la borne inférieure est atteinte : soit m = inf f (x).
x∈I
1
Pour tout n ∈ IN∗ , il existe xn ∈ I tel que (*) m ≤ f (xn ) ≤ m +. De (xn ), on extrait
n
encore une sous-suite (yn ) = (xϕ(n) ), convergeant vers un y ∈ I. Des inégalités (*), on
déduit lim f (xn ) = m, donc lim f (yn ) = m.
n→∞ n→∞
Donnons-nous ε > 0. Il existe alors un α > 0 tel que
∀x ∈ I |x − y| ≤ α =⇒ f (x) ≥ f (y) − ε .
Comme (yn ) converge vers y, il existe un rang N à partir duquel f (yn ) ≥ f (y) − ε. Comme
lim f (yn ) = m, par passage à la limite, on déduit m ≥ f (y) − ε.
n→∞
Cette dernière inégalité étant vraie pour tout ε > 0, on a m ≥ f (y), donc f (y) = m et la
borne inférieure est atteinte.

EXERCICE 5 :
Soit x ∈ ]0, 1].
1. Montrer qu’il existe une unique suite (un ) d’entiers naturels, croissante avec ∀n ∈ IN un ≥ 2,
telle que

X 1
x= .
u u
n=0 0 1
· · · un
Décrire un algorithme de calcul des un .
2. Montrer que x est rationnel si et seulement si la suite (un ) est stationnaire.

2
3. Le nombre e est-il rationnel ?
Source : Daniel DUVERNEY, Théorie des nombres, Éditions Dunod, ISBN 2-10-004102-9

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1. • Unicité : Supposons l’existence d’une telle suite (un ). On a alors


 
1 1 1 1 1 1
x = + + + ··· = 1+ + + ···
u0 u0 u1 u0 u1 u2 u0 u1 u1 u2
 
1 1 1 
= 1+ 1 + (1 + · · ·) ,
u0 u1 u2

X 1
ce que l’on va essayer d’écrire plus rigoureusement. Posons donc xn =
un un+1 · · · un+k
k=0
pour tout n ∈ IN (la série définissant xn est évidemment convergente), on a alors x0 = x
1
et, pour tout entier naturel n, on a xn = (1 + xn+1 ), soit encore xn+1 = un xn − 1 ou
un
1 xn+1
un = + . La suite (un ) étant croissante, on a
xn xn
∞ ∞
X 1 X 1
xn+1 = ≤ = xn ,
un+1 un+2 · · · un+1+k un un+1 · · · un+k
k=0 k=0

1 1
donc la suite (xn ) est décroissante ; on en déduit l’encadrement < un ≤ +1. Comme
  xn xn
1
un est un entier, on a donc un = 1 + E .
xn
On a ainsi prouvé (sous réserve d’existence) l’unicité de la suite (un ), et l’algorithmede calcul

1
est le suivant : poser x0 = x puis, pour tout entier naturel n, poser un = 1 + E et
xn
xn+1 = un xn − 1.

• Existence :Réciproquement,
 considérons les un construits par cet algorithme. On a
1 1 1
u0 = 1 + E ≥ 2, donc < u0 ≤ + 1 d’où 1 < u0 x0 ≤ 1 + x0 . Il en résulte
x x0 x0
0 < x1 = u0 x0 −1 ≤ x0 puis, de la même façon, 0 < x2 ≤ x1 . Par une récurrence immédiate,
 
1
la suite (xn ) est décroissante à valeurs strictement positives. De un = 1 + E , on
xn
déduit que la suite (un ) est croissante et ses termes sont tous des entiers naturels au moins
égaux à 2.

X 1
Il reste à montrer que x = . La convergence de la série résulte immédiatement
u u
n=0 0 1
· · · un
de un ≥ 2. On montre facilement que
1 1 1 xn+1
x= + + ··· + +
u0 u0 u1 u0 u1 · · · un u0 u1 · · · un
xn+1
pour tout n ∈ IN. Or, on a 0 < xn+1 ≤ x0 et u0 u1 · · · un ≥ 2n , donc lim = 0,
n→+∞ u0 u1 · · · un
ce qu’il fallait démontrer.

X1
L’écriture du nombre x sous la forme x = est son développement en série
u
n=0 0 1
u · · · un
de Engel. Avec un = n + 2 par exemple, le lecteur obtiendra le développement en série de
Engel du nombre e − 2.

2. • Si la suite (un ) est stationnaire (constante à partir du rang N ), alors


!
1 1 1 X 1
x = + + ··· +
u0 u0 u1 u0 u1 · · · uN −1 uk
k=0 N
1 1 1 1 uN
= + + ··· + + ·
u0 u0 u1 u0 u1 · · · uN −2 u0 u1 · · · uN −1 uN − 1
et le nombre x est rationnel.
a a0
• Réciproquement, supposons x rationnel : x = x0 = = avec a et b entiers naturels
  b b0
1
non nuls. Alors u0 = E + 1 = q0 + 1 avec q0 = b0 div a0 (quotient dans la division
x
euclidienne : b0 = a0 q0 + r0 , avec 0 ≤ r0 < a0 ). Ensuite,
a0 q0 a0 + a0 − b0 a0 − r0 a1
x1 = u0 x0 − 1 = (q0 + 1) − 1 = = =
b0 b0 b0 b0
a1 − r1
avec a1 ∈ IN et 1 ≤ a1 ≤ a0 . On réitère : x2 = avec r1 = b0 mod a1 (reste dans la
b0
a2
division euclidienne), donc x2 = avec a2 ∈ IN et 1 ≤ a2 ≤ a1 ≤ a0 .
b0
an
Par une récurrence immédiate, on a, pour tout n ∈ IN∗ , xn = et (an ) est une suite
b0
décroissante d’entiers naturels, elle est donc stationnaire. La suite
 (xn ) est donc aussi sta-
1
tionnaire, et il en est de même de (un ) puisque un = 1 + E .
xn
3. Partons du développement en série entière
∞ √ 2n ∞ ∞
√ X ( 2) X 2n X 2n
ch 2 = = =1+1+
n=0
(2n)! n=0
(2n)! n=2
(2n)!
1 1 1
= 2+ + + ··· + + ···
6 6 × 15 6 × 15 × · · · × n(2n − 1)

2n 2n−1 1 √
puisque =  × . Le nombre x = ch 2 − 2 ∈ ]0, 1] admet donc un
(2n)! 2(n − 1) ! n(2n − 1)
développement en série de Engel non stationnaire avec un = (n + 2)(2n + 3) (il faut décaler
les indices de deux unités pour retrouver les notations de l’énoncé), il est donc irrationnel.
√ √ 1 √2 √
 
2 1
Si e était rationnel, alors ch 2 = e + √ le serait aussi, donc e 2 6∈ Q.
2 e 2

EXERCICE 6 :
1. Soit G un sous-groupe de (IR, +). Montrer que :
- soit G = {0},
- soit G = m Z avec m = min(G ∩ IR∗+ ),
- soit G est dense dans IR.
Que dire des sous-groupes de (IR∗+ , ×) ?

2. Soit l’ensemble G = {x + y 2 ; (x, y) ∈ Z2 , x2 − 2y 2 = 1}.

Montrer que G est un sous-groupe de (IR∗ , ×) et que min(G ∩ ]1, +∞[) = 3 + 2 2. En déduire
une explicitation des éléments du groupe G.
3. On note S l’ensemble des points à coordonnées positives entières sur l’hyperbole (H) d’équation
x2 − 2y 2 = 1, c’est-à-dire
S = {(x, y) ∈ IN2 | x2 − 2y 2 = 1} .
Montrer que l’on peut écrire S = {(xn , yn ) ; n ∈ IN}, où (xn ) et (yn ) sont deux suites
strictement croissantes d’entiers naturels. Expliciter xn et yn .
Source : E. RAMIS, Claude DESCHAMPS, Jacques ODOUX, Analyse 1, Éditions Masson, ISBN
2-225-80098-7
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1. Soit G un sous-groupe de (IR, +), supposons G 6= {0}. Alors l’ensemble E = G ∩ IR∗+ est non
vide, soit m sa borne inférieure.
• Si m = 0, montrons que G est dense dans IR. Si u et v sont deux réels tels que u < v, alors il
existe g ∈ G vérifiant 0 < g < v − u, mais alors g Z ⊂ G ; comme g Z rencontre le segment
[u, v], on a prouvé que G est dense dans IR.
• Si m > 0, commençons par montrer que m ∈ G : si ce n’était pas le cas, on pourrait trouver
au moins un élément g de G dans l’intervalle ]m, 2m[ (puisque 2m n’est pas un minorant
de E = G ∩ IR∗+ ), puis un élément h de G dans ]m, g[ (puisque g n’est pas un minorant de
E) ; alors on a g − h ∈ G et 0 < g − h < m, ce qui est absurde.
g
Puisque m ∈ G, on a m Z ⊂ G. Inversement, soit g ∈ G, soit k = E , alors km ∈ G et
m
km ≤ g < (k + 1)m, donc g − km ∈ G avec 0 ≤ g − km < m, ce qui prouve que g − km = 0
donc g ∈ m Z. On a donc G = m Z.
L’application exp : (IR, +) → (IR∗+ , ×) est un isomorphisme de groupes, et c’est aussi un
homéomorphisme. On en déduit que, si G est un sous-groupe de (IR∗+ , ×), alors
- soit G = {1},
- soit G = aZ = {ak ; k ∈ Z} avec a = min(G ∩ ]1, +∞[),
- soit G est dense dans IR∗+ .
√ 0 0 0
√ 0 00 00

( z = x + y 2 et z = x + y 2 deux éléments de G ; alors zz = x + y 2 avec
2. Soient
x00 = xx0 + 2yy 0
(ce sont des entiers relatifs) et
y 00 = xy 0 + yx0

x002 − 2y 002 = (xx0 + 2yy 0 )2 − 2(xy 0 + yx0 )2 = (x2 − 2y 2 )(x02 − 2y 02 ) = 1 ,


√ 1 √
donc zz 0 ∈ G. Par ailleurs, 1 ∈ G et, si z = x + y 2 ∈ G, alors = x − y 2 ∈ G.
z

L’ensemble G est donc un sous-groupe de (IR , ×).
On note que z ∈ G ⇐⇒ −z ∈ G, il suffit donc de déterminer l’ensemble H = G ∩ IR∗+ ,
qui est un sous-groupe de (IR∗+ , ×). Posons enfin E = G ∩ ]1, +∞[= H ∩ ]1, +∞[. On a

effectivement 3 + 2 2 ∈ E, montrons que c’est le plus petit élément de E.
√ √ √ √
Si z = x + y 2 ∈ E, on a (x, y) ∈ Z2 , x + y 2 > 1 et x2 − 2y 2 = (x + y 2)(x − y 2) = 1.
- on ne peut avoir x ≤ 0 et y ≤ 0, c’est clair!
1 √
- on ne peut avoir x ≤ 0 et y ≥ 0 car alors √ = x − y 2 serait négatif, absurbe !
x+y 2
√ 1 √
- on ne peut avoir x ≥ 0 et y ≤ 0 car cela impliquerait x − y 2 = √ ≥ x + y 2,
√ x+y 2
impossible avec x + y 2 > 1.
On a donc x > 0 et y > 0. On ne peut avoir ni y = 0 ni y = 1 (vérifications immédiates
√ avec

x2 − 2y 2 = 1), et si y ≥ 3, alors x2 = 1 + 2y 2 ≥ 19, donc x ≥ 5 et z ≥ 5 + 3 2 > 3 + 2 2.
√ √
On a ainsi prouvé que min(G ∩ ]1, +∞[) = 3 + 2 2, donc G ∩ IR∗+ = (3 + 2 2)Z et
√ √
H = ±(3 + 2 2)Z = {ε(3 + 2 2)n ; ε ∈ {−1, 1} , n ∈ Z}.
√ √
Notons que G ∩ [1, +∞[= (3 + 2 2)IN = {(3 + 2 2)n ; n ∈ IN}.
3. Notons d’abord T l’ensemble des points à coordonnées entiers relatifs sur l’hyperbole (H) :
T = {(x, y) ∈ Z2 | x2 − 2y 2 = 1} .

√ ϕ : T → G, (x,2 y) 7→
On vérifie (c’est facile) que l’application x + y 2 est une bijection. On
vérifie aussi que G ∩ [1, +∞[= {x + y 2 ; (x, y) ∈ IN , x2 − 2y 2 = 1} (l’inclusion dans le
sens ⊂ a été démontrée ci-dessus, l’autre est immédiate).
On a donc S = ϕ−1 (G ∩ [1, +∞[), √ c’est-à-dire que
√ S est l’ensemble des couples (xn , yn ) où,
pour tout n ∈ IN, on écrit (3 + 2 2)n = xn + yn 2. Il est clair que xn et yn sont des entiers
naturels, on peut préciser que
E( n
2) E ( n−1
2 )
X X
xn = Cn2k 3n−2k 8k et yn = 2 Cn2k+1 3n−2k−1 8k .
k=0 k=0
(
xn+1 = 3xn + 4yn
On a aussi , d’où la stricte croissance des suites (xn ) et (yn ), et un
yn+1 = 2xn + 3yn
calcul de proche en proche. Ainsi, si on note Mn le point de coordonnées (xn , yn ), on a
M0 (1, 0) ; M1 (3, 2) ; M2 (17, 12) ; M3 (99, 70) ; M4 (577, 408) ; ···

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