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GUIDE PÉDAGOGIQUE

LES FORMES MUSICALES


SUITE- CONCERTO- SONATE- SYMPHONIE

B. ROLIN
M.O. DUGERT
T. LAURENT

EN PRATIQUE

CONCEPTION ET COORDINATION GÉNÉRALE


M. ASSELINEAU - E. BEREL

LÎJl~
- © 1989by
EDITIONS J.M. FUZEAU S.A.
B.P. 6-79440 COURLAY- FRANCE N° 1640
• tous .droits réservés
ISBN 2.9052.17.28.6
SOMMAIRE
DE LA
COLLECTION

1er Dossier: Écoute et découverte des instruments


2e Dossier: Suite- Concerto- Sonate- Symphonie
3e Dossier : Moyen-Age - Renaissance
4e Dossier : La Voix
se Dossier: Canon- Fugue- Variation- Poème Symphonique- Ouverture
6e Dossier: Musiques de scène et de film

POUR CHAQUE DOSSIER

- Un Guide Pédagogique
- Un Cahier "Travaux Pratiques"
- Une ou deux K7 "Œuvres Musicales"
- Une K7 "Tests Sonores"

PLAN DE CE DOSSIER

- Glossaire .................................... page 4


- la Suite ..................................... page 16
- Le Concerto ................................. page 48
- La Sonate ................................... page 71
- La Symphonie ............................... page 79
LE
F R
1

On appelle "FORME MUSICALE"


~)'ensemble des éléments qui caractérisent la structure et le plan de
composition d'une œuvre musicale, ou, pour reprendre la formulation
d'André Hodeir 1 "Le code génétique disant le mode d'être de l'œuvre".

Parmi les dizaines de formes pouvant être recensées, tant dans le domaine
vocal qu'instrumental, le présent dossier 2 en abordera quatre :
la Suite - le Concerto - la Sonate · la Symphonie
Cette approche servira, en fait, de prétexte à la découverte d'œuvres
musicales qui se prêtent à un plaisir de l'écoute ouvrant sur une large et riche
exploitation pédagogique. C'est, du moins, notre vœu le plus cher...

1. Extrait de l'article "Forme Musicale" publié dans le Volume 8 de la Grande Encyclopédie Larousse.
2. D'autres dossiers aborderont également la fugue -la variation -l'ouverture -le poème symphonique-
puis le motet- l'oratorio- la cantate- l'opéra - le lied ainsi que la chanson.

3
1 - GLOSSAIRE
Définition de quelques termes techniques souvent utilisés dans le présent
dossier. (classement alphabétique)

1. ABRÉVIATIONS DE L'ÉCRITURE MUSICALE:

A • Cas de phrases identiques à répéter :


1) Phrases: A- A
- Si deux phrases sont identiques (mélodie et rythme), on utilise les "deux points de
reprise": ~

l' =Il ~= =JI


Ici, on reprend au début. Ici on reprend la phrase écrite entre
les deux signes.

- Si deux phrases sont presque identiques (A-A'), on utilise aussi les deux points de
reprise, en distinguant un 1o et un 2° pour les différences des finales de phrases:

11. 112.
,-,)'

$ :JI Il
En ce cas, lorsque nous arrivons aux "deux points", nous reprenons au début, mais sans
jouer ou chanter le "1er", nous passons directement au "2e".

2) Phrases : A- A- B- A
DC.
Fin

~ A
m
B
~

Ici, les deux points font reprendre deux fois la phrase A.


A la fin de la phrase B, le signe "D.C." (Da capo) indique de reprendre au début du morceau
jusqu'au mot "FIN", ce qui fait reprendre la phrase "A". En tout "AABA".

4
3) Phrases : A- B- C-A
Fin D.C.

~ A
Il
B c
Il

4) Phrases: A- B- C- B
~ Fin ~

~ A
Il
B
Il
c
Il

Ici, le 2e signe "·5.s'J' indique qu'il faut reprendre à l'endroit où se trouve le 1er "·5,s';• et termine
au mot "Fin".

5) Ph rases : A - B - B - A
D.C.

Il= =Il
A B

B - Cas de mesures identiques :

,.
ol •1

etc.
Si une mesure doit être repétée une fois (ou plus), le simple signe"/." évite de réécrire
cette mesure.

2.CODA:
C'est la partie conclusive d'une œuvre musicale ou de l'un de ses mouve-
ments.
La Coda:
- rappelle une dernière fois le thème principal,
- forme un raccourci des éléments essentiels,
Ex. : Mozart "Symphonie Jupiter" (Mvt final)
- rappelle une idée fixe,
Ex. : Honegger "Symphonie liturgique" (Mvt final)
- donne lieu à un important développement final.
Ex. : Beethoven "3e Symphonie" (Mvt final)

5
3. ETENDUE· AMBITUS:
Ces termes désignent l'ensemble des notes (du grave à l'aigu) ordinaire-
ment accessibles :
e à un instrument : ex. : Etendue du violon, 4 octaves (environ).

1
4 "0~
/z
zzz
/-
e à la voix: ex. : Ambitus de la voix de soprano.

14 z
_;;;::::z:
;;;>
zzz ~-
La Tessiture désigne l'étendue optimale dans laquelle une voix chante au
mieux. (On parle aussi du registre d'une voix; voir page suivante).

4. MOUVEMENT: désigne à la fois


a) l'une ou l'autre partie d'une œuvre musicale: 1er Mouvement du Concerto·
2e Mouvement de la Symphonie ...
b) le tempo* d'une pièce: mouvement lent, mouvement rapide... Dans cette
acception, et afin d'éviter toute confusion, nous utiliserons prioritairement
tout au long de ce dossier le mot "tempo".
*allure plus ou moins rapide donnée à la pulsation.

5. NUANCE:
Indication relative au degré de force ou de douceur (intensité) qu'il convient
de donner aux sons exécutés.

CODAGE DES NUANCES

ff fortissimo
= = très fort
f forte
= = fort
mf = mezzo forte = moyennement fort
P = piano = doux
PP = pianissimo = très doux
-==== = crescendo = augmenter l'intensité sonore
decrescendo = diminuer l'intensité sonore

6
6. OSTINATO:
Courte figure rythmique ou mélodique ou harmonique répétée, enchaînée
sur un passage et qui sert d'accompagnement. (rythmique- mélodique ... )
Ex. : Bolero, M. Ravel.
3 3 3 3 3 3

J li=mJ m J J 1 mJ lm mmJ =Il

7. PULSATION:
Élément rythmique dont la caractéristique est la régularité: les battements
du cœur, du métronome, le bruit du balancier d'une horloge représentent l'idée
la plus exacte que l'on puisse se faire d'une pulsation.
Elle est engendrée par le rythme (et ou) la mesure ; certains rythmes
engendrent une pulsation très facile à repérer; d'autres, par contre, la laissent
plus difficilement percevoir.
• Nous pouvons graphiquement écrire la pulsation comme suit:

• Tout en continuant ces pulsations, on peut frapper un objet sonore (claves,
tambourin ...) comme noté ci-dessous:
- avec 2 battements réguliers par pulsation; alors la pulsation est dite binaire.

on j j n n J
Au clair de la lu -

ne ...

- avec 3 battements réguliers par pulsation; alors la pulsation est dite ternaire.

JJJ jJJ JJJ j )JJJ jJJ j


Maî-tre cor- beau sur un ar- bre per- ché te - nait en son bec un fro - mage

8. REGISTRE:
Désigne les différentessections(grave, médium, aigu) de l'échelle musicale.
Ce mot désigne également les tirants des jeux d'un orgue ou la nature
caractéristique d'une œuvre ou d'une composition: registre comique- grave ...

7
9. RUBATO:
Jouer ou chanter "Rubato", c'est abandonner la rigueur rythmique, en
accélérant ou en ralentissant les notes de la mélodie.
Le "Rubato" fut pratiqué dès le 17e siècle. Frescobaldi indique dans la
préface du 1er livre de ses Toccatas : "Cette façon de jouer ne doit pas être
soumise à la mesure".
Les pianistes romantiques (Chopin, Liszt...) firent une grande utilisation
de ce procédé.
10. RYTHME:
Il s'agit d'un élément naturel qui se caractérise par la durée relative dans
le temps de chacune des composantes d'un ensemble de notes.
Il se définit à l'intérieur d'une organisation arbitraire du temps: La MESURE.(1l
Il faut distinguer rythme et mesure; en effet, une même mesure peut donner
lieu à différentes danses :

tIl= r
I.:J
J J =Il =Valse

~Il: [
1 .i :11 ~
.i
Mazurka 1 . = pulsatlo"
I.:J v= appui rythmique
i• r1=
I.:J
err t:J
3 . .t:J
:11 =Boléro

i Il: i .t:J .t:J


=Il =Java
I.:J

Dans ces 4 cas, une pulsation sur 3 est privilégiée : c'est celle qui suit
immédiatement la barre de mesure. L'appui rythmique est ternaire.
On peut aussi privilégier une pulsation sur deux : l'appui rythmique est
binaire.
Ex.:
n n1j nlj j j j
1111
'----'
1111 1111
'----'
• •
'----'
• •
"----"

J'ai du bon ta- bac ...

1 Les Barres de mesure ne sont apparues dans l'Écriture musicale qu'au 17• siècle.
Elles réalisent un compartimentage de la partition en subdivisions de durées égales (en général).

8
~
j
Fais
)
do-
j
..
do
) j
~
JJ j
..
Co- las mon p'tit frè - re
)
j; )
fais do-
j }
..
do ...

Certaines musiques (chant grégorien, folklore sud-américain ... ) utilisent


le mélange de binaire et ternaire.

11. TEMPO:
C'est la vitesse de la pulsation qui peut être indiquée.
a) De manière plus ou moins vague avec l'emploi de termes italiens.

Largo = très lent - large


Larghetto un peu large
{
Adagio lent
Andante très modéré, "en allant"
{ Moderato = modéré
Allegro = joyeux, allègre, rapide
Vivace vif
Presto rapide
Prestissimo très rapide
Accelerando = en accélérant
Ritardendo = en retardant
{
Ritenuto = en retenant

b} De manière très précise avec le métronome.


On attribue l'invention du métronome au viennoisJ.N. Maelzel (1772-1828),
ami de Beethoven, qui lefit breveter en 1816.

9
Echelle graduée du métronome placée La tige métallique ét
derrière la tige métallique du balancier son contrepoids

40 Grave 42
44 Largo 46
48 Larghetto 50
52 54
56 Adagio 58
60 63
66 Andante 69
72 Andantino 76
80
Moderato 84
88
92
96
Allegretto 100
104
108
112
Allegro 116
120
126
Vivace
132
138

144
Presto
152

160

168

176

184
Prestissimo

192
Le contrepoids
est placé à la
200 graduation 160

208

10
Plus on monte le contrepoids, plus le tempo est LENT.
Plus on descend le contrepoids, plus le tempo est RAPIDE.
Sur une partition l'indication :
J= 60, signifie: 1 noire par seconde, 60 noires ou 120 croches à la minute.
• 1 = 120, signifie: 2 noires par seconde, 120 noires ou 60 blanches à la minute.
De ce fait, avec l'indication J= 60, on jouera 120 croches/minute.
avec l'indication J= 80, on jouera 40 blanches/minute.
Autres exemples :
d = 60 --t> 60 blanches/minute
d = 112 --t>112 blanches/minute
J. = 60 --1> 60 noires pointées/minute
J. = 90--{> 90 noires pointées/minute
d. = 60 --t> 60 blanches pointées/minute
J. = 90--{> 90 blanches pointées/minute
.J') = 60 --t> 60 croches/minute
.J') = 90--{> 90 croches/minute

Un peu de calcul :
Un morceau de 270 mesures à 2 temps comporte en tout 540 valeurs noires.
Avec l'indication J= 60, il durera 540 = 9 minutes.
60
Avec l'indication J= 90, il durera 540
90
= 6 minutes.

Le modèle de métronome traditionnel de forme pyramidale (avec tige


graduée munie d'un contrepoids) tend de plus en plus à être supplanté par
des modèles électroniques qui associent souvent une impulsion lumineuse
à un "bip" sonore. Malgré toutes les différences pouvant exister, le rôle et
l'utilisation de cette nouvelle génération de métronomes restent les mêmes.

12. TEMPS:
C'est l'intervalle qui sépare deux battements de la pulsation.

j J j j j
Frè- re Jac- ques Dor- mez vous?-

" / "'- / / "'


·----·----·----·----·----·
1•• temps 2• temps 3• temps

11
Un rapide survol de l'origine et de l'évolution
de quelques formes musicales.

AU MOYEN AGE
• La musique sacrée baigne dans le chant grégorien.
• La musique profane se manifeste à travers la chanson sous la houlette
des TROUBADOURS, TROUVERES et MINNESANGERS. Les instruments
accompagnent les voix, les suppléent le cas échéant, et, certaines chansons
à refrain (BALLADES) servent de support à la DANSE.
Dès le IXe siècle les premières pratiques polyphoniques (début de
I'ORGANUM) ouvriront des horizons qui aboutiront, vers le XIIIe siècle, à la
création du MOTET 1 . Le motet utilisera les premiers procédés d'imitation
qui font appel à des entrées successives prémisses du canon2 et de la fugue3.

A LA RENAISSANCE
La musique instrumentale va prendre plus d'autonomie et on retrouve, en
particulier chez Andrea GABRIELI (151 0-1586), des œuvres écrites pour toutes
sortes d'instruments où le style fugué prédomine {RICCERCARI et CANZONI
alla francese).
Le RICCERCARE se retrouve en Espagne (TIENTO), en FRANCE (FANTAI-
SIE), en Angleterre (FRANGY) et il peut être considéré avec les CANZONES,
comme le véritable précurseur de la FUGUE 3.
D'autre part, toujours à la même époque, la SUITE (de danses~.se prépare à
travers la succession de paires de danses au tempo différent (ex. : Pavane et
Gaillarde).

1 Pièce vocale religieuse, pour une ou plusieurs voix pouvant, parfois, être accompagnées par des
instruments.
2 Imitation rigoureuse de deux ou plusieurs voix qui entrent les unes après les autres et progressent
par mêmes intervalles.
3 Pièce musicale qui emprunte les procédés d'écriture du canon et qui comporte d'autres éléments:
exposition - développement- divertissement - strette.

13
Progressivement, les compositeurs feront abstraction des danseurs et
l'habitude d'orner les chants, de joindre un double à chaque danse ouvrira sur
le principe de la VARIATION (technique déjà plus ou moins utilisée dans
certaines danses comme la Chaconne et la Passacaille).

Au XVIIe et début du XVIIIe, la SUITE et la FUGUE seront les formes


prédominantes de la musique instrumentale marquant le triomphe du mono-
thématisme (un seul thème utilisé).

le XVIIIe siècle verra l'apparition de quelques unes des formes les plus
marquantes de l'histoire de la musique:
• la SONATE directement issue de la Suite;
• La SYMPHONIE ou grande Sonate pour orchestre;
• Le Concerto de Soliste qui supplantera le CONCERTO GROSSO (équipe
de solistes).

L'Art de la Danse (1735): le Menuet

14
ÉVOLUTION DES FORMES MUSICALES

CHANSONS XVIe XVIIe 1 XVIIIe Xl xe

~MOTET
1
CANON -----------1-----;FUGUE -----t;--------::..FUGATO
/
\ /
\ /
\ /
'' /
/

''-,._CANZONE //

/RI CE RC~_R_':.~~~--~----J SUITE f----- -..f SONATE 1

DANSES
,/
L_
'l . /
1
,'
/
///.
CHORALS VARIES
CHACONNE
doubles ~PASSACAILLE
1

VARIATION
THÈME VARIÉ
, \!SYMPHONIE!

CONCERTO
pour soliste
1
01 1500 1600 1 700 1800
,------ ------, r- - - ----------~
1
FROBERGER BACH ï---~------ï

r-----------------·
1 (1616-1667) (1685-1750) MOZART
CABEZON (1756-1791)
,-suxï--Ëi=l-uo~Ë ï
!!.! (1500-1566)
(1637-1707) _____ n
:s ~----~=iA"vo_N
Cl)
:!:::
r---c~~-CËjiûNË __ _ ~~-PAcHË-L:sËL~ (1732 -1809)
Ill (1528-1600) (1653-1706)
0 Ï---.-----ct-----------'1
c. ,-- --~-- ----- ---, F. COUPERIN
E FRESCOBALDI (1668-1733)
0 (1583-1643) 1
0 VIVALDI (1678-1741)
1-l---:---ï
Ill
Cl) ~----t--RAMEAU : F. SCHUBERT
:s (1797-1828)
C" (1683-1764)
~---------Î
Cl)
:s
r---t----------- F. MENDELSSOHN
HAENDEL
0 (1685·1759) (1809-1847)
r--- ·t- ------ ----· r----- --.----------.
TELEMANN R. SCHUMANN
(1681-1767) (1810-1856)
Il- LA SUITE (de danses)
ou PARTITA (cf. J.S. Bach) ou ORDRE (cf. Couperin)

ORIGINES et ÉVOLUTION
• Ce sont les chansons populaires dansées du Moyen-Age et de la Renaissance.
Leur nom et leur allure évoquaient souvent leurs provinces d'origine.
Ex.: Bourrée d'Auvergne,
Gavotte de Gap, (les Gavots sont les habitants de Gap)
Branle du Poitou,
Tambourin de Provence, etc ...
La Suite est très pratiquée aux XVIIe et XVIIIe siècles.
• Au début elle est constituée de danses qui sont, peu à peu "stylisées"; on les
écoute mais on ne les danse plus.

Plan type de la Suite : - - - - - - - - ,


Prélude - Allemande (tempo modéré)
Courante (tempo vif)
Sarabande (tempo lent)
Gigue (tempo vif)

e Les pièces deviennent vite descriptives : Ex. : Le moucheron, Tempête,


Papillon ...
Puis les morceaux ne portent plus que les indications du tempo: Allegro-
vît- lent... Cette évolution conduira tout naturellement la Suite à être la source
de la Sonate et de la Symphonie.
• Tenue à l'écart surtout durant l'essor de la Symphonie, (~ 1760-1900), la
Suite réapparaît au xxe siècle:
Ravel: "Le Tombeau de Couperin"
Prélude- Fugue- Forlane- Rigaudon- Menuet- Toccata.
Milhaud: "W Suite Symphonique"
Ouverture - Prélude- Fugue - Pastorale- Nocturne - Final.
Debussy: "Suite Bergamasque"
Prélude- Menuet - Clair de lune - Passepied ...

16
STRUCTURE
On aura remarqué que la Suite comporte une ouverture: Le PRÉLUDE.
Ce prélude correspond à une nécessité pour l'instrumentiste de vérifier
l'accord de son instrument (il s'agissait souvent du Luth) et de "se faire les
doigts" avant le concert. Fort logiquement donc, le prélude est plutôt harmo-
nique et de nombreux accords aident à établir la tonalité des pièces suivantes
car:
- Toutes les pièces sont écrites dans la même tonalité.
- Les mouvements lents et vifs sont alternés.
- Chaque danse comporte 2 parties bissées (AA- BB).
a) 1•e partie (A) de la tonique ---t> dominante. (Voir exemple
b) 2 9 partie (B) de la dominante tonique. page 18)

Tonique:
En Musique Tonale, c'est la 1•e note d'une gamme.
L'accord parfait de Tonique superpose 2 Tierces au-dessus de cette note.
- Si la 1•e tierce est Majeure(= 2 tons), l'accord est Majeur.
- Si lave tierce est mineure(= 1 ton 1/2), l'accord est mineur.

Exemple: ~1,5:§~~~~~~~~~§~~~~
Majeur mineur

Cet accord de Tonique établit un état de repos.

Dominante:
En Musique Tonale, c'est la se note d'une gamme.
L'accord parfait de Dominante superpose 2 Tierces. Cet accord représente
un état de tension et de mouvement.
Exemple: En Do Majeur, la dominante est la note "Sol". L'accord construit
sur la dominante constitue l'accord suivant:

Il

17
Ex.: A. Destouches (1672-1749)
PASSE PIED A

'Y P r tt r cu r u r crf c•u re r


R 1 1 1 1 1

'Y r ur 1c cu 1uurtl E ~ r rrrr =11,1: ' 1

'## t Œt 1t ECFfl6fC+r lE ar IF ~U 1
B

'##t:EEêEIE ~Ir ar Ir ur Ir [rrrl

'## FJJj J 1r a r 1c: aJ 1r cr u 1J ~

A B
& 1. ~
La Majeur-4> Mi Majeur Mi Majeur -4> La Majeur
Tonique -t> Dominante Dominante--!> Tonique

ÉLÉMENTS:
La Danse exige la précision et la régularité du rythme, et par conséquent
des phrases d'égales durées: 2, 4 et 8 mesures en général. D'où la fréquence
des signes de reprise dans les différentes danses.

18
INSTRUMENTATION:
Elle est très diversifiée. Il y a des Suites écrites pour: clavecin- orgue-
violon- violoncelle- flûte- piano (en solo ou duo)- harmonie- quatuor à cordes-
orchestre ...

LES TYPES DE DANSE :


- Danses lentes : Pavane, Sarabande (Espagne), Passacaille (Espagne),
Chaconne ...
- Danses modérées: Menuet, Musette, Allemande, Polonaise, Sicilienne,
Boléro (Espagne), Gavotte (France), Louré (France).
- Danses rapides: Gigue (Irlande), Bourrée (Auvergne), Tambourin (Pro-
vence), Saltarelle, Rigaudon (Provence), Contredanse (Angleterre), Badinerie,
Courante (Italie), Gaillarde (Italie), Passepied (Bretagne), Forlane (Italie).

PRINCIPAUX COMPOSITEURS:
France: Marin-Marais (1656-1728)- F. Couperin (1668-1733)- Rameau
(1683-1764).
Allemagne: Froberger (1616-1667)- Telemann (1681-1767)- J.S. Bach
(1685-1750)- Haendel (1685-1759).
Angleterre: Dowland (1563-1626)- Purcell (1659-1695).
Italie: Frescobaldi (1583-1643)- Corelli (1653-1713)- D. Scarlatti (1685-
1757).
Espagne: L. Milan (1500-1561).
Pologne: B. Pekiel (1600-1660).
Tchécoslovaquie: J. Zelenka (1679-1745).

19
ORIGINE GÉOGRAPHIQUE DE QUELQUES DANSES:

Polonaise
Mazurka
, ..., ,..... .,..,., . ..,
,~

Gaillarde _. ,~ ' .,
Menuet
Gavotte
Passe pied
Courante
Loure
Musette
Bourrée
Branle
....... !" ' ',,

.,. -·
. ....... ·- ......
,. '.
Boléro
Sarabande
Passacaille
Chaconne

20
Présentation et caractéristiques
des danses les plus connues
(Cette liste s'appuie sur un classement par ordre alphabétique; elle est loin
d'être exhaustive!)
On trouvera certaines de ces Danses transcrites pour Flûte à bec (ou autre
instrument mélodique) dans le cahier de T.P. pages 48 à 53.

ALLEMANDE:
Danse modérée, de rythme binaire à la mélodie souvent "ornée". Elle
est originaire de Souabe (Allemagne : à l'ouest de la Bavière).
Née au 169 siècle, elle prend place dans la Suite au 17 9 siècle. Elle disparaît
après 1750, en évoluant vers le style du "Landier''.

Rythme usuel :

Exemple: 1er Ordre tiré du Fac-similé de l'Édition originale du premier livre de


pièces de clavecin de François Couperin, publié par les Éditions J.M.
FUZEAU S.A.

/a . -J.~~"""
...... . """.... n..t. ......-! ... - :-. +
...
....- ~ .•.
A~ v

L'A'&Ufte. 1, 1 j_ 1
""" 4
1 J1-J1_n j J.lJ
.,
v
T
,r ~~h [:);a + 1 1 2 - • :.._- +/'.- + - + -
....
\, 1. -

".! 1 1

BADINERIE:
Danse de rythme binaire, (caractère gai et léger) au tempo rapide.
(Voir page 41 la présentation de la 2e Suite en Si mineur de J.S. Bach).

21
BOLÉRO:
Danse modérée, de rythme ternaire.
Originaire d'Espagne, elle est née au 18e siècle et exige une grande
virtuosité.

n
3

Rythme usuel : 11: J1 ~:J:Jn :Il


1 1

Le Boléro de Ravel est de renommée mondiale.

Il= J mJ
3

mn 3

1
3

J--m~J
3 3

J:J:Jmm =Il
3

(Voir également dossier Les Formes Musicales B chapitre "Variation").

BOURRÉE:
Danse rapide de rythme binaire ou ternaire.
Originaire de France (en Auvergne: bourir= battre des ailes), elle apparaît
au 16e siècle et prend place dans la Suite au 17e siècle. Elle disparaît vers 17 50
et renaît au début du 20e siècle.
Elle se danse par couples.
(Voir page 40 la présentation de la 2e Suite en Si mineur de J.S. Bach).

BRANLE:
Danse rapide du Moyen-Age, issue de la Basse Danse et d'origine
française.
Les danseurs forment une chaîne et se déplacent latéralement. le Rythme
est en général binaire.
Thoinot d' Arbeau, dans son "Orchésographie" en distingue plusieurs formes:
"- les anciens dansent gravement les Branles simples et doubles,
- les jeunes mariés dansent les Branles gais,
- les plus jeunes dansent légèrement les Branles de Bourgogne."

22
Ex.: Chedeville le Jeune "Amusements Champêtres" 2e Suite (Ed. Fuzeau).
BRANLE Transcription pour flûtes à bec
+ + +
" il '
rv 1 T Q .,
"'
. A lJ. + +
'
\llJ 1 T 1
-
"lJ. + +
:
[oJ 1

. "' +
:
,o) T

CHACONNE:
Danse modérée d'origine Espagnole de rythme ternaire.
Elle comporte plusieurs variations sur une basse obstinée (OSTI NATO).
Elle est souvent confondue avec la "Passacaille".
Lope de Vega prétend qu'elle vient des Indes américaines et Cervantes la
réserve pour le bas peuple des servantes et domestiques.

Rythme usuel : 3
4
j J ) 1 j j
J.Ph. Krieger (1649-1725)
Exemple·
I
~ IIj 1
..
J A

. .
1

-r r
1
.
1 1

. "
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23
Ex. : Ostinato 112: ~ J F· 1J. 1J. 1J. Il

COURANTE:
Danse de rythme ternaire au tempo rapide, comportant de nombreux
déplacements.
Née en Italie au début du 16e siècle.
Elle disparaît après 1750.
Elle s'exécute selon des "pas glissés" en diagonale.

Rythme usuel : Il: J n~ :Il


Exemple: tiré du Fac-similé de l'Édition originale du premier livre de pièces de
clavecin de François Couperin, publié par les Éditions J.M. FUZEAU S.A.

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RLANE:
Danse italienne, popularisée par les gondoliers de Venise. Elle vient du
Frioul dont les habitants s'appellent les Forlans.
De tempo modéré à l'origine, elle devient rapide au 17e siècle.
Elle disparaît vers 1800 et renaît au début du 20e siècle.
Ravel en a écrit une dans le "Tombeau de Couperin".

24
Exemple: J.S. Bach, 1re Suite en Do Majeur.
FORLANE (1re Suite en Do Majeur de J.S. Bach)

19 ' 5 Violons
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GAILLARDE:
Danse au tempo rapide de caractère sportif (rythme ternaire).
Elle est née en Italie au 16 9 siècle et remplacera la "Saltarelle".

Rythme usuel : Il= m1


Œ1
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1 1
~=Il

Il= J. m :JI

(Voir dossier MOYEN-AGE- RENAISSANCE- Éditions FUZEAU)

25
GAVOTTE:
Danse de rythme binaire au tempo modéré.
Elle utilise les petits sauts et de nombreuses figures variées. La plupart
des opéras du 189 siècle en comporte une.
C'est une danse française, originaire de Gap.

Rythme usuel : Il: n1


~1 n ~. :Il
Exemple: tiré du Fac-similé de l'Édition originale du premier livre de pièces de
clavecin de François C'ouperin, publié par les Éditions J.M. FUZEAU S.A.

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GIGUE:
Danse de rythme binaire ou ternaire au tempo rapide.
Née en Angleterre ou en Irlande (en anglais: to jig =sautiller), elle est
introduite en France sous Louis XIV.
Elle connaît un déclin au 19 9 siècle mais réapparaît au 20 9 siècle avec
Milhaud, Stravinsky...

Rythme usuel : Il= ~ J> ~ J> 1 mm =11

26
Exemple: tiré du Fac-similé de l'Édition originale du premier livre de pièces de
clavecin de François Couperin, publié par les Éditions J. M. FUZEAU S.A.

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M~rJuu 1 ve{i;:'~ J J .,,) . ., )J_) l ~~
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HORNPIPE:
Danse populaire anglaise du Moyen-Age, devenue Danse de Cour au 17 9
siècle. Tempo rapide.
Le nom vient de l'instrument qui l'accompagnait. Il s'agit d'un instrument
à anche simple, fait à partir d'une corne d'animal.
Elle se danse en sautant. Les déplacements latéraux sont limités.

Exemple : Haendel: "Water Music" (transposition pour Flûte à bec).

J = 104
~"u J ;J;J lrJ JJ:IiJF JrJJiJF JroOiJ/rrrl

27
lOURE:
Danse française au tempo modéré ; d'origine populaire, au caractère
pesant.
Elle entre au théâtre à la fin du 17e siècle.
Cette danse était accompagnée, à l'origine, de la Louré, sorte de musette
ou cornemuse.
Elle est généralement notée à 6/4.
Le 1er temps de chaque mesure est sensiblement plus marqué.
Exemple: Jacquet de la Guerre (1664-1729) "Céphale et Procris" (1694) .

.J 1 .JJu JJ 1 .Jj .J.JJ .Jr fEfl'l J .W.J .J J J :N .J J


~
1 1

MAZURKA:
Danse au tempo rapide et de rythme ternaire. Elle est née en Pologne où
le peuple la danse avec fougue.
Au début du 19e siècle, elle est jouée dans les bals en France, Italie, Russie.
Chopin l'a popularisée.
Glinka, Moussorgsky, Tchaïkovsky ont également écrit des Mazurkas.

Rythme usuel: Il: n J J :Il


1 1 1

Ex. : Chopin op. 68, no 2 - 1er thème.


1r

~ 1 t:f#J nJ tJ
MENUET:
Danse au tempo modéré et de rythme ternaire, née sans doute du "Branle
du Poitou", introduite à la cour sous Louis Xl, très pratiquée sous Louis XIV.
Avec son entrée dans la "Suite", le Menuet devient une pièce de concert
puis il entre dans la Symphonie et la Sonate. Son Tempo devient alors plus
rapide.

28
Au début du 19e siècle, il se transforme en "Scherzo" (avec Beethoven).
Au 20e siècle, il retrouve sa forme ancienne.

(Voir page 41 la présentation de la 2e Suite en Si mineur de J.S. Bach)

Exemple: tiré du Fac-similé de l'Édition originale du premier livre de pièces de


clavecin de François Couperin, publié par les Éditions J.M. FUZEAU S.A.

- ' + -'

Fin

Plan de l'évolution du MENUET:

1600 1650 1700 1750 1850 1900

29
Le "TRIO" :
Dans la 1re moitié du 186 siècle, on joue souvent 2 Menuets à la suite l'un
de l'autre et on reprend le premier pour conclure.
Le 2e Menuet est confié en général à un trio instrumental.
Le terme "Trio" a bientôt pris le pas sur celui du "2e Menuet".

MUSETTE:
Danse au tempo modéré et de rythme binaire ou ternaire (variable).
Née en France, elle prend place dans la Suite au début du 18e siècle.
De caractère pastoral, elle comprend souvent 2 parties qui évoluent sur
un "bourdon".
Exemple: Chedeville le Jeune "Amusements Champêtres"- Ed. Fuzeau.

MUSETTE- Transcription pour flûtes à bec


Gracieusement
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:

30
PASSACAillE :
Danse au tempo très lent d'origine espagnole (pasar= passer; calle= rue).
Il s'agit d'une danse de cortège se rendant d'une maison dans l'autre,
d'une rue dans l'autre.
Cette danse est caractérisée paru ne basse obstinée(= ostinato) à 3 temps,
comportant 4 ou 8 mesures. (Voir page 7}.
Exemple: J.S. Bach (1685-1750) Passacaille en Ut mineur, pour orgue.

J J J J J J
12=&\! 1 1 1

[%@, J qJ 1j J J 1 1
J
La Passacaille tombe en désuétude au 19 6 siècle.
Elle connaît un renouveau au 20 6 siècle, avec Webern, Dutilleux, Ravel,
Britten, Hindemith.

PASSEPIED:
Danse populaire française, de Bretagne au caractère vif et enjoué.
On la danse à pas glissé, en croisant les pieds, sur un rythme d'abord
binaire, puis ternaire.
Exemple: J.S. Bach "1re Suite" en Do Majeur.

Exemple: C. Debussy "Suite Bergamasque" (transposition).

31
PAVANE:
Danse "marchée" d'allure noble et solennelle, et de rythme binaire.
Elle se danse par couples et précède souvent une Gaillarde de rythme
ternaire.
La Pavane comprend 2 sections.
La Gaillarde est calquée sur elle (même tonalité, mais rythme ternaire et
tempo plus rapide).

Rythme usuel : Il= ~


1
n
1
1~1 n
1
:Il
Elle est née en Italie au 16e siècle.
On lui doit l'expression :"se pavaner'' : démarche du paon.
Exemple: Thoinot d'Arbeau.

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POLONAISE:
Danse de caractère majestueux et de rythme ternaire.
Elle apparaît en Pologne au 17e siècle.
Chopin lui donne une forme plus développée et pathétique.

Rythme usuel : 11= JJj nn :Il

(Voir page 40 la présentation de la 2• Suite en Si mineur de J.S. Bach).

RIGAUDON:
Danse de tempo rapide et de rythme binaire.
Elle apparaît en France, dans le Languedoc. Moins utilisée au 19e siècle,
elle réapparaît au 20e siècle avec Grieg, Ravel...
Elle se danse en cercle et par couples.

Rythme usuel : Il= ~ JJJj ~ =Il


1 1 1 1

32
Exemple : J. Bodin de Boismortier: ve et 3 9
Suites- Ed. Fuzeau.

RIGAUDON -Transcription pour flûtes à bec


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N.B. RONDEAU- RONDO


• Au XVW siècle, quelques danses de la Suite empruntent la forme du RONDEAU
(Menuet en rondeau, Gavotte en rondeau, Tambourin en rondeau ... voir aussi
page 39 le rondeau de la 2 9 Suite de J.S. BACH).
Il s'agit d'une Forme musicale comportant une alternance de Refrain (A)
et Couplets.

A B A c A D A

• Au milieu du XVIIIe, RONDEAU<1) et ROND0<2) auront tendance à se confondre.


(1) Initialement genre poétique et musical alternant couplets et refrain.
(2) Terme souvent appliqué au mouvement final de certaines formes classiques (cf Cto ... )

33
SALTARELLE:
C'est une danse de tempo rapide.
Elle est née en Italie au 15e siècle.
En France, elle s'apparente au Tourdion et est très proche de la Gaillarde.

P. Phalèse

1&~2 J JJ J 1 d JJ J 1 J JJ J 1 d JJ J 1J JJ d 1J JJw 1
Après un déclin au 18e siècle, elle réapparaît, à titre exceptionnel dans la
Symphonie italienne de Mendelssohn.
} 3 3

1' t ~ Œf 3
1 Gl rrr~;~ [ff 1~3 3
7 P7 pfi EEf 1 3
SARABANDE:
Au 16e siècle, il s'agit d'une danse sensuelle rapportée en Andalousie par
les colons espagnols d'Amérique Centrale.
Aux 17e et 18e siècles, c'est devenu une danse noble au tempo modéré
et de rythme ternaire.
Moins utilisée au 19e siècle, elle réapparaît avec Grieg, Satie, Saint-Saëns,
Debussy, Stravinsky...

Rythme usuel: Il: J J j 1d j j =Il


Exemple: tiré du Fac-similé de l'Édition originale du premier livre de pièces de
clavecin de François Couperin, publié par les Éditions J.M. FUZ EAU S.A
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34
(Voir page 39 la présentation de la 2e Suite en Si mineur de J.S. Bach).

SICILIENNE:
Pièce de caractère dansant proche de la Pastorale et de la Barcarolle.

Rythme balancé: Il: g J j J J j J J =Il


Abandonnée au 19e siècle, elle renaît au 20e siècle, avec Fauré.
J.S. Bach : Sonate no 2

D'après Le Menuet par Giovanni Domenico Tiepolo.

35
MORCEAUX CHOISIS
--
Hotteterre Suite en Ré Majeur FI. et Clavecin
Buxtehude 2e suite en Mi mineur Clavecin
Caix d'Hervelois 2e suite en Sol Majeur FI. et Clavecin
Haendel Water Music Orchestre
Marin Marais Suite d'Aicyone Orchestre
Couperin Le Parnasse (apothéose de Corelli) Orchestre
Couperin "Ordres" Clavecin
Bach Suites Orchestre
Bach Suites Anglaises Clavier
Bach Suites Françaises Clavier
Rameau Suites Clavier
Albéniz Suite Espagnole Piano
Bizet Jeux d'enfants- Arlésienne Orchestre
Chabrier Suite Pastorale Orchestre
Tchaïkovsky Suite "Casse-Noisette" Orchestre
Debussy Suite Bergamasque Piano
Ravel Tombeau de Couperin Orchestre
Sibelius Suite de Lemminkainen Orchestre
Saint Saens Suite Algérienne Orchestre
Milhaud Suite Française Harmonie
Milhaud Suite Provençale Orchestre
Roussel Suite en Fa Orchestre
Bartok Suites de Danses Orchestre
Prokofiev Suite Scythe Orchestre
Jolivet Suite Delphique Orchestre
Jolivet Suite Liturgique Orchestre
Jolivet Suite Transocéane Orchestre
Berg Suite Lyrique Quatuor à cordes
Schonberg Suite Piano
Kodaly Hary Janos Orchestre
Poulenc Suite Française, d'après Gervaise Orchestre
Ohana Suite pour un mimodrame Orchestre
Boulez Suite Indienne Orchestre

36
AUTRES DANSES EU ENN
Cracovienne Pologne
Fandango Espagne (Andalousie)
Passo Doble Espagne
Seguedillas Espagne
Folia Portugal
Contredanse Angleterre
Ungaresca Hongrie (Voir dossier" Moyen-Age- Renaissance")
Saltarello Italie (Voir dossier" Moyen-Age- Renaissance")
Jota Espagne
Valse Autriche - Hongrie
Polka Bohème
Quadrille France
French Cancan France
Scottisch Ecosse
Sicilienne Sicile

Au 20e siècle, déferlement en Europe des Danses Américaines


(liste non exhaustive)

- Fox trot, danse rapide, syncopée des Noirs d'Amérique.


- Charleston, danse cocasse à 4 temps, apparentée au "Fox trot".
- Boogie-Woogie, danse de couple sur un rythme "obstiné".
- Rock'n'Roll, danse de couple avec voltige acrobatique de la danseuse.
- Twist, oscillation des hanches.
- Cake-Walk, danse de couple rapide, née dans les milieux noirs d'Amérique
du Nord. Rythme syncopé: J'"""Jl n
- Tango, d'Argentine: avec accompagnement d'Accordéon.
- Rumba, de Cuba: danse de pas.
- Samba, du Brésil : danse sautée, rythme syncopé.
- Madison, des Antilles.
- Calypso, des Antilles.
- Habanera, de Cuba.
- Cha Cha Cha, de Cuba.
- Hard Rock: musique bruyante, agressive, aux mélodies simples (en liaison
avec le mouvement "Punk").
- Disco: musique au rythme très marqué (caricatural) pour danser...
- Reggae: de Jamaïque. Stars: Bob Marley, Johnny Clarke.

37
~ AUDITION PROPOSÉE
Cassette
Magistrale 1
2e SUITE en SI mineur de J.S. BACH
FACE A BWV 1067

BIOGRAPHIE
Jean-Sébastien BACH naît en 1685 à Eisenach où son père Johan
Ambrosius (1645-1695) était musicien de la Cour et de la ville.
Orphelin à 10 ans, il entre à 15 ans à la maîtrise de l'école St-Michel à
Lunebourg où il acquiert une solide et brillante formation.
Il est successivement organiste à Arnstadt (dès 1702) puis à Mülhausen
(1707), au service du Duc de Weimar (1708), à celui du Prince de Koethen
(1717) et à partir de 1723, responsable de maîtrise de l'Ecole St- Thomas à
Leipzig où il meurt en 1750.

Il est difficile, voire impossible, de citer toute l'œuvre de J.S. BACH; on peut
cependant noter : 4 Passions, 4 Messes brèves, la Messe en Si mineur,
Magnificat, Motets, plus de 200 Cantates.

Son œuvre pour orgue est considérable. Violoniste et chef d'orchestre, il


écrit également de nombreuses pièces de musique de chambre (sonates pour
violon seul, pour violon et clavecin, sonates pour gambes, concertos brande-
bourgeois, 4 Suites pour orchestre, l'Art de la fugue, l'Offrande musicale).

J.S. Bach fut marié deux fois et quatre de ses vingt enfants ont laissé un nom
dans la musique: WILHELM FRIEDEMANN- CARL PHILIPP EMMANUEL-
JOHANN CHRISTOPH FRIEDRICH- JOHANN CHRISTIAN.

En 1950, Wolfgang Schmieder publie le catalogue des œuvres de BACH


et attribue un numéro aux trois initiales BWV (pour Sachs Werke Verzeichnis)
qui ne correspond pas forcément à l'ordre chronologique de composition.

Présentation de la 2e SUITE en Si mineur (1721) BWV 1067

ORCHESTRATION : Clavecin- Cordes- Flûte.


La flûte joue souvent le rôle de Soliste, préfiguration du Concerto.

38
ve séquence: RONDEAU (1'40)
(Le rondeau est précédé d'une ouverture non présentée ici)

Rondeau (AABACA)

6] 1 j rrrf1 FrrFrrrfl Eftfr


Le refrain est exposé par la Flûte et le Violon.

Schéma:
A A B A c A

2e séquence: SARABANDE (2'45)

Rythme : 11~ ~ J. ~1 1 ~1 J =Il


1
Sarabande

e Le thème joué par la flûte et les violons est· repris à la basse (violoncelles)
en canon à la quinte (à distance d'une mesure).
tr.
A J.1. ~ ii.

t) L..U..J
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1
FL.V.I

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Bassa e continuo

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etc...

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l::J

39
3e séquence: 2 BOURRÉES (1 '58)

Rythme : ll=<e j n j j =Il

e La 1re bourrée est scandée par un ostinato à la basse dont le schéma


harmonique est le suivant:

Il: SI mineur RÉ Majeur :Il Il: RÉ Majeur SI mineur :IJ


~ ~~
&##~ J f3l rcr fftJ r r cr r
Bourrée

rrr
8

1 1 1 1 fr 1

• La 2e bourrée comporte un délicat solo de flûte.

4e séquence: POLONAISE DOUBLE (3'40)

Rythme : Il= JJj nn =Il

~
.. .. ....

1t~ r- ro tf1 uu
. .E5". ...
16i"6$Q-1111d ~

1,~ @Ui@l Pé? @1 AP. R ~"J:W ~


Cette danse possède un "Double" pendant lequel cette mélodie est
entièrement reprise par les Cordes graves, tandis que la Flûte évolue dans
l'aigu avec virtuosité et que les autres instruments se taisent.

40
On pourrait schématiser ainsi la Polonaise et son "double":
POLONAISE

~: :~:
Flûte

Cordes graves

se séquence: MENUET (1 '20)

Rythme : Il: J J
1 1 1
1 J 1 J1 :Il
1

Le thème est confié à la Flûte et aux premiers Violons.


Le menuet ne comporte pas de trio (voir page 28).
• · -----..._ tr
1
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fi# Li r:tet CLtili ttbt EJ ~t· 1 1 1 =Il

6e séquence: BADINERIE (1'16)


Ici, la Flûte papillonne avec virtuosité.
Accompagnement léger et staccato.

41
AUDITION PROPOSÉE
Cassette
Magistrale 1
SUITE PROVENÇALE (1936}
FACE A D. MILHAUD (1892-1974)

l'AUTEUR : quelques jalons biographiques


1892 : Naissance à Aix-en-Provence.
1912 : Admirateur de Paul Cézanne, il lui dédie son 1er quatuor à cordes.
1913·1916 : Collaboration avec Claudel: Agamemnon- Les Choéphores (par
l'intermédiaire de Francis Jammes).
1916·1918: Secrétaire d'ambassade de Claudel à Rio de Janeiro. Découverte
du folklore brésilien (Villa Lobos) et du Jazz.
1918: Retour en France. Groupe des6*, avec Cocteau. "Les Saudadesdu Brésil".
1923 :"La création du monde".
1930: "Christophe Colomb" sur un texte de Claudel.
1940 : Exil à New-York. Professeur à Oakland (Californie). "Suite française"-
"Bolivar''.
1947 : Retour en France. Professeur au conservatoire de Paris.
1954: "David"- "Le château du feu".
1963: Cantate "Pacem in terris", sur le texte de Jean XXIII.
1967 : Vézelay : son et lumière.
1968 : Symphonie pour l'univers claudélien.
1974: Mort à Genève.

Autres œuvres :
- musiques de chambre
- 10 symphonies
- des opéras (Médée ...)
- des ballets (Le bœuf sur le toit...)
- des mélodies, etc ...

*Le groupe des six se compose de: G. Auric, L. Du rey, A. Honegger, D. Milhaud, F. Poulenc,
Germaine Taillefer.

42
LA PROVENCE
Pays du soleil - de la joie... des taureaux de Camargue ... de la lavande ...
des Troubadours ...
Ruines romaines : Orange- Arles- Nîmes- Vaison la romaine ...
Peintres célèbres: Cézanne- Van Gogh ...
Hommes de lettres: Daudet- Pagnol· Mistral- Giono...
Folklore : danses vives et enjouées ... Galoubet...

CIRCONSTANCES DE COMPOSITION
Œuvre écrite pour être jouée et dansée dans le théâtre antique d'Orange.
Milhaud s'inspire :
- de thèmes folkloriques provençaux;
- de thèmes de A. Campra, musicien du 18e, né à Aix-en-Provence.

LA SUITE

ORCHESTRATION:

Les vents et les percussions ont une part très importante.


La flûte piccolo, accompagnée du tambourin et du tambour de basque,
évoque le Galoubet provençal.
L'œuvre comporte 8 danses.
Nous limiterons l'audition aux 5 premières.

PRÉSENTATION DES 5 PREMIÈRES DANSES


DE LA SUITE PROVENÇALE (1936)

1•e Danse: (1 '40)


Forme : Refrain - Couplets (AB AB A)
Le thème A sert de refrain (Violons, Hautbois, Cor Anglais, Trompette).
Le thème B est présenté en "canon" :
- cordes et bois aigus commencent,
- cordes et bois graves entrent une mesure après.

43
0 Refrain d = 82

r& ill J 1 c- H#L CF 1 ~- ;.hJ J 1J oJ 1ffiJ 1


Violons - Hb - CA - Tp.

~- j 1 mr-trr liJ. )lJ j 1 mnu 1 J

li i!J ~~~fetB
1

2e Danse: (1 '40)
Sorte d'Ouverture à la "française". Formè A-B
- mouvement lent: 1ers violons, FI piccolo),
- mouvement rapide : 1ers violons, FI, Cl).

0 J=58

®1 J J," #é
EJ .owy
Pl- 1 o Violons

® L10o rJ1) J
~ ill
Pl- Cl-1 o Violons
v 1 cru iJJJs&® ~ ·
~ diJ].DJJ 1JJ:DJJJ"Jwetc
44
3e Danse: (1 '45)
Forme A- B-A'
La partie A est légère et gracieuse.
La partie B est plus langoureuse.
La partie A' est très courte = Coda.

F l piccolo -lib - 1 o violons

~ki]J Il

Il b - 1 o violons

4e Danse: (1'15)
Forme A-B-A
- thème vif, joué dans l'aigu par les bois, accompagné par les cordes
et le tambour de basque,
- le 2e thème est moins fort,
- à l'issue d'un crescendo, retour du 1er thème. La cymbale ponctue le
dernier accord.

45
_g JJJ]~-lJ
0$2 j_ * 7 ftF
66
Il , 1
j
.
~;bi··D ID .0 JJ 1~J ~ Ali!

Fl- Hb- CA -Cl.

rtf* ~j J d ,4JJ
® 1 1 ~ ;J J J 1
J MkJI.Jd .J
Fl-1 o violons

~ J Jj'JJ lqJ J J J D~1 J J 1 1


etc ...

se Danse: (2'00)
Forme A-B
- le thème est répété 5 fois aux cors. A chaque fois, l'instrumentation
change:

Instrument Nuance

Thème Cors Mf
Duo Cors + Trompette F
Trio Cors +Tromp. + Bois FF
Duo Cors +Tromp. F
Thème Cors Mf
'

- le 2e thème (Gavotte) est joué par un trio d'anches accompagné des


cuivres (en valeur longue).

® J=84
I'Q J JJ 13 J)J J) 1d }:J J) 1J. J4A
Cors. (ostinato)

f& J17 * ; 1 J. J J) 1 * '


1 =Il

46
Tp

1$ JjOJ 19{)1 J

La 1'e.et la3e Danses sont transcrites pour Flûtes à bec (ou autre instrument
mélodique) dans le cahier de T.P. page 54.

47
Ill- LE CONCERTO

DÉFINITION :
Composition musicale qui oppose ou fait dialoguer un ou plusieurs instru-
ments solistes avec une formation musicale (étymologiquement: concertare =
lutter).
On distingue :
Le Concerto-Grosso et le Concerto de Soliste.

1. LE CONCERTO-GROSSO

CARACTÉRISTIQUES :
L'orchestre comprend :
a) Un petit groupe de solistes (souvent au nombre de trois) appelé
CONCERTINO.
b) Un grand groupe (le reste de l'orchestre) appelé GROSSO.
Le Concerto-Grosso se caractérise par la présence de nombreux mouve-
ments courts (voir proposition d'audition : Concerto pour la nuit de Noël de
Corelli).

ORIGINES:
Probablement au XVIe siècle avec le Concerto da Chiesa (concert d'église
mettant en présence chants et accompagnement instrumental) puis au XVIIe
siècle le Concerto da Camera (concert de chambre toujours pour voix et
instruments) dans le domaine profane.

PRINCIPAUX COMPOSITEURS:
Corelli (1653-1713) - Torelli (1658-1709) - J.S. Bach (1685-1750)
Haendel(1685-1759)- Stravinsky(1882-1971)- Bartok(1881-1945) ...

48
Il. LE CONCERTO DE SOLISTE

CARACTÉRISTIQUES:
- Conversation entre un soliste et l'orchestre.
- 3 mouvements : Allegro - Adagio - Allegro
A travers ces trois mouvements, il s'agit de mettre en évidence les qualités
du soliste:
- sa VIRTUOSITÉ (1er et 3e Mouvements) surtout par des traits brillants,
- sa SENSIBILITÉ (2e Mouvement).

ORIGINES:
- Peut-être le madrigal où une voix de chanteur soliste dialogue avec des
instruments.
- Peut-être Lully (1632-1687) qui en 1666 apparaît sur scène dans le rôle
d'Orphée (le ballet des muses); violon en main il "converse" avec l'orchestre.
- Plus sûrementG. Torelli (1658-1709) et surtout A. Vivaldi (1678-1741)
qui dès 1710 aura composé plus de 300 concertos de solistes (du Show-biz
avant l'heure!).
Par la suite, de nombreux compositeurs ont adopté la structure définie par
Vivaldi; on peut citer J.S. Bach, Albinoni, Telemann ...
Quelques années plus tard, Mozart et Haydn ont établi le plan du concerto
dit "classique" qui comprend trois mouvements.

• 1er Mouvement: ALLEGRO


• Une exposition : 2 thèmes successivement présentés par l'orchestre
et par le soliste.
• Un développement: dialogue entre Solo et Tutti.
• Une réexposition des thèmes qui annonce la cadence pendant laquelle
le soliste, jusqu'à l'époque de Beethoven, improvise avant la conclusion.

• 2e Mouvement: ANDANTE
Conçu avant tout pour mettre en avant la sensibilité et la nuance d'inter-
prétation du soliste.

49
• 3e Mouvement: ALLEGRO
De caractère virtuose (forme "rondo" en général).

Au Xl Xe siècle, ce nombre de mouvements peut allerjusqu'à4 (chez Brahms)


-voire 6 (chez Liszt)- et va jusqu'à épouser la forme symphonique. Quant au
xxe siècle, il marque un retour à la forme classique tout en s'appuyant sur une
recherche et une esthétique tendant à tirer le meilleur parti possible de
l'évolution technique dans la pratique des instruments et des timbres exploi-
tables ...

Nous proposons de prendre contact avec :


• Le Concerto-Grosso, en écoutant des extraits (ou l'intégralité)
- du "Concerto pour la Nuit de Noël" de Corelli.
• le Concerto de Soliste, en écoutant des extraits (ou l'intégralité)
- du "Concerto pour Harpe" (1er Mouvement) de F.A. Boïeldieu
- du "Concerto pour Clàrinette" (2 9 Mouvement) de W.A. Mozart
- du "Concerto pour Trompette" (3 9 Mouvement) de J. Haydn

50
CONCERTQ .. GROSSO

Cassette Concerto pour la Nuit de Noël


Magistrale 1
FACE A A. Corelli (1653-1713)

L'AUTEUR:
Archangelo Corelli est né en 1653 à Fusignano.
En 1666, il étudie à Bologne et devient membre
de l'Académie philharmonique en 1670.
L'année suivante, il arrive à Rome. C'est là que se
déroulera toute son activité de compositeur.
Violoniste à St Louis des Français en 1675, il
devient successivement :
- premier violon de St Louis des Français, en 1682
- maître de musique du Cardinal Panfili, en 1687
- au service du Cardinal Ottoboni, mécène cultivé et
généreux.
Il meurt à Rome en 1713, après avoir effectué des voyages dans les centres
musicaux d'Allemagne et d'Italie.

L'ŒUVRE:
Il s'agit d'un CONCERTO-GROSSO.
L'orchestre comprend 2 ensembles :
- le CONCERTINO, groupe de solistes: 2 violons, 1 violoncelle;
- le GROSSO, ensemble des autres instruments : 2 violons, 1 violoncelle,
1 basse continue.

L'œuvre comprend 5 mouvements principaux: Vivace+ Grave; Allegro;


Adagio + Allegro +Adagio; Vivace; Allegro et Pastorale (Largo).
Certains mouvements sont très courts. Ils pourront être groupés 4 par 4
pour l'écoute. Le dernier (Pastorale célèbre) fera l'objet d'une écoute particu-
lière.

51
1. VIVACE: 0'15
Il s'agit d'une Introduction jouée par le TUTTI pour faire appel à l'attention
des auditeurs.

1":\
Vivace J
1$ ~ ! .J n 1J n 1.J .J 1;1 .J J 1J ~ ~· ~

2. GRAVE: 1'10
C'est une page de style sévère qui traduit une ambiance recueillie et
sereine. Le Concertino et le "Grosso" cheminent parallèlement.

Grave

t?lt~ J n •r lj rn e
~ 1 ° ·srr rrflTI
Cello

3. ALLEGRO: 2'43
Ici : • le Concertino a une fonction mélodique:
- les violons réalisent un contrepoint rythmique,
- le violoncelle assure un mouvement continu dynamique ;
• le "Grosso" effectue les ponctuations.
Ce mouvement comprend 2 parties presque similaires.
Concertino et Grosso s'unissent pour donner à la conclusion un caractère
de plénitude.
Allegro
(8ve)

Violons

52
4. ADAGIO: 1'10
Dans ce mouvement lent et méditatif, les 3 solistes dialoguent.
Le "Grosso" les soutient discrètement.
La tonalité est Majeure (contraste avec le mouvement précédent).
Adagio

5. ALLEGRO : 0'30
Ce passage est traité harmoniquement sur un rythme simple.

6. ADAGIO: 1'45
C'est la reprise de l'Adagio précédent, suivi d'une Coda.

7. VIVACE: 1'18
Dans ce mouvement dynamique, le"Grosso" ponctue harmoniquement les
phrases du Concertino (comme dans le 3e mouvement).

Vivace

. J J
(8ve)
J.
J J

J
8. ALLEGRO: 1'25
C'est une sorte de Farandole en 3 parties: A B A
La 1re et la 3e partie sont écrites en Fugato (=canon).
La 2e partie est essentiellement mélodique.

~r~
Allegro 1 l
~ 1 :J pf
1
1 jj
1
j
rf u
1 r
53
9. PASTORALE :
Elle est écrite sur un rythme de Sicilienne :
La tonalité est Majeure et contraste avec le mouvement précédent:
Comment mieux évoquer la lumière et la joie de Noël?
On pourra comparer cette Pastorale à celles de:
- Haendel, dans le Messie;
- Bach, dans l'oratorio de Noël (2e Cantate).

Pastorale J ~ ~
~ #w J .N ;, J4 J .NJ). J; J JJ ;) JJ ; J;JJJJ J5J;
1 1 1 1

~# iJ ~~:Pl J ,PJ)JM] 1J ~;jl.QJ.J• ~·

Le thème de la Pastorale est transcrit pour Flûte à bec (et piano) dans le
cahier de T.P. page 55.

54
CONCERTO DE SOLISTE

1er Mouvement du Concerto pour Harpe


Cassette
(1795)
Magistrale 1
FACE B François-Adrien BOIELDIEU (1775-1834)

l'AUTEUR:
François-Adrien BoiEJidieu est né à Rouen le 16 décembre 1775. Dès l'âge
de sept ans, il suit les cours de l'organiste de la cathédrale. Ses progrès
musicaux sont remarquables. A 18 ans, il compose son premier opéra comique:
"la fille coupable". A 20 ans, il écrit quelques concertos, dont celui pour harpe.
Il se rend ensuite à Paris où il se lie d'amitié avec Cherubini qui lui donne
quelques leçons d'harmonie. Il va alors se spécialiser dans l'écriture d'Opéras
comiques.
De 1804 à 1812, Boieldieu se retrouve à St Pétersbourg comme maître de
chapelle du tsar Alexandre 1er. Il y fera représenter "les voitures versées" où
l'on trouve les célèbres variations sur "Au clair de la lune".
De retour à Paris, il succède à Mehul à la tête de la classe de composition
du conservatoire.
Ce dernier représentant de l'opéra comique français du XVIIIe siècle
disparaît en 1834.

PRINCIPALES ŒUVRES:
• Opéras comiques :
• Le calife de Bagdad (1800)
- Ma tante Aurore (1803)
- La dame blanche (1825)
e Un concerto.
• Six sonates pour piano.
e Des romances.

55
PETITES ANECDOTES SUR l'ŒUVRE:
La musique de Boieldieu a un charme toujours renouvelé grâce à la
fraîcheur et à la simplicité de la mélodie ainsi qu'à la richesse harmoniqu·e et
instrumentale.
Boieldieu était familier de la maison Erard, qui va apporter de grandes
améliorations au piano et à la harpe.
Avec Chérubini, il collabore au "Nouveau journal de musique pour piano
et harpe" pour lequel chacun s'engageait à écrire 2 nouvelles œuvres chaque
mois.
Ce Concerto prend place au sein d'une série de compositions pour piano
et harpe.

PRÉSENTATION DE l'ŒUVRE :
L'orchestre comprend: instruments à cordes (violons altos- violoncelles-
contrebasses), 2 flûtes, 2 hautbois, 2 bassons, 2 cors.
Ce concerto comprend les trois mouvements traditionnels: rapide -lent -vif.
1er Mouvement- ALLEGRO : de forme sonate. (Voir diagramme ci-joint).
• Il comprend 2 thèmes (A et B) entendus d'abord l'un après l'autre.

@1er thème Présenté au début de la face A cassette magistrale Il

~ _, __
nŒJIJJ '
\,..__./
ijiJJJJ IJ ~

@ 2e thème 3 ~~J Pr:senté s ur la face A cassette magistrale Il


3

~9
j .DJ.J Qg J]:J JJ1td J J J J. lJ * 1

e Ils sont ensuite exploités dans leurs diverses possibilités par le soliste et
le tutti.
C'est le DÉVELOPPEMENT.
e Ils sont enfin réentendus l'un après l'autre.
C'est la RÉEXPOSITION suivie d'une CODA.

56
EXPOSITION
1ntroduction
(environ 15 secondes)
TUTTI

' 1er thème 2e thème


. 1er thème 2e thème
cordes cordes + vents
SOLISTE

Le tutti conclue
cette partie

DÉVELOPPEMENT

Harpe soliste ponctuée par le tutti


(Jl
-...J

RÉEXPOSION

1er thème 1er thème


-----,
cordes cordes+ soliste

2e thème
1

soliste

Cadence soliste

CODA
Tutti
ÉLÉMENTS DE
PRÉSENTATION DE
LA HARPE TIRÉS
DE L'ENCYCLOPÉDIE
DIDEROT-D'ALEMBERT

59
~
Cassette 2e Mouvement du Concerto pour Clarinette
Magistrale 1 Wolfgang Amadeus MOZART (1756-1791)
FACE B

l'AUTEUR:
Wolfgang Amadeus Mozart est né à Salzbourg en 1756. Le pasteur Barth
disait de lui: "chez Mozart, je pressens un art que je ne discerne chez aucun
autre" ; il est vrai que, dès l'âge de trois ans, il dispose d'exceptionnelles
qualités musicales.
Le maître de Wolfgang fut son père qui entreprend avec ses deux enfants
de nombreux voyages pour donner des concerts (Munich, Vienne, Paris,
Londres). Dès l'âge de 12 ans, il compose ses premières œuvres: Bastien et
Bastienne, les messes K 65,66 et le quatuor en Sol Majeur. Outre les admirables
villes italiennes, il découvre lors de son séjour à Florence et à Vérone le
contrepoint et la fugue.
En 1778, Mozart vient à Paris avec sa mère; celle-ci meurt au cours du
voyage.
Le 9 mai 1781, il donne sa démission de "Konzertmeister'' à la cour de
Salzbourg.
Libre, il part à Vienne où il s'installe chez les Weber. Il rencontre J. Haydn
avec qui il se lie d'une solide amitié. Ce dernier l'admire et déclare que "Mozart
est le plus grand compositeur qu'il connaisse".
En 1782, il épouse Constance Weber. Tous les deux sont aussi désemparés
devant les difficultés de la vie. Mozart donne des leçons de piano. Il joue et
compose sans arrêt. Il rencontre l'hostilité de Salieri (le film "Amadéus" traduit
de façon assez remarquable tous ces épisodes).
"Les Noces de Figaro" connaissent un grand succès à Prague en 1786.
Mozart est très populaire: pour "ces chers Praguois", il écrit "Don Giovanni"
en 1787.
Les trois dernières années, bien qu'elles aient été pénibles sur le plan
matériel furent sur le plan artistique très fécondes (3 symphonies, 3 opéras,
un requiem).
Il meurt à Vienne le 5 décembre 1791.

60
PRINCIPALES ŒUVRES:
Opéras:
- Les Noces de Figaro (1786)
- Don Giovanni (1787)
- Cosi Fan Tutte (1790)
- La Flûte Enchantée (1791)
- La Clémence de Titus (1791)
Œuvres religieuses :
- Huit messes- Requiem- Cantates- Motets.
Œuvres orchestrales:
- 41 symphonies
- Sérénades
- Concertos
- Musique de chambre.
N.B.- Ludwig von Kôchel établit en 1862 le catalogue thématique scientifique
pour les œuvres de Mozart; c'est le Kôchei-Verzeichnis (K-V) dont les initiales
précèdent un numéro de classement attribué à chaque composition.

ANECDOTE SUR LE CONCERTO POUR CLARINETTE:


Les concertos pour instruments à vent furent toujours composés sur
commande, soit pour faire plaisir à un ami musicien, soit pour un virtuose.
Mozart aime exploiter toutes les ressources d'un instrument et donne au soliste
de nombreuses occasions de faire valoir la maîtrise de son instrument.
Ce n'est que deux mois avant sa mort que Mozart écrira son concerto pour
clarinette, composé pour son ami clarinettiste Anton Stadler. Ce concerto sera,
outre les concertos pour piano, le point culminant de son œuvre orchestrale.

PRÉSENTATION DE L'ŒUVRE:
L'orchestre est composé de : 2 flûtes, 2 bassons, 2 cors, un quintette à
cordes.
Ce concerto comprend les trois mouvements traditionnels: rapide, lent, vif.
• 1er Mouvement- ALLEGRO: de forme Sonate (12' env.)
La forme sonate comporte 2 thèmes (A et B). (voir chapitre suivant: La Sonate)
Ces thèmes sont d'abord entendus l'un après l'autre: (EXPOSITION).
Ils sont ensuite exploités dans leurs diverses possibilités: (DÉVELOPPE-
MENT).
Ils sont enfin réentendus l'un après l'autre: (RÉEXPOSITION).

61
CONCERTO POUR CLARINETIE • K622 • W.A. Mozart
1er Thème:

~ J. )li JlJJ J i 1 .J 4 .J ); 1 ;J Ji ±J

JI1J ~j
- 1
#----

2e Thème : formé de 2 éléments (81, 82) :

81

-· Hj??l
82
l§J nqJ 1
~
J _Dq.Q .0 19jJ ~J. 1J] 1.J.
~
~ 2e Mouvement- ADAGIO: de forme Lied (7'45)
Cassette
Magistrale 1
FACE B (Voir page ci-contre)

La forme lied comporte un épisode central encadré par deux autres


quasiment identiques : A 8 A'.
Thème : L~J Présenté face A cassette magistrale Il

Adagio

1$~! J .
J ) nJ
1 * 1J. )111 JJ .J 1 1 J Frf 1

tr

f J. ID 1 ;J ~ *
62
PARTIE A
Thème

(Clarinette)
[- Thème
(Tutti)
J
Petit élément
mélodique
(clarinette) Petit élément
mélodique
(tutti)

PARTIE B

O'l
Chant à la clarinette et accompagnement discret au tutti
w

PARTIE A'

Thème

(Clarinette)

Petit élément
mélodique
(clarinette)
Petit élément
mélodique
(cordes)

CODA
3e Mouvement- ALLEGRO: de forme Rondo (8')
La forme rondo comprend plusieurs couplets qui s'intercalent entre les
apparitions successives d'un même refrain: ABACA.

~i € j
J
16
r· ca
!0< Couplet

1
_

r- r #p ((fit 1
1 ~ +

court. r J11r ~w llr~J ll1J


~
2èmeD
Jl.J

Le Thème du 2e Mouvement est transcrit pour Flûte à bec (ou autre instru-
ment mélodique) dans le cahier de T.P. page 56.

d'après un tableau
de Johann Elias Ridinger

64
LES CLARINETTES PERCE

IJ~
JM.RIZEAU

s;,eauU'
Table ,l_
1
Talon

Uège Il ,
Bec avec anche
et ligature Coupe Bec Anche ligature de l'anche
1 4

Quelques instruments précurseurs

\'

2 3 4
CLARINETTE PRIMITIVE CHALUMEAU CLARINETTE 6 CLES CLARINETTE 13 CLES
en roseau deslndoens ldapresunecop1e {vers 1791 1 !Vers 1812 1
Goawos d Amér~que moderne Moeck 1
du Sud 1 mstrument
odooglotal lancheest
taillee dans le tube

65
Cassette 3e Mouvement du Concerto pour trompette
Magistrale 1 Joseph HAYDN (1732-1809)
FACE B

l'AUTEUR:

Joseph Haydn est né le 31 mars 1732. Doté d'une belle voix, il entre dès
1739 à la chapelle de la cathédral~ de Vienne. Tout en poursuivant ses études
générales, il se perfectionne dans le jeu des instruments, puis aborde l'étude
des lois de la composition et découvre K. Ph. E. Bach. En 1751, il compose sa
première messe.
En 1761, il entre à la Cour du Prince Esterhazy comme maître de chapelle
à Eisenstadt et à Esterhaz où il compose toutes ses œuvres de théâtre, la
plupart de ses symphonies et de sa musique de chambre.
A la mort du Prince Nicolas en 1790, il se rend en Angleterre où il est invité
et écrit alors ses symphonies londonniennes. Il rapporte l'idée de son oratorio:
"La Création" (1798). Très impressionné par le "God save the King", il décide
en 1797 de composer un hymne impérial dans le même esprit; ce fut le fameux
"Gott erhalte unsern Kaiser" devenu hymne national allemand.
Il meurt à Vienne en 1809.

PRINCIPALES ŒUVRES:

- Opéras.
- Œuvres religieuses:
- 14 messes
- 2 Te Deum
- Un Stabat Mater
- Oratorios : La Création - Les Saisons
Musique symphonique:
- 104 symphonies
- 35 danses allemandes
- Concertos
Musique de chambre.

66
ANECDOTES SUR l'ŒUVRE:

Le Concerto pour trompette en Mi b Majeur est une des toutes dernières


œuvres de J. Haydn.
Il fut interprété le 28 mars 1800 par Anton Weidinger, trompettiste à la
Cour de Vienne.
L'interprète annonça lui-même son concert dans le "Wiener Zeitung" :
"Le soussigné a l'intention de présenter pour la tre fois au monde pour qu'il
puisse en juger, une trompette organisée de son invention, et qu'il a portée,
après 7 années de travaux difficiles et dispendieux, à ce qu'il estime être un
point de perfection : elle contient plusieurs clés, et sera mise à l'épreuve dans
un concerto écrit spécialement pour cet instrument par Jh Haydn. .. "
Effectivement, cette invention fut relatée en 1806 par le "Historische
Taschenbuch" de Vienne, dans les termes suivants:
"Weininger a inventé une trompette à clés sur laquelle peuvent être produits
avec la plus grande pureté et la plus grande précision, sur une étendue de 2
octaves, tous les demi-tons. Progrès considérable, en vérité, mais il semble que
du fait même de ces clés, le son de la .trompette ait perdu de la force qui lui est
propre pour évoquer plutôt celui d'un puissant hautbois".
Depuis longtemps, on avait essayé d'améliorer la trompette qui, jusque là,
ne pouvait jouer de véritables mélodies que dans son registre aigu.
(Voir "Écouté et découverte des instruments", page 49)
Après cette première interprétation à Vienne, ce Concerto ne fit plus parler
de lui. Il ne fut édité qu'en 1929.
Le premier enregistrement intégral parut après la guerre 40-45.
Depuis, il est devenu extrêmement populaire et se trouve en tête des
"Hit Parades" ...

PRÉSENTATION DE l'ŒUVRE :
L'orchestre se compose de : cordes (violons, altos, violoncelles, contre-
basses)- bois (2 flûtes, 2 hautbois, 2 bassons) - cuivres (2 cors, 2 trompettes)-
timbales.

1. Allegro de forme sonate.


- EXPOSITION: de nombreux passages chromatiques sont entendus.
- DÉVELOPPEMENT.
- RÉEXPOSITION suivie d'une cadence et d'une coda à l'orchestre.

67
I@Wt! J j 1J J jlJ 1;J EfEr 1F * 1 *7 pEf[f 1

l@wt f ;1Er g 1j J 1J

2. Andante:
A partir du motif, ce mouvement lent laisse une large part au chant de la
trompette. Le début du thème fait penser à celui de "l'hymne Autrichien"
composé par Haydn l'année suivante.

1&Wt~ 0 #J 1 ~ ;J Atill.m::oMa ,
1&lt FTIM] 1~J$011 J ~.b 1~ rmJJJ 1 ffl ~ *
~~J 3e Mouvement : Voir plan page ci-contre [>

Vif: forme RONDO.


Ce mouvement comprend plusieurs couplets qui s'intercalent entre les
apparitions successives d'un même refrain.

Thème ~~J présenté Face A, Cassette magistrale 2

rm t 2h l.J 1nD 1J ,
13
.h 1D D1j A
p ltiltW IJ etc ...

68
REFRAIN

t_ Thème T~~l Thème ~~~ Thème SO~I~TE Thème


1
1

1er COUPLET

L TUTII +SOLISTE 1
REFRAIN
(J) 1 l so:ISTE 1
CD
The me

2e COUPLET
1re partie 1re partie TUTII + SOLISTE
du thème l du thème
1 1 1

(Tutti) (Soliste)

REFRAIN
~-~-- SOLISTE l 1
Thème

3e COUPLET CODA (tutti + soliste)


1re partie du thème
,--- TUTII +SOLISTE 1 (Soliste)
Quelques instruments précurseurs

Serpent

Schofar

Cor à clé belge

Cornet droit

LA TROMPETTE D'HARMONIE

Trompette d'harmonie IBb '" s>b>

Coulisse d'accord

Coulissesdes'1•'.2°et3"pistons

EMBOUCHURE DIFFÉRENTES SOURDINES

Position ouverte
Position fermee

Embouchure Coupe Sourdine Wow-Wow Sourdine Bol Sourdine sèche

Coupe simplifiée d"un mécanisme à piston

70
IV- LA SONATE

1- ORIGINE DU MOT
"Sonata" en italien désignait toute pièce instrumentale destinée à être
jouée (sonnée!) sur des instruments à vent (aérophones), et ce par opposition
avec "Cantata" (pièce chantée par chœurs ou solistes) et "Toccata" (pièce
jouée au claveci~.. à l'orgue ... ).

Il- SIGN 1FICATION ET SPÉCI FI CITE


Elle peut être double car on distingue:
• La SONATE : œuvre instrumentale, comportant plusieurs mouvements,
destinée à l'intention d'un clavier ou tout autre instrument accompagné en
général d'un piano ou autre clavier (c'est la sonate dite classique).
LE PLAN D'UNE SONATE CLASSIQUE comporte 4 mouvements:
1. ALLEGRO à deux thèmes (voir ci-dessous)
2. LENT (ANDANTE, ADAGIO), forme AB A ou variations
3. LÉGER OU ENTRAÎNANT à 3 temps (MENUET, SCHERZO)
4. RAPIDE ET BRILLANT en forme de couplet refrain (RONDO)

Issue de la suite de danses, la Sonate est une succession de pièces de


caractères différents (rapide, lent...) où les appellations de la suite sont
remplacées par des indications de tempo (allegro- andante- scherzo ...). Suite
et Sonate ont, encore à cette époque, tendance à se confondre d'autant
qu'elles possèdent des mouvements de structure binaire (AA- BB) identiques
et monothématiques (un seul thème).
Fin XVIIe- début XVIIIe, on trouve des mouvements de structure ternaire
d'abord à un seul thème, puis à deux thèmes. La sonate se différencie alors
tout à fait de la suite de danses.

• La FORME SONATE qui désigne la structure caractérisant le plan de


construction d'un mouvement:
- dans la musique de chambre (sonate- duo- trio- quatuor)
- dans la musique symphonique (symphonie- concerto- ouverture ... )

71
On pourra insister sur cette construction très importante à travers les
auditions détaillées de la Sonate du Printemps de Beethoven (1er Mouvement)
et du 1er Mouvement de la Symphonie Inachevée de Schubert qui sont
deux illustrations parfaites de cette forme sonate.

Traduction graphique du plan type de la forme Sonate :

Thème Il ~édalede dominante


!\.-:11 .
11"--_j~
• 0~
Theme 1 <? Dominante Pont Coda
Introduction -J___,.--1------------l
J---Ïe~te____ ~ Thème 1 Thème Il
Tonique Tonique Tonique

Introduction l> Exposition : [> Dévelo~~ement :--1> Réexposition : --!>· Coda:


lente: Premier thème, Passage plus libre. Premier thème, (facultative)
(facultative) dans le ton de la tonique Le développement conduit dans le ton de la tonique
Pont, vers la réexposition. Pont;
généralement modulant Deuxième thème,
Deuxième thème, dans le ton de la tonique.
dans le ton de la dominante
ou du relatif
L'exposition est souvent
répétée. (Voir également
page 57
le 1•r Mouvement
LA FORME SONATE EST UNE FORME TERNAIRE du Concerto
D'ESSENCE BITHÉMATIQUE pour harpe
de Boieldieu)

C'est en fait K. Ph. E. BACH (1714-1788) qui a imposé la forme Sonate


dont la caractéristique repose sur 3 éléments fondamentaux.

1. le Bithématisme (2 thèmes) :
Ex.: en littérature :
- l'Odyssée présente un héros (Ulysse); il est le seul sujet, le prota-
goniste(= monothématisme). Les aventures d'Ulysse sont les "variations" de
ce thème unique.
- l'llliade met deux forces en présence: les Grecs- les Troyens. Elle \
raconte le conflit entre ces deux forces antagonistes(= bithématisme): opposi-
tion dramatique des deux thèmes.
en musique:
- un thème plus mélodique, doux, souple, opposé à
- un thème plus rythmique, tourné vers l'action.

72
2. l'Opposition tonale : tonique contre dominante. (voir page 17)

3. le Développement :
Ex.: en littérature, une pièce classique se déroule souvent ainsi :
- exposition de la situation initiale
- éclatement des oppositions, des tensions = nœud de la tragédie
- dénouement (heureux ou malheureux).
en musique, la forme Sonate suit le même plan:
- Exposition
- Développement
- Réexposition

Ici, le développement n'est plus un récit; il est une action dramatique qui
amplifie, combine, réunit, sépare les thèmes au gré de l'inspiration du compo-
siteur.
- Mozart, Haydn, Beethoven réalisent l'équilibre parfait entre les 3 parties:
Exposition - Développement - Réexposition.
- Les romantiques allongent le développement, amplifient la Coda, privilé-
gient l'idée de conflit...
- Une introduction lente précède parfois l'allegro
- Le 2e thème est parfois dérivé du 1er(= monothématisme)
- Bruckner, Brahms utilisent plusieurs thèmes(= polythématisme)
- Au 20e siècle, assouplissement de la forme Sonate, avec Honegger,
Prokofiev ...

73
SONATE op. 24 LE PRINTEMPS
Cassette L. BEETHOVEN (1770-1827)
Magistrale 1
FACE B 1er Mouvement: Forme Sonate

LE COMPOSITEUR: ludwig van BEETHOVEN (1770-1827)


Né à Bonn, fils et petit-fils de musiciens. Son père essaie de profiter de ses
qualités exceptionnelles pour en faire un enfant"phénomène" comme Mozart,
mais il échoue dans ses tentatives. Il apprend le piano, le violon, l'orgue et la
composition. Il travaille quelques temps avec Mozart puis avec Haydn qu'il
traite affectueusement de "vieille barbe" lorsque celui-ci s'étonne des audaces
du jeune compositeur.
Malgré certaines critiques, Beethoven connaît, toute sa vie durant, un
succès constant auprès du public (un seul échec véritable avec Fidelio en
1805). Il vend et édite sa musique aisément. Son succès devient rapidement
européen. Il écrit 2 messes, 9 symphonies, un opéra, des concertos (5 pour le
piano, un pour le violon, un pour violon, violoncelle et piano), de nombreuses
œuvres de musique de chambre, des quatuors, de nombreux lieder.
La surdité (il en ressent les premiers symptomes vers 1798) sera le grand
drame de sa vie. Opressé par le silence, Beethoven, malgré sa célébrité, fait
le vide autour de lui et reste distant vis à vis des jeunes compositeurs comme
Schubert ou Liszt qui lui rendent visite.

lA SONATE op 24: Présentation du 1er Mouvement de Forme Sonate.


(Elle fut écrite en 1801 pour violon et piano).

EXPOSITION :
L'audition de l'exposition peut être l'occasion de préciser la notion de
THÈME.

• le premier thème A est exposé par le violon : phrase souple, coulée, au


caractère doux et expressif. La tonalité majeure donne une impression de
sérénité d'où le titre de la pièce: Le Printemps. L'accompagnement du piano
est simple et régulier.

74
Allegro

$~tf= frêËièi(=-W@I(~ 1t
violon

Présentation du thème A, FACE A de la cassette r1° 2. Le violon joue seul


d'abord. Puis le piano reprend ce même thème A à la main droite (11e mesure)
dans un registre plutôt aigu (correspondant à celui du violon), plus orné que
précédemment, tandis que l'accompagnement passe au violon.

• On passe du thème A au thème B par un pont de 12 mesures. --t>


Pont FACE A cassette 2

$~t 1
4 1
1
j_ ~Ina l~j
violon *
14~bJ s 1
,jl'JJJlJ l~j s Il
• le second thème B comporte deux aspects exposés par le violon :

- 81, partie énergique, appuyée 1> ~~J (séquence violon FACE A


cassette no 2).

g ~­
Violons

- 82, partie sautillante que l'on va retrouver en imitation avec le piano.

1 ,.., 1 ,0., .; .:. .; .:. .:. ,(' ~- ~


. .. ..
u
{\
violon~
en imitation /'Î'\ . . . . . l1~
@) iiiiil
piano (main droite)

75
fJ J ~ --~·-·_ ·-·-·----~
t"J
- .....
==
.....-..
(. -~
1

• 1
~-
1 1 1 1 1

A son tour, le piano reprend ces 2 aspects du thème B.

Toute cette exposition comporte de nombreux et importants contrastes


de nuances.

DÉVELOPPEMENT:
Le tout début reprend la tête de A, la suite est essentiellement construite
sur B, que l'on retrouve alternativement soit au violon, soit au piano.
Cette partie a un caractère plus mouvementé.

RÉEXPOSITION :
Elle fait entendre les différents éléments repérés dans l'exposition mais
de façon inversée.
Lors d'une audition plus détaillée, on pourra faire remarquer la très longue
conclusion où l'on entend le tout début de A tour à tour au violon et au piano.

d'après un Frontispice
de Sonates italiennes
----------- (1744)

1 tête 10 caisse
2 volute 11 table
3 chevillier 12 éclisse
4 cheville 13 côte
5 sillet 14 ouïe
6 manche 15 rosace
7 touche 16 chevalet
8 frette 17 cordier
9 corde

76
Symphonie inachevée (n° 8)
Cassette
Magistrale Il Franz SCHUBERT (1797-1828)
FACE A extrait du 1er Mouvement: Forme Sonate

Franz SCHUBERT (1797-1828)


Né à Vienne d'un père instituteur, qui, propriétaire de son école, souhaite
garder son fils comme assistant. Toutefois, musicien amateur, il lui donne
également un enseignement musical. Sa voix et son habileté au déchiffrage
le font admettre dès l'âge de 11 ans à la Chapelle de la Cour. Il fait alors des
études générales au Séminaire Impérial et Royal.
Les premiers quatuors à cordes (1811-1812) sont destinés au cercle
familial. Compositeur infatigable, Schubert écrit au total600 lieder, 9 sympho-
. nies, 6 messes, 16 quatuors et de nombreuses œuvres de musique de chambre,
23 sonates pour piano, des impromptus, etc ... Citons également 15 opéras
(peu connus car dè qualité inégale au reste de l'œuvre).
Très indépendant, jaloux de sa tranquillité, Schubert se tient éloigné de
la vie mondaine de Vienne. Il tentera quelques mois l'enseignement musical
pour les filles d'Esterhazy mais il y renoncera bien vite. Il ne connaîtra une
certaine célébrité viennoise qu'à la fin de sa vie. La plupart de ses œuvres
sont restées inédites de son vivant et la première édition intégrale ne fut
faite par Breitkopf qu'à la fin du XIXe siècle.

LA HUITIÈME SYMPHONIE de Schubert est dite inachevée car elle ne


comporte que deux mouvements au lieu de quatre.
Nous proposons un extrait du début du premier mouvement de Forme
Sonate:

INTRODUCTION :
Elle est jouée par les violoncelles et les contrebasses dans une nuance
pianissimo, suivis par un "frémissement" de violons ponctué par les pizzicati
des altos, violoncelles et contrebasses.
Rythme:

J 1 j j 1 J 1 jjj j j
1 1 d.-Jd.Jd.
gu. 1 J j 1 J 1JJJ 1J J 1J~l IJ. Il

77
1er THÈME : L~J Fin de la Face B- Cassette no 1
Il est exposé par les hautbois et clarinettes, accompagnés par les cordes
qui prolongent la seconde phrase de l'introduction dans une nuance pianissimo.
Cette exposition se termine par un sforzando. Ce même thème est repris avec
une intervention en contre-chant des cors d'harmonie.

J ~- ~- JqJ.,bl jj
~
1
~
2 6 THÈME: L~J Face B- Cassette 1'1° 1
On arrive à l'énoncé de ce second thème par un passage intermédiaire
(Pont) construit sur un crescendo. Il est interprété par les violoncelles.
Ce second thème est repris par les_yiolons dans un registre aigu.

iQ'§2 J J .bi J)J .Dl j] illJ 1 J :J


Il faut noter le rythme "syncopé" de l'accompagnement:

--4> Il=~ 7 ~ j li 7 j ~ ) =Il


Ce 2e thème est transcrit pour Flûte à bec (ou autre instrument mélodique)
dans le cahier de T.P. page 56.
Orchestration : Flûtes- Hautbois- Clarinettes- Bassons- Cors- Trompettes- Trombones-
Timbales.

AUDITION D'UNE GRANDE PARTIE DU PREMIER MOUVEMENT: 9'00 env.


Chacune des parties envisagées a son caractère propre :
- L'introduction sourde et mystérieuse.
- Le premier thème plaintif.
- Le second thème ample et chaleureux.
A cette occasion, on peut faire percevoir le mode mineur de l'introduction
et du premier thème et le mode majeur du second thème, et aussi faire
remarquer l'emploi fréquent du "Fugato".
Après une dernière audition, on insistera sur le fait que ce commencement
de symphonie qui débute de façon presque imperceptible va globalement
dans une nuance croissante jusqu'à la reprise.

78
V- LA SYMPHONIE
(ou sonate pour orchestre)

Le terme "Sinfonia" désignait autrefois toute composition pour ensemble


d'instruments, par opposition à chorus (œuvre vocale).
Il s'agit maintenant, dans la plupart des cas, d'une forme destinée à être
jouée par l'orchestre symphonique (cordes+ vents+ percussions) et reprenant
la structure de la sonate.
Elle apparaît simultanément en Allemagne (Stamitz et l'École de Mannheim)
et en Italie (Vivaldi, Sammartini).
Vivaldi fixe les3 mouvements(allegro, andante, allegro) inspirés de l'ouver-
ture à l'italienne (vif- lent- vif). En Allemagne, Stamitz établit la structure de la
symphonie classique en reprenant les bases de Vivaldi et en déterminant 3
groupes d'instruments (cordes, bois et cuivres) qui vont dialoguer entre eux.
Haydn utilise très souvent cette forme (108 symphonies) ainsi que Mozart
(41) mais en y ajoutant parfois un menuet au 3e mouvement (avant le final).
Le modèle courant de l'orchestre d'alors se compose du quintette à cordes,
de une ou deux flûtes, deux hautbois, deux bassons, deux cors, et parfois d'une
ou deux trompettes, et de timbales. Les clarinettes sont introduites progres-
sivement à la fin du 18e siècle.
Beethoven à son tour s'empare de cette forme. Il accroît l'importance de
l'orchestre, y ajoute des timbres nouveaux (piccolo, contrebasson, grosse
caisse, trombone). Certains pupitres s'élargissent (cordes, cors) et dans la
IXe et dernière symphonie, on notera l'adjonction d'un chœur.
- ·-
Concernant
.
la ---

structure du 3e mouvement, le menuet est remplacé par un scherzo (cf. lexique


pages 28-29).
La forme symphonie reste utilisée tout au long du Xl Xe par les compositeurs
romantiques (Schubert, Schumann) pour atteindre de très vastes dimensions
avec Brahms, Mahler, Brückner ou Tchaikovsky.

La symphonie (sonate pour orchestre) est destinée, nous l'avons dit, à


l'orchestre symphonique. Dès lors, il peut être intéressant d'apporter
quelques précisions à la notion d'orchestre et de parler également de la place
et du rôle du chef d'orchestre.

79
L'ORCHESTRE
Etymologie: vient du grec "orkhêstra" qui désigne dans le théâtre antique
la partie de la scène réservée au chœur.
Le mot "orkhêstra" lui-même vient de "orkheisthai" : danser.
Au fil du temps, les musiciens ont remplacé les choristes, et ces ensembles
de musiciens ont pris le nom d'orchestre.
Au sens actuel, ce mot désigne un nombre non défini de musiciens jouant
une même œuvre ensemble. On distinguera:
- L'orchestre symphonique ou philharmonique: cordes frottées, vents,
percussions (plus parfois piano, orgue, ... ).
- L'orchestre à cordes : cordes frottées (plus clavecin éventuellement).
- L'orchestre de chambre: se distingue de l'orchestre symphonique par
le nombre plus restreint d'exécutants.
- L'orchestre d'harmonie: vents et. percussions. Ce !~Pe de formation a
pris son essor au moment de la Révolution Française et connaît aujourd'hui
un renouveau important grâce à de nombreux compositeurs américains ou
angle-saxons.
- La fanfare: c'est l'orchestre d'harmonie sans les bois. On peut y trouver
aussi des cuivres non chromatiques (cors de chasse, clairons, trompettes de
cavalerie, ... ) et un important pupitre de tambours, caisse claire ...
- L'orchestre de jazz (big bang): le modèle type est celui de D. Ellington
ou de C. Basie : piano, batterie, contrebasse à cordes ou basse électrique,
saxophones, clarinettes, trompettes, trombones, plus éventuellement flûtes
et voix.

LE CHEF D'ORCHESTRE
La manifestation la plus ancienne de la "direction" est sans doute la
chironomie, c'est-à-dire, l'indication à l'aide des mains du mouvement mélo-
dique de la phrase musicale. On pratique déjà cette chironomie chez les
Egyptiens et on la retrouve au Moyen-Age dans l'exécution du chant grégorien.

80
Sur les parois des célèbres tombes pharaoniques de la vallée des rois ou
des reines à Thèbes, on peut encore admirer des peintures illustrant des
scènes musicales de l'époque des grands pharaons. Chaque instrumentiste
(harpe, flûte ... ) y dispose d'un "chef d'orchestre" chargé de lui rappeler par
gestes de la main et des doigts les mélodies qu'il doit interpréter sur son
instrument.
(Musique et expression corporelle- E. BEREL)

L'apparition de nos mesures modernes et la croissance du nombre d'inter-


prètes a nécessité la mise en place d'une véritable direction d'orchestre.
Aux XVW et XVIW siècles, cette direction est souvent confiée au musicien
qui assure la basse continue au clavecin ou à l'orgue (c'est le Konzertmeister
allemand). Si l'œuvre exige un effectif important, alors le chef dirige avec une
canne qu'il frappe régulièrement sur le sol ou avec le rouleau de partitions.
(Lully est mort des suites d'un violent coup sur le pied qu'il s'était lui-même
donné en dirigeant son Te Deum).

Peu à peu, la direction de l'orchestre est assurée par le 1er violon qui dirige
avec son archet ou s'il ne joue pas avec un bâton. Au début Xl Xe, la direction est
souvent assurée par le compositeur et ce n'est que vers le milieu du Xl Xe qu'elle
est confiée à un spécialiste, généralement issu de l'un des pupitres de l'orches-
tre. Enfin, après la 2e guerre mondiale, apparaissent les classes de direction
d'orchestre où l'on forme de véritables techniciens spécialistes, qui, arrivés
très jeunes au devant d'ensembles réputés doivent faire la preuve de leur
compétence face à des musiciens souvent chevronnés. Les qualités humaines
et le sens de la psychologie sont alors aussi importants que les qualités
musicales.

81
PERCUSSIONS

CUIVRES

~":!
:vo
~0
1 ~
~
L
ô ~~
b-t- ~
%
~ <J'l
ç.
:..- 'Th

Plan de la disposition habituelle (schématique)


des instruments dans l'orchestre symphonique.
Chefs d'orchestre célèbres: Voir "Ecoute et découverte des instruments" page 77.

ÉVOLUTION quantitative des instruments à "vent" et à "percussion"


dans l'orchestre symphonique:
G 4e Symphonie (1807) de L. Beethoven :
1 flûte, 2 hautbois, 2 clarinettes, 2 bassons
2 cors, 2 trompettes
timbales
e ge Symphonie (1824) de L. Beethoven :
3 flûtes, 2 hautbois, 2 clarinettes, 3 bassons
4 cors, 2 trompettes, 3 trombones
timbales, triangle, cymbales, grosse caisse
e Symphonie des "Mille" (1910) de G. Malher:
6 flûtes, 4 hautbois, 6 clarinettes, 5 bassons
8 cors, 4 trompettes, 4 trombones, 1 tuba
timbales, cloches, glockenspiel, célesta
piano, harmonium, harpes, mandoline

82
o Symphonie "Léningrad" (1942) de D. Chostakovitch:
3 flûtes, 2 hautbois, 1 cor anglais, 3 clarinettes, 1 clarinette basse,
2 bassons, 1 contrebasson
8 cors, 6 trompettes, 6 trombones, 1 tuba
5 timbales, triangle, tambourin, caisse claire, grosse caisse, cymbales,
tam tam, xylophone
piano, 2 harpes
Il vade soi que le nombre de"Cordes" augmente en fonction de l'importance
des "Vents" et des "Percussions".

Formation interprétant les "Gurrelieder" de Schoenberg pour soliste, chœurs et orchestre.


(Voir collection posters J.M. Fuzeau)

83
...----...---------MOZART-----------.
1er Mouvement de la Symphonie no 40
Face B
cassette no 2
S l .
en 0 mmeur (1788) K 550
Symphonie au caractère tendu, passionné, voire dramatique.
Elle date de 1788 (Mozart meurt en 1791 ). Pas de trompettes ni de timbales.
A l'origine, pas de clarinettes. Elles furent rajoutées ensuite par Mozart
entraînant une modification des parties de hautbois.
Orchestration : Quintette à cordes
Une flûte
Deux hautbois
Deux clarinettes
Deux bassons
Deux cors.
Les thèmes sont donnés par les violons (excepté celui du 2e Mouvement).
Nous limiterons l'audition aux 1er et 3e mouvements.

~~J 1er MOUVEMENT: molto allegro (6'00)


1. Exposition : en introduction, une mesure de battements d'alto, suivie de
l'énoncé du thème A, en nuance piano, légèrement balancé, en Sol mineur.

(Sur le rythme de l'anapeste: fJ J n .J ... = rythme de la gavotte: cf p. 26).

Thème A -~tl Face B- Cassette no 1

;En-~ cr r cr r u r t
1 1 * tt 1 r ur u rr 1

Suit un pont important, en nuance f:

~ l2• 7J1IJ J j s IJ J j 7J)IJ J~J J

~w' j J ..~ ~}113§ !:Z


L_• ~

aboutissant à une mesure de


silence, juste avant l'énoncé du thème B, en Sib Majeur, donné en nuance
piano, de caractère chanté et mélodique (on notera l'élément chromatique
du début, cher à Mozart).

84
Thème B L~J Face B- Cassette no 1

Remarquez la courte intervention des bois.


Le thème A est entendu deux fois de façon incomplète, le thème B, deux
fois également avec inversion des instruments (violons- bois; bois- violons).
L'exposition se termine par une succession de 4 accords brefs entre-
coupés de silences.

2. Développement: il repose sur le rythme J:l Jtête du thème A. Des modula-


tions le font aboutir à des tonalités éloignées.
3. Réexposition: on retrouve le "pont" transposé en Mib Majeur (au lieu de Sib
Majeur). Il est simplifié et aboutit à la mesure de silence précédant la rentrée
du thème B.

2e MOUVEMENT: ANDANTE, en Mib Majeur (9'00)


Ce mouvement est aussi de FORME SONATE: Exposition, Développement,
Réexposition.
Le thème A, lent et régulier, joué aux Altos, puis aux violons, se fait
entendre par entrées successives, en "Imitation".

1JJJ Dj 1JJID) 1ffl ffll ) j Jü;


Après un silence, on entend le thème B:

Le développement utilise les dessins des thèmes A et B.


Il est suivi de la Réexposition.

85
3e MOUVEMENT· Menuet (5'00)

Le thème Ade la première partie est rythmique. Il comporte une syncope:

.J j 1 .Jl.J .J J JJ 1 j
Son caractère est sombre et résolu, il est donné en nuance ''f".

Thème A ~~J Violon seul - Face B ·Cassette no 1

J]J3 k
~ ~ t 1-j 1j J j 1J

~~.J J] J J 1 j ~

Thème È3 ~~J Violon seul - Face B ·Cassette no 1

1&~! J J J j J. 1 % 1 1j j j

~· ~
le trio en Sol Majeur fait entendre un thème C souple, chantant, opposé
au caractère du thème A.

Thème C ~~J Violon seul - Face B- Cassette no 1

1&#i j 1j J J 1J * J 1J J j 1j * *

f:J JJJJI~ *
86
Thème D

Noter et faire repérer :


L'opposition des modes Majeur (CC-DD) et mineur (AA-88).
Le chromatisme du thème B.
La syncope du thème A
La structure du menuet: Menuet Trio Menuet
A 8 A
Le terme "Da Capo".
Les contrastes de nuances (P-F), d'instruments (bois-cordes) entre le
diatonisme et le chromatisme.
Le Thème de ce 3e Mouvement est transcrit pour Flûte à bec (ou un autre
instrument mélodique) dans le cahier de T.P. page 57.

4e MOUVEMENT- Allegro assai- Sol mineur (5'00)


De forme sonate comme le 1er Mouvement.
1. Exposition :
Le thème A (caractère vif et sautillant) est formé de deux phrases répétées .
.
~ w iJJJj lr&alftêttii.J ,
Après le pont, suit le thème 8, mélodique, en Sib (écrit ici à l'octave inférieure).

JI .. J ·J
1
- 1

87
A et B pourront être fredonnés par les élèves.

2. Le développement débute par une alternance de silences et d'accords


brefs, très repérables. Dans cette partie, des éléments particulièrement tendus
et passionnés apparaissent (nombreuses modulations jusqu'à Sol ~ mineur).

3. La réexposition fait entendre les thèmes A et Ben Sol mineur.

OZART

88
Pour conclure ce rapide chapitre sur la Symphonie, précisons que les
définitions et indications données s'appliquent à la majorité des œuvres
appelées "Symphonies" par leur compositeur.
Cependant, il faut savoir que de nombreuses pièces portent le nom de
"Symphonie" et ne répondent que de loin aux caractéristiques habituelles.

Citons par exemple:


• les œuvres appelées "symphonies" à l'époque baroque:
Ex.: Les "symphonies pour les soupers du roi", de M.R. Delalande
Ces œuvres se rapportent plutôt à la Suite de Danses.
• les"Symphonies" dites "concertantes": forme intermédiaire entre le Concerto
grosso et la Symphonie.
Ex.: Symphonie concertante de Mozart
Trilogie, de Haydn (Matin- Midi- Soir)
Konzertstück, de R. Schumann
e les Symphonies pour orchestre d'harmonie :
Ex.: Symphonie pour musique militaire, de Gossec
Manhattan Symphonie, de Serge Lancen
e les œuvres de musique de chambre :
Ex.: Petite symphonie, de G. Migot
Sinfonietta, de Prokofiev, Janacek...

89
INDEX
1. GLOSSAIRE:
Abbréviations- Coda- Etendue- Mouvement- Nuance-
Ostinato- Pulsation- Registre- Rubato- Rythme- Tempo-
Temps- Timbre- Unisson . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . .. . . . . . 4
Rapide survol de l'origine et de l'évolution de quelques
Formes musicales ............................................. 13
2. LA SUITE DE DANSES:
Origine, évolution, structure . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 16
Présentation et caractéristiques des Danses les plus connues 21
Allemande- Badinerie- Bolero- Bourrée- Branle- Chaconne-
Courante- Forlane- Gaillarde- Gavotte- Gigue- Hornpipe -
Louré- Mazurka- Menuet- Musette- Passacaille- Passepied-
Pavane- Polonaise- Rigaudon - Rondeau - Saltarelle-
Sarabande- Sicilienne
Auditions proposées :
r;:;;:-,
S • 2e Suite en Si mineur de J.S. Bach ...................... 38
~ ? • Suite Provençale de Darius Milhaud . ' .................. 42

3. LE CONCERTO : 48
Concerto Grosso . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 48


Concerto de soliste . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 49
Auditions proposées :
Concerto pour la nuit de Noël, A. Corelli ................ 51

~
~

l
• Concerto pour Harpe (1er Mouvement), F. Boieldieu . . . .
• Concerto pour Clarinette (2e Mouvement), W.A. Mozart . . .
• Concerto pour Trompette (3e Mouvement), J. Haydn . . . .
4. LA SONATE ET LA FORME SONATE:
55
60
66

Origine, signification et spécificité


Sonate et Forme Sonate .................................. 71
Auditions proposées :
r;:;;:-,
S • Sonate"Le Printemps" (1er Mouvement), L. Beethoven.... 7 4
~ ? e Symphonie inachevée (1er Mouvement), F. Schubert .... 77

5. LA SYMPHONIE:
L'orchestre et le chef d'orchestre . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 79
Audition proposée :
b~J e Symphonie n°40(1er et3e Mouvements), W.A. Mozart ..... 84
90

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