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B. ROLIN
M.O. DUGERT
T. LAURENT
EN PRATIQUE
LÎJl~
- © 1989by
EDITIONS J.M. FUZEAU S.A.
B.P. 6-79440 COURLAY- FRANCE N° 1640
• tous .droits réservés
ISBN 2.9052.17.28.6
SOMMAIRE
DE LA
COLLECTION
- Un Guide Pédagogique
- Un Cahier "Travaux Pratiques"
- Une ou deux K7 "Œuvres Musicales"
- Une K7 "Tests Sonores"
PLAN DE CE DOSSIER
Parmi les dizaines de formes pouvant être recensées, tant dans le domaine
vocal qu'instrumental, le présent dossier 2 en abordera quatre :
la Suite - le Concerto - la Sonate · la Symphonie
Cette approche servira, en fait, de prétexte à la découverte d'œuvres
musicales qui se prêtent à un plaisir de l'écoute ouvrant sur une large et riche
exploitation pédagogique. C'est, du moins, notre vœu le plus cher...
1. Extrait de l'article "Forme Musicale" publié dans le Volume 8 de la Grande Encyclopédie Larousse.
2. D'autres dossiers aborderont également la fugue -la variation -l'ouverture -le poème symphonique-
puis le motet- l'oratorio- la cantate- l'opéra - le lied ainsi que la chanson.
3
1 - GLOSSAIRE
Définition de quelques termes techniques souvent utilisés dans le présent
dossier. (classement alphabétique)
- Si deux phrases sont presque identiques (A-A'), on utilise aussi les deux points de
reprise, en distinguant un 1o et un 2° pour les différences des finales de phrases:
11. 112.
,-,)'
$ :JI Il
En ce cas, lorsque nous arrivons aux "deux points", nous reprenons au début, mais sans
jouer ou chanter le "1er", nous passons directement au "2e".
2) Phrases : A- A- B- A
DC.
Fin
~ A
m
B
~
4
3) Phrases : A- B- C-A
Fin D.C.
~ A
Il
B c
Il
4) Phrases: A- B- C- B
~ Fin ~
~ A
Il
B
Il
c
Il
Ici, le 2e signe "·5.s'J' indique qu'il faut reprendre à l'endroit où se trouve le 1er "·5,s';• et termine
au mot "Fin".
5) Ph rases : A - B - B - A
D.C.
Il= =Il
A B
,.
ol •1
etc.
Si une mesure doit être repétée une fois (ou plus), le simple signe"/." évite de réécrire
cette mesure.
2.CODA:
C'est la partie conclusive d'une œuvre musicale ou de l'un de ses mouve-
ments.
La Coda:
- rappelle une dernière fois le thème principal,
- forme un raccourci des éléments essentiels,
Ex. : Mozart "Symphonie Jupiter" (Mvt final)
- rappelle une idée fixe,
Ex. : Honegger "Symphonie liturgique" (Mvt final)
- donne lieu à un important développement final.
Ex. : Beethoven "3e Symphonie" (Mvt final)
5
3. ETENDUE· AMBITUS:
Ces termes désignent l'ensemble des notes (du grave à l'aigu) ordinaire-
ment accessibles :
e à un instrument : ex. : Etendue du violon, 4 octaves (environ).
1
4 "0~
/z
zzz
/-
e à la voix: ex. : Ambitus de la voix de soprano.
14 z
_;;;::::z:
;;;>
zzz ~-
La Tessiture désigne l'étendue optimale dans laquelle une voix chante au
mieux. (On parle aussi du registre d'une voix; voir page suivante).
5. NUANCE:
Indication relative au degré de force ou de douceur (intensité) qu'il convient
de donner aux sons exécutés.
ff fortissimo
= = très fort
f forte
= = fort
mf = mezzo forte = moyennement fort
P = piano = doux
PP = pianissimo = très doux
-==== = crescendo = augmenter l'intensité sonore
decrescendo = diminuer l'intensité sonore
6
6. OSTINATO:
Courte figure rythmique ou mélodique ou harmonique répétée, enchaînée
sur un passage et qui sert d'accompagnement. (rythmique- mélodique ... )
Ex. : Bolero, M. Ravel.
3 3 3 3 3 3
7. PULSATION:
Élément rythmique dont la caractéristique est la régularité: les battements
du cœur, du métronome, le bruit du balancier d'une horloge représentent l'idée
la plus exacte que l'on puisse se faire d'une pulsation.
Elle est engendrée par le rythme (et ou) la mesure ; certains rythmes
engendrent une pulsation très facile à repérer; d'autres, par contre, la laissent
plus difficilement percevoir.
• Nous pouvons graphiquement écrire la pulsation comme suit:
•
• Tout en continuant ces pulsations, on peut frapper un objet sonore (claves,
tambourin ...) comme noté ci-dessous:
- avec 2 battements réguliers par pulsation; alors la pulsation est dite binaire.
on j j n n J
Au clair de la lu -
•
ne ...
- avec 3 battements réguliers par pulsation; alors la pulsation est dite ternaire.
8. REGISTRE:
Désigne les différentessections(grave, médium, aigu) de l'échelle musicale.
Ce mot désigne également les tirants des jeux d'un orgue ou la nature
caractéristique d'une œuvre ou d'une composition: registre comique- grave ...
7
9. RUBATO:
Jouer ou chanter "Rubato", c'est abandonner la rigueur rythmique, en
accélérant ou en ralentissant les notes de la mélodie.
Le "Rubato" fut pratiqué dès le 17e siècle. Frescobaldi indique dans la
préface du 1er livre de ses Toccatas : "Cette façon de jouer ne doit pas être
soumise à la mesure".
Les pianistes romantiques (Chopin, Liszt...) firent une grande utilisation
de ce procédé.
10. RYTHME:
Il s'agit d'un élément naturel qui se caractérise par la durée relative dans
le temps de chacune des composantes d'un ensemble de notes.
Il se définit à l'intérieur d'une organisation arbitraire du temps: La MESURE.(1l
Il faut distinguer rythme et mesure; en effet, une même mesure peut donner
lieu à différentes danses :
tIl= r
I.:J
J J =Il =Valse
~Il: [
1 .i :11 ~
.i
Mazurka 1 . = pulsatlo"
I.:J v= appui rythmique
i• r1=
I.:J
err t:J
3 . .t:J
:11 =Boléro
Dans ces 4 cas, une pulsation sur 3 est privilégiée : c'est celle qui suit
immédiatement la barre de mesure. L'appui rythmique est ternaire.
On peut aussi privilégier une pulsation sur deux : l'appui rythmique est
binaire.
Ex.:
n n1j nlj j j j
1111
'----'
1111 1111
'----'
• •
'----'
• •
"----"
•
J'ai du bon ta- bac ...
1 Les Barres de mesure ne sont apparues dans l'Écriture musicale qu'au 17• siècle.
Elles réalisent un compartimentage de la partition en subdivisions de durées égales (en général).
8
~
j
Fais
)
do-
j
..
do
) j
~
JJ j
..
Co- las mon p'tit frè - re
)
j; )
fais do-
j }
..
do ...
11. TEMPO:
C'est la vitesse de la pulsation qui peut être indiquée.
a) De manière plus ou moins vague avec l'emploi de termes italiens.
9
Echelle graduée du métronome placée La tige métallique ét
derrière la tige métallique du balancier son contrepoids
40 Grave 42
44 Largo 46
48 Larghetto 50
52 54
56 Adagio 58
60 63
66 Andante 69
72 Andantino 76
80
Moderato 84
88
92
96
Allegretto 100
104
108
112
Allegro 116
120
126
Vivace
132
138
144
Presto
152
160
168
176
184
Prestissimo
192
Le contrepoids
est placé à la
200 graduation 160
208
10
Plus on monte le contrepoids, plus le tempo est LENT.
Plus on descend le contrepoids, plus le tempo est RAPIDE.
Sur une partition l'indication :
J= 60, signifie: 1 noire par seconde, 60 noires ou 120 croches à la minute.
• 1 = 120, signifie: 2 noires par seconde, 120 noires ou 60 blanches à la minute.
De ce fait, avec l'indication J= 60, on jouera 120 croches/minute.
avec l'indication J= 80, on jouera 40 blanches/minute.
Autres exemples :
d = 60 --t> 60 blanches/minute
d = 112 --t>112 blanches/minute
J. = 60 --1> 60 noires pointées/minute
J. = 90--{> 90 noires pointées/minute
d. = 60 --t> 60 blanches pointées/minute
J. = 90--{> 90 blanches pointées/minute
.J') = 60 --t> 60 croches/minute
.J') = 90--{> 90 croches/minute
Un peu de calcul :
Un morceau de 270 mesures à 2 temps comporte en tout 540 valeurs noires.
Avec l'indication J= 60, il durera 540 = 9 minutes.
60
Avec l'indication J= 90, il durera 540
90
= 6 minutes.
12. TEMPS:
C'est l'intervalle qui sépare deux battements de la pulsation.
j J j j j
Frè- re Jac- ques Dor- mez vous?-
11
Un rapide survol de l'origine et de l'évolution
de quelques formes musicales.
AU MOYEN AGE
• La musique sacrée baigne dans le chant grégorien.
• La musique profane se manifeste à travers la chanson sous la houlette
des TROUBADOURS, TROUVERES et MINNESANGERS. Les instruments
accompagnent les voix, les suppléent le cas échéant, et, certaines chansons
à refrain (BALLADES) servent de support à la DANSE.
Dès le IXe siècle les premières pratiques polyphoniques (début de
I'ORGANUM) ouvriront des horizons qui aboutiront, vers le XIIIe siècle, à la
création du MOTET 1 . Le motet utilisera les premiers procédés d'imitation
qui font appel à des entrées successives prémisses du canon2 et de la fugue3.
A LA RENAISSANCE
La musique instrumentale va prendre plus d'autonomie et on retrouve, en
particulier chez Andrea GABRIELI (151 0-1586), des œuvres écrites pour toutes
sortes d'instruments où le style fugué prédomine {RICCERCARI et CANZONI
alla francese).
Le RICCERCARE se retrouve en Espagne (TIENTO), en FRANCE (FANTAI-
SIE), en Angleterre (FRANGY) et il peut être considéré avec les CANZONES,
comme le véritable précurseur de la FUGUE 3.
D'autre part, toujours à la même époque, la SUITE (de danses~.se prépare à
travers la succession de paires de danses au tempo différent (ex. : Pavane et
Gaillarde).
1 Pièce vocale religieuse, pour une ou plusieurs voix pouvant, parfois, être accompagnées par des
instruments.
2 Imitation rigoureuse de deux ou plusieurs voix qui entrent les unes après les autres et progressent
par mêmes intervalles.
3 Pièce musicale qui emprunte les procédés d'écriture du canon et qui comporte d'autres éléments:
exposition - développement- divertissement - strette.
13
Progressivement, les compositeurs feront abstraction des danseurs et
l'habitude d'orner les chants, de joindre un double à chaque danse ouvrira sur
le principe de la VARIATION (technique déjà plus ou moins utilisée dans
certaines danses comme la Chaconne et la Passacaille).
le XVIIIe siècle verra l'apparition de quelques unes des formes les plus
marquantes de l'histoire de la musique:
• la SONATE directement issue de la Suite;
• La SYMPHONIE ou grande Sonate pour orchestre;
• Le Concerto de Soliste qui supplantera le CONCERTO GROSSO (équipe
de solistes).
14
ÉVOLUTION DES FORMES MUSICALES
~MOTET
1
CANON -----------1-----;FUGUE -----t;--------::..FUGATO
/
\ /
\ /
\ /
'' /
/
''-,._CANZONE //
DANSES
,/
L_
'l . /
1
,'
/
///.
CHORALS VARIES
CHACONNE
doubles ~PASSACAILLE
1
VARIATION
THÈME VARIÉ
, \!SYMPHONIE!
CONCERTO
pour soliste
1
01 1500 1600 1 700 1800
,------ ------, r- - - ----------~
1
FROBERGER BACH ï---~------ï
r-----------------·
1 (1616-1667) (1685-1750) MOZART
CABEZON (1756-1791)
,-suxï--Ëi=l-uo~Ë ï
!!.! (1500-1566)
(1637-1707) _____ n
:s ~----~=iA"vo_N
Cl)
:!:::
r---c~~-CËjiûNË __ _ ~~-PAcHË-L:sËL~ (1732 -1809)
Ill (1528-1600) (1653-1706)
0 Ï---.-----ct-----------'1
c. ,-- --~-- ----- ---, F. COUPERIN
E FRESCOBALDI (1668-1733)
0 (1583-1643) 1
0 VIVALDI (1678-1741)
1-l---:---ï
Ill
Cl) ~----t--RAMEAU : F. SCHUBERT
:s (1797-1828)
C" (1683-1764)
~---------Î
Cl)
:s
r---t----------- F. MENDELSSOHN
HAENDEL
0 (1685·1759) (1809-1847)
r--- ·t- ------ ----· r----- --.----------.
TELEMANN R. SCHUMANN
(1681-1767) (1810-1856)
Il- LA SUITE (de danses)
ou PARTITA (cf. J.S. Bach) ou ORDRE (cf. Couperin)
ORIGINES et ÉVOLUTION
• Ce sont les chansons populaires dansées du Moyen-Age et de la Renaissance.
Leur nom et leur allure évoquaient souvent leurs provinces d'origine.
Ex.: Bourrée d'Auvergne,
Gavotte de Gap, (les Gavots sont les habitants de Gap)
Branle du Poitou,
Tambourin de Provence, etc ...
La Suite est très pratiquée aux XVIIe et XVIIIe siècles.
• Au début elle est constituée de danses qui sont, peu à peu "stylisées"; on les
écoute mais on ne les danse plus.
16
STRUCTURE
On aura remarqué que la Suite comporte une ouverture: Le PRÉLUDE.
Ce prélude correspond à une nécessité pour l'instrumentiste de vérifier
l'accord de son instrument (il s'agissait souvent du Luth) et de "se faire les
doigts" avant le concert. Fort logiquement donc, le prélude est plutôt harmo-
nique et de nombreux accords aident à établir la tonalité des pièces suivantes
car:
- Toutes les pièces sont écrites dans la même tonalité.
- Les mouvements lents et vifs sont alternés.
- Chaque danse comporte 2 parties bissées (AA- BB).
a) 1•e partie (A) de la tonique ---t> dominante. (Voir exemple
b) 2 9 partie (B) de la dominante tonique. page 18)
Tonique:
En Musique Tonale, c'est la 1•e note d'une gamme.
L'accord parfait de Tonique superpose 2 Tierces au-dessus de cette note.
- Si la 1•e tierce est Majeure(= 2 tons), l'accord est Majeur.
- Si lave tierce est mineure(= 1 ton 1/2), l'accord est mineur.
Exemple: ~1,5:§~~~~~~~~~§~~~~
Majeur mineur
Dominante:
En Musique Tonale, c'est la se note d'une gamme.
L'accord parfait de Dominante superpose 2 Tierces. Cet accord représente
un état de tension et de mouvement.
Exemple: En Do Majeur, la dominante est la note "Sol". L'accord construit
sur la dominante constitue l'accord suivant:
Il
17
Ex.: A. Destouches (1672-1749)
PASSE PIED A
'## t Œt 1t ECFfl6fC+r lE ar IF ~U 1
B
A B
& 1. ~
La Majeur-4> Mi Majeur Mi Majeur -4> La Majeur
Tonique -t> Dominante Dominante--!> Tonique
ÉLÉMENTS:
La Danse exige la précision et la régularité du rythme, et par conséquent
des phrases d'égales durées: 2, 4 et 8 mesures en général. D'où la fréquence
des signes de reprise dans les différentes danses.
18
INSTRUMENTATION:
Elle est très diversifiée. Il y a des Suites écrites pour: clavecin- orgue-
violon- violoncelle- flûte- piano (en solo ou duo)- harmonie- quatuor à cordes-
orchestre ...
PRINCIPAUX COMPOSITEURS:
France: Marin-Marais (1656-1728)- F. Couperin (1668-1733)- Rameau
(1683-1764).
Allemagne: Froberger (1616-1667)- Telemann (1681-1767)- J.S. Bach
(1685-1750)- Haendel (1685-1759).
Angleterre: Dowland (1563-1626)- Purcell (1659-1695).
Italie: Frescobaldi (1583-1643)- Corelli (1653-1713)- D. Scarlatti (1685-
1757).
Espagne: L. Milan (1500-1561).
Pologne: B. Pekiel (1600-1660).
Tchécoslovaquie: J. Zelenka (1679-1745).
19
ORIGINE GÉOGRAPHIQUE DE QUELQUES DANSES:
Polonaise
Mazurka
, ..., ,..... .,..,., . ..,
,~
Gaillarde _. ,~ ' .,
Menuet
Gavotte
Passe pied
Courante
Loure
Musette
Bourrée
Branle
....... !" ' ',,
.,. -·
. ....... ·- ......
,. '.
Boléro
Sarabande
Passacaille
Chaconne
20
Présentation et caractéristiques
des danses les plus connues
(Cette liste s'appuie sur un classement par ordre alphabétique; elle est loin
d'être exhaustive!)
On trouvera certaines de ces Danses transcrites pour Flûte à bec (ou autre
instrument mélodique) dans le cahier de T.P. pages 48 à 53.
ALLEMANDE:
Danse modérée, de rythme binaire à la mélodie souvent "ornée". Elle
est originaire de Souabe (Allemagne : à l'ouest de la Bavière).
Née au 169 siècle, elle prend place dans la Suite au 17 9 siècle. Elle disparaît
après 1750, en évoluant vers le style du "Landier''.
Rythme usuel :
/a . -J.~~"""
...... . """.... n..t. ......-! ... - :-. +
...
....- ~ .•.
A~ v
L'A'&Ufte. 1, 1 j_ 1
""" 4
1 J1-J1_n j J.lJ
.,
v
T
,r ~~h [:);a + 1 1 2 - • :.._- +/'.- + - + -
....
\, 1. -
".! 1 1
BADINERIE:
Danse de rythme binaire, (caractère gai et léger) au tempo rapide.
(Voir page 41 la présentation de la 2e Suite en Si mineur de J.S. Bach).
21
BOLÉRO:
Danse modérée, de rythme ternaire.
Originaire d'Espagne, elle est née au 18e siècle et exige une grande
virtuosité.
n
3
Il= J mJ
3
mn 3
1
3
J--m~J
3 3
J:J:Jmm =Il
3
BOURRÉE:
Danse rapide de rythme binaire ou ternaire.
Originaire de France (en Auvergne: bourir= battre des ailes), elle apparaît
au 16e siècle et prend place dans la Suite au 17e siècle. Elle disparaît vers 17 50
et renaît au début du 20e siècle.
Elle se danse par couples.
(Voir page 40 la présentation de la 2e Suite en Si mineur de J.S. Bach).
BRANLE:
Danse rapide du Moyen-Age, issue de la Basse Danse et d'origine
française.
Les danseurs forment une chaîne et se déplacent latéralement. le Rythme
est en général binaire.
Thoinot d' Arbeau, dans son "Orchésographie" en distingue plusieurs formes:
"- les anciens dansent gravement les Branles simples et doubles,
- les jeunes mariés dansent les Branles gais,
- les plus jeunes dansent légèrement les Branles de Bourgogne."
22
Ex.: Chedeville le Jeune "Amusements Champêtres" 2e Suite (Ed. Fuzeau).
BRANLE Transcription pour flûtes à bec
+ + +
" il '
rv 1 T Q .,
"'
. A lJ. + +
'
\llJ 1 T 1
-
"lJ. + +
:
[oJ 1
. "' +
:
,o) T
CHACONNE:
Danse modérée d'origine Espagnole de rythme ternaire.
Elle comporte plusieurs variations sur une basse obstinée (OSTI NATO).
Elle est souvent confondue avec la "Passacaille".
Lope de Vega prétend qu'elle vient des Indes américaines et Cervantes la
réserve pour le bas peuple des servantes et domestiques.
Rythme usuel : 3
4
j J ) 1 j j
J.Ph. Krieger (1649-1725)
Exemple·
I
~ IIj 1
..
J A
. .
1
-r r
1
.
1 1
. "
rv r· r r·~r 1
1
1 r rr p
. . 1
. . .
1
.
' 1 1
23
Ex. : Ostinato 112: ~ J F· 1J. 1J. 1J. Il
COURANTE:
Danse de rythme ternaire au tempo rapide, comportant de nombreux
déplacements.
Née en Italie au début du 16e siècle.
Elle disparaît après 1750.
Elle s'exécute selon des "pas glissés" en diagonale.
~ 1 ' ...__ - ~
1·
ProrW-re 1
Ûfuran.J:e. """
. -
RLANE:
Danse italienne, popularisée par les gondoliers de Venise. Elle vient du
Frioul dont les habitants s'appellent les Forlans.
De tempo modéré à l'origine, elle devient rapide au 17e siècle.
Elle disparaît vers 1800 et renaît au début du 20e siècle.
Ravel en a écrit une dans le "Tombeau de Couperin".
24
Exemple: J.S. Bach, 1re Suite en Do Majeur.
FORLANE (1re Suite en Do Majeur de J.S. Bach)
19 ' 5 Violons
+ Hb
v...
"
, -
~
-. ~.,a
,-_ ~
-- ...
.-o'!""''
2•s Violons
v -' ..._ ~
..._
u
~
"' ~ ,.. -~ ~
,.-. ......
Alto
.,.,. 19- fr
Violoncelle
Basson
"
. - ,
- -· :1! .. .. ... -.
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v
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{f!:f!17. ..~ ...~ ..;-.,..,..-:, r.~ '"""" ,.-
-
..._· "'J
-~ ~
- ..,...
- .. ~ .p.
GAILLARDE:
Danse au tempo rapide de caractère sportif (rythme ternaire).
Elle est née en Italie au 16 9 siècle et remplacera la "Saltarelle".
Il= J. m :JI
25
GAVOTTE:
Danse de rythme binaire au tempo modéré.
Elle utilise les petits sauts et de nombreuses figures variées. La plupart
des opéras du 189 siècle en comporte une.
C'est une danse française, originaire de Gap.
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1
T
GIGUE:
Danse de rythme binaire ou ternaire au tempo rapide.
Née en Angleterre ou en Irlande (en anglais: to jig =sautiller), elle est
introduite en France sous Louis XIV.
Elle connaît un déclin au 19 9 siècle mais réapparaît au 20 9 siècle avec
Milhaud, Stravinsky...
26
Exemple: tiré du Fac-similé de l'Édition originale du premier livre de pièces de
clavecin de François Couperin, publié par les Éditions J. M. FUZEAU S.A.
La
M~rJuu 1 ve{i;:'~ J J .,,) . ., )J_) l ~~
{;~~- : . . . .
'\ 1 1 r
HORNPIPE:
Danse populaire anglaise du Moyen-Age, devenue Danse de Cour au 17 9
siècle. Tempo rapide.
Le nom vient de l'instrument qui l'accompagnait. Il s'agit d'un instrument
à anche simple, fait à partir d'une corne d'animal.
Elle se danse en sautant. Les déplacements latéraux sont limités.
J = 104
~"u J ;J;J lrJ JJ:IiJF JrJJiJF JroOiJ/rrrl
27
lOURE:
Danse française au tempo modéré ; d'origine populaire, au caractère
pesant.
Elle entre au théâtre à la fin du 17e siècle.
Cette danse était accompagnée, à l'origine, de la Louré, sorte de musette
ou cornemuse.
Elle est généralement notée à 6/4.
Le 1er temps de chaque mesure est sensiblement plus marqué.
Exemple: Jacquet de la Guerre (1664-1729) "Céphale et Procris" (1694) .
MAZURKA:
Danse au tempo rapide et de rythme ternaire. Elle est née en Pologne où
le peuple la danse avec fougue.
Au début du 19e siècle, elle est jouée dans les bals en France, Italie, Russie.
Chopin l'a popularisée.
Glinka, Moussorgsky, Tchaïkovsky ont également écrit des Mazurkas.
~ 1 t:f#J nJ tJ
MENUET:
Danse au tempo modéré et de rythme ternaire, née sans doute du "Branle
du Poitou", introduite à la cour sous Louis Xl, très pratiquée sous Louis XIV.
Avec son entrée dans la "Suite", le Menuet devient une pièce de concert
puis il entre dans la Symphonie et la Sonate. Son Tempo devient alors plus
rapide.
28
Au début du 19e siècle, il se transforme en "Scherzo" (avec Beethoven).
Au 20e siècle, il retrouve sa forme ancienne.
- ' + -'
Fin
29
Le "TRIO" :
Dans la 1re moitié du 186 siècle, on joue souvent 2 Menuets à la suite l'un
de l'autre et on reprend le premier pour conclure.
Le 2e Menuet est confié en général à un trio instrumental.
Le terme "Trio" a bientôt pris le pas sur celui du "2e Menuet".
MUSETTE:
Danse au tempo modéré et de rythme binaire ou ternaire (variable).
Née en France, elle prend place dans la Suite au début du 18e siècle.
De caractère pastoral, elle comprend souvent 2 parties qui évoluent sur
un "bourdon".
Exemple: Chedeville le Jeune "Amusements Champêtres"- Ed. Fuzeau.
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30
PASSACAillE :
Danse au tempo très lent d'origine espagnole (pasar= passer; calle= rue).
Il s'agit d'une danse de cortège se rendant d'une maison dans l'autre,
d'une rue dans l'autre.
Cette danse est caractérisée paru ne basse obstinée(= ostinato) à 3 temps,
comportant 4 ou 8 mesures. (Voir page 7}.
Exemple: J.S. Bach (1685-1750) Passacaille en Ut mineur, pour orgue.
J J J J J J
12=&\! 1 1 1
[%@, J qJ 1j J J 1 1
J
La Passacaille tombe en désuétude au 19 6 siècle.
Elle connaît un renouveau au 20 6 siècle, avec Webern, Dutilleux, Ravel,
Britten, Hindemith.
PASSEPIED:
Danse populaire française, de Bretagne au caractère vif et enjoué.
On la danse à pas glissé, en croisant les pieds, sur un rythme d'abord
binaire, puis ternaire.
Exemple: J.S. Bach "1re Suite" en Do Majeur.
31
PAVANE:
Danse "marchée" d'allure noble et solennelle, et de rythme binaire.
Elle se danse par couples et précède souvent une Gaillarde de rythme
ternaire.
La Pavane comprend 2 sections.
La Gaillarde est calquée sur elle (même tonalité, mais rythme ternaire et
tempo plus rapide).
,,i ~~,if~ li r~ ~ ~ ~ ~ 1 1 1 i 1
POLONAISE:
Danse de caractère majestueux et de rythme ternaire.
Elle apparaît en Pologne au 17e siècle.
Chopin lui donne une forme plus développée et pathétique.
RIGAUDON:
Danse de tempo rapide et de rythme binaire.
Elle apparaît en France, dans le Languedoc. Moins utilisée au 19e siècle,
elle réapparaît au 20e siècle avec Grieg, Ravel...
Elle se danse en cercle et par couples.
32
Exemple : J. Bodin de Boismortier: ve et 3 9
Suites- Ed. Fuzeau.
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: :
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v
-
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:
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A B A c A D A
33
SALTARELLE:
C'est une danse de tempo rapide.
Elle est née en Italie au 15e siècle.
En France, elle s'apparente au Tourdion et est très proche de la Gaillarde.
P. Phalèse
1&~2 J JJ J 1 d JJ J 1 J JJ J 1 d JJ J 1J JJ d 1J JJw 1
Après un déclin au 18e siècle, elle réapparaît, à titre exceptionnel dans la
Symphonie italienne de Mendelssohn.
} 3 3
1' t ~ Œf 3
1 Gl rrr~;~ [ff 1~3 3
7 P7 pfi EEf 1 3
SARABANDE:
Au 16e siècle, il s'agit d'une danse sensuelle rapportée en Andalousie par
les colons espagnols d'Amérique Centrale.
Aux 17e et 18e siècles, c'est devenu une danse noble au tempo modéré
et de rythme ternaire.
Moins utilisée au 19e siècle, elle réapparaît avec Grieg, Satie, Saint-Saëns,
Debussy, Stravinsky...
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34
(Voir page 39 la présentation de la 2e Suite en Si mineur de J.S. Bach).
SICILIENNE:
Pièce de caractère dansant proche de la Pastorale et de la Barcarolle.
35
MORCEAUX CHOISIS
--
Hotteterre Suite en Ré Majeur FI. et Clavecin
Buxtehude 2e suite en Mi mineur Clavecin
Caix d'Hervelois 2e suite en Sol Majeur FI. et Clavecin
Haendel Water Music Orchestre
Marin Marais Suite d'Aicyone Orchestre
Couperin Le Parnasse (apothéose de Corelli) Orchestre
Couperin "Ordres" Clavecin
Bach Suites Orchestre
Bach Suites Anglaises Clavier
Bach Suites Françaises Clavier
Rameau Suites Clavier
Albéniz Suite Espagnole Piano
Bizet Jeux d'enfants- Arlésienne Orchestre
Chabrier Suite Pastorale Orchestre
Tchaïkovsky Suite "Casse-Noisette" Orchestre
Debussy Suite Bergamasque Piano
Ravel Tombeau de Couperin Orchestre
Sibelius Suite de Lemminkainen Orchestre
Saint Saens Suite Algérienne Orchestre
Milhaud Suite Française Harmonie
Milhaud Suite Provençale Orchestre
Roussel Suite en Fa Orchestre
Bartok Suites de Danses Orchestre
Prokofiev Suite Scythe Orchestre
Jolivet Suite Delphique Orchestre
Jolivet Suite Liturgique Orchestre
Jolivet Suite Transocéane Orchestre
Berg Suite Lyrique Quatuor à cordes
Schonberg Suite Piano
Kodaly Hary Janos Orchestre
Poulenc Suite Française, d'après Gervaise Orchestre
Ohana Suite pour un mimodrame Orchestre
Boulez Suite Indienne Orchestre
36
AUTRES DANSES EU ENN
Cracovienne Pologne
Fandango Espagne (Andalousie)
Passo Doble Espagne
Seguedillas Espagne
Folia Portugal
Contredanse Angleterre
Ungaresca Hongrie (Voir dossier" Moyen-Age- Renaissance")
Saltarello Italie (Voir dossier" Moyen-Age- Renaissance")
Jota Espagne
Valse Autriche - Hongrie
Polka Bohème
Quadrille France
French Cancan France
Scottisch Ecosse
Sicilienne Sicile
37
~ AUDITION PROPOSÉE
Cassette
Magistrale 1
2e SUITE en SI mineur de J.S. BACH
FACE A BWV 1067
BIOGRAPHIE
Jean-Sébastien BACH naît en 1685 à Eisenach où son père Johan
Ambrosius (1645-1695) était musicien de la Cour et de la ville.
Orphelin à 10 ans, il entre à 15 ans à la maîtrise de l'école St-Michel à
Lunebourg où il acquiert une solide et brillante formation.
Il est successivement organiste à Arnstadt (dès 1702) puis à Mülhausen
(1707), au service du Duc de Weimar (1708), à celui du Prince de Koethen
(1717) et à partir de 1723, responsable de maîtrise de l'Ecole St- Thomas à
Leipzig où il meurt en 1750.
Il est difficile, voire impossible, de citer toute l'œuvre de J.S. BACH; on peut
cependant noter : 4 Passions, 4 Messes brèves, la Messe en Si mineur,
Magnificat, Motets, plus de 200 Cantates.
J.S. Bach fut marié deux fois et quatre de ses vingt enfants ont laissé un nom
dans la musique: WILHELM FRIEDEMANN- CARL PHILIPP EMMANUEL-
JOHANN CHRISTOPH FRIEDRICH- JOHANN CHRISTIAN.
38
ve séquence: RONDEAU (1'40)
(Le rondeau est précédé d'une ouverture non présentée ici)
Rondeau (AABACA)
Schéma:
A A B A c A
e Le thème joué par la flûte et les violons est· repris à la basse (violoncelles)
en canon à la quinte (à distance d'une mesure).
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1
FL.V.I
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Bassa e continuo
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etc...
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39
3e séquence: 2 BOURRÉES (1 '58)
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16i"6$Q-1111d ~
40
On pourrait schématiser ainsi la Polonaise et son "double":
POLONAISE
~: :~:
Flûte
Cordes graves
Rythme : Il: J J
1 1 1
1 J 1 J1 :Il
1
41
AUDITION PROPOSÉE
Cassette
Magistrale 1
SUITE PROVENÇALE (1936}
FACE A D. MILHAUD (1892-1974)
Autres œuvres :
- musiques de chambre
- 10 symphonies
- des opéras (Médée ...)
- des ballets (Le bœuf sur le toit...)
- des mélodies, etc ...
*Le groupe des six se compose de: G. Auric, L. Du rey, A. Honegger, D. Milhaud, F. Poulenc,
Germaine Taillefer.
42
LA PROVENCE
Pays du soleil - de la joie... des taureaux de Camargue ... de la lavande ...
des Troubadours ...
Ruines romaines : Orange- Arles- Nîmes- Vaison la romaine ...
Peintres célèbres: Cézanne- Van Gogh ...
Hommes de lettres: Daudet- Pagnol· Mistral- Giono...
Folklore : danses vives et enjouées ... Galoubet...
CIRCONSTANCES DE COMPOSITION
Œuvre écrite pour être jouée et dansée dans le théâtre antique d'Orange.
Milhaud s'inspire :
- de thèmes folkloriques provençaux;
- de thèmes de A. Campra, musicien du 18e, né à Aix-en-Provence.
LA SUITE
ORCHESTRATION:
43
0 Refrain d = 82
li i!J ~~~fetB
1
2e Danse: (1 '40)
Sorte d'Ouverture à la "française". Formè A-B
- mouvement lent: 1ers violons, FI piccolo),
- mouvement rapide : 1ers violons, FI, Cl).
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Pl- 1 o Violons
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Pl- Cl-1 o Violons
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44
3e Danse: (1 '45)
Forme A- B-A'
La partie A est légère et gracieuse.
La partie B est plus langoureuse.
La partie A' est très courte = Coda.
~ki]J Il
Il b - 1 o violons
4e Danse: (1'15)
Forme A-B-A
- thème vif, joué dans l'aigu par les bois, accompagné par les cordes
et le tambour de basque,
- le 2e thème est moins fort,
- à l'issue d'un crescendo, retour du 1er thème. La cymbale ponctue le
dernier accord.
45
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J MkJI.Jd .J
Fl-1 o violons
se Danse: (2'00)
Forme A-B
- le thème est répété 5 fois aux cors. A chaque fois, l'instrumentation
change:
Instrument Nuance
Thème Cors Mf
Duo Cors + Trompette F
Trio Cors +Tromp. + Bois FF
Duo Cors +Tromp. F
Thème Cors Mf
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I'Q J JJ 13 J)J J) 1d }:J J) 1J. J4A
Cors. (ostinato)
46
Tp
1$ JjOJ 19{)1 J
La 1'e.et la3e Danses sont transcrites pour Flûtes à bec (ou autre instrument
mélodique) dans le cahier de T.P. page 54.
47
Ill- LE CONCERTO
DÉFINITION :
Composition musicale qui oppose ou fait dialoguer un ou plusieurs instru-
ments solistes avec une formation musicale (étymologiquement: concertare =
lutter).
On distingue :
Le Concerto-Grosso et le Concerto de Soliste.
1. LE CONCERTO-GROSSO
CARACTÉRISTIQUES :
L'orchestre comprend :
a) Un petit groupe de solistes (souvent au nombre de trois) appelé
CONCERTINO.
b) Un grand groupe (le reste de l'orchestre) appelé GROSSO.
Le Concerto-Grosso se caractérise par la présence de nombreux mouve-
ments courts (voir proposition d'audition : Concerto pour la nuit de Noël de
Corelli).
ORIGINES:
Probablement au XVIe siècle avec le Concerto da Chiesa (concert d'église
mettant en présence chants et accompagnement instrumental) puis au XVIIe
siècle le Concerto da Camera (concert de chambre toujours pour voix et
instruments) dans le domaine profane.
PRINCIPAUX COMPOSITEURS:
Corelli (1653-1713) - Torelli (1658-1709) - J.S. Bach (1685-1750)
Haendel(1685-1759)- Stravinsky(1882-1971)- Bartok(1881-1945) ...
48
Il. LE CONCERTO DE SOLISTE
CARACTÉRISTIQUES:
- Conversation entre un soliste et l'orchestre.
- 3 mouvements : Allegro - Adagio - Allegro
A travers ces trois mouvements, il s'agit de mettre en évidence les qualités
du soliste:
- sa VIRTUOSITÉ (1er et 3e Mouvements) surtout par des traits brillants,
- sa SENSIBILITÉ (2e Mouvement).
ORIGINES:
- Peut-être le madrigal où une voix de chanteur soliste dialogue avec des
instruments.
- Peut-être Lully (1632-1687) qui en 1666 apparaît sur scène dans le rôle
d'Orphée (le ballet des muses); violon en main il "converse" avec l'orchestre.
- Plus sûrementG. Torelli (1658-1709) et surtout A. Vivaldi (1678-1741)
qui dès 1710 aura composé plus de 300 concertos de solistes (du Show-biz
avant l'heure!).
Par la suite, de nombreux compositeurs ont adopté la structure définie par
Vivaldi; on peut citer J.S. Bach, Albinoni, Telemann ...
Quelques années plus tard, Mozart et Haydn ont établi le plan du concerto
dit "classique" qui comprend trois mouvements.
• 2e Mouvement: ANDANTE
Conçu avant tout pour mettre en avant la sensibilité et la nuance d'inter-
prétation du soliste.
49
• 3e Mouvement: ALLEGRO
De caractère virtuose (forme "rondo" en général).
50
CONCERTQ .. GROSSO
L'AUTEUR:
Archangelo Corelli est né en 1653 à Fusignano.
En 1666, il étudie à Bologne et devient membre
de l'Académie philharmonique en 1670.
L'année suivante, il arrive à Rome. C'est là que se
déroulera toute son activité de compositeur.
Violoniste à St Louis des Français en 1675, il
devient successivement :
- premier violon de St Louis des Français, en 1682
- maître de musique du Cardinal Panfili, en 1687
- au service du Cardinal Ottoboni, mécène cultivé et
généreux.
Il meurt à Rome en 1713, après avoir effectué des voyages dans les centres
musicaux d'Allemagne et d'Italie.
L'ŒUVRE:
Il s'agit d'un CONCERTO-GROSSO.
L'orchestre comprend 2 ensembles :
- le CONCERTINO, groupe de solistes: 2 violons, 1 violoncelle;
- le GROSSO, ensemble des autres instruments : 2 violons, 1 violoncelle,
1 basse continue.
51
1. VIVACE: 0'15
Il s'agit d'une Introduction jouée par le TUTTI pour faire appel à l'attention
des auditeurs.
1":\
Vivace J
1$ ~ ! .J n 1J n 1.J .J 1;1 .J J 1J ~ ~· ~
2. GRAVE: 1'10
C'est une page de style sévère qui traduit une ambiance recueillie et
sereine. Le Concertino et le "Grosso" cheminent parallèlement.
Grave
t?lt~ J n •r lj rn e
~ 1 ° ·srr rrflTI
Cello
3. ALLEGRO: 2'43
Ici : • le Concertino a une fonction mélodique:
- les violons réalisent un contrepoint rythmique,
- le violoncelle assure un mouvement continu dynamique ;
• le "Grosso" effectue les ponctuations.
Ce mouvement comprend 2 parties presque similaires.
Concertino et Grosso s'unissent pour donner à la conclusion un caractère
de plénitude.
Allegro
(8ve)
Violons
52
4. ADAGIO: 1'10
Dans ce mouvement lent et méditatif, les 3 solistes dialoguent.
Le "Grosso" les soutient discrètement.
La tonalité est Majeure (contraste avec le mouvement précédent).
Adagio
5. ALLEGRO : 0'30
Ce passage est traité harmoniquement sur un rythme simple.
6. ADAGIO: 1'45
C'est la reprise de l'Adagio précédent, suivi d'une Coda.
7. VIVACE: 1'18
Dans ce mouvement dynamique, le"Grosso" ponctue harmoniquement les
phrases du Concertino (comme dans le 3e mouvement).
Vivace
~·
. J J
(8ve)
J.
J J
J
8. ALLEGRO: 1'25
C'est une sorte de Farandole en 3 parties: A B A
La 1re et la 3e partie sont écrites en Fugato (=canon).
La 2e partie est essentiellement mélodique.
~r~
Allegro 1 l
~ 1 :J pf
1
1 jj
1
j
rf u
1 r
53
9. PASTORALE :
Elle est écrite sur un rythme de Sicilienne :
La tonalité est Majeure et contraste avec le mouvement précédent:
Comment mieux évoquer la lumière et la joie de Noël?
On pourra comparer cette Pastorale à celles de:
- Haendel, dans le Messie;
- Bach, dans l'oratorio de Noël (2e Cantate).
Pastorale J ~ ~
~ #w J .N ;, J4 J .NJ). J; J JJ ;) JJ ; J;JJJJ J5J;
1 1 1 1
Le thème de la Pastorale est transcrit pour Flûte à bec (et piano) dans le
cahier de T.P. page 55.
54
CONCERTO DE SOLISTE
l'AUTEUR:
François-Adrien BoiEJidieu est né à Rouen le 16 décembre 1775. Dès l'âge
de sept ans, il suit les cours de l'organiste de la cathédrale. Ses progrès
musicaux sont remarquables. A 18 ans, il compose son premier opéra comique:
"la fille coupable". A 20 ans, il écrit quelques concertos, dont celui pour harpe.
Il se rend ensuite à Paris où il se lie d'amitié avec Cherubini qui lui donne
quelques leçons d'harmonie. Il va alors se spécialiser dans l'écriture d'Opéras
comiques.
De 1804 à 1812, Boieldieu se retrouve à St Pétersbourg comme maître de
chapelle du tsar Alexandre 1er. Il y fera représenter "les voitures versées" où
l'on trouve les célèbres variations sur "Au clair de la lune".
De retour à Paris, il succède à Mehul à la tête de la classe de composition
du conservatoire.
Ce dernier représentant de l'opéra comique français du XVIIIe siècle
disparaît en 1834.
PRINCIPALES ŒUVRES:
• Opéras comiques :
• Le calife de Bagdad (1800)
- Ma tante Aurore (1803)
- La dame blanche (1825)
e Un concerto.
• Six sonates pour piano.
e Des romances.
55
PETITES ANECDOTES SUR l'ŒUVRE:
La musique de Boieldieu a un charme toujours renouvelé grâce à la
fraîcheur et à la simplicité de la mélodie ainsi qu'à la richesse harmoniqu·e et
instrumentale.
Boieldieu était familier de la maison Erard, qui va apporter de grandes
améliorations au piano et à la harpe.
Avec Chérubini, il collabore au "Nouveau journal de musique pour piano
et harpe" pour lequel chacun s'engageait à écrire 2 nouvelles œuvres chaque
mois.
Ce Concerto prend place au sein d'une série de compositions pour piano
et harpe.
PRÉSENTATION DE l'ŒUVRE :
L'orchestre comprend: instruments à cordes (violons altos- violoncelles-
contrebasses), 2 flûtes, 2 hautbois, 2 bassons, 2 cors.
Ce concerto comprend les trois mouvements traditionnels: rapide -lent -vif.
1er Mouvement- ALLEGRO : de forme sonate. (Voir diagramme ci-joint).
• Il comprend 2 thèmes (A et B) entendus d'abord l'un après l'autre.
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e Ils sont ensuite exploités dans leurs diverses possibilités par le soliste et
le tutti.
C'est le DÉVELOPPEMENT.
e Ils sont enfin réentendus l'un après l'autre.
C'est la RÉEXPOSITION suivie d'une CODA.
56
EXPOSITION
1ntroduction
(environ 15 secondes)
TUTTI
Le tutti conclue
cette partie
DÉVELOPPEMENT
RÉEXPOSION
2e thème
1
soliste
Cadence soliste
CODA
Tutti
ÉLÉMENTS DE
PRÉSENTATION DE
LA HARPE TIRÉS
DE L'ENCYCLOPÉDIE
DIDEROT-D'ALEMBERT
59
~
Cassette 2e Mouvement du Concerto pour Clarinette
Magistrale 1 Wolfgang Amadeus MOZART (1756-1791)
FACE B
l'AUTEUR:
Wolfgang Amadeus Mozart est né à Salzbourg en 1756. Le pasteur Barth
disait de lui: "chez Mozart, je pressens un art que je ne discerne chez aucun
autre" ; il est vrai que, dès l'âge de trois ans, il dispose d'exceptionnelles
qualités musicales.
Le maître de Wolfgang fut son père qui entreprend avec ses deux enfants
de nombreux voyages pour donner des concerts (Munich, Vienne, Paris,
Londres). Dès l'âge de 12 ans, il compose ses premières œuvres: Bastien et
Bastienne, les messes K 65,66 et le quatuor en Sol Majeur. Outre les admirables
villes italiennes, il découvre lors de son séjour à Florence et à Vérone le
contrepoint et la fugue.
En 1778, Mozart vient à Paris avec sa mère; celle-ci meurt au cours du
voyage.
Le 9 mai 1781, il donne sa démission de "Konzertmeister'' à la cour de
Salzbourg.
Libre, il part à Vienne où il s'installe chez les Weber. Il rencontre J. Haydn
avec qui il se lie d'une solide amitié. Ce dernier l'admire et déclare que "Mozart
est le plus grand compositeur qu'il connaisse".
En 1782, il épouse Constance Weber. Tous les deux sont aussi désemparés
devant les difficultés de la vie. Mozart donne des leçons de piano. Il joue et
compose sans arrêt. Il rencontre l'hostilité de Salieri (le film "Amadéus" traduit
de façon assez remarquable tous ces épisodes).
"Les Noces de Figaro" connaissent un grand succès à Prague en 1786.
Mozart est très populaire: pour "ces chers Praguois", il écrit "Don Giovanni"
en 1787.
Les trois dernières années, bien qu'elles aient été pénibles sur le plan
matériel furent sur le plan artistique très fécondes (3 symphonies, 3 opéras,
un requiem).
Il meurt à Vienne le 5 décembre 1791.
60
PRINCIPALES ŒUVRES:
Opéras:
- Les Noces de Figaro (1786)
- Don Giovanni (1787)
- Cosi Fan Tutte (1790)
- La Flûte Enchantée (1791)
- La Clémence de Titus (1791)
Œuvres religieuses :
- Huit messes- Requiem- Cantates- Motets.
Œuvres orchestrales:
- 41 symphonies
- Sérénades
- Concertos
- Musique de chambre.
N.B.- Ludwig von Kôchel établit en 1862 le catalogue thématique scientifique
pour les œuvres de Mozart; c'est le Kôchei-Verzeichnis (K-V) dont les initiales
précèdent un numéro de classement attribué à chaque composition.
PRÉSENTATION DE L'ŒUVRE:
L'orchestre est composé de : 2 flûtes, 2 bassons, 2 cors, un quintette à
cordes.
Ce concerto comprend les trois mouvements traditionnels: rapide, lent, vif.
• 1er Mouvement- ALLEGRO: de forme Sonate (12' env.)
La forme sonate comporte 2 thèmes (A et B). (voir chapitre suivant: La Sonate)
Ces thèmes sont d'abord entendus l'un après l'autre: (EXPOSITION).
Ils sont ensuite exploités dans leurs diverses possibilités: (DÉVELOPPE-
MENT).
Ils sont enfin réentendus l'un après l'autre: (RÉEXPOSITION).
61
CONCERTO POUR CLARINETIE • K622 • W.A. Mozart
1er Thème:
~ J. )li JlJJ J i 1 .J 4 .J ); 1 ;J Ji ±J
JI1J ~j
- 1
#----
81
-· Hj??l
82
l§J nqJ 1
~
J _Dq.Q .0 19jJ ~J. 1J] 1.J.
~
~ 2e Mouvement- ADAGIO: de forme Lied (7'45)
Cassette
Magistrale 1
FACE B (Voir page ci-contre)
Adagio
1$~! J .
J ) nJ
1 * 1J. )111 JJ .J 1 1 J Frf 1
tr
f J. ID 1 ;J ~ *
62
PARTIE A
Thème
(Clarinette)
[- Thème
(Tutti)
J
Petit élément
mélodique
(clarinette) Petit élément
mélodique
(tutti)
PARTIE B
O'l
Chant à la clarinette et accompagnement discret au tutti
w
PARTIE A'
Thème
(Clarinette)
Petit élément
mélodique
(clarinette)
Petit élément
mélodique
(cordes)
CODA
3e Mouvement- ALLEGRO: de forme Rondo (8')
La forme rondo comprend plusieurs couplets qui s'intercalent entre les
apparitions successives d'un même refrain: ABACA.
~i € j
J
16
r· ca
!0< Couplet
1
_
r- r #p ((fit 1
1 ~ +
Le Thème du 2e Mouvement est transcrit pour Flûte à bec (ou autre instru-
ment mélodique) dans le cahier de T.P. page 56.
d'après un tableau
de Johann Elias Ridinger
64
LES CLARINETTES PERCE
IJ~
JM.RIZEAU
s;,eauU'
Table ,l_
1
Talon
Uège Il ,
Bec avec anche
et ligature Coupe Bec Anche ligature de l'anche
1 4
\'
2 3 4
CLARINETTE PRIMITIVE CHALUMEAU CLARINETTE 6 CLES CLARINETTE 13 CLES
en roseau deslndoens ldapresunecop1e {vers 1791 1 !Vers 1812 1
Goawos d Amér~que moderne Moeck 1
du Sud 1 mstrument
odooglotal lancheest
taillee dans le tube
65
Cassette 3e Mouvement du Concerto pour trompette
Magistrale 1 Joseph HAYDN (1732-1809)
FACE B
l'AUTEUR:
Joseph Haydn est né le 31 mars 1732. Doté d'une belle voix, il entre dès
1739 à la chapelle de la cathédral~ de Vienne. Tout en poursuivant ses études
générales, il se perfectionne dans le jeu des instruments, puis aborde l'étude
des lois de la composition et découvre K. Ph. E. Bach. En 1751, il compose sa
première messe.
En 1761, il entre à la Cour du Prince Esterhazy comme maître de chapelle
à Eisenstadt et à Esterhaz où il compose toutes ses œuvres de théâtre, la
plupart de ses symphonies et de sa musique de chambre.
A la mort du Prince Nicolas en 1790, il se rend en Angleterre où il est invité
et écrit alors ses symphonies londonniennes. Il rapporte l'idée de son oratorio:
"La Création" (1798). Très impressionné par le "God save the King", il décide
en 1797 de composer un hymne impérial dans le même esprit; ce fut le fameux
"Gott erhalte unsern Kaiser" devenu hymne national allemand.
Il meurt à Vienne en 1809.
PRINCIPALES ŒUVRES:
- Opéras.
- Œuvres religieuses:
- 14 messes
- 2 Te Deum
- Un Stabat Mater
- Oratorios : La Création - Les Saisons
Musique symphonique:
- 104 symphonies
- 35 danses allemandes
- Concertos
Musique de chambre.
66
ANECDOTES SUR l'ŒUVRE:
PRÉSENTATION DE l'ŒUVRE :
L'orchestre se compose de : cordes (violons, altos, violoncelles, contre-
basses)- bois (2 flûtes, 2 hautbois, 2 bassons) - cuivres (2 cors, 2 trompettes)-
timbales.
67
I@Wt! J j 1J J jlJ 1;J EfEr 1F * 1 *7 pEf[f 1
l@wt f ;1Er g 1j J 1J
2. Andante:
A partir du motif, ce mouvement lent laisse une large part au chant de la
trompette. Le début du thème fait penser à celui de "l'hymne Autrichien"
composé par Haydn l'année suivante.
1&Wt~ 0 #J 1 ~ ;J Atill.m::oMa ,
1< FTIM] 1~J$011 J ~.b 1~ rmJJJ 1 ffl ~ *
~~J 3e Mouvement : Voir plan page ci-contre [>
rm t 2h l.J 1nD 1J ,
13
.h 1D D1j A
p ltiltW IJ etc ...
68
REFRAIN
1er COUPLET
L TUTII +SOLISTE 1
REFRAIN
(J) 1 l so:ISTE 1
CD
The me
2e COUPLET
1re partie 1re partie TUTII + SOLISTE
du thème l du thème
1 1 1
(Tutti) (Soliste)
REFRAIN
~-~-- SOLISTE l 1
Thème
Serpent
Schofar
Cornet droit
LA TROMPETTE D'HARMONIE
Coulisse d'accord
Coulissesdes'1•'.2°et3"pistons
Position ouverte
Position fermee
70
IV- LA SONATE
1- ORIGINE DU MOT
"Sonata" en italien désignait toute pièce instrumentale destinée à être
jouée (sonnée!) sur des instruments à vent (aérophones), et ce par opposition
avec "Cantata" (pièce chantée par chœurs ou solistes) et "Toccata" (pièce
jouée au claveci~.. à l'orgue ... ).
71
On pourra insister sur cette construction très importante à travers les
auditions détaillées de la Sonate du Printemps de Beethoven (1er Mouvement)
et du 1er Mouvement de la Symphonie Inachevée de Schubert qui sont
deux illustrations parfaites de cette forme sonate.
1. le Bithématisme (2 thèmes) :
Ex.: en littérature :
- l'Odyssée présente un héros (Ulysse); il est le seul sujet, le prota-
goniste(= monothématisme). Les aventures d'Ulysse sont les "variations" de
ce thème unique.
- l'llliade met deux forces en présence: les Grecs- les Troyens. Elle \
raconte le conflit entre ces deux forces antagonistes(= bithématisme): opposi-
tion dramatique des deux thèmes.
en musique:
- un thème plus mélodique, doux, souple, opposé à
- un thème plus rythmique, tourné vers l'action.
72
2. l'Opposition tonale : tonique contre dominante. (voir page 17)
3. le Développement :
Ex.: en littérature, une pièce classique se déroule souvent ainsi :
- exposition de la situation initiale
- éclatement des oppositions, des tensions = nœud de la tragédie
- dénouement (heureux ou malheureux).
en musique, la forme Sonate suit le même plan:
- Exposition
- Développement
- Réexposition
Ici, le développement n'est plus un récit; il est une action dramatique qui
amplifie, combine, réunit, sépare les thèmes au gré de l'inspiration du compo-
siteur.
- Mozart, Haydn, Beethoven réalisent l'équilibre parfait entre les 3 parties:
Exposition - Développement - Réexposition.
- Les romantiques allongent le développement, amplifient la Coda, privilé-
gient l'idée de conflit...
- Une introduction lente précède parfois l'allegro
- Le 2e thème est parfois dérivé du 1er(= monothématisme)
- Bruckner, Brahms utilisent plusieurs thèmes(= polythématisme)
- Au 20e siècle, assouplissement de la forme Sonate, avec Honegger,
Prokofiev ...
73
SONATE op. 24 LE PRINTEMPS
Cassette L. BEETHOVEN (1770-1827)
Magistrale 1
FACE B 1er Mouvement: Forme Sonate
EXPOSITION :
L'audition de l'exposition peut être l'occasion de préciser la notion de
THÈME.
74
Allegro
$~tf= frêËièi(=-W@I(~ 1t
violon
$~t 1
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1
j_ ~Ina l~j
violon *
14~bJ s 1
,jl'JJJlJ l~j s Il
• le second thème B comporte deux aspects exposés par le violon :
g ~
Violons
75
fJ J ~ --~·-·_ ·-·-·----~
t"J
- .....
==
.....-..
(. -~
1
• 1
~-
1 1 1 1 1
DÉVELOPPEMENT:
Le tout début reprend la tête de A, la suite est essentiellement construite
sur B, que l'on retrouve alternativement soit au violon, soit au piano.
Cette partie a un caractère plus mouvementé.
RÉEXPOSITION :
Elle fait entendre les différents éléments repérés dans l'exposition mais
de façon inversée.
Lors d'une audition plus détaillée, on pourra faire remarquer la très longue
conclusion où l'on entend le tout début de A tour à tour au violon et au piano.
d'après un Frontispice
de Sonates italiennes
----------- (1744)
1 tête 10 caisse
2 volute 11 table
3 chevillier 12 éclisse
4 cheville 13 côte
5 sillet 14 ouïe
6 manche 15 rosace
7 touche 16 chevalet
8 frette 17 cordier
9 corde
76
Symphonie inachevée (n° 8)
Cassette
Magistrale Il Franz SCHUBERT (1797-1828)
FACE A extrait du 1er Mouvement: Forme Sonate
INTRODUCTION :
Elle est jouée par les violoncelles et les contrebasses dans une nuance
pianissimo, suivis par un "frémissement" de violons ponctué par les pizzicati
des altos, violoncelles et contrebasses.
Rythme:
J 1 j j 1 J 1 jjj j j
1 1 d.-Jd.Jd.
gu. 1 J j 1 J 1JJJ 1J J 1J~l IJ. Il
77
1er THÈME : L~J Fin de la Face B- Cassette no 1
Il est exposé par les hautbois et clarinettes, accompagnés par les cordes
qui prolongent la seconde phrase de l'introduction dans une nuance pianissimo.
Cette exposition se termine par un sforzando. Ce même thème est repris avec
une intervention en contre-chant des cors d'harmonie.
J ~- ~- JqJ.,bl jj
~
1
~
2 6 THÈME: L~J Face B- Cassette 1'1° 1
On arrive à l'énoncé de ce second thème par un passage intermédiaire
(Pont) construit sur un crescendo. Il est interprété par les violoncelles.
Ce second thème est repris par les_yiolons dans un registre aigu.
78
V- LA SYMPHONIE
(ou sonate pour orchestre)
79
L'ORCHESTRE
Etymologie: vient du grec "orkhêstra" qui désigne dans le théâtre antique
la partie de la scène réservée au chœur.
Le mot "orkhêstra" lui-même vient de "orkheisthai" : danser.
Au fil du temps, les musiciens ont remplacé les choristes, et ces ensembles
de musiciens ont pris le nom d'orchestre.
Au sens actuel, ce mot désigne un nombre non défini de musiciens jouant
une même œuvre ensemble. On distinguera:
- L'orchestre symphonique ou philharmonique: cordes frottées, vents,
percussions (plus parfois piano, orgue, ... ).
- L'orchestre à cordes : cordes frottées (plus clavecin éventuellement).
- L'orchestre de chambre: se distingue de l'orchestre symphonique par
le nombre plus restreint d'exécutants.
- L'orchestre d'harmonie: vents et. percussions. Ce !~Pe de formation a
pris son essor au moment de la Révolution Française et connaît aujourd'hui
un renouveau important grâce à de nombreux compositeurs américains ou
angle-saxons.
- La fanfare: c'est l'orchestre d'harmonie sans les bois. On peut y trouver
aussi des cuivres non chromatiques (cors de chasse, clairons, trompettes de
cavalerie, ... ) et un important pupitre de tambours, caisse claire ...
- L'orchestre de jazz (big bang): le modèle type est celui de D. Ellington
ou de C. Basie : piano, batterie, contrebasse à cordes ou basse électrique,
saxophones, clarinettes, trompettes, trombones, plus éventuellement flûtes
et voix.
LE CHEF D'ORCHESTRE
La manifestation la plus ancienne de la "direction" est sans doute la
chironomie, c'est-à-dire, l'indication à l'aide des mains du mouvement mélo-
dique de la phrase musicale. On pratique déjà cette chironomie chez les
Egyptiens et on la retrouve au Moyen-Age dans l'exécution du chant grégorien.
80
Sur les parois des célèbres tombes pharaoniques de la vallée des rois ou
des reines à Thèbes, on peut encore admirer des peintures illustrant des
scènes musicales de l'époque des grands pharaons. Chaque instrumentiste
(harpe, flûte ... ) y dispose d'un "chef d'orchestre" chargé de lui rappeler par
gestes de la main et des doigts les mélodies qu'il doit interpréter sur son
instrument.
(Musique et expression corporelle- E. BEREL)
Peu à peu, la direction de l'orchestre est assurée par le 1er violon qui dirige
avec son archet ou s'il ne joue pas avec un bâton. Au début Xl Xe, la direction est
souvent assurée par le compositeur et ce n'est que vers le milieu du Xl Xe qu'elle
est confiée à un spécialiste, généralement issu de l'un des pupitres de l'orches-
tre. Enfin, après la 2e guerre mondiale, apparaissent les classes de direction
d'orchestre où l'on forme de véritables techniciens spécialistes, qui, arrivés
très jeunes au devant d'ensembles réputés doivent faire la preuve de leur
compétence face à des musiciens souvent chevronnés. Les qualités humaines
et le sens de la psychologie sont alors aussi importants que les qualités
musicales.
81
PERCUSSIONS
CUIVRES
~":!
:vo
~0
1 ~
~
L
ô ~~
b-t- ~
%
~ <J'l
ç.
:..- 'Th
82
o Symphonie "Léningrad" (1942) de D. Chostakovitch:
3 flûtes, 2 hautbois, 1 cor anglais, 3 clarinettes, 1 clarinette basse,
2 bassons, 1 contrebasson
8 cors, 6 trompettes, 6 trombones, 1 tuba
5 timbales, triangle, tambourin, caisse claire, grosse caisse, cymbales,
tam tam, xylophone
piano, 2 harpes
Il vade soi que le nombre de"Cordes" augmente en fonction de l'importance
des "Vents" et des "Percussions".
83
...----...---------MOZART-----------.
1er Mouvement de la Symphonie no 40
Face B
cassette no 2
S l .
en 0 mmeur (1788) K 550
Symphonie au caractère tendu, passionné, voire dramatique.
Elle date de 1788 (Mozart meurt en 1791 ). Pas de trompettes ni de timbales.
A l'origine, pas de clarinettes. Elles furent rajoutées ensuite par Mozart
entraînant une modification des parties de hautbois.
Orchestration : Quintette à cordes
Une flûte
Deux hautbois
Deux clarinettes
Deux bassons
Deux cors.
Les thèmes sont donnés par les violons (excepté celui du 2e Mouvement).
Nous limiterons l'audition aux 1er et 3e mouvements.
;En-~ cr r cr r u r t
1 1 * tt 1 r ur u rr 1
84
Thème B L~J Face B- Cassette no 1
85
3e MOUVEMENT· Menuet (5'00)
.J j 1 .Jl.J .J J JJ 1 j
Son caractère est sombre et résolu, il est donné en nuance ''f".
J]J3 k
~ ~ t 1-j 1j J j 1J
~~.J J] J J 1 j ~
1&~! J J J j J. 1 % 1 1j j j
~· ~
le trio en Sol Majeur fait entendre un thème C souple, chantant, opposé
au caractère du thème A.
1&#i j 1j J J 1J * J 1J J j 1j * *
f:J JJJJI~ *
86
Thème D
JI .. J ·J
1
- 1
87
A et B pourront être fredonnés par les élèves.
OZART
88
Pour conclure ce rapide chapitre sur la Symphonie, précisons que les
définitions et indications données s'appliquent à la majorité des œuvres
appelées "Symphonies" par leur compositeur.
Cependant, il faut savoir que de nombreuses pièces portent le nom de
"Symphonie" et ne répondent que de loin aux caractéristiques habituelles.
89
INDEX
1. GLOSSAIRE:
Abbréviations- Coda- Etendue- Mouvement- Nuance-
Ostinato- Pulsation- Registre- Rubato- Rythme- Tempo-
Temps- Timbre- Unisson . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . .. . . . . . 4
Rapide survol de l'origine et de l'évolution de quelques
Formes musicales ............................................. 13
2. LA SUITE DE DANSES:
Origine, évolution, structure . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 16
Présentation et caractéristiques des Danses les plus connues 21
Allemande- Badinerie- Bolero- Bourrée- Branle- Chaconne-
Courante- Forlane- Gaillarde- Gavotte- Gigue- Hornpipe -
Louré- Mazurka- Menuet- Musette- Passacaille- Passepied-
Pavane- Polonaise- Rigaudon - Rondeau - Saltarelle-
Sarabande- Sicilienne
Auditions proposées :
r;:;;:-,
S • 2e Suite en Si mineur de J.S. Bach ...................... 38
~ ? • Suite Provençale de Darius Milhaud . ' .................. 42
3. LE CONCERTO : 48
Concerto Grosso . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 48
•
Concerto de soliste . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 49
Auditions proposées :
Concerto pour la nuit de Noël, A. Corelli ................ 51
~
~
l
• Concerto pour Harpe (1er Mouvement), F. Boieldieu . . . .
• Concerto pour Clarinette (2e Mouvement), W.A. Mozart . . .
• Concerto pour Trompette (3e Mouvement), J. Haydn . . . .
4. LA SONATE ET LA FORME SONATE:
55
60
66
5. LA SYMPHONIE:
L'orchestre et le chef d'orchestre . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 79
Audition proposée :
b~J e Symphonie n°40(1er et3e Mouvements), W.A. Mozart ..... 84
90