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1
Emmanuel, LEVINAS, Altérité et transcendance, Paris, Le Livre de Poche, 2006, p 44.
2
Ibid., p. 116.
3
Denis, RANCOURT. « Masks don’t work : A review of science relevant to COVID-19 social policy ».
Dans River Cities’ Reader, 11/06/2020. [En ligne].
https://www.rcreader.com/commentary/masks-dont-work-covid-a-review-of-science-relevant-to-covide
-19-social-policy (Page consultée le 28 août 2020).
l’information qu’il est judicieux de se couvrir la bouche et le nez pour ne pas faire
mourir grand-papa ou grand-maman. Une situation qui, en réalité, frôle
l’improbabilité. Par le fait même, nous exigeons à nos enfants de camoufler leur
intelligence, car oui, l’intelligence se transmet par la bouche, par le langage. Bien
entendu, nous leur imposons du même coup d’étouffer tout dévoilement d’émotions.
Il n’y a qu’une minime probabilité que grand-papa ou grand-maman décède de ce
virus, mais peu importe, muselons nos enfants, apprenons-leur que l’important n’est
pas de communiquer leurs pensées ou leurs émotions, mais de suivre des
consignes saturées d’incohérences. Apprenons-leur qu’il est vain de bien respirer
pour maintenir une bonne santé physique et mentale. Voilà ce qu’on propose à nos
tout-petits et à nos plus grands lorsqu’on leur demande ou ordonne de porter un
masque. Nous nous précipitons aveuglément dans un mouvement de
déshumanisation avec cette obligation du port du masque. « Oh, tu vas trop loin.
Calme-toi un peu. C’est temporaire ». Je le sais, certaines personnes auront cette
pensée en lisant les phrases ci-dessus. Si vous croyez toujours que le masque est
une mesure temporaire, c’est que vous avez fait la sourde oreille lors des points de
presse des autorités sanitaires provinciales et fédérales, car autant Horacio Arruda4
que Theresa Tam5 ont clamé haut et fort que le port du masque est une nouvelle
norme sociale et qu’elle est là pour rester. Imaginez un enfant en bas âge qui forme
son identité sociale et affective, étant constamment entouré de gens masqués.
N’oublions pas que le processus d’apprentissage chez l’humain s’effectue en partie
par l’entremise de la symbolique. Et que symbolise le masque ? La menace, la peur
de l’autre, la soumission. Quel genre de relations humaines l’enfant bâtira-t-il ?
Seront-elles fondées dans l’amour et la confiance ou dans la peur et la méfiance ?
Personnellement, le bon développement psychosocial et psychoaffectif chez l’enfant
est un argument suffisant permettant d’abolir ce foutu décret d’imposition du
masque. Ajoutons à cela l’incapacité à démontrer l’efficacité significative des
masques et nous pouvons conclure que l’imposition de cette arme de soumission est
d’ordre politique et non médicale.
4
Horacio, ARRUDA, « Le port du masque est la nouvelle norme sociale soutient le ministre de la
Santé ». Dans Chaleur nouvelles, 04/08/2020. [En ligne].
https://www.chaleursnouvelles.com/article/2020/08/04/le-port-du-masque-est-la-nouvelle-norme-socia
le-soutient-le-ministre-de-la-sante (Page consultée le 23 septembre 2020).
5
Theresa, TAM, « Physical distancing, mask-wearing could be in place for 2-3 years even with
vaccine, Tam warns ». Dans CBC News, 04/08/2020. [En ligne].
https://www.cbc.ca/news/politics/covid-19-vaccine-tam-1.5673729 (Page consultée le 23 septembre
2020).
Ils se câlinent, se tapent les mains, se tiraillent, se chatouillent, etc. Observez
comment interagissent les enseignant‧e‧s du primaire et les éducateur‧rice‧s en
temps normal. Ils câlinent les enfants, prennent les tout-petits dans leurs bras
lorsque c’est nécessaire, donnent des petites tapes affectives dans le dos en signe
d’encouragement. Étant enseignant, j’aime donner une petite tape d’encouragement
dans le dos ou sur l’épaule de mes élèves pour féliciter leurs efforts. Les enfants ont
besoin du contact physique et des caresses afin de se développer sainement. Du
jour au lendemain, ils ont perdu ce contact essentiel au bon développement affectif
de leur être. Le toucher leur est interdit. Cette perte du toucher, si elle perdure, aura
des conséquences néfastes, voire catastrophiques pour le développement
psychoaffectif de nos enfants. La confiance envers autrui est déjà fortement
ébranlée. Actuellement, nous amputons nos enfants de toute spontanéité, surtout
affective. L’inconscient enregistre cette hésitation dans le don de soi, le don
d’affection. Nous assistons au naufrage de la connexion émotionnelle. Nous
inculquons à nos jeunes qu’il est plus responsable et intelligent de garder ses
distances avec ses amis et ses proches que de se rapprocher, de se faire confiance
et de s’enlacer quand le besoin émotionnel se fait sentir : « c’est dangereux de se
faire un câlin entre amis » « soyez des champions de la distanciation ». Voilà le
message diffusé par l’appareil gouvernemental. C’est honteux ! Nos enfants ne
subissent pas une transmission virale, ce n’est pas leur corps qui succombe à la
maladie. Ils subissent une transmission d’anxiété et d’effroi. Ils s’exposent à une
contamination de l’esprit.
En outre, nos enfants sont aspirés par un tourbillon d’anxiété qui se manifeste
de toute part. Déjà que l’anxiété grugeait abondamment l’énergie vitale des enfants
au cours des dernières décennies, voilà qu’elle s’empare de la totalité de leur être.
Du moment où l’enfant se réveille, une tension permanente s’installe jusqu’au
couché, encore faut-il qu’il ne souffre pas d’insomnie, difficulté de plus en plus
présente, particulièrement chez les adolescents6. Depuis l’émergence de cette crise,
bien des enfants doivent affronter des parents dont la charge d’anxiété est au point
culminant pour diverses raisons (perte d’emploi, disputes plus fréquente, divorces,
perte financière, tristesse, peur de la mort, etc.). Un parent surchargé d’anxiété et de
peur aura bien du mal à combler les besoins affectifs de son enfant. Non seulement
l’enfant ressent la détresse du parent, mais il n’est pas rare de voir le parent
développer des problématiques de dépendance et de violence. Et que fait l’enfant
qui sent un inconfort en compagnie de ses parents ? Je vous assure qu’en 2021, il
se réfugie dans le monde virtuel. Il purge sa colère, son incompréhension et son
désespoir dans un marathon de visionnements Netflix, dans des jeux vidéos
principalement axés sur la violence et dans des réseaux sociaux où l’important est
de montrer une vie illusoire remplie d’expériences uniques. Là au moins, il se sent
faussement en sécurité, dans l’artificiel. Il évite de réfléchir aux émotions qui le
traversent, qui l'abîment, qui lui déchirent le cœur. Tout cela est trop souffrant et à
l’école, aucun cours, aucun enseignant‧e‧s ne l’a probablement guidé dans la
gestion et l’acceptation de la souffrance. Ce n’est pas dans le programme éducatif.
Trop futile comme enseignement à ce qu’il paraît. Bref, tout ce que veut l’enfant c’est
de geler ses blessures, les faire disparaître pour quelques heures et le territoire
virtuel est l’endroit parfait pour cette lobotomie de l’esprit.
6
Jean-Philippe, CHAPUT. « Hausse 'fulgurante' des cas d’insomnie chez les adolescents ». Cité
dans Radio-Canada, 04/08/2020. [En ligne].
https://ici.radio-canada.ca/nouvelle/1136038/hausse-cas-insomnie-adolescent-cheo-recherche (Page
consultée le 23 septembre 2020).
dans la salle de classe. Hallucinant ce nouveau normal ! Que j’aimerais retourner en
enfance et vivre cette réalité offerte à nos jeunes. Quel environnement optimal pour
le développement humain et social ! J’exagère à peine lorsque j’affirme que les
prisonniers ont davantage de liberté que nos enfants. Soyez sans crainte, nous dit le
gouvernement Legault, c’est pour le bien-être de vos enfants, pour leur sécurité. Ah
oui ? Et quel est le danger ? En date du 4 mars 2021, au Québec, aucun enfant n’est
décédé du Covid-197 et de plus, la transmission virale de l’enfant à l’adulte est
considérée par plusieurs études scientifiques comme étant limitée8. Il m’apparaît
beaucoup plus inquiétant de savoir que lors de la dernière année, la principale cause
de mortalité des enfants canadiens entre 10 et 14 ans est le suicide9. Voilà un
danger à considérer ! Pensez-vous vraiment que la mise en place de ces mesures
incohérentes et déraisonnables bénéficieront au bonheur, au bien-être mental de
nos enfants ? C’est si simple à voir lorsqu’on regarde avec le cœur. La gouvernance
mondiale procède à la mise en place d’une ingénierie sociale principalement
destinée aux enfants, car les enfants possèdent une naïveté, une confiance aveugle
envers l’autorité. Ils sont facilement malléables. Ils sont en pleine construction de
leur personnalité, c’est si simple de les conditionner. On dit souvent que les enfants
sont comme des éponges, qu’ils gobent tout d’une facilité déconcertante. C’est vrai !
Les différents gouvernements du globe le savent et à défaut de voir nos enfants
s’engorger d’une eau pure et saine, on leur offre une eau souillée, embrouillée, une
eau ténébreuse.
Patrick Lafleur