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Introduction

On peut définir le droit administratif en tant que discipline scientifique comme la branche du droit
public interne qui comprend l’organisation et l’activité de l’administration et les règles qui les
commandent, vu ainsi le droit administratif apparait extrêmement vaste. Il peut comprendre
plusieurs axes d’étude qui dans une très large mesure se complètent les uns aux autres. D’abord
l’étude de l’organisation administrative du pays, dans cette optique, il s’agira d’une étude
institutionnelle c'est-à-dire des études des institutions, conseils …, il comprend l’étude de l’activité
administrative et des actes de l’administration car si l’administration existe c’est bien pour s’acquitter
d’une mission d’intérêt général, il s’agit d’abord de s’interroger sur le contenu de cette mission et des
moyens qui permettent sa réalisation. Le complément d’une telle étude consiste à se pencher sur le
règne juridique qui s’établit dans les rapports entre les citoyens et l’administration, le droit
administratif peut étudier les moyens d’action de l’administration (étude de la fonction et du
domaine …) à savoir le personnel et les biens matériels de l’administration (étude du domaine privé
et public de l’administration).

Mais on ne doit pas oublier également que le droit administratif dans la diversité de ses composantes
à donné naissance à diverses matières juridiques qui sont devenues autonomes les unes par rapports
aux autres, à cet égard, force est de constater la naissance du droit administratif de l’environnement,
les libertés publiques, les droits de l’Homme. De toutes les matières juridiques le droit administratif
est celui que l’on pratique le plus, s’il y a une diversité de matières dans le droit administratif c’est
qu’elle concerne le citoyen soit directement soit indirectement mais continuellement, en effet de
toutes les disciplines juridiques, elle est sans aucun doute celle qui concerne le plu étroitement la vie
des citoyens au sein d’une société. Quotidiennement de manière délibérée ou non délibérée mais
non infinies à l’administration que l’on appelle la puissance publique et cela de la naissance jusqu’au
décès, le premier acte à faire après la naissance d’un enfant et un acte administratif, c’est la
déclaration de naissance. Il s’agit pour nous maintenant qu’on a touché sa raison d’être (elle
concerne l’individu dans sa vie quotidienne), il s’agit de savoir comment est née cette matière ?
Pourquoi existe-t-elle dans certains pays et pas dans d’autres ? C’est une matière qui est née de
l’histoire, c’est une discipline qui est le produit d’une évolution qui a duré des décennies pour se
cristalliser et demeurer sujette à des retouches et des modifications qui ne cessent de s’accumuler.
Avant de voir comment est elle apparut au Maroc, il serait important de s’interroger sur son origine
historique et sur les caractères essentiels qui la particularisent.

Afin de comprendre pourquoi le droit administratif est un droit constitué de règles exorbitantes du
droit commun qui sont appliquées à la puissance publique en cas de litiges avec les particuliers, il est
important de savoir dans quel climat politique il a vu le jour et comment l’avons-nous connus au
Maroc ?

Paragraphe 1 : Le régime de droit administratif (le principe de séparation des autorités
administratives et judiciaires) :

La naissance du droit administratif en tant que corps de règles juridiques exorbitantes du droit
commun et des normes autonomes par rapport au droit privé et liées à la proclamation d’un principe
qui a vu le jour au lendemain de la révolution française, c’est le principe de la séparation des
autorités administratives et judiciaires.

Quels sont les textes à la base de ce principe et quelle est la signification.

A – Les textes à la base du principe de séparation des autorités administratives et judiciaires :

Il s’agit de deux textes qui sont toujours en vigueur :

1 – La loi des 16-24 Aout 1790

Dont l’article 13 dispose « les fonctions judiciaires sont distinctes et demeurerons toujours séparées
des fonctions administratives, les juges ne pourrons à peine de forfaiture (crise) troubler de quelque
manière que ce soit les opérations des corps administratifs, ni citer devant eux des administrateurs
en raison de leur fonction ». Ces dispositions furent appelées 5 ans plus tard par un second texte
(texte de rappel), c’est le :

2 – Décret du 16 fructidor de l’an III

« Défense itérative (répétée) sont faites aux tribunaux de connaitre des actes administratifs de
quelque nature qu’ils soient.

B – Signification du principe de séparation des autorités administratives et judiciaires :

Les significations du principe ne peut être déduite que des textes eux même ces textes, ces textes là
contiennent deux interdictions entrainent d’une part la séparation des fonctions administratives et
judiciaires et d’autres part la séparation des contentieux.

Pour ce qui est du premier point on peut remarquer que les révolutionnaires français ont étendu
instituer la pratique juridique selon laquelle il n’appartiendra plus aux tribunaux de s’immiscer dans
les affaires intéressant l’administration, il s’agissait alors d’une défiance à l’égard du pouvoir
judiciaire qu’on a voulu éloigner de l’activité administrative.

Quand au second point il n’est en réalité que la conséquence naturelle du premier. En effet, la
défense aux tribunaux institués existait à l’époque de connaitre des affaires administration a eut
pour corolaire au terme d’une série d’étapes l’institution d’une juridiction administration totalement
séparée de la juridiction civile et qui se mis à appliquer un droit spécial propre à l’administration et
qui est devenu le droit administratif où se trouvera alors devant une dualité de juridictions et par la
force des choses dualité de droit.

A partir de 1790, il a institution de la théorie de l’administration juge, seule l’administration est


capable de statuer des problèmes qui la touche, la théorie s’appelait aussi la théorie du ministre juge
(Chef d’Etat est le chef suprême). Cette application a continué, de 1790 à 1806 arrivée de Napoléon,
il a réformé tout le système, il a institué le conseil d’Etat pris des réformes au sein de ce conseil
d’Etat qui a crée une section du contentieux parce que tous les litiges posés au chef d’Etat, étaient
remis au conseil d’Etat qui les jugeaient, il y a le passage à la théorie de la justice retenue, elle a été
retenue par l’approbation du chef d’Etat.
1872 on a remarqué que toutes les décisions prisent par le conseil d’Etat ne sont pas changées par le
chef d’Etat, il se retrouve devant des experts.

Au début il y avait une application du droit civil seulement, donc il a fallut créer de nouvelles règles, il
y a eut donc un ordre juridictionnel civil et un ordre juridictionnel administratif, il y a eut donc
naissance progressive et créatrice petit à petit comme il y avait le conseil d’Etat qui divise de haut et
il y a les tribunaux de préfecture (conflits de compétence) et création d’un tribunal des conflits (4
membres du conseil d’Etat et 4 membres de la cour de cassation et le ministre de la justice).

C’est à la jurisprudence que l’on doit l’interprétation et l’explication du principe des autorités
judiciaires à plusieurs reprises cela a été fait à l’occasion de litiges impliquant l’administration, l’un
des arrêtés les plus importants en la matière a été celui du tribunal des conflits du 8 Février 1973 par
lequel le tribunal des conflits a livré aux juristes la clé de voute d’une construction œuvre de toutes
les décennies qui avaient précédées.

Une fillette âgée de 5 ans avait été renversée et grièvement blessée par un wagon que des ouvriers
de la manufacture de tabac à Bordeaux conduisaient le père de la victime saisit le tribunal judiciaire
en intentant un recours pour dommage et intérêt contre l’Etat qu’il considère civilement
responsable, l’affaire ayant été devant le tribunal des conflits qui ne considère qu’elle doit relever
des tribunaux administratif et par la même occasion il donne une parfaite illustration des autorités
administratives et judiciaires et de la thèse de l’autonomie. Considérant que la responsabilité qui
peut incomber à l’Etat, aux particuliers par le fait de personnes qu’elle emploi dans le service public
ne peut être régis par des principes qui sont établit par le code civil pour les rapports des particuliers
à particuliers considérant que cette responsabilité n’est ni générale, ni absolue, elle a ses règles
spéciales, qui varient suivant les besoins du service et de sa nécessité de conclure les droits de l’Etat
avec les droits privées.

Paragraphes 2 : Apparition du droit administratif au Maroc :

C’est avec le protectorat et plus précisément avec le traité du 30 Mars 1912 que le droit administratif
a fait son apparition au Maroc, en effet dès les premières fois de la mise en application de ce traité
qui prévoyait que le gouvernement français devait procéder à tout un ensemble de réforme
notamment sur le plan juridique, les autorités françaises se sont empressées d’édicter font un
ensemble de textes qui ont rénovés de font en comble tout l’arsenal juridique déjà en place les règles
appliquées avant le protectorat étaient foncièrement issues du droit musulman (charia) qui certes
accordées une place non négociable au concept d’intérêt général et donc de distinction entre les
droits des particuliers et ceux de l’Etat mais qui étaient loin de la conception du droit administratif tel
qu’il existait en France. Le texte le plus important en ce domaine fut le dahir du 12 aout 1913 relatif à
l’organisation judiciaire c’est ce texte qui posa les premiers galons du droit administratif marocain, en
son article 8 il posa une interdiction aux juridictions civiles d’ordonner des mesures dont l’effet serait
d’instaurer l’action de l’administration publique et par la même occasion, il confia les affaires
administratives aux juridictions françaises qui furent instituées à l’époque. La rédaction de cet article
8 de ce dahir étant inspirée de celle de la loi des 16-24 aout 1790. De ce fait, le droit administratif
commença à évoluer dans un climat fortement marqué par la présence française et extrêmement
imprégné par des textes qui servaient de références, néanmoins on ne doit pas perdre de vue que
seul existait le recours en indemnité et qui était exclue toute possibilité de faire annuler par la voie
de recours pour excès de pouvoir un acte administratif (décision) cependant on signalera en 1928 fut
institué un recours pour excès de pouvoir pour les fonctionnaires devant le conseil d’Etat français,
ouvert aux fonctionnaires du protectorat quand à l’application de leur statut uniquement ?

Après le recouvrement de l’indépendance fut institué par le dahir du 27 septembre 1957 une cour
suprême qui présida désormais la hiérarchie de l’organisation judiciaire et qui devait être habilitée à
statuer sur les recours pour excès de pouvoir en annulation d’un acte administratif. Mais le recours
en indemnité demeure de la compétence des tribunaux et des cours d’appels en parallèle avec le
traitement des litiges relevant du droit civil et du droit pénal. On se trouva alors devant une unité de
juridictions et une dualité de droit dans la mesure où les tribunaux existant statuaient le cas tantôt
en matière privée, tantôt en matière pénale.

Section 2 : Les caractères essentiels du droit administratif :

On a déjà vu que le droit administratif a vu le jour suite à un processus historique, de ce fait, il se


caractérise par un ensemble d’éléments qui le particularise par rapport aux autres disciplines
juridiques.

Paragraphe 1 : Droit d’origine fondamentalement et essentiellement jurisprudentielle :

Il s’agit de la caractéristique essentielle de la matière qui a du lui donner toute son autonomie et sa
spécificité. Comme il fut interdit au juge de troubler l’action administrative et ceci en application du
principe de la séparation des autorités administratives et judiciaires, il en découla que le juge qui fut
institué suite à la proclamation de ce principe a du créer des règles tout à fait nouvelles par rapport
au droit écrit pour résoudre des litiges opposant les particuliers à l’administration. Il est vrai
qu’aujourd’hui on ne peut pas tenir pour secondaire la masse non négligeable de textes législatifs et
réglementaires qui régissent l’administration mais on ne doit pas également oublier que toutes les
règles et les principes que ces textes contiennent sont d’origines jurisprudentielles. Néanmoins,
comparé au droit civil ou au droit pénal par exemple, la jurisprudence du droit administratif reste
prépondérante dans la mesure où le juge a du en l’absence de textes lui dictant la mesure à prendre
ou l’attitude à adopter firent œuvre créatrice en se basant sur la logique et le bon sens. De ce fait,
plusieurs théories en droit administratif ont du être édifiées pendant parfois un siècle ou plus comme
par exemple : la théorie de la responsabilité administrative ou des contrats, les recours contentieux,
les actes administratifs, c’est la raison pour laquelle on insistera sur le fait que pour comprendre et
bien saisir certaines règles contenues dans les textes juridiques il est nécessaire de se rapporter à la
jurisprudence et à son évolution. La plus part des règles ou des normes sont issues de décisions
jurisprudentielles et c’est ce qui particularise la matière qui n’est pas aussi codifiée que les autres
disciplines juridiques.

Paragraphe 2 : C’est un droit non codifié

Qu’est ce que veut dire « codifié » ? C’est assembler en un texte unique des règles éparses, régissant
une même matière par conséquent, un droit codifié dont on peut prendre connaissance à partir d’un
texte qui est un code, ainsi qu’en est il du code des obligations et des contrats ? Du code pénal ? Du
code de procédure civile ? …

A ce propos deux remarques :


1 – Si on considère le droit administratif comme un bloc on peut dire qu’il n’a jamais fait l’objet de
codification et qu’il ne pouvait jamais le faire (en un texte unique comme le droit civil), cela est du au
fait comme on l’a déjà dit d’une matière immense et même la plus immense qui soit parmi le Droit,
car elle touche tous les secteurs de la vie du citoyen lorsqu’il est en relation avec l’administration. Or
celui-ci peut avoir diverses activités qui touchent les domaines les plus variés et donc il serait
impossible de tout rassembler en un seul texte.

2 – Par contre si on considère le droit administratif secteur par secteur ou thème par thème, on
s’aperçoit que dans une large mesure, la codification n’est pas absente il existe le statut général de la
fonction publique, le code l’urbanisme. Parallèlement ou peut relever que plusieurs autre matières
n’obéissent pas à un code par exemple le domaine de la responsabilité administrative, le domaine du
contentieux administratif, les actes administratifs …

En résumé de ce qui a été dit on peut retenir qu’il y a des domaines qui nécessitent une codification
de telle sorte que chaque administré saches à l’avance le droit qui le régit tout comme il est des
domaines où la codifications peut être écartée pour laisser au juge une autre marge d’évaluation en
fonction des cas qui lui sont soumis.

Paragraphe 3 : C’est un droit en constante évolution et qui par rapport aux autres disciplines se
caractérise par une certaine difficulté d’accès.

Cette caractéristique constitue le résultat des deux précédentes, en effet fondamentalement


jurisprudentielle et non codifiée pour en prendre connaissance il faut nécessairement se reporter à la
jurisprudence. Et même cette jurisprudence se caractérise quelques fois par une espèce de difficulté
de compréhension dans la mesure où qu’elle ne conserve qu’un cas d’espèce c’est donc dans la
motivation du jugement que peut se révéler la règle juridique adaptée par le juge ainsi dans plusieurs
domaines du droit administratif la règle posée ne peut être véritablement comprise qu’a la lumière
du texte juridique et de l’interprétation qui en est faite par la jurisprudence et surtout de sa
répétition dans le temps

Section 3 : Sources du Droit administratif (Le Principe de légalité) :

Lorsqu’on avance que le droit administratif est fondamentalement et essentiellement jurisprudentiel


cela ne doit pas signifier que le juge l’édifie en faisant abstraction des normes législatives et
réglementaires en vigueur bien au contraire étant de lire le droit, il se doit de prendre en
considération avant tout les textes et de jouer son rôle de création d’une norme comme solution au
problème donné que si les textes n’existent pas en la matière.

La question qui se pose est de savoir qu’est ce qui est pris en considération par le juge lorsqu’il est
appelé à dire le droit, en d’autres termes quelles sont les sources du principe de légalité ? Les sources
du droit administratif sont de deux sortes, écrites et non écrites.

Paragraphe 1 : Les sources écrites :

On entend par sources écrites l’ensemble des normes qui découlent des textes et qui s’imposent aux
particuliers et à l’administration de par leur caractère juridique qui leur donne un caractère
d’autorité de choses décidées ou légiférées. Les sources là sont classées traditionnellement selon une
hiérarchie en son sens que chaque norme doit être conforme ou au moins ne pas contredire la
norme qui lui est supérieure.

1 - La constitution :

Lorsqu’elle existe se présente comme la source prioritaire dans l’édification du droit administratif,
elle est en quelque sorte une espèce de contrat social entre gouvernants et gouvernés, et elle
détermine les principes fondamentaux autours desquels la communauté a décidée de vivre ces
principes là peuvent être préexistants et ils ne sont alors que consacraient par les dispositions de la
constitution par exemple le caractère islamique de la constitution marocaine, le régime monarchique
de l’Etat marocain, l’hymne national ou la devise nationale. Une constitution part de ce qui est
fondamental et existe. Ces principes là sont préexistant et doivent se consacrer ou peuvent se
présenter comme des nouveautés, exemple, la question de la parité, le principe de non
discrimination. La réparation du préjudice causé par une erreur judiciaire (art 121).

Ainsi dans la constitution marocaine on peut trouver toute une série de dispositions portant sur les
points de droit administratif par exemple la régionalisation et sans oublier tous les principes
fondamentaux liés aux droits et libertés. En parallèle, avec les dispositions expriment clairement les
droits et libertés, il y a lieu de relever deux référentiels extrêmement importants qui sont eux même
des sources fondamentales en matière de droits et libertés, ainsi en est il de la référence au
caractère islamique de l’Etat. Cette référence a elle seule ouvre la voie à toute un ensemble de
normes issues de la religion musulmane ou islamique. Dernier référentiel est celui des droits de
l’Homme qui sont universellement reconnus, il va de soit que par ce référentiel tout un ensemble de
principes mais certains peut surgir et constituer des sources également importantes de droit.

2 – La loi organique :

Une loi organique est une loi que la constitution considère comme telle qui intervient pour
compléter une disposition constitutionnelle et la mettre en œuvre et qui ne peut être promulguée
qu’après avoir été approuvée par la cour constitutionnelle. Généralement la constitution considère
comme tel, une loi organique qui est en relation avec les droits fondamentaux. La constitution
marocaine prévoit 19 lois organiques et la plus part d’entre elles pour ne pas dire toutes ont une
relation directe avec le droit administratif (réellement nous avons 23 lois. Les loirs qui n’ont pas
encore vu le jour : exception d’inconstitutionnalité, loi sur amazigh, loi sur les centres de culture et loi
de grève)

3 – Les lois :

Texte adopté par le parlement agissant dans le cadre de ses compétences on ratifie par celui-ci après
avoir été pris le gouvernement, soit sur la base d’une loi d’habilitation, soit entre les deux cessions
par décret loi. La constitution consacre un grand nombre de matières au domaine de la loi, tous les
textes relatifs aux droits fondamentaux le sont et outre cela l’article 71 de la constitution énumère
quelles sont les matières qui en relève sans oublier que toutes les instances prévues par la
constitution notamment les instances de régulation sont organisées et réglées par la loi. De ce fait
toutes les normes contenues dans les lois constituent des règles qui s’appliquent à l’administration
dans ses relations avec ceux qui en sont concernés.

4 – Les traités et conventions internationales :


Il s’agit d’une question très délicate dans la mesure où elle n’a pas été résolue d’une manière claire
dans la constitution marocaine en effet contrairement à ce qui est précisé dans certaines
constitutions étrangères, notamment article 55 de la constitution française, les traités ont une valeur
supérieure à la loi dès lors qu’ils sont ratifiés et publiés et sous réserves du respect du principe de
réciprocité, le constituant marocain de 2011 n’en a parlé que dans le préambule, la place des traités
a fait l’objet d’une série d’engagements par l’Etat marocain où il est dit qu’il s’engage à leur accorder
« dès leur publication la primauté sur le droit interne du pays et ce dans le cadre des dispositions de
la constitution et des lois du royaume et le respect de son identité nationale immuable » il est ajouté
qu’il s’engage à harmoniser en conséquence les dispositions pertinentes de sa législation nationale.
On peut s’interroger pourquoi le constituant a-t-il parlé d’harmonisation de la législation nationale si
dans son esprit les traités ratifiés devraient avoir automatiquement la primauté sur le droit interne.
Si cette primauté devait coller de source c'est-à-dire devrait être évidente, pourquoi avoir besoin
d’harmoniser. De ce fait, il semble difficile de dire que dans le cadre de la constitution marocaine un
traité ratifié s’appliquera de la même manière que dans le cadre d’une constitution où il est
clairement affirmé qu’il a une valeur supérieure à la loi.

5 – Les actes réglementaires et individuels pris par l’administration :

On entend par acte réglementaire toute décision prise sous forme d’acte par l’administration de
manière unilatérale et qui se caractérise par le caractère général et impersonnel. Par acte individuel
on entend toute décision prise sous forme d’acte par l’administration de manière unilatérale et
contrairement à ce qui a précédé concerne une personne ou plus nommément désignée. Les actes
réglementaires sont édictés sous forme de décret ou arrêté. L’arrêté par le gouvernement peut être
des décisions sous formes réglementaires prise par un chef d’établissement. Le pouvoir
réglementaire s’exerce par le gouvernement, le chef du gouvernement ou les ministres et il faut
distinguer entre pouvoir réglementaire autonome et subordonné.

Le pouvoir réglementaire autonome est celui qui s’exerce dans un domaine qui ne relève pas du
domaine de la loi par contre, le pouvoir réglementaire subordonné s’exerce dans un domaine déjà
régit par une loi et alors ce cas il se présente comme un acte d’application de la loi.

Paragraphe 2 : Les sources non écrites :

Contrairement aux sources écrites, les sources non écrites ne découlent pas de textes tel la
constitution ou la loi ou les règlements elles ne sont pas établit par avance en dehors du juge ou de la
jurisprudence, mais découlent des décisions qui sont prisent par le juge et qui peuvent concerner
l’interprétation des textes eux même ou la mise en relief des principes qui découlent de l’esprit des
textes et qui sont les principes généraux du droit

1 – La jurisprudence :

En principe, l’acte du juge implique une confrontation des prétentions annoncées par les parties aux
litiges à la lumière des règles préexistantes de droit ceci étant il arrive quelque fois qu’aucune règle
de droit n’existe au moment du litige ce qui oblige le juge à créer la règle qui s’adapte à la situation
et qui va constituer désormais une source susceptible d’être appliquée aux situations analogues. En
fait il faut dire qu’il s’agit beaucoup plus de découverte de la règle que de sa création, car on ne doit
pas oublier que le juge en tout état de cause doit appliquer la solution qui s’applique dans le cadre
général de l’esprit de l’ensemble des textes.

A – La création du droit par le juge administratif :

L’article 2 du code procédure civile de 1974 précise dans son dernier alinéa : « le juge ne peut se
dispenser de juger ou de rendre une décision, toute affaire portée devant une juridiction doit donner
lieu à un jugement ». Cette disposition met le juge dans une situation où il doit obligatoirement
trouver une issue au litige qui lui ait soumis.

1 – Si la solution peu sans aucun problème se déduire d’un texte législatif ou réglementaire, il doit
procéder à son application et ne peut en aucune façon l’ignorer.

2 – Si la solution ne découle pas expressément d’un texte réglementaire ou législatif, il peut se


référer à des textes qui règlent des situations analogues (analogie)

3 – Si la solution ne peut découler ni de la première source, ni de la seconde, le juge devient lui-


même source de droit, il devient jurislateur, il prononce alors une solution qui prends en
considération les nécessités propres à la société administrative du respect des droits des administrés
et des principes administratif de l’époque quoi qu’il en soit, il faut retrouve que tout en étant une
règle créée par le juge, elle ne se particularise pas moins par certains caractères propres à toute règle
jurisprudentielles :

 D’abord la souplesse : généralement, la règle n’est pas emprisonnée dans une formule rigide
mais plutôt souple. De cette manière le juge entend ne pas trop se lier sur l’avenir.
 Ensuite pour permettre cette souplesse, le juge doit user d’une grande précision dans la
rédaction de ses considérants (motivations)

B – L’autorité du droit créée ou construite par le juge :

Les règles de jurisprudence créaient s’imposent d’elles même aux situations qui sont à leur origine et
servent de règles aussi aux situations futures analogues. Ce qui signifie que l’administration doit le
prendre en considération dans ses relations avec les administrés.

2 – Les principes généraux de droit :

Les principes généraux de droit constituent l’exemple type de la source jurisprudentielle du droit
administratif, c’est une règle dont l’autorité est absolument indépendante de tout élément formel,
c'est-à-dire non prévus dans un texte et qui est appliqué par le juge au cas qu’il lui est posé, c’est un
principe qui se dégage soit de l’esprit de la constitution, soit d’un texte législatif ou même de
l’ensemble des règles même coutumières qui régissent la société.

Historiquement on peut relever qu’elles ont étés appliquées sur le plan jurisprudentiel notamment
en France au cours et suite à la seconde guerre mondiale. Au Maroc les principes généraux du droit
ont très souvent été consacrés par la jurisprudence surtout de la cour suprême.

Pour ce qui est d’avancer, l’un des premiers principes à être mis en relief concerne les droits de la
défense, l’arrêt-type de la matière c’est celui du conseil d’Etat du 5 Mai 1944 Trompier-Gravier, dans
cet arrêt, il a été formellement déclaré qu’une sanction disciplinaire de retrait d’une autorisation et
le conseil d’Etat a considéré qu’aucune sanction ne peut être prise sans respect du principe de droit
de la défense.

Depuis lors, le mouvement jurisprudentiel a été lancé et plusieurs principes généraux de droit sont
apparut au fil des circonstances dans les domaines les plus divers. La catégorie des principes
généraux de droit n’a pas cessé de s’enrichir et ce qui est remarquable c’est que jamais le juge n’est
revenu sur la consécration d’un principe après l’avoir proclamé. La plus part des auteurs répartissent
les principes généraux de droit en trois catégories selon qu’ils entrainent à assurer la liberté, l’égalité
ou la sécurité des administrés.

La liberté c’est la possibilité d’exercer toute activité qui ne nuise pas à autrui, elle concerne plusieurs
aspects, elle se présente sous deux formes essentielles en jurisprudence par exemple la liberté de
penser, la liberté de s’exprimer, qui peut se voir exercer dans le cadre du droit, la liberté de circuler,
la liberté de publier, deuxième forme la liberté du commerce et de l’industrie c'est-à-dire que toute
personne peut avoir une activité commerciale légale mais bien et du conformément à la
réglementation en vigueur. La liberté dans ces domaines constitue un principe général de droit mais
bien entendu conformément à la réglementation en vigueur.

L’égalité concerne l’égalité devant la loi, l’égalité d’admissibilité aux emplois publics, l’égalité devant
la charge publique, les impôts, la justice …

Enfin troisième aspect la sécurité en principe le principe de non rétroactivité des actes
administratifs, le principe selon lequel toute décision administrative est susceptible de recours pour
excès de pouvoir, le principe du secret de délibéré.

Les cas d’ouverture pour excès de pouvoir :

C’est l’action par laquelle un administré, un usagé de l’administration (pas seulement un citoyen du
pays) demande au juge l’annulation d’un acte administratif e raison de son illégalité.

Un acte administratif : C’est l’acte qui émane de l’administration (cela peut être un décret, un arrêté
ou une simple décision) ou toute autre personne morale, agissant en tant que délégataire d’une
mission de service public (les ordres professionnels, établissements publics, les chambres
professionnelles, les fédérations sportives) leurs actes sont susceptibles de recours pour excès de
pouvoir la question est de savoir quels sont les réseaux qui peuvent donner lieu à l’annulation d’un
acte administratif, en d’autres termes il s’agit de voir quels sont les vices qui entachent la légalité
d’un acte administratif et entrainent son annulation par le juge, ces vices là sont au nombre de 5 :
L’incompétence, la forme, le but, le motif et la violation de la loi.

Section 1 : Le vice tenant à l’auteur de l’acte ou « l’incompétence » :

Il y a incompétence, lorsqu’une autorité administrative édicte un acte sans avoir qualité pour le faire.
C’est l’inaptitude d’un agent à accomplir un acte qui pouvait être fait mais qui devrait être par un
autre agent (exemple : division devant être prise par le doyen, prise par le secrétariat général). La
notion d’incompétence en matière de recours pour excès de pouvoir suppose donc que l’acte est
édicté non pas par une personne étrangère à l’administration mais par un agent de l’administration
qui agit en dehors de sa sphère de compétence. Ainsi lorsque l’acte est pris par une personne
étrangère à l’administration mais par agent de celle-ci doit parler d’usurpation de pouvoirs. La
différence entre les deux est importante, car le principe est que l’acte émit par l’usurpation de
l’administration et non seulement illégale mais est considéré comme acte inexistant par exemple : la
question de stationnement dont l’interdiction n’a pas de base légale mais a été uniquement placée
par un individu n’ayant aucune compétence administrative. Ceci dit, il convient de voir quelles sont
les formes d’incompétences et quelles sont les incompétences tolérés par le juge de l’excès de
pouvoir.

Paragraphe 1 : Les formes de l’incompétence :

Elles sont au nombre de trois :

1 – L’incompétence à raison de la matière ou l’incompétence ratione materiae :

C’est une incompétence qui résulte de l’empiétement d’une autorité administrative sur les
attributions qui relèvent d’une autre autorité par exemple : une autorité administrative qui agit dans
le domaine législatif ou juridictionnel. L’incompétence peut également résulter (et c’est le cas le plus
fréquent) d’une décision administrative en matière administrative, par exemple : l’arrêt de la cours
suprême chambre administrative (C.S.A) 18 Mai 1961 Mohammed Ben Abdeslam Hajj Seddik,
décision prise par arrêté interministériel, signé par deux ministres alors qu’elle devrait être prise par
les présidents du conseil.

Cour suprême chambre administrative, 30 Avril 1959, cas d’un acte pris par le ministre du travail tout
le but de mettre fin à un conflit qui d’après la loi relevaient d’une commission de conciliation

2 – L’incompétence en raison du lieu ou l’incompétence ratione lots :

C’est une incompétence qui résulte de l’édiction d’une décision par l’autorité ou du ressors
géographique duquel elle est responsable. Il faut reconnaitre qu’il s’agit d’un cas très rare et qui ne
s’est à notre connaissance jamais présenté devant la jurisprudence marocaine.

3 – L’incompétence ratione temporis ou à raison du temps :

C’est une incompétence qui résulte de l’édiction d’une décision par une autorité en dehors du temps
ou elle est habilité à le faire, soit l’autorité agit avant la plénitude de sa nomination, soit elle tient sa
décision alors qu’elle n’est plus complètement compétente pour le faire. L’incompétence ratione
temporis trouve application particulièrement pour les pouvoirs dévolu pour une période déterminée,
il peut s’agir d’un bureau élu, d’une fédération ou d’un ordre professionnel dont le mandat a expiré
ou d’une autorité administrative agissant dans le cadre d’exercice d’un pouvoir pour une période
révolue par exemple : cour suprême chambre administrative, compagnie fermière des sources
minérales Oulmès, annulation de sanctions infligées en dehors de la période d’habilitation
renouvelables par décret tous les 6 mois.

Paragraphe 2 : Les incompétences tolérées :

Dans certaines situations l’application du droit écrit est susceptible de déboucher sur une absence
totale de justice, en effet si on devait à chaque fois me prendre en considération que les textes
juridiques en fermant les yeux sur les spécificités du cas à apprécier on glisserait indéniablement sur
un Etat de non droit.
En matière de compétence et dans cet esprit justement, la jurisprudence tolère certaines
irrégularités, les uns tirants leur justifications des théories des circonstances exceptionnelles (que
l’on trouve dans plusieurs domaines de droit administratif) et les autres propres à la notion de
compétence et qui tirent leur justification de la théorie du fonctionnement de fait.

1 – Les irrégularités justifiées par la théorie des circonstances exceptionnelles :

C’est une théorie qui stabilisée en jurisprudence pour légitimer certains actes en rupture avec le
droit, les normes juridiques existantes mais en circonstances avec les faits et les circonstances. Dans
la jurisprudence marocaine, le juge y a fait souvent référence mais sans l’appliquer à proprement
parler, ainsi dans un arrêt concernant l’exécution des décisions de justice, la cour suprême avait
considéré que l’administration est tenue, sauf circonstances exceptionnelles, d’exécuter des
décisions de justice ayant force juridique et autorité de la chose jugée.

Dans la jurisprudence française, un très vieil arrêt permet d’expliquer cette théorie, l’arrêt du 5 Mars
1948 du conseil d’Etat, Marion, où le juge avait considéré légaux, les actes pris pas un comité
magistral qui s’était constitué lors de l’invasion d’une commune par l’ennemi pendant la seconde
guerre mondiale, alors que les autorités municipales régulières compétentes avaient quitté la
commune, il y avait un vide juridique parce qu’il y avait la guerre.

2 – Les irrégularités justifiées par la théorie du fonctionnement de fait :

Le fonctionnement de fait la personne qui a l’apparence d’un agent public mais qui en réalité ne l’est
pas et prend des actes qui sont obéît par l’administration, les citoyens et qui n’avaient aucune raison
de douter de son authenticité. C’est une théorie qui vise à protéger l’intérêt précis du destinataire
de l’acte et non pas l’intérêt général. Elle a connut une application en matière civile dans un célèbre
arrêt rend par la cour de cassation civile (mariages de monts rouge), le 7 aout 1983, il s’agissait de
mariages qui avaient été validés par un responsable qui n’était pas habilité à le faire et la cour de
cassation avait jugé que malgré cela ces mariages étaient valides et que les actes les concernant
avaient le même effet juridique que ceux qui devaient être émit par l’autorité compétente. Un autre
arrêt peut être cité pour expliquer cette théorie, où le juge avait déclaré valable le paiement fait à
une personne qui installée dans les locaux administratifs paraissait avoir qualité pour le faire, c’est
l’arrêt du conseil d’Etat 21 Juillet 1996, Ducatel, la théorie du fonctionnaire de fait trouvé application
jurisprudentielle aussi en matière de nomination irrégulière et celle de l’annulation de celle-ci il
prend des actes administratifs , ceux-ci pourtant dans un souci d’équité, la stricte application de ce
principe a été assouvie par le juge qui a considéré que les actes en question étaient tout à fait légaux
sur le plan de la compétence.

Section 2 : Le vice tenant à la forme :

Parlant du vice de forme on entend l’omission ou l’accomplissement imparfait d’une règle de


procédure ou d’une formalité que prévoit le texte et qui découle des principes généraux de droit, le
juge marocain accorde beaucoup d’importance à ce chef d’annulation et a déclaré illégaux plusieurs
actes administratifs édictés sans règles de forme avant de voir ses règles, il y a bien lieu de relever
qu’il faut distinguer entre les formes substantielles et les formes non substantielles. La forme est dite
substantielle lorsque son omission risque d’avoir des conséquences sur le sens de la décision qui est
prise et de toucher la situation juridique de la personne concernée. La forme est non substantielle
lorsque sans non respect ne peut entraver aucune conséquence sur la décision c’est à dore son
processus d’élaboration est le fond de la décision elle-même.

Paragraphe 1 : Les formalités qui précédent l’édiction de l’acte :

Dans plusieurs domaines, il existe des textes législatifs qui les énumèrent les formalités qui
précèdent la prise de décisions. Ces formalités que l’on peut qualifier de légale car elles s’imposent
par la loi doivent être respectées par l’autorité administrative sous peine d’annulation par le juge
d’excès de pouvoirs. Ainsi qu’en est-il en matière disciplinaire ou avant le prononcé de certaines
sanctions par l’autorité ministérielle, le conseil de discipline doit être consulté comme le précise le
statut général de la fonction publique parfois les textes législatifs sont muets, mais ceci ne peuvent
pas dire qu’aucune formalité ne s’impose, le droit de la défense par exemple, impose qu’aucune
sanction ne peut être prise à l’encontre de quiconque sans qu’il n’est la possibilité de se justifier. Il
s’agit de formes substantielles que de tous les temps la cour suprême a considéré comme tels.

1 – Les formalités de l’édiction de l’acte à proprement dit :

Il faut remarquer que certaines formalités méritent à peine d’être mentionnées et que d’autres
malgré leur caractère évident peuvent restreindre l’attention, d’une façon générale, l’acte doit être
signé, contresigné si cela est prévu, date apporté à la connaissance de son ou ses destinataires et
également motivé.

A – La motivation de l’acte administratif :

La motivation c’est la révélation dans l’acte lui-même des motifs et des raisons qui sont à son origine.
Il faut la distinguer de la révélation des motifs qui est faute non pas au destinataire de l’acte mais au
juge pour excès de pouvoirs lorsqu’il est saisis par le requérant. La motivation n’est obligatoire que si
elle est prévue par un texte. Depuis longtemps, elle est exigée par certains textes, par exemple, le
dahir du 20 septembre 1976 qui impose dans son article 12 alinéa 8 au ministre de l’agriculture
l’obligation de motiver le refus de visa de certaines délibérations du conseil communal en matière
forestière. Les articles 35 et 36 de la charte communale de 1976 qui d’ailleurs ont été repris par la loi
organique relative à la commune qui précise que la nullité ou l’annulation des délibérations du
conseil communal peut avoir lieu par arrêté motivé du ministre de l’intérieur et il en est ainsi pour
plusieurs textes. A l’instar de ce qui ce qui est adopté dans diverses démocraties qui sur le plan de la
relation entre l’administration et ses usagers et dans un but de créer un climat de confiance dans ces
relations de législateur marocain a édicté une loi promulgué par dahir du 23 juillet 2002 relative à
l’obligation de motivation des décisions administratives émanant des administrations publiques, des
collectivités locales et des établissements publics. L’article 2 de cette loi énumère les décisions
administratives qui doivent être motivées et qui sont au nombre 6, il s’agit de :

- Les décisions liées à l’exercice des libertés publiques ou celles comportant un caractère de
police administrative
- Les décisions administratives qui infligent des sanctions administratives ou disciplinaires
- Les décisions qui subornent à des conditions restrictives particulières : l’octroi d’une
autorisation, d’une attestation ou de tout autre document administratif ou impose des
sujétions non prévues par la loi ou le gouvernement
- Les décisions qui restreignent ou abrogent une décision créatrice de droit
- Les décisions administratives qui opposent une prescription, une forclusion, ou une
déchéance de droit
- Les décisions administratives qui refusent un avantage dont l’attribution constitue un droit
pour les personnes qui remplissent les conditions pour l’obtenir.

On peut relever que le dénominateur commun à la motivation d’un acte administratif réside dans le
droit qu’a le destinataire à accéder à un avantage qui lui est reconnu par un texte juridique.

Cependant l’article 3 de la même loi précise que les décisions administratives relatives à la sureté
intérieure et extérieure de l’Etat ne sont pas soumise à l’obligation de motivation, et l’article 4
d’ajouter que son exclues également par le fait qu’elles ne peuvent être entachées d’illégalités pour
défaut de motivation, les décisions administratives individuelles prisent par l’administration dans des
cas de nécessité ou de circonstances exceptionnelles empêchant la motivation, l’administration doit
notifier la motivation à la personne intéressée dans un délais de 30 jours si celle-ci le demande et
d’administration est tenue alors de donner suite à cette demande dans les 15 jours de sa réception.

B – La publicité :

Il s’agit de savoir dans quelle mesure on peut faire annuler un acte pour défaut de publicité, en elle-
même la question peut paraitre absurde car à la limite on peut dire qu’on ne peut pas intenter un
recours contre un acte dont on n’a pas connaissance et qui par conséquence n’a pas eut de publicité.

Distinction entre publicité et publication : Publicité peut être publication de l’acte ou notification de
l’acte.

Mais il est possible d’intenter un recours contre une décision qui se base sur un acte non publié c'est-
à-dire une décision qui en découle par exemple : une révocation d’un fonctionnaire en situation
d(abord de poste sans qu’il n’est reçu ou pris en connaissance de la mise en demeure, en règle
générale, les textes à portée générale c'est-à-dire les actes réglementaires doivent être publiés car ils
sont impersonnels par contre les textes à portée individuelle doivent être notifiés car ils sont
nominatifs. Par notification, il faut entendre une information donnée directement à l’intéressé.

Section 3 : Le vice tenant au but de l’acte et au détournement du pouvoir :

Qu’est ce que le détournement de pouvoir ? Il consiste en le fait qu’une autorité administrative use
de son pouvoir pour un but autre que celui pour lequel elle doit l’utiliser, c'est-à-dire utiliser par
exemple un pouvoir de police dans un but financier.

Les cas d’ouverture de recours pour excès de pouvoir tenant au but de l’acte constituent la priorité
extérieure du contrôle juridictionnel dans la mesure où il ouvre au juge la possibilité de pénétrer
dans la subjectivité de l’auteur de l’acte, du mobile de son acte, c’est une appréciation de l’intention
de l’auteur de l’acte, du mobile de son acte, ce qui n’est pas des plus faciles. Pourquoi ? En effet pour
contrôler la compétence de l’acte on se réfère au texte. Pour contrôler le motif de l’acte on se réfère
toujours aux textes. On va contrôler si l’acte doit être motivé ou pas, mais pour contrôler le but, on
doit non pas se contenter des textes, mais essayer de deviner l’intention de leur auteurs. Il n’y a lieu
de distinguer entre 3 formes de détournements de pouvoir et ce sera l’étude des cas de
détournement de pouvoir mais ils se sont aperçu que le détournement de pouvoir tout en pouvant
être qualifié pose le problème de sa preuve.
Il y a détournement de preuves non seulement lorsque l’autorité administrative poursuit un but
étranger à l’intérêt général mais également lorsqu’elle poursuit un tout autre que celui que la loi lui
reconnait ou encore lorsqu’elle recourt à une procédure différente de celle qu’elle doit légalement
utiliser.

A – Le cas où le détournement de pouvoir résulte du fait que l’administration poursuit un but d’ordre
privé :

Il s’agit ici du cas le plus flagrant de détournement de pouvoir, c’est le cas le plus grossier dans la
mesure où l’autorité administrative utilise son pouvoir pour satisfaire des besoins strictement
personnel sans aucune relation avec l’intérêt du service. Dans la jurisprudence française on peut
relever quelques exemples très anciens à défaut de cas nouveaux que l’on ne retrouve presque pas
dans la jurisprudence récente.

Conseil d’Etat, 16 septembre 1960 (Mogras) : Révocation par le maire, d’un agent de police ayant
dressé un procès verbale pour infraction à la réglementation des débits de boissons à une débitante
qui se trouve être une parente de sa domestique.

Conseil d’Etat 14 Mai 1934 (Rault) : Utilisation par un maire de ses pouvoirs de police pour prescrire
la fermeture pendant certains jours de la semaine d’un dancing qui concurrence son propre débit de
boisson.

B – Le cas où le détournement de pouvoir résulte du fait de la poursuite d’un but d’intérêt général
mais qui est étranger au but qu’elle est autorisée à poursuivre  :

C’est le cas le plus fréquent. L’administration peut de bonne foi ou de mauvaise foi prendre un acte
qui vise un but qui lui étranger c’est une situation semblable à une incompétence.

Cour suprême chambre administrative, 21 Mai 1960 (Lahssen Ben Abdel Malek Soussi) pour mettre
fin à un litige opposant une veuve à l’associé de son défunt, le caïd de khémissat ordonne la
fermeture du café objet du litige, l’une des deux parties intente un recours pour excès de pouvoir et
le juge considère que le caïd employait ses pouvoirs de police pour mettre fin à un litige d’ordre privé
s’est immiscé dans un domaine qui relève des tribunaux (autorités judiciaires et non administratif)

Dans la jurisprudence française, les exemples sont très nombreux et on peut en citer quelques uns,
par exemples :

Conseil d’Etat 4 juillet 1924 (Vauget) : Dans l’exercice de ses pouvoirs de police, le maire de Biarritz
prend un arrêté interdisant aux baigneurs de se dévêtir et se rhabiller ailleurs que dans les cabines
municipales payantes aménagées sur la plage son arrêté a été annulé parce qu’il se fonde sur un
motif d’ordre public dans le cas d’espèce la moralité, mais qu’il ne cherche qu’a servir l’intérêt
financier de la commune.

Conseil d’Etat 14 Mai 1954 (De Pichof) : Annulation d’un arrêté municipal limitant au sein d’une
commune le nombre des représentations cinématographiques dans le but de favoriser la
fréquentation scolaire. Il s’agit d’un but louable, mais qui ne relève pas de ses pouvoirs.

C – Le détournement de procédure  :
C’est une variété de détournement de pouvoirs, il y a détournement de procédure lorsqu’une
autorité administrative utilise une procédure d’une fin autre que celle à laquelle elle doit servir.

Par exemple : un fonctionnaire commet une faute professionnelle qui au pire ne peut que lui faire
encourir un avertissement ou un blâme ou même une faute qui ne mérite pas une sanction se voit
suspendu de ses fonctions pour une période déterminée sans que cela ne donne lieu à une
comparaison au conseil de discipline.

Dans un autre domaine, le détournement de procédure a déjà connut une application dans la
jurisprudence de la cours suprême dans un arrêt du 30 janvier 1970 (Mohammed Frej), il s’agissait de
l’annulation d’une décision du gouverneur de Fès prononçant une sanction administrative sur la base
de la loi sur le contrôle des prix du 21 novembre 1957 plutôt que sur celle du 14 octobre 1914 sur la
fraude reconnaissant un certain nombre de droits aux requérants, ici l’autorité administrative a
préféré à tord recours à la loi la moins favorable au requérant.

Paragraphe 2 : La preuve dans le détournement de pouvoirs :

Dans un cas d’ouverture pour excès de pouvoir quand le recours doit être pour un cas psychologique
de l’auteur de l’acte, le détournement de pouvoir présente la lourde difficulté de la preuve.

Il n’est pas toujours facile en effet de prouver qu’une autorité administrative en édictant un acte agit
pour son propre compte plutôt que dans un but d’intérêt général ou tout au moins dans le but qui lui
est fixé par la loi pour le contrôle qui ne peut pas se contenter de simple prétentions du requérants
pour décider qu’il y a détournement de pouvoir, il y a forcément une nécessité de se fonder sur une
preuve. En France, le juge du conseil d’Etat a démontré qu’une preuve indirecte pouvait suffire par
exemple : la preuve peut résulter de ce qu’après avoir refusé d’accorder une licence pour la création
d’une officine pharmaceutique en surnombre. Le ministre quelques mois après accorde deux licences
en surnombre sans que le besoin de la population ne soit modifié (conseil d’Etat, 2 février 1957,
Castaing).

Autre exemple : le fait que le maire d’une commune prenne une décision, le lendemain même du
jour où une manifestation avait eut lieu pour faire pression sur lui, constitue une preuve de
détournement de pouvoirs car elle établit que la mesure n’avait d’autres objets que de satisfaire aux
intérêts privé : Conseil d’Etat, 29 novembre 1948, Trapy : Dans cette seconde affaire, on peut
observer que la raison de l’annulation de la décision du maire pouvait fort bien la manifestation qu’il
n’avait pas fait, mais tout simplement l’absence de motifs justifiant la décision et constaté par le
juge, c’est dire que le détournement de pouvoir tout en existant dans la jurisprudence passe
quelques fois en second plan pour laisser place à un autre chef d’annulation qui est le vice tenant au
motif de l’acte.

Section 4 : Le vice tenant au motif de l’acte

Dans un système qui se veut rationnel, tout acte qui intervient pour modifier une situation
déterminée doit reposer sur une raison donné, bref quelque chose qui puisse le justifier en langage
juridique, il s’agit de motifs.

Alors que le détournement de pouvoir se fonde sur le but de l’auteur de l’acte, sur l’angle subjectif
en matière de contrôle du motif, on se fonde sur les éléments ou les raisons qui ont inspirés
l’édiction de l’acte, c’est un contrôle qui s’opère sous l’angle objectif. Il s’agit de vérifier si les motifs
prétendues par l’administration ont vraiment existe, autrement dit, de s’assurer de leur matérialité,
et de s’assurer aussi si ses motifs sont ceux qui sont concernés par la loi habilitant l’autorité
administrative à agir et enfin dans une troisième étape de voir si la mesure où la décision prise
l’administration n’est pas disproportionnelle aux faits qui l’ont suscités et ce qui correspond à trois
degrés :

Paragraphe 1 : Le contrôle de la matérialité des faits :

C’est un contrôle qui ne pointe que sur les faits allégués par l’administration sur leur existence
même, on peut même dire que ce contrôle se rattache à une simple question de constatation
inhérente à la mission du juge qui doit naturellement s’assurer de la véracité des arguments de la
partie litigieuse, c’est pourquoi on s’accorde à dire en doctrine que le contrôle de la matérialité des
faits car l’erreur de faits relève du contrôle minimum qu’entreprend le juge.

En France, le contrôle de la matérialité des faits remonte à un vieil arrêt qui remonte au siècle
dernier, il s’agit de l’arrêt du conseil d’Etat, 14 janvier 1916 (Carrnot) : un maire est révoqué pour
n’avoir pas veillé à la décence d’un convoi funèbre auquel il a assisté, on lui reproche d’avoir fait
introduire un cercueil par une brèche ouverte dans le mur d’enceinte du cimetière et d’avoir fait
creuser une fosse insuffisante pour marqué son mépris à l’égard du décédé.

Il intente un recours pour excès de pouvoir et le juge après avoir constaté que le motif de révocation
repose sur des faits et des allégations dont les pièces versées au dossier établissement l’inexactitude
annulent la décision de révocation.

Conseil d’Etat : 20 janvier 1922 (Trepont) : Un préfet est mis en congé soit disant sur sa demande, il
intente un recours précisant qu’il n’avait jamais rien demandé, l’administration n’a pas pu démontrer
le contraire, c'est-à-dire la demande de congé faite le préfet, donc il y a eut annulation

Conseil d’Etat : 30 Novembre 1979 (Léon) : L’administration déclare un marin inapte à la navigation
sous prétexte qu’il serait proie à des crises d’épilepsie, il intente un recours pour excès de pouvoir et
on établit par expertise qu’il n’est pas épileptique, donc juridiquement pas de raison de lui interdire
la navigation. Dans la jurisprudence marocaine les exemples sont tout aussi nombreux qu’en France,
on peut citer l’exemple suivant :

Cour suprême : chambre administrative, 8 mai 1970 (Hachoumi) : les faits sont les suivant :
possédant un garage de mécanique dans un quartier à Fès se voit ordonner par le pacha de le fermer
au motif qu’il causait du bruit perturbant la tranquillité des voisins. Il intente un recours pour excès
de pouvoirs et le juge annule la décision après avoir fait vérifier par expert que le bruit ne parvenait
pas jusqu’aux habitants du voisinage et que par conséquent il ne troublé par leur tranquilité.

Pour récapituler, on retiendra que le contrôle de la matérialité des faits constitue une opération de
constatation relatifs aux motifs allégués par l’administration on constate est ce que la chose existe,
parfois ces motifs existent, mais sont considérés par le juge comme ne justifiant pas la décision
administrative (juridiquement), c’est alors le contrôle de la qualification juridique des faits

Paragraphe 2 : Le contrôle de la qualification juridique des faits :


C’est un contrôle qui dépasse le précédent pas qu’au-delà des faits et de leur existence matérielle, il
consiste à examiner si les faits invoqué par l’administration se rangent parmi ceux qui sont de nature
à justifier juridiquement sa décision. La doctrine qualifié cette opération du juge de contrôle normal,
alors que pour la matérialité des faits on parle de contrôle minimum.

Exemple : Conseil d’Etat, 4 avril 1914 (Guaumel) : le requérant formule une demande de permis de
construire place Beauvau à Paris, le préfet rejette sa demande en alléguant que la construction
portera atteinte à une perspective monumentale. Recours pour excès de pouvoir est intenté, et le
juge adopte très schématiquement le raisonnement suivant : Il est vrai que le préfet peut refuser un
permis de construire pour sauvegarder les perspectives monumentales or la place Beauvau telle
qu’elle existe n’est pas une perspective monumentale, c’est la qualification juridique des faits et c’est
ce qui a permis le refus de la décision.

Au Maroc, le contrôle de la qualification juridique des faits constitue une partie intégrante des
moyens de contrôle que se reconnait le juge de l’excès de pouvoirs, ainsi il est dans l’arrêt du 19
décembre 1959 (Moulay El Yazid El Alaoui) : attendu qu’en terme de sa requête Moulay El Yazid El
Alaoui reconnait avoir au cours de l’examen dans il subissait les épreuves le 26 juin 1958 consulté le
cahier de cours dans il était porteur : que ce fait était par lui-même de nature à justifier légalement
son exclusion. Le principe est que c’est l’administration qui évalue la qualification juridique des faits,
mais elle le fait sous le contrôle du juge, qui peut parfaitement considérer qu’elle est dans l’erreur, il
le fait quelques fois en recourant au contrôle de l’erreur manifeste d’appréciation, c'est-à-dire une
erreur qui est flagrante qui n’a pas besoin d’une expertise pour être établie, par exemple  : une note
de 18/20 sur une copie blanche, à l’issue d’un examen. Mais que l’erreur manifeste d’appréciation on
passe au troisième stade de contrôle qui est :

Paragraphe 3 : Le contrôle de l’adéquation de l’objet de la décision aux faits qui lui servent de
motifs :

Franchissant le cap des contrôles minimum et normal, le juge ici exerce ce qui est appelé en doctrine,
un contrôle maximum, non seulement, il constate la réalité des faits et leur rôle en tant que motifs
mais l’apprécie si la mesure édictée par l’autorité administrative et contestée devant lui était
adéquate ou ne dépassant pas en proportionnalité les motifs l’ayant inspiré, il s’agit ici de voir si
l’objet de la mesure, c'est-à-dire son effet immédiat, sur la situation de son destinataire est
proportionnel à la cause juridique. Le contrôle du juge s’exerce surtout dans le domaine ou
l’administration dispose d’un pouvoir discrétionnaire c'est-à-dire un domaine où les décisions qu’elle
prend découle d’une certaine liberté d’appréciation, par exemple en matière de l’ordre public, en
matière de disciplinaire et même en matière de mutation des fonctionnaires.

Section 5 : Le vice tenant au contenu de l’acte ou violation de la loi :

Au sens large, toutes les irrégularités entachant l’acte administratif se ramènent à la violation de la
loi mais au sens restreint qui est spécifique au recours pour excès de pouvoir, il convient d’entendre
l’expression « par violation de la loi », qui ne concerne ni la compétence, ni la forme u la procédure,
ni le détournement de pouvoir ni les motifs. Autrement dit toute non-conformité au droit en général,
c'est-à-dire loi au sens large, des normes juridiques dans le respect s’impose à l’administration à
savoir la constitution, les textes législatifs, les textes réglementaires, la jurisprudence, les principes
généraux de droit, et parfois la charia et dans une certaine mesure les traités lorsqu’ils ne sont pas en
contradiction avec le droit interne. Exemple d’acte administratif entaché de violation de la loi.

La police administrative

Le terme police a une histoire, il est dérivé du mot grec : POLICE qui signifie (cité). Au XVI e siècle, il
est utilisé comme synonyme d’organisation judiciaire. Au XVIII e siècle, il est employé pour traduire
un certain état de civilisation. Ainsi on peut lire chez Montesquieu dans « l’esprit des lois » : «  Si vous
voyez une pièce de monnaie, comptez que vous êtes arrivés chez une nation policée (civilisée)  ». De
nos jours, le terme police correspond à trois acceptions :

Premièrement au sens large : il exprime l’idée d’une réglementation au caractère juridique, on parle
de la police de la propriété, la police de la famille … c'est-à-dire la réglementation.

Au sens organique : il désigne le personnel, on parle des forces de police, il s’agit d’un sens courant et
du plus courant, car en effet dès que l’on parle de police en parle d’agent, commissaire …

En langue arabe, le terme est utilisé dans certains pays, ce terme est traduit par « ‫شرطة‬ »

Au sens juridique : il désigne une activité, c’est ainsi que lorsqu’on parle de police administrative, on
entend un des activités essentielles de l’administration.

Chapitre 1 : La notion de police administrative :

La définition de police administrative peut être définie restrictivement d’extensivement, mais de


manière schématique, on peut résumer l’ensemble des définitions proposées en avançant que la
police administrative est l’une des activités essentielles de l’administration qui a pour but le maintien
ou le rétablissement de l’ordre public et dont le procédé d’action consiste dans la prescription
unilatérale. La police administrative doit être distinguée à deux niveaux :

Au niveau de la police administration et police judiciaire et de la police spéciale et police générale.

Section 1 : La police administrative et la police judiciaire :

L’élément essentiel de la distinction réside dans le caractère administratif et répressif de la police


judiciaire. L’objectif de la police administrative est d’agir à l’avance pour éviter que l’ordre public ne
soit troublé, par exemple : les interdictions de manifestations et le code de la route (mesures
préventives).

La police quant à elle a un caractère répressif, elle agit pour réprimer les atteintes à l’ordre public
une fois celles-ci commises, elle a pour mission de constater les infractions à la loi pénale, en
rassembler les preuves et en rechercher les auteurs, toutes fois l’opposition préventive (répression)
ne doit pas être comprise qu’avec prudence, en effet, il arrive que les autorités administratives
répriment les violations des prescriptions qu’elles édictent comme il est possible de voir dans une
mesure répressive une coloration préventive, en raison du rôle d’intimidation qu’elle peut y jouer au
sein de la société bien plus, la distinction préventive répression et d’autant plus mal aisé que souvent
les autorités administratives sont légalement investies de fonctions de police judiciaires. En effet, les
agents d’autorités comme gouverneur, pacha, caïd sont des autorités de police administratives, mais
qui peuvent procéder en qualité d’officier de police judiciaire, tout comme certains agents publics
(autres agents) sont investis de fonctions de police judiciaire dans le cadre de leurs activités, les
agents des eaux et forêts, les officiers de bord, les inspecteurs et inspecteurs des chemins de fer, les
inspecteurs de la répression des fraudes. D’ailleurs il est prévu dans le code de procédure pénale que
la qualité d’officier de police judiciaire est reconnus à tous les agents auxquels, les droits spéciales
attribuent certains pouvoirs de police judiciaire. Le critère de distinction entre les deux polices réside
dans le but qui est poursuivit par l’une et l’autre. Mais c’est un but qui peut avoir comme objet la
même finalité : l’intérêt général. Tout en étant préventive, une mesure demeure, prise pour la
réalisation de l’intérêt général avec la spécificité du maintien de l’ordre public, de la même manière
on peut dire que toute mesure répressive à une vocation préventive.

Section 2 : La finalité de la police administrative : L’ordre public :

Les mesures de police administrative dont l’objet est d’imposer des limitations aux libertés des
individus ne peuvent être régulières que si elles sont prises en vue du maintien de l’ordre public,
elles ne peuvent pas par exemple avoir pour but d’éviter des charges financières à une commune ou
la recherche de créer des recettes pour une commune, ou encore d’assurer l’exécution d’un contrat.

La délimitation exacte de la notion d’ordre public et de son contenu est quasiment impossible, tout
comme d’ailleurs celle de l’intérêt général ou de l’intérêt public, ceci est dû au fait qu’il s’agit de
notions essentiellement contingentes et évolutives.

Néanmoins malgré la difficulté de définition, il y a lieu de rappeler que traditionnellement l’ordre


public se compose de trois éléments constitutifs qui sont :

1 -Le bon ordre ou la tranquillité

2 - La sécurité

3 - La salubrité ou l’hygiène

Tous les textes en relation avec la police administrative parlent de ces trois éléments constitutifs, ce
sont des éléments qui sont complétés aussi par la recherche d’un certains mieux être ou d’un mieux
vivre collectif par exemple : la réglementation stricte de normes de construction dans un but
d’hygiène et de sécurité. En plus de cela, l’ordre public est fonctionnel de circonstances locales qui à
un moment donné déclenche les risques de troubles. En ce sens la protection de la moralité publique
concerne bien la police administrative mais n’est que le prolongement de la protection de la
tranquillité et du bon ordre. Les mesures de police en ce domaine là, ne signifient pas l’institution
d’une morale déterminée abstraitement définie, mais le besoin d’éviter des troubles matériels,
évidement l’appréciation des données conjoncturelles de temps et du lieu comporte une part de
subjectivité aussi par exemple une réunion publique à caractère politique prévue dans un lieu donné,
peut présenter des risques en raison de l’état d’esprit de la population, de la personnalité des
orateurs, de la conjoncture générale et l’interdiction sera alors justifiée cependant, dans un contexte
différent, cette interdiction pourrait être irrégulière parce que l’éventualité de trouble évoqué par
l’autorité de police ne serait pas démontrée.

Section 3 : La police administrative générale et la police administrative spéciale :

On distingue entre deux formes de police administrative :


1 – On parle de police administratives générale lorsque le but poursuivit est la préservation de l’ordre
public constitué du bon ordre ou la tranquillité, la sureté et la salubrité publique ou l’hygiène.

2 – On parle de police administrative spéciale lorsque l’autorité de police ne peut légalement agir
qu’à l’égard d’une activité fixée par le législateur ou pour atteindre un but déterminé, par exemple  :
la police de la chasse, la police des chemins de fers, la police de l’environnement …

En fait la police administrative spéciale selon deux cas :

- Premier cas : Lorsque c’est une police qui s’exerce selon un régime particulier et cela bien
que ses buts ne différent pas de ceux de la police générale. On peut relever qu’il n’y a pas de
différences par rapport à la police générale puisqu’il s’agit d’une police qui attraie à la police
de la salubrité qui est une partie intégrante de l’ordre public, mais c’est une police spéciale
car elle est régit par un texte spécial.
- Ou bien lorsque le régime juridique de l’exercice de la police administrative est particulier et
que le but poursuivit par l’autorité de police n’est pas le même que celui de la police
générale, par exemple la police des monuments historiques et des cités.

Définition : La police administrative générale c’est l’ensemble des activités ayant pour objet
d’émettre des mesures générales ou individuelles nécessaires au maintien de l’ordre public dont les
composantes sont le bon ordre ou la tranquillité, la sureté ou sécurité et la salubrité publique ou
l’hygiène. (La police générale peut intervenir pour aggraver les mesures de police administratives
spéciales)

La police spéciale quant a elle est une activité qui se différencie de la police administrative générale
soit par un objet particulier qui n’est pas celui de la police générale, soit par un régime juridique
particulier.

Section 4 : Les autorités de police :

Il faut distinguer entre police spéciale et générale.

Paragraphe 1 : Les autorités de police générales :

Elles exercent à deux niveaux : national et local.

A – Au niveau national :

C’est le chef du gouvernement, il est vrai qu’aucun texte ne le mentionne de façon expresse, mais du
fait que le chef du gouvernement exerce le pouvoir réglementaire et soit chargé de l’exécution des
lois, il peut prendre par décret toutes les mesures nécessaires au fonctionnement des services
publics, ainsi que le maintien de l’ordre public.

Il faudrait que les ministres, chefs de départements ne soit pas des autorités de police générale, il ne
peuvent exercer cette compétence que si une déclaration leur est faite par le chef du gouvernement,
de plus contrairement à ce que l’on pourrait croire le ministre de l’intérieur n’est pas une autorité de
police, car il ne dispose pas plus que ses collègues de pouvoirs réglementaires, il est le supérieurs
hiérarchique des autorités de police au niveau national auxquels il peut adresser des instruction par
circulaires, en matière d’association (contrôle).
B – Au niveau local :

1 – Les agents d’autorité : Le gouverneur qui dispose d’un pouvoir extrêmement large du fait qu’il
est chargé du maintien de l’ordre général et il dispose d’un pouvoir d’agir, m ais aussi de diriger les
activités des autres agents d’autorités. En deuxième lieu, interviennent les chefs de cercles, qui sont
chargés sous la direction du gouverneur d’assurer le maintien de l’ordre (super caïd) et en troisième,
les chefs de circonscriptions (pachas et caïds) .

2 – Le président du conseil communal :

Le président du conseil communal exerce sa compétence par voie d’arrêtés réglementaires et de


mesures de polices individuelles dans des domaines qui sont énumérés dans l’article 100 de la loi
organique relative aux communes. L’action des autorités de police se fait par voie réglementaire.

Paragraphe 2 : Les activités de police spéciale :

Il existe plusieurs polices spéciales confiées à des autorités très variées. Généralement la première
autorité de police spéciale c’est le chef du gouvernement qui l’exerce à l’échelon de tout le territoire
national. Mais parfois le législateur remet cette compétence entre les mains de plusieurs autorités à
la fois. Ainsi en est il de la police du roulage qui est du ressors du chef du gouvernement, de l’autorité
chargée des travaux publics, ainsi que des autorités représentants le pouvoir central au niveau local
et même des autorités élues au niveau local. Il en est de même de la police économique, selon les
dispositions de laquelle la réglementation des prix appartient au chef du gouvernement qui peut
déléguer son pouvoir aux autorités locales. Pour résumer, il faut retenir qu’une police spéciale ne
peut être investie d’un pouvoir que dans un domaine déterminé et par la loi qui détermine l’objet de
son intervention.

Section 3 : Le concours des autorités de police

On parle de concours des autorités de police, ou de concurrence des pouvoirs de police ou encore de
combinaison des compétences de police lorsque les compétences qui sont reconnus à des autorités
différentes se recoupent en conservant le même objet.

Paragraphe 1 : Le concours des autorités de police générale

La police administrative générale appartient au chef du gouvernement et aux autorités locales


représentant le pouvoir central et également aux présidents des conseils communaux, il s’en suit
qu’elles s’exercent à différents échelons du territoire national, il y a donc une hiérarchie des
pouvoirs. Le problème est alors de savoir dans quelle mesure une autorité inférieur peut modifier à
l’échelon local une mesure émanant de l’échelon supérieur, le principe à retenir est le suivant,
l’autorité locale peut sous réserve de ne pas apprendre une mesure différente de la réglementation
qui a été édictée par l’autorité superieure a aggravé (à adopter à la hausse), lorsque les
prescriptions locales exigent cette aggravation , par exemple si la limitation de vitesse est de 100
km/h à l’échelon national, l’autorité locale ne peut pas fixer une limitation à 20, mais peut la rendre
plus sévère , plus restrictive de libertés ou de droit dans le cadre de sa circonscription par exemple
180 km/h
Paragraphe 2 : Le concours des autorités de police spéciale sur ce plan le problème est plus complexe
que précédemment, deux genres de situations peuvent se présenter

1. La compétence peut être du ressors d’autorités hiérarchiquement distinctes : l’autorité


inférieure peut aggraver c'est-à-dire rendre plus sévère mais sans contredire.
2. La compétence est confiée à des autorités distinctes mais dans des domaines différents qui
se regroupent, par exemple : la police de l’urbanisme et de l’hygiène et la police des
monuments historiques. La solution à retenir est toujours celle qui est la plus conservatrice
en d’autres termes, la police de l’urbanisme peut permettre quelque chose qui est interdite
par la police des monuments historiques.

Paragraphe 3 : Le concours des autorités de police générales et des autorités de police spéciales :

Dans certains cas la police d’une activité déterminée est du ressors d’une police spéciale, mais son
exercice n’est pas sans répercussions sur l’ordre public général c'est-à-dire sur le bon ordre ou la
tranquillité, c’est un cas qui peut se présenter en matière de films cinématographiques ou de
spectacles. A cet égard, il y a lieu de retenir qu’une autorité locale peut en sa qualité de responsable
de maintien de l’ordre dans sa commune interdire la représentation d’un film ou d’un spectacle
autorisé à l’échelon national, mais qui est susceptible d’entraver des troubles sérieux au niveau local,
cette idée tire son origine de la jurisprudence française, conseil d’Etat, 18 Décembre 1959 (film
Luthécia dont la philosophie est parfaitement transposable partout ailleurs)

LE SERVICE PUBLIC :

Les fonctions de l’administration et de l’Etat en général sont de deux sortes, tout en visant un but
unique, l’intérêt général, elle se distingue par les moyens utilisés, la première comme on l’a vu
consiste dans le maintien de l’ordre public par le procédé de la réglementation et de l’éducation des
mesures ayant pour objet ou pour effet de limiter l’exercice des droits et libertés des citoyens, c’est
la police administrative.

La seconde fonction de l’Etat est toute différente, elle consiste dans la présentation de présentations
aux citoyens ou aux administrés c’est une activité qui complète la première, en ce sens qu’une fois
l’ordre public est assuré ou du moins à l’abri de toute menace sérieuse il revient à l’administration de
présenter tout ce qui est nécessaire pour satisfaire leurs besoins à savoir notamment la santé, le
transport, l’alimentation en eau et en électricité, l’enseignement et cela peut aller jusqu’aux loisirs et
divertissements.

Ces deux activités sont intimement liées à l’intérêt général, le service public apparait comme
complétant les droits régaliens de la puissance publique, l’individu se voit reconnaitre une créance à
l’égard de l’Etat et de cette situation provient l’opposition entre Etat gendarme et Etat providence.
Mais il faut dire que cette conception diachronique schématise trop la réalité en séparant 2
conceptions d’Etat et corrélativement deux modalités aux frontières difficiles à cerner.

Les deux activités sont différentes, mais leur complémentarité diminue la clarté de leur ligne de
démarcation, l’administration assure dans une grande majorité de cas les deux activités
conjointement.
Le service public n’est pas exempt de réglementation visant l’ordre social et la police administrative
débouche souvent sur des activités de prestation, néanmoins, leur étude pour se faire séparément.

Qu’est ce que le service public ?

C’est l’une des notions les plus importantes et les plus controversées dans le droit administratif son
importance est qu’elle contient l’idée de finalité sociale de satisfaction de besoin collectif, elle peut
être appréhendée comme pivot du rôle de l’Etat.

On peut même soutenu que le pouvoir de l’Etat ne se justifie que par la raison qu’il réalise des
services publics pour la collectivité ?

On ne s’attardera pas trop longtemps sur l’aspect théorique du service public, mais on étudiera sous
des angles plutôt pratique définition, classification, et enfin régime juridique.

Chapitre 1 : Définition du service public :

Le service public se définis par sa mise, ou c’est une activité d’intérêt général relevant d’une
personne publique et soumise à un régime exorbitant du droit commun, trois critères permettent de
définir le service public en tant que notion : le critère fonctionnel, organique et matériel.

Section 1 : Le critère fonctionnel ou la finalité :

De ce point de vue, c’est l’exercice d’une activité dans un but d’intérêt général.

Paragraphe 1 : L’activité :

On a déjà vu avec la police administrative le service public est une forme de l’activité administrative,
la première (c'est-à-dire la police administrative) est une activité de réglementation et de
prescription tandis que le second (service public) se caractérise essentiellement par des prestations
fournies aux usagers de l’administration qui sont les administrés (citoyens, clients de
l’administration).

Entre l’une et l’autre (les deux activités), il existe une différence dans les moyens qui sont utilisés
(c'est-à-dire réglementation, prestation), mais toutes les deux convergent vers la réglementation de
l’intérêt général.

Paragraphe 2 : Mission d’intérêt général : critère finaliste :

L’intérêt général, constitue le critère incontestable de justification du service public et de ce fait


avant toute décision de création d’un service public, l’autorité publique doit s’assurer que la création
correspond aux exigences de l’intérêt général. Mais étant donné que la notion de service public
détermine l’application ou la non application du droit administratif, c’est au juge qu’il revient de
décider si l’on est en présence ou non d’un service public. En fait il identifie plus qu’il ne définis, son
identification s’appuie sur une double approche subjective et objective dans la mesure où il
recherche l’intention de l’autorité de créer un service public et également le caractère spécifique du
service public par rapport aux activités ordinaires.

Selon le raisonnement jurisprudentiel, l’intention du législateur sera recherchée, à partir d’un certain
nombre d’indice. S’agissant des missions traditionnelles et propos à l’Etat tel que la défense
nationale, la diplomatie, l’éducation, la justice, la police … Aucune question ne se pose et aucun
problème n’apparait quand à l’identification du service.

Le problème surgit pour les activités qui peuvent relever des particuliers et où l’identification s’avère
beaucoup moins évidente.

Ainsi par exemple : En France au début du siècle dernier, il était généralement admis que les
représentations théâtrales ou les spectacles ne pouvaient pas être assimilés à des activités de
services public, seuls le théâtre aux armées et la comédie française, étaient considérés comme tel,
mais avec le besoin croissant des activités culturelles et le développement des loisirs, le juge s’est
orienté peu à peu vers la reconnaissance du service public à ses activités, ainsi avait il considéré
comme service public les théâtres nationaux ou municipaux, les casinos municipaux l’organisation
des compétitions par les fédérations sportives l’organisation d’un festival de bandes dessinées,
l’exploitation des plages … (encourager la création d’activités qui plaisent au gens).

En sens inverse, les courses de chevaux ne sont pas considérées comme remplissant une mission de
service public, de même que l’organisation des jeux de hasard. En fait l’activité de secteur public est
considéré comme telle selon les besoins de la population en général. Cependant il faut dire que
depuis quelques années la notion d’intérêt général n’a pas cessé de se diversifier à tel point que de
nombreux services publics sont apparut dans le secteur économique tout comme dans le domaine
sociaux culturel. Le service public est devenu protéiforme et même encombrant.

Section 2 : Critère organique :

L’une des principales caractéristiques du service public est qu’il relève directement ou indirectement
d’une personne publique, cependant si nécessairement à l’origine de sa création et de son
organisation la personne publique est impliquée elle n’est pas forcément automatiquement chargée
de son exécution qui peut être confiée à une personne privée.

Pour qualifier une activité du service public, il est nécessaire de démontrer son lien avec une
personne publique dont elle doit dépendre en dernier ressors, c’est le rattachement organique, en
son absence, l’activité d’intérêt général ne peut être qu’une activité privée, mais une activité privée
d’intérêt général, par exemple les associations privées reconnues d’utilité publique.

La dépendance du service d’une personne public se manifeste également au niveau de l’organisation


du service même dans le cas où celui-ci est confié à une personne privé (par exemple : les fédérations
sportives ou les ordres professionnels) c’est à la personne publique qu’il revient de décider de leur
création de leur suppression, des modalités de prestations fournis et du mode de leur gestion.

Dans la majorité des cas, la personne publique c’est l’Etat ou la collectivité territoriale.

Paragraphe 2 : L’exécution du service public par une personne publique ou privé :

La dépendance du service par rapport à la puissance publique qui a crée celui-ci varie selon que cette
personne publique en assure elle-même l’exécution ou au contraire, elle est confiée à un organisme
privé.

A – La gestion par la personne publique :


Ici c’est la personne publique créatrice du service qui en assume l’exploitation en recourant à ses
agents et à propres moyens matériels et financiers c’est le cas des services des différents ministères
au niveau national et c’est celui des services des collectivités territoriales au niveau local comme
l’urbanisme, l’éducation, la santé … etc.

Toute fois, il faut mentionner que le service peut être exploité par un établissement public, c’est
alors la création d’une personne morale de droit public dont la mission est de gérer le service qui
relève de sa spécialité, ainsi par exemple, les universités mais toujours est il qu’il s’agit d’un service
où la puissance publique exerce un droit de regard consistant dans le contrôle de tutelle.

B – La gestion par une personne privée :

La gestion du service public, peut être confiée à une personne privée, mais cela ne signifie pas que la
personne publique renonce au contrôle de la gestion de l’activité concernée. Dès lors qu’il s’agit
d’une activité de service public, la personne publique demeure responsable que l’activité soit
concédée, confiée en gestion déléguée ou cédée par quelque autres moyens juridiques, elle garde sa
nature de service public ainsi par exemple, peut on considéré que le transport, l’activité du transport
une fois concédée demeure un service public, sa concession ne constitue qu’un mode de gestion,
mais cela reste un service public.

Section 3 : Le critère matériel :

Il s’agit ici du critère lié à la soumission du service public à un régime juridique exorbitant au droit
commun, en fait on recours à ce critère lorsque les deux précédents ne sont pas expressément
demandés.

En droit, le régime juridique applicable à une notion donnée découle de la présence de la nature
juridique de celle-ci, il s’agit alors d’un critère auquel on ne recours que pour identifier la nature
publique du service.

Chapitre 2 : La classification et le mode de gestion des services publics :

Section 1 : Classifications et modes de gestion :

De façon très schématique on peut répertorier les services publics entre 4 grandes rubriques selon
leurs finalités ou leurs vocations.

Paragraphe 1 : Les services publics en relation avec l’ordre et la régulation des activités privées :

Dans cette rubrique, on trouve la défense nationale, la police, la justice, la lutte contre l’incendie,
contre la pollution, l’administration pénitentiaire et toute activité en relation avec l’ordre en général.

En parallèle, la réglementation et le contrôle des professions qui sont confiées aux ordres
professionnels qui assurent une mission de service public, tout comme, les chambres de commerce
et d’industrie, les chambres d’agriculture, il en est de même pour les fédérations de sports qui elles
aussi rentrent dans les catégories de sports.

Paragraphe 2 : Les services publics ayant pour l’objet la protection sociale et sanitaire :
Les services d’assistance ou d’aide sociale aux personnes nécessiteuse (par exemple INDH) ou en
précarité, ou ayant pour objet de remédier aux problèmes des personnes âgées ou handicapés,
orphelins, vides de guerres … etc.

Paragraphe 3 : Le service public à vocation éducative et culturelle :

Ce sont des services qui à notre époque ont connut une forte extension et constituent un domaine
très important de l’action de l’Etat et des activités territoriales par exemple : l’enseignement, la
recherche scientifique, les loisirs, la communication audiovisuelle, les bibliothèques, c’est sur ce plan
qu’il faut travailler dans les pays en voie de développement.

Paragraphe 4 : Le service public à caractère économique :

Ce sont les services publics qui interviennent dans le domaine industriel ou commercial, à ce sujet il
faut relever que l’Etat relève une place importante dans le fonctionnement du système économique.
Il est présent dans tous les secteurs d’activités à travers les entreprises publiques (de certaines). De
l’autre côté les collectivités territoriales n’interviennent encore que faiblement mais les textes
actuellement en vigueur leur accordent un rôle d’impulsion à l’égard du secteur privé.

Section 2 : Les modes de gestion des services publics :

Il existe plusieurs mode de gestion leur structure se sont diversifiées et leur évolution est le corolaire
de la diversification des activités qu’assure l’administration, le service public relève directement de
l’administration public, tantôt, il est confié en raison de la spécialité qui le caractérise quant à sa
gestion à un établissement public, tantôt, il est concédé à une personne privé ou fait l’objet d’une
délégation.

Paragraphe 1 : La régie :

C’est un procédé d’exploitation du service public directement par l’administration on peut dire que
c’est le mode normal de gestion du service public, il est apparut logique que dès l’instant où l’intérêt
général exige qu’une activité soit prise en charge par l’Etat ou une collectivité territoriale, c’est à eux
qu’il revient de la gérer, la régie s’applique aux grand services publics tel la défense nationale, le fisc,
la police, ce sont les grands des services publics, les missions régaliennes de l’Etat, néanmoins, il faut
dire que ce moyen tend à s’estomper contenu du fait que certains services doivent se traduire par
des prestations qui nécessite une certaine spécialisation dans la gestion d’où le procédé de
l’établissement public.

Paragraphe 2 : L’établissement public :

Ici l’exécution du service est confiée à une personne publique détachée de l’établissement ou de la
collectivité.

La personne publique crée est une entité dotée de la personnalité morale et de l’autonomie
financière, elle a l’identité d’un établissement public. Dans ce sens, il y a lieu de distinguer entre
établissement public administration et établissement publics commerciaux.
Les établissements publics administratifs, sont ceux qui opéré dans le domaine administratif,
financier, économique, social, éducatif, culturel … à titre d’exemple : chambre de commerce et
d’industrie, d’agriculture, les hôpitaux, agences de développement, universités, théâtres …etc.

Quant aux services publics industriels et commerciaux, ce sont ceux qui opère dans le domaine
industriel et commercial, et leur but est lucratif et la matière de leur activité est commerciale,
l’article 71 de la constitution place dans le domaine de la loi, la création des établissements publics,
quant à la création des établissements publics locaux, elle peut avoir lieu par les conseils des
collectivités territoriales. Toute fois il faut bien préciser que l’établissement public dont avoir un
objet.

L’autonomie de l’établissement public implique qu’il dispose de moyens nécessaires à son action, il
est pourvu de l’organe de gestion et doté d’une autonomie financière, d’un budget et d’un
patrimoine, il dispose d’un personnel propre, et il a le droit de recourir à des prérogatives de
puissances publiques, à sa tête un conseil de l’administration qui est l’organe suprême de
l’établissement public, le président du conseil d’administration est le chef du gouvernement (qui
peut déléguer son pouvoir).

C’est la direction qui est chargé de mettre en œuvre les décisions du conseil, et c’est lui qui est
chargé de la gestion quotidienne de l’établissement.

Paragraphe 3 : Les entreprises publiques :

(principes fondamentaux de gestion du service public)

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