Activité : Lecture

Support : « Antigone » de Jean ANOUILH

Passage : Le prologue
Capacité : Etudier les fonctions du prologue

1- Le rôle du prologue
Le prologue est un texte d’exposition qui s’adresse directement au public et lui fournit les
informations nécessaires relatives à l’histoire. Il présente les faits qui précèdent l’action, les
personnages, leurs liens, leurs caractères, leurs traits physiques, et même leur destin.

2- Présentation des personnages

a- Antigone : Petite, maigre, noiraude, silencieuse, assise, regard droit, pensive (rêveuse),
renfermée et solitaire. → C'est l'image de l'antihéros.
- Mais elle va se transformer en une héroïne : "se dresser seule en face du monde".
→ Insister sur son incroyable courage.
b- Ismène : Blonde, belle, heureuse, sensuelle, éblouissante. Elle bavarde et rit.
- Elle se définit de façon antithétique par rapport à Antigone (le Prologue insiste sur sa beauté, son
goût du bonheur, de la danse et du jeu).
c- Hémon : Tout le portait vers Ismène. Ses goûts : le bonheur, la réussite, la danse, les jeux...
- Il n'a pas de pouvoir. Son titre princier n'est qu'une apparence.
- Il est voué à la mort par la force du destin. S'il avait choisi Ismène, il ne serait pas mort.
d- Créon : Robuste, méditatif (pensif), cheveux blancs, fatigué, ridé...
- Il est seul, car il ne peut s'appuyer sur personne.
- Il n’est plus libre. Il laisse ses loisirs pour accomplir son devoir de « conduire les hommes ».
- Il est fidèle à son métier (difficile) qu’il compare à un ouvrier.
→ Créon et Antigone partagent tous les deux le goût de la solitude et de la méditation.
e- Eurydice : Elle est bonne, digne et aimante. Elle n’est d’aucun secours à son mari.
- Son rôle : tricoter, se lever et mourir. Elle est insignifiante ; sa vie est absurde.
f- La nourrice : Elle a élevé les deux filles. Sa présence renvoie au monde de l’enfance : présenter
une Antigone petite, ayant besoin de tendresse, de chaleur et de protection.
g- Le messager : Pâle, rêveur et solitaire. Il viendra annoncer la mort d’Hémon et d’Antigone.
h- Les gardes : Ils sont toujours innocents et satisfaits d'eux-mêmes, de la justice. Ils ne se posent
pas de questions sur l'existence, incapables de s’élever. Ils sont dépourvus de toute imagination, ayant
un esprit étroit. Ils forment une classe sociale pacifique et insouciante.

3- La modernisation de la pièce
- La pièce est écrite en prose avec un langage moderne, un vocabulaire simple et facile à
comprendre, un registre de langue courant et familier.
- L’emploi des anachronismes : jeu aux cartes, robe, bal, orchestre...
- Les personnages ont des attitudes familières : tricoter, bavarder, rire, jouer aux cartes...
→ Rendre le texte plus accessible au spectateur contemporain.
- La destruction de l'illusion théâtrale :
→ Les personnages sont présentés comme s'ils étaient en coulisse. On peut noter l'écart entre le
personnage d'Antigone et son actrice : « elle pense qu'elle va être Antigone tout à l'heure ».
→ Le prologue montre qu’il ne s’agit que d’un jeu : répétition du verbe « jouer »

4- La tonalité tragique de la pièce

Le prologue donne d’avance une vision tragique. Trois personnages vont mourir :
→ Solitude et impuissance face au destin : Antigone est présentée comme un personnage tragique.
Elle ne peut rien faire et elle doit se plier à son destin.
→ Destin inconnu : « Hémon ne savait pas qu’il ne devait jamais exister de mari d’Antigone sur
cette terre et que ce titre princier lui donnait seulement le droit de mourir ».
→ Destin incompris : «Eurydice tricota ... jusqu’à ce que son tour vienne de se lever et mourir ».