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©Prune Quellien - Rendez-moi mon couple !


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"RENDEZ-MOI MON COUPLE !"


7 clés pour rattraper l'amour de sa vie

Par Prune Quellien


Copyright© Rendez-moi mon couple ! Tous droits réservés

©Prune Quellien - Rendez-moi mon couple !


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Table des matières

CHAPITRE 1 SAUVER SON COUPLE : UN TRAITEMENT À DEUX


Oui, on peut sauver son couple !...……………………………………..P.7

CHAPITRE 2 L’AVIS DES SPECIALISTES


Les guides les plus lus au monde passés au scanner………………P.15

CHAPITRE 3 VISITE MÉDICALE : FAITES « ÂÂÂÂÂÂ »


Travaux pratiques, tests, check up, questionnaires : c'est l'heure
d'estimer la santé de votre couple…………………………………...P.39

CHAPITRE 4 AUSCULTATION POURQUOI J’AI MAL À MON COUPLE ?


Si mon couple est malade, c'est peut-être aussi que j'ai souffert par le
passé.........................................................................................................P.40

CHAPITRE 5 LE SECRET DES COUPLES EN BONNE SANTÉ


Le couple est un élément vivant : les petits trucs pour le réanimer.P.77

CHAPITRE 6 : LES 7 PRINCIPES ACTIFS DU COUPLE


Conseils, idées, techniques : ce qui marche vu par des couples de
retour du bloc…………………………………………………………..P.86

CHAPITRE 7 : LES URGENCES. PARLER, ÉCRIRE OU SE TAIRE ?


Parler, se taire ou écrire. Faut-il dire à son partenaire qu'il est vital de
soigner ? ………………………………………………………………P.138

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PREAMBULE

Ce livre est destiné aux couples en crise, aux amoureux qui veulent
reconquérir leur partenaire autant qu'aux célibataires désirant
connaître les secrets de la vie à deux.

Comment faire pour remettre son couple sur pied quand on est
désemparé, qu’on est au bord de la rupture et que chaque jour nous
sépare un peu plus l’un de l’autre ? L’urgence guette, comment s'y
prendre ? Consulter un thérapeute de couples, suivre des
séminaires ? Bonne idée ! Ce sont souvent des initiatives qui changent
tout… Mais comment trouver les bons ? Écouter des conseils d'amis ?
C’est si réconfortant les amis ! Mais il en faudrait des centaines pour
se faire une idée juste. Lire des ouvrages sur le sujet ? Excellent !
Mais lesquels choisir ?

On n’a pas le temps !

C'est la promesse de Rendez-moi mon couple ! : déblayer le terrain


pour vous faire gagner du temps en vous offrant le premier guide 3
en 1 qui contient :

1 – Un best of livres

 Les guides les plus lus au monde passés au scanner. Fiches de


lecture, points forts, bémols : pourquoi ces ouvrages sont
indispensables à avoir dans sa “couplothèque”.

2 - Une enquête

Idées reçues et expériences : tout ce qui marche vu et


commenté par des hommes et des femmes en couple, en solo,
séparés ou revenus de la guerre des nerfs. À la clé : conseils,
idées et techniques à retenir de ces vétérans de l'amour
durable.

3 - Une méthode

Une tonne de Travaux Pratiques, tests, check up,


questionnaires, exercices, trucs, astuces et idées originales
pour vous reconnecter en 7 étapes à l'amour de votre vie.

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COMMENT EST STRUCTURÉ RENDEZ-MOI MON COUPLE ! ?

En 7 chapitres.

1. En premier lieu, il faut admettre que pour sauver son couple, il faut
bosser un peu. Ça serait merveilleux si on pouvait simplement
appuyer sur un bouton et hop, vie sublime ! Mais on n'est pas des
ordinateurs. Néanmoins, quand on s'est aimés très fort, tout espoir est
permis. Le 1er chapitre est là pour comprendre ça.

2. Ensuite, ce sera le moment d'analyser les best sellers des


spécialistes du couple. Six points de vue, six approches nécessaires
pour qui veut percer le mystère de la vie conjugale.

3. Viendra le moment d'estimer la santé de votre couple. Travaux


pratiques, tests, check up et questionnaires prendront place aux
3ème chapitre.

4. Le 4ème chapitre auscultera votre propre cas. Que vous est-il


arrivé avant que vous ne soyez à deux ? Si vous êtes un peu
responsable, vous n'êtes pas non plus coupable. Apprenez votre seuil
de tolérance.

5. Le diagnostic individuel étant passé, nous aborderons les secrets


des couples en bonne santé et apprendrons à « toujours voir le verre
à moitié plein » à travers petits trucs et astuces.

6. Ensuite : gros morceau ! Le 6ème chapitre observera au


microscope les 7 principes actifs du couple : vision d'avenir, sexe,
compréhension, humour, petites habitudes, esprit d'équipe,
générosité, expression des émotions, etc. Tout ce qui marche vu et
commenté par des couples revenus de la guerre des nerfs. À la clé :
conseils, idées et techniques à retenir de ces vétérans de l'amour
durable.

7. Enfin, puisqu'il s'agit de vous et de votre urgence : le dernier


chapitre abordera la question de parler, ou pas, de la crise ? Faut-il
prendre son partenaire entre quatre yeux, lui écrire, se taire ?

En 7 chapitres, vous allez :

 ralentir

 apprendre des autres

 vous évaluer

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 vous déculpabiliser

 optimiser

 mettre en œuvre

 décider

Ce qu'il est heureux de savoir :

Avant que vous n’entamiez la lecture, je peux d’ores et déjà vous


annoncer une bonne nouvelle : tous les couples que j’ai interrogés ont
réellement commencé leur histoire à partir d’une crise, c’est le fait de
la surmonter qui a déterminé leur engagement. Qu’elle passe par la
séparation physique ou non, elle est parfois indispensable pour
révéler l’implication des partenaires. C’est une épreuve de vérité
difficile, cruelle, bouleversante, mais ça n’est pas forcément une
mauvaise chose que d’en passer par là.

On ne nous apprend pas à être en couple, ce dont rêve le


psychosociologue Jacques Salomé, et rien ni personne ne nous
prépare à partager notre vie amoureuse. Il n’existe pas de Guide de
la vie à deux que les parents transmettraient à leurs enfants ni de
cursus « Science et vie du couple » prévu au programme du Bac.
Pourtant, vivre à deux (sous le même toit ou non) devrait s’apprendre,
ça nous éviterait bien des souffrances.

Si on avait été prévenu, on aurait su que la relation passe par cinq


langages, comme nous l’enseigne Gary Chapman ; on aurait admis
l'importance de notre passé dans notre vie de couple, ce que nous dit
Marie Lise Labonté ; on aurait compris pourquoi la journaliste et
écrivain Patricia Delahaie explique qu’« aimer toujours ne veut pas
dire tout le temps » ; on aurait eu les mêmes clés que Willy Pasini ou
Patricia Love et Steven Stosny pour ouvrir la porte des hommes et des
femmes.

Or, on ne nous enseigne pas le couple. Passé la période des premiers


émois, on dit « Banco, on est ensemble ! » et là, on tâtonne, on teste ce
qui marche ou pas, on fait ce qu’on peut, on « bricole », dixit Patricia
Delahaie. Puis les faux pas s’accumulent, on garde pour soi ses
émotions ou on les exprime maladroitement, on vit chacun enfermé
dans sa bulle, on se comprend de moins en moins et ça fait mal de
plus en plus. Pour épargner son partenaire, on peut même mettre un
masque et entretenir les apparences très longtemps, jusqu’à ce que

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l’un des deux confie à un tiers « Je l’aime, mais je ne suis plus


amoureux », ainsi que nous le révèle Andrew G Marshall.

C’est là que survient le doute : petit à petit, on se rend compte qu’on


perd de l’intérêt pour celui ou celle qu’on adorait ou inversement, on
ne reconnaît plus son partenaire, on ne sait plus ce qui nous a unis, on
s’interroge sur notre avenir commun ; et ainsi le couple perd de son
énergie sans que ni l’un ni l’autre n’ait vu venir le danger… À moins
d’avoir pris la peine de s’écouter, de se soutenir, de reconnaître que
former un binôme nécessite un vrai travail d’équipe si on veut qu’elle
tienne la route et s’y épanouisse, surtout.

Là où les comptes de fée finissent par « Ils vécurent heureux et eurent


beaucoup d’enfants » commence l’aventure du couple. C’est cette
aventure que nous allons déconstruire pour voir ce qui n’allait pas, où
ça n’allait pas, pourquoi ça s’est passé comme ça et comment réparer
ce qui semble brisé.

CHAPITRE 1
SAUVER SON COUPLE : UN TRAITEMENT À DEUX

Oui, on peut sauver son couple !

Quand on s’aime et qu’on décide de s’aimer encore à l’avenir, on


peut sauver son couple. Tous les thérapeutes de couple le disent,
c’est pourquoi, répétons-le pour se donner du baume au cœur :

« Quand on s’aime et qu’on décide de s’aimer encore à l’avenir, on


peut sauver son couple ».

La condition, c’est d’être deux à le vouloir. Pas nécessairement deux à


initier le mouvement, cela vous êtes en train de vous en charger
tout(e) seul(e), mais deux à vouloir que ça marche. En dépit d’un
sentiment de lassitude, d’une impression d’avoir déjà tout essayé et
d’un désir enterré depuis des lustres, on peut retrouver la complicité

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perdue. Tant que l’un prend l’initiative de sortir de la dispute et que


l’autre coopère, tout est possible.

Le plus important dans le “sauvetage” du couple, c’est l’amour qui


vous liait initialement : tant que l’envie de renouer est présente, vous
avez toutes les chances de réussir. Même après 20 ans
d’incompréhensions, même si il ou elle a refait sa vie entre-temps,
même si le désir sexuel vous a quitté, tant que vous demeurez liés
l’un à l’autre vous pouvez vous retrouver. Encore faut-il savoir
s’exprimer et se faire comprendre, mais si vous avez ce livre en
main, vous êtes déjà sur la bonne voie puisqu’il est conçu pour vous
donner les armes dont vous avez besoin.

Sauver son couple ou récupérer son ex ?

Pour le moment, vous êtes peut-être dans l’urgence et dans le cas où


votre couple est séparé, vous sentez que chaque jour passé vous
éloigne d’autant plus de la réconciliation : l’épée de Damoclès
menace au-dessus de votre tête et il vous faut presto une porte de
sortie. J’ai bien conscience de ça. Je comprends que vous ayez besoin
d’obtenir des réponses aussi vite que possible pour commencer un
travail sur vous.

Je discute souvent avec des personnes dans la détresse de la rupture


et certains me disent qu’ils ont lu ici où là qu’on peut récupérer son ex
avec des méthodes – dont certaines fonctionnent très bien d’ailleurs,
puisque j’en ai testée une, Comment récupérer votre homme, de John
Alexander, et elle a marché pour moi.

Oui, on peut récupérer son ex, mais combien de temps ? Là où les


mécanismes de la séduction fonctionnent, ceux de la relation
empruntent d’autres chemins, plus subtils. Vient alors le moment
d’analyser les divergences du couple. Récupérer son ex est une
chose – et si vous avez réussi, j’en suis profondément heureuse pour
vous – mais sauver son couple en est une autre.

La différence, c’est la volonté des deux partenaires. Si un seul


souhaite récupérer l’autre, il aura des chances d’y parvenir en levant
certains mécanismes résumés dans le « Suis-moi, je te fuis, fuis-moi,
je te suis », mais il ne pourra pas utiliser ce levier ad vitam aeternam.
Si l’amour réciproque manque, la séduction ne suffira pas à combler
ce vide. Disons que là où la séduction rencontre ses limites naît le
couple. En revanche, si la volonté de se retrouver ensemble est

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toujours là, tout espoir est permis, tous les ouvrages de qualité sur le
couple l’attestent.

L’humain, ça prend du temps.

Le hic, c’est que s’informer réclame de la patience. Le temps de lire


et le temps de digérer les propos contenus. À notre époque où tout
est accessible en un pointé de flèche sur un hypertexte et où
l’information contextuelle apparaît en un clic droit, on s’habitue à être
sur tous les fronts simultanément : on ouvre autant d’onglets qu’il y a
d’url, on parcourt leur contenu en diagonale tout en répondant à nos
emails et en faisant un tour sur facebook. Internet a chouré à Dieu le
don d’ubiquité. Habitués à cette gymnastique ultra rapide, on s’étonne
que remettre son couple sur pied prenne plus de temps que de
régler un livre traitant du sujet sur un site sécurisé.

Personnellement, j’adorerais écrire aussi vite que je pense (en plus


ordonné) et je rêve de lire l’Encyclopédie en une minute tout en me
vernissant les ongles. Je fantasme sur des nuits de 55 secondes (sauf
quand elles sont prometteuses) pour pouvoir m’affairer 23h49 par
jour et ne consacrer que 5 secondes de mon temps à des babioles
(petit coin, manger, ménage), mais malheureusement le reste du
monde ne serait pas à mon rythme : le métro n’ouvrant ses portes
qu’à 5h10 et les fermant à 2h, je ne pourrai ni sonner chez mes amis ni
aller à la boulangerie pendant ce laps de temps et serais contrainte à
manger mes croissants virtuellement seule, pendant que le reste du
monde aligné sur le même GMT que moi écraserait sec avec ses
petits poings serrés. Et puis, j’aime bien ça, la lenteur. C’est bien de
prendre son temps pour observer les choses, ressentir les
changements en soi, non ? Moi j’aime bien que m’informer me
conduise à réfléchir. Et puisque je ne peux pas forcer mon boulanger
à travailler 24h/24 de toute façon…

C’est comme ça, rien de ce qui est humain ne se règle en cinq


minutes. Croyez bien que je le déplore mais c’est certain : sauver son
couple, ça ne marche pas en appuyant sur un bouton. Aider à sauver
le couple des autres, non plus. Malgré ma grande volonté, je n’ai pas
de baguette magique.

Pourquoi dire ça, qui semble si évident ?

Je remarque, pour écrire beaucoup pour des sites qui traitent de la


relation amoureuse, et notamment ceux qui s’emploient à récupérer
son ex, que les 100% d’entre nous, les hommes comme les femmes,

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même les plus cartésiens, à quel point nous perdons la raison lorsque
nous sentons notre équilibre affectif vaciller. À ce moment-là, nous
sommes prêts à nous confier à n’importe qui, quand bien même cette
personne ne nous ait jamais été présentée ou que nous n’ayons
aucune certitude de la pertinence de son analyse : dans le domaine
de la détresse amoureuse, c’est toujours le dernier qui a parlé qui a
raison. Je peux vous assurer que pour la majorité de mes articles et
quasiment à chaque fois que j’ai besoin de recueillir des témoignages
de personnes dans la détresse amoureuse, je reçois des courriers
rédigés d’un bloc sur une quinzaine de lignes sans point ni virgule,
écrits comme on court un sprint, me réclamant désespérément un
conseil sur la démarche à suivre pour se sortir de leur marasme. Très
souvent, ces courriers se terminent par un appel à l’aide. Et toutes les
personnes qui font le même métier que moi de près ou de loin me
disent la même chose : la détresse pousse chacun à espérer que son
problème sera résolu en un clic.

Loin de moi l’idée de blâmer, il m’est arrivé de me confier à de


parfaits inconnu et de prendre leur diagnostic pour paroles
d’évangile, mais c’est précisément là où je veux en venir : personne
n’aura la solution pour vous. Des pistes vous seront données, des avis
de spécialistes de la relation de couple vous éclaireront sur telle ou
telle façon d’envisager la reconstruction, mais n’imaginez pas qu’en
en choisissant une, même la plus vendue au monde, vous aurez
réussi ; car toutes vous demanderont une introspection et un effort
concret, suivi pendant plusieurs mois par vous et votre partenaire.

C’est la deuxième raison pour laquelle rétablir la relation conjugale


prend du temps : vous êtes deux.

« Dans un couple, il y a le temps pour l’un, le temps pour l’autre et le


temps pour les deux »,
m'a dit Muriel au sujet de sa relation avec une amie. En amitié comme
en amour, la relation peut s’avérer si fusionnelle qu’on parle de
couple. Et que le sexe s’en mêle ou non, on entretien un rapport à
l’autre qui implique un respect du rythme de chacun.

« Par “couple”, tu entends quoi ? », me demandait Isabelle au moment


où je l’ai contactée pour un entretien.

C’est vrai ça : un couple, c’est quoi, d’abord ?

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Interrogeons la bible des mots : le dico. Mon fidèle Littré, le king des
dictionnaires, me dit : « Lien pour attacher ensemble deux ou
plusieurs choses pareilles », mais dans ce cas, il faut dire une
couple : « Une couple pour trois ou quatre chevaux ». « [Couple] se
dit, par extension, de deux choses de même espèce, prises
ensemble. Une couple d'œufs. Une couple de serviettes. Une couple
de pigeons ». Ça fait plaisir le coup des pigeons…

Comme définition, j’aurais bien vu « Union de deux personnes


animées par un sentiment amoureux », mais personne ne m’a
consultée. C’est un scandale.

Quand, dans l’amitié, on peut se passer de l’opinion de l’autre pour


vivre agréablement son quotidien, la relation amoureuse nécessite
l’implication des deux protagonistes.

Il ne suffira pas de lire tout ce qui existe sur le sujet pour vous dire
« Bon, là, je crois que c’est bon. Je vais suivre ces conseils et tout ira
bien pour nous. ». Si vous faites ça, autant vous dire, votre euphorie
du moment sera sapée en un rien. Il suffira que votre compagnon
vous inflige une toute petite déception, répétée deux ou trois fois,
pour à nouveau baisser les bras. Et l’implication de celui-ci pourra,
elle, se faire attendre. Si celui-ci voit vos efforts mais n’en fait pas de
son côté, ou qu’il n'est tout simplement pas au même rythme que
vous, vous ne pourrez rien faire pour le contraindre. La seule chose
que pourrez faire, c’est agir de votre côté. C’est peut-être le temps
pour vous, mais pas encore le temps pour lui. Alors, il faut continuer
vos efforts jusqu’à ce que vienne le temps pour vous deux.

Aucune méthode au monde ne pourra se mettre à votre place au


quotidien, mais toutes vous enseigneront que si vous persistez dans
l’effort, régulièrement, vous aurez toutes les chances de réussir. À
vous de piocher dans ce qui existe, de prendre le meilleur de ces
enseignements et de vous les approprier.

Et si tout cela prend un peu de temps, ce n’est pas du temps perdu,


loin de là. En savoir davantage sur la personne qui partage votre vie,
vous-même et votre fonctionnement à deux, c’est du temps gagné sur
une prochaine crise que vous ne traverserez pas grâce à ça.

Que faire s’il ne veut pas faire d’effort ?

Tant que vous n’avez pas essayé, il ne faut pas capituler. Le but de ce
livre est précisément de vous donner des pistes pour vous

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reconnecter l’un à l’autre. Une fois que vous aurez fait un travail sur
vous et mis en pratique les recommandations contenues dans ce livre
et dans ceux que je vous recommande, là vous pourrez faire le point.
Mais avant, prudence.

Il est évident qu'on ne peut rien contre la volonté de quelqu'un. Les


plus grandes dictatures l’ont essayé (et l'essaient encore), mais même
la torture est impuissante face au refus. Si pour une raison X ou Y
votre femme continue à tremper des tartines de pâté Hénaf dans son
café au lait ou que votre homme passe une heure à se faire un
masque alors que vous attendez la libération des lieux pour partir au
travail, vous n’aurez que deux perspectives : vous obstiner ou
devenir créatif. Pour éviter d’avoir les nerfs qui frisent, faites place à
une bonne d’humour, relativisez ; ça vous aidera à passer le cap. On
développera d’autres méthodes plus tard.

Les couples ne se séparent pas tous parce qu’ils ne s’aiment plus


(certains se séparent parce qu'ils ne sont plus amoureux ; nous le
verrons plus tard en abordant le livre d'Andrew G. Marshall) : ils se
séparent parce qu’ils ne se comprennent pas ou plus.

Combien de couples séparés ont du abandonner l’idée de se


reconstruire pour n’avoir pas su communiquer ensemble ? Ils se
séparent en pensant que c’était la seule issue, souvent pour
recommencer la même histoire, mais avec quelqu’un d’autre…
Laquelle se soldera inévitablement par un nouvel échec, car tant
qu’on aura pas pris conscience que rien ne se fait sans travail sur soi,
le schéma se répétera.

Les techniques sont multiples et on peut se réjouir que de nombreux


thérapeutes ou conseillers conjugaux aient réussi à réunir des
couples au bord de la faillite. La réussite de cette entreprise
dépendra entre autres de trois points essentiels :

- De votre volonté à vous en sortir ensemble,

- De la régularité de vos efforts,

- De votre décision commune à ne pas revenir en arrière.

Aucun couple n’est idéal mais les couples heureux, ça existe. Voyons
voir un peu de ce côté-là.

Docteur, c’est quoi un “vrai” couple ?

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Avez-vous déjà entendu autour de vous des gens dire : « J’adore les
Machinchose : ça, c’est un vrai couple ! » ? Quel est le secret des
Machinchose pour qu’ils vivent si harmonieusement, et depuis tant
d’années, leur relation ? Pourtant – et on le verra en fin de ce livre en
abordant quelques clichés sur le couple – il n’existe pas, a priori, de
“vrai” couple.

« D’abord, le couple, ça n’existe pas ».


Selon, le psychanalyste Jean-Michel Louka, c’est un « rêve de couple »
que chacun nourrit, mais d’après lui, le couple – à savoir un homme et
une femme partageant à vie le même toit – ça ne marche pas.

Pas très motivant ! Ceci dit, on va rarement voir un psy pour lui dire
« Je vais bien, ça m’inquiète ». Ce n’est pas son job. Par ailleurs, un
psychanalyste annonçant que la vie est merveilleuse serait-il
crédible ?

Cependant, certains couples semblent tellement faits l’un pour l’autre


qu’on on crève de leur demander : « Mais dites-moi comment vous
faites ! », et même on se prend à jalouser leur bien-être (si, si, c’est
humain). Derrière l’apparence de la perfection, ne doutons pas que
les Machinchose ont, comme tous les couples, connu des difficultés à
vivre ensemble et ont du effectuer moult réglages pour que leur vie
en commun se passe avec un minimum de heurts. Or, point de
miracle dans cette réussite. Si leur union fonctionne tellement bien,
c’est pour une raison précise : ils ont décidé de réussir ensemble.
Arantxa, une amie de Barcelone, m’a confiée que sa relation avec
Ignasi était ainsi :

« Je suis moi, Arantxa, mais je suis Ignasi aussi. Ce qu'Ignasi est, je le


suis aussi. Je suis moi, mais je suis nous deux tout autant. Bref, je suis
moi, lui et nous deux. Cela signifie que les décisions que je prends, je
les prends en fonction de lui. Je ne peux pas, et je ne veux pas, agir
comme s’il n’était pas concerné. C’est un choix que j’ai fait en le
connaissant et il en fait autant pour moi. Si j’agissais comme si j’étais
seule, ça ne marcherait pas entre nous. C’est parce qu’on pense au
bien-être de l’autre et à notre intérêt commun en permanence que
notre couple fonctionne. »
Et pourtant, Arantxa et Ignasi travaillent et vivent ensemble depuis 12
ans. Arantxa est journaliste et réalisatrice de films, Ignasi est auteur-
compositeur-interprète ; ils partagent le même bureau-studio
d’enregistrement de 10 m2 situé la porte à côté de leur chambre et

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pendant qu’Ignasi fait des vocalises, Arantxa travaille


imperturbablement sur ses scénarii. À part les moments où l’un et
l’autre sortent pour des rendez-vous professionnels où pour retrouver
leurs amis communs (qu’ils voient ensemble ou séparément), ils sont
un tout 24/24h. J’ai pu observer leur couple dans différentes
circonstances : chez eux, chez moi et en société, ce qui m’a permis
de remarquer de quelle façon ils réagissaient quand ils passaient
d’une situation à une autre ; à l’extérieur et à la maison.

À une époque où l‘individualisme règne, Arantxa et Ignasi sont la


preuve qu’un couple réussi, c’est l’intérêt du couple conjoint à l’intérêt
individuel. Mais qu’au-delà de tout, c’est cet intérêt mutuel qui prime
toujours et va nourrir la réussite individuelle. Arantxa et Ignasi ont
vraiment décidé cela depuis le début de leur relation.

Autre chose également les unit qui vient cimenter leur union : ils rient
ensemble beaucoup. Ils laissent beaucoup de place à la fantaisie, ils
se taquinent souvent, se font rire mutuellement et se laissent libres
d’agir comme des adolescents si ça les amuse. Ignasi est un pitre, il
adore faire rire en société. Arantxa est tout aussi drôle mais moins
extrême que son mari qui lui, est prêt à se mettre physiquement en
danger pour faire rire. Et si la blague passe parfois à côté de son but,
jamais ni l’un ni l’autre ne juge mal son conjoint en société. Cela aussi,
c’est un choix : Ils ont décidé que le pessimisme n’altèrerait pas leur
couple.

En somme, Arantxa et Ignasi sont autant amis que partenaires. Ils


n’ont pas renoncé à leurs rêves de jeunesse, au contraire, ils
s’appuient sur leur couple pour les réaliser rêves, tout en sachant qu’il
ne tient qu’à chacun d’eux qu’ils prennent forme.

L’harmonie de leur couple repose sur ce principe de « grandir


ensemble ».

Des couples témoins

Heureusement, Arantxa et Ignasi ne sont pas les seuls à former un


“vrai” couple. Marta et Javier, Martin et Joséphine, Karl et Charlotte,
Cécile et William et bien d’autres encore parmi ceux qui ont accepté
de répondre à mes questions, ont trouvé aujourd’hui leur manière à
eux de s’épanouir au sein de leur union. Les esprits jaloux pourraient
se dire « Oui mais… », « Non mais… » ou « Ça ne va pas durer », or
ces couples ont témoigné d’une histoire datant de dix ans au

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minimum. C’est pourquoi, prendre exemple sur leur réussite me


semble motivant pour envisager la vôtre.

Alors, comme dirait Arantxa :

« Optimisme, s’il vous plaît ! Optimisme ! »


Oui, optimisme !

Mais tout le monde n’a pas atteint l’équilibre d’Arantxa. Partant de là,
quels sont les conseils des spécialistes pour redonner du pep au
couple ?

CHAPITRE 2
L’AVIS DES SPECIALISTES

Les guides les plus lus au monde passés au scanner

Il existe des centaines d’ouvrages sur la relation de couple et plus je


me suis penchée sur la question, plus j’ai découvert de nouvelles
œuvres passionnantes et riches d’enseignements que j’aurais voulu
partager avec vous. Or, non seulement je ne peux pas en faire une
liste exhaustive, mais surtout je suis consciente que vous avez hâte
d'avoir des premières solutions. Si vous souhaitez en savoir plus, j’ai
mis au point un site internet, www.rendezmoimoncouple.com, sur
lequel je vous proposerai régulièrement de nouvelles lectures, des
articles sur la relation de couple et tout outil qui peut améliorer votre
quotidien conjugal.

Il m’a donc fallu faire une sélection. J’ai par conséquent choisi
quelques titres offrant à mon sens une perspective concrète pour
remettre votre relation amoureuse sur des rails heureux. Ayant un
affreux mauvais souvenir des mauvaises notes à l’école et de tout
autre système de notation (et qui suis-je pour noter qui que ce soit ?)
je m’abstiendrai, mais vous propose à la place de vous donner « mes
5 raisons de recommander ce livre » et « mon petit bémol », histoire

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de temporiser en cas d’euphorie postlecture trop persistante (ce qui


n'est pas toujours possible, tant certains livres sont des mines d'or).

Entrons dans le premier bureau, celui d'Andrew G. Marshall…

La consultation d’Andrew G. Marshall : disputez-vous !

Je t’aime, mais je ne suis plus amoureux, éd. Marabout

Ce que dit la 4ème de couverture : « Je t’aime mais je ne suis pas


amoureux. Comment faire pour raviver la flamme des premiers
jours ? Avec le temps, la plupart des couples s’installent dans une
sorte de routine. Leurs habitudes supplantent peu à peu la fusion
initiale, jusqu'au jour où l'un des partenaires constate que la passion a
disparu.

Fort de son expérience de conseiller conjugal, Andrew G. Marshall a


mis au point un programme en sept étapes destiné à rétablir la
communication amoureuse à l'intérieur du couple. En observant les
différents types de langage amoureux, il propose de nouvelles clefs
de compréhension particulièrement efficaces et épanouissantes. Ce
programme offre ainsi une réponse positive, simple et rassurante à
tous ceux qui se demandent : « Est-il vraiment possible que je
retombe amoureux de mon (ma) partenaire ? »

Andrew G. Marshall est conseiller conjugal depuis plus de vingt ans. Il


travaille pour RELATE, association anglaise phare en matière de
conseil matrimonial, et écrit des articles sur le couple pour le Times,
l'Observer, le Mail on Sunday, ainsi que pour de nombreux
magazines féminins dans le monde entier ».

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Mes 5 raisons de recommander ce livre :

1. L’originalité de l’angle : une différence fondamentale entre aimer et


être amoureux. Un découpage en six étapes de la vie amoureuse
à travers les âges.

2. Le plan est facile à suivre grâce à un sommaire assez explicite


dans lequel on peut piocher si on veut s’y repencher plus tard.
Chaque fin de chapitre invite à passer au suivant : on se sent
accompagné.

3. Les clichés hommes/femmes n’apparaissent pas. C’est un des


ouvrages les plus éloignés de ces clichés puisqu’il aborde toutes
les étapes de la relation sans ranger les femmes au rayon “Jamais
contente” ni les hommes au coin “Gros égoïste”. Il a en plus le
mérite de faire apparaître des acteurs quasi invisibles dans les
écrits consacrés à la vie de couple : les couples lesbiens et gays.

4. Une mine d’exemple illustrent bien les différentes situations. De


nombreux exercices à faire seul ou à deux ; tests, sujets de
réf lexion, petits trucs et conseils, donnent corps au thème.

5. Le champ de réf lexion est très large et les perspectives de sortie


de crises sont abordées dans les moindres détails. L’ensemble est
agréable à lire et apporte un soutien très complet dans la mesure
où il aborde jusqu’à l’éventualité d’un échec et même d’une autre
vie amoureuse.

Si j’avais un petit bémol, ce serait…

Le petit cafouillage de fin de livre qui invite à se reporter à tel numéro


de chapitre ou tel paragraphe dans telle partie. Mais si les numéros
de chapitre et les intitulés changent, forcément, on s'emmêle un peu
les lunettes.

Malgré ce dernier point, c'est vraiment pour chercher la petite bête


que j'ai noté ce bémol, car je dois reconnaître que si je devais partir
sur une île déserte pour régler mes problèmes de couple, je
penserais bien à prendre Je t’aime mais je ne suis plus amoureux
dans ma valise (et un peu d'eau potable aussi).

De quoi ça parle ?

©Prune Quellien - Rendez-moi mon couple !


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De la nuance entre aimer et être amoureux.

« Je l’aime, mais je ne suis plus amoureux », c’est l’aveu cuisant qu’a


fait un patient dans le cabinet d’Andrew G Marshall. Comme lui (ou
comme elle, les patients sont parfois patientes), beaucoup d’autres
disaient avoir des rapports sexuels avec leur partenaire et manifester
des sentiments profonds à son égard mais ressentaient que cette
attache fraternelle sans passion ne leur suffisait plus et se retrouvaient
confrontés à un dilemme : j’aime toujours mon partenaire mais plus
suffisamment et je ne veux pas lui faire du mal en le quittant, pourtant
je suis malheureux dans cette histoire, que faire ? Comment continuer
à aimer lorsqu’on n’est plus amoureux ?

« Est-il vraiment possible de retomber amoureux ? » À cette


interrogation, Andrew G Marshall répond systématiquement « Oui »,
et il ajoute que « chacun peut sortir de la crise conjugale avec une
meilleure compréhension de l’autre comme de lui-même, ce qui
permet au couple de resserrer les liens » – Je ne cesse de le dire
depuis le début de ce livre ! Je t’aime mais je ne suis plus amoureux, a
pour vocation d’expliquer pourquoi et comment.

En faisant des recherches, Andrew G. Marshall constate que s’il existe


des livres spécialisés sur les couples qui ne s’aiment plus, voire qui
se détestent, rien n’existe sur les couples qui ne s’aiment plus assez.
Dés lors, il met au point un questionnaire interrogeant les couples en
demande d’aide quant aux raisons de leur consultation et s’aperçoit
que « 47% d’entre eux se plaignaient que « la passion avait
disparu » et 43% disaient « J’aime mon partenaire mais je ne suis plus
amoureux/Mon partenaire n’est plus amoureux de moi » ». Cette
enquête l’amène à constater que les partenaires qui se plaignaient de
« Je l’aime mais… » (qu’il appelle les JTAM) admettaient avoir
davantage de difficultés à comprendre leurs points de vues respectifs
que de disputes fréquentes.

Il fait par la suite trois observations principales : 1/lorsqu’un être n’est


pas capable de mettre des mots sur ses sentiments, les liens se
desserrent et la relation s’affadit, 2/l’absence de querelle, fruit d’une
tendance très actuelle à être autant amis qu’amants, pousse les
couples à se ressembler de plus en plus et les prive de le possibilité
d’être eux-mêmes, 3/une expérience bouleversante (maladie, décès,
passage à une tranche d’âge, divorce alentour, naissance) provoque
souvent la disparition de la passion laissant celui qui la subit dans la
souffrance et celui qui la supporte dans le désarroi. De peur de

©Prune Quellien - Rendez-moi mon couple !


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blesser l’autre, chacun préfère se taire et lorsque le silence se brise


les ressentiments explosent.

De cette déclaration « Je t’aime, mais je ne suis plus amoureux »,


Andrew G Marshall produit un livre homonyme dont le but est d’aider
les couples à comprendre l’amour en mettant l’accent sur les petites
habitudes qui finissent par ébranler le couple plutôt que le protéger.

Il y analyse la relation amoureuse, depuis la toute première rencontre


et ce qu’il appelle la « limerence » (l’état passionnel des débuts) au
renouement des liens après la crise, en passant par les bienfaits de la
dispute, les langages amoureux (thème phare du livre de Gary
Chapman, Les cinq langages du couple, dont nous parlerons juste
après), la stimulation de la vie intime, le sens des responsabilités, les
« bons trucs » pour transformer le négatif en positif et la nécessité
d’apprendre à deux en connaissance des « six qualités du couple ». Il
envisage aussi le nœud de la crise : l’aveu « Je t’aime mais je ne suis
plus amoureux » autant que la difficulté à l’entendre ; comment faire
face à cette déclaration, envisager une séparation ou non, s’en sortir
au quotidien.

Pour finir, il évoque l’après-crise, les différentes façons de recréer


des liens, la peur de ne pas retomber amoureux malgré les efforts,
l’éventualité de la rupture, le sens à donner à celle-ci, les moyens de
retrouver la joie de vivre et la perspective de rencontrer un nouveau
partenaire.

Les 350 pages de son livre sont jalonnées de nombreux témoignages


très évocateurs de la situation abordée dans chaque chapitre ainsi
que d’exercices pratiques qu’il a mis en place pendant ses quelques
25 années d’activité. Tout ça fait de Je t’aime mais je ne suis plus
amoureux l’un des titres les plus complets dans son domaine.

La consultation de Gary Chapman : pour vous aimer toujours, pratiquez


les 5 langages de l’amour.

Les 5 langages de l’amour, Leduc.s Éd.

©Prune Quellien - Rendez-moi mon couple !


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Ce que dit la 4ème de couverture : « Après le temps de l'idylle, les


sentiments amoureux s'étiolent souvent. On se dispute, on se fait des
reproches, et on ne sait plus quoi faire pour sauver son couple. Pour
vous aimer toujours, apprenez à exprimer votre amour dans la langue
que l'autre comprend... et à comprendre quand votre partenaire vous
dit « Je t'aime ».

Dans ce livre, découvrez les 5 langages par lesquels chacun


manifeste son amour :

- les paroles valorisantes,

- les moments de qualité,

- les cadeaux,

- les services rendus,

- le toucher physique.

Dans un couple, les deux expriment rarement leur amour de la même


manière. Grâce à de nombreux témoignages, découvrez la langue de
votre partenaire et votre propre fonctionnement amoureux. Un livre
indispensable pour améliorer la communication dans son couple et
s'aimer comme au premier jour !

Gary Chapman est journaliste. Il anime des séminaires pour les


couples dans le monde entier. Best-seller international, Les 5 langages
de l'amour a déjà conquis des millions de lecteurs. »

Mes 5 raisons de recommander ce livre :

1. L’originalité de l’angle : les manifestations de l’amour sont


différente chez tous les partenaires. À cela s’ajoute l’idée du
« réservoir émotionnel » : une idée-phare que je garde pour ma

©Prune Quellien - Rendez-moi mon couple !


21

part en tête et dont je me sers pour m’exprimer en incitant les


autres à le faire à leur tour.

2. Les langages sont expliqués sur une centaine de pages, ce qui


permet d’assimiler vite chacun d’entre eux. Les entrées sont
relativement peu nombreuses étant donné que le livre est divisé
en trois grandes sections : L’explication des 5 langages de
l’amour/L’amour en action (qui illustre des situations vécues)/La
réf lexion.

3. Les témoignages sont assez détaillés et formulés sous forme de


conversation avec l’auteur, qui est parfois mis en difficulté et se
remet lui-même en cause. De nombreux conseils permettent de
mettre en pratique les propos tenus.

4. L’ensemble est agréable à lire.

5. Cette manière de voir la relation amoureuse est si concrète qu’elle


est facile à comprendre et à reprendre à son compte au quotidien.

Si j’avais un petit bémol, ce serait…

« Oh, mon Dieu ! » Voilà. J’ai résumé l’état d’esprit de l’auteur : un


catholique convaincu. Chacun fait comme un veut avec son culte,
mais le côté puritain peut être en trop parfois, d’autant qu’il est très
auréolé d’une étouffante normalité. La relation est « mariage » et les
partenaires sont des « conjoints » ou des « futurs conjoints ». Autre
hic ; à bien y réfléchir on se rend compte que les langages auxquels
on est le plus sensible vont souvent par deux et qu’il est très difficile
de fixer dans le marbre son langage principal. Un point de vue
qu’Andrew G Marshall partage (puisqu’il parle lui aussi des langages
de l’amour) en faisant savoir que les langages (« un principal, parfois
deux ») changent quand le couple traverse une période difficile (ce
qu’il met en pratique à travers un exercice dit des « cartes de
l’amour »).

Mais tout ça compte relativement peu au regard de l’enseignement


que prodigue Les cinq langages de l’amour. Vous y trouverez
certainement les clés qui vous manquaient pour donner un second
souffle à votre couple.

De quoi ça parle ?

©Prune Quellien - Rendez-moi mon couple !


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Des cinq façons d'exprimer son amour.

Dans un de ses livres devenu un best-seller, Gary Chapman,


journaliste américain et conseiller conjugal, a observé que ce qui fait
fonctionner les couples ce n’est pas, comme le prétend l’astronaute
qui a observé Mars et Vénus, le respect de certains codes (quand
Monsieur se retranche dans sa caverne, Madame attend patiemment
aux fourneaux) mais la connaissance de différents « langages de
l’amour ». Pour lui, chacun a sa façon de manifester son amour et elle
est différente chez tous les individus, quelque soit leur sexe ou leur
origine ethnique (cf les études qu’il a menées sur différentes
civilisations, des Mayas aux Aztèques et des Esquimaux des toundras
du nord aux aborigènes aïnous du Japon, où il a surtout noté la place
des offrandes dans les mariages et sa répercussion sur les couples
occidentaux). Ces 5 langages sont les signaux affectifs que l’autre
nous renvoie, à savoir :

1 – Les paroles valorisantes (compliments, encouragements, éloges,


etc.).

2 - Les moments de qualité (moments exclusifs, discussions,


déjeuners impromptus, etc.).

3 - Les cadeaux (petites intentions simples, régulièrement).

4 - Les services rendus (bricolages, taches domestiques, cuisine,


soins aux enfants, etc.).

5 - Les touchers physiques (main dans les cheveux, enlacements,


baisers, sexe, etc.).

À la lecture, les hommes apprennent qu’offrir un paquet de pop corn


à ses enfants, revenir régulièrement avec une fleur coupée à la main
et prévoir de réserver un restaurant en amoureux vaut autant de l’avis
de certaines femmes que de consacrer un quart d’heure par jour à
discuter les yeux dans les yeux pour d’autres. Et inversement : quand
certains hommes sont, en dépit de leurs certitudes, plus sensibles aux
paroles valorisantes qu’à l’acte sexuel, d’autres feront tout pour une
femme qui leur prodigue des caresses, les touche affectueusement à
la moindre occasion et se projette avec délices dans un moment
d’intimité partagée.

Nota bene : Attention, pas d’affolement ! « plus sensibles aux paroles


valorisantes qu’à l’acte sexuel » ne signifie pas que les hommes ne

©Prune Quellien - Rendez-moi mon couple !


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soient plus intéressés au sexe – ça se saurait – et si c’était le cas, on


serait déjà toutes en de bourrer les coffres de nos voitures de tonnes
de piles rechargeables pour nos sextoys. Les hommes restent des
hommes avec leurs besoins physiologiques de se débarrasser
promptement de ce liquide séminal qui vient encombrer leurs
testicules, mais, d’après Gary Chapman, pour en arriver à ce feu
d’artifice boursier certains ont besoin plus que tout d’autres stimuli
pour désirer leur femme : cadeaux, moments de qualité, paroles
valorisantes ou services rendus (bien que sur l’échelle du désir, si un
homme vous fait le coup du taureau après que vous lui avez offert un
œuf Kinder, inquiétez-vous. Et ça, il ne l’évoque pas, tonton Gary).

Trêve de toquade gauloise, il faut reconnaître que la parité est


respectée : de leur côté les « maris » font la vaisselle ou passent l’aspi
(cet homme a un vrai problème avec les aspirateurs qui remonte au
temps où sa mère le contraignait à cette tache toutes ses années de
lycée – ce qui amusera bien des freudiens – mais il le passe par
amour pour sa femme, car « rendre des services » est le langage de
l’amour auquel elle est le plus sensible). Ô joie, les femmes ne sont
plus seulement cantonnées dans leur rôle de supernanny (bien que
dans le livre on les retrouve plus souvent en train de plier le linge que
de déposer une olive verte au fond d’une Vodka Martini (à boire avec
modération si vous pouvez) ou de recoller les tenues SM de
Monsieur, qui sont tout autant de « services rendus »).

Au rayon « Papa bricole, maman cuisine », il relate en début du


chapitre « Services rendus » une conversation qu’il a eue avec un
jeune couple « en désaccord sur tout » (Marc chasse et pêche, Marie
prie… Quand je vous disais !) Et là, on pense : « Au secours ! C’est ça
un couple ? Que « [le conjoint réclame que sa femme] ait au moins
commencé à préparer le dîner avant son retour, pour qu’ils puissent
se mettre à table au plus tard entre une demi-heure et trois quarts
d’heure après, [pendant que de son côté elle sollicite] qu’il tonde le
gazon toutes les semaines [pour éviter de lui] faire honte devant les
voisins » ! C’est ça, un couple ? Un échange de bons procédés ?
Euh… Oui. Aussi. Pour certains, tondre la pelouse ou préparer le
dîner à temps revient à dire « Je t’aime et c’est comme ça que je te le
prouve ». C’est ainsi, la vie à deux n’est pas faite que de soirée caviar
à laper au creux de l’oreille et de pole dance à l’heure du déj’.

Que votre homme trique pour une chemise bien repassée, c’est donc
normal. Rappelez-vous aussi que tonton Gary est un américain old

©Prune Quellien - Rendez-moi mon couple !


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style et que les valeurs du foyer en Amérique, c’est comme les


graines de sésame sur les petits pains ronds : une tradition. Une
chemise repassée = un BBQ ribs (côtes sauce barbecue) = A.E.S.D.
(Amour Éternel Sans Divorce). Idem, si vous honnissez tout ce qui a,
de près ou de loin, à voir avec J.-C. (pas Jean-Claude Van Damme,
Jésus-Christ), sautez les paragraphes qui mettent en lumière la
question « Est-il possible d’aimer une personne que vous haïssez ? » à
travers l’Évangile de Luc – bien que dans « Donnez, on vous
donnera », il n’y ait pas que des âneries.

Finalement, malgré ces normalités omniprésentes, un livre qui aborde


les sensibilités affectives sous un autre angle que celui de la
guéguerre hommes/femmes (il n’est pas le seul, heureusement), ça a
le mérite d’être compréhensible de tous (ce qui explique qu’il soit
vendu à des millions d’exemplaires dans le monde).

Pour ma part, je me suis rendu compte à sa lecture qu’il m’était


arrivée maintes fois de me demander comment faire comprendre à
mes ex que j’aurais eu bien besoin d’un coup de main, d’un câlin
et/ou de paroles valorisantes, mais qu’en revanche leurs cadeaux ne
me faisaient ni chaud ni froid, surtout s’ils étaient estampillés société
de consommation et achetés avec un boulet au pied ?

J’ai constaté aussi que j’avais été incapable de cerner exactement de


quelles façons je leur donnais la certitude que je les aimais
profondément, quelles étaient les attitudes qui leur donnait confiance
en notre relation et pour quelles raisons nous avions eu du mal à nous
comprendre. En définitive, j’ai compris pourquoi ça n’avait pas
marché entre nous malgré le sentiment amoureux qui nous animait au
départ. Mais surtout, que les couples qui prennent la décision de
s’aimer peuvent se retrouver, se redésirer et, tels des phœnix,
renaître de leurs cendres cachées sous le tapis.

Malgré les quelques réticences notées ironiquement plus haut, j’ai eu


beaucoup d’intérêt pour ce livre et limite envie de rappeler mes ex
pour réessayer de recoller les morceaux cassés. Heureusement, je
me suis souvenu que je ne les aimais plus, ce qui, outre le mérite de
faire avancer la recherche scientifique, n’aurait eu aucun intérêt pour
aucun de nous deux.

Passons « les 5 langages du couple » au scanner

Vu que je ne suis pas conseillère conjugale, que je n’avais pas 150


000 couples autour de moi qui seraient venus me consulter suite à

©Prune Quellien - Rendez-moi mon couple !


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mes séminaires dans le monde entier, j’ai choisi de passer par une
enquête auprès de “vrais” couples (oui, je préfère vrais à vieux, mais
j’aurais pu dire durables, solides, confirmés, ou médaille d’or) : des
couples qui ont vécu la guerre des nerfs et en sont revenus.

Partant du livre de Gary Chapman je leur ai demandé ce qui


fonctionnait chez eux et ce qui pouvait être amélioré. Pour le savoir, je
leur ai proposé un test en 4 temps dans le but de :

1/Cerner quel langage vous fait le mieux comprendre que votre


partenaire vous aime ; 2/ Établir une liste des cinq langages en les
classant du plus important au moins important ; 3/Apprendre avec
quel langage votre partenaire se sent le plus aimé ; 4/ Classer votre
« réservoir émotionnel ». Je leur ai demandé ensuite de se mettre
dans la peau de leur partenaire et, une fois le niveau de leur
« réservoir émotionnel » évalué, de s’interroger l’un et l’autre sur la
façon d’élever ce niveau.

Afin que vous puissiez vous aussi tester les façons de comprendre
votre partenaire et de vous faire comprendre de lui, je vous livre le
« Test des 5 langages du couple », adapté du livre de Gary Chapman.
En lisant son livre, vous verrez qu'il vous est recommandé de
pratiquer cette évaluation trois fois par semaine pendant trois
semaines.

Il n'y a rien à gagner, c'est juste une estimation.

21 jours de cerveau disponible

Mais pourquoi « pendant trois semaines » ? Parce que trois semaines


font 21 jours et que la science a montré qu'il fallait 21 jours au cerveau
pour changer de route et automatiser un comportement positif. Voilà
sans doute pourquoi Gary Chapman, comme de nombreux autres
thérapeutes de couples ou formateurs en développement personnel,
a établi ce programme sur trois semaines.

LE TEST DES « 5 LANGAGES DU COUPLE »

Voici une liste des « 5 langages du couple ». Je vais vous demander


ici de les classer du plus important au moins important.

D’abord, comment savoir à quel langage vous êtes le plus sensible ?

©Prune Quellien - Rendez-moi mon couple !


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Par une technique simple : dites-vous que vous faites à votre


partenaire ce que vous aimeriez qu’il vous fasse et vous saurez que
ce langage est le vôtre. (Exemples : vous lui faites régulièrement des
petits cadeaux ? Votre langage préféré est : « Les cadeaux ». Vous
avez tendance à cherchez son contact physique ? Votre langage
préféré est « Les touchers physiques », etc.)

Ensuite, comment classer ces 5 langages par ordre d’importance ?

Si vous cherchez son contact physique, mais avez besoin plus que
tout de paroles valorisantes pour désirer votre partenaire et que les
petits services rendus vous passent relativement par-dessus la tête ?
Votre liste sera : n°1 : « Les cadeaux » - n°2 : « Les paroles
valorisantes » - n°3 : « Le touchers physiques » - n°4 : « Les moments
de qualité » - n°5 : « Les services rendus. »

Maintenant que vous avez tout bien compris, c’est à vous !

A - « Pour me sentir aimé(e) de mon (ma) partenaire, j’ai besoin plus


que tout… » Classez de 1 à 5

– De paroles valorisantes (compliments, encouragements, éloges,


etc.).
– De moments de qualité (moments exclusifs, discussions,
déjeuners impromptus, etc.).
– De cadeaux (petites intentions simples, régulièrement).
– De services rendus (bricolages, taches domestiques, cuisine,
soins aux enfants, etc.).
– De touchers physiques (main dans les cheveux, enlacements,
baisers, sexe, etc.).

B - « Pour se sentir aimé(e) je pense que mon (ma) partenaire a


besoin plus que tout… » Classez de 1 à 5

– De paroles valorisantes.
– De moments de qualité.
– De cadeaux.
– De services rendus.
– De touchers physiques

C - Sur une échelle de 0 à 10, à quel niveau estimez-vous votre


« réservoir émotionnel ? »

©Prune Quellien - Rendez-moi mon couple !


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D - Votre partenaire sait-il par quel moyen élever ce niveau ? Classez


de 1 à 5
– Par des paroles valorisantes.
– Par des moments de qualité.
– Par des cadeaux.
– Par des services rendus.
– Par des touchers physiques.

E – Sur une échelle de 0 à 10, à quel niveau estimez-vous le


« réservoir émotionnel de votre partenaire ?

F – Savez-vous par quel moyen élever ce niveau ? Classez de 1 à 5

– Par des paroles valorisantes.


– Par des moments de qualité.
– Par des cadeaux.
– Par des services rendus.
– Par des touchers physiques.

G - Pensez-vous qu’on puisse réussir son couple quand on est en


désaccord sur tout ?
Oui/non

H – Pensez-vous qu’on puisse sauver son couple si n'est plus


amoureux de son partenaire ?
Oui/non

Maintenant, sortons du bureau de Gary Chapman et poussons la


poste de celui de Patricia Love et Steven Stosny.

La consultation de Patricia Love et Steven Stosny : améliorez votre vie de


couple sans parler.

Ne dites plus jamais : chéri, faut qu’on parle !, Éd. Michel Lafon

©Prune Quellien - Rendez-moi mon couple !


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Ce que dit la 4ème de couverture : « Forts de vingt-cinq ans


d'expérience en psychologie, Patricia Love et Steven Stosny tordent
le cou à l'idée reçue la plus répandue en matière de relation de
couple : quand le torchon brûle entre deux personnes qui s'aiment,
eh bien, non, le dialogue n'est pas la meilleure des thérapies ! Car si,
pour la femme, la parole est salvatrice, pour l'homme elle agit en
repoussoir, et ce en raison des mécanismes biologiques qui régissent
les deux sexes. Le chemin de l'harmonie conjugale ne passe pas par
la conversation mais par des comportements propres à restituer
l'entente. Parsemé d'exemples concrets et de conseils pratiques
visant à bannir définitivement les tue-l'amour, ce guide essentiel vous
aidera à raviver la flamme sans perdre votre souffle en verbiage
inutile. »

Mes 5 raisons de recommander ce livre :

1. L’idée, amusante d’emblée et complètement à contre-pied : arrêter


de parler. Le postulat qui consiste à dire que « la peur et la honte
contribuent à déconnecter [les couples] ».

2. L’écriture à deux sexes, un homme et une femme, ce qui peut


rassurer les hommes souvent plus réticents à ouvrir un livre
traitant du couple, d’autant que le livre est en grande partie axé
sur la différence homme/femme.

3. L’approche neuroscientifique qui part des clignements des yeux


du nourrisson au « pic de prolactine » après l’amour et rend la
lecture excitante.

4. Les multiples trouvailles : « la f laque » ; « les quatre minutes et


quarante-cinq secondes pour embellir la vie à deux » ; les six fois
six secondes de bras par jour, etc.

©Prune Quellien - Rendez-moi mon couple !


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5. Les tests est exercices qui permettent de mettre en questions non


seulement son couple, mais soi.

Si j’avais un petit bémol, ce serait…

La classification par sexe de la peur et de la honte. Dés les premières


pages, les auteurs avancent « Vous savez tous que les travaux de
recherches attestent d’une supériorité féminine en terme d’émotions
prosociales : elles sont plus aimantes, douées de compassion,
impliquées dans la vie d’autrui. Cette spécificité apparente est due à
nos fragilités différentes plutôt qu’à la nature même de ces émotions
positives. Il est plus risqué pour les femmes de ne pas aimer,
compatir ou soigner : cela les exposerait à la peur de la solitude, de la
souffrance, du manque. De même, il est plus risqué pour un homme
de compatir, d’aimer ou de soigner, car il se mettrait en position
d’avoir honte, il s’exposerait au risque de se sentir défaillant dans son
rôle d’amant, de soutien de famille, de protecteur ou de père. »

L’ennui, c’est que beaucoup de scientifiques contredisent cette


allégation.

Pour s’en convaincre – en dehors que l’appréhension de la


défaillance attribuée aux hommes m’allait dans de nombreuses
situations du livre et que je connais des femmes et des hommes qui
ne réagissent pas conformément à ce qui est décrit – il faut lire
Cerveau, sexe et pouvoir, coécrit par Catherine Vidal et Dorothée
Benoit-Browaeys, respectivement neurobiologiste et journaliste
scientifique, qui remet en place les écrits sur le « sexe du cerveau ».

Adieu bavardes, nulles en lecture de cartes routières, hommes qui


n’écoutent rien, mathématiciens-nés et chasseurs préhistoriques
voués à protéger Lucy (première femme de l’humanité, qui
s’appellerait peut-être… Lucien !) Bonjour, remise en cause de « la loi
des hormones » ! Même si c’est tentant d’alimenter un parti-pris,
« Prétendre que les inégalités entre hommes et femmes s’expliquent
pas un ordre biologique naturel, c’est ignorer l’histoire et nier la
réalité. » nous rappelle le livre de Catherine Vidal et Dorothée Benoit-
Browaeys. CQFD

C’est un petit bémol qui a son importance, mais l’ensemble l’emporte,


heureusement ! Et ne serait-ce que pour la multitude de trouvailles
dont je parlais plus haut, les tests et exercices riches d’une réflexion
profonde à mener sur soi, et aussi le ton positif, Ne dites plus jamais :
Chéri, faut qu’on parle ! est vraiment à mettre entre vos mains.

©Prune Quellien - Rendez-moi mon couple !


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De quoi ça parle ?

De la peur et de la honte qui influenceraient nos comportements de


couple ; de la nécessité de se parler autrement qu'avec des mots.

Patricia Love et Steven Stosny prennent le contre-pied de ce que l’on


a coutume d’entendre au sujet de la libération par la parole (ça ferait
plaisir à papy Sigmund). Contrairement à Andrew G Marshall qui
incite les couples à se confronter pour cesser de faire semblant que
tout va bien et réanimer leur sentiment amoureux, les auteurs
avancent que parler n’est pas la meilleure des thérapies ; leur livre
est d’ailleurs sous-titré « Comment améliorer sa vie de couple sans
parler ». Pour les auteurs, le secret d’une vie amoureuse et sexuelle
épanouie réside dans les comportements : « Les femmes veulent
parler de leur couple parce qu’elles sont contrariées et désirent se
sentir mieux. Les hommes ne veulent pas parler de leur couple parce
que leur mieux-être passe justement par le silence. ». Là où la plupart
des plumes se rejoignent, c’est sur le langage du corps. Des mains
qui se tordent, la mâchoire crispée, le ton sec en font plus pour
signifier un avis de tempête que tous les mots du monde : on ne
trompe pas avec le corps, surtout quand la colère attend derrière la
porte.

Peur et honte : deux sentiments-clés de la déconnection

Chercher à parler à tout prix ruinerait le couple pour une raison


principale : « (…) le stress chronique de la déconnexion, qui finit par
toucher tous les mariages hétérosexuels, émane d’une différence
d’approche, chez les deux sexes, de la honte et de la peur. » Les
femmes provoqueraient la discussion parce que la tension au sein du
couple, que les auteurs appellent « déconnexion », leur causerait une
détresse liée à de la solitude et de la peur. De leur côté, lorsque leurs
femmes manifestent de l’insatisfaction, les hommes ressentent un
sentiment d’échec qui leur fait honte. Plus les femmes essaieront de
parler, plus les hommes s’enfermeront dans leur mutisme. Au final,
tous les deux souffriront.

Pour rester réceptive aux découvertes de Patricia Love et Steven


Stosny sans me laisser parasiter par mon « petit bémol », je me suis
souvenue qu’un avertissement spécifiait en première page que « les
conclusions se fondent sur des moyennes ». J’ai alors essayé
d’admettre cette généralité « si, pour la femme, la parole est
salvatrice, pour l’homme elle agit en repoussoir, et ce en raison des
mécanismes biologiques qui régissent les deux sexes » et ai préféré

©Prune Quellien - Rendez-moi mon couple !


31

me concentrer sur ce qui permet aux couples de se comprendre sans


se parler, ou du moins sans se parler sous l'emprise de la colère,
dans le but de régler un problème sur-le-champ. C’est là que le
travail des deux psychologues est vraiment intéressant.

Outre les différentes manifestations attribuées au genre de chacun,


Patricia Love et Steven Stosny détaillent nombre de réactions liées à
la peur et à la honte, comme la « synchronisation émotionnelle » qui
explique que nos réactions physiques « s’alignent » sur celles de ceux
qui nous entourent (ce qui expliquerait que quelqu’un qui rit rende
heureux les autres et pourquoi on fait tous la gueule dans le métro).

Toute la marche à suivre du livre découle de la compréhension, entre


autre par les neurosciences, des mécanismes de peur et de honte et
de leur mise en pratique, notamment en utilisant ce qu’ils nomment
« la vision binoculaire ». D’où vient le fait que nous ne voyons pas les
choses de la même façon ? Que se passe-t-il dans notre corps lorsque
nous franchissons le seuil de la maison après une journée de travail ?
Pourquoi votre homme semble fermé quand il ne retrouve pas ses
clés à l’endroit prévu ?

Connaître ces manifestations du cerveau nous aide à mieux


comprendre le pourquoi du comment ? L’origine du problème. Et
pour lui trouver une solution, les auteurs nous font part de nombreux
témoignages provenant de leur expérience de thérapeutes, mettent
en place plusieurs tests et prodiguent quantité de conseils.

La consultation de Patricia Delahaie : l’amour ne dure pas, il se


transforme sans cesse.

Comment s’aimer toujours, Leduc.s Éd.

©Prune Quellien - Rendez-moi mon couple !


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Ce que dit la 4ème de couverture : « Pour tous les couples qui veulent
vivre heureux ! Mais comment font les couples qui s'aiment depuis
dix, vingt, trente ans (ou plus) aussi intensément qu'au premier jour ?
Qu'ont-ils de plus que nous ces couples modèles ? Quelles sont leurs
qualités, leurs vertus ? On verra dans ce livre que leur solidité n'est
pas un mystère et que leur « secret » est applicable par tous. Grâce
aux 7 piliers du bonheur à deux, les 7 lois de la sagesse conjugale, ce
livre montre le chemin du bonheur en se fondant sur l'expérience et
le recul de dizaines de couples heureux... ou pas. Oui, on peut
s'aimer toujours !

Pilier 1 : Vouloir que ça marche

Pilier 2 : Les plaisirs

Pilier 3 : Le respect

Pilier 4 : La réciprocité

Pilier 5 : Savoir être là

Pilier 6 : Une certaine générosité

Pilier 7 : Un « nous » conjugué au futur

« L’amour ne dure pas, il se transforme sans cesse. »

Patricia Delahaie est journaliste et écrivain. Philosophe et sociologue


de formation, elle est notamment l'auteur de Comment guérir du mal
d'amour et Comment plaire en 3 minutes (Leduc.s Éditions). »
Mes 5 raisons de recommander ce livre :

1. Le nombre impressionnant de témoignages qui donne le sentiment


d'être quasiment en compagnie des témoins.

2. La générosité qui ressort de ce livre.

3. L'explication de « syndrome de l'élastique » qui permet de


comprendre qu' « un couple ne s'aime pas 24 heures sur 24, ni tout
le temps avec la même intensité » et de relativiser.

4. La justesse des « piliers de l'amour ». C'est si difficile de classer ce


qui “marche” dans un couple ! Ni l'émotion ni l'amour réciproque
ne se découpent en morceaux. Et pourtant, à chaque nouveau
« pilier » abordé on se dit : « Ah oui, c'est vrai, elle a raison ».

©Prune Quellien - Rendez-moi mon couple !


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5. Envisager la séparation, pourquoi pas ? Patricia Delahaie ne vit


pas au pays des Bisounours ; elle ne défend pas le couple à tout
prix « Car durer pour durer n'a pas intérêt. […] On fait bien de
quitter les violents, les manipulateurs, les tyrans, les dépressifs qui,
en refusant de se faire soigner, sabotent leur vie autant qu'ils
gâchent la nôtre. On a raison de descendre du train conjugal
quand il nous mène sur des chemins contre-nature. Et de rompre
quand on s'est trompé d'histoire : c'est plat, ennuyeux, rien ne
vibre ni ne nous transporte. Arrêtons-là ! Car parfois, on vit mieux
seul que mal accompagné… » C'est tellement vrai !

Si j’avais un petit bémol, ce serait…

Zéro bémol, que des dièses. Encore des bonnes ondes comme ça ! Il
y a une telle générosité dans le livre de Patricia Delahaie qu'à le lire
on se sent retapé, on a l'impression d'être et d'avoir tout compris. Les
encadrés agissent comme des vitamines C pleines de petits principes
actifs, de trucs et d'idées qui font Pschittt autant que d'exemples à
coller vite vite dans sa tête. Pour la petite histoire, mon exemplaire est
tellement souligné qu'au bout d'un moment j'ai fini par me dire « Bon,
je vais faire des croix en face des lignes sinon, je ne vais plus rien y
voir »… et effectivement, il y a beaucoup de croix en face des lignes.
De quoi ça parle ?

D'envie ! De vie !

C'est la vie qui circule dans le(s) livre(s) de Patricia Delahaie. L'amour
est une célébration de la vie et inversement. C'est du bonus, une
grosse chance à provoquer et à rejouer pour qu'elle fasse Bingo ! le
plus longtemps possible. La relation amoureuse, oui c'est la cerise sur
le gâteau et il faut l'exiger !

Sans doute parce qu'il est truffé de témoignages éloquents d'hommes


et de femmes en couple ou non, mariés, séparés, vivant seuls ou
seules ; probablement aussi parce qu'il est basé sur une enquête,
Comment s'aimer toujours se vit comme une balade au pays de la
relation amoureuse. On y croise des dizaines (beaucoup de dizaines)
de personnes qui nous font partager les mille et une attitudes qui font
la vie de couple.

Découpé en 7 « piliers », Comment s'aimer toujours commence sur


un constat : les temps ont changé. Fini le temps où la mariage était le
Saint Graal, garantie en or massif que l'amour était légalement acquis.

©Prune Quellien - Rendez-moi mon couple !


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Fini le temps où le mariage mettait à l'abri de tout… même de


l'amour. Aujourd'hui, nous voulons « un épanouissement quasi
total : affectif, sexuel, amical et même professionnel » tout en
continuant d'appeler de nos vœux le Dieu Bonheur, le maître à bord
qui décide si on s'arrête où on continue ? À quoi ça sert de continuer
si c'est pour se faire du mal ? Pourquoi s'acharner si on a l'impression
de végéter ? La relation amoureuse serait-elle à ce point un
pensum qu'on doive l'assumer même si le souffle de vie manque à
notre amour ? C'est tout ce qu'envoie valser Patricia Delahaie, avec
bienveillance et chaleur dans les 187 pages de son livre.

Mais si on n'aime plus autant, « comme avant », est-ce normal ? Est-il


bizarre de ne pas aimer tout le temps, 24h/24 avec la même densité ?
Non plus. Le couple n'est pas un courant continue. Parfois sa lumière
est intense, parfois elle est plus douce. L'essentielle est que
l'interrupteur ne soit pas sur OFF.

7 piliers, 7 entrées pour comprendre ce couple si compliqué qui


s'articule de façon unique pour chacun d'entre eux, mais qui répond
aux préoccupations les plus simples : vouloir que ça marche, prendre
plaisir, respecter, veiller à l'effet de miroir, savoir être là, donner en
connaissant ses limites, voir loin devant.

Vu de l'intérieur, ça a l'air si compliqué, le couple.

Vu par elle, c'est simple.

Vite, vite ! Lisez-le !

La consultation de Willy Pasini : comprenez les origines du couple.

À quoi sert le couple ?, Éd. Poches Odile Jacob

©Prune Quellien - Rendez-moi mon couple !


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Ce que dit la 4ème de couverture : « Faut-il préférer le concubinage


au mariage ? Comment maintenir le bon équilibre entre intimité et
autonomie ? Comment faire durer la passion ? Comment se disputer
sans se déchirer ? Quand consulter et comment choisir la thérapie
adaptée à votre cas ? À l'heure où le couple traverse une crise
sévère, ce livre, nourri d'exemples très concrets, nous fait mieux
connaître le territoire mystérieux des rapports entre les hommes et
les femmes. Si toute histoire d'amour comporte un risque, le bonheur
à deux est cependant possible.

« Un don indéniable pour parler au grand public. » Psychothérapies.

Fondateur de la Fédération européenne de sexologie, Willy Pasini


enseigne la psychiatrie et la psychologie médicale à l'Université de
Genève. Il a également publié Le Temps d'aimer, La Force du désir et
Les Casse-pieds.
Mes 5 raisons de recommander ce livre :

1. Comme noté dans la biographie de l'éditeur en 4ème de


couverture, Willy Pasini est un professeur réputé. Une grande
qualité de ses œuvres est qu'elles sont savantes et simples à la
fois. C'est ce qui vaut au magazine Psychothérapies de retenir son
« don indéniable pour parler au grand public ».

2. Le plan est simple : le livre de Willy Pasini est divisé en deux


grandes parties : Comprendre son couple et Soigner son couple.
Les causes et le traitement.

3. La science humaine de Willy Pasini.

4. La somme incroyable de piste de réf lexions.

5. Le chapitre Soigner son couple, qui parle des psychothérapies de


couple.

Si j’avais un petit bémol, ce serait…

Quand on lit un livre de Willy Pasini, on a envie de lire tous les autres.
Serait-ce un bémol ? Pour ceux qui cherchent une solution en un seul
tome (ou au moins des pistes concrètes), peut-être. Car À quoi sert le
couple ? s'adresse de préférence à ceux qui veulent avoir une
connaissance plus profonde des mécanismes du couple et de ses
dysfonctionnements (ce que je trouve pour ma part indispensable si
on veut comprendre les origines de ces malaises). Pour les lecteurs

©Prune Quellien - Rendez-moi mon couple !


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et lectrices qui pensent comme moi que plus on sait, mieux on fait, je
les enjoins chaleureusement à découvrir ses autres ouvrages,
notamment Le temps d'aimer, véritable réflexion sociologique sur le
temps, la lenteur et la hâte, La force du désir et Des hommes à aimer.

De quoi ça parle ?

Du couple et de ses origines.

Davantage une analyse de la naissance des couples et de leurs


comportements qu'un guide pratique, À quoi sert le couple ? est
néanmoins indispensable pour comprendre ce qui nous anime
lorsqu'on se trouve en situation de vie à deux et ce qui influence
profondément cette vie.

Nous ne sommes pas nés en couple. Toutes nos vies passées, celle
de nos parents et de notre famille, expliquent le pourquoi de nos
comportements, de nos appréhensions, de nos espérances, de nos
erreurs.

Le poids des origines prend une grande place dans les livres de Willy
Pasini. Le contexte social aussi. Nous sommes des individus à cheval
entre le XXème et le XXIème siècle. L'Histoire de notre monde pose
sa patte sur nous, hommes et femmes modernes. Les mouvements de
notre société nous traversent et nous impressionnent, comme la
sérigraphie sur un vêtement prêt à absorber sa marque.
Individuellement, à deux et en société, nous portons les stigmates de
notre époque.

Jusqu'à la partie Annexe : la graphologie du couple, Willy Pasini


analyse le couple au microscope en le divisant en deux cellules :
Comprendre le couple et Soigner le couple.
Il se demande en introduction À quoi sert le couple ? Lui, répond
volontiers « À faire durer l'amour », mais sait bien que chacun a une
opinion différente. Il invite à repenser le couple et aborde les
phénomènes qui influencent la vie à deux.

Dans la cellule Comprendre le couple, il traite des parcours du


couple sain ; du couple malade ; la naissance du couple ; les modèles
et contre-modèles du couple ; la fidélité et la trahison ; la sexualité du
couple ; le couple et la procréation ; l'argent ; le poids du passé et le
couple qui dure.

©Prune Quellien - Rendez-moi mon couple !


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En deuxième partie du livre, dans la cellule Soigner le couple, il se


demande comment choisir une thérapie de couple ; apprendre à bien
vivre ensemble ; le couple comme système ; le couple et la
psychanalyse. Enfin, en épilogue, il pose la question : « Quel avenir
pour le couple ? »

Rien qu'à lire la biographie, on comprend la richesse de ses livres.


Pas moins de 96 notes et autant de sources viennent étayer les quinze
chapitres d'À quoi sert le couple ? et de son épilogue. 34 orientations
bibliographiques sont également proposées pour approfondir sa
connaissance du couple.

La consultation de Marie Lise Labonté : libérez-vous de la dépendance


affective.

Vers l'amour vrai, éd. Albin Michel

Ce que dit la 4ème de couverture : « En matière d'amour, nous


sommes tous influencés, depuis notre vie intra-utérine jusqu'à nos
premières expériences amoureuses, par l'image du couple que nos
parents nous ont donnée et par les croyances de notre entourage
familial, social et culturel. C'est pourquoi nous reproduisons
généralement à l'âge adulte les deux modes de fonctionnement les
plus répandus : l'amour fusionnel ou l'amour "carapace" dans lequel
chacun garde prudemment ses distances, "à l'abri" de l'autre.
Prisonniers de l'un de ces schémas, nous nous empêchons de
construire une relation "adulte" pleinement satisfaisante, où chacun
peut poursuivre son propre chemin et s'épanouir sans rompre le lien
avec son partenaire. Dans cet ouvrage essentiel, la psychothérapeute
Marie Lise Labonté nous donne les clés pour reconnaître notre propre
mode de fonctionnement mais aussi pour en sortir, grâce à des

©Prune Quellien - Rendez-moi mon couple !


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exercices concrets, afin d'atteindre l'amour vrai, l'amour créateur,


voie d'un enrichissement perpétuel et mutuel.

Marie Lise Labonté est psychothérapeute de renommée mondiale,


formatrice et auteure de nombreux ouvrages. Elle s'est guérie d'une
maladie dite incurable grâce à une méthode psychocorporelle qu'elle
a élaborée à cette occasion, et qu'elle pratique depuis vingt-cinq ans,
la "Méthode de Libération des Cuirasses", une approche globale de
l'être et du corps. »

Mes 5 raisons de recommander ce livre :

1. Son approche individuelle : de notre vie intra-utérine à la


rencontre d'un conjoint, notre choix de couple est conditionné par
notre passé. Comment reconnaître ce qui a douloureusement
affecté notre psychisme et notre corps pour vivre un amour libéré
de la dépendance affective ?

2. Son approche corporelle. La maladie d'amour est palpable ; Marie


Lise Labonté l'illustre en parlant du corps de ses patients.

3. L'autobiographie de l'auteur. Marie Lise Labonté est elle-même


passée par la maladie. Elle en a guéri en s'appliquant « une
méthode qu'elle a élaborée à cette occasion », la LMC©.

4. La clarté de son plan, divisé en trois parties principales, 1/l'amour


fusionnel, 2/l'amour caractériel, 3/l'amour créateur et précédé
d'une partie sur le conditionnement amoureux.

5. Ses témoignages. Étant psychothérapeute, Marie Lise Labonté a


traité de nombreuses personnes en souffrance affective. Elle s'en
fait le porte-parole.

Si j’avais un petit bémol, ce serait…

Je n’en vois pas. Je l’ai lu d’une traite à l’ombre malgré le soleil qui
brillait dehors. De même que le livre de Willy Pasini, Vers l'amour
vrai est complémentaire des autres lectures que je vous propose ici
puisqu'il analyse les causes du dérèglement amoureux.

De quoi ça parle ?

D'amour et des raisons qui nous mènent à lui.

Marie Lise Labonté part de la période bien avant la gestation,


l'histoire parentale, la projection du rôle familial sur l'enfant et les

©Prune Quellien - Rendez-moi mon couple !


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conditions dans lesquelles il a été conçu pour aller jusqu'aux trois


différentes formes d'amour : « l'amour fusionnel », « l'amour
caractériel » et « l'amour créateur ».

Citer un livre sur la dépendance affective dans la liste des ouvrages à


lire ab-so-lu-ment pour soigner son couple, j'ai conscience que ça
peut surprendre. Et pourtant…

Je l'aborderai au chapitre 4, Ma vie avant mon couple, la vie est


conditionnée par bien d'autres paramètres qui précèdent la
rencontrent et poussent chacun d'entre nous à chercher soit la fusion,
soit la lutte, soit la réalisation dans le couple. Se pencher sur ces
aspects fondamentaux de la vie intime, à savoir Qui suis-je ? et Qui
étais-je avant de rencontrer mon conjoint ? me semblait indispensable
pour avoir une connaissance globale du soi avant le nous.

J'ai fait la connaissance du travail de Marie Lise Labonté grâce à


l'émission Parler d'amour diffusée tous les étés sur France Inter. Elle y
intervient et donne sa conclusion sur les couples qui témoignent d'une
histoire toujours incroyable. J'avais été frappée à l'époque par sa
propre histoire puisqu'elle est passée par une maladie dite incurable
et raconte avec beaucoup de pudeur une bouleversante et ultime
expérience avec son mari décédé quelques heures plus tard : un
récit de « clé trouvée » qu'elle relate dans son livre pour illustrer
l'amour « Le plus vaste que deux ».

BREF !

J’espère vraiment que vous lirez ces spécialiste du couple que je


vous recommande. Cela vous demandera un peu de temps mais leur
lecture vous fera du bien autant qu’elle m’en a fait à moi et à des
centaines de milliers d’autres lecteurs à travers le monde. Leur
éclairage vous aidera certainement à y voir plus clair… et surtout, à
vous en sortir.

Maintenant que chaque docteur ès couple vous a donné son point de


vue, passons dans mon cabinet. Je vais vous demander de vous
déshabiller…

©Prune Quellien - Rendez-moi mon couple !


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CHAPITRE 3
VISITE MÉDICALE :
FAITES « ÂAAAAA »

Travaux pratiques, tests, check up, questionnaires : c'est


l'heure d'estimer la santé de votre couple.

Un diagnostic s’impose…

Puisque vous avez décidé de mettre à plat les problèmes pour


résoudre votre crise de couple, il s’agit maintenant de se demander
« Quel est le problème ? » le plus précisément possible.
Spontanément, la première réaction que l’on a est :

« Mais le problème, c’est simple ! Rien ne va dans mon couple, on est


au bord du précipice : c’est ça, le problème ! »
Non. Ça, c’est la maladie.

La crise, c’est la maladie que vit le couple. Or, maintenant, c’est le


symptôme qu’on cherche. Et pour traiter le mal, il faut commencer
par le nommer. C’est connu, à partir du moment où on arrive à
localiser la douleur, on sait mieux comment la traiter. Vous devez
pointer précisément ce qui gangrène votre relation. Je dis bien
« précisément », car se limiter à dire :

« Ça ne marche plus trop. Il y a un truc qui bloque. Je ne sais pas… Je


crois que ça ne vas pas, quoi ! »
ne résoudra pas votre problème.

Qu’est-ce qui ne « marche plus trop » ? Vous n’avez plus de contact


physique à cause d’une liaison passée que vous n’avez jamais
pardonné ? La perspective d’avoir des relations sexuelles vous
angoisse ? Vous avez peur du jugement de l’autre ?

©Prune Quellien - Rendez-moi mon couple !


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Quel est ce « truc qui bloque » ? Vous vous sentez indésirable ? Votre
partenaire rejette systématiquement la faute sur vous et vous avez
l’impression qu’il préfère vous blesser plutôt que de dire ce qui le
préoccupe ?

Qu’est-ce qui « ne va pas » ? Vous avez l’impression que vos enfants


sont le seul lien qu’il vous reste ? Vous ressentez le besoin de tarder
avant de rentrer à la maison de peur d’entendre encore des
reproches sur votre implication professionnelle ? Vous avez peur de
perdre votre travail et de vous retrouver entretenu par votre
partenaire ? Vous avez un problème dont vous ne pouvez lui parler ?
Quel est ce problème ?

Il est capital pour la suite du travail de ne pas se tromper de


diagnostic. Cela vous demandera la plus grande honnêteté mais vous
ne pouvez pas vous y soustraire si vous voulez renouer avec vous-
même et votre couple.

LES TRAVAUX PRATIQUES

C’est le moment de vous munir d’un carnet et d’un crayon. Vous allez
vous mettre concrètement à l’œuvre à travers une série des questions
qui devraient vous permettre de définir les grandes lignes de votre
comportement en couple.

TP n°1 : le bilan de la semaine

Commençons du plus urgent pour aller vers le plus lointain. La vie


d’un couple étant surtout faite de détails, je vous invite à suivre
l’exercice que s’est imposée Fatoumata, 37 ans, pour repérer ce qui
la contrariait avec Maxime, à savoir repérer ce qui vous contrarie,
comme si vous faisiez un compte-rendu de votre journée, puis un
bilan de votre semaine, du moment où vous posez le pied par terre le
matin jusqu'au lendemain à la même heure.

Notez dans les détails comment se déroulent ces 24 heures et


associez à ces actes les émotions que vous ressentez, et ce pour
chaque jour de la semaine. Notez tout ce qui vous semble important,
que ces gestes entraînent des pensées négatives ou positives. Par
exemple, voici une journée de Fatoumata :

Une journée dans la vie de Fatoumata

©Prune Quellien - Rendez-moi mon couple !


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« Lundi. Avant de se lever, Maxime n’a pas pris la peine de me serrer


longuement dans ses bras comme j’aime qu’il le fasse et je me suis
sentie triste – il faut dire que la veille j’étais restée pendue au
téléphone avec ma sœur pendant deux heures alors qu’il était en train
de me parler d’un ami d’enfance qui allait partir. Je n’ai pas fait
attention sur le coup. Moi, j’ai besoin de ce câlin avant de commencer
la journée, et il le sait. Du coup, lorsqu’il est sorti de la douche, il a vu
que j’étais triste et m’a demandé si je faisais « la gueule », j’ai dit que
non. Incroyable ! Pourquoi à chaque fois qu’on est triste on devrait
« faire la gueule » ! Quel manque de respect ! Ça, c’est vraiment un
propos de mec ! Bref. Apparemment il ne m’a pas crue, il a soufflé
d’agacement et au lieu de me réconforter, il a pris sa veste et il a
claqué la porte en laissant son café sur la table et la salle de bain en
désordre. Je me suis sentie méprisée. Je suis ensuite partie au travail
et heureusement, j’ai passé une bonne journée. En fin de journée, je
me suis remaquillée avant de partir pour qu’il me trouve belle et je
suis rentrée de bonne humeur. Je voulais partager ma journée avec
lui, mais lorsque je suis arrivée à la maison, tout était éteint. Pas de
lumière, pas de musique, rien. J’ai dit : « Je suis rentrée ! », et rien.
Silence. Ça m’a sapé le moral. Toute ma joie est descendue. Il était
dans notre chambre sur internet avec un casque. Je suis allée le voir
et lui ai dit : « Tu ne m’as pas entendue arriver ? ». Il m’a fait un bisou
sans me regarder et il a râlé : « Oh ! Tu m’as mis du rouge à lèvres ! ».
Nouvelle déception. Ensuite, j’ai préparé à dîner. Là il a été gentil, il a
trouvé que mon plat était bon. Mais moi je n’arrivais pas à me
détendre, j’avais besoin qu’il me serre dans ses bras en rentrant et
depuis j’étais comme coincée. On est sortis de table et je me suis
serrée contre lui dans son dos. Il a souri gentiment et puis on s’est
installés dans le canapé pour regarder un film. Je me suis blottie
contre lui et lui me caressait la tête mais ça m’énervait : j’avais
l’impression qu’il tapotait la tête d’un enfant, il me mettait les cheveux
dans les yeux en les aplatissant comme je lui ai dit mille fois que je
détestais ça. J’avais l’impression qu’il faisait exprès pour m’énerver. Je
lui ai demandé aussi doucement que je pouvais d’arrêter. Il l’a pris
mal et s’est installé dans le fauteuil. J’étais révoltée de son attitude
égoïste. Vraiment vexée. Je suis allée me coucher, je n’avais qu’une
envie c’est de lui dire d’aller se faire voir, mais le pire c’est que j’avais
tellement besoin qu’il me prenne dans ses bras que j’ai minaudé
« Allez, fais-moi un câlin ! ». Pa-thé-tique ! Et il m’a laissée venir sur
ses genoux. J’ai eu mes cinq minutes de câlin mais comme j’étais mal
installée et qu’il continuait à regarder son film, je me suis levée et suis
allée lire au lit. J’étais ni triste ni déçue : j’étais fatiguée. »

©Prune Quellien - Rendez-moi mon couple !


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L’exercice que s’impose Fatoumata est intéressant mais il serait


incomplet si elle ne cherchait pas à résoudre les problèmes qui se
posent. Savoir où elle a mal ne suffit pas à panser ses blessures. Cette
jolie femme aux yeux hypnotisants et au caractère volubile mâtiné
d’une grande sagesse a beau se sentir blessée par le manque
d’attention de son homme, elle n’est pas prête à baisser les bras.
Nous verrons que dans son témoignage elle tient plusieurs propos
très révélateurs des crises de couples et des comportements à
adopter.

« Je sais bien qu’il n’y a pas de fumée sans feu et Maxime n’est pas
responsable pour tout dans mon attitude. Je connais mon homme,
comme la veille je lui ai coupé la parole pour décrocher le téléphone,
ça l’a vexé. Il a boudé à sa façon. Moi aussi, j’ai mon caractère. J’ai
remarqué un truc : autant Maxime est odieux quand je suis de
contrariée et là je ne peux pas compter sur lui, autant il est
franchement génial quand je montre des signes de joie de vivre. Il
faut dire que ce qui l’a fait craquer chez moi, c’est mon tempérament
franc et mon humour très ironique. Je suis d’origine africaine et chez
nous, on a plein d’expressions très imagées pour se faire
comprendre et il adore ça chez moi, mon côté « je ne me laisse pas
faire et je vais retourner la situation avec un bon mot ». Comme je sais
ça, je repère les moments où je suis contrariée et je retourne la
situation. Par exemple : lundi matin, il ne m’a pas câlinée avant de se
lever. Plutôt que de recommencer à montrer ma tristesse, le
lendemain j’ai mis mon réveil plus tôt et c’est moi qui l’ai réveillé avec
un câlin… accompagné de sexe évidemment. Il était super content !
Tu m’étonnes ! Les hommes aiment le sexe, s’ils ne le font pas, ils se
sentent moins que rien. Là, je me rattrapais sur le dimanche où j'étais
restée au téléphone. Et comme il était de bonne humeur, il a préparé
le café pour nous deux et moi je n’ai même pas eu besoin de reparler
de ce qui m’avait contrariée la veille au matin. En revanche, lui m’a
expliqué quelques jours plus tard que ça l’avait vexé que je lui coupe
la parole et que c’est pour ça qu’il ne m’avait pas câlinée. On en a
parlé calmement et j’ai reconnu que j’avais abusé à décrocher le
téléphone pour ricaner pendant deux heures avec ma sœur alors
qu’il était en train de me parler d’un truc important pour lui.
L’avantage c’est que comme l’orage était passé, on n’a pas eu besoin
de parler longtemps, l’ambiance était détendue. Mais attends, le sexe,
c’est magique ! Moi, j’ai besoin de ça pour me sentir rassurée. Et lui, il
a besoin de me satisfaire pour se sentir homme. Ce n’est pas le sexe
pour le sexe, c’est le fait qu’on se parle ; pas avec des mots mais avec

©Prune Quellien - Rendez-moi mon couple !


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nos corps. Et même si ce n’est pas extraordinaire, si on est tout


chiffonnés, qu’on n’est pas très réveillés et que ce n’est pas la partie
de jambes en l’air du siècle, on se retrouve, on se marre, on est
ensemble. En fait, il faut prendre les devants dans une relation. Je
trouve que nous, les femmes, on a toujours tendance à agir comme si
on était des victimes. Chez nous en Afrique, on dit « L'homme est
comme le poivre, tu ne le connais pas avant de l'avoir mâché ». Il faut
souvent mâcher le poivre ! Entre Max et moi, lui c’est le poivre et moi,
je mets mon grain de sel. Il y a autre chose aussi, c’est que quand je
parle de « prendre les devants », je veux dire « ne pas se laisser
manger par ses émotions ». Toujours lundi, quand Maxime m’a dit
que je lui avais mis du rouge à lèvres, ça m’a blessée, mais je n’ai rien
dit. Plus tard j’y ai réfléchi et je me suis dit « Attends, ma fille ! Il ne
paie rien pour attendre. », et quelques jours plus tard, j’ai fait pareil :
j’ai voulu l’embrasser et il a râlé. ». Là, j’ai pris les devants : je l’ai
regardé droit dans les yeux, je lui ai attrapé le visage et je l’ai
embrassé partout : la bouche, les yeux, le nez, les joues ; il avait du
rouge à lèvres partout sur la figure ! Au début, il a râlé, mais très vite
ça l’a fait rigoler. Et comme on était heureux, on a fait l’amour. Avec
Maxime, ça marche ce genre de truc. Il est râleur parfois mais il n’est
pas compliqué : il suffit de le chahuter un peu pour qu’on oublie tous
les deux pourquoi on était fâchés. C’est comme ça que ça marche
avec lui, mais je sais que ce n’est pas comme ça avec tout les
hommes. Avant Maxime, j’avais un ex qui s’en moquait que je sois de
bonne humeur. Au contraire, on aurait dit qu’il voulait toujours me
faire payer quelque chose. Par exemple : lui, il travaillait de nuit et les
seuls moments où on pouvait se voir, c’était au prix de mon sommeil
coupé. Mais je m’en fiche de dormir peu, je préfère passer des
moments de qualité avec mon homme. Alors, quand j’entendais la clé
dans la serrure, j’étais contente, j’avais envie de me réveiller, je
bondissais du lit. J’étais toujours partante. Les premières minutes, on
s’embrassait, on mettait la musique, même on dansait, mais au bout
d’un moment j’avais l’impression qu’il était tout seul dans son délire.
Mais moi je restais joyeuse et cette atmosphère un peu électrique, ça
me donnait envie de faire l’amour. Mais ça ne marchait jamais : je ne
pouvais jamais décider quand on le faisait ; c’était toujours lui qui
devait dire. Je crois qu’il s’en servait de ça, de mon envie. Il
m’allumait et une fois que j’étais bien réveillée et que ma nuit était
gâchée, il me laissait tomber. C’était dingue le comportement de ce
type : plus j’étais joyeuse, plus il me sapait le moral. Je crois qu’il
voulait me rendre coupable, mais ça n’a pas duré longtemps : je l’ai
chassé de chez moi et je lui ai même ri au nez ! Le jour où il c’est

©Prune Quellien - Rendez-moi mon couple !


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arrivé, j’ai mis ses affaires devant la porte – lui qui pensais que j’étais
folle de lui – et je lui ai dit : « C'est la nuit que le manchot commence à
s'habiller ». Ça veut dire que c’est pas la peine de faire le malin, il y a
toujours un moment où tu vas payer tes erreurs, alors sois discret !
Quel idiot ! Moi, ça ne me va pas, ça. Les gens comme ça. Je trouve
que c’est compliqué. Une relation, ça doit être naturel. Si tu te mets à
tout calculer, ça ne marche pas. Et c’est mauvais pour toi. L’amour,
c’est fait pour être heureux, pas pour se faire du mal. Si tu te fais du
mal, va-t-en. »
Que ce soit dans son idée de noter les attitudes de son homme et les
émotions qu’elles provoquent en elle autant que dans sa remise en
cause et le plan d’action qu’elle met en œuvre très vite pour
« reprendre la main », sa façon d’agir est la plus saine qui soit. Quand
j’en ai parlé avec elle, elle m’a dit qu’elle procédait comme ça depuis
longtemps. C’est ce qui permettait à son couple de ne pas rester
longtemps avec des « pollutions ». Au début, elle notait tout par écrit,
mais maintenant elle note mentalement. Et comme elle n’est pas du
genre à laisser passer quelque chose bien longtemps, elle n’oublie
rien.

J’ai retenu plusieurs éléments clés dans son comportement. Je vous


invite à relire son analyse de la situation et de noter de votre côté ce
qui vous semble être une attitude déterminée à agir dans l’intérêt de
son couple. Une fois que vous l’aurez relu, faites-en autant pour vous.
Appliquez à votre cas l’exercice de Fatoumata.

Ces notes que vous conserverez dans un carnet vous permettront de


voir à quels moments vous êtes le plus sensible aux réflexions, les
réactions de votre conjoint qui vous posent problème et vos réactions
à vous. Les pointer va vous permettre de réaliser ce qui vous blesse
et de chercher un nouvelle attitude à adopter.

Dites-vous par exemple « Pourquoi quand il a fait ça j'ai réagi comme


ça ? Pourrais-je essayer de réagir autrement ? »

À travers les propos de Fatoumata, décortiquons sa façon de faire :

• Elle assume

« Je sais bien […] que Maxime n’est pas responsable pour tout dans
mon attitude. Moi aussi, j’ai mon caractère. »

©Prune Quellien - Rendez-moi mon couple !


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C’est le point de départ de la réconciliation : quand on sait qu’on est


pour quelque chose dans la dispute, on gagne du temps et on
s’apprête à mettre en place les actions pour passer du négatif au
positif.

• Elle sait comment réagit son conjoint

« Je connais mon homme, comme la veille je lui ai coupé la parole


pour décrocher le téléphone, ça l’a vexé. Il a boudé à sa façon. […]
J’ai remarqué un truc, c’est que autant Maxime est odieux quand je
suis de contrariée et là je ne peux pas compter sur lui, autant il est
franchement génial quand je montre des signes de joie de vivre »
Fatoumata sait que s’adapter aux réactions de l’autre, c’est le
respecter sans le bousculer. Elle n’attend pas de son compagnon qu’il
change, c’est elle qui va s’ajuster à lui.

• Elle sait ce qui fonctionne dans son couple

« Il faut dire que ce qui l’a fait craquer chez moi, c’est mon
tempérament très franc et ma bonne humeur très ironique. […] Il
adore ça chez moi, mon côté « je ne me laisse pas faire et je vais
retourner la situation avec un bon mot ».».
Se servir des mécanismes qui ont plu à votre homme ou à votre
femme lui fait une piqûre de rappel. En faisant ça, vous vous rappelez
à son bon souvenir. Maxime aime sa femme joyeuse, franche,
indépendante et spirituelle. Elle le sait et c’est de ça dont elle se sert
pour se reconnecter à lui.

• Elle prend le pouvoir

« Comme je sais ça, je repère les moments où je suis contrariée et je


retourne la situation. »
Prendre l’initiative lui donne l’énergie pour ne pas se laisser emporter
par la négativité.

• Elle connaît ses propres besoins

« Le sexe, c’est magique ! Moi, j’ai besoin de ça pour me sentir


rassurée. […] je n’ai même pas eu besoin de reparler […]. Ce n’est
pas le sexe pour le sexe, c’est le fait qu’on se parle ; pas avec des
mots mais avec nos corps. […] on est ensemble.»

©Prune Quellien - Rendez-moi mon couple !


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Plus que tout, Fatoumata a besoin que son homme la touche pour se
sentir rassurée.

- Elle connaît les besoins de son compagnon

« Il était super content. Tu m’étonnes ! Les hommes aiment le sexe,


s’ils ne le font pas, ils se sentent moins que rien. Là, je me rattrapais
sur le dimanche. […] je n’ai même pas eu besoin de reparler […]. En
revanche, lui m’a expliqué […] que ça l’avait vexé et que c’est pour
ça qu’il ne m’avait pas câlinée ».
• Elle n’idéalise pas

« Et même si ce n’est pas extraordinaire, […] que ce n’est pas la


partie de jambes en l’air du siècle, on se retrouve, on se marre, on est
ensemble. »
La vie de couple n’est pas une fête foraine au quotidien. Fatoumata le
sait et elle aime ça. Les habitudes ont un rôle rassurant dans la
relation, on peut y mettre du piquant sans les bouleverser.

• Elle a reconnu sa maladresse

« On en a parlé calmement et j’ai reconnu que j’avais abusé à


décrocher le téléphone pour ricaner pendant deux heures avec ma
sœur alors qu’il était en train de me parler d’un truc important pour
lui. »
Maxime avait quelque chose d’important à lui dire et elle l’a
interrompu à ce moment-là. Cerise sur le gâteau, elle laisse son
compagnon dans sa vexation pendant qu’elle « ricane » avec sa sœur.
Quoi de plus blessant ?

Que conclure de l’expérience de Fatoumata ?

Elle et Maxime ont résolu leur désaccord grâce à leur désir de ne pas
laisser la situation s’envenimer. Fatoumata a repéré ce qui n’allait pas,
elle a « pris la main » ; ils se sont réconciliés à leur façon, ce qui leur a
permis d’alléger le climat tendu qui régnait entre eux puis de
s’expliquer sur la cause de leur désaccord.

Un élément important entre dans leur réconciliation : l’un et l’autre ont


tourné leur langue 7 fois dans leur bouche avant de parler (en
l’occurrence, au propre comme au figuré). C’est une des clés du
désaccord bien géré. S’ils avaient réagi à chaud, il est fort probable

©Prune Quellien - Rendez-moi mon couple !


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qu’une dispute sur un ton plus amer aurait éclaté. Nous parlerons de
cet élément important plus tard au chapitre 6, Les vrais trucs des vrais
couples, un couple, c'est deux tempéraments.

Pour le moment, poursuivons notre auscultation.

ÇA VOUS FAIT MAL DEPUIS LONGTEMPS ?

Prenons désormais beaucoup plus de recul et essayons d’évaluer ce


qui a pu faire naître chez vous des sentiments douloureux.

TP n°2 : Le test des 80-20

Les disputes ravivent des blessures passées à 80% contre 20% de


désaccords présents. Ce test à vise à déceler d’où vient votre niveau
de sensibilité au conflit. En répondant par oui ou non, vous pourrez
estimer où vous en êtes et en quoi ce que vous avez vécu dans votre
passé vous a marqué aujourd’hui et explique votre difficulté à
affronter les disputes.

Pendant votre jeunesse :

1. Avez-vous ressenti la solitude tôt ?


2. Avez-vous été élevé par un seul de vos parents ?
3. Avez-vous été un enfant abandonné ?
4. Avez-vous connu le déracinement ?
5. Avez-vous eu l’impression de devoir sauver votre peau ?
6. Avez-vous accompagné un être cher dans la maladie ou la
dépression ?
7. Avez-vous eu l’impression que vos parents manquaient à leurs
responsabilités ?
8. Avez-vous dû assumer des responsabilités familiales tôt ?
9. Avez-vous dû protéger un être cher ?
10. Avez-vous ressentir l’impuissance de ne pouvoir protéger un être
cher ?
11. Avez-vous été rejeté dans votre propre famille ?

©Prune Quellien - Rendez-moi mon couple !


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12. Avez-vous connu la pauvreté ?


13. Avez-vous envisagé de quitter le domicile familial pour fuir un
climat familial instable ?
14. Avez-vous tenté de porter atteinte à vos jours ?
15. Avez-vous souffert d’un sentiment de différence avec les autres ?
16. Avez-vous eu l’impression d’être physiquement en danger ?
17. Vous êtes-vous senti(e) adulte trop tôt ?
18. Avez-vous été élevé(e) dans un climat menaçant ?
19. Avez-vous détesté un de vos parents ?
20. Avez-vous eu peur pour votre entourage ?
21. Avez-vous été victime de violences physiques ou sexuelles ?
22. Vous êtes-vous enfermé(e) dans le silence de peur d’être mal
jugé(e) ?
23. Avez-vous souvent étouffé votre colère pendant l’enfance ?
24. Avez-vous fait un aveu qu’un adulte a nié ?
25. Portez-vous un lourd secret que vous craignez d’avouer ?
26. Avez-vous été méprisé par un proche ?
27. Un de vos parents a-t-il fait porter sur vous tous les espoirs de la
famille ?

Aujourd’hui :
1. Avez-vous parfois honte de votre famille ?
2. Avez-vous peur de décevoir votre entourage ?
3. Avez-vous l’impression d’être une « plaie ouverte » ?
4. Vous sentez-vous socialement en décalage ?
5. Avez-vous l’impression d’être moins bien que les autres ?
6. Avez-vous souvent des réactions épidermiques ?
7. Vous sentez-vous enfermé(e) dans des émotions que vous ne
savez pas exprimer ?
8. Ressentez-vous que vous faites payer aux autres le mal que l’on
vous a fait étant jeune ?
9. Votre façon d’exprimer vos sentiments est-elle contradictoire avec
ceux-ci ?

©Prune Quellien - Rendez-moi mon couple !


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10. Votre situation professionnelle est-elle précaire ?


11. Avez-vous peur de perdre votre emploi ?
12. Vous sentez-vous nul(e) ?
13. Critiquez-vous souvent les autres, même mentalement ?
14. Avez-vous tendance à vous sous-estimer en public ?
15. Ressentez-vous un conf lit entre vos capacité et vos actions ?
16. Souffrez-vous du manque d’argent ?
17. Avez-vous l’impression que votre entourage professionnel connaît
vos faiblesses et s’en sert ?
18. Vous interdisez-vous de rêver ?
19. La réalisation de vos rêves vous semble-t-elle impossible ?
20. Êtes-vous tiraillé entre le rêve et le devoir ?
21. Avez-vous été malheureux (se) en amour ?
22. Avez-vous fréquenté des partenaires toxiques ?
23. La plupart de vos relations amoureuses manquaient-elles de
vivacité ?
24. Avez-vous tendance à chercher des partenaires à problèmes ?
25. Ressentez-vous des difficultés à être heureux à deux ?
26. Vous sentez-vous indigne d’amour ?
27. Avez-vous du mépris pour le bonheur ?

Résultats :
Si, sur les 27 questions Pendant votre jeunesse, vous avez 9 réponses
vrai, la proportion de vos souffrances issue de votre jeunesse est
faible. Jusqu’à 18, elle est moyenne ; au-delà elle est élevée.
Si, sur les 27 questions Aujourd’hui, vous avez 9 réponses vrai, la
proportion des souffrances issue de votre présent est faible. Jusqu’à
18, elle est moyenne ; au-delà elle est élevée.
Au total, si, sur les 54 questions vous avez 18 réponses vrai, votre
sensibilité au conflit est faible. Jusqu’à 36, elle est moyenne ; au-delà
elle est élevée.

Ce test permet de mettre en avant l’impact des blessures de jeunesse


dans les conflits du couple. Plus les blessures de votre enfance seront

©Prune Quellien - Rendez-moi mon couple !


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nombreuses, plus elles prendront de place dans les conflits. C’est ce


qui explique qu’on ne comprenne pas toujours la source de nos
disputes, comme Charlotte, qui en a fait l’expérience :
« Christophe m’a fait toute une histoire pendant des mois pour que je
change de machine à laver, soi-disant qu’il existait des machines plus
performantes, qui lavaient mieux, qui faisaient moins de bruit et qui
séchaient le linge tout en le laissant tout doux ! Il m’a même offert de
me l’offrir. Personnellement, elle me va très bien, ma machine. Elle
lave correctement, elle fait du bruit mais pas plus que ça et j’ai de la
place pour étendre le linge. En plus, nous ne vivons pas ensemble
Christophe et moi, je ne voyais pas en quoi ma vieille machine lui
posait un problème. Dans ma famille, on n’est pas très riches et je suis
fermement militante écolo pour avoir été élevée par une maman qui
ne triait rien et se moquait complètement de l’urgence écologique, ce
qui me révoltait. Et plus je me révoltais, plus ça la faisait rire. Ça n’est
pas bien grave, mais j’ai gardé depuis cette culture du système D qui
est pour moi une philosophie de vie. Christophe n’y a jamais prêté
vraiment attention, au contraire, il moque lui aussi cet engagement au
quotidien. Aussi, cette histoire de machine est devenue une dispute
chronique, à tel point que je l’ai menacé de le quitter s’il se mettait en
tête de commander la super-machine qu’il voulait pour moi. OK, je
suis un peu excessive mais j’ai dit ça sur le ton de la plaisanterie.
Quoique. Heureusement, Christophe et moi n’allons jamais très loin
dans le conflit et très vite nous cherchons autant l’un que l’autre à
comprendre où ça cloche. Il se trouve que sa mère est une véritable
fée du logis et que son mari a une entreprise très prospère. Elle n’a
jamais connu la misère, mais étant petite, si. Son père était assez
pauvre alors elle a mis la pression sur Christophe en lui disant toute
sa vie « Il faut être riche, mon fils ! Il faut être riche ! ». Et à la sœur de
Christophe, elle disait « Un homme qui veut, dis-lui oui ! ». Génial.
Tout le contraire de mon éducation. Finalement, Christophe ne m’a
pas achetée de machine, mais on s’est compris. Je sais d’où vient sa
peur d’avoir du matériel qui « fait pauvre » et il sait pourquoi je ne
jette pas facilement un outil qui marche. Maintenant, il dépose ses
bouteilles en verre dans le bac blanc (un miracle) et je lui ai promis
que si ma machine tombait en panne, on en achèterait une avec plein
de boutons… mais que tout tournerait à 30° ! »

CHECK UP A DEUX

©Prune Quellien - Rendez-moi mon couple !


52

Après consultation des spécialistes, on s’aperçoit d’un certain nombre


de points communs dans les crises de couples. Partant des études de
tonton Gary, oncle Steven ou cousines Patricia, essayons maintenant
d’estimer votre situation amoureuse. Pour cela, je vous propose de
vous munir d’un ustensile pour jouer au docteur que vous pourrez
piquer à vos enfants ou acheter trois fois rien au rayon jouets. Vous
allez découvrir lequel dans quelques lignes.

Vous pouvez envisager ce test comme un jeu en annonçant à votre


homme ou votre femme « Je voudrais jouer au docteur, tu veux
bien ? C’est une sorte de check up du couple. Tu n’es pas obligé(e)
mais sans toi, c’est moins efficace, forcément. J’ai même pris un
stéthoscope ! ».
Une proposition si candide, qui y résisterait ? Lui ? Elle ? Ah… Bon. Au
cas où votre partenaire refuse, pas grave. Vous êtes déçu(e), mais la
partie n’est pas jouée d’avance. Gardez confiance ! Faites-le de votre
côté et ce que vous apprendrez, il ou elle le verra au quotidien et ça
l’encouragera à vous suivre. Ne mettez pas de poids dans son refus,
dites-lui « OK » et vaquez à vos occupations. Pas de sarcasme, pas
d’ironie, si vous dites « Ok » et que vous pensez « Charogne ! Tu ne
perds rien pour attendre ! », ça n’est pas vraiment l’expression de
l’amour : c’est de l'amertume. Sentiment très toxique dans un couple.
Sarcasmes, ironie, amertume : dehors !

Mais, si vous formulez votre demande sans l’obliger, il se peut qu’il ou


elle accepte.

Dans ce cas, il faut préparer la consultation : je vous propose de vous


mettre dans des conditions sympathiques. Choisissez un moment où
vous êtes détendus tous les deux, où personne ne vous dérangera
pendant au moins deux heures, voire plus si par chance la
consultation dérapait. Confiez les enfants à mamie et éteignez la tv.
Allongez-vous à moitié, lui vous accueillant dans ses bras, adossé à un
gros cousin bien confortable, ou le contraire, lui dans vos bras, si vos
gabarits le permettent. Mettez-vous pieds nus, faites-vous une
ambiance douillette, préparez des petits chocolats ou des douceurs :
dorlotez vos corps pour mettre vos esprits à l’aise lorsque vous
répondrez l’un après l’autre aux questions.

TP n°3 : Le questionnaire de santé du couple

Les questions qui suivent ont pour but d’estimer la santé de votre
couple : quelle perception vous avez de votre partenaire et de quelle

©Prune Quellien - Rendez-moi mon couple !


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façon votre partenaire vous perçoit. Celles d’après vous interrogent


sur vos connaissances respectives du sujet. Le mieux est de le faire
chacun son tour, mais ne forcez pas votre partenaire s’il se montre
hostile. Attendez plutôt le moment propice pour lui proposer cet
échange.

Restez proches physiquement lorsque vous y répondrez et profitez-


en pour vous regarder. Prenez ça comme ne récréation, il n’y a rien à
gagner sauf un moment de tendresse et une meilleure
compréhension mutuelle (et des chocolats si vous en prévoyez). Si
votre partenaire ne répond pas comme vous aimeriez, laissez-le faire,
ne vous interposez pas. Et continuez sans vous formaliser.

À vous de jouer !

1/ Le langage du couple

a- Avez-vous de la difficulté à comprendre comment


fonctionne votre partenaire ? Oui/Non

b- Avez-vous l’impression que votre partenaire ne comprend


pas comment vous fonctionnez ? Oui/Non

c- Savez-vous que le mode de fonctionnement de chacun


s’exprime sous cinq langages différents et qu’il évolue
avec le couple ? Oui/Non

d- Entre les mots doux, les petits cadeaux, les moments


privilégiés, les attentions, les touchers et les cadeaux,
savez-vous à quel langage votre partenaire est le (la) plus
sensible ? Oui/Non

e- De son côté, votre partenaire sait-il (elle) à quel langage


vous êtes le (la) plus sensible ? Oui/Non

> Pour en savoir davantage sur le langage du couple, je vous invite à


lire ou Les cinq langages du couple, de Gary Chapman ou le chapitre
Parlez-vous le même langage amoureux ? du livre de Gary G.
Marshall Je t'aime mais je ne suis pas amoureux.

2/ Les mots des émotions

a- Savez-vous nommer vos émotions ? Oui/Non

b- Croyez-vous que votre partenaire sache nommer ses


émotions ? Oui/Non

©Prune Quellien - Rendez-moi mon couple !


54

c- Commencez-vous souvent vos disputes par « Tu as fait


fais » ceci ou « Tu as dit » cela ? Oui/Non

d- Connaissez-vous la phrase triptyque « Quand tu /Je me


sens / parce que » ? Oui/Non

> J'aborde Les mots des émotions au chapitre 6 : Les 7 principes actifs
du couple.
3/ Le niveau de sentiments

a- Avez-vous l’impression que votre partenaire ne vous aime


plus ? Oui/Non

b- Avez-vous l’impression que votre partenaire vous aime


mais n’est plus amoureux de vous ? Oui/Non

c- Savez-vous qu’on peut redevenir amoureux d’un


partenaire qu’on n’aime plus aussi passionnément qu’avant
? Oui/Non

d- Votre partenaire est-il prêt à essayer de retomber


amoureux(se) de vous ? Oui/Non

> Dans Les cinq langages de l'amour, chapitre Découvrir votre


langage d'amour, Gary Chapman propose d'estimer votre « réservoir
émotionnel ». Le niveau des sentiments est un thème abordé dans Je
t'aime mais je ne suis plus amoureux au chapitre Les six âges du
couple. Quant à Patricia Delahaie, elle résume son livre Comment
s'aimer toujours par « L'amour ne dure pas, il se transforme sans
cesse ».

4/ La valorisation

a- Ressentez-vous le besoin d'être davantage valorisé ?


Oui/Non

b- Votre partenaire ressent-il le besoin d'être davantage


valorisé ? Oui/Non

c- Pouvez-vous citer cinq façons de valoriser votre


partenaire ? Oui/Non

d- Savez-vous qu'il faut cinq fois plus d'interactions positives


pour effacer une seule interaction négative ?

©Prune Quellien - Rendez-moi mon couple !


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e- Savez-vous que pour certains un mot valorisant = 10


chemises repassées = 1 bouquet de fleurs ? Oui/Non

> La valorisation est abordée au chapitre 6 de ce livre, à l’entrée Un


couple, c'est une équipe.
5/ L’écoute active

a- Avez-vous l’impression que votre partenaire ne vous


écoute pas vraiment ? Oui/Non

b- Avez-vous l’impression de ne pas écouter vraiment votre


partenaire ? Oui/Non

c- Savez-vous qu’être bien écouté sans être interrompu ne


prend, au plus, que 90 secondes ? Oui/Non

d- Savez-vous comment faire pour que votre partenaire vous


écoute activement ? Oui/Non

> Dans Je t'aime mais je ne suis plus amoureux, Andrew G. Marshall


relate une expérience menée par les médecins Howard Beckman et
Richard Frankel sur la capacité à écouter des médecins. Ils ont
observé qu'aucun patient ne parle sans être interrompu que quatre
vingt dix secondes au maximum.

6/ Le contact physique

a- Avez-vous l’impression que votre partenaire fuit votre


contact physique ? Oui/Non

b- Avez-vous l’impression de fuir le contact physique de


votre partenaire ? Oui/Non

c- Avez-vous l’impression que votre partenaire ne vous


touche que pour aboutir rapidement au sexe ? Oui/Non

d- Avez-vous peur de ne plus être désirable ou pas assez


performant ? Oui/Non

e- Savez-vous que vous enlacer six fois six secondes par jour
vous rendra votre complicité ? Oui/Non

f- Savez-vous que prostaglandine n’est pas une marque de


dentifrice ? Oui/Non

g- Savez-vous qu’un orgasme = dix Valium ? Oui/Non

©Prune Quellien - Rendez-moi mon couple !


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> J'aborde Le contact physique au chapitre 6, Un couple, c'est deux


corps. Ce thème central est traité dans tous les ouvrages que je vous
recommande. Les étreintes six fois six secondes par jour illustrent une
technique préconisée au chapitre Le secret pour durer du livre Ne
dites plus jamais : Chéri, faut qu'on parle ! de Patricia Love et Steven
Stosny. Quant à la prostaglandine et le valium, vous découvrirez leur
emploi dans ce même ouvrage.

7/ Le regard

a- Avez-vous l’impression que votre partenaire fuit votre


regard ? Oui/Non

b- Avez-vous l’impression de fuir le regard de votre


partenaire ? Oui/Non

c- Savez-vous que pendant une conversation, les couples


amoureux passent 75% de leur temps à se regarder dans
les yeux ? Oui/Non

d- Savez-vous que les garçons soutiennent moins longtemps


le regard que les filles pour des raisons de survie ?
Oui/Non

e- Savez-vous qu’en cas de conflit conjugal, une décharge


hormonale déstabilise les filles et fait fuir le regard des
garçons ? Oui/Non

f- Au contraire, savez-vous que regarder amoureusement


dans les yeux libère une substance chimique qui aide à
rendre amoureux ? Oui/Non

> Patricia Love et Steven Stosny abordent longuement le rôle du


regard dans l'échange affectif dans Ne dites plus jamais : Chéri, faut
qu'on parle ! Et notamment des jeux de regards des bébés filles et
des bébés garçons. Dans Je t'aime mais je ne suis plus amoureux,
Andrew G. Marshall parle d'une expérience conduite par le
psychologue Harvard Zich qui conclue que « les couples amoureux
passent 75% de leur temps à se regarder en parlant ».

8/ Le soutien

a- Avez-vous l’impression que votre partenaire ne vous


soutient pas beaucoup ? Oui/Non

©Prune Quellien - Rendez-moi mon couple !


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b- Avez-vous l’impression de ne pas soutenir beaucoup votre


partenaire ? Oui/Non

c- Pouvez-vous citer cinq façons de soutenir votre


partenaire (du quotidien aux rêves) ? Oui/Non

d- Êtes-vous d’accord pour échanger mutuellement ces cinq


façons de soutenir l’autre (si tu fais ça, je fais ça) ? Oui/Non

> Au chapitre Savoir être là, 5ème pilier de l'amour du livre Comment
s'aimer toujours, Patricia Delahaie traite de l'importance de la fiabilité
en donnant pour exemple des couples qui sont là l'un pour l'autre en
toutes circonstances et d'un homme qui, ne voulant pas inquiéter sa
compagne, prend des décision unilatérales au risque de porter un
grave préjudice à leur union. À travers le témoignage d'Arantxa,
j'évoque l'importance du soutien dans la partie 2 du chapitre 6, Un
couple, c'est une équipe et dans la partie Un couple, c'est deux
cœurs.
9/ La gaieté

a- Avez-vous l’impression que votre partenaire ne cherche


plus à vous faire rire ? Oui/Non

b- Avez-vous l’impression de ne plus chercher à faire rire


votre partenaire ? Oui/Non

c- Pouvez-vous vous remémorer cinq souvenirs de rire en


commun ? Oui/Non

d- Vous savez sans doute que le rire est thérapeutique, mais


êtes vous d’accord pour faire quelque chose de
surprenant, maintenant, tout de suite, pour faire rire votre
conjoint ? Oui/Non

e- Avez-vous envie de laisser plus de place à la fantaisie dans


votre vie de couple ? Oui/Non

f- Pouvez-vous trouver 5 idées pour remettre de la légèreté


dans votre vie ? Oui/Non

> Au chapitre 6, Un couple, c'est surtout du bonheur, je parle de ce


sujet de haute importance pour qui, être en couple : « c'est sérieux…
mais c'est pas grave ».

10/ La générosité

©Prune Quellien - Rendez-moi mon couple !


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a- Avez-vous l’impression que votre partenaire n’a plus envie


de vous donner ? Oui/Non

b- Avez-vous l’impression de ne plus avoir envie de donner à


votre partenaire ? Oui/Non

c- Pouvez-vous citer 5 attentions auxquelles votre partenaire


serait sensible ? Oui/Non

d- Êtes-vous d’accord l’un et l’autre pour échanger vos 5


attentions ? Oui/Non

e- Êtes-vous d’accord pour faire quelque chose que vous


n’aimez pas par générosité à l’endroit de votre partenaire
(même vous réconcilier avec votre belle-mère) ? Oui/Non

> La générosité, le don, les attentions sont des questions analysées


par l'ensemble des “spécialistes” du couple. Il en est question ici au
paragraphe 6 du chapitre 6, Un couple, c'est deux cœurs.

11/ La vitalité

a- Avez-vous l’impression que votre partenaire perd son


enthousiasme ? Oui/Non

b- Avez-vous l’impression de perdre votre enthousiasme ?


Oui/Non

c- Êtes-vous naturellement partant(e) ? Oui/Non

d- Avez-vous envie de retrouver votre optimisme ? Oui/Non

e- Pouvez-vous citer 5 situations qui redonneraient de la


vitalité à votre vie de couple ? Oui/Non

f- Voyez-vous plutôt le verre à moitié vide ? Oui/Non

g- Êtes-vous d’accord pour désormais le voir à moitié plein ?


Oui/Non

> Le parti pris du livre de Patricia Delahaie est de caractériser


l'amour par « la pulsion de vie qu'il réveille en nous ». Je la rejoins
complètement sur ce sujet que j'aborde au chapitre 5, Le secret des
couples en bonne santé.
12/ Les disputes

©Prune Quellien - Rendez-moi mon couple !


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a- Vous disputez-vous souvent ? Oui/Non

b- Avez-vous tendance à éviter les désaccords ? Oui/Non

c- Savez-vous qu’il vaut mieux trop de désaccords que pas


de désaccord du tout ? Oui/Non

d- Avez-vous envisagé que peut-être vous ne saviez pas vous


disputer ? Oui/Non

e- Savez-vous que les querelles permettent de connaître les


besoins de l’autre ? Oui/Non

f- Savez-vous que les querelles constructives vont vous


conduire au sentiment d’amour vivace que vous cherchez
à retrouver ? Oui/Non

g- Avez-vous envie d’apprendre à vous disputer ? Oui/Non

> Le thème des disputes est le fondement du livre d'Andrew G.


Marshall Je t'aime mais je ne suis plus amoureux. Il explique savoir se
disputer permet à chacun d'affirmer ses différences et que c'est cette
absence de conflit qui est dans de nombreux cas à l'origine du
désamour. J'en parle au chapitre 6, partie 7, Un couple, c'est deux
tempérament.

CONSULTATION PERSO

Maintenant que vous avez fait le bilan de votre semaine type, évalué
ce qui pouvait faire naître chez vous des sentiments douloureux et
estimé la santé de votre couple, je vous propose de ne parler que de
vous. Rien que vous et votre nombril. Vous êtes pour l’heure, le
centre du monde.

Avant d’être un couple, vous étiez un individu.

Vous l'êtes toujours, mais si vous vivez une crise actuellement, c’est
en partie parce que vous craignez de perdre votre personnalité.
Estimons cela, justement. Voyons ce qui vous anime.

Quelles sont vos besoins, vos envies et vos peurs ?

©Prune Quellien - Rendez-moi mon couple !


60

Vous l’avez peut-être oublié, mais vous êtes un être vivant mû par des
besoins, des envies, voire des rêves. Si, si.

Comme le thème du dernier roman de Grégoire Delacourt, La liste


de mes envies, on a tous des besoins et des envies. Dans son livre, le
personnage principal gagne une somme faramineuse au Loto et se
pose la question : « Puisque je peux ma payer tout ce que je veux,
finalement de quoi ai-je besoin et de quoi ai-je envie ? ».

De quoi a-t-on besoin pour vivre ? D’amour et d’eau fraîche diraient


Roméo et Juliette (en oubliant au passage une famille un peu moins
pesante). Oui, nous avons besoin d’amour et d’eau fraîche mais aussi
de suffisamment de nourriture pour nous maintenir en vie, d’un
équilibre professionnel pour nous sentir exister en société, d’un
revenu pas trop minable pour être autonome, d’amis et de famille
pour notre équilibre affectif et bien sûr d’une bonne santé pour tenir
ce tout sans quoi la vie serait beaucoup plus dure. Ça, c’est la base.
Mais tout aussi importants sont les besoins de s’exprimer, d’être
reconnu, d’être aimé réciproquement et de s’accomplir
personnellement. Et si on ressent un besoin, c’est qu’on manque de
quelque chose.

Que nous dit le Littré sur le besoin ? Etymologiquement, bes-soin,


voudrait dire « qui fait difficulté au soin ». Un besoin, ce serait un
mauvais soin. En l’occurrence, tu m’as mal soigné, alors, j’éprouve le
besoin que tu me soignes bien. Le roi des dicos définit le besoin
comme « Manque de, avec désir ou nécessité d'avoir. Le besoin de
secours était pressant. Le besoin d'argent où il se trouvait ». Avoir
besoin de, c’est « manquer de, réclamer l'assistance. J'ai besoin de
vous. Il avait besoin de le voir. J'ai besoin que vous lui parliez ».

Et si, plutôt que besoin, j’avais envie que tu me soignes bien ?

Remplacer le besoin par l’envie ?

Allez, prenons un petit coup de vieux et remontons au milieu des


années 80 à l’époque où le regretté Daniel Balavoine réclamait
« Qu'est-ce qui pourrait sauver l'amour /Et comment retrouver le goût
de la vie/Qui pourra remplacer le besoin par l'envie/Oh, oh/Où est le
sauveur/Oh, oh ».
En attendant de savoir « où est le sauveur », on peut commencer par
remplacer le besoin par l’envie. Justement, au sujet de l’envie, qu’est-
ce qu’il dit, l’ami Littré ? Il parle de « Désir, volonté ».

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J’ai besoin que tu me prennes dans tes bras, mais j’ai surtout la
volonté que tu le fasses. En somme, les besoins évoquent une
nécessité alors que les envies la dépassent. Prend-moi dans tes bras,
j'en ai envie !

Pourquoi faire cette distinction envies/besoins dans la formulation ?


Imaginiez que votre partenaire vous soumette une liste dans laquelle
il énonce « J’ai besoin que tu m’écoutes lorsque je te parle », il se peut
que vous pensiez « Si je ne comble pas ce besoin, il va continuer à
être en manque d’écoute et ce sera ma faute ». Or, s’il indique « J’ai
envie que tu m’écoutes quand je te parle », il vous fait part de sa
volonté d’être écouté, non de son inquiétude à ne pas l’être. De votre
côté, vous aurez bien compris que son envie d’être écouté naît d’un
besoin, mais sa façon assumée de le dire ne vous rendra pas fautif
pour autant. En formulant de cette façon, on ne se met pas en position
de demandeur, on indique à son partenaire qu’il est invité à
participer.

À la fin du chapitre 5, dans les Petits trucs pour remplir votre verre à
moitié vide, je vous expliquerai comment transformer une injonction
en invitation positive.

Pour que votre partenaire prenne part à l’assouvissement de vos


envies, la première des tache qui vous incombe est de les distinguer.
Vous avez l’impression de ne plus en avoir ? À force de ne plus être à
leur écoute, vous avez fini par les taire ? Écoutez cette anecdote
vécue par Armelle, qui n’a a priori rien à voir avec l’amour ou le
couple mais tout avec le l’envie et le désir. En me la transmettant par
mail, elle a appelé cette expérience « Le gros animateur et la tête de
mule ». Tout un programme…

« Il y a quelques années, suite à une « restructuration


professionnelle », on m’a conseillée de participer à un bilan de
compétences. Autant vous dire que la perspective de me retrouver
dans un groupe de gens largués (que je croyais !) par la vie (au moins
professionnelle) me donnait autant envie que d’avaler un mètre de fil
barbelé. D’ailleurs, aucune envie de rien en général ni de rien en
particulier, sauf de m’enterrer dans un trou et qu’on me laisse mourir
dans mes incertitudes. Sympa, non ? Malheur pour moi, je suis
tombée sur un gros animateur hyper énergique bien décidé à me
sortir de mon apathie… Bonheur pour lui à qui je fournissais du
boulot : je me suis employée à lui montrer combien j’étais
désespérée et que c’était vraiment par obligation que j’étais là. Les

©Prune Quellien - Rendez-moi mon couple !


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autres étaient parfaits, j’étais un cancre. En plus de la liste de qualités


et de défauts qu’il m’avait demandé de soumettre à mes meilleurs
amis et proches – ce qui m’a valu une bonne remise en cause – il
disposait d’un arsenal de méthodes faites pour réveiller la guerrière
qui sommeillait (profondément) en moi. À part le test de l’arbre qui
m’avait dégourdi un demi-neurone, j’étais réfractaire à tout. Et puis un
jour… miracle. Il m’a demandé d’évaluer mes envies. Sans me limiter.
Je trouvais ça assez incongru, pour une « restructuration
professionnelle », de devoir « évaluer mes envies »., mais c’est
justement cette absence de convention qui m’a plu. Je me suis piquée
au jeu. J’ai fait plusieurs listes : Socialement ; professionnellement
(j’étais un peu là pour ça, quand même) ; amicalement ;
amoureusement ; personnellement. À certaines, j’avais ajouté des
sous-catégories. Par exemple, pour « personnellement », j’avais
précisé « accomplissement artistique », « écriture », « projets »,
« famille », « voyages », entre autres. Cet exercice m’a permis de
réveiller des envies tapies en moi et m’a fait prendre conscience du
nombre de choses que j’avais envie, justement, d’accomplir et que
j’avais oubliées, débordée que j’étais à m’autoflageller. En partant,
j’avais les larmes aux yeux, j’ai serré la main du gros animateur qui
m’avait réveillée. J’ai même eu envie de lui… »
C’est dire que pour réveiller l’envie, il faut en parler.

Comme l’a fait Armelle lors de son bilan de compétences, l’objectif de


l’exercice suivant est précisément de réveiller vos envies en les
évaluant par domaines.

Il est pour vous et rien que pour vous. Si, à l'avenir, vous avez
l'occasion d'en parler à votre partenaire, tant mieux : avoir réfléchi au
préalable vous aura donné des pistes de réflexions. Mais encore une
fois, cerner vos envies et vos peurs va vous aider à faire le point sur
vous.

TP n°4 : Ma liste d’envies

Pour qu’elles se concrétisent dans votre esprit, commencez par les


formuler ainsi : « J’ai envie que… ». Essayez de les structurer en
différentes catégories. Commencez par exemple avec ces quatre
thèmes : amoureusement, socialement, professionnellement,
personnellement. C’est un début mais n’hésitez pas à étendre votre
liste à d’autres domaines, l’essentiel est que vous ne vous bridiez
pas. « Abondance de biens ne nuit pas », comme dirait la célèbre
maxime. Abondance d’idées non plus.

©Prune Quellien - Rendez-moi mon couple !


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Par exemple :

> Amoureusement :

- J’ai envie que tu me prennes souvent dans tes bras.

- J’ai envie de me sentir le plus beau (la plus belle) à tes yeux.

- J’ai envie que nous soyons plus proches physiquement.

- J’ai envie que tu me regardes avec amour.

- J’ai envie de te manquer.

- J’ai envie de retrouver notre goût pour le jeu à deux.

- J’ai envie d’avoir de nouvelles expériences.

- J’ai envie que tu me désires.

> Socialement :

- J’ai envie que tu te montres fier(e) d’être avec moi.

- J’ai envie d’être davantage mis(e) en avant.

- J’ai envie que tu me fasses partager certaines de tes soirées entre


amis.

- J’ai envie que nous fassions des choses amusantes.

- J’ai envie que nous sortions plus souvent ensemble.

> Professionnellement

- J’ai envie que mes revenus me permettent de t’offrir des cadeaux.

- J’ai envie que tu sois fier(e) de ce que j’accomplis dans mon


travail.

- J’ai envie que tu t’intéresses davantage à ce que je fais

- J’ai envie que tu comprennes que mon travail compte beaucoup


pour moi.

- J’ai envie que tu m’admires comme tu m’admirais avant.

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> Personnellement

- J’ai envie que tu reconnaisses mon intelligence.

- J’ai envie que tu me protèges.

- J’ai envie de la paix entre nous.

- J’ai envie que nous construisions un projet ensemble.

- J’ai envie que tu sois toujours là à mes côtés.

TP n°5 : Ma liste de peurs

À l'instar du Questionnaire santé du couple qui consistait vous


interroger ensemble sur la perception que vous aviez l’un de l’autre,
je vous suggère d'ajouter :

« Pourquoi tu dis ça ? »

Comme si c'était votre partenaire qui vous interrogeait.

Le fait d'envisager cette ouverture supplémentaire au dialogue vous


permet de chercher en vous la solution.

Par exemple :

- J’ai peur que tu ne te moques de moi avec mes idées de toujours


vouloir changer le monde.
- (Pourquoi tu dis ça ? / Parce que…)

- J’ai peur que tu me méprises.


- J’ai peur d’être un fardeau.
- J’ai peur d’être nul(le).
- J’ai peur de te décevoir.

- J’ai peur d’être moins beau (belle) à tes yeux.


- J’ai peur que tu m’abandonnes.

Tais-toi, omerta !

Écrire ce que vous désirez et ce que vous craignez va vous alléger


d’un poids que vous portez depuis longtemps : celui du silence. C’est

©Prune Quellien - Rendez-moi mon couple !


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l’omerta, la loi du silence dans votre couple… mais surtout en vous,


qui n’avez pas osé reconnaître ce qui vous fait envie et ce qui vous fait
peur. Vous y avez pensé, vous en avez rêvé, vous l’avez ressenti,
mais vous avez tu vos envies et vos peurs.

Or, écrire ses émotions déclenche un processus de concrétisation de


l’émotion. Cela revient à la regarder son émotion comme si c’était un
objet. Vous pouvez désormais regarder cet objet, et le recul que vous
avez dessus va vous permettre d’en parler.

Prenez ces exercices comme des répétitions de théâtre. Le fait


d'avoir pensé à votre texte, de « l'avoir en bouche » (même s'il ne
s'agit pas de texte par cœur, évidemment !) va vous rassurer. Pensez-
y : aucun acteur ne monte sur scène sans avoir répété, non seulement
pour ne pas oublier ses répliques, mais surtout pour s'imprégner du
rôle. Cela n’empêche certainement pas le trac mais permet une plus
grande maîtrise de soi au moment de lever le rideau.

Et si l'idée du théâtre ne vous dit rien, imaginez que ces exercices


sont comme des échauffements sportifs : plus vos muscles seront
préparés, plus vous sentirez détendu(e).

TP n°6 : Les 3 vœux « Baguette magique »

Dans les contes de fée traîne toujours une bonne âme pour vous
proposer trois vœux à réaliser. Elle peut prendre l’apparence d’une
mamie rondouillette, d’un elfe ou d’un génie qui sort d’une lampe,
mais elle transforme toujours votre vie. Certes, si vous demandez
« Un palais en lingots et en émeraudes », « Une montagne de pièces
d’or » et « Vivre éternellement avec l’amour de ma vie », j’aurais
tendance à vous conseiller de sortir de l’enfance plutôt que de vous
encourager dans votre folklore personnel. Toutefois, pour qu’un
souhait se réalise il faut commencer par le formuler (ce qui est le but
de notre exercice depuis le début du chapitre, au cas où votre
cerveau serait parti faire un tour).

Vous pouvez donc, sans qu’ils soient abracadabrants, formuler vos


trois vœux (minimum : dans la vraie vie aucune bonne fée ne viendra
vous mettre un PV pour excès de créativité) en commençant par « Si
j’avais une baguette magique… ». Ces vœux doivent, dans la logique
des exercices que nous sommes en train de faire, concerner votre
propre personnalité, et non remettre en cause votre partenaire.

Par exemple :

©Prune Quellien - Rendez-moi mon couple !


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1. Si j’avais une baguette magique, j’arrêterais d’avoir peur de ton


jugement.

2. Si j’avais une baguette magique, je redeviendrais ton (ta)


complice des débuts.

3. Si j’avais une baguette magique, je serais plus zen.

À ces vœux, vous pouvez ajouter la clé du problème, ce qui vous


permet de chercher d’où il vient… et de comprendre que dans la
plupart des cas, c’est vous qui détenez cette clé.

Par exemple :

1. Si j’avais une baguette magique, j’arrêterais d’avoir peur de ton


jugement (car j’aurais confiance en ton amour).

2. Si j’avais une baguette magique, je redeviendrais ton (ta)


complice des débuts (car je sais que cette légèreté peut renaître
grâce à moi).

3. Si j’avais une baguette magique, je serais plus zen (car je saurais


qu’il n’y a pas lieu de s’inquiéter).

L’exemple n°1 est central : c’est la question du miroir dans le couple.


Si vous avez peur du jugement de l’autre, c’est que vous n’avez pas
confiance en son amour. Or, en creusant davantage, vous
comprendrez que s’il vous juge, c’est aussi parce que vous vous
abandonnez trop à son jugement. Montrez-lui que vous n’avez pas
constamment besoin de sa caution pour vous faire confiance, et vous
verrez qu’il n’aura plus aucune raison de vous juger mais bien des
raisons de vous témoigner son admiration.

REVISONS ENSEMBLE…

Pourquoi mon couple est-il malade ?

- J’ai appris à définir les symptômes. Pour savoir quel est le problème,
« ce qui ne marche plus trop », « ce qui cloche » ou « ce qui ne va
pas », j’ai établi un diagnostic sous forme de Travaux Pratiques. Pour
comprendre ce qui me contrariait au quotidien, j’ai suivi l’exemple de
Fatoumata (TP N°1 : Bilan de la semaine) ; j’ai ensuite évalué ce qui a
pu faire naître des sentiments douloureux (TP N°2 : Le test des 80-
20) ; puis j’ai proposé à mon partenaire d’estimer la santé de notre

©Prune Quellien - Rendez-moi mon couple !


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couple à l’aide d’un stéthoscope et d’un test ludique (TP n°3 Le


questionnaire de santé du couple) ; je me suis après recentré(e) sur
moi à l’aide de deux listes (TP n°4 et TP n°5 : Ma liste d’envies – Ma
liste de peurs) et j’ai formulé 3 vœux pour mon couple et moi-même
(TP n°6 : Les 3 vœux baguette magique).

Que puis-je faire ?

- Le fait de repérer nos maux va m’aider à les soigner. Action !

CHAPITRE 4
AUSCULTATION :
POURQUOI J’AI MAL À MON COUPLE ?

Si mon couple est malade, c'est peut-être aussi que j'ai souffert
par le passé ?

J’ai 2 nouvelles : 1 bonne, 1 mauvaise… Je commence par laquelle ?


La mauvaise ? OK. Vous êtes prêt, ça ne va pas forcément vous faire
plaisir :

LA MAUVAISE NOUVELLE : JE SUIS RESPONSABLE

« Personne n'est ni tout blanc ni tout noir », dixit Andrew G Marshall.


Cette situation difficile que vous vivez actuellement, vous en avez la
responsabilité, et cela pour deux raisons :

1/ Vous avez pu faire une erreur de casting 2/ Si votre couple bat de


l’aile, vous y êtes autant pour quelque chose que votre partenaire.

©Prune Quellien - Rendez-moi mon couple !


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"Non mais n'importe quoi ! Dans une relation, on est deux ! Si ça n'a
pas marché dans mon couple, ça n'est pas que ma faute, quand
même !"
Ma vie avant mon couple

Certes, dans une relation, on est deux. Mais avant vous étiez bien seul
ou seule, n’est-ce pas ? Et encore avant, vous avez eu une
adolescence, une jeunesse, une enfance. Précédemment à cette
enfance, vous étiez un bébé. Avant d'être un bébé, vous avez eu une
vie intra-utérine. Pour en savoir plus sur ces époque où tout se joue,
je vous ai recommandé au deuxième chapitre le livre de Marie Lise
Labonté Vers l'amour vrai. Pour l'heure, préoccupons-nous de la
période qui précédait votre relation actuelle. À cette époque, qui
étiez-vous ? Qui était cette personne que votre partenaire a
rencontrée ? Comment vous sentiez-vous, amoureusement parlant ?

Étiez-vous de la famille « Né(e) pour être à deux », en attente de cet


être providentiel qui allait transformer votre vie ? La pensée de rester
célibataire pendant encore longtemps – sans savoir jusqu'à quand ce
purgatoire allait durer – vous tracassait-elle ? Vous sentiez-vous
souvent vide, en manque permanent de l’amour d’un autre pour vous
sentir complètement épanoui(e) ? La perspective de solitude vous
angoissait-elle ? Ressentiez-vous mal l'état de célibat ? Aviez-vous
l'impression qu'il vous manquait quelqu'un pour vivre pleinement ?
Lorsque vous voyiez d’autres couples s’embrasser, étiez-vous triste ?
Ressentiez-vous de la jalousie ? Étiez-vous prêt à dire à cet autre tant
attendu : « Sauve-moi de moi-même ! » », comme l'écrit Marie Lise
Labonté ?

Si oui, vous appartenez aux cercle de « l'amour fusionnel, 1+1=1 »


qu'elle décrit dans son livre.

Ou, au contraire, de la famille « Plus jamais à deux ! » Bardé(e) de


protections inconscientes érigées comme des « prisons du cœur »
vouées à vous armer contre une nouvelle menace affective ?
Redoutiez-vous, alors même que vous étiez en solo et à mille lieues
d'envisager un changement de situation, que le passage du célibat à
l'union à deux remettre en cause votre petite vie bien huilée –
laquelle n'était finalement qu'un leurre et masquait une profonde
colère ?

Si cette description vous ressemble davantage, vous faites partie du


club des adeptes de « l'amour caractériel, 1+1=2 » dont elle parle

©Prune Quellien - Rendez-moi mon couple !


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également et que Patricia Delahaie nomme les couples « fissionnels »,


en opposition aux couples fusionnels.

Et si vous vivez le couple ni comme une fusion ni comme une lutte


mais qu'il vous a « révélé à vous-même », c'est que « l'amour
créateur, 1+1=3 » est ce qui vous définit le mieux. Mais si cet amour
est créateur, il y a peu de probabilités que vous ayez envie de vous
éloigner l'un de l'autre…

1/ Et si j’avais fait une erreur de casting ?

Penchons-nous sur le moment où vous avez rencontré votre moitié.


Bien qu'elle semblait remplir les conditions idéales de la moitié
parfaite, avez-vous craint de devoir faire une montagne de
concessions pour vivre votre histoire d'amour ? Avez-vous mis un
voile sur votre réticence à vous engager avec ce partenaire ? Bref,
une partie de vous y est-elle allée les quatre fers devant, alors que
l'autre disait :

« J’ai un doute, mais j’y vais ! » ?


Par dépit, par peur d’être seul ou par manque de discernement, vous
avez pu choisir la mauvaise personne.

Posez-vous la question : « Ai-je choisi le bon partenaire ? ».

Ne soyez pas surpris(e) que je vous demande ça, je ne dis pas que
vous avez forcément fait erreur pour en arriver là, mais plutôt que
faire le mauvais choix arrive bien plus souvent qu’on ne le croit.

Sous la pression, on peut être poussé à ne pas s’écouter. Cela peut


être la pression sociale qui vous dit qu’on “doit” vivre à deux, la
pression familiale qui vous fait comprendre qu’il “faut” faire des
enfants ou votre propre pression qui vous dicte de vous “caser” avant
d’être trop flétri(e) pour pouvoir attirer un partenaire. Réjouissez-
vous : les trois sont cumulables.

Réfléchissez-y : ça n’est pas si invraisemblable d’admettre que


nombre de couples se mettent ensemble par convention. Toutes les
séparations ne s’expliquent pas par un mauvais choix initial, mais il ne
faut pas occulter cette probabilité. Si aujourd’hui cette relation vous
fait terriblement souffrir et que vous avez l’impression d’être seul(e) à
vous battre, à quoi bon poursuivre une relation toxique ?

©Prune Quellien - Rendez-moi mon couple !


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Vivre avec un quelqu’un n’est pas une obligation. Au contraire, c’est


un choix délibérément consenti. Vivre à deux devrait être considéré
comme un bonus.

Observer la situation objectivement, sans se leurrer, puis agir en


conséquence, est la première attitude à adopter pour garder
confiance en vous et envisager une sortie de crise.

« Mets du relief ! »

« L’amour rend aveugle… mais le mariage rend la vue » : vieil adage


assez peu motivant pour un couple tout frais prêt à échanger les
alliances, cependant évocateur. Si votre partenaire fait comme on dit
la pluie et le beau temps dans votre vie, faites l’effort de le voir
comme il est.

« Quand j’ai rencontré Guillaume, il m’a éblouie, c’est un homme


génial ! Il n’est pas sublime physiquement – mais il est tellement
brillant ! J’ai été fascinée par son flegme, sa façon hyper assurée de
résoudre les problèmes. J’ai toujours rêvé d’être avec un homme
comme lui, qui a une belle situation, qui sait prendre des décisions,
qui est aimé par des gens qui réussissent. C’est clair que je me sens
flattée d’être la femme de Guillaume. Je me dis « C’est moi qui l’ai
eu ! » Je trouve que j’ai de la chance d’être avec lui. Il est très
intelligent, moi plutôt une fille concrète. J’adore faire de la déco, par
exemple et j’avais commencé à développer des projets, mais j’ai
laissé tomber parce que… Je ne sais pas… Il ne m’en veut pas, il est
très gentil, et même il m’encourage, mais il ne participe pas
beaucoup à notre vie. Et puis, il n’est pas très porté sur la chose…
remarquez moi non plus ! Je devrais profiter du temps que j’ai pour
m’occuper de moi, mais je ne suis pas motivée. En fait j’aimerais que
ce soit lui qui s’occupe de moi. J’ai l’impression d’être un peu toute
seule. Je crois que j’ai tellement peur de le perdre que je n’ose rien
faire de mon côté. C’est comme si j’étais paralysée par la peur de le
perdre. C’est idiot, non ? »
Aux yeux d’Alexandra, Guillaume est Superman. Cet homme qu’elle
décrit « pas sublime physiquement » est pourtant son soleil : il
« [l’]éblouit ». Elle a tellement peur qu’il s’éloigne qu’elle se contente
d’être « la femme de » et se met constamment en second plan.
Pourtant elle dit qu’il l’encourage à avoir son autonomie, ses activités
bien à elle mais l’encourage-t-il avec un réel intérêt ? Lui donne-t-il
une bonne image d’elle ? Alexandra a l’impression que son homme

©Prune Quellien - Rendez-moi mon couple !


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est « génial », mais le voit-elle réellement comme il est ou comme elle


voudrait qu’il soit ?

Il ne s’agit pas de chercher à votre partenaire des tares qu’il n’a pas
mais de le démythifier de façon à pouvoir considérer votre relation
avec plus de recul. Descendez-le un peu de son piédestal et vous
verrez que vous-même n’êtes pas si bas…

Pour ma part, j’ai l’habitude de me dire « Rappelle-toi : ce n’est qu’un


être humain ». Séverine, que j’interrogeais au sujet de ses problèmes
de couples passés, a elle une autre technique, toute personnelle :

« Mets du relief ! ».
S’employer à voir les hommes de sa vie comme des égaux a permis
à cette femme réfléchie de relativiser à chaque fois sa relation et de
l’aborder avec une plus grande confiance en elle. C’est ce petit secret
de fabrication qu’elle recommande aussi à ses amies quand elles ont
pour réflexe de voir leur homme avec un peu trop d’idéalisme, en
oubliant qu’il n’est pas le Messie, mais un simple être humain à qui il
suffirait de retirer son auréole pour se rendre compte que finalement,
il n’est pas si divin que ça. Étant humain, vous pouvez donc vous
parler d’égal à égal.

Dans les rapports de force qui peuvent s’installer dans les crises de
couple, il est bon de se souvenir que nul n’est supérieur à l’autre,
mais que ce rapport fort/faible alterne en permanence.

2/ Et si j’y étais un peu pour quelque chose ?

Choisir votre moitié en refusant de voir que votre choix n’était pas le
bon est une chose et c’est aujourd’hui l’occasion de faire le point ;
mais il se peut aussi que vous soyez entré(e) dans la relation à une
période difficile de votre vie. Rappelez-vous le Test des 80-20 ; il vous
a permis de voir l’importance de votre passé sur votre présent.

Tout cabossé : il faut que je me répare

Revenons maintenant sur la possibilité que vous soyez entré(e) dans


relation à une période difficile de votre vie. Fred a utilisé à plusieurs
reprises le mot « cabossé » dans nos entretiens, pour définir cet état
de fragilité que l’on ressent comme si la vie nous avait roué de coups.
Si vous êtes arrivé tout cabossé dans la relation, vous l’avez nourrie
de cette souffrance jamais soignée et alors la relation s’est retrouvée
en danger.

©Prune Quellien - Rendez-moi mon couple !


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Dans ce cas, vous êtes à l’origine de l’instabilité de votre couple


aujourd’hui. Il ne s’agit pas de culpabilité, mais de responsabilité (le
fameux « responsable mais pas coupable »). Pourvu que vous preniez
conscience de votre responsabilité dans la "maladie" de votre couple,
vous allez très vite comprendre que si vous avez pu lui nuire, vous
pouvez aujourd’hui le sauver.

Cette perspective devrait vous donner des ailes.

Mais pour ça, il faut accepter de vous faire aider. Les livres que je
vous ai conseillés vous donnent des pistes. N’hésitez pas à consulter
un thérapeute si vous sentez que vous traînez un mal-être depuis trop
longtemps qui porte préjudice à votre couple. La douleur ne se taira
pas toute seule ; profitez de cette prise de conscience pour la soigner.

Humain, trop humain

Que s’est-il passé alors pour avoir tu vos besoins ? Pour une raison
bien humaine : on préfère tous croire que tout va bien et que tout va
s’arranger avec le temps. C’est parfois le contraire qu’il se passe. Ça
nous arrange de nous faire oublier. Pourtant ça, c’est une des erreurs
fondamentales qui tuent doucement un couple : on ne devrait jamais
s'oublier.

« Penser à ne pas s’oublier »

S'oublier, c'est la garantie qu'un jour, votre conjoint vous le


reprochera. À mots couverts, pour éviter de vous faire du mal, mais
néanmoins il se chargera de vous faire comprendre le message.
Soyez bien sûr(e) que si vous entendez un jour :

« Tu n'as pas envie de sortir avec tes amis un peu, ça serait bien pour
toi ? »
ou encore

« Si, je t’assure : vas-y seule à ce film, moi je préfère rester à la


maison »,
vous pouvez traduire par :

« J’étouffe ! »
Et le jour où vous entendrez « J’étouffe ! », aucun doute : vous vous
êtes complètement oublié(e), votre partenaire vous le reproche.

©Prune Quellien - Rendez-moi mon couple !


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C'est là qu'intervient la bonne nouvelle.

LA BONNE NOUVELLE : J’AI LE POUVOIR

Vous pouvez changer ça. Et je dirais même plus, vous devez changer
ça. Votre épanouissement personnel, ainsi que la rémission de votre
couple, en dépendent. Changer sa propre attitude, c'est la condition
sine qua non pour, non seulement réussir à retrouver votre couple,
mais surtout reformer un couple équilibré où chacun des
protagonistes s’épanouira et vivra durablement une relation
harmonieuse.

Danger : sécurité !

À vous effacer dans un couple, vous avez fini par devenir


transparent(e) à vos propres yeux. Vous avez préféré vous contenter
de ce que vous aviez plutôt que de réagir. Pourquoi ? Les
changements, ça fait peur. Réagir, c’est prendre le risque que les
choses changent en mieux, or l’humain est tel qu’il envisage plus
souvent le drame que le rêve.

Qui plus est, dire ce que l’on ressent ne vient pas de soi ; il faut savoir
mettre les mots justes sur ses émotions, ce qui n’est facile pour
personne. Encore faut-il avoir appris le vocabulaire des émotions et
sa nomenclature. Nous aborderons cette dimension importante au
chapitre 6, Un couple, c’est deux tempéraments, à l’entrée Mettre des
mots sur ses émotions.
La sécurité, le confort, sont de gros pièges bien chaud qui, lorsqu'ils
lâchent, vous rappellent combien on doit toujours veiller à préserver
son autonomie. Personne ne peut sécuriser l'autre en permanence.
L'homme le plus fort, le plus rassurant, le plus riche, le plus solide, la
femme la plus rassurante, la plus aimante, la plus riche aussi (parité !
parité !) : aucun ne peut garantir sécurité à vie, 24h/24, à son
partenaire.

L'équilibre d'un couple tient aussi dans le fait que quand l'un a besoin
de se retrouver, l'autre sait se montrer discret, quand l'un ressent un
coup dur, l'autre sait se montrer compréhensif (ce qui ne signifie pas
résoudre les problèmes à sa place, mais au contraire lui laisser toute

©Prune Quellien - Rendez-moi mon couple !


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latitude pour prendre la décision qui conviendra). C'est un principe


de vases communicants.

Le mythe de l'homme sécurisant n'est pas plus valable que celui de la


femme à l'instinct maternel.

C'est humain, on a tous besoin d'être rassurés, mais s'installer dans le


confort du couple revient souvent à s'installer dans l'oubli de soi, par
manque de confiance ou par lassitude, on s'efface. On se dit :

"Pourquoi me poserais-je des questions alors que tout va bien ? Du


moins, ça pourrait être pire. C'est vrai qu'il n'est pas parfait, mais de
toute façon, personne n'est parfait, n'est-ce pas ?"
Rien ni personne n’est parfait, mais aimer n’est pas la survie, mais la
vie !

De la dépendance à la violence

L’indépendance des deux membres du couple est indispensable en


tous points. En, effet, sa perte peut avoir des conséquences
dramatiques : si on se laisse entraîner par un sujet malveillant,
l’absence d’autonomie peut engendrer une dépendance invivable,
qui elle-même poussera à la subordination, puis le mépris et conduira
souvent à la rupture ou pire : à la violence conjugale. Si ce cas est
extrême, il existe bel et bien, d’où la nécessité de rappeler qu’un
couple n’est pas une identité floue dans laquelle chacun se perd tour à
tour, mais l’union de deux individus distincts et responsables. Du
moins devraient-ils l’être.

Rien dit, rien vu, rien entendu

Penser qu'on ne doit pas se poser de question alors que précisément


une petite alarme intérieure nous dit qu'il faut réagir, c'est du déni.
Quant à décréter que personne n'est parfait, nous le savons tous. Pour
autant, devons-nous fermer les yeux devant ce qui ne nous convient
pas vraiment et mettra à mal la relation ?

Comme je viens de le dire plus haut, le premier responsable, c'est


soi. À nier la réalité, on accepte très vite ce qu'on avait dénoncé avec
force pugnacité avant, entre amis, lors de ces soirées bien arrosées
où on se promettait qu'on était pas de ces personnes qui tombent
dans le piège du couple plan-plan. On se prend malgré soi à
constater qu'on a laissé l'autre gagner un terrain que jamais on aurait
accepté. À force de ne pas s’écouter, on finit par se laisser dominer et

©Prune Quellien - Rendez-moi mon couple !


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plus on se laisse dominer, plus on s’enferme dans sa coquille, jusqu’à


se taire complètement. On reste avec ses ressentis négatifs, on refuse
de s’exprimer et le couple continue, sans savoir à quel moment la
bombe que porte en soi l’un des deux va exploser.

La paresse : le grand sommeil du couple

La paresse n'est pas que physique, loin de là ! La pire des paresses,


c'est la paresse intellectuelle. Si la relation s'est dégradée, c'est qu'on
l'a laissée se dégrader. Oublier ses convictions c'est oublier qui l'on
est vraiment, profondément, depuis qu'on est en âge de formuler des
idées et de les défendre. C'est terrible comme la paresse s'installe
vite dés que le couple se forme. Il faut lutter contre cette apathie pour
retrouver son énergie, son élan vital. Pour se retrouver soi, d'abord,
puis retrouver cet intérêt dans les yeux de l'autre qui vous a fait vous
sentir unique. On pourra toujours essayer de retourner le problème
dans tous les sens : retrouver l'autre commence inévitablement par se
retrouver soi.

Un déclic

Ne croyez pas que travailler sur vous-même signifie que je minimise


la responsabilité de votre partenaire dans le péril de votre relation. Il
ne s’agit pas de dire ça. Je n’ignore pas que vous ayez tissé à deux ce
lien, et s’il est fragile aujourd’hui, votre partenaire y est assurément
pour quelque chose. Sans compter que d'autres éléments viennent
affaiblir le couple : la maladie, le décès ou la perte d’un emploi, par
exemple, nombreux sont les bouleversements qui impactent la
relation profondément et l’enferment dans le mutisme. Si l’un ne veut
pas, ou ne peut pas, en parler et que l’autre ne sait pas comment se
sortir de cet isolement, il est assurément très difficile de prendre
l’initiative de rompre le silence. Pourtant, qui le fera si personne ne s’y
risque ?

Or, pour l’heure ce n’est pas votre partenaire qui a décidé de


prendre les choses en main, c’est vous. En l’occurrence, c’est vous
qui lisez ces lignes, c’est vous qui avez pris le taureau par les cornes,
comme on dit. Et vous avez bien fait, car vous verrez bientôt que le
changement en soi est contagieux : aucun doute que votre partenaire
verra ce changement, y sera sensible et sera lui-même gagné par
l’envie de se réveiller.

Prendre la décision de sauver votre couple a un autre effet


bénéfique : celui de vous venir en aide personnellement.

©Prune Quellien - Rendez-moi mon couple !


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Faire le point sur ce qui ne fonctionne pas dans votre union, c’est
autant remettre vos propres compteurs à zéro. Un grand ménage de
printemps en quelque sorte, qui vous demandera du travail, oui, mais
le ménage, ça ne se fait pas tout seul ! Par ailleurs, que faire d’autre ?
Continuer cette relation anxiogène ? La traîner jusqu’à destruction de
chacun des deux ? Ou lui laisser une chance de redevenir ce qu’elle
était, mais en mieux ?

Pensez à cela : lorsque vous aurez sauvé votre couple, vous aurez
passé ensemble une épreuve considérable qui vous aura grandi. Il
fallait peut-être passer par là pour consolider votre relation et vous
sentir chacun plus fort ?

REVISONS ENSEMBLE…

Si j’ai des problèmes de couple, c’est l’occasion de me demander :


- Quelle est ma part de responsabilité dans la crise

Quoiqu’il en soit :
- C’est une bonne nouvelle : je peux sauver mon couple

Que puis-je faire alors ?


- Accepter de me faire aider
- Prendre mon couple en mains

Comment ?
- En étant le nouveau moteur de mon couple

Puisque vous savez désormais qu’il n’y a pas de fumée sans feu, je
vous propose maintenant d’arrêter votre regard sur ces couples
sortis de crise qui ont participé à mon enquête. Élargissons les
observations de nos spécialistes aux “vrais” couples autour de nous.

Qu’est-ce qui marche dans ces binômes heureux ?

CHAPITRE 5

©Prune Quellien - Rendez-moi mon couple !


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LE SECRET DES COUPLES EN BONNE SANTÉ

Le couple est un élément vivant : les petits trucs pour le


réanimer

Vous souvenez-vous de Martin, le squelette grandeur nature que nous


avions pour la plupart en cours de sciences naturelles ? Il nous
permettait de nous familiariser avec le corps humain.

Je vais vous demander de lui rendre son anatomie complète et


d’imaginez que Martin soit fol amoureux.

Les 3 sièges de l’état amoureux

Voici une baguette. Pouvez-vous pointer avec celle-ci les trois parties
symboliques les plus sollicitées du corps de Martin lorsqu’il est en
« état amoureux », comme dit Willy Pasini ? Les oreilles, les mains et
les joues ? Les genoux, les coudes et les cheveux ? Non bien sûr : la
tête, le cœur et Le sexe.

Nous sommes d’accord : tout part du cerveau. Le siège des émotions


est dans la tête. Mais pour arriver à décortiquer ce qui fonctionne
dans les couples heureux, je vous propose d’écouter Aurélie, qui
s’est vue définir l’état amoureux comme étant l’expression chorale du
corps, du cœur et de l’esprit dans des circonstances des plus
romanesques.

« Je me souvient, on attendait sur le quai du métro à Châtelet, ça


sentait mauvais, il y avait des clochards derrière nous et c’est le
moment que Cédric a choisi pour me dire : « Tu vois, avec toi, j’ai la
tête et le sexe, mais il manque le cœur. » En même temps qu’il me
parlait, il désignait sa tempe, puis posait sa main devant son entre-
jambes. « Je crois que pour être complètement amoureux, il faut qu’il
y ait ensemble la tête, le cœur et le sexe. » Voilà, c’est comme ça que
mon ex m’a expliqué qu’il me quittait. Heureusement pour moi, j’ai eu
la chance d’avoir tous les éclaircissements dont j’avais besoin pour
comprendre les raisons de cette séparation. Et cette image de corps
divisé en trois m’a aidée à accepter que je ne pouvais rien à ça : j’ai
saisi que moi aussi il m’était arrivée de me sentir bien avec quelqu’un
avec qui j’avais des affinités mais pas beaucoup de désir ou un autre

©Prune Quellien - Rendez-moi mon couple !


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dont j’étais très amoureuse mais avec qui je ne partageais aucun


centre d’intérêt ou encore un autre avec qui j’aimais flâner, parler et
rire mais pas du tout faire l’amour ! Et finalement avec Cédric, j’avais
beaucoup d’appétit sexuel et on s’entendait vraiment très bien mais
pour être honnête, je n’étais pas chavirée lorsque je le voyais. Nous
étions d’accord : nous n’avions rien à faire ensemble, du coup, nous
sommes redevenus assez vite ce que nous étions à l’origine : les
meilleurs amis du monde ! »

Comme un tabouret à trois pieds, il suffit qu’il manque un de ces trois


sièges de l’état amoureux pour que la relation soit bancale.

Ôtez la sensibilité à un partenaire, il restera attractif et peut-être


intéressant, mais pas émouvant. Pour une relation épanouissante, un
peu de tendresse serait bienvenue.

Enlevez-lui le sex appeal, il sera perçu comme possiblement digne


d’intérêt et sensible mais pas excitant, ce qui risque de nuire à la
relation si son homme ou sa femme a besoin de sensualité.

Privez-le de sa curiosité, il lui faudra équilibrer avec beaucoup de


contacts physiques et de bienveillance pour être en accord avec son
conjoint.

On demande souvent aux femmes « Préférez-vous un homme qui


vous prend sans vous comprendre ou un homme qui vous comprend
sans vous prendre ? » Quelle question ! Primo, elle sous-entend que
les femmes sont passives dans le sexe, alors qu’elles sont réceptives,
nuance, et deuxio elle me fait penser au sketch de Pierre Palmade :
« Tu préfères avoir des dents en bois ou une jambe en mousse ? La
grippe à vie ou 30 canards qui te suivent partout ? » Bizarrement, il
me semble que toutes les femmes, au même titre que tous les
hommes, répondraient « Je préfère avoir tout ! »

Pour aimer et être aimé, les hommes comme les femmes désirent
mieux quand ils sont compris, comprennent davantage quand on leur
explique gentiment et apprécient d’autant plus un partenaire qui
s’intéresse à ce qui pique leur propre curiosité.

Au-delà de l’état amoureux, l’amour

Cependant, si l’état amoureux apparaît comme le fondement de


l’amour, les raisons qui poussent deux personnes à s’unir sont parfois

©Prune Quellien - Rendez-moi mon couple !


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bien éloignées de ce seul sentiment : la peur d’être seul, le besoin de


sécurité financière, la priorité à faire des enfants, l’aspiration à une
meilleure condition sociale ou au contraire la volonté de se rebeller
contre son propre milieu, le désir d’appartenir à la famille de son
partenaire ou le souhait d’être valorisé par sa profession. Le sentiment
amoureux ne suffit pas toujours à former un couple ; d’autres qualités
sont nécessaires pour établir une relation durable.

Mais avant de les aborder, il y a une règle d’or qui domine dans tous
les couples heureux. Pour vous en convaincre, écrivez ça au
marqueur indélébile sur votre cerveau :

« LE VERRE EST À MOITIÉ PLEIN »


S’il n’y a qu’une seule recommandation, un seul conseil à donner
avant de livrer son dernier souffle, ce serait celui-là. Pour être
heureux en couple, c’est la même base que pour être heureux tout
seul : choisir le mouvement, opter pour ce qui rend vivant, s’attarder
sur tout ce qui est en voix d’amélioration, aimer au présent et
envisager toujours la perspective d’un futur heureux. En d’autres
termes, on peut aussi dire : « croire ».

« Demain sera un autre jour. » disait Scarlett O’Hara dans Autant en


emporte le vent. Pourquoi demain ? Aujourd’hui est un autre jour ! On
l’a vu en début de ce livre, le cerveau a besoin de 21 jours pour
automatiser un comportement positif, mais heureusement, il réagit
instantanément aux pensées agréables ; il faut donc l’éduquer au plus
vite pour faire de cet exercice une mécanique. Du point de vue du
développement personnel, il existe plein de techniques pour se
rendre la vie plus facile. S’y attarder serait très long et nombreuses
sont les publications qui portent sur la force de la pensée positive,
néanmoins voici quelques pistes à emprunter ; vous pouvez vous y
exercer tout seul dans votre coin, mais faites en sorte d’entraîner
votre partenaire à vous suivre car ne l’oublions pas : le but est
d’aimer et de se réjouir d’aimer, mais au-delà d’attirer votre
partenaire dans cette dynamique vertueuse.

Les gens aimables agissent comme un aimant. Plus vous serez de


bonne compagnie, plus le monde se pressera autour de vous, plus
votre compagnon ou votre compagne vous témoignera de l’intérêt,
plus vous serez encouragé(e) à persévérer, et ainsi de suite.

Petits trucs de réjouissance au quotidien

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- Faites votre liste d’avant dodo

Du fait que ce soit un exercice mental, il se pratique logiquement seul


mais le partager avec celui ou celle qu’on aime permet de se parler
au calme dans un moment d’intimité propice aux confidences.
Envisagez ce jeu au quotidien, comme une récréation tranquille, un
genre de yoga de l’imaginaire.

Juste avant de vous coucher, énumérez mentalement ce qui a été


bénéfique pour vous depuis votre réveil. Ça peut aller des corvées
dont vous vous êtes débarrassées aux tout petits riens en passant par
les événements attendus avec impatience (du linge propre qui
embaume votre appartement, un coup de fil sympathique, un peu de
blabla avec un voisin, une lettre postée qui traînait depuis une
éternité, un rayon de soleil dans l’œil, se rappeler qu’un week-end
entre amis se profile, etc). Vous pouvez aussi en profiter pour dire à
votre partenaire ce qu’il a fait d’agréable pour vous et qui vous a fait
du bien sans qu’il s’en rende compte.

Hors grosse bonne nouvelle, on croit toujours que rien de


spécialement bon n’est arrivé dans la journée, or c’est inouï le
nombre de situations qui nous rendent le sourire quand on se les
remémore, et c’est d’autant plus efficace que la journée a été difficile.

Pour inviter votre partenaire à se livrer à l’exercice, vous pouvez lui


demander « Et toi, c’est quoi les petites choses bien de ta journée ? »
(Dans la vie, on ne parle pas toujours comme dans un livre) C’est un
bon moyen de maintenir un contact à deux puisqu’on s’oblige à
exprimer uniquement les bonnes choses ; lesquelles sont parfois
tellement dérisoires qu’elles provoquent le rire. Et rire au coin de
l’oreiller, c’est toujours bon pour les affaires…

- Cultivez des petits bonheurs

Vous aimez aller chercher votre quotidien au kiosque et commencer


par la dernière page en buvant votre café ; porter du jaune vous
réveille ; vous adoreriez essayer un jeu vidéo : autorisez-vous tout ce
qui vous donne le sourire (tant que votre banquier ne vous poursuit
pas avec une tronçonneuse, j’entends).

Faites-en de même pour votre partenaire. Il appréciera que vous


ayez pensé à acheter sa mousse aux marrons préférée ou que vous
lui disiez « Tiens, j’ai vu qu’il y avait cette expo Pop Art dont tu m’as
parlé, je t’ai pris des billets pour que tu puisses y aller avec un ami. »

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Les petites attentions sont d’autant plus appréciables qu’elles sont


vouées à son plaisir personnel. C’est souvent dans ce cas que le
partenaire se dit « C’est sympa qu’elle ait pensé à ça. Je devrais y
aller avec elle ».
- Ne boudez pas votre plaisir

Vous avez envie d’aller voir ce film d’ados débile, de mettre ce rouge
à lèvres qui vous fait bonne mine mais que tout le monde regarde
comme si vous aviez un feu rouge au milieu du visage, de danser
tout(e) seul(e) chez vous : faites-le ! Votre partenaire appréciera cette
marque d’indépendance, façon d’assumer que vous êtes libre et
n’attendez pas qu’on décide pour vous, encore moins si c’est pour
vous faire plaisir.

- Changez vos habitudes

Un cours de skate board vous fait envie bien que ayez peur de tout ce
qui glisse ; vous êtes grisé(e) à l’idée de voir un match de rugby pour
la première fois ; ça vous prend en pleine nuit d’installer une tante
dans le salon pour y camper avec votre homme ou votre femme ;
vous rêvez de jouer à un Action ou vérité érotique ; vous avez envie
le rejoindre en sous-vêtements alors qu’il ou elle prend son bain :
osez !

Petits trucs anti-grognon

- Stoppez-vous !

Quand vous ruminez, dites-vous : « Arrête ! ». Cette technique m’a été


révélée par Makissa et je dois dire qu’elle est redoutablement
efficace. Ça ne marche pas ? Occupez votre esprit à autre chose de
divertissant : découpez des légumes, faites des tresses à votre chat,
dessinez des moustaches sur le photo de votre boss (en cachette, il
ne s’agirait pas que vous perdiez votre boulot).

- Dites « Oui »

Un ami vous appelle et vous demande « Ça va ? » Vous pouvez être


tenté(e) de répondre « Bof ». Au contraire, dites : « Oui, ça va ! Si tu
voulais bien me donner ton conseil, ça irait encore mieux, mais ça
va. » On ne vous en voudra jamais d’avoir besoin de parler, mais
personne n’aime les gens qui se plaignent tout le temps. Pour finir,
retournez la question à votre ami : « Et toi, des bonnes choses ?
Formidable ! Je suis content(e), tu le mérites ! » Si vous n’êtes pas

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convaincu(e) de cette attitude, voyez le film Yes, man ! avec Jim


Carrey : l’histoire d’un homme cynique qui assiste à un séminaire où
il doit dire « Oui » à tout. Hilarant et franchement pas si bête.

Autre piste : jouez à « Ni oui ni non » avec votre partenaire. Si vous


perdez, il a droit de vous coller un gage de son choix ; si c’est vous
qui gagnez, à votre tour de choisir sa punition…

- Soyez partant(e) pour tout

Lorsque votre relation a commencé, pour rien au monde vous


n’auriez voulu que votre partenaire vous voit incapable de bouger le
petit doigt sous prétexte que vous n’aviez pas envie ou que soi-disant
vous ne pouviez pas. D’ailleurs peut-être vous a-t-il ou vous a-t-elle
connu(e) déplaçant des montagnes, changeant de pays ou à la
recherche du job de vos rêves que vous avez finalement trouvé à
force de ténacité ? Même technique que précédemment : dites
« Oui » aussi à l’action.

Si c’est votre partenaire qui montre des signes d’apathie, faites-lui


cette suggestion : « Je te propose un truc : pendant une semaine, je
dis oui à tout et la semaine prochaine ce sera ton tour. Vendu ? »
Mettez-vous d’accord sur ce que vous ne ferez dans aucun cas,
préparez un planning sur la semaine avec une journée de break, le
dimanche par exemple pour préservez votre famille, et c’est parti
pour le match gagnant-gagnant.

- Sentez-vous en forme

Pas seulement grâce au sport, bien que ce soit une façon indéniable
de remettre votre corps et votre esprit en place, mais tout simplement
ressentez que vous êtes vivant et appréciez la miraculeuse machine
dont vous jouissez chaque jour (même si elle se montre un peu
capricieuse). Au réveil, levez-vous sans traîner et dites-vous « Je me
sens en forme », en dépit de vos yeux collés par le sommeil. Forcez-
vous à répondre aimablement aux gens qui vous abordent, rendez
des petits services, prouvez-vous que vous avez de l’énergie. Et en
cas de coup de mou, redites-vous « Je me sens en forme ». Inutile de
vouloir paraître superman ou wonderwoman, vous sentir en forme
suffira, pas la peine de casser les murs de la maison pour ça.

- Fuyez les drames annoncés

©Prune Quellien - Rendez-moi mon couple !


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Les catastrophes du monde peuvent se passer de vous. Les pure


players, les sites d’info, les journaux papier, la radio ; il existe maints
moyens de s’informer sans subir l’horreur en continu et vous pouvez
choisir ce que vous voulez savoir, ou non. Pas plus que vous n’avez
obligation à subir les rabat-joie, vous n’avez celle d’assister à la
cérémonie du 20 heures. A ce propos…

- Coupez la TV… Non, jetez votre TV !

Ça vous fera du temps d’amour disponible. Dans son livre Pas très
cathodique, enquête au pays des “sans-télé”, éditions Érès, le
sociologue Bertrand Bergier a fait remarquer que seulement 3% des
français ne possédaient pas de TV. Pourtant, combien se plaignent de
la pollution sonore qu’elle représente et de son ingérence dans le
foyer ! Plutôt que de perdre en moyenne 3h32 minutes par jour à
noyer votre couple dans l’hébètement, soyez créatifs ! Commencez
par sortir. Allez faire un tour dans les rues de votre ville pour assister
à ce qu’il s’y passe. Vous trouverez sur internet et dans les librairies
plein d’infos pour réveiller vos idées. En dehors de l’éternel cinéma, il
existe quantité d’occupations à faire le soir. Par exemple, profitez des
nocturnes des musées ; assistez à des concerts gratuits – ou presque
– dans les bars (pour les parisiens vous trouverez ça dans le petit
guide de poche LYLO) ; allez au concert, au café-théâtre, etc.
Privilégiez les activités qui vous font voir d’autres gens et
alimenterons vos conversations une fois de retour à la maison. Et si
justement, vous restez à la maison, cuisinez ensemble en écoutant de
la musique, débusquez les nouvelles insolites et lisez-les à votre
partenaire, commentez les VDM (vie de merde), faites des tests
farfelus ou, pour réveiller votre imaginaire, téléchargez-vous des
podcasts et écoutez-les ensemble le soir en fonction de vos goûts
respectifs.

L’écoute développe l’imaginaire alors que la TV le tue. Et surtout, elle


oblige à demander la permission de la couper quand on veut
bavarder. Un comble ! Je vous conseille, entre autres, les lectures
malicieuses de l’émission « Ça peut pas faire de mal » par Guillaume
Gallienne, la parodie tordante des comédiens Laurent Laffitte et
Zabou Breitman dans « À votre écoute, coûte que coûte », ou le billet
de François Morel. Arte radio offre aussi pléthore de reportages
audio et de curiosités bonnes pour les oreilles.

La télévision est un tue-l’amour. Elle coupe la communication dans les


familles, empêche d’échanger des regards et dicte jusqu’aux rythmes

©Prune Quellien - Rendez-moi mon couple !


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de vie (qui ne va pas dormir une fois le film fini ?), rares sont ceux qui
affirment le contraire. Mais ne pas l’avoir ne vous empêche pas de la
recevoir. Il faut reconnaître que tout n’est pas à jeter dans le petit
écran. Si vous craquez, il existe des site de TV gratuite sur internet et
d’autres de programmes à revoir en replay. Et une fois qu’on cherche
son programme, on finit souvent pas se dire « Bof, ce n’est pas si bien
que ça finalement, on s’écoute un disque à la place ? ».
C’est par des petits gestes comme ça qu’on sauve son couple.

Petits trucs pour remplir votre verre à moitié vide

- Entourez-vous de gens réjouissants

Les personnes rayonnantes ont cet effet boule de neige sur les autres.
N’hésitez pas à fuir les rabat-joie, vous n’avez pas besoin de ça.
Surtout ceux qui psychanalysent votre petite enfance pour vous
expliquer le désastre de votre situation amoureuse. Rien ne vous
oblige à voir des tristes sires sous prétexte que vous n’avez pas le
cœur à faire le tri autour de vous. Au contraire : plus vous verrez de
personnes lumineuses, plus leur énergie vous gonflera le moral.
Réservez vos confidences à vos très bons amis, ceux qui sauront vous
écouter sans vous dire : « À ta place, je ferais ça », mais plutôt : « Je
comprends » et qui auront la bonne idée de tout faire pour vous
rendre le sourire. Un exemple de réconfort amical varié ? Visionnez
ensemble le spectacle de Manu Payet. Le moment où il aborde les
« conseils de potes » face à la rupture est croustillant et vous ne
verrez plus vos T-shirts « pour dormir » du même œil.

- Observez amoureusement votre partenaire

Regardez-le bien, attardez-vous sur les traits attirants de son


physique et attachez-y des souvenirs agréables : ses mains, sa nuque,
ses pattes d’oies rieuses. Si c’est lui qui s’éloigne de vous en ce
moment et qu’il vous prend en flagrant délit, tant mieux ! Il verra qu’il
vous trouble toujours. Passez à autre chose mais ne vous défendez
pas d’avoir été perturbé(e).

- Soignez-vous

Faites-vous belle, rendez-vous beau. Quand on se sent désaimé, on a


tendance à se négliger. Ne vous mettez pas en tête de perdre dix
kilos en un mois parce que vous avez décidé de reconquérir votre
couple, cette quête de la minceur rapide a souvent des effets

©Prune Quellien - Rendez-moi mon couple !


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traumatisants sur le moral et nombreux sont ceux passés par là qui


peuvent témoigner de leur impression d’avoir un couteau sous la
gorge. Prenez votre temps si vous voulez fondre ou restez comme
vous êtes, mais ne vous meurtrissez en aucun cas par convention
sociale. En attendant, vous pouvez de maintes manières soigner votre
image en demandant les conseils d’un pro du stylisme, en portant des
couleurs ou du blanc, en vous parfumant, en étant attentif à votre
maintient ou en filant chez le coiffeur. Tout le monde est sensible à la
grâce. Il suffit souvent de ce point de départ pour redonner du souffle
au couple.

- Transformez les injonctions en formulations positives

> Plutôt que : « Tu veux bien arrêter de me couper la parole ! »,


préférez : « J’aime bien quand tu me laisses finir mes phrases ».

> À la place de : « C’est incroyable ce que tu peux être bordélique ! »,


choisissez : « C’était bien la fois où tu avais tout rangé ; ça m’avait fait
très plaisir ».
> Mieux que : « Mais il n’y a que le sexe pour toi, ou quoi ? »,
dites : « Viens, je te montre ce que j’aime ».

> Variante opposée ; si vous mourrez d’envie de lui dire : « Tu sais


que moi aussi j’ai des besoins sexuels ? », essayez de préférence :
« Hmm… tu sens bon. C’était sympa la dernière fois tous les deux. »
Et là, surtout, n’en dites pas plus.

> Moins exaspéré que le classique « Franchement, tu me prends pour


une chèvre, t’as vu l’heure qu’il est ? », tentez : « Je sais qu’on a tous
nos vies et que le travail, ça compte, mais moi j’ai envie que tu sois
près de moi ».
Rappelez-vous : « Le verre est à moitié plein », c’est une certitude.
Faites-la vôtre. C’est ce qui vous permettra d’entraîner avec vous un
partenaire récalcitrant.

Maintenant que nous avons détaillé quelques façons de voir ce verre


à moitié plein, examinons comme prévu ce qui maintient les couples
en bonne santé amoureuse.

Quels conseils nous donnent-ils ?

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CHAPITRE 6
LES 7 PRINCIPES ACTIFS DU COUPLE

Conseils, idées, techniques : ce qui marche vu par des couples


de retour du bloc

Pourquoi Dieu a-t-il prescrit à Moïse 12 commandements, qu'Hercule


a été chargé d'autant de travaux, que les nuits de Shéhérazade se
comptent par 1001 et que les péchés sont au nombre de 7 ? Pourquoi
pas 21 commandements, 9 travaux, 365 nuits et 13 péchés ?

On ne sait pas. Les nombre, ça doit nous rassurer. J'ai donc moi aussi
essayé de vous rassurer en énumérant les qualités nécessaires à
l'épanouissement d'un couple et en ai trouvé 7 principales. En
considérant que les familles autour jouent un rôle important dans la
vie du couple, j'aurais pu ajouter à ces 7 définitions « Un couple, c'est
deux familles » (au moins, en cas de famille recomposée) et arriver à
8. Si à cela j'avais ajouté « un couple, c'est deux histoires passées », je
parvenais à 9 ; « Un couple, c'est des questions d'avenir » : 10, etc.
Mais finalement, ces thèmes sont évoqués à travers les 7 principes
actifs qui font les couples unis.
7, comme les 7 chapitres de ce livre, les 7 piliers de l'amour à deux
de Patricia Delahaie, les 7 lois de la réussite de John M Gottam, les 7
étapes essentielles pour renouer avec son partenaire de Philippe Mc
Graw, etc. (Que je n’ai pas sélectionnés mais ne vous privez pas de
lire !) Le nombre serait 7 serait magique. Ah bon… Voyons de la
magie où nous voulons et tant mieux si ça nous fait du bien.

Néanmoins, le couple n'étant pas une science exacte, plutôt que de


faire de la numérologie, donnons la parole aux couples en bonne
santé.

Comment ces heureux binômes se définissent-ils ?

©Prune Quellien - Rendez-moi mon couple !


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1 - UN COUPLE, C'EST NOUS DANS LONGTEMPS

Les conseils des “vrais” couples :

« Pensez à deux »
« Projetez-vous dans l'avenir »
TIMOTHEE. Ce qui est pénible en couple, c’est que tu ne peux pas
faire ce que tu veux. Au début, quand j’ai rencontré Sara, elle me
calmait et ce n’était pas plus mal parce que je sortais tellement que je
me demandais si je n’allais pas y laisser ma peau ! Mais après…
AXEL. Ah, non, ça c’est sûr ! Quand tu es en couple, tu fais des choix.
C’est ta femme ou tes potes.
ARNOLD. Et, ça ne peut pas être un peu des deux ? Un peu ta femme,
un peu tes potes ?
AXEL. Non. C’est ta femme d’abord. Si ta femme a envie d’être avec
toi, c’est à toi de la faire passer d’abord. Mais si elle t’aime et qu’elle
tient à ce que tu sois heureux, elle sait bien que c’est dans l’intérêt du
couple que tu te sentes libre. Elle va donc t’encourager à aller voir tes
potes. Et toi, quand tu rentreras, tu seras super content de la retrouver
et tu auras envie de la remercier pour la liberté qu’elle te laisse. Du
coup, tu vas l’embrasser, t’intéresser à elle, tout ça. C’est dans son
intérêt, au final. Et elle le sait. C’est ça, la clé : plus tu es libre et plus tu
as envie d’être avec ta femme.
TIMOTHEE. Oui, je crois que c’est pour ça que j’ai quitté Sara. Au
bout de sept ans, j’ai étouffé. Elle, c’était potes ou belle-mère. C’est
dommage, elle avait plein de qualités.
AXEL. En fait, je crois que les gens, les hommes comme les femmes,
qui ne pensent qu’à leur petit nombril, c’est qu’ils ne sont pas avec la
bonne personne. Quand tu es avec la bonne personne, tu n’as pas
envie de ne penser qu’à toi.
ARNOLD. Oui, bah commencez à penser à moi les gars ! Vous n’avez
pas des copines à me présenter ?
J’étais attablée à un café et il m’a été offert d’entendre la conversation
de ces quatre plus ou moins trentenaires assis derrière moi. J’ai donc
tendu l’oreille, puis les ai abordés. Axel est en fait en couple depuis
plusieurs années avec une femme ravissante qui lui permet de faire

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« ce [qu’il] veut » et de son côté, elle en fait autant. Chacun est


absolument libre de faire de nouvelles rencontres s’il le souhaite,
pourtant, aucun des deux n’a envie de voir qui que ce soit d’autre,
sauf pour un flirt ou un moment de séduction, et encore… Finalement,
chacun se préoccupe du bien-être de son partenaire en premier et
l’intérêt qu’il porte à l’autre l’emporte sur le sien propre. C’est ce qui
donnait du poids à ses déclarations : parmi ses amis, c’est celui qui a
le plus de liberté individuelle qui défend la nécessité de s’impliquer
dans le couple.

Serait-ce ce qu’Antoine de Saint-Exupéry appelait « regarder dans la


même direction » : « Aimer, ce n'est pas se regarder l'un l'autre, c'est
regarder ensemble dans la même direction » ? Pour la majorité des
couples, oui. Mais les avis divergent, comme celui de Mathilde :

« Non. J'aime François mais on n'a pas du tout la même façon de voir
les choses, ni la même vie. S'aimer, c'est aimer la compagnie de
l'autre et en avoir besoin. »
D’après Nicolas, un beau brun ténébreux :

« C’est un point de vue de gonzesse ça. Je ne me projette pas tant que


ça, mais elle doit le penser sûrement ».
Outre que Saint-Ex aurait été ravi de savoir qu’il avait un point de vue
de gonzesse, Nicolas s’inscrit lui aussi dans cette optique de ”penser
à deux” puisqu’il envisage ce que pourrait dire sa partenaire si elle
avait dû commenter la même citation. Idem pour Virginie qui précise :

« « L’amour c’est regarder dans la même direction » : oui,


indéniablement. Mais il ne faut pas se contenter de regarder, il faut
aussi avancer dans le même sens et ensemble. Si dans la barque il n'y
a qu'un seul des deux qui rame, ça ne bougera pas et tout le monde
finira noyé. »
Rappelons-nous Arantxa et Ignaci dont je parlais dans les premières
pages : leur vision du couple était absolument double. Il ne serait
venu à l’idée ni à l’un ni à l’autre d’envisager autre manière de voir.
C’est parce que chacun pense au bien être de l’autre et à leur intérêt
commun que leur couple fonctionne.

Comment penser “nous” au quotidien ?

Comment pratiquer au quotidien ce que Patricia Love et Steven


Stosny nomment « la vision binoculaire » ?

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En s’attachant à voir les choses du point de vue de son partenaire.


« Qu’est-ce qu’il en penserait ? Est-ce que ça lui ferait plaisir ? Et si je
lui demandais ce que ça lui fait de parler de parler de ça ou de faire
ça ? Et si j’essayais de ressentir ce qu’il ressent plutôt que de me
focaliser sur moi ? » sont les phrases présentes dans la tête des
couples qui pensent à deux.

Agir ainsi prouve à votre partenaire qu’il est digne d’intérêt. Non
seulement vous tenez compte de son point de vue mais vous le
privilégiez. C’est une attitude qui s’adopte lorsqu’on prend des
grandes décisions (déménagement, investissement en commun, etc.)
mais apparaît dans chaque moment de la journée. Par exemple, il a
quelque chose à vous confier mais vous êtes affairé(e), répondez-
lui : « Ça m’intéresse ce que tu veux me dire. Je termine juste ce que
je devais faire et je suis tout(e) à toi. »
Il s’agit simplement de se mettre à la place de son partenaire. On ne
peut pas bien sûr penser à la place de quelqu’un, pour la simple
raison qu’on n’est pas ce quelqu’un et qu’on n’a pas deux cerveaux,
mais on peut, en étant attentif, privilégier son point de vue.

Certains vont se dire : « Et mon bien-être à moi, ça ne compte pas,


peut-être ! » Oui, ça compte, bien sûr. Mais on n’est pas là pour
compter les points. Or, penser dans son coin pour soi, c’est
manifester son angoisse de ne pas être écouté. En agissant ainsi, on
revendique qu’on a des choses à dire avant même que le partenaire
ne s'exprime. On se précipite pour dire à l’autre « Écoute-moi
d’abord, car ce que j’ai à dire a de la valeur, et j’aimerais bien que tu
le saches ! » Or, autant on peut forcer quelqu’un à vous entendre,
autant on ne peut pas le contraindre à vous écouter. Si vous pensez
“nous”, votre partenaire éprouvera de la gratitude à votre endroit et
finira par vous écouter à son tour. En somme, faites pour lui ce que
vous aimeriez qu'il vous fasse… et il le fera.

Pensez “nous”, c'est aussi se projeter dans l'avenir.

« On a toujours été comme ça Bruno et moi, à voir le lendemain, voire


les semaines ou les années d'après ; c'est comme ça qu'on fonctionne.
Il faut dire qu'on on s'est rencontrés, notre amour s'est bâti sur un
projet : en même pas quelques heures on était d'accord sur l'avenir
que chacun de nous avait voulu se construire et on s'est rendu compte
que c'était le même. Très vite, on a aménagé ensemble et depuis
onze ans, on ne s'est pas quittés. Au quotidien, ça se traduit par des
tensions qui ne durent pas car on se dit « À quoi bon se quereller

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gravement puisque de toute façon, ça passera ? ». Et effectivement, ça


passe. Je m'énerve un coup, je lui dis ce que je pense, Bruno
m'écoute sérieusement et on finit toujours par chahuter en se faisant
des bisous. On est toujours animés par l'amour de notre petite famille,
ça c'est immuable. Bien sûr, il y a des moments plus durs que
d'autres, mais comme on ne doute jamais qu'on est et qu'on sera
ensemble, on projette notre vie à long terme. Par exemple, on
envisage de partir au Canada dans cinq ans, quand j'aurai plus
d'assise professionnelle pour me faire une nouvelle clientèle et le
temps que Bruno se reconvertisse. Ce qui est amusant, c'est que nos
filles agissent de la même façon : elles sont toujours en train de
demander « et demain ? », « et mercredi prochain ? », « et l'année
prochaine ? ». Ça nous effraie parfois, on se dit qu'elles ne profitent
pas assez du moment présent, mais en même temps, on est contents
pour elle qu'elles aient les yeux rivés sur l'avenir. »
Comme le remarque Christelle, se projeter à l'avenir lui permet de
s'alléger de l'angoisse du quotidien et de relativiser les désaccords
qu'elle a avec son mari. Pourtant, Christelle est d'une nature anxieuse,
de son propre aveu elle a longtemps été « au point mort ». Il a fallu
que Bruno arrive dans sa vie pour que sa façon de voir le futur
change.

« C'est comme si j'étais devenue moi-même avec l'arrivée de Bruno,


puis des enfants. J'ai tellement voulu ça que ça compte plus que tout
au monde. Je suis tellement heureuse de ce qu'on a pu faire tous les
deux que je relativise sur tout le reste. »
La technique des petits pas

Quels projets pourraient vous aider à vous projeter dans l'avenir ?


Commencez par des petits pas. Plutôt que d'envisager un tour du
monde, pensez au soir-même, puis au lendemain et au week end
suivant et ainsi de suite. Demandez-vous ce que vous pourriez faire
qui plairait à votre compagnon et à vous-même. Établissez une liste
dans laquelle vous noterez tout ce qui vous passe par le tête, des
choses les plus simples aux plus farfelues, en passant par ces rêves
dont vous avez parlé ensemble. Voyez tout petit pour l'instant, vous
élargirez votre champs de vision au fur et à mesure. Ce sont ces tout
petits riens multipliés (on en parlera plus tard) qui font les amours
heureuses.

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2 - UN COUPLE, C'EST UNE ÉQUIPE

Les conseils des “vrais” couples :

« Valorisez votre partenaire »


« Encouragez-le »
« Remerciez-le »
Revenons un instant sur l’histoire d’Alexandra et Guillaume. Est-ce
que seulement cet homme merveilleux que nous décrit Alexandra
l’écoute attentivement, prend part à ses projets, partage ses centres
d’intérêt à elle ? Cet homme flegmatique porte-t-il un réel intérêt à ce
qui anime sa compagne ?

Autant en société qu’en privé, entendre des paroles valorisantes


transforme en un éclair la mauvaise estime de soi en bonne estime de
soi. Valoriser l'autre revient autant à lui dire ces paroles valorisantes
que reconnaître ce qu'il fait de bien au quotidien ou lui dire merci
pour un service rendu qui vous simplifie la vie.

Pour reprendre exemple sur le couple Ignaci-Arantxa, jamais je ne


les entendus dévaluer l’autre, ni en privé ni en société. Je me souviens
d’une fois où Ignaci participait à un concert dans lequel plusieurs
artistes venaient faire deux ou trois morceaux de leur choix.

Ignaci a une voix superbe et un talent scénique indéniable, mais ce


soir-là il s’est fait voler la vedette, ce qui n’a pas permis au public de
mesurer l’étendue de son talent. J’étais assise à côté d’Arantxa et au
moment où me suis tournée vers elle pour lui dire combien je trouvais
dommage que son compagnon passe au second plan elle m’a
répondu que oui, ça l’énervait aussi. Je me suis dit : « Mince ! Si elle lui
dit, ça va le blesser, mais dans un autre sens, lui faire part de son
point de vue permettra à Ignaci de s’améliorer. » Je me demandais
comment Arantxa allait s’en sortir ? Après le concert, nous sommes
tous allés manger un morceau et bien sûr, nous avons débattu autour
de la prestation d’Ignaci. Pour commencer, lui était assez conscient
de ce qui s’était passé mais voyait l’aspect positif de ce concert, à
savoir une rencontre avec un musicien de renom avec qui Ignaci rêve
de travailler (ce qui est le cas actuellement). Il s’était finalement
beaucoup amusé et c’est sur ce point qu’a rebondi Arantxa.

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Plutôt que s’attarder sur les aspects négatifs et son propre ressenti,
elle s’est attardée sur ce qu’Ignaci a tiré comme expérience et a fait
de cette conclusion sa ligne de conduite.

Lorsqu’après, des amis demandaient : « Alors, c’était comment le


concert ? », Arantxa répondait : « C’était vraiment bien. Grâce à cette
prestation, Ignaci est resté en contact avec Carles et ils vont travailler
ensemble ».
Après tout, pourquoi lui aurait-elle fait part de ses remarques
négatives ? Avait-elle envie de montrer qu’elle avait de l’importance
dans la carrière d’Ignaci ? Non. Elle sait que ce n’est pas son rôle. Non
seulement Ignaci était conscient des imperfections de cette soirée
mais aussi il savait que rien n’est parfait dans le spectacle vivant ; c’est
pourquoi il se réjouissait de sa rencontre avec Carles. Lui dire qu’elle
avait été déçue aurait dévalué son homme. Il se serait focalisé sur cet
échec à la place de se réjouir pour sa future collaboration musicale. Il
aurait pu lui dire que ce n’était pas son rôle à elle, que ce n’était pas
son métier ; lui reprocher de se mêler de sa musique, etc. Le
désaccord aurait pu être plus profond. Elle n’a pas fait ce choix-là et a
bien fait. Ignaci s’en est trouvé heureux qu’Arantxa reconnaisse la
promesse de réussite à venir. Elle est restée dans son rôle et non
dans celui du manager d’Ignaci et leur couple en a été renforcé.

Comment coacher son équipe au quotidien ?

En privé et devant les autres, en disant tout le bien qu'on pense de lui,
en l'encourageant par des paroles sincères, en le remerciant lorsqu'il
fait quelque chose d'aimable ou de pratique. Bref, en le traitant avec
même respect que vous attendez pour vous-même. « Un seul être
vous manque et tout est dépeuplé », disait Lamartine. Se sentir estimé
par la personne qu'on aime donne des ailes.

On déplacerait des montagnes pour témoigner de la gratitude à l'être


aimé en retour d'une parole valorisante.

Justement…

En dehors de la vision humaniste de l'affaire, à savoir offrir à votre


conjoint la meilleure estime de soi, à quoi sert de dire des propos
valorisants à partenaire ? Mettons notre auréole de côté et cherchons
des applications pratiques. Si possible un peu rigolotes.

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Imaginons que votre partenaire soit chef de chantier et qu'il s'obstine


à entrer avec ses chaussures toutes boueuses dans votre maison
toute propre (oui, c’est un cliché, c’est fait exprès). Vous avez beau lui
avoir demandé cent fois de ne pas « saloper les tomettes », rien à
faire : le temps qu'il dépose son petit casque jaune sur la patère, le
mal est fait. Comment faire pour qu'il se mette dans la tête que seuil =
zéro chaussure ? En le valorisant pour d'autres raisons.

L'intérêt au quotidien de tenir des propos valorisants à son partenaire


va l'amener par des moyens détournés (et néanmoins perfides) à
accomplir des tâches que vous vous tuez à lui demander, en vain.

Sachez toutefois qu’il faudra cinq ou six « Oh, c'est gentil mon chéri
d'accrocher ton casque ici, j'apprécie » pour faire oublier un seul
« Enlève tes chaussures ! ». Dans son livre Les couples heureux ont
leurs secrets : Les sept lois de la réussite, éditions Pocket évolution,
John Gottmann, professeur de psychologie à l'université de
Washington, a démontré que pour se sentir bien dans une relation, les
couples ont besoin de cinq fois plus d'interactions positives. Moins
que cinq et ils s'y sentent mal.

Elle a regardé vos Caterpillar de travers ? Ça lui vaudra cinq


interactions positives. Les interactions positives sont une sorte de
Pater Noster du couple, en somme. Mais bien sûr, pour que ça
marche, il faudra varier les plaisirs : 1 remerciement pour le casque +
1 « Tu sens bon, toi » + 1 « Oh, des fleurs, t'es un amour ! » + 1
« Cool ! Tu as fait la vaisselle ! » + 1 « J'ai vu ton rapport sur les
briques rouges en Europe : impressionnant ! » = amnésie à propos
des chaussures crottées.

Ajoutez à cela une seule interaction positive et vous décrochez la


timbale : il laisse les coupables semelles devant votre home sweet
home.
Ceci dit, pour arriver à faire oublier que vous avez été un peu
monomaniaque sur les godillots, une condition s'impose : cesser de
parler du sujet qui fâche et amorcer la pompe à compliments. Succès
garanti. Et plus vous l'honorerez de vos paroles valorisantes, plus il se
pliera en quatre pour vous. Prévoyez de quoi bricoler, peindre,
réparer, il devrait y avoir du boulot.

Nota bene : Évidemment, ce stratagème ne fonctionne que si les


remarques de gratitude sont sincères…

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3 - UN COUPLE, C'EST DES PETITS RIENS

Les conseils des “vrais” couples :

« Aimez vos petites habitudes »


« Pensez qu’une journée = 1440 secondes »
« Restez ensemble, même de loin »
On ne vit pas toujours de moments exceptionnels à regarder la
blanche lumière de la lune et à boire du Dom Pérignon en laissant
échapper un rire cristallin. Ça dure combien de temps les moments
exceptionnels ? Quelques heures, quelques jours ? Et une fois que la
lune s'efface pour laisser place à la lumière du jour et que le Dom
Pérignon n'est plus qu'un cadavre, que se passe-t-il ? On est fatigué !
On a envie de rentrer à la maison et de prolonger dans l'intimité ce
moment charmant. Qu'en pense Joséphine ?

« Oh la la ! C'est bon ! Si c'est pour passer son temps à se regarder


dans blanc des yeux en se disant « Oh c'est beau ! », merci ! La vie,
c'est pas ça ! C'est bien un peu, mais ça ne fait pas une relation. Moi,
j'aime bien nos petites habitudes. Martin et moi, on a rituel le week
end : le samedi à dix-sept heures, une fois sur trois on va à la fosse
pour plonger. On est des fous de plongée, ça c'est notre truc en
commun. On bosse comme des fous toute l'année pour nous offrir les
mers du globe du bout du monde une ou deux fois par an. À vingt
heures environ, on rentre à la maison et on se boit un petit verre avec
des amis. Ça peut s'étendre jusqu'au petit matin. On se détend, on
profite, on est bien. Le lendemain, grasse mat', puis on saute du lit
pour aller au marché s'acheter un plateau de fruits de mer. Un
tourteau pour moi, des coquillages, des crevettes, hmmm ! Rien que
d'y penser j'ai envie d'en dévorer ! Ensuite, on prend notre temps à la
maison, on reste tous les deux, on ne fait que des trucs cool qui nous
font du bien. Zéro stress, ça change de la semaine ! C'est ça aussi, la
vie à deux et c'est bien. L'amour, ce n'est pas la passion. Quand un
couple évolue dans le temps, les sentiment se transforment forcément
et la passion se tarit pour donner – malheureusement ou
heureusement – quelque chose d’autre, de plus doux. La passion
c’est violent, voire déstabilisant – ce qui est bon aussi. C’est pour moi
incompatible avec une vie de couple sur le long terme. »

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Joséphine est avec Martin depuis bientôt vingt ans. C'est un couple
plein d'humour qui a connu la séparation suite à un manque
d'implication de l'un et l'autre à des moments différents. Leur histoire
ne date pas d'hier :

« On s’est rencontrés par hasard à une boum lorsqu’on avait quatorze


ans. Puis on s’est recroisés par amis communs vers dix-neuf ans. On
passait du temps en soirée etc. Et un jour je lui ai dit (une matinée
après une longue soirée) qu’on avait qu’à s’embrasser. Easy ! À vingt-
huit ans Joséphine a commencé à s’impliquer sérieusement (boulot,
vie de couple) et moi j’en foutais pas une… Je trouvais que ça faisait
“vieux” ! On en parlé seulement lorsque les divergences devenaient
trop marquées, mais c’était déjà trop tard. On a fini par se séparer,
mais on se manquait réciproquement et on continuait quand même à
se voir assez souvent. Alors au bout de six mois, on s'est remis
ensemble. Je pense que je n'ai pas su prendre de décision et que j'ai
été négligent. Vivre à deux, c'est du respect, de la confiance, une
vision de la vie partagée, même si les personnes sont très différentes
(ce n’est pas antinomique). C'est s'engueuler aussi, un peu. Quand on
ne s’engueule plus, c’est parfois un signe d’avoir déjà perdu l’autre.
Et ne pas tout se dire. « Tout se dire » Et puis quoi encore ! »
Martin pense qu'il ne s'est pas assez engagé à leurs débuts, pourtant,
il semblerait que Joséphine aussi prenne sa part de responsabilité :

« Je crois que j'ai été égoïste et peu attentive à notre relation. Il faut
dire qu'au début nous étions de bons potes qui couchions ensemble
sans avenir certain. Nous ne parlions pas trop de ça, voire presque
jamais. J’étais plongée dans le travail à l’époque et négligeais mon
couple. Quand je me suis aperçue qu’on était éloignés l’un de l’autre,
j’ai donné encore plus d’importance à ma sphère pro. Alors, on s'est
séparés. Mais on n'a jamais vraiment coupé les ponts. Je lui ai prouvé
que j’étais capable de faire passer le travail après tout, et de m’ouvrir
à des trucs sympas. J’ai aussi pris un engagement de vie et toute seule
dans ma tête je me suis symboliquement mariée avec lui. Je n'ai pas
eu de méthode infaillible pour le récupérer, mais comme on était
toujours unis finalement, je lui ai juste parlé et proposé de retenter
l’aventure… Et j'ai eu la chance qu’il accepte de continuer la route
ensemble. C'est ça, en fait : une histoire, ça se fait à deux. Nous avons
été deux à donner une suite à notre couple. Avec du recul, je ne sais
pas si nous nous sommes séparés en tant que couple, mais nous nous
sommes retrouvés en tant que couple. »

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Et quand je lui demande ce qui compte pour qu'un couple fonctionne,


voilà ce qu'elle me répond :

« Je crois que ce qui compte, c'est qu'il regarde dans la même


direction. Nous, on a mesuré l'importance et le besoin d'être
ensemble. Mais un couple, ce n'est jamais très simple : il faut garder à
l’esprit qu’une relation est la responsabilité de deux personnes, sans
trop s'en vouloir non plus ! L’amour c’est super sérieux mais ça ne
doit pas être pénible. C'est un mélange de sérieux et de léger. Pour
que ça marche, je crois qu'il faut surtout avoir envie et besoin d'être
ensemble et rester soi aussi. Ne pas tout se dire… surtout pas !
Surtout pas ! Par pudeur, je préfère garder des choses pour moi et
pour ne pas le blesser, je préfère ne rien dire. Pour conserver la belle
image qu'il a de moi, je tais certaines choses et pour ne pas
m’engueuler pour rien, je m’arrange avec la vérité. Sur des petites
choses qui n’ont pas d’incidence sur notre vie de couple. Ou sur une
tromperie. Après tout on est tous humains. La fidélité au lit, je n'y crois
pas beaucoup, moi. Ça c’est mon histoire, pas la sienne, pas la
nôtre. Le sexe, oui c'est important, mais pas tant que ça finalement. Ce
n'est n’est pas pour moi un ciment du couple. Pour durer, il faut
quelque chose de plus profond. Quant à s'engueuler, bof. Le
principal, c’est d’échanger et de pouvoir parler de ce qui ne va pas,
et ce avec tout être humain. Si ton mode, c’est l’engueulade alors oui,
sinon non. Et si la réception passe mieux en gueulant, bien gueule !
Peu importe ton mode de fonctionnement : l’important c’est de dire et
de passer le message. »
Comment goûter les 1140 secondes de la journée ?

Nicolas, le beau brun ténébreux, voit dans la vie de couple un gros


avantage d'avoir sa compagne sous la main. Sa définition du quotidien
est très positive ; voilà comment il goûte les 1140 secondes de leur
journée en commun :

« Moi, la routine, ça fait partie des trucs que j'aime dans la vie de
couple… mais ça, personne ne te le dira (NDLR : si, si, beaucoup de
gens le disent). Le sexe aussi, sans avoir besoin d’expliquer ce qu’on
aime ; le câlin du milieu de la nuit (sans forcément de sexe) ; les mains
aux fesses au quotidien, le tripotage intempestif. Et tout ça pour pas
un rond. »
Comment rester ensemble, même de loin ?

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Rester ensemble, même de loin signifie maintenir le lien amoureux


entre les partenaires. Ça revient, comme on le disait plus haut à
Penser « nous » au quotidien. Ce qui lui fera du bien à lui me fera du
bien à moi et ce sera bon pour nous. Cet état d'esprit généreux
entraîne des gestes. Faire quelque chose à sa place qui l'ennuie ; aller
faire le plein d'essence sachant qu'il n'aura pas le temps d'y aller lui-
même ; penser à réserver un court de tennis puisqu'il rêve de faire un
match mais ne s'en occupe jamais ; lui faire un petit cadeau tout
simple ; glisser une plaquette de chocolat avec un mot « Pour toi,
bonne journée » dans le frigo ; etc.

En finalité, faites pour lui ce que aimeriez ce qu'il fasse pour vous.

4 - UN COUPLE, C'EST SURTOUT DU BONHEUR

Les conseils des “vrais” couples :

« Faites-le rire »
« Entretenez la gaieté »
« Prenez les choses avec humour »
Qu'est-ce qu'un amour heureux ? C'est célébrer chaque jour la joie
de s'être rencontrés. À travers des petits gestes, des attentions, des
regards, une écoute, je te redis mon bonheur d'être à tes côtés. C'est
tout ? Non : un amour heureux, c'est aussi un amour qui ne se prend
pas trop au sérieux.

Pourtant le mystère subsiste.

Les hommes comme les femmes célibataires sont une majorité à


déclarer qu'ils souhaitent rencontrer quelqu'un qui a le sens de
l'humour, on sait que l'humour est une arme de séduction massive, on
s'accorde pour dire que la séduction joue un rôle important dans
l'entretient de la vie de couple… et en dépit de ces preuves vivantes,
le thème de la dérision dans le couple n'a pas franchement sa place
sur le podium des Jeux Olympiques des couples heureux.

L'humour pouvant regrouper tout et n'importe quoi, on comprend


qu'un couple ne résisterait par si les partenaires s'employaient à faire
des concours de blagues Carambar au petit déjeuner. Pourtant, il ne

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s'agit pas de cela mais plutôt de mettre de la légèreté dans sa vie,


d'opposer l'austérité au plaisir. Patricia Delahaie le fait dans
l'ensemble de son livre Comment s'aimer toujours, qui est un
plaidoyer pour la spontanéité, mais s'y attarde particulièrement au
chapitre Les plaisirs, qui est son pilier n°2 pour s'aimer toujours.
Plaisir, gaieté et humour. C'est vrai que c'est proche tout ça.

Pour savoir ce qu'en pensent les uns et les autres, je leur ai posé la
question : « L’amour, c’est sérieux ? »

« On ne badine pas avec ! »,


m'a répondu Martin, qui a tout bien lu Alfred de Musset. Quant à
Cécile, sa réaction fut aussi spontanée :

« Of course, my dear ! À partir du moment où tu parles d'amour, alors


là, cela ne peut être que très sérieux puisque cela nous touche au
plus profond de notre être. »
S'il est question de dire qu'on ne joue pas avec les sentiments de celui
ou celle qu'on aime, nous sommes tous d'accord : l'amour, c'est un
engagement. Le mariage ou la vie à deux impliquent les deux
partenaires dans un contrat (au moins moral) qui pérennise leur
relation : ils décident et assument qu’ils sont ensemble et entendent
l’être à l’avenir, aussi longtemps que possible. Ça, oui, c’est sérieux,
moral, respectable. Et tant mieux. Le hic, c’est que dans sérieux, on
peut lire autant important qu'inquiétant, austère, rangé ou pire :
convenable. Horreur ! Vade retro, Satanas !

Toutes les personnes en couple que j’ai interrogées m’ont confiée que
le fait d’avoir surmonté une crise leur avait fait prendre conscience de
leur engagement à deux. À les entendre, il est manifeste que la joie
de vivre prend une place encore plus importante au regard de la
peine subie pendant cette crise. Comme une grande respiration
après avoir étouffé.

Chez tous circule beaucoup d'humour et un grand sens du jeu. C’est


là que la précision entre sérieux et gravité s’impose : l'amour, c'est
ludique. S'aimer, c'est joyeux. Il est indispensable pour qu'un couple
respire que les chatouilles de l'esprit interviennent souvent.

À propos de respirer, voilà un passage de L'amour vrai, de Marie


Lise Labonté, qui rappelle le rôle vital de la respiration autant au
corps qu'au couple :

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« (…) la respiration, le souffle de la vie, le souffle de l'amour en nous :


nous naissons en inspirant et nous mourons en expirant. Nous allons
vers l'orgasme sur l'inspiration, nous atteignons le sommet
orgasmique en apnée pour terminer sur l'expiration. J'inspire, je
fusionne, j'expire, j'expire, je me détache, je romps la fusion, j'inspire
à nouveau, je fusionne, j'expire, je me détache, j'expulse, je fais le
vide, je meurs… pour mieux inspirer. C'est si simple ! Tel est le
mouvement de la vie, de l'amour et la mort. »
Encore une fois, je ne peux que trouver rassurant de constater
qu’après une période d’intenses tumultes où la gravité a pris le pas
sur l'insouciance les couples rescapés s'épanouissent dans une
relation plus harmonieuse. Mais justement, le pire étant derrière eux,
ceux qui sont sortis d'une crise se réjouissent davantage encore de la
chance d'être toujours unis et de la nécessité de prendre la vie avec
décalage.

« Soyons sérieux ! », nous dit-on comme pour nous réprimander de


nous être écarté du sujet ou du droit chemin. « Sérieux, je… », disent
les jeunes générations pour rappeler au début de leurs phrases qu'ils
sont des adultes dignes d'intérêt.

Ce qui détruit parfois les couples, c’est précisément ce trop-plein de


sérieux qui peut être vécu comme une obligation de passer à l'âge
adulte, un abandon de la jeunesse.

Voilà un des problèmes que rencontrent certaines personnes au


moment de s'installer ensemble ou de se marier. L'engagement va-t-il
me rendre vieux ? La vie conjugale va-t-elle m'enterrer vivant ? On dit
d'ailleurs « enterrer sa vie de garçon » ou de jeune fille.

Horrible expression ! La société nous condamne avant l'heure ! Dans


l'esprit de certains, être en couple, c'est avoir « un fil à la patte »,
comme ironisait Feydeau. Oui, en s'engageant, on fait le choix d'être à
deux et de privilégier les intérêts communs du couple. Oui, sauf
accord mutuel, on perd la possibilité d'aller voir si l'herbe est plus
verte ailleurs. Quoique. Tout est question de vison à deux. Choisir
n'est pas mourir ! Pétris de ces idées sur l'ennui annoncé du couple,
ils sont légion ceux qui ironisent sur l'enfermement de la vie
conjugale, le train-train, l'ennui qui devrait aller de pair avec
l'engagement. Mais chacun fait ce qu'il veut de sa vie. Les
conventionnels auront une vie conventionnelle et les créatifs auront
une vie créative car l'amour heureux est une création en perpétuel
mouvement. Si on pense la relation amoureuse comme une punition,

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alors il y a de fortes chances qu'on s'arrange pour la construire soi-


même. Mais rien ne nous condamne.

Combien de fois peut-on lire sur les annonces de sites de rencontre


ou entendre autour de soi cette injonction d’une stupéfiante sagacité :
« Pas de prise de tête » (nom d’un petit iPad en mousse, que cette
expression si laide est, paradoxalement, si bien imagée !).

On peut le reconnaître : personne n’a pas plus envie de passer le


restant de son existence à vivre une tragédie shakespearienne au
quotidien que de passer 365 jours par an à boire de la Vodka, fumer
des substances illicites et ricaner bêtement en compagnie de
nymphes assoiffées de sexe ou de toys boys prêts à assouvir tous vos
caprices. « Mais si ! Mais si ! Moi, je veux ! », diront certains d'entre
vous. Mais si on se figure dix ans comme ça à raison de 3650 jours
non-stop, il se peut qu’on ait envie de souffler un peu même si les
Dieux de l’Olympe et les Déesses de l’amour parmi vous diront
toujours le contraire aux foules d'envieux en tous genres.

Incontestablement, il y a derrière le « Pas de prise de tête » un refus


de l’ennui qui frise le ridicule, mais la vie étant suffisamment un
purgatoire comme ça, on peut apprécier un peu de fantaisie, histoire
de mettre quelques grammes de feu d’artifice dans ses épinards.

Comme la musique classique, l'amour c'est sérieux, mais c'est pas


grave. Bref. Comme l'illustre joliment l'incontournable série, quand on
est amoureux, on est des gamins.

Comment garder l'esprit léger au jour le jour ?

« On s’est rencontrés à une fête » ; « On avait des amis en commun » ;


« C’était à un concert » ; « Beaucoup de fêtes, d’amis et de fêtes
encore ».
Et si on se remémorait le temps où on était amis ?

Que faisons-nous avec nos amis ? Nous les écoutons avec attention,
nous portons de l’intérêt à leurs propos, nous rebondissons sur ce
qu’ils disent, nous laissons une grande place à la joie et à la légèreté,
nous sommes présents sans les étouffer et nous leur témoignons notre
affection en leur faisant des petits cadeaux, en les appelant ou en leur
envoyant de temps en temps un message : par cet entretien
permanent nous leur montrons la valeur qu’ils ont à nos yeux. Quand
ils nous agacent, nous leur parlons franchement et quand le risque de

©Prune Quellien - Rendez-moi mon couple !


101

dépasser les bornes se présente, nous mesurons l'intérêt d'aller trop


loin dans le désaccord pour préserver cette amitié précieuse. Un peu
de pudeur, beaucoup de respect et une envie présente de maintenir
ce lien si joyeux. Si seulement nous pouvions faire autant avec notre
conjoint ! Certes, en amour, le sexe s'en mêle, mais en maintes
occasion, si on se disait « Est-ce que je me permettrais ça avec un ami
précieux ? », ça éviterait quelques abus et ça permettrait de garder
un peu de recul.

Il y a longtemps, un psychiatre de Nîmes m’a dit :

« L’amour réussi, c’est quand l’un renvoie à l’autre la meilleure image


de soi ».
N’est-ce pas ce que font les amis ?

Au lieu d’entretenir l’allégresse qui résidait entre les partenaires,


certains entrent dans une relation “sérieuse”, influencés par cette
idée fausse et terriblement destructrice qu’une union amoureuse doit
être “sérieuse” ; puis ils passent du sérieux à l’austérité, leurs
conversations se mettent à tourner autour de problèmes à régler, de
planifications, d’obligations. Vite ! De l’air !

Au début d’une relation, il n’est question ni d’enfants ni de problème


au travail, pas plus que de logistique concernant le prochain Noël :
seule la relation compte. Qu’elle commence sur le lieu du travail, lors
d'une fête avec une tribu de joyeux drilles ou grâce à une cigarette
échangée devant un cinéma, le « plus si affinités » des couples se tisse
sur un mélange de complicité et de désir. La laisser s'exprimer, aérer
le quotidien grâce à elle, dédramatiser lorsque se pointe le risque de
conflit, c’est en partie ce qui leur permet de demeurer alliés des
années durant.

5 - UN COUPLE, C'EST DEUX CORPS

« Prenez-le dans vos bras »


« Touchez-le »
« Câlinez-le »

©Prune Quellien - Rendez-moi mon couple !


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Amis ne voulant pas dire copains de régiment, les “vrais” couples


savent que l’entretien de leur union n’est pas que cérébrale… mais
incarnée. Ils ont un corps, un sexe, des désirs, des fantasmes, des
jeux et des besoins à combler.

Là où les amis rient de leurs humeurs, les amants pratiquent les


tabous, se livrent l’un à l’autre, s’abandonnent, oublient leur « animal
social ». Le sexe est indispensable dans le couple, c’est son essence.
L’ignorer reviendrait à ne pas reconnaître la relation de confiance
qu’on entretient l’un avec l’autre. D'après le psychanalyste Jean-
Michel Louka, pour la majorité des couples qui frappent à la porte
d’un thérapeute il s’avère que la cause du risque de rupture provient
essentiellement de l’absence de sexe. Les femmes sont à l’initiative
de la première consultation le plus souvent – les hommes ont trop de
mal à reconnaître qu’ils ont besoin d’aide dans leur couple, ils
craignent que le fait de chercher de l’aide auprès d’un thérapeute ne
les féminise. C’est l’occasion pour elles de dire qu’elles ne se sentent
plus désirées. Or, une femme non désirée n’est plus désirante et
comment une femme éteinte peut-elle donner envie à un homme ?

Clic-clac, cliché : « Le sexe, ce n'est pas si important » !

J'ai testé auprès de quelques personnes cette idée reçue sur le


couple : « Le sexe, ce n’est pas si important ». Quand on dit ça, il y a
toujours quelqu'un pour rétorquer « Au contraire, le sexe, c'est super
important ! », et immanquablement, cette réflexion est assortie de
pourcentages :

« Le sexe, c’est important à 20% (50%, 70%, 90%, les avis divergent)
du couple ».
Le sexe serait donc découpable en portions, comme les camemberts
dans les tableaux Powerpoint. Or, un étrange phénomène
mathématique se manifeste dans l’esprit de celui qui évoque le
pourcentage de sexe dans la vie d’un couple, mettant ainsi à plat toute
théorie, puisque le déclarant ajoute systématiquement :

« … mais ça dépend. C’est 20% mais c’est les 20% les plus
importants. »
Ah. Faudrait-il conclure que dans certains cas, les 20% seraient les
plus importants à 90% ?

©Prune Quellien - Rendez-moi mon couple !


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D’où viennent ces pourcentages ? De la fréquence des rapports ou de


l’importance que l’on donne à celle-ci ? Lorsque quelqu’un déclare
que le sexe est important à 70%, cela signifie-t-il qu’il accorde 70% de
son temps au sexe (ce que fait quand même plus de 16h30 par jour)
ou que l’épanouissement de son couple dépend du sexe à 70% ? À
moins que les couples qui déclarent que le sexe est important à 20%
entendent par-là que, comme ils se sentent bien dans leur sexualité,
ils peuvent consacrer 80% de leur existence à autre chose qu’au
sexe ? Pour les autres, ce serait l’inverse : plus la sexualité serait
insatisfaisante, plus haut serait son taux d’importance.

La satisfaction de la sexualité serait donc inversement proportionnelle


à l’importance qu’on lui donne.

Quant à ceux qui octroient 50% d’importance à la place du sexe dans


le couple, autant déclarer tout de suite : « Ne se prononce pas ».

J’imagine d’ici la scène :

— Chéri, j’ai envie, pas toi ?


— Ne se prononce pas.

Laissons la science nous sortir de ces beaux draps : les études


montrent que lorsque le couple est en harmonie, le sexe compte pour
15% des causes de satisfaction contre 85% d’insatisfaction pour les
couples en crise.

D’après Cécile :

« Le sexe est un bon indicateur de la santé du couple ».


Voilà une remarque de bon sens. Point de préoccupation chiffrée, pas
question de performances, seulement une tendance générale.

Le sexe, c’est le moment où on s’abandonne à l’autre. On lui fait une


confiance totale. On est tout nus (ou presque) ; comment se montrer
plus vulnérable ? C’est cette confiance renouvelée à chaque fois qui
est très importante, et non le nombre d’heures qu’on consacre à la
pratique du Kâma-Sûtra (d’autant que certaines positions réclament
une nécessaire confiance en son partenaire si on veut éviter de finir
aux urgences). La manifestation du désir révèle l’envie de renouveler
le contrat amoureux qui lie au partenaire. Si elle se raréfie, l’un peut
s’interroger sur sa capacité à être aimé et l’autre sur ses
performances physiques. Et plus la fréquence des relations tend à
diminuer, plus l’inquiétude grandit. À ce moment-là, la question de la

©Prune Quellien - Rendez-moi mon couple !


104

place du sexe dans le couple devient omniprésente. Estelle, qui était


en couple avec François m’a raconté son histoire :

« On n’a jamais eu de vie sexuelle satisfaisante tous les deux. On avait


plutôt une relation de bons amis et le fait qu’il ne soit pas très branché
sexe ne m’inquiétait pas à l’époque, j’étais trop peu expérimentée
pour savoir à quoi ressemblait une relation de couple sexuellement
épanouissante. Or, non seulement les rapports étaient médiocres, mais
ils ont fini par disparaître totalement de notre vie commune. Au bout
de même pas 18 mois, François a commencé à refuser mes avances.
Pourtant, je continuais à faire preuve d’intérêt pour notre vie sexuelle,
restais inventive, j’essayais de le surprendre, mais lui me rejetait à
chaque fois, prétextant tout ce qu’il pouvait pour ne pas me toucher. Il
a même fini par me dire qu’il trouvait « [mon] corps pas désirable », ce
qui m’a définitivement émasculée. À partir de ce moment, la question
est devenue omniprésente. Il faisait en sorte de me faire passer pour
une obsédée qui ne pense qu’à « ça » alors que je ne souhaitais que
retrouver mon couple. Je me sentais tellement rejetée, niée dans ma
féminité, que j’ai capitulé pensant que j’étais coupable. Je me suis
négligée, n’ai plus fait attention à moi qui suis pourtant très féminine.
Heureusement, c’est un ami qui m’a réveillée en me disant qu’il me
trouvait éteinte depuis quelques mois. J’ai coupé court à la situation : le
même jour, j’ai donné ma démission, fait mes valises et quitté mon
« homme ». Une vraie libération ! Aujourd’hui, je dis à qui veut
l’entendre que la sexualité est fondamentale dans le couple. Un couple
qui souffre d’une absence de sexualité ou d’une sexualité misérable se
détruit : l’un tyrannise l’autre, il le prive d’un bien naturel et du coup
l’autre se sent coupable de ressentir le besoin d’être réconforté et
épanoui sexuellement. C’est horrible à vivre. J’avais sans doute fait une
erreur de base en choisissant François, ça n’était pas l’homme qu’il me
fallait, mais le fait qu’il m’ait “castrée” a fait des dégâts considérables
sur mon ego. Par chance, j’ai rencontré après un autre homme qui m’a
nettement réconciliée avec la sexualité. Ce n’était donc pas ma faute.
Quelques années plus tard, une amie qui vivait une situation identique
m’a demandé mon opinion sur son couple. J’ai commencé par lui
dire : « Tu veux vraiment savoir mon opinion ? ». Elle a insisté, alors je
lui ai dit « Tu n’as pas le droit. Tu n’as pas le droit de t’infliger une vie
sexuelle médiocre. Sauve-toi ! Sors de cette situation avant qu’elle ne
te détruise. ». Elle ne l’a pourtant pas quitté tout de suite – mais s'en est
séparé par la suite, d'après ce qu'on m'a dit – et a effectivement
souffert. En revanche, elle a préféré rompre la relation d’amitié avec
moi. Un comble ! Je crois que la morale judéo-chrétienne pèse encore

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très lourd sur nos sexualités : on se culpabilise d’avoir du désir…


surtout quand on est une femme. Sans compter qu’on ne parle jamais
des hommes qui ne veulent pas faire l’amour… et pourtant il y en a. La
migraine ne frappe pas que les femmes. Bref : c’est pas gagné pour
nous !
À moins que la crise de votre couple trouve essentiellement ses
origines dans un rejet du sexe – et auquel cas il est vraiment
important pour vous d'accepter qu'un thérapeute vous écoute en
séance privée, en dehors de votre partenaire – se toucher
mutuellement est le langage des amoureux.

Mille raisons expliquent une libido à l'encéphalogramme plat : une


grossesse mal vécue (des deux côtés), des tabous non dépassés
depuis l'enfance, un viol, une répartition des rôles trop rigide entre les
deux partenaires, une attirance refoulée vers le sexe opposé, etc.

On comprend que les séquelles laissées par de telles meurtrissures


se traduisent par des perturbations sexuelles allant du vaginisme à
l'éjaculation précoce en passant les troubles de l'érection ou le
refoulement absolu du partenaire. Qu'on n'arrive plus à faire l'amour
alors qu'on traverse une crise paraît logique. On n'a plus envie de
faire des concession, on se sent incompris, le corps devient soit un
rempart soit un moyen de chantage. Qui a envie de faire l'amour à
quelqu'un d'hostile ?

Que dire alors à ceux qui espacent de plus en plus leurs rendez-vous
dans l'alcôve ?

Pour commencer, que faire l'amour n'est pas une obligation (bien
qu'un mari trop négligent ait été condamné à 10 000€ d'amende pour
avoir laissé sa femme sans soins conjugaux… Je n'imagine même pas
le déchaînement féministe si ç'avait été le contraire). Pourtant, que de
bénéfices pour soi, l'autre, la relation ! Que de possibilités avant un
rapport sexuel complet ! Et qui a dit que la pénétration était
obligatoire ? Faire l'amour revêt quantité de formes : des caresses,
des échanges de regards, des mots doux, des massages, du temps
partagé au calme, des jeux. Si vous êtes dans une extrême solitude et
que vous retrouver peau contre peau vous terrifie, commencez par
vous faire aider, sinon : faites l'amour !

Même si vous n’en mourez pas d’envie, faites l’amour !


Régulièrement, sans faire la chochotte (ou le chotchot). Votre homme
a envie ? Dites oui. Votre femme se montre motivée ? Dites oui. Sans

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aller jusqu’à vous convertir en esclave du sexe, dites oui dés que l’un
de vous deux montre des signes de désir. Vous verrez que le désir
appelle le désir : plus vous le ferez, plus vous aurez envie de le faire.

Comment se réconcilier avec nos corps du jour au lendemain ?

« Mon Dieu, mais que dit-elle ! Moi quand j’ai pas envie, j’ai pas
envie ! » OK, OK. Je comprends.
« Faites l’amour ! », c’est bien joli comme injonction ; mais c’est parfois
plus facile à dire qu’à faire. C’est que nous ne sommes pas des
robots et entre le travail, la famille, les amis, la maison à tenir et les
casseroles du passé, le corps n'est pas toujours prêt à se mettre en
mode “action !”. J’entends bien. Malgré un taux de testostérone tout à
fait respectable (à surveiller ça aussi, les hormones : ça contribue à
comprendre pourquoi votre libido est dans le rouge ou dans le bleu),
je reconnais cependant qu'on n'est pas toujours au taquet pour
entreprendre une toupie azerbaïdjanaise ou une brouette mexicaine.
Du côté des hommes, en dépit des présupposés qui font d'eux des
mitraillettes, tous ne sont pas non plus au garde-à-vous 24h/24 (tout se
perd ma bonne dame).

Seulement, lorsque l’un est chaud comme la braise et l’autre fait mine
d’une terrible migraine, le refus du premier provoque quelques
dommages collatéraux : frustration, tension, irritabilité et rejet. Son
corps parle et il dit : « Non ! » Que diriez-vous si vous étiez brûlant de
désir et que votre partenaire vous refoule à la porte ? Mettons-nous à
la place de chacun…

Cas n°1 : Vous êtes un homme et votre femme vous propose de faire
Tarzan ailleurs.

Vous vous sentez alors frustré, incompétent, et si vous insistez vous lui
donnerez l’impression de devoir fournir un service contre son gré.
Peut-être qu’à défaut d’un menu happy sex voudrait-elle bien juste un
câlin ? Elle a peut-être besoin d’être rassurée. Des mots doux, des
gestes tendres, quelques phrases gentilles et compréhensives, des
regards profonds ; offrez-lui ça, voyons, vous n’êtes pas qu’une bête
de sexe ! Et si vous êtes sincère, il est fort possible que toute cette
tendresse l’émoustille. Doublé gagnant.

Vous pouvez aussi lui proposer de l'aider à comprendre ce qu'il se


passe dans la tête des hommes en lui offrant ce bouillant pavé : Les
fantasmes masculins, de Nancy Friday, dans lequel trois mille

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hommes ont confié leurs fantasmes érotiques les plus constants. Lisez-
le au passage : en cas de panne, ce bouquin ébranlerait un mort !

Autre stimulus extérieur : pensez aussi qu’une femme moderne se


farcit (presque) tout dans la maison du sol au plafond en passant par
le bureau et la crèche. Dans un article publié par Libé, on constate
que les chiffres de l’Insee sont criants : en 1999, une femme active
réalisait les quatre cinquièmes des tâches domestiques et payait son
implication professionnelle par 40 minutes de temps libre en moins
que son homme. Le pire c’est que le célibat est d’une parité
remarquable niveau entretien de la maisonnette, mais dés que le toit
commun s’impose, les femmes sont frappées, dixit Éliane Cariou (Du
bon usage des mecs - Éditions Renaudot et Cie), du « syndrome de
Blanche-Neige » : nettoyer, repasser, mitonner et siffloter en attendant
le retour des nains. Et ça m’étonnerait que les chiffres aient changé au
point que les Blanches-Neige mettent les pieds sous la table en disant
« Chéri, tu me sors une bière ? » pendant que Chéri change les petits
en sortant le soufflé du four.

Mesdames, à l’analyse de cette étude édifiante, je pique pour vous ce


conseil d’Éliane Cariou : « Faites l’amour, pas le ménage ! »

Et à l'adresse des hommes, je dirai : puisque vous êtes son homme et


que vous l’aimez, vous l’aidez à changer les ampoules et je suis sûre
que vous binez comme personne. C’est bien. Bricoler et jardiner,
c’est pratique et pas trop ingrat. Mais lui donner un coup de main
lorsque vous rentrez du travail pour récurer à sa place la cocotte en
fonte brûlée par votre gratin préféré, ramasser les chaussettes en
carton au pied du lit et les jeter dans la machine à laver, la faire
tourner, étendre et plier ce qui en sort, préparer le dîner de la
poubelle, jeter les enfants, etc. : ça stimulerait à coup sûr sa libido.

Messieurs, sachez-le : brosser la cuvette des WC a autant d’effet sur


la libido de votre femme qu’un film avec Clara Morgane pour vous. Et
si vous ne voulez pas toucher la serpillière, sortez vos chèques
emploi service et faites passer les gants en caoutchouc à une Shiva du
ménage : vous perdrez en argent ce que vous gagnerez en virilité.

(NDLR : Personnellement je dirais que pour réussir son couple, il faut


être trois : les deux partenaires + une femme de ménage. On dit
d'ailleurs que « l'avenir appartient à ceux qui se lèvent tôt » ; je dirais
pour ma part : « l'avenir appartient à ceux qui ont des employés qui
se lèvent tôt » Sans femme ou homme de ménage il n'y a point
d'amour dur durable. Adjugé !)

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Cas n°2 : vous êtes une femme et votre homme vous envoie gazouiller
plus loin.

Vous vous sentez alors privée de votre féminité (on plaint toujours le
sentiment de castration des hommes, mais que dire des femmes qui
essuient refus sur refus ?), mise sur la touche et en un mot : moche.
L’origine de la privation de sexe des hommes sur les femmes trouve
des causes bien au-delà de la simple fatigue ou de la lassitude : elle
peut s’expliquer par la peur de perdre le pouvoir sur leur sexualité.

Originellement, c’était l’homme qui déterminait quand et avec qui il


s'accouplait. Dans son cerveau d’homme des cavernes il est toujours
le chasseur et elle la proie (enfin, c'est ce que nous dit la légende
urbaine, puisque dans leur livre Cerveau, sexe et pouvoir, Catherine
Vidal et Dorothée Benoit-Browaeys mitigent le propos). Si tout d'un
coup, c'est elle qui le titille et que lui n'a pas envie, ça peut expliquer
qu'il se sente mort de honte et se tourne du côté du mur (où sont
peintes de jolies scènes de chasse).

De leur côté, les petites filles grandissent avec ce mythe qu’elles sont
irrésistibles : « L’homme propose, la femme dispose » nous disent les
hommes quand ils veulent nous faire croire qu'on est des princesses.
Pourtant les femmes aussi peuvent se prendre de sacrés camouflets
qui brisent leur égo comme il faut. On trouve normal qu’on homme ait
des besoins sexuels fréquemment, mais on traite d’obsédée une
femme qui exprime tout simplement son désir. Les hommes pervers
utilisent ce fardeau moral pour culpabiliser sciemment leur
compagne ; mais sans aller jusque-là, l’abstinence chronique du
conjoint entraîne la femme dans une grande solitude et le rapport
suivant – si par miracle il est réclamé par lui – pourra sonner comme
« Ah. Maintenant tu as envie alors que ça fait des semaines que tu fais
l’huître ? Bah tu vois, non, je n’ai pas envie. À ton tour de t’endormir
avec des crampes. »
À ce propos, ouvrons une parenthèse scientifique et informons ces
messieurs (et nous aussi, parce qu’on ne sait pas tout : j’ai
honteusement mis trente ans à comprendre le b*** du cycle
menstruel) :

Plus de la moitié des petites filles entre 6 et 12 ans découvre le plaisir


clitoridien alors que les garçons doivent attendre la puberté pour
avoir un orgasme avec éjaculation. Accablons-les en disant que les
femmes jouissent de 5 orgasmes différents : le vaginal, le clitoridien,
l’anal, le point G et – le plus inattendu – l’orgasme utérin, qui n’est pas

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sans douleur. Ayant en sus porté à leur connaissance que pour


retourner au charbon l’homme a besoin d’un temps mort allant de 15
minutes pour les ados à 24 heures chez les séniors (mais tout dépend
des sujets) alors que la femme peut (si elle est très chanceuse)
connaître le multi-orgasme en un éclair, ils peuvent comprendre
qu’une femme en demande de sexe se sente quelque peu à cran
lorsque son cher et tendre lui fait le coup de la migraine (merci Willy
Pasini pour ces infos tirées de Des hommes à aimer).

Pour ceux qui doutent, je vous aurais bien recommandé chaudement


L'empire des femmes, Les femmes ont changé, elles confient leurs
fantasmes sexuels de Nancy Friday, mais il vous faudra économiser, il
n'est plus édité. Le dernier est à 95 € sur Amazon au moment où
j'écris ces lignes).

Parenthèse fermée, quand il y a guerre au lit la suite peut vite se


transformer en Guerre des Rose – rappelez-vous, ce film où Michael
Douglas et Kathleen Turner sont prêts à toutes les bassesses suite à la
dislocation de leur couple. Ça ne finit pas très bien. Sauf pour qui
souhaite mourir sous un lustre.

Quoiqu’il en soit, que la personne désirante soit l’homme ou la


femme, les attitudes à adopter sont les mêmes : ne jugez pas votre
partenaire, ne le culpabilisez pas, dites-lui des mots doux, enlacez-le,
soyez dans le moment présent et non dans la rancœur passée, libérez
vos tensions en écoutant l’amour que vous ressentez pour lui sans
tenir compte des conflits qui parasitent votre esprit, profitez de laisser
vos corps parler à votre place et prenez plaisir à lui faire plaisir.

Vous avez encore besoin de peser le pour et le contre ?

Quels sont les inconvénients à faire l’amour ?

Vous êtes fatigué(e) ?

On l’a vu, si vous partagez vos efforts tout au long de la journée, bien
avant d’entrer dans votre chambre (buanderie, cuisine ou salle de
bains) vous n’aurez pas l’impression d’une corvée de plus. De toute
façon, quand on est motivé, on n’est pas fatigué : même sur les
rotules, vous avez sûrement le souvenir d’avoir fait l’amour et de
l’avoir refait, dussiez-vous en mourir de sommeil. Si vous dites être
fatigué(e), vous exprimez votre lassitude et votre besoin d’être
revalorisé(e). Ce n'est pas votre fatigue physique qui est en jeu, c’est
votre désir qu’il faut stimuler l’un et l’autre.

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Interrogez les tétraplégiques, ils vous diront combien le besoin d’être


connecté avec le corps de l’autre est vital pour le psychisme et on ne
parle pas là que d’assouvir un besoin sexuel mais aussi d’être
caressé, écouté, valorisé par les sens et la chair. Pour les handicapés
moteur qui ont la chance d’être en couple, leur corps ne les empêche
pas de s’aimer physiquement. J’ai vu à ce sujet un documentaire tiré
de la série canadienne Sexe autour du monde : sexe et handicap, et là
je me suis dit que clairement, le désir est bien plus fort que le corps.
Mieux encore, récemment est sorti le film Hasta la vista ; l'histoire de
trois flamands, deux tétraplégiques et un aveugle, qui partent en
Espagne pour vivre leur première expérience sexuelle dans un club
« pour les gens comme [eux] ». Dés qu'il sort en DVD, jetez-vous
dessus ! Ce film est non seulement profond, mais aussi franchement
tordant.

Bon, pas besoin d’autre argumentaire : sentez-vous en forme !


Réveillez-vous et faites l’amour, même mort de fatigue !

Vous avez quelque chose en travers de la gorge ?

Pas un chat ni une miette, on a compris. Une réflexion, plutôt.

Votre conjoint(e) a fait ou dit quelque chose qui ne vous a pas plu et
vous n’avez rien dit. Mais ça ne passe pas. Ne tenez pas de comptes
d’apothicaire : la liste des chefs d’accusation ne cessera de s’accroître
si vous ne décidez pas d’une trêve. Et faire l’amour est le moment de
déposer les armes. Demain sera un autre jour, si possible meilleur.
Oui, meilleur, puisque le sexe vous permettra de déposer votre
cerveau au vestiaire. Au passage, sachez que l’ocytocine (l’hormone
qui vous envoie au plafond) vous fera perdre la mémoire pendant
cinq heures. Vous aurez donc cinq heures pour oublier la délicate
réflexion de votre conjoint sur vos mollets de fermière et lui le fait que
vous avez plié sa bagnole en rentrant à la maison. Au passage, si vous
voulez en savoir plus sur l'ocytocine, foncez sur mon blog sciences
préféré, Globule et télescope, Pierre Barthélémy y explique comment
cette hormone de l'amour est en passe de devenir son plus fin
thermomètre.

Mais si ça coince au point que vous ne pouvez pas envisager de faire


l’amour tant qu’il n’a pas exprimé le moindre remords, ne vous
braquez pas, restez dans la tendresse, acceptez l’échange amoureux
en exprimant que vous avez besoin de son affection et dites, mais
sans accuser, que vous avez mal, et pourquoi.

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N’attaquez pas de front en disant « Tu ne comprends pas pourquoi je


n’ai pas envie ? Tu veux que je rafraichisse la mémoire, peut-être ! »
Ce sera un repli assuré. Mais plutôt « J’ai du mal à avoir envie parce
que lorsque tu as dit (ceci-cela), j’ai eu l’impression que (ceci-cela) »
et ajoutez cette petite phrase magique :

La petite phrase magique

« Je ne dis pas que tu l’as fait exprès, mais c’est comme ça que je l’ai
ressenti ».
« Je ne dis pas que tu l’as fait exprès mais c’est comme ça que je le l’ai
ressenti » a la vertu de déculpabiliser l’autre. Ne se sentant pas
attaqué il est dés lors plus libre pour exprimer son regret de vous
avoir blessé(e).

Restez non seulement doux(-ce) dans votre attitude mais surtout dans
vos intentions. Si vous parlez avec une voix câline et que votre
intention est d’attaquer, c’est de la manipulation et vous allez nuire
regrettablement à votre couple. Comme on l’a dit précédemment lors
de la Consultation de Patricia Love et Steven Stosny, le corps parle.
Contrarier ses émotions aux fins d’obtenir ce que vous voulez revient
à compromettre la sincérité que votre partenaire attend naturellement
de vous : comment faire confiance à quelqu’un qui vous manipule ?

Vous n’êtes pas contre, mais la mécanique n’est pas parfaitement


huilée ?

Si les hommes ont l’impérial besoin d’avoir une érection pour


pénétrer, les femmes apprécient une lubrification comme sur des
roulettes pour faire passer « la zigounette dans le pilou-pilou »,
comme disait Desproges.

Pour cette dernière on peut résoudre le problème en descendant


chez le commerçant, en revanche pour pallier à l'érection masculine,
à part les petite pilules bleues, il n'y a pas de recette miracle. Rien à
faire : le désir, c'est dans la tête. Pour le stimuler il faut passer par des
moyens détournés : des compliments, des caresses sur tout le corps –
sans aborder directement le sexe, ce qui peut être pris comme une
agression – de la tendresse et du temps vous permettront de garder
confiance pour la suite des opérations.

Un autre paramètre non négligeable entre en cause pour les femmes :


les menstruations, et au-delà de la gêne qu’elle occasionne et peut se

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112

régler avec un simple tampon, la douleur qui les accompagnent et la


nervosité qui va avec. Il y a de quoi ! Messieurs, imaginez que deux
jours par mois au moins pendant les deux tiers de votre vie vous ayez
des maux de tête à en tomber dans les pommes, envie de vomir et
des crampes entre le bas-ventre et la vessie au point d’avoir envie de
vous suicider puis de tuer votre voisin et alternativement de pleurer
pour rien et de jubiler pour rien ; ça perturberait un peu votre vie de
couple, non ? À cela, bonne nouvelle : la pratique du sexe est
productrices d’œstrogènes – hormones qui atténuent la douleur – et
l’ocytocine quintuple son taux habituel, ce qui libère des endorphine
analgésiques. Merveille du corps humain : le sexe est un antidouleur
pour femmes au bord de la crise de règles.

Par ailleurs, si l’idée de pénétration vous contrarie pour une raison ou


pour une autre, qui vous y oblige ? Vous pouvez vous masturber
mutuellement, vous masser, manger des groseilles sur le ventre de
votre partenaire, l’inviter à deviner les dessins que vous faites avec
votre doigt sur sa peau ou vous tartiner de confiture (attention aux
cheveux longs, ça colle !). Soyez ludiques : votre lit est un terrain de
jeux. Sans compter qu’autour du sexe, il y a des jambes, des bras,
des mains, une tête et une bouche, avec, à l’intérieur un cadeau
bonus : une langue ! Quoi de plus aphrodisiaque qu’un torride french
kiss ? Avec dix-sept muscles différents, cet organe multiplie les
heureux et les heureuses comme Jésus les petits pains. Si vous avez
besoin d’explications plus techniques sur la manière de s’en servir, je
vous recommande ardemment la lecture de cette collection à la
couverture facétieuse : Osez (Éditions la Musardine) : Osez le
cunnilingus et Oser tout savoir sur la fellation ; Osez les conseils d'une
lesbienne pour faire l'amour à une femme ; Osez les conseils d'un gay
pour faire l'amour à un homme. J'adore ! Je les ai presque tous.
Pfiouuuu ! Il fait chaud ici, non ? Ne nous arrêtons pas en si bon
chemin !

Quels sont les avantages à faire l’amour ?

Spontanément, j’ai envie de vous dire : « Ça fait du bien ». Tom


ajouterait « C'est la connexion finale du couple, c'est beau et ça fait du
bien. » ; Virginie dirait : « Ce qui me pousse au besoin de sexe c'est la
solitude intérieure et le désir de la remplir d'une forme de
communication qui est tactile. » ; quant à Pat, il ponctuerait par :
« Ouais ! C’est bon ! ».

©Prune Quellien - Rendez-moi mon couple !


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Et si vous avez besoin d’argumentaires plus scientifiques, en voilà.


Certains sont fournis par Patricia Love et Steven Stosny :

- Le plaisir, c’est dans la tête

Les circuits neuronaux répondent à des stimuli perçus par les cinq
sens. Plus la stimulation se répète, plus le cerveau assimile le signal
envoyé. À chaque moment agréable, votre cerveau vous dit : « C’est
bon, recommence, ça te fait du bien ! ».
- Le sexe, ça fait maigrir

30 min de sexe = 200 calories en moins = 4 yaourts 0% ou 20


cacahuètes (je prends les cacahuètes). Sinon, vous pouvez aussi sortir
Médor, groover sur du disco ou passer l’aspirateur pendant une
heure ; jouer du piano ou écrire pendant quatre heures (j’adore cette
nouvelle) ; habiter au 25ème étage avec un ascenseur en panne ou
laver votre voiture pendant 40 minutes. Et si vous lavez votre voiture
en faisant l’amour…

- Le sperme, c’est bon pour le moral

La prostaglandine, hormone contenue dans le sperme, détend le col


de l’utérus.

- Dans tous les cas, c’est bon pour le moral

L’orgasme libère des endorphines qui font planer et ricaner (mieux


que la drogue, de loin). Il fait dix fois plus d’effet qu’un Valium (allez,
rentre chez toi, petit joueur !) et son addiction est vivement
encouragée par le corps (médical ou non).

- Le sexe, ça fait un cœur en or massif

Les œstrogènes protègent les femmes des maladies cardio-


vasculaires.

- La pénétration, c’est bon pour muscler le périnée

Répétée souvent, la contraction des muscles pelviens retarde


l’incontinence.

- Le sexe, c’est bon pour les fesses

Excepté le missionnaire qui ne mobilise que les abdos pour les


femmes – mais fait pratiquer aux hommes la cruelle minute de

©Prune Quellien - Rendez-moi mon couple !


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gainage qui mobilise tous les muscles, des doigts de pieds au front –
le sexe ne s’appelle pas pour rien sport en chambre. Abdos, fessiers :
à part les oreilles (et encore), tout y passe.

- Le sexe, c’est mieux qu’un spa

Les œstrogènes (encore eux) font des cheveux brillants (mieux que la
levure de bière). La transpiration purifie les pores. Les pores assainis
donnent bonne mine. Adieu masques et gommages verdâtres qui font
une tête de flan aux courgettes.

- On est beau quand on fait l’amour

- La sérotonine donne cet air gaga qui nous sied si bien au teint.

- Le sexe, c’est avoir tous les jours 20 ans

Les endorphines stimulent les cellules du système immunitaire. Elles


prennent leurs petites armes pour dire aux méchants maux : « Casse-
toi pov’ con ! ». Pendant l’amour, le taux de cortisol (une hormone
libérée sous l’effet d’émotions négatives) baisse. On n’est plus du tout
sujet au stress, à l’origine de nombreuses maladies, puisqu’il
contribue considérablement au mal de vivre, à l’affaiblissement du
système immunitaire et augmente de 20% en moyenne le risque de
maladies coronariennes et d’attaques cardiaques. Et cerise sur le
cheese cake, les femmes spécialement actives sexuellement libèrent
plus d’œstrogènes, hormones jouant un rôle protecteur dans la
maladie d’Alzheimer et l’ostéoporose.

Si vous répondez positivement au désir de l’autre, voilà toutes les


bonnes choses qui “risquent” de vous arriver.

P'tits trucs !

Faites de votre chambre un nid d’amour

Comment voulez-vous susciter le désir ou y être sensible dans une


chambre où l'œil se heurte à un bac à linge, des jouets pour enfant,
une croûte de pizza, un dossier urgent à rendre pour lundi et un méli-
mélo de photos de famille ? La chambre, c'est le lieu des amoureux.
Tout ce qui n'évoque ni Eros ni Aphrodite est autorisé à franchir la
porte de sortie.

Lisez des BD érotiques

©Prune Quellien - Rendez-moi mon couple !


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Comment, vous ne connaissez pas Manara, le B.A-BA de l'érotisme en


vignettes ? Vous ne savez pas comment se prononce Hentai, les
mangas chauds comme un bol de saké (existe aussi en DVD) ? Vous
ignorez les Pêchés mignons d'Arthur de Pins et Maïa
Mazaurette (l'illustrateur des Osez… et la prêtresse de Sexactu sur
GQ) ? Il est temps de refaire votre culture graphique ! Le dessin, c'est
du fantasme avec des belles couleurs.

Essayez la pornographie vue par des femmes

À la différence des films X faits pour les hommes où les femmes ont
une bouche à la place de la tête, des obus en plastique et des
cheveux en nylon blonds, la pornographie pour femmes c'est…
comment dire ? Du sexe, du vrai. Mais pas que des gros plans.
Pendant longtemps, les femmes ont du se contenter de faire les
potiches dans les films, aujourd'hui c'est elles qui dirigent, jouent,
produisent et regardent. Pour voir le résultat, jetez-vous sur les films
réalisés par Erika Lust, le DVD Dirty Diaries ou celui qui regroupe six
courts métrages réalisés par Lola Doillon, Arielle Dombasle, Mélanie
Laurent, Caroline Loeb, Lætitia Masson et Helena Noguerra sous le
titre X-Femmes. Vous pouvez aussi aller sur le site Secondsexe pour
parfaire vos connaissances de l'actu érotique.

Traînez à la Musardine

Un bon prétexte pour allier culture et plaisirs : faire ses emplettes


dans cette petite librairie d'éditeurs exclusivement dédiée aux
polissonneries et regorgeant des BD érotiques sus nommées, plaisirs
cérébraux et lectures licencieuses. Pour ceux qui habitent Paris ou
ses environs, rendez-vous sur place avec les fesses de votre
partenaire à portée de main ; pour les autres tapotez ensemble sur
votre clavier pour accéder au site et vider le fond de commerce en
tout anonymat.

6 - UN COUPLE, C'EST DEUX CŒURS

Les conseils des “vrais” couples :

« Écoutez-le »
« Soutenez-le »
« Soyez généreux »

©Prune Quellien - Rendez-moi mon couple !


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A priori, quand on s'aime, on a le cœur qui bat pour l'autre, et


réciproquement. À cette nuance près que, comme le dit Patricia
Delahaie, « aimer toujours ne veut pas le dire tout le temps » – ce qui
lui permet de mettre en garde ses lecteurs contre le « syndrome de
l'élastique ». Willy Pasini traite aussi ce sujet dans son livre Le temps
d'aimer.
En effet, passée la période où on se regarde dans le blanc des yeux
sans pouvoir se détacher du blanc des yeux de l'autre, s'aimer ne
suffit pas à combler une vie. D'autres priorités surgissent. Des
préoccupations, des obligations, des envies, des drames, viennent
perturber le niveau de notre amour réciproque.

Dis, tu m'écoutes ?

Pour ouvrir son cœur, on peut commencer par ouvrir ses oreilles.
Dans le Questionnaire de santé du couple, je vous demandais si vous
aviez l’impression que votre partenaire ne vous écoutait pas
vraiment ou si à votre tour vous aviez l'impression de ne pas écouter
vraiment votre partenaire. Je vous disais aussi que des médecins
américains avaient constaté qu’être bien écouté sans être interrompu
ne prenait, au plus, que 90 secondes. Être à l'écoute ne revient pas à
défier l'autre de répéter stricto senso ce que vous venez de dire –
« Ah oui, tu m'écoutais ? Alors je viens de dire quoi, pour voir ? » –
mais de s'intéresser vraiment à ce qu'il dit. Décrocher votre portable
pour lire un SMS, c'est grossier, par exemple. Regarder la télévision
ou pianoter sur votre ordinateur, votre ipad, votre iphone ou votre
itout-ce-que-vous-voudrez pendant qu'il s'adresse à vous, aussi.

« Moi, ce qui m'énerve, c'est que quand j'appelle quelqu'un et que je


prends la peine de demander « Je te dérange ? » on me réponde
« Vas-y ! ». Comme si je devais avouer une faute ! Ou « Ouais ! », ce
qui me donne vraiment l'impression d'être le boulet du siècle ! À quoi
ça sert les répondeurs si pour se sentir obligé de décrocher quand
on n'a pas envie ? Moi, quand je décroche mon téléphone, c'est que
je suis disponible à l'écoute. Sinon, ou je laisse bosser mon répondeur
ou je dis « Je t'écoute mais je vais être occupée dans cinq minutes. Si
tu veux, je te rappelle après, ça te va ? » C'est pas compliqué, mince !
Pareil. J'ai un ami qui a une fâcheuse tendance à m'appeler toujours
en coup de vent, je sais donc que notre temps de parole est limité à
quelques minutes. Du coup, je sais qu'on ne peut avoir que des
conversations superficielles. À quoi ça sert ? À chaque fois, il me dit
« Ça va, toi ? » Bah oui, forcément que ça va ! Qu'est-ce que vous

©Prune Quellien - Rendez-moi mon couple !


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voulez que je dise d'autre dans un délai si court ! Il me fait le même


coup quand c'est moi qui l'appelle et qu'il me répond à la hâte « J'ai
pas trop le temps là, mais ça va sinon ? » Ça me déconcerte. Peut-être
qu'il fait exprès parce qu'il a peur de m'entendre parler de mes
problèmes ? »
Derrière le coup de gueule de Sylvie se cache une réalité : être
écouté attentivement passe aussi par ménager le temps indispensable
à cette écoute. Il peut être court mais ne pas prendre de court. Le
téléphone, quand il est utilisé à la hâte, peut poser aussi un obstacle à
l'écoute. On ne sait jamais si on va couper la parole à son
interlocuteur, s'il est occupé à autre chose en même temps, si on va
être interrompu par une mauvaise connexion ou un élément
extérieur. L'impossibilité de se voir perturbe le dialogue : on entend
mieux avec les yeux.

Si on exclut le cadre de la psychanalyse où le patient est allongé et le


thérapeute est assis derrière lui de façon à ne pas être vu, il faut
reconnaître qu'on écoute autant avec les yeux qu'avec les oreilles.
D'ailleurs n'avez-vous jamais fait l'expérience de retirer vos lunettes
de soleil pour entendre mieux votre interlocuteur ?

Si l'absence de regard posé sur soi permet une plus grande liberté
de parole sur le divan, ce n'est pas le cas dans la relation de couple
où, sauf demande explicite, on a besoin d'être regardé pour être
entendu. Les yeux transmettent l'amour, la haine, le mépris, le
désintérêt, etc. Pas besoin de sortir de St-Cyr pour dire ça, mais on
ne se rend pas toujours compte de l'importance du regard dans les
relations. Quelqu'un qui dit vos écouter alors qu’il tapote sur son
portable, c'est vexant ; ou qui se regarde dans le miroir alors que
vous discutez ; ou encore jette un œil à la dérobée sur ce qu'il se
passe autour de vous. Des attitudes comme ça sont très
désagréables, on a envie de dire « Dis donc, ça te dérangerait de me
regarder quand je te parle ! », mais ce serait un poil agressif.
Chercher un regard compréhensif pour accompagner la parole, ou
offrir ce regard compréhensif, est réconfortant. En revanche, on
devrait se garder de l'exiger. S'efforcer d'être regardé pour être
entendu ne doit pas constituer un défi. Quels parents n'ont pas dit
« Regarde-moi quand je te parle ! » ?
Justement, non ! Empêchons-nous de prononcer cette injonction
militaire. « Regarde-moi ! » sonne comme un avertissement. Nous ne
sommes plus des enfants, ni nous ni notre partenaire. Regardons-le

©Prune Quellien - Rendez-moi mon couple !


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mais ne le menaçons pas s'il baisse les yeux ou si ça le rassure de


poser le regard ailleurs de temps en temps.

Dans les premières pages de Ne dites jamais : Chéri, il faut qu'on


parle !, Patricia Love et Steven Stosny expliquent pourquoi les
garçons ont tendance à décrocher le regard souvent. Cela viendrait
de leur hyperéveil d'anciens bébés. Les bébés garçons, cinq fois plus
sujets au sursaut que les filles au moindre gargouillis, conserveraient
cette propension au qui-vive, ce qui expliquerait qu'à l'âge adulte ils
doivent veiller à ce qu'il se passe autour pour réagir en cas de
danger. S'il ne vous regarde pas, ça n'est pas que vous ne
l'intéressiez pas (du moins, pas toujours), mais qu'il doive rester
vigilant si jamais un loup venait à vous dévorer en plein milieu de
votre conversation.

Dans le cas où vous reconnaissez votre partenaire dans ces propos,


plutôt que de lui siffler martialement un rappel à l'ordre, arrêtez-vous
de parler, souriez, et votre partenaire devrait se rendre compte qu'il
est temps de revenir à vous.

Comment soutenir sans faillir

C'est qu'être à deux suppose tout mettre en commun, et pas


seulement ce qui est rose bonbon, comme le témoigne Dominique,
un homme solide qui s'est impliqué dans son couple sans sourciller :

« C'est vrai que quand Hélène m'a fait comprendre dans quel
marasme elle se trouvait au moment où nous sommes rencontrés,
j'aurais pu prendre mes jambes à mon cou et me chercher une autre
compagne ! Accident de voiture (pas très grave, mais ça l'a bloquée
dans ses études), problèmes de famille, pas d'argent, une vie difficile
qui lui avait laissé des traces. Et pourtant, non. J'aimais cette femme, je
savais que c'était la femme de ma vie et je croyais en elle, alors il était
évident que je serais là pour l'épauler dans tous les moments où elle
aurait besoin de moi. Les cinq premières années ont été
matériellement plus difficiles, j'ai du travailler trois fois plus, de son
côté elle devait cumuler ses études et sa vie de maman et nous nous
occupions tous les deux de nos enfants de façon la plus impliquée
possible, mais elle était promise à un brillant avenir et je ne cessais de
croire en elle. Pour un tout jeune couple, cette vie en forme de
sacerdoce aurait pu nous séparer car difficile d'avoir une vie
amoureuse quand on a tant de choses à faire. C'est pourtant tout le
contraire qui s'est produit : à l'épreuve, nous sommes vraiment
devenu un couple. Nous nous aimons profondément. Aujourd'hui elle

©Prune Quellien - Rendez-moi mon couple !


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a une belle profession – elle gagne même plus que moi, et tant
mieux ! C'est la preuve que j'ai bien “investi” ! – et nous profitons
davantage de notre couple en nous offrant quelques jours en
amoureux de temps en temps, des sorties, des moments pour le
plaisir avec nos enfants. Je suis très fier d'elle car j'ai toujours cru en
notre couple et en sa ténacité à elle. Je suis très heureux d'avoir été là
sur la longueur. La chance que j'ai aussi, c'est que quand les gens
autour d'elle lui témoignent leur admiration pour le parcours qu'elle a
fait, elle ne manque pas une occasion de dire « Si Dominique n'avait
pas été là, je n'en serais pas là non plus. » Ça, ça vaut tous les « Je
t'aime » du monde. Et puis, se soutenir, ça va dans les deux sens. En
ce moment, c'est moi qui suis en train de me réorienter
professionnellement, je travaille comme un acharné et c'est Hélène
qui prend le relais. Chacun son tour. »
Montrer qu'on est présent l'un pour l'autre dans des épreuves
difficiles s'apparente parfois, comme le disait Dominique, à un
« sacerdoce ». Il est là dans l'épreuve et pour toutes les minutes du
quotidien car la réussite de son couple passe par la réussite de sa
femme. Hélène ayant aujourd'hui réussi, c'est maintenant à elle de
supporter son mari. Leur participation mutuelle consiste à mettre en
commun toute leur énergie, leur argent, leur temps, leur patience
pour que le conjoint trouve son épanouissement. L'épreuve qu'ils ont
passée était surtout liée au passé douloureux d'Hélène. Il a fallu
qu'elle rencontre Dominique et qu'il s'implique corps et âme dans le
franchissement de leur Everest commun pour qu'elle se sente
reconnue et en fasse autant pour lui aujourd'hui.

Au cours de l'existence conjugale, aucun couple n'échappe à


l'éloignement du sentiment pour un moment plus ou moins long.
Régulièrement, le sentiment s'éloigne puis réapparaît, le temps de
quelques heures, d'une journée, d'une période indéterminée. Des
années parfois, le temps de surmonter sa propre débâcle. Pendant
plusieurs années, Émilie a préféré les bras de Virgile qui était
manipulateur, libertin et irrespectueux d'elle à ceux de Dorian, amant
bienveillant et beau garçon en prime… puis est a accepté de cesser
de souffrir grâce à son soutien.

« Dorian et moi, on avait au début une relation d'amants. On s'est


rencontrés en 1999 mais on a commencé à se fréquenter en 2005,
une fois ou deux par mois. Il venait toujours chez moi, on faisait
l'amour et c'était très bien mais quand je lui proposais d'aller chez lui,
il répondait une semaine plus tard. Il ne marquait pas un grand intérêt

©Prune Quellien - Rendez-moi mon couple !


120

à vivre une relation, à faire des choses ensemble – ce que je


comprends très bien, chacun est bien libre de vivre sa vie. Lorsque
j'ai rencontré Virgile, c'était très différent, on se voyait plus souvent,
on était très engagés dans des luttes sociales, on avait les mêmes
origines. On s'est mis à avoir des projets ensemble, à sa demande, on
a monté une société de production audiovisuelle, on a réalisé et
produit des films (jusqu'à ce qu'il me plante avec la boite et tous les
problèmes que ça implique). En m'ouvrant tout, il me “nourrissait” de
la relation… pour mieux me restreindre après et ne me laisser que
des miettes, pour m'affamer. Alors, un jour que Dorian m'a demandé
si je voulais passer le week-end à Besançon avec lui (chose
incroyable, il ne me proposait jamais rien d'autre que d'aller chez
moi), je lui ai dit que non, je venais de rencontrer quelqu'un et je ne
me voyais pas continuer à avoir un amant alors que j'étais avec
quelqu'un. On est quand même restés liés, il prenait de temps en
temps de mes nouvelles, on n'a jamais coupé le contact. Je me sentais
unie à lui. Il me l'a dit plus tard : « Je n'ai jamais compris ce que tu
foutais avec ce type ». Moi, je sais maintenant : à travers Virgile, je
courais après mon père. Mêmes origines, aussi méprisant que lui. Et
puis, épuisée que Virgile me malmène à ce point, je l'ai quitté deux
ans après. J'étais en plein marasme. J'ai décidé de faire le ménage
dans ma vie amoureuse pour ne pas redémarrer une histoire avec
quelqu'un tant que j'aurais fait le vide complet, et c'est là que Dorian
m'a invitée au Japonais et m'a dit : « Mais non ! Il faut que tu ailles
“raciner” ailleurs, que tu replantes de nouvelles racines ailleurs ». Je
faisais à l'époque un peu de jardinage avec une amie et je lui avais
raconté cette idée de “raciner”. Au moment où il m'a dit ça, je me suis
dit « Mais ma pauvre fille, c'est vrai ! », et puis il m'a prise dans ses
bras, le contact physique m'a reconnectée à lui. Après, ça a été très
simple, il m'a proposée d'aller chez lui et notre histoire a réellement
commencé à ce moment-là. »
Cécile, dont on a pu lire la réaction en partie 4 de ce chapitre, a elle
aussi mis sciemment son couple à l'épreuve… À moins que ce ne soit
elle qui se soit mise à l'épreuve du couple ? Après être passée par
une grossesse extra-utérine, une relation extra-conjugale et la
séparation d'avec son mari, elle a demandé le divorce et est
finalement revenue vivre avec William, devenu entre-temps… son ex-
mari. Malgré une séparation de dix-huit mois, ils sont ensemble
depuis dix-sept ans.

« Ma peur d'être abandonnée est une des grandes causes de la


séparation. Je n'osais m'opposer directement à mon partenaire de

©Prune Quellien - Rendez-moi mon couple !


121

peur de lui déplaire et d'être abandonnée. De son côté, par son


éducation, William n'était pas particulièrement valorisant et j'ai fini par
ne plus me sentir aimée. Voilà comment notre histoire s'est passée :
En 2001, William termine ses études d'informatique. De mon côté, je
commence un DEA de Sciences politiques. Mes résultats me
conduisent à obtenir l'allocation de recherche pour poursuivre une
thèse de doctorat ; je m'engage dans cette voie contre l'avis de
William. Nos relations commencent à se détériorer. Parallèlement, je
suis un traitement pour stimuler ma fertilité. Cela fait déjà plusieurs
années que je souhaitais avoir un second enfant. Mes traitements
fragilisent considérablement mon humeur et je tombe en dépression
lorsqu'on m'annonce que « c'est dommage, vous êtes tombée
enceinte mais pas au bon endroit ». (Véridique !!!) Je suis hospitalisée
d'urgence pour une opération bénigne dont je me remets
physiquement facilement, mentalement très difficilement. Notre
couple va sérieusement en pâtir. Je n'ai plus envie de rien et je me
sens sans cesse dévalorisée par William. Malgré mes nombreuses
interrogations « Qu'est-ce que tu aimes en moi ? », je n'ai pas de
réponse ou plutôt son comportement me fait penser qu'il ne me
supporte plus. La pensée d'être délaissée, critiquée en permanence
va être déterminante dans ma facilité à me laisser séduire par "le
premier venu". Je dirais, je m'amourache bêtement du premier
homme me manifestant un tant soit peu d'intérêt. Nous en parlons très
vite avec William mais je suis déjà à un point de non retour. J'ai franchi
un cap en le trompant une première fois. S'enchaînent alors des
tensions très fortes entre nous : haine et amour se côtoient de manière
très concrète. Mon infidélité aura été de très courte durée. Je coupe le
contact avec cet amant de passage. À ce moment-là, une femme
séduit William et je découvre dès le lendemain qu'ils ont dîné
ensemble et plus, puisqu'affinités ! Il se trouve que je pars le
lendemain pour Chicago, seule, pour une conférence de trois jours. Je
rencontre un type absolument dingue à la réception-bar de l'hôtel de
luxe où se situe la rencontre scientifique. Je n'ai plus de garde-fou et
me jette à corps perdu dans cette relation amoureuse délirante dont
j'aurai, par la suite, le plus grand mal à me défaire. A mon retour en
France, ma décision est prise : je quitte William pour vivre cet amour
à distance. A partir du moment où je prends mon appartement, nos
relations vont s'apaiser. Nous resterons des amants par alternance.
Mes sentiments à l'égard de William vont rester très confus, très
longtemps. Je rencontre un autre homme, en Espagne, dont je tombe
une fois encore amoureuse. Mes sentiments à l'égard de William ne
s'infléchissent pas pour autant. Lorsque je comprends que cette

©Prune Quellien - Rendez-moi mon couple !


122

nouvelle relation ne mènera nulle part, je décide de tout arrêter. J'en


souffre énormément et tombe de nouveau dans un état dépressif. Je
ne veux plus quitter mon lit. Je ne me sens plus la force de rien.
J'appelle William pour lui demander de prendre en charge notre fille
dont nous avions la garde partagée. Il vient alors me chercher à mon
domicile pour prendre soin de moi. Je me sens moins seule. Je prends
petit à petit des forces et le mois qui suit notre divorce officiel, je
tombe enceinte de notre fils. Depuis, nous ne nous sommes plus
quittés et n'avons même pas eu la moindre velléité de le faire. Dans
cette relation, mon erreur est de m'être laissée laisser dominer, d'être
trop soumise. Aujourd'hui, je n'ai plus peur de l'affronter et si je ne
suis pas d'accord, je m'exprime désormais sans crainte même quand
le ton monte. En conclusion, je dirais que cette crise nous a permis de
nous comprendre, de nous connaître. William a compris mon mode
de raisonnement (tordu, je dois l'admettre, mais c'est le mien). Quant
à moi, je sais désormais que je ne dois plus avoir peur de lui (c'est-à-
dire de son abandon) car il m'a prouvé la profondeur de ses
sentiments. »
De cette période éprouvante, elle tire son opinion sur le soutien :

« Pour réussir son couple, il faut trouver la personne qui supporte de


traîner nos casseroles avec elle. Enfin, plus les casseroles sont
lourdes et plus les volontaires se font rares… (Attention, ceci est une
hypothèse non vérifiée empiriquement. Je considère en toute
modestie que mes casseroles sont light). »
Cécile et William ont connu l'hospitalisation, l'infidélité, la dépression
la séparation et sont eux aussi revenus ensemble. À lire Cécile,
difficile d'imaginer que ses « casseroles [soient] light » tant elle a vécu
de bouleversements, mais à l'entendre, on est impressionné par la
force de cette femme rieuse et incroyablement gaie. Bien que plus
discret, William est lui aussi très chaleureux.

En nous touchant directement ou en s'attaquant à notre entourage,


d'autres épreuves deviennent la priorité du couple et le détournent
pour un temps variable de sa romance. Il peut s'agir, comme on vient
de l'évoquer, de l'épreuve de la maladie, de la rencontre de
quelqu'un d'autre, d'une situation financière en péril, d'un
changement ou d'une privation de travail. Mais pas seulement. La
mise à l'épreuve du couple peut venir d'encore plus près, car quand
on est en couple, on n'est pas que deux : on est deux plus deux
familles… Au moins. Pour peu qu'il y ait plusieurs enfants de différents

©Prune Quellien - Rendez-moi mon couple !


123

lits, la multiplication des ex-conjoints-parents et des ex-beaux-


parents-grands-grands-parents-des-petits-enfants peut vite devenir
infernale.

Comment soutenir son couple sans étrangler sa belle-famille ?

Ah, la famille ! Quel exemple de nécessité à se soutenir mutuellement


pour ne pas laisser le couple se faire dévorer par elle ! On ne choisit
pas sa famille, dit-on. C'est vrai. Pas plus que sa belle-famille. Entre la
naissance de l'un et la rencontre avec l'autre, il s'en est passés des
événements que ce dernier ignore et que la belle-famille se charge
de lui apprendre. Photos embarrassantes du moment où le conjoint
était en plein âge ingrat, attribution du petit nom grotesques qu'il se
tue à faire oublier en vain, rappel de ses différents faits d'armes des
plus glorieux aux plus pathétiques, etc. Inutile de lutter pour défendre
ses conquêtes d'adulte : tant qu'on est en vie, on est toujours le
prolongement de quelqu'un. C'est parfois sympathique car la famille,
c'est avant tout la vie en mouvement, et parfois un peu trop
oppressant car les parents qui vieillissent nous rappellent combien le
même sort nous est réservé.

Autant qu'être là dans les épreuves dont nous venons de parler à


travers les expériences de Cécile, William, Hélène, Dominique,
Émilie et Dorian, faciliter le rapport entre votre partenaire et sa famille
est une authentique preuve d'amour car elle vous pousse à vous
dépasser. Se montrer affable avec ce beau-père qui joue les
monsieur je-sais-tout ou cette belle-mère qui dit constamment qu'elle
est « la première femme de son fils » ; s'intéresser vraiment à eux ;
leur rendre quelques petits services ; laisser à votre partenaire du
temps seul-à-seul avec son enfant ; appeler sa sœur pour l'inviter à
déjeuner s'il s'est mis en tête que vous ne l'aimiez pas, sont autant
d'attentions qui le toucheront et lui donneront le sentiment de se sentir
épaulé… Mais sachez dire stop au moment où ce sera trop pour vous.

Traiter de la relation couple-famille est un thème si vaste que


quelques lignes n'y suffiraient pas. En revanche, de nombreux
auteurs et thérapeutes se sont penchés sur la question ; pour en
savoir plus, n'hésitez pas à les lire.

Comment être généreux au jour le jour ?

Prendre soin du cœur de l'autre revêt de nombreuses autres formes,


comme celle de la générosité. Avoir la générosité de donner des
soins, certes, d'offrir des petits cadeaux aussi, mais aussi d'accepter

©Prune Quellien - Rendez-moi mon couple !


124

que l'autre ne peut pas tout pour nous, comme nous ne pouvons pas
tout pour lui ou elle. On donne souvent trop en amour, c'est que
l'autre ne peut pas trop accepter, car accepter trop c'est aussi devoir
rendre autant, voire davantage encore. Les personnes qui donnent
trop disent souvent « Je n'attends rien en retour ». Combien ils
mentent ! Combien ils se mentent. Ils donnent en espérant un retour
tout en déclarant le contraire, ce qui leur permet d'avoir l'alibi idéal
pour donner encore plus, et plus ils donnent, moins ils reçoivent. Ça
fait si peur trop de générosité ! C'est suspect, on sait qu'on va le payer
un jour.

La vraie générosité se situe dans l'équilibre. Je veux ton bien et je


t'accepte comme tu es, aussi je te donne autant que tu peux recevoir.
Par quoi ça passe, tout ça ? Par exemple, par respecter le silence d'un
“taiseux”, comme on dit chez nos voisins les Belges ; par ne pas
utiliser l'autre comme un déversoir à angoisses, car ce serait
l'envahir ; par admettre qu'il est comme il est et qu'il ne peut pas plus.
Chacun a ses propres limites. Seuls les parents et quelques amis
peuvent accepter de les repousser au nom de l'amour – et encore,
jusqu'à un certain seuil – mais pas le couple. C'est ce qu'a
expérimenté Laure.

« Je me souviens d'une amie qui m'avait dit très gentiment dit par
email, alors que je lui demandais un énième coup de main (fruit de
mon éducation système D), qu'une fois de plus serait une fois de trop.
Elle m'invitait à réfléchir et à la recontacter au moment venu, ce que
j'ai fait, perturbée mais fort heureuse de cette manifestation
paradoxale d'amitié. Car oui, j'ai pris cette limite pour une
manifestation d'amitié. Donner des limites à ceux qu'on aime, c'est
leur dire qu'on tient à eux. Après tout, perdrait-on son temps à
expliquer ses torts à quelqu'un qui ne nous importe pas ? J'ai
longtemps remercié mon amie et la remercie encore car j'ai compris
grâce à ce courrier pourquoi j'avais tendance à en demander
beaucoup à mon entourage, d'où venait ce problème et quel était la
frontière à ne pas dépasser. »
Au quotidien, aimer ça passe aussi par dire ce qu'on peut accepter et
ce qu'on ne peut pas. Dans ce cas, la générosité côtoie de très près le
respect. Dans le cas contraire, l'égoïsme tutoie l'ingérence. Il suffit de
peu pour se faire vite envahir. On se tait une fois, puis deux, et l'autre
se dit « Après tout, je peux continuer puisqu'elle ne dit rien ». Quand
on accepte trop, il faut savoir dire « Non » et quand on exige trop, il

©Prune Quellien - Rendez-moi mon couple !


125

faut apprendre à reconnaître les moments où notre conjoint n'ira pas


là où on veut l'amener.

Et si on retournait voir du côté des idées reçues ?

Clic-clac, cliché : « On peut toujours changer l'autre » !

Non. On ne peut pas. Oubliez. Oubliez ça à jamais : on-ne-peut-pas-


changer-l’autre. Pourquoi l’avoir choisi si c’est pour le changer ?
Rapporte-t-on un ami en magasin parce qu’il ne nous a pas dit ce
qu'on voulait entendre, qu'on n'aime pas sa façon de s’habiller ou
qu'on déplore ses blagues de potache ? Non. On ne peut pas. Aucun
magasin de reprend les amis usagés, pas plus que les partenaires
décevants. Ou on le garde et on s'adapte, ou on change de
partenaire.

C'est aussi l'avis que partage Virginie :

« Non, on ne peut pas changer l'autre, et même on ne doit pas !


L'autre est différent de soi et c'est important qu'il le reste. On l'aime
pour ça. Et on doit l'aimer pour ce qu'il est et pour son parcours. En
revanche, chacun doit, à mon sens, avoir le désir de s'améliorer
chaque jour dans la vie, pour lui même et pour l'autre, mais ça doit
venir de soi et non d'une transformation imposée par l'autre. »
Il y aura toujours quelque chose de déplaisant. Le plus important est
de savoir si ce quelque chose est rédhibitoire ou si vous vous sentez
capable de passer outre.

S'il se rend compte que ce quelque chose en lui vous contrarie


vraiment, il fera peut-être un effort. Peut-être. Cependant, n’y comptez
pas trop. Même en faisant beaucoup d'efforts, nul ne change
profondément sa nature. Et tant mieux. Ce sont ces défauts qui font
notre épaisseur humaine. Si c'est un doux rêveur ou un ours, ne lit
que sous la torture ou refuse de voter ; si elle est végétalienne depuis
ses huit ans, ne rate pour rien au monde la messe du dimanche ou
refuse l’idée d’être maman, ne vous mettez pas en tête que vous y
changerez quelque chose, ce sera impossible. S'obstiner reviendrait
à lui dire « Allez maintenant, c’est moi qui commande ! ». Chacun a sa
liberté. Aimer quelqu'un c'est aussi respecter ses choix et respecter
ce qu'il est fondamentalement. Laissez-le vivre ! Et plutôt que vous
acharner à l'influencer, permettez qu'il s'exprime. Mieux,
accompagnez-le. Il aime les gadgets et les jeux en ligne ? Vous aimez
bien chanter n'importe où alors que vous vocalisez comme une

©Prune Quellien - Rendez-moi mon couple !


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casserole ! Essayez de jouer avec lui ou fichez-lui la paix et


reconnaissez que lui ne vous reproche pas d'avoir provoqué la pluie
en entonnant « J'aurais voulu être un artiiiiiste ! »

Autant s'habituer très tôt à l’idée que jamais vous ne serez en quoique
ce soit à l’initiative d’un quelconque changement chez votre
partenaire. S’il change, c’est parce qu’il le veut bien. Parce qu’il a
adopté un autre point de vue et qu’il veut emprunter une autre
direction. Si vous l’avez influencé, tant mieux pour vous, mais si c’est
pour en tirer une gloire, aucun intérêt. Vous n’êtes pas ensemble par
hasard. Les travers qui vous irritent ne datent pas d’aujourd’hui et
vous avez du vous rendre compte assez vite que rien ne changeait
malgré vos tentatives multiples. Ce qui est normal. Pourquoi
changerait-il ? S’il se sent bien comme il est, pourquoi se fatiguerait-il
à être différent ?

Par contre, c'est peut-être à vous de vous interroger sur cette volonté
de modeler votre partenaire. Le fait d’imaginer qu'il serait plus à votre
goût s’il était différent devrait plutôt vous amener à vous demander si
vous êtes réellement satisfait(e) de la relation. Vous attendez qu’il
vous rende heureux(-se) et remarquez qu’il y a toujours quelque
chose qui s’interpose entre votre demande et son offre, alors, vous
souffrez et vous vous dites que c’est parce qu’il n’est pas comme vous
voudriez qu’il soit que vous êtes mécontent(e). Vous faites peser la
culpabilité sur lui et vous obstinez à le changer. L’insatisfaction ne
cessera jamais si vous persistez dans ce sens.

À moins que ce ne soit ce que vous cherchiez : ne jamais être


satisfait(e) pour pouvoir continuer à incriminer l’autre et que lui-
même y trouve son compte, par exemple en se sentant au centre de
vos préoccupations ? À votre tour, avez-vous envisagé la possibilité
de tirer de la satisfaction dans cette attitude critique ?

Posez-vous la question « Pourquoi je veux le changer ? » Pour


l’améliorer ? Parce que vous vous complaisez dans cette lutte ?

En vous concentrant sur ses défauts vous omettez l’éventualité de le


juger mal et vous allez contre sa volonté : vous ne respectez pas son
libre-arbitre. Pourtant, c’est un adulte, il a vécu avant de vous
connaître, et s’il doit y a voir un « après vous », il vivra aussi, même si
ça ne vous plaît pas de le savoir. C’est pourtant à vous que vous faites
du tort. Actuellement, le message que vous lui envoyez en le
dévalorisant, c’est : « Je n’ai pas confiance en toi, tu me donnes une
mauvaise image de moi, il faut que tu changes sinon ce sera toujours

©Prune Quellien - Rendez-moi mon couple !


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ta faute ». Or, lui se dit « J’en peux plus d’entendre tout le temps des
reproches ; je vais finir par prendre mes cliques et mes claques si ça
continue ». Pourtant, ça continue… Il sent que rien ne vous satisfera
jamais, vous continuez à le poursuivre de vos avanies et vous restez
enfermés dans ce cercle vicieux jusqu’à ce que vous arriviez à mettre
le doigt sur l’origine véritable de votre problème. Et ce problème
vient de votre refus de l'accepter tel qu'il est. Et peut-être de vous
accepter tel(le) que vous êtes aussi ? Je ne dis pas que vous devez
accepter tout et n'importe quoi – certainement pas ! – mais plutôt que
vous pouvez saisir là la chance de vous remettre en question.

De son côté, fait-il la même chose ? Vous accable-t-il parce que vous
avez telle façon de faire ou telle autre manière d’être ? S’il ne le fait
pas c’est que lui a décidé que votre relation valait la peine d’être
vécue, en dépit de vos défauts. Par contre, s’il le fait, c’est qu’il est
temps que l’un des deux dépasse cette attitude critique.

Ni l’un ni l’un ne doit faire la pluie et le beau temps dans votre couple.
Si vous aspirez à une relation épanouissante qui vous tirera vers le
haut, vous devez peut-être commencer par balayer le regard négatif
que vous portez sur vous.

Il n’y a que les imbéciles qui ne changent pas d’avis

Ceci étant dit, votre partenaire comme vous-même êtes des êtres
humains. Et à ce titre, vous évoluez en permanence. Ça n’est pas
toujours visible à l’œil nu mais c’est pourtant vrai. La personne que
vous avez connue n’est pas la même aujourd’hui qu’hier. Vous non
plus. Il suffit de se comparer soi-même à des périodes différentes et
on est surpris de constater à quel point on a changé, et pas seulement
physiquement. Nos réactions ont changé, notre façon d’appréhender
le monde tout autant. Il en va de même pour votre partenaire. Or, si
vous avez perdu le contact, si de peur d’être rejeté vous êtes resté
dans votre mutisme ou vos faux-semblants, vous ne pouvez pas
savoir ce qui anime aujourd’hui votre partenaire, pas plus que lui ne
peut deviner ce qui vous anime : chacun est resté dans le silence et si
vous deviez maintenant parler sincèrement, vous seriez bien
déstabilisé(e) car vous ne savez plus à qui vous avez à faire.
Accordez à votre partenaire le bénéfice du doute. Il croit peut-être
que dés qu'il vous parlera, une salve de reproches s’abattra sur lui.

Commencez par cesser les reproches et ouvrez-vous un peu plus à


lui. Petit à petit, en vous faisant confiance mutuellement, vous ferez à
nouveau connaissance. Vous apprendrez à vous re-connaître.

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7 - UN COUPLE, C'EST DEUX TEMPÉRAMENTS

Les conseils des “vrais” couples :

« Exprimez ce que vous pensez vraiment »


« Tournez 7 fois votre langue dans votre bouche »
« Oubliez qui a raison »
Chacun éprouve des émotions, des besoins et des désirs. Le fait de
se les exprimer mutuellement en totale confiance et grâce à la
bienveillance du partenaire est un automatisme que les “vrais”
couples mettent en marche dés qu’ils ressentent la nécessité
d’exprimer un chagrin, une frustration, une joie ou quelque émotion
que ce soit, même la plus incongrue. Surtout la plus incongrue. Bien
entendu, pour exprimer ses besoins, ses envies, ses rêves, encore
faut-il savoir les identifier et apprendre à reconnaître ceux de votre
partenaire. C’est ce que nous avons vu au chapitre Ma liste d'envies.

À moins d’être Madame Irma, votre partenaire ne peut pas deviner ce


que vous avez en tête. Sauf cas exceptionnel, ni lui ni vous n’êtes
extralucide. Du reste, les prophètes peuvent lire dans la boule de
cristal, le marc de café ou les tripes de poulet, mais pas dans les
sentiments. Si vous souhaitez qu’il vous comprenne, vous devrez lui
exprimer vos attentes, vos besoins, vos préoccupations, bref, tout ce
qui vous anime. Il en va de même pour vous : savez-vous — sans qu’il
vous dise quoi que ce soit deviner ce que votre partenaire a en tête ?
Pouvez-vous dire :

« Toi, je sais que tu veux esquiver ce match de tennis avec ton copain
de boulot parce que tu angoisses de te faire un claquage et que tout
le monde te dise que tu es trop vieux pour ce genre de sport ! » ?
A priori, vous ne pouvez pas. Peut-être qu'à force de le fréquenter
vous pouvez saisir ce qu’il souhaite avant même qu’il ne s’exprime,
mais il se peut qu’il se mure dans le silence ou qu’il décide de
dissimuler ses émotions pour une toute autre raison qu’il craint de
vous dévoiler… Et là, il aura davantage besoin de votre écoute que
de vos talents de voyance.

Pouvoir s’exprimer sans se sentir jugé et laisser s’exprimer l’autre à


son tour, sans le blâmer ni l’interrompre ou tenter de parler à sa

©Prune Quellien - Rendez-moi mon couple !


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place, permet de ne jamais contenir les émotions négatives trop


longtemps. De cette façon, la tension accumulée ne le demeure pas et
les désaccords se règlent dans un délai raisonnable.

Aucun intérêt pour un couple épanoui à ressortir les vieux dossiers


datant des calendes grecques, tant les partenaires ont conscience
qu’ils blesseront à leur simple évocation, ni de reparler d’une brouille
révolue, qu’elle ait surgi la veille ou une heure avant. On peut laisser
passer l'orage le temps qu'il faut pour se parler avec intelligence et
c'est souvent mieux de « tourner 7 fois sa langue dans sa bouche »
que de persifler des propos qui resteront gravés longtemps dans la
mémoire du couple, comme on l'a vu précédemment dans le récit de
Fatoumata, mais une fois que le sujet a été débattu, pardonné,
compris, il appartient au passé et reste au passé. Les partenaires
aimants savent qu’avoir raison n’apportera rien à leur couple. C'est là
que le conseil « Oubliez qui a raison » prend tout son sens. À vouloir
le dernier mot, on prend le risque de finir seul à parler.

Vous avez du courrier !

Si on devait associer une image aux conflits larvés du quotidiens, elle


pourrait être celle du courrier qui s’empile : si chaque jour que l’on
reçoit une lettre on se dit : « Bon, je verrai ça demain », on se retrouve
les semaines suivantes avec des tonnes de courrier en retard et un
stress accumulé dû à la peur de faire face aux mauvaises nouvelles. Il
en va de même pour les relations : plus on attend, plus on cumule,
plus on a peur d’affronter le sujet qui fâche ; jusqu’au moment où
l’évocation de ce sujet n’aura plus aucun sens et tombera comme un
cheveu sur la soupe.

Envoyez votre courrier ! N'attendez pas que la tension soit à son


maximum pour exprimer ce que vous avez à dire précisément et
sans offense. On dit que « la vengeance est un plat qui se mange
froid », mais quand on aspire à l’équilibre du couple, on n’envisage
pas la relation sous l’angle de la vengeance mais sous celui du bien-
être réciproque.

Clic-clac, cliché : « Il faut tout se dire » !

Autre caractère, autre cliché. J'ai demandé cette fois-ci à certains ce


qu'ils pensaient de « Il faut tout se dire. »

« Surtout pas. SURTOUT PAS ! », m'a répondu Joséphine. « Et quoi


encore ??? », s'est exclamé à son tour Martin, dont vous avez pu lire

©Prune Quellien - Rendez-moi mon couple !


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l'histoire dans la partie Un couple, c'est des petits riens. Xavier lui, est
partisan de la transparence totale :

« Se parler c'est le pilier du couple, il faut tout se dire : trucs bizarres,


trucs complètement nuls, trucs ordinaires… mais il faut surtout parler
des trucs bizarres, car c'est comme ça que se tisse la confiance et
qu'on apprend de l'autre ».
« Il faut tout se dire. » Dans cette formule prête-à-penser, on peut lire
deux intentions : 1/ Il faut avouer la vérité – sous-entendu « Si tu as
trompé ton partenaire, tu dois avouer » – et 2/ Le partenaire est là
pour tout entendre. Tout. Sous-entendu « Que ça le blesse, que ça me
mette en péril ou que ça compromette notre relation : un couple est là
pour tout endurer. »

1/ « Avouer la vérité » ? Que le parjure ne nous condamne pas : poser


la main sur la Bible et jurer de « dire toute la vérité, rien que la
vérité », c’est honorable, mais en couple, on n’est pas au tribunal.
C’est louable de vouloir jouer franc-jeu, c’est compréhensible de
souhaiter être honnête ; pour autant « tout se dire » n’implique pas
d’expier ses fautes avant même de ressentir l’envie de les
commettre. Et si jamais la faute a été commise, avouer son forfait peut
avoir un effet dévastateur bien pire que d’avoir gardé son acte pour
soi. Sous prétexte d’honnêteté envers l’autre, on prend le risque de
détruire son amour-propre.

2/ « Le partenaire est là pour tout entendre » ? Les partenaires sont


deux adultes, avant de se connaître, ils ont vécu des années l’un sans
l’autre, chacun de son côté a connu toutes les étapes qui vont de la
naissance à l’âge adulte avec ce que cela comprend de
traumatismes, et aucun des deux n’est là pour jouer au psy, pas plus
que pour jouer du marteau comme le font les juges. Au contraire. Si
pouvoir se confier l’un à l’autre fait bien heureusement partie des
avantages de la relation amoureuse, livrer ses états d’âme en long, en
large et en travers est toxique au possible en couple – comme dans
toute relation quand l’un déverse son flot d’émotions sur l’autre, sans
aucune retenue.

Par ailleurs, être le dépositaire d’un lourd secret peut être


dévastateur pour le couple. Une amie m’a confié il y a quelques
années que son compagnon lui avait livré un secret très
embarrassant. L’effet escompté a été l’inverse : plutôt que de se sentir
la plus importante dans la vie de son partenaire, elle en appris peur.
Sans compter que pour ajouter à la solennité de la situation, il avait

©Prune Quellien - Rendez-moi mon couple !


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commencé par l’avertir : « Je n’ai rien à te cacher et je ne veux rien te


cacher », ce qui a fait peser sur les épaules de sa partenaire une
pression monumentale. Après avoir avoué son secret, elle a fait mine
de se sentir privilégiée par cette confidence, s’est montrée
compréhensive et tendre, mais cet aveu l’avait glacée. Quelques
temps plus tard, elle le quittait sans jamais se sentir capable de lui
dire la raison exacte de leur rupture.

Certains propos sont indélébiles. L’idéal du couple qui se dit tout, ça


peut paraître charmant et très romantique, mais bien réfléchir avant
de parler, finalement, c’est pas si mal.

Dessine-moi un désaccord

« Moi je dis qu'un couple qui s'engueule, c'est un couple qui va


bien ! »,
m'a confié Jeanne, en couple depuis plus de vingt ans.

« Pas du tout. S'engueuler c'est un désaccord qui se traduit par un


dialogue plutôt violent. On peut ne pas être d'accord et ne pas
s'engueuler, tout dépend des tempéraments. Beaucoup de gens
aiment les conflits. Moi pas. Je trouve ça inintéressant. »
« Xavier » et « s'engueuler » sont deux mots qui ne vont pas du tout
ensemble.

Tiens ! Et si on ressortait notre bon vieux Littré ? « S'engueuler, verbe


transitif : se dire réciproquement des injures ». À la place de Jeanne,
j'aurais utilisé le même terme, ignorant que les injures étaient
inhérentes à l'engueulade. S'engueuler, c'est fort. On parle de
disputes, de querelles, mais que celui qui déclare « nous nous
disputons » alors qu’il se balance des tronçons de baguette en travers
de la figure me jette le premier croûton. S'engueuler, c’est animal. Et
quand on règle ses comptes, on ne pense pas à déposer du talc sur
ses paumes avant d’enfiler des gants. Pourquoi ? Parce que quand on
s’engueule, on ne prend pas de gants, on y va avec la gorge… C'est
peut-être là qu'il faut être vigilant, justement. Xavier a raison d'utiliser
des pincettes plutôt que des gants de boxe. Que dit le bon sens
commun ?

Clic-clac, cliché : « Se disputer, c'est signe de bonne santé du couple » !

« C'est bon de s'engueuler », « Un bon coup de sang, ça met du sang


neuf », etc. Nous connaissons tous cet argument qui vise à justifier une

©Prune Quellien - Rendez-moi mon couple !


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envie de découper notre conjoint en rondelles. Encore une idée


reçue qui, comme tout truisme bien élevé, fait débat. Alors, débattons,
débattons…

Vous connaissez peut-être ce sketch de Gad Elmaleh, hilarant et si


bien senti, dans lequel il incarne un ancien non-fumeur qui se force à
découvrir les joies de la cigarette et va jusqu’à provoquer une dispute
dans le seul but de s’en griller une petite :

« Ce que je fais c’est que je me mets volontairement en état de nerfs


pour être super énervé et apprécier après une bonne cigarette. Je
rentre chez moi, je suis calme, tout va bien et je commence une petite
dispute avec ma copine rien que pour être énervé après, tu vois je…
Bon, elle m’a rien fait c’est vrai, mais j’ai une série de thèmes et de
techniques, euh… universels que vous devez sans doute connaître et
qui la fait décoller au quart de tour. »
C’est tellement vrai ! Il y a des amateurs de disputes pour la dispute…
même si le cas du fumeur est extrême.

L’engueulade a ses amateurs et ses détracteurs.

Les pour ont comme motivation principale la réconciliation,


traditionnellement sur l’oreiller – mais ça marche aussi sur le tapis
pour les férus d'hématomes sur les reins ou la planche à repasser
pour avides d'équilibre. Quant à enterrer la hache de guerre sous le
lit du petit dernier, l'idée fera pousser des cornes de Satan aux plus
lubriques.

Au regard des contre, nul ne comprend en quoi sortir de ses gonds


libère quoique ce soit de tension dans un couple. Ils lâchent du lest
plus régulièrement et n’attendent pas que le ballon explose pour
« vider leur sac ». À moins que ce soit la crainte qui ne les anime ;
qu'ils n'aient peur de devoir affirmer leur point de vue, qu'ils ne
sachent pas quels mots employer, qu'ils craignent de perdre leurs
moyens ou que se taire et encaisser leur paraisse la meilleure piste
pour éviter tout remous. Mieux vaut sauver les meubles que les
briser. D'où ça vient tout ça ? Rapport de force, soumission, revanche
sur un passé où on a du se taire ou parler plus fort que les autres pour
être entendu, les origines de la chicane vont se nicher loin, loin, loin…

S’il n’est pas nécessaire de passer par la case « couple au bord de la


crise de nerfs » pour se dire ce qu’on a sur le cœur, il est néanmoins

©Prune Quellien - Rendez-moi mon couple !


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capital pour chacun de montrer qu’il est capable d’assumer une


bonne confrontation.

Parmi les auteurs recommandés au plus haut degré par la rédaction,


le plus fervent défenseur de la cause de la joute est sans conteste
Andrew G. Marshall dans son livre Je t'aime, mais je ne suis plus
amoureux.
Il n'y parle pas que de disputes, loin de là, mais il a remarqué que les
couples qui disaient s'aimer mais n'être plus amoureux utilisaient
systématiquement des stratégies d'évitement pour ne pas faire face à
la séance de mécontentement affirmé. Pourtant, la question d'assumer
un antagonisme est vitale pour la santé du couple et la sienne propre :
montrer que son point de vue mérite considération, amener l’autre à
reconnaître ce point de vue, même s’il n’est pas d’accord, et se forcer
soi-même à écouter les arguments d’en face, sans mauvaise foi. Pas
facile… La tentation de la mauvaise foi est grande quand on a les nerfs
qui frisent, et celle de jouer une tragédie shakespearienne plus
grande encore. Tout l’art de la dispute consiste à exprimer sans
reprocher et savoir cesser sans avoir le sentiment de s’être fait
piétiner l’amour-propre. S’il y a possibilité de bonne santé à
s’engueuler, elle ne réside pas dans le fait d’offenser l’autre, mais
dans celle d’exprimer ses propres frustrations, stoïquement, sans
déchaînement d’émotions. Parfois, la querelle apparaît lorsque l’un ou
l’autre a cumulé tellement d’éléments négatifs à apporter au dossier
qu’il ne peut plus les garder pour lui et là, c’est le drame.

Pour qu’elle soit efficace, les duellistes doivent apprendre quatre


règles : 1/dissocier leurs émotions de leur raison, plutôt que cumuler
les tensions qui amèneront à la mise à mort de l’adversaire par
strangulation, 2/jouer fair-play, 3/ jouer avec style (pas de coup de
pied dans les tibias) 4/échanger les T-shirts en fin de match (ou en tout
cas les enlever)… et essayer la planche à repasser.

Se disputer ne signifie pas qu'on ne s'aime plus, c'est être indifférent


qui est mauvais signe. Et encore, même là on peut continuer à agir.

Attention ! Pas de psychanalyse de comptoir : nombreux sont ceux


qui ont horreur de ça. Inutile de lui expliquer que s'il pose sa serviette
en boule toute humide sur le bord du lit c'est parce que sa mère
faisait pipi au lit étant petite (en revanche, si vous voulez vous faire
quitter de quelqu'un un jour, vous savez quoi faire).

Comment exprimer ce qu'on pense vraiment ?

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Commencez par le fait d’exprimer avec exactitude vos émotions. Si


vous dites « Tu m’énerves ! » vous n’exprimez pas justement ce que
vous ressentez, vous exprimez votre exaspération. Mais rien ne
permettra à votre partenaire de comprendre ce qui vous énerve. En
revanche, si vous lui dites « Je suis triste du fait de », « Je suis en
colère parce que », « Je suis inquiet à cause de », « Je suis dégoûté(e)
quand », « J’ai peur que », « Je suis déçu(e) que », etc. vous dites
précisément ce qui se cache derrière ce « Tu m’énerves ! » et pouvez
constater que ce n’est pas votre partenaire qui vous énerve, c’est une
émotion qui vient de vous et que vous n’avez pas su exprimer jusque-
là.

Mettre des mots sur ses émotions

Imaginez un couple hétéro. Elle a quelque chose à dire de pas


agréable à son conjoint mais hésite entre lui sauter à la gorge ou tout
garder pour elle. Elle rumine dans son coin et les émotions
s'emmêlent. Voyant qu'elle a la mâchoire crispée, il l'interroge : « Ça
va ? » Elle : « Oui, oui, tout va bien, je t’assure » et de ponctuer d’un
large sourire. Rassuré, il va filer dans la pièce d’à côté en pensant à
autre chose. Puisqu'on lui a dit que tout allait bien, pourquoi
s’inquiéter ? Les minutes vont passer, elle va continuer à faire
semblant et accumuler de la frustration. Finalement deux options se
présenteront à la résolution du conflit : ou elle explosera dans un
discours incohérent qui commencera par une accusation : « Tu » (« Tu
te rends comptes ? » ; « Tu te moques de moi ? », Eec.) ou elle
appliquera le principe de reculer pour mieux sauter et continuera à
tout garder pour elle… jusqu’à ce que la soupape saute encore plus
violemment. Dans tous les cas, elle ne dira pas exactement ce qu’elle
pense, pourquoi elle a mal, la raison qui l’a poussée à se mettre en
colère. Son compagnon ne comprendra pas qu’elle fasse des
périphrases, utilise des métaphores et semble dire le contraire de ce
qu’elle pense. Il se sentira coincé, incapable de comprendre ce
discours. Ils passeront tous les deux un mauvais moment mais le
conflit ne sera pas réglé pour la raison qu'elle n'aura pas su mettre les
bons mots sur ses émotions.

Pour arriver à exprimer ses émotions vous pourrez trouver sur le site
de Michelle Larivey, la regrettée psychothérapeute spécialisée en
auto-développement, plusieurs listes d'émotions traduisant la
satisfaction ou l'insatisfaction. Ces listes vous donneront de la matière
pour dire au plus justement ce que vous ressentez. Cependant, le site
étant passionnant mais assez désordonné, je vous recommande de

©Prune Quellien - Rendez-moi mon couple !


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lire ses deux ouvrages (des bibles pour moi) : Le défi des relations et
La puissance des émotions, éditions de l'Homme.
Que dire quand on est blessé, fâché, humilié, vexé ? Qu'on se sent,
rabaissé, triste, offensé, outragé, non respecté, confus, en colère,
révolté, dépité, dévalorisé, inexistant, oublié, dominé, trahi, méprisé,
désaimé, ignoré, déconsidéré, indigne de confiance, enfermé,
écarté ? Plus vous saurez le vocabulaire des émotions, plus vous vous
sentirez libéré d'avoir parlé et satisfait de vous être exprimé
justement.

La phrase triptyque : « Quand tu/je me sens/parce que »

Dans le TP n°3, le Questionnaire de santé du couple, je vous


demandais de répondre par oui ou par non aux questions : « Savez-
vous nommer vos émotions ? » : « Croyez-vous que votre partenaire
sache nommer ses émotions ? » ; « Commencez-vous souvent vos
disputes par « Tu as fait fais » ceci ou « Tu as dit » cela ? » et enfin la
dernière question était : « Connaissez-vous la phrase magique
« Quand tu/je me sens/parce que » ? »

L'articulation en trois parties de cette phrase permet d'être précis


dans son expression. Par exemple :

« Quand tu m'as interrompu pour regarder si ton téléphone avait


sonné, je me suis senti vexé parce que je me préparais à t'annoncer
une bonne nouvelle ».
« Quand tu pars travailler sans me prendre dans tes bras, je me sens
inexistante parce que j'ai besoin de ce moment de tendresse avec
toi ».
« Quand tu te sers à table avant moi, je me sens niée dans ma féminité
parce que mon père faisait ça avec ma mère et ça m'a toujours
choquée ».
Les mots et le corps

S’exprimer ne signifie pas uniquement savoir cerner ses émotions,


ses besoins et désirs, mais aussi savoir emprunter le ton juste pour
dire les mots qui correspondent à l’intention.

On le voyait plus haut au moment d'aborder le livre de Patricia Love


et Steven Stosny, tous les thérapeutes l'affirment : on ne ment pas avec
le corps. On parle des “effets de manches” des avocats qui cherchent

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à persuader de leur grandiloquence en agitant les manches de leur


robe, or les personnalités les plus intimidantes sont les plus
maîtrisées. Voir des films sur la mafia permet de s'en convaincre : rien
ne bouge (sauf les hommes de main). Plus on s'agite, moins on
maîtrise son propos : on dit avec son corps ce qu'on n'arrive pas à
dire avec ses mots. C'est la raison pour laquelle verbaliser vos
émotions pertinemment vous permettra de vous concentrer sur la
résolution du problème.

P'tits trucs !

Pour vous entraîner, lorsque vous sentez que la dispute point,


commencez par respirer profondément, calmement et profitez de ce
temps de respiration pour préparer ce que vous allez dire en utilisant
la phrase triptyque « Quand tu/je me sens/parce que ». C'est le
moment de tourner sept fois votre langue dans votre bouche et une
fois l'orage passé, de ne pas chercher à avoir le dernier mot.

Comment rester soi-même de jour en jour ?

D'après Andrew G. Marshall « L'identité résulte de l'accumulation de


toute une série de petites victoires : se défendre, faire quelque chose
que personne n'attendait, comprendre ses peurs et celles de son
partenaire. »

Pour reprendre votre force, cumulez à votre tour toute une série de
petites victoires en mesurant un savant équilibre entre le respect de
votre identité et celle de votre partenaire. S'il est important pour la
survie du couple de trouver des terrains d'entente où les deux
pourrons se retrouver, il l'est tout autant que vous soyez fidèle à vous-
même. Un peu de distance s'impose. La fusion, c'est charmant au
début, on est d'accord sur tout et si on ne l'est pas, rien de grave
puisque c'est le sentiment qui prime. Or, à la longue, vivre avec un
miroir de soi s'avère très ennuyeux.

Choisissez d'être acteur plutôt que suiveur, faites ce qui vous fait
envie. Par exemple, reprenez les rêves que vous avez en tête depuis
toujours, reprenez vos études si vous le souhaitez, mais ne cherchez
pas à prouver à votre partenaire que vous pouvez très bien vous
débrouiller tout(e) seul(e). Faites. Agissez pour vous. Mamie disait « Il
vaut mieux faire envie que pitié ». Effectivement, quelqu'un qui ne
prend pas d'initiative de peur de ne pas être suivi fait plus pitié
qu'envie. Cruelle loi de la nature. Vous aimez les gens qui sont

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toujours à dire « Et on fait quoi ? », « C'est comme tu veux » ; « C'est


toi qui choisis » ; « Tout ce qui te fera plaisir » ? Au secours !

MES 12 COMMANDEMENTS

1. Penser à deux aujourd’hui et demain

2. Valoriser mon partenaire

3. L’encourager

4. Entretenir les petits riens

5. Prendre les choses avec humour

6. Le serrer dans mes bras plusieurs fois par jour

7. Le câliner

8. Le soutenir

9. Être généreux

10. L'écouter et exprimer ce que je pense vraiment

11. Tourner ma langue 7 fois dans ma bouche

12. Oublier qui a raison

CHAPITRE 7
PARLER, SE TAIRE OU ECRIRE ?

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Parler, se taire ou écrire : faut-il dire à son partenaire qu'il est


vital de soigner ?

Vaut-il mieux prévenir que guérir ?

Parmi les ouvrages que j'ai lu, l'un d'eux, basé sur un maximum de
mea culpa, dit en substance qu'il faut commencer par reconnaître sa
propre responsabilité dans la dégradation du couple pour
commencer à le sortir du désarroi et préconise de parler à son
partenaire autour du thème « Il faut qu'on parle ».

Personnellement – et si j'étais la seule, ça serait rassurant – on m'a


déjà fait ce coup-là et j'ai eu l'impression qu'on poussait ma tête sous
la guillotine. Je rejoins donc totalement Patricia Love et Steven Stosny
quand ils disent « Ne dites jamais : Chéri, faut qu'on parle ! »
Pourquoi ?

1/ Quoi de plus angoissant que cette impression d'être convoqué


dans le bureau du directeur ?

2/ Ça a un petit côté « J'ai pris des bonnes résolutions, à partir de cet


instant, je vais changer notre couple, tu vas voir, ça va être
formidable ! » qui fait un peu fin du monde.
3/ Que se passe t-il si on ne tient pas ses bonnes résolutions ?

Je ne vous enjoindrai donc pas, comme il le prescrit à serrer votre


partenaire entre quatre yeux pour lui dire :

« Veux-tu bien cesser ce que tu es en train de faire en ce moment


pour m'écouter attentivement ? Je vois bien que notre couple est en
péril et j'en assume l'entière responsabilité, aussi je te propose
quelques exercices quotidiens d'échange de regards et de paroles
auxquels nous pourrons procéder le soir pendant quinze minutes
chacun à raison de trois minutes par phrases où nous dirons
alternativement ce que nous aimons, ce que nous craignons et ce que
nous souhaiterions, ce qui nous permettra de nous ouvrir
émotionnellement et de nous dire merci pour la parole que nous nous
donnons ; ces exercices se termineront sur la promesse de tenir notre
engagement et seront suivis d'une accolade de trente secondes. Il est
vrai que je ne peux te forcer mais j'aimerais que tu acceptes de
m'aider dans cette démarche car je crois en la force de notre union. »

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Glups.

D'autres livres, spécialisés dans la “récupération” de son ex, vont


plus loin et prescrivent de lui écrire une lettre. J'en ai lu un qui a
marché sur moi, c'est Comment récupérer votre homme en une
semaine, de John Alexander. Je n'aurais jamais cru qu'un jour je lirais
ce genre de livre, mais puisqu'il m'a permis de retrouver mon
homme, ma foi… (en revanche j'ai mis plus qu'une semaine) Donc,
que choisir ? Parler, se taire ou écrire ? That's the question…

Comparons les méthodes :

Parler

Je viens de le dire, prévenir quelqu'un qu'on va lui dire quelque


chose, c'est comme l'avertir du danger. « Attention, tu vas tomber ! »,
« Je te préviens, tu vas être surpris » ; « Il faut que je te dise quelque
chose… Ça va peut-être te surprendre » ; « Assieds-toi, j'ai quelque
chose à te dire », etc. Ça vous fait plaisir vous, d'entendre ça ? Sans
compter que j'imagine ce que le verbe « parler » évoque en vous :

« Parler ! » J’aimerais bien mais je sais ce qu’il va se passer : il va


râler, dire qu’il n’a pas le temps, que je l’énerve à toujours remettre
ça sur le tapis. Et puis il va me regarder avec tellement de mépris que
la simple idée de lui parler de nous me terrorise… »
Effectivement, quand on prévient, on casse la surprise. Les effets
d'annonce c'est bien, mais on a intérêt à avoir un produit de super-
qualité une fois à l'usage. Laissons les explications de côté et
concentrons-nous sur les actes.

Se taire

Comme beaucoup de gens, je pense qu'il n'y a pas d'amour sans


preuve d'amour. Seules les preuves d'amour comptent. Le reste, ça
reste dans le dossier « Couple » à l'onglet « À prouver ». Tant que
vous tâtonnez, tant que vous n'êtes pas encore sûr(e) de vous et que
l'ambiance est tendue à la maison, évitez de prévenir votre partenaire
de ce que vous allez dire ou faire. Vous lisez un livre fascinant sur le
couple ? Formidable ! Gardez ça pour vous ! Vous venez d'apprendre
que prendre son partenaire dans les bras six fois six secondes par
jour reconnecte les couples en trois semaines ? Merveilleux !

Ne dites rien ! Faites !

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Apprenez à garder vos secrets de fabrication, vos petits trucs qui


vous rendent excitant(e), suscitez la curiosité. Et pour ça rien de plus
simple : tai-sez-vous !

Euh… je n'ai pas dit « Enfermez-vous dans le mutisme », mais


seulement « Évitez la pub ».

Écrire

Moi, je suis pour. Écrire, c'est une bonne idée… Si vous ne vous
laissez pas emporter par le lyrisme, que vous ne rédigez pas un
nouveau tome de Guerre et paix, que vous ne promettez rien et que
vous évitez l’auto-flagellation. Une lettre ou un email (mais pas un
Tweet non plus) peut permettre de secouer un peu son partenaire.
Pour ma part, voilà ce que je lui écrirais :

« Tom,
Je vois bien que ça ne va pas fort-fort entre nous depuis un moment et
je veux bien admettre que tu aies parfois envie de prendre tes
jambes à ton cou. Je sais que j'ai fait quelques erreurs aussi. Moi
aussi, j'ai parfois envie de fuir loin, loin mais je tiens à toi. Ce qui est
passé est passé, je ne t'en veux pas, je crois que j'ai accepté et
finalement c'est peut-être pas si mal ce qu'il nous arrive. Ça m'a
permis de penser un peu à moi. Je crois même que je me sens plus
neuve, que ça m'a réveillée. J'ai envie de faire de nouveaux projets,
de bouger, de foncer. Mais pour le moment, je vais garder ça pour
moi. Si ça avance, je t'en parlerai. À plus tard,
Alice. »
Oui, cette lettre contient des répétitions. C’est vrai, elle ne respecte
pas toujours les négations. Bref, elle n'est pas parfaite. C'est exprès. Il
faut qu'elle donne l'impression d'être écrite en cinq minutes pour que
ce soit votre partenaire qui s'interroge sur ces mystérieux projets,
cette soudaine prise de conscience, cette maturité, voire cette
distance, et non vous.

Évidemment, cette lettre vous tournera en ridicule si, une fois de


retour à la maison vous vous mettez à quémander son affection, que
vous l'accablez de reproches et que vous lui dites que votre
mystérieux projet est… de sauver votre couple.

« Mère est prudence de sûreté », comme disait Mamie (big up,


Mamy) : il faut faire attention à ses actes nous dit Wiki (big up, Wiki).

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Si vous décidez d'écrire, c'est que vous avez réellement eu une prise
de conscience et que vous vous sentez en adéquation avec ce qui est
contenu dans la lettre. Sinon, surtout, abstenez-vous ! Ne dites rien,
n'écrivez rien et continuez à vous nourrir des différents
enseignements que l'on vous préconise, allez voir un thérapeute,
remettez-vous à la natation, occupez-vous de vous, mais surtout,
surtout, ne déclarez rien avant d'être absolument convaincu(e) de ce
que vous dites, oralement ou par écrit ! Promettez-vous de ne pas
vendre la peau de l'ours avant de l'avoir tué. L'ours, c'est vous, vous
vous en doutiez. Ne vous vendez pas si vous ne pouvez tenir vos
promesses.

« Qu'est-ce que c'est que cette histoire de « projet » ? », vous dites-


vous. « Il va me poser la question, mais je n'ai pas de projet en
particulier en ce moment. Je veux seulement sauver mon couple ! »
Peu importe, vous aurez bien le temps d'imaginer une envie de
monter un restau ou de constituer une association sur la défense des
poissons rouges. À partir du moment où vous aurez entrepris ces
petites améliorations quotidiennes dont je vous ai parlées tout le long
de ce livre et que les auteurs que je vous ai recommandés vous
indiquent avec force détails, votre partenaire oubliera même que
vous avez parlé un jour d'une envie de « faire de nouveaux projets,
de bouger, de foncer. »

Il sera bien trop occupé à être heureux avec vous et ces projets, vous
les monterez ensemble.

--

Voilà.

J'espère que vous avez les pistes que vous attendiez pour vous
remettre sur les rails. Encore une fois, et au risque de me répéter, ne
vous précipitez pas (ah non, ça je ne l'ai pas encore dit), lisez bien les
livres que je vous recommande (ça, si, je l'ai dit plein de fois), prenez
le temps qu'il vous faut, commencez par cesser les reproches, prenez
plaisir à ce que vous faites, aimez-vous un peu, faites confiance à
votre partenaire, et pensez à ce verbe :

« croire ».

J'ai eu beaucoup de plaisir à écrire pour vous. Je vous souhaite toute


la réussite que vous espérez.

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Amicalement,

Prune Quellien.

BIBLIOGRAPHIE, EBOOKS ET SITES INTERNET

LIVRES

 Bertrand Bergier, Pas très cathodique : Enquête au pays des


“sans-télé”, éditions Érès
 Gary Chapman, Les 5 langages de l’amour, Leduc.s Éd.
 Patricia Delahaie, Comment s’aimer toujours, Leduc.s Éd.
 Nancy Friday, Les fantasmes masculins, éditions Réponses
Robert Laffont
 Nancy Friday, L'Empire des femmes : Les femmes ont changé,
elles confient leurs fantasmes sexuels, éditions Albin Michel
(tirage épuisé)
 Marie Lise Labonté, Vers l'amour vrai, Éd. Albin Michel
 Patricia Love et Steven Stosny, Ne dites plus jamais : chéri, faut
qu’on parle !, Éd. Michel Lafon
 Andrew G. Marshall, Je t’aime, mais je ne suis plus amoureux,
éd. Marabout
 Michelle Larivey, Le défi des relations, éditions de l'Homme
 Michelle Larivey, La puissance des émotions, éditions de
l'Homme

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 Collection Osez… Éd. La Musardine (Divers auteurs)


 Willy Pasini, À quoi sert le couple ?, Éd. Poches Odile Jacob
 Willy Pasini, Le temps d'aimer Éd. Poches Odile Jacob
 Willy Pasini, La force du désir Éd. Poches Odile Jacob
 Willy Pasini, Des hommes à aimer.Éd. Poches Odile Jacob
 Catherine Vidal et Dorothée Benoit-Browaeys, Cerveau, sexe
et pouvoir, Éd. Belin, coll. Regards

Plus…

 Isabelle Danel et Fred Jour,et Fred Journet, Ma femme préfère


Georges Clooney, Éd. Marabout
 Maïa Mazaurette et Damien Mascret, Peut-on être romantique
en levrette ?, Éd. La Musardine
 John M Gottam et Nan Silver, 7 lois de la réussite, Éd Pocket
coll. Évolution
 Philippe Mc Graw, Couple, la formule du succès 7 étapes
essentielles pour renouer avec son partenaire, Éd. Marabout
 Thrusti, Kicki, Grabbi, Action ou Vérité qui ose gagne, Éd.
Marabout

EBOOKS

 Comment récupérer votre homme, de John Alexander (Celui


qui a marché pour moi)
 Comment récupérer la femme que vous aimez en moins de 30
jours, de John Alexander (Le même, à l’usage des hommes
pressés)

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144

 Casé en 1 semaine, de Tony Di Spirito. (Le livre le plus vendu


sur Internet. Autour de moi, tout le monde l’adore)
 Comment sauver son couple en 60 jours, d’Antoinette Boileau
 Formation vidéo en ligne pour récupérer son ex (Une heure de
Vidéo enregistrée par les deux experts Français dans ce
domaine + un eBook. Personnellement, j’aime beaucoup)

SITES INTERNET

 www.rendezmoimoncouple.com (Pour en savoir encore plus)


 www.ousontleshommes.com (Se divertir et s’informer : un site
fait maison pour sortir les hommes de leur grotte)

Sommaire

CHAPITRE 1 - SAUVER SON COUPLE : UN TRAITEMENT À DEUX ...... 7

Sauver son couple ou récupérer son ex ?................................................... 8


L’humain, ça prend du temps. ..................................................................... 9
Que faire s’il ne veut pas faire d’effort ? .....................................................11
Docteur, c’est quoi un “vrai” couple ? ...................................................... 12
Des couples témoins ................................................................................... 14

CHAPITRE 2 - L’AVIS DES SPECIALISTES ................................................ 15

La consultation d’Andrew G. Marshall : disputez-vous Je t’aime, mais je


ne suis plus amoureux, éd. Marabout ....................................................... 16

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La consultation de Gary Chapman : pour vous aimer toujours, pratiquez


les 5 langages de l’amour. Les 5 langages de l’amour, Leduc.s Éd. ...... 19
LE TEST DES « 5 LANGAGES DU COUPLE » ............................................ 25
La consultation de Patricia Love et Steven Stosny : améliorez votre vie de
couple sans parler. Ne dites plus jamais : chéri, faut qu’on parle !, Éd.
Michel Lafon................................................................................................. 27
La consultation de Patricia Delahaie : l’amour ne dure pas, il se
transforme sans cesse. ................. Comment s’aimer toujours, Leduc.s Éd.
...................................................................................................................... 31
La consultation de Willy Pasini : comprenez les origines du couple. À
quoi sert le couple ?, Éd. Poches Odile Jacob ........................................... 34
La consultation de Marie Lise Labonté : libérez-vous de la dépendance
affective.Vers l'amour vrai, éd. Albin Michel ............................................. 37

CHAPITRE 3 - VISITE MÉDICALE : FAITES « ÂÂÂÂÂ » ........................... 40

Un diagnostic s’impose….......................................................................... 40
LES TRAVAUX PRATIQUES ........................................................................ 41
TP n°1 : le bilan de la semaine ................................................................... 41
Une journée dans la vie de Fatoumata....................................................... 41
ÇA VOUS FAIT MAL DEPUIS LONGTEMPS ? ........................................... 48
TP n°2 : Le test des 80-20 ........................................................................... 48
CHECK UP A DEUX .................................................................................... 51
TP n°3 : Le questionnaire de santé du couple .......................................... 52
CONSULTATION PERSO ............................................................................. 59
Remplacer le besoin par l’envie ? ............................................................. 60
TP n°4 : Ma liste d’envies ........................................................................... 62
TP n°5 : Ma liste de peurs .......................................................................... 64
Tais-toi, omerta ! .......................................................................................... 64
TP n°6 : Les 3 vœux « Baguette magique » ............................................. 65

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CHAPITRE 4 - AUSCULTATION : POURQUOI J’AI MAL À MON


COUPLE ? .................................................................................................... 67

LA MAUVAISE NOUVELLE : JE SUIS RESPONSABLE .............................. 67


Ma vie avant mon couple ........................................................................... 68
1/ Et si j’avais fait une erreur de casting ? ................................................. 69
« Mets du relief ! » ....................................................................................... 70
2/ Et si j’y étais un peu pour quelque chose ? .......................................... 71
Tout cabossé : il faut que je me répare ..................................................... 71
Humain, trop humain .................................................................................. 72
« Penser à ne pas s’oublier » ...................................................................... 72
LA BONNE NOUVELLE : J’AI LE POUVOIR .............................................. 73
Danger : sécurité ! ...................................................................................... 73
De la dépendance à la violence ................................................................ 74
Rien dit, rien vu, rien entendu .................................................................... 74
La paresse : le grand sommeil du couple ................................................. 75
Un déclic ...................................................................................................... 75

CHAPITRE 5 - LE SECRET DES COUPLES EN BONNE SANTÉ .............. 77

Les 3 sièges de l’état amoureux ................................................................ 77


Au-delà de l’état amoureux, l’amour ......................................................... 78
Petits trucs de réjouissance au quotidien .................................................. 79
Petits trucs anti-grognon ............................................................................ 81
Petits trucs pour remplir votre verre à moitié vide .................................. 84

CHAPITRE 6 - LES 7 PRINCIPES ACTIFS DU COUPLE ............................ 86

1 - UN COUPLE, C'EST NOUS DANS LONGTEMPS ............................. 87


Comment penser “nous” au quotidien ?................................................... 88

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147

La technique des petits pas ....................................................................... 90

2 - UN COUPLE, C'EST UNE ÉQUIPE.................................................... 91


Comment coacher son équipe au quotidien ? .......................................... 92

3 - UN COUPLE, C'EST DES PETITS RIENS ........................................... 94


Comment goûter les 1140 secondes de la journée ? ................................ 96
Comment rester ensemble, même de loin ? ............................................. 96

4 - UN COUPLE, C'EST SURTOUT DU BONHEUR ................................ 97


Comment garder l'esprit léger au jour le jour ?...................................... 100

5 - UN COUPLE, C'EST DEUX CORPS ................................................. 101


Clic-clac, cliché : « Le sexe, ce n'est pas si important » ! .......................102
Comment se réconcilier avec nos corps du jour au lendemain ? ......... 106
Cas n°1 : Vous êtes un homme et votre femme vous propose de faire
Tarzan ailleurs. ........................................................................................... 106
Cas n°2 : vous êtes une femme et votre homme vous envoie gazouiller
plus loin...................................................................................................... 108
Quels sont les inconvénients à faire l’amour ? ........................................ 109
Quels sont les avantages à faire l’amour ? ............................................... 112
P'tits trucs ! ................................................................................................. 114

6 - UN COUPLE, C'EST DEUX CŒURS ............................................... 115


Dis, tu m'écoutes ? .................................................................................... 116
Comment soutenir sans faillir .................................................................... 118
Comment soutenir son couple sans étrangler sa belle-famille ? ............123
Comment être généreux au jour le jour ? ................................................123
Clic-clac, cliché : « On peut toujours changer l'autre » ! .........................125
Il n’y a que les imbéciles qui ne changent pas d’avis........................... 127

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7 - UN COUPLE, C'EST DEUX TEMPÉRAMENTS .............................. 128


Vous avez du courrier ! ............................................................................. 129
Clic-clac, cliché : « Il faut tout se dire » ! .................................................. 129
Dessine-moi un désaccord ....................................................................... 131
Clic-clac, cliché : « Se disputer, c'est signe de bonne santé du couple » !
..................................................................................................................... 131
Comment exprimer ce qu'on pense vraiment ? ..................................... 133
Mettre des mots sur ses émotions ........................................................... 134
La phrase triptyque : « Quand tu/je me sens/parce que » .................... 135
Les mots et le corps ................................................................................... 135
P'tits trucs ! .................................................................................................136
Comment rester soi-même de jour en jour ? ...........................................136

MES 12 COMMANDEMENTS .................................................................. 137

CHAPITRE 7 - PARLER, SE TAIRE OU ÉCRIRE ? ...................................... 137

Parler ...........................................................................................................139
Se taire ........................................................................................................139
Écrire .......................................................................................................... 140

Bibliographie .............................................................................................. 142

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