Chapitre IV : TRANSFERT DE CHALEUR PAR RAYONNEMENT

IV.1 Généralités et définitions :

Contrairement à la conduction et à la convection, le rayonnement peut se manifester dans le

vide. Il se propage à la vitesse de la lumière et est lié à l’énergie interne d’un corps.

Tout corps émet de l’énergie sous forme de rayonnement électromagnétique sur une gamme de
fréquence très étendue.

Remarque : A la différence de la conduction et de la convection ou il faut avoir un gradient de

température, dans le cas du TC par rayonnement, celui-ci n’est pas nécessaire. Ce sont des
ondes électromagnétiques qui transportent cette énergie ou cette chaleur.

IV.1.1 Le spectre électromagnétique :

Le rayonnement thermique a été pour la première fois cité par Sir William Herschel (1800).
Vers 1900, Planck mit en évidence le rayonnement thermique par la relation suivante :

𝐶
𝐸=ℎ (𝐈𝐕. 1)
λ
Où :

C : vitesse de la lumière =3.108 m/s

λ: longueur d’onde

h : constante de Planck =6.626 10-34 J.s

Spectre :

Le rayonnement thermique (figure IV.1) concerne les ondes électromagnétiques dont la

longueur d’onde couvre le spectre ultraviolet et spectre infrarouge (0.01 à 100 µm) en passant
par le spectre visible (0.38 à 0.76 µm).

Figure IV.1 : Spectre des ondes électromagnétiques

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IV.1.2 Caractéristiques du rayonnement :

Emission : Un corps porté à une certaine température converti son énergie interne en
rayonnement thermique. On le note qemi.

Absorption : C’est l’opération inverse. Lorsque la surface reçoit de l’énergie, elle transforme
une partie en énergie interne appelée flux absorbé, noté : qabs

Réflexion et diffusion : Au lieu d’être absorbé, le rayonnement incident sur une paroi peut être
directement renvoyé par celle-ci. Dans ces conditions on distingue 2 cas.
 * Le renvoi obéit aux lois de l'optique géométrique (un angle d'incidence, un
angle de réflexion). Il s'agit alors de réflexion.
 * Le renvoi se fait dans toutes les directions (même si l'on a une seule direction
incidente). On parle alors de diffusion.
On note que l'onde diffusée ou émise a la même fréquence que l'onde incidente. La somme de
ces deux flux est notée qref.

Figure IV.2 : Les différents flux au niveau de la surface d'un corps opaque

On remarque que le flux émis n'est pas forcément à la même longueur d'onde que le flux
incident.
qréf = Fluxréfléchi + Fluxdiffusé ; qabs = Fluxabsorbé ; qémi = Fluxémis ; qi = Fluxréfléchi + Fluxabsorbé ;
qp = Fluxréfléchi + Fluxémis

Relations entre les flux lumineux, notion de rayonnement d'équilibre

 Flux incident
Le flux incident qi est défini comme la puissance surfacique du rayonnement incident
en un point considéré de la surface du corps étudié). Le flux incident est soit réfléchi-
diffusé, soit absorbé. On a donc la relation suivante :

qi = qref + q abs
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  Flux partant
Le flux surfacique partant du corps est la somme du flux émis et du flux réfléchi. On
a donc la relation suivante :
qp = qref + qémi

 Équilibre radiatif
On dit qu'un corps opaque est en équilibre radiatif avec le rayonnement qui l'entoure,
s'il n'emmagasine pas d'énergie ou n'en perd pas. Dans ces conditions, le flux incident
doit être égal au flux partant. On a donc :

qp = qi et qémi = qabs

IV.2 Lois du rayonnement thermique

Il existe trois lois principales qui régissent le transfert thermique par rayonnement : loi de
Lambert, loi de Kirchhoff et loi de Stefan-Boltzmann.

IV.2.1 Loi de Stefan-Boltzmann : permet de déterminer le flux de chaleur q (W) émis sous
forme de rayonnement par un corps de surface A (m2 ) dans toutes les directions de l’espace :

𝑞 = 𝜀 𝜎 𝐴 𝑇4 (IV.2)

q : Flux thermique par rayonnement (W)

T : la température absolue du corps (K)

σ : la constante de Stefan (σ = 5,67.10-8 W.m-2 .K-4 ).

ε: Emissivité thermique

Emissivité :

L’émissivité d’un matériau : le rapport entre l’énergie qu’il rayonne et celle d’un corps noir qui
rayonnerait à la même température.
σ εT4 = e/eN= σ εT4 / σT4

→ C’est donc la capacité d’un corps à absorber et à émettre l’énergie rayonnée 0< ε<1

Corps noir (surface idéale): corps qui absorbe toute l’énergie sans la réfléchir

Corps émetteur idéal : ε =1

Flux partant= Flux émis
Corps réel (ou corps gris) : corps qui absorbe et émet l’énergie dans toutes les directions.

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L’émissivité dépend de la température, de la direction du rayonnement, de l’état de la surface
et de la longueur d’ondes. Par commodité de calcul, on suppose parfois qu’elle ne dépend pas
de la longueur d’ondes.

Remarques :

- Un corps d’émissivité faible, en particulier un corps ayant une surface métallique, constitue
un bon isolant au rayonnement.

- La notion de corps gris n'a strictement aucun rapport avec la couleur des objets. Un corps
gris peut être gris mais aussi rouge ou jaune par exemple...

IV.2.2 Rayonnement entre 2 corps (2 surfaces)

L’énergie nette échangée entre le corps (1) et le corps (2) est donnée par :

q= FG Fε A σ (T1 4 -T2 4 ) avec T1 > T2

Ou : FG : facteur géométrique égale à 1 si toute l’énergie de (1) est reçue par (2) et vice versa

Fε : facteur fonction des émissivités des corps (1) et (2) ie : ε1 et ε2

Pour des corps noirs Fε =1.

IV.2.3 Rayonnement entre 2 surfaces réelles.

1) Cas de 2 plaques parallèles infinies :

A1 =A2 =A

Dans ce cas la quantité de chaleur nette échangée est donnée par :

1
q/A= Q .= 1 1 σ (T1 4 -T2 4 ) pour T1 > T2
+ -1
ε1 ε2

Fε

2/ Pour un corps entourant un autre

q1-2 =F1-2 σ A1 (T1 4 -T2 4 )

1 pour une surface diffuse

Avec F1-2 = 1 𝐴1 1
+ ( −1 )
𝜀1 𝐴2 𝜀2

1
1 1 pour une réflexion unidirectionnelle
+ −1
𝜀 1 𝜀2

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Il existe aussi des méthodes abaques qui permettent de déterminer le facteur géométrique F G.

Exemples d’application

1/ Un corps noir de forme sphérique, de rayon R=5 cm est maintenu à une température de
327°C. Calculer le flux thermique évacué par rayonnement.

2/ Considérons deux grandes plaques opaques de température T1 = 1000 K et T2 = 500 K et

d’émissivités ε1 = 1 et ε2 = 0,8, respectivement.
Déterminer la densité du flux échangée entre les deux surfaces.

3/ Les gaz chaud de combustion d’un four sont séparés de l’air ambiant et des murs
environnement par un mur en briques de 0,15 m d’épaisseur. La brique a une conductivité
thermique de 1,2 W/m K et une émissivité de 0,8. La température externe du mur est de 100
°C, le coefficient de transfert de chaleur par convection de l’air ambiant est de 20 W/ m2 K et la
température de l’air ambiant et des murs environnement, assimilables à des corps noirs, est de
25 °C.

Quelle est la température interne du mur en briques ?

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