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Mémoire - Pfe - Projet de Fin D'etudes
Mémoire - Pfe - Projet de Fin D'etudes
RASOLONDRAMANITRA
Jonathan
Spécialité Génie Civil
PRESENTATION
RYSER Géraldine
Ingénieur Structure
AGIBAT Ingénierie
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RASOLONDRAMANITRA Jonathan GC5 CO
REMERCIEMENTS
Ce Projet de Fin d'Etudes a été effectué chez AGIBAT Ingénierie, et je tiens à remercier
toutes celles et ceux qui ont contribué à rendre cette expérience enrichissante.
Je remercie François JANAUDY, gérant d'AGIBAT Ingénierie, pour m'avoir accueilli dans
son entreprise, et Alain BOUQUET, responsable du pôle Structure, pour m'avoir intégré à son
équipe.
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RESUME
L’étude sismique de structures en béton armé est un domaine qui nécessite des analyses
spécifiques. Même si le règlement parasismique PS92 donne une ligne de conduite à respecter pour
obtenir un niveau de sécurité satisfaisant, celui-ci ne donne pas pour autant toutes les indications
permettant d'atteindre l'objectif de manière aisée. C'est pourquoi la philosophie de ce projet final est
de tenter d'apporter des réponses, ou du moins des éléments de réponses, à certaines questions qu'un
ingénieur est amené à se poser. Cela peut concerner autant le type de modélisation d’une structure
que les paramètres de l'analyse modale, la détermination des efforts statiques équivalents ou bien
l'étude du contreventement de bâtiments.
Mots - Clés :
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SOMMAIRE
INTRODUCTION..............................................................................................................................8
1. Enjeux de la prise en compte des voiles inclinés et des voiles composés ......................25
1.1. Avantages ............................................................................................................................25
1.2. Inconvénients ......................................................................................................................25
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ANNEXES.........................................................................................................................................34
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CONCLUSION.................................................................................................................................65
BIBLIOGRAPHIE...........................................................................................................................67
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INTRODUCTION
Ce Projet de Fin d’Etudes a été réalisé dans le bureau d’études AGIBAT Ingénierie, situé à
Ecully près de Lyon. Le thème du projet concernait l’étude de structures en béton armé en zone
sismique.
L’objectif principal était de permettre à un bureau d’études comme AGIBAT d’adopter une
meilleure position face à une étude sismique. Les questions pouvaient être d’ordre théorique, que ce
soit au niveau du type de modélisation des structures, des paramètres de l’analyse modale spectrale,
de la détermination des efforts statiques équivalents et de leur combinaison, ou d’ordre plus
pratique, avec l’étude du contreventement par voiles et le ferraillage de ces éléments.
Quant à mes objectifs personnels, ils étaient similaires aux attentes de l’entreprise, c’est-à-
dire pouvoir comprendre chaque étape d’une étude sismique, et par la suite avoir un regard critique
par rapport aux résultats obtenus.
Ce rapport va plutôt détailler la seconde partie du PFE, à savoir les projets qui m’ont permis
de voir concrètement l’application du règlement parasismique PS92 [1], ainsi que les travaux
effectués sur l’ISS et sur le fonctionnement du contreventement par voiles.
Dans une première partie, nous verrons ainsi le déroulement d’une étude sismique selon le
PS92 avec le projet Nanobio. Nanobio était l’occasion de mieux comprendre la démarche réelle
d’une analyse sismique, ainsi que les procédures de vérification des éléments de structure affectés
par l’action sismique, en l’occurrence les voiles et les pieux.
Puis nous nous intéresserons à un bloc de la clinique d’Annemasse afin de mesurer les effets
de l’ISS sur le comportement sismique du bâtiment. Le bloc étant fondé superficiellement, il offre
la possibilité d’étudier un peu plus l’ISS, en mettant en pratique la méthode de Deleuze [6]. En
effet, celle-ci permet de modéliser l’ensemble sol/fondations par des ressorts qui seront caractérisés
par des raideurs en translation et en rotation, et par des amortissements correspondants.
Nous terminerons alors sur l’étude du contreventement par voiles, notamment avec la prise
en compte des voiles inclinés en plan et des voiles composés de forme diverse (U, Té, L, Z, etc.).
Cette étude va nous permettre d’appréhender la complexité du fonctionnement du contreventement
et de ses éléments.
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Le projet Nanobio est un bâtiment R+2 destiné à être construit sur le campus universitaire de
Grenoble. Il accueillera des laboratoires de recherche et de développement sur les nanotechnologies
appliquées au secteur de la santé. Au moment de l’étude, Nanobio était en phase PRO, nous
disposions donc des résultats issus de l’avant-projet.
Nous allons présenter dans cette partie les points importants concernant l’étude sismique de
ce bâtiment, à savoir le contexte géotechnique du site et les principes de fondations retenus, les
principes structurels et les hypothèses de l’étude sismique.
1. Présentation du projet
1.1. Contexte géotechnique du site et principes de fondation
Le site est donc caractérisé par une structure géotechnique constituée d’horizons
mécaniquement faibles en surface, puis d’horizons plus compacts au-delà et jusqu’à une forte
profondeur. C’est pourquoi l’idée d’un dallage sur terre plein a été abandonnée au profit d’un
dallage porté. Il est à noter que les sols ne présentent pas de risques de liquéfaction.
Pour reprendre les descentes de charges du bâtiment, l’entreprise EG SOL recommande
l’utilisation de fondations profondes de type pieux forés à la tarière creuse.
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Les deux blocs sont séparés par un joint de dilatation. Le bloc ouest mesure environ 40 m de
long pour 15 m de large, et le bloc est environ 25 m de long pour 15 m de large avec une branche
excentrée comprenant une cage d’ascenseur.
L’ossature porteuse de Nanobio est constituée d’une trame régulière de portiques (poteaux-
poutres en béton armé), afin d’éviter tout porteur dans les zones de laboratoires, ainsi que de voiles
de façade et des refends.
Le contreventement est assuré par des refends spécifiques et par des noyaux situés aux
extrémités du bâtiment (cages d’ascenseurs et d’escalier).
L’une des particularités du projet, d’un point de vue parasismique, est la présence de peu de
voiles de contreventement dans la direction O/E, ce qui nous conduira à des voiles très sollicités
dans cette direction. Il est également intéressant de noter la zone de transparence du bloc ouest au
RDC.
Les hypothèses de calculs pour l’analyse sismique sont prises conformément aux règles
PS92 (NF P 06-013) de décembre 1995 et du décret du 29 mai 1997.
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Le contreventement étant assuré uniquement par des voiles, on se reporte d’abord au tableau
11 du PS92 :
Pour les structures comportant des transparences et les structures contreventées uniquement
par des voiles, il faut également vérifier la compatibilité des déformations. On se reporte donc au
tableau 12 :
On vérifie la valeur de q pour chacun des voiles de contreventement (voir Annexe A2) de
chacun des blocs. On se rend compte que les valeurs de q tournent autour de q = 2.00, mais que la
présence des longs voiles nous amène à q = 1.60. Dans l’hypothèse la plus défavorable, ce serait la
valeur à retenir.
Or, en regardant de plus près, on peut quand même justifier d’un bâtiment moyennement
régulier, aisément pour le bloc est et plus difficilement pour le bloc ouest. Cela nous ramènerait
alors à une valeur minimale de q valant 2.00.
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Finalement, on peut se placer dans le cas d’une structure moyennement régulière et proposer
un coefficient de comportement global de q = 2.00 de manière acceptable pour le bureau de
contrôle.
En tant que bureau d’études, on peut se rendre compte qu’il est très pénalisant d’appliquer le
règlement tel quel, surtout au niveau du coefficient de comportement. Heureusement, il est possible,
dans certains cas, de discuter avec le bureau de contrôle afin de proposer une valeur plus élevée,
sous réserve de la justifier de manière pertinente.
Il est à noter que dans le cadre des études d’avant-projet, une valeur de q = 1.50 avait été
retenue pour se placer en sécurité.
A présent, les hypothèses de calculs étant bien fixées, nous pouvons procéder à l’étude
sismique de Nanobio.
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2.1. Préliminaires
Une fois le modèle « descente de charges » validé, on peut établir le ratio des poutres, des
poteaux, des dalles et des longrines.
Nous passons alors à la création du modèle sismique. En effet, les voiles de façade de
l’extrémité est du bloc est ne sont pas censés participer au contreventement, il a donc fallu les
remplacer par un système de poteaux et de poutres rétablissant la descente de charges initiale. De
même, certains voiles du RDC du bloc ouest ont été mis en « non porteur » et ont été compensé
dans leur rôle par des poutres. De cette façon, la structure correspond exactement au schéma de
fonctionnement du contreventement, prévu initialement par l’ingénieur responsable du projet, tout
en respectant la descente de charges.
Arche permet de réaliser une analyse modale spectrale conformément aux PS92. La
première analyse étant censée nous donner un aperçu des résultats sismiques, nous entrons des
paramètres de modélisation et d’analyse de façon à réduire le temps de calcul.
On décide alors de faire en premier lieu une analyse sur 38 modes, en modélisant les voiles
par des poutres équivalentes (dalles en coques et poteaux articulés), ce qui rend le modèle beaucoup
plus simple. Cela réduit considérablement le nombre de nœuds, et de degrés de liberté de la
structure, et donc le temps de calcul. La modélisation des voiles en poutres équivalentes a
l’avantage de faire sortir plus rapidement des modes prépondérants, mais sa fiabilité peut être
discutable, notamment en ce qui concerne le calcul de la rigidité du voile.
Nous vérifions la cohérence des masses obtenues pour chaque niveau avec une feuille de
calcul Excel qui reprend la méthode simplifiée du PS92, appliquée aux bâtiments réguliers. Cette
feuille, réalisée en avant-projet, nous donnait une estimation pessimiste des efforts sismiques repris
par chacun des voiles de contreventement, ainsi que des aciers de flexion à mettre en place. On
vérifie également si la fréquence de coupure fc = 33 Hz est atteinte (pas sur seulement 38 modes) ou
si la somme des masses vibrantes atteint 70% de la masse totale pour une prise en compte possible
d’un mode résiduel. Pour aller plus vite, on peut également majorer forfaitairement toutes les
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grandeurs caractéristiques (forces, déplacements, contraintes, etc.) par le rapport de la masse totale
M
sur la somme des masses modales : [PS92 6.6.2.2].
∑ Mi
Ce premier test nous permet déjà de savoir si l’on pourrait éventuellement signer les
résultats par rapport à un mode prépondérant, dans la combinaison des réponses modales. Cela n’est
intéressant que lorsque l’on a surtout des modes de flexion ; lorsqu’il y a de la torsion, il paraît plus
sûr de ne pas signer les résultats pour prendre en compte l’effort maximal dans le ferraillage des
voiles. De plus, dans notre cas, il est préférable de rester enveloppe pour les efforts afin de ne pas
sous-estimer les ratios d’acier, donc on ne signera pas les résultats.
Par la suite, on a utilisé un modèle à coques pour la modélisation des planchers et surtout
des voiles, car la modélisation en coque approche mieux le comportement réel de ces éléments. Les
résultats de l’analyse modale n’étaient pas foncièrement différents, on arrivait dans les deux cas aux
mêmes fréquences propres des modes dominants, et donc aux mêmes pseudo-accélérations dans
chacune des directions du séisme.
Par ailleurs, dans le cas des ELA, les coefficients de sécurité du béton et de l’acier, valant
respectivement gb = 1.50 et gs = 1.15, prennent les valeurs gb = 1.15 et gs = 1.00.
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3.2. Vérification
M
T
Af
At
Pour déterminer les aciers de flexion, on considère une section transversale rectangulaire
soumis à de la flexion composé (N,M) donné par l’exploitation des résultats de l’analyse sismique
sous Arche.
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On se réfère pour cela au PS92 11.8.2.1.3 pour la vérification du voile au cisaillement. Nous
disposons d’une feuille de calcul Excel permettant de déterminer s’il y a nécessité ou non de mettre
en place des tirants horizontaux et verticaux (cf. Annexe A3.2). Cette même feuille permet de
vérifier également la condition de non-glissement.
c) Vérification du non-glissement
Cette vérification fait suite à la vérification du cisaillement. Elle consiste à s’assurer que
sous flexion composée, il y a assez d’aciers A’ pour reprendre l’effort sismique horizontal en tête de
voile.
(M ,N )
A'
Fa Fb
Af Af
b
Dans le cas contraire, le passage au treillis soudé (ST25C par exemple) peut s’avérer utile
pour remplir cette condition de non-glissement et en plus reprendre les contraintes de cisaillement
(rôle de At et de A).
On établit donc cette procédure pour quelques voiles représentatifs d’un groupe, voire tous,
et cela à chaque niveau. On obtient alors un ratio de HA et de TS à tous les niveaux pour chaque
groupe de voiles de contreventement.
En Annexe A3.3 se trouve un exemple de vérification.
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Par ailleurs, dans le cas des ELA, les coefficients de sécurité du béton et de l’acier, valant
respectivement gb = 1.50 et gs = 1.15, prennent les valeurs gb = 1.15 et gs = 1.00.
De plus, en se basant sur le rapport de sol fourni par EG SOL, nous prévoyons la réalisation
de fondations profondes calculées avec un taux de travail de 5,5 Mpa à l’ELS, n’induisant pas de
contrôle dit « renforcé » lors des opérations de bétonnage des pieux.
avec
S : section du pieu F : diamètre du pieu
kP : facteur de portance hS : hauteur d’application de qS
Ple : pression limite équivalente qS : frottement latéral unitaire limite
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QP QS
Charge admissible à l’ELS : QELS = + Eq. I.4.2.3
3 2
Q
Charge admissible à l’ELU : QELU = P + 0.75QS Eq. I.4.2.4
2
QP QS
Charge admissible à l’ELA compression [PS92] : QELS = + Eq. I.4.2.5
2 1.5
Q
Charge admissible à l’ELA traction [PS92] : QELS = S Eq. I.4.2.6
1.5
Nous avons donc mis en place une feuille de calcul pour déterminer, en fonction de la
descente de charges et des caractéristiques du sol, les diamètres nécessaires ainsi que les longueurs
d’ancrage (cf. Annexe A4).
Il a fallu ensuite considérer les efforts sismiques horizontaux s’exerçant en tête de pieux. Cet
effort horizontal H induit un moment M de flexion dans le pieu. Il faut donc modéliser le pieu pour
déterminer la section la plus critique, en déterminer le ferraillage, et donc connaître la valeur de H
maximal qu’il peut reprendre. Cette modélisation doit se faire en considérant l’influence du sol, et
donc en tenant compte des modules de réaction du sol Kh.
12 Em
B<B0 : KH = Eq. I.4.2.8
4
B × 2.65 α + α .B
3
On modélise alors le pieu (sous Robot par exemple) avec des appuis élastiques (tous les
mètres par exemple), dont l’amortissement correspond à la couche de sol traversée (Em et a). Dans
notre cas, pour des raisons de délais, nous n’avons pas fait cette modélisation. Nous nous sommes
servis du rapport du géotechnicien concernant un projet juste à côté.
Finalement, on connaît la valeur que peut reprendre chaque type de pieu, en fonction de son
diamètre et de son ferraillage. On obtient alors les ratios d’acier de chaque groupe de pieux.
Ce projet est donc un exemple d’application du PS92 dans le cadre de la phase PRO. Il
permet de comprendre le déroulement d’une étude sismique, mais ne va pas non plus dans le détail
comme en phase EXE. Il donne néanmoins un bon aperçu de la quantité de travail qu’il faudra
fournir lors de la phase d’exécution du bâtiment.
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L’étude sismique d’un des blocs de la clinique d’Annemasse a été l’occasion de constater
l’influence de l’Interaction Sol-Structure (ISS) non seulement du point de vue de l’analyse modale,
mais également au niveau des efforts dans les voiles de contreventement. Le projet était encore en
phase APD, et nous ne disposions donc pas d’informations précises sur la nature et les
caractéristiques géotechniques du site. Il a donc fallu faire certaines hypothèses que nous
détaillerons par la suite.
Dans une première partie, nous présenterons succinctement le bâtiment étudié, puis nous
mettrons en pratique la méthode de Deleuze afin de modéliser l’ensemble sol-fondations par des
ressorts, et enfin nous conclurons sur les résultats obtenus.
Le bloc en question est de forme rectangulaire, mesurant 13,70 m de long sur 11,00 m de
large. Il comprend un niveau enterré (vide sanitaire) de 2,20 m de hauteur, puis un RDC de 4,00 m
et enfin 4 niveaux de 3,20 m ; ce qui fait une hauteur totale de 19,00 m.
Ce bâtiment accueil des bureaux sur tous les niveaux, et justifie donc d’une densité de
cloisons comparable à celle d’un bâtiment d’habitation. D’après le PS92 6.2.3.4, « lorsque la
structure comporte une densité de cloisons comparable à celle des bâtiments d'habitation […], les
valeurs du pourcentage d'amortissement critique peuvent être augmentées de 1% dans le cas des
murs […] », ce qui nous permet de considérer un amortissement de 5% au lieu de 4%.
L’option d’ajouter un voile toute hauteur pour rigidifier un peu plus la structure est à étudier.
Le choix du système de fondations porte soit sur des semelles, soit sur un radier général si le
soulèvement devient trop important. C’est également un des points à définir.
En Annexe A5.1 se trouvent le plan d’un niveau courant, et en A5.2 la vue 3D réalisée sous
Arche.
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Les hypothèses de calculs pour l’analyse sismique sont prises conformément aux règles
PS92 (NF P 06-013) de décembre 1995 et du décret du 29 mai 1997.
Le premier modèle à réaliser est celui qui consiste à considérer le bâtiment encastré à sa base
dans le sol de fondation, il servira de base de comparaison avec les autres modèles. On part sur un
modèle à coques, et sur seulement 30 modes pour réduire les temps de calcul.
La modélisation sur Arche/Effel nous donne des périodes propres dans le palier du spectre
de dimensionnement (T < 0,6s), les résultats de l’analyse modale figurent en Annexe (A6.1).
Une vérification avec Epicentre ainsi qu’avec une feuille de calcul Excel (méthode
simplifiée pour des bâtiments réguliers) nous permet de confirmer les résultats obtenus.
L’analyse des torseurs en pied de voiles fait apparaître des efforts de soulèvement très
importants au niveau des fondations, accompagnés de moments de basculement tout aussi élevés
(A6.2). La justification de la stabilité de certains voiles risque donc d’être assez délicate.
La prise en compte de l’ISS peut donc remédier en partie à ce problème, c’est pourquoi nous
allons procéder au calcul des ressorts répartis selon la méthode de Deleuze [6].
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L’ISS est un phénomène qui n’est pas souvent pris en compte dans une analyse sismique, et
pourtant, elle peut avoir des conséquences importantes. Comme pour l’étude de la structure, le but
est d’avoir un modèle simple approchant le comportement réel du sol, et cela pour des raisons de
temps et de complexité de l’analyse. En général, dans le cas des bâtiments massifs sur des sols
moyennement ou faiblement raides, il y a une intervention non négligeable du sol (modes de sol) et
une modification de la réponse de la structure.
La méthode la plus utilisée consiste à intégrer dans un même modèle le sol et l’ouvrage (Fig.
II.2.2).
On va considérer un radier général d’épaisseur 60cm, sur un site de profil remblai – graves –
marnes, en prenant en première hypothèse de sol une couche de graves:
• Module de cisaillement du sol G = 600 MPa
• Coefficient de poisson n = 0,33
• Masse volumique r = 2,0 t/m3
Chaque ressort est caractérisé par sa raideur et son amortissement réduit : translation
verticale (V), translation horizontale (H) et rotation autour d’un axe horizontal (F). Cette
modélisation est admise dans le cas de sol homogène dont les couches présentent des faibles
variations de G.
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Puisque l’on dispose déjà des fréquences propres fi de la structure, on peut calculer la
pulsation adimensionnelle (en translation suivant les deux directions du séisme, et en rotation
suivant les deux axes horizontaux) :
ρ
a 0 = 2πfr0 Eq. II.2.2.1
G
ba ba 3
avec : le rayon équivalent r0 = en translation et r0 = 4 en balancement, où a désigne la
π 3π
dimension parallèle au séisme et b la dimension perpendiculaire.
Le tableau des coefficients de transmittance du sol (A7.1) nous permet alors de déterminer
les raideurs et les amortissements géométriques :
•
Eq. II.2.2.2
•
Eq. II.2.2.3
On peut en déduire ainsi les raideurs pour des ressorts répartis. Quant aux amortissements
finaux, ils s’obtiennent de cette manière :
1
ζ i = η i + 5% ≤ 30% Eq. II.2.2.4
2
où les 5% correspondent à l’amortissement interne du sol
On intègre alors des appuis élastiques au modèle, puis l’on recalcule les fréquences propres
de l’ensemble structure/sol (par le biais des ressorts) et l’on reprend la même procédure (pulsation
a0 => transmittance fH/fV/fF => raideurs et amortissements K et z) jusqu’à la convergence des
valeurs. Dans notre cas, quatre itérations ont suffi.
On remarque que, comme prévu, les périodes propres des deux modes fondamentaux
horizontaux sont beaucoup plus grandes (20 à 24%) que pour le modèle encastré. Cependant, dans
notre exemple, l’ISS ne nous permet pas de sortir du palier du spectre de dimensionnement (TC =
0.60s) et donc de réduire de manière significative les efforts tranchants sismiques. Quant au mode
fondamental vertical, la différence est très faible, environ 5%. La prise en compte de l’ISS permet
néanmoins de concentrer plus de masse vibrante dans les modes fondamentaux.
Etant donné les hypothèses incertaines sur le sol, il serait plus prudent de faire varier le
module G et le coefficient n afin d’obtenir une fourchette convenable. En effet, le sol est loin d’être
homogène et les propriétés mécaniques risquent d’être plutôt hétérogènes.
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La première remarque que l’on peut faire concerne le module de cisaillement du sol. En
effet, plus le sol a un module de cisaillement faible, plus il a de l’influence sur la réponse de la
structure. Cela est dû au fait que, lorsque G augmente, le comportement du sol se rapproche de celui
du rocher, et l’on retombe ainsi sur le modèle encastré de base.
Comme la structure est rigide, le fait de passer à un sol mécaniquement moins rigide permet
à celle-ci de diminuer les risques d’entrer en résonance, puisque le sol aura ses fréquences propres
diminuées. C’est pourquoi, il apparaît plus judicieux de construire rigide sur les sols mous, et moins
rigide sur les sols durs, de façon à éviter la résonance.
Analysons à présent les résultats des efforts sismiques entre les deux modèles.
Etant donné que, dans les deux modèles, l’analyse modale aboutissait aux mêmes
accélérations sismiques, il n’y a pas de différence notable en terme de quantité totale d’efforts
tranchants simiques. Il y a cependant des modifications dans la répartition des efforts dans les voiles
qui ont un effet à double « tranchant » : V1, V2 et V4 favorables, V5, V6 et V7 défavorables.
2.3.b. Soulèvement
L’ISS permet de diminuer le soulèvement des voiles les plus sollicités auparavant : environ
15% pour V3, V4 et V1 du RDC ; entre 16 et 27% au R+1 ; entre 12 et 28% au R+2. Le V6 ne
semble pas affecté par l’ISS.
En revanche, on note quand même une nette aggravation pour les voiles initialement peu
sollicités V2 et V5, allant jusqu’à 110% au R+1 pour le premier, et 50% pour le second au RDC.
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Le moment sismique est d’autant plus élevé que l’on descend vers les fondations. Or l’ISS
permet de diminuer de façon considérable ce moment pour les voiles très sollicités auparavant.
Ainsi, au RDC, on diminue de 10% à 43% pour le V1, V2, V4 et V6 ; au R+1 entre 10 et
20% en moyenne mais au R+2, on observe de petites aggravations.
On peut remarquer que le V7 subit des aggravations à tous les niveaux, mais comme il
n’était pas très sollicité avant, on peut nuancer le phénomène.
2.3.d. Conclusion
Globalement, on se rend compte que l’ISS va soulager de manière non négligeable les voiles
les plus sollicités auparavant, et donc peut-être d’en réduire le ferraillage. En contre partie, les
voiles peu sollicités vont subir des aggravations, mais nous pouvons supposer que, de toute façon,
comme nous les aurions armés au minimum, cela n’aurait pas une trop grande incidence.
Afin d’illustrer les effets de l’ISS, nous avons comparé le ferraillage théorique du V4 et du
V5 pour le modèle encastré et le modèle avec ISS. Les résultats apparaissent en annexe A7.5.
En calculant les ratios d’acier, on trouve pour le V4 (longueur 3.90m) un gain de HA
d’environ 9% sur l’ensemble des trois niveaux calculés, ainsi qu’un gain de TS d’environ 18%.
Quant au V5 (longueur 3.50m), on trouve une perte de HA de 18% et aucune perte de TS.
En pesant bien le pour et le contre, on se rend alors compte que l’ISS apporte bien des
avantages qui ne doivent pas être négligés.
L’étude a été menée sur un sol de qualité plutôt bonne, mais dans le cadre réel de ce projet il
faut s’attendre à un mauvais sol, donc à une plus grande influence de l’ISS. De plus, étant donné les
nombreuses hypothèses et incertitudes concernant les théories sur l’ISS, il faut rester prudent sur les
résultats et mener un calcul avec une fourchette convenable de valeurs pour le sol.
C’est pour ces raisons que les bureaux de contrôle sont assez réticents vis-à-vis des
justifications de l’ISS.
Nous nous sommes intéressés à un domaine assez complexe qui est la prise en compte de
l’ISS. A présent, nous allons étudier un plus le fonctionnement général du contreventement, et
notamment lorsque la configuration des voiles fait apparaître des refends inclinés en plan ainsi que
des noyaux.
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ETUDE DU CONTREVENTEMENT
Dans le cadre de ce PFE, nous allons traiter uniquement l’étude du contreventement par
voiles, où interviennent des refends inclinés en plan ou des noyaux (cages d’escaliers, d’ascenseurs)
et plus généralement des voiles composés (type U, Té, L, etc.).
Dans une première partie, nous allons analyser les enjeux de la prise en compte de tels
voiles, puis nous analyserons le fonctionnement d’un voile composé et finalement nous détaillerons
la feuille de calcul créée.
Davidovici [2] et Thonier [3] s’accorde à dire que « les refends ne peuvent pas être
considérés comme étant indépendants s’ils sont rigidement liés les uns aux autres dans le sens
vertical » puisqu’il y a alors une transmission de cisaillement entre les refends. C’est pourquoi la
prise en compte des ailes d’un voile composé permettrait d’avoir une répartition des efforts
tranchants sismiques dans les voiles de contreventement plus juste.
1.2. Inconvénients
L’analogie avec la poutre en Té fait apparaître la notion de largeur efficace pour les ailes
d’un voile. Or, le problème devient plus compliqué dans le sens où non seulement le voile est
considéré comme une console encastrée à sa base, mais en plus s’ajoutent une composante normale
ainsi que des efforts horizontaux dans chaque sens.
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On a donc le double problème posé par la largeur efficace des ailes à prendre en compte et la
justification du voile à la flexion déviée.
C’est pourquoi nous allons nous attacher, dans ce qui suit, à donner une explication au
phénomène de transmission du cisaillement entre les refends dans le cas d’un noyau, ainsi qu’à
essayer de justifier une valeur de largeur efficace.
2. Présentation du phénomène
2.1. Analogie avec la construction en mixte acier-béton
Ce phénomène est plutôt connu dans le domaine de la construction mixte acier-béton où l’on
retrouve la notion de largeur efficace.
En effet, le comportement réel d’une poutre mixte n’est plus dans l'hypothèse de
conservation des sections planes, en raison de l'existence de divers phénomènes tels que le
comportement bidimensionnel de la dalle et sa déformée non uniforme sur la largeur, due au
traînage de cisaillement ou le glissement relatif à l’interface acier-béton.
Le concept de largeur effective inclut tous ces phénomènes en définissant une section plane
équivalente de largeur fixe, dite effective, permettant de travailler avec la théorie des poutres
(hypothèse de conservation des sections planes).
Dans une section donnée, la contrainte de flexion longitudinale moyenne sur l’épaisseur de
la dalle varie comme à la figure III.2.1. La théorie des poutres donnera la valeur correcte de la
contrainte maximale en D si l’on remplace la largeur réelle de la dalle B par une largeur effective b
telle que la surface GHJK est égale à la surface ACDEF.
Des recherches basées sur la théorie élastique ont montré que le rapport b/B dépend de
manière complexe du rapport de B à la portée de la poutre L (élancement), du type de chargement,
des conditions d’appuis et d'autres variables.
Le concept de largeur effective est utilisé tant pour le calcul des inerties et l’analyse de la
structure que pour le calcul des moments résistants (plastiques) des sections.
26
RASOLONDRAMANITRA Jonathan GC5 CO
On observe le même genre de phénomène dans le cas de structures en béton armé, de section
fermée (noyau) ou même en forme de U-T-L-Z. C'est-à-dire que les contraintes s’accumulent au
niveau des jonctions entre éléments, et décroissent en s’éloignant.
D’après la théorie des poutres, et en particulier l’hypothèse de planéité des sections après
déformation, la distribution des contraintes normales est censée être linéaire dans les âmes (web
frames), et uniforme dans les ailes (flange frames). Or, on observe en pratique des répartitions
différentes due à l’effet du cisaillement, également appelé shear lag :
27
RASOLONDRAMANITRA Jonathan GC5 CO
Cet effet d’augmentation des contraintes au niveau des jonctions d’un voile en U peut
s’expliquer par l’effet du cisaillement qui entraîne la non-planéïté des sections transversales, et en
particulier au niveau de l’encastrement.
Par continuité des contraintes au niveau des jonctions, la distribution sur les faces hautes et
basses de la poutre va être également modifiée. Au lieu d’avoir une distribution uniforme des
contraintes de traction/compression, l’allure sera plutôt celle de la face CD indiquée sur la figure
III.2.2.2, avec des pics au droit des jonctions.
Ce sont alors ces pics de contraintes qui peuvent être très dommageables pour la structure,
dans la mesure où la théorie des poutres peut sous-estimer fortement cette différence de contraintes,
et notamment pour les bâtiments de grandes hauteurs.
C’est pourquoi nous allons essayer de nous faire notre philosophie par des modèles simples.
3. Modélisation du phénomène
3.1. Hypothèses
Le but de la modélisation est de pouvoir donner une fourchette de valeurs pour la largeur
participante des ailes d’un voile. Pour cela, nous allons faire varier l’élancement de l’âme du voile,
ainsi que l’élancement des ailes. Nous prendrons comme exemple le cas d’un voile en U qui est
souvent rencontré dans le bâtiment (cage d’escalier ou d’ascenseur), et nous ferons varier les
paramètres précédemment décrits.
Nous allons fixer la hauteur totale du voile à 20m, et nous allons faire varier alternativement
l’élancement de l’âme à [0,5 ; 1 ; 2 ; 10] et l’élancement des ailes à [5 ; 10 ; 13 ; 20 ; 30]. Nous
prendrons une épaisseur pour les voiles de 20cm.
28
RASOLONDRAMANITRA Jonathan GC5 CO
Pour représenter un peu mieux la réalité, nous mettrons en place 4 diaphragmes espacés de
5m sur la hauteur, et sur lesquels s’appliqueront les chargements latéraux, dans le sens de l’âme et
des ailes. La valeur totale de l’effort par niveau sera de 10t répartis sur le diaphragme dans le sens
des ailes, où ponctuellement dans le sens de l’âme.
Pour éviter les effets parasites dus à l’encastrement avec des appuis rigides, nous mettrons
des ressorts de forte raideur en translation, mais de raideur nulle en rotation en pied de voiles.
Un logiciel comme Robot permet de décrire le phénomène, mais étant donné que l’on sort
de la théorie des poutres, il ne peut représenter totalement la réalité. Toutefois, comme nous voulons
juste nous faire une philosophie sur la question, la modélisation sur Robot semble convenir.
Beff =
∫σ i ⋅ xi dx
Eq. III.3.1
σ max
où x décrit la largeur du voile, si la contrainte au point xi, et smax la contrainte maximale.
La détermination de Beff se fait en pied de voile, où les contraintes de flexion sont maximales.
Robot permet de sortir des cartographies des contraintes (voir Fig. III.3.1). Contraintes
normales) et de faire des coupes qui donnent la valeur totale de la résultante des contraintes, ainsi
que la valeur de la contrainte maximale.
En dégradé de rouge, nous avons les zones de traction, et en dégradé de bleu, nous avons les
zones en compression ; l’intensité allant du clair vers le foncé.
En pied de voile, les coupes donnent la répartition des contraintes dues à la flexion du voile.
On remarque bien que dans le cas d’un chargement suivant les ailes (figure de gauche), l’âme se
met en compression et l’on n’observe pas une distribution uniforme des contraintes, mais plutôt
parabolique. De même, dans le cas d’un chargement dans le sens de l’âme (figure de droite), sur
l’aile qui est en compression, on peut voir que la distribution des contraintes n’est pas tout à fait
linéaire.
Fig. III.3.1 : Cartographies des contraintes normales et coupes en pied de voile sous Robot
29
RASOLONDRAMANITRA Jonathan GC5 CO
Les résultats montrent que la largeur effective de l’âme ou des ailes dépend plus de son
propre élancement que de celui de l’autre élément rattaché.
En effet, lorsque le chargement est dans le sens des ailes, et que l’on fixe la longueur de
l’âme, on se rend compte que faire varier la longueur des ailes n’a qu’un léger impact sur la largeur
effective de l’âme. De même, lorsque le chargement est dans le sens de l’âme, et que la longueur
des ailes reste fixe, faire varier la longueur de l’âme n’a pas beaucoup de conséquences sur la
largeur effective des ailes.
En revanche, on observe de plus grandes variations lorsque l’on fait varier la longueur de
l’élément en question. Globalement, plus l’élancement de l’élément est élevé, plus petite sera sa
largeur efficace. Et la plage de variation des largeurs effectives est trop grande pour pouvoir donner
une valeur moyenne, ou une fourchette.
Si l’on se place dans le cas d’un bâtiment de 20m de hauteur, avec une cage d’escalier en U
de 4m d’âme pour 4m d’ailes, nous sommes dans un élancement de 5, et d’après nos courbes, on
devrait plutôt prendre comme largeur effective 1/13e de la hauteur environ.
Nous pouvons cependant émettre des critiques par rapport à ces résultats sur plusieurs
points. Tout d’abord, il aurait fallu comparer les largeurs efficaces pour une même valeur de
contrainte sur les jonctions, ce qui aurait nécessité le calcul de l’inertie et des forces à appliquer
pour chacun des cas. La procédure aurait était longue et nous voulions juste avoir un ordre de
grandeur.
3.3. Recommandations
Les différents règlements étrangers et les ingénieurs français ne sont pas toujours d’accord
sur la portion à prendre en compte, mais ils sont d’avis qu’il y a une largeur effective à considérer.
30
RASOLONDRAMANITRA Jonathan GC5 CO
La création de la feuille s’est appuyée sur l’ouvrage de Thonier [2], dont s’est également
inspiré le logiciel Epicentre [7].
Le but de cette première feuille est de donner tous les éléments nécessaires à la
compréhension du voile par une seconde feuille de calcul reprenant la méthode simplifiée du PS92.
Il fallait ainsi pouvoir donner pour chaque voile composé :
• ses inerties principales
• son angle d’inclinaison par rapport à un repère de référence
• la position de son centre de torsion
• la répartition d’un effort tranchant dans ses éléments constitutifs
31
RASOLONDRAMANITRA Jonathan GC5 CO
Ainsi, si l’on applique un effort passant par le centre de torsion C et orienté selon l’une des
directions principales du voile, le flux de cisaillement dans les différents panneaux va donner des
efforts d’entraînement (et des moments de torsion) dans chacun d’entre eux. Si l’on projette la
section transversale du voile en plan, la résultante de ces efforts sera contenue sur une droite passant
par C.
Si l’on applique un effort dans la direction perpendiculaire, le centre de torsion C sera
l’intersection des deux droites supports des résultantes.
La méthode de Thonier a de plus l’avantage de donner la répartition des efforts dans chaque
panneau constituant le voile composé. Elle donne également la valeur de la contrainte de
cisaillement au niveau des jonctions, ce qui va être très utile pour pouvoir coudre les éléments.
La feuille initialement établie fonctionnait parfaitement pour une configuration où les voiles
étaient orientés suivant les axes des façades du bâtiment rectangulaire (repère de référence).
Or, lorsque l’on ajoute un voile incliné ou bien un voile composé dont les axes principaux
sont inclinés par rapport aux axes du bâtiment, la feuille n’est plus adaptée. Et ceci pour la
principale raison que le repère global principal de l’étage n’est plus confondu avec le repère de
référence.
Il en résulte plusieurs conséquences non négligeables :
1. les inerties principales des voiles doivent subir un changement de repère pour être
utilisée correctement
2. la position du centre de torsion ne peut plus se calculer comme étant le centre de
gravité des inerties, puisqu’il y aura de l’inertie composée Ixy dans le repère de
référence
Or, d’après le PS92 6.1.1, « les composantes horizontales du mouvement de calcul doivent
être orientées suivant les axes principaux de l’ouvrage ». Cela signifie que mener le calcul dans le
repère de référence n’est plus correct à partir du moment où les axes principaux d’un voile sont
inclinés.
La méthode de Thonier (Annexe A9.2) s’appuie encore une fois sur la propriété du centre de
torsion formulée précédemment. Elle détermine la position de C par le biais des deux droites
supports des efforts résistants des voiles.
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RASOLONDRAMANITRA Jonathan GC5 CO
Quant à l’orientation des axes principaux, elle se détermine en cherchant l’angle d qui
donne la rigidité maximale ou minimale de l’étage.
Pour la répartition des efforts sismiques, on considère que pour toute translation du voile i
parallèlement à Ox (Oxy étant le repère de référence = axes des façades), on obtient deux forces de
rappel :
• l’une parallèle à Ox et proportionnelle à l’inertie Iyi par rapport à Oiyi (Oixiyi
étant le repère local principal du voile i)
• l’autre perpendiculaire à Ox et proportionnelle à l’inertie composée Ixiyi.
Idem pour une translation parallèlement à Oy, en interchangeant les indices x et y.
La composante due à la torsion causée par l’écart des centres de gravité du plancher et de
torsion des voiles sera répartie dans les voiles de la même manière que pour la méthode d’Albiges-
Goulet.
La feuille donne les efforts directement selon les axes locaux principaux des voiles, de
manière à ne pas effectuer manuellement les changements de repère nécessaires.
Nous avons vérifié les résultats d’un exemple avec le logiciel Epicentre qui se base
également sur les méthodes de Thonier. La comparaison se trouve en Annexe A9.3.
La question est donc de savoir quelle combinaison d’action sera la plus défavorable pour la
section d’encastrement du voile. Si l’on exprime la contrainte de flexion en un point M(x’,y’) du
voile dans son repère local principal Oixiyi et que l’on néglige la contribution de la torsion, on a :
La combinaison la plus défavorable est donc celle qui maximise les contraintes normales de
traction./compression dans le voile composé.
Des logiciels existent pour traiter ce genre de problème de flexion déviée. En se basant sur la
règle des 3 pivots, et en utilisant le diagramme parabole rectangle pour le béton et bi-linéaire pour
les aciers, ils sont capables de donner les courbes enveloppes des contraintes et ainsi de ferrailler la
section conformément aux règles PS92, BAEL 91 mod. 99 et DTU 23.1. Ils établissent en fait
l’équilibre d’une section donnée afin de définir les armatures longitudinales de flexion.
Quant à la résistance du béton comprimé (DTU 23.1), aux armatures de cisaillement et aux
armatures de non glissement, ils se déterminent de la même façon que pour un voile simple
rectangulaire. Il suffira de projeter le torseur (N,Tx,Ty,My,Mx) selon l’axe du panneau à justifier.
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ANNEXES
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42
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Pour déterminer les aciers de flexion à mettre en bout de voile, on va utiliser une feuille de
calcul qui concerne les sections rectangulaires en béton armé soumises à de la flexion simple ou
composée.
43
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On trouve donc Af = 55,65 cm², ce qui est assez considérable (7HA32 = 56,30 cm²) sans
compter les cadres et épingles à disposer sur toute la hauteur des aciers Af. L’ensemble représente
environ 66 kg/ml, sur une hauteur de voile de 3,50 m.
44
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Pour déterminer les tirants horizontaux et verticaux à mettre en place pour reprendre le
cisaillement dû à l’effort sismique horizontal, on va utiliser une feuille de calcul Excel qui se base
sur le paragraphe 11.8.2.1.3 du PS92.
On entre les caractéristiques géométriques du voile, son chargement et les aciers de flexion
déterminés précédemment :
N(t)
M(t)
T(t)
b
h
A A a
d
MATERIAUX
fc28 (MPa) = 30 MPa γf = 1.3
fe (MPa) = 500 MPa
Av = 0 cm²/ml
Af = 55.65 cm²
Date d'application des charges : 1
Type de mur θ : 1
DONNEES GEOMETRIQUES:
h= 3.50 ml
b= 5.40 ml
d= 5.20 ml
a= 0.30 ml
CHARGEMENT sismique
NS = 1089.00 kN
TS = 2069.00 kN q = 2.0
MS = 13929.00 kN.m
T* = 3103.50 kN
45
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Vérification de cisaillement
ϖf = 0.27% % <=2%
N= 3254.80 kN 2758.00 kN
M= 15271.40 kN.m 14885.00 kN.m
σ= 2.01 MPa OK 1.70 MPa
αV = 0.91 ss unité 0.89 ss unité
- On calcule :
Mlim = 5262.12 kN.m Mlim = 4815.00 kN.m
τ1 = 0.69 MPa τ1 = 0.64 MPa
τ2 = 1.35 MPa τ2 = 1.31 MPa
τ3 = 0.99 MPa τ3 = 0.90 MPa
τlim = 1.20 MPa τlim = 1.20 MPa
τ∗ = 1.99 MPa τ∗ = 1.99 MPa
Il faut donc mettre en place At = 5,26 cm²/ml dans les deux directions, soit 2ST40C
(7,70cm²/ml) pour reprendre le cisaillement (un treillis sur chaque face du voile).
Quant à la condition de non-glissement, elle est vérifiée grâce au treillis soudé ajouté :
A' = 2 × 3.85cm ² / ml × 5.40m = 41.58cm ²
46
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Puis, on détermine les diamètres des pieux en analysant la descente de charges statiques et
sous séisme, et en tenant compte ensuite de la capacité du pieu à reprendre un certain effort
tranchant sismique.
Pour les numéros de pieux, il faut se référer au plan de fondations. Le diamètre F50+
correspond à une longueur d’ancrage plus grande que le F50.
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Aucun pieu n’a du être redimensionné à l’arrachement (ELAt) mais plutôt à la compression
accidentelle (ELAc).
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V2 46.73 35.89 95.38 11.60 24.50 33.95 17.85 14.67 14.23 23.74 7.43 17.36
V3 193.86 55.81 109.00 111.96 42.12 39.98 64.26 30.61 17.77 35.12 21.16 17.15
V4 269.28 71.22 191.40 115.00 68.68 119.73 47.92 57.39 74.05 34.03 43.66 34.81
V5 39.99 33.51 191.61 34.14 23.00 98.66 27.13 19.07 57.99 18.43 14.87 30.49
V6 248.71 92.54 381.52 133.06 82.58 253.33 97.08 62.55 119.69 55.29 43.70 60.71
V7 206.92 30.86 20.28 98.11 24.72 6.06 71.23 32.17 14.73 40.17 28.45 12.71
V1 145.43 51.20 123.07 114.64 28.43 44.42 80.85 20.03 23.92 48.94 13.17 13.04
50
RASOLONDRAMANITRA Jonathan GC5 CO
Hypothèses :
On va considérer un radier général d’épaisseur 60 cm, sur un site de profil remblai – graves
– marnes, en prenant comme caractéristiques géotechniques du site :
• Module de cisaillement du sol G = 600 MPa
• Coefficient de poisson n = 0,33
• Masse volumique r = 2 t/m3
• Lx = 13,70 m et Ly = 11,00 m
• fx = 2,62 Hz – fy = 2,17 Hz – fz = 8,47 Hz
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1ere itération :
En translation horizontale:
ba 11.00 × 13.70
Le rayon équivalent de la fondation vaut r0 = = = 6.9260m
π π
où a désigne la dimension parallèle au séisme et b la dimension perpendiculaire.
ρ ρ
D’où, a 0 X = 2πf X r0 = 0.2082 et a 0Y = 2πf Y r0 = 0.1724 .
G G
On se reporte alors au tableau des coefficients de transmittance de Deleuze, en extrapolant
les valeurs :
f h1 X = 0.2224 et f h 2 X = −0.0264 ; f h1Y = 0.2240 et f h1Y = −0.0218 .
1 f
et η H = − × H 2 soit η HX = 5.9% et η HY = 4.9% .
2 f H1
f φ1 + fφ 2
2 2
1 fφ 2
et η φ = − × soit η φX = 0.0% et η φY = 0.2% .
2 f φ1
52
RASOLONDRAMANITRA Jonathan GC5 CO
Il ne reste plus qu’à entrer ces valeurs dans le modèle sur Effel, lors de la création d’un
appui surfacique élastique pour simuler le radier. On relance ensuite le calcule afin d’obtenir de
nouvelles fréquences propres, et l’on répète alors la même procédure de calcul de raideurs et
d’amortissement jusqu’à ce que toutes les valeurs convergent.
Pour cet exemple, il a fallu quatre itérations pour fixer les valeurs d’amortissement, alors
que les raideurs étaient quasiment bonnes dès le premier calcul. On aboutit ainsi aux valeurs finales
suivantes :
En translation horizontale:
k HX = 1.23.10 5 kN / m 3 et k HY = 1.23.10 5 kN / m 3 ;
ζ HX = 7,1% et ζ HY = 6,7% .
53
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V3 161.50 66.03 119.39 81.50 41.82 31.77 46.38 29.32 17.07 31.26 20.48 19.75
V4 229.18 56.28 108.26 94.77 61.91 95.72 42.22 53.82 59.38 39.51 39.58 24.52
V5 59.97 50.11 222.85 49.40 27.99 86.08 38.44 21.49 47.99 25.84 16.88 27.76
V6 251.52 99.24 345.35 127.64 86.41 224.97 95.91 64.03 98.89 54.84 44.19 65.01
V7 205.34 35.94 24.02 88.56 27.98 6.26 67.54 36.43 16.82 38.32 31.82 14.40
V1 120.82 44.79 85.88 96.10 27.55 35.23 67.45 19.28 19.20 40.10 12.29 11.83
Tab. A7.4 : Efforts sismiques du modèle avec ISS
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RASOLONDRAMANITRA Jonathan GC5 CO
En calculant les ratios d’acier, on trouve un gain de HA d’environ 9% sur l’ensemble des
trois niveaux présentés, ainsi qu’un gain de TS d’environ 18%.
En calculant les ratios d’acier, on trouve une perte de HA d’environ 18% sur l’ensemble des
trois niveaux présentés, mais aucune perte de TS. On peut quand même nuancer les pertes de HA en
disant que cela ne concerne que les voiles les plus courts.
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RASOLONDRAMANITRA Jonathan GC5 CO
70
F
60 Beff
âme
aile constante
50
40 H/ailes=5
H/ailes=10
H/Beff
H/ailes=20
H/ailes=30
30
H/ailes=13,33
20
10
0
0 2 4 6 8 10 12
H/ame
30 F
25 Beff Beff
âme constante
aile
20
H/ame=0.5
H/ame=1
H/Beff
15 H/ame=2
H/ame=5
H/ame=10
10
0
0 5 10 15 20 25 30 35
H/aile
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RASOLONDRAMANITRA Jonathan GC5 CO
F
Rapport H/Beff pour les ailes - Ame constante
F
70
F
F
Beff
60
âme constante
aile
50
40 H/ame=0.5
H/ame=1
H/Beff
H/ame=2
H/ame=5
30
H/ame=10
20
10
0
0 5 10 15 20 25 30 35
H/aile
F
30
F
Beff Beff
25
âme
aile constante
20
H/aile=5
H/ailes=10
H/Beff
15 H/ailes=13.33
H/ailes=20
H/ailes=30
10
0
0 2 4 6 8 10 12
H/ame
57
RASOLONDRAMANITRA Jonathan GC5 CO
Hypothèses fondamentales :
On peut donc toujours décomposer une action extérieure en une force F et un moment M
appliqués au centre de torsion C, et de cette façon, les efforts résistants du voile peuvent également
être réduits en C en une force et un moment s’opposant à l’action extérieure.
Considérons un voile
rectangulaire et un effort Vy parallèle à
Gy, dans le repère de référence Oxy
ramené au centre de gravité du voile
composé. On appelle O le centre du
rectangle, G le centre de gravité du voile
composé, f l’angle (Gy ; Oy) et s
l’abscisse le long de l’axe longitudinal du
Fig. A9.1: Elément d'un voile composé rectangle orienté vers le rectangle suivant.
Vy provoque un moment de flexion Mx autour de Gx, qui donne une contrainte de flexion
M x .y
σ= pour une ordonnée y = b + s. cos ϕ . L’effort normal dans un élément dS = t.ds vaut
Ix
h/2 M x .t h h 2 cos ϕ
alors F = ∫ σ .dS = .b − s − − s 2 .
s Ix 2 4 2
L’effort de glissement g par unité de longueur dans le plan Otz, perpendiculaire au plan de la
dF V y .t h h 2 2 cos ϕ
h Vy .tbh
figure, vaut g = = b − s − − s , soit en B, pour s = − : g B = . Le
dz Ix 2 4 2 2 I x
cisaillement dû à ce glissement dans le plan Otz entre deux plans parallèles à Ost et espacés de dz
dF g Vy h h
2
cos ϕ
est tel que τ .t = − = − g doù τ = − = b − s −
− s 2 .
dz t Ix 2 4 2
58
RASOLONDRAMANITRA Jonathan GC5 CO
D’après Cauchy, le cisaillement sur la facette Ost a la même valeur, d’où l’effort
h/2
h/2 V y .t bhs bs ² h 2 s s 3 cos ϕ
d’entraînement le long de l’axe Os : T = ∫ τ .t.ds = − − − , soit en
s Ix 2 2 4 3 2 s
V y .t bh² h 3 cos ϕ
B : TB = − − .
Ix 2 12
Considérons à présent que ce voile est en fait la continuité d’une succession de rectangles
dont on peut ramener au point A les valeurs d’efforts de glissement gA et d’entraînement TA
g
résultants. L’effort de glissement en A provoque un cisaillement dans le plan Otz égal à τ = − A
t
h/2 h/2 h
et donc un effort d’entraînement dans le plan Ost valant T = ∫ τ .t.ds = − ∫ g A − s , soit en
s s
2
V y .t bh² h 3 cos ϕ
B : T = − g A h d’où finalement TB = − − − g A h . En projetant sur les deux axes
Ix 2 12
globaux principaux Gx et Gy, on peut déterminer les composantes Tx et Ty de l’effort résultant de n
rectangles, ainsi que le moment C par rapport à G de ces mêmes efforts :
• Tx = ∑ (Ti − g i −1 .hi ) sin ϕ i
i
V y .ti bi hi ² hi 3 cos ϕi
avec Ti = − −
Ix 2 12
V y ti bi hi
gi = ∑
i Ix
C
La droite support de la résultante est définie par son ordonnée à l’origine − et son
Tx
C
abscisse à l’origine − , d’où l’équation de la droite support sous la forme :
Ty
Ty Tx
u1 x + v1 y − 1 = 0 avec u1 = et v1 = − .
C C
De façon analogue, pour un effort tranchant Vx parallèle à Gx, et qui provoque un moment
de flexion My autour de Gy, on trouve :
Vx .ti ai hi ² hi sin ϕi
3
Ti = − −
Iy 2 12
V tah
gi = ∑ x i i i
i Iy
Puis les formules pour trouver les composantes dans le repère Gxy sont identiques, ainsi que celles
pour avoir les valeurs de u2 et v2.
59
RASOLONDRAMANITRA Jonathan GC5 CO
Finalement, comme les efforts résistant d’un voile passe par son centre de torsion, le point
de concours des deux droites précédentes représente alors le centre de torsion C. Ses coordonnées
sont données dans le repère Gxy par :
v1 − v 2 u 2 − u1
xC = et yC = .
u 2 .v1 − u1 .v 2 u 2 .v1 − u1 .v 2
Ainsi, tout effort passant par C peut se décomposer en Vx parallèle à Gx, et Vy parallèle à
Gy, chacune des deux composantes, passant par C, ne produit aucun moment de torsion.
Hypothèses fondamentales :
Dans le repère Oxy de référence, les inerties sont obtenues à partir des inerties principales
I’x et I’y des voiles par les relations :
• I xi = I 'xi cos ²θi + I ' yi sin ²θi
• I yi = I ' xi sin ²θ i + I ' yi cos ²θ i
• I xyi = ( I ' xi − I ' yi ) cos θ i sin θ i
Comme toutes les forces de rappel sont proportionnelles aux inerties, nous pouvons
remplacer ces forces par les vecteurs inerties. Dans le repère Oxy = (O, i, j ) , on obtient les
résultantes P et Q des forces, et donc des inerties : P = ∑ I yi i + ∑ I xyi j et Q = ∑ I xyi i + ∑ I xi j .
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MP M MQ MQ
l’origine des droites supports valent ( x P = ; y P = − P ) et ( xQ = ; yQ = − ).
Py Px Qy Qx
(y − yQ ) (x − xQ )
xC = yC =
P P
D’où les coordonnées de C : et .
y P yQ xP xQ
− −
x x y
P Q P yQ
Soit CXY le repère global principal des voiles du niveau, on appelle d l’angle (Ox ; CX).
Par définition, l’angle d est tel que ∑ I XYi = 0 = ∑ (I xi − I yi )sin δ cos δ + I xyi (cos ²δ − sin ²δ ) , soit :
sin 2δ ∑ (I ' xi − I ' yi )sin 2θ i .
∑ (I − I yi ) = −∑ I xyi cos 2δ et finalement tan 2δ = −
∑ (I ' xi − I ' yi )cos 2θ i
xi
2
Pour un effort HY parallèle à CY, on obtient la répartition suivante dans les voiles :
I Xi
• HY parallèlement à CY
∑ XiI
I XYi
• HY parallèlement à CX
∑ I Xi
Dans le repère local de chaque voile on aura en fin de compte, avec ϕ = θ + δ désignant l’angle du
repère local principal du voile i par rapport au repère global principal de l’étage.
• F ' xi =
HX
[IYi cosϕi − I XYi sin ϕi ] + HY [I XYi cosϕi − I Xi sin ϕi ] suivant Oix’i
∑ IYi ∑ I Xi
• F ' yi =
HY
[I Xi cosϕi + I XYi sin ϕi ] + H X [I XYi cosϕi + IYi sin ϕi ] suivant Oiy’i
∑ I Xi ∑ IYi
Etude de la rotation due au moment M=H.e :
Les efforts R’xi et R’yi dus à la rotation et repris dans chaque voile sont proportionnels à :
• leurs inerties principales I’xi et I’yi ;
• leur distance au centre de torsion C pour une même rotation d’angle a.
R'xi = K .α .rxi .I ' xi et R' yi = K .α .ryi .I ' yi
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Les valeurs des efforts en pied de voiles sont données en t ou en t.m, orientés suivant les
axes des façades du bâtiment :
EPICENTRE
Tx My Ty Mx
V1 22.70 188.30 Séisme xc = 10.00
V2 7.80 65.10 yc = 5.00
suivant
V3 7.80 65.10
V4 22.70 188.30 Ox
TOTAL 61.00 506.80
Tx My Ty Mx
V1 30.10 250.10
Séisme
V2 0.60 5.10
suivant
V3 0.60 5.10
Oy
V4 30.10 250.10
TOTAL 61.40 510.40
EXCEL
Ecart Ecart Ecart Ecart
Tx My Ty Mx
sur Tx sur My sur Ty sur Mx
V1 22.20 182.70 Séisme -2.20% -2.97%
V2 7.70 63.20 suivant -1.28% -2.92%
V3 7.70 63.20 Ox -1.28% -2.92%
V4 22.20 182.70
TOTAL 59.80 491.80 -1.97% -2.96%
On remarque que les écarts entre les valeurs sont très faibles.
62
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Dans cet exemple, l’écart entre le centre de gravité du plancher et le centre de torsion des
voiles va créer un moment de torsion.
Les données sismiques sont : aN = 2,5 m/s2 – Site S2 – q = 3.00 – ξ = 4% – t = 1.
Les valeurs des efforts en pied de voiles sont données en t ou en t.m, orientés suivant les
axes des façades du bâtiment :
EPICENTRE
Tx My Ty Mx
V1 6.40 51.30 17.20 139.10 xc = 5.52
V2 32.10 258.60 0.00 0.00 Séisme yc = 7.00
V3 4.70 38.00 0.00 0.00 suivant
V4 0.00 0.00 13.60 109.50 Ox
V5 0.00 0.00 2.80 23.00 xg = 10.00
TOTAL 43.20 347.90 33.60 271.60 yg = 5.00
Tx My Ty Mx
V1 5.30 42.80 19.30 155.90
V2 22.90 184.60 0.00 0.00 Séisme
V3 4.60 36.70 0.00 0.00 suivant
V4 0.00 0.00 20.10 162.20 Oy
V5 0.00 0.00 3.90 31.60
TOTAL 32.80 264.10 43.30 349.70
EXCEL
Ecart sur Ecart sur Ecart sur Ecart sur
Tx My Ty Mx
Tx My Ty Mx
V1 6.5 53.7 13.8 113.1 1.56% 4.68% -19.77% -18.69%
Séisme
V2 30.1 247.7 -6.23% -4.22% xc = 5.52
suivant
V3 5.3 44.1 12.77% 16.05% yc = 7.00
Ox
V4 13.1 107.6 -3.68% -1.74%
V5 1.9 16.3 -32.14% -29.13% xg = 10.00
TOTAL 41.90 345.50 28.80 237.00 -3.01% -0.69% -14.29% -12.74% yg = 5.00
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On remarque que les écarts sont acceptables pour les valeurs les plus élevées (en bleu) des
efforts simiques, sauf peut-être pour le V3. Les efforts donnés dans la direction perpendiculaire au
séisme sont dus au fait qu’Epicentre calcule des pourcentages de translation de la masse modale
(basés sur les déformées modales) dans chaque direction principale. Dans notre exemple, il trouve
67% suivant Ox et 33% suivant Oy pour un séisme Ox, et l’inverse pour un séisme Oy. Nous avons
calé la feuille pour obtenir les mêmes pourcentages afin de pouvoir comparer les résultats.
Mais les valeurs qui seront pris en compte pour le calcul seront les valeurs issues de la
combinaison de Newmark :
EPICENTRE
Tx My Ty Mx
V1 7.99 64.14 24.46 197.63
V2 38.97 313.98 0.00 0.00
V3 6.08 49.01 0.00 0.00
V4 0.00 0.00 24.18 195.05
V5 0.00 0.00 4.74 38.50
TOTAL 53.04 427.13 53.38 431.18
EXCEL
Ecart sur Ecart sur Ecart sur Ecart sur
Tx My Ty Mx
Tx My Ty Mx
V1 7.70 63.51 24.64 203.03 -3.63% -0.98% 0.74% 2.73%
V2 35.14 289.16 0.00 0.00 -9.83% -7.90%
V3 6.47 53.79 0.00 0.00 6.41% 9.75%
V4 0.00 0.00 23.43 192.98 -3.10% -1.06%
V5 0.00 0.00 4.17 34.99 -12.03% -9.12%
TOTAL 49.31 406.46 52.24 431.00 -7.03% -4.84% -2.14% -0.04%
Tab. A9.3.2 : Comparaison après combinaison de Newmark
On remarque à présent que les écarts se sont plus ou moins réduits, mais restent correct dans
la globalité, et notamment pour le V3 qui présente alors un écart de moins de 10%. Nous pouvons
donc affirmer que la feuille donne des ordres de grandeurs satisfaisant pour les efforts simiques.
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CONCLUSION
Ce projet a été d'autant plus enrichissant qu'il a contribué à répondre à certaines attentes de
l'entreprise. Il m’a également permis de comprendre plusieurs facettes du métier d’ingénieur en
bureau d’études, et en particulier la capacité à émettre un regard critique et à essayer d’aller dans le
détail quand les choses ne sont pas claires. Même si le travail effectué lors de ce PFE n'a pas, dans
l'absolu, répondu à toutes les questions que nous nous sommes posés, il nous a néanmoins permis
de nous ouvrir de nouvelles perspectives d'études et d'engager des échanges avec d'autres ingénieurs
de bureaux d'études ou des bureaux de contrôle. C'est peut-être par la mise en commun des
connaissances et des expériences que l'on arrivera à avancer.
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Fig. II.2.2: Modélisation des fondations par des ressorts répartis (Annemasse)
Tab. II.2.3.1 : Comparaison des efforts tranchant sismiques (en t) (Annemasse)
Tab. II.2.3.2 : Comparaison des efforts normaux sismiques (en t) (Annemasse)
Tab. II.2.3.3 : Comparaison des moments sismiques (en t.m) (Annemasse)
Fig. A5.1 : Plan architecte d’un étage courant (Annemasse)
Fig. A5.2 : Vue 3D sous Arche (Annemasse)
Fig. A5.3 : Numérotation des voiles (Annemasse)
Tab. A6.1 : Analyse modale du modèle encastré (Annemasse)
Tab. A6.2 : Efforts sismiques du modèle encastré (Annemasse)
Tab. A7.1 : Coefficients de transmittance d’après Deleuze (Annemasse)
Tab. A7.3 : Analyse modale du modèle avec ISS (Annemasse)
Tab. A7.4 : Efforts sismiques du modèle avec ISS (Annemasse)
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BIBLIOGRAPHIE
[3] Conception et calcul des structures de bâtiment, Tome IV, H. THONIER, Presses de
l'ENPC, 1996
ISBN : 2-85978-290-7
[4] Formulaire du Béton Armé Tome II, V. DAVIDOVICI, Ed. Le Moniteur, 1997
ISBN : 2.281.11175.X
Références secondaires :
[6] Réponse à un mouvement sismique d’un édifice posé sur un sol élastique, G. DELEUZE,
Annales ITBTP n°234, juin 1967
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