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Le pourvoi est formé obligatoirement par un avocat agrée près de cette juridiction au moyen d’une A. Les sources d'origine étatique :
requête écrite, accompagnée de la décision attaquée, en la déposant auprès du greffe de la juridiction
émettrice, soit directement au greffe de la cour suprême à Rabat. Le délai de pourvoi est généralement de 1) Les sources internes :
trente jours à partir du jour de la notifcation de la décision déférée, soit à personne, soit à domicile réel.
Elles sont constituées par les règles élaborées par chaque pays sur l'arbitrage.
En tout cas, après sa formation et la transmission du dossier de l’affaire par la juridiction émettrice
de la décision attaquée, le pourvoi est instruit par l’une des chambres compétentes, en l’occurrence la 2) Les sources internationales :
chambre commerciale.
Celles-ci sont, pour l'essentiel, constituées par les conventions internationales relatives à
Effet du pourvoi et de l’arrêt : l'arbitrage. Ces conventions sont de deux types : bilatérales ou multilatérales. Leur nombre étant
important, les principales conventions multilatérales sont les suivants :
Sur le plan des effets du pourvoir, on rappelle qu’après, l’abrogation du dernier alinéa de l’article
2-1 Le Protocole de Genève du 24 septembre 1923 relatif aux clauses d'arbitrage
361 CPC, cette juridiction n’est plus habilitée de surseoir à l’exécution des décisions attaquées devant elle
et rendues en matière civile. De même elle n’est plus appelée à évoquer le litige pour le litige pour lui Son entrée en vigueur date du 28 juillet 1924. Il a eu pour objet d'admettre la validité de la
apporter une solution défnitive. clause compromissoire et du compromis en matière internationale.
Quant aux effets de l’arrêt de la cour suprême, cette haute juridiction peut, selon le cas, soit la 2.2 La Convention de Genève du 26 septembre 1927 pour l'exécution des sentences arbitrales
cassation, pour que les juges du fond réexaminent le procès en tenant compte obligatoirement des points étrangères
de droit tranchés par la cour, soit par la cassation sans renvoi lorsqu’elle aura purement et simplement
annulée la décision déférée devant elle. Elle est entrée en vigueur le 25 juillet 1929. Elle détermine les conditions de reconnaissance et
d'exécution des sentences arbitrales "étrangères". Son champ d'application est limité et les conditions
Enfn, des recours en rétractation ou en rectifcation contre les arrêts de la cour suprême sont d'exécution des sentences qu'elle détermine sont rigoureuses.
admis, mais ils sont pratiquement assez exceptionnels. Ces deux conventions, si elles sont toujours en vigueur, sont aujourd'hui d'application très
restreinte puisqu'elles ne concernent plus que les rapports d'Etats qui ne sont ni l'un ni l'autre partie
à la convention de New York
Deuxième partie : l’arbitrage international
2.3 La Convention de New York du 10 juin 1958 pour la reconnaissance et l'exécution des sentences
I. Introduction : arbitrales étrangères
L'arbitrage est un mode de règlement des litiges par recours à une ou plusieurs personnes privées, Elle a été ratifée par un très grand nombre d'Etats, dont le Maroc. Si, comme son intitulé
les arbitres, choisies par les parties, La décision rendue est appelée sentence arbitrale. l'indique, elle énonce les règles pour la reconnaissance et l'exécution des sentences, son objet est plus
Ainsi l’arbitrage présente une panoplie d’avantages : large puisqu'elle fxe les grands principes sur lesquels repose l'arbitrage international : principe de
validité des conventions arbitrales et affrmation de l'autonomie de l'arbitrage international.
Confdentialité : c'est un avantage très apprécié des milieux d'affaires.
2.4 La Convention européenne de Genève sur l'arbitrage commercial international du 21 avril 1961
Compétence technique des arbitres, le choix de ces derniers se faisant en grande partie en
raison de la connaissance qu'ils ont des problèmes soulevés par le litige.
Il s'agit d'une convention régionale qui est entrée en vigueur. Elle pose des règles pour l'entier
Moindre formalisme de la procédure.
Recherche par les parties d'une justice autre que la justice rendue par les juridictions étatiques. déroulement de l'arbitrage, depuis la convention d'arbitrage jusqu'à l'exécution de la sentence, et
repose sur le principe d'autonomie de l'arbitrage.
Ainsi qu’il a une multitude de caractéristiques :
B. Les sources d'origine privée
Les procédures arbitrales peuvent être longues. Ces sources, qui ont une effcacité moins apparente que les précédentes mais réelle, sont
Figurait autrefois parmi les avantages de l'arbitrage son faible coût. Il faut désormais savoir également nombreuses. Parmi les plus importantes l'on trouve :
que, excepté pour les procédures arbitrales se déroulant dans le cadre de chambres Les conventions d'arbitrage-type qui sont rédigées soit unilatéralement par les centres
professionnelles, l'arbitrage entraîne des frais très élevés. Cet élément présente néanmoins d'arbitrage, soit par plusieurs centres dans le cadre d'accords interinstitutionnels.
Il s’agit de normes préparées et adoptées par un organe spécialisé des Nations unies, à savoir
Procédure applicable : la commission des nations unies pour le droit commercial international CNUDCI, et non par les Etats
membres de cette institution internationale d’où l’utilité de ces normes vue leur relative pertinence,
Les articles 3,4 et 5 de la convention de New York prévoient essentiellement le cheminement pour l’élaboration d’une législation marocaine particulière à l’arbitrage commercial international.
à suivre en vue d’accorder éventuellement la formule exécutoire à une sentence étrangère et non la
nullité de cette décision. La compétence des tribunaux marocains est donc assez limitée, peut être La loi-type de la CNUDCI sur l’arbitrage commercial international :
même plus qu’en vertu des dispositions des accords bilatéraux de coopérations judiciaires. Ces
juridictions sont appelées à faire preuve de souplesse en matière de procédures. Si elles accordent
l’exequatur à une sentence conformément aux règles de procédures établies par le CPC, elles doivent Cette loi internationale a un caractère facultatif, voire supplétif, en partant, elle sert
également tenir en compte des conditions prescrites par la convention de New York à cet effet. Elles essentiellement d’un simple modèle pour l’élaboration par les pays intéressés de leurs lois nationales
n’exigeront pas, pour la reconnaissance ou l’exécution des sentences arbitrales nationales. Toutes fois sur l’arbitrage international.
en réalité on ne peut soutenir l’existence d’une égalité de traitement entre ces régimes dans la mesure D’après la note explicative du secrétariat de la CNUDCI relative à la loi-type de la CNUDCI
où l’arbitrage interne reste défcient. De plus, les seules décisions jurisprudentielles publiées en la sur l’arbitrage commercial international, ce texte a été adopté non par une quelconque conférence
matière ne concernent que l’exequatur des sentences arbitrales étrangères. On peut même avancer que diplomatique composée des représentants gouvernementaux mais par la CNUDCI ès qualité et ce, la
les tribunaux marocains réservent un accueil privilégié à des ressortissants fortunés de pays 21 juin 1985. Elle est principalement destinée à suppléer aux insuffsances des lois nationales
occidentaux dominats, alors qu’en comparaissant avec la procédure civile de ces Etats, les frais de antérieures et de tenter d’aplanir les disparités entre elles. Aussi a-t-elle pour but de les harmoniser et
justice au Maroc sont généralement bas. Même concernant les nationaux, parties à une sentence d’en améliorer leur substance en s’inspirant de ses normes caractérisées par leur fexibilité. C’est dans
nationale, leurs ressources sont élevées par rapport au commun des justiciables qu’ils puissent cette optique que l’assemblée générale des nations unies a, dans sa résolutions 40/72 du 11 décembre
valablement se plaindre du coût prohibitif de l’arbitrage. On a précédemment relevé que la 1985 recommandé que tout les Etats prennent dûment en considération la loi-type sur l’arbitrage
jurisprudence est assez prédisposée à l’égard des bénéfciaires de décisions arbitrales étrangères en commercial international en raison de l’intérêt que représente l’uniformité du droit relatif aux
leur appliquant les dispositions d’une convention judiciaire bilatérale lorsqu’elles leur sont plus procédures arbitrales et des besoins spécifques de la pratique de l’arbitrage commercial international.
favorables que celles de la convention de New York. De même ces tribunaux sont prêts à appliquer Son intérêt pour des autorités marocaines est d’y trouver une sorte de plate-forme adaptable
l’article 2 de cet instrument qui n’exige pas qu’une clause d’arbitrage soit nécessairement manuscrite pour élaborer une législation nationale en la matière, d’autant plus que la loi-type couvre toutes les
comme le prévoit l’article 309 CPC, quoique la partie condamnée soit un établissement public étapes de la procédure arbitrale, depuis la convention d’arbitrage jusqu’à la reconnaissance et
Contrôle du juge de l’exequatur l’exécution de la sentence arbitrale et traduit un consensus mondial sur les principes et les points
En principe, le juge de l’exequatur se borne à constater ou non la validité de la sentence importants de la pratique de l’arbitrage commercial international. La note explicative du secrétariat de
étrangère, voire celle de la convention d’arbitrage. A cet égard, l’article V de la convention précise les la CNUDCI ajoute qu’elle est acceptable pour tous les Etats de toutes les régions et convient aux
éventualités dans lesquelles ce magistrat peut refuser la reconnaissance et l’exécution de la sentence différents systèmes juridiques et économiques du monde entier.
étrangère. Il peut prendre une telle décision d’offce ou, plus généralement ; à la requête de la partie
contre laquelle l’exequatur est invoqué. Procédure arbitrale :
D’offce le juge de l’exequatur peut refuser la demande dont il est saisi s’il constate que,
d’une part ; d’âpres la loi marocaine, l’objet du différend n’est pas susceptible d’être réglé par voie 1. Principe directeur de procédures
d’arbitrage ou, d’autre par, que la reconnaissance ou l’exécution de la sentence serait contraire à
l’ordre public. Ceci lui permet non seulement d’apprécier les conséquences de l’exequatur de la La loi-type constitue la cadre juridique établi pour le déroulement du processus arbitral, en
sentence non nationale au Maroc, mais encore de connaitre si l’arbitrage n’excède pas son domaine commençant par affrmer solennellement que les parties doivent être traitées sur un pied d’égalité et
naturel. Ces deux possibilités de refus se rejoignent donc en cas d’atteindre à l’ordre public de pays chaque partie doit avoir toute possibilité de faire valoir ses droits. La non discrimination entre les
requis, que celui –ci soit interne ou international. parties et le respect des droit de la défense de chacune d’elles sont, des principes fondamentaux pour
Or l’effritement de cet ordre public, eu égard à la fragile situation du Maroc ne manquera que soit assurée une bonne justice arbitrale, comparable une justice offciel le, tout en répondant à
pas d’amener les juges d’Etat à être conciliants dans ce domaine. On rappelle par exemple que la cour l’autre préoccupation essentielle des parties en recourant à l’arbitrage, à savoir la rapidité et l’effcacité
suprême a écarté le moyen selon lequel la prescription est une question d’ordre public pour autoriser de la procédure.
l’exequatur d’une sentence étrangère, tout en soulignant que le tribunal saisi de cette procédure s’est A ces règles essentielles s’ajoute évidement le principe du contradictoire souligné par le
valablement limitée à vérifer les conditions prescrites en la matière. Cette même jurisprudence a paragraphe 1 er de l’article 24 qui prévoit, outre une procédure normalement écrite, une procédure
estimé que les règles du droit international privé relatives à l’application des conventions orale, à moins que les parties n’en aient convenu autrement. C’est encore ce principe et les précédents
internationales en opposition avec le droit interne, impliquent qu’une sentence arbitrale étrangère qui déterminent les autres règles d’arbitrage et qu’on peut examiner sous les doubles volets de
fondée sur une clause compromissoire, en violation avec l’article 529 de l’ancien code de procédure l’organisation de l’instance arbitrale et l’instruction du litige.
civile, n’est pas nulle en application de la convention de New York , la juridiction compétente peut 2. Organisation générale de l’instance arbitrale
Les arbitres sont tenus, à l’instar des juges d’Etats de rendre leur sentence selon les règles de En vue de rapprocher les lois nationales régissant l’arbitrage commercial international, voire les
droit de convenues par les parties ou selon l’équité. systèmes juridiques différents qui les sous-tendent, la loi-type a tenté d’uniformiser les règles relatives
au seul recours susceptible d’être formé contre les sentences arbitrales en vue de leur annulation par
1. Un droit applicable au fond perverti par la l’ex Mercator : les tribunaux étatiques.
1. La demande d’annulation qui n’est présentée que devant les juges d’Etat et non devant un
Le tribunal doit trancher, en principe, le différend conformément aux règles de droit choisies tribunal arbitral ou une quelconque institution permanente d’arbitrage
par les parties comme étant applicable au fond du différend. Aussi peuvent-elles préciser la loi ou le 2. Causes d’annulation de la sentence en énumérant les quartes motifs d’annulation a savoir
système juridique d’un Etat donné qui sera applicable ; mais elles peuvent valablement s’en remettre à l’incapacité d’une des deux parties de conclure une convention d’arbitrage ; le défaut de
des regèles de droit international estimées comme appropriées à leur litige. Ce n’est qu’en l’absence notifcation de la désignation d’un arbitre ;les sentences statuant sur des questions non
d’un choix précis à ce sujet que le tribunal arbitral appliquera la loi désignée par la règle de confit de visées dans le compromis et l’inévitabilité de litige et contrariété à l’ordre public.
lois qu’il estime applicable en l’espèce. 3. Renvoi possible au tribunal après suspension de la procédure d’annulation
Pourtant, malgré les références à un droit étatique ou inter étatique, on n’oubliera pas que la
l’ex Mercatoria est souvent déterminante dans le règlement des différends commerciaux ou
économiques, compte tenu de la liberté des parties à opter pour les normes juridiques nationales Règlement de la CNUDCI :
qu’elles estiment appropriées. De même, eu égard à l’inégalité juridico-économique entre les parties,
une partie occidentale peut facilement imposer à une partie marocaine l’application des usages et des
règles mis en place par son milieu ou son groupement, en faisant notamment valoir le vide juridique Le règlement de l’arbitrage :
national ou international dans le secteur économique ou commercial en rapport avec leur confits.
Aussi peut-on considérer, avec la prépondérance des puissances de l’argent, en l’occurrence des Le règlement de l’arbitrage se fait à travers les éléments suivants :
multinationales, que les dispositions de la loi-type de la CNUDCI sont largement dépassées par la
pratique effective en ce domaine et qu’atteste le nouveau règlement d’arbitrage de la CCI 1998. Constitution du tribunal arbitral :
Devant une telle situation, on peut même affrmer l’abolition progressive de la frontière, voulue
étanche, entre le droit applicable au fond de la contestation tel qu’il est conçu traditionnellement et C’est la désignation des arbitres et ce n’est que lorsque les parties ne sont pas convenues
l’équité avec laquelle les arbitres sont amenés à régler un différend en tant qu’amiables compositeurs. antérieurement du nombre des arbitres (1ou 3) qu’il leur est proposé de désigner un arbitre unique ou
Et dans tous les cas, les arbitres doivent décider conformément aux stipulations du contrat et tenir un collège arbitral. Ainsi peuvent-elles s’entendre ensemble sur un seul arbitre ou s’en remettre pour
compte des usages de commerce applicables à l’objet du litige. cela à une autorité de nomination. A cet égard, elles peuvent notamment s’adresser au secrétariat
générale de a cour permanente d’arbitrage de la HAYE pour leur désigner une telle autorité, qui
2. La sentence arbitrale : procédera à cette nomination en utilisant le système des listes en suivant une procédure appropriée.
Pour ce choix, l‘autorité de nomination tiendra compte tant des critères d’indépendance et
La procédure arbitrale est normalement close par le prononcé de la sentence défnitive ou par d’impartialité de l’arbitre que sa nationalité, qui sera différente de celle des parties.
une ordonnance de clôture rendue par le tribunal arbitral.
Récusation des arbitres :
3. Forme et contenu de la sentence :
En principe, l’arbitre dont la nomination est envisagée doit signaler à ceux qui l’on pressenti les
La sentence est nécessairement rendue par écrit et signée par l’arbitre unique ou par la circonstances de nature à soulever des doutes sur son impartialité ou sur son indépendance. La même
majorité des arbitres constituant le tribunal arbitral. Au cas où l’un des arbitres n’a pas signé, mention obligation incombe à l’arbitre nommé ou choisi s’il ne l’a pas déjà fait.
de la raison de son omission soit être signalée. Mais la loi-type ne prévoit pas qu’il peut être fait état Ce n’est qu’en l’absence de son déport que la partie la plus diligente peut le récuser en justifant
d’une opinion dissidente de la part de l’arbitre refusant de signer pour non accord avec la majorité du du ou des motifs qu’elle avance et qui se rapportent généralement à des doutes sérieux sur son
collège arbitral. impartialité ou son indépendance. Toutefois, une partie ne peut récuser l’arbitre qu’elle à désigné que
La sentence doit également être motivée, à moins que les parties n’aient convenu autrement ou pour une cause dont elle a eu connaissance après cette désignation.
si cette décision se limite à avaliser un accord amiable intervenu entre les parties devant le ou les Au cas où la récusation n’est pas acceptée par l’autre partie et que l’arbitre récusé ne se déporte
arbitres. pas, l’intervention d’une autorité de nominations’ impose. Si cette dernière admet la récusation, elle
Toutefois, le caractère écrit de la sentence est confrmé une fois de plus puisque après le pourvoie son remplacement ; toutefois, lorsqu’un arbitre été nommé par une autorité de nomination,
prononcé de cette décision, une copie signée par l’arbitre unique ou par la majorité des membres du c’est à elle que revient de prononcer la récusation.
tribunal arbitral est remise à chacune des parties, malgré le recours éventuel aux nouvelles Le remplacement d’un arbitre a également lieu en cas de décès ou de démission d’un arbitre
technologies de communication. pendant la procédure d’arbitrage. Il en va de même en cas de carence ou d’impossibilité de droit ou de
● L’instance arbitrale :