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La R e v u e Des O r n i t h o l o g u e s A m a t e u r s De G u y a n e
Groupe
d'Etude
et de Protection
des Oiseaux
en Guyane
Sommaire:
Vie du Groupe
Aide à l'identification
Les Hirondelles du genre Progne en Guyane Française p. 11.
Oiseaux d'ailleurs
les Pitohuis, des oiseaux empoisonnants ! p. 34.
Récit de voyages
Birding in Venezuela p.35 '.
VIE DU GROUPE
LES ORNITHOLOGIQUES
-1-
Références des illustrations
-2-
E D I T O
Que de temps et d'attention consacrés parfois à un oiseau pour tenter de le sauver, tandis
que régulièrement au crépuscule, plusieurs de ses congénères sont abattus en quelques
minutes pour remplir les assiettes de certains restaurants de la ville.
L'ornithologie est bien une affaire d'optimistes, qui gardent l'espoir que leurs efforts ne
resteront pas vains. Forts du souvenir inoubliable d'un oiseau retrouvant la liberté, ils ne
cesseront de dénoncer les actes, hélas fréquents, de personnes qui menacent parfois
l'existence même de certaines espèces. Et, à force de parler des actions de quelques
originaux qui admirent, respectent et sauvent les oiseaux, alors oui, un jour...
Voici donc enfin le second numéro d'Harpia, qui s'est étoffé comme pour s'excuser du
retard pris dans sa parution.
Ah, les vacances ! me direz-vous ?
Que voulez-vous, les migrations estivales, on s'attarde sur les routes et on finit par se faire
attendre, comme le balbuzard pêcheur guetté depuis plusieurs mois au Vieux Port de
Cayenne par des ornithologues impatients.
Vous constaterez tout-de-même, qu'au travers des différentes rubriques les membres du
GEPOG n'ont pas démérité.
Les deux nouvelles rubriques, l'une consacrée à l'actualité ornithologique à travers le
monde, et l'autre ouverte aux naturalistes d'une manière générale, apportent une nouvelle
dimension à la revue.
Vous remarquerez également comme nous l'avons évoqué précédemment, que les actions
de sensibilisation et de protection animent une Vie du Groupe bien remplie.
Vous découvrirez encore le Toucan de Cuvier, le Cul-jaune et ses fréquentations parfois peu
recommendables. L'identification des Hirondelles n'aura plus de secrets pour vous. Enfin, la
synthèse des observations ce trimestre, vous informera des données bien intéressantes
d'espèces rares.
L'association est encore jeune et se développe (génial !), mais elle doit en même temps
s'organiser ; HARPIA également.
Aussi, soyez indulgents pour ces fous de la plume qui font naître chaque trimestre votre
revue maintenant préférée, et feront tout pour que les prochains numéros vous parviennent
dans les temps.
- 14 -
SUIVI DES POPULATIONS C'est ainsi que l'on a pu observer que sur
DE LIMICOLES NORD AMERICAINS les 23 espèces fréquentant le site,
certaines y séjournent pendant toute la
HIVERNANTS EN GUYANE FRANÇAISE période d'hivernage comme le
Bécasseau semipalmé, Calidris pusilla
(entre 300 000 et 1 000 000 de ces oiseaux
hivernent chaque année en Guyane et la
quasi totalité de la population mondiale
hiverne entre la Guyane et le Surinam).
Pour d'autres, cet estran vaseux ne
constitue qu'une escale indispensable
pour se restaurer avant de déployer un
nouvel effort qui mènera quelques
espèces comme le Bécasseau de
Bonaparte, Calidris fuscicollis, le Bécasseau
maubéche, Calidris canutus et la Barge
L'Amérique du Sud est le continent qui hudsonienne, Limosa haemastica
possède i'avifaune la plus riche, près de jusqu'aux rivages de Patagonie et en Terre
3 000 espèces d'oiseaux, pour un total de Feu qui constituent leur quartier d'hiver
mondial d'environ 9 000 espèces. Rien (soit plus de 18000 km parcourus le long
que pour la Guyane, plus de 700 espèces de la façade atlantique).
ont été identifiées, ce qui est plus que pour Ce suivi des populations au niveau local
toute la région néarctique (Etats-Unis et s'inscrit dans un vaste programme
Canada). Parmi ces 700 espèces, plus de internationnal d'étude et de protection de
200 sont essentiellement ou strictement ces espèces ainsi que de leurs milieux (PAN
inféodées aux milieux naturels côtiers. AMERICAN SHOREBIRD PROGRAM).
La famille des Limicoles (du latin "Limus" :
limon, boue) regroupe les Bécasseaux, Outre la participation d'observateurs
Chevaliers, Pluviers, Bécasses et volontaires chargés de collecter un
Bécassines. La plupart de ces espèces maximum de données le long des voies
nichent en bordure du cercle polaire migratoires, des campagnes de
arctique, dans la toundra, mosaïque marquages d'oiseaux (à l'aide de bagues
immense de lacs, marais et tourbières. Son de couleur identifiables à distance) ont
caractère inhospitalier (pour nous) et sa permis de mieux connaître leurs
faible densité humaine, contribuent à offrir déplacements. C'est dans ce cadre
de véritables paradis aux Limicoles qu'ont été observés depuis 1989 sur la
nicheurs pendant le bref été boréal. vasière de Kourou, plus de 95 Limicoles
bagués précisant ainsi l'origine des
La Guyane accueille chaque année populations présentes (essentiellement du
plusieurs milliers de ces petits échassiers Canada mais aussi des Etats-Unis, du Brésil,
migrateurs en provenance du Grand Nord du Chili et d'Argentine).
canadien.
Si pour certaines espèces, les vasières de Fort des renseignements recueillis, l'étude
Guyane constituent leur principal quartier (qui se poursuit) a permis de définir les
d'hiver, elles ne sont pour d'autres qu'une déplacements migratoires ainsi que les
étape réparatrice et indispensable avant aires d'escale et d'hivernage de
de poursuivre leur route vers le sud. nombreuses espèces.
- 15 -
En dépit de l'importance internationale de
plusieurs secteurs du littoral guyanais, aussi
bien pour les Limicoles hivernants que pour
les Ardéidés et les Ibis nicheurs, aucune
réserve pour ces espèces n'existe jusqu'à
présent dans le département. MIGRATIONS DES LIMICOLES NORD-AMERICAINS
La Guyane Française reste un des derniers
pays qui continuent à ne pas prendre part
à la conservation d'un patrimoine naturel
commun. Puissent enfin les responsables
mesurer l'importance d'une stratégie
collective de protection des milieux et
engager les mesures de sauvegarde qui
s'imposent. L'inscription prochaine et
attendue (puisqu'annoncée par les
autorités françaises) des zones humides de
la Basse Mana et de Kaw sur la liste
RAMSAR constituera une première étape.
(A suivre... )
- 16 -
La Synthèse Des Observations
Concernant les observations du 1er trimestre 1993 présentées ici, on notera des données
d'espèces rarement observées, comme celles du Caurale soleil, Eurypyga helias, du
Vanneau de Cavenne, Hoploxypterus cayanus, du Picumne d'Orbiqny, Picumnus cirratus et
du Grimpar nasican, Nasica longirostris ; et plus particulièrement celles de l'Elanion perlé,
Gampsonyx swainsonii, dont il s'agit de la première mention sûre pour la Guyane ! Du Courlis
corlieu, Numénius phaeopus, de la sous-espèce phaeopus (dont il s'agit également de la
première donnée pour le département) ; Et du Tyranneau barbu, Polystictus pectoralis
(4ème observation pour la Guyane).
De nombreuses données également, relatives à la reproduction, viennent préciser nos
connaissances encore restreintes sur ce sujet pour beaucoup d'espèces dans le
département.
Enfin, on remarquera encore les données de migration relatives aux remontées vers le nord,
qui nous renseignent sur les dates de passages et d'arrivée d'oiseaux venant du sud du
continent pour passer l'hiver austral dans notre région (comme le Tyran des savanes,
Tyrannus savana), ainsi que sur les mouvements prénuptiaux des oiseaux d'origine nord-
américaine, avec notamment un nouveau record de précocité (15/02) pour l'Hirondelle
rustique. Hirundo rustica.
La qualité et la richesse de toutes ces données montrent en fait l'intérêt d'une telle rubrique
pour la connaissance de l'avifaune du département. Elles encourageront sans aucun doute
les observateurs à continuer et à améliorer leur couverture du terrain, et susciteront bon
nombre d'ornithologues à les rejoindre et à communiquer leurs informations.
Encore bravo aux observateurs !
- 17-
A d d e n d a à la synthèse du 4ème trimestre 1992
Nourrissage d'un seul jeune dans un nid à 0,5 m de haut dans une fourche d'arbuste en forêt primaire à
Paracou, le 26/12/1992 (P. Petronelli).
1 femelle couvant un seul oeuf dans un nid en boule suspendu (1 m du sol) situé dans la végétation en
bordure de piste forestière, à Paracou le 05/12/1992 (P. P.).
Nid dans une fourche à 25 m du sol, contenant 2 jeunes, savane Combi le 06/12/1992 (P.Petronelli.).
1 nid dans une souche à 1,5 m du sol avec 1 oeuf et 1 oisillon, à Paracou le 28/12/1992 (P. Petronelli).
.5-
L'observation d'un Aigle mentionée page 11, concerne non pas l'Aigle noir et blanc, Spizastur
melanoleucus. mais l'Aigle tyran, Spizaetus tyrannus.
- 18 -
SYNTHESE DES OBSERVATIONS
1 Individu couvant 5 oeufs dans un nid situé à la base d'un tronc à contreforts, Paracou le 21/01/1993 (P.P).
1 individu couvant 6 oeufs dont 2 prêts à éclore, à Paracou, le 15/03/1993 (PP.).
Ordre d e s PROCELLARIIFORMES
Famille des HYDROBATIIDAE
O r d r e d e s PELECANIFORMES
Famille des PHALACROCORACIDAE
- 19 -
Famille des ANHINGIDAE
Ces observations illustrent les mouvements qui se produisent au sein de la population durant la période
précédant la reproduction. Tous les oiseaux observés en vol (uniquement des adultes) remontaient vers
Kourou où s'établit chaque année une colonie nicheuse. Le nombre des oiseaux présents dans l'Anse de
Sinnamary et la faible proportion d'immatures attestent des rassemblements d'adultes en vue de la
nidification dans le secteur.
Au dortoir du Vieux Port de Cayenne, les effectifs d'Ibis rouge qui étaient de l'ordre d'une quinzaine les
mois précédents, sont d'ailleurs marqués par le départ des adultes vers la fin du mois de janvier ; seuls 8
immatures restent alors présents sur le site.
- 20 -
Leptodon cavanensls Milan de cayenne
1 individu dans la savane Karouabo, le 10/02/1993 où elle est observée régulièrement depuis 1989 (A.L.D.).
3 Individus dans la savane Corossony, le 21/02/1993 (GEPOG).
1 individu capture puis relâche un Serpent liane, Leptopnis atoetulla, piste de Kaw, le 12/02/1993 (H.R.).
1 couple avec 2 immatures à Paracou, le 13/02/1993 (A.L.D.).
3 individus ensembles (phase sombre) dans la savane Matiti, le 26/01/1993 (A.LD. 8c B.G.).
2 Individus dans les marais le long de la piste de l'anse de Sinnamary, le 28/01/1993 (A.L.D.).
2 immatures dans la savane Matiti, le 11/02/1993 (A.L.D.).
Dernière observation de la femelle hivernant dans l'estuaire de la Rivière de Cayenne le 15/03/1993 (P.C. -
C.C.&B.G).
-21 -
Falco deiroleucus Faucon orangé
1 individu chassant des Hirondelles à ailes blanches. Tachycineta albiventer, au dessus d'un terrain en
friche en bordure de mangrove, dans la zone Industrielle de pariacabo à Kourou, le 21/03/1993. Les
Hirondelles plongent à terre pour esquisser les attaques (A.L.D.).
i
Eurvpyga helias Caurale soleil -
L'espèce est notée c o m m e rare en hivernage alors qu'elle est assez c o m m u n e durant les passages
migratoires.
-22-
Gallinago undulata Bécassine géante
Accouplements notés à Paracou dans un arbre mort à 30 m du sol, les 31/12/1992 & 07/01/1993 (PP.).
1 couple niche dans une termitière arboricole (à environ 20 m de haut) en bord de piste à Paracou (puis
abandonne le nid), le 23/01/1993 (PP.).
CHORDEILINAE
-23-
Ordre des APODIFORMES
Famille des APODIDAE
APODINAE
6 nids recensés le long de la piste de l'anse de Sinnamary, le 13/02/1993 (H.R. & A.L.D.).
Une vingtaine d'oiseaux en compagnie de Martinet polioure, Chaetura brachyura, en dortoir à Degrad
Cabassou, les 5 et 9/02/1993 (H.R.).
PICUMNINAE
1 individu sur la piste de l'anse à Kourou, bas dans les buissons d'un milieu secondaire en bord de
mangrove, le 03/03/1993 (A.L.D.).
PICINAE
Une loge o c c u p é e dans un arbre mort (20 m de haut) et nourrissage, à Paracou le 17/03/1993 (P.P.).
-24-
Hirondelle à ventre blanc
Progne dominicensis
Identification: le mâle a le dessus, la gorge
et la poitrine bleu-noir. Le ventre et
l ' a b d o m e n blanc pur contrastent
nettement avec la poitrine. Les flancs sont
bleu-noir violacés.
La femelle s'en distingue par la gorge, la
poitrine et les flancs gris-brun, ce qui la fait
ressembler à la femelle de l'Hirondelle
chalybée.
- 14 -
SUIVI DES POPULATIONS C'est ainsi que l'on a pu observer que sur
DE LIMICOLES NORD AMERICAINS les 23 espèces fréquentant le site,
certaines y séjournent pendant toute la
HIVERNANTS EN GUYANE FRANÇAISE période d'hivernage comme le
Bécasseau semipalmé, Calidris pusilla
(entre 300 000 et 1 000 000 de ces oiseaux
hivernent chaque année en Guyane et la
quasi totalité de la population mondiale
hiverne entre la Guyane et le Surinam).
Pour d'autres, cet estran vaseux ne
constitue qu'une escale indispensable
pour se restaurer avant de déployer un
nouvel effort qui mènera quelques
espèces comme le Bécasseau de
Bonaparte, Calidris fuscicollis, le Bécasseau
maubéche, Calidris canutus et la Barge
L'Amérique du Sud est le continent qui hudsonienne, Limosa haemastica
possède i'avifaune la plus riche, près de jusqu'aux rivages de Patagonie et en Terre
3 000 espèces d'oiseaux, pour un total de Feu qui constituent leur quartier d'hiver
mondial d'environ 9 000 espèces. Rien (soit plus de 18000 km parcourus le long
que pour la Guyane, plus de 700 espèces de la façade atlantique).
ont été identifiées, ce qui est plus que pour Ce suivi des populations au niveau local
toute la région néarctique (Etats-Unis et s'inscrit dans un vaste programme
Canada). Parmi ces 700 espèces, plus de internationnal d'étude et de protection de
200 sont essentiellement ou strictement ces espèces ainsi que de leurs milieux (PAN
inféodées aux milieux naturels côtiers. AMERICAN SHOREBIRD PROGRAM).
La famille des Limicoles (du latin "Limus" :
limon, boue) regroupe les Bécasseaux, Outre la participation d'observateurs
Chevaliers, Pluviers, Bécasses et volontaires chargés de collecter un
Bécassines. La plupart de ces espèces maximum de données le long des voies
nichent en bordure du cercle polaire migratoires, des campagnes de
arctique, dans la toundra, mosaïque marquages d'oiseaux (à l'aide de bagues
immense de lacs, marais et tourbières. Son de couleur identifiables à distance) ont
caractère inhospitalier (pour nous) et sa permis de mieux connaître leurs
faible densité humaine, contribuent à offrir déplacements. C'est dans ce cadre
de véritables paradis aux Limicoles qu'ont été observés depuis 1989 sur la
nicheurs pendant le bref été boréal. vasière de Kourou, plus de 95 Limicoles
bagués précisant ainsi l'origine des
La Guyane accueille chaque année populations présentes (essentiellement du
plusieurs milliers de ces petits échassiers Canada mais aussi des Etats-Unis, du Brésil,
migrateurs en provenance du Grand Nord du Chili et d'Argentine).
canadien.
Si pour certaines espèces, les vasières de Fort des renseignements recueillis, l'étude
Guyane constituent leur principal quartier (qui se poursuit) a permis de définir les
d'hiver, elles ne sont pour d'autres qu'une déplacements migratoires ainsi que les
étape réparatrice et indispensable avant aires d'escale et d'hivernage de
de poursuivre leur route vers le sud. nombreuses espèces.
- 15 -
En dépit de l'importance internationale de
plusieurs secteurs du littoral guyanais, aussi
bien pour les Limicoles hivernants que pour
les Ardéidés et les Ibis nicheurs, aucune
réserve pour ces espèces n'existe jusqu'à
présent dans le département. MIGRATIONS DES LIMICOLES NORD-AMERICAINS
La Guyane Française reste un des derniers
pays qui continuent à ne pas prendre part
à la conservation d'un patrimoine naturel
commun. Puissent enfin les responsables
mesurer l'importance d'une stratégie
collective de protection des milieux et
engager les mesures de sauvegarde qui
s'imposent. L'inscription prochaine et
attendue (puisqu'annoncée par les
autorités françaises) des zones humides de
la Basse Mana et de Kaw sur la liste
RAMSAR constituera une première étape.
(A suivre... )
- 16 -
La Synthèse Des Observations
Concernant les observations du 1er trimestre 1993 présentées ici, on notera des données
d'espèces rarement observées, comme celles du Caurale soleil, Eurypyga helias, du
Vanneau de Cavenne, Hoploxypterus cayanus, du Picumne d'Orbiqny, Picumnus cirratus et
du Grimpar nasican, Nasica longirostris ; et plus particulièrement celles de l'Elanion perlé,
Gampsonyx swainsonii, dont il s'agit de la première mention sûre pour la Guyane ! Du Courlis
corlieu, Numénius phaeopus, de la sous-espèce phaeopus (dont il s'agit également de la
première donnée pour le département) ; Et du Tyranneau barbu, Polystictus pectoralis
(4ème observation pour la Guyane).
De nombreuses données également, relatives à la reproduction, viennent préciser nos
connaissances encore restreintes sur ce sujet pour beaucoup d'espèces dans le
département.
Enfin, on remarquera encore les données de migration relatives aux remontées vers le nord,
qui nous renseignent sur les dates de passages et d'arrivée d'oiseaux venant du sud du
continent pour passer l'hiver austral dans notre région (comme le Tyran des savanes,
Tyrannus savana), ainsi que sur les mouvements prénuptiaux des oiseaux d'origine nord-
américaine, avec notamment un nouveau record de précocité (15/02) pour l'Hirondelle
rustique. Hirundo rustica.
La qualité et la richesse de toutes ces données montrent en fait l'intérêt d'une telle rubrique
pour la connaissance de l'avifaune du département. Elles encourageront sans aucun doute
les observateurs à continuer et à améliorer leur couverture du terrain, et susciteront bon
nombre d'ornithologues à les rejoindre et à communiquer leurs informations.
Encore bravo aux observateurs !
- 17-
A d d e n d a à la synthèse du 4ème trimestre 1992
Nourrissage d'un seul jeune dans un nid à 0,5 m de haut dans une fourche d'arbuste en forêt primaire à
Paracou, le 26/12/1992 (P. Petronelli).
1 femelle couvant un seul oeuf dans un nid en boule suspendu (1 m du sol) situé dans la végétation en
bordure de piste forestière, à Paracou le 05/12/1992 (P. P.).
Nid dans une fourche à 25 m du sol, contenant 2 jeunes, savane Combi le 06/12/1992 (P.Petronelli.).
1 nid dans une souche à 1,5 m du sol avec 1 oeuf et 1 oisillon, à Paracou le 28/12/1992 (P. Petronelli).
.5-
L'observation d'un Aigle mentionée page 11, concerne non pas l'Aigle noir et blanc, Spizastur
melanoleucus. mais l'Aigle tyran, Spizaetus tyrannus.
- 18 -
SYNTHESE DES OBSERVATIONS
1 Individu couvant 5 oeufs dans un nid situé à la base d'un tronc à contreforts, Paracou le 21/01/1993 (P.P).
1 individu couvant 6 oeufs dont 2 prêts à éclore, à Paracou, le 15/03/1993 (PP.).
Ordre d e s PROCELLARIIFORMES
Famille des HYDROBATIIDAE
O r d r e d e s PELECANIFORMES
Famille des PHALACROCORACIDAE
- 19 -
Famille des ANHINGIDAE
Ces observations illustrent les mouvements qui se produisent au sein de la population durant la période
précédant la reproduction. Tous les oiseaux observés en vol (uniquement des adultes) remontaient vers
Kourou où s'établit chaque année une colonie nicheuse. Le nombre des oiseaux présents dans l'Anse de
Sinnamary et la faible proportion d'immatures attestent des rassemblements d'adultes en vue de la
nidification dans le secteur.
Au dortoir du Vieux Port de Cayenne, les effectifs d'Ibis rouge qui étaient de l'ordre d'une quinzaine les
mois précédents, sont d'ailleurs marqués par le départ des adultes vers la fin du mois de janvier ; seuls 8
immatures restent alors présents sur le site.
- 20 -
Leptodon cavanensls Milan de cayenne
1 individu dans la savane Karouabo, le 10/02/1993 où elle est observée régulièrement depuis 1989 (A.L.D.).
3 Individus dans la savane Corossony, le 21/02/1993 (GEPOG).
1 individu capture puis relâche un Serpent liane, Leptopnis atoetulla, piste de Kaw, le 12/02/1993 (H.R.).
1 couple avec 2 immatures à Paracou, le 13/02/1993 (A.L.D.).
3 individus ensembles (phase sombre) dans la savane Matiti, le 26/01/1993 (A.LD. 8c B.G.).
2 Individus dans les marais le long de la piste de l'anse de Sinnamary, le 28/01/1993 (A.L.D.).
2 immatures dans la savane Matiti, le 11/02/1993 (A.L.D.).
Dernière observation de la femelle hivernant dans l'estuaire de la Rivière de Cayenne le 15/03/1993 (P.C. -
C.C.&B.G).
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Falco deiroleucus Faucon orangé
1 individu chassant des Hirondelles à ailes blanches. Tachycineta albiventer, au dessus d'un terrain en
friche en bordure de mangrove, dans la zone Industrielle de pariacabo à Kourou, le 21/03/1993. Les
Hirondelles plongent à terre pour esquisser les attaques (A.L.D.).
i
Eurvpyga helias Caurale soleil -
L'espèce est notée c o m m e rare en hivernage alors qu'elle est assez c o m m u n e durant les passages
migratoires.
-22-
Gallinago undulata Bécassine géante
Accouplements notés à Paracou dans un arbre mort à 30 m du sol, les 31/12/1992 & 07/01/1993 (PP.).
1 couple niche dans une termitière arboricole (à environ 20 m de haut) en bord de piste à Paracou (puis
abandonne le nid), le 23/01/1993 (PP.).
CHORDEILINAE
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Ordre des APODIFORMES
Famille des APODIDAE
APODINAE
6 nids recensés le long de la piste de l'anse de Sinnamary, le 13/02/1993 (H.R. & A.L.D.).
Une vingtaine d'oiseaux en compagnie de Martinet polioure, Chaetura brachyura, en dortoir à Degrad
Cabassou, les 5 et 9/02/1993 (H.R.).
PICUMNINAE
1 individu sur la piste de l'anse à Kourou, bas dans les buissons d'un milieu secondaire en bord de
mangrove, le 03/03/1993 (A.L.D.).
PICINAE
Une loge o c c u p é e dans un arbre mort (20 m de haut) et nourrissage, à Paracou le 17/03/1993 (P.P.).
-24-
Piculus rubiginosus Pic or-olive
1 nid dans une c a v i t é d ' a r b r e (2,5 m du sol) en bord de crique, piste des C o m p a g n o n s
le 08/02/1993 (A.L.D.).
-25-
Famille des PIPRIDAE
1 j e u n e v o l a n t à P a r a c o u , le 19/03/1993 (PP.).
Famille d e s TYRANNIDAE
ELAENINAE
TYRANNINAE
Un nid en construction au BEAP du Centre Spatial, dans une haute branche d ' u n arbre isolé en lisière de
forêt, le 26/03/1993(0.T).
Des hivernants sont e n c o r e observés jusqu'à fin mars à Kourou.Campus ENGREF et C.S.G. (O.T.).
Famille d e s HIRUNDINIDAE
-26-
On assiste ainsi c e t t e saison à une remontée précoce pour cette espèce originaire d'Amérique du Nord
a v e c un n o u v e a u record : la donnée la plus récente c o n n u e jusqu'alors était une observation du
21/02/1987.
Un nid a v e c 2 très jeunes poussins dans un bosquet forestier sur le site du BEAP du centre Spatial, le
26/03/1993(0.T).
Nid en construction fin mars et ponte début avril, sur une pelouse du centre technique du C.S.G. (O.T.).
Aucune donnée de nidification en Guyane n'était connue jusqu'à présent bien que l'espèce s niche sans
aucun doute communément dans les biotopes favorables du littoral.
THRAUPINAE
-27-
Ramphocelus c a r b o Tangara à bec d'argent
Nid (15 m de haut) avec 2 jeunes, piste de l'anse à Sinnamary, le 20/03/1993 (PP.).
EMBERIZINAE
-29-
LE MONDE
A TIRE-D'AILE
-30-
LE MONDE
A TIRE-D'AILE
-31 -
LE MONDE
A TIRE-D'AILE
du massif andin. Après avoir frôlé montré que cette espèce est endémique
l'extinction dans les années 70, le Condor de la région du Choco, plaine de l'ouest
des Andes bénéficie aujourd'hui d'une de la Colombie et du nord-ouest de
protection absolue sur l'ensemble de son l'Equateur.
territoire, laquelle est soutenue par des
programmes internationaux d'étude et de Brésil : c'est dans le sud-
réintroduction. est du Brésil (région de
Sao Paulo), qu'Edwin
WILLIS et Yoshika ONIKI
DECOUVERTE DE NOUVELLES ESPECES ont découvert une
D'OISEAUX EN AMERIQUE DU SUD , nouvelle espèce de
Tyran, le Tyran restinga,
Phylloscarfes kronei. Cet
Trois nouvelles espèces d'oiseaux ont été oiseau a été trouvé dans
récemment découvertes en Amérique du un milieu de forêt
Sud. secondaire.
-32-
LE MONDE
A TIRE-D'AILE
Les zones de pêche de ce Pétrel sont très destructions engendrées par les sources
éloignées de l'île qu'il ne regagne en lumineuses liées aux activités humaines. Les
période de reproduction (novembre-avril) lampes des agglomérations et des stades
qu'en fin d'après midi. Les oiseaux se en particulier provoquent la chute des
rassemblent alors en groupes lâches mais jeunes à l'envol et des adultes au départ
nombreux à quelques centaines de mètres et au retour des nids. Les oiseaux éblouis
de la côte. Puis, ils rejoignent leur site de sont en effet désorientés, tournent autour
nidification juste avant la nuit, en passant des lumières de la ville, finissent par tomber
assez bas du sol (10 - 20 m) ou en au sol d'où ils ne peuvent décoller et
s'élevant très haut en spirale. meurent ou sont victimes de prédateurs.
Durant cette période de leur vie, les Pétrels Enfin, en décembre 1992, des naturalistes
de Barrau franchissent ainsi chaque soir les anglo-saxons, venus expressément pour
plages pour rejoindre la montagne ; et observer ces oiseaux rares, ont assisté
c'est au cours de ce périple qu'ils stupéfaits à leur massacre à coup de fusil
s'exposent à de grands dangers. sur la plage. Bien que ces oiseaux soient
légalement et intégralement protégés
(arrêté ministériel du 8 avril 1974), il semble
bien que des centaines de Pétrels aient
été ainsi abattus et avec des "tableaux"
de plus de 50 par jour ! Le WWF est
intervenu auprès du Préfet de la Réunion.
L'ONF et la gendarmerie ont arrêté
certains de ces braconniers en février. Une
plainte a été déposée par une association
locale et actuellement l'enquête se
poursuit.
La Réunion...
ses plages paradisiaques qu'ils disaient !
En effet, plusieurs causes de destructions,
d'origines anthropiques, sévissent encore Aujourd'hui la sauvegarde de l'espèce
sur l'île. passe par la recherche, la surveillance et
Au siècle dernier, l'espèce fit l'objet la mise en réserve des zones de
couramment de prédations importantes nidification notamment celles qui sont les
par l'homme, par le pillage des nids. Le plus accessibles. Mais, elle implique
Pétrel nichant dans les anfractuosités des également le respect de la
falaises, le dénichage nécessitait des réglementation et la lutte contre le
qualités acrobatiques particulières. Mais braconnage sur les plages.
que ne ferait-on pas pour des poussins de
Procellaridés, excessivement gras et La France, par ses Territoires et
fournissant une viande très appréciée ? Départements d'Outre-Mer, possède une
Aujourd'hui cette pratique est devenue avifaune extrêmement diversifiée et
certes moins courante mais ne peut être spectaculaire. Elle a de plus sous son
tolérée compte tenu du statut de entière responsabilité la conservation de
l'espèce. nombreuses espèces endémiques.
De plus, comme tous les Procellariformes,
le Pétrel de Barrau est en partie nocturne Mais à ces propos, Eugène Ruber en
ou crépusculaire ; cela a déjà été évoqué Guyane aurait lui aussi beaucoup de
précédemment. Sa population subit lors choses à dire...
de ses mouvements quotidiens, des B. G.
-33-
O I S E A U X D ' A I L L E U R S
Cette découverte d'oiseaux toxiques fait sensation dans le monde scientifique. Si les
exemples de défenses chimiques contre les prédateurs sont nombreux chez certaines
classes du règne animal, comme les insectes, les reptiles et les amphibiens, auncun cas
n'était connu jusqu'alors chez les oiseaux.
L'homoba-trachotoxine permettrait ainsi à l'oiseau de repousser immédiatement tout
serpent, rapace ou autre prédateur qui goûte une seule de ses plumes. Une dose
équivalente à celle contenue dans 25 mg de plumes de Pitohui bicolore provoque la mort
d'une souris en moins de 20 minutes !
Face à cette découverte, plusieurs questions se posent :
- Comment et pourquoi les Pitohuis ne s'empoisonnent pas eux-mêmes ?
- D'où provient la toxine? Est-elle synthétisée par l'oiseau ou bien fabriquée à partir de
précurseurs moléculaires tirés d'insectes ou de plantes que l'oiseau mange ?
- S'il s'agit bien d'un cas de défense chimique, le plumage coloré de ces oiseaux n'a-t-il
qu'un rôle sexuel ? Ne pourrait-il pas signaler sa toxicité comme chez beaucoup d'insectes
venimeux ? Et la ressemblance d'une autre espèce de Nouvelle-Guinée, Mellanipitta
gigantea avec le Pitohui bicolore ne serait-elle pas alors un cas de mimétisme, dont
l'objectif serait de paraître toxique pour échapper aux prédateurs ?
-34-
Autant de voies de recherches qui ne manqueront pas d'être explorées à l'avenir par les
scientifiques.
Cette découverte du premier oiseau venimeux pourraît peut être faire réviser nos
connaissances à ce sujet et nous conduire à rechercher la présence de poison chez
d'autres espèces d'oiseaux.
Le poison n'était connu jusqu'à présent que chez certaines Grenouilles du genre
Phyllobates vivant en Amérique du Sud ! Le fait que deux animaux aussi différents, habitant
dans des régions totalement isolées, aient élaboré la même toxine est une découverte
encore plus inattendue.
Alors, le continent sud-américain étant le plus riche du point de vue avifaunistique, le plus
extraordinaire également par ses espèces, pourquoi n'y aurait-il pas également certains
oiseaux toxiques (et pourquoi pas en Guyane ?).
Collègues ornithologues attention, le baguage est une méthode innofensive pour les
oiseaux mais qui pourrait s'avérer dangereuse pour celui qui les étudie !
// est intéressant de constater qu'ayant consulter les indigènes, les chercheurs découvrirent
que ces derniers savaient qu'il ne fallait pas manger le Pitohui sans l'avoir spécialement
préparé. Les parties de l'oiseau qui ne sont pas mangés correspondent justement à celle
contenant la neurotoxine...
-35-
R E C I T DE V O Y A G E S
BIRDING IN VENEZUELA
D'entrée il faut ici donner LA bonne adresse à tout ornitho désireux de cocher à tour
de bras au Venezuela :
- la SCAV - Sociedad Conservacionista AUDUBON de Venezuela - a son local situé dans un
grand centre commercial de Caracas :
Seccion La Cuadra - Centro Comercial Paseo Las Mercedes
Avenida Principal de Las Mercedes - Caracas
tel: (02) 9138.13
n'hésitez pas à les questionner sur les bonnes opportunités du moment...
- ensuite ne pas oublier de s'y procurer LE livre "Birding in Venezuela", pour "dénicher"
l'oiseau rare (complément idéal du "Birds of Venezuela)
-et enfin, avec un peu de chance, il est possible de faire une sortie avec les adhérents de
La Société Audubon du Venezuela-.
Ainsi ai je passé 4 jours - autour du 20 avril 1993- dans l'état d'Apure, au sein du Hato
San Leonardo, 400 km au sud de Caracas, dans une région de "llanos", c'est à dire de
plaines et savanes, réservées essentiellement à l'élevage. En saison des pluies, tout y est
complètement inondé, d'où l'intérêt de s'y rendre un peu avant la fin de la saison sèche (le
mieux vers février-mars) ; en effet, les derniers trous d'eau sont l'occasion de réunions
"affolantes" de quantités de volatiles très variés, accompagnés parfois de caïmans...
Un 4x4, le hamac, des jumelles et le tour est joué. Pour ma part, j'ai eu la chance
d'effectuer cette sortie en compagnie de Mary Lou Goodwin, c'est à dire pratiquement le
must de l'ornithologie vénézuélienne. Portrait : 60 ans passés, pas très grande; le visage un
peu fermé ou froid comme on veut; américaine mais habitant Caracas depuis une bonne
trentaine d'années; pince sans rire; ornitho hors classe et surtout très efficace; pour preuve,
elle a toujours sur elle son Birds of Venezuela et ses jumelles, normal, mais elle a aussi un
magnétophone à micro directionnel; alors , la leçon peut commencer; ainsi le Saltator gris -
Saltator coerulescens- que j'avais à peine aperçu est il réapparu comme par magie après
l'avoir enregistré puis repassé devant le buisson où il se cachait; impressionante et efficace
démonstration pour un humble petit ornitho comme moi !!! Cela durera 3 jours...!!!
Plutôt que d'égrainer une à une toutes les coches que j'ai faites, je me
contenterai de citer celles qui m'ont le plus marquées; non pas forcément par leur rareté -
beaucoup sont visibles en Guyane..- mais surtout par la facilité avec laquelle on peut tout
découvrir là bas.
Par exemple, il faut savoir que les fameux Sassas ou Hoatzins dormaient pratiquement au
dessus de mon hamac et sont visibles le jour sans trop de difficultés. Les Caracaras huppés
et à tête jaune sont communs dans les llanos et abondent le long des pistes, au sol ,tout
comme la Chevêche des terriers. A côté de barrières séparant deux immenses propriétés -
hato ou hacienda-, j'ai aperçu quelques Colins huppés -Colinus cristatus- détalant pour aller
se cacher derrière des touffes d'herbes plus hautes. Patiement guidé par Mary Lou
Goodwin à l'intérieur d'un grand bosquet, j'ai découvert le Caurale soleil -Eurypyga helias-
magnifique oiseau,, malheureusement très timide. Autour des derniers grands trous d'eau,
j'ai pu observer bien sûr de l'ibis rouge mais aussi le "Buff necked Ibis -Theristicus caudatus-,
de l'ibis vert, un héron coiffé -Pilherodius pileatus-, de la spatule et de l'oedicnème bistrié -
Burhinus bistriatus- en veux tu en voilà,; quelques oies de l'Orénoque, quelques canards
-35'-
- 35" -
Hoatzin huppé
Opisthocomus hoazin
- 35'" -
Brésiliens . De nombreuses buses à tête blanche -Busarellus nigricollis-. Le fameux vanneau
de Cayenne est partout dans les llanos ainsi que le vanneau tero -Vanellus chilensis- vu
pour la première fois sur I'aéroport de Ciudad Bolivar !
Le pic à couronne rouge s'aperçoit dans tous les parcs et dans les llanos; j'ai pu voir et
même photographier le long bec courbe du grimpar à bec rouge ainsi que de nombreux
cardinals à masque rouge tout ceux ci à deux pas du carbet où les hamacs étaient
tendus .On a ramassé le corps d'une sicale à béret, mais les chasseurs ne semblent y être
pour rien !!!
Je n'oublierai ni le jabiru ni la cigogne maguari...
Tout cela pour bien insister sur le fait qu'en peu de temps il est très facile d'apercevoir de
très nombreuses espèces; nul doute qu'avec un séjour prolongé dans l'état d'Apure, des
individus plus rares seraient découverts.
L'aisance avec laquelle on peut observer l'avifaune dans ces gigantesques "hatos"
- devrait insiter tous les Gépoguiens...et les autres, à se rendre au plus vite au Venezuela et
en particulier dans les llanos...avant que les Japonais n'assèchent complètement cette
région par un projet démoniaque de canal reliant le Rio Apure à l'Orénoque. Les chasseurs
semblent pratiquement absents là-bas; en revanche, les catastrophes écologiques sont
toujours aussi promptes à surgir d'imaginations bétonneuses, et ce, à n'importe quel endroit
de la planète....
Christian MOULIN
Bibliographie:
-Birds of Venezuela (De Schauensee et Phelps)
-Birding in Venezuela (M.L.Goodwin)
-Oiseaux de Guyane (Tosîain,Dujardin,Erard,Thiollay)
-Boletin de La Audubon
-35"" -
D'UNE BRANCHE A L'AUTRE
Combien de fois, lors de mes vagabondages ornithologiques dans les bois, n'ai je été
confronté à mon ignorance ; ici lors d'une rencontre fortuite avec un serpent dont je
craignais l'agressivité ; là face à une grenouille aux couleurs éclatantes dont rumeurs et
légendes à son propos m'interdisaient toute manipulation.
Que de beauté dame Nature offre à notre regard, que de scènes de cet opéra sauvage
se déroulent parfois devant vos yeux pour une unique représentation dont vous êtes le seul
spectateur (comme ce duel qui m'a été donné d'observer entre une Mygale et une
Guêpe, ignorant qui était le chasseur et qui était la proie ; émerveillé d'en avoir été le
témoin et frustré de ne rien connaître de ces acteurs, puisse cette rubrique apporter des
réponses aux questions que se pose votre esprit curieux (de nature i).
Alain Le Dreff,
Si le GEPOG est une association ayant pour objectifs la découverte, l'étude et la protection
de l'avifaune de Guyane, il demeure avant tout un groupe constitué de naturalistes
passionnés.
Les origines pluridisciplinaires des membres qui le composent ainsi que l'esprit qui anime les
sorties sur le terrain, montrent qu'observer et admirer la gent ailée, c'est aussi une manière
de découvrir la nature dans son ensemble et dans ce qu'elle a de plus fascinant.
C'est au contact de professionnels et d'amateurs expérimentés, de toutes disciplines
confondues, que chacun d'entre nous pourra enrichir ses connaissances et ainsi mieux
appréhender l'extraordinaire biodiversité qui nous entoure.
Nous sommes donc particulièrement heureux de pouvoir ouvrir cette nouvelle rubrique au
caractère pluridisciplinaire. Elle vous permettra de reconnaître ou de découvrir la faune et
la flore de ce département ; elle vous renseignera sur la biologie des mammifères, sur leur
protection, sur l'appareil végétatif des orchidées, sur la longévité des insectes et leur
association avec les plantes, sur les travaux en cours dans le domaine de la recherche
forestière et bien d'autres sujets passionnants, lesquels nous l'espérons, répondront aux
questions que vous vous posez.
-36-
La Protection des Insectes en Guyane :
Nécessité ou Utopie ?
PORTRAIT
Les Arthropodes constituent
Installé en Guyane depuis 1982, Michel l'ensemble animal le plus riche, avec
DURANTON se passionne pour les près de 80% de la faune connue, soit
insectes. Son travail sur la classification environ un million d'espèces. La
des Longicornes du département lui a classe des Insectes forme à elle seule
valu d'être reconnu par ses pères et les 9/10 de cet embranchement.
être ainsi nommé au Comité Régional La fécondité des Insectes est
Scientifique, section entomologie. extrêmement importante et leur cycle
Aujourd'hui, il est plus particulièrement reproducteur relativement bref.
spécialisé dans les Cicindelidae. Dans les régions tropicales et
Correspondant du Muséeum d'histoire équatoriales du globe, la diversité et
naturelle, il vient d'achever dans le la densité des Insectes semblent
cadre des ZNIEFF, le recensement des infinies. Chaque année des
insectes de la région de Kourou. centaines d' espèces nouvelles sont
Membre de /'"Association pour une décrites par les chercheurs.
Meilleure Connaissance des
Invertébrés de Guyane' et du GEPOG, La Guyane, en raison de
Michel Duranton fait parti de ceux dont l'impénétrabilité de son couvert
la passion et les connaissances ont forestier, particulièrement dans la
apporté la notoriété aux observations zone intérieure, constitue une des
d'amateurs en Guyane. rares régions privilégiées de la
planète, et de fait, un paradis pour la
recherche entomologique.
Autant I'étroite bande cotière semble menacée par la déforestation, l'implantation
de zones destinées à "l'agriculture" ou au peuplement humain, autant la partie intérieure du
département demeure préservée de toute dégradation anthropique.
Comme tous les animaux, les Insectes dépendent du monde végétal ; certaines
espèces s'en nourrissent (phytophages, xylophages), d'autres utilisent les plantes comme
abri et mode de reproduction. Souvent le développement et la survie des végétaux
dépendent également des Insectes (pollinisation, rôle des coprophages dans la fertilisation
des sols...). Si un biotope est protégé dans son intégralité, les plantes qui peuplent ce milieu,
les animaux, et donc les Insectes qui y vivent se trouveront, de fait protégés.
Il n' y aurait aucune utilité à protéger les Morphos, si on continue à déboiser la zone
littorale. La raréfaction des plantes hôtes entraîne la raréfaction puis la disparition à terme
des Insectes commensaux ; car beaucoup d' espèces sont inféodées à une ou, tout au plus,
à quelques plantes hôtes.
-37-
La protection des Insectes, et sans cloute de toutes les espèces animales, passe par
la préservation des milieux. Si l'on ne tient pas compte de cette évidence, la protection au
niveau législatif, espèce par espèce (ex : La Convention de Washington et l'interdiction du
commerce de papillons du genre Ornithoptera, alors que l'on déboise et brûle les forêts de
Sulawesi et de l'Irian Jaya, patrie de ces papillons) demeure en toute état de cause illusoire.
Au pire, on peut envisager, de la part des "collectionneurs", de plus en plus nombreux,
l'apparition d'un intérêt spéculatif et mercantile vis à vis d'espèces devenues rares sur le
marché.
En définitive, il est urgent d'élaborer une législation relative aux Arthropodes, mais
celle-ci ne peut être décidée unilatéralement par des Politiques incompétents en la
matière, ou des Ecologistes par trop puristes qui, sacrifiant la Recherche à leur idéal,
tombent dans les pires excès.
Protection des milieux et protection des espèces doivent aller de pair ; une
formation, même limitée, des agents chargés de toute forme de répression (gardes-chasse,
douaniers, gendarmes) en matière d'entomologie devrait alors être envisagée, afin qu'en
aucun cas, la recherche scientifique ne puisse être entravée.
-38-
Megasoma actaeon
(Guyane)
Dynastes hercules
(Guadeloupe)
Golofa pizzaro
Golofa porteri (Mexique)
Dynastes neptunus (Colombie)
(Colombie)
-39-
MEGASOMA actaeon
Les Megasoma, bien connus dans notre département sous le nom évocateur de "mouches-
léfan" ou "mouches-rhino", sont des coléoptères de la famille des Dynastidae.
En Guyane, nous trouvons une seule espèce, le Megasoma actaeon ; néanmoins, certains
entomologistes laissent entendre qu'une deuxième espèce affine mais réellement distincte
pourrait exister. Des études sont en cours...
Notre Megasoma est une grande espèce de 9 à 12 cm de long, de couleur brun-noir à noir
luisant. La tête du mâle se termine par une corne (dite céphalique) bifide et un thorax garni
de deux protubérances en forme de pointes (cornes thoraciques). La plupart des grandes
espèces de Dynastidae possèdent d'ailleurs de telles excroissances.
Quelles en sont les raisons ? Les entomologistes se sont posés depuis longtemps cette
question sans véritablement trouver une réponse satisfaisante.
De même que l'on trouve cette particularité dans la famille des Lucanidae (au niveau des
mandibules), on peut rapprocher le rôle que jouent ces appendices au rôle des cornes et
des bois chez certains mammifères (Cervidae, Bovidae...), dans la lutte que se livrent les
mâles pour la possession des femelles. Mais peu d'observations sur le terrain viennent
confirmer cette hypothèse ; qui plus est, ces organes souvent démesurés semblent bien
souvent constituer une gêne certaine pour leur propriétaires.
La période d'apparition des Megasoma débute dès le mois d'avril, connait son apogée
durant les pluies de mai/juin et les grandes chaleurs d' août/septembre pour se terminer en
octobre. Les captures hors saison demeurent plus rares.
La biologie des Dynastidae est relativement bien connue.; leur élevage donne des résultats
satisfaisants (Dynastes hercules, Golofas sp. ...) et nécessite peu d'entretien, Il faut prendre
garde d'isoler les couples et les maintenir dans un milieu obscur et humide.
Leur longévité semble assez brève, une fois l'acte de reproduction accompli.
C'est pourquoi l'espèce semble très abondante en Guyane malgré les pièges artificiels et
involontaires que constituent les puissantes lumières sur certains sites (Petit Saut, Montagnes
des Pères, centrale de la Comté e t c . ) , la plupart des insectes attirés ayant déjà rempli leur
fonction essentielle envers la Nature, à savoir, la reproduction et la ponte.
-40-
L e C o i n Des Z é l é s
I
ï
I
Nous, participants au séminaire Ramsar sur la conservation des zones humides avons
constaté, lors de nos visites au chef-lieu de la commune où nous résidons, que des produits
issus de certaines espèces menacées apparaissent sur les cartes de différents restaurants
(caïman, par exemple), dans des magasins de souvenirs (fleurs en plumes d'Ibis rouges,
carapaces de Tortues terrestres, articles de maroquinerie en peau de Serpents, Caïmans,
Tortues marines) et dans un établissement public commercial. Ces espèces, selon nos
informations, sont protégées par la législation française et internationale.
La France est un pays qui se bat pour la sauvegarde des espèces menacées dans
le monde (Eléphants, Baleines, espèces protégées par la CITES,...). De plus, les
représentants des assemblées et des autorités locales nous ont convaincu, au cours de
leurs allocutions, de leur attachement à la cause de la conservation et de la gestion
durable des ressources naturelles de la région.
Aussi, nous nous permettons donc, très courtoisement, de demander à la France les
raisons particulières pour lesquelles ce commerce d'espèces menacées liées aux zones
humides, apparemment illégal, est cependant toléré.
Depuis plusieurs semaines, les habitants du quartier de l'Anse à Kourou sont les témoins
impuissants de massacres d'Ibis rouges qui se perpétuent à quelques centaines de mètres
de leurs habitations, et ce malgré les nombreuses plaintes et protestations auprès, des
services de gendarmerie. En effet, c'est à l'aube et au crépuscule, lorsque les oiseaux
quittent ou regagnent la colonie, qu'ils sont victimes d'un véritable tir de barrage orchestré
par des "chasseurs" dissimulés dans la mangrove. Ce sont, en quelques semaines, près
d'une centaine d'oiseaux qui ont été ainsi abattus. Cette chasse est d'autant plus cruelle
et stupide qu'elle intervient en pleine période de reproduction pour ces animaux, tuant
ainsi des femelles en gestation ou nourrissant des jeunes, ce qui met en péril l'existence
même de l'espèce. Rappelons que l'Ibis rouge est une espèce menacée d'extinction et
bénéficie d'une protection internationale. En Guyane, tous les témoins s'accordent à dire
que l'espèce est moins abondante que par le passé. Les études montrent que si rien n'est
fait pour enrayer le déclin par une application stricte de la loi (*), l'espèce aura disparu des
Guyanes comme elle a disparu d'une partie du Brésil, de la Floride et de l'Amérique
Centrale. Les différentes associations de protection de la nature sont unanimes à dénoncer
le braconnage des Ibis rouges et autres espèces protégées et demandent que des
mesures concrètes soient prises afin de protéger le patrimoine naturel. Il incombe aux
autorités locales d'être conscientes de leur responsabilité et de leur rôle vis-à-vis des
générations futures.
(*) Loi du 10 juillet 1976
L'Ibis rouge (comme tous les autres échassiers : Hérons, Aigrettes, Savacous...) est protégé
par l'arrêté du 15 mai 86 et la loi du 10 juillet 76. Il est interdit de le tuer, de le capturer, de
le vendre ou de l'acheter (y compris les fleurs artificielles en plumes) sous peine de 2 000 à
60 000 francs d'amende et, en cas de récidive, 120 000 f.
Document : Copie du communiqué de presse du 14/05/93, envoyé par le GEPOG suite aux massacres
d'Ibis rouges perpétrés à Kourou fin avril - d é b u t mai
-43-
L e C o i n Des Z é l é s
Protection
Le GEPOG intervient au cours des séminaires Espérant q u e ces actions d'informations visant à
internationaux RAMSAR et P.N.U.E. alerter l'opinion publique puissent amener à une
-44-
Protection
B. G. m
-45-
- 46 -
L e C o i n Des Z é l é s
Animation
De Kourou...
-47-
L e C o i n Des Z é l é s
Le secteur correspond à une Znieff de type 2 dans laquelle trois zones d'intérêt remarquable ont été
identifiées (Znieff de type 1). Cette identification a été réalisée grâce aux inventaires floristiques et
faunlstiques établis par l'ORSTOM de Cayenne.
Ainsi d ' u n point de vue botanique, les diverses formations végétales ont été décrites et caractérisées ;
167 espèces d o n t 4 remarquables pour la Guyane ont été recensées. De plus, des inventaires
ichtyologiques ont permis de caractériser les peuplements des différents biotopes aquatiques. Enfin, en
fonction des différents milieux, 5 secteurs ont été remarqués pour leur intérêt ornithologique.
Mais, le principal intérêt du secteur réside a v a n t tout dans la diversité des biotopes et leur valeur
paysagère. Il offre ainsi des potentialités pour la création d'un centre de découverte nature.. Protégé, le
secteur peut alors constituer également un véritable centre de recherche sur l'écologie des milieux et
tout particulièrement sur la faune des zones humides du littoral. En s'appuyant sur un plan de gestion,
p e r m e t t a n t de concilier préservation et suivi scientifique du site a v e c sa mise en valeur par des
aménagements pédagogiques et touristiques, il est possible de créer des conditions favorables à un
certain développement socio-économique de la commune de Sinnamary.
Cependant, plusieurs points doivent à présent être abordés : il s'agit de définir quelles zones devront être
préservées de tous dérangements, celles qui pourront être ouvertes au public, quels circuits organiser et
quels types d'aménagements réaliser, etc ?
Les études précédentes du site ont apporté quelques indications sur les possibilités d'aménagement et
de gestion. Il reste c e p e n d a n t souhaitable, en vue d'une reflexion globale, d'intensifier les recherches sur
l'écologie du site, de compléter notamment les inventaires existants et tout particulièrement dans le
d o m a i n e de l'ornithologie et de l'herpétologie. Afin de concilier préservation et mise en valeur, il s'agit,
a v a n t toute ouverture au public et réalisations d'aménagement, d'avoir une réelle connaissance du
patrimoine naturel qui constitue la valeur et les potentialités pédagogiques et touristiques du secteur.
Une meilleure connaissance de l'avifaune p a r c e qu'elle contribue de manière prépondérante à la
richesse du site par sa diversité spécifique, et constitue par son observation l'une des composantes
majeures des produits touristiques et pédagogiques susceptibles d'être proposés dans le c a d r e du
centre nature.
Une é t u d e sur les reptiles et les amphibiens parcequ'ils n'ont fait l'objet jusqu'à présent d ' a u c u n e
recherche sur le secteur, et qu'ils sont susceptibles de renforcer la valeur écologique du site.
Bien e n t e n d u , profitant de cette mission, des recherches complémentaires sur certaines familles de
plantes, sur les mammifères, et pour la première fois en Guyane un inventaire de l'entomofaune des
milieux aquatiques, seront également réalisés,
Ainsi, la c a m p a g n e d'étude qui va être menée par le GEPOG, a pour objectifs de contribuer à l'inventaire
du patrimoine naturel et d'apporter des éléments complémentaires à la réflexion sur la gestion du site.
L'étude doit alors permettre un zonage du secteur, définir des circuits de découverte.
Pour c e l a , une équipe de spécialistes, pour la plupart membres de l'association, est constituée par :
- Mr. B. GOGUILLON, chargé de mission à la Direction Régionale de l'Environnement sur les
inventaires Znieff et la protection des espaces naturels.
- Mr. O. TOSTAIN, Ingénieur écologue et ornithologue professionnel.
- Mr. A. LE DREFF, représentant scientifique de la LPO et du Birdlife International en Guyane.
- Mr. J. FRETEY, herpétologue ; c h a r g é de mission au WWF, responsable de la c a m p a g n e de
protection et d'étude sur les tortues marines.
- Mr. Y. MOONEN, naturaliste et botaniste.
- Mr. M. DURANTON, entomologiste.
- Mr. R. LE GUEN, photographe professionnel spécialisé dans l'environnement.
-48-
L e C o i n Des Z é l é s
La couverture photographique réalisée durant cette mission doit permettre l'établissement d'une
cartographie des milieux et d'une banque d'images exploitables par le futur centre nature (dépliants et
brochures, diaporamas).
Les enregistrements peuvent constituer des documents sonores intéressants également pour ce centre.
La capture s'avère indispensable pour réaliser un inventaire relativement complet de l'herpétofaune
aquatique et de certains groupes d'oiseaux. Il semble également intéressant de baguer certains oiseaux
ainsi capturés dans la mesure où le site devrait être protégé à l'avenir et qu'il pourrait alors se mettre en
place un véritable suivi scientifique (notamment des populations d'oiseaux).
Bien entendu, un rapport sera rédigé et un compte-rendu présentant le bilan de cette mission sera diffusé
dans un prochain n° d'Harpia.
-49-
L e C o i n Des Z é l é s
Vacances Ornithologiques
Du 5 au 26 a o û t 1993, des jeunes adolescents du Centre Villlot vont venir découvrir la Guyane avec le
concours de la Fondation Ushuaïa. Ils seront hébergés et encadrés par le Pou d'Agouti à St-Laurent.
Certains jeunes ont choisi l'ornithologie c o m m e thème dominant de leur séjour. Aussi, le GEPOG a été
sollicité pour guider plusieurs sorties, notamment au Centre de Découverte Nature de Guyane (CDNG)
mis en oeuvre par l'association St-Laurentaise (circuits pédestres et en c a n o ë ; observation de la
c a n o p é e à partir de plates formes), et sur le site de la Pointe Isère. Un d i a p o r a m a sur l'avifaune du
département leur sera également présenté.
Notre association organise les 26 & 27 septembre 1993 un week-end d'initiation à l'ornithologie sur le site
de l'Anse de Sinnamary. Plusieurs points fixes seront établis le long de la piste (sablières, marais, étangs,
lagunes, mangroves et vasières), de 8h à 12h et de 15h à 18h30.
C e t t e manifestation sera ouverte au "grand-public", mais surtout les différentes associations de
protection de l'environnement en Guyane y seront invitées. Ce sera ainsi l'occasion de présenter au
monde associatif le GEPOG et ses membres d'une manière plus concrète et sympathique ; d'établir des
contacts inter-associations, de réfléchir ensemble aux actions communes à mener et de reparler
notamment de la prochaine Journée de l'Oiseau.
-50-
B o n P i e d , B o n O e i l !
Les c o m p t e s - r e n d u s d e s sorties
18 personnes ont participé à la sortie des 20 & 21 février 1993, qui s'est déroulée sur la crique et les marais
Yiyi, la savane Corossony et la piste de St-Elie.
C'est avant tout la beauté et la diversité des paysages traversés au cours de la remontée de la crique, qui
ont marqué les souvenirs. La sérénité des grands étangs, les jeux de lumière dans les forêts-galeries... font
du site un lieu bien agréable pour pratiquer l'ornithologie ; Sans c o m p t e r la diversité des espèces
d'oiseaux présentes.
Plus de 70 espèces ont pu ainsi être observées sur l'ensemble du W.E. et des sites prospectés.
A noter tout particulièrement le majestueux Vautour pape, le Spizaete noir au sifflement caractéristique, le
multicolore Trogon rosalba au plumage vert, rouge, noir et blanc.
A la fin de c e t t e sortie, b e a u c o u p des participants gardant en mémoire leur promenade sur la rivière, se
disaient en eux-mêmes : 'Et si une étude ornithoiogique y était menée - Il y a un réel intérêt à protéger et
à mettre en valeur le site - Quand est-ce qu'on y retourne ?..."
Ils ne croyaient pas si bien dire ! (lire p. 48 & 49 ).
De l'étude à la découverte.
Le week-end du 20/21 mars 93, la sortie du GEPOG fut consacrée à la région de Sinnamary. 8 personnes y
ont participé.
Le premier jour fut l'occasion de prospecter un biotope dans lequel l'avifaune n'avait pas encore été
inventiorlée. En effet, les plantations de Pins caraïbes qui peuplent la région de Sinnamary, représentent
une espèce d'arbre qui n'est pas originaire du département, mais importée d'Amérique Centrale dans les
années 70 en vue de l'Installation d'une usine de pâte à papier en Guyane. Il nous parraissait d o n c
intéressant de connaître l'utilisation de ce milieu par des espèces d'oiseaux sédentaires ou hivernants
dans la région. Finalement, outre quelques espèces inféodées aux savanes herbeuses, nos recherches ne
nous ont pas permis de souligner l'intérêt avifaunistique de ces plantations.
La seconde journée fut quant à elle consacrée à la piste et à la pointe de l'Anse, destination privilégiée
du groupe car reflétant la richesse de l'avifaune du littoral de part la diversité et la densité des espèces
présentes. Si tous les observateurs connaissaient déjà le célèbre Ibis rouge que nous avons une nouvelle
fois admiré au dessus des vasières, ce fut pour certains la première rencontre a v e c son cousin l'Ibis vert,
menant dans l'ombre de la star une vie solitaire et discrète. Parmis les 57 espèces observées lors de cette
sortie, 2 autres méritent également d'être citées ici car très rarement observées de jour : le Savacou
h u p p é , Ardeidé aux moeurs nocturnes, et le Grand Duc de Virginie, le plus grand des Rapaces nocturnes
(posé à moins de 30 m des observateurs émerveillés !).
Malgré nos prospections régulières, ce site nous réserve toujours des surprises q u e nous vous invitons à
partager et ce dans des conditions aisées pour des observateurs de 7 à 77 ans !
Cette sortie qui s'est déroulée les 1 & 2 mai 93 dans la région de Montsinnery a permis à 10 membres du
GEPOG de se familiariser a v e c l'avifaune forestière. Tout au long des 40 km de piste pénétrant en forêt,
nous avons pu admirer notamment 7 espèces de r a p a c e dont le splendide Vautour p a p e ainsi q u e 4
espèces de Toucan (sur les 6 que c o m p t e le département). La journée du samedi fut clôturée par une
observation haute en couleur puisque nous avons contemplé simultanément le Trogon violacé, le Colibri
fée, le Coracine noir, le Cotinga pompadour et le superbe Cotinga à gorge pourpre.
Ce fut un G r a g e qui nous procura la séquence frisson de c e t t e sortie. A peine remis d ' u n e nuit
probablement très mouvementée, ce dernier a en effet guère apprécié notre curiosité de naturaliste -
pas moins de 5 attaques (sur un sac de plastique préalablement gonflé) nous montrant que le seigneur de
la brousse ne recule pas toujours devant l'adversité (même s'il en a la possibilité) - et c'est bien
respectueusement que nous l'avons laissé à ses songes.
C o m m e nous avons pu le constater, l'intérêt faunistique de la piste forestière de "Risque tout" demeure
soumis à une pression de chasse très importante et totalement incontrôlée malgré les efforts de l'ONF
pour en réglementer l'accès. Cette utilisation d'une pénétrante forestière à des fins cinégétiques peut
être lourde de conséquences sur l'ensemble des milieux qui l'entourent.
Nous tenons à remercier ici l'ONF pour son aimable concours, sans lequel cette sortie n'aurait pu se
dérouler.
La liste des espèces observées lors des sorties est disponible (gratuitement !) au secrétariat du GEPOG.
B o n P i e d , B o n O e i l
Malgré les vacances et le départ de bon nombre d'entre nous, la mission d'étude début
juillet sur les marais Yiyi, et la participation aux animations en août organisées au Centre de
Découverte Nature à St-Laurent, un programme de sorties peut cependant être proposé
aux membres du GEPOG !
c'est particulièrement aux animations "grand public" que chacun d'entre nous est invité à
participer ce trimestre. D'ailleurs, leurs destinations (Crique Fouillée, Grand Matoury et Anse
de Sinnamary) représentent des sites particulièrement remarquables pour l'observation de
l'avifaune guyanaise.
le 18 juillet
Sortie "grand-public"
le long de la Crique Fouillée
Avifaune aquatique et péri-urbaine
Rendez-vous 8h30 au Degrad Cabassou
Retour prévu 12h00.
Guides: Ch. Moulin & B. Bellaton
le 22 août
Sortie "grand-public"
Sentier de la Mirande sur le Mont Grand Matoury
Avifaune forestière
Rendez-vous 8h30 au parking en bout de piste
Retour prévu 12h30.
Guides: Ch. Moulin & B. Bellaton
Egalement :
Tous les lundis soirs de l'année, point fixe au Vieux Port de Cayenne de 17h30 à 19h00.
Tous les jeudis soirs, point fixe Place des Amandiers à Cayenne de 17h30 à 19h00.
-52-
H i s t o i r e d e P l u m e s
Volume 1
Ostrich to ducks
-53-
" Ce n'est pas faire injustice à tous les autres êtres vivants
que de reconnaître dans les oiseaux mes premières passions.
A leur manière, ils m'ont entrainé dans l'infini non pas celui
des espaces stellaires, mais celui de la vie terrestre, dont la
réalité fait pâlir les rêves. "
Paul Géroudet