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H A R P I A

La R e v u e Des O r n i t h o l o g u e s A m a t e u r s De G u y a n e

Groupe
d'Etude
et de Protection
des Oiseaux
en Guyane

Sommaire:

A vos jumelles : le Toucan de Cuvier Ramphastos tucanus


La synthèse des observations : janvier - mars 1993

L'actualité ornithologique internationale

Vie du Groupe

N°2 2 è m e trimestre 1993


S o m m a i r e

EDITO L'ornithologue est un optimiste de nature ! p. 3.

ETUDE ET CONNAISSANCE DE L'AVIFAUNE

Divers types de relations entretenues par le Cacique à croupion jaune,Cacicus cela,


avec son environnement durant la période de nidification p. 4.
A vos jumelles !
Le Toucan à bec rouge Ramphastos tucanus p. 8.

Aide à l'identification
Les Hirondelles du genre Progne en Guyane Française p. 11.

Suivi des populations de Limicoles nord-américains hivernant en Guyane Française p. 15.

La synthèse des observations


Avant-propos p. 17.
Addenda et Erratum à la synthèse du 4ème trimestre 1992 p. 18.
Période Janvier à Mars 1993 p. 19.

LE MONDE A TIRE D'AILE

L'actualité ornithologique internationale p. 29.

Oiseaux d'ailleurs
les Pitohuis, des oiseaux empoisonnants ! p. 34.

Récit de voyages
Birding in Venezuela p.35 '.

D'UNE BRANCHE A L'AUTRE

D'une branche à l'autre p. 36.

La protection des insectes en Guyane : Nécessité ou utopie? p. 37.

Megasoma actaeon p. 39.

VIE DU GROUPE

Le coin des zélés p. 41.

Bon pied, bon oeil ! p. 51.

Histoire de plume p. 53.

LES ORNITHOLOGIQUES

-1-
Références des illustrations

B. Bellaton p. 2, 3, 10, 11, 35'". 3 5 " " , 36.


J.M. Delpey dans "Pou d'Agouti n°7" p. 34.
M. Duranton p. 39.
N. Eterradossi dans "Carnet de notes d'Eugène Ruber" p. 35', 44, 45, 48.
B. Goguillon p. 15, 31-33, 35, 40, 52.
J.A. Gwinne dans "Birds of Panama" p. 50.
P. Harisson dans "Seabirds" p. 33.
C. Rose dans "Swallows & Martins of the world" p. 13 & 14.
G.M. Sutton dans "The species of birds of Sth. America" p. 8.
G. Tudor dans "Birds of Venezuela" p. 5-6, 19-26.
G. Tudor dans "Birds of Sth. America" p. 7,8, 13.
G. Tudor dans "Paysages et nature en Amérique du sud" p. 4.

-2-
E D I T O

L'ornihologue est un optimiste de nature !

Que de temps et d'attention consacrés parfois à un oiseau pour tenter de le sauver, tandis
que régulièrement au crépuscule, plusieurs de ses congénères sont abattus en quelques
minutes pour remplir les assiettes de certains restaurants de la ville.
L'ornithologie est bien une affaire d'optimistes, qui gardent l'espoir que leurs efforts ne
resteront pas vains. Forts du souvenir inoubliable d'un oiseau retrouvant la liberté, ils ne
cesseront de dénoncer les actes, hélas fréquents, de personnes qui menacent parfois
l'existence même de certaines espèces. Et, à force de parler des actions de quelques
originaux qui admirent, respectent et sauvent les oiseaux, alors oui, un jour...

Voici donc enfin le second numéro d'Harpia, qui s'est étoffé comme pour s'excuser du
retard pris dans sa parution.
Ah, les vacances ! me direz-vous ?
Que voulez-vous, les migrations estivales, on s'attarde sur les routes et on finit par se faire
attendre, comme le balbuzard pêcheur guetté depuis plusieurs mois au Vieux Port de
Cayenne par des ornithologues impatients.

Vous constaterez tout-de-même, qu'au travers des différentes rubriques les membres du
GEPOG n'ont pas démérité.
Les deux nouvelles rubriques, l'une consacrée à l'actualité ornithologique à travers le
monde, et l'autre ouverte aux naturalistes d'une manière générale, apportent une nouvelle
dimension à la revue.
Vous remarquerez également comme nous l'avons évoqué précédemment, que les actions
de sensibilisation et de protection animent une Vie du Groupe bien remplie.
Vous découvrirez encore le Toucan de Cuvier, le Cul-jaune et ses fréquentations parfois peu
recommendables. L'identification des Hirondelles n'aura plus de secrets pour vous. Enfin, la
synthèse des observations ce trimestre, vous informera des données bien intéressantes
d'espèces rares.

L'association est encore jeune et se développe (génial !), mais elle doit en même temps
s'organiser ; HARPIA également.
Aussi, soyez indulgents pour ces fous de la plume qui font naître chaque trimestre votre
revue maintenant préférée, et feront tout pour que les prochains numéros vous parviennent
dans les temps.

D'ici là, nous espérons que la lecture


Hirondelle à ventre blanc
Progne dominicensis
Identification: le mâle a le dessus, la gorge
et la poitrine bleu-noir. Le ventre et
l ' a b d o m e n blanc pur contrastent
nettement avec la poitrine. Les flancs sont
bleu-noir violacés.
La femelle s'en distingue par la gorge, la
poitrine et les flancs gris-brun, ce qui la fait
ressembler à la femelle de l'Hirondelle
chalybée.

Recherche: elle est à rechercher lors de


ses passages migratoires, le long des côtes
dans les paysages ouverts et semi-ouverts
proches de l'eau.

Hirondelle gracieuse Progne elegans

Identification: il est impossible de distinguer


le mâle de celui de l'Hirondelle noire ; tous
deux étant entièrement bleu acier foncé.
La femelle est d'aspect très foncé
également, noir fuligineux dessus, le reste
brun foncé.

Recherche: cet oiseau originaire du sud du


continent vient passer l'hiver austral dans
les savanes et les forêts sèches du littoral
des Guyanes.

Hirondelle noire Progne subis

Identification: mâle entièrement bleu-noir.


La femelle est grisâtre dessous avec la
poitrine lavée de brun gris et festonée de
pâle ; le ventre et l'abdomen plus ou
moins blanchâtres, finement striés de
foncé. Le front et le cou sont gris, et le dos
brun foncé.

Recherche: migrateur rare au Guyana, cet


oiseau pourrait néanmoins atteindre, de
septembre à avril, la Guyane où il faut la
rechercher dans les paysages ouverts et
semi-ouverts à proximité d'eau notamment
(savanes, cultures, abattis, également
dans les bourgs et les villes).

- 14 -
SUIVI DES POPULATIONS C'est ainsi que l'on a pu observer que sur
DE LIMICOLES NORD AMERICAINS les 23 espèces fréquentant le site,
certaines y séjournent pendant toute la
HIVERNANTS EN GUYANE FRANÇAISE période d'hivernage comme le
Bécasseau semipalmé, Calidris pusilla
(entre 300 000 et 1 000 000 de ces oiseaux
hivernent chaque année en Guyane et la
quasi totalité de la population mondiale
hiverne entre la Guyane et le Surinam).
Pour d'autres, cet estran vaseux ne
constitue qu'une escale indispensable
pour se restaurer avant de déployer un
nouvel effort qui mènera quelques
espèces comme le Bécasseau de
Bonaparte, Calidris fuscicollis, le Bécasseau
maubéche, Calidris canutus et la Barge
L'Amérique du Sud est le continent qui hudsonienne, Limosa haemastica
possède i'avifaune la plus riche, près de jusqu'aux rivages de Patagonie et en Terre
3 000 espèces d'oiseaux, pour un total de Feu qui constituent leur quartier d'hiver
mondial d'environ 9 000 espèces. Rien (soit plus de 18000 km parcourus le long
que pour la Guyane, plus de 700 espèces de la façade atlantique).
ont été identifiées, ce qui est plus que pour Ce suivi des populations au niveau local
toute la région néarctique (Etats-Unis et s'inscrit dans un vaste programme
Canada). Parmi ces 700 espèces, plus de internationnal d'étude et de protection de
200 sont essentiellement ou strictement ces espèces ainsi que de leurs milieux (PAN
inféodées aux milieux naturels côtiers. AMERICAN SHOREBIRD PROGRAM).
La famille des Limicoles (du latin "Limus" :
limon, boue) regroupe les Bécasseaux, Outre la participation d'observateurs
Chevaliers, Pluviers, Bécasses et volontaires chargés de collecter un
Bécassines. La plupart de ces espèces maximum de données le long des voies
nichent en bordure du cercle polaire migratoires, des campagnes de
arctique, dans la toundra, mosaïque marquages d'oiseaux (à l'aide de bagues
immense de lacs, marais et tourbières. Son de couleur identifiables à distance) ont
caractère inhospitalier (pour nous) et sa permis de mieux connaître leurs
faible densité humaine, contribuent à offrir déplacements. C'est dans ce cadre
de véritables paradis aux Limicoles qu'ont été observés depuis 1989 sur la
nicheurs pendant le bref été boréal. vasière de Kourou, plus de 95 Limicoles
bagués précisant ainsi l'origine des
La Guyane accueille chaque année populations présentes (essentiellement du
plusieurs milliers de ces petits échassiers Canada mais aussi des Etats-Unis, du Brésil,
migrateurs en provenance du Grand Nord du Chili et d'Argentine).
canadien.
Si pour certaines espèces, les vasières de Fort des renseignements recueillis, l'étude
Guyane constituent leur principal quartier (qui se poursuit) a permis de définir les
d'hiver, elles ne sont pour d'autres qu'une déplacements migratoires ainsi que les
étape réparatrice et indispensable avant aires d'escale et d'hivernage de
de poursuivre leur route vers le sud. nombreuses espèces.

Ce n'est qu'en 1983 que fût mise en


évidence la richesse des vasières du
département. De par la densité et la
diversité des espèces présentes, les côtes Afin d'endiguer le déclin de ces
du Surinam et de Guyane Française se populations amorcé depuis les années 70,
classent ainsi comme zones d'hivernage nombre de ces sites clés sont aujourd'hui
les plus importantes pour les oiseaux de placés sous un statut de "Réserves
rivage de la région néarctique. Hémisphériques", formant ainsi un réseau
Les modalités d'accès du littoral guyanais continental comprenant plus de 242 zones
et l'étendue qu'il présente, limitent les humides protégées auquel participent
suivis réguliers de ces populations. Aussi, activement 12 pays du continent américain
nous sommes nous attachés depuis 1989 à (Western Hémisphère Shorebird Réserve
visiter périodiquement la vasière de Network).
l'estuaire du Kourou afin de préciser De la sauvegarde des zones humides
l'inventaire des espèces et d'évaluer les dépend entièrement la survie des
variations numériques survenant au cours populations de ces petits échassiers
de la période d'hivernage (août à avril). migrateurs.

- 15 -
En dépit de l'importance internationale de
plusieurs secteurs du littoral guyanais, aussi
bien pour les Limicoles hivernants que pour
les Ardéidés et les Ibis nicheurs, aucune
réserve pour ces espèces n'existe jusqu'à
présent dans le département. MIGRATIONS DES LIMICOLES NORD-AMERICAINS
La Guyane Française reste un des derniers
pays qui continuent à ne pas prendre part
à la conservation d'un patrimoine naturel
commun. Puissent enfin les responsables
mesurer l'importance d'une stratégie
collective de protection des milieux et
engager les mesures de sauvegarde qui
s'imposent. L'inscription prochaine et
attendue (puisqu'annoncée par les
autorités françaises) des zones humides de
la Basse Mana et de Kaw sur la liste
RAMSAR constituera une première étape.

(A suivre... )

Renseignements: Alain LE DREFF,


représentant scientifique de la Ligue pour
la Protection des Oiseaux (LPO) et du
BirdLife International en Guyane.
Tel: 32/30/57

- 16 -
La Synthèse Des Observations

La synthèse trimestrielle a pour objectif la diffusion des observations réalisées en Guyane,


afin d'assurer l'information des ornithologues et contribuer ainsi à une meilleure
connaissance de l'avifaune de la région.
Cette synthèse ne fait cependant pas mention de toutes les espèces observées ; mais porte
sur les espèces rares ou peu communes, les plus menacées, et présente les données
relatives à la biologie des oiseaux (nidification, alimentation, migration, etc) relevées sur le
terrain.
Des indications concernant le statut et la distribution de l'oiseau en Guyane, sont parfois
mentionnées et sont extraites de l'ouvrage "Oiseaux de Guyane" réalisé par O. Tostain, J.L.
Dujardin, C. Erard, J.M. Thiollay en 1992.
De même, la présentation des données spécifiques se réfère à l'ordre systématique et à la
nomenclature retenus dans cet ouvrage.
Enfin,chaque donnée est accompagnée des initiales du ou des observateurs.

Vous trouverez tout d'abord un complément et une modification à la synthèse du 4ème


trimestre 1992 parue dans le premier numéro d'Harpia.

Concernant les observations du 1er trimestre 1993 présentées ici, on notera des données
d'espèces rarement observées, comme celles du Caurale soleil, Eurypyga helias, du
Vanneau de Cavenne, Hoploxypterus cayanus, du Picumne d'Orbiqny, Picumnus cirratus et
du Grimpar nasican, Nasica longirostris ; et plus particulièrement celles de l'Elanion perlé,
Gampsonyx swainsonii, dont il s'agit de la première mention sûre pour la Guyane ! Du Courlis
corlieu, Numénius phaeopus, de la sous-espèce phaeopus (dont il s'agit également de la
première donnée pour le département) ; Et du Tyranneau barbu, Polystictus pectoralis
(4ème observation pour la Guyane).
De nombreuses données également, relatives à la reproduction, viennent préciser nos
connaissances encore restreintes sur ce sujet pour beaucoup d'espèces dans le
département.
Enfin, on remarquera encore les données de migration relatives aux remontées vers le nord,
qui nous renseignent sur les dates de passages et d'arrivée d'oiseaux venant du sud du
continent pour passer l'hiver austral dans notre région (comme le Tyran des savanes,
Tyrannus savana), ainsi que sur les mouvements prénuptiaux des oiseaux d'origine nord-
américaine, avec notamment un nouveau record de précocité (15/02) pour l'Hirondelle
rustique. Hirundo rustica.

La qualité et la richesse de toutes ces données montrent en fait l'intérêt d'une telle rubrique
pour la connaissance de l'avifaune du département. Elles encourageront sans aucun doute
les observateurs à continuer et à améliorer leur couverture du terrain, et susciteront bon
nombre d'ornithologues à les rejoindre et à communiquer leurs informations.
Encore bravo aux observateurs !

Vos observations du trimestre sont à envoyer à B. Goguillon, centralisateur et rédacteur de


la synthèse, 3 lotissement Samuel 97351 Matoury (tel: 35/16/99).
Elles doivent lui parvenir avant la fin du trimestre qui succède celui des observations
concernées. Par exemple, vos données du second trimestre 1993 sont à envoyer avant la
fin du troisième, pour qu'elles puissent être citées dans le troisième numéro de la revue
parraissant début octobre.
Pour faciliter le travail de rédaction, vos observations doivent être présentées dans l'ordre
systématique tel que celui retenu dans le livre "Oiseaux de Guyane" mentioné ci-dessus.
Elles comporteront le nom latin et le nom français des espèces, la date et le lieu de
l'observation, et selon les cas, les données relatives à l'effectif, le sexe, l'âge et la biologie
des oiseaux observés.

Bon travail de terrain,


le rédacteur.

- 17-
A d d e n d a à la synthèse du 4ème trimestre 1992

Famille des TROCHILIDAE

Campylopterus largipennis Campyloptère à larges tuyaux

Nourrissage d'un seul jeune dans un nid à 0,5 m de haut dans une fourche d'arbuste en forêt primaire à
Paracou, le 26/12/1992 (P. Petronelli).

Famille des TYRANNIDAE

Lophotriccus galeatus Tyranneau casqué

1 femelle couvant un seul oeuf dans un nid en boule suspendu (1 m du sol) situé dans la végétation en
bordure de piste forestière, à Paracou le 05/12/1992 (P. P.).

Famille des TURDIDAE

Turdus leucomelas Merle leucomele

Nid dans une fourche à 25 m du sol, contenant 2 jeunes, savane Combi le 06/12/1992 (P.Petronelli.).

Turdus albicollis Merle à col blanc

1 nid dans une souche à 1,5 m du sol avec 1 oeuf et 1 oisillon, à Paracou le 28/12/1992 (P. Petronelli).
.5-

Erratum à la synthèse du 4ème trimestre 1992

L'observation d'un Aigle mentionée page 11, concerne non pas l'Aigle noir et blanc, Spizastur
melanoleucus. mais l'Aigle tyran, Spizaetus tyrannus.

- 18 -
SYNTHESE DES OBSERVATIONS

Période : Janvier - Février - Mars 1993

Rédacteur : Bertrand GOGUILLON

Liste des observateurs :

B. BELLATON (B.B.) B. GOGUILLON (B.G.) P. PETRONELLI (P.P.)


Ch. CADIRAN (C.C.) Ch. MOULIN (CM.) 0. TOSTAIN (O.T.)
Ph. CHOUTEAU (P.C.) A. LE DREFF (A.L.D.) H. ROBREAU (H.R.)

Ordre des TINAMIFORMES


Famille des TINAMIDAE

Tinamus major Grand tinamou

1 Individu couvant 5 oeufs dans un nid situé à la base d'un tronc à contreforts, Paracou le 21/01/1993 (P.P).
1 individu couvant 6 oeufs dont 2 prêts à éclore, à Paracou, le 15/03/1993 (PP.).

Crvpturellus variégatus Tinamou varié

Ponte d'un oeuf sur la piste Barthod, le 27/03/1993 (O.T.).

Ordre des PODICIPEDIDAE


Famille des PODICIPEDIDAE

Tachybaptus dominicus Grèbe minime

1 famille a v e c 1 jeune sur le petit lac du Rorota, le 8/02/1993 (H.R.).


Un total de 13 individus recensés sur l'ensemble des plans d'eaux du Rorota, le 24/02/1993 (B.G.).

Ordre d e s PROCELLARIIFORMES
Famille des HYDROBATIIDAE

O c e a n o d r o m a leucorhoa Océanite cul-blanc

Passage d'oiseaux noté à Kourou, au total 6 oiseaux différents


le 11/02/1993 (H.R. & A.L.D.).

O r d r e d e s PELECANIFORMES
Famille des PHALACROCORACIDAE

Phalacrocorax olivaceus Cormoran olivâtre

1 adulte dans les marais de Kaw, le 16/02/1993 (H.R.).

- 19 -
Famille des ANHINGIDAE

Anhinga anhinga Anhinga d'Amérique

1 individu dans les marais Yiyi, le 20/02/1993 (GEPOG).

Ordre des CICONIIFORMES


Famille des ARDEIDAE

Botaurus pinnatus Butor Mirasol

1 individu observé à la piste de l'anse de Sinnamary, le 1/01/1993 (B.B.).


Globalement rare en Guyane, cet ardéidé est localisé aux grands marais
dulçaquicoles du littoral.

Famille des THRESKIORNITHIDAE

Eudocimus ruber Ibis rouge

60 adultes en vol nord-ouest à Cayenne, le 18/01/1993 ( C M , & B.G.).


40 adultes en vol nord-ouest à Montjoly, le 6/02/1993 (B.G.).
18 adultes en vol nord-ouest à Cayenne, le 8/02/1993 (P.C. - C M . - B.B. - B.G.).
175 individus (dont 2 immatures seulement) à l'Anse de Sinnamary, le 13/02/1993 (H.R.).

Ces observations illustrent les mouvements qui se produisent au sein de la population durant la période
précédant la reproduction. Tous les oiseaux observés en vol (uniquement des adultes) remontaient vers
Kourou où s'établit chaque année une colonie nicheuse. Le nombre des oiseaux présents dans l'Anse de
Sinnamary et la faible proportion d'immatures attestent des rassemblements d'adultes en vue de la
nidification dans le secteur.
Au dortoir du Vieux Port de Cayenne, les effectifs d'Ibis rouge qui étaient de l'ordre d'une quinzaine les
mois précédents, sont d'ailleurs marqués par le départ des adultes vers la fin du mois de janvier ; seuls 8
immatures restent alors présents sur le site.

Famille des CATHARTIDAE

Sarcoramphus p a p a Vautour pape

1 individu Piste de St-Elie, le 21/02/1993 (B.B.).


1 individu sur le mont Mahury, le 24/02/1993 (B.G.).

Ordre des ANSERIFORMES


Famille des ANATIDAE

Carina moschata Canard musqué

1 individu en vol au dessus de la route de Guatemala, le 26/01/1993 (A.L.D. &


1 individu dans les marais de Kaw, tué par chasse Me 16/02/1993 (H.R.).

Ordre des FALCONIFORMES


Famille des ACCIPITRIDAE

Gampsonyx swainsonil Elanion perlé

1 individu près du B.E.A.P, du Centre Spatial, le 05/02/1993 ( C I ) .


Première observation sûre pour la Guyane où une observation possible avait été faite à Cayenne en
d é c e m b r e 1980. Cet Elanion est considéré comme rare au Surinam où il fréquente les paysages ouverts
des savanes arbustives.

- 20 -
Leptodon cavanensls Milan de cayenne

1 Individu Piste de St-Elie, le 01/01/1993 (B.B.).

Harpaqus bidentatus Milan bidenté

3 Individus sur le mont Mahury, le 24/02/1993 (B.G.).

Rostrhamus sociabilis Milan des marais

1 individu probable à Kaw, le 12/02/1993 (H.R.).


3 individus dans les marais Yiyi, le 20/02/1993 (GEPOG).

Buteo albicaudatus Buse à queue blanche

1 individu dans la savane Karouabo, le 10/02/1993 où elle est observée régulièrement depuis 1989 (A.L.D.).
3 Individus dans la savane Corossony, le 21/02/1993 (GEPOG).

Buteo brachyurus Buse à queue courte

2 sur le Rorota. le 24/02/1993 (B.G.).


Cette espèce était c o n n u e du site jusqu'en 1987, mais sa présence au delà de c e t t e d a t e restait à
confirmer.

Asturina nitida Buse cendrée

Accouplement observé route de Guatemala, le 26/01/1993 (A.L.D. & B.G.).

Leucopternis albicollis Buse blanche

1 individu capture puis relâche un Serpent liane, Leptopnis atoetulla, piste de Kaw, le 12/02/1993 (H.R.).
1 couple avec 2 immatures à Paracou, le 13/02/1993 (A.L.D.).

Buteogallus meridionalis Buse des savanes

Accouplement observé en bord de route près de la crique Malmanoury, le 28/01/1993 (A.L.D.).

Buteogallus aequinoctialis Buse buson

1 couple parade route de Guatémala, le 11/02/1993 (A.L.D.).

Buteogallus urubutinga Buse urubu

1 immature à la sablière de Kourou, le 7/01/1993 (A.L.D.).


1 adulte sur la crique Macouria, le 28/01/1993 (C.C. & B.G.).
1 adulte dans les marais le long de la piste de l'anse de Sinnamary,
le 13/02/1993 (H.R. & A.L.D.).
1 individu observé piste de St-Elie, le 20/02/1993 (GEPOG).
1 individu pourchassé par une Buse des Savonnes, Buteogallus meridionalis,
et deux Caracara à tête jaune, Milvago chimachima, dans les savanes du C .S.G, le 19/03/1993 (A.L.D.).
Spizaetus tyrannus Aigle tyran

1 individu au dessus des marais Yiyi, le 21 /02/1993 (GEPOG).

Circus buffoni Busard de Buffon

3 individus ensembles (phase sombre) dans la savane Matiti, le 26/01/1993 (A.LD. 8c B.G.).
2 Individus dans les marais le long de la piste de l'anse de Sinnamary, le 28/01/1993 (A.L.D.).
2 immatures dans la savane Matiti, le 11/02/1993 (A.L.D.).

Famille des FALCONIDAE

Milvago chimachima Caracara à tête jaune

2 adultes avec 1 juvénile route de guatémala, le 12/03/1993 (A.L.D.).

Falco peregrinus Faucon pèlerin

Dernière observation de la femelle hivernant dans l'estuaire de la Rivière de Cayenne le 15/03/1993 (P.C. -
C.C.&B.G).

-21 -
Falco deiroleucus Faucon orangé

1 individu chassant des Hirondelles à ailes blanches. Tachycineta albiventer, au dessus d'un terrain en
friche en bordure de mangrove, dans la zone Industrielle de pariacabo à Kourou, le 21/03/1993. Les
Hirondelles plongent à terre pour esquisser les attaques (A.L.D.).

Ordre des GALLIFORMES


Famille des CRACIDAE

Pénélope marail Pénélope marail

2 individus à Paracou, le 17/01/1993 (A.L.D.).

Ordre des GRUIFORMES


Famille des RALLIDAE

Porzana albicollis Marouette plombée

3 individus à Degrad Cabassou, le 5/02/1993 (H.R.).


5 le long de la piste menant au sentier de la Mirande, le 10/02/1993 (H.R.).

Anurolimnas viridis Râle kioko

1 individu à Degrad Cabassou, le 5/02/1993 (H.R.).

Famille des EURYPYGIDAE

i
Eurvpyga helias Caurale soleil -

1 individu à Degrad Cabassou, le 16/02/1993 (H.R.).


D'observation rare car il mène une vie discrète le long des criques forestières, ce superbe oiseau n'en est
pas moins présent sur l'ensemble du territoire. Il reste toutefois peu commun et probablement rare dans
:
tous les secteurs chassés.

Ordre des CHARADRIIFORMES


Famille des CHARADRIIDAE

Hoploxypterus cavanus Vanneau de Cayenne

1 individu dans la sablière à l'entée de Paracou, le 25/01/1993 (PP.).

Famille des SCOLOPACIDAE

Numenius phaeopus Courlis corlieu

1 individu de la sous-espèce phaeopus observé en vol puis posé à l'Anse N a d a u à C a y e n n e , en


compagnie de Courlis corlieu de la sous-espèce hudsonicus, le 12/03/1993 (B.B.).
Première donnée pour la Guyane concernant cette sous-espèce paléarctique, reconnaissable à son
croupion blanc, et déjà rencontrée au Surinam et au Brésil !

Calidris canutus Bécasseau maubèche

1 individu observé sur la vasière de Kourou, le 23/01/1993 (AL.D. & B.G.).


5 individus à la Pointe Buzaret à Cayenne, le 4/02/1993 (H.R.).
5 individus à l'Anse Nadau à Cayenne. le 07/03/1993 (H.R.).

L'espèce est notée c o m m e rare en hivernage alors qu'elle est assez c o m m u n e durant les passages
migratoires.

-22-
Gallinago undulata Bécassine géante

2 Individus observés dans la savane de Trou Poisson, le 07/02/1993 (B.B.).

Ordre des COLUMBIFORMES


Famille des COLUMBIDAE

Columba subvinacea Pigeon vineux

1 Individu transportant des brindilles à Paracou, le 23/01/1993 (PP.).


Accouplement noté à Paracou, le 30/01/1993 (PP.).

Ordre des PSITTACIFORMES


Famille des PSITACIDAE

Ara nobilis Ara noble

5 individus le long de la piste de l'Anse de Slnnamary, le 7/02/1993 (H.R.).

Aratinga leucophtalmus Conure pavouane

1 individu en vol à Degrad Cabassou, le 5/02/1993 (H.R.).

Aratinga pertinax Conure cuivrée

2 individus ( c o u p l e nicheur ?) pourchassent a v e c insistance une Buse des savanes, Buteogallus


meridionalis, sur la route de Guatemala, le 11/02/1993 (A.L.D.).

Forpus passerinus Toui été

1 couple nicheur à Degrad Cabassou, le 5/02/1993 (H.R.).


1 couple inspecte une cavité au sentier de la Mirande, le 10/02/1993 (H.R.).

Brotogeris chrysopterus Toui para

1 couple niche dans une termitière arboricole à Paracou, le 23/01/1993 (PP.).

Touit batavica Joui à sept couleurs


Olivier Tostain remarque q u e c e t t e espèce s'avère assez fréquente dans la forêt entre le B.E.A.P. du
Centre Spatial et la nouvelle RN1. Une troupe vient dormir dans un grand arbre à l'entrée du site de
Paracou (mi mars).

Pionus menstruus pione à tête bleue

Accouplements notés à Paracou dans un arbre mort à 30 m du sol, les 31/12/1992 & 07/01/1993 (PP.).

Amazona dufresniana Amazone de Dufresne

1 couple niche dans une termitière arboricole (à environ 20 m de haut) en bord de piste à Paracou (puis
abandonne le nid), le 23/01/1993 (PP.).

Deroptyus accipitrinus Papegeai maillé

1 accouplement noté piste de kaw, le 16/02/1993 (H.R.).

Ordre des CAPRIMULGIFORMES


Famille des CAPRIMULGIDAE

CHORDEILINAE

Chordeiles acutipennis Engoulevent minime

2 individus au dortoir habituel, près de l'aéroclub de Kourou. le 09/02/1993. Ce dortoir d é c o u v e r t le


16/12/1990 a é t é régulièrement prospecté et demeure o c c u p é tout au long de l'année ( a v e c un
maximum de 18 individus observés le 05/06/1992) (A.L.D.).

-23-
Ordre des APODIFORMES
Famille des APODIDAE

APODINAE

Panyptila cayennensis Martinet de Cayenne

6 nids recensés le long de la piste de l'anse de Sinnamary, le 13/02/1993 (H.R. & A.L.D.).

Tachornis squamata Martinet Claudia

Une vingtaine d'oiseaux en compagnie de Martinet polioure, Chaetura brachyura, en dortoir à Degrad
Cabassou, les 5 et 9/02/1993 (H.R.).

Ordre des TROGONIFORMES


Famille des TROGONIDAE

Trogon collaris Trogon rosalba

1 individu sur la piste de St-Elie, le 20/02/1993 (GEPOG).

Ordre des PICIFORMES


Famille des CAPITONIDAE

Capito niaer Cabézon tacheté

1 couple nicheur à Paracou de janvier à mars 1993 (P.P.) :


- le 24/01, le couple a m é n a g e , à tour de rôle, une loge dans une grosse branche morte à environ 25 m de
haut, la femelle recrache des paquets de sciure d'une branche proche.
- le 18/02, nourrissage (fruits et insectes).
- début mars, abandon de la loge.

Famille des RAMPHASTIDAE

Pteroglossus viridis Araçari vert


5 individus piste de l'anse de Sinnamary, le 7/02/1993 (H.R.).
2 individus le long de la RM entre Tonate et Kourou, le 11/02/1993 (H.R.).
1 juvénile sur la nouvelle RM, le 11/03/1993 (A.L.D.).

Famille des PICIDAE

PICUMNINAE

Pbumnuscirratus Plcumne d'orbigny

1 individu sur la piste de l'anse à Kourou, bas dans les buissons d'un milieu secondaire en bord de
mangrove, le 03/03/1993 (A.L.D.).

PICINAE

Melanerpes cruentatus Pic à chevrons d'or

Une loge o c c u p é e dans un arbre mort (20 m de haut) et nourrissage, à Paracou le 17/03/1993 (P.P.).

Piculus flavigula Pic à gorge jaune

1 individu dans une ronde à Paracou, le 13/02/1993 (H.R. & A.L.D.).

-24-
Hirondelle à ventre blanc
Progne dominicensis
Identification: le mâle a le dessus, la gorge
et la poitrine bleu-noir. Le ventre et
l ' a b d o m e n blanc pur contrastent
nettement avec la poitrine. Les flancs sont
bleu-noir violacés.
La femelle s'en distingue par la gorge, la
poitrine et les flancs gris-brun, ce qui la fait
ressembler à la femelle de l'Hirondelle
chalybée.

Recherche: elle est à rechercher lors de


ses passages migratoires, le long des côtes
dans les paysages ouverts et semi-ouverts
proches de l'eau.

Hirondelle gracieuse Progne elegans

Identification: il est impossible de distinguer


le mâle de celui de l'Hirondelle noire ; tous
deux étant entièrement bleu acier foncé.
La femelle est d'aspect très foncé
également, noir fuligineux dessus, le reste
brun foncé.

Recherche: cet oiseau originaire du sud du


continent vient passer l'hiver austral dans
les savanes et les forêts sèches du littoral
des Guyanes.

Hirondelle noire Progne subis

Identification: mâle entièrement bleu-noir.


La femelle est grisâtre dessous avec la
poitrine lavée de brun gris et festonée de
pâle ; le ventre et l'abdomen plus ou
moins blanchâtres, finement striés de
foncé. Le front et le cou sont gris, et le dos
brun foncé.

Recherche: migrateur rare au Guyana, cet


oiseau pourrait néanmoins atteindre, de
septembre à avril, la Guyane où il faut la
rechercher dans les paysages ouverts et
semi-ouverts à proximité d'eau notamment
(savanes, cultures, abattis, également
dans les bourgs et les villes).

- 14 -
SUIVI DES POPULATIONS C'est ainsi que l'on a pu observer que sur
DE LIMICOLES NORD AMERICAINS les 23 espèces fréquentant le site,
certaines y séjournent pendant toute la
HIVERNANTS EN GUYANE FRANÇAISE période d'hivernage comme le
Bécasseau semipalmé, Calidris pusilla
(entre 300 000 et 1 000 000 de ces oiseaux
hivernent chaque année en Guyane et la
quasi totalité de la population mondiale
hiverne entre la Guyane et le Surinam).
Pour d'autres, cet estran vaseux ne
constitue qu'une escale indispensable
pour se restaurer avant de déployer un
nouvel effort qui mènera quelques
espèces comme le Bécasseau de
Bonaparte, Calidris fuscicollis, le Bécasseau
maubéche, Calidris canutus et la Barge
L'Amérique du Sud est le continent qui hudsonienne, Limosa haemastica
possède i'avifaune la plus riche, près de jusqu'aux rivages de Patagonie et en Terre
3 000 espèces d'oiseaux, pour un total de Feu qui constituent leur quartier d'hiver
mondial d'environ 9 000 espèces. Rien (soit plus de 18000 km parcourus le long
que pour la Guyane, plus de 700 espèces de la façade atlantique).
ont été identifiées, ce qui est plus que pour Ce suivi des populations au niveau local
toute la région néarctique (Etats-Unis et s'inscrit dans un vaste programme
Canada). Parmi ces 700 espèces, plus de internationnal d'étude et de protection de
200 sont essentiellement ou strictement ces espèces ainsi que de leurs milieux (PAN
inféodées aux milieux naturels côtiers. AMERICAN SHOREBIRD PROGRAM).
La famille des Limicoles (du latin "Limus" :
limon, boue) regroupe les Bécasseaux, Outre la participation d'observateurs
Chevaliers, Pluviers, Bécasses et volontaires chargés de collecter un
Bécassines. La plupart de ces espèces maximum de données le long des voies
nichent en bordure du cercle polaire migratoires, des campagnes de
arctique, dans la toundra, mosaïque marquages d'oiseaux (à l'aide de bagues
immense de lacs, marais et tourbières. Son de couleur identifiables à distance) ont
caractère inhospitalier (pour nous) et sa permis de mieux connaître leurs
faible densité humaine, contribuent à offrir déplacements. C'est dans ce cadre
de véritables paradis aux Limicoles qu'ont été observés depuis 1989 sur la
nicheurs pendant le bref été boréal. vasière de Kourou, plus de 95 Limicoles
bagués précisant ainsi l'origine des
La Guyane accueille chaque année populations présentes (essentiellement du
plusieurs milliers de ces petits échassiers Canada mais aussi des Etats-Unis, du Brésil,
migrateurs en provenance du Grand Nord du Chili et d'Argentine).
canadien.
Si pour certaines espèces, les vasières de Fort des renseignements recueillis, l'étude
Guyane constituent leur principal quartier (qui se poursuit) a permis de définir les
d'hiver, elles ne sont pour d'autres qu'une déplacements migratoires ainsi que les
étape réparatrice et indispensable avant aires d'escale et d'hivernage de
de poursuivre leur route vers le sud. nombreuses espèces.

Ce n'est qu'en 1983 que fût mise en


évidence la richesse des vasières du
département. De par la densité et la
diversité des espèces présentes, les côtes Afin d'endiguer le déclin de ces
du Surinam et de Guyane Française se populations amorcé depuis les années 70,
classent ainsi comme zones d'hivernage nombre de ces sites clés sont aujourd'hui
les plus importantes pour les oiseaux de placés sous un statut de "Réserves
rivage de la région néarctique. Hémisphériques", formant ainsi un réseau
Les modalités d'accès du littoral guyanais continental comprenant plus de 242 zones
et l'étendue qu'il présente, limitent les humides protégées auquel participent
suivis réguliers de ces populations. Aussi, activement 12 pays du continent américain
nous sommes nous attachés depuis 1989 à (Western Hémisphère Shorebird Réserve
visiter périodiquement la vasière de Network).
l'estuaire du Kourou afin de préciser De la sauvegarde des zones humides
l'inventaire des espèces et d'évaluer les dépend entièrement la survie des
variations numériques survenant au cours populations de ces petits échassiers
de la période d'hivernage (août à avril). migrateurs.

- 15 -
En dépit de l'importance internationale de
plusieurs secteurs du littoral guyanais, aussi
bien pour les Limicoles hivernants que pour
les Ardéidés et les Ibis nicheurs, aucune
réserve pour ces espèces n'existe jusqu'à
présent dans le département. MIGRATIONS DES LIMICOLES NORD-AMERICAINS
La Guyane Française reste un des derniers
pays qui continuent à ne pas prendre part
à la conservation d'un patrimoine naturel
commun. Puissent enfin les responsables
mesurer l'importance d'une stratégie
collective de protection des milieux et
engager les mesures de sauvegarde qui
s'imposent. L'inscription prochaine et
attendue (puisqu'annoncée par les
autorités françaises) des zones humides de
la Basse Mana et de Kaw sur la liste
RAMSAR constituera une première étape.

(A suivre... )

Renseignements: Alain LE DREFF,


représentant scientifique de la Ligue pour
la Protection des Oiseaux (LPO) et du
BirdLife International en Guyane.
Tel: 32/30/57

- 16 -
La Synthèse Des Observations

La synthèse trimestrielle a pour objectif la diffusion des observations réalisées en Guyane,


afin d'assurer l'information des ornithologues et contribuer ainsi à une meilleure
connaissance de l'avifaune de la région.
Cette synthèse ne fait cependant pas mention de toutes les espèces observées ; mais porte
sur les espèces rares ou peu communes, les plus menacées, et présente les données
relatives à la biologie des oiseaux (nidification, alimentation, migration, etc) relevées sur le
terrain.
Des indications concernant le statut et la distribution de l'oiseau en Guyane, sont parfois
mentionnées et sont extraites de l'ouvrage "Oiseaux de Guyane" réalisé par O. Tostain, J.L.
Dujardin, C. Erard, J.M. Thiollay en 1992.
De même, la présentation des données spécifiques se réfère à l'ordre systématique et à la
nomenclature retenus dans cet ouvrage.
Enfin,chaque donnée est accompagnée des initiales du ou des observateurs.

Vous trouverez tout d'abord un complément et une modification à la synthèse du 4ème


trimestre 1992 parue dans le premier numéro d'Harpia.

Concernant les observations du 1er trimestre 1993 présentées ici, on notera des données
d'espèces rarement observées, comme celles du Caurale soleil, Eurypyga helias, du
Vanneau de Cavenne, Hoploxypterus cayanus, du Picumne d'Orbiqny, Picumnus cirratus et
du Grimpar nasican, Nasica longirostris ; et plus particulièrement celles de l'Elanion perlé,
Gampsonyx swainsonii, dont il s'agit de la première mention sûre pour la Guyane ! Du Courlis
corlieu, Numénius phaeopus, de la sous-espèce phaeopus (dont il s'agit également de la
première donnée pour le département) ; Et du Tyranneau barbu, Polystictus pectoralis
(4ème observation pour la Guyane).
De nombreuses données également, relatives à la reproduction, viennent préciser nos
connaissances encore restreintes sur ce sujet pour beaucoup d'espèces dans le
département.
Enfin, on remarquera encore les données de migration relatives aux remontées vers le nord,
qui nous renseignent sur les dates de passages et d'arrivée d'oiseaux venant du sud du
continent pour passer l'hiver austral dans notre région (comme le Tyran des savanes,
Tyrannus savana), ainsi que sur les mouvements prénuptiaux des oiseaux d'origine nord-
américaine, avec notamment un nouveau record de précocité (15/02) pour l'Hirondelle
rustique. Hirundo rustica.

La qualité et la richesse de toutes ces données montrent en fait l'intérêt d'une telle rubrique
pour la connaissance de l'avifaune du département. Elles encourageront sans aucun doute
les observateurs à continuer et à améliorer leur couverture du terrain, et susciteront bon
nombre d'ornithologues à les rejoindre et à communiquer leurs informations.
Encore bravo aux observateurs !

Vos observations du trimestre sont à envoyer à B. Goguillon, centralisateur et rédacteur de


la synthèse, 3 lotissement Samuel 97351 Matoury (tel: 35/16/99).
Elles doivent lui parvenir avant la fin du trimestre qui succède celui des observations
concernées. Par exemple, vos données du second trimestre 1993 sont à envoyer avant la
fin du troisième, pour qu'elles puissent être citées dans le troisième numéro de la revue
parraissant début octobre.
Pour faciliter le travail de rédaction, vos observations doivent être présentées dans l'ordre
systématique tel que celui retenu dans le livre "Oiseaux de Guyane" mentioné ci-dessus.
Elles comporteront le nom latin et le nom français des espèces, la date et le lieu de
l'observation, et selon les cas, les données relatives à l'effectif, le sexe, l'âge et la biologie
des oiseaux observés.

Bon travail de terrain,


le rédacteur.

- 17-
A d d e n d a à la synthèse du 4ème trimestre 1992

Famille des TROCHILIDAE

Campylopterus largipennis Campyloptère à larges tuyaux

Nourrissage d'un seul jeune dans un nid à 0,5 m de haut dans une fourche d'arbuste en forêt primaire à
Paracou, le 26/12/1992 (P. Petronelli).

Famille des TYRANNIDAE

Lophotriccus galeatus Tyranneau casqué

1 femelle couvant un seul oeuf dans un nid en boule suspendu (1 m du sol) situé dans la végétation en
bordure de piste forestière, à Paracou le 05/12/1992 (P. P.).

Famille des TURDIDAE

Turdus leucomelas Merle leucomele

Nid dans une fourche à 25 m du sol, contenant 2 jeunes, savane Combi le 06/12/1992 (P.Petronelli.).

Turdus albicollis Merle à col blanc

1 nid dans une souche à 1,5 m du sol avec 1 oeuf et 1 oisillon, à Paracou le 28/12/1992 (P. Petronelli).
.5-

Erratum à la synthèse du 4ème trimestre 1992

L'observation d'un Aigle mentionée page 11, concerne non pas l'Aigle noir et blanc, Spizastur
melanoleucus. mais l'Aigle tyran, Spizaetus tyrannus.

- 18 -
SYNTHESE DES OBSERVATIONS

Période : Janvier - Février - Mars 1993

Rédacteur : Bertrand GOGUILLON

Liste des observateurs :

B. BELLATON (B.B.) B. GOGUILLON (B.G.) P. PETRONELLI (P.P.)


Ch. CADIRAN (C.C.) Ch. MOULIN (CM.) 0. TOSTAIN (O.T.)
Ph. CHOUTEAU (P.C.) A. LE DREFF (A.L.D.) H. ROBREAU (H.R.)

Ordre des TINAMIFORMES


Famille des TINAMIDAE

Tinamus major Grand tinamou

1 Individu couvant 5 oeufs dans un nid situé à la base d'un tronc à contreforts, Paracou le 21/01/1993 (P.P).
1 individu couvant 6 oeufs dont 2 prêts à éclore, à Paracou, le 15/03/1993 (PP.).

Crvpturellus variégatus Tinamou varié

Ponte d'un oeuf sur la piste Barthod, le 27/03/1993 (O.T.).

Ordre des PODICIPEDIDAE


Famille des PODICIPEDIDAE

Tachybaptus dominicus Grèbe minime

1 famille a v e c 1 jeune sur le petit lac du Rorota, le 8/02/1993 (H.R.).


Un total de 13 individus recensés sur l'ensemble des plans d'eaux du Rorota, le 24/02/1993 (B.G.).

Ordre d e s PROCELLARIIFORMES
Famille des HYDROBATIIDAE

O c e a n o d r o m a leucorhoa Océanite cul-blanc

Passage d'oiseaux noté à Kourou, au total 6 oiseaux différents


le 11/02/1993 (H.R. & A.L.D.).

O r d r e d e s PELECANIFORMES
Famille des PHALACROCORACIDAE

Phalacrocorax olivaceus Cormoran olivâtre

1 adulte dans les marais de Kaw, le 16/02/1993 (H.R.).

- 19 -
Famille des ANHINGIDAE

Anhinga anhinga Anhinga d'Amérique

1 individu dans les marais Yiyi, le 20/02/1993 (GEPOG).

Ordre des CICONIIFORMES


Famille des ARDEIDAE

Botaurus pinnatus Butor Mirasol

1 individu observé à la piste de l'anse de Sinnamary, le 1/01/1993 (B.B.).


Globalement rare en Guyane, cet ardéidé est localisé aux grands marais
dulçaquicoles du littoral.

Famille des THRESKIORNITHIDAE

Eudocimus ruber Ibis rouge

60 adultes en vol nord-ouest à Cayenne, le 18/01/1993 ( C M , & B.G.).


40 adultes en vol nord-ouest à Montjoly, le 6/02/1993 (B.G.).
18 adultes en vol nord-ouest à Cayenne, le 8/02/1993 (P.C. - C M . - B.B. - B.G.).
175 individus (dont 2 immatures seulement) à l'Anse de Sinnamary, le 13/02/1993 (H.R.).

Ces observations illustrent les mouvements qui se produisent au sein de la population durant la période
précédant la reproduction. Tous les oiseaux observés en vol (uniquement des adultes) remontaient vers
Kourou où s'établit chaque année une colonie nicheuse. Le nombre des oiseaux présents dans l'Anse de
Sinnamary et la faible proportion d'immatures attestent des rassemblements d'adultes en vue de la
nidification dans le secteur.
Au dortoir du Vieux Port de Cayenne, les effectifs d'Ibis rouge qui étaient de l'ordre d'une quinzaine les
mois précédents, sont d'ailleurs marqués par le départ des adultes vers la fin du mois de janvier ; seuls 8
immatures restent alors présents sur le site.

Famille des CATHARTIDAE

Sarcoramphus p a p a Vautour pape

1 individu Piste de St-Elie, le 21/02/1993 (B.B.).


1 individu sur le mont Mahury, le 24/02/1993 (B.G.).

Ordre des ANSERIFORMES


Famille des ANATIDAE

Carina moschata Canard musqué

1 individu en vol au dessus de la route de Guatemala, le 26/01/1993 (A.L.D. &


1 individu dans les marais de Kaw, tué par chasse Me 16/02/1993 (H.R.).

Ordre des FALCONIFORMES


Famille des ACCIPITRIDAE

Gampsonyx swainsonil Elanion perlé

1 individu près du B.E.A.P, du Centre Spatial, le 05/02/1993 ( C I ) .


Première observation sûre pour la Guyane où une observation possible avait été faite à Cayenne en
d é c e m b r e 1980. Cet Elanion est considéré comme rare au Surinam où il fréquente les paysages ouverts
des savanes arbustives.

- 20 -
Leptodon cavanensls Milan de cayenne

1 Individu Piste de St-Elie, le 01/01/1993 (B.B.).

Harpaqus bidentatus Milan bidenté

3 Individus sur le mont Mahury, le 24/02/1993 (B.G.).

Rostrhamus sociabilis Milan des marais

1 individu probable à Kaw, le 12/02/1993 (H.R.).


3 individus dans les marais Yiyi, le 20/02/1993 (GEPOG).

Buteo albicaudatus Buse à queue blanche

1 individu dans la savane Karouabo, le 10/02/1993 où elle est observée régulièrement depuis 1989 (A.L.D.).
3 Individus dans la savane Corossony, le 21/02/1993 (GEPOG).

Buteo brachyurus Buse à queue courte

2 sur le Rorota. le 24/02/1993 (B.G.).


Cette espèce était c o n n u e du site jusqu'en 1987, mais sa présence au delà de c e t t e d a t e restait à
confirmer.

Asturina nitida Buse cendrée

Accouplement observé route de Guatemala, le 26/01/1993 (A.L.D. & B.G.).

Leucopternis albicollis Buse blanche

1 individu capture puis relâche un Serpent liane, Leptopnis atoetulla, piste de Kaw, le 12/02/1993 (H.R.).
1 couple avec 2 immatures à Paracou, le 13/02/1993 (A.L.D.).

Buteogallus meridionalis Buse des savanes

Accouplement observé en bord de route près de la crique Malmanoury, le 28/01/1993 (A.L.D.).

Buteogallus aequinoctialis Buse buson

1 couple parade route de Guatémala, le 11/02/1993 (A.L.D.).

Buteogallus urubutinga Buse urubu

1 immature à la sablière de Kourou, le 7/01/1993 (A.L.D.).


1 adulte sur la crique Macouria, le 28/01/1993 (C.C. & B.G.).
1 adulte dans les marais le long de la piste de l'anse de Sinnamary,
le 13/02/1993 (H.R. & A.L.D.).
1 individu observé piste de St-Elie, le 20/02/1993 (GEPOG).
1 individu pourchassé par une Buse des Savonnes, Buteogallus meridionalis,
et deux Caracara à tête jaune, Milvago chimachima, dans les savanes du C .S.G, le 19/03/1993 (A.L.D.).
Spizaetus tyrannus Aigle tyran

1 individu au dessus des marais Yiyi, le 21 /02/1993 (GEPOG).

Circus buffoni Busard de Buffon

3 individus ensembles (phase sombre) dans la savane Matiti, le 26/01/1993 (A.LD. 8c B.G.).
2 Individus dans les marais le long de la piste de l'anse de Sinnamary, le 28/01/1993 (A.L.D.).
2 immatures dans la savane Matiti, le 11/02/1993 (A.L.D.).

Famille des FALCONIDAE

Milvago chimachima Caracara à tête jaune

2 adultes avec 1 juvénile route de guatémala, le 12/03/1993 (A.L.D.).

Falco peregrinus Faucon pèlerin

Dernière observation de la femelle hivernant dans l'estuaire de la Rivière de Cayenne le 15/03/1993 (P.C. -
C.C.&B.G).

-21 -
Falco deiroleucus Faucon orangé

1 individu chassant des Hirondelles à ailes blanches. Tachycineta albiventer, au dessus d'un terrain en
friche en bordure de mangrove, dans la zone Industrielle de pariacabo à Kourou, le 21/03/1993. Les
Hirondelles plongent à terre pour esquisser les attaques (A.L.D.).

Ordre des GALLIFORMES


Famille des CRACIDAE

Pénélope marail Pénélope marail

2 individus à Paracou, le 17/01/1993 (A.L.D.).

Ordre des GRUIFORMES


Famille des RALLIDAE

Porzana albicollis Marouette plombée

3 individus à Degrad Cabassou, le 5/02/1993 (H.R.).


5 le long de la piste menant au sentier de la Mirande, le 10/02/1993 (H.R.).

Anurolimnas viridis Râle kioko

1 individu à Degrad Cabassou, le 5/02/1993 (H.R.).

Famille des EURYPYGIDAE

i
Eurvpyga helias Caurale soleil -

1 individu à Degrad Cabassou, le 16/02/1993 (H.R.).


D'observation rare car il mène une vie discrète le long des criques forestières, ce superbe oiseau n'en est
pas moins présent sur l'ensemble du territoire. Il reste toutefois peu commun et probablement rare dans
:
tous les secteurs chassés.

Ordre des CHARADRIIFORMES


Famille des CHARADRIIDAE

Hoploxypterus cavanus Vanneau de Cayenne

1 individu dans la sablière à l'entée de Paracou, le 25/01/1993 (PP.).

Famille des SCOLOPACIDAE

Numenius phaeopus Courlis corlieu

1 individu de la sous-espèce phaeopus observé en vol puis posé à l'Anse N a d a u à C a y e n n e , en


compagnie de Courlis corlieu de la sous-espèce hudsonicus, le 12/03/1993 (B.B.).
Première donnée pour la Guyane concernant cette sous-espèce paléarctique, reconnaissable à son
croupion blanc, et déjà rencontrée au Surinam et au Brésil !

Calidris canutus Bécasseau maubèche

1 individu observé sur la vasière de Kourou, le 23/01/1993 (AL.D. & B.G.).


5 individus à la Pointe Buzaret à Cayenne, le 4/02/1993 (H.R.).
5 individus à l'Anse Nadau à Cayenne. le 07/03/1993 (H.R.).

L'espèce est notée c o m m e rare en hivernage alors qu'elle est assez c o m m u n e durant les passages
migratoires.

-22-
Gallinago undulata Bécassine géante

2 Individus observés dans la savane de Trou Poisson, le 07/02/1993 (B.B.).

Ordre des COLUMBIFORMES


Famille des COLUMBIDAE

Columba subvinacea Pigeon vineux

1 Individu transportant des brindilles à Paracou, le 23/01/1993 (PP.).


Accouplement noté à Paracou, le 30/01/1993 (PP.).

Ordre des PSITTACIFORMES


Famille des PSITACIDAE

Ara nobilis Ara noble

5 individus le long de la piste de l'Anse de Slnnamary, le 7/02/1993 (H.R.).

Aratinga leucophtalmus Conure pavouane

1 individu en vol à Degrad Cabassou, le 5/02/1993 (H.R.).

Aratinga pertinax Conure cuivrée

2 individus ( c o u p l e nicheur ?) pourchassent a v e c insistance une Buse des savanes, Buteogallus


meridionalis, sur la route de Guatemala, le 11/02/1993 (A.L.D.).

Forpus passerinus Toui été

1 couple nicheur à Degrad Cabassou, le 5/02/1993 (H.R.).


1 couple inspecte une cavité au sentier de la Mirande, le 10/02/1993 (H.R.).

Brotogeris chrysopterus Toui para

1 couple niche dans une termitière arboricole à Paracou, le 23/01/1993 (PP.).

Touit batavica Joui à sept couleurs


Olivier Tostain remarque q u e c e t t e espèce s'avère assez fréquente dans la forêt entre le B.E.A.P. du
Centre Spatial et la nouvelle RN1. Une troupe vient dormir dans un grand arbre à l'entrée du site de
Paracou (mi mars).

Pionus menstruus pione à tête bleue

Accouplements notés à Paracou dans un arbre mort à 30 m du sol, les 31/12/1992 & 07/01/1993 (PP.).

Amazona dufresniana Amazone de Dufresne

1 couple niche dans une termitière arboricole (à environ 20 m de haut) en bord de piste à Paracou (puis
abandonne le nid), le 23/01/1993 (PP.).

Deroptyus accipitrinus Papegeai maillé

1 accouplement noté piste de kaw, le 16/02/1993 (H.R.).

Ordre des CAPRIMULGIFORMES


Famille des CAPRIMULGIDAE

CHORDEILINAE

Chordeiles acutipennis Engoulevent minime

2 individus au dortoir habituel, près de l'aéroclub de Kourou. le 09/02/1993. Ce dortoir d é c o u v e r t le


16/12/1990 a é t é régulièrement prospecté et demeure o c c u p é tout au long de l'année ( a v e c un
maximum de 18 individus observés le 05/06/1992) (A.L.D.).

-23-
Ordre des APODIFORMES
Famille des APODIDAE

APODINAE

Panyptila cayennensis Martinet de Cayenne

6 nids recensés le long de la piste de l'anse de Sinnamary, le 13/02/1993 (H.R. & A.L.D.).

Tachornis squamata Martinet Claudia

Une vingtaine d'oiseaux en compagnie de Martinet polioure, Chaetura brachyura, en dortoir à Degrad
Cabassou, les 5 et 9/02/1993 (H.R.).

Ordre des TROGONIFORMES


Famille des TROGONIDAE

Trogon collaris Trogon rosalba

1 individu sur la piste de St-Elie, le 20/02/1993 (GEPOG).

Ordre des PICIFORMES


Famille des CAPITONIDAE

Capito niaer Cabézon tacheté

1 couple nicheur à Paracou de janvier à mars 1993 (P.P.) :


- le 24/01, le couple a m é n a g e , à tour de rôle, une loge dans une grosse branche morte à environ 25 m de
haut, la femelle recrache des paquets de sciure d'une branche proche.
- le 18/02, nourrissage (fruits et insectes).
- début mars, abandon de la loge.

Famille des RAMPHASTIDAE

Pteroglossus viridis Araçari vert


5 individus piste de l'anse de Sinnamary, le 7/02/1993 (H.R.).
2 individus le long de la RM entre Tonate et Kourou, le 11/02/1993 (H.R.).
1 juvénile sur la nouvelle RM, le 11/03/1993 (A.L.D.).

Famille des PICIDAE

PICUMNINAE

Pbumnuscirratus Plcumne d'orbigny

1 individu sur la piste de l'anse à Kourou, bas dans les buissons d'un milieu secondaire en bord de
mangrove, le 03/03/1993 (A.L.D.).

PICINAE

Melanerpes cruentatus Pic à chevrons d'or

Une loge o c c u p é e dans un arbre mort (20 m de haut) et nourrissage, à Paracou le 17/03/1993 (P.P.).

Piculus flavigula Pic à gorge jaune

1 individu dans une ronde à Paracou, le 13/02/1993 (H.R. & A.L.D.).

-24-
Piculus rubiginosus Pic or-olive

1 individu à Degrad Cabassou, le 09/02/1993 (H.R.).

Celeus elegans Pic mordoré

1 nid dans une c a v i t é d ' a r b r e (2,5 m du sol) en bord de crique, piste des C o m p a g n o n s
le 08/02/1993 (A.L.D.).

Campephilus rubricollis Pic à cou rouge

Accouplement noté à Paracou le 12/01/1993 (PP.).

Ordre des PASSERIFORMES


Famille des FURNARIIDAE

Certhiaxis cinnamomea Synallaxe aquatique

1 couple nicheur à la sablière de Kourou, le 07/01 /1993 (A.L.D.).


1 juvénile sur la piste de l'anse à Kourou, le 03/03/1993 (A.L.D.).

Famille des DENDROCOLAPTIDAE

Deconychura longicauda Grimpar à longue queue

1 individu dans une ronde à Paracou, le 13/02/1993 (H.R. & A.L.D.).

Nasica longirostris Grimpar nasican

1 individu près de la décharge de Matoury, le 17/02/1993 (H.R.).


Le Grimpar nasican est considéré c o m m e rare et très dispersé en Guyane.

Famille des THAMNOPHILIDAE

Myrmotherula guttata Myrmidon moucheté

Une couvée observée dans l'enceinte du B.E.A.P. du C.S.G., le 07/02/1993 (O.T.).

Microrhopias quixensis Grisin étoilé

1 individu mangeant une sauterelle le long de la Nouvelle RN1, le 11/03/1993 (A.L.D.).

Formicivora grisea Grisin de Cayenne

1 femelle nourrit un juvénile sur la piste de l'Aéroclub de kourou, le 04/03/1993 (A.L.D.).

Percnostola rufifrons Alapi à tête noire

Un nid occupé avec 2 oeufs couvés, piste Barthod le 06/03/1993 (O.T.).

Famille des COTINGIDAE

Cotinga cotinga Cotinga de Daubenton

1 femelle transporte une grosse brindille à Paracou, le 27/03/1993 (PP.).

-25-
Famille des PIPRIDAE

Plpra serena Manakin à front blanc

1 j e u n e v o l a n t à P a r a c o u , le 19/03/1993 (PP.).

Famille d e s TYRANNIDAE

ELAENINAE

Polysticus pectoralis Tyranneau barbu

1 individu dans les savanes proches du B.E.A.P. du Centre Spatial,,le 07/02/1993(0.T).


II s'agit de la 4è mention de cette espèce pour la Guyane qui <avait déjà été observée dans les savanes
proches de Sinnamary en 1987 et 1991.

TYRANNINAE

Megarynchus pitangua Tyran pitangua

Un nid en construction au BEAP du Centre Spatial, dans une haute branche d ' u n arbre isolé en lisière de
forêt, le 26/03/1993(0.T).

Conopias albovittata Tyran diadème

Transports de brindilles à Paracou, le 02/02/1993 (PP.).

Tyrannopsis sulphurea Tyran des palmiers |.:-

1 couple nicheur dans un Palmier-bâche en centre-ville de Kourou : apport de nourriture et défense de


territoire contre des Tangaras des palmes, Thraupis palmarum, le 17/01/1993 (A.L.D.).

Tyrannus savana Tyran des savanes

Premières observations de la saison d a n s la s a v a n e Matiti le 14/03/1993 et les s a v a n e s p r o c h e s du CSG le


19/03/1993, et d é j à plusieurs dizaines le 25 mars au dortoir de kourou (O.T. & A.L.D.).

Tyrannus dominicensis Tyran gris

Des hivernants sont e n c o r e observés jusqu'à fin mars à Kourou.Campus ENGREF et C.S.G. (O.T.).

Pachyramphus minor Becarde de Lesson "% . '••

Accouplement noté piste des Compagnons, le 05/03/1993 (A.L.D.).

Tityra cayana Tityre gris

1 c o u p l e nourrissant (insectes) d a n s une loge de Pic à 20 m du sol à P a r a c o u , le 02/02/1993 (PP.),

Tityra inquisitor Tyran à tête noire <.

1 individu piste de Kaw, le 12/02/1992 (H.R.). ;

Famille d e s HIRUNDINIDAE

Stelgidopteryx ruficollis Hirondelle à gorge rousse

1 individu d a n s les savanes p r o c h e s du C S G . , le 19/03/1993 (A.L.D.).

Hirundo rustica Hirondelle rustique

Le premier o i s e a u p o u v a n t figurer les prémisses d ' u n e r e m o n t é e de migrateurs vers le n o r d a é t é observé


près de Kourou, le 15/02/1993, suivi d ' u n vrai migrateur le 20/02/1993 dans la s a v a n e Matiti.
La migration intense est o b s e r v é e à partir du 25 février (80 individus le 27/02 c h a s s e n t d e s insectes le l o n g
de la route du d e g r a d S a r a m a c a ) et durant tout le mois de mars au moins (O.T. & A.L.D.).

-26-
On assiste ainsi c e t t e saison à une remontée précoce pour cette espèce originaire d'Amérique du Nord
a v e c un n o u v e a u record : la donnée la plus récente c o n n u e jusqu'alors était une observation du
21/02/1987.

Famille des TROGLODYTIDAE

Thryothorus coraya Troglodyte coraya

Un nid a v e c 2 très jeunes poussins dans un bosquet forestier sur le site du BEAP du centre Spatial, le
26/03/1993(0.T).

Famille des TURDIDAE

Turdus albicollis Merle à col blanc

Nidification à Paracou en janvier 1993 (PP.) :


-1 femelle couvant 2 oeufs dans une plante épiphyte à 2 m du sol, le 29/01.
- Eclosion d'un des oeuf le 30/01.
- Le deuxième oisillon est mort-né, il n'a pas pu s'extraire entièrement de la coquille, le 31/01.

Famille des PARULIDAE

Dendroica striata Paruline rayée

1 individu piste de l'anse à kourou, le 03/03/1993 (A.L.D.).


Cette observation serait la plus tardive de celle notée pour cette espèce migratrice d'Amérique du Nord.

Famille des ICTERIDAE

Cacicus haemorrhous Cacique cul-rouge

Nidification à Paracou de janvier à mars 1993 (PP.) :


- Arrivée d'une 40aine d'individus le 06/01.
- Début de la construction des nids (15 m de haut) après avoir détruit les anciens de 9 1 , le 07/01.
- Début du nourrissage le 06/02.
- Abandon du site début mars.

Icterus cayanensis Oriole à épaulettes

1 individu nourrissant un juvénile dans kourou, le 02/01/1993 (A.L.D.).

Leites militaris Sturnelle militaire

Nid en construction fin mars et ponte début avril, sur une pelouse du centre technique du C.S.G. (O.T.).
Aucune donnée de nidification en Guyane n'était connue jusqu'à présent bien que l'espèce s niche sans
aucun doute communément dans les biotopes favorables du littoral.

Famille des EMBERIZIDAE

THRAUPINAE

Cyanerpes cyaneus Guit-guit sai

Des jeunes volants sont notés à paracou, le 22/03/1993 (PP.).

Thraupis palmarum Tangara des palmes

1 couple nourrit à Cayenne, le 04/02/1993 (H.R.).


Construction d'un nid à Kaw, le 16/02/1993 (H.R.).

-27-
Ramphocelus c a r b o Tangara à bec d'argent

Nid (15 m de haut) avec 2 jeunes, piste de l'anse à Sinnamary, le 20/03/1993 (PP.).

Tachyphonus surinamus Tangara à crête fauve

Nidification observée à Paracou en février (P.P.) :


- Couvaison de 2 oeufs dans un nid en coupe à 1,5 m du sol, le 25/02.
- 2 jeunes au nid le 28/02.
-Nid vide le 12/03.

Nemosia pileata Tangara à coiffe-noire

1 couple piste de l'anse à kourou. le 03/03/1993 (A.L.D.).

Schistochlamys melanopis Tangara à camail

1 individu dans la savane Corossony, le 21/02/1993 (GEPOG).

EMBERIZINAE

Arremon taciturnus Tohi silencieux

Nidification à Paracou, de février à mars 1993 (P.P.) :


- Construction d'un nid en boule sur touffe d'herbe à 0,4 m du sol, le 10/02.
- Couvaison de 2 oeufs, le 25/02.
- 2 jeunes au nid le 28/02.
-Nid vide le 12/03.
LE MONDE
A TIRE-D'AILE

L'Actualité Ornithologique Internationale

C'est dans le cadre de ces réflexions que


BIRDLIFE INTERNATONNAL
le Conseil International pour la Protection
des Oiseaux est devenu Birdlife
International Le besoin de trouver une
réponse internationale forte et
coordonnée, face aux défis posé par la
LE MOUVEMENT INTERNATIONAL sauvegarde du patrimoine naturel, exige
DE PROTECTION DES OISEAUX des organisations nationales de
conservation de la nature qu'elles agissent
ensemble en regroupant les
connaissances et l'expérience de
Alain LE DREFF personnes compétentes du monde entier..
Représentant scientifique en Guyane
de Birdlife International. BIRDLIFE INTERNATIONAL EST :

Une organisation mondiale qui défend la


Au début de ce siècle, il existait biodiversité, particulièrement en
relativement peu d'organisations protégeant les oiseaux et leurs habitats.
nationales de protection de la nature et
encore moins ayant un caractère Toujours active, menant des centaines de
international. projets dans le monde entier en étroite
En 1922 quelques personnes motivées, collaboration avec ses associations
ayant conscience au besoin de nationales et les communautés locales.
coopération internationale dans le
domaine de la conservation de la L'autorité par excellence en ce qui
nature,se sont regroupées et ont créé le concerne le statut de l'avifaune sauvage
Conseil International pour la Protection des et de ses habitats dans le monde.
Oiseaux (CIPO). Les membres fondateurs
reconnurent l'intérêt d'échanger Représentée dans plus de 100 pays par
informations et idées dans le cadre d'un des ornithologues et des naturalistes
organisme fédérateur et la nécessité de partageant les mêmes idées unis par leurs
trouver une réponse internationale à de programmes et une politique d'actions.
nombreux problèmes de conservation de
la nature. BIRDLIFE INTERNATIONAL A POUR OBJECTIFS :
Depuis 70 ans, l'organisation et son réseau
ont connus une forte croissance. Pendant D'empêcher toute nouvelle disparition
cette période le Conseil International pour d'espèces (1 000 espèces d'oiseaux dans
la Protection des Oiseaux s'adapta à un le monde sont actuellement en voie de
monde en perpétuelle évolution. Un disparition).
programme de recherche fut mis au point
pour établir sur une base scientifique, De veiller au statut de protection dont
l'identification des priorités mondiales de bénéficient les oiseaux et leurs milieux
conservation des oiseaux. Un programme naturels dans le monde.
d'actions sur le terrain fut développé afin
de répondre à ces priorités, avec un vaste D'identifier et garantir une protection
éventail d'activités, indicateur de la adéquate des sites essentiels dans
complexité des relations entre la l'ensemble du monde pour conserver la
conservation de la nature et diversité avifaunistiaue (plus de 9 000
l'environnement socio-économique. espèces).
Aujourd'hui une action efficace pour
résoudre les problèmes d'environnement De développer mondialement l'intérêt et
doit avoir une dimension mondiale et non le souci de la protection, pour l'oiseau et
plus seulement nationale. notre environnement.

-29-
LE MONDE
A TIRE-D'AILE

L'Actualité Ornithologique Internationale

Quelques exemples des ACTIONS


entreprises par BIRDLIFE INTERNATIONAL :

Au Cameroun le miel provenant des forêts


tropicales fournit un revenu pour la
population des environs du Mont Oku qui
abrite le Touraco d o r é , m e n a c é
d'extinction. Birdlife International participe
donc au développement de la production
de miel qui profitera, à long terme, à la fois
aux hommes et à la faune.
UNE ALLIANCE MONDIALE
En Thaïlande, à Khao Nor Chuchi, habitat POUR LA CONSERVATION
de la Brève de Gurney (espèce très
menacée), plus de 20.000 jeunes arbres Depuis le 3 Mars 1993, la ligue pour la
provenant des pépinières de Birdlife Protection des oiseaux est le représentant
International sont plantés chaque année. officiel, pour la France, de Birdlife
International.
Au Ghana, Birdlife International a participé Ce mouvement n'existera que s'il s'appuie
à la formation de clubs Nature. Il en existe sur les compétences régionales. C'est par
maintenant plus de 140 et des milliers les études scientifiques, la sensibilisation du
d'enfants et d'adolescents profitent des public et des enfants, les interventions
sorties éducatives, séances audiovisuelles auprès des élus ; en alliant la rigueur
et ateliers nature. scientifique à la puissance d'un
mouvement de grande ampleur, soutenu
En Espagne Birdlife International travaille en par des millions de personnes à travers le
collaboration avec les agriculteurs de la monde, que nous pourrons atteindre nos
steppe espagnole, en vue de maintenir objectifs.
des pratiques traditionnelles. Les
communautés locales ainsi que la faune
de la région, dont la Grande Outarde qui Les oiseaux sont le point d'encrage de
est menacée, en tirent profit. l'organisation et lui fournissent un thème
auquel elle peut rattacher tous les
Aux Seychelles sur l'île Cousin, site vital de éléments de sa stratégie. Cependant, par
reproduction de la Rousserolle des son travail et à travers le mouvement lui
Seychelles, Birdlife International gère le même, elle reconnaît l'importance
tourisme ornithologique. La population d'objectifs plus larges de protection de
locale a la responsabilité de l'île, l'environnement. L'organisation a adopté
aujourd'hui réserve naturelle, financée l'idée de responsabilité partagée pour
uniquement grâce aux revenus provenant l'environnement mondial et l'utilisation
de séjours naturalistes à caractère durable des ressources naturelles, et établit
ornithologique. un lien entre pays développés et en voie
de développement.
Dans le monde entier, les associations de Birdlife International représente et valorise
Birdlife International ont créé des zones une meilleure compréhension des
protégées, gérées pour le bien être de la relations nécessaires à un avenir durable
faune, et où l'on peut découvrir et pour l'environnement mondial et pour les
apprécier la nature. personnes qui en dépendent, c'est à dire
tous les citoyens de la "terre".

-30-
LE MONDE
A TIRE-D'AILE

L'Actualité Ornithologique Internationale

Infos d'Amérique du Sud Technique Intérimaire (C.C.S.T.I.). Ce


dernier a été créé suite à la Résolution de
l'Acte final de la Conférence de Kingston
RAMSAR / P.N.U.E. en 1990, portant sur le programme
Régional pour les zones et la vie sauvage
DEUX SEMINAIRES INTERNATIONAUX spécialement protégées dans la région
EN GUYANE CONSACRES A des Caraïbes (S.P.A.W.).
L'ENVIRONNEMENT ET AUX ZONES HUMIDES
A l'ordre du jour :
La Guyane a accueilli du 26 avril au 2 mai - Révision des activitées complétées, en
1993, le séminaire international RAMSAR cours et prévues pour 1993, du plan de
portant sur la conservation des zones travail et du budget de SPAW ;
humides dans la région Caraïbe, en Recommendations pour leur mise en
préparation à la conférence mondiale de oeuvre.
Kushiro au japon en juin de cette même - Préparation des recommendations
année. détaillées et des priorités pour le plan de
travail du programme régional SPAW pour
la période 1994-1995.
Ce séminaire s'est organisé autour de 4 - Révision et commentaire sur les descriptifs
ateliers :
pour l'opération administrative, technique
- Aspects techniques de la conservation et financière d'un centre d'activité
des zones humides dans la région. régionale (C.A.R.) pour les zones et la vie
- Aspects institutionels et réglementaires. sauvage spécialement protégées.
- Formation, information et sensibilisation. - Recommendations pour la finalisation
- Aspects socio-économiaues. d'un projet de directives et de critères
Des principes de bases, des objectifs et pour rétablissement et la gestion des
des actions prioritaires ont ainsi pu être
dégagés pour chaque thème. zones protégées dans la région des
Caraïbes.
La France est partie contractante de la Le secrétariat du GEPOG tient à
convention de Ramsar depuis le 1er disposition des membres, les rapports des
octobre 1986 et a désigné à ce jour un
différents ateliers et les conclusions
total de 8 zones humides d'importance
internationale représentant une superficie générales de ces séminaires, ainsi qu'une
de 422 585 ha. documentation générale relative à la
Convention de Ramsar et au Programme
Au cours de ce séminaire, ainsi que lors de Régional SPAW.
la conférence des parties à Kushiro, la
France a annoncé qu'elle présenterait B. G.
prochainement à l'inscription 6 nouveaux
sites dont 3 concernent les D.O.M. : le
Grand Cul-de-Sac Marin en Guadeloupe ; EL CONDOR PASSA
les régions de la Basse-Mana et de Kaw en
Guyane (lire revue Panda - WWF. N°53).

Cinq Condors des Andes, Vultur gryphus.nes


A la suite de ce séminaire, dans le cadre aux zoos de San Diego et de Los Angeles,
du Programme des Nations-Unies pour ont été relâchés dans la Sierra de la
l'Environnement (P.N.U.E.), s'est tenue Culata au Venezuela. Cette opération
toujours en Guyane, la 2è réunion du s'inscrit dans le cadre d'un programme de
Comité Consultatif Scientifique et réintroduction de l'espèce sur l'ensemble

-31 -
LE MONDE
A TIRE-D'AILE

L'Actualité Ornithologique Internationale

du massif andin. Après avoir frôlé montré que cette espèce est endémique
l'extinction dans les années 70, le Condor de la région du Choco, plaine de l'ouest
des Andes bénéficie aujourd'hui d'une de la Colombie et du nord-ouest de
protection absolue sur l'ensemble de son l'Equateur.
territoire, laquelle est soutenue par des
programmes internationaux d'étude et de Brésil : c'est dans le sud-
réintroduction. est du Brésil (région de
Sao Paulo), qu'Edwin
WILLIS et Yoshika ONIKI
DECOUVERTE DE NOUVELLES ESPECES ont découvert une
D'OISEAUX EN AMERIQUE DU SUD , nouvelle espèce de
Tyran, le Tyran restinga,
Phylloscarfes kronei. Cet
Trois nouvelles espèces d'oiseaux ont été oiseau a été trouvé dans
récemment découvertes en Amérique du un milieu de forêt
Sud. secondaire.

Colombie : dans la forêt A quand une nouvelle espèce


tropicale humide du découverte par le GEPOG ?!!!
sud-est de Bogota,
Peter KAESTENER a A. LD.
découvert une nouvelle
espèce de Grallaire : Des autres D.O.M.
Cundinamarca antpitta,
Grallaria kaestneri.
Le genre Grallaria comptait déjà 27 ON MASSACRE AUSSI LES OISEAUX
espèces réparties sur l'Amérique du Sud PROTEGEES A LA REUNION !I!
dont 10 présentes en Colombie. 5
représentants de la famille des
Formicariidés dont font partie les Grallaires, L'Ile de la Réunion compte 37 espèces
sont présents en Guyane. Ces oiseaux sont d'oiseaux nicheurs. Ce chiffre ne traduit
essentiellement terrestres. Territoriaux, les pas l'ampleur des dégradations que le
couples demeurent solitaires et ne se peuplement a subi. En effet, depuis le
mêlent pas aux rondes des espèces milieu du XVIIè siècle (date marquant le
insectivores du sous-bois. Ils présentent des début de l'implantation humaine sur l'île),
chants et des cris de c o n t a c t une 20aine d'espèces endémiques pour
particulièrement développés et puissants, la plupart ont disparu et ont été
portant loin dans la forêt. Ces derniers sont remplacées par une quinzaine d'espèces
émis au retour de la saison des pluies. exotiques banales.
Néanmoins, ce département abritent
Equateur : l'Engoulevent encore aujourd'hui 17 espèces d'oiseaux
du Choco, Nyctiphrinus endémiques.
rosenbergi, décrit en
1895 et considéré Parmi ceux-ci, le Pétrel de Barrau,
jusqu'alors comme étant Pterodroma barraui, est une espèce
une sous espèce du découverte récemment (Jouanin, avril
Nyctiphrinus occellatus, 1963). C'est un oiseau marin de grande
vient d'être classé taille - 1 m d'envergure - dont la seule
comme espèce à part- colonie nicheuse connue au monde
entière. (moins de 3000 couples) se situe au
En effet, l'étude menée conjointement par sommet de l'île, entre 2700 et 2900 m
l'Académie des Sciences Naturelles, a d'altitude.

-32-
LE MONDE
A TIRE-D'AILE

L'Actualité Ornithologique Internationale

Les zones de pêche de ce Pétrel sont très destructions engendrées par les sources
éloignées de l'île qu'il ne regagne en lumineuses liées aux activités humaines. Les
période de reproduction (novembre-avril) lampes des agglomérations et des stades
qu'en fin d'après midi. Les oiseaux se en particulier provoquent la chute des
rassemblent alors en groupes lâches mais jeunes à l'envol et des adultes au départ
nombreux à quelques centaines de mètres et au retour des nids. Les oiseaux éblouis
de la côte. Puis, ils rejoignent leur site de sont en effet désorientés, tournent autour
nidification juste avant la nuit, en passant des lumières de la ville, finissent par tomber
assez bas du sol (10 - 20 m) ou en au sol d'où ils ne peuvent décoller et
s'élevant très haut en spirale. meurent ou sont victimes de prédateurs.
Durant cette période de leur vie, les Pétrels Enfin, en décembre 1992, des naturalistes
de Barrau franchissent ainsi chaque soir les anglo-saxons, venus expressément pour
plages pour rejoindre la montagne ; et observer ces oiseaux rares, ont assisté
c'est au cours de ce périple qu'ils stupéfaits à leur massacre à coup de fusil
s'exposent à de grands dangers. sur la plage. Bien que ces oiseaux soient
légalement et intégralement protégés
(arrêté ministériel du 8 avril 1974), il semble
bien que des centaines de Pétrels aient
été ainsi abattus et avec des "tableaux"
de plus de 50 par jour ! Le WWF est
intervenu auprès du Préfet de la Réunion.
L'ONF et la gendarmerie ont arrêté
certains de ces braconniers en février. Une
plainte a été déposée par une association
locale et actuellement l'enquête se
poursuit.

La Réunion...
ses plages paradisiaques qu'ils disaient !
En effet, plusieurs causes de destructions,
d'origines anthropiques, sévissent encore Aujourd'hui la sauvegarde de l'espèce
sur l'île. passe par la recherche, la surveillance et
Au siècle dernier, l'espèce fit l'objet la mise en réserve des zones de
couramment de prédations importantes nidification notamment celles qui sont les
par l'homme, par le pillage des nids. Le plus accessibles. Mais, elle implique
Pétrel nichant dans les anfractuosités des également le respect de la
falaises, le dénichage nécessitait des réglementation et la lutte contre le
qualités acrobatiques particulières. Mais braconnage sur les plages.
que ne ferait-on pas pour des poussins de
Procellaridés, excessivement gras et La France, par ses Territoires et
fournissant une viande très appréciée ? Départements d'Outre-Mer, possède une
Aujourd'hui cette pratique est devenue avifaune extrêmement diversifiée et
certes moins courante mais ne peut être spectaculaire. Elle a de plus sous son
tolérée compte tenu du statut de entière responsabilité la conservation de
l'espèce. nombreuses espèces endémiques.
De plus, comme tous les Procellariformes,
le Pétrel de Barrau est en partie nocturne Mais à ces propos, Eugène Ruber en
ou crépusculaire ; cela a déjà été évoqué Guyane aurait lui aussi beaucoup de
précédemment. Sa population subit lors choses à dire...
de ses mouvements quotidiens, des B. G.

-33-
O I S E A U X D ' A I L L E U R S

Les Pitohuis, des oiseaux empoisonnants !

Dans la jungle de Nouvelle-Guinée,


des êtres armés jusqu'aux ...plumes !

Des chercheurs de l'Université de Chicago ont découvert par hasard, en Nouvelle-Guinée,


que plusieurs espèces de Pitohui sécrètent un poison mortel.
C'est en effet lors d'une capture aux filets d'un de ces oiseaux, Pitohui dichrous, que John
DUMBACHER se blessa la main. Portant machinalement sa blessure à la bouche,
l'ornithologue américain ressentit soudain des picotements et des brûlures dans la bouche
qui devint bientôt insensible comme sous anesthésie. Après une étude approfondie de
l'oiseau, la présence d'une des neurotoxines les plus puissantes du règne animal, l'homoba-
trachotoxine, fût révélée dans les plumes, la peau et en petite quantité dans les muscles de
la poitrine.
Des résultats analogues ont ensuite été obtenus avec deux autres espèces de Pitohuis : P.
kirhocephalus et P. ferrigineus.

Cette découverte d'oiseaux toxiques fait sensation dans le monde scientifique. Si les
exemples de défenses chimiques contre les prédateurs sont nombreux chez certaines
classes du règne animal, comme les insectes, les reptiles et les amphibiens, auncun cas
n'était connu jusqu'alors chez les oiseaux.
L'homoba-trachotoxine permettrait ainsi à l'oiseau de repousser immédiatement tout
serpent, rapace ou autre prédateur qui goûte une seule de ses plumes. Une dose
équivalente à celle contenue dans 25 mg de plumes de Pitohui bicolore provoque la mort
d'une souris en moins de 20 minutes !
Face à cette découverte, plusieurs questions se posent :
- Comment et pourquoi les Pitohuis ne s'empoisonnent pas eux-mêmes ?
- D'où provient la toxine? Est-elle synthétisée par l'oiseau ou bien fabriquée à partir de
précurseurs moléculaires tirés d'insectes ou de plantes que l'oiseau mange ?
- S'il s'agit bien d'un cas de défense chimique, le plumage coloré de ces oiseaux n'a-t-il
qu'un rôle sexuel ? Ne pourrait-il pas signaler sa toxicité comme chez beaucoup d'insectes
venimeux ? Et la ressemblance d'une autre espèce de Nouvelle-Guinée, Mellanipitta
gigantea avec le Pitohui bicolore ne serait-elle pas alors un cas de mimétisme, dont
l'objectif serait de paraître toxique pour échapper aux prédateurs ?

-34-
Autant de voies de recherches qui ne manqueront pas d'être explorées à l'avenir par les
scientifiques.
Cette découverte du premier oiseau venimeux pourraît peut être faire réviser nos
connaissances à ce sujet et nous conduire à rechercher la présence de poison chez
d'autres espèces d'oiseaux.
Le poison n'était connu jusqu'à présent que chez certaines Grenouilles du genre
Phyllobates vivant en Amérique du Sud ! Le fait que deux animaux aussi différents, habitant
dans des régions totalement isolées, aient élaboré la même toxine est une découverte
encore plus inattendue.
Alors, le continent sud-américain étant le plus riche du point de vue avifaunistique, le plus
extraordinaire également par ses espèces, pourquoi n'y aurait-il pas également certains
oiseaux toxiques (et pourquoi pas en Guyane ?).

Collègues ornithologues attention, le baguage est une méthode innofensive pour les
oiseaux mais qui pourrait s'avérer dangereuse pour celui qui les étudie !

// est intéressant de constater qu'ayant consulter les indigènes, les chercheurs découvrirent
que ces derniers savaient qu'il ne fallait pas manger le Pitohui sans l'avoir spécialement
préparé. Les parties de l'oiseau qui ne sont pas mangés correspondent justement à celle
contenant la neurotoxine...

B. GOGUILLON, d'après un article de M. DUQUEL L'Oiseau Magazine N°30, 1993.


Bibliographie: Homoba-trachotoxine in the genus Pitohui : chemical défense in birds ?
DUMBACHER J.R & al. Science n° 258. 1992.

-35-
R E C I T DE V O Y A G E S

BIRDING IN VENEZUELA

Sacré Eugène Ruber....: une quarantaine de ses congénères maraudent


tranquillement, à trente mètres de la route, autour d'une grande flaque d'eau, avec
quelques aigrettes neigeuses . Je me pince; et puis je me répette la question : "Mais où
sont ils donc ?... Mais où sont donc les chasseurs ?"
Un peu plus loin, toujours dans un de ces taxi-co infatigables me conduisant à San
Fernando de Apure, je fais même la coche de la spatule rose; et toujours pas un seul coup
de fusil !!!
Que les cocheurs fous se rassurent : ici pour faire celle du "cazador'-chasseur en espagnol-,
cela semble bien plus difficile qu'en Guyane Française; en revanche, pour les "pajaros" -
oiseaux - de toutes sortes, attention les yeux!!!

D'entrée il faut ici donner LA bonne adresse à tout ornitho désireux de cocher à tour
de bras au Venezuela :
- la SCAV - Sociedad Conservacionista AUDUBON de Venezuela - a son local situé dans un
grand centre commercial de Caracas :
Seccion La Cuadra - Centro Comercial Paseo Las Mercedes
Avenida Principal de Las Mercedes - Caracas
tel: (02) 9138.13
n'hésitez pas à les questionner sur les bonnes opportunités du moment...
- ensuite ne pas oublier de s'y procurer LE livre "Birding in Venezuela", pour "dénicher"
l'oiseau rare (complément idéal du "Birds of Venezuela)
-et enfin, avec un peu de chance, il est possible de faire une sortie avec les adhérents de
La Société Audubon du Venezuela-.

Ainsi ai je passé 4 jours - autour du 20 avril 1993- dans l'état d'Apure, au sein du Hato
San Leonardo, 400 km au sud de Caracas, dans une région de "llanos", c'est à dire de
plaines et savanes, réservées essentiellement à l'élevage. En saison des pluies, tout y est
complètement inondé, d'où l'intérêt de s'y rendre un peu avant la fin de la saison sèche (le
mieux vers février-mars) ; en effet, les derniers trous d'eau sont l'occasion de réunions
"affolantes" de quantités de volatiles très variés, accompagnés parfois de caïmans...
Un 4x4, le hamac, des jumelles et le tour est joué. Pour ma part, j'ai eu la chance
d'effectuer cette sortie en compagnie de Mary Lou Goodwin, c'est à dire pratiquement le
must de l'ornithologie vénézuélienne. Portrait : 60 ans passés, pas très grande; le visage un
peu fermé ou froid comme on veut; américaine mais habitant Caracas depuis une bonne
trentaine d'années; pince sans rire; ornitho hors classe et surtout très efficace; pour preuve,
elle a toujours sur elle son Birds of Venezuela et ses jumelles, normal, mais elle a aussi un
magnétophone à micro directionnel; alors , la leçon peut commencer; ainsi le Saltator gris -
Saltator coerulescens- que j'avais à peine aperçu est il réapparu comme par magie après
l'avoir enregistré puis repassé devant le buisson où il se cachait; impressionante et efficace
démonstration pour un humble petit ornitho comme moi !!! Cela durera 3 jours...!!!

Plutôt que d'égrainer une à une toutes les coches que j'ai faites, je me
contenterai de citer celles qui m'ont le plus marquées; non pas forcément par leur rareté -
beaucoup sont visibles en Guyane..- mais surtout par la facilité avec laquelle on peut tout
découvrir là bas.
Par exemple, il faut savoir que les fameux Sassas ou Hoatzins dormaient pratiquement au
dessus de mon hamac et sont visibles le jour sans trop de difficultés. Les Caracaras huppés
et à tête jaune sont communs dans les llanos et abondent le long des pistes, au sol ,tout
comme la Chevêche des terriers. A côté de barrières séparant deux immenses propriétés -
hato ou hacienda-, j'ai aperçu quelques Colins huppés -Colinus cristatus- détalant pour aller
se cacher derrière des touffes d'herbes plus hautes. Patiement guidé par Mary Lou
Goodwin à l'intérieur d'un grand bosquet, j'ai découvert le Caurale soleil -Eurypyga helias-
magnifique oiseau,, malheureusement très timide. Autour des derniers grands trous d'eau,
j'ai pu observer bien sûr de l'ibis rouge mais aussi le "Buff necked Ibis -Theristicus caudatus-,
de l'ibis vert, un héron coiffé -Pilherodius pileatus-, de la spatule et de l'oedicnème bistrié -
Burhinus bistriatus- en veux tu en voilà,; quelques oies de l'Orénoque, quelques canards

-35'-
- 35" -
Hoatzin huppé
Opisthocomus hoazin

- 35'" -
Brésiliens . De nombreuses buses à tête blanche -Busarellus nigricollis-. Le fameux vanneau
de Cayenne est partout dans les llanos ainsi que le vanneau tero -Vanellus chilensis- vu
pour la première fois sur I'aéroport de Ciudad Bolivar !
Le pic à couronne rouge s'aperçoit dans tous les parcs et dans les llanos; j'ai pu voir et
même photographier le long bec courbe du grimpar à bec rouge ainsi que de nombreux
cardinals à masque rouge tout ceux ci à deux pas du carbet où les hamacs étaient
tendus .On a ramassé le corps d'une sicale à béret, mais les chasseurs ne semblent y être
pour rien !!!
Je n'oublierai ni le jabiru ni la cigogne maguari...
Tout cela pour bien insister sur le fait qu'en peu de temps il est très facile d'apercevoir de
très nombreuses espèces; nul doute qu'avec un séjour prolongé dans l'état d'Apure, des
individus plus rares seraient découverts.
L'aisance avec laquelle on peut observer l'avifaune dans ces gigantesques "hatos"
- devrait insiter tous les Gépoguiens...et les autres, à se rendre au plus vite au Venezuela et
en particulier dans les llanos...avant que les Japonais n'assèchent complètement cette
région par un projet démoniaque de canal reliant le Rio Apure à l'Orénoque. Les chasseurs
semblent pratiquement absents là-bas; en revanche, les catastrophes écologiques sont
toujours aussi promptes à surgir d'imaginations bétonneuses, et ce, à n'importe quel endroit
de la planète....

Christian MOULIN

Bibliographie:
-Birds of Venezuela (De Schauensee et Phelps)
-Birding in Venezuela (M.L.Goodwin)
-Oiseaux de Guyane (Tosîain,Dujardin,Erard,Thiollay)
-Boletin de La Audubon

-35"" -
D'UNE BRANCHE A L'AUTRE

Combien de fois, lors de mes vagabondages ornithologiques dans les bois, n'ai je été
confronté à mon ignorance ; ici lors d'une rencontre fortuite avec un serpent dont je
craignais l'agressivité ; là face à une grenouille aux couleurs éclatantes dont rumeurs et
légendes à son propos m'interdisaient toute manipulation.
Que de beauté dame Nature offre à notre regard, que de scènes de cet opéra sauvage
se déroulent parfois devant vos yeux pour une unique représentation dont vous êtes le seul
spectateur (comme ce duel qui m'a été donné d'observer entre une Mygale et une
Guêpe, ignorant qui était le chasseur et qui était la proie ; émerveillé d'en avoir été le
témoin et frustré de ne rien connaître de ces acteurs, puisse cette rubrique apporter des
réponses aux questions que se pose votre esprit curieux (de nature i).
Alain Le Dreff,

Si le GEPOG est une association ayant pour objectifs la découverte, l'étude et la protection
de l'avifaune de Guyane, il demeure avant tout un groupe constitué de naturalistes
passionnés.
Les origines pluridisciplinaires des membres qui le composent ainsi que l'esprit qui anime les
sorties sur le terrain, montrent qu'observer et admirer la gent ailée, c'est aussi une manière
de découvrir la nature dans son ensemble et dans ce qu'elle a de plus fascinant.
C'est au contact de professionnels et d'amateurs expérimentés, de toutes disciplines
confondues, que chacun d'entre nous pourra enrichir ses connaissances et ainsi mieux
appréhender l'extraordinaire biodiversité qui nous entoure.
Nous sommes donc particulièrement heureux de pouvoir ouvrir cette nouvelle rubrique au
caractère pluridisciplinaire. Elle vous permettra de reconnaître ou de découvrir la faune et
la flore de ce département ; elle vous renseignera sur la biologie des mammifères, sur leur
protection, sur l'appareil végétatif des orchidées, sur la longévité des insectes et leur
association avec les plantes, sur les travaux en cours dans le domaine de la recherche
forestière et bien d'autres sujets passionnants, lesquels nous l'espérons, répondront aux
questions que vous vous posez.

-36-
La Protection des Insectes en Guyane :
Nécessité ou Utopie ?

Par Michel DURANTON

PORTRAIT
Les Arthropodes constituent
Installé en Guyane depuis 1982, Michel l'ensemble animal le plus riche, avec
DURANTON se passionne pour les près de 80% de la faune connue, soit
insectes. Son travail sur la classification environ un million d'espèces. La
des Longicornes du département lui a classe des Insectes forme à elle seule
valu d'être reconnu par ses pères et les 9/10 de cet embranchement.
être ainsi nommé au Comité Régional La fécondité des Insectes est
Scientifique, section entomologie. extrêmement importante et leur cycle
Aujourd'hui, il est plus particulièrement reproducteur relativement bref.
spécialisé dans les Cicindelidae. Dans les régions tropicales et
Correspondant du Muséeum d'histoire équatoriales du globe, la diversité et
naturelle, il vient d'achever dans le la densité des Insectes semblent
cadre des ZNIEFF, le recensement des infinies. Chaque année des
insectes de la région de Kourou. centaines d' espèces nouvelles sont
Membre de /'"Association pour une décrites par les chercheurs.
Meilleure Connaissance des
Invertébrés de Guyane' et du GEPOG, La Guyane, en raison de
Michel Duranton fait parti de ceux dont l'impénétrabilité de son couvert
la passion et les connaissances ont forestier, particulièrement dans la
apporté la notoriété aux observations zone intérieure, constitue une des
d'amateurs en Guyane. rares régions privilégiées de la
planète, et de fait, un paradis pour la
recherche entomologique.
Autant I'étroite bande cotière semble menacée par la déforestation, l'implantation
de zones destinées à "l'agriculture" ou au peuplement humain, autant la partie intérieure du
département demeure préservée de toute dégradation anthropique.

Pour cette raison essentielle, l'entomofaune guyanaise est restée longtemps


mystérieuse. Seuls les sites proches des agglomérations (Ile de Cayenne, forêts de
Pariacabo, de Saint-Laurent ou de Saint-Jean - chasses d' E. Lemoult) d' accès aisé, ont été
prospectés. En outre, ce sont souvent des groupes ayant uniquement un intérêt mercantile
qui ont été étudiés.

Comme tous les animaux, les Insectes dépendent du monde végétal ; certaines
espèces s'en nourrissent (phytophages, xylophages), d'autres utilisent les plantes comme
abri et mode de reproduction. Souvent le développement et la survie des végétaux
dépendent également des Insectes (pollinisation, rôle des coprophages dans la fertilisation
des sols...). Si un biotope est protégé dans son intégralité, les plantes qui peuplent ce milieu,
les animaux, et donc les Insectes qui y vivent se trouveront, de fait protégés.
Il n' y aurait aucune utilité à protéger les Morphos, si on continue à déboiser la zone
littorale. La raréfaction des plantes hôtes entraîne la raréfaction puis la disparition à terme
des Insectes commensaux ; car beaucoup d' espèces sont inféodées à une ou, tout au plus,
à quelques plantes hôtes.

Le développement des abattis, modes traditionnels de l'agriculture guyanaise,


entraîne le déboisement des forêts littorales. Sur les troncs fraîchement abattus, de
nombreux Insectes xylophages viennent se reproduire et pondre ; or le fait de brûler les
troncs "gorgés" de larves représente une véritable catastrophe écologique qu'aucune
mesure de protection spécifique ne peut compenser.
"• ' Chaque année, durant la saison sèche, les savanes sont systématiquement brûlées,
elles aussi. De nombreux Arthropodes aptères (Cicindelidae, Carabidae, Arachnides et
Myriapodes) sont les victimes de ces actes sauvages ou organisés. Certaines espèces
(Megacephala lacordairei et affinis, Aniaria sepulchralis) ont disparues de certains sites.
Faut-il protéger des espèces dont le biotope est condamné, ou faut-il interdire coutumes et

-37-
La protection des Insectes, et sans cloute de toutes les espèces animales, passe par
la préservation des milieux. Si l'on ne tient pas compte de cette évidence, la protection au
niveau législatif, espèce par espèce (ex : La Convention de Washington et l'interdiction du
commerce de papillons du genre Ornithoptera, alors que l'on déboise et brûle les forêts de
Sulawesi et de l'Irian Jaya, patrie de ces papillons) demeure en toute état de cause illusoire.
Au pire, on peut envisager, de la part des "collectionneurs", de plus en plus nombreux,
l'apparition d'un intérêt spéculatif et mercantile vis à vis d'espèces devenues rares sur le
marché.

La "décoration" made in Taïwan pose également un problème d'éthique. Que


penser de ces cadres et objets décoratifs (dessous de verres, plateaux...) composés de
papillons asiatiques et vendus aux Antilles, avec l'indication "souvenir de la Martinique", par
exemple?
Ces abus ont nui à l'Entomolgie et aux Entomologistes, particulièrement aux
systématiciens qui ont besoin de spécimens plus ou moins nombreux afin de cerner des
critères de différenciation inter-spécifiques (ou clés).

En définitive, il est urgent d'élaborer une législation relative aux Arthropodes, mais
celle-ci ne peut être décidée unilatéralement par des Politiques incompétents en la
matière, ou des Ecologistes par trop puristes qui, sacrifiant la Recherche à leur idéal,
tombent dans les pires excès.

Protection des milieux et protection des espèces doivent aller de pair ; une
formation, même limitée, des agents chargés de toute forme de répression (gardes-chasse,
douaniers, gendarmes) en matière d'entomologie devrait alors être envisagée, afin qu'en
aucun cas, la recherche scientifique ne puisse être entravée.

-38-
Megasoma actaeon
(Guyane)

Dynastes hercules
(Guadeloupe)

Golofa pizzaro
Golofa porteri (Mexique)
Dynastes neptunus (Colombie)
(Colombie)

-39-
MEGASOMA actaeon

Les Megasoma, bien connus dans notre département sous le nom évocateur de "mouches-
léfan" ou "mouches-rhino", sont des coléoptères de la famille des Dynastidae.
En Guyane, nous trouvons une seule espèce, le Megasoma actaeon ; néanmoins, certains
entomologistes laissent entendre qu'une deuxième espèce affine mais réellement distincte
pourrait exister. Des études sont en cours...

Notre Megasoma est une grande espèce de 9 à 12 cm de long, de couleur brun-noir à noir
luisant. La tête du mâle se termine par une corne (dite céphalique) bifide et un thorax garni
de deux protubérances en forme de pointes (cornes thoraciques). La plupart des grandes
espèces de Dynastidae possèdent d'ailleurs de telles excroissances.

Quelles en sont les raisons ? Les entomologistes se sont posés depuis longtemps cette
question sans véritablement trouver une réponse satisfaisante.

De même que l'on trouve cette particularité dans la famille des Lucanidae (au niveau des
mandibules), on peut rapprocher le rôle que jouent ces appendices au rôle des cornes et
des bois chez certains mammifères (Cervidae, Bovidae...), dans la lutte que se livrent les
mâles pour la possession des femelles. Mais peu d'observations sur le terrain viennent
confirmer cette hypothèse ; qui plus est, ces organes souvent démesurés semblent bien
souvent constituer une gêne certaine pour leur propriétaires.

La période d'apparition des Megasoma débute dès le mois d'avril, connait son apogée
durant les pluies de mai/juin et les grandes chaleurs d' août/septembre pour se terminer en
octobre. Les captures hors saison demeurent plus rares.

La biologie des Dynastidae est relativement bien connue.; leur élevage donne des résultats
satisfaisants (Dynastes hercules, Golofas sp. ...) et nécessite peu d'entretien, Il faut prendre
garde d'isoler les couples et les maintenir dans un milieu obscur et humide.

Leur longévité semble assez brève, une fois l'acte de reproduction accompli.
C'est pourquoi l'espèce semble très abondante en Guyane malgré les pièges artificiels et
involontaires que constituent les puissantes lumières sur certains sites (Petit Saut, Montagnes
des Pères, centrale de la Comté e t c . ) , la plupart des insectes attirés ayant déjà rempli leur
fonction essentielle envers la Nature, à savoir, la reproduction et la ponte.

-40-
L e C o i n Des Z é l é s

L'ornithologie a u service d e l ' a c t i o n s o c i a l e

Des animaux sauvages au coeur de la cité Au programme :


- Une exposition sur l'avifaune de Guyane et les
La nuit tombe et la ville se calme enfin. Les rues espèces protégées o ù o n p o u v a i t é g a l e m e n t
sont d'ailleurs désertes, et pour cause : tous les visionner un diaporama sur les oiseaux du littoral
téléviseurs retransmettent le même match de et des films sur la forêt tropicale. Un coin lecture
foot. Une lumière capricieuse traverse ainsi les était également proposé où on pouvait y trouver
Persiennes des habitations. toutes sortes d'ouvrages sur le thème de l'oiseau
Je m'éloigne, peut être seulement en pensée, (des contes pour enfants aux romans et aux
mais les quelques bruits témoins d'une certaine guides scientifiques d'identification).
civilisation se perdent au loin. Il fait encore - Des ateliers de lecture et de travaux manuels
chaud au moment où j'erre dans la cité. Soudain, avec les enfants.
au détour d'une rue, un jaguar apparaît puis - Des interventions auprès des scolaires de la
disparaît en un éclair I De mon rêve déambulant, commune.
je cours retrouver cette vision lorsque dans - Des sorties guidées sur le site de l'Anse.
l'obscurité, je tombe ensuite face à face avec Pour les sorties organisées, le public ne fut certes
un tapir !? Puis c'est un vol d'Ibis rouge qui pas nombreux, une 50aine de personnes venant
illumine plus loin le coeur de la cité... parfois de l'extérieur de la c o m m u n e (Kourou,
Une ballade Irréelle où des animaux géants, Cayenne), mais il fut divers et ce fut l'occasion de
sauvages et libres, courent, grimpent, volent sur sensibiliser d'anciens chasseurs, des gendarmes
les murs de la ville, entre rêve et réalité. et des soeurs des environs I La sortie organisée
spécialement pour les enfants a eu un succès
Si le public ne peut venir à toi, vas à lui. C'est ainsi plus important avec l'inscription spontanée d'une
q u e le mardi 2 mars 1993, cité 205 à Kourou 50aine de jeunes de la commune. Les jumelles et
(population à majorité haïtienne), la LPO, le WWF les longues-vues mises à leur disposition éveillent
et la DRAE ont projeté en soirée un diaporama sur leur curiosité et présentent l'observation des
les animaux de Guyane. Cette projection en plein oiseaux sous forme de jeu. Ainsi, ce fut pour la
air a é t é réalisée à la d e m a n d e de l'association plupart d ' e n t r e eux la p r e m i è r e o c c a s i o n
Echoband et a v e c le concours de l'équipe du d'approcher les oiseaux sous un autre angle que
D.S.Q. celui de la capture, de la chasse ou de la cuisine.
Ce sont les enfants, plus curieux, qui sont venus en Enfin, de retour chez eux, la b e a u t é du vol des Ibis
nombre à cette animation. Les adultes peu à peu rouges et le message de leur protection furent
s'y sont joints, sortant de chez eux malgré la bien souvent répétés aux parents. Si les enfants
de Sinnamary s'en mêlent, alors...
rivalité de la télévision et du football, pour voir de
Cette initiative de la B.C.P. sera renouvelée
plus près ces images insolites, presque irréelles,
l'année prochaine à la m ê m e é p o q u e sur
qui apparaissaient puis disparaissaient dans leur
Sinnamary, et sera é g a l e m e n t poursuivie sur
cité.
d'autres communes du littoral et de l'intérieur.
Des animaux projetés en grand sur les murs pour L'oiseau c o m m e support pour amener les gens
a v a n t tout créer une animation dans le quartier, aux livres, encore une histoire de plumes !
c o m m e au temps des débuts du cinéma. Pour
sensibiliser bien sûr une population qui reconnaît
les animaux sans b i e n souvent les connaître Changer le quotidien des jeunes défavorisés
réellement. Ainsi, c'est en expliquant la fragilité par la découverte des oiseaux
d ' u n e e s p è c e q u e l'on fait c o m p r e n d r e les
raisons de sa protection. Des membres du GEPOG ont g u i d é une sortie
Ce fut aussi l ' o c c a s i o n pour les animateurs "découverte des oiseaux" organisée à l'initiative
d'apprendre quelques noms d'animaux en créole du Pou d'Agouti pour une dizaine d'enfants
haïtien... Un é c h a n g e et une animation à défavorisés de St-Laurent.
développer à travers l'ensemble de la Guyane. Cette sortie s'est déroulée sur le site sauvage et
pittoresque de la Pointe Isère, et les jeunes ont pu
Des chasseurs... d'images ainsi s'amuser à découvrir la diversité des oiseaux
du littoral à l'aide de jumelles et longues-vues, et
dans l'Anse de Sinnamary !
notamment observer les étonnants Flamants
roses (dont la c o c h e fait rêver plus d ' u n
Le GEPOG, en collaboration a v e c la LPO et le
ornithologue en Guyane).
WWF, a participé aux animations qui se sont
déroulées du 1 er au 17 avril 1993 à Sinnamary sur Ce fut pour ces jeunes l'occasion de découvrir la
le thème de l'oiseau. richesse de leur e n v i r o n n e m e n t e t , pour
beaucoup d'entre eux, de sortir pour la première
Cette manifestation a é t é organisée à l'initiative
fois de leur commune.
de la Bibliothèque Centrale de Prêt, a v e c le
concours de la DRAE, du Conseil Général et de la L'action écologique c'est aussi de permettre aux
Commune de Sinnamary. plus défavorisés de découvrir la nature. Le Pou
L'idée é t a i t de créer des événements afin d'Agouti et le GEPOG s'associe à c h a q u e fois
d ' i n c i t e r la p o p u l a t i o n à venir j u s q u ' à la que cela est possible aux animations pour les
habitants des quartiers défavorisés afin de faire
bibliothèque, de lui faire découvrir par le biais du
découvrir la nature, utilisant l'oiseau c o m m e
t h è m e retenu la lecture et acquérir ainsi, de
support pour la récréation et l'éveil des jeunes,
manière plus générale, une démarche spontanée
pour changer et embellir leur quotidien,
B.G. .
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t Lesenfants
et la découverte
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Nous, participants au séminaire Ramsar sur la conservation des zones humides avons
constaté, lors de nos visites au chef-lieu de la commune où nous résidons, que des produits
issus de certaines espèces menacées apparaissent sur les cartes de différents restaurants
(caïman, par exemple), dans des magasins de souvenirs (fleurs en plumes d'Ibis rouges,
carapaces de Tortues terrestres, articles de maroquinerie en peau de Serpents, Caïmans,
Tortues marines) et dans un établissement public commercial. Ces espèces, selon nos
informations, sont protégées par la législation française et internationale.
La France est un pays qui se bat pour la sauvegarde des espèces menacées dans
le monde (Eléphants, Baleines, espèces protégées par la CITES,...). De plus, les
représentants des assemblées et des autorités locales nous ont convaincu, au cours de
leurs allocutions, de leur attachement à la cause de la conservation et de la gestion
durable des ressources naturelles de la région.
Aussi, nous nous permettons donc, très courtoisement, de demander à la France les
raisons particulières pour lesquelles ce commerce d'espèces menacées liées aux zones
humides, apparemment illégal, est cependant toléré.

Document : Copie de la Recommandation faite au cours de la conférence Ramsar aux autorités


françaises

Les oiseaux ne se cachent plus pour mourir i

Depuis plusieurs semaines, les habitants du quartier de l'Anse à Kourou sont les témoins
impuissants de massacres d'Ibis rouges qui se perpétuent à quelques centaines de mètres
de leurs habitations, et ce malgré les nombreuses plaintes et protestations auprès, des
services de gendarmerie. En effet, c'est à l'aube et au crépuscule, lorsque les oiseaux
quittent ou regagnent la colonie, qu'ils sont victimes d'un véritable tir de barrage orchestré
par des "chasseurs" dissimulés dans la mangrove. Ce sont, en quelques semaines, près
d'une centaine d'oiseaux qui ont été ainsi abattus. Cette chasse est d'autant plus cruelle
et stupide qu'elle intervient en pleine période de reproduction pour ces animaux, tuant
ainsi des femelles en gestation ou nourrissant des jeunes, ce qui met en péril l'existence
même de l'espèce. Rappelons que l'Ibis rouge est une espèce menacée d'extinction et
bénéficie d'une protection internationale. En Guyane, tous les témoins s'accordent à dire
que l'espèce est moins abondante que par le passé. Les études montrent que si rien n'est
fait pour enrayer le déclin par une application stricte de la loi (*), l'espèce aura disparu des
Guyanes comme elle a disparu d'une partie du Brésil, de la Floride et de l'Amérique
Centrale. Les différentes associations de protection de la nature sont unanimes à dénoncer
le braconnage des Ibis rouges et autres espèces protégées et demandent que des
mesures concrètes soient prises afin de protéger le patrimoine naturel. Il incombe aux
autorités locales d'être conscientes de leur responsabilité et de leur rôle vis-à-vis des
générations futures.
(*) Loi du 10 juillet 1976
L'Ibis rouge (comme tous les autres échassiers : Hérons, Aigrettes, Savacous...) est protégé
par l'arrêté du 15 mai 86 et la loi du 10 juillet 76. Il est interdit de le tuer, de le capturer, de
le vendre ou de l'acheter (y compris les fleurs artificielles en plumes) sous peine de 2 000 à
60 000 francs d'amende et, en cas de récidive, 120 000 f.

Document : Copie du communiqué de presse du 14/05/93, envoyé par le GEPOG suite aux massacres
d'Ibis rouges perpétrés à Kourou fin avril - d é b u t mai

-43-
L e C o i n Des Z é l é s

Protection

Le GEPOG intervient au cours des séminaires Espérant q u e ces actions d'informations visant à
internationaux RAMSAR et P.N.U.E. alerter l'opinion publique puissent amener à une

Durant les 2 séminaires internationaux relatifs à la


Convention de Ramsar et au Programme des réelle application de la législation ; afin q u e la
Nations-Unies pour l'Environnement, qui se sont Guyane ne s a c c a g e plus ces richesses naturelles
déroulés c e t t e a n n é e en Guyane pour la région mais au contraire les respecte et valorise pour
Caraïbe, le GEPOG est intervenu en guidant les son propre développement.
participants sur le site de l'Anse de Sinnamary.
Une n o t e de présentation du site et de son
Importance Internationale en tant qu'habitat pour
l ' a v i f a u n e a q u a t i q u e a é t é rédigée pour
l ' o c c a s i o n , et transmise à l'ensemble des
conférenciers.
Ce fut ainsi l'occasion de faire admirer le
patrimoine naturel de la région a v e c sa richesse
en oiseaux d ' e a u et tout particulièrement l'Ibis
rouge. D'alerter é g a l e m e n t tous les
représentants des différents pays de la Caraïbe à
propos des infractions qui se perpétuent sur cette Des animations en direct du braconnage
espèce protégée (et bien d'autres), en étant eux
m ê m e les témoins directs de tels actes : certains C'est un lundi soir c o m m e les autres au Vieux Port,
chasseurs n ' a y a n t pu se résoudre à s'abstenir où la LPO, le WWF et le GEPOG assure une
durant 15 jours de l'année (pour au minimum animation pour faire découvrir les oiseaux du
sauver les apparences aux yeux des organismes littoral à la population cayennaise. Le coucher du
internationaux présents !). soleil s'avance et nous nous apprêtons à quitter
Enfin, suite à ces destructions et à la vente les lieux. Soudain un c o u p de feu, puis un autre
illégale de produits d'origine animale observée provenants de la mangrove servant de dortoir
c h e z certains c o m m e r ç a n t s , la plupart des aux Hérons et aux Ibis. Au total, une dizaine de
participants ont signé une r e c o m m a n d a t i o n coups de fusil jusqu'à ce que la nuit soit t o m b é e .
auprès des autorités françaises d e m a n d a n t que Moment privilégié pour ces braconniers où les
la législation en matière de p r o t e c t i o n des Aigrettes rejoignent leur dortoir tandis q u e les
espèces soit respectée dans ce département Bihoreaux ("Sawacou", petits Hérons
(cf. ci-contre). Le GEPOG s'est é v i d e m m e n t essentiellement nocturnes) quittent ce m ê m e
associé à c e t t e d é m a r c h e reconnaissant la endroit où ils se sont réfugiés durant la journée,
faune de Guyane c o m m e un élément du pour aller se nourrir plus à l'intérieur de l'estuaire.
patrimoine naturel mondial. Bien e n t e n d u nous d é c i d o n s d ' a l e r t e r le
commissariat de p o l i c e qui nous assure
d'intervenir sur les lieux pour constater l'infraction.
Contre les massacres d'Ibis rouges Attente... Mais après 3/4 heures, la police n'est
toujours pas arrivée. Par c o n t r e , l'un des
Suite aux massacres d'Ibis rouges perpétrés sur le braconniers a pu entre temps livrer ses prises (au
site de l'Anse à Kourou, le GEPOG est intervenu moins 2 Bihoreaux et 1 Aigrette) à un restaurant
par l'intermédiaire de son Président, Alain LE de "la crique "...!
DREFF, auprès des médias locaux en envoyant un
c o m m u n i q u é de presse intitulé * les oiseaux ne Ce n'est pas la première fois que de tels actes se
se cachent plus pour mourir ! " ; et contresigné produisent sur ce site. On ne p e u t q u e les
é g a l e m e n t a u p r é a l a b l e p a r différentes déplorer ; s'indigner q u e la loi ne soit pas
associations d e p r o t e c t i o n d e l a nature appliquée et q u e la police n'intervient pas
guyanaise : LPO, WWF, SEPANGUY, POU D'AGOUTI toujours dans ces circonstances.
( voir le d o c u m e n t ci-contre). Cependant, faut-il s'en prendre avant tout aux
Le b r a c o n n a g e a ainsi pu être d é n o n c é en chasseurs qui trouvent là de quoi améliorer leurs
faisant la "Une" des informations des radios fins de mois ; aux restaurateurs qui profitent
locales (le 15/05), et à travers un article dans le encore plus de ces chasses illégales ; ou bien aux
journal France-Guyane (le 18/05). Un reportage a consommateurs qui entretiennent la demande ?
m ê m e été réalisé ensuite par une équipe de RFO Une chose est sûre : le public qui vient découvrir
télévision, g u i d é e sur le terrain par notre la beauté et la richesse de l'avifaune guyanaise
association : p l a i d a n t la cause des espèces est témoin régulièrement de ces actes de
protégées, il a malheureusement pu illustrer les destruction. Face à cette situation contradictoire,
infractions à la réglementation en vigueur par la nous n'avons plus alors besoin de commentaires,
d é c o u v e r t e des c a d a v r e s d ' u n e Aigrette l'observation suffit à sensibiliser... Et un jour où
neigeuse et d'un Hibou, le Grand Duc de Virginie, nous serons suffisamment nombreux, les choses
tués par chasse. Ce reportage (diffusé le 22/05) a évolueront sans doutes. Mais les Flamants
également é t é repris dans l'émission Mascarines et les Sawacou pourront-ils attendre e n c o r e
( d u 27/05), révélant à l'extérieur une facette longtemps ?
négative mais bien réelle de notre département.

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Protection

Au moment où l'on parle beaucoup de mettre en


valeur le site du Vieux Port, q u e l'on entend des
autorités locales les termes d'éco-tourisme et
d'éco-développement mis à toutes les sauces (!),
le patrimoine naturel de notre d é p a r t e m e n t
c o n t i n u e de se faire massacrer à quelques
mètres derrière la Préfecture.

Rappelons ici q u e toutes les espèces de Hérons


sont intégralement protégées.
A u d é b u t d e c e siècle, d e nombreuses espèces
furent victimes à travers le monde d ' u n e pression
de chasse excessive, m e n a ç a n t leur existence
m ê m e (tout particulièrement les Aigrettes).
Habitant les zones humides et pêcheurs émérites,
les Hérons sont en ce sens de bons indicateurs de
la qualité de l'environnement. La dégradation de
leurs milieux constitue aujourd'hui la plus grande
des menaces qui pèsent sur ces oiseaux.
La Guyane a le privilège de posséder des milieux
littoraux encore intacts, où les Hérons constituent
l'une des composantes les plus riches de son
patrimoine naturel.

Petit Sawacou deviendra grand ?

Trouvé sans force sur une vasière de Cayenne, un


j e u n e Bihoreau ( e s p è c e d e p e t i t Héron
fréquentant les mangroves et les marais) à é t é
confié le 21 avril 1993 à la LPO en la personne de Bientôt à Saint-Laurent un centre de soins pour
Christophe Cadiran. Après avoir pu apprécier les animaux sauvages !
talents culinaires de ce dernier, notamment sa
spécialité à base de crevettes du Pays !, l'oiseau Le projet de c e n t r e de soins pour animaux
f u t r e l â c h é p a r des membres d u GEPOG. sauvages mené par le Pou d'Agouti à St-Laurent
L'opération eu lieu de nuit (le Bihoreau étant se concrétise.
préférentiellement de moeurs nocturnes), dans un Le certificat de c a p a c i t é pour la tenue d'un tel
secteur de mangrove de Cayenne abritant une centre a, en effet, é t é a c c o r d é à Christophe
belle p o p u l a t i o n d e c e t t e espèce protégée. Cailloux, membre de cette association, pour une
Notre oiseau resta c e p e n d a n t plusieurs heures au durée probatoire de deux ans.
m ê m e endroit a v a n t de rejoindre finalement en Cet établissement a pour vocation d'accueillir
plein jour, l'ombre des palétuviers et ses mystères. plus particulièrement les oiseaux blessés et les
espèces protégées saisies par la d o u a n e . Ces
animaux sont ensuite destinés à être relâchés
dans leur milieu naturel et doivent ainsi être le
moins possible en c o n t a c t avec les hommes. Les
visites étant par conséquent exclues, le centre ne
peut s'autofinancer.
Or, il reste maintenant a obtenir de la Préfecture
une autorisation d'ouverture. Pour c e l a , il est
nécessaire de construire des cages d ' a c c u e i l .
Aussi, le GEPOG, s'associant à c e t t e initiative,
aidera autant que possible au fonctionnement du
centre. C h a c u n d'entre nous peut é g a l e m e n t
participer à la réalisation de ce projet par son
aide, quelle soit financière ou en nature.
D'avance merci pour les oiseaux libres.

Pour tous renseignements, téléphoner au


34/24/16 ou au 34/20/97

B. G. m

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L e C o i n Des Z é l é s

Animation

Le GEPOG et les J.E. 93

Succès pour des animations


grand public... A renouveler !

De Kourou...

Dans le c a d r e des Journées de l'Environnement, Face aux divers problèmes d'environnement et à


le GEPOG proposait aux habitants de Kourou le la lenteur de la mise en protection de nombreux
dimanche 6 juin, une journée de découverte des sites, la Ligue pour la Protection des Oiseaux
oiseaux du littoral à la Pointe des Roches. (LPO) et le Fond Mondial pour la Nature (WWF
Ce sont près de 70 personnes qui ont ainsi pu France) relancent en février 1992, et pour 5 ans,
admirer Ibis rouges, Aigrettes, Balbusard pêcheur. une campagne de sensibilisation à la nature.
Bécasseaux, Becs en ciseaux, Sternes Royales.
Mais le plus extraordinaire fut, en fin de matinée, Trois principaux objectifs :
l'apparition d ' u n e Tortue luth et de deux Dauphins
é v o l u a n t à quelques mètres seulement des - Intervenir dans les établissements scolaires pour
observateurs. la connaissance de l'environnement, et palier
ainsi aux manques de documents pédagogiques
... A l'Ile de Cayenne. adaptés à la Guyane, tout en r é p o n d a n t à la
demande et à la motivation des enseignants.
Du 4 au 14 juin, le GEPOG a assuré plus de 20
heures d ' a n i m a t i o n sur le terrain pour les - Promouvoir des activités nature para-scolaires
habitants de l'Ile de Cayenne. auprès des jeunes, en dynamisant le m o n d e
En effet, pour les Journées de l'Environnement, associatif, et en motivant à la création de club
des points fixes (Place des Amandiers et Vieux nature.
Port) à 8 reprises et 2 randonnées (Crique Fouillée
et Sentier du Rorota) ont été organisés, réunissant - Initier une politique de sensibilisation auprès du
à c h a q u e fois de 10 à 30 personnes. Au total, ce grand-public afin de toucher aussi le m o n d e des
sont près de 80 personnes différentes qui ont pu
adultes.
découvrir un grand nombre d'espèces d'oiseaux
du littoral et de la forêt, et être ainsi sensibilisées
Commencée il y a maintenant un an et d e m i ,
au problème de leur protection.
cette c a m p a g n e obtient un vrai succès dans le
Une animation spéciale, en collaboration a v e c
monde scolaire. C'est presque 8000 enfants; de
l'association locale de défense de
la maternelle à la terminale, qui ont pu assister à
l'environnement, a é t é réalisée é g a l e m e n t à
Roura pour l'école. Une 60aine d'enfants ont pu des projections de diapositives sur les animaux
observer les oiseaux de leur village et découvrir de Guyane, faire des sorties sur le terrain a v e c
de nombreuses autres espèces à travers un des jumelles et des longues-vues. Des documents
diaporama. p é d a g o g i q u e s (sur les oiseaux du littoral
notamment) sont en cours de rédaction.
A.L.D. .
La LPO et le WWF se sont associés à différents
Au delà de ces quelques chiffres qui résument les organismes et associations c o m m e la SEPANGUY,
J.E. 93, et f a c e au succès rencontré au cours de l'Association d e Protection d e l a Nature d e
nos manifestations, il ressort une réelle d e m a n d e Roura, le Pou d'Agouti, le GEPOG, la Bibliothèque
de sorties " d é c o u v e r t e nature" de la part du Centrale de Prêt, ... en m e t t a n t en p l a c e une
"grand-public". A l'avenir, le GEPOG va d o n c "Journée de l'oiseau", des expositions, des
proposer régulièrement des animations de terrain sorties, des points fixes, e t c ; p e r m e t t a n t de
ouvertes à tous, complémentaires de celles déjà toucher un public familial de plus en plus
menées, afin de poursuivre la sensibilisation de la nombreux et demandeur.
population guyanaise, attiser la curiosité voire la
passion de certains pour le m o n d e des oiseaux, Cette c a m p a g n e d ' a n i m a t i o n , financée sur les
et augmenter ainsi le nombre des sympathisants fonds propres des deux associations, reste le plus
à sa cause. Un point fixe Place des Amandiers sûr des moyens à long terme pour la préservation
sera assuré tous les jeudis soirs en plus de celui du du patrimoine guyanais, en permettant une réelle
Vieux Port le lundi, et une sortie par mois (en plus prise de conscience, et ce auprès du plus large
de celles organisées pour les membres de public.
l'association) sera p r o p o s é e é g a l e m e n t au
public (et toujours en collaboration a v e c la LPO La LPO et le WWF tiennent à remercier le
et le WWF). Mais assurer ces animations Ministère de l'Environnement et la DRAE,
d e m a n d e des investissements personnels l'Inspection A c a d é m i q u e , ainsi q u e tous les
importants (en temps) ; aussi les membres du différents organismes, associations et personnes
GEPOG sont invités à y participer...! qui contribuent directement ou indirectement au
succès de cette opération.
B.G. . C.C. •

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L e C o i n Des Z é l é s

PROJET D'ETUDE DE LA CRIQUE ET DES MARAIS YIYI

Le GEPOG va mener du 3 au 10 juillet 1993, une étude ornithologique et


h e r p é t h o l o g l q u e sur la crique et les marais Yiyi, à la d e m a n d e du
Conservatoire du Littoral et dans le cadre de l'inventaire ZNIEFF.
Le Conservatoire du littoral envisage en effet, l'acquisition du site sur la
commune de Sinnamary.
Ce projet comporte deux objectifs : d ' u n e part, la préservation des milieux
par la création d'une réserve naturelle ; d'autre part, la mise en valeur du site
par son ouverture au public.

Le secteur correspond à une Znieff de type 2 dans laquelle trois zones d'intérêt remarquable ont été
identifiées (Znieff de type 1). Cette identification a été réalisée grâce aux inventaires floristiques et
faunlstiques établis par l'ORSTOM de Cayenne.
Ainsi d ' u n point de vue botanique, les diverses formations végétales ont été décrites et caractérisées ;
167 espèces d o n t 4 remarquables pour la Guyane ont été recensées. De plus, des inventaires
ichtyologiques ont permis de caractériser les peuplements des différents biotopes aquatiques. Enfin, en
fonction des différents milieux, 5 secteurs ont été remarqués pour leur intérêt ornithologique.
Mais, le principal intérêt du secteur réside a v a n t tout dans la diversité des biotopes et leur valeur
paysagère. Il offre ainsi des potentialités pour la création d'un centre de découverte nature.. Protégé, le
secteur peut alors constituer également un véritable centre de recherche sur l'écologie des milieux et
tout particulièrement sur la faune des zones humides du littoral. En s'appuyant sur un plan de gestion,
p e r m e t t a n t de concilier préservation et suivi scientifique du site a v e c sa mise en valeur par des
aménagements pédagogiques et touristiques, il est possible de créer des conditions favorables à un
certain développement socio-économique de la commune de Sinnamary.

Cependant, plusieurs points doivent à présent être abordés : il s'agit de définir quelles zones devront être
préservées de tous dérangements, celles qui pourront être ouvertes au public, quels circuits organiser et
quels types d'aménagements réaliser, etc ?
Les études précédentes du site ont apporté quelques indications sur les possibilités d'aménagement et
de gestion. Il reste c e p e n d a n t souhaitable, en vue d'une reflexion globale, d'intensifier les recherches sur
l'écologie du site, de compléter notamment les inventaires existants et tout particulièrement dans le
d o m a i n e de l'ornithologie et de l'herpétologie. Afin de concilier préservation et mise en valeur, il s'agit,
a v a n t toute ouverture au public et réalisations d'aménagement, d'avoir une réelle connaissance du
patrimoine naturel qui constitue la valeur et les potentialités pédagogiques et touristiques du secteur.
Une meilleure connaissance de l'avifaune p a r c e qu'elle contribue de manière prépondérante à la
richesse du site par sa diversité spécifique, et constitue par son observation l'une des composantes
majeures des produits touristiques et pédagogiques susceptibles d'être proposés dans le c a d r e du
centre nature.
Une é t u d e sur les reptiles et les amphibiens parcequ'ils n'ont fait l'objet jusqu'à présent d ' a u c u n e
recherche sur le secteur, et qu'ils sont susceptibles de renforcer la valeur écologique du site.
Bien e n t e n d u , profitant de cette mission, des recherches complémentaires sur certaines familles de
plantes, sur les mammifères, et pour la première fois en Guyane un inventaire de l'entomofaune des
milieux aquatiques, seront également réalisés,

Ainsi, la c a m p a g n e d'étude qui va être menée par le GEPOG, a pour objectifs de contribuer à l'inventaire
du patrimoine naturel et d'apporter des éléments complémentaires à la réflexion sur la gestion du site.
L'étude doit alors permettre un zonage du secteur, définir des circuits de découverte.

Pour c e l a , une équipe de spécialistes, pour la plupart membres de l'association, est constituée par :
- Mr. B. GOGUILLON, chargé de mission à la Direction Régionale de l'Environnement sur les
inventaires Znieff et la protection des espaces naturels.
- Mr. O. TOSTAIN, Ingénieur écologue et ornithologue professionnel.
- Mr. A. LE DREFF, représentant scientifique de la LPO et du Birdlife International en Guyane.
- Mr. J. FRETEY, herpétologue ; c h a r g é de mission au WWF, responsable de la c a m p a g n e de
protection et d'étude sur les tortues marines.
- Mr. Y. MOONEN, naturaliste et botaniste.
- Mr. M. DURANTON, entomologiste.
- Mr. R. LE GUEN, photographe professionnel spécialisé dans l'environnement.

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L e C o i n Des Z é l é s

PROJET D'ETUDE DE LA CRIQUE ET DES MARAIS YIYI


(Suite)

Du point de vue méthodologique, plusieurs démarches sont envisagées :


- Survol aérien pour repérage et documents photographiques.
- Prospection des marais et des cours d'eau en canôe, réalisation d'affûts d'observation.
- Piégeage de l'herpétofaune aquatique pour recensement puis relâche des animaux capturés.
- Capture au filet et baguage de l'avifaune.
- Enregistrement (batraciens et oiseaux) et recherche de la présence d'espèces d'oiseaux par la
repasse du chant.

La couverture photographique réalisée durant cette mission doit permettre l'établissement d'une
cartographie des milieux et d'une banque d'images exploitables par le futur centre nature (dépliants et
brochures, diaporamas).
Les enregistrements peuvent constituer des documents sonores intéressants également pour ce centre.
La capture s'avère indispensable pour réaliser un inventaire relativement complet de l'herpétofaune
aquatique et de certains groupes d'oiseaux. Il semble également intéressant de baguer certains oiseaux
ainsi capturés dans la mesure où le site devrait être protégé à l'avenir et qu'il pourrait alors se mettre en
place un véritable suivi scientifique (notamment des populations d'oiseaux).

Bien entendu, un rapport sera rédigé et un compte-rendu présentant le bilan de cette mission sera diffusé
dans un prochain n° d'Harpia.

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L e C o i n Des Z é l é s

Vacances Ornithologiques

Des jeunes métropolitains à la découverte des oiseaux de Guyane.

Du 5 au 26 a o û t 1993, des jeunes adolescents du Centre Villlot vont venir découvrir la Guyane avec le
concours de la Fondation Ushuaïa. Ils seront hébergés et encadrés par le Pou d'Agouti à St-Laurent.
Certains jeunes ont choisi l'ornithologie c o m m e thème dominant de leur séjour. Aussi, le GEPOG a été
sollicité pour guider plusieurs sorties, notamment au Centre de Découverte Nature de Guyane (CDNG)
mis en oeuvre par l'association St-Laurentaise (circuits pédestres et en c a n o ë ; observation de la
c a n o p é e à partir de plates formes), et sur le site de la Pointe Isère. Un d i a p o r a m a sur l'avifaune du
département leur sera également présenté.

Journée Régionale de l'Oiseau

Le vendredi 17 septembre, l'ensemble des membres du GEPOG et les J. O. 93


différents représentants des diverses associations de protection de
l'environnement se réuniront en vue de préparer la future JOURNEE
DE L'OISEAU (°). Celle-ci devrait se dérouler fin-octobre sur
l'ensemble de la région.
Au cours de c e t t e réunion, il s'agira avant tout de présenter le projet
et les actions envisagées par notre association, d'inviter les autres à
nous rejoindre dans cette initiative, de profiter des idées de chacun
et de mettre au point l'organisation de cette manifestation.

(°) L'heure et le Heu de cette réunion seront fixés ultérieurement.

Un week-end d'initiation à l'ornithologie pour les associations

Notre association organise les 26 & 27 septembre 1993 un week-end d'initiation à l'ornithologie sur le site
de l'Anse de Sinnamary. Plusieurs points fixes seront établis le long de la piste (sablières, marais, étangs,
lagunes, mangroves et vasières), de 8h à 12h et de 15h à 18h30.
C e t t e manifestation sera ouverte au "grand-public", mais surtout les différentes associations de
protection de l'environnement en Guyane y seront invitées. Ce sera ainsi l'occasion de présenter au
monde associatif le GEPOG et ses membres d'une manière plus concrète et sympathique ; d'établir des
contacts inter-associations, de réfléchir ensemble aux actions communes à mener et de reparler
notamment de la prochaine Journée de l'Oiseau.

-50-
B o n P i e d , B o n O e i l !

Les c o m p t e s - r e n d u s d e s sorties

Ballade à travers les marais Yiyi.

18 personnes ont participé à la sortie des 20 & 21 février 1993, qui s'est déroulée sur la crique et les marais
Yiyi, la savane Corossony et la piste de St-Elie.
C'est avant tout la beauté et la diversité des paysages traversés au cours de la remontée de la crique, qui
ont marqué les souvenirs. La sérénité des grands étangs, les jeux de lumière dans les forêts-galeries... font
du site un lieu bien agréable pour pratiquer l'ornithologie ; Sans c o m p t e r la diversité des espèces
d'oiseaux présentes.
Plus de 70 espèces ont pu ainsi être observées sur l'ensemble du W.E. et des sites prospectés.
A noter tout particulièrement le majestueux Vautour pape, le Spizaete noir au sifflement caractéristique, le
multicolore Trogon rosalba au plumage vert, rouge, noir et blanc.
A la fin de c e t t e sortie, b e a u c o u p des participants gardant en mémoire leur promenade sur la rivière, se
disaient en eux-mêmes : 'Et si une étude ornithoiogique y était menée - Il y a un réel intérêt à protéger et
à mettre en valeur le site - Quand est-ce qu'on y retourne ?..."
Ils ne croyaient pas si bien dire ! (lire p. 48 & 49 ).

De l'étude à la découverte.

Le week-end du 20/21 mars 93, la sortie du GEPOG fut consacrée à la région de Sinnamary. 8 personnes y
ont participé.
Le premier jour fut l'occasion de prospecter un biotope dans lequel l'avifaune n'avait pas encore été
inventiorlée. En effet, les plantations de Pins caraïbes qui peuplent la région de Sinnamary, représentent
une espèce d'arbre qui n'est pas originaire du département, mais importée d'Amérique Centrale dans les
années 70 en vue de l'Installation d'une usine de pâte à papier en Guyane. Il nous parraissait d o n c
intéressant de connaître l'utilisation de ce milieu par des espèces d'oiseaux sédentaires ou hivernants
dans la région. Finalement, outre quelques espèces inféodées aux savanes herbeuses, nos recherches ne
nous ont pas permis de souligner l'intérêt avifaunistique de ces plantations.
La seconde journée fut quant à elle consacrée à la piste et à la pointe de l'Anse, destination privilégiée
du groupe car reflétant la richesse de l'avifaune du littoral de part la diversité et la densité des espèces
présentes. Si tous les observateurs connaissaient déjà le célèbre Ibis rouge que nous avons une nouvelle
fois admiré au dessus des vasières, ce fut pour certains la première rencontre a v e c son cousin l'Ibis vert,
menant dans l'ombre de la star une vie solitaire et discrète. Parmis les 57 espèces observées lors de cette
sortie, 2 autres méritent également d'être citées ici car très rarement observées de jour : le Savacou
h u p p é , Ardeidé aux moeurs nocturnes, et le Grand Duc de Virginie, le plus grand des Rapaces nocturnes
(posé à moins de 30 m des observateurs émerveillés !).
Malgré nos prospections régulières, ce site nous réserve toujours des surprises q u e nous vous invitons à
partager et ce dans des conditions aisées pour des observateurs de 7 à 77 ans !

"Risque tout" la bien nommée.

Cette sortie qui s'est déroulée les 1 & 2 mai 93 dans la région de Montsinnery a permis à 10 membres du
GEPOG de se familiariser a v e c l'avifaune forestière. Tout au long des 40 km de piste pénétrant en forêt,
nous avons pu admirer notamment 7 espèces de r a p a c e dont le splendide Vautour p a p e ainsi q u e 4
espèces de Toucan (sur les 6 que c o m p t e le département). La journée du samedi fut clôturée par une
observation haute en couleur puisque nous avons contemplé simultanément le Trogon violacé, le Colibri
fée, le Coracine noir, le Cotinga pompadour et le superbe Cotinga à gorge pourpre.
Ce fut un G r a g e qui nous procura la séquence frisson de c e t t e sortie. A peine remis d ' u n e nuit
probablement très mouvementée, ce dernier a en effet guère apprécié notre curiosité de naturaliste -
pas moins de 5 attaques (sur un sac de plastique préalablement gonflé) nous montrant que le seigneur de
la brousse ne recule pas toujours devant l'adversité (même s'il en a la possibilité) - et c'est bien
respectueusement que nous l'avons laissé à ses songes.
C o m m e nous avons pu le constater, l'intérêt faunistique de la piste forestière de "Risque tout" demeure
soumis à une pression de chasse très importante et totalement incontrôlée malgré les efforts de l'ONF
pour en réglementer l'accès. Cette utilisation d'une pénétrante forestière à des fins cinégétiques peut
être lourde de conséquences sur l'ensemble des milieux qui l'entourent.
Nous tenons à remercier ici l'ONF pour son aimable concours, sans lequel cette sortie n'aurait pu se
dérouler.

La liste des espèces observées lors des sorties est disponible (gratuitement !) au secrétariat du GEPOG.
B o n P i e d , B o n O e i l

Le calendrier des sorties


Juillet - Août - Septembre 1993

Malgré les vacances et le départ de bon nombre d'entre nous, la mission d'étude début
juillet sur les marais Yiyi, et la participation aux animations en août organisées au Centre de
Découverte Nature à St-Laurent, un programme de sorties peut cependant être proposé
aux membres du GEPOG !
c'est particulièrement aux animations "grand public" que chacun d'entre nous est invité à
participer ce trimestre. D'ailleurs, leurs destinations (Crique Fouillée, Grand Matoury et Anse
de Sinnamary) représentent des sites particulièrement remarquables pour l'observation de
l'avifaune guyanaise.

Les 10 & 11 juillet

Sortie sur la Pointe Isère


Flamants roses. Pluviers de Wilson, Echasses à queue noire...
Contact: Ch. Moulin - 31/39/69.

En collaboration avec la LPO et le WWF

le 18 juillet

Sortie "grand-public"
le long de la Crique Fouillée
Avifaune aquatique et péri-urbaine
Rendez-vous 8h30 au Degrad Cabassou
Retour prévu 12h00.
Guides: Ch. Moulin & B. Bellaton

le 22 août

Sortie "grand-public"
Sentier de la Mirande sur le Mont Grand Matoury
Avifaune forestière
Rendez-vous 8h30 au parking en bout de piste
Retour prévu 12h30.
Guides: Ch. Moulin & B. Bellaton

Les 25 & 26 septembre

Animation "grand-public" et "spéciale association"


Anse de Sinnamary
Différents points fixes le long de la piste
Avifaune du littoral
de 8h00 à 12h00
& de 15h00 à 18h30

Egalement :

Tous les lundis soirs de l'année, point fixe au Vieux Port de Cayenne de 17h30 à 19h00.

Tous les jeudis soirs, point fixe Place des Amandiers à Cayenne de 17h30 à 19h00.

-52-
H i s t o i r e d e P l u m e s

Handbook of the birds of the world

Volume 1
Ostrich to ducks

Le 1er ouvrage couvrant et illustrant


toutes les espèces d'oiseaux du monde.

Ce premier volume contient une


introduction à la classe des Oiseaux et
couvre les 27 premières familles. Un
chapitre complet leur est consacré.
Chaque espèce est traitée dans un
paragraphe individuel comprenant un
résumé taxonomique, la distribution
(également pour les sous-espèces),
l'habitat, le régime alimentaire, la
reproduction, les migrations, le statut et la
conservation. Il comprend également une
bibliographie et une carte de répartition
spécifiques.

50 planches de représentation (sp. & spp.)


- 382 photos couleur - 568 cartes de
distribution - plus de 6000 références.
J. Hoyo - A. Elliott - J. Sargatal.
Ed. Lynx, Barcelone, 1992. 296 p. £95.
Les zones humides de Guyane
- Edité à l'occasion du séminaire Ramsar sur
les zones humides de la région Caraïbe,
ce numéro spécial de Nature Guyanaise
présente les différentes formations
végétales constituant la diversité des
milieux humides du département. Il expose
leurs principales caractéristiques :
définition, structure & physionomie,
localisation, étendue, richesse floristique,
originalité (endémisme), importance
Birds of South Western Brazil biologique, dégradations actuelles et
menaces, mesures de conservation.
Vient de paraître, le guide des oiseaux du Le lecteur ornithologue y retrouvera les
Pantanal et du Mato-Grosso comprenant principales espèces d'oiseaux liées à
698 esp. chaque milieu.

B. Dubs - Ed. Schellemberg Duck AG, Zurich, SEPANGUY, 1993. 16 p. FF20.


1992. - 164 p. FS52,50.
PANDA - Zones Humides
Espaces remarquables en sursis
Le 53ème numéro de la revue Panda du
WWF France est consacré aux zones
humides. Un article sur les DOM (p.21-24)
présente en particulier les deux sites
d'importance internationale de la Guyane
devant être proposés à l'inscription sur la
liste Ramsar : Kaw et la Basse-Mana.

Panda, n°53 - WWF, 2è trim. 93. 35 p. FF20.

-53-
" Ce n'est pas faire injustice à tous les autres êtres vivants
que de reconnaître dans les oiseaux mes premières passions.
A leur manière, ils m'ont entrainé dans l'infini non pas celui
des espaces stellaires, mais celui de la vie terrestre, dont la
réalité fait pâlir les rêves. "

Paul Géroudet

Cette revue est réalisée avec l'aimable participation


de la Délégation Régionale à l'Architecture et à l'Environnement de Guyane

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