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et usines d'aujourd'hui :
passé et présent /
Carlyle ; trad. de
Camille Bos ; introd. par
Jean [...]
Source gallica.bnf.fr / Bibliothèque nationale de France
Carlyle, Thomas (1795-1881). Cathédrales d'autrefois et usines d'aujourd'hui : passé et présent / Carlyle ; trad. de Camille Bos ; introd. par Jean Izoulet,... sur l'impérialisme
anglais. 1901.
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Absence de marges
intérieures
DU DOCUMENT REPRODUIT
CARLYLE
M~~ t'mmf
[1~0~' D'AUJOURD'HUI
Passé et Présent
t'n'rt"t't)t'~<'p)))hnO)))))t!tUMt')tt'))t)~'))f'K")'<'<'
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PARIS
EOmON~DE LA MVUE SCÂNCHÈ
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U~NËS D'AUJOURD'HUI
DE CE VOMJME, tL A ÉTÉ TIRÉ
JUSTIFIOATION DU TIRAGE:
CARLYLE
Mmmm HmtMN
ET
US.ÎMES D'AUJOURD'HUI 1
i jf Passé et Présent
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L'IMPËMALÏSME ANGLAIS
PARIS
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ËDmONST DE UA REVUE BLANCttE
23, BOULEVARD DES tTAMENe, 3)
'901
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-.J. ~'j¡'
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AVERTISSEMENT
1
VERTISSEl\IENT
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Lattre du Mvre do Carlyle, <: Passe et Présent &, Hona
croyons devoir Je fah'c passer eH sons-titM, pom' trois
i'aiBons.
I.; I,
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l. R~V'f.1>
).LEnf.VRp<<j:AMY)~
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Le P~ftt <)e )''nh~t)a))sm<}.
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Les deux fleurit de t'!mp&t!a))mM.
LU R!E DU CARLYLR
:1
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).t:t'ËnEDEJ.'tMt'fSM!AL)8MH
y
,:1
'$
MOYEX
AOEET TEMPSMOPEHNES
Et c'est Je « ~Mra'~tMe
pourquoi Cariy!e repousse e ~o-
M<<9Mc, c'eat-a-dire !a doctrine des gouvernements médiocres
et faibles, ia doctrine des a ~OMt'erMeMteH~s ».
~ot~sseKa? ~1
Et c'est le « Mx~~He ~eo-
pourquoi Car!y!e repousse
s
La vie, aujourd'hui inhm-oYque et athée, redeviendra M-
et divine.
roïque
La crise que noua traversons n'est qu'une crise de meta-
§
morphose.
La nuit que nous traversons n'estpaa la nuit, c'est un crë-
g
Cf<KSCM~ des /)~M.C B.
puscule,
ni
t
j~.tnt'tc.
D'outre part ta planète, qui ne nourrit encore qu'un Ht:
/<a~ et f~eM:! d'habitants, en pourrait nourrir bien davan-
tage, dix milliards par exemple, d'après quelques calcula-
tcnr".
\"yadecehquatorMcentsan9,cetutgracoaunconstderaNoMMrv!ced'~i-
gMtion n, n'en doutons pas, que nous-mêmes nous avons aborde en cette lie
Hjp temarquabte. o»
-1> ,4- H"
.o.;t.
Xtt t.'tMPËMAUSHE AXGLAtS
Oui, Shakespeare!
LA Pa~CHOLOME DES
NATtONS EUROPÉENNES
LES
LE8 A~tGLAtS,
A~GLAIS, COMPARAS
CO~n)AnÉS AUX ROMAtKS
ROMAISS ".è)
~f~
Les ~n~<aM sont un peuple muet. tis peuvent faire de grandes choses, non
les dAoriro.. %?
Pareite en cela aux aneiena HoMtni~ teur poème épique est eorK sur h ,~S~
surface <tb )& terre.
Ut) chien M~'ant a une Hbro faeuha d'expression, mais io ehevat do guerre ?
est presque muet.
vrai dire, vos libres facultés d'e\pression ne sont.en aucun sons.ce qu'il )'
a de mieux c'est ptntut ce qu it y de pia, de plus MMe, de p)aa trMat leur
sens est prompt, mais mesquin et cphemëre. 'R',
Par!ex-mot des xi~cncx'M.t' ~n~/M~, des s)?<'Hf')fM.)' ~omat'M .<
< <. ))e toutes les nattons composant actuellement !o monde, ta nation angtaiso .J'
est h ptna stupide en discours, ta plus eaga en action, f
Presqu'une nation muette comme je te disais
Oh. M. Bu)), ta nature seuto te conMtt, reconnatt ta grandeur et )a force ,~m
qui sont on tôt. Ton épopée, qu'aucune parole no chante, est ferHe on caract6rc$
gigantesques sur ta face do cette ptanete – Jetées, manufactures de coton, ctMmius S'
do for, escadres, et cités, des Empire Indien, des Amérique, dM NouvcUe Hot-
!ande: caractères tisibies de tous les points du syat&me sotairei. :S!
Les anf'cfM<!<'Mf<!tM non p!M ne purent pae~fn'/ct- pendant dM steeies. <«'<
oeof)! que <« M)n)t(/e Me /'tM <) CM.)' – fttors que tant do Grfeites partante:), tours
nfches de togique épuisées, avaient été atMfMM ot <t&aMM. :4a~
~M '<t'«tff<<Me <!«eHce que fe~Mt <<fs RoM)a<ns mémo te plus grand de t0!)! '~M
n'est-i) pas )o sfh'Hfc (~ f/<ctM' f < ~&B
Grand honneur a cetni dont t'épopee est une metodieuM ttittdo en hexamc-
tros,
Mats plus grand honneur encore a celui dont t'tpopee est tM ~m~e pM~M«t
<eH<CMtet)t can~<t'M<t, !<t)e~)M<Mf<e ~)'<e f<'«ch'oM /iA'o)~t<e~, Mue ~)MtM«n/e <eM- '~S
</Mt'<e SM)' ~e c~oos. '< i~~
LES RUSSES
~j
Et même les aHeneteux Rueses, ausst.Je ctcis qu'ih valent quoique chose. ~IjS
Ne Mnt-fta pM en train, sous mille crtHques, de disetpUner une immense mi-
barbare moitié da monde de .ta Fmtande au Kamt3chat!ia, et de- ta contraindre à
– –-
Jta r6gte,A!a.M)bM'd!t)atton,&t&ctvM)f'atinn?––-–– -"N*g~
Cc)e, vraiment. <<&f t)te<He /<!fo;t )'owa<n9, MtM pt'otMttcef «n mot M'ftessM,
!.ES OUA~M PEUPMS tMPËR!AM XV
toato sorto
partof touto
~S écoutant tMnquUtement
p~lor aotto do
de \'1'npêf~Ú'raC~¡;abiÕ~
Puhtteiatea an
vKupemttfaCapaMoaptiliiiÕÚite~
?)~ Et encore
<. ~Mstes muet&Musses,aussi, comme jo t'a) dit, eux qui vont d)sc)punant
toutcequ'ity a do sauvage Asie et de sauvageEurope, mettant –tout on rang
et OtemUttatre,entreprise terrible et pourtantJusqu'ictprospère, ces ~MMM
S: ~)t<f'<f'f ~"S MtMC~. a
LES t'HANÇAtS
cAfMMt) <te MarcAe, do co gMnd penpto teatontque, notre ~xtt'eHt, toodta qu'!t va, v~ S~
<o~onM, vatUant ot vtotorieux à travers te~ profondeurs tnsond&ea du temp~) 1
ttyadesyeMxqutnouategin-dent,
Pana te sHence d'&tetoM
,t
MyapMnttude,
0 braves, pour vous récompenser
Travatttei) et ne dosospérea point.
.<4M~/0/~TC, ~i~OK~A'<7M~S,~MSS!'e.
Et te reste des nations ? Le reste no vaut pas t'honneur
d'être nommé.
t.'ANQt.ETERttE. )MPER!AHSSt))E
Lequel? L'Angleterre.
f¡
De quel droit? ce que nous aiions examiner, i
C'est
LE QUADHJLATËRE ANGLAIS
–––
LE8_EMPME9-PLA!<ËTAtHKp, 8Et.&N SEEbEY'~
T..m.i._ i1 .t .2.2.1 J_ 1.
LE OUADMLAT&RE ANGLAIS
L'Angleterre a choisi.
Non seulement elle prétend
égaler toujours les Américains,
les Allemands et les Russes, mais elle prétend les surpasser.
Pour cela, elle achève de fonder dans les quatre parties
du monde, quatre vastes empires, les quatre forteresses de co
que j'apppeJIe Je quadrilatère Anglais, les quatre membres
gigantesques d'un empire universel
i" En Europe, les Iles Br:'<<M!M!Mes, avec leurs quarante
millions d'Angtais j"
8° En Amérique, le C<M<M!« (avec Terre-Neuve), plus de
seize fois grand la France comme
3° En Asie~l'~MS~'aKe (avec la Nouvelle-Zélande), plus de
seize fois grande comme la France;–~ans~nëméparIërW
l'immense Empire hindou;
Il
Ï.SOUAMMLATËREAXëtAM
LES OBSTACLES
EXTËBtEUHS
L'OBSTACLE
!NTÉMEUR
jPOMf~/b~eC.~(!HS!'OMHO!OM<i!
Tel est l'Impérialisme formulé
par Carlyle, vers i840.
Or est-il sûr que Jtf. C~aM&pW<MH ait autant pensé au pré.
mier élément qu'au second ?Y
Et pourtant c'est sur
le premier surtout que Carlyle
insiate, comme sur une nécessité urgente, en se bornant à
UNAMmALtNQUtET
¡ te journal Le
signalé par T~~ps ?
i, Voici comment ose parler ~HMV~ ~rcs/br~; voici com-
UN POÈTE SUPPLIANT
RECESSIONAL ~;a
vision den on
sa puissances?
i A-t-elle
A_f_niln nn
ou ,nn,~
non « .1:W..i
gtisaô aux
fanfaronnades des GontUa x ? A-t-elle ou non, comme !'inn-
dë)e,« mis sa foi dans les fusils fumeux et les lames de fer » 9
A-t-elle ou non mérité le sort « de Ninive et de Tyr? au
C'est ce que récemment se demandait peut-être, en sa
mélancolie sarcastique, le Premier Ministre d'Angleterre,
l'héritier des Cecil, lord Salisbury, dont un ancêtre précisé-
ment, un Cecil, gouverna l'Angleterre de la reine Elisabeth,
l'Angleterre pré-coloniaie et pre-imp6ria!e, l'Angleterre de
Stmkespeare, rA~gieterre des « Iles Britanniques s, cette
Angleterre enfin qui n'était encore que « la de
troupe
N Cygnes sur un grand étang a
Le monde doit-il revoir cette « petite Angleterre a ?
~it
VH S
.<<
UN DISCOURS DE LOHD ROSEBERRY
Tout
récemment, à l'Université de Glasgow, à l'occasion
de son installation comme « Lord Rector », Lord Roseberry,
se plaçant sous les auspices de Carlyle, a prononcé un dis-
cours retentissant, intitulé, « ()MesMo!!s o/' Empire », ou
se trouvent nettement et courageusement dosées la crainte
et l'espérance britanniques.
:t~1
LES TROIS CONSTATATIONS JMPORTAKTES
Seconde constatation.
Que sera demain? 2
« Une chose seulement est certaine, savoir, que ce sera une période d'aiguë,
tnteMgente, presque furieuse concurrence M<e)'n<!<MKa/e, plus probablement
sans doute dans les arts de la paix que dans ceux da la guerre. t
Comment nous préparer pour une telle époque et pour un
tel conflit? `'
~Sommes-nous Men_8rm6s~tMen~outiJ!com~~
morale, et comme o~'o~se~'OK ~ecAM~Me ?
Troisième constatation
a La ~Mt'Me~M~M apte est une vérité absotue dans 1 es conditions du monde
moderne.
1
LA \'E!U.ËE DES ABMES BX ~at~SME XXVU
~N
Nouaavons découvertet annexé ot gouverné de vastes territoires.
~j Kons avons oncercté )a g!obe de notre commereo.
Nous avoM pénétré de nos tntsttonnah'cs les races pa!enocs.
Nous avons !nocute a t'uatvers nos tnstitnOona. p
Visitez
Visitez à Kconigaberg,
Kœnisabora'. vénérée
vénérée ville de
ville de Kant.vis
Kant, visitez la petite g
chambro où Fhéroïque et sainte reine Louise œuvra pour la
régénération du pays.
Les hommes d'Etat, Stein et ses amis, « allèrent à la ra-
cine a du mal l'Allemand du Nord, quand il voit que les
choses vont mai.remonte d'emblée « aux premiers principes s.
Ils eurent l'énergie d'appliquer les remèdes héroïques. Et
ainsi la Prusse fut sauvée, et une fois encore remonta à la
prépotence.
EXAMEN DE CONSCtEXCE
berry? Y
r. Oiten sommes.nons par rapport à ces saines, robustes, frugales vertus qui ont
~xv tant d'importance,physiquement et moralement,pour un peuple 3
Un in~idicox et excessif luxe no pfévaut-tt pas parmi nous ?t
Pn'
L'ORGANtSATtOX TECHXtQUE
¡'
LE CHAMP-CMS
Cette prédominance, quo faut.)) faire pour t'assurer Happetex.vona les condl-
Hona des MttoM devenant toutes plus denses et nombreuses, et, par eooaequont.
plus auamae~ et plus (MNeHeaà satisfaire des MUoM do plus on plus Moquées
et Intelligentes et do plus en plus observatrices funo do t'aotte; des MtioM de
plus en plus éveillées a teura tnterata MbstantMx et capables de les poursuite;
dos nattona do p)u9 en p)M conscientes do la nécessité vitale d'un sain et crois-
sant commerce, et fm-ieusement<)Atern)h)<ea a t'obtcnh- des nations da p)ue en
do
plus civilisées, et, par conseqMent moins en moins deatreuaea do jeter le def)
do guerto, mab eMoce ot touJouM prêter n~mc a cela, 9t cela etatt nJicessah'e
pour tout'a nom'oaux objf'cttf!
M « AMBtTMN » OBUQE
ROSEBERRYtNVOQUESHAKESPEARE
berry.
Ainsi il a retrouve r~me de Shakespeare. i
Ainsi il a repris à son compte la doctrine et la devise
nicjnedeCar!y!e:
Par la justice sociale, pour la M~oH~e 1
~~Mt~M~'
Ainsi il a adjuré virilement saTace.
Ainsi il a raiiié les peuples faibles qui vont rêvant de vie
JEAN IZOULET.
unm _nu
LE PASSÉ ET LE PRESENT
j
JH UWE PREMtER
PROËME
CHAPITRE PREM!ER
MIDAS
La condition de
l'Angleterre de nombreux
sujet
pamph!ets actuellement en cours de publication, et de
nombreuses pensées non publiées, s'agitant dans toute
Mtepensante, est considérée à juste titre comme l'une
des questions les plus sinistres, et en même temps l'une
des plus étranges que le monde ait jamais vues. L'An-
gleterre regorge de richesses, des produits les plus
divers, des matières nécessaires aux besoins humains
de tous genres se meurt d'ina-
cependant l'Angleterre
nition. Avec une abondance ic sol de
jamais ralentie,
l'Angleterre neurit et prospère il ondule de moissons
N~L~sstjBncombré par les ateliers, les matériaux
ttftdustriels, par quinze millions d'ouvriers qui passent
pour les plus forts, les plus habiles, animés du meilleur
~esprtt, qui se soient jamais vus sur notre Terre ces
i
3 t.E PASSEET M PMSSEN'r
hommes sont
là; la besogne qu'ils ont faite, les fruits
qu'ils ont recueillis sont là, en abondance, à profusion,
& la portée de chacun eh bien, voyez un sort sinistre
leur a été jeté, une voix ensorcelée s'est fait entendre
Il N'y touchez pas, vous autres ouvriers, vous autres
patrons, vous autres oisifs nul d'entre vous n'y peut
toucher, nul d'entre vous ne sera plus heureux par
M là; c'est un fruit ensorcelé Ce sont les pauvres
ouvriers que ce fial frappe d'abord, sous sa forme la
plus rude mais les riches patrons frappés, sont
eux
aussi et ni les riches oisifs, ni aucun homme parmi
les plus riches ou les plus puissants n'échappe, mais
tous sont égaux sous le coup qui les frappe, tous sont,
certes, faits ~paMwes, au sens pécuniaire du mot ou
en un sens bien plus terrible encore.
Ces ouvriers habiles, dont le succès couronne le tra-
vail, on en compte actuellement quelque chose comme
deux millions; les uns se morfondant dans les maisons
de travail, dans les prisons que leur a ouvertes la loi
sur les pauvres, aux autres on jette par-dessus le
mur un « secours à domicile », la maison de travail, la
Bastille étant pleine à éclater, et l'énergique loi sur les
pauvres, venant se briser contre une plus énergique
encore'.
Ils sont là, depuis de longs mois déjà leur espoir
d'être délivrés est toujours bien faible. Ils sont là,
dans des « maisons de travail plaisamment appelées 8
ainsi paree qu'aucun travail n'y est faisable. Douze
cent mille ouvriers dans l'Angleterre seule, autant de
mains droites habiles, quLsont ~paralysées, enfouies.
vaille. Chez
le pauvre et le riche, au lieu de la noMe
économie et de l'abondance, on trouve le luxe oisif
alternant avec une disette, un manque de ressources
affreux. Nous sommes pourvus, pour notre vie, d'or-
nements somptueux, mais nous oublions de vivre au
milieu d'eux. C'est une fortune ensorcelée que la
nôtre nul homme parmi nous n'y peut encore toucher.
S'il est une classe d'hommes ayant vraiment le senti-
ment d'être réellement plus heureux au moyen de cette
fortune, qu'ils viennent nous donner leur nom
Nombre d'hommes mangent d'une cuisine plus raf-
Bnée, boivent des liqueurs plus chères l'avantage qu'ils
en retirent, ils le peuvent dire et leurs médecins le peu-
vent aussi mais en leur cœur, si nous laissons là leur
estomac dyspeptique, quel accroissement de satisfac-
tion trouvons-nous ? Ces hommes sont-ils meilleurs,
plus beaux, plus forts, plus braves ? Sont-ils même ce
qu'ils appellent plus « heureux ? ? Leurs regards s'ar-
rêtent-ils avec satisfaction sur plus de choses et de
visages humains, parmi ceux qu'a mis le Créateur dans
notre monde? Est-ce qu'a leur tour un plus grand
nombre de choses et de visages humains les semblent
voir avec plus de satisfaction ? En aucune façon. Les
visages humains échangent des regards où
découragés
ne se- lisent ni l'accord ni l'honnêteté. Les choses, si
l'on ne s'en tient pas au coton ou aux objets de fer, se
montrent insoumises à l'homme. Le Sire Patron est
ensorcelé, à l'heure actuelle, tout comme son ouvrier
interné dans la maison sa clameur s'est élevée en vain
jusqu'ici, implorant une « Liberté » bien simple la
-Jitierté « d'acheter où iHrouve~meH!eu~ compte; de
» vendre où il trouve à le faire au plus haut Des
prix
guinées sonnant dans chacune de ses poches, il ne s'en
MtBM 9
LE SPHINX
je te conseillerais de latre
halte, d'abaisser ton bâ-
ton de commandement et de crier « Au nom du
ciel, non 1 Ton succès ? Pauvre ami, à quoi se
réduira-t-il ? si la chose est injuste, tu n'as nullement
réussi non, nullement les feux de joie ont beau briller
du nord au sud, les cloches retentir, les rédacteurs faire
des articles de tête, la chose juste a eu beau être piéti-
L'INSURRECTION DE MANCHESTER
L'auteur n'est
pas venu défendre ici; auprès de ses
lecteurs, les insurrections et les excès dont elles s'ac-
compagnent il nous soucie assez peu, d'autre part,
que Btusterowstd et le reste, jugent le peuple anglais
courageux. Notons cependant, en passant, qu'à notre
avis l'insurrection de Manchester ne fut pas si dénuée
de succès à cette heure où les insurrections se multi-
plient, nous n'avons encore connaissance d'aucune qui
ait si bien réussi.
Un million de travailleurs affamés, comme dit
Blusterowski, se sont soulevés en masse dans les rues
et s'en sont tenus là, Mais qu'auraient-ils pu faire
d'autre? Pour ces hommes, les torts, les maux subis
ont été amers, la rage est légitime
intolérables qui les
a soulevés mais qui sont-ils, ceux qui ont causé ces
torts, et qui sont-ils, ceux-là qui veulent sincèrement
s'efforcer de les réparer? Nos ennemis, se dire
peuvent
les insurgés, sont nous ne savons qui ni quoi nos
amis sont nous ne savons où ? Comment attaquer qui
que ce soit, tuer quelqu'un ou se faire tuer par lui `??
Oh, si le cauchemar invisible, maudit, qui nous extor-
que la vie, à nous et aux nôtres, venait à prendre un
corps, à s'approcher de nous pareil au tigre Hyrcar-
nien, au Behemoth du chaos, à t'Archidémon lui-
même n'importe quel corps que nous puissions voir
et sur lequel nous puissions Un homme 'r
frapper
peut faire gaîment le sacrifice de sa vie mais il faut
d'abord qu'il voie clairement à qui il le fait. Montrez- s
lui le visage divin
de la justice et ensuite te monstre
diabolique qui l'éclipse il sautera à la gorge de ce
monstre, plus monstrueux qu'il n'en fut jamais, et cela
san~qu'~ soit besoin de I& lui wdonncrrt.a mitraille
de Wootwich peut bien balayer les rues, faire rentrer
i
~MSMMSC'nON M HANCHESMR 1 ?
sans – et
mes, armes, y eurent la tête tranchée,
encore le nombre des massacrés, des estropiés, est-il
facile à établir mais les foyers de rage, brûlant de-
puis lors, visibles ou cachés, dans tous les cœurs, dé-
tournant depuis lors plus ou moins tous les cœurs de
leur effort et de leur but voilà le mal dont on ne peut
mesurer l'étendue. « Vous vous êtes rués sur nous,
tes armes à la main, dans votre aveuglement cruel,
inqualifiable « Yeomanry a du brandissant /*);
Conuté,
Il vos sabres, faisant cabrer vos chevaux, vous nous
avezpiétinés selon votre plaisir;brutalsourds,
» aveugles tant qu'il s'est agi de nos droits, de nos
souffrances, de nos maux, votre vue et votre esprit
ne se sont aiguisés que lorsqu'il s'est agi de vos
propres droits Voita, gisants, de pauvres tisserands
Mêmes, usés par le travail ils ne se plaignent plus
a cette heure les femmes ettes-mên.ds sont tail-
tadées, éventrées, un hurlement de terreur emplit
» l'air et vous; vous caracolez victo-
triomphants,
rieux hommes inqualifiables donnez-nous des
sabres, à nous aussi, et puis
approchez un peu! a
Voilà la pensée de ceux de Peterloo. Dans le cœur de
tous ceux qui y furent présents, demeure gravé comme
en lettres de feu (ou en lettres de cendre qui bien vite
redeviendraient de feu), un compte balancé où se lit une
vengeance terrible; compte très faussement balancé,
très exagéré ainsi qu'il en va d'ordinaire en pareil cas
mais payable comptant, à vue et en totalité, avec les
intérêts composés 1 De pareilles choses devraient être
fuies à l'égal de la peste 1 Car les cœurs des hommes
ne doivent pas tendre à se haïr les uns les autres, mais
& s'MHt~les~ uns !nt~ autres dans mrcommun~ accord
1. Un Yeoman est m) gros fermier, membre de la milice nationale.
~~SHRMM'MKMtMNCH~STM 1~
j'éiite?
j'éiite? Onanfi
Quand donc <in
<!nn<' un ~!M< n-t
dieu a-t-i! ~n~
été t~
trouvé « agréa-
ble » par tous ? La manière habituelle dont vous en =
usez avec eux c'est de
pendre, tuer, crucifier vos dieux,
de les exécrer, de les piétiner sous vos stupides sabots
d'ânes, pendant un siècle ou deux; jusqu'à ce
que vous
découvriez que ce sont des dieux, – alors vous vous =
mettez à braire leurs louanges, toujours à la manière
des animaux à longues oreilles Ainsi vous parlera
quelque sarcastique; à sa manière brutale, il nous dira
là de bien lamentables vérités.
Un salaire quotidien pour une besogne quotidienne?
continuera-t-il le progrès de la société humaine con-
siste essentiellement en ceci de mieux
proportionner
en mieux le salaire à la besogne. Réalisez cela, vous
avez tout réalisé. Payez strictement à chaque homme ce
que vaut son travail, ce qu'il a gagné, fait, mérité, – à
celui-ci de grands domaines et des honneurs, il celui-là
la potence et les moulins de correction que pourrais-je
vous demander de plus? Le règne céleste, que nous
implorons chaque jour, sera arrivé la volonté de Dieu
sera faite sur la terre comme eUe l'est au ciel C'est
cela, i'éciat de !a Justice céleste, a la lumière ou à la
flamme de laquelle toute entrave, tout intérêt ayant
son représentant, tout canon de fonte, fondent de plus
en plus comme la cire, et disparaissent des sentiers
humains. C'est cela la chose qui lutte sans cesse
pour se
frayer un chemin qui ne peut être repoussée et s'avance
inévitable: elle se perfectionne chaque jour davantage
– ne devant
pas arriver a !ap~c~o/: avant le jour du
jugement dernier, la consommation et la fin
suprême
de~ vieterrestre.- –- – –_
C'est vrai, répondrons-nous, si vous vous placez au
point de vue de la « perfection » et de tout ce qui s'en
t~mM~ECTÏON M NANCHEST~ 33
-t-~ t *t H~' <-<
suit c'est absolument vrai Mais nous avons dû le
constater, notre imparfaite société humaine ne se main-
tient et ne trouve place sous le soleil, qu'en-vertu d'une
simple approximation de la perfection, actuellement
établie et mise en vigueur. Nous avons dû constater en
outre, qu'il- y a des approximations tolérables et d'au-
tres, aussi, qui sont intolérables. H suffit de certaines
approximations tolérables, presque de n'importe
laquelle, pour que!es hommes soient susceptibles (peut-
être trop susceptibles) de demeurer indolemment
patients; disant Ça ira C'est ainsi que ces pauvres
ouvriers de Manchester ne prétendaient, par le salaire
quotidien d'une besogne quotidienne, qu'à quelques
pièces d'argent qui leur permissent de subsister en
échange de leur besogne, ils demandaient une modique
quantité de nourriture, de vêtements, de combustible
qui leur permit de continuer leur besogne même 1 Ils
ne réclament, jusqu'ici, rien de plus; le reste encore inar-
ticulé, ne peut se faire jour dans une demande et demeure
simplement en eux à l'état desouhaitihforme
peut-elfe
meme.n'estrce en eux qu'un souhait inconscient, plus
éioigne encore de toute expression, plus informe. L'ap-
proximation tolérable avec ils patienteraient,
laquelle
c'est ceci que leur travail leur permit de vivre pour tra-
vailler encore – Ceci devenu
impossible à réaliser, vo-
tre approximation, je pense, pourra,,s',avouer qu'elle a
atteint le degré wtotéraMe et elle pourra se préparer,
quoi qu'eue en éprouve de difficulté, de répugnance et
d'étonnement à l'une des deux alternatives: se faire
autre ou mourir S'ii~n'y a plus possiMité
de vivre
pouf les Iminions, comment ~tes unîtes pourront-eïÏes
continuer de vivre? ti est trop évident
que la nation
elle-même sera sur la route qui mène au suicide.
< 3
~p~
Nous faudra-t-il dire
que !e monde a rétrogradé en
ces derniers temps, dans son talent de proportionner
le salaire à la besogne?.Le monde out toujours ce
tatent plus ou moins, ï! fut un temps o~ le simple
*M<M<BHwe n'avait pas besoin de faire connaître sa
demandeà l'univers par des
insurrections de Man-
chester –L'univers.avec sa « richesse des nations »,
son offre et demande et autres choses de ce genre,
s'est montré, en ces derniers temps, terriblement inat-
tentif à cette question de la besogne et du salaire. Nous
ne dirons pas, cependant, que le monde ait rétrogradé,
même sur ce point; nous dirons plutôt que ce monde
s'est montré si fougueusement avide de voir de plus en
plus de besogne exécutée, qu'il n'a pas eu le temps de
songer à répartir les salaires il a laissé se les disputer
la loi du Plus Fort, la loi de l'Offre et de la Demande,
la loi du Laissez-faire et autres oiseuses lois et non-
lois, disant, dans sa hâte cruelle de voir la besogne
exécutée: « C'est bien assez »
Et à cette heure il faut
que le monde fasse batte un
moment pour s'attacher à cette autre face du proMeme
et qu'il s'efforce, pour tout de bon, 'd'y trouver quelque
solution. Car la chose est devenue A quoi
pressante.
servent ces chemises que vous filez? Elles sont là,.
pendues par millions,.invendables, tandis que par mil-
lions, vont tous nus des êtres laborieux qui n'ont pas
de. quoi se les mettre sur le dos. Les chemises sont
utiles pour .couvrir les dos humains elles sont sans
utilité, e!!es ne sont qu'une intolérable s'il
moquerie
en est autrement. Vqus avez laissé terriblement en
apnèfe ~e-coté du proHemc~ i~cs~~ngu?rëetions"dë~
Manchester, !e8r révolutions françaises et des, milliers
de phénomènes, grands ou petits, annoncent clairement
.1.11. -=-7"7-
~'MSCNMC'nON M MAKCM5TM
-Mn.
CHAPITRE ÏV
PILULES MORRISOP!
ARISTOCRATIE DE TALENT
S'.8httn.\ViM!6t.
{;g t.E MSSÉ ET !.S PRESENT
Octobre.
LIVRE Il
LE MOINE D'AUTREFOIS
CHAPtiRE PREMIER
JOCELIN DE BRAKELONDE
t!
06 M PASSt! UT LB fRËSEKT
.» w_ 1 -2 1 M-i
SAINT-EDMUND BURY
LE SEIGNEUR EDMUND
e
? M PASSE ET t.E PRëSBNT
t.Ka<aMa:MaM,pMprMM9;c~qMMM<ppetonsa~onrd'McM<ebetd'unMnt
p!u3a:nguHerenco!'e~<a«(casHe),m'apprendmonamiMmdtt)(Wo<e~eCa)'~h.) ~N
plus slnsulter encore bétail (casUe),m'spprend mon amil'éruditi(Note deCartyle.)
2. Bury: burg on bourg, Voir ie ehap. Il. ~S
M SËtQMUh BNtNNP SF
L'ABBÉ HUGO
Son seul
souci, quant aux choses terrestres, c'était
de trouver de l'argent ce qui, même pour
comptant
l'époque, constituait déjà un ma! assez grave. Et com- §j
ment Hugo se procurait-il cet argent ? Par des juifs,
usuriers insatiables chaque nouveau juif se collait !) ga
lui comme une nouvelle et notre vie
sangsue suçait
avec celle du Dominus Abbas, criant sans cesse
« Donne, donne 1 En voici un exemple parmi vingt
autres. Notre Camera était tombée en ruines Guil-
laume le sacristain reçut ordre de la réparer ordre
formel mais pas d'argent l'abbé Hugo ne voulant et à
vrai dire ne pouvant pas lui donner le moindre argent.
La Camera étant en ruines, et Hugo inaccessible et
d'ailleurs sans un penny, Guillaume emprunte quarante
marcs (environ vingt-sept livres) à Bénêdict le juif.
puis il remit notre Camera en état. Mais le moyen de
rembourser ? I! n'y en avait pas. C'est à peine si le
sacristain, le cellerier et tous ceux chargés de quelque
fonction arrivaient à joindre les deux bouts en se bor-
nant au plus indispensable et avec les sommes très
réduites qu'on leur allouait. L'argent en espèces s'était
évanoui.
Les vingt-sept livres de Bénédict, à intérêts compo-
sés, s'accrurent rapidement, et à la fin, quand la somme
s'éleva a cent livres, ïe juif, au jour d'expiration d'un
délai, présenta son compte à Hugo lui-même. r
Hugo lui
devait déjà cent livres pour sa part et ainsi nous voilà
avec deux cents livres de dettes dans un accès
Hugo,
de frénésie, menace de révoquer le sacristain, de faire
ceci et cela mais que faire en attendant,
apaiser pour
l'insatiable juif ? Hugo, pour ces deux livres, cents
s
signe au juif un~ MMet de quatre cents payables a~t "j
bout de quatre ans. Les quatre ans expirés, il n'y a, j
i
t.'ABB6 HUCO 9S
LE DOUZIÈME SIÈCLE
-–
· i.UnfartMngvantZcent.50.
~Àpo!no dix deniers et oboles.
8. Redevances du Moyen Age dont tes noma ont disparu; ce Mtatent les a MM
deMtvêe.tesdtmMMtftMBMuÏMdeNô". j
_rr..
M BOUNËNBStÊCLE t03
)~ –~–
des épluchures laissées par ses porcs. Gouvernant
mais – hétas faisant aussi garder les chasses, si bien
les Robin Hood, William
(pte. de nos jours, Scarlet et
autres, revêtant les habits de Linco!n sont allés vivre,
régis par une façon de suffrage universel eux aussi,
dans les grands bois.
Quel silence, d'autre part, sur toutes les manufac-
tures de coton et choses de ce genre; pas encore une
cheminée qui soit terminée d'une mer à l'autre 1 Au
nord de l'Humber, le dur Guillaume le Conquérant.
incendia le pays, le trouvant indomptable, y laissant
régner un sombre silence. Des oiseaux sauvages jettent
leurs cris dans ce silence des anciens jours; un bétail
sauvage cn'e dans cette solitude des
jours anciens
la
poputation clairsemée et boudeuse, d'éducation Norse,
est réduite au silence -elle sent que sous ces nouveaux
gouverneurs normands, son histoire est autant dire,
finie. Les hommes et les populations Norses de la
Xorthambrie savent bien peu ce qui finit, ce qui ne fait
tjttc commencer! Le Ribble et l'Aire coulent, leurs
eaux ne sont pas encore souillées par la chimie des
teinturiers elles ont pour seuls détenteurs les truites
joyeuses et les loutres pêcheuses; seuls les rayons du
soleil et tes soufflés du vent traversent ces étangs. Côte
a côte pendant tant d'années dorment les strates de
charbon et les strates de fer. Aucun démon à vapeur fu-
mant ne s'est encore élevé l'existence. Saint-
jusqu'à
Mungo règne à Glascow, James Watt commentant
encore dans les du JMoMCHMKttM.
profondeurs temps.
Manceaster,~e que nous appelons Manchester, ne file
pas de coton – sinon du coton de /a<Me coupé surle~
dos des moutons de montagne. Des remous d'eau
<. Vôtements d'étoffe verte tes oM<&!M.'<.
q!t9 portaient
'7: '_J: -c-
.u
MM LE PASSE M M PUISENT 1,
il a
salée viennent tournoyer, deux fois en vingt-quatre
heures à t'embouchute de la Mersey avec un bruit d0
aux ébats des oiseaux aquatiques et c'est là un Etang-
flexible un indolent ou sombre Etang, non pas cette
ville monstrueuse, enduite do poix et port maritime du
monde 1
Les siècles sont gros et l'heure de la naissance
approche mais n'est pas encore venue « Tempus
ferax, tempus edax rerum.
LE MOINE SAMSON
8
M4 PA8S<! BT ~N MËS~T
t. Cela weut-M dire: Rome pour toujours, Ctmterimfy Ht)~ (ce qui serait MM!'
diquer sur noua une euprëtnatte h~aate ? M. Rokewood garde le eHence. Pe"
8!eM-S6c!t8 nous expliquerait peut-être cela après une semaine ou deux de h*'
vardagM si on se risquait a l'interroger (~?c<e de Carlyle.)
<<EMQtNESAMSON <M
LA SOLLICITATION DE SUFFRAGES
L'ÉLECTION
Cour
pas le moins du monde imaginaire, mais réalité
parfaitement indiscutable, quoi qu'elle nous apparaisse v
si obscure, plongée qu'elle est dans les profondeurs
lointaines de la nuit Le manoir de Winchester s'est
matériellement envolé, comme le rêve d'une nuit recu-
lée Poussière-Sèche lui-même serait incapable de nous
en montrer le moindre débris. La demeure, les êtres
roi et évoque, lords et écuyers, où tout cela est-it? t)s
étaient là, dis-je, il y a de cela sept siècles
quelque
profonde nuit qui les enveloppe, ils sont cependant
encore ? regarde, perce de tes regards les voiles de
la nuit, et tu verras Le roi Henri lui-même est visible;
c'est un homme vif, à l'air noble,à la barbe grisonnante,
qui porte un costume éclatant, malaisé à décrire des
comtes l'entourent, des évêques, des dignitaires, vêtus
d'une manière analogue. La Cour est une vaste pièce, à
côté de laquelle, pour la circonstance, est un autel ~Jj
une chapelle avec un autel mais comment sont les
dorés, les tables sculptées, les nattes
sièges de jonc, M
les tapisseries pendues au mur et les immenses feux de
bois hélas, tout cela renferme de la Vie Humaine, et
n'est-ce pas là le grand miracle sous les décors et les
costumes qui le recouvrent ?2
Le Dominus Rex écoute avec bienveillance les pro-
testations d'obéissance de nos treize, il déclare gracieu-
sement qu'il s'efforcera d'agir pour l'honneur de Dieu
et le bien de l'église puis il fait savoir, « par l'Ëveque
de Winchester et Geoffroy le chancelier a – <?<
c<Mc<arHM, que le Roi ici présent, fils légitime
d'Henri et de la belle Rosamonde – enjoint « aux
.treize moines~de ne -pas se retireF, de s'entendre pour~~
désigner trois d'entre les membres de leur propre mo-
nastère ». La besogne fut bientôt les trois ~N
faite
'~ËMCTMÛtt -–––
~t<a ût~ct~tto Qttt~ttM du ~t
paient déjà tout prêts, suspendus autour cou de
Samson, dans sa poche de cuir. Nous brisons le sceau,
nous lisons les -noms suivants qu'en pensez-vous,
vous autres, hauts dignitaires, toi, indolont toi
prieur,
Guillaume sacrisla avec ton nez d'un rouge bouteille `t
-les noms sont, dans l'ordre suivant, ceux de Samson
im~ac~a, Roger le malheureux celler ier et Hugo,
fM'MS JM'W.
Les hauts dignitaires, tous omis sur cette liste,
Il sentent le rouge leur monter au visage
brusquement
mais ils n'ont rien à dire. Un fait, en même
temps,
est assez curieux Comment le troisième
Hugo,
prieur, qui faisait partie du comité électoral a-t-il
t'-tc amené a se désigner ~«-~nc comme l'un des
trois? Fait curieux, troisième n'a
qu'Hugo prieur
jamais complètement éclairci, que je sache – Quoi
qu'il en soit, nous rentrons dans la salle et nous fai-
sons savoir au roi les trois noms, nous bornant à en
moditier l'ordre, mettant celui dp Samson en dernier,
comme celui du plus humble d'entre nous. Le roi,
entendant prononcer les trois noms, nous demande
« Qui sont ces hommes ? sont-ils nés
dans mes domai-
nes ? leur nom m'est totalement inconnu 1 Il faut que
vous en nommiez trois autres, » Là-dessus, Guillaume
Sacrista nous dit: « Notre prieur doit être
nommé,lui qui
est déjà la tête de notre
corps, quia caput nostrum est.
Et le prieur « Guillaume Sacrista est un digne
répond
homme, bonus vir est en dépit de son nez rouge. »
Passe-moi le séné, Toby, je te passerai la rhubarbe
Le vénérable Denis est nommé aussi personne, en
tonte conscience ne peut s'y opposer.
y ïr mainte-
nant six noms sur notre liste. Bien, dit le Roi, ces
hommes ont fait vivement, ma foi Deus e~ c<w! CM.
9
H
t30 M PASSE ET Î.B PRÉSENT
L'ABBÉ 8AMSON
au
au point
point d'être
d'être devenue
devenue une
une Loi
comme
Loi
comme dl la Nature;
de
fruit du culte de l'habit, du culte du Charlatanisme
Servilité complètement invétérée qui devra se <
~e~' a nouveau Dieu sait si ce sera difficile 1
L'Abbé Samson avait trouvé un Couvent en pleine cc
dilapidation, où la pluie faisait ses ravages, la pluie au
sens propre et au sens
figuré, sur tous les points de
son étendue.
Guillaume le sacristain passe la nuit il
boire et ne fait que des choses inavouables (tacenda).
Nos offices sont dépourvus de toutes provisions ce
sont des harpies juives et autres malpropres créatures
qui sont nos fournisseurs dans notre panier, il n'y a
1. Coonfm, «oeonOrn!.
'L'ABBÉ SAMSOtt' -–––
GOUVERNEMENT
primordial.
Mais nous avons à mentionner aussi, avec une vive
satisfaction, que le désordre spirituel est aussi peu
totcré, dans le monastère de Samson, que le matériel.
C'est avec la rigueur due, qu'à la première occasion
GuiHa'nne le sacristain ses libations et tacenda, sont
doucement mais irrévocablement suspendues. Les liba-
tions, entr'autres, doivent cesser même la maison où
elles avaient coutume de se passer est rasée du sol de
!'occasion
!'occasion do nuai s'humecter
quoi s'humecter !o sosior ai
gosier avec du vin <tM
do l'alcool – co
qui est devenu maintenant en un sens
indispensab!e au pauvre homme, Jocelin ne !c dit pas.
On no sait pas ce qu'il faut espéror, ni s'i! faut cspc-
rer Mais s'i! !o ut, co fut dans le si!onco et t'omhre,
avec le sentiment toujours présent que la ligue pour !a
tempérance était sa soulo vraie voie. Les honnncs
ivrognes et dissolus sont une sorte de gens qui foraient
mieux do se tenir à l'écart de l'abbé Samson. &PM~ «<
/M~«s n'était-il pas fondé, le rêve ? murmure plus d'un
moine. Si bien mémo que Rarmlf do Glanvill, justicier
on chef, prit ombrage do Samson, voyant ses strictes
façons d'agir; et il l'épia parla suite, plein do soupçons;
mais il discorna graduoHoment qu'il n'y avait rien !)
réprouver, tout au contraire.
CHAPITREX!
do m'ins-
par charité l'entrée do son école et l'occasion
h'uiro c'est pourquoi aujourd'hui, pour l'amour de
Dieu, jo t'accorde ce que tu demandes. » Enfin, notez
cet exempte qui en même temps éclaire d'une tueur ces
)~cs lointains <' Doux nuMej! do Risby, Guillaume et
Norman étant condamnes par la cour a payer une rede-
vance très considérabledo vingt shillings et étant à la
merci de Samson, M H«SM'<co'f/<a c/MS il leur adressa
ainsi publiquement la parole « Quand j'étais moine,
jf fus une fois envoyé a Durham pour les affaires de
notre ~gtisc en rentrant, la nuit me surprit à Risbyct
c«/MM) qu'on mettait devant lui, quel qu'il fut. Une fois
alors que j'étais encore il me passa par la tête,
novice,
(coquin que j'étais !) d'essayer si c'était vrai, et j'ima-
geai, ainsi
que son contenu, pour un meilleur que je
posai a la place, sur la table- modiCcation dont il fut
contrarié et pour laquelle il me réprimanda – le
stoïque
moine 1 Pendant les sept premières années il avait com-
munément quatre sortes de p!ata_sur!{L tabler par la.
suite trois, à moins que les autres ne fussent des J
cadeaux ou de la venaison de ses propres parcs ou du
0-
<t8 fAÇ<S U'Àùm t.*AM8 ~{~
e
croiasemontde lit culture amena cohudu betai!, c'est-.
à-dire un accroissomout d'appétit pour la verdure qui
poussait au printemps et ainsi, de plus en plus, les
nouveaux sauvageons furent mangés a chaque neuve)
Avril et los vieux arbres, n'ayant on eux qu'une possi-
MUt6 do !ongeviM limitée, moururent gradueUemott,
nul n'y prenant garde, et disparurent sous forme do
foMt'&C.
Triste gaspillage de bois et d'ombrages si nobtes
Oui, – mais c'est un fait très commun, tel est !o coûts
do presque toutes los choses de ce monde. L& mona-
chismo lui-même, si riche et productif autrefois, pourrit
aujourd'hui sous forme do low'be, il gît aujourd'hui,
bien lisse, enfoui – et !a faible herbe des marais du
Dilettantisme est toute la moisson que nous récoltons
Cela aussi, ce fut un
6pouvantab!e gaspi!!age, peut-
être l'un dos plus triste
que notre Angtcterre vit jamais.
Pourquoi les hommes dctruiacnt-its de nobles forêts,
même si elles sont en partie une gêne, avec autant d'in-
souciance pour lâcher sur leur emplacement des
bêtes à quatre pattes et des Henri VIII 1
La cinquième partie de notre territoire ang!ais,ca!cu!c
Sec-Commc-La. Poussière, est consacrée à « des usages
spirituels plus ou moins bons, elle estsoIenneHement
mise à part pour l'entretien de la croissance et de !:<
culture de i'ame, partes méthodes connues. Et mainte-
nant cette fraction, comme les quatre autres cinquiè-
mes, entretient quoi? Gentils bergers, dites-moi donc
quoi 1
CMAPtTREX!!
M
M~ t,R M<~ M? M! M~fKKT-
~ni&Mt hnh!tft
habile f avant ta
la !nat!na ttft emr*
de-son
telle ou telle manière (ayant justice
côté), à d'innombrables personnes aux Légats du
AU PARLEMENT
HENRÏD'ESSEX
PRATIQUES DE DÉVOTION
4M r
t.E PASSENT tEPRESEtCf
T '1. 1 n
') Donc,
quand tout le couvent fut endormi, ces
douze, revêtus de leur aube, s'assemblèrent avec t'abbé
devant l'autel; ils ouvrirent
un vantail de la châsse
et sortirent le Loculus ils le posèrent sur une table,
LES COMMENCEMENTS
Quelle singulière
physionomie de l'homme, quelle
singulière physionomie du temps nous font voir cet
abbé Samson et son histoire; car les modes, les
croyances, les formules, la date et la condition où un
homme est né modifient le type de cet homme 1
Les formules, comme nous les appelons, ont-elles
aussi une réalité dans la vie humaine. Elles sont
réelles en tant
qu'elles sont la peau même et les
muscles d'une vie humaine; choses et
indispensables
du plus haut prix aussi longtemps qu'elles gardent
quelque vitalité, qu'elles constituent pour l'homme
une peau et des muscles M<MM~/1 aucun homme,
aucune vie humaine ne peut subsister ni faire sa beso-
gne en ce monde sans peau ni muscles. Non, avant
tout, il faut que cela se développe– ce qui, en somme,
a lieu spontanément et inévitablement. L'écume elle-
même et c'est là une chose digne qu'on y rénéchisse
peut durcir, devenir écaille d'huître tous les corps
~P~cesMtédejteurj~
d'une peau.
Mais, par contre, quand les formules d'un homme
sont mortes, comme cela arrive les for-
pour toutes
"°.
2(Mt M PASSE BT M tKësEftT
MS COMMENCEMENTS 203
cas –.–
pas un mortel
mortel s!
si ce n'oat
n'est <!ans
dans )'on(*«)n
l'enceinte de Bediam
–
qui ne vive enduit de formules, mis à couvert par
elles pour qui elles ne soient comme une peau, qui ne
soit pour ainsi dire préservé du délire et de la déraison
par ses formules elles sont, en somme, ce qu'il y a de
plus utile, de plus indispensable dans l'équipement
humain bienheureux celui qui a une peau et des tissus,
à condition qu'ils soient vivants
et que le battement du
cœur se puisse sentir à travers eux. féo-
Monarchisme,
dalisme, avec un roi Plantagenet réel, des abbés
Samson réels et autres réalités vivantes bienheureux
temps 1
Ce n'est
pas sans un intérêt attristé que nous avons
contemplé cette image authentique d'un temps aujour-
d'hui complètement évanoui. Les réflexions pénibles
nous sont venues en foule consolantes en même
temps qu'affligeantes. Combien d'honnêtes gens ont
vécu avant Agamemnon Voici un brave administrateur,
ce Samson, un homme craignant Dieu et ne craignant
rien d'autre un homme de qui, fussions-nous premier
Lord de la trésorerie, roi, éditeur ou grand prêtre,
nous pourrions tirer tant de joie et d'orgueil et de
qui, néanmoins, la Renommée
a complètement oublié
de faire mention 1 La pâle image qu'a cette heure nous
en évoquons est tirée des bavardages d'un pauvre
moine et ne se trouve nulle part ailleurs dans l'univers.
L'oubli l'avait ainsi presqu'englouti tout entier et.
jusqu'à l'écho du bruit que fit son passage à travers
l'existence! Combien de régiments, de légions, de
générations d'hommes semblables, l'oubli n'a-t-il pas
déjà engloutie! De la poussière de leurs cendres s'est
formé le sol sur lequel poussent les fruits dont nous
vivons. Ne l'aide pas dé~a dit; ainsi que me l'avaient
"'u
MS COMMENCEMENTS 3C8
pays respectifs.
Pensez un peu à tout le tapage qui dut se faire sur
la noble lyre à sept cordes, à toutes les tortures que dut
endurer la moins noble corde à boyau, à la cour des
chefs'grecs et dans les cabarets de grand chemin en
–
Angleterre songez a toutes les batailles qui durent
se livrer dans le laborieux cerveau des poètes, à tous
les efforts que dut faire le gosier de ces poètes d'où ne
– ce que
sortaient que des sons semi-articulés jusqu'à
le courroux d'un divin Achille, la bravoure d'un Will
Scar let ou d'un Wakefield Pindar pût être chantée
d'une façon satisfaisante! Honneur à vous, grands
hommes sans nom, les plus grands des hommes, à vous.
braves, oubliés dès longtemps 1
Ni l'édit De
7'ctMa~to non concedendo, ni aucune
autre loi, forme de loi, perruque d'homme de loi
encore bien moins les livres d'édits, les quatre tri-
bunaux, avec Coke par-dessus Lyttelton, et les trois
états du Parlement, ils ne traînaient rien après eux
de tout ce bagage, ils vivaient sans avoir besoin de
toutes ces formalités, grands hommes oubliés au-
MS COMMBtMtSMBMS S09
M
~Q LE P~SË'Bt tË MÉSENT
CHA!THE PREMIER
FANTOMES
d'un
~tnn ~~mrv,o
homme à ~e genoux.
rnnn~wv âie.s~~
Voilà le .a.mannequin rembourré,
ou plutôt le croupion de mannequin à ce croupion
rembourré, l'aa~'e assis à l'aise sur un siège plus bas,
prête sa tête et ses mains étendues, grâce à des dra-
peries et étoffes le croupion avec ses vêtements
s'agenouille, le pape regarde et tient les mains étendues
et ainsi tous deux de concert bénissent la population
romaine au jour du Corpus Christi, aussi bien qu'ils
peuvent.
J'ai considéré ce pape amphibie avec son dos de fer
et de laine, sa tête et ses mains de chair vivante et j'ai
taché de calculer son Je le regarde
horoscope. comme
le plus remarquable pontife qui soit venu faire ombre
sur la lumière de Dieu, ou se soit peint sur la rétine
humaine depuis plusieurs milliers d'années. Que dis-je `?
?
depuis que le chaos s'est entr'ouvert pour la première
fois, qu'il a « éternué comme disent les Arabes et que
le premier trait de lumière l'a traversé, y a-t-il jamais
eu produit plus étrange de la nature et de l'art opérant
ensemble ? Voita un prêtre suprême qui croit que Dieu
existe – que croit-il donc au nom de Dieu que soit ce
Dieu ? et il reconnaît que tout le culte de Dieu n'est
qu'une fantasmagorie scénique de cierges, de sons
d'orgue, chants grégoriens, braiments de messes, mon-
signori de pourpre, croupions de taine et de fer artisti-
quement étalés pour préserver les ignorants d'un
mal pire.
0 lecteur, je ne dis pas
qui sont les élus de Bélial. Ce
pauvre pape amphibie, lui aussi, fait l'aumône aux
malheureux; il a en lui, à l'état latent, plus de.bon que
Ïui-uiênïe" n'a conseiëncè"d*ën avoirr Ses~auvres
jésuites, lors du dernier choléra italien, ont~té avec
quelques médecins allemands, les seuls êtres qu'une
'FAt<Mms'a~
tâche terreur n'ait
pas rendus fous, ils descendaient
sans crainte dans tous les gouffres, dans tous les Bod-~
!am ils veillaient au chevet du mourant, lui appor-
tant secours, conseil et espoir; ils brillaient comme de
lumineuses étoiles fixes quand tout le reste avait dis-
paru dans une nuitchaotique honneur à eux Ce pau-
vre pape qui sait tout ce qu'il y a de bon en lui ? En
un temps qui ne serait sans lui
que trop enclin à oublier,
il perpétue la plus lugubre, la plus fantomatique mé-
moire du Très-Haut, de la Bénédiction Suprême qui fut
jadis; de ce qui, réadapté sous une forme nouvelle devra
en partie revivre. Ce pape n'est-il pas comme une per-
pétuelle tête de mort, une croix faite d'ossements, ayant
aussi son T~sw~ew! et posée sur le tombeau d'un uni-
versel héroïsme? sur le tombeau de la chrétienté? '?
De tels quartiers de noblesse, achetés avec le sang de ce
qu'il y a de meilleur dans le cœur de l'humanité, ne
sauraient être perdus nous n'avons le moyen de
pas
les perdre, en quelque confusion être.
qu'ils puissent
Pour chacun de nous le jour
viendra,–pour quelques-
uns il est déjà venu où le mortel dont le cœur
s'élance vers la « divine humilité », ou autre «
suprême
forme de valeur », n'aura pas besoin de les chercher
dans des têtes de mort, mais les verra tout autour de
lui, ici et là, sous la forme de quelque bette tête vivante.
En outre, il y a chez ce pauvre dans
pape, son
manège de la thorie scénique du culte, une franchise
que j'estime assez. Ce n'est pas à demi, c'est'de tout
cœur qu'il s'essaie à honorer Dieu par une machinerie
de théâtre, comme s'il
n'y avait maintenant et qu'il dût
p~
neptusjamalify avoIFd'autre -procédé dans la nature.
Il vous demandera:
quoi d'autre? Au-dessous de mon
i. Maison d'aHenea en Angleterre.
chant grégorien, de ma belle fantasmagorie de cierges
est un ab!me ainsi obligeamment caché à vos yeux,
abîme du noir doute, du scepticisme, du sans-cu!ottismo
jacobin, un Orcus sans fond. Songez-y. « Le marais
Groby est dissimulé sous les gâteaux, ') maigre le défi de
l'intendant de Jeannie Dean Le gouffre
du scepticisme,
de l'athéisme, du jacobinisme, voyez, il est comblé,
caché à votre désespoirpar des combinaisons de machi-
nistes judicieusement entendues. Ce croupion rem-
bourré ne me garantit pas seulement contre le rhuma-
tisme, mais il vous garantit, vous aussi, de combien
d'autres choses en isme Dans cette vie-pélerinage
d'ici-bas, une belle marche en musique de squaUacci 1
et le chant grégorien vous accompagnent, tandis que
le gouflre de la nuit d'Orcus est soigneusement dérobé
à vos regards
Oui, à la vérité, peu d'hommes parmi ceux qui font
leurs dévotions à la calebasse rotatoire des Kalmucks,
le font d'une manière aussi grande, réelle.
franche,
Drury Lane, prétend-on (et ce n'est pas peu dire) pour-
rait s'instruire auprès du pape quant à la façon d'ha-
biller ses personnages, la disposition des lumières et
des ombres. C'est le plus grand acteur qui, en ce
monde, perçoive pour l'heure un salaire. Pauvre pape;
et l'on m'àssure qu'il fait presque banqueroute lui aussi;
et que d'ici un nombre d'années très facile à calculer,
(bien avant les « trois cents ans ») il ne lui restera pas un
penny pour mettre le pot-au-feu Son vieux dos rhu-
matisant ira alors se reposer; et lui-même et ses acces-
soires théâtraux, tout ira dormir dans le chaos pour
toujours;.
Mais, hélas, pourquoi aller chercher à Rome des
i. Musique de squaHacei, musique de braillarde.
.4.<>.<
PAMMMRS a~t
–t t w
fantômes se promenant dans les rues Fantômes,
spectres, à cette heure de ténèbres profondes, célèbrent
des jubilés, jacassent, des cris perçants; et la
poussent
question qu'il conviendrait plutôt de se poser, c'est
quelle haute réalité, où que ce soit, est donc encore
en éveil ?– L'aristocratie est devenue une aristocratie-
fantôme qui n'est plus capable de faire sa besogne, n'a
plus aucunement conscience d'avoir encore à faire une
besogne quelconque. Incapable de l'accomplir, totale-
ment insouciante de sa besogne soucieuse seulement
de réclamer les salaires donne droit la besogne
auxquels
accomplie et même réclamant, avec l'élévation de ces
salaires immérités des lois sur le b!é et
et palpables
l'augmentation des revenus, l'ancien taux des salaires
n'étant pas, aujourd'hui, Dans une lutte pa-
adéquat!
)'ei)!e a celle d'Hercule avec t'hydre, la gigantesque
« ~/<ocratie », si je peux la nommer ainsi, réel géant,
quoiqu'encore aveugle et à demi endormi ce
jusqu'à
jour, lutte et se débat dans un cauchemar où elle
étouffe, « sur le point d'être étranglée dans tes filets à
perdrix tendus par cette aristocratie-fantôme, comme~
nous l'avons dit, qui s'imagine encore être un géant.
EUese débat, ainsi qu'en un cauchemar jusqu'à ce
qu'elles'éveitte elle étouffe, lutte à mille nous
reprises,
pouvons le dire, d'une manière vraiment pénible, ago-
nisant à travers toutes les fibres de notre existence
anglaise, à cette heure et en ces années Est-ce que
notre pauvre existence devient tout entière un
anglaise
cauchemar, uniquement peuplé de fantômes?
L~P~<jrAngleterre,tpu~couvert de ~r_ou Y
d'étain, chevauche dans Westminster Hall, « soulevé
jusqu'à sa selle sans trop de peine Met de là il s'informe
si, dans les quatre parties du monde sous la calotte des
-< -»,>
"~T t.E PASSE ~t.ETRËSBNT
cieux,
cieux, il ya un seul
seul homme
homme ou un seul seul démon qui ose
mettre en doute les droits du souverain ? Sous la calotte
descieux, nul homme ne fait entendre
de réponse intet-
– telle que plusieurs en auraient
ligible hommes déjà
dû faire. Est-ce que ce champion, lui aussi, ne connaît
pas le monde ne sait-il pas qu'il est une immense im-
posture, une inanité sans fond, recouvert d'un vête-
ment briiïant et autres tissus ingénieux? Lui, taissons-!c
là, en train d'inierroger tous les hommes et tous les
démons.
Lui, nous l'avons laissé & sa destinée; mais qu'avons-
nous rencontré d'autre? lui, plus haut sommet
depuis
des choses, si nous descendons à travers toutes les
couches, tous les étages, combien de réalités pleine-
ment éveillées rencontrons-nous? hélas, au contraire,
quelles troupes, queUes populations de fantômes, non
plus de véracités divines mais de faussetés diaboliques,
nous trouvons jusqu'à la couche la plus basse –& ceux
qui maintenant, par suite du poids de non véracités qui
pèse sur eux, sont là ensorcelés dans ces ateliers de
Saint-Yves, assez larges, certes et abanbonnés sans
secours Vousne pouvez pas passer dans une rue fré-
quentée, ou dans le sentier le plus écarté de l'existence
anglaise, sans rencontrer un homme ou un intérêt de
l'humanité qui n'ait renoncé à espérer en l'éternel, en
la vérité et n'ait placé son espoir dans le temporaire,
dans la demie ou l'entière fausseté. Le membre hono-
rable se plaint d'une voix discordante
qu'il y a de la
« poussière du diable » dans !ea tissus du Yorlishire.
Tissus du Yorkshire, – mais le papier
quoi, même
sur icqucï ~ëcrîs a ceHë~heureMrenpartie~tt, et il y
paraît, de chaux ptâtrée bien unie et m'entrave dans mon
écriture Vous avez de la chance si vous pouvez trouver
FANTOMBa gag
quelconque n'importe
quelle chose réeMement faite; cherchez où vous voudrez,
du plus haut sommet, les fantômes
parmi jusqu'à la
couche la plus basse des ensorcelés.
Considérez, par exemple, ce grand chapeau de sept
pieds qu'on voit parcourir les rues de Londres et que
mon ami Sauerteig considérait avec raison comme une
des notabilités de !'Ang!eterre « le point le plus élevé,
disait-i!, où l'on ait vu jusqu'ici le charlatanisme anglais ê
atteindre puisse-t-il être !e point euhninant a partir
duquel vous rebrousserez chemin » Le chapelier du
Strand à Londres, au lieu de faire des dont
chapeaux
le feutre soit meilleur monte sur roues un
qu'ailleurs,
chapeau colossal, fait de lattes et de plâtre, haut de sept
pieds il charge un homme de promener cela par les
rues, espérant se sauver par là. H n'a pas essayé de
faire de meilleurs chapeaux, fonction pour laquelle tout
t'univers le désignait et qu'il eût très probablement
pu
rempiir s'il s'y était avec ingénuité mais
appliqué
toute son industrie tend à nous persuader qu'il en est,
en effet, ainsi! Lui aussi, ce chapelier, il sait que le
charlatan est devenu Dieu. Ne riez pas de lui, ô lecteurs,
ou du moins ne vous bornez
pas à rire, car le spectacle
a cessé d'être il est presque devenu tragique.
comique,
Pour moi, ce souffle de charlatanisme
qui rend tous
les êtres sourds, cette misérable fausseté, aujourd'hui
nécessiteuse, ce misérable athéisme de cœur qui abou-
tit à des ateliers ensorcelés, tout cela ne ressemble que
trop à un souffle de jugement Je suis obligé de me dire
à moi-même, dans le dialecte d'autrefpts_LtLbénédtc-_ J
~on de Dieu n'est
pas écrite sur tout cela mais sa mate-
diction est écrite sur tout cela 1 A moins peut-être
que
l'univers ne soit une chimère, vieille horloge
quelque
-SM
'M'MSSË BT ~'fBSSNt't'
L'ÉVANGILE DU MAMMONISME
vérité, n~tR
<r~t<!tA
que t'A)nnf<
l'âme f!f<a Aneftats
des Anglais modernes
tDnftafnnit redoute infini.
ment et qu'elle contemple avec un complet d'espoir ?
Quel est son enfer, au fond de tous ces honorables ouï-
dire toujours réputés ? Avec hésitation, avec étonne-
ment, je déclare que c'est la terreur de « ne pas réus-
sir » de ne pas gagner en ce monde de l'argent, de la
gloire, de n'y pas pouvoir faire figurc de quelqu'autre
manière mais surtout de ne pas gagner de l'argent
N'est-ce pas là une singulière sorte d'enfer ?
Oui, ô Sauerteig, c'est très singulier. Si nous ne
« réussissons pas, quel est le sens de notre vie? Nous
eussions mieux faitde ne jamais naître. « Tremblez
moins qu'il est une inanité; qu'à lui et tes siens il n'y
a pas d'autre séjour assigné que la géhenne et l'abîme.
Hélas, ce monde de l'athéisme, depuis les plus hauts
sommets de son ciel et de Westminster Hall, en descen-
dant aux pauvres chapeaux de sept pieds et aux « in-
sincérités affamées et, plus bas encore, jusqu'aux der-
niers caveaux, aux antres-à-faim abandonnés où on les
trouve, ce monde est bien misérable.
Un des faits signalés en Écosse par le Dr Alison nous
a beaucoup frappé Une pauvre veuve d'Irlande, dont
le mari était mort dans une des ruelles d'Edimbourg,
s'en alla avec ses trois
enfants, dénuée de toute res-
source, demander du secours aux établissements de
charité de la ville. A l'un de ces établissements de cha-
rité, puis à l'autre, elle essuya un refus renvoyée de
l'un à l'autre, évincée partout jusqu'à ce qu'elle les aut
tous épUtsés jusqu'à ce que les forces et le courage
l'abandonnassent elle tomba, prise de la fièvre
typhoïde, et elle infesta sa ruelle de la fièvre, si bien que
« dix-sept autres personnes » y moururent après elle
de la fièvre. Le médecin, plein d'humanité, demande
là-dessus, et il semble que son cœur soit
trop plein
pour qu'il puisse parler N'y aurait-il pas eu économie
à secourir cette pauvre veuve? elle a attrappé la fièvre
typhoïde et vous a tué dix-sept 1 C'est
personnes
très curieux. La pauvre veuve Irlandaise, abandonnée,
s'adresse aux ses
frères, comme pour leur
créatures,
dire « Voyez, je succombe, dénuée de tout se-
cours il vous faut m'aider Je suis votre sœur, un
membre d'entre vos membr es un même Dieu nous
ÉVANGILE DU DILETTANTISME
M
CHAPKRE tV
HEUREUX
'1 ,·
dance de lard est une chose bonne
indispensable et
mais je doute que vous arriviez à vous procurer même
du lard si vous ne tâchez qu'à cela. Vous êtes des hom-
mes, non des bêtes de proie, des hommes appliqués au
bien ou au mat Votre principe du plus grand bonheur
me semble tendre à devenir plutôt un prin.
rapidement
de malheur que diriez-vous si nous cessions de
cipe
sur le « bonheur M et que nous le laissions re-
papoter
comme il le faisait jadis 1
poser sur sa vraie base,
et ne sentant
Un Byron, plein de talent, s'indigne
que trop que, pour sa propre part, il n'est pas « heu-
reux », il déclare la chose en un langage violent,
comme une nouvelle qu'on pourra trouver intéres-
sante. Evidemment la découverte qu'il a faite le sur-
On n'aime point à voir
un homme, un
prend beaucoup.
par les rues de pareilles nou-
poète réduit à proclamer
velles mais, en somme, étant donnée la façon dont les
choses se passent, ce n'est pas là ce qui doit le plus
nous déplaire. Byron a prononcé la !<M sur cette
L'immense auditoire de Byron indique assez
question.
a quel point on la sent être telle.
« Heureux », mon frère ? et d'abord quelle différence
cela fait-il que tu sois heureux ou non ? Aujourd'hui
devient si vite hier, tous les demains deviennent des
L'ANGLAIS
trBtMtey~TfM~'na~MNtre meotnteteB.MttndttttMtM~frex~tttth)!
canaux et t6wa m6me d'unir rAngteterM & t'Mande par un pont de bateaux.
833 :.H l-.t!~ ET !.E M~MiT
libre stable
au Heu do i'it)<4ab!e, noua ptaindrons'nous
d'un pou de !ontour?
Co n'est pas la moindre quatitc do Bull, après tout,
quccenequ'Haderesterinsensibtea la logique, tenant
bon pondant des périodes considérables, dix ans et
môme plus, comme pendant cette période de la loi sur
les blés, après que tous les argumenta et ombres d'ar-
guments se sont évanouis et jusqu'à ce que los gamins
eux-mêmes, dans la rue, ricanent en entendant ies
arguments qu'il produit. La logique – A~t~, l' « art de
parler M,par!eenenet, do telle et tc!!e façon; c'est assez
clair cependant Bull remue quand même la t6te il veut
voir si, au fond de l'affaire il n'y a rien d'autre, d'illo-
~t~Me, do non encore ~<M' non encore en état d'être
joa~, comme cela arrive si souvent! Ma ferme convic-
tion c'est que,se trouvantmaintonantensorce!ë,garrot{~,
pieds et poings liés, il va se retirer, garder le lit trois
jours et qu'il o~'tCM'a a une ou deux conclusions 1 Ses
trois années de « totale stagnation commerciale »,
hélas, n'est-ce pas une assez pénible façon de « garder
!o lit pour considérer? » Pauvre Bull 1
Bull est conservateur do naissance pour co!a aussi
je l'honore. Tous les grands peuples sont conserva-
tours lents à croire en les nouveautés profondément
et li jamais certains de la grandeur qui réside dans la
Zo<a coutume autrefois solennelleinent établie et
aujourd'hui reconnue depuis longtemps comme juste
et définitive. Il est vrai, ô réformateur radical, il
n'est pas de coutume qui puisse, a proprement parler
êtredénhitive il n'en est pas une. Et cependant tu vois
des coutumes qui, dans tous les pays civilisés, sont
tenues pour définitives et même, sous le vieux nom
i'omam ac ènés~on? tenues pour ta~ ~o~a~,
!A!HM-MS M?
gouvernement; au
crédit: tes n~onta~nes dp !ingot&
d'or gagnés et au débit de ne pouvoir pas s'acheter 3
de pain avec. Un pareil barème, à co qu'il me semble.
commence a devenir suspect, mémo il cesse, it a cesse
d'être suspect De pareils barèmes sont un solécisme;
il Eastcheap quelle que aoit la presse des affaires,
ils doivent être et ils seront un peu rectifiés. Les
affaires ne peuvent plus continuer avec cela. Le peuple
anglais, do tous le plus conservateur, celui qui a la
peau la plus épaisse, le plus patient et poussé tout
a la fois par sa logique et sa non-logique, par les
choses susceptibles d'être joarMes et par celtes qui ne
sont pas encore susceptibles de l'être ou ne le sont
que peu, qui ne sont que senties mais que l'on sent
tout a fait intolérables le peuple anglais conserva-
teur est
poussé à être complètement un peuple réfor-
mateur. Sa vie, telle qu'elle est, a cessé de pouvoir être
plus longtemps possible pour lui.
Ne poussez pas & bout ce noble peuple silencieux,
n'excitez pas la rage du Berserkir qui sommeitto en
lui! Connaissez-vous ses Cromwell, ses
sesllampden,
Pym et ses Bradshaw? Des hommes très pacifiques,mais
des hommes qu'on peut rendre terribles Des hommes
qui, pareils à leurs ancêtres Teutons, aux jours d'A-
grippa « ont une âme qui méprise la mort.» aux yeux
de qui la « mort », auprès des faussetés et des injus-
tices, semble lumière; des hommes « en qui sommeille
un courroux que ne peuvent vaincre les dieux immor-
tels » Avant ceci, les Anglais ont saisi par la barbe
des spectres d'aspect tout a fait surnaturel, leur disant:
« Et quand même vous seriez surnaturels ? Vous, avec
vos « droits divins » devenus des « torts diaboliques ?`t
.–. –
<r~cNor)t;r,'cM~Mp!tiMtr8MndtM~ 'T
t.<SCMS 859
DEUX SIÈCLES
suivre, vers leur vrai bien dans cette vie, vers te por-
tait du bien infini dans une vie a venir. De guider
tes hommes et nous-mêmes dans une voie telle,
que le Créateur des hommes, dont t'eeit repose sur
nous, nous puisse approuver au jour du jugement? '1
ou bien, hélas, peut-être au fond n'y a-t-il pas de jour
du jugement, aucune certaine d'une vie à
prévision
venir? rien que cette pauvre vie, avec les taxes, les M-
licités, les Nett-Gwyns et les divertissements que nous
pouvons arriver à rassembler ici-bas? En ce cas, la un
du gouvernement sera de supprimer tout bruit et tout
trouble, soit prédication puritaine, chant des psaumes
des Caméroniens de voleurs,
disputes assassinat,
incendie ou n'importe quelle sorte do bruit – et de
Lien veiller à ce que les approvisionnements ne man-
quent pas Conclusion fort digne d'être notée, si nous
y voulons réuéchir et qui n'est pas sans une abondance
<!c fruits pour nous. Le
corps d'Olivier Ci-oiitwell pendu
a la potence de Tyburn, comme type d'un puritanisme
trouvé futile, inexécutable, exécrable cet
certes,
arbre-potence a été un poteau indicateur dans un pays
Lh'n étrange! Que le puritanisme sérieux meure que le
formalisme décent vive, quoi qu'il puisse être ou qu'il
devienne! Nous avons fait un plaisant dans
voyage
cette direction et nous sommes. arrivés a notre au-
berge '1?
Entretenir les quatre tribunaux de la Cour et perce-
voir les impôts, avec un triste sérieux, est-ce que cela
n'a pas été, depuis lors, même aux meilleures époques,
presque la seujteun,
le seul but reconnus du gouverne-
ment ? La religion, le devoir moral,
l'Église chrétienne,
te fait que Fnomme aïti une amë, quc~ian~ k vte hu
1. Secte
presbytérienne fondée en Ëc<MM, par Cameron.
284 t.E PASSÉET LE N~SBNT
SUR-PRODUCTION
conces8ioh~èM~etërrë-Ï&&perpétuttë,a~ën~ 16-
aUM-FROMJnTMX a~3
.y
do ne pas avoir toujours en vue! Le fait, si nous ne le
nous fera le sentir – Au milieu
voyons pas, peu h peu
de bien des controverses
bruyantes et de débats
quant à la loi sur le' blé. voilà que s'éteve à nouveau, en
ces années et avec bruit, quoique d'une voix inarticu-
lée, cette
question même parmi tant d'autres Qui a
fait, le sol de l'Angleterre ? Qui l'a fait, ce respectable
sol do l'Angleterre, qui donne du froment, des métaux,
du charbon, qui, tel qu'il est, subvient aisément et
largement aux besoins de soixante-dix millions d'hom-
mes et au det!< qui l'a vraiment fait? – « Nous 1 ré-
pond l'aristocratie qui consomme <' nous Il
beaucoup
dit-ette, tandis qu'elle caracole, transpirant de la sueur
gagnée !< Metton Mowbray
« C'est nous
qui l'avons fait ou qui sommes les hnri-
tiers, les ayants droit, les représentants do ceux qui
l'ont fait! » – Mes frères, c'est uotM?. Soyex honorés !)
jamais, alors; et faites autant de lois sur te blé qu'il
vous plaira, jusque ce que vos amples estomacs crient
assez ou que quelque voix humaine, prenant pitié de
notre famine, vous ordonne de vous arrêter Vous êtes
pareils il des dieux, vous qui pouvez créer le sol. A des
dieux créateurs du sot on n'oppose pas de résistance.
Ils ont te pouvoir do vendre te froment au prix qu'il
tour ptaït et its en ont te droit, dans toute son étendue,
et dans une étendue comprenant la famine– s'its sont
des dieux infernaux, sans pit~é 1 Des dieux célestes,
j'imagine, s'arrêteraient court,en voyant que leur con-
duite aura pour prix la famine mais aucun dieu, in-
fernal ou autre, ne peut 6tre sommé de s'arrêter! –
Mortels à l'esprit troublé, dans quelles questions êtes-
JY~sjenJram n
d~attirer tput~
.Y_~
gteterre?
t.'AHtSMCBA'HE OM NB MAVAtHB PAS 8?&
ne t'êc!atne
réclame ioas Faites
pas: aué!nue
quelque chose
chose; ma!
mais: Cessez
votre mal-faire destructif, ne faites rien I
Le message de la nature veut être obéi alors les
messages du libre échange, do la ligue contre la loi sur
le blé et du laissez faire, n'auront besoin que d'être fai-
blement obéis – Vous autres, sots, au nom du ciel,
travaillez, travaillez à l'arche de la délivrance pour vous
mômes et pour nous, tandis que vous disposez encore
des heures Mais non au lieu de travailler à l'arche,
ils disent « Nous n'arrivons pas a ce que nos mains
restent chaudes »; et ils s'asseyent, &r<)/of!< /cs~McAes é
avec obstination. tl n'y a pas, ù présont de spectacle
plus fou sous le soleil.
L'aristocratie qui travaille les patrons d'usines, ma-
nufacturiers, chefs commandant aux travailleurs
hélas, contre eux aussi il sera porté bien des plaintes
– et ni le
plus libre traf!~ du blé, ni la totale aboution
des tarifs, ni la suprême importance croissante des
manufactures » ou la « prospérité du commerce », ne
pourront les diminuer d'un iota. L'aristocratie qui tra-
vaille doit se frayer une nouvelle voie elle doit com-
prendre que l'argent seul n'est pas le symbole du
succès de l'homme en ce monde, ni des devoirs do
l'homme envers l'homme; et elle devra réformer ses
propres membres, de la tête aux pieds, si elle désire la
réformation de l'Angleterre. L'Angleterre ne sera plus
longtemps habitable, si elle n'est réformée.
L'aristocratie qui travaille oui, mais au seuil de
tout cela il faut se demander et se demander sans cesse:
Et que dire de l'aristocratie qui ne travaille pas ? I!
faut se demander et se demander sans cesse Que
nous faut-il dire dej~'anstocratMj~;netrayatllepaH,
des possesseurs du sol de l'Angleterre de ceux dont la
t.*AMSTOCBAT!E QUI NE TMAVAtM.B PAS &M
?'~f?!MetdeJo!s~rks_
propre cerveau qui a la nèvra. C'est une vitre de fenê-
384 ~fASS~ETtJSPa~SBKT
répondre, là.
Des parchemins? Les parchemins sont vénérables
mais ils doivent
en tout temps représenter, d'aussi près
d6lama~!ïuirë.Vëu~tuj~er~amten~~ ê uê ô n d à
i. a Pfeptwder ~M)My court Cour <erm9tfe, toute, en apparences.
<
286 t.E PASSÉET In PMSBNT
molaire, encore au
prix de douleurs horribles, est
arrachée une seconde, une troisième, et s'il est néces-
saire, toutes les dents, toutes les molaires et la vie elle-
même avec elles; – alors le paiement est acquitté, et
par-dessus le marché, on a un sujet pourra dissection!
Les bills de. réforme, bills d'abrogation de la loi sur
le blé, puis le bill sur l'impôt foncier, le bill sur les biens
mobiliers et une liste encore
plus sombre d'e~ cœ~eras
motaire après molaire: nobles et bourgeois, il vaudrait
mieux vous lever et commencer de faire votre besogne,
que de rester là assis à faire valoir vos parchemins!
Nous n'écrivons pas, ici, un chapitre relatif aux lois
sur le blé; les lois sur le blé sont choses
trop folles
pour qu'on en puisse faire un chapitre. H y a une cer-
taine immoralité à parler, quand ce n'est pas nécessaire,
de choses finies à tailler en petits morceaux ce qui a
déjà été massacré et tailladé. Quand les cerveaux sont
détruits pourquoi un solécisme ne meur t-il pas? S'il
refuse de mourir, c'est a son propre il devrait
péri!
mettre toute la hâte possible à mourir et à se faire en-
terrer. Le métier de conférencier contre la loi sur le
blé, encore indispensable de nos jours, est un métier
hautement tragique.
Les lois sur le blé et disparaîtront
disparaîtront
même bientôt il serait
à souhaiter que nous fussions
tous aussi assurés de voir la fin du miHénaire
qu'elles
le sont de disparaître 1 Elles vont vite, depuis ces der-
niers mois, avec un redoublement de vétocité vraiment
notable; dans leur course, elles déploient un mouve-
ment qui va toujours se fait toujours
s'élargissant, plus
ample. C'est a son propre péril et
dommage, plus en-
-cor~qa'~eas~deTt~imp~ot~ëqMi.qu~
maintient; – évalué ci-dessus à « cent mille
dommage
t.'AMSTOCRA'nB QUI NE THAVAt~E
~1-
< ¿. PAS S87
stupidiM;
stupidité tout
tout ce!a -fut
M vrai
vrai {adts:
jadis mais
ma! nous avons
changé tout cela, nous avons cAew~ tout c~ot a –
Bien si le cœur maintenant a été retourné et est passé
à droite, tandis que le foie est à gauche si Fhéroïame
n'atteint pas dans l'homme à une plus grande profon-
deur que le désir do manger, si dans son âme n'habite
aucun infini de crainte au
d'espoir; si aucun silence
divin n'y peut devenir une voix impérieuse parce qu'il
n'est pas la foudre du Sinaï si aucun autre lien ne la
peut attacher que les cordes de la potence de Tyburn
– alors, oui vraiment, vous avez changé tout co!a et
cela, et vous, çtmoi, voyez-vous, !'abïmc, une annihita-
tion sans nom nous attendent. Un aussi scandaleux uni-
vers de mendiants no mérite après tout rien d'autre
je no peux pas dire que je voudrais le sauver do l'anni-
hilation. Le vide, un bleu serein seront bien plus
beaux ce sera plus facile aussi pour nous tous. Moi,
pour ma part, je décline l'honneur de vivre comme une
machine à digérer brevetée machine à digérer breve-
tée, métier à filer, mannequin de Mayfair' mit!e re-
merciements, mais votre altesse le Chaos Voudra bien
être assez bon pour m'excuser 1
PLUGSON DE VILAINE-VILLE
lls~on~raYant-<!Oureur,certatn~~ chan~
gements. Regardez l'ancien système de société comme
<'
~M m MSSë ET t.S MËSBNT
Car il faut
que toutes les choses humaines enfer-
ment en elles un idéa! qu'elles enferment en elles une
âme, ainsi que nous l'avons dit, ne fût-ce que pour
te corps de la putréfaction. Et c'est mer- =
préserver
veille de voir comment l'idéal, l'âme, placés dans !e
plus vilain corps que vous vouliez, irradieront ledit
corps de sa propre noblesse graduellement, incessam-
ment, ils façonneront, modifieront, réformeront ou
formeront à nouveau ledit corps, le plus vilain, et
finalement le feront beau, dans une certaine mesure
divin – Oh détrôner ce Dieu Brute,
1 puissiez-vous
Mammon et mettre à sa place un Dieu Ame 1 D'une ma-
nière ou de l'autre, il faut qu'il soit et il sera détrôné.
Combattre, par exemple, je me !o dis souvent à moi-
même, combattre avec des instruments de meurtre, en
fer, c'est certes un acte bien plus vilain que trayailler,
à quelque point de vue qu'on se place. Cependant, du
combat même, voyez quelle féodalité était sortie, au
20
30~ !.E PASSE iE'f t.E H~SBNT
autres, si cette
respectable loi des boucaniers est écrite
quelque part dans les cieux éternels de Dieu, ou au
fond du cœur de t'homme – ou bien seulement sur !e
respectable livre de loch des boucaniers, pour la seule
commodité de leur métier de boucaniers? Quelle ques-
tion devant eUe tout Westminster-HaU frissonne jus-
qu'au plus desséché de ses parcheminset sur les per-
ruques inanimées chaque crin en particulier se dresse
de toute sa hauteur
Les lois du laissez faire, o Westminster, les lois du
t'apitaine industriel et du soldat industriel (combien
ptus juste serait de dire du capitaine paresseux et du
soldat industriel) demandent être rédigées à nouveau,
modifiées et rectifiées do cent et cent manières– et
pns précisément dans !c sens de t'écheUe mobile, mais
dans un sens totalement opposé 1 Avec deux millions
déjà de soldats industriels assis dans les Bastilles et
<nq millions d'autres
qui se dessèchent, réduits &
quelques pommes de terre, je crois que Westminster
ne pourra pas se mettre trop tût a la besogne! D'au-
tres obligations incombent & l'homme, dans cet uni-
vers de Dieu, que ceUe de payer en espèces celles-là
aussi, si Westminster veut continuer d'exister et de
toucher une indemnité pour ses frais de nourriture, il
lui faudra s'efforcer de s'en acquitter que ce soit par
l'entremise de Westminster ou de tout autre, il faudra
qu'eues soient acquittées et elles le seront qu'au prix
de n'importe quelles difncu!tés elles se fassent jour,
soient soutenues, et que, dans la mesure qui convient,
elles soient mises en pratique. Et, comme je le disais,
ce ne pourra être trop tôt! Car !e Mammo-
jamais
n~me,~bandoMné ~M-mëmë, a màintënahtttes orët!
les de Midas et en dépit de toutes ses montagnes d'or
3M tB PASSE ET LE POSENT
i. Windy.
TRAVAIL
;"ih!
314- M PAS8)MM PRËSENT
:x
toute noble tacha les-possibilités sont éparses, diffuses
a travers l'immensité; muettes et invisibles si ce n'est
pour la foi. Comme Gédéon, tu devras étendre ta toison
au seuil de ta tente regarder si sous l'immense voûte
des cieux il y a quelque trace de bienfaisante humidité.
Ton cœur, le plus précieux de toi-même, devrait être
comme une miraculeuse toison de Gédéon, étendue au
dehors dans un appel silencieux vers le ciel et tu
verrais que de l'immensité clémente – tandis que les
misérables localités inclémentes, toutes les villes et les
RECOMPENSE
par un continuel et
temps tout entiers te le proclament
nmët~ërtissemënt. Toi aussi, siJamaïscëfutlëTtïevoir"
de l'homme, il faut que tu travailles pendant que dure
3i8 <.E PASSE M t.8 MISENT
qui tisse l'habit que vous portez, ou qui cire vos sou-
tiers. Tous les hommes, dès qu'ils ne travailleront pas
comme s'ils étaient sous l'œil d'un grand Entrepreneur,
travailleront mal, travailleront pour leur malheur et le
vôtre.
Le travail industriel encore sous
le joug de Mam-
mon, sans qu'au dedans de lui-même l'âme, la partie
rationnelle, se soit encore éveillée, c'est là un specta-
cle tragique. Les hommes en proie a la plus grande
1
RËCO~PBKSN 3~
d. 1f"'It.'W'
rien dire des autres, nous trouvons
chez ce Ptugson! 1 "y~.°
A ses mille hommes il faut qu'i! fournisse un nouveau
matériel, les machines, les plans, le logement, et tou-
jours, au bout de la semaine, le salaire dû. II n'a pas
de liste civilo, ni de budget Goulburn-Baring derrière
quoi se retrancher pour payer son régiment ses res-
sources, il faut
qu'il les trouve, dans la confusion qui
règne à travers toute la terre et l'histoire contempo-
raine, par sa seule dextérité. !t y aura des yeux qui
resteront secs s'il échoue à les trouver – Il s'écrie à
cette heure, « le visage bleui », presqu'étranglé par la
législation dilettante « Laissez-moi mes coudées fran-
ches, la gorge libre et je n'échouerai je veux pas Non,
filer encore, remporter une victoirede géant je sens en
moi des muscles faits pour la guerre, des ressources
ignorées pour faire la conquête de cette planète, si au
lieu de me pendre vous les ménagiez et m'aidiez. ') –
Mon invincible ami, c'est <a< il faudra bien qu'on
t'aide, et on t'aidera.
Ce n'est pas là un homme
que je voudrais tuer ou
étrangler par des lois sur le blé, même si je le pouvais 1
Non, je jetterais mes lois sur le b!é et mes coups de
canon au diable et j'essaierais de secourir cet homme.
Je lui enseignerais par de nobles préceptes et par des
lois-préceptes, mais surtout par un noble exemple, que
le Mammonisme n'est pas le fondement de sa présence
ni delamienne en l'Univers de Dieu; maisbienunechose
surajoutée,empruntée,une incarnation grossiëre,terre&-
tre, anti-divine, qui sera bien forcée de devenir plus ou
moins une incarnation divine. Par une noble Iégis!ation
réelle, par un travail de vrai noble,
par un effort jamais
Iassé,YaiUant,etnonj;étEibu6s'iUe~ut.dansmonE'ar-
lement'et dans ma paroisse, je voudrais aider, retenir,
~28''
4 Ï.E ï'ASS]ËST~B ra~SENT'
DÉMOCRATIE
souper et d'un
g!tc habitable quand il rentrerait au
tog's et Gurth me semble heureux en comparaison de
`
plus d'un homme des comtés de Lancastre ou de Buc--
kingham, aujourd'hui, qui ne sont pourtant nés esclaves
de personne! Le collier d'airain de Gurth ne l'écor-
chait pas et Cédrie tH~r~at! d'être son maître. Les
porcs appartenaient à Cédric, mais Gurth avait sa part
de leurs restes. Gurth avait la satisfaction inexprima-
ble de se sentir lié indissolublement, quoique cela se
traduisit sous forme d'un rude collier d'airain, aux
mortels ses frères Il avait des supérieurs,
sur cette terre.
des inférieurs, des égaux Gurth, aujourd'hui est
<' émancipé » depuis longtemps; il a ce que nous ap-
pelons la « liberté ». La Mberté, dit-on, est chosedivine.
La tibet'tA qtt!~<w<Rn~« !th< 'rt6 de mourir d'inanitions 4_
n'est plus chose si divine 1 i
334 U: PASSE ET !<E PBiSSBNT
22
338 t.E PASSEET U5 PRESENT
t~it't -*f <
travaillait,animé « j9«r sp~nefeHr de Dieu ». Il est
nécessaire, je l'ai déjà dit, de faire produire leur œuvre
à de tels hommes, si dur que cela puisse être Quand
un monde qui n'est pas encore condamné à mort, se
précipite toujours plus avant dans la bassesse et la con-
fusion, c'est une cruelle nécessité qu'au milieu de ce
monde la nature introduise ses aristocraties, ses hom-
mes les meilleurs, fut-ce au moyen de la force 1 Quand
leurs descendants ou leurs représentants ont totalement
cessé d'être les meilleurs, le pauvre cher à la
peuple
nature se précipite bien vite à nouveau vers la bassesse
et, pour la nature, cela devient une nécessité cruelle
de les exclure. De là les révolutions françaises, chartes
en cinq articles, les démocraties et cette lamentable
liste d'ef cca~a que présente notre triste temps.
L'extension qu'a prise aujourd'hui la démocratie, la
rapidité toujours croissante, honteuse, avec laquelle
elle avance irrésistiblement, il suffit pour s'en rendre
compte d'ouvrir les yeux et d'observer
n'importe quel
département des choses humaines. La démocratie est
partout ce que réclame inéxorablement notre temps, la
demande qui trouve vite satisfaction. le canon
Depuis
des batailles de Napoléon de l'As-
jusqu'au baragouin
semblée publique de Saint-Marie Axe, toutes choses
annoncent la démocratie. Un homme distingué, que
mes lecteurs entendront de nouveau avec plaisir, m'écrit
ce qui suit sur ce qu'il observe dans le de
Wahngasse
Weissnichtwo où nos mœurs de Londres sont en
pleine vogue. Laissons donc encore une fois la parole
à M. Teufètsdrockh, n'eut-il mot insignifiant à
qu'un
nous dire 1
~EaaMemmManstotsxMiWarugMM.taoaorÀvMgtamenr
2. WctMftchtwo? Jo no aats où.
BËHacR&TtE 939
« La démocratie, c'est le désespoir de trouver des
héros pour nous gouverner et la résignation, satisfaite,
à s'en passer – toi
hélas, aussi, mein ~e&cr, tu vois
bien quelle parenté étroite l'unit à M~sMe et à tant
d'autres fâcheux ismes: celui qui ne sait découvrir
aucun Dieu, comment découvrirait-il les héros, ces
visibles temples de Dieu? – C'est assez étrange, en
attendant, d'observer avec quelle irréflexion, dans ce
pays, conservateur avec tant de rigidité, les hommes,
d'un cri unanime, se précipitent dans la démocratie.
Il faut que, sans doute, notre chevalier titulaire Kan-
dcrwatsch von Pferdefuss-quacksaiber', notre distingué
chef du parti conservateur, et tous ceux de son parti,
sauf les têtes trop dures, considèrent la démocratie
comme aussi inévitable que la mort, et désespèrent
même d'en différer t'avènement 1
beaucoup
a Vous ne
pouvez pas circuler dans la rue sans
y
voir la démocratie s'annonçant jusqu'au tailleur qui,
est devenu, sinon exactement un adhérent du sans--
culottisme, ce qui serait sa ruine, du moins un tail-
!cur inconsciemment et prophète,
symboliste avec ses
ciseaux, du règne de l'égalité. Quel est l'habit à la mode
aujourd'hui? Est-ce un vêtement d'un tissu extra fin,
d'une coupe avec des parements
longuement méditée,
garnis de Malines brodé d'or; si bien qu'un homme
pourra, sans peine, porter sur son dos la valeur d'une
de ces terres?
~Mto<~s, pas le moins du monde 1 Les
lois somptuaires sont tombées dans un état de désué-
tude tel qu'on ne l'avait
pas encore vu. L'habit à la
mode est un
amphibie qui tient du sac à grains et du
pourpoint d'unLcsmionocnï'. _–
Le tissu en est d'une grossièreté la cou'.
calculée;
t.ttMra!ement: Bamgo~n du Mtaaiquo charhhnhmo. ·
MO M pASSg Ef ï,E PRÉSENT
~(1111~
leur, c'est
un noir de suie tacheté,
n~nci 11~1 rW iaa t.·
ou un gris brun de
rouille; cela ressemble le plus possible au vêtement
d'un paysan. Et la forme, il faut voir cela 1 le comble,
durant cette année, ç'a été une forme qu'on
peut définir
du terme de triple sac un grand sac pour le corps,
deux petits sacs pour les bras et en guise de col un
ourlet! Le premier des Cheruscans qui, jadis, entre-
prit de se faire un vêtement, avec du feutre ou de la
peau de sanglier, du métal ou un os pour aiguille, avant
que les tailleurs se fussent encore réveillés du som-
meil du néant ne fit-il chose d'absolu-
pas quelque
ment semblable? Un large sac, bien ample, pour le
corps, avec deux trous pour laisser passer les bras tel
fut son habit primitif: à ces trous, on vit bientôt que
deux petits sacs bien amples, ou manches, qu'on y
pourrait aisément rattacher, constitueraient un pro-
grès.
» Ainsi, des tailleurs,
l'espèce pour ainsi parler, s'est
transformée comme beaucoup d'autres choses elle a
changé !?on centre de gravité elle a fait une révolution
soudaine du zénith au nadir. Votre Stulz fait une cul-
bute énorme et se précipite du haut de son établi dans
les profondeurs de la sauvagerie entrat-
primitive
nant bien des choses avec lui Car vous invite
je
à réfléchir que le tailleur, écume qui tout au
apparaît
sommet de la société humaine, est en somme chose
qui passe vite, éphémère, difficile à f
déchinrer pour-
tant elle est significative de bien des choses, et même
de toutes choses. Ecume tout au sommet de
apparue
la société, elle
subit la poussée de la lie et de toutes
Í
les régions intermédiaires du liquide. C'est l'exprès-
sion générate, vis'ble & tous les yeux, ce queTcs
hommes tendent à faire, de ce qu'ils ont été oMigës,
Ï)~MOCRA'F!E NM
il
ït AL'"
est 1t. une.1. chose que je sais: ces singes, bavardant
sur les branches près do la Mer Morte, no l'ont jamais
apprise, mais ils bavardent aujourd'hui encore, Il serait
inutilo qu'aucun Moïse vint une seconde fois parmi
eux un minier do Moïses no seraient do
qu'autant
fantômes points, d'intéressants d'un nou.
frcres-ainges
vo! et étrange aspect, qu'ils « inviteraienta d!nor a, qu'i!s
seraient heureux do rencontrer dans leurs soirées do
« lions Pour eux, la voix prophétique, l'avertisse-
ment divin ont complètement cessé de se faire entendre.
Ils bavarderont là-bas, le ciel tour restant formé, jus-
qu'à la fin du monde. Les malheureux 1 Oh, en comparai"
son, qu'est-ce que mourir de faim, ayant dans les mains
d'honnêtes instruments, dans la cœur un but digne do
!'hommo, et voyant autour de soi une grande part de
besogne accomplie? On ne fait alors que quitter hon-
nêtement ses instruments, une
que quitter enveloppe
de dur labour, de maigre pitance, de décou-
de chagrins,
de contradictions, honnê-
ragements, après en avoir
tament use avec tout ccla – et on attend, pas précisé-
ment d'une façon distraite, ce que les Puissances
suprêmes, les silences et les éternités avoir à
peuvent
nous dire.
Il est une deuxième chose que je sais aussi cette
leçon, il faudra qu'elle soit apprise sous peine de
châtiments L'Angleterre ou bien l'apprendra ou sinon
cessera d'être comptée au nombre des nations. L'An-
gleterre ou bien apprendra à révérer ses héros, à les
discerner d'avec ses faux-héros, ses valets et ses his-
trions éclairés parles feux de la rampe; et!e apprendra
à les estimer comme ia voix de Dieu, distincte au
mitieu dos jargons dépourvus~c sens ~t des ~ri~e
marchandage qui s'é!even~en ce moment, elle leur dira
O~MMMTtR ~M
dans la toyaute do son co'ur « Soyez notre roi ot notre
prêtre, notre évangile et notre direction H – on bien
rAngtotcrre continuera d'adorer toa formes nouvelles
et sans cesse renouvelées du charlatanisme, et elle
descendra alors, non importe après quels chocs, quc!s
rohondiaaoments, le pore dos charlatans! 1 c
rejoindro
Pois-jo craindre do pareiiïos choses ponr I'Ang!eterre 2?
MiaôraMes mortels aux yonx bandés, au cœur endurci,
pourquoi vous obstincx-vous b adorer des mensonges,
un « assortissomont d'habits rotnbourrcs, fabriqués par
un neuvième do l'humanité Ce ne sont pas vos
bourses qui souffrent, vos fermages, commerces, b6nc-
fices industriels, si haut que vous vous tamontiex à co
sujet; non, il n'y a pas que cela, il s'agit de quelque
chose situé bien plus profondément que cola co sont
vos nmes qui gisent mortes, écrasées par de mcprisaMos
cauchemars, les atheismes, les fumées do vos cerveaux
ce ne sont plus des amos du tout, mais de simples succé-
danés qui remplacent !o sol pour empêcher vos corps,
avec leurs appétits, de se putret!cr Votre tissage du
coton, vos machines trois fois miraculeuses, qu'est-ce
encore autre chose que l'anirnalitrme avec des propor-
tions plus grandes? Les araignées savent tisser, les
castors savent construire et font preuve d'invention la
fourmi met de côté un capital qui va grossissant et elle
a, d'après ce que jo sais une banque do la terre des
fourmis S'il n'y a pas en l'homme une âme qui
atteigne plus haut que tout cela, quand même elle
trouverait le moyen de naviguer sur un nuage a vapeur,
de tisser le sable de la mer, l'homme, je le répète
n'est qu'un animal, une sorte de brute plus avisée que
ics autresri! n'a pas d'amë,mai~ un succédané qui
t. Ban!: of Mmnt pendant t: Manh ot England.
M«<m<~
&? M )MSS6 M M~SEXT
ENCORE MORRtSON
qu'il n'y avait nulle part de port pour lui si ce n'est dans
les profonds royaumes d'Hela, dans l'abîme de la nuit?
Les lâches, les coquins, ce sont tous ceux qui convoi-
tent le plaisir, qui tremblent devant la peine. A cause
de l'état du monde, à cause des lâches à venir, une.
classe d'êtres est vouée a être <' arrêtée o ils ne sont
bons à rien autre, ne peuvent se rendre utiles en rien
d'autre. Quelqu'un de plus grand~qu'Odin a vécu parmi
nous. Quelqu'un de plus grand qu'Odin nous a enseigné
Entre ces
deux grands silences, tous les bruits
humains, en ce temps do phénomènes naturels, no
viennent-ils pas se produire et se dérouter do la façon
la plus .surnaturelle `t
Je voudrais transcrire ici, sur un ton moins rctevc,
ce passage des MfAe~tscAe ~'M~MM~e~t de Sauer-
teig. « La ferveur dit-it? « Avant que ce tumulte creux
des ouï-dire ne remplit- la tête des hommes, tandis que
te monde était encore silencieux, que les cœurs étaient
ouverts et sincères, bien des choses constituaient la
ferveur! Pour l'homme primitif, n'importe ce qui lui
arrivait de bon, lui était envoyé directement (comme,
en somme, c'est toujours le cas) par Dieu; n'importe
quet devoir se révélait a lui, bien visible, c'était un
Dieu suprômequU'avait prescrit. Et à l'heure actuelle,
je te demande qui aerait~e d'autre? Pour l'homme pri-
taitif,~ habitacle de la pensée, cet univers tout entier
notait qu'un temple ;a vie, partout, un élan de ferveur.
.a ~uetle&rveur~par exemple, nepeut-enpa~trouver~
1.' M SpHogwanetn (e]!pKssM& popaMre) est une soi disant,
planto ayant.
hptoptMté do f~e6Mterte9Mn~M;!a force-portes.
_r
MCMœ HORMSON
t.ft')t-±~–
pour vous demander: « Est-il douteux
que nous soyons
bien faits? Rien de mai peut-il advenir de nous? Lui
et ses trois millions d'hommes (et c'est sur ce point
qu'ils sont avant tout « ponctuels ») visitent chaque
année les tombes de leurs pères chaque homme visite
!a tombe de son père et de sa mère seul, en silence,
portant en lui telle « adoration a ou telle pensée, cha-
que homme s'arrête là les cieux divins, au-dessus de
lui, sont silencieux les tombes divines, et cette tombe
divine entre toutes devant il s'est arrêté, sont
laquelle
sitcncieuscs sous ses pas les pulsations do sa propre
i'nne, s'il a toutefois uneâme, sont le seul bruit qu'il
puisse distinguer. Certes, il peut y avoir ta une forme
d'adoration Certes, si, regardant par une telle porte,
l'homme n'entrevoit pas un rayon émanant de t'éter-
nit< – par quelle autre est-tt nécessaire
qu'il essaie de
regarder ?
Notre ami t'empcreur-pontifc permet gaiement, quoi-
qu'avcc quelque mépris, tous les Bouddhistes, Bonzes,
T;)h)poins et le reste, de bâtir des temples de briques, a
leurs propres frais d'adorer leurs dieux avec autant
de chants, lanternes de papier, tumultueux braillements
qu'il leur plaira; leur permettant de faire de la nuit une
chose hideuse, s'ils trouvent quelque jouissance à agir
ainsi. Gaiement quoiqu'avec C'est un pontife
mépris.
plus sage que bien des gens ne le supposent C'est
jusqu'ici le seul potentat, le seul prêtre sur
suprême
terre qui ait fait une tentative nette, systématique, vers
ce que nous considérons comme l'aboutissement final
de toute religion le culte ~ycH~Me des héros sans
cesse~ avec jane~ réelle anxiété, it~nerehe par tous icg––
moyens qu'il peut, passant pour ainsi dire au tamis son
énorme population, afin de découvrir ceux qui sont nés V ··Vi7
M
~p ~ggg~
HOROSCOPE
CHAPITRE PREMIER
`
ARISTOCRATIES
~~tetgnentspnâme~etsayue~peutet dqit~oirdeses
propres yeux le doigt de Dieu en train de tracer » Dis-
créditer cela est une infidélité comme pas une. Pareille
JHHSTOCR&'NES ~~S
COMITË DE CORRUPTION
1
COMTE CE COMtUPMO~ 30&
– ~<')~ ~-t n
en quelque mesure, mais s'ils ne sont qu* « é!us
de !'Angteterre ?
qu'adviendra-t-il
Je conclus, en toute conuance, que l'Angleterre devra
vraisemblablement mettre fin aux corruptions de ses
assemblées électives ou autres, à quelque prix que ce
soit.; et de môme, que nous tous, électeurs et é!igib!es,
tant que noua sommes dans notre propre intérêt et
dans celui de notre pay s, nous ne pourrons trop tût
commencer à quelque prix que ce soit, à mettre fin aux
c<M'MpMM<Ms qui sont en nous. La lèpre de mort, atta-
quée de la sorte, a ~extérieur par des lotions puri-
fiantes et à l'intérieur par le ralliement des énergies et
des puretés vitales, se laissera probablement enrayer
quelque peu Eito n'a, par d'autres moyens, aucune
chance d'être enrayée.
CHAPITRE !H
L'UNIQUE INSTITUTION
dressés
dressas & cmt~
qui n~
ceux nn!
ne tn
le Rnnt
sont iftaN il v n h!a
pas. ï! y a bien des choses,
en ce monde, qui ne peuvent encore être organisées i
mais quelques-unes, aussi, le peuvent, quelques-unes
aussi le doivent être. Quand on pense, à
par exempte,
ce que sont devenus les travailleurs du Lancashire; à
ce qu'un quatrième Ëtat, à ce que d'innombrables vir-
tuantes, non encore actualités, sont devenues et sont
en train de devenir, – on distingue des organismes, en
quantité suffisante, dans l'obscur immense avenir. Et
des « services réunis H qui sont autres que celui où l'on
porto l'uniforme rouge et bien d'autres choses, même
dès à présent, qui s'efforcent de parvenir à ~~c
Quant au bill sur les manufactures et autres bills
analogues, celui qui écrit ces pages n'a point auto-
rité pour en parler. Il ne sait
pas c'est à d'autres
que lui qu'il appartient de savoir
par quels moyens
appropriés on peut faire
intervenir la législation entre
les ouvriers et les patrons. H sait seulement et il
voit ce que tous les hommes commencent a voir.
C'est que l'intervention de la législation, plusieurs
formes d'intervention et pas
petit en
nombre, sont
indispensables que cette province de choses ne peut
rester plus longtemps une anarchie sans loi, livrée à
l'offre et demande, basée sur le seul taux des salaires.
Mais l'intervention a commencé il y a déjà des ins-
pecteurs de manufactures qui semblent ne pas man-
quer de besogne. Peut-être pourrait-il y avoir aussi des
inspecteurs des mines; – ne pourrait-on aussi
pas
créer des inspecteurs qui constateraient
pour nous
comment avec sept schillings et six pence par semaine
une famille humaine peut vivre! L~nteryention a_cpm-
mëncê; tHaut qu'eue continue, il faut qu'elle prenne
une grande extension, qu'elle se fasse plus profonde et
-'r-
1 1 Il
tt'OM~JB MiMHaHq}! 4M
CAPITAINES DE L'INDUSTRIE
vail d'autrui.
Les germes de tout ce qui peut être de-
crète par le Parlement à ce sujet doivent déjà exister
en puissance au sein de ces deux classes, appelées à
obéir aux décrets. S'il n'y a pas de lumière dans un
chaos humain vous essaierezen vain d'en introduire en
versant sur lui la lumière l'ordre jamais n'y surgira.
1
Mais j'ai la ferme conviction que « l'Enfer de l'An-
..¡
gleterre » cessera de consister à « ne pas gagner d'ar-
mais à distribuer
H produire à meilleur marché, pïua
les produits à leur degré actuel de bon
r équitablement
N marché Par degrés, nous recouvrerons une société
i. Les JCtuns, dans la mythologie du Nord, étaient des géants tout puissants
sur les éléments les torrents impétueux passaient pour leurs fils, les ruisseaux
plus paisibles, pour leurs aiies.
CHAPITRE V
PERMANENCE
Car le in~
Ciol, inlassablo
in~naanWn
on ansa
nn ~nnlni
bonté,
nn..n:n
envoie on
nw
co
nn
¡.. ment leurs morts, lui envoient, eux aussi, leurs messa-
Cesse
!esso ton
ton chantacn
chantage de mnssn.
de mnssn, trs
trs titnnms.
litanies,
t~ Long-Acre?'
h's prières h lit machine selon l'usage des Catmucks et
prie donc, bruyamment si tu veux, mais du moins
d'une manière un pou plus humaine. Avec tes rubri-
ques et tes dalmatiques, avec tes toiles et tes toiles d'a-
raignée, avec toutes tes stupidités et ta rampante bas-
sesse do
cœur, comme tu as su cacher le Très-Saint
jusqu'à le rendre parfaitement invisible
Homme de génie 0 Mécène Twiddtedce, as-tu
la moindre notion de ce que c'est qu'un homme de
génie ? Le génie est un don insufflé par Dieu c'est la
révélation la plus claire de la présence en l'homme du
Dieu tout puissant. Obscure, en puissance dans tous
tes' hommes, chez l'homme de génie elle s'est faite
claire, a passé a l'acte. C'est ce que dit John Milton,
) autorisé à être juge ainsi lui répond la voix de tous les
âges et de tous les mondes. Veux-tu te mettre on rap-
port avec cet homme do génie? Sois réellement son
pair y a-t-il l'étoffe en toi ? Connais-toi toi-même,
connais et ta place réelle et ta place apparente, et agis
"` de quelque noble manière en conformité avec tout cola.
< La clarté des étoiles de t'Empyrée
Quoi s'éclipserait
et illuminerait des lanternes magiques pour l'amuse-
tuent de grands enfants! Lui, l'inspiré de Dieu, devrait
faire retentir la harpe en ton honneur et souffler dans
de durs tuyaux pour charmer ton âme lasse avec des
g
visions d'Eldorados nouveaux
et plus vastes que ceux
d'autrefois, avec des visions de Houris Paradisiaques,
de pays de Cocagne plus riches que ceux dont on parle
g
g jamais ? Mon frère, ce n'est pas là l'inspiré de Dieu
c'en est une contrefaçon, cet homme qui joue de la
g
Jtarpe~qui~oufile dansdodursjtuyaux,faijt entendre ces__
i. Long-Acre eat h) qaanier des grands caMOMiere.
gg
1-
(tJ.t
4C6 M PASS6 BT ta PRËSBttT
~ons discordants,
vains, aigres. Tu feras bien do dire
avec Saut écœuré « Ce n'est rien qui vaille, ces sons
de harpe n, et dans un accès do rage, saisissant ta
lance, d'essayer si tu no pourrais pas clouer cet homme
contre !o mur. Le roi Saû! se trompa dans son cas, Yv,
mais tu auras raison dans le tien. C'est ce qu'on doit à ~z~
un homme comme le tien le clouer au mur et l'y
laisser. C'est ainsi qu'on cloue les shillings do cuivre ta-
sur les comptoirs clouons les génies de cuivre sur les
murs et laissons-les là, pour qu'ils servent do signes
Je conclus que les hommes de lettres, eux aussi
's~
pourraient constituer une « chevalerie », un ctcrgé
actuel au lieu d'un virtuel, ce qui aurait des résultats
f'
incommensurables, aussitôt, toutefois, qu'il y aurait
en eux la noblesse requise. Et, certes, pas avant D'un
i:
intrinsèque Valetisme vous no sauriez tirer, quand tous ':<
les Parlements vous y aideraient, un Héroïsme. Les
chienneries en dépit de toutes leurs armuresde plaques
d'or, les chienneries en dépit de tous leurs écussons,
f'
les chienneries en dépit de tous leurs diplômes, bouf-
fies d'emphase, éclairées par le gaz, continueront
d'être des chiennerics et devront en accepter le sort.
,1
1~
CHAPITRE V!)!
LE PRÉDICATEUR DIDACTIQUE
Livre t. PM&me.
Pagos.
CHAP. I.–Mtdaa. <
– it
U.–Le.BpMnx.
– H!. -L'insut-raettoodoMaMhoater. 23
tV.–PHato~Mon-iso)). 87
– V. Arlstocratlo de talont. 44
– 'Vt.–LeeuHo<!eth<ro3. 51
MwetM.–~eT~vaMeMï'moaeHM.
CnAP. ï. – FactCmea. M5
– H.–Ê~aagHedwMammoB~MNe. J. N8
– ÏH.–ÉvangttedudUeManMMne.
– tV.–Heureux. M3
– V.–t-'Angtah. M8
– VI. Deux aiitetei). 263
– Vtt.–Sw-pîoducMon. S69
Vm.–L'ArMaeraOeqntnetravaUtepaa. 215
– ÏX.t.'ArM()CM<ieqtah'ava:)ta. S88
– X.–PhgMn de VUah)o-VMe. 2N
– XJ.–Ttawa)). 309
– XU. 8t6
MeompeBM.
– XUt. DênMomMe. M9
– XtV.–Sir JaheshWhdbag. M9
– XV.–EncoMMotfhon. 355
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