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LUI

PETRE §. NASTUREL
LA 80 DE ANI

Volum îngrijit
de
IONELCÂNDEA, PAULCERNOVODEANU
ci G H E O R G H E L A Z Â R

EXTRAS

MUZEUL BRAILEI J& EDITURA ISTROS

BRÀILA, 2003
DIONYSIOS IVIRITIS ET LES POURPARLERS
ENTRE LA MOLDAVIE ET LA RUSSIE EN 1656
V.G.Tchentsova (Moskova)

L/ouvrage tout à fait remarquable du Professeur P.$. Nàsturel1 présentant révolution


des rapports des monastères athonites avec les principautés danubiennes, ainsi que les
nombreuses publications qu'il dédia à ce sujet, sont primordiaux pour l'étude de l'histoire de
l'Église Orthodoxe. Leur principal apport est de démontrer les vastes perspectives offertes par
cet ample thème dont le traitement nécessite de minutieuses recherches au sein des archives,
des dépôts de manuscrits, des sacristies monastiques ou des musées qui recèlent encore tant
de mystères. Les pages qui suivent reprennent l'histoire des relations des moines de la Sainte
Montagne avec la Moldavie et la Valachie, grâce à un épisode particulier. Le livre du Prof.
P.C. Nàsturel s'arrête sur l'année 1654. avec la grande époque des règnes de deux illustres
voi'vodes roumains, grands évergètes des couvents athonites, Vasile Lupu et Mathieu Basarab.
Au-delà de leurs règnes, s'ouvrent un temps d'épreuves, une époque marquée par des
louvoiements complexes et par les échecs politiques des hospodars. Deux personnages entrent
alors en scène dont les activités en Russie nous permettent d'aborder un nouvel aspect des
«mélanges roumano-athonites»: l'archimandrite dMviron Dionysios et le patriarche
d'Antioche Macaire (III Zaïm). A travers eux, la scène russe apparaît comme Tun des circuits
privilégiés de ces relations entre la Sainte Montagne, les patriarcats orientaux et les
principautés danubiennes.

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Les documents grecs du XVII e siècle qui se trouvent dans les fonds «Relations de la
Russie avec la Moldavie et la Valachie» (n° 68) et «Relations avec la Grèce» (n° 52) des
Archives Nationales des Actes anciens de la Russie demeurent encore presque inconnus des
chercheurs qui étudient les relations roumano-russes. Pourtant leur exploitation peut donner
des éléments déterminants pour l'analyse des évolutions politiques dans la région de Test et
du sud-est de l'Europe à cette époque. Mais, parfois, des sources connues déjà depuis
longtemps sont à même de permettre des observations et conclusions tout à fait inattendues.
pour peu que l'on retourne aux originaux manuscrits. Tel est le cas, par exemple, du «traité»
de 1656 entre la Russie et la Moldavie qui a retenu Pintérêt des historiens depuis longtemps.
Le texte de l'original grec en a été édité par l'historien roumain D.G. lonescu en 1933,
d'après un microfilm réalisé aux archives de Moscou par Ion Bogdan". La version russe,

Je tiens à remercier tout particulièrement Mgr G.-M. Croce pour quelques publications rares nécessaires à la
réalisation de cet article et pour son aide. Mes remerciements vont surtout à M.V.Prigent pour le travail de
relecture qu'il a bien voulu effectuer, ainsi que à Mgr G.-M. Croce pour la relecture finale du texte, (INTAS
ir 97-1482)
P.$.Nàsturel. Le Monl Athos et les Roumains. Recherches sur leurs relations du milieu du XIV siècle à 1654.
Rome. 1986 (Onentalia Christiana Analecta, vol. 227).
D.G. lonescu, Tratatul încheiat de George §le/an eu Rus^il in 1656. Contribuai la cunoaxterea legàturilor
moastre politice eu Rusia, m: Revista istorica româna, 1933. vol. 3, fasc. 2-3, p. 234-247 (la publication
r~.oiot\pique de l'édition de D.G. lonescu: N. Râileanti. Documente médiévale moldoven^îi dm Arhivu de
Râzboi a Suediei. Chiçinâu. 2001. p. 17-23. cf. commentaires: p. 13-16).
5S2 V.G.Tchentsova

préparée au X V I T siècle et intitulée -Traduction de la lettre grecque envoyée au Bureau des


ambassadeurs par les légats moldaves, le métropolite Gédéon et le logochèie Grégoire», a
connu plusieurs éditions en Russie et fut largement commentée et discuifc3.
Les divers chapitres de la «lettre» réglementaient les conditions de la future vassalité
de la Moldavie et du protectorat du tsar russe sur le pays"*. Ces conditions assuraient à la
Moldavie une autonomie assez large, qui sauvegardait tout ses anciens droits et privilèges,
entre autres celui de choisir ses propre^ gouverneurs . En retour de la protection assurée par
l'armée russe, les princes molda res . . .--.t au tsar des «dons» (kaniskicm) annuels et l'envoi
de régiments auxiliaires lors d'expéditions contre des ennemis communs, au premier rang
desquels les «Infidèles» et les Polonais. Le texte porte la date du 16 mars 7164 (1656).
indiquée dans le préambule qui explique que ce jour-là «le voïvode de toute la Terre
Moldave» George Stefan ordonna au métropolite de Suceava, Gédéon a au deuxième
logorhète Grégoire Neaniul de présenter ces propositions au tsar Alexis Mkhailovitch. Afin
de confirmer la fidélité future du voïvodi ei de tout le peuple moldave an tsar russe, le
document fut signé par les deux légats moldaves et par le patriarche d'Aaboche, Macaire.
Puis, en j u i l l e t 1656. le métropolite de Suceava prêta serment de fidélité a* tsar russe à la
cathédrale de l'Assomption. Le ."_'*_ :;:t:t Grégoire Neaniul et les aaocs membres de

Dernière édition de la traduction russe do XYIT siècle: HcropunecKue CBXJU -'.Mb/HUUF


XV-Hanane XVIII B., Moscou. 1968, t. 2. : ad. roumaine: p. 276-278. •}>^ iréédit. par
L E Séménova: B.H. BunorpaoB. VJL Epouewco. J1E. CeMenoBa, TA. paôuz HO
nepeKpecTKe esponeûcKOù ôunnoMauju. Ikxy**enTbJ u warepuanbL Moscou, i " Pour les
•-:-/.aires cl", les ouvrages (a 1 , e. _. . . p-écédente (y compr> _ romaines, qui
rr.'ont été parfois inaccessibles) et '*» KJLUMIS sur l'abondant malérie' : K). Apcenbes,
. ^ongaBCKuû rocna) apb C. reopruù u ero oamcHua c MOCKBOÙ. i n : PyccKUù ! : :^6-170: S.
Dragomir, Contrihuiii privitocire la rehfflrAâmcû române^ti eu Rus lu in ,i:n Anale le
\cademiei Romane, séria II. Memoriilc sctâmm istorice. Bucurcçti, 1912, t. 34. pi Histoire des
retenons russo-roumaines, Jassy, 1917, p. S7-W: KMeôaH. O
rocyûapcTBOM B XV-XVII BeKax. m: Bonpocu ucropuu. \V45. t. 2. p. 65~6t: \"i$cov. A.
Constant!nescu, 300 de uni de la mdbeîanet pramului tratai de uliantâ dintrt :n: SludiL
Re\istà de istorie. 1^56. i. 5. p. 112-114. f. A. CTO^HOBUH, O MO/JD. - - : -:->VCCKU*
PL ai. Bonpocbi
ucropuu, 1947. t. 7. p. 101; E. Blihrjet*^ tyccœ+wri
m: YncHbie sanucKu BenbUKoro roc. 1958, t. 3. p _: De la Mihai
::</ lafanariofi: observafiï aswpn romaneçti. in: Stuc/: .. -, 1975,
vol.8. p. 125-126: Tl.B. CoBeroe. Ti acneKTbi MonôaBCKoro -ypeuKoro
jra u B npOGKrax o BCTynnenuu B Rxruu. HofibLLiu u Ascrpuu). 36MJ1U B
cpedhue BeKa, KumuHeB. 1975. p. 13643St
- SariKancKiix crpan c Pycc*-~ E XVII B., KULUUHCB. . - FA. CaHUH.
J ~-iomeHU% Poccuu u maMCTBOM B cepeguHe XVII p. 84-85. 180-
182: §t. Andreescu. Restiimio polince dintre Tard RomâncasA .;nui in
rôstimpul 1601-1659. BucurestL 19tt. ] \, Tara - - ? . p. 36-
53; L.E. Séménova. Relatiile Baerîcm < \1untenia eu Biserica : Anuand
Insritutului de Istorie A.D.Xfmaftit^ i. 31, p. 562-563. 56". ecrua B
KOHTeKcre E 3."-* - PyccKav u yKpauHCKax o 50-erodbi
XVII BeKa. Moscou, 2000, p. 13> '•' -.igaBux u Banaxuz = B
BOCTOHHOÙ u fOro-BocTOHHOû rr.), in:
3OCTOHHOÛ U fOm-BOCTOHMOÙ MOKOU. 2001, t. 2, p. 203-207.
~asen AnenncKuu. /7>7: narpuapxa MaKapua B XVII BeKa,
--reB. c apaô. f. MypKOca - - 172; D.G. lonescu. op. c op. cit..
p. 37-47
Cf.. M. Maxim, L\iutonomie de è* • es df la Valachie dans les actes --4 :ours de
La seconde moitié du XVT siècif. -.t 15. n° 2, p. 207-232.
Dionysios Iviritis et les pourparlers entre la Moldavie et la Russie en 1656 583
l'ambassade firent de même un peu plus tard (ill.5)6. La «lettre» (et la réponse de
confirmation, donnée par le tsar russe) doit être considéré comme un document unique pour
l'époque: il s'agit presque d'une constitution!
Si l'on croit le texte du préambule de ce document, les légats envoyés par le voïvode
devaient présenter oralement les conditions du protectorat russe sur la Moldavie. Ceci signifie
qu'à leur départ de Jassy, ces conditions n'avaient pas été couchées par écrit, et que ce fut le
cas uniquement une fois dans la capitale russe. Mais qui se chargea de la rédaction? L'analyse
paléographique du texte confirme la déclaration du préambule: le texte signe par les
ambassadeurs et par le patriarche d'Antioche fut bien composé, dans sa version définitive, à
Moscou, car îa comparaison de récriture du scribe de la «lettre» avec les autres documents
grecs de la même époque révèle immédiatement qu'elle fut rédigée de propre main par
l'archimandrite du monastère hagiorite d'Iviron, Dionysios dit l'iviritis (ill.1-2). Son écriture
est bien connue d'après un bon nombre d'exemples conservés', mais personne n'a jamais
émis la supposition que le célèbre archimandrite, connu surtout pour son activité culturelle,
son mie dans les réformes ecclésiastiques en Russie, ainsi que dans «l'affaire du patriarche
Nikôn» h , ait pu être partie prenante dans la politique et les relations diplomatiques de la
Russie avec la Moldavie.
Dionysios Iviritis vint à Moscou en juin 1655 et y resta jusqu'en mai 1669 en tant
qu'archimandrite du monastère grec de Saint-Nicolas «Bolshaja Glava». métochion d'Iviron.
accordé au couvent athonite par le gouvernement russe''. Il était connu en Russie en tant
qu'interprète et correcteur de typographie (cnpaBmuK rieHaTHoroÔBOpa), auteur de plusieurs
ouvrages, dont la célèbre «Histoire de la Russie» 10 et la controverse contre les Vieux
() riofiHoe coôpanue ZÛKOHOB PoccuùCKOû UMnepuu. 1830, t. 1, nc 180, p. 384-386, p. 390. Cf. HcropunecKue
CBX3U. t.2. iV 93 (29.06,1656. charte du tsar Alexis Michailovitch pour le voïvode George Stefan), p. 286-289:
«...u nojtanu crarbu. a B rex ciaib^x Hanucano, Liro6 naw. senuKOMy rocygapio, no>KanoBaTb Bac; MUHOB
rocy^apcTBa Baïuero npeMeHflru u HapyLuaru ne BeneTb. a Mro6 sa M /KUTB B TOM suHy u nruib, KOK 6bmo B
BaïueM rocygapcTEe npu npe/KHiix rocy;iapax. KOTOpbie ôbinu ne nog noseneHueM rypcKux cajrraHOB...»
Ch.G, Patrinelis a indiqué un nombre de signatures autographes de l'archimandrite Dionysios Ivirilis sur les
manuscrits l u i appartenant conservés maintenant dans les bibliothèques russes et roumaines
( X . I . H a r p i e À r j f . . Aïoi'ûo'ioç'/fîTjpiTriç, p£Tc/(t>p(~ffTTf](. rf}<. XpovoypQifyioLç, TGV «AwpoOéov» €iz rqr paierai.
A*/)/' K(n fÂTjTpoiroA.iT7jç OvyypopXaxLQÇ* Î N - ^^Trerqpu, rfjf. l'ruipticic. Hi^ai'Ttn^i' Ziroubûi', 1963, T.32, ci.
314.). Puis, lus recherches entreprises par B.L. Fonkic ont permis d'établir des détails importants concernant les
activités de Dionysios en Russie et d'établir une liste des manuscrits lui ayant appartenu. B.L. Fonkic a publié
des exemples de récriture de l'archimandrite Dionysios: BJ1. OOHKUM. rpenecKO-pyccKue KynbiypHbie CBHSU B
XV-XVIIBB. (TpeLiecKuepvKonucu B Poccuu), Moscou. 1977, p. 132. cf.: p. 125-137 (avec la vaste bibliographie
antérieure); Idem. Grcck documents cuui manuscripts, icons and applicci an objectsfrom Moscow deposiîories,
Moscou. 1995. p. 47. ir 26; Flarpuapx HUKOH. OônaneHux, nu^Hbie Bemu. aBTorpa<pbi. BKnagbi, noprpeTbi, OTB.
peg. BJ1. EropoB. E.M. OxuMeHKO, Moscou, 2002. ir 2. p. 28-29. En outre. B.L. Fonkic a remarqué qu'une partie
lie.s manuscrits apportés en Russie de i'Athos par Arsène Souhanov a des notes sur les marges, indiquant leur
provenance de tel ou tel monastère hagiorite, tracées de la main de Dionysios Iviritis: EJ1 OOHKUM. «Mcropux
Poccuu» UUOHUCUH HBupuTû. in: HpoôneMbi uaynenux KynbrypHoro nacnegu^ Moscou. 1985, p. 186, 199:
K.HaTT'n.'Ai'Dty,. 1\> P(u<riK() ApxcuoXoyiKo IrtTriTovTo K(ûVOT(XVTivovnôX€(jûç (1894-1914), SecroraXovLiCT], 19
87. (i. 212 ; (). A/VeÇai'ôpoiToijXou. () Aïoi'ixnoc, IpTjpiTTjz KOL ro èpyo TOV Ivropiu rr/^ Piumuc;. H f ) d K À G i o
i'. 1994. j. 52-53. Sur les autographes grecs et russes de Dionysios cf. aussi;
(). AAeÇavôpOTTOÙXou, () ûiorumoc IfiripiTiic;. a. 72-76. 80. 84-86, 88.
\.I . IlaTpiyeXnc,, Aïoi'vnioc o OvyypopÀaxiGÇJn'OpT)(7K6VTiiCT) t\al ijOticfiéyKincAoTratôeia, A B f j i ' a t , 19
64, T. 5. T. 39-42; O.AXeÇavôpoiroùXou, O Aiovvaioc. l^ripi^iif:. a. 17-119.
O. AXeÇavôpcmoiiXou, () Aioruato^ IfiripiTr/,. (T.41-5():Eadem. 77 eA,(ni'i.K"n l'(>J>n Ayiov NiKokàov
(jr/7 Mo<r\'(i. Xroi\el(i ann rrji' tcrropia TÛV éX^vopwGiKÛvG\€O€U)V aro frevrepo ^KJO TOV 17(-
uaia)i/a< in: \4c-(Tnnui'iK(i KCU Nfci I^AAijriK'f/, AHrjva, 2000. T. 6. ;i.111-154.
6J1. cpQHKUM, rpevecKO-pyccKue KyfihrypHbie CBXSU p. 126; Idem. «Mcropuz Poccuu» U.UOHUCUX klsupura.
p. 184-200: Idem, PpenecKoe KHuronucanue B Poccuu B XVII B. , in: KHUMHbie Lienrpbi JUpesneû Pycu. XVII BGK.
ncneKTb! uccjiegoBSHUx. St.-Pétersbourg, J994, p.30-32; AA.fl.KaraH, fliiOHUCUÛ PpeK, in: Cnosapb
584 V.G.Tchentsova

Croyants 1 '. Il participa au Concile qui se tint à Moscou en 1666-1667 et qui déposa le
patriarche Nikon 1 ". Sur le chemin de son retour, il s'arrêta au métochion du couvent environ à
Bucarest, le monastère de la Sainte-Trinité (monastère de Radu Vodà) . Le 24 juin 1672, il
tut élu métropolite d'Hongrovalachie, mars décéda peu de temps après, ver< la fin de la même
année |J .
La participation de F archimandrite Dionysios à la composition du texte clé la
convention russo-moldave de 1656 montre qu'il joua un rôle important dans les pourparlers
entre la Moldavie et la Russie (et peut-être pas seulement en tant que copiste du texte mais
également comme l ' u n de ses auteurs). D'ailleurs, il est possible de supposer que la venue
même de l'archimandrite environ en Russie se plaça dans le cadre des contacts diplomatiques
moldavo-russes. George Stefan, l'usurpateur qui occupait alors le trône moldave, l'ayant
arraché à Yhospodar précèdent, Vasile Lupu. se trouvait clans une situation très instable et
dépendait largement des ses alliés étrangers, grâce auxquels il avait pu s'imposer comme
nouveau gouverneur en Moldavie. Il entama donc presqifimmédiatement des relations avec
Moscou1"". Le cellérier du monastère de la Trinité-Saint-Serge. Arsène Souhanov. envoyé par
Alexis Michailovitch et le patriarche Nikon acquérir les livres grecs nécessaires aux futures
réformes ecclésiastiques, entama sans doute également des pourparlers diplomatiques
confidentiels. En tout état de cause, dès l'hiver 1654. Arsène Souhanov s'entretint
secrètement avec le nouveau vuivode moldave et exprima a Moscou un avis très favorable
concernant ses intentions . L'envoyé russe Gabriel Samarine, venu a Jassy avec la charte

KHUMHUKOB u KHUMHOCTU UpeBHeû Pvcu. CaHKT-fleTepôypr, 1992, t. 3 ( 1 ). p. 272-


274; O. AXeÇavôpOTTOuXov, OAlovvaioc. Jprioi'rfic, j. 121-356; Eadem, The Hi\tory of Russia ni works by
Greek scholars of ihc seventecnlh ceniitry. in: CynUomethodianiuu. Thessalonique. 1989-1990, vol. X I I I - X I V .
p. 61-62. 68, 80-83, 89-91.
1 ' H.O. KanTepeB, O conuHenuu nporuB pacKona usepCKoro apxuMaHgpura rpeKa fluonucux. nanucannoM go
coôopa 1667 roga. in: llpasocnaBHOe oôospenue, 1888, u»onb. npuno>K., p. 1-32; Idem, flarpuapx HUKOH u
uapb AneKceù MuxaùnoBUH. Cepruee flocag. 1912. t. 2. appendice: p, XIV-LX: Idem, XapaKTep OTHOLuenuû
Poccuu K npaBOCJiaBHOMy BOCTOKY B XVI u XVI! croneTuxx. Cepruee flocag, 1914. p. 2 18-220, 563-565: 5JT
Qo H K u H , rpe necKoe KHLironucanue. p. 31 - 3 2.
l ~ Cl", surtout: (.). AXeÇai/ôpoTroùXou, O Aiovvcnot lllripLTiy... a, 100-1 13 (avec la bibliographie antérieure).
; F.î>. Nasturel, Le Mont Atlu*s ci les Roumains, p. 1 1 1-1 19 ici. p. 1 13: "Déjà Alexandie-Mircea, le grand-père de
Radu-Mihnea. avait voulu, en 1577. l'aire de sa fondation [le monastère de la Sainte-Trinité] le siège
métropolitain de la Hongrovalachie". La participation d ' u n archimandrite d'Iviron à des pourparlers d'une telle
importance, qui résultèrent en l'élaboration d'une véritable «constitution» pour la Moldavie, ne saurait étonner si
Ton envisage les liens continus et étroits que les pays danubiens (et notamment la Valachie) entretenaient avec le
couvent athonile (Ibicl. p. 107-123). Ainsi, il esi évident que l ' é l é v a t i o n ultérieure de Dionysios au siège
métropolitain ne fut l'effet du hasard. Cf.: VI. Pâcurariu. Istoiïa Hiscricii Onodoxe Romane. Bucuresji, 1981.
i. 2. p.l2S-129. 285. 291.
Sur les liens de Dionvsios avec les pays danubiens clV X.l . llaTpivéXrjc. op. ai., p.317,
(.'). AAeÇavôpOTTOÙXou, O Aiorv<no(, //^/7/;/r/>,. ;T.19-22 (avec une discussion sur les origines de Dionysios.. son
séjour en Valachie. ainsi qtie sa probable expérience de travail à la typographie en Valachie).
15 KD. ApceHbeB, op. t //., 1896, t.2, p. 163-165: E.5 .lUyjibMaH. op.cil., p. 25-55; HA. MOXOB. OnepKu ucropuu
MQndaBCKO-pyccKO-yKpauHCKUX CBZ3eû (C ôpe^Heùujux BpeMen go hanana XIX set<a). KuniLiHeB. 1961, p. 102-
108; G. Be/.viconi, Contributii la istoria relaiiilor rumbw-rusc (dm celé mai vechi timpuri pïnà la mljlocul
secohilui al XlX-lea). Bucurestî. 1962, p. 90-94: fl.E. CeweHOBa, JUynaûcKue KHWKecTBa B M&KdyHapogHOM
KonreKcre* p. 122-128; LA. Eremia, op.cil., p. 23-35.
16 RGADA. fonds 52 («Relations de la Russie avec la Gn/rr»), inventaire 1, n° 9 (février 1654). loi. 1-3 (ÇA.
BenoKypoB, Apcenuû CyxanoB. Moscou, 1894, t. 2. n ; V I I I . p. 226.). Sur le rôle d'Arsène Souhanov dans les
pourparlers secrets avec George Stélan ci. aussi les inlonnations fournies à Moscou par Junj Ivanov: «A TO ae
ôbino, KaK Créera H BoeBoga yBe^an npo TO. MTC nepKacbi non^anucb noa rocvaapesy BbicoKyhD pyKy. u
Crec^an ,ie BoeBOiia xoren 6e>Karb B BenrepcKyio seMJiHD, u ApceHeù ;ie crpourenb B TO BpeMa ôy^ysu B ux
aeMne. CTec^any BoeBoae poaroBOpun, MTOÔ OH OT uapcKoro BeriunecTBa Hunero He onacanc^ u B BeHrepcKy'K)
3eMnio ne eaaun. A OT uapcKoro BenunecTBa onpunb ero rocyziapcKue MUJIOCTU K HeMy HUKaKoro 3na He
Dionysios Iviritis et les pourparlers entre la Moldavie et la Russie en 1656 585
annonçant officiellement la sujétion au tsar des Cosaques zaporogues, fut bien accueilli par
George Stefan 1 '. L'ambassadeur moldave Ivan Grigorjev, délégué auprès du gouvernement
russe, arriva à Moscou en avril 1654. après avoir rencontré l'hetman cosaque Bogdan
Chmelnicky. Il y remit un message secret du voïvode exprimant sa détermination à se placer
sous la protection du tsar, tout comme Pavait fait l'hetman c .
Mais la position de George Stefan sur le trône moldave était trop précaire pour
pouvoir maintenir un cap politique constant. Les succès de l'armée russe assiégeant Smolensk
l'attiraient vers la Russie et F alliance contre la République Polonaise. En revanche, les
accords de Rzeczpospolita avec le Khanat de Crimée à l'automne 1654, ainsi que les
pressions de la Porte Ottomane l'amenèrent de nouveau à collaborer avec les Polonais 19 .
Certains Grecs de la cour du prince précédent, qui avaient soutenu les orientations politiques
des derniers mois du règne de celui-ci, parlaient avec haine de l'usurpateur George Stefan
dans leurs lettres au tsar russe. Ils diffusaient et entretenaient la rumeur d'un prochain retour
au pouvoir du hospodar Vasile Lupu, grâce au soutien de certains membres du gouvernement
ottoman. Le bruit se répandait d'une fuite imminente du nouveau hospodar hors de sa
capitale . Leur hostilité était surtout provoquée par les démarches de George Stefan qui avait
dépêché des forces auxiliaires pour aider les Polonais contre l'Armée Zaporogue" . Mais, dans
T. A KO rocynapto ,ue ronua Crecf^aH Boesona OTnycrun c TCM, HTO OH 6bej HCTIOM non CBO rocynapesy
BbicoKyjo pyKy nocne roro, K3K eso poaroBOpun cypourenb Apceneû, u ôo^cb Ha ceôfl npuxozty OT reTMana
bonana XMenbHuuKoro. A npaBUbi B TOM HUKaKue OT nero HCT u Bnepen ne nasiTb, XOTÎR ne u Bnepe/i ynneT
npucbinaTb, u TOMy BepuTb neneMy, noTOMy HTO HOMOHU eMy HU c KOTOpbie cToponbi HCT, u TO OH aenaeT,
ôoflcb na ceÔ5R npuxo/iy. HCM 6bi KOTOpoe BpeMfl npOManuTb. A BOJIOCKOHD ne 36Mneio BC^KUX HUHOB CBO ne
JlfOÔflT 33 TO, HTO J16 OH K3K yHUHUJlCfl H3 BaCU/lbCBO MCCTO BOeBOJlbl U C HUX HOIiaTeÙ UM3TU HC XQTen FOU UfJU
u apyroû. kl ynuHacb ne na BoeBoncTBe, yniiHun UM nanoru oonbLuue, nonaTU ynan UMaTb npoTUB npe>KHero
BnBoe». - f.52-1. nc 13 (24.03.1654), toi.3-5. Cl.: HcTopunecKue CBXSU. t.2, n° 79-82, p.244-255.
1 D. lonescu, op. cit., p. 236-237; Tr. lonescu-Niçcov. A. Constantinescu. op.cit., p. 107-108; Ekk.Vôlkl, Das
Rumdnische Furstenlum Moldau und die Osislavcn un 15. bis 17. Jh., Wiesbaden, 1975, S. 100; f.A. Canun. op.
cil., p.42-44; Jl.E. CeMeHOBa. JHynaûcKue KHZwecTBa B MewàyHapoàHOM KonreKcre B 50-e rr., p. 121-122; LA.
Eremia. op. cit.. p. 24-28; N. Râileanu. op. cil., p. 36-37.
l>x Tr. lonescu-Ni§cov. \. Constantinescu, op. cit.. p. 110; JlE.CeMeHOBa. UynaùcKue KH^^KCCTBQ B
M&KÔyHapogHOM KonreKcre B 50-e rr.. p. 121; ?LO. OenopyK, MiMHapaïna ounnoMar/x I nonlruKa YKpaïnu,
1654-1657. T.l : 1654p/K. JlbBiB, 1996. p. 132-135. 198-199.
fl.B. 3a6opOBCKuù. Kanyn u nanano pyccKO-nonbCKOù BOùHbi u noaumiz rocyôapcTB lOro-BocTOHHOù
EBponbi (50-e ra)bi XVII B. ), m: Kapnaro-<)VHaùcKue aeMJiu B cpeônue BeKa. KuiuuHeB. 1975. p. 256-25 7 ;
Tahsin Gemil. Tcirile Romane, în contexlidpolitic iinernti{ionul (1621-1672), Bucureçti, 1979, p. 154-172.
~{> F. 52-1. n° 7 ( 17.02.1654), fol.6-7 (Publ.: Boccoeôunenue VKpaunbi c Poccueû: floKyMeHTbi u Marepuanbi.
Moscou. 1953, t. 3. nc 238, p.551-552); n° 8 (28.02.7162 (1654)-7165), fol.10-11; n j 13 (24.03.1654). fol.3-9;
f.52-2, n° 532 (12.12.1654), cf.: f.52-1, n° 18 (24.05.1655), fol.3, 11; f.52-1, n° 16 (05.05.1655), fol.95-96; n° 25
(01.07.1655), fol.5. 15 (-f.52-2. n° 536 (28.03.1655). fol 1-1 v). Cf.: LA. Eremia. op. cit.. p. 34-35.
JTB. 3a6opOBCKuû, Poccuz, Penb Hocnonura^ u UJBeuuH B cepeôune XVII B., Moscou, 1981, p.77-78; Jl.E.
CeMenoBa, UynaùcKue KHïwecTBa B Me»\ôyHapo()HOM KonreKcre B 50-e rr., p.122-123: N. Râileanu. op. cit.. p.
37. Cf.: HcropunecKue CB&JU, t. 2, n v 83. p. 256-257. 11 est possible de supposer que les Grecs hostiles au
voïvode George Stefan étaient ceux qui constituaient l'entourage du patriarche de Constantmople. Païsios i et
maintenait une ligne anti-catholique intransigeante. Par contre, la position de l'autre groupe, auquel appartenait
le patriarche d'Antioche, Macaire et le rival du patriarche Païsios de Constantinople, lôannice 11, était beaucoup
plus bienveillante envers les négociations avec le monde catholique. Cf.: G. Hofmann, Griechische Patnarchen
und rdmisclie Pàpsîc. Unlersuchungen und Texte. Pairiarch loannikios U und Rom. in: Oriernalia Chrisîiana.
1932. vol. XXV (2), n° 76. p. 277-301; N.B. Tiouaôdk'n/,, O otKou/iei'tKck rrarpidpx^ ltoaifi>LKio(. B'
a no llpa KÀeiaz. in: AaKiDi'iKai Xrroi'ôat, 1975. T.2. a. 127-161; A. Raheb, Conception de l'Union dans le
Patriarcat Orthodoxe d'Antioche (1622-1672). Beyrouth. 1981, p.101-132; B. Heyberger, Les Chrétiens du
Procfi-Orient au temps de la Réforme catholique (Svrie, Liban, Palestine, XVIIe-XVIIIe siècles), Rome. 1994,
p.141. 391-397. 425.
586 V.G.Tchentsova

le même temps, le voïvode continuait à préparer ses négociations secrètes avec la Russie""1.
Les préparatifs de l'alignement sur la Russie, dans la ligne de la démarche tout juste
réalisée par les Cosaques zaporogues, entrèrent dans leur phase décisive au printemps 1655,
lorsque le métropolite de Nicée Grégoire partit en mission pour la Russie. Officiellement, il
souhaitait présenter au tsar russe sa demande de subventions pour son diocèse ruiné, demande
appuyée par les patriarches de Jérusalem et de Constantinople. Mais un riche marchand,
Thomas Ivanov"", qui exerçait simultanément les fonctions d'agent politique, prévenait Alexis
Michailovitch que le métropolite de Nicée venait dire «.les mots secrets à sa grande royauté» 24 .
Il est possible que ces «mots secrets» aient pu concerner les préparatifs de futurs pourparlers
touchant la sujétion de la Moldavie.
L'importance de la visite du métropolite de Nicée. dans le cadre des relations
diplomatiques, se manifeste également par l'arrivée simultanée d'une délégation
particulièrement nombreuse de représentants des monastères apportant de saintes reliques,
ainsi que des livres utiles aux réformes liturgiques de Nikon25. C'est justement avec ces
représentants des communautés hagiorites que F archimandrite d'Iviron. Dionysios se rendit à
Moscou . L'apport de saintes reliques et d'objets sacrés accompagnait toujours les missions
diplomatiques de grande importance, annonciatrices de décisions politiques cruciales. Le
métropolite Grégoire transmit les habits portés par St Alexandre d'Alexandrie lors du Premier
Concile Œcuménique de Nicée où fut rejetée la doctrine des Ariens, des reliques de St
Maxime le Confesseur et de St Constantin le Grand, une partie du crâne de St Agathonique
(de Bithynie où se situait le diocèse du métropolite Grégoire)" 7 . Certainement, le choix de
reliques de saints associés à la lutte contre les hérésies, tels St Alexandre d'Alexandrie ou St
Maxime, symbolisait le soutien de la légation représentant le clergé Orthodoxe de tout
l'Orient Chrétien aux efforts du patriarche Nikon dans la lutte contre les adversaires des
réformes ecclésiastiques. Ces réformes constituaient le fondement de l'unité future de tous les
Chrétiens Orthodoxes, sans différences de rites, sous le pouvoir d'un seul empereur, destiné à
s'imposer en tant que «deuxième Constantin» . D'ailleurs, la translation à Moscou à ce-
moment d'une partie des reliques de St Constantin le Grand évoquait sa victoire contre les
païens ainsi que la victoire de l'Église contre les Ariens grâce au Concile q u ' i l réunit à
Nicée21'. Elle constituait un appel adressé directement au tsar russe à entretenir la vraie foi ei à
libérer les Chrétiens du joug des «Infidèles». Parmi les autres donations d'ob]ets sacrés au tsar
à l'occasion de la réception au Kremlin, se trouvait la main droite du saint martyr Basile

Cf.: HcropuHecKue CBZSU, t.2, n° 84, p. 257-259.


~ A V. Tchentsova. Le coup d'État constanîinopolitain de 1651 d'après la lettre d'un métropolite grec au tsar
russe Alexis Michailoviclï. in: Titrcica. 2000. t. 32, p. 415. ann. 90.
24F.52-1, n° 13 (29.04.1655). fol.8-9.
2" F.52-1, ir 24 (27.06.1655): n° 26 (18.07.1655); f.52-2, n° 534; H.B. Po>KiiecTBeHCKuû. Maxapuù. narpuapx
aHTuoxuùcKUù B Poccuu B 1654-1656 rr. UoKyMeHTbi HocofibCKoro npuKaaa (K 250-Jierufo sanucoK o Poccuu
riasna AnenncKaro), Moscou. 1906, p, 53-54, Cf.: H.F1. MecHOKOBa. UoKyMeHTbi IloconbCKoro npuKasa
cep&WHbi XVIl BeKa o npusoae B Poccuto penuKBUù c XpucruaHCKoro BocroKa, in: POCCUÙCKJZ ôunnoMarun:
ucTOpuz u cospeMeHHOCTb. Moscou. 2001. p. 141 -147
2(1Les archimandrites de Chilandar. Théodore, du monastère de Stoudenitsa. Néophite. de Saint-Paul au Mont
Athos, lôasaphe, ainsi que d'autres ecclésiastiques sont venu à la capitale russe presque en même temps avec
l'archimandrite Dionysios.
27 F.52-1. n° 24. fol.5, 19-21, 37-40.
2SCf.: T.A. OnapUHa, klBan HaceôKa u noneMunecKoe ôorocnoBue KuescKOù Murpononuu, hioBocuôupcK.
1998.C.281-283.
2^Paul d'Alep. qui accompagnait son père, le patriarche Macaire d'Antioche. en Russie désigna d'ailleurs, dans
son récit de leur périple, l'un des chefs des Vieux Croyants. Ivan Neronov. du nom de «deuxième Anus» -
Flasen AnenncKuù. HyreLuecrBue, t.4, p. 175, 178; P. Meyendorff, Russia, Ritual, and Reform. The Linirgical
Refonns of Nikon in thé 17'" Centurv. Crestwood. 1991. p, 62.
Dionysios Iviritis et les pourparlers entre la Moldavie et la Russie en 1656 587
d'Amasie. également connu pour son rôle de champion de l'Orthodoxie contre les Ariens,
apportée par l'archimandrite Dionysios Iviritis .
Lorsque Grégoire de Nicee, en compagnie des représentants des monastères, parmi
lesquels se trouvait le future copiste du texte du «traité» de 1656. Dionysios d'Iviron. fut
arrivé a Moscou, en juin 1655, George Stefan envoya au tsar ses ambassadeurs, le métropolite
de Suceava. Gédéon et Grégoire Neaniul. Ces manœuvres répondaient à révolution de la
situation militaire sur le territoire polonais. Durant Pété 1655. le roi de Suède Charles X
Gustave entama sa marche victorieuse contre la Rzeczpospolita . La situation politique fut
profondément bouleversée par le succès des armées suédoises. Le voïvode George Stefan se
sentit nettement plus disposé à participer à l'alliance dirigée contre la République Polonaise .
Mais l'hetman cosaque Bogdan Chmelnicky empêcha les délégués moldaves de se rendre
dans la capitale russe et ceux-ci furent obligés de retourner en Moldavie \n an plus tard, les
envoyés expliquèrent leur volte-face par la lettre reçue de rhetman alors qu'ils se trouvaient à
Hotine. Selon les termes de la missive, le tsar étant parti en campagne, «ce n'(était) pas le
temps pour aller» auprès de lui" 1 " 4 . Mais, en réafité, la fermeture des frontières devant les
ambassadeurs moldaves fut probablement provoqué par la politique inconséquente de George
Stefan et le mécontentement de rhetman et du tsar en raison de son attitude en faveur des
Polonais 33 .
Il est facile de constater à quel point le gouvernement russe était irrité. En effet, au
même moment, en août 1655, le patriarche Païsios de Jérusalem, probablement bien informé
au sujet des relations hostiles existant entre les Cosaques et le voïvode moldave, écrivit avec
inquiétude au tsar Alexis Michailovitch afin de le prier de ne pas faire la guerre à ses
coreligionnaires en Moldavie36. En 1656. les légats moldaves affirmèrent à Moscou que le
patriarche avait écrit ses lettres dans le but de confirmer les bonnes intentions de Yhospodar
envers la Russie et les Cosaques à la demande expresse de George Stefan, qui craignait un
conflit militaire avec les forces coalisées des Russes et de l'Armée Zaporogue" 7 . Le patriarche
Païsios de Jérusalem appuyât donc les efforts de George Stefan pour se placer sous le sujétion
du tsar russe et tentât d'orienter sa politique vers une union définitive avec la Russie3*,
espérant y voir les prémices d'une coalition des Etats orthodoxes et protestants, tournée contre
F alliance catholique (et évidemment en premier lieu contre la Rzeczpospolita), ainsi qu'à
terme contre la Sublime Porte. Les chartes du patriarche Païsios envoyées à Moscou, rejettent
la responsabilité de la guerre en Moldavie sur le hospodar valaque Mathieu Basarab.
réservant à George Stefan le qualificatif de «vrai Orthodoxe», prêt à servir fidèlement le tsar
'" F.52-1, n° 22 (11.06.1655), fol. 1-2, 34-39; n° 24 (27.06.1655), fol. 19-21 (cf. fol.5, 37-40);
(). A.Xc^auSporrouXou, O Aïoi'vaiot* IflrjptTrjf.;. a.54-55.
"1! Jl.B. 3a6opOBCKiiû. op. cit., p. 120-175.
32 Cf.: N. Râileanu, op. cit., n° 1, p. 47-50.
33 F.68-1. n° 1 (16.04.1656-22.01.1657. attribué par l'inventaire à 1656), fol.26-27, 79-80; f.52-1. n c 8
(09.11.1655, attribué par l'inventaire à 1656), fol. 16.
;4 F.68-1. n° 1. fol. 26-27, 79-80.
0 Cf.: HcropuHecKue CB&JU, t.2. n° 83, 86. p.256-257. 265-267; Hasen AnenncKuû, r/yreLuecrsue, t. 4. p.]71;
N. Râileanu. op. cit.. p. 37.
3(> F.52-2. n° 542 (août 1655) (cf. la traduction russe du XVII e siècle: f.68-1, n° 1, fol. 43-48); f.52-2, n° 541 (la
traduction russe: f. 68-1, n° 1. fol. 49-55; description: B.L.Fonkich, Graeco-Russian Contacts from thé middle of
thé XVI"' cenluty np îo îhe beginning of thé XVlIl"1 centiuy. The Greek documents in Moscow archives.
Catalogue of exhibition, Moscow. 1991, n° 58.); HcropunecKue CB#3u, t.2, p. 395 (commentaires). Sur
Tintention du tsar de préparer une expédition contre le voïvode moldave de concert avec rhetman Chmelnicky
cf.: f.68-1. n° 1, fol.73-75.
n F.68-l.n c 1, fol.80.
"s F.68-1, n° 1. fol. 76-77, 80. 83: K). ApceHbee. op. cit., p. 166.
588 V.G.Tchentsova

russe"19 .
Au mois de mars de l'année suivante, 1656, une ambassade moldave quitta de
nouveau Jassy à destination de Moscou40. Selon la version des légats, Bogdan Chmelnicky
aurait été à l'origine de leur démarche, rhetman ayant écrit à George Stefan que «c'(était) le
bon temps pour aller» et soutenant la demande de protectorat par ces propres lettres au tsar 4 ',
Le métropolite Gédéon et le logothète Grégoire Neaniul apportaient avec eux trois lettres du
patriarche de Jérusalem, Païsios (que celui-ci n'avait pas pu envoyer auparavant;, adressées
au tsar et au patriarche Nikon, appuyant les demandes de Yhospodar. En avril de la même
année, le patriarche cT Antioche, Macaire, déjà à Bolkhov. sur le chemin du retour de Moscou,
reçut un appel du tsar par lequel il était invité à revenir à la capitale russe pour une question
ecclésiastique urgente mais secrète42. Paul d'Alep parle de ce retour en même temps que des
rumeurs selon lesquelles, à Moscou, avait eu lieu une dispute entre le patriarche Nikon et
Alexis Michailovitch. Par ailleurs, on peut remarquer la coïncidence chronologique entre le
nouveau séjour de Macaire cT Antioche à la capitale russe et l'arrivée des légats du hospodar.
Le patriarche ne quitta la ville qu'au terme des pourparlers. Paul d'Alep aiïirme qu'il y avait
trois raisons pour lesquelles le patriarche était de nouveau attendu à Moscou : le souhait des
autorités de connaître sa position sur la validité du baptême des Polonais, voir du baptême
catholique 43 , l'arrivée du métropolite Gédéon, donc, d'un ambassadeur moldave, et, enfin, ia
lutte contre l'hérésie du «deuxième Arius», c'est-à-dire contre le protopope Ivan Neronov, le
chef des Vieux Croyants4^.

* F.52-2. n 541-542 (août 1655). Le patriarche confirme que le voïvode est fidèle à l'Orthodoxie et n'est ni
Calviniste ni athée, enfin, qu'il est prêt à accepter le protectorat russe. Il est significatif que Paul d Alep accuse
aussi le voïvode Mathieu Basarab vers la fin de sa vie d'aimer les Turcs et de haïr les Chrétiens! - FlaBeri
AnenncKuù. HyremecrBue, Moscou. 1896. t . l , p. 136-137. Certainement les démarches politiques du voiv(>dc
valaque expliquent ce jugement sévère. Cf.: H.O. KanrepeB. Cnowenu^ HepycanuMCKUX narpuapxoB c
pyccKUM npciBurenbCTBOM c nonoBUHbi XVI ôo Konua XVIII cTonerun, in: tlpaBOcnaBHbiû rianecTUHCKuû
CôopnuK, CaHKT-nerepôypr, 1895, Bbin. 43, T. 15 ( 1), p. 161-162; LA. Eremia. op. cil., p. 34.
41 • Cf.: McTOpuvecKue csxau, t. 2. n c 88, p. 270-273.
M 'F.68-1, n l. fol. 26-28, 82.
42 [laseri AnenncKuû. flyreLuecTsue. t. 4, p. 165-168; H.B. PoxuiecTBeHCKUÛ, MaKapuù. narpuapx
aHTUOXuûcKuu, p. 76-77; A. Raheb, op. cit.. p. 106-107.
La question du rite du baptême avait toujours une signification politique à ce moment car l'attitude envers les
Catholiques et le rite catholique engageait non seulement l'Eglise, mais aussi le gouvernement et influait sur de
possibles négociations avec les Polonais. Les années de guerre contre la Rzeczpospolita ont vu se durcir les
positions envers les Catholiques dans les territoires conquis, (cf. par exemple: M. LJJBapu, AecTpo-pyccKue
ôunnoMarunecKue OTHOLUCHU^ B nepBbie roôbi CesepHOû BOùHb/, in: PyccKa& u yKpauHCKaz ounnoMarux..., p.
38-40) Mais, après l'armistice à l'automne 1655, la politique russe marqua un changement crucial. Il convient de
garder à l'esprit qu'en avril 1656, à Moscou, eurent eu lieu les pourparlers avec le légat du roi polonais. La
guerre éclata brusquement avec l'ancien allié, la Suède, tandis que les Polonais attiraient l'attention du
gouvernement russe non seulement comme alliés dans les ultérieurs plans anti-ottomans, mais aussi comme
futurs sujets. 11 existait un projet visant à proposer la candidature du tsar russe aux élections royales polonaises
(Monuments historiques, relatifs aux règnes d'Alexis Michaélowitch, Féodor III et Pierre le Grand, C~ars de
Russie, extraits des Archives du Vatican et de Naples. éd. A.Theiner. Rome. 1859. p. 10-38, n" 6-17; E.Smurlo,
Rom und Moskau un Jahre 1657, in: Zeitschrift fur osieuropaische Geschiclite. Bd. V ( 2 ) (iNeue Folge, Bd.l).
1931. p. 181-184: M. LLlBàpu, op. cil,, p. 35-36. 40). L'attitude politique envers la R/.eczpospolita et.
conjointement, l'attitude de l'Église russe envers le baptême catholique, était déterminée largement par
l'évolution des rapports de force au sein du gouvernement russe, où le patriarche Nikon jouait un rôle clef. Le
signe d'une mésentente entre Nikon et le tsar, dont la rumeur aura rattrapé le patriarche Macaire et Paul d'Alep à
Simonovka, sans doute peut être interprétée comme l'indice de cette évolution. Hasen AnenncKuû,
flyreLuecrBue, t. 4, p. 168-169, 175.
1 IlaBen AnenncKuù, flyreujecrBue, t. 4, p. 171-172, 175-178. Cf.: fi. HuKonaeBCKUû, Ma ucropuu CHOLUCHUÛ
Poccuu c BOCTOKOM B nojiûBUHe XVII Bexa, CaHKT-fleTepôypr. 1882 (ÛTTUCK U3 >Kypn. ^XpucruancKoe
», 1882. n° 1-6), p. 53-54; H.O. Karrrepes, Flarpuapx HUKOH u uapb AneKceuMuxaûnoBun, t.l. p. 193-
Dionysios Iviritis et les pourparlers entre la Moldavie et la Russie en 1656 589
Les légats moldaves quittèrent Poutivl pour Moscou le 15 avril. Le texte de la «lettre»,
avec les paragraphes exposant les futures conditions de la sujétion de la Moldavie, fut préparé
immédiatement par Dionysios et les légats. Le 12 mai, il était déjà traduit par l'interprète qui,
selon toute probabilité, était originaire des pays danubiens. En effet, au dos du document (fol.
4 v). on peut voir sa note autographe avec la date de F exécution de la traduction («L'année
164. le 12 mai. les paroles de l'ambassadeur moldave, est (sic) traduites» , ill.4). Le 20-21
mai. les légats furent reçus au Bureau des ambassadeurs par le diacre Almaz Ivanov en
personne45.
Le patriarche Macaire revint donc à Moscou d'urgence pour participer au concile, qui
traita d'importantes questions ecclésiastiques, et aux pourparlers avec les légats moldaves46.
La signature en arabe du patriarche fut ajoutée ultérieurement sur une feuille de papier collée
au document originel, rempli par l' archimandrite Dionysios (ill. 3). Ceci signifie
qu'initialement cette confirmation des conditions n'était pas prévue, mais qu'après que le
texte a été rédigé et signé par les légats moldaves, il fut décidé qu'il était préférable d'ajouter
la signature de ce grand hiérarque de l'Église Orientale, très respecté en Russie. La feuille
attachée, qui porte la signature du patriarche, ne présente que la signature arabe du patriarche,
a l'endroit où elle est collée, et une note grecque de quelques lignes qui y fait suite,
confirmant le serment et le contenu du document au nom des patriarches Macaire d'Antioche
et Païsios de Jérusalem (ill. 3). La note est datée du 17 mai 1656. Durant les pourparlers à
Moscou, on tint donc à souligner que l'acception de la sujétion moldave par la Russie («sous
la haute main du souverain» ) avait eu lieu selon les souhaits des trois patriarches. Nikon de
Moscou, Païsios de Jérusalem et Macaire d'Antioche, ainsi que de Thetman Bogdan
Chmelnicky.47. L'analyse paléographique de récriture de cette note montre qu'elle fut rédigée
par un autre personnage célèbre qui séjournait en Russie, le hiérodiacre Mélétios le Grec48.
Melétios entretenait également des liens étroits avec les principautés danubiennes. Il
était originaire de Chios mais sans doute n'est-ce pas sans raison que Ton trouve son père
Etienne, dès les années 70, résidant en Valachie . Probablement, la famille y séjournait déjà
depuis quelque temps. Le hiérodiacre Mélétios vint en Russie dès l'automne 1655 et
envisageait de partir en avril de Tannée suivante, probablement en même temps que le
patriarche d'Antioche . Mais ses plans ont brusquement changé au moment même où le
patriarche retourna à Moscou. Cette décision pourrait également avoir été motivée par de
nouvelles perspectives de travail a Moscou, après le retour du patriarche Macaire. dans le
cadre des futures réformes ecclésiastiques initiées par le concile auquel il prit part31 Mélétios
195: P. Meyendortf, op. cit.. p. 62,
45 F.68-1. n° 1. fol. 2. 70: FI. HuKonaeBCKuû. op. cit., p. 53-54.
Il quitta de nouveau la capitale russe le 29 mai, au ternie des négociations, après avoir confirmé par sa
signature les conditions de la sujétion de la Moldavie (B. Radu, Voyage du Patriarche Macaire d'Antioche. in:
gia orienuilis* 1930. t. 22. p. 8-10: D.G. lonescu. op. cit.. p. 238-239). Il se rendit directement à Jassy
d'où, dès le mois d'août, il envoya une lettre par laquelle il témoignait du bon accueil qu'avait réservé le
hospodar George Stefan à sa personne et, comme on peut le supposer, aux nouvelles que le patriarche apportait
de Moscou - f.52-2, ir 556 (30.08.1656).
47 F.68-1, n° 1 (16.04.1656-22.01.1657. attribué par l'inventaire à 1656), fol. 83. Cf.: HaBen AnenncKuû.
HyrewecrBue, t. 4. p. 171-172.
5JT OOHKUH, Meneruù FpeK. in: POCCUH u XpucruahCKUù BOCTOK. Moscou, 1997. t. 1. p. 159-178. L'exemple
de récriture de Mélétios le Grec est publié par B.L. Fonkiè dans: B.L. Fonkic", Greek documents and
manuscnpis, n° 44, p. 67.
^ 5JT OOHKUH, Meneruû HpeK, p. 160.
** F.52-1, ir 9 (novembre 1655. attribué par l'inventaire à 1656).
Les liens étroits entre Macaire d'Antioche et Mélétios le Grec se révèlent aussi à travers la charte envoyée par
le patriarche de Valachie à Moscou au lendemain de son départ, dans laquelle il recommande à l'attention du
590 V.G.Tchentsova

demeura à Moscou et travailla en tant que maître de chant ecclésiastique grec. Puis, il joua un
rôle très important dans la préparation du concile de Moscou en 1666-1667 auquel
participèrent les patriarches orientaux, de même que l'archimandrite Dionysios Iviritis .
La participation commune de Dionysios et de Mélétios à la préparation du texte des
conditions de vassalité de la Moldavie n'est pas un exemple unique de leur coopération dans
le domaine de la diplomatie internationale. Parmi les autres documents conservés aux
archives de Moscou, se trouvent les brouillons d'une charte du tsar adressée au patriarche de
Constantinople Méthode, dans laquelle le tsar demande le pardon de Païsios Ligandis, Le
texîe du projet de lettre fut écrit par Dionysios Iviritis et des corrections introduites par
Païsios Ligaridis (ill. 6-8) . Sur une des feuilles de brouillon (fol. 2 v). on aperçoit également
l'autographe de Mélétios le Grec, parmi d'autres petits textes écrits par Dionysios Iviritis et
Païsios Ligaridis. Dans le même dossier, on trouve aussi les petites notes de Mélétios (le fol. 1
v) qui semblent être des essais de plume. Dionysios nota lui-même que la charte du tsar
adressée au patriarche Méthode fut réécrite après sa traduction par le hicrodiacre Mélétios ( i l l .
7. 9) M . Cette information est confirmée de nouveau à la fin du projet russe de la lettre par
quelque collaborateur du Bureau des ambassadeurs : «L'archimandrite Dionysios a traduit ces
chartes en grec et à partir de la traduction grecque le diacre Mélétios les a réécrites sur la
feuille, suite a Tordre de sa majesté» (ill.9) .
Le dossier du brouillon des documents relatifs à l'absolution du métropolite de Gaza
Païsios Ligaridis par le patriarche de Constantinople manifeste la collaboration fréquente des
intellectuels grecs au service du gouvernement moscovite^ 6 . Les autographes de Dionysios
Iviritis et de Mélétios le Grec, trouvés au sein d'un document aussi important que la «lettre»
des légats moldaves, démontrent que cette coopération continue dans le cadre des affaires
diplomatiques et ecclésiastiques complexes, essentielles pour la politique russe, remonte à
leur arrivée à Moscou^'.
Par ailleurs, sur critère paléographique, il est possible d'attribuer à Dionysios Iviritis
une lettre écrite au nom de Roman lasov (lasonov, Nasonov). un envoyé grec de George
Stefan auprès du tsar russe, à la veille de la chute du hospodar (ill. 10) . Le message avait été
confié oralement par le voïvocle à son dévoue serviteur, comme l'explique le texte de la lettre.

patriarche Nikon le «chantre» Mélétios le Grec. - BJ1 OOHKUM, Mesieruù FpeK, p. 100.
H.O. Karirepee, flarpuapx HUKOH u uapb /\JieKceù Muxaûnosun. t. 2. p. 292-322; 5JT OOHKUH, Meneruù
rpex.p. 101-170.
"x" RGADA. f. 159 («Prikaznyje delà novoj ra/horkK). inventaire 2, n° 236 (la date correcte: mars-juin 1669,
attribué dans l'inventaire aux années 1667-1070). fol.l r-4 r. Pour la datation cl. aussi: H.O. KarrrepeB.
HaTpuapx HUKOH u uapb Anenceù MuxaùnoBUH. t. 2, p. 502-5 i 4. appendice: p. XI-XI1I;
A.A. IltrpaKTiK'tx,. O / dçrj^ IlaïtJioc. ,/>-, M/roi'oAoyo^, in: (-koXnyia. 1937. ~. 15. a. 201; Texte autographe
de Dionysios Iviritis. corrections introduites par Païsios Ligaridis: fol.l r. 1.24-26, 34-35; fol.2 r, 1.23. 34, 37 etc.:
fol.2 v. 1.9-18 (1.1-6 - l'autographe de Dionysios Iviritis (avec les corrections introduites par Païsios Ligaridis),
1.7-8 - l'autographe de Mélétios le Grec); loi.3 r, 1. 9. 18-19. 24, 31, 33. L'exemple de l'écriture de Païsios
Ligaridis est publié par B.L Fonkië dans: B.L. Fonkic. Greck documems and manuscnpis. p. 00, n° 38.
M Ce n'est pas par hasard que les noms de Mélétios et de l'archimandrite Dionysios apparaissent ensemble
également dans le scandale de la «fausse» lettre du patriarche Macaire d'Antioche sur les
mauvaises relations de l'archimandrite avec certains moines de son monastère moscovite!
(). AAeÇai'ôpoTTouÀou. () Aïoi/Ufftoç i/3rjpirn^. a.73-75.
^ Ibid.. fol.l v. 2 v, 3 v. 4 v (l'autographe de Dionysios Iviritis en russe, signalant qu'il a traduit le texte russe en
grec et que le hiérodiacre Mélétios l'a recopié.), 5 r.
M) Sur la collaboration de Païsios Ligaridis avec Dionysios Iviritis cf.: 5J1. (£>OHKUH, HucbMO
UUOHUCUZ Hsupura flaucufo Jlurapugy, in: Byzjontinorussica, 1994. t. L p. 114-126,
(). A.X6ÇavôpOTTOÛXou, O Aïowaioç Itiripirrit,. a. 28, 114-118.
51 5J1. OOHKUH. HucbMO fluoHUCuz HsiipuTa, p. 115-116.
"* F.52-2, n°587 (18.02.1658).
Dionysios Iviritis et les pourparlers entre la Moldavie et la Russie en 1656 591
mais fut présenté à Moscou, au Bureau des ambassadeurs, le 18 lévrier 165859, sous une
forme rédigée. Les informations secrètes et confidentielles que renferme cette lettre
concernent les plans d'alliances militaires tournées contre les Cosaques et la Russie,
auxquelles George Stefan se voyait contraint de participer officiellement, ainsi que les plans
des Suédois relatifs à la signature d'un traité de paix avec la Rzeczpospolita, conformément
aux exigences de la Porte. Il s'agit d'une preuve irréfutable de la pleine connaissance que
Dionysios Iviritis avait de tous ces événements et des informations secrètes destinées
uniquement au tsar et au patriarche Nikon, puisqu'il rédigea lui-même le texte signé du nom
de Tenvoyé moldave et présenté au gouvernement russe.
Le constat que les conditions de la vassalité de la Moldavie furent finalisées grâce aux
Grecs ou Gréco-Roumains (en prenant en considération la difficulté à déterminer la
nationalité d'un personnage tel que Dionysios Iviritis, probablement né en Valachie. mais
dont le grec était la langue maternelle, et qui se qualifie de «makedonovlachos»)(l{) donne,
certes, un tour tout ù fait particulier à la question des objectifs de leur séjour et de leurs
missions en Russie, qui semblent en premier lieu politiques 61 . L'échec final des pourparlers
ne doit pas cacher l'ampleur de leurs efforts.
La demande du patriarche Macaire cTAntioche, adressée au gouvernement russe en
décembre, de laisser partir les légats moldaves retenus à Moscou, montrent qu'il continuait à
s'impliquer dans les relations politiques moldavo-russes après son départ de Russie et à
garder l'espoir de voir se réaliser le projet secret6". Les activités du patriarche Macaire durant
les pourparlers avec les légats moldaves à Moscou, dans le cadre de rétablissement d'une
alliance moldavo-russe de concert avec les nations ^protestantes», ne semblent pas en parfaite
harmonie avec à sa soi-disant position «pro-eatholique». Les bonnes intentions du patriarche
Macaire envers le Saint Siège sont connues: lorsqu'il séjournait encore en Orient, il était en
contact avec des missionnaires latins à Damas et Alep . Il manifesta cette même orientation à
Moscou en défendant dans un traité rédigé de sa main en arabe64, la validité du baptême des
Polonais, c'est-à-dire du sacrement catholique. Telle était l'attitude que les autorités russes (le
patriarche Nikon) attendaient de cette éminente figure de l'Église Orientale pendant le concile
à Moscou! Son soutien aux efforts de la légation moldave pour obtenir un protectorat russe
pour leur souverain et leur pays, s'explique sans doute par l'espoir du patriarche de voir
bientôt la Moldavie, les Cosaques, la Russie et la République Polonaise constituer une
alliance des pays orthodoxes et catholiques, une ligue chrétienne unie face aux Ottomans6:>
""" D'après une note de I"interprète chargé d'exécuter la traduction.
'*'(). AAe^ai'ftpoTTOuÀou, () Aiorùmor. /(jrjpt rty:. a. 19-22.67.
Dans l'optique de ces relations diplomatiques, auxquelles Dionysios Iviritis participait, on comprend mieux
pourquoi il pouvait être impliqué aussi dans les projets de rencontre avec le voïvode déposé, George Stefan, en
1665-1666. Cf.: (). AA.eÇm'hpoTTOb'Xou, ( ) Atoi'wiot,
/(jfyHTfy:. ci. 64. On peut être certain qu'il ne s'agissait pas seulement de subventions matérielles pour son
monastère, largesses bien improbables de la part de voïvode déposé!
( ' 2 F.52-4. n° 46 (12.12.1656). f o l . l : la charte du patriarche Macaire d'Antioche. écrite de Târgoviste, publ.: H.B.
Po>KgecTBeHCKuû. MaKapuû, narpuapx anTuoxuùCKUù. p.93-94. cf. aussi: F.68-1. n c 1 (01.01.1657). fol.1-8. 11
faut remarquer que par la même lettre le patriarche Macaire appuyait, dans le conflit au sein du monastère grec
de Saint-Nicolas, la position de l'archimandrite Dionysios Iviritis contre ses adversaires, les moines Sirnéon et
Joseph. Est-ce que le conflit au monastère n'avait pas également une portée politique? Cette supposition, tout à
fait possible, demande néanmoins à être confirmée par une recherche spéciale. Cf. aussi à propos de cette lettre
du patriarche Macaire: (). AXeÇovôpOTTOuXov, O Aïoi'ûmoc; /ftrjpirr]^, a. 58-60, 74. Cf. HcropunecKue CBxau,
t. 2, n c 97 (22.01.1657). p. 296-297: le départ de la légation moldave de Moscou.
M A. Raheh. op. ci!., p. 107-125: B. Heyberger. op. cit.. p. 141, 391-397, 425.
M FlaBen AnenncKuù. HyrewecTsue. t. 4. p. 175: A. Raheb. op. cil., p. 107: B. Heyberger, op. cil., p. 396.
" A Constantinople commençait déjà une période de répression à rencontre du haut clergé lié à la constitution
592 V.G.Tchentsova

La politique russe changeait brutalement de cap. La possibilité de constituer une nouvelle


Perejaslavskaja Racla, cette fois avec la Moldavie, ne retenait plus l'attention du
gouvernement de la Russie, où la lutte acharnée des divers partis et groupes familiaux pour la
domination imprimait son sceau sur l'évolution de la politique étrangère. La nouvelle ligne
diplomatique russe, influencée par les ambassadeurs de l'empereur Ferdinand III, Allegretto
Allegretti et Théodore Lorbach, venus à Moscou60, favorisait l'idée d'une paix avec la
Rzeczpospolita (conclue le 3 novembre 1656). L'alliance avec la Moldavie signifiait
rengagement dans une ligue "protestante'1 ou la Suède jouait un rôle primordiale. Or, la
nouvelle orientation de la diplomatie russe faisait de celle-ci l'adversaire principale. Dès le 17
mai 1656, la Russie et la Suède entraient en guerre 6 '. A cette même date, le patriarche
Macaire d'Antioche apposait sa signature à la «lettre». Le gouvernement russe n'avait pas de
mêmes espérances que le patriarche d'Antioche, et le texte de celle-ci, en désignant les
Polonais en tant qu'ennemis communs des Russes et Moldaves, taisait référence à une
situation politique qui. déjà, n'existait plus.

Appendice

Instructions du voïvode George Stefan au métropolite Gédéon et au deuxième


logothète Grégoire Neaniul.

RGADA. fonds n° 68 («Relations de la Russie avec la Moldavie et la Valachie»), opis


3. n° 5 (1656), fol. 3 r, 3 v, 4 r. 4 v.
Lieu : Moscou.
Date : fin avril-début mai 1656? Date dans le texte: le 16 mars 1656 (date à laquelle le
voïvode George Stefan donna ces instructions oralement aux ambassadeurs): date de
l'apposition de la signature du patriarche Macaire: le 17 mai 1656, indiction 9.
Le texte est écrit sur une feuille de papier pliée en deux afin de former deux folios de
format standard pour les documents russes («sîolbets»). Une autre feuille est collée pour
allonger la partie inférieure de la feuille initiale. L'ajout est fait spécialement pour la signature
du patriarche d'Antioche Macaire. qui se situe après les signatures des ambassadeurs
moldaves sur le collet (fol.4 r). Du côté recto du fol.3, la partie ajoutée est vide. Fol.3 r: 157 x
556 mm (157 x 406 sans partie ajouté). 1.1-43; fol.3 v: 1.1-50. Fol. 4 r: 158 x 560 mm. 1.1-41,
Nombreux plis (approximativement 10).
Encre marron. Au fol. 4 v: deux notes en russe en 4 lignes (1.1-2. écrites par une main
du XVII e s. (sur la traduction du document exécutée le 12 mai de Tan 164 (-1656)). à l'encre
marron, 1.3-9 écrites, probablement, au XIX e siècle au crayon avec l'ancien numéro du
document: «n° 3, articles moldaves».).
Écriture du texte grec: le texte du document est écrit par Dionysios Iviritis. Fol. 4 r,
1.26-30: signature du métropolite de Suceava Gédéon; 1.31-33: signature du deuxième
logothète Grégoire Neaniul (les deux signatures sont écrits en roumain, en lettres cyrilliques,
à l'encre marron): 1.34: signature du patriarche d'Antioche Macaire en arabe (autographe) 18 , à

de l'alliance anti-ottomane! - B.F. Hemaosa. Mujpa Flaucun MepycanuMCKoro - ne npucnaHHbiù pyccKOMy uapio
BCHCU «uapa KoHCTaHTUHa». in: HUKOH u ero speMSR. Marepuanbi HayMH. KOHc^epenuuu B Foc. Mcrop. Mysee.
Moscou. 2003 (sous presse).
M. HJeapu, op. cit., p. 34-41; K.AyrycTUHOBUH, PyccKO-nonbCKaa Boûna 1654-1657 rr. u nocpegHunecTBO
FaôcôyprcKOû UMnepuu, in: PyccKaa u yKpauHCKaa gunnoMajua, p. 47-52.
67 Flaeen AnenncKuù, HyrewecrBue, t. 4, p. 174-178: Cf.: K LLJBapu, op. cit., p. 37.
Dionysios Iviritis et les pourparlers entre la Moldavie et la Russie en 1656 593
l'encre noire; 1.35-41 sont écrites par Mélétios le Grec au nom du patriarche Macaire
d'Antioche.
Deux empreintes de cachet appartenant au métropolite Gédéon de Suceava et au
deuxième logoîhète Grégoire Neaniul sont apposées après les signatures des légats. Une
empreinte du cachet du métropolite Gédéon (diamètre 28 mm) avec l'effigie de St George
terrassant le dragon et une inscription circulaire: + REHAT C7TO ŒWPHA MMTPOnOJlPlI
CVHABCKOI. Une empreinte du cachet du logoîhète Grégoire Neaniul (diamètre 15 mm, un
cercle irrégulier) avec l'effigie d'un cerf tourné à droite et les lettres: HHA. A la fin du texte,
une empreinte du cachet du patriarche Macaire d'Antioche (diamètre 20 mm) avec une
inscription arabe au centre: [Ma]kâriyûs bi-rah mat Allah Tàâlâ al-Batriyark
al-Antâkî [wa-Jsâyr al-Masriq; et une inscription grecque circulaire:
t MAKAPIOÏ l£AE<q)> Œ(0ï) T I A T P I A P X H X A<i/>TIOXEIAZ69. Les empreintes du
sceau des Archives du Ministère des Affaires étrangers à Moscou (fol. 3 v, 4 r. 4 v).
Remarques: Le document se trouve dans le dossier relatif à la documentation
concernant le séjour des légats moldaves en Russie et leur serment de fidélité au tsar russe.
Dans le même dossier, se trouvent: fol. 1 r, 1 v, 2 r, le texte russe du serment de fidélité signé
par le métropolite Gédéon et le deuxième logoîhète Grégoire Neaniul avec les empreintes des
cachets leur appartenant, identiques à ceux présents sur le fol. 4 r du document grec; fol. 5 r:
la traduction russe des signatures du métropolite Gédéon, du deuxième logoîhète Grégoire
Neaniul et du texte ajouté après la signature du patriarche Macaire d'Antioche; fol. 6 r, 6 v,
7 r, 7 v, 8 r: la traduction russe (préparée pour la publication au XIXe siècle dans: flonnoe
coôpahue 33KOHOB POCCUÛCKOÙ uMnepuu, 1830, t.l, n° 180, p.384-386, cf.: p.382-390); fol.
9: vac.
Publ.: D.G. lonescu. Tratatul încheiaî de George Stefan eu ruçii în 1656. Contribuai
la cunoaçterea legâturilor noastre politice eu Rusia, in: Revista istoricà românà, 1933, vol. 3,
fasc. 2-3, p. 241-246 (la publication phototypique: N. Râileanu, Documente médiévale
moldoveneçti clin Arhiva de Ràzboi a Suediei. Chi^inàu, 2001, p. 17-23.) u.
Traduction: F.68-1. n û 1 (16.04.1656-22.01.1657, attribuée par l'inventaire à Tannée
1656): «L'arrivée à Moscou des ambassadeurs du voïvode de Moldavie [George] Stefan, du
métropolite Gédéon et du boyard logoîhète Grégoire Neaniul, avec la demande d'accepter son
assujettissement impérissable avec toute la Moldavie à la Russie», fol.60-69. - L'exécution de
la traduction des signatures sur feuille séparée suggère que le texte des conditions de
l'assujettissement de la Moldavie a été traduit avant qu'il soit signé. Puis, lorsque les légats
moldaves eurent apposé leurs signatures au texte originel, les employés du Bureau des
ambassadeurs ajoutèrent au dossier la traduction russe des signatures avec le petit texte de
confirmation de la fidélité du liospodar, écrit au nom du patriarche Macaire d'Antioche. Ce
document se trouve maintenant dans le même dossier que le texte grec (f.68-3, n° 5, fol.5 r).
6g<abc>: lettres oubliées, mais nécessaires pour en comprendre le sens; (abc): solution des
abréviations.
Corrections à l'édition de D.G.lonescu (lignes de l'édition du texte sont indiquées):
P.241. 1. 1-2 èTOpdvyriïAev | p.242. 1.10 eï'BeXai- || 1.14 (3a<ai>Xd(ai') || 1.33 TO pnXafn TOI) || 1.36
K ( U L ) aY[ifji' post COÏT, supra I T / ; uf|r. scriha ipse correxit, lege K ( Q I ) T<i>[iTJi'. cf. p.243, 1.1
H T i | i f j K ( ( H ) n TcvÇn T HA d6€i ; T(ar, || 1.39 XP^ 0 ''- il p.243. 1.16 eic II p.245. 1.1 a/VXa j| 1.4 e/nuoi || 1.5
é*yicaTOiicouç|| p.246. 1.6 (3o€(3cuvôar, || 1.9 Trapiôi' || 1.13 iT(coTn,JpLcu.
594 V.G.Tchentsova

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Fig. 1. RGADA, f. 68-3 («Relations de la Russie avec la Moldavie et la


Valachie»), n° 5 (1656), fol. 3 r. Instructions du voïvode George Stefan
au métropolite Gédéon et au deuxième logothète Grégoire Neamul.
Dionysios Iviritis et les pourparlers entre la Moldavie et la Russie en 1656 595
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Fig. 2. RGADA, f.68-3. n° 5, fol.4 r (partie supérieure).
596 V.G.Tchentsova

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Fig. 3. RGADA, f.68-3. n° 5, fol. 4 r (partie inférieure).


Dionysios Iviritis et les pourparlers entre la Moldavie et la Russie en 1656 597
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Fig. 4. RGADA. f.68-3. n ; 5. toi. 4 v.
598 V.G.Tchentsova

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Fig. 5. RGADA, f.68-3, n° 5, fol. 2 r: texte russe du serment de fidélité signé


par le métropolite Gédéon et le deuxième logothète Grégoire Neaniul
avec les empreintes des cachets leur appartenant.
Dionysios Iviritis et les pourparlers entre la Moldavie et la Russie en 1656 599
Fi 6. RGADA, f. 159 («Prikaznyje delà novoj razborki»), inventaire 2.
n° 236 (date correcte: mars-juin 1669. attribué dans l'inventaire aux
années 1667-1670), tbl.l r (partie supérieure): feuilles de brouillon
d'une charte du tsar Alexis Michailovitch au patriarche de
Constantinople Méthode. Texte autographe de Dionysios Jvintis,
c o r r e c t i o n s i n t r o d u i t e s par P a ï s io s L i g a r id is.
600 V.G.Tchentsova

Fig. 7. RGADA, f. 159-2, n° 236, fol.2 v (partie inférieure de ia photo):


1.1 -6 - autographe de Dionysios Iviritis (avec corrections de Païsios Ligaridis),
1.7-8 - autographe de Mélétios le Grec; 1.9-18 - autographe de Païsios Ligaridis;
3 v (partie supérieure de la photo): - autographe russe de Dionysios Iviritis.
Dionysios Ivintis et les pourparlers entre la Moldavie et la Russie en 1656 601
Fig. 8. RGADA. f. 15^-2. n : 236. fol. 1 v: autographe de Mélétios le Grec.
602 V .G.Tchentsova

Fig. 9. RGADA, f. 159-2, n° 236, fol. 5 r: note rédigée en fin du projet russe
de charte du tsar Alexis Michailovitch au patriarche Méthode de
Constantinople par q u e l q u e collaborateur du Bureau des
ambassadeurs; celui-ci signale que Dionysios Iviritis a traduit le texte
russe en grec et que le hiérodiacre Mélétios l'a recopié.
Dionvsios Iriritis cl les pourparlers entre la Moldavie et la Russie en 1656 603

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j 0. RGADA. f.52-2, n° 587 (18.02.1658), fol. 1 v: Lettre de l'envoyé moldave


Roman lasov pour le tsar Alexis Michailovitch, rédigée de la main de
Diooysios Iviritis.

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