Académique Documents
Professionnel Documents
Culture Documents
Boško I. BOJOVIĆ
10
Sous la direction de :
Hélène Antoniadis-Bibicou
Maurice Aymard
André Guillou
MEP_Chilandar:Texte 23/03/10 9:48 Page 4
MEP_Chilandar:Texte 23/03/10 9:48 Page 5
Boško I. BOJOVIĆ
Paris 2008
Réalisation :
Imprimé en France
ISBN : 978-2-910860-
MEP_Chilandar:Texte 23/03/10 9:48 Page 7
I NTRODUCTION
Introduction 9
4. P. Ş. NĂSTUREL, Le Mont-Athos et les Roumains. Recherches sur leurs relations du milieu du XIVe
siècle à 1654, Orientalia Christiana Analecta, Rome 1986, 375 pp. ; I. MOLDOVEANU, « Sfântul
Ştefan cel Mare, protector al Muntelui Athos » (Saint Etienne le Grand protecteur du Mont-
Athos), in Ştefan cel Mare şi Sfânt. Atlet al Credinţei creştine, Sfânta mănăstire Putna 2004,
p. 157-178 ; Tania KEMBAROVA, « Pouvoir et prières dans les images byzantines du don »,
RESEE XLVI (1-4), (2008), p. 135-150.
5. T. BODOGAE, Ajutoarele româneşti la mănăstirile din Sfântul Munte Athos, Sibiu 1940, p. 154-
156.
6. B. BOJOVIĆ, P. Ş. NĂSTUREL, “Les fondations dynastiques du Mont-Athos. Des dynastes serbes
et de la sultane Mara Branković aux princes roumains”, Revue des études sud-est européennes,
t. XLI, Bucarest 2003, p. 149-175 ; B. BOJOVIĆ, “La légitimation du pouvoir princier et le patro-
nage roumain sur le Mont-Athos”, in Arta istoriei – Istoria artei. Academicianul Răzvan Theo-
dorescu la 65 de ani, Bucarest 2004, p. 37-48 ; P. Ş. NĂSTUREL, “Réflexions à bâtons rompus sur
« Les Pays roumains et les lieux saints »”, in The Romanian Principalities and the Holy Places
along the Centuries. Papers of the Symposium heid in Bucharest, 15-18 October 2006, éd. :
E. Băbuş, I. Moldoveanu, A. Marinescu, Bucarest 2007, p. 13-21 ; Id., « Oglindiri şi răsfrângeri
athonite asuprae monahismuzeui românesc » (Reflets athonites sur le monachisme roumain),
Tabor 4, Cluj 2008, p. 23-32.
MEP_Chilandar:Texte 23/03/10 9:48 Page 11
Introduction 11
son temps 7. Pour ce faire, ils avaient à leur disposition les actes conservés, à cet
effet aussi, dans les Archives du monastère 8.
Grâce à une documentation relativement fournie, puisée directement aux
Archives des monastères athonites, il est possible de suivre tout ou partie de
ces relations inter-balkaniques. Le cas de Chilandar avec ses dépendances pré-
sente un intérêt particulier du fait de l’intensité et de la nature de ces rapports
privilégiés essentiellement avec les princes de Valachie.
C HAPITRE PREMIER
L ES FONDATIONS DYNASTIQUES SERBES ET ROUMAINES
DU M ONT -A THOS
1. La charte du roi Stefan octroyée le 26 avril 1358 à la municipalité de Croïa (Croarum) qui n’est
connue que d’après la traduction latine de l’original grec, laquelle figure dans la confirmation des
privilèges de cette ville consentis par le roi de Naples Alphonse V d’Aragon en date du 19 avril
1457, A. SOLOVJEV, V. MOŠIN, Грчке повеље српских владара. Издање текстова, превод и
коментар (Les chartes grecques des souverains serbes. Edition des textes, traduction et com-
mentaire), Belgrade 1936, p. LX-LXI, supplément, XLI, p. 308-321.
2. C’est notamment après la conquête de cette place importante en Macédoine orientale que
les ambitions de Dušan s’affirment, ainsi qu’il l’énonce dans un acte émis le 15 octobre 1345 :
“fere totius imperii Romaniae dominus” (Š. LJUBIĆ, Listine o odnošajih između južnoga sla-
venstva i mletačke republike (Notices sur les relations entre les Slaves du Sud et la République
de Venise) II, Zagreb, 1873, p. 278), de même que dans un acte grec d’octobre 1345 “κράλης
καὶ αὐτοκράτωρ Σερβίας καὶ ῾Ρωμανίας” (Fr. MIKLOSICH, J. MÜLLER, Acta et diplomata graeca
medii aevi sacra et profana collecta ediderunt, V, Vienne 1888, p. 111 ; Actes de Lavra IV, par
P. LEMERLE, A. GUILLOU, N. SVORONOS, avec la collaboration de S. ĆIRKOVIĆ, Paris 1982,
p. 41-44.
MEP_Chilandar:Texte 23/03/10 9:48 Page 14
1345, le roi Stefan Dušan délivre un chrysobulle général 3 en faveur de tous les
monastères de la Sainte-Montagne 4.
Daté de novembre 6854, indiction 14, ce chrysobulle stipule le souhait que
les moines athonites prient Dieu pour le roi Stefan Dušan, de même :
1 – que la mention du basileus de Constantinople (celui « des Rhomées ») soit
faite dans les prières avant celle du roi de Serbie ;
2 – l’administration du Mont-Athos s’effectuera d’après ses propres règles et
usages ;
3 – tous les biens fonciers athonites situés à Kalamaria, dans la région du Stry-
mon, ainsi que dans d’autres lieux, seront restitués aux monastères athonites
et ne seront plus donnés aux Serbes ;
4 – ces biens fonciers seront exemptés de toutes les charges fiscales et de toutes
les corvées imposées par les autorités impériales ou royales ;
5 – la ville de Hiérissos (voisine de l’Athos) sera administrée par son évêque et
par le Mont-Athos, et non par le képhali (κεφαλή = l’administrateur serbe) ;
6 – les bateaux du Mont-Athos auront le droit de pêcher dans le Strymon sans
obligation fiscale.
7 – aucune révision du cadastre ne sera faite par les autorités serbes ni au Mont-
Athos, ni à Hiérissos et il demeurera en l’état.
8 – aucune obligation fiscale passée, présente ou future ne sera imposée aux
monastères athonites, en contrepartie des prières de ses pieux pères.
Les importantes largesses concédés à l’ensemble des monastères athonites
dans cette charte montrent bien à quel point le roi Dusan tenait à la caution
morale de la Sainte Montagne à la veille de de sa proclamation de l’Emprire.
La conquête d’importants territoires byzantins et les visées impériales de
Stefan Dušan furent à l’origine de la proclamation de l’Empire serbo-grec sur-
venue entre novembre 1345 et janvier 1346 5, ainsi que de son couronnement
3. Cet adjectif appartient à Solovjev-Mošin, dans cette charte conservée au Vatopédi figure le
terme de : “χρυσόβουλλος λόγος”, cf. A. SOLOVJEV, V. MOŠIN, op. cit., p. 30, ligne 25 et p. 32,
ligne 49-50. Μιμεῖσθαι τά αγαθά cf. Actes de Lavra III. De 1329 à 1500, par P. LEMERLE,
A. GUILLOU, N. SVORONOS, Denise PAPACHRYSSANTHOU, Paris 1979, Appendice XIII, p. 210-
211 ; Actes de Lavra IV, cit., p. 35, 42 n. 192 (n° 128 p. 35-39).
4. A. SOLOVJEV, V. MOŠIN, op. cit., p. 28-35 (résumé fr. p. 28, dont nous nous sommes inspirés) ;
Actes de Lavra III…, cit., doc. N° 128 p. 35-39.
5. G. SOULIS, « Tsar Stephan Dušan and Mont Athos », Harvard Slavic Studies 2 (1954), p. 125-
139. Dans le chrysobulle délivré à Iviron (janv. 1346), la formule de la signature de Dušan
MEP_Chilandar:Texte 23/03/10 9:48 Page 15
est : “Στέφανος ἐν Χριστῷ τῷ Θεῷ πιστὸς βασιλεὺς καὶ αὐτοκράτωρ Σερβίας καὶ ῾Ρωμανίας”,
A. SOLOVJEV, V. MOŠIN, op. cit., p. 40-41, lignes 60-61 ; Actes d’Iviron IV. De 1328 au début du
XVIe siècle, par J. LEFORT, N. OIKONOMIDÈS, Denise PAPACHRYSSANTHOU, Vassiliki KRAVARI,
avec la collaboration d’Hélène MÉTRÉVÉLI, Paris 1995, doc. N° 89, p. 112-116.
6. B. I. BOJOVIĆ, L’idéologie monarchique dans les hagio-biographies dynastiques du Moyen-Age serbe,
Rome 1995, p. 548-549. Le couronnement impérial de Dušan eut lieu quelque cinq ans après
celui de l’usurpateur byzantin Jean Cantacuzène à Dimotique, le 26 octobre 1341.
7. A. SOLOVJEV, V. MOŠIN, op. cit., p. 36-41 (rés. fr. p. 36) ; Archives de l’Athos XIX. Actes d’Iviron
IV. De 1328 au début du XVIe siècle, par J. LEFORT, N. OIKONOMIDÈS, Denise PAPACHRYSSAN-
THOU, Vassiliki KRAVARI, avec la collaboration d’Hélène MÉTRÉVÉLI, Paris 1995, doc. N° 89
p. 112-116.
8. Actes d’Iviron I. Des origines au milieu du XIe siècle, par J. LEFORT, N. OIKONOMIDES, Denise
PAPACHRYSSANTHOU, Vassiliki KRAVARI, avec la collaboration d’Hélène MÉTRÉVÉLI, Paris
MEP_Chilandar:Texte 23/03/10 9:48 Page 16
Après que le monde byzantin des Balkans eut été submergé par le raz de
marée ottoman, les institutions reçues de Rome et de Byzance ne purent se
24. « Protecteur par excellence du Mont-Athos » il fut notamment le donateur des monastères de
Zographou, Vatopédi, Grègoriou, Saint-Paul, ainsi que du Prôtaton », cf. I. MOLDOVEANU,
« Sfântul Ştefan cel Mare, protector al Muntelui Athos » (Saint Etienne le Grand, protecteur
du Mont-Athos), in Ştefan cel Mare şi Sfânt. Atlet al Credinţei creştine, Sfânta mănăstire Putna
2004, p. 116) ; P. Ş. NĂSTUREL, op. cit., p. 36 (n. 22), 99-100, 183-187 (n. 25), 249-250, 269-
272, 292.
25. P. Ş. NĂSTUREL, op. cit., p. 75, 55-59, 91-93, 163, 217.
26. Vasile Lupu bâtit dans sa capitale de Jassy l’église monastique des Trois-Hiérarques qu’il dédia
à l’ensemble des couvents athonites, qui se partageaient les revenus de cette église, où furent
déposées les reliques de sainte Parascève qu’il transféra de Constantinople après avoir ren-
floué la trésorerie du Patriarcat œcuménique criblé de dettes, N. IORGA, Byzance après Byzance,
Paris 19923 (Bucarest 19712), p. 73-75, 133, 168-181 ; P. Ş., NĂSTUREL, Le Mont-Athos…, cit.,
p. 72, 161.
27. P. Ş. NĂSTUREL, “Remarques sur les documents grecs des princes roumains”, in La Paléogra-
phie grecque et byzantine (Colloques internationaux du CNRS, 559), Paris 1977, p. 489-503
et pl. I-III ; Id., “Réflexions à bâtons rompus sur « Les Pays roumains et les Lieux Saints »”, et
E., BĂBUŞ, “La contribution roumaine à l’historiographie des relations entre les Pays Roumains
et les lieux saints”, in The Romanian Principalities and the Holy Places along the Centuries. Papers
of the Symposium held in Bucharest, 15-18 October 2006, Edited by : E. BĂBUŞ, I. MOLDO-
VEANU, A. MARINESCU, Bucarest 2007, p. 13-21 et 28-29 ; R. GOTHONI, “Mount Athos during
the last centuries of Byzantium”, in Interaction and Isolation in the Late Byzantine Culture,
Stockholm 2004, p. 53-69.
28. P. Ş. NĂSTUREL, Le Mont-Athos…, cit., p. 336 ; The Romanian Principalities and the Holy Places
along the Centuries. Papers of the Symposium held in Bucharest, 15-18 October 2006, Edited by
E. BĂBUŞ, I. MOLDOVEANU, A. MARINESCU, Bucarest 2007, passim.
MEP_Chilandar:Texte 23/03/10 9:48 Page 20
maintenir que dans le cadre ecclésiastique. Parce qu’il avait été l’une des plus
prestigieuses communautés du monachisme chrétien, le Mont-Athos avait
depuis toujours bénéficié des largesses des basileis, des rois et des princes pieux
et soucieux – tout pouvoir ayant une part d’équivoque et d’arbitraire – de voir
leur légitimité cautionnée par l’Église.
La domination ottomane met fin à cette continuité séculaire 29. Privés de
leurs généreux donateurs et protecteurs, les monastères athonites sont voués
à un appauvrissement inéluctable.
La permanence du ktitorat qui s’exprime par le patronage princier roumain
sur Chilandar, principalement sous la forme d’une allocation annuelle, com-
porte aussi des implications d’ordre politique et idéologique. Dans les chartes
princières délivrées en faveur de Chilandar et de ses dépendances sur le Mont-
Athos, le ktitorat se manifeste par des références aux saints et auliques fonda-
teurs de ces institutions pieuses. Ces invocations font état d’une pérennité
ininterrompue entre les anciens et les nouveaux protecteurs des églises et des
communautés monastiques, continuité qui a été maintenue dans le domaine
aussi bien juridique qu’institutionnel. Il s’agit là d’examiner les mécanismes et
motivations de ce parrainage se transmettant de génération en génération dans
la lignée princière, ainsi que ceux de sa transmission aux princes roumains.
Fille du despote de Serbie et épouse du sultan, Mara Branković joua un rôle
déterminant dans la passation du ktitorat princier qui s’opéra au cours d’une
période transitoire de l’histoire sud-est européenne.
29. A. FOTIĆ, “Pad Svete Gore pod vlast Osmanlija “ (Le début du pouvoir ottoman au Mont-
Athos), in Druga kazivanja o Svetoj Gori, Belgrade 1997, p. 101-121 ; ID., Sveta Gora i Hilan-
dar…, cit., p. 24-35.
30. DUCAS, Istoria turco-bizantină (1341-1462), édition critique et traduction roumaine par
V. GRECU, Bucarest 1958, p. 257.
MEP_Chilandar:Texte 23/03/10 9:48 Page 21
31. M. SPREMIĆ, Despot Djuradj Branković i njegovo doba (Le despote Djuradj Branković et son
temps), Belgrade 1994, p. 70. Nous mentonnons ici que l’église de Brădet (Valachie)
conserve un portrait, repeint au XVIIIe s., d’une princesse (Ma)ra non attestée dans les
sources, épouse du voïévode Mircea l’Ancien. Rappelons que le portrait du prince Lazar figure
dans l’église monastique d’Argeş (P. CHIHAIA, “Observatii asupra portretelor de la Brădet”
(Observations sur les portraits de Brădet), in Studii şi cercetàri de istoria artei, Bucarest 1960,
n° 1, p. 255, fig. 1 ; M. PĂCURARIU, Istoria Bisericii Ortodoxe Române (Histoire de l’Eglise ortho-
doxe roumaine), Bucarest 1991, 2e éd., p. 317).
32. Fr. MIKLOSICH, “Marija, kći Andjelina i Konstantin Arijanit” (Marie, la fille d’Angélina et
Constantin Arianitès), Rad JAZU 12 (1870), p. 1-9 ; M. SPREMIĆ, Despot Djuradj…, cit.,
p. 554-555.
MEP_Chilandar:Texte 23/03/10 9:48 Page 22
33. F. BABINGER, Mahomet II le Conquérant et son temps (1432-148I), Paris 1954, p. 199 sq.
34. D’après une assertion du Pseudo-Sphrantzès, Mara était la cousine du basileus Jean IV Com-
nène de Trébizonde, de même que celle du dernier empereur de Byzance Constantin XI
Paléologue, ce qui a conduit les historiens a déduire que la première épouse de Djuradj aurait
pu être une sœur inconnue de Jean IV Comnène, cf. B. FERJANČIĆ, “Vizantinci u Srbiji prve
polovine XV veka” (Les Byzantins en Serbie dans la première moitié du XVe siècle), Zbornik
radova Vizantološkog instituta (ZRVI) 26 (1986), p. 181-185, avec bibliographie.
35. Sa sœur Hélène fut mariée à David Comnène, empereur de Trébizonde ; une autre sœur, de
nom inconnu, était mariée au roi de Géorgie ; ses frères, Andronic, qui était le grand domes-
tique de Byzance, puis Georges et Thomas, les deux derniers auront à passer une grande partie
de leur vie en Serbie (M. SPREMIĆ, Despot Djuradj…, cit., p. 63-64).
36. Dont 400.000 ducats au comptant et 20.000 ducats en vêtements et bijoux de mariée, en pré-
sents pour les dignitaires ottomans, selon le dominicain ragusain Jean Stojković dans sa lettre
écrite à Constantinople. Bertrandon de la Broquière parle d’un million de ducats, F. BABIN-
GER, Mahomet II, cit., p. 27sq., Istorija Srpskog naroda (Histoire du peuple serbe), II, Belgrade
1982, p. 241, 242 (M. SPREMIĆ) ; Id., Despot Djuradj…, cit., p. 192-193 n. 79.
37. G. SPHRANTZES, Memorii 1401-1477, ed. V. GRECU, Bucarest 1966, § 78-80 ; D. ANASTASI-
JEVIĆ, Jedina vizantiska carica Srpkinja (L’unique impératrice byzantine serbe), Belgrade 1939.
MEP_Chilandar:Texte 23/03/10 9:48 Page 23
Doukas affirme cependant que le sultan avait une préférence marquée pour sa
nouvelle épouse, car elle était plus belle et avait “plus d’esprit” 38 que les autres.
Les chroniqueurs ottomans donnent par contre une autre version : Murad II
n’aurait accepté ce mariage qu’à contrecœur et sur le conseil de ses dignitaires.
Que dans ce mariage Mara ait été une sorte d’otage destiné à garantir la bonne
conduite de la Serbie, est chose confirmée par le fait que son frère, le prince Ste-
fan, fut retenu chez les Ottomans pendant un certain nombre d’années 39. Mara
ne renonça pas à sa foi orthodoxe et garda, semble-t-il, auprès d’elle une suite
constituée de ses coreligionnaires. Son influence à la Sublime Porte fut certai-
nement assez considérable, notamment sur son époux 40, mais aussi sur Meh-
med II, qui la considérait comme sa mère adoptive 41 et à qui elle aurait (au dire
de sources plus tardives) appris les rudiments du catéchisme orthodoxe et de la
langue serbe. Le sultan Bayezid II tenait compte, lui aussi, des désirs de la tsa-
rine Mara, surtout en ce qui concerne ses œuvres pieuses 42, ainsi que dans cer-
taines questions ecclésiastiques, politiques et diplomatiques 43.
Après la mort de Murad II (1451), Mara fut autorisée par le nouveau sultan
Mehmed II, à s’en retourner dans son pays avec honneurs et riches présents,
après s’être fait restituer une grande partie de son importante dot en terres,
ainsi que d’autres richesses 44. Le retour de Mara faisait partie du traité de paix
38. DOUKAS, Istoria turco-bizantină (1341-1462), éd. V. GRECU, Bucarest 1958, p. 259, 261.
39. Il fut sans doute confié à l’une de ces écoles pour jeunes princes chrétiens dont un certain
nombre étaient toujours retenus en otages par la Porte à cette époque et parmi lesquels, selon
de la Broquière, les jeunes nobles de Valachie comptaient parmi les plus nombreux, cf.
M. SPREMIĆ, Despot Djuradj…, cit., p. 196, n. 96.
40. Le chroniqueur ragusain, Junije Rastić, rapporte que “Il despota in questo tempo godeva di
tutta la confidenza d’Amuratte, ed appresso di lui per mezzo dell’ imperatrice Marra, sua
figliola, poteva assai”, cf. Chronica Ragusina Junii Restii item Joannis Gundulæ, éd. S. NODILO,
Zagreb 1893, p. 295 ; M. SPREMIĆ, Despot Djuradj…, cit., p. 323.
41. N. JORGA, “Rapports entre l’Etat des Osmanlis et les nations des Balkans”, Revue Internatio-
nale des Etudes Balkaniques I/2, Belgrade 1935, p. 135-136 ; M. SPREMIĆ, Despot Djuradj…,
cit., p. 322, 362 ; Ruža ĆUK, “Carica Mara” (La tsarine Mara), Istorijski časopis XXV-XXVI
(1978-1979), p. 65.
42. V. BOŠKOV, “Mara Branković u turskim dokumentima iz Svete Gore” (Mara Branković dans
les documents turcs du Mont-Athos), Recueil de Chilandar 5, Belgrade 1983, p. 197.
43. Ruža ĆUK, “Carica Mara”, cit., p. 83-87 ; M. SPREMIĆ, Despot Djuradj…, cit., p. 527, 547-548.
44. F. BABINGER, Mahomet II, cit., p. 86-87. Dans la charte du despote Djuradj délivrée en 1452 à
la Grande Laure du Mont-Athos, figure le nom de Mara : “notre enfant Madame l’impératrice
Mara”, S. NOVAKOVIĆ, Zakonski spomenici srpskih država srednjeg veka (Les monuments juri-
diques du Moyen Age serbe), Belgrade 1912, p. 503.
MEP_Chilandar:Texte 23/03/10 9:48 Page 24
que son père, le despote Djuradj, avait conclu à l’avènement du nouveau sultan
en 1451 45. Après seize années passées en une réclusion dorée dans le harem du
sultan, accompagnée d’une suite fastueuse et jouissant de l’apanage décerné
par la Porte, Mara retrouva les siens dans la capitale serbe de Smederevo. Les
fiefs de Toplica et Dubočica furent, par la même occasion, restitués au despote
de Serbie. Restant fidèle au vœu qu’elle avait prononcé du vivant de Murad II,
de renoncer au mariage en cas de veuvage et de sa libération “de l’emprise des
infidèles”, Mara déclina la demande en mariage de l’empereur byzantin
Constantin XI 46, veuf depuis 1442, malgré l’insistance de son père, le despote
Djuradj. Elle restera en Serbie quelque six années, avant de repartir en Turquie
accompagnée de son oncle Thomas et de son frère aîné, l’aveugle Grgur (Gré-
goire) après la mort de leur mère, la despina Irène Cantacuzène, le 3 mai 1457.
Ce départ avait pour cause les dissensions et les rivalités politiques survenues
au sein de la famille Branković après la mort du despote Djuradj en 1456.
Mara, Grgur († 1459 à Chilandar sous le nom monastique de Germain) et leur
mère, appartenaient au parti pro-turc, entré en un conflit plus ou moins impli-
cite avec le camp pro-hongrois, dont relevaient le jeune despote Lazar et son
frère Stefan. Mara s’établit dans son domaine de Ježevo (Ezova), qu’elle avait
reçu du sultan dans la région de Serrès 47. Elle y vécut jusqu’à la fin de ses jours
(14 sept. 1487), entourée d’une cour composée de quelques nobles et intel-
lectuels serbes, dont notamment son oncle Thomas Cantacuzène († 1463) et
pendant quelque temps le célèbre copiste et écrivain Vladislav le Grammairien.
En 1469, elle y fut rejointe par sa sœur cadette, Catherine de Cilly, veuve
(mariée en avril 1434) du jadis très puissant baron Ulrich de Cilly. Ayant dû
céder aux Habsbourg la majeure partie des vastes domaines des Cilly, Cathe-
rine se vit bientôt contrainte de vendre sa ville de Zagreb ainsi que les restes
des ses propriétés, avant d’acheter un domaine au Frioul (Fourlanie) et de
s’établir pour quelque temps dans la petite ville de Belgrade. A Ježevo elle était
sous la protection de sa sœur Mara, à laquelle elle devait survivre cinq ans avant
de mourir à son tour en 1492 et d’être enterrée à Konča (Honitsa), près de
Strumica (Stroumitsa) 48.
Mara entretenait une large activité diplomatique, dépêchant ses envoyés
notamment à Raguse, à Venise et à la Porte. En route vers Constantinople, les
diplomates ragusains lui rendaient presque régulièrement visite pour recevoir
d’elle conseils et recommandations. En délivrant ses chartes, elle les scellait du
sceau de son père feu le despote Djuradj portant pour armoiries un casque
fermé sommé de deux cornes de taureau, avec pour légende : “seigneur des-
pote Djuradj”. L’intitulation de ses chartes la désignait elle-même du titre d’im-
pératrice (“tsarine”) 49 et “autocrate” (samodržica). Dans les actes ragusains et
vénitiens elle est le plus souvent désignée comme “imperatrix”, plus rarement
“amirissa” et “madregna del imperador” 50. Dans une charte de 1459, concer-
nant le monastère Sainte-Sophie à Thessalonique, Mehmed II désigne sa belle-
mère, Mara la sultane (amirissa), comme sa “mère”, la “maîtresse des nobles
dames qui croient au Messie” 51.
Cinq documents serbes de Mara ont été publiés par Stojanović 52. Une
charte qu’elle avait délivrée le 21 mai 1466 à Ježevo en faveur des monastères
de Chilandar et de Saint-Paul a été publiée 53, alors qu’une autre, promulguée
48. F. BABINGER, Mahomet II, cit., p. 179, 190, 199-200 ; M. SPREMIĆ, Despot Djuradj…, cit., p. 179,
550.
49. Ahmed pacha Hercegović, dans une lettre aux Ragusains, leur recommandant de continuer
de verser la dîme de Ston à Chilandar et Saint-Paul, rappelle à leur souvenir le contrat conclu
avec eux à ce propos par “l’impératrice Mara”, cf. Lj. STOJANOVIĆ, Stare srpske povelje i pisma II
(Chartes et lettres serbes anciennes), Belgrade- Sr. Karlovci 1934, p. 357.
50. Ruža ĆUK, “Carica Mara”, cit., p. 82.
51. F. BABINGER, Mahomet II, cit., p. 199.
52. Lj. STOJANOVIĆ, Stare srpske povelje i pisma II, cit., p. 196-199 ; R. ĆUK, “O hronologiji pisama
carice Mare upućenih Dubrovniku” (De la chronologie des lettres adressées à Dubrovnik par
la tsarine Mara), Istoriski časopis 24, Belgrade 1977, p. 285-288.
53. Ruža ĆUK, “Povelja carice Mare manastirima Hilandaru i sv. Pavlu” (La charte de la tsarine
Mara pour les monastères de Chilandar et Saint-Paul), Istoriski časopis 24 (1977), p. 103-116.
MEP_Chilandar:Texte 23/03/10 9:48 Page 26
elle aussi à Ježevo et datée du 15 avril 1479, est connue depuis fort long-
temps 54. Des sept documents serbes de Mara, les deux derniers, des chartes
émises en faveur des ces deux monastères athonites, offrent le plus d’intérêt
pour notre enquête. La première (1466) est un acte par lequel Mara lègue deux
de ses villages de la région de Serrès ; la deuxième atteste le droit pour lesdits
monastères de percevoir la dîme de Ston 55.
C’est une charte de donation des villages de Mravinci et de Ježevo, dont les revenus doivent
être partagés (les 3/5 pour Chilandar et les 2/5 pour Saint-Paul), en contrepartie d’offices
religieux pour le repos de l’âme des membres défunts de la famille Branković. Le revenu fiscal
des deux villages s’élève à 15.520 aspres, cf. Irène BELDICEANU-STEINHERR, art. cit., p. 48.
54. L’étude critique de ce document daté de 1479 (Fr. MIKLOSICH, Monumenta Serbica spectan-
tia historiam Serbiae, Bosnae, Ragusii, Vienne 1858, N° CDXLV p. 520-522) semble bien révé-
ler son caractère de faux, même si seule une nouvelle édition pourrait pleinement le confirmer.
Les travaux récents : Mirjana ŽIVOJINOVIĆ, “Svetogorci i stonski dohodak” (Les Hagiorites et
la dîme de Ston), ZRVI 22 (1983), p. 183-188 ; S. ĆIRKOVIĆ, “Hilandarska sveća u Dubrov-
niku” (La dîme de Chilandar à Raguse), Nastava istorije (1998), p. 14 ; A. FOTIĆ, “Despina
Mara Branković and Chilandar : between the Desired and the Possible”, in Huit siècles du
monastère de Chilandar, Belgrade 2000, p. 98), plaident en ce sens.
55. Faux ou authentique (selon Ruža ĆUK, “Carica Mara”, cit., p. 75-80), de même que dans
nombre d’autres cas de falsification, c’est sur la foi de ce faux (qui aurait pu être forgé vers
1500), que la dîme de Ston fut définitivement attribuée aux deux monastères athonites et
versée régulièrement par la République ragusaine, cela probablement jusqu’en 1806.
56. On connaît 18 documents serbes des archives de Saint-Paul, dont le plus ancien fut délivré
avant 1385, alors que le plus récent est daté de 1580. Dušan Sindik a réuni 17 de ces docu-
ments (l’acte de la moniale Makrine – photographie de la collection Sevastjanov – n’ayant pu
être retrouvé à St.-Paul), dont le plus ancien (acte de Nikola Bagaš) était inconnu jusqu’à cette
publication. Le N° 2 (nov. 1409) est un contrat entre les monastères de Xèropotamou et
Saint-Paul ; N° 3 est une charte (3 oct. 1403 ?) de Stefan-Grgur Branković, avec sa mère Mara
et ses frères, Stefan, Djuradj et Lazar ; N° 4 (3 nov. 1409) est la traduction serbe d’un acte du
Prôtaton à l’intention de St.-Paul ; N° 5 (15 nov. 1410), charte de Djuradj Branković, avec sa
mère Mara et son frère Lazar ; N° 6 (15 nov. 1419), Djuradj et son épouse Irène ; N° 7 (vers
1430), Djuradj confirme la donation du čelnik Radić ; N°8 (1er sept. 1429-31 août 1430),
trad. serbe du prostagma de Jean VIII Paléologue ; N° 9 (fév. 1431), trad. serbe de l’horismos
MEP_Chilandar:Texte 23/03/10 9:48 Page 27
59. V. MOŠIN, “Samodržavni Stefan knez Lazar i tradicija Nemanjićkog suvereniteta od Marice
do Kosova” (Le prince autocrator Stefan Lazar et la tradition de souveraineté némanide de la
Marica à Kosovo), in Le prince Lazar, Belgrade 1971, p. 24-27 ; A. MLADENOVIĆ, “Povelje
kneza Lazara Hilandaru i vlastelinu Obradu Dragosaljiću” (Les chartes du prince Lazar à Chi-
landar et au seigneur Obrad Dragosaljić), in Huit siècles du monastère de Chilandar, Belgrade
2000, p. 203-222.
60. M. BLAGOJEVIĆ, “Sekularizacija Hilandarskih poseda u srednjovekovnoj Srbiji” (La séculari-
sation des biens fonciers de Chilandar dans la Serbie médiévale), in Huit siècles du monastère
de Chilandar, Belgrade 2000, p. 55-57.
MEP_Chilandar:Texte 23/03/10 9:48 Page 29
loin, comme “mon saint monastère” 61. Par un chrysobulle de juin 1411, le des-
pote fait don à Chilandar de villages dans la région de Novo Brdo (Kosovo),
en contrepartie de six adelphata concédés par le monastère 62. Après que l’au-
torité du despote Stefan eut été reconnue par son neveu Djuradj Branković 63,
le protectorat qu’il avait exercé sur la laure dynastique serbe pouvait donc être
restauré en vertu de la succession héréditaire de la souveraineté princière.
La sollicitude des Branković envers Chilandar date néanmoins du milieu
du XIVe siècle, et notamment depuis que le frère aîné de Vuk Branković,
Nikola Radohna, s’y était fait moine sous le nom de Roman, avant 1365. Puis,
ayant embrassé le grand habit (schèma), il prend le prénom de Gérasime, et sa
première mention sous ce nom remonte à 1376/77. En tant que frère du puis-
sant magnat Vuk Branković, le gendre du prince Lazar (†1389), il put intercé-
der à maintes reprises en faveur des grands couvents de l’Athos, la Grande
Laure, Kutlumus, mais surtout Chilandar et Saint-Paul. A son instigation, ses
frères Vuk et Grgur font don en 1365 de plusieurs villages du Kosovo à Chi-
landar ; une donation à Kutlumus est relatée en 1370 par l’higoumène Chari-
ton ; en 1379/80 il reçut 100 onces d’argent métal à titre d’allocation annuelle
de la part du prince Lazar en faveur de Chilandar. Pour la Grande Laure il
obtint de la princesse Milica 100 livres d’argent métal d’allocation annuelle,
alors que vers 1392 il est à l’origine de l’attribution de l’église de la Présenta-
tion (Vavedenie) de la Théotokos à Ibar, avec trois villages et plusieurs
hameaux pour le compte de Chilandar 64. En 1376/77, Vuk accorde à Chilan-
dar le monastère Saint-Georges à Skoplje, après lui avoir fait don des villages
de Gornja et Donja Polimlja, près de Priština. Après avoir accepté la suzerai-
61. Despot Stefan LAZAREVIĆ, Književni radovi (Œuvres littéraires), éd. Dj. TRIFUNOVIĆ, Belgrade
1979, p. 148-149.
62. D. SINDIK, “Srpska srednjovekovna akta u manastiru Hilandaru” (Les actes médiévaux serbes
du monastère de Chilandar), Recueil de Chilandar 10 (1998), p. 78-79.
63. Après dix années de troubles et de conflits sanglants, avec implications dramatiques dans la
guerre civile entre les princes ottomans, celle entre les Branković et les Lazarević prit fin en
1412 par la réconciliation de Djuradj et de Stefan. Le premier réussit à rejoindre la Serbie à
grand-peine depuis Thessalonique, pour être chaleureusement accueilli par son oncle Stefan
qui, étant sans descendance, le désigna comme héritier du trône (M. SPREMIĆ, Despot Dju-
radj…, cit., p. 60-61). L’artisan de cette réconciliation fut la mère de Djuradj et sœur de Stefan,
Mara Lazarević.
64. M. SPREMIĆ, “Brankovići i Sveta Gora” (Les Branković et le Mont-Athos), in Druga kazivanja
o Svetoj Gori, Belgrade 1997, p. 81.
MEP_Chilandar:Texte 23/03/10 9:48 Page 30
65. Sur les nombreuses donations de Vuk Branković à Chilandar, dont il devient le principal ktitor
après 1389, voir M. SPREMIĆ, “Brankovići i Hilandar” (Les Branković et Chilandar), in Huit
siècles du monastère de Chilandar, Belgrade 2000, p. 73-80.
66. Dj. BUBALO, “Povelje Mare Branković i sinova joj Grgura, Djurdja i Lazara manastiru Hilan-
daru” (Les chartes de Mara Branković et de ses fils Grgur, Djurdje et Lazar pour le monastère
de Chilandar), Prilozi KJIF, LXV-LXVI (1999-2000), p. 77-105 (avec 3 fac-similés).
67. M. SPREMIĆ, “Brankovići i Sveta Gora”, cit., p. 82-83, 85. En 1389 le couvent de Saint-Paul
comptait 190 moines, alors qu’une trentaine d’années plus tard il n’en avait que 34 essentiel-
lement serbes, D. I. MUREŞAN, “Le Mont Athos aux XVe-XVIe siècles. Autour de quelques des-
criptions d’époque”, in The Romanian Principalities and the Holy Places along the Centuries.
Papers of the Symposium heid in Bucharest, 15-18 October 2006, Ed. : E. Băbuş, I. Moldoveanu,
A. Marinescu, Bucarest 2007, p. 86.
MEP_Chilandar:Texte 23/03/10 9:48 Page 31
nom que son oncle Gérasime, Grgur († 13 mars 1408) alloue à la fondation
familiale 20 livres d’argent par an, outre plusieurs villages au Kosovo 68. Durant
le despotat de Stefan Lazarević (1402-1427), le ktitorat sur Chilandar est
assumé, selon l’usage, par le souverain de Serbie 69, cependant que les Bran-
ković se tournent vers la fondation de leurs aïeux, le monastère de Saint-Paul.
73. F. BABINGER, “Ein Freibrief Mehmeds II. des Erobers, für das Kloster Hagia Sophia zu Salo-
niki, Eigentum der Sultanin Mara (1459)”, Byzantinische Zeitschrift 44, Munich 1951, p. 11-
20.
74. M. VASIĆ, “Stanovništvo Kruševačkog sandžaka i njegova društvena struktura u ·XV vijeku”
(La population du sanğaq de Kruševac et sa structure sociale au XVe siècle), in Kruševac kroz
vekove, Kruševac 1972, p. 70-71.
MEP_Chilandar:Texte 23/03/10 9:48 Page 33
rel habité par des religieux serbes 75. Les Branković étaient donc considérés
comme les ktitôrs de Saint-Paul. En 1447, trois ans à peine après la restauration
du despotat de Serbie (occupé par les Turcs entre 1439 et 1444), le despote
Djuradj avait fait bâtir dans l’enceinte du monastère une église dédiée à saint
Georges 76. Dans ses testaments de 1466 et 1469, Mara désigne comme héri-
tiers de ses biens Chilandar pour les 3/5 et Saint-Paul pour les 2/5 des quotes-
parts 77. Il est intéressant de remarquer que les actes relatifs à ces deux legs
constitueraient la plus ancienne preuve de l’existence de vaqif chrétiens dans
l’Etat ottoman 78.
Les relations qu’entretenait Mara avec Mehmed II étaient excellentes,
même si elle ne se rendait que très rarement à sa cour. C’est sur son initiative
que furent élus les patriarches constantinopolitains Denys Ier le Moréote,
Raphaël le Serbe 79 et Niphon II le Péloponnésien. En tant que l’une des der-
nières descendantes de l’illustre lignée serbe, elle s’était arrogé la protection
des monastères athonites notamment. Aucun autre seigneur chrétien n’avait à
cette époque ni la volonté ni la capacité de s’imposer à Constantinople en tant
que protecteur de la Grande Eglise, la “Mégali Ekklisia” (le Patriarcat œcumé-
nique) à l’instar de Mara.
Consacrant le restant de ses jours à la protection des chrétiens et de l’Eglise
chrétiene 80, Mara intercède avec succès en 1485/86 à la Porte en faveur de
75. Dj. Sp. RADOJIČIĆ, “Feudalna porodica Bagaš iz Vranja” (La famille féodale Bagaš de Vranje),
Vranjanski glasnik 1, Vranje 1965, p. 21 ; Ruža ĆUK, “Povelja carice Mare…”, cit., p. 103.
76. G. SUBOTIĆ, “Obnova manastira Svetog Pavla u XIV veku” (La restauration du monastère de
Saint-Paul au XIVe siècle), ZRVI 22 (1983), p. 207-254.
77. En 1471, Mara fait don à Saint-Paul d’une importante propriété foncière, qu’elle venait de
racheter à Esphigménou pour 30.000 aspres sur l’isthme de l’Athos, V. BOŠKOV, “Mara Bran-
ković…”, cit., p. 193-194 ; A. FOTIĆ, Sveta Gora i Hilandar…, cit., p. 185 n. 6.
78. V. BOŠKOV, “Mara Branković…”, cit., p. 197. Il semble que la Porte avait tendance à accorder
à certains legs pieux monastiques le statut de vaqif : Elisabeth A. ZACHARIADOU, “Ottoman
Documents from the Archives of Dionysiou (Mount-Athos), 1495-1520”, Südost-Forschun-
gen, XXX (1971), p. 22-23, 26.
79. Cf. N. JORGA, “Rapports entre l’Etat des Osmanlis et les nations des Balkans”, Revue Interna-
tionale des Etudes Balkaniques I/2, Belgrade 1935, p. 136.
80. L’autorisation de retirer de Târnovo les reliques de saint Jean de Rila, pour les transférer au
monastère de Rila, fut obtenue par l’intervention de la sultane Kera (Kyria) Mara auprès de
Mehmed II : E. TURDEANU, La littérature bulgare du XIVe siècle et sa diffusion dans les pays rou-
mains, Paris 1947, p. 80.
MEP_Chilandar:Texte 23/03/10 9:48 Page 34
La transmission du ktitorat
Mais pour quelle raison Mara avait-elle tenu à transmettre le droit de ktitôr
des Branković aux princes roumains, alors que la descendance mâle de son
81. A. FOTIĆ, “Despina Mara…”, cit., p. 97-98 ; Id., Sveta Gora i Hilandar…, cit., p. 175-181.
82. Le montant de cette dîme annuelle était de 500 hyperpères ragusains (≠ 250 ducats d’or) ;
désignée comme “Stonski dohodak” (dîme de Ston), ou encore “Dubrovačka sveća”, elle a
été régulièrement versée jusqu’en 1459, date à laquelle les Ragusains semblent avoir estimé
que leurs obligations contractées en 1333 avaient pris fin avec la disparition du despotat de
Serbie. C’est sur l’intervention de Mara auprès de Mehmed II en 1462, que Raguse reprend
le versement de la dîme en 1465, y compris pour les six années précédentes ; voir à ce sujet,
S. ĆIRKOVIĆ, “Hilandarska sveća u Dubrovniku” (La dîme de Chilandar à Raguse), Nastava
istorije (1998), p. 5-19 ; A. FOTIĆ, Sveta Gora i Hilandar…, cit., p. 189-193.
83. Mirjana ŽIVOJINOVIĆ, “Svetogorci i stonski dohodak” (Les Hagiorites et la dîme de Ston),
ZRVI 22 (1983), p. 179-188 ; Ruža ĆUK, “Carica Mara”, cit., p. 75-80.
84. La documentation ottomane récemment mise à jour permet de faire reculer les débuts des
relations entre Chilandar et les voïvodes de Valachie jusqu’à 1481. C’est un nišan de Bayezid
II, daté du 5-14 octobre 1481, qui témoigne de l’intercession de Basarab Ţépéluş qui obtint
une importante exemption fiscale pour Chilandar de la part du sultan. Ledit monastère aurait
ainsi été le premier couvent athonite à bénéficier de telles franchises foncières (exemption
d’une moitié de la dîme annuelle pour tous ses métochia), à l’instigation d’un prince roumain,
cf. V. BOŠKOV, “Dokumenti Bajazita II u Hilandaru (Sveta Gora)” (Les documents de Baye-
zid II à Chilandar (Mont-Athos), Prilozi za za orijentalnu filologiju 31 (1982), p. 138-143 ;
V. BOŠKOV, Dušanka BOJANIĆ, “Sultanske povelje iz manastira Hilandara. Regesta i komen-
tar za period 1512-1601” (Les chartes des sultans du monastère de Chilandar. Regestes et
commentaires pour la période 1512-1601), Recueil de Chilandar 8 (1991), p. 176, 204 (avec
fac-similé et transcription en caractères arabes, p. 201, 202-203) ; A. FOTIĆ, Sveta Gora i Hilan-
dar…, cit., p. 194-195. Voir plus loin, p. 16 sq.
MEP_Chilandar:Texte 23/03/10 9:48 Page 35
père existait toujours ? Après plus d’un siècle de patronage sur les monastères
athonites, la Maison des Branković n’avait pas quitté la scène politique et inter-
nationale du jour au lendemain, même si après la mort du despote Djuradj en
1456 et surtout après l’occupation définitive de la Serbie par les Ottomans en
1459, elle avait cessé de jouer le rôle important qui avait été le sien dans cette
partie de l’Europe pendant plus d’un siècle, si l’on tient compte de l’ancienneté
de l’illustre lignée.
Que devient la partie de la famille du despote Djuradj qui ne s’est pas rési-
gnée à reconnaître la suzeraineté ottomane ? Alors que Mara, plus tard rejointe
par sa demi-sœur Catherine de Cilly, s’est installée sur ses terres proches du
Mont-Athos, Stefan, le deuxième fils aveuglé de Djuradj, avait dû connaître le
destin peu enviable des réfugiés politiques. De Hongrie en 1459, il arriva à
Raguse dans l’été 1460, avant de s’établir pour quelque temps en Albanie sous
la protection de Skanderbeg 85, dont il venait d’épouser la belle-sœur. Les
temps étaient difficiles en Albanie, comme partout ailleurs dans les Balkans, et
Stefan se retrouva avec sa famille en 1461 chez sa sœur Catherine Cantacuzène
en Autriche. Après l’avoir aidée à régler ses problèmes financiers et fonciers, il
s’établit sur son fief de Belgrade, au Frioul, peu après 1462, alors qu’il s’était
rendu à Venise au cours de cette année-là. Il entretenait des relations avec ses
deux sœurs de l’Empire ottoman, assistant notamment Mara dans sa média-
85. Jean Castriote, le père du célèbre héros albanais Skender-beg, était le fondateur d’une skétè,
située à une demi-heure de marche de Chilandar et désignée comme la “Tour albanaise”.
Ledit ermitage fut acheté à Chilandar par le seigneur albanais (avec ses fils, Staniša, Repoš,
Constantin et Georges), y compris quatre adelphata (άδελφάτα), après 1428, pour 80 florins,
à la condition que la skétè redeviendrait la propriété du monastère après la mort du donateur.
L’un des fils, Repoš, décédé à Chilandar en 1431, fut inhumé dans l’exonarthex du catholicon
du monastère. Jean Castriote, avec ses fils, avait fait don à Chilandar en 1425 de deux villages
(Radostuše et Trebište) avec une église (Actes de l’Athos V. Actes de Chilandar. Deuxième
partie. Actes Slaves, par B. B. KORABLEV, dans йй XIX, N° 1, Petrograd 1915, 95 actes (de 1193
à 1684), N° 81 p. 531-532 ; J. RADONIĆ, « Djuradj Kastriot Skender-beg i Albanija u XV veku
/istoriska gradja/ (Georges Castriote Skender-beg et l’Albanie au XVe siècle /sources histo-
riques/), Spomenik XCV (1942), n° 3). Le premier donateur valaque de la skétè aura pu être
Basarab Ţépéluş (1477-1481), voir S. NOVAKOVIĆ, Zakonski spomenici, cit., p. 467-468 ;
A. FOTIĆ, Sveta Gora i Hilandar, cit., p. 247-249), ainsi que l’ermitage de Saint-Sava à Karyès
(charte du patriarche Nicodème de 15 juin 1450, voir D. SINDIK, « Povelje… », cit., p. 100-
116, avec fac-similé), dont les fondateurs furent les seigneurs albanais et serbes. Là aussi les
princes valaques suivent une tradition plus ou moins ancienne.
MEP_Chilandar:Texte 23/03/10 9:48 Page 36
86. Fr. MIKLOSICH, Monumenta Serbica, n° CDLXII, p. 539-540 ; S. NOVAKOVIĆ, Zakonski spome-
nici, cit., p. 533 n° 6 ; Dušanka DINIĆ-KNEŽEVIĆ, “Sremski Brankovići” (Les Branković de Srem
– Sirmium), Istraživanja 4 (1975), p. 40-41.
87. N. NOVOSTRUIEV, “Tri hrisovulje u Hilandaru” (Trois chrysobulles de Chilandar), Glasnik
Srpskog učenog društva VIII, fs. 8 (1869), p. 274-277 ; Fr. MIKLOSICH, Monumenta Serbica…,
n° CDLXX, p. 546-548 ; M. SPREMIĆ, “Brankovići i Sveta Gora”, cit., p. 94-96 ; A. FOTIĆ, Sveta
Gora i Hilandar…, cit., p. 187-188.
MEP_Chilandar:Texte 23/03/10 9:48 Page 37
94. D. NASTASE, “L’idée impériale dans les Pays roumains et ‘le crypto-empire chrétien’ sous la
domination ottomane”, Σύμμεικτα, IV (1981), p. 219 et aussi note 4.
95. Alors que les noms de Mara et de sa sœur, ainsi que ceux des membres défunts de la famille
sont indiqués dans sa charte pour Chilandar et pour Saint-Paul, afin d’inviter les moines à
prier pour eux, ceux des Branković de Hongrie n’y figurent point (Ruža ĆUK, “Povelja carice
Mare…”, cit., p. 113). Ce qui dénote bien une attitude pour le moins réservée à l’endroit de
ceux des membres de la famille reconnaissant la suzeraineté du roi de Hongrie.
96. P. Ş. NĂSTUREL, “Aperçu critique des rapports de la Valachie et du Mont-Athos des origines
au début du XVIe siècle”, Revue des études sud-est européennes II, 1-2 (1964), p. 16-17.
MEP_Chilandar:Texte 23/03/10 9:48 Page 40
1492, 1506 et 1513 utilise les expressions “müte allik” (dépendant de), et
“Eflāk voyvodasi Çepeluş ve İvlād voyvoda Erkekler Adasinda mezkurlarun ve
ecdādlarinun Filandār adlu manāsttirinun” (…le monastère nommé Chilan-
dar est lié aux voïévodes valaques Ţepeluş et Vlad…), pour désigner les rap-
ports du voiévode valaque avec Chilandar. La même terminologie est, par
ailleurs, employée pour les autres monastères athonites, dont notamment Kut-
lumus. Selon l’ottomanisant serbe Aleksandar Fotić, dans sa thèse de doctorat
récemment publiée, ces expressions doivent être comprises au sens le plus
large, comme désignant une sorte de protection, de tutelle et non pas une ges-
tion ou propriété de droit 97. Cette charge prend pleinement effet dès la mort
(1490/91) de Catherine de Cilly (Cantacuzène), la sœur de Mara, que Vlad
le Moine semble bien avoir considérée comme ayant été la dernière héritière
légitime des ktitôrs serbes.
97. “ Beldiceanu et P. Ş. Năsturel affirment de manière erronée que les Ottomans reconnaissaient
aux voïévodes valaques le statut de mütevelli (N. BELDICEANU, “En marge d’une recherche
concernant les relations roumano-athonites”, Byzantion, L/2 (1980), p. 620-621 n. 6 ;
P. Ş. NĂSTUREL, Le Mont-Athos…, cit., p. 330-331). Il s’agit peut-être d’une erreur de lecture,
car ce à quoi ils se réfèrent n’existe pas dans les actes auxquels ils font référence (P. LEMERLE,
P. WITTEK, “Recherches sur l’histoire et le statut des monastères athonites sous la domina-
tion turque”, Archives d’Histoire du droit oriental III (1948), p. 420-439). Ils y ont, en fait, été
entraînés par l’hypothèse de Wittek, provenant de l’utilisation d’une notion alors non encore
élucidée de “vakif de monastère”, et de la propension à utiliser les termes d’acception la plus
large, comme terme technique juridique au sens le plus restreint, caractéristiques de la charia.
Aucun statut juridique de mütevelli (administrateur) n’était possible. Le voïvode pouvait être
désigné uniquement et exclusivement au sens le plus large, de même que les higoumènes
furent désignés en ce sens. Non pas dans un sens juridique, mais simplement en tant que per-
sonnes ayant à leur charge la gestion des fondations pieuses”, cf. A. FOTIĆ, Sveta Gora i Hilan-
dar…, cit., p. 196 n. 9. Sans entrer dans le vif du sujet, force nous est de constater que Fotić
semble bien avoir lu de manière lacunaire l’article de Lemerle-Wittek, car la mention de
“mütewelli” y figure bel et bien, même si elle est subsidiairement tirée d’un acte ottoman de
1568/69, connu dans sa traduction grecque (εἴναι μετεβέληίίς), pour le monastère d’Esphig-
ménou du Mont-Athos (P. LEMERLE, P. WITTEK, art. cit., p. 429 n. 3).
MEP_Chilandar:Texte 23/03/10 9:48 Page 41
98. Dj. Sp. RADOJIČIĆ, “Srpske arhivske i rukopisne zbirke na Sv. Gori” (Les collections anciennes
d’archives et de manuscrits serbes au Mont-Athos), Arhivist 2 (1955), p. 8-9.
99. Qui l’ont inclus dans le corpus des Documenta Romaniae historica, A) Valachie, t. I, Bucarest
1956, document N° 235, où se trouve le texte slave avec traduction roumaine. Pour le com-
mentaire, voir P. Ş. NĂSTUREL, op. cit., p. 125-127 (Voir plus loin notre note 77) ; D. NASTASE,
“L’idée impériale…”, cit., p. 219.
100. Sur elle : D. M. NICOL, The Byzantine Family of Kantakuzenos, Dumbarton Oaks, 1968, p. 216-
219 (et index).
MEP_Chilandar:Texte 23/03/10 9:48 Page 42
Ţépéş, le Petit Empaleur). Puis Vlad réapparaît après le 23 mars 1482, et il gar-
dera le pouvoir jusqu’à son décès en septembre 1495 quand, devenu à son lit
de mort le moine Pachôme, il passa la couronne à son fils Radul le Grand, déjà
associé au trône depuis longtemps. Or Mara, la sultane restée chrétienne de
Murad II, était décédée depuis le 14 septembre 1487.
Sa sœur, ou plus exactement sa demi-sœur Catherine, veuve du magnat
hongrois Ulrich de Cilly, mort en 1456 au siège de Belgrade, apparaît com-
munément dans les sources serbes et, de là, on le voit, dans le chrysobulle
valaque de 1492, sous le nom de “la Cantacuzène”. C’est qu’elle était née du
deuxième mariage de son père Georges Branković : celui-ci, veuf d’une sœur
de l’empereur de Trébizonde Jean IV Comnène, avait épousé en secondes
noces Irène Cantacuzène qui lui donna une fille, ladite Catherine, et deux fils,
Stefan et Lazar. Catherine de Cilly décéda vers 1492, cinq ans environ après
Mara 101.
Si on confronte maintenant la date de décès des deux filles de Georges
Branković avec la chronologie des règnes de Vlad le Moine, on constate que
Mara étant morte en 1487, alors que Vlad régnait déjà en 1482, elle aurait fort
bien pu l’adopter pour fils, elle qui, de son mariage non consommé avec Murad
II, n’avait point eu d’enfant. Nécessairement cette mesure remonte aux années
1482-1487. Il nous paraît douteux que Mara ait pris pareille décision durant le
premier règne de Vlad en 1481, lequel ne dura guère que deux ou trois mois.
Le chrysobulle de Vlad conservé à Chilandar mentionne, on l’a vu, la Can-
tacuzène Catherine, morte vers 1492. La chose implique en soi ou bien un
double choix du prince roumain par les deux sœurs serbes, ou bien la confir-
mation par Catherine de la décision prise naguère par Mara. Il semble plus vrai-
semblable de voir dans le contenu du document roumain la marque d’une
confirmation ultérieure par Catherine de la transmission par Mara au prince
Vlad de ses droits de fondateur : en effet la charte de Vlad mentionne la sultane
pompeusement, et à deux reprises, alors que Catherine ne l’est qu’une seule
fois, et plus sobrement. Si l’interprétation que nous proposons est la bonne,
cela implique qu’il aura existé aussi un acte de Mara adressé au prince de Vala-
chie entre 1482 et 1487 au plus tard, et sans doute aussi un document de
101. Le chrysobulle de Vlad le Moine n’a pu être émis qu’après qu’on eût appris en Valachie que
la Cantacuzène était décédée à son tour.
MEP_Chilandar:Texte 23/03/10 9:48 Page 43
104. P. LEMERLE, Actes de Kutlumus, Paris 1945, p. 234-235 (même page encore dans la 2e édition,
Paris 1988) ; P. Ş. NĂSTUREL, Le Mont-Athos…, cit., p. 59-60 et 300-333.
MEP_Chilandar:Texte 23/03/10 9:48 Page 46
106. P. LEMERLE, P. WITTEK, art. cit., p. 424 sq. ; P. Ş. NĂSTUREL, Le Mont-Athos…, cit., p. 32, 41sq.,
89 sq., 210-211, 195, 299-300.
MEP_Chilandar:Texte 23/03/10 9:48 Page 49
107. Le prince de Moldavie Etienne le Grand, presque constamment en guerre contre le sultan,
n’entrait pas en ligne de compte précisément pour cette raison.
108. Voir supra, p. 23** (La transmission du ktitorat).
109. B. I. BOJOVIĆ, L’idéologie monarchique dans les hagio-biographies dynastiques du Moyen-Age serbe,
Orientalia Christiana Analecta 248, Rome 1995, passim.
MEP_Chilandar:Texte 23/03/10 9:48 Page 50
Une fois que la monarchie serbe fut révolue sur ses terres ancestrales, une nou-
velle hiérarchie l’ayant supplantée, il fallut se conformer au nouvel ordre des
choses, d’autant que la Grande Eglise 110 et la Sainte Montagne assumaient le
destin encouru. C’est là que la logique hiérarchique devait l’emporter sur la
généalogie princière. Le choix est fait lorsque la fin du despotat serbe s’annonce
comme une conséquence de la chute de Constantinople. Mara prend le parti
de l’état de fait, de même qu’elle avait assumé jadis la raison d’Etat par son
devoir de princesse.
S’étant expatriés de Serbie, désormais hors d’atteinte de l’autorité du sultan,
et s’étant placés sous la protection de son ennemi, le roi de Hongrie, ses frères
et neveux pouvaient bien consentir d’importants sacrifices sur leurs faibles
moyens, en s’efforçant de garder leur rang princier et leur tutelle théorique sur
les laures de l’Athos ; ils n’étaient plus en mesure d’exercer une protection
effective sur les fondations pieuses de leurs ancêtres. Désormais ils faisaient
partie d’un autre monde, en raison de l’antinomie abyssale qui séparait les deux
civilisations. En choisissant de rester fidèle à la terre de ses aïeux, Mara dut
renoncer en quelque sorte aux liens du sang qui l’attachaient à sa famille. Par
là même elle prenait le parti de l’esprit, le seul qui pouvait subsister au vu du
destin des vaincus.
L’une des dernières descendantes d’une vieille lignée princière, dont l’as-
cension et le prestige étaient étroitement liés aux patronages qu’elle exerçait
sur les foyers de spiritualité monastique, Mara était bien placée pour savoir que
l’on ne vit pas seulement de pain, de même que les hommes et les lieux de
prière s’accommodent sans peine des largesses des grands de ce monde. En
léguant la protection des foyers de l’esprit aux princes de Valachie 111, par sa
volonté visionnaire, sa sagesse et sa lucidité, elle a sans doute fait plus pour la
110. P. Ş., NĂSTUREL, « Denys II de Constantinople “empereur et patriarche” (1546) », Etudes bal-
kaniques. Cahiers Pierre Belon. Recherches interdisciplinaires sur les mondes hellénique et balka-
nique 4 (1997), p. 135-146 ; P. Ş. NĂSTUREL, D. I. MUREŞAN, “Le Patriarcat œcuménique de
Constantinople aux XIVe-XVIe siècles : rupture et continuité”, Actes du Colloque international,
Rome, 5-6-7 décembre 2005, Paris 2007, p. 319-367.
111. Si les princes de Valachie ont honoré leurs responsabilités de “nouveaux ktitors” en versant
plus ou moins régulièrement une allocation annuelle (obrok) substantielle à Chilandar, leur
tutelle sur ce couvent ne pouvait guère s’exercer lorsqu’il s’agissait du legs pieux de Mara
concernant ses propriétés foncières de Macédoine léguées aux deux monastères athonites,
lesquelles furent par contre “incorporées aux domaines impériaux” dès l’époque de Mehmed
II, cf. Irène Beldiceanu-Steinherr, art. cit., p. 51-59.
MEP_Chilandar:Texte 23/03/10 9:48 Page 51
mémoire de ses aïeux et l’avenir de son pays, que ses intrépides frères et neveux
qui avaient refusé de subir le sort des vaincus. Et cependant, leurs destins se
rejoignirent d’une certaine manière, de part et d’autre du Sud-Est européen,
dans une perspective lointaine, alors qu’ils étaient inconciliables de leur temps.
Arrivée à un âge avancé, Mara songeait donc à assurer l’avenir des fonda-
tions pieuses de la dynastie dont elle était issue. A qui laisser après sa mort le
soin de veiller sur Chilandar (et sans doute aussi sur Saint-Paul) ? Et c’est alors
qu’elle jeta son dévolu sur le prince de Valachie Vlad le Moine. Maintenant on
ne saurait plus parler en l’occurrence de l’adoption du voïvode roumain par la
sultane serbe, à la suite des judicieuses objections élevées à l’encontre de cette
interprétation proposée naguère encore par plusieurs chercheurs roumains,
dont l’un d’entre nous. Et c’est justement ce terme de dévolu qui, par associa-
tion d’idées, nous fait penser à la notion juridique de dévolution. On le sait, ce
vocable s’applique pour désigner l’attribution d’une succession, ou d’une
tutelle à une personne n’ayant légitimement aucun droit d’héritage. Or c’est
bien le cas du choix que Mara fit de la personnalité du dynaste de Valachie. Par
là, éliminant ses propres parentés serbes frappées d’incapacité du fait de leur
inféodation au roi de Hongrie, aggravée ipso facto par leur hostilité ouverte
envers la Sublime Porte, et sans plus insister sur leur appauvrissement maté-
riel, Mara fit donc le bon choix en s’en remettant à un prince orthodoxe, riche,
et relativement puissant dans le monde des Balkans et qui était, de surcroît,
bien en cour à Istanbul. Ce droit de dévolution, Vlad allait le transmettre tout
naturellement à sa descendance ou à sa parentèle en vertu du principe de la
succession au trône de la principauté danubienne.
Et c’est ainsi que Radul le Grand, fils d’un premier mariage de Vlad le
Moine, accorda sa sollicitude à Chilandar et que son frère Vlad (ou Vlăduţă),
issu d’un second lit, procéda à son tour quand, le 15 mai 1510, il délivra au
monastère serbe du Mont-Athos un chrysobulle s’inspirant de très près de
celui émis par leur père en 1492 : on y relève notamment les phrases concer-
nant Mara et sa sœur la Cantacuzène et l’instituant ktitôr.
Quelle interprétation doit-on donner de la passation du ius patronatus, du
ktitorat sur Chilandar par la sultane Mara au prince Vlad le Moine de Vala-
chie ? Tout d’abord, on doit reconnaître 112 qu’il n’y a pas eu adoption au sens
113. Nous utilisons l’édition du chrysobulle de Vlad par P. P. PANAITESCU et D. MIOC, dans Docu-
menta Romaniae Historica A) Ţara Rom., I, Bucarest, 1966, p. 377-379 (texte slave) et trad.
roum, p. 379-380. Le passage en question se lit p. 378 (sl.) et p. 380 (roum.). Autre édition
(avec traduction française), par I. R. MIRCEA, “Relations culturelles roumano-serbes au XVIe
siècle”, Revue des études Sud-Est européennes I/3-4 (1963), p. 416-417. Voir également
G. D. FLORESCU, Divanele domneşti din Ţara Românească (Les Conseils princiers de Valachie), I
(1389-1495), Bucarest 1943, p. 319-320 et tableau généalogique en regard. A noter que le
document déclare expressément que Mara aimait Vlad à la place des enfants (qu’elle n’avait
pas eus). C’est cette formule qui a poussé certains historiens à avancer un peu imprudemment
l’idée d’une adoption de Vlad par Mara, alors qu’en réalité il s’agit d’un choix délibéré par
lequel la sultane chrétienne se décidait à remettre le sort de son monastère ancestral entre les
mains d’un prince roumain. Adoption spirituelle, mais nullement juridique. D’où la poursuite
logique du patronage serbe par le patronage valaque sur la laure de Chilandar. Le tour des
princes de Moldavie allait venir tout naturellement, mais plus tardivement, avec le voïévode
Pierre Rareş, époux, comme il est rappelé plus haut, d’Hélène Branković, une nièce de la sul-
tane Mara. L’atteste le chrysobulle de Rareš de 1533, en faveur de Chilandar : P. Ş. NĂSTUREL,
Le Mont-Athos…, cit., p. 137.
114. Voir note précédente.
MEP_Chilandar:Texte 23/03/10 9:48 Page 53
Stepašin, envers Mara, “ma mère, Madame la Despine” 115. Et nous tenons à
signaler ici aux historiens telle lettre en grec que le sultan Sélim II adressa au
prince de Valachie Alexandre Mircea au lendemain de la bataille navale de
Lépante (1572), fatale aux Ottomans, pour lui annoncer, à titre de compensa-
tion pour le Croissant, la conquête de l’île de Chypre, et pour l’inviter à la célé-
brer lui aussi par des réjouissances chez lui, en Valachie ; puis pour l’engager à
lever une armée destinée à participer à l’expédition que les Turcs montaient
contre Corfou, en caressant déjà le projet, lit-on dans ce document, de s’em-
parer ensuite de Venise et, enfin, de Rome. Sélim, et c’est le motif pour lequel
nous citons ce document – s’adresse au jeune prince valaque en l’appelant mon
fils et encore mon enfant 116. Nous ignorons si l’usage ottoman dans la corres-
pondance privée des padishahs avait coutume d’user de pareils termes qui font
penser à une sorte de hiérarchie de type familial des Etats et des dynasties
fondée non sur le sang mais sur l’amitié et la subordination structurée à l’ins-
tar de ce que Byzance avait connu autrefois. Seul un ottomanisant pourrait sans
doute se pencher sur la question pour approfondir davantage le type des rap-
ports qui s’étaient établis entre Mara et Vlad le Moine, mais auparavant déjà
entre la sultane et le prince Basarab le Jeune (Ţepeluş) de Valachie. Notre rôle
ne peut que se limiter à soulever le problème, tel que nous croyons l’entrevoir
ici. En attendant, une conclusion s’impose déjà, c’est que la sultane Mara Bran-
ković fit le bon choix en s’adressant à Vlad le Moine de Valachie.
C HAPITRE 2
K TITÔR DE C HILANDAR
de l’Eglise de Serbie, Sava Ier (1219-1233), peu de temps après son trépas sur-
venu en 1235.
Ces faits fondateurs sont précédés par l’instauration de nombre d’institu-
tions légitimantes, de caractère ecclésiastique et surtout monastique, législatif,
liturgique, hagiographique et iconographique. Pour ne mentionner que les faits
majeurs de cet ordre, il faut citer la fondation des grands monastères de Studenica
(1186), de Chilandar (1198) au Mont-Athos, de Žiča (1200) – premier siège
de l’archevêque de Serbie – de Mileševa (v. 1228) ; la composition des premiers
Typika (de Chilandar, de Karyès, de Studenica), des offices et des Vies de saints 2,
ainsi que des actes législatifs, chartes fondatrices desdits monastères, ainsi que
le Code législatif (Nomocanon de Sava Ier) régissant la vie de l’Eglise locale 3.
De toutes les institutions destinées à la gestion de la société séculière et sur-
tout ecclésiastique, le ktitorat est celle qui lie, dans une interdépendance par-
ticulièrement étroite et continue, les deux composantes du pouvoir. Parmi
toutes les fondations pieuses des rois et autres princes de Serbie – qui ont été
à l’origine d’un grand nombre de fondations monastiques, à commencer par
celles qui étaient consacrées à être le lieu de leur sépulture – Chilandar détient
une importance toute particulière.
La création de Chilandar marque l’entrée de plain-pied de la Serbie dans
la sphère de l’œcuméné byzantine 4. Fondé conjointement par Stefan-
Nemanja, ex-grand joupan de Serbie et puissant fondateur de la dynastie,
2. Sveti SAVA, “Spisi sv. Save” (Écrits de St. Sava), édition des textes avec introduction de
V. Ćorović, in Zbornik IJKSN 17 (1928), I-LXIII + 254 p. ; Sveti Sava, Sabrani spisi (Écrits
réunis), trad. serbe revue, annotation et introd., D. BOGDANOVIĆ, Belgrade, 1986 ; Sveti Sava,
Studenički tipik. Carostavnik manastira Studenice (Le Typikon de Studenica. Le Tsarostavnik du
monastère de Studenica), postface de Nadežda Sindik, p. 401-418, Belgrade 1992, édition pho-
totypique.
3. Sveti SAVA, Le typikon de Karyès de saint Sava, Editions phototypiques 8, Belgrade, 1985 (avec
édition du texte, introduction de D. BOGDANOVIĆ, et trad. française). Le plus important
monument emprunté au droit byzantin fut le Nomokanon, traduit par les soins de Sava vers
1219, cf. V. ĆOROVIĆ, “Svetosavski Nomocanon i njegovi novi prepisi” (Le Nomocanon de
st. Sava et ses copies nouvellement découvertes), Bratstvo, 26 (1932), p. 21-43. Le Synodikon
de l’Eglise de Constantinople, traduit, soit au début du XIIIe siècle, soit, plus probablement,
pour le concile serbe de 1221, cf. V. MOŠIN, “Serbskaja redakcija Sinodika v nedeli pravosla-
vija” (La rédaction serbe du Synodique du Dimanche de l’Orthodoxie), Vizantijskij vremen-
nik, 16 (1959), p. 369, 392-393.
4. D. BOGDANOVIĆ, V. DJURIĆ, D. MEDAKOVIĆ, Chilandar, Belgrade 1978 ; B. I. BOJOVIĆ, op. cit.,
p. 55-56 ; D. NASTASE, “Les débuts de la communauté œcuménique du Mont-Athos”,
Σύμμεικτα 6 (1983), p. 251-320.
MEP_Chilandar:Texte 23/03/10 9:48 Page 57
Ktitôr de Chilandar 57
devenu l’humble moine Siméon, par son fils et successeur Stefan le Premier
Couronné, gendre de l’empereur byzantin et fondateur de la royauté en Serbie,
ainsi que par le fils cadet de Nemanja, le moine Sava, futur premier archevêque
orthodoxe de Serbie, l’avènement de cette institution athonite ne pouvait être
plus solennel 5. Premier lieu de sépulture de son premier fondateur, considéré
comme la première université serbe, vivier de recrutement de la hiérarchie
ecclésiastique, ici tout n’est que solennité et exclusivité, et cela jusqu’à l’expi-
ration du Moyen Age serbe.
Rien d’étonnant, dans ces conditions, que le patronage de Chilandar repré-
sente l’un des enjeux majeurs lors d’une succession dynastique. Entre les insti-
tutions légitimatrices du pouvoir il détenait l’une des toutes premières places.
5. Sveti Sava, Spisi Sv. Save (Les écrits de Saint Sava), (éd. V. ĆOROVIĆ), p. 1-4.
6. Mirjana ŽIVOJINOVIĆ, “Le monastère de Chilandar et ses métoques dans la région de l’Athos”,
Zbornik radova Vizantološkog instituta 26(1987), p. 35-67 ; Id., “Hilandar in the Middle Ages.
Origine and an Outline of its History”, Recueil de Chilandar7(1989), p. 7-25.
7. B. KORABLEV, Actes de Chilandar 2…, cit., p. 371-375 ; A. Solovjev, “Hilandarska povelja veli-
kog ùupana Stefana (Prvovenčanog) iz god. 1200-1202” (La charte de Chilandar du grand
joupan Stefan le Premier Couronné de 1200-1202), Prilozi KJIF V (1925), p. 62-89 (avec fac-
similé) ; F. BARIŠIĆ, “Hronološki problemi oko godine Nemanjine smrti” (Problèmes chro-
nologiques concernant la mort de Nemanja), Recueil de Chilandar 2 (1971), p. 31-40, 48-49.
8. B. KORABLEV, Actes de Chilandar 2, p. 388-391.
9. B. KORABLEV, Actes de Chilandar 2, N° 32 p. 473-476.
10. S. NOVAKOVIĆ, Zakonski spomenici srpskih drùava srednjeg veka (Monuments législatifs des
Etats serbes médiévaux), Belgrade 1912, p. 397 ; B. KORABLEV, Actes de Chilandar 2, N°s 21,
22, p. 445-449.
MEP_Chilandar:Texte 23/03/10 9:48 Page 58
vilèges : villages et terres sont offerts en 1332-1337 11, 1342, 1345, 1346,
1347 12, 1348 13, 1354 14, 1355 15, 1384 ; églises et monastères en 1331-1345 16,
1321-1336, 1336 17, 1338 18, 1342, 1343 19, 1350 ; un inventaire des biens fon-
ciers de Chilandar est confirmé par le même tsar Dušan en 1348 20, lors de l’As-
semblée des moines du Mont-Athos. Le tsar Uroš, dernier Némanide sur le
trône de Serbie, octroie des dons similaires en 1358, 1360 21, 1361 (trois chry-
sobulles), 1365 22, 1366 23 ; l’acte controversé de 1358 lui attribue la dîme de
Ston et de Saint-Démétrius, que Raguse doit verser à Chilandar au cas où le
monastère serbe de Jérusalem 24 cesserait d’exister. Une charte de donation
foncière du patriarche Sava III est délivrée avec l’autorisation impériale en
1361 25.
La période des troubles survenue après la disparition de la dynastie “de
sainte extraction” est marquée par des attributions de dons de la part des mag-
nats régionaux, le despote Uglješa (1370) 26, les despotes Dragaš (Dragasès),
Ktitôr de Chilandar 59
34. Actes concernant la donation de deux villages à Chilandar, B. KORABLEV, Actes de Chilandar
2, N° 69, 71 p. 545-546, 548-549.
35. A. SOLOVIEV, Odabrani spomenici…, cit., N° 103 p. 190-191 ; B. KORABLEV, Actes de Chilandar
2, N° 79, p. 558-560.
36. B. KORABLEV, Actes de Chilandar 2, N° 78, p. 556-558.
37. N. BELDICEANU, Les actes des premiers sultans conservés dans les manuscrits turcs de la Bibliothèque
Nationale à Paris, t. I-II. Règlements miniers 1390-1512. Paris-La Haye 1960-1964, 422 pp. +
78 fac-similés + carte ; B. BOJOVIĆ, « Entre Venise et l’Empire ottoman, les métaux précieux
des Balkans (XVe-XVIe s.) », Annales : Histoire, Sciences Sociales, novembre-décembre 2005,
n° 6, p. 1277-1297.
MEP_Chilandar:Texte 23/03/10 9:48 Page 61
Ktitôr de Chilandar 61
38. Par un horismos, daté du 15 octobre 1406, Dame Mara Branković, avec ses fils Grgur, Djuradj
et Lazar, attribue à l’hôpital de Chilandar 100 onces d’argent métal, S. NOVAKOVIĆ, Zakonski
spomenici…, cit., p. 464 (extrait).
39. Par le biais de deux actes datés d’avant 1408 et 1417, les Branković confirment la donation
du village d’Orahovica, B. KORABLEV, Actes de Chilandar 2, N° 74 p. 552-553 ; S. NOVAKOVIĆ,
Zakonski spomenici…, cit., p. 463.
40. Par un acte daté du 15 avril 1479, Mara confirme l’attribution de la dîme de Raguse à l’inten-
tion de Chilandar et de Saint-Paul, B. KORABLEV, Actes de Chilandar 2, N° 85, p. 566-568.
MEP_Chilandar:Texte 23/03/10 9:48 Page 62
gitime de Grgur) en signe une autre en 1486 41. La despina Jelena Branković fait
don de 100 ducats d’or annuels en vertu d’une charte délivrée à Bude en 1504 42.
Arrivée au crépuscule de sa vie, consciente du caractère irréversible de la
conquête ottomane d’une manière ou d’une autre, la sultane Mara semble bien
avoir transmis le patronage de Chilandar au prince de Valachie. Au terme de
trois siècles de patronage princier serbe Chilandar reçoit maintenant la pro-
tection des princes roumains. Vlad le Moine assume ce prestigieux patronage,
lequel sera désormais relayé par ses successeurs au trône de Valachie 43.
41. Dans son acte délivré à Kupinovo (alors en Hongrie méridionale) et daté du 20 mars 1486,
le despote Vuk Branković (petit-fils de Djuradj), en accord avec son frère Stefan et le reste de
la famille, déclare prendre en charge le ktitorat de Chilandar, cf. D. SINDIK, art.cit., p. 83-84.
42. Par son acte, daté du 11 juin 1504 à Bude, la despina Jelena Branković accorde une allocation
de 100 ducats d’or par an à Chilandar (B. KORABLEV, Actes de Chilandar 2, N° 88 p. 580-581).
43. Voir supra, p. 29. **
44. Ce sont la Tour albanaise (ledit ermitage fut acheté à Chilandar par le seigneur albanais Jean
Castriote avec ses fils Staniša, Repoš, Constantin et Georges) ainsi que l’ermitage de Saint-
Sava à Karyès (charte du patriarche Nicodème de 15 juin 1450, voir D. SINDIK, « Povelje… »,
cit., p. 100-116, avec fac-similé), dont les fondateurs furent des seigneurs albanais et serbes.
Là aussi les princes valaques suivent une tradition plus ou moins ancienne. Cf. supra, note 65,
infra n. 210.**
45. Higoumène de Chilandar (1525-1526 et 1533), Macaire aurait été le seul après le prôtos
Cosmas a bénéficier d’une allocation personnelle. Il n’est cependant pas certain qu’il soit pos-
sible de l’identifier au célèbre imprimeur Macaire, cf. A. FOTIĆ, Sveta Gora i Hilandar, cit.,
p. 136-137, 197-198 ; N. SINDIK, Smerni sveštenik mnih Makarije ot Crnije Gori (L’humble
prêtre, moine Macaire du Monténegro), Podgorica 1995, p. 6-13.
46. Les actes notariés de la chancellerie princière relatifs aux biens fonciers sont ceux émis par les
princes : Vlad le Moine, 1488 ; Radul le Grand, 1494 et 1498 ; Alexandre II Mircea, 1569 ;
MEP_Chilandar:Texte 23/03/10 9:48 Page 63
Ktitôr de Chilandar 63
Mateï Basarab, 1652 et Constantin Brancovan, 30 fév. 1694 (en roumain). Selon l’acte, daté
du 11 juin 1646, du boyard hongrovalaque Poznan, ce dernier fait don à Chilandar de l’église
des Saints-Archange Michel et Gabriel, sise dans la localité minière de Burbi. Dans une lettre
adressée par la Communauté de Chilandar au tsar Ivan IV Vasiljević est formulée la supplique
pour la démarche du tsar auprès du prince de Valachie Alexandre, dans le but d’obtenir pour
le monastère des biens fonciers en Valachie (D. SINDIK, « Srpska… », cit., p. 106, 129).
47. Les archives de Chilandar renferment un inventaire de ses actes écrit en 1299 qui fait état de
dizaines de chrysobulles et autres actes impériaux (F. BARIŠIĆ, « Prvi popis grčkih akata na sta-
rosrpskom s kraja XIII veka u Hilandaru » (Le premier inventaire des actes grecs, fait à la fin
du XIIIe s., en vieux-serbe), Recueil de Chilandar 7 (1989), p. 27-57). Pour les actes grecs de
Chilandar, voir Mirjana ŽIVOJINOVIĆ, Vassiliki KRAVARI, Ch. GIROS, Actes de Chilandar I. Des
origines à 1319, Paris 1998, 13-18.
48. Cf. V. BOŠKOV, « Dokumenti Bajazita II u Hilandaru (Sveta Gora) » (Les documents de Baye-
zid II à Chilandar (Mont-Athos), Prilozi za za orijentalnu filologiju 31 (1982), p. 138-143 ;
V. BOŠKOV, Dušanka BOJANIĆ, « Sultanske povelje iz manastira Hilandara. Regesta i komen-
tar za period 1512-1601 » (Les chartes des sultans du monastère de Chilandar. Regestes et
commentaires pour la période 1512-1601), Recueil de Chilandar 8 (1991), p. 176, 204 (avec
fac-similé et transcription en caractères arabes, p. 201, 202-203) ; A. FOTIĆ, Sveta Gora i Hilan-
dar, cit., p. 194-195.
49. Dj. Sp. RADOJIČIĆ, « Srpske arhivske i rukopisne zbirke na Svetoj Gori » (Les collections d’ar-
chives et de manuscrits serbes au Mont-Athos), Arhivist V/2 (1955), p. 9 (fac-similé) ;
I. R. MIRCEA, « Relations culturelles roumano-serbes au XVIe siècle », Revue des études sud-est-
européennes I/3-4 (1963), p. 416-417 ; P. Ş. NĂSTUREL, op. cit., p. 125-127.
MEP_Chilandar:Texte 23/03/10 9:48 Page 64
50. Documenta Romaniae historica, B. Ţara Românească, I, Bucarest 1966, N° 271 p. 439-440.
51. Documenta…, cit., I, N° 284 p. 461-462 ; P. Ş. NĂSTUREL, Le Mont-Athos…, cit., p. 127-128.
52. Il y invite la communauté de Chilandar « à nous inscrire avec les ktitors antérieurs dans le saint
diptyque avec nos parents ».
53. Documenta, II, N° 72 p. 151-153 ; P. Ş. NĂSTUREL, Le Mont-Athos…, cit., p. 128.
54. Documenta, II, N° 160 p. 304-305 ; P. Ş. NĂSTUREL, Le Mont-Athos…, cit., p. 128-129.
55. Documenta, II, N° 233 p. 435-436 ; P. Ş. NĂSTUREL, Le Mont-Athos…, cit., p. 129-130.
56. Macaire Sokolović aurait été higoumène de Chilandar avant son accession au trône du
patriarche de Peć (1577-1574), assertion qui n’a pu être confirmée par les sources contem-
poraines (A. FOTIĆ, « Najpoznatiji Hilandarski ferman » (Le plus ancien firman pour Chilan-
dar), Recueil de Chilandar 10 (1998), p. 300, n. 6).
57. Il y affirme la volonté d’honorer les engagements de ses aïeux et devanciers : « …assumant
(les vœux) des bienheureux seigneurs et tsars d’antan, des aïeux et parents de ma seigneurie,
lesquels établirent les saintes églises et monastères en les fondant et en les bâtissant […] l’im-
périale et sanctifiée laure serbe, le monastère de Chilandar […] qui fut bâti et érigé à grands
efforts par saint Siméon le Nouveau Myroblyte et par saint et thaumaturge Sava… ». Voir
aussi, ci-dessous, p. 49 n. 169.
MEP_Chilandar:Texte 23/03/10 9:48 Page 65
Ktitôr de Chilandar 65
Ktitôr de Chilandar 67
68. Zographou est le monastère qui bénéficiait notamment de la protection des princes de Mol-
davie, N. A. MERDZIMEKIS, « За няколко дарителски надписа от XV век на Молдавския
воевода Стефан VI Велики в Светогорските манастири Св. Григорий и Зограф », Studia
Protobulgarica et Medievalia Europensia. В чест на професор Веселин Бешевлиев, Sofia 2003,
p. 358-364 ; F. MARINESCU, N. A. MERDZIMEKIS, « Sfântul Ştefan cel Mare, şi mănăstirea
Zografu de la Muntelue Athos » (Etienne le Grand, protecteur du monastère de Zographou
du Mont Athos), in Ştefan cel Mare şi Sfânt. Atlet al Credinţei creştine, Sfânta mânâstire Putna
2004, p. 179-186 (rés. fr.).
69. Il est vrai que ces deux allocations et leurs montants ne sont que des déductions, aussi fon-
dées soient-elles, alors que nous nous appuyons essentiellement sur la documentation connue
à ce jour.
70. L’intensité des liens entre Chilandar et les Pays roumains est par ailleurs attestée par un nom-
bre considérable de manuscrits de rédaction valaque ou moldave, créés notamment au XVIe
siècle (environ un tiers des manuscrits de cette époque est issu de pays tiers, dont une grande
partie est de rédaction valaque). Trois mss de la fin du XVIe siècle, attribués au moine Mar-
darije du monastère de la Sainte-Trinité en Valachie, font partie de ce patrimoine scripturaire,
cf. Vera PAVLOVIĆ, “Рукописи настали у Хиландарском скрипторију 1450-1600 и њихов
украс”(Les manuscrits rédigés dans le scriptorium de Chilandar 1450-1600 et leur décoration),
MEP_Chilandar:Texte 23/03/10 9:48 Page 68
Le tableau que nous avons dressé est particulièrement explicite à cet égard.
Au point qu’on peut se demander si quelque autre d’entre les nombreux
monastères athonites sous la protection des princes roumains aura jamais
bénéficié de faveurs substantielles aussi systématiques ? Si tel était le cas, ce que
nous croyons pouvoir affirmer, on est en droit de poser cette question dont la
réponse pourra expliquer une telle faveur princière.
Il s’agit en l’occurrence de la perpétuation d’une institution de nature cari-
tative en faveur d’une fondation pieuse traditionnellement marquée par un
patronage dynastique. Après quelque trois siècles de patronage princier serbe,
ce patronage est repris et assuré durant environ deux cents ans par les princes
de Valachie.
Ainsi qu’il était d’usage, l’institutionnalisation d’une subvention en faveur
d’une communauté monastique était compensée par une contrepartie litur-
gique, qui se traduit par l’obligation pour les moines de prier pour les vivants
et les défunts désignés par le donateur, c’est-à-dire lui-même, ainsi que les
membres de sa famille, et ceci aussi longtemps que le monastère existera 71.
Cette pratique de pourvoir à la longévité et à la mémoire eschatologique d’une
lignée princière est singulièrement liée à l’institution dont le sens premier est
de transcender la frontière entre la vie et la mort par la sainteté.
La sainteté en tant que motivation du patronage princier est évoquée avec
insistance et quasi systématiquement dans le texte de ces actes de donation.
Sur les vingt-cinq documents recensés, trois seulement ne comportent pas l’al-
lusion aux saints fondateurs (ktitors) ; cinq portent mention nommément des
saints Siméon et Sava, deux de Mara et Katerina, dix autres celle des saints fon-
dateurs, alors qu’en sept occurrences le prince exprime sa volonté de devenir
le nouveau ktitor. Cette volonté explicitement et implicitement affichée d’as-
sumer la communion et la continuité dans la sainteté est aussi un gage de conti-
nuité dynastique et institutionnelle. Face aux aléas de la vie et à la précarité d’un
pouvoir souvent disputé, le prince avait tout intérêt à investir dans l’éternité,
synonyme de longue durée temporelle.
in Huit siècles du monastère de Chilandar, Belgrade 2000, p. 436, 439-440, 444 ; D. BOGDANOVIĆ,
Каталог ћирилских рукописа манастира Хиландара (Catalogue des manuscrits cyrilliques
du monastère de Chilandar), Belgrade 1978, p. 116 ; Irena ŠPADIJER, « Рукописно наслеђе »
(Le patrimoine scripturaire), Manastir Hilandar, Belgrade 1978, p. 120.
71. B. BOJOVIĆ, “Chilandar et les Pays roumains, cit., p. 141-149.
MEP_Chilandar:Texte 23/03/10 9:48 Page 69
Ktitôr de Chilandar 69
72. Ce dernier fut, lui aussi, honoré d’un culte de saint, mais bien plus tardif (en 1629) et de carac-
tère plus local, que celui de ses deux prestigieux précurseurs : L. PAVLOVIĆ, Kultovi lica kod
Srba i Makedonaca (Les cultes des saints chez les Serbes et les Macédoniens), Smederevo
1965, p. 51-56.
MEP_Chilandar:Texte 23/03/10 9:48 Page 70
MEP_Chilandar:Texte 23/03/10 9:48 Page 71
C HAPITRE 3
C HILANDAR ET LES PRINCES ROUMAINS
ment étudiés. Parmi des centaines de chartes et d’actes notariés 2, il nous a été
possible de recenser dans les Archives de Chilandar une trentaine d’actes prin-
ciers roumains datés entre la fin du XVe et celle du XVIIe siècle 3.
Ces documents, que nous avons pu étudier dans les dépôts dudit monas-
tère à plusieurs reprises depuis une bonne quinzaine d’années, révèlent un
remarquable esprit de continuité, aussi bien dans leur forme diplomatique et
philologique, que dans le contenu idéologique et les incidences matérielles du
pieux mécénat assumé par les princes roumains.
C’est ainsi que grâce à une documentation récemment mise à jour la date
des premières relations entre la Valachie et Chilandar, corroborée aussi par
notre documentation, peut être repoussée à 1488, l’année du plus ancien des
actes princiers roumains conservé dans les archives de ce monastère.
Émis par les chancelleries princières, ces actes peuvent être classés en plu-
sieurs catégories.
Les actes princiers délivrés à des particuliers sont des titres de propriété
foncière déposés dans les archives du monastère à l’issue d’une donation fon-
cière 4.
Les chartes émises à l’occasion du versement de l’allocation annuelle aux
moines qui se rendaient à cet effet à la cour du prince représentent la plus
grande partie de ce fonds d’archives. En dehors du nom des moines, quelque-
fois aussi de l’higoumène et d’autres dignitaires athonites, ces documents men-
tionnent ceux de l’entourage immédiat du prince, les boyards membres de son
Conseil.
2. Mirjana ŽIVOJINOVIĆ, Vassiliki KRAVARI, Ch. GIROS, Actes de Chilandar I. Des origines à 1319,
Paris 1998 ; D. I. SINDIK, « Srpska srednjovekovna akta u manastiru Hilandaru » (Les actes
serbes du Moyen Age au monastère de Chilandar), Recueil de Chilandar 10 (1998), p. 9-133
(rés. fr. p. 133-134) ; A. FOTIĆ, « Zbirka turskih dokumenata manastira Hilandara » (La col-
lection des documents ottomans du monastère de Chilandar), Recueil de Chilandar 9 (1997),
p. 163-171 (rés. angl. p. 171) ; V. I. ANASTADIADIS, Αρχειο της Ι. Μ. Χιλανδαριου. Επιτομές
Μεταβυζαντινῶν εγγράφων, Athènes 2002, 488 pp.
3. B. BOJOVIĆ, « »Le Mont-Athos et les Roumains » de P. Ş. Năsturel et les documents princiers
valaques de Chilandar », Balcanica XVIII-XIX (1987-1988), p. 393-402 ; Id., « Les actes slaves
du Mont-Athos et les archives de Chilandar », in Méthodologie d’édition, état et perspectives de
la recherche des archives post-byzantines, Venise 2001, p. 129-140.
4. Les actes notariés de la chancellerie princière relatifs aux biens fonciers sont ceux émis par les
princes : Vlad le Moine, 1488 ; Radul le Grand, 1494 et 1498 ; Alexandre II Mircea, 1569 ;
Mateï Basarab, 1652 et Constantin Brancovan, 30 fév. 1694 (celui-ci en roumain).
MEP_Chilandar:Texte 23/03/10 9:48 Page 73
5. La documentation ottomane mise à jour récemment permet de reculer le début des relations
entre Chilandar et les voïvodes de Valachie jusqu’à 1481. C’est un nišan de Bayezid II, daté
des 5-14 octobre 1481, qui témoigne de la mansuétude de Basarab III Ţepeluş qui obtint une
importante exemption fiscale pour Chilandar de la part du sultan. Ledit monastère aurait ainsi
été le premier à bénéficier de telles franchises foncières à l’instigation d’un prince roumain, cf.
V. BOŠKOV, « Dokumenti Bajazita II u Hilandaru (Sveta Gora) » (Les documents de Bayezid
II à Chilandar (Mont-Athos), Prilozi za orijentalnu filologiju 31 (1982), p. 138-143 ;
V. BOŠKOV, Dušanka BOJANIĆ, « Sultanske povelje iz manastira Hilandara. Regesta i komen-
tar za period 1512-1601 » (Les chartes des sultans du monastère de Chilandar. Regestes et
commentaires pour la période 1512-1601), Recueil de Chilandar 8 (1991), p. 176, 204 (avec
fac-similé et transcription arabe, p. 201, 202-203) ; A. FOTIĆ, Sveta Gora i Hilandar…, cit.,, cit.,
p. 194-195.
MEP_Chilandar:Texte 23/03/10 9:48 Page 74
6. Soit environ 37,33 pièces d’or, correspondant à la valeur d’un village et de la dîme d’un vil-
lage. Quant à la plus ancienne allocation annuelle consenti à un monastère athonite et dûment
documentée de la part d’un prince de Valachie, il apparaît que c’est la donation accordée par
le voïvode Alexandre-Aldéa, en date du 9 février 1433, pour un montant de 3.000 aspres. La
somme idoine est octroyée par Vlad le Moine, par un chrysobulle du 24 mars 1490, confirmé
en 1497 par Radul le Grand, puis par Vlad Vintilă en 1533, à Dochεiariou. Un acte daté de
1487 atteste que Vlad le Moine fit aussi un don annuel de 6.000 aspres au monastère russe du
Rossikon. Par un acte émis entre 1488 et 1492, le même prince alloua 4.000 aspres annuels à
Philothéou, cf. P. Ş. NĂSTUREL, op. cit., p. 55, 57,108, 311-313, 177-178, 203-204, 225, 275-
276, 306.
MEP_Chilandar:Texte 23/03/10 9:48 Page 75
même en le maintenant avec le pouvoir de leurs parents et aïeux qui leur est
assigné et donné par Dieu ». C’est ainsi qu’est établi le parallèle entre la trans-
mission et la continuité du pouvoir princier et celle de la dignité des « ktitors
antérieurs et bienheureux ».
Cinq ans après, dans sa charte de mars 1497 7, le prince Radul le Grand
confirme l’octroi de l’allocation en évoquant son « …engagement d’être dési-
gné ktitor du saint monastère avec les seigneurs d’antan de sainte mémoire ».
Engagement réitéré le 19 avril 1498 « …afin que nous soyons désigné en tant
que nouveau ktitor avec les bienheureux seigneurs d’antan de sainte mémoire,
nous engageant dans la limite de nos possibilités, selon le commandement de
nos parents ». Dans sa charte du 7 janvier 1500 8, le prince Radul invite la com-
munauté de Chilandar, représentée par le diacre Bessarion 9 et Mardarie, à
« nous inscrire avec les ktitors d’antan dans le saint diptyque avec nos parents ».
Dans sa charte de 1510, le prince Vlad le Jeune (1510-1512) reprend en
substance, et souvent mot pour mot, les leçons des chartes citées, tout en leur
adjoignant une affirmation concernant l’adoption de ses précurseurs par la
princesse serbe Mara Branković : « …nos parents, nos frères et nous avons été
chéris à la place de ses enfants, ce dont le saint monastère fut avisé, nous ayant
désigné en tant que dernier (nouveau) ktitor, c’est pourquoi nous assumons de
tout cœur (la protection) du saint monastère à la suite du saint trépas (…) de
la tsarine et notre mère Mara et de sa sœur la Dame Cantacuzène, en assumant
d’être désigné ktitor du saint monastère (…), avec les bienheureux ktitors d’an-
tan ».
7. Par un acte de la même année Radul assigna au couvent du Rossikon la somme annuelle de
3.000, en plus de 400 aspres, somme portée à l’instigation de l’ex-prôtos Cosmas à 4.400
aspres en tout, aux termes d’un acte du 25 février 1502. Le 31 janvier 1500, le même prince
fait don au monastère de Kaproulié de 3.300 aspres annuels en tout, P. Ş. NĂSTUREL, Le Mont-
Athos…, cit., p. 277, 287.
8. Cet acte inédit et inconnu de P. Ş. Năsturel conforte son hypothèse qui associe la donation
annuelle de Radul le Grand, faite en 1499-1500 au monastère de Saint-Paul pour la somme
idoine (5.000, en plus de 500 aspres), au fait que ledit monastère avait été lui aussi une fon-
dation des aïeux de Mara Branković, considérée comme la mère adoptive des princes rou-
mains, cf. P. Ş. NĂSTUREL, Le Mont-Athos…, cit., p. 242-244. Et ici même, p. **
9. A. FOTIĆ, Sveta Gora i Hilandar, cit., p. 136.
MEP_Chilandar:Texte 23/03/10 9:48 Page 76
10. Kutlumus, « la Grande Laure du Pays roumain », disposait en 1514 d’une allocation de 10.000
aspres, plus 700 pour l’hospice et 500 pour les quêteurs, P. Ş. NĂSTUREL, Le Mont-Athos…,
cit., p. 58, 59.
11. La Grande Laure de Saint-Athanase aurait perçu de la part de Neagoe Basarab une allocation
annuelle de 9.000 aspres (il en aurait été de même pour Vatopédi), ainsi que respectivement
11.000 et 10.800 aspres en tout de la part de Vlad Vintilă (en 1533). Ce dernier accorda, le 2
mai de la même année, 5.000, en plus de 500 aspres au monastère de Xèropotamou, cf.
P. Ş. NĂSTUREL, Le Mont-Athos…, cit., p. 75 n. 5, 77, 90-94, 172.
12. Aux termes d’un diplôme daté du 25 avril 1531, le même prince accorde au couvent de Kas-
tamonitou une allocation annuelle de 6.000 aspres, plus 600 aspres pour les frais de voyage
des quêteurs. Un autre acte atteste la donation du prince Radu-Mihnea, le 12 mai 1612, de la
somme de 5.500 aspres en tout pour le même monastère, P. Ş. NĂSTUREL, Le Mont-Athos…,
cit., p. 282, 283. Cf. supra, p. 41, n. 145.**
MEP_Chilandar:Texte 23/03/10 9:48 Page 77
serbe, le monastère de Chilandar (…) qui fut bâti et érigé par les grands efforts
de saint Siméon le Nouveau Myroblyte et du saint et thaumaturge Sava… ».
Vlad Vintilă (1532-1535) octroie une allocation d’un montant idoine, avec
en plus 500 aspres de frais de voyage pour les moines envoyés de Chilandar.
Dans son chrysobulle daté du 27 avril 1534, il reprend succinctement les
propos concernant « la grande laure serbe » et ses saints fondateurs Siméon et
Sava, tout en demandant à la communauté des moines que son nom soit
« …mentionné avec les saints fondateurs à l’occasion de toutes les ekphonèses
à l’église et au réfectoire à chaque fois, que la prière pour les morts soit chantée
le samedi après les vêpres, lorsque le dimanche suivant la sainte liturgie est
chantée en cocélébration (s’bor’no), avec kollyva (…) et que nous soyons ins-
crits à la sainte « proskomidie » et dans les saints diptyques de notre vivant, et
qu’après notre mort ma mémoire soit pratiquée ainsi : kollyva en solennité et
sainte liturgie et au réfectoire, ainsi qu’il est d’usage pour les saints tsars, tant
que le monastère existera ». En contrepartie des allocations princières, ces
recommandations liturgiques se terminent par une invocation à « …notre Sei-
gneur et Sauveur Jésus Christ, au Voile protecteur (Pokrov) de Sa Très-Pure
Mère, à saint Siméon le Nouveau Myroblyte, au saint thaumaturge Sava et à
tous les saints ».
C’est après un demi-siècle de silence que notre documentation reprend,
mais cette fois avec un acte du prince de Moldavie Pierre le Boiteux (1574-
1591, avec interruptions) 13. Le seul et unique acte moldave, que nous ayons
pu trouver dans les Archives de Chilandar, est un document émis par ce voïé-
vode de Moldavie issu de la dynastie valaque, daté du 31 décembre 1583. L’al-
location annuelle y est élevée à la hauteur de 3.000 aspres, en plus des 300
remis aux quêteurs de la « …grande laure serbe appelée Chilandar ».
Y a-t-il eu des interruptions dans le versement des allocations annuelles des
princes de Valachie entre 1534 et 1589 14, date à laquelle reprend la série des
13. Le plus ancien acte connu d’un prince de Moldavie attribuant une allocation annuelle à la
Grande Laure est celui de Pierre le Boiteux du 20 février 1579, octroyant 6.000, plus 300,
aspres. C’est par un acte daté du 9 février 1587 qu’il octroie à Simonopétra une aide annuelle
de 5.000 aspres. Un autre acte de ce voïvode attribue à Kastamonitou 5.500 aspres en tout par
an en 1589, cf. P. Ş. NĂSTUREL, Le Mont-Athos…, cit., p. 85, 240, 285.
14. Dans sa relation sur le Mont-Athos, l’higoumène de Chilandar Pajsie (1550) indique le mon-
tant de 300 roubles (≠ 30.000 aspres) pour la dîme annuelle ottomane que le voïvode de Vala-
MEP_Chilandar:Texte 23/03/10 9:48 Page 78
chartes valaques ? Le fait qu’un versement soit alloué dans l’acte de Mihnea
Turcitul (1577-1591), « du seigneur Jean Mihnea le voïvode, fils du voïvode
Alexandre », daté du 8 février 1589, s’élevant à 15.000 aspres, ce qui laisse sup-
poser une continuité plutôt qu’une discontinuité dans les relations entre la
maison princière de Valachie et Chilandar.
Datée du 24 juin 1608, la charte (inédite) de Radul Şerban (1601-1611)
confirme le montant de 15.000 aspres d’allocation annuelle 15, alors que les frais
de voyage s’élèvent désormais à 1.500 aspres contre les 400 de l’acte précé-
demment cité.
Ces augmentations considérables par rapport aux années trente, ainsi que
par rapport à la fin du XVIe siècle, doivent, elles aussi, être prises en compte
dans l’optique de la grande inflation liée à l’effondrement du système moné-
taire ottoman que l’on constate à la fin du XVIe siècle 16.
La terminologie liturgique utilisée dans les chartes princières du
XVIIe siècle est néanmoins très réduite par comparaison avec celles du XVIe
siècle. C’est ainsi que l’expression « la communauté impériale et consacrée
appelée Chilandar » est reprise dans l’acte de Radul Şerban de 1608, ainsi que
celle-ci : « ma seigneurie a assumé l’appellation de nouveau ktitor » ; cette der-
nière formule réapparaît dans la charte (inédite) d’Antoine de Popeşti du 26
novembre 1670.
Une charte, endommagée et très peu lisible, probablement issue d’Alexan-
dre Mihnea (1592-1593), demande une relecture attentive. C’est là un dés-
idératum pour l’avenir.
Le dernier acte princier en faveur de Chilandar figurant dans notre cartu-
laire est celui émis par la princesse Nedelia, veuve de Constantin Şerban
(1654-1658). Faisant don de deux propriétés en Valachie à la communauté de
Chilandar, cet acte daté du 30 novembre 1686 (7194) reprend la formule
chie (en l’occurrence Mircea le Pâtre) versait au profit du Mont-Athos, dont 36 roubles
(≠ 3.600 aspres) alloués à Chilandar, « Récit de l’higoumène Païssius (du couvent de Khilan-
tari) 1550 », Berthe de KHITROVO, Itinéraires russes en Orient, Genève 1889, p. 178-282, cité
par A. FOTIĆ, Sveta Gora i Hilandar, cit., p. 199.
15. Aux termes du chrysobulle du 6 septembre 1605, Radu-Şerban octroie à Iviron 15.000 aspres,
en plus de 500 d’allocation annuelle. Le 14 juin 1606, il accorde à Dochiariou l’allocation de
10.000 aspres en tout. Le 3 août 1607, le même prince atteste un don annuel de 9.000, plus
700 aspres pour le couvent de Xénophon, P. Ş. NĂSTUREL, Le Mont-Athos…, cit., p. 112, 205,
264.
MEP_Chilandar:Texte 23/03/10 9:48 Page 79
consacrée « …saint Siméon le Nouveau Myroblyte et son fils saint Sava, Pre-
mier archevêque serbe et thaumaturge… », pour désigner les fondateurs de la
laure serbe du Mont-Athos.
Les princes de Valachie versaient également une aide substantielle aux
ermitages athonites dépendants du grand monastère serbe ; c’est ce qui
explique la présence des actes relatifs à ces allocations dans les Archives de Chi-
landar. D’après la documentation disponible, cette subvention s’appliquait à
l’ermitage appelé la Tour albanaise, ainsi qu’à l’ermitage de Saint-Sava à Karyès.
Une aide financière fut aussi accordée à un moine, kyr Cosmas 17, attaché à
l’église Saint-Elie.
C’est ainsi que la charte de Radul le Grand « voïvode par la grâce de Dieu
de tout le Pays valaque », datée de janvier 1501, fait état de 2000 aspres, ainsi
que celle de Vlad le Jeune (15 mai 1510) qui stipule 5500 aspres, octroyés à
kyr Cosmas et à l’église Saint-Elie 18. « Chrysobulle rédigé par Teodor à Târ-
govişte », ce dernier document fait mention des « tsars divins et des seigneurs
qui bâtirent et instaurèrent et décorèrent de tout temps depuis les ktitors de
sainte mémoire… », alors que le prince valaque estime que c’est chose
« …digne que nous assumions ce que les seigneurs d’antan bienheureux et de
sainte mémoire ont si bien instauré… », d’autant que ces « honorables sei-
gneurs et ktitors se sont amoindris (raréfiés) ».
16. P. Ş. NĂSTUREL, Le Mont-Athos…, cit., p. 311-313 ; B. BOJOVIĆ, « Entre Venise et l’Empire otto-
man, les métaux précieux des Balkans (XVe-XVIe s.) », Annales : Histoire, Sciences Sociales,
novembre-décembre 2005, n° 6, p. 1277-1297.
17. A l’instigation de l’émissaire de Chilandar, l’ex-prôtos kyr Cosmas, accompagné du starec
Joseph, les despotes Georges et Jean (1494-1502), accordent une allocation annuelle de 1.000
pièces d’or à Chilandar par une charte datée de 1495-1496 (7004), N. NOVOSTRUIEV, « Tri
hrisovulje u Hilandaru » (Trois chrysobulles de Chilandar), Glasnik Srpskog učenog društva
VIII, fs. 8 (1869), p. 274-277 ; M. SPREMIĆ, « Brankovići i Sveta Gora » (Les Branković et le
Mont-Athos), in Druga kazivanja o Svetoj Gori, Belgrade 1997, p. 94-96. La dernière alloca-
tion connue accordée par un membre de la dynastie des Branković en faveur de Chilandar est
celle de 100 pièces d’or, allouée par la Despine Hélène, d’après une charte datée du 11 juin
1504 à Bude, Fr. MIKLOSICH, Monumenta Serbica…, cit., n° CDLXX p. 546-548.
18. Il s’agit de l’ancien prôtos Cosmas, une copie du document se rapportant à Lavra étant réfé-
rencée. Antérieurement un horismos avait été délivré le 29 août 1492 par Vlad le Moine en
faveur de Cosmas, pour l’octroi d’une allocation annuelle de 1.100 aspres en tout. Quant au
scribe Teodor, il s’agit vraisemblablement de Teodor (ou Tudor) de Drăgoeşti, cf.
P. Ş. NĂSTUREL, Le Mont-Athos…, cit., p. 74 n. 3, 246 n. 28, 290-293 n. 19.
MEP_Chilandar:Texte 23/03/10 9:48 Page 80
L’ermitage (skétè), dit « la Tour albanaise » 19, fait l’objet des chartes de
Neagoe Basarab (1512-1521), du 2 août 1512, pour 1.000 aspres d’allocation
annuelle, en plus de 100 aspres pour les frais de voyage ; de Radul de la Afumaţi
(1522-1529), pour 1.200 aspres, outre 1.000 aspres pour l’higoumène
Macaire 20, acte du 16 mai 1525, avec une copie similaire.
Délivré par « Jean Basarab, voïvode de tout le Pays hongrovalaque et danu-
bien, fils du très-bon voïvode Basarab… », le premier de ces diplômes est par-
ticulièrement intéressant puisqu’il se réfère nommément aux fondateurs anté-
rieurs : « …afin que nous soyons ktitor avec nos saints ktitors antérieurs, le prince
Jean Vlad voïvode et Radul voïvode… ». Il s’agit en l’occurrence de Vlad le Moine
et de Radul le Grand, le père du donateur étant Basarab le Jeune (1477-1481).
Dans les deux derniers documents le prince de Valachie demande aux
moines de la communauté concernée « …de nous mentionner avec les saints
ktitors à l’occasion de toutes les ekphonèses à l’église et au réfectoire, que l’of-
fice soit chanté le samedi après les vêpres, et à l’occasion de la liturgie du
dimanche solennellement, ainsi qu’au réfectoire (…) que nous soyons inscrit
à la sainte proskomidie, de même que dans le saint diptyque, les saints ktitors
et les tsars honorables sont mentionnés de leur vivant et après leur trépas… ».
C’est ainsi que le prince Radul affiche son intention d’être désigné comme
« …nouveau ktitor, rénovateur et soustenteur… », dans une charte par laquelle
il octroie cette fois-ci 3.000 aspres d’allocation. Datée du 7 juin 1528 à Târgovişte,
de la main du scribe Koresi, cette autre charte du même prince, adressée à la même
communauté, avant de répéter les recommandations d’ordre liturgique, ce der-
nier se réfère à ceux « …qui furent avant nous souverains, tsars et princes (knezi),
qui disposèrent des biens terrestres avec humilité, en les assimilant aux
(hommes) célestes et en se rendant dignes du royaume des cieux… ».
Ces dernières assertions revêtent une importance non seulement symbo-
lique, mais aussi sémiotique. De même que la pratique liturgique autorise les
19. Ledit ermitage est une fondation de Jean Castriote (avec ses fils, Staniša, Repoš, Constantin
et Georges), achetée au prix de quatre adelphata (ἀδελφάτα) par lui à Chilandar après 1428
pour 80 florins, à la condition que la skétè redeviendra la propriété du monastère après sa
mort. Cf. supra, note 55.**
20. A. FOTIĆ, Sveta Gora i Hilandar, cit., p. 136-137, 197-198 ; N. SINDIK, Smerni sveštenik mnih
Makarije ot Crnije Gori (L’humble hiéromoine Macaire du Monténégro), Podgorica 1995,
p. 6-13.cf. n. 139
MEP_Chilandar:Texte 23/03/10 9:48 Page 81
21. Le 26 février 1536, Radul Païsie accorda au monastère de Dochεiariou une allocation annuelle
de 6.000 aspres, en plus de 400 pour défrayer le voyage des quêteurs. Dans une charte datée
seulement du 3 mars, le même prince octroie 5.000 et 500 aspres par an au monastère de
Saint-Paul, l’une des fondations de Mara Branković au Mont-Athos, cf. P. Ş. NĂSTUREL, Le
Mont-Athos…, cit., p. 204, 246-247.
MEP_Chilandar:Texte 23/03/10 9:48 Page 82
22. L’énumération des membres du conseil princier dans les actes roumains destinés à l’Athos ne
figure point dans la plupart de ces documents, cf. P. Ş. NĂSTUREL, “Réflexions à bâtons rompus
sur « Les Pays roumains et les Lieux Saints »”, in The Romanian Principalities and the Holy
Places along the Centuries. Papers of the Symposium heid in Bucharest, 15-18 October 2006, Ed. :
E. BĂBUŞ, I. MOLDOVEANU, A. MARINESCU, Bucarest 2007, p. 16-17.
23. B. BOJOVIĆ, « »Le Mont-Athos et les Roumains » de P. Ş. Năsturel et les documents princiers
valaques de Chilandar », Balcanica XVIII-XIX (1987-1988), p. 393-402.
MEP_Chilandar:Texte 23/03/10 9:48 Page 84
qui justifie en soi la présente publication, surtout lorsqu’ils sont inédits, ce qui
est le cas d’une bonne moitié d’entre eux.
L’examen de ces documents des archives de Chilandar issus des chancel-
leries princières des Pays roumains conduit à un certain nombre d’observa-
tions. Comparé aux actes connus à ce jour pour les autres donations roumaines
en faveur du Mont-Athos, il s’agit sans doute du fonds d’archives le plus étoffé
relatif à ce sujet, du moins en ce qui concerne l’attribution de l’allocation
annuelle versée par les princes roumains aux monastères hagiorites. Ce qui
implique une continuité insigne dans les relations entre la laure serbe et les
principautés roumaines, depuis au moins la fin du XVe, jusqu’à la deuxième
moitié du XVIIe siècle. La cohérence sémantique de ses actes, avec des réfé-
rences quasiment systématiques aux fondateurs antérieurs, ainsi que l’impor-
tance des allocations annuelles citées, témoignent du rang fort élevé de
Chilandar et de ses dépendances aux yeux des princes de Valachie. On ne peut
qu’en conclure qu’ils ont fait preuve d’une prodigieuse fidélité aux vœux de la
tsarine Mara Branković et à la transmission du ktitorat des premiers fondateurs
des hauts lieux de la spiritualité orthodoxe.
MEP_Chilandar:Texte 23/03/10 9:48 Page 85
C HAPITRE 4
L A CONTINUITÉ D ’ UNE INSTITUTION CARITATIVE
1. P. Ş. NĂSTUREL, Le Mont-Athos et les Roumains. Recherches sur leurs relations du milieu du XIVe
siècle à 1654, Orientalia Christiana Analecta, Rome 1986, 375 pp. ; I. MOLDOVEANU, « Sfântul
Ştefan cel Mare, protector al Muntelui Athos » (Saint Etienne le Grand protecteur du Mont-
Athos), in Ştefan cel Mare şi Sfânt. Atlet al Credinţei crieştine, Sfânta mănăstire Putna 2004,
p. 157-178.
2. T. BODOGAE, Ajutoarele româneşti la mănăstirile din Sfântul Munte Athos, Sibiu 1940, p. 154-
156.
3. B. BOJOVIĆ, P. Ş. NĂSTUREL, “Les fondations dynastiques…“, cit., p. 149-175 ; B. BOJOVIĆ, “La
légitimation du pouvoir princier…“, cit., p. 37-48. Cf. supra, p. **
MEP_Chilandar:Texte 23/03/10 9:48 Page 86
8. Après un premier mariage avec Bălasa († 12 mars 1657), le prince épouse Nedelia (Kyriaki).
Traduction roumaine du texte arabe de Paul d’Alep, par Maria-Mathilda ALEXANDRESCU-
DERSCA, Călători străini despre Ţările Române, vol. VI, Ière partie, Bucarest 1976, p. 237.
9. I. MOLDOVEANU, Contribuţice la istoria relaţiilor dintre Ţările Române cu Muntele Athos (1650-
1863), (Contribution à l’histoire des relations des Pays roumains avec le Mont-Athos), Buca-
rest 2002, p. 136.
MEP_Chilandar:Texte 23/03/10 9:48 Page 88
tôrs », est explicitée par la demande qu’en aurait faite expressément la sultane
Mara Branković de relayer (« après la bienheureuse dormition de la très hono-
rable et bienheureuse Dame impératrice et notre mère Mara ») le patronage de
Chilandar (afin que le prince valaque soit « désigné comme le dernier
ktitôr ») 10.
En mars 1497, puis le 19 avril 1498 et enfin le 15 mai 1500 (dans un acte
inédit), Radul le Grand renouvelle et confirme (« nous engageant à donner tant
que nous serons en vie ») l’allocation (de 5 000 + 500 aspres) accordée par son
père et prédécesseur sur le trône de Valachie 11.
Le versement de l’allocation étant fixé en 1492 – à la fête de la Résurrec-
tion, les deux chartes suivantes seront donc émises en mars-avril, respective-
ment en 1497, à Târgovişte, et 1498, à Bucarest. La mention des représentants
athonites, kyr Euthyme et le diacre Bessarion, figure dans ce dernier document.
L’allocation sera désormais versée lors du « Grand Carême ».
La motivation de la donation est explicitée comme suit : « nous avons
accepté de tout cœur d’être désigné comme nouveau ktitôr du saint monas-
tère, avec les seigneurs très-respectables et saintement décédés d’antan, en
nous engageant (à faire) selon nos possibilités et selon le commandement de
nos parents », tout en exhortant les moines de Chilandar : « priez Dieu pour nos
parents et pour nous pécheurs et, si cela est possible en votre saint lieu, inscri-
vez-nous avec les ktitôrs antérieurs dans le saint diptyque, ainsi qu’il en est pour
nos parents ».
Inédite et émise à la Saint-Jean, le 7 janvier 1500, à Târgovişte, la troisième
charte de Radul le Grand porte elle aussi la mention du diacre Bessarion
accompagné cette fois de Mardarie. Quant à l’allocation, son montant reste
inchangé, 5 000 aspres, en plus des 500 aspres destinés aux émissaires de Chi-
10. Dj. Sp. RADOJIČIĆ, « Srpske arhivske i rukopisne zbirke na Svetoj Gori » (Les collections d’ar-
chives et de manuscrits serbes au Mont-Athos), Arhivist V/2 (1955), p. 9 (fac-similé) ;
I. R. MIRCEA, « Relations culturelles roumano-serbes au XVIe siècle », Revue des études sud-est-
européennes I/3-4 (1963), p. 416-417 ; P. P. PANAITESCU, D. MIOC, Documenta Romaniae His-
torica, B. Ţara Românească, I, Bucarest 1966, n° 235 p. 277-279 ; P. Ş. NĂSTUREL, Le
Mont-Athos, cit., p. 125-127.
11. P. P. PANAITESCU, D. Mioc, Documenta …, cit., I, n° 271, 284 p. 439-440, 461-462 ;
P. Ş. NĂSTUREL, Le Mont-Athos…, cit., p. 127-128.
MEP_Chilandar:Texte 23/03/10 9:48 Page 89
saint monastère en le chérissant autant que nous pourrons, c’est pourquoi nous
nous engageons en faisant ce chrysobulle, afin qu’il soit inaliénable pour le saint
monastère ».
En contrepartie, la communauté monastique est tenue « d’inscrire mon
père Vlad le voïévode et mon frère Radul le voïévode, ainsi que moi-même le
susdit Vlad le voïévode, dans le saint diptyque pour la sainte proscomidie, ce qui
est pour vous de peu de peine et pour nous un grand gain par vos prières. Pour
notre part, tant que nous serons en vie, n’en déplaise à Dieu, d’avoir ce que
Dieu nous a confié, de même que nos fils, après notre mort, maintiennent
(cette allocation) tant que Dieu les maintiendra dans le pouvoir de leurs
parents et aïeux donnés par Dieu. De sorte qu’ils fassent ce que je leur disais en
accomplissant et respectant et confirmant ce chrysobulle, eux-mêmes et tout-
un-chacun que Dieu aura bien-voulu faire lieutenant (namestnik ≠ administra-
teur) du susdit (monastère) ».
C’est par suite d’une erreur de transcription sans doute que l’allocation
pour Chilandar dont elle fait l’objet, fut attribuée à la Tour albanaise.
C’est en vertu d’une lettre notariée datée du 23 août 1517 et écrite à Curtea
de Argeş, que Neagoe Basarab porte le montant de l’allocation à hauteur de
7 000 aspres ; les frais des moines délégués pour cette occasion restent toujours
fixés à 500 aspres 14.
Les noms du « prohigoumène » kyr Léontie (ancien higoumène) et du
moine « starec » Mardarie figurent dans ce document, alors que la date fixée
pour la remise des fonds reste, depuis 1500, la Théophanie (6 janvier). Le nom
du « logothète » dans ce document est pratiquement illisible, alors que Florie
est celui du scribe.
La contrepartie liturgique stipule : « ne nous oubliez pas lors de l’accom-
plisement des saints mystères, en implorant Dieu pour nous pécheur tout en
accomplissant à notre égard ce que vous avez toujours fait en faveur des ktitors
d’antan de sainte mémoire ».
Le montant de l’allocation est de nouveau revu à la hausse en 1525, en vertu
d’un acte délivré par Radul de la Afumaţi (1522-1529, avec interruptions) 15.
14. Documenta, II, n° 160 p. 304-305 ;P. Ş. NĂSTUREL, Le Mont-Athos…, cit., p. 128-129.
15. Documenta, II, n° 233 p. 435-436 ; P. Ş. NĂSTUREL, Le Mont-Athos…, cit., p. 129-130.
MEP_Chilandar:Texte 23/03/10 9:48 Page 91
16. Higoumène de Chilandar (1525-1526 et 1533), cf. A. FOTIĆ, Sveta Gora i Hilandar, cit.,
p. 136-137, 197-198 ; N. SINDIK, Smerni sveštenik mnih Makarije ot Crnije Gori (L’humble hié-
romoine Macaire du Monténégro), Podgorica 1995, p. 6-13. Cf. n. 40
17. Cf. Documenta, III, n° 178 p. 290-291 ; P. Ş. NĂSTUREL, Le Mont-Athos…, cit., p. 130-131.
MEP_Chilandar:Texte 23/03/10 9:48 Page 92
Sava », est mentionnée afin de se référer à la manière dont doivent être accom-
plies les prières demandés en contrepartie de la donation : « que nous soyons
inscrits à la sainte proskomidie et dans le saint diptyque de notre vivant, alors
qu’après notre mort je sois mentionné dans les prières : les kollyva solennelles
et la sainte Liturgie, ainsi qu’au réfectoire, de même qu’il est d’usage pour les
tsars respectables ; ce qui doit être fait invariablement tant que le saint monas-
tère existera ».
Au bas de l’acte une note du logothète Pierre fait état de 6 000 aspres d’al-
location, ainsi que de 1 000 autres pour les frais de déplacement des émissaires,
qui auraient été octroyés par le voïévode Pierre le Boiteux de Moldavie. C’est
sans doute le premier témoignage d’une allocation versée à Chilandar par un
prince de Moldavie. Non datée, cette notice postérieure relative à l’allocation
qui aurait été consentie par Pierre le Boiteux a dû être consignée sur cet acte
alors qu’il était présenté en témoignage des donations antérieures à la cour de
Moldavie, le prince étant en l’occurrence issu de la dynastie valaque.
C’est avec la lettre de Pierre le Boiteux, datée du 31 décembre 1583 à Jassy,
que l’allocation de la Moldavie à Chilandar est confirmée 18. Le fait que le mon-
tant s’élève à 3.000, en plus de 300 aspres destiné aux émissaires (dont l’hi-
goumène Païsie), devrait indiquer que la notice du document de Vlad Vintilă
pourrait se rapporter à une année ultérieure. Il faut néanmoins tenir compte de
la formule : « acceptant d’être à partir de ce jour ktitor dudit monastère, afin
qu’il soit désormais désigné en tant que monastère de notre seigneurie », que
le prince de Moldavie emploie pour signifier son engagement 19, mais qui ne
devrait pas être prise forcément à la lettre. On a bien vu que le montant de l’al-
location au XVIe siècle avait invariablement tendance à croître, du simple au
triple (de 5 000 à 15 000 aspres), entre le début et la fin du siècle. L’inflation
exponentielle de la monnaie ottomane en cette fin du siècle ne pouvait être
18. Ilka PETKOVA, « Grégoire Camblak : l’idée de l’unité orthodoxe », Etudes balkaniques 3-4
(1996), p. 106-108 ; D. NASTASE, « Vulturii bicefali de la mănăstirea Putna », in Ştefan cel Mare
şi Sfânt. Atlet al Credinţei creştine, Sfânta mănăstire Putna 2004, p. 74-76.
19. Sur les modèles serbes en Moldavie, voir M. CAZACU, Ana DUMITRESCU, « Culte dynastique
et images votives en Moldavie au XVe siècle. Importance des modèles serbes », Cahiers bal-
kaniques 15 (1990), p. 13-102.
MEP_Chilandar:Texte 23/03/10 9:48 Page 93
étrangère à cet état de choses 20. Ce n’est qu’au XVIIe siècle que cette tendance
allait s’inverser.
Faisant figure d’exception dans notre cartulaire, du fait de sa provenence
géographique, la lettre du voïévode de Moldavie Pierre le Boiteux (1574-1577 ;
1578-1579 ; 2 sept. 1582-août 1591 – dynastie valaque), est écrite sur les indi-
cations du notaire Dumitru Popovici.
Datée du 8 février 1588, de Bucarest et munie exceptionnellement d’une
bulle dorée, la charte de Mihnea Turcitul (1577-1583, 1585-1591) consigne
une allocation portée à 15 000 aspres, alors que la rémunération des envoyés
athonites est, en revanche, réduite à 400 aspres 21. Les 800 aspres destinés à
l’hospice sont sans doute ainsi inclus dans l’allocation du monastère. C’est une
soixantaine d’années après la fixation du montant à 10 000 aspres que cet acte
témoigne d’une deuxième augmentation substantielle de l’allocation octroyée
à Chilandar. Autre innovation par rapport aux actes précédents 22, les noms des
membres du Conseil princier (joupan Iane grand ban royal, joupan Cesar grand
dvornik, joupan Dumitru grand logothète, joupan Miroslav grand vistiar, joupan
Petre grand spathaire, joupan Radul grand comis, joupan Mihaio grand stolnik,
joupan Vladu grand peharnik, joupan Iane grand postelnik, ispravnik Dan vistiar
et Valtan Svesteski logothète) figurant au bas de la charte en qualité de témoins
légaux de l’acte princier.
La motivation est exprimée selon la formule consacrée : « afin que nous
soyons désigné en tant que nouveau ktitor avec les saints ktitors d’antan », alors
qu’il s’agit aussi « d’inscrire ma seigneurie au saint diptyque : Jean Mihnea voïé-
vode, ainsi que feu le père de ma seigneurie, Jean Alexandre voïévode, la mère
de ma seigneurie, Dame Ecaterina, la Dame de ma seigneurie, Dame Neaga, le
bien-aimé fils de ma seigneurie, Jean Radoul voïévode, feu le jeune Jean
Alexandre voïévode, et la fille de ma seigneurie, Dame Irène ».
20. N. BELDICEANU, “La crise monétaire ottomane au XVIe siècle et son influence sur les princi-
pautés roumaines”, Südost-Forschungen XVI (1957), p. 70-86 ; B., BOJOVIĆ, « Entre Venise et
l’Empire ottoman, les métaux précieux des Balkans (XVe-XVIe s.) », Annales : Histoire, Sciences
Sociales, novembre-décembre 2005, n° 6, p. 1291-1297.
21. Documenta, V, p. 388-390 ; P. Ş. NĂSTUREL, Le Mont-Athos…, cit., p. 131-132.
22. P. Ş. NĂSTUREL, “Réflexions à bâtons rompus sur « Les Pays roumains et les lieux saints »”, in
The Romanian Principalities and the Holy Places along the Centuries. Papers of the Symposium
heid in Bucharest, 15-18 October 2006, Edited by : E. BĂBUŞ, I. MOLDOVEANU, A. MARINESCU,
Bucarest 2007, p. 13-21.
MEP_Chilandar:Texte 23/03/10 9:48 Page 94
23. B. JOUDIOU, « La signification de l’élection du prince régnant dans les provinces roumaines de
Valachie et de Moldavie (XVe-XVIIe siècles), in Închinare lui Petre Ş. Năsturel la 80 de ani,
Brăila 2003, p. 285-298 ; Id., « Le règne d’Etienne le Grand et la succession : une perspective
idéologique », in Ştefan cel Mare şi Sfânt. Atlet al Credinţei creştine, Sfânta mânâstire Putna 2004,
p. 422, 425.
24. B. BOJOVIĆ, “Chilandar et les Pays roumains…, cit., p. 141-149. Tania KEMBAROVA, « Pouvoir
et prières dans les images byzantines du don », RESEE XLVI (1-4), (2008), p. 135-150.
25. Père de Skenderbeg, ce seigneur albanais aurait été marié avec Irène, fille cadète de Lazar
Branković, despote de Serbie (1456-1458), cf. http ://web.genealogie.free.fr/Les_dynas-
ties/Les_dynasties_celebres/Europe_Centrale_et_Orientale/Dynastie_des_Branko-
vitchs.htm
MEP_Chilandar:Texte 23/03/10 9:48 Page 96
26. Ancien protos, août 1492, cf. Actes du Prôtaton, par Denise PAPACHRYSSANTHOU, Paris 1975,
p. 142 ; P. S. NĂSTUREL, op. cit., p. 292-295 ; Actes de Kutlumus2, nouvelle édition remaniée et
augmentée par P. LEMERLE, Paris 1988, 431-433.
27. Documenta, II, N° 72, p. 151-155.
MEP_Chilandar:Texte 23/03/10 9:48 Page 97
cher (sont nommés le diacre Istratie, “avec les moines de Chilandar”). Délivré
par les soins de Tatul logothète, l’acte est rédigé par Badea diak à Târgovişte.
A l’appui de sa motivation, le document contient une référence historique :
« C’est ainsi que nous comprenons les bienheureux et les saints pères, saint
Siméon, appelé Nemanja, et saint Sava, de quels efforts au profit des saints
monastères ils ont fait preuve ; abandonnant toute gloire en ce monde, ils ont
su se ménager la voie étroite du salut divin qui mène à la vie éternelle ». De
même qu’une importante précision portant sur la manière dont s’effectuait le
versement de l’allocation : « le frère de votre saint lieu, le diacre Istratie, est venu
nous apporter la lettre manuscrite qui est le rouleau du saint père Sava, qu’il a
fait pour ce saint lieu. C’est pourquoi, que les frères émissaires viennent chaque
année avec ceux de Chilandar, le même mois que ceux de Chilandar quand ils
viennent pour leur allocation, afin de percevoir et de porter à ce saint lieu la sus-
dite allocation ».
Le 23 février 1536 à Târgovişte, deux semaines après l’émission de l’acte
en faveur de la Tour albanaise, Radul (Païsie) « fils de Radul », accorde au
pyrgos de Saint-Sava à Karyès 3 000 aspres annuels, de même que 300 aspres
pour les moines qui viendront les toucher. C’est encore Misail « grammatik »
qui s’est occupé de la rédaction de ce document.
28. La Tour albanaise – ledit ermitage (situé à une demi-heure de marche au sud-ouest du
monastère) fut acheté en viager à Chilandar par le seigneur albanais Jean Castriote (avec ses
fils, Staniša, Repoš, Constantin et Georges), y compris quatre adelphata ( δελφάτα), après
1428 pour 80 florins, à la condition que la skétè redevienne la propriété du monastère après
la mort du donateur. L’un des fils, Repoš, décédé à Chilandar en 1431, fut inhumé dans l’exo-
narthex du katholikon du monastère. Jean Castriote, avec ses fils, avait fait don à Chilandar en
1425 de deux villages (Radostuše et Trebište) avec une église (B. B. KORABLEV, Actes de Chi-
landar 2, N° 81 p. 531-532 ; J. RADONIĆ, « Djuradj Kastriot Skender-beg i Albanija u XV veku
/istoriska gradja/ (Georges Castriote Skender-beg et l’Albanie au XVe siècle /sources histo-
riques/), Spomenik XCV (1942), n° 3). Le premier donateur valaque de la skétè aura pu être
Basarab Ţépéluş (1477-1481), voir S. NOVAKOVIĆ, Zakonski spomenici…, cit., p. 467-468 ;
A. FOTIĆ, Sveta Gora i Hilandar, cit., p. 247-249), ainsi que l’ermitage de Saint-Sava à Karyès
(charte du patriarche Nicodème de 15 juin 1450, voir D. SINDIK, « Povelje srpskih patrijaraha
MEP_Chilandar:Texte 23/03/10 9:48 Page 98
des largesses des princes valaques. A commencer par Neagoe Basarab (1512-
1521), dont la charte datée du 2 août 1512 29 atteste l’attribution d’une alloca-
tion de 1 000 aspres par an., en plus de 100 aspres pour le moine Raphaël en
l’occurrence, venu toucher cette aide annuelle. L’acte fait mention, en effet,
d’un engagement qui aurait été conclu antérieurement par les devanciers du
prince régnant « afin d’être nous aussi ktitor, avec les saints ktitors d’antan, nos
seigneurs Ioan Vlad voïévode et Radul voïévode, (qui) sont mentionnés dans
le saint diptyque ».
Selon un acte de Radul de la Afumaţi (1522-1529), daté du 16 mai 1525 30,
cette allocation s’élève à 1.200 aspres, en plus de 1 000 aspres (en faveur de l’hi-
goumène Macaire), accordés au pyrgos albanais. Cet acte est rédigé à
Tărgovişte par les soins du notaire Radul Pădure. Le versement de l’allocation
doit être fait « chaque année après la Théophanie, afin de percevoir l’allocation
de la sainte communauté, ainsi que celle du père Macaire ».
Un acte se rapportant au même versement de l’allocation, mais nullement
identique, est délivré en mai 1525 31, par Radul (de la Afumaţi), accordant au
pyrgos de l’Albanais 1 200 aspres annuelles, de même que 1 000 aspres pour
l’higoumène, le hiéromoine Macaire (toujours délivré à Târgovişte par les
soins de Radul Pădure).
A côté du nom de l’higoumène Macaire, à la différence de l’acte précédent,
figure le nom du moine Jean, mais surtout il n’y est fait aucune mention de l’al-
location accordée à Macaire. Il s’agit manifestement du même higoumène
Macaire dont le nom figure sur l’acte du 30 avril 1525, à Targovişte (cf. supra).
Avec son introduction théologique, absente du premier document, cet acte
s’avère destiné à un usage différent.
C’est le 7 juin 1528 que le même prince, Radul (de la Afumaţi), porte à
3 000 aspres annuels, en plus des 300 aspres pour les quêteurs, cette allocation
au pyrgos de l’Albanais 32. L’acte est délivré à Târgovişte par les soins du notaire
Coresi.
Save, Spiridona i Nikodima » (Les chartes des patriarches de Serbie Sava, Spyridon et Nico-
dème), Recueil de Chilandar 9 (1997), p. 100-116, avec fac-similés), dont les fondateurs furent
des seigneurs albanais et serbes. Là aussi les princes valaques suivent une tradition plus ou
moins ancienne. Cf. supra, note 65.
29. P. P. PANAITESCU, D. MIOC, Documenta, II, N° 109, p. 223-225.
30. P. P. PANAITESCU, D. MIOC, Documenta, II, N° 234, p. 437-440.
31. P. P. PANAITESCU, D. MIOC, Documenta, II, N° 235, p. 440-442.
32. P. P. PANAITESCU, D. MIOC, Documenta, III, p. 97-99.
MEP_Chilandar:Texte 23/03/10 9:49 Page 99
33. En matière de prestige et de légitimation du pouvoir princier dans le Pays roumains « …les
liens avec les familles liées aux anciens basileis et aux despotes serbes étaient privilégiés… »,
voir B. JOUDIOU, « Le règne d’Etienne le Grand et la succession : une perspective idéologique »,
in Ştefan cel Mare şi Sfânt. Atlet al Credinţei creştine, Sfânta mănăstire Putna 2004, p. 419 n. 8-
10, 422.
34. Il s’agit peut-être de l’église qui aurait appartenu au métoche de Zygou, dédié à Saint-Élie, en
bordure de la Mégalè Vigla, qui marque la limite occidentale du Mont Athos, propriété fon-
cière appartenant à Chilandar depuis sa fondation par Siméon et Sava en 1198 (confirmé par
le chrysobulle d’Andronic II Paléologue, en 1299), voir Mirjana ŽIVOJINOVIĆ, Vassiliki KRA-
VARI, Ch. GIROS, Actes de Chilandar I. Des origines à 1319, Paris 1998, p. 57, acte n° 17 (p. 167-
171) ; Mirjana ŽIVOJINOVIĆ, “Le monastère de Chilandar et ses métoques dans la région de
l’Athos”, Zbornik radova Vizantološkog instituta 26(1987), p. 62.
35. Marié à Milica-Despina, fille du despote Jean Branković, Neagoe Basarab adopta pour pre-
mier saint patron Saint Sava, ce dont témoigne l’icône de ce saint ayant fait partie d’objets per-
sonnels de ce prince, trouvé dans la skété d’Ostrovul Calimăneştilor, voir S. ANUICHI, « Sveti
Sava u poveljama rumunskih vojvoda » (Saint Sava dans les chartes des voïvodes roumains),
in Sveti Sava. Spomenica povodom osamstogodišnjice rodjenja 1177-1977, Belgrade 1977,
pp. 361-362 ; S. BAZILESCU, « Relaţiile lui Neagoe Basarab cu lumea ortodoxă din afara
graniţelor Ţării Româneşti » (Les relations de Neagoe Basarab avec le monde orthodoxe hors
de la Valachie), Mitropolia Olteniei XXIII (1971), n° 9-10, p. 679.
MEP_Chilandar:Texte 23/03/10 9:49 Page 100
36. V. PETKOVIĆ, « ‘Arbanaški pirg’ u Hilandaru », Arhiv za arbanašku starinu, jezik i etnologiju, I/1-
2 (1923), pp. 197-199 ; A. FOTIĆ, Sveta Gora i Hilandar u Osmanskom carstvu (XV-XVII vek),
Belgrade 2000, pp. 247-248.
37. P. Ş. NĂSTUREL, Le Mont-Athos…, cit., pp. 130, 135-137.
38. Higoumène de Chilandar (1525-1526 et 1533).
39. B. BOJOVIĆ, “La légitimation du pouvoir princier et le patronage roumain sur le Mont Athos”,
in Arta istoriei – Istoria artei. Academicianul Razvan Theodorescu la 65 de ani, Bucarest 2004,
p. 37-48 ; ID., “Chilandar et les Pays roumains…, cit., p. 146-147.
MEP_Chilandar:Texte 23/03/10 9:49 Page 101
40. Situé à proximité de Karyès, l’ermitage (kellion) de Saint-Elie devint métochion de Kutlumus
en 1263-1264, pour s’émanciper en 1287 et devenir métochion du même monastère en 1387,
cf. Mirjana ŽIVOJINOVIĆ, Svetogorske kelije i pirgovi u srednjem veku (Les ermitages et les pyrgos
du Mont Athos au Moyen Age), Beograd 1972, pp. 49, 50 n. 114, 53-54, 75, 142.
41. S. NOVAKOVIĆ, Zakonski spomenici, Belgrade 1912, pp. 467-468 ; B. KORABLEV, „Actes de
l’Athos V“, Actes slaves de Chilandar, Vizantijskii Vremennik, 19 (1915), N° 82, I. 27 ;
V. MOŠIN, « Akti bratksog sabora iz Hilandara », Godišnjak Filosofskog fakulteta u Skoplju, 4
(1939-1949), n° 7, pp. 33, 197-199.
42. Ce terme (ἀδελφᾶτον) désigne une rente viagère, pour une ou plusieurs personnes, concédée
notamment à ceux qui faisaient un don foncier, ou pécuniaire, au monastère. Confrontées à
la montée des dangers liés à la conquête ottomane, bien des familles princières et seigneu-
riales devaient ainsi recourir à l’acquisition de ce droit viager destiné a leur assurer une retraite
sûre à l’écart des tumultes du siècle.
43. V. MOŠIN, M. PURKOVIĆ, Hilandarski igumani srednjeg veka, Belgrade 1999, p. 99, 114.
44. Il aurait été marié avec Irène, fille de Lazar Branković, despote de Serbie (1456-1458), cf.
http ://web.genealogie.free.fr/Les_dynasties/Les_dynasties_celebres/Europe_Cen-
trale_et_Orientale/Dynastie_des_Brankovitchs.htm
MEP_Chilandar:Texte 23/03/10 9:49 Page 102
1428 45. L’un de ces fils, Repoš, l’aîné, mort en 1431, fut inhumé dans l’exonar-
thex de la grande église de Chilandar 46. Il se peut qu’il y ait été moine (ou
plutôt sur le point de prononcer ses vœux), à la fin de sa vie. Si Repoš termina
sa vie à Chilandar, vraisemblablement à l’état laïc, ce que le droit viager d’adel-
phaton permettait, en effet, son père Jean Castriote semble bien avoir achevé
ses jours à la Tour albanaise ou à Chilandar, sous la robe de moine 47.
C’est, en effet, dans l’exonarthex de l’église de Chilandar, sur le mur sep-
tentrional, qu’on a pu retrouver l’inscription : « Престави се раб божии
Репош, дукс Илирскии, 6939 » (Ci-git le serviteur de Dieu Repoš, duc d’Illy-
rie, 6939, =1430) 48. De même, dans un manuscrit ayant appartenu jadis à Chi-
landar et conservé au Musée Rumjancov à Moscou, on peut lire : « Сего 2 маиа
престави се Кастриот, мхишки же Иоаким монах » (Ce 2 mai a trépassé Cas-
triote, dans les ordres du dit Joachim le moine) 49.
Quoi qu’il en soit, il apparaît que le grand seigneur albanais avait entretenu
des liens étroits avec l’illustre laure serbe du Mont-Athos, d’où le nom de Tour
albanaise donné désormais à l’ermitage qu’il avait racheté à vie, en faveur de
son fils Repoš et probablement de lui-même, afin de pouvoir s’y retirer, à
l’image de princes et d’autres grands seigneurs qui avaient choisi la réclusion
monastique à la Sainte Montagne. Le fait est que l’acquisition d’un viager sous
cette forme d’adelphaton comprenait aussi le droit à un service religieux en
faveur des souscripteurs de cet engagement. Ce qui expliquerait la mémoire
séculaire des seigneurs albanais sous la forme du nom donné à l’ermitage, la
Tour albanaise.
Aux côtés de celui de Saint-Georges 50, le vocable de Saint-Nicolas 51 appa-
raît dans le document de 1525. Il est possible qu’une autre chapelle ait été
est reproduite agrandie dans S. NENADOVIĆ, „Hilandarski skit Svete Trojice na Spasovoj vodi“,
Recueil de Chilandar, 2, p. 109 S. NENADOVIĆ, „Hilandarski skit Svete Trojice na Spasovoj
vodi“, Recueil de Chilandar, 2, p. tb. 7. Voir aussi, Mirjana ŽIVOJINOVIĆ, Svetogorske kelije i pir-
govi u srednjem veku (Les ermitages et les pyrgos du Mont-Athos au Moyen Age), Belgrade
1972, pp. 106-107, 117.
56. B. BOJOVIĆ, P. NĂSTUREL, “Les fondations dynastiques…”, cit., p. 149-175, et ici-même, p. **.
57. Ceux de Radul Şerban (1608), d’Antoine de Popeşti (1670), avec peut-être aussi celui de
1656 (?), cf. supra.
MEP_Chilandar:Texte 23/03/10 9:49 Page 105
58. Acte du 12 juin 1487, de Vlad le Moine (1481 et 1482-1495), avec une allocation de 6.000
aspres, P. Ş. NĂSTUREL, Le Mont-Athos…, cit., p. 275.
59. Acte de 1495-1496 (7004 – 1er sep.-30 août), de Vlad le Moine, pour 3.000 + 400 aspres,
P. Ş. NĂSTUREL, Le Mont-Athos…, cit., p. 276.
60. Acte de Radul le Grand (1494-1508), daté du 25 février 1502, pour une allocation de 4.000
+ 400 aspres, P. Ş. NĂSTUREL, Le Mont-Athos…, cit., p. 277.
61. Laure de prédilection des princes de Moldavie, S. NICOLAESCU, Din daniile lui Ştefan cel Mare
făcute Mănăstirii Zografu de la Sfântul Munte Athos, Bucarest 1938 ; F. MARINESCU, N. MERT-
ZIMÉKIS, « Ştefan cel Mare, si mănăstirea Zografu de la Muntele Athos » (Etienne le Grand et
le monastère de Zographou du Mont-Athos), in Ştefan cel Mare şi Sfânt, Atlet al Credinţei
creştine, Sfânta mănăstire Putna 2004, p. 179-186.
62. Acte du 9 février 1433, d’Alexandre-Aldea, pour 3.000 aspres, P. Ş. NĂSTUREL, Le Mont-
Athos…, cit., p. 177.
MEP_Chilandar:Texte 23/03/10 9:49 Page 106
63. Actes de Vlad le Moine du 24 mars 1490, pour 3.000 aspres ; celui de Radul le Grand de mars
1497, pour 3.000 + 400 aspres ; celui de Vlad Vintila (1532-1535), du 26 janvier 1533 pour
3.000 + 400 aspres, Documenta, I, p. 357-358, 441-443, Documenta, III, n° 145 p. 231-232,
P. Ş. NĂSTUREL, Le Mont-Athos…, cit., p. 203, 231-232.
64. Acte de Radul Païsie (1535-1545), du 26 février 1536, pour 6.000 + 400 aspres, P. Ş. NĂSTU-
REL, Le Mont-Athos…, cit., p. 204.
65. Acte de Radul Serban (1601 ; 1602-1611), du 14 juin 1606, pour 9.500 + 500 aspres,
P. Ş. NĂSTUREL, Le Mont-Athos…, cit., p. 205.
66. Acte de Neagoe Basarab (1512-1521), du 7 décembre 1514, pour 10.000 + 700 + 500 aspres,
Documenta, II, n° 130 p. 257-259 ; P. Ş. NĂSTUREL, Le Mont-Athos…, cit., p. 58.
67. Par déduction : 9000 aspres, Neagoe Basarab, P. Ş. NĂSTUREL, Le Mont-Athos…, cit., p. 75 ;
par déduction : 9.000 aspres, Neagoe Basarab, P. Ş. NĂSTUREL, Le Mont-Athos…, cit., p. 93.
68. Actes de Vlad Vintila (1532-1535), du 12 janvier 1533, pour 10.000 + 1.000 aspres ; et du 27
juillet 1533, pour 10.000 + 800 aspres, P. Ş. NĂSTUREL, Le Mont-Athos…, cit., p. 77, 93-94 ;
Documenta, III, n° 143, 164 p. 164-165, 225-227.
69. Acte de Radul Serban (17 sept. 1601-15 oct. 1601 ; 1602-1611), du 6 septembre 1605, pour
15.000 + 500 aspres, P. Ş. NĂSTUREL, Le Mont-Athos…, cit., p. 112.
MEP_Chilandar:Texte 23/03/10 9:49 Page 107
d’actes issus de cette époque. Des années quarante aux années soixante-dix, le
vide quasiment total quant à la documentation semble bien confirmer une dis-
continuité majeure dans l’attribution des allocations en faveur des monastères
athonites.
L’attribution reprend dans les années quatre-vingt du XVIe siècle en faveur
de Chilandar, à raison de 15 000 aspres s’étend au début du XVIIe siècle en
faveur d’Iviron 70, de Docheiariou et de Xénophon 71, de Saint-Paul 72 et de Kas-
tamonitou 73.
Un acte isolé pour cette période, relatif à une allocation idoine, fut délivré
en faveur de Chilandar en 1670 et semble bien témoigner d’une résurgence de
cette institution caritative.
Même s’il est plus que probable que les résultats de notre prospection ne
peuvent être que très provisoires, l’image d’ensemble qui s’en dégage n’en est
pas moins significative. Ceci est valable non seulement quant aux fluctuations
des versements annuels à l’échelle de toute la Sainte Montagne, mais aussi par
rapport à la hiérarchie respectée à cet égard entre les monastères athonites.
De toute évidence, la place de Chilandar est parfaitement éminente, que
ce soit à la verticale (les montants alloués), ou à l’horizontale (la fréquence des
attributions), par rapport aux autres grands monastères hagiorites. Ceci est
encore plus le cas lorsqu’on prend en compte les donations consenties aux
dépendances de Chilandar, dont témoignent une dizaine de documents appar-
tenant à la première moitié du XVIe siècle.
La densité de la documentation dont nous avons fait état, et qui concerne
essentiellement des princes de Valachie, soulève la question de la motivation
de ces princes par rapport à cette pratique caritative à travers près de deux siè-
70. Acte de Radul Serban du 6 septembre 1605, pour 15.000 + 500 aspres, P. Ş. NĂSTUREL, Le
Mont-Athos…, cit., p. 112.
71. Actes de Radul Serban du 14 juin 1606, pour 9.500 + 500 aspres ; et du 3 août 1607, pour
9.000 + 700 aspres, P. Ş. NĂSTUREL, Le Mont-Athos…, cit., p. 205, 260, 264 (en 1635 Mateï
Basarab fait état de 9 pièces antérieures, émises entre 1519 à 1620).
72. Acte d’Alexandre-Ilias (1616-1618), du 7 novembre 1616, pour 9.000 aspres, P. Ş. NĂSTU-
REL, Le Mont-Athos…, cit., p. 248 (sous forme de franchise fiscale avec référence à l’allocation
antérieure).
73. Acte de Radu-Mihnea (1601-1602, 1611-1616, 1620-1623), du 12 mai 1612, pour 5.000 +
500 aspres, P. Ş. NĂSTUREL, Le Mont-Athos…, cit., p. 283 (par l’entremise d’un métoche en
Valachie).
MEP_Chilandar:Texte 23/03/10 9:49 Page 108
74. B. JOUDIOU, « La signification de l’élection du prince régnant dans les provinces roumaines de
Valachie et de Moldavie (XVe-XVIIe siècles), in Închinare lui Petre Ş. Năsturel la 80 de ani,
Brăila 2003, p. 285-298 ; ID., « Le règne d’Etienne le Grand et la succession : une perspective
idéologique », in Stefan cel Mare si Sfant. Atlet al Credinţei crieştine, Sfânta mănăstire Putna
2004, p. 415-428 ; R., PĂUN, « Quelques notes sur les débuts des rapports entre la Valachie et
le monastère de Chilandar dans le Mont Athos », RESEE XLVI (1-4), (2008), p. 151-164.
75. B. BOJOVIĆ, “Chilandar et les Pays roumains”, cit., p. 141-149.
76. Tania KEMBAROVA, « Pouvoir et prières dans les images byzantines du don », RESEE XLVI (1-
4), (2008), p. 148-150.
MEP_Chilandar:Texte 23/03/10 9:49 Page 109
C HAPITRE 5
A RCHIVES ET ACTES PRINCIERS
1. I. MOLDOVEANU, « Aspects of the relations of the Romanian Principalities with Mount Athos
in the light of recent research findings », in The Romanian Principalities and the Holy Places
along the Centuries, éd. : E. Băbuş, I. Moldoveanu, A. Marinescu, Bucarest 2007, p. 53-67.
2. Sava HILANDARACИсторија манастира Хиландара (Histoire du monastère de Chilandar),
Belgrade 1997, p. 154-157.
3. Voir le « Catalogue sous forme de répertoire » : D. I. SINDIK, « Српска средњовековна акта у
манастиру Хиландару » (Les actes serbes du Moyen Age au monastère de Chilandar), Recueil
de Chilandar 10 (1998), p. 9-133 (rés. fr. p. 133-134).
MEP_Chilandar:Texte 23/03/10 9:49 Page 110
Les actes grecs anciens sont classés de 1018 à 1605, avec 171 documents
en tout (actuellement en cours de restauration par une équipe de conserva-
teurs spécialisés de la Bibliothèque Nationale de Belgrade).
Le contenu de trois actes grecs qui ont disparu est connu par des traduc-
tions slaves de l’époque médiévale.
Les actes slaves anciens sont environ 210, dont 157 actes serbes (et deux
actes ottomans rédigés en cyrillique), 31 actes moldo-valaques et 18 docu-
ments russes 4.
La dernière édition importante (Petit et Korablev, incomplète et faite à
partir de fac-similés de mauvaise qualité) de ces actes date de près d’un siècle.
Un certain nombre de documents ont été retrouvés depuis et d’autres ont été
perdus (chartes de Stefan Nemanja et du roi Milutin).
Les documents ottomans 5 sont classés seulement pour le XVe et pour une
partie du XVIe siècle ; leur nombre est estimé à 1700 (une dizaine de boîtes),
pour ceux qui sont antérieurs à la fin du XVIIe siècle. Seuls environ 500 de ces
documents ont été étudiés. Les archives de Chilandar se trouvent parmi les
premières archives athonites ayant attiré l’intérêt des orientalistes.
Les autres documents (XVIIe-XIXe siècles) sont empilés dans des boîtes-
classeurs.
Les documents grecs, plusieurs milliers ? (nombre précis inconnu) sont
rangés dans une vingtaine de boîtes.
Les documents slaves : sont répartis dans une trentaine de boîtes.
Seuls les actes grecs anciens sont en cours de publication (premier volume
paru dans les Actes de l’Athos, édités par Mme. Živojinović, Mme. Kravari et
M. Giros, d’après le dossier Barišić) 6.
4. F. KÄMPFER, « Die russischen Urkunden in Archiv des Klosters Hilandar », Recueil de Chilan-
dar 6 (1986), p. 271-296.
5. Dont 85 actes originaux des sultans ottomans (datés de 1422 à 1600), cf. V. BOŠKOV,
« Султанске повеље из манастира Хиландара » (Les actes des sultans ottomans conservés
dans le monastère athonite de Chilandar 1512-1600), Recueil de Chilandar 8 (1991), p. 169-
213 (rés. fr. p. 213) ; A. FOTIĆ, « Zbirka turkskih dokumenata… », cit., p. 163-171 (rés. angl.
p. 171).
6. Mirjana ŽIVOJINOVIĆ, Vassiliki KRAVARI, Ch. GIROS, Actes de Chilandar I. Des origines à 1319,
Paris 1998.
MEP_Chilandar:Texte 23/03/10 9:49 Page 111
Les plus anciens actes ottomans ont fait l’objet d’une thèse de doctorat
récemment soutenue à l’Université de Belgrade et parue depuis 7.
Les autres documents, en slave en particulier, ne sont ni en cours de publi-
cation, ni ne font objet d’études systématiques.
Le meilleur moyen de rendre ces documents accessibles aux chercheurs est
d’organiser leur saisie numérique.
Un tel travail devrait être accompagné d’un classement qui, même som-
maire, permettrait un catalogage et un dépouillement avant de procéder à leur
stockage sur CD-ROM.
Depuis notamment le mois de février 2000, nous avons néanmoins pu
effectuer un examen préliminaire de plus de cinquante chartes slaves des XIIIe-
XIVe siècles, y compris les notices du verso, souvent contemporaines des actes
et qui ne sont pas microfilmées. Nous avons également pu faire quelques prises
de vue d’essai avec un appareil de photo numérique. Les premiers résultats
sont assez encourageants, car ces prises de vue ont dû être faites sans l’apport
d’aucun matériel accessoire, trépied, flash, etc., alors que leur qualité est incom-
parablement supérieure à celle des microfilms existants. La majeure partie de
ces fonds d’archives à dernièrement pu être scannée dans de bonnes condi-
tions et selon la méthodologie que nous avons préconisée 8 suite à nos
recherches et prises de vue de février 2000, y compris les épreuves en recto et
verso. Avec la permission de la Direction du monastère de Chilandar (en date
du 5 août 2008, ce dont nous remercions le Premier Épitrope, le père Meto-
dije et le Conseil sacerdotal des Anciens), un DVD avec les fac-similés des
actes de ce fond d’archives est joint à ce volume.
La photographie des actes de Chilandar commence au milieu du
XIXe siècle (1859-1860 : P. I. Sevast’janov, photographie les actes slaves et 14
actes grecs, photographies conservés dans la Rossiskaja Nacional’naja Biblio-
7. A. FOTIĆ, XV-XVII (Le Mont-Athos et Chilandar dans l’Empire ottoman, XVe-XVIIe siècles),
Belgrade 2000, 498 pp. (résumé anglais, p. 403-411).
8. B. BOJOVIĆ, « Les actes slaves du Mont-Athos et les Archives de Chilandar », in Σεμιναριο
εργασιας. Μεθοδολογια εκδόσης, κατασταση και προοπτικές της ερεγνασ τον Μεταβυζαντινων
αρχειων Méthodologie d’édition, état et perspectives de la recherche des archives post-byzantines),
éd. Ελληνικο ινστιτουτο Βυζαντινων και Μεταβυζαντινων σπουδων Βενετιας et Centre d’études
byzantines, néo-helleniques et Sud-est européennes de l’E.H.E.S.S., Venise 2001, p. 129-140.
MEP_Chilandar:Texte 23/03/10 9:49 Page 112
teka à Moscou). Organisé par l’Académie Serbe des Sciences et des Arts, un
travail plus systématique de saisie sur microfilms avait été réalisé par Anastasi-
jevic (entre 1903 et 1912) ; ce travail concerne tous les actes grecs anciens, y
compris les documents byzantins qui avaient échappé à Louis Petit dans son
édition du début du siècle. En 1930 Ćorović a photographié 32 actes grecs,
dont 19 documents byzantins qui n’avaient pas été vus par Petit. Leurs photo-
graphies ont été répertoriées par V. Mošin dans un catalogue publié par l’Aca-
démie serbe 9. En 1941, F. Dölger a photographié de nombreux actes de
Chilandar (actuellement conservés à l’Académie des Sciences de Bavière). De
1970 à 1975 Matejić a photographié tous les actes grecs de Chilandar (photos
conservées au Centre des Etudes Médiévales de Columbus). De 1977 à 1983
B. Djenić a photographié les actes grecs publiés par Petit, mais il n’a pas vu ceux
photographiés par Anastasijević et Ćorović et publiés par Mošin-Sovre. Les
documents photographiés par M. Boško Djenić sont répertoriés dans un cata-
logue imprimé en cinq exemplaires. En 1983 Djenić a classé ces documents, y
compris les actes slaves, qui ont été répartis entre albums et rouleaux. Ont été
microfilmés les documents slaves et grecs classés jusqu’en 1605, ainsi qu’une
partie des documents ottomans. L’intérêt des microfilms, réalisés antérieure-
ment à ce travail, c’est d’avoir permis la sauvegarde de documents qui ont été
perdus depuis (chartes de Stefan Nemanja avec une bulle d’or et une charte du
roi Milutin, consacrée à la fondation de la Tour de Chrysè). Ces microfilms
sont déposés dans les Archives de Serbie, dans les Archives de SANU ; ainsi
qu’à la Bibliothèque Nationale de Serbie à Belgrade.
Nous avons d’autre part pu faire un examen sommaire de l’état des lieux et
voir surtout dans quelles conditions sont conservés les actes dans ces Archives.
Un certain nombre de chartes sur parchemin sont gondolées et d’autres pliées,
de telle sorte qu’une aide de la part du conservateur est parfois souhaitable
pour les consulter et surtout pour effectuer des prises de clichés dans de meil-
leures conditions. Alors que les actes slaves et grecs du Moyen Age sont conser-
vés et classés dans des conditions relativement satisfaisantes, il n’en est pas de
même pour un grand nombre de documents slaves, néo-grecs, roumains et
ottomans répartis sommairement dans de grandes boîtes en carton.
Ce voyage notamment, ainsi que plusieurs autres depuis, mais aussi avant
celui de février 2000, ont néanmoins permis de faire un état des lieux et des
conditions de travail, ainsi que de pouvoir planifier le travail à venir. Le grand
incendie qui a détruit une bonne partie du monastère en mars 2004 a fort heu-
reusement épargné ses parties les plus anciennes, y compris son plus récent
bâtiment qui abrite la plus grande partie de ses fonds d’archives. La délocalisa-
tion provisoire de ces fonds d’archives à rendu depuis les conditions de travail
sur ces documents fort précaires, mais grâce aux travaux de reconstruction ces
conditions redeviennent plus aisées.
Il apparaît nécessaire de réexaminer les originaux car les microfilms sou-
vent faits depuis environ un siècle ne sont pas toujours de qualité satisfaisante,
sans parler de l’absence des notices portés au verso des actes. Les actes restau-
rés depuis le microfilmage demandent notamment un réexamen car les parties
collées ont souvent révélé des bouts de texte qui étaient restés cachés. C’est
pour ces raisons qu’un “microfilmage” sur support numérique représente la
meilleure solution si l’on veut obtenir un accès optimal à cette documentation.
10. Un inventaire provisoire, à usage interne, des actes serbes est à la disposition des chercheurs
dans les archives de Chilandar :, Arhiv Manastira Hilandara, Mont-Athos 1983. Le plus grand
nombre de ces actes a été publié par : Fr. MIKLOSICH, Monumenta serbica spectantia historiam
Serbiae, Bosnae, Ragusii, Vienne 1858 ; S. NOVAKOVIĆ, Belgrade 1912 ; Actes de l’Athos
V. Actes de Chilandar. Deuxième partie. Actes Slaves, par B. KORABLEV, dans йй XIX, N° 1,
Petrograd 1915, 95 actes (de 1193 à 1684) p. 369-596 ; Lj. STOJANOVIĆ, Старе српске повеље
и писма I-II, Belgrade-Sr. Karlovci 1929 et 1934. Sur l’édition de B. Korablev et sur ses lacunes,
voir M. LASCARIS, “B. Korablev, Actes slaves de Chilandar”, Прилози КЈИФ VI/1 (1926),
p. 139-142 ; Rad. M. GRUJIĆ, “Три хиландарске повеље”, Зборник за историју Јужне Србије
и суседних области 1, Skoplje 1935, p. 1-26.
11. B. BOJOVIĆ, « Le Mont-Athos et les Roumains », cit., p. 393-402.
12. Sur les actes serbes dans les archives athonites : St. STANOJEVIĆ, IО изворима (Histoire des
Serbes au Moyen Age I. Les sources et l’historiographie 1. Les sources), Посебна издања
Српске Краљевске АкадемијеCXXI, Belgrade 1937, p. 42-98 ; cf. “Акти из светогорских
архива” (éd. V. MOŠIN), Споменик СКА XCI, Belgrade 1939, p. 159-260.
MEP_Chilandar:Texte 23/03/10 9:49 Page 114
13. Sur ce document unique, non seulement dans les archives de Chilandar, mais exceptionnel
aussi pour le Mont-Athos, voir A. SOLOVIEV, « Un inventaire de documents byzantins de Chi-
landar », Annales de l’Institut Kondakov 10 (1938), p. 31-47 ; D. SINDIK, « Iz Hilandarskog
arhiva » (Sur les archives de Chilandar), Recueil de Chilandar 5 (1983), p. 69-73 ; F. BARIŠIĆ,
« Prvi popis grčkih akata na starosrpskom s kraja XIII veka u Hilandaru » (Premier registre de
chartes grecques en vieux-serbe de la fin du XIIIe siècle à Chilandar), Recueil de Chilandar 7
(1989), p. 27-57 (rés. fr. p. 57) ; Mirjana ŽIVOJINOVIĆ, « Запис о грчким повељама манастира
Хиландара » (Une notice sur les chartes grecques du monastère de Chilandar), Recueil de Chi-
landar 9 (1997), p. 9-34 (rés. fr. p. 34) ; ID., Actes de Chilandar I. Des origines à 1319, Paris
1998, p. 13-18.
14. Ed. D. SINDIK, “Српске повеље у светогорском манастиру Светог Павла”, Miscellanea VI,
Belgrade 1978, p. 181-205 (14 fac-similés, 4 sceaux).
MEP_Chilandar:Texte 23/03/10 9:49 Page 115
– de Vatopédi 15, dont les archives conservent 14 actes connus 16, les autres
étant répartis dans plusieurs autres monastères athonites.
– de la Grande Laure 17, 12 chartes du XIVe et du XVe siècle (dont deux de
Stefan Uroš, une de Jean Uglješa (1371) 18, deux du prince Lazar, trois du des-
pote Stefan Lazarević, deux du despote Djuradj Branković 19, deux de la
moniale Eugénie – princesse Milica.
– de Grigoriou (une charte du despote Jean Branković).
– d’Esphigménou 20, trois actes (du despote Djuradj, 1430 21, du despote
Stefan, et de la despine Angélina, 1499).
– de Zographou, treize actes 22. dont une charte de Stefan Dušan de 1346.
– de Kostamonitou 23, cinq chartes (une du despote Stefan Lazarević, trois du
despote Djuradj Branković et une du čelnik Radić).
– de Kutlumus, 3 chartes 24.
25. Arhimandrit LEONID, “Stara srpska pisma iz ruskog manastira Sv. Pantelejmona u Svetoj
Gori”, Glasnik SUD 7 (1868), p. 231-295 ; Actes de Saint-Pantéléèmôn, par P. LEMERLE,
G. DAGRON, S. ĆIRKOVIĆ, Paris 1982, p. 155-192.
26. V. MOŠIN, “Akti iz Svetogorskih Arhiva”, cit., p. 233-247.
27. St. STANOJEVIĆ, I О изворима (Histoire des Serbes au Moyen Age I. Les sources et l’historio-
graphie 1. Les sources), CXXI, Belgrade 1937, p. 43 ; cf. A. SOLOVIEV, « Actes de Chilandar.
Deuxième partie. Actes slaves publiés par B. B. Korablev, dans йй, XIX, N° 1, St. Petersbourg
1915 (= Actes de l’Athos. V. Actes de Chilandar publiés par le R. P. Louis Petit et B. B. Kora-
blev) », Гласник Скопског научног друштва 3, Skoplje 1928, p. 309.
28. Une première estimation sommaire, faite en 1981, révèle un nombre beaucoup plus grand de
ces actes moldo-valaques dont le plus ancien est daté de 1433, cf. D. NASTASE, « Les docu-
ments roumains des archives du couvent athonite de Simonopétra. Présentation prélimi-
naire », Σύμμεικτα 5, Athènes 1983, p. 373-388.
TABLE DES ALLOCATIONS SELON LES MONASTÈRES ET LES ANNÉES DE LEUR ATTRIBUTION
1400 1490 1500 1510 1520 1530 1540 1550 1560 1570 1580 1590 1600 1610 1620 1630 1640 1650 1660 1670
10.000
MEP_Chilandar:Texte
KUTLUMUS
15141
10.000
LAVRA 9.0002
15333
VATOPÉDI 9.0004 10.0005
23/03/10
15.000
IVIRON
16056
CHILANDAR 5.0007*** 5.0008 5.0009** 10.00010 10.000**11 15.000*12 5.000 15.00013 15.000 ? 15.00014
9:49
CHILANDAR- 16 17
5.000 * 1.200 *
2.00015 3.00018***
DÉPENDANCES * ***
DIONYSIOU 4.00019
PANTOKRATOR
Page 117
XÉROPOTAMOU 5.00020
ZOGRAPHOU 3.000 21
Notes du tableau :
1. 1514 (7 déc.), 10.000 + 700 + 500 (aspres) Neagoe Basarab (1512-1521), Documenta, II,
n° 130 p. 257-259.
2. Par déduction : 9000 aspres, Neagoe Basarab, Năsturel, op. cit., p. 75.
3. 1533 (12 jan.), 10.000 + 1000 aspres, Vlad Vintila (1532-1535), p. 77 ; Documenta, III, n° 143
p. 225-227.
4. Par déduction : 9000 aspres, Neagoe Basarab, Năsturel, op. cit., p. 93.
5. 1533 (27 juillet), 10.000 + 800 aspres, Vlad Vintila, p. 93-94 ; Documenta, III, n° 164 p. 164-
165.
6. 1605 (6 sep.), 15.000 + 500 aspres, Radu Serban (17 sept 1601-15 oct 1601; 1602-1611),
Năsturel, op. cit., p. 112.
7. *1492 (nov.), 5.000 + 500 aspres, Vlad le Moine (Radu et Mircea), chrysobulle, Documenta,
I, n° 235 p. 277-379.
**1497 (mars) ; ***1498 (19 avr.), 5.000 + 500 aspres, Radu le Grand, Documenta, I, n° 271,
284 p. 439-440, 461-462.
8. 1500 (15 mai), 5.000 + 500 aspres, Radu le Grand (1494-1508), inédit ; 1510 (15 mai), 5.000
+ 500 aspres, Vlad V le Jeune ; inédit ?; 2 août (1512) à Târgovişte
9. Charte du voévode valaque Jean (Neagoe) Basarab, accordant au pyrgos de l’Albanais (1.000
+ 100) aspres annuels.
**1517 (23 août), 7.000 + 500 Neagoe Basarab (lettre), Documenta, II, n° 72, 160 p. 151-153,
304-305.
10. 1525 (30 avr.), 10.000 + 800 + 500 aspres, Radu de la Afumati, , Documenta, II, n° 233 p. 435-
436.
11. *1530/31 (27 fév.), 10.000 + 800 + 500, Vlad le Noyé (1530-1532) – inédit ;
**1534 (avr. 27), 10.000 + 800 + 500, Vlad Vintila (1532-1535), cf. Documenta, III, n° 178
p. 290-291 ; Năsturel, op. cit., p. 130-131.
12. 1583 (7092, le 31 décembre, à Jassy) lettre du voïévode de Moldavie Pierre le Boiteux (1574-
1577; 1578-1579; 2 sept. 1582-août 1591), 3.000 + 300 aspres (higoumène Païsie), D.I.R.,
XVIe s., A. Moldova, III, (1571-1590), Bucarest, 1953, p. 234-235, doc. n° 290 (seul. en trad.
roum.).
*1589 (8 fév.), 15.000 + 400 aspres, Mihnea Turcitul (1577-1583, 1585-1591), chrysobulle
(à bulle d’or), Documenta, V, 388-390.
13. 1608, 24 juin (7116) Charte du voïévode valaque Radul Şerban (17 sept 1601-15 oct 1601;
1602-1611), octroyant à Chilandar 15 000 aspres annuelles et 1 500 aspres aux moines. inédit
14. 1670 (26 novembre) (7178), à Bucarest, Charte du voïévode valaque Antoine de Popeşti (3
mars 1669-12 fév. 1672), octroyant à Chilandar 10 000 aspres annuelles. inédit
15. 1501 (janv.), charte du voïévode Radul (le Grand), accordant à kyr Cosmas – Saint Elie),
dépendant de Chilandar, 2000 aspres annuels.
16. 1510 (15 mai), 5.000 + 500 aspres, Vlad V le Jeune (1510-1512) à Cosmas ; 1512 (2 août),
1.000 Neagoe Basarab (1512-1521), pyrgos albanais.
17. 1525 (16 mai), Radul de la Afumaţi (1522-1529), 1.200 + 1.000 (à Macaire) aspres, au pyrgos
albanais ; 1525, (mai) Radul (de la Afumati), au pyrgos albanais 1 200 aspres et à Macaire
1000 aspres ; 1528 (7 juin), Radul (de la Afumati), au pyrgos albanais 3.000 + 300 aspres ;
1529 (22 déc.), Radul de la Afumaţi (1522-1529), au Trois-Saints à Karyès, dépendant de
Chilandar, 3000 + 500 aspres.
MEP_Chilandar:Texte 23/03/10 9:49 Page 119
18. 1532 (24 mars), Vlad Vintila (1532-1535), à l’ermitage Saint Sava, dépendant de Chilandar,
3000 aspres annuels ; 1536 (9 fév.), Radul Paisie (1535-1545), au pyrgos Albanais, dit pyrgos
de Saint George, 3000 + 300 aspres; 1536 (23 fév.) Radul (Paisie), au pyrgos de Saint Sava à
Karyès 3000 + 300 aspres.
19. 1640 (20 fév.), 4.000 aspres, Matei Basarab (1632-1654), Năsturel, op. cit., p. 150.
20. 1533 (2 mai), 5.000 + 500 aspres, Vlad Vintila (1532-1535), Năsturel, op. cit., p. 172 ; Docu-
menta, III, n° 159 p. 257-258.
21. 1433 (9 fév.), 3.000 aspres, Alexandre-Aldea, Năsturel, op. cit., p. 177.
22. 1490 (24 mars), 3.000 aspres, Vlad le Moine (1481 et 1482-1495) ; 1497 (mars), 3.000 +
400, Radu le Grand (1494-1508), Năsturel, op. cit., p. 203.
23. 1533 (26 jan.), 3.000 + 400 aspres, Vlad Vintila ; Documenta, III, n° 145 p. 231-232 ; 1536 (26
fév.), 6.000 + 400 aspres, Radu Paisie (1535-1545) Năsturel, op. cit., p. 204.
24. 1606 (14 juin), 9.500 + 500 aspres, Radu Serban (1601; 1602-1611), Năsturel, op. cit., p. 205.
25. 1490 (1487 ?, 12 juin), 4.000 + 300 aspres, Vlad le Moine (1482-1495), Năsturel, op. cit.,
p. 225-226.
26. 1499-1500 (7008), 5.000 + 500 aspres, Radu le Grand (1494-1508), Năsturel, op. cit., p. 241-
243.
27. 1501 (28 jan.), 2.000 + 100 aspres, Craiovescu (boyards, Olténie), Năsturel, op. cit., p. 244-
245.
28. 1536-1545 (trad. Roum. non daté), 5.000 + 500 aspres, Radu Paisie (1535-1545), Năsturel,
op. cit., p. 246.
29. 1616 (7 nov.), 9.000 aspres, Alexandre-Ilias (1616-1618),Nasturel, p. 248 (sous forme de
franchise fiscale en référence à l’allocation antérieure),
30. 1639 (26 mars), 1.000 sous (bani), Matei Basarab (1632-1654), Năsturel, op. cit., p. 248-249
(vigile (privelic), paraklis).
31. 1607 (3 août), 9.000 + 700 aspres, Radu Serban (1601; 1602-1611), 264 (énumération de 9
pièces antérieures, en 1635, Năsturel, op. cit., p. 260).
32. 1636 (23 juin), 10.000 sous (bani), Matei Basarab (1632-1654), Năsturel, op. cit., p. 266.
33. 1487 (12 juin), 6.000 aspres, Vlad le Moine (1482-1495), Năsturel, op. cit., p. 275.
34. 1495-1496 (1er sep.-30 août), 3.000 + 400 aspres, Vlad le Moine (1482-1495), Nasturel,
p. 276 (parents, grands-parents = Vlad Dracul).
35. 1502 (25 fév.), 4.000 + 400 aspres, Radu le Grand (1494-1508), Năsturel, op. cit., p. 277 (à
l’instigation de Cosmas).
36. 1531 (25 avr.), 6.000 + 600 aspres, Vlad le Noyé (juin 1530-18 sept. 1532), Năsturel, op. cit.,
p. 282 ; Documenta, III, n° 113 p. 179-180.
37. 1612 (12 mai), 5.000 + 500 aspres, Radu-Mihnea (1601-1602, 1611-1616, 1620-1623),
Năsturel, op. cit., p. 283 (par l’entremise d’un métoche en Valachie).
38. 1500 (31 jan.), 3.000 + 300 aspres, Radu le Grand (1494-1508), Năsturel, op. cit., p. 287
(église de Saint-Nicolas à Kariès).
TABLE DES ALLOCATIONS SELON LES MONASTÈRES ET LES ANNÉES DE LEUR ATTRIBUTION
1400 1490 1500 1510 1520 1530 1540 1550 1560 1570 1580 1590 1600 1610 1620 1630 1640 1650 1660 1670/80 1690
MEP_Chilandar:Texte
1398*** 40 1512*** 42 43 44 45 46
KUTLUMUS 1500 41 1531*** 1546 1560** 1584 1594**
*39
LAVRA
VATOPÉDI 1608**47
23/03/10
1630***
IVIRON 164849
*48
9:49
DIONYSIOU
PANTOKRATOR 1628**56
Page 120
XÉROPOTAMOU 158557
ZOGRAPHOU
DOCHIARIOU 1593**58 163459
KARAKALLOU
PHILOTHÉOU
SIMONOPÉTRA 1585**60 159961
SAINT-PAUL
STAVRONIKITA
XÉNOPHON 151962 ? 152563 ? 159664 163665 ?
GRÉGORIOU
ESPHIGMÉNOU
ROSSIKON 145766 ?
KASTAMONITOU 158267
PROTATON
KAPROULLÉ
CHILANDAR–D
MEP_Chilandar:Texte 23/03/10 9:49 Page 121
Notes du tableau :
39. *1398, Boyard Aldea (Bisa), don des terres à Cireşovul au kellion de Saint Nicolas, higoumène
Jérémie, Documenta, I, n° 19, p. 46.
**1449-1450 (1er sep.-31 août), Vladislav II-(1446-1456), accorde des privilèges, Documenta,
I, n° 100.
***1475/76 (1er sep.-31 août) Basarab le Vieux (1474-1477) confirme (? Mircea l’Ancien
1386-1418) les villages de Giurgiu et Prislop, Documenta, I, n° 151 p. 250-253.
**** 1489 (21 avril-août), Vlad le Moine (1482-1495), confirmation des dons antérieurs,
Documenta, I, n° 74 p. 214 , 342-343.
40. 1500 (11 jan.), Radu le Grand, confirme le village de Dăneşti et la dîme d’Uribăreşti, Docu-
menta, I, n° 297 p. 485.
41. *1512-1521 (fév.-sept.), Neagoe Basarab, confirme Pirdesti à Clociciov et K (don du clucer
Manea), Documenta, II, n° 96 p. 194.
**1512 (20 fév.), Neagoe Basarab, confirme villages, Documenta, II, n° 98 p. 198-199.
***1512-1513 (27 juill.), Neagoe Basarab, confirme villages, Documenta, II, n° 105 p. 208-211.
42. *1531 (mai), Vlad le Noyé, confirme plusieurs villages, Documenta, III, n° 114 p. 182-184.
** 1533 (18 avril), Vlad Vintila (1532-1535), confirme villages après délimitations, Docu-
menta, III, n° 156 p. 249-253 (en roum.) ;
***1535 (5 juin), Vlad Vintila (1532-1535), confirme village Uribăreşti après jugement, Docu-
menta, III, n° 199 p. 333-334.
43. 1546 (27 août), Mircea Ciobanul (1545-1553, 1558-1559), confirme village Uda après juge-
ment, Documenta, IV, n° 214 p. 256-257.
44. *1560-1568 (17 mai), Pierre le Jeune (1559-1566), confirme un taillis à Giorgiu, Documenta,
V, n° 182 p. 196-197 ;
**1561 (1er sep.)-1562 (mai), Pierre le Jeune (1559-1566), confirme village Uda après juge-
ment, Documenta, V, n° 232 p. 252-253 (trad. roum).
45. 1584 (28 août), Patru Cercel (1583-1585), confirme le village Uda, ainsi que le patrimoine
de Lunca, après jugement, Documente, 1952, XVI (1581-1590), n° 184 p. 172-173 (en roum.).
46. *1594 (15 mai), Michel le Brave (1593-), confirme étangs Romoleţ, Fîntînele, Suhaia, après
jugement, D. Mioc, Ş. Ştefănescu, Documenta, XI (1593-1600), 1975, n° 49 p. 65-67 ;
**1599 (17 juin), Michel le Brave, confirme au prêtre Nan etc, village Văleni après jugement
contre moine Iasof de Cutlumus, Documenta, XI, n° 333 p. 458-459.
47. *1608 (15 mars), Radu Serban (1602-1611), confirme don moulin valeur 40.000, Documente
(1601-1610), n° 369 p. 414-415 ; Catalogul, II (1601-1620), n° 236 p. 131 ;
**1609 (7 oct.), Radu Serban (1602-1611), confirme donation, Documente (1601-1610), n°
368 p. 413-414 ; Catalogul, II (1601-1620), n° 316 p. 170.
48. *1630 (14 fév.), Léon Tomşa (1630-1632) confirme le don du monastère de Dealul à Iviron,
Documenta, XXIII (1630-1632), 1969, n° 52 p. 96-97 ;
**1630 (6 juin), Léon Tomşa (1630-1632) confirme don du monastère du spathiaire Stelea
(à Bucarest) à Iviron, Documenta, XXIII (1630-1632), 1969, n° 113 p. 210-211 ;
***1634 (10 juil.), Matei Basarab (1632-1645*) confirme don du monastère (à Bucarest),
faite par Stelea et le métropolite de Hongrovalachie Grégoire, Documenta, XXIV (1633-
1634), 1974, n° 321 (gr)-323 p. 421-428 ;
****1636 (20 mai), Matei Basarab (1632-1649*) confirme au monastère d’Iviron et à Sfinta
Troiţa des terres à Glina (district d’Ilfozi), Documenta, XXV (1635-1636), 1985, n° 287,
p. 316-317.
MEP_Chilandar:Texte 23/03/10 9:49 Page 122
49. 1648 (20 août), Matei Basarab (1632-1649*) confirme donations à Iviron, NASTUREL, Genea-
logia, XI, p. 44 ; Catalogul, VI (1645-1649), 1993, n° 1205 p. 455-458.
50. 1488, Vlad le Moine (1481, 1482-1495) confirmant achat propriété, montagne Roşinari
(Suhopole, Žilica et Boreskoul), pour Stanilo, Nikola et Dragčej, inédit.
51. *1494, Radul le Grand (8-15 sept. 1494-avril 1508), confirmant les propriétés de Suhodol, à
Stoian et à ses fils, inédit ;
**1497 (15 sept.), Radu le Grand, confirmant au joupan Christian la propriété achetée à Hra-
boreşti (Louponica, Kotorouia, selièta Bodev, Bldeşteşti), Documenta I, N° 278, p. 452-453
(Photocopie d’après orig., parch., sceau timbré).
52. 1569 (16 avril), Alexandre II Mircea (14 juin 1568-1574-mai 1577), confirmant la propriété
de Grigoriou sur un village (Haestil), inédit (Documenta, VI, n° 143 p. 178-179 en roumain).
53. 1652, Mateï Basarab (1632-1654) confirme à Pârvul la propriété achetée à Suhodol,
54. Donation de la princesse Nedelja (mar. 8 nov. 1657), épouse du voïévode Constantin Şerban
(9 nov. 1654-mars 1658), inédit.
55. 1694 (fév.), Constantin Brancovan (28 oct. 1688-24 mars 1714) confirmant au négociant
Mirko de Baia (de Aramâ) la propriété achetée au village de Meriş (roum.), inédit.
56. *1628 (6 mars), Alexandre Iliaş (1628-1629 ?*) décide avec l’Assemblé du pays de ne pas
dédier le monastère de Snagov à Pantocrator, Documenta, XXII (1628-1629), 1969, n° 31
p. 51-53 ;
**1629 (13 fév.), Alexandre Iliaş (1628-1629 ?*) confirme le don du monastère de Cascioa-
rele à Pantocrator, Documenta, XXII (1628-1629), 1969, n° 225 p. 441-443 (en roum.).
57. *1585 (21 sep.), Mihnea Turcitul (1585-1591), confirme le don d’un monastère de Colen-
tina, Documente, 1952, XVI (1581-1590), n° 224 p. 212-214 (en roum.) ;
**1594 (2 fév.), juge et 12 jurés confirment le don par le logotet Sibiu d’un domaine à Buca-
rest, Documente, 1953, XVI/VI (1591-1600), n° 113 p. 100-101 (tr. en roum.).
58. 1593 (3 fév.), Alexandre le Mauvais (1592 sep.-1591), confirme le don de terrain à bâtir à
Bucarest, Documente, 1953, XVI/VI (1591-1600), n° 74 p. 64-65 (tr. roum.).
59. 1634 (14 sep.), Matei Basarab (1632-1645*) fait don de son monastère de Slobozia à Dochia-
riu, Documenta, XXIV (1633-1634), 1974, n° 382 p. 506-508.
60. *1585 (mai)-1586 (juin), Mihnea Turcitul (1585-1591), confirme le don de villages à Simo-
nopetra, Documente, 1952, XVI (1581-1590), n° 201 p. 186-189 (en roum.) ;
**1586 (18 juil.-31 août), Mihnea Turcitul (1585-1591), confirme le métoche de Buzăv,
Documente, 1952, XVI (1581-1590), n° 269 p. 258 (en roum.).
61. 1599 (28 août), Michel le Brave (1593-1601), confirme à Simonopetra le monastère de
Mihai Vodă qu’il fait bâtir à Bucarest, Documenta, XI, n° 339 p. 476-483 (en grec).
62. 1519 (1er sept.)-1520 (31 août) Neagoe Basarab, accorde privilèges, Documenta, II, n° 187
p. 356.
63. 1525 (1-7 sept.), Vladislav, dons à Xénophon, Documenta, II, n° D p. 475.
64. 1596 (28 sep.), Michel le Brave, confirme au postelnic David le village de Recica Dabului
après jugement contre Xénophon, Documenta, XI, n° 207 p. 274-277.
65. 1636 (23 juin), Matei Basarab (1632-1649*) confirme au monastère de Xenoch (sic !) au
Mont-Athos, le village de Recica, etc., Documenta, XXV (1635-1636), 1985, n° 320 p. 357-
359.
66. 1457 (6965), 12 juin, Vlad l’Empaleur (1457-1461), accorde différents privilèges à Rossicon,
Documenta, I, n° 116 p. 201.
67. 1582 (14 sep.)-1583 (14 juil.), Mihnea Turcitul (1577-1583, 1585-1591), confirme le don du
mon. Molomoi (près Gergiţa), Documente, 1952, XVI (1581-1590), n° 85 p. 82-83 (en roum.).
MEP_Chilandar:Texte 23/03/10 9:49 Page 123
E DITION ET TRADUCTION
MEP_Chilandar:Texte 23/03/10 9:49 Page 124
MEP_Chilandar:Texte 23/03/10 9:49 Page 125
125
DOC. N° 1 [A 22/1]
† Par la grâce de Dieu, Ioan Vlad voïévode et seigneur de tout le Pays hon-
grovalaque, fils de Vlad le grand voïévode. Ma Seigneurie délivre cette charte
de ma seigneurie à Stănilă avec ses fils, Nicolas avec ses fils et Dragčej (Drag-
cea) avec ses fils, qu’ils soient propriétaires de Souhopole, avec la localité et Bo-
rescoul jusqu’à leur jonction à la localité et la montagne de Roşiile sur le Parângu 1,
parce que Manea le fils de Barbul les a achetés pour 2 chevaux et que ma seigneurie
1. L’une des cimes des Carpates (2.518m) en Olténie, département de Gorj (peut-être Roşia de
Amaradia aujourd’hui).
MEP_Chilandar:Texte 23/03/10 9:49 Page 126
DOC. N° 2 [A 22/2]
† Dans la très sainte Écriture divine (qui nous a été) transmise, il est dit : « Je
veux de la miséricorde et non des sacrifices » 12. Et aussi, de même « que les pé-
chés sont pardonnés aux miséricordieux », de même « bienheureux les miséri-
cordieux car ils obtiendront miséricorde » 13, ainsi que le dit la bouche du pro-
phète comblée de l’Esprit « bienheureux l’homme qui fait miséricorde, car chaque
jour il se délectera dans le Seigneur » 14, ainsi qu’il est écrit dans les divines Écri-
tures. Ecoutons, de plus, le prophète qui parle par le Saint-Esprit : écoutez ainsi,
ô tsars et comprenez, apprenez-le vous, ceux dont la juridiction s’étend
jusqu’aux limites de la terre 15, introduisez les responsables des multitudes et [les]
grands parmi les peuples ; car le règne vous a été donné par Dieu et le pouvoir
par le Très-Haut, étant entendu que tout est dans la main de Dieu, et qu’Il les
dispense entre nous, car il est bienheureux et trois fois bienheureux [celui] qui
dispose pour le bien de la richesse accordée par Dieu et partage les talents qu’il
a reçus en secret de Dieu, car il sera récompensé par la douce et sereine voix de
la jubilation : « Bien aimé et fidèle serviteur, entre dans la joie de ton Seigneur » 16.
C’est ainsi qu’il nous sied d’entendre à nous ici-bas, car les temps sont brefs et
éphémères, comme il est dit, que « toute gloire est éphémère » 17, il nous sied de
nous conformer aux bienheureux seigneurs d’antan et de sainte mémoire, qui
ont ordonné leurs biens terrestres et qui menant tout vers le bien, ont ainsi trans-
formé les biens terrestres en biens célestes, dont ils héritèrent, alors qu’ils lais-
saient les (biens) terrestres aux personnes terrestres.
C’est ainsi que moi qui suis, dans le Christ Dieu, le très pieux et très res-
pectable Ioan Vlad voévode, par la grâce de Dieu seigneur de toute la Hongro-
valachie, avec mes enfants donnés par Dieu, Ioan Radul le voévode et Mircea 18,
désirant œuvrer pour les très vénérables églises de Dieu, semblablement au cerf
qui aspire à la source d’eau (vive), selon le mot du prophète, voyant que du fait
de nos péchés ont diminué en nombre les seigneurs très respectables qui ont
établi, embelli et chéri jadis les églises divines et sacrées qui sont sur la Sainte-
Montagne athonite.
Le saint et impérial temple et la communauté de la Très-Sainte et Très-
Pure et Très-Bénie Notre-Dame la Mère-de-Dieu et Toujours-Vierge Marie,
temple de son honorable et glorieuse Présentation au Saint des Saints (Vave-
denie), le monastère appelé Chilandar, devenu orphelin de la très honorable
seigneurie et des bienheureux ktitôrs serbes, en dernier lieu échu à la très hono-
rable Dame et impératrice Mara dans sa vieillesse et ayant atteint une bien-
heureuse fin, nous ayant aimé et intégré à la place de ses enfants, et ayant avisé
le susdit saint monastère, avec des paroles douces et nous ayant sollicité
comme ses enfants, attendu que le saint monastère est devenu orphelin de la
très honorable seigneurie, de ne pas le délaisser, mais d’avoir soin de lui, de le
chérir et d’être désigné comme le dernier ktitôr.
C’est pour cette raison que nous nous rallions de tout cœur au saint
monastère, après la bienheureuse dormition de la très honorable et bienheu-
reuse susdite Dame et impératrice, notre mère Mara, ainsi que de sa sœur la
Dame Cantacuzène 19, acceptant d’être désigné comme ktitôr du saint monas-
tère en le chérissant autant que nous pourrons, ce pourquoi nous nous enga-
geons en délivrant ce chrysobulle, afin qu’il soit inaliénable pour le saint
monastère, pour autant que nous pourrons, qu’il y ait une allocation de 5 000
aspres en tout, soit chaque année, et que la somme versée aux frères qui vien-
dront toucher l’allocation (soit) de 500 aspres. Disant que tout cela soit donné
dans la mesure de nos possibilités, en laissant à nos fils susdits Ioan Radul voé-
vode et Mircea, tant que nous sommes en vie et s’il plait à Dieu de maintenir ce
dont Il nous à investi. De même, que nos fils le fassent après notre mort tant
que le Seigneur Dieu les maintiendra en vie et détenant le pouvoir de leurs
parents et ancêtres accordé par Dieu, qu’ils accomplissent ainsi que je le leur
dis en remplissant, honorant et confirmant ce chrysobulle, que ce soit eux ou
quiconque que Dieu aura bien voulu (choisir) pour être le lieutenant
(namhstnik(y) – vicaire) du susdit, qu’il soit établi, protégé et renforcé afin
de réaliser cela. Que le Seigneur Dieu lui donne les biens terrestres, une vie pai-
sible, ainsi que les trésors célestes, et qu’il soit rendu digne de se tenir à Sa
droite ; puissions-nous pécheurs y accéder aussi, avec les très honorables kti-
tôrs d’antan, par les prières de la Très-Pure Notre-Dame la Mère de Dieu et
Toujours-Vierge Marie, des saints pères théophores et de tous les saints qui se
sont rendus agréables à Dieu depuis des siècles et des vénérables moines qui
se sont dévoués et ont servi, en paix, ceux d’antan et ceux qui ont occupé une
place importante, qu’il en soit ainsi pour tous à l’avenir tant que le saint monas-
tère existera, amen.
Ecrit en novembre, en l’an 7001, en la ville de Bucarest.
† Ioan Vlad voévode, seigneur par la grâce de Dieu.
19. La généalogie de Mara est présentée par M. POPOVIĆ, p. 215, (thèse de doctorat, sous presse),
sur Vlad le Moine, cf. ibid. p. 111, 154-158, 171.
MEP_Chilandar:Texte 23/03/10 9:49 Page 132
DOC. N° 3 [A 22/3]
† Par la grâce de Dieu, Ioan Radul voïévode et seigneur de tout le Pays hon-
grovalaque, fils de Vlad le grand voïévode. Ma seigneurie a délivré cette charte
de ma seigneurie au serviteur de ma seigneurie Stoian avec ses frères, Vâlkan avec
(ses) fils, afin qu’ils soient propriétaires de la moitié d’un cinquième à Sohodol,
qui était la part de Stanciul et de Fatsa (?) Floreaiul, qu’ils ont achetée à Stan-
ciul de Varna pour 300 aspres. Telle est leur juste part et patrimoine et la volonté
de ma seigneurie et ils m’ont donné … le cheval. C’est pourquoi je leur ai donné
cela, moi, ma seigneurie, aussi en patrimoine et bien patrimonial ainsi qu’à leurs
MEP_Chilandar:Texte 23/03/10 9:49 Page 133
20. Premier conseiller du prince, bien connu à travers d’autres documents, il apparaît dans un acte
princier du 19 avril 1495, pour la dernière fois, G. D. FLORESCU, Divanele domneşti din Ţara
Românească (Les Conseil princier de la Valachie), I (1389-1495), Bucarest 1943, p. 233, 348-
349 ; N. STOICESCU, Dicţionar al marilor dregători din Ţara Românească şi Moldova, sec. XIV-
XVII (Dictionnaire des grands officiers de Valachie et de Moldavie, XIVe-XVIIe siècles),
Bucarest, 1971, p. 20-21.
21. Le nom de Cârstian, le grand dvornic, figure sur l’acte du 4 février 1488, G. D. FLORESCU, Diva-
nele, cit., doc. n° CXVII, p. 285-286.
22. Les joupans Staiko logofăt et Tudor vistiar figurent parmi les témoins sur l’acte du 16 février
1494, ainsi que dans trois autres actes, le nom de Staiko logofăt aussi dans deux autres actes
de la même année, cf. G. D. FLORESCU, Divanele, cit., docs. n° CXLVI, CXLVII, CXLVIII,
CXLIX, CLI, p. 332-341, 343.
23. Danciul comis, Albu stolnik et Dumitru peharnic, sont témoins dans trois actes de 1494, cf.
G. D. FLORESCU, Divanele, cit., doc. n° CXLVI, CXLIX, CLI, p. 332-333, 340-343.
24. Les noms des joupans Dragomir fils de Manea et Radul Vintilescul, figurent dans les actes de
1487-1488, cf. G. D. FLORESCU, Divanele, cit., docs. n° CLVI, CXX, p. 283-284, 289-290.
25. Nous n’avons pas retrouvé ce nom dans le chartrier du prince Radul le Grand (voir Docu-
menta Rom. Hist. B. vol. I index). Sur les cryptogrammes de la chancellerie valaque, voir
D. P. BOGDAN, Paleografia româno-slavă, Bucarest 1978, p. 278-283 et passim. Le système est
emprunté à Byzance, comme l’est le mot filtă en vieux-roumain, P. Ş. NĂSTUREL, « Slavo-rou-
main filtă < grec byzantin ὑφειλτόν ‘écriture chiffrée’ », Revue des Etudes sud-est européennes
V/3-4 (1967), p. 561-566. On retiendra que d’ordinaire ces cryptogrammes de chancellerie
portent sur le nom et le titre du scribe, comme l’a observé D. P. BOGDAN, op. cit., p. 278. Nous
laissons à quelque chercheur de Roumanie plus sagace que nous, le soin de percer le secret
du cryptogramme du présent document.
MEP_Chilandar:Texte 23/03/10 9:49 Page 134
DOC. N° 4 [A 22/3]
Năsturel, p. 127-128.
26. Ruth, 4, 4.
MEP_Chilandar:Texte 23/03/10 9:49 Page 136
DOC. N° 5 [A 22/4]
† Par la grâce de Dieu, Ioan Radul voïévode et seigneur de tout le Pays hon-
grovalaque, fils du bon et grand Vlad voïévode, ma seigneurie délivre cette charte
de ma seigneurie au boyard de ma seigneurie le joupan Cârstian avec ses fils et
son beau-fils Stoian et à Tepşa avec ses fils. Qu’ils soient propriétaires de la moi-
tié de Hercea qu’ont délimitée aux jours du père de ma seigneurie 24 boyards,
ainsi qu’à l’endroit de ma seigneurie, 12 boyards, comme ils ont acheté aux frères
le bien de Dobrotă de Hrăboreşti pour 13 (florins) aux jours du père de ma sei-
MEP_Chilandar:Texte 23/03/10 9:49 Page 138
gneurie pour leur service, en plus de Roncul, car je leur accorde leur ancien et
juste patrimoine, en plus de Luponiţa et Cotoruia (Sva|nkotor$ó) en entier et
les selişte de Bodea et la moitié de Vlădeşeşti (près de la rivière du) Motru (en
Olténie). Parce que tout cela leur est échu de l’oncle maternel de ma seigneu-
rie, Radul voïévode. Et à Pestrica un quart qui leur est acheté, car c’est leur pa-
trimoine, de ce qui est susdit, que le joupan Cărstian ait la moitié, alors que la
deuxième moitié soit à ses beaux-fils Stepan et Tepşa avec leurs fils. Et ma sei-
gneurie les a dispensés (du don) du cheval. C’est pourquoi ma seigneurie leur
accorde aussi […] que tout leur soit accordé en tant que bien patrimonial […]
avant que […] quel que soit celui qui meurt avant les autres, que le bien patri-
monial reste aux autres, alors qu’eux ne l’ont pas remis, et que personne ne puisse
contester sans l’aval ni confiscation au profit de ma seigneurie.
Témoins : le joupan Barbul de Craiova, le joupan Cârstian ancien vornic
(maréchal) de la Cour 27, le joupan Pârvul grand vornic, le joupan Staiko chan-
celier (logofăt), Danciul comis 28, Tudor trésorier (vistiar), Stroe connétable
(spătar), Dumitru échanson (peharnik) 29, Izvoranul stolnic (chef des cuisines),
Radul et Dragomir 30 stratornik (chambellans) et moi Hran 31 qui ai écrit en la
capitale de Bucarest.
Au mois de septembre, le 15e jour, en l’an 7006.
† Ioan Radul voïévode, seigneur du Pays de Hongrovalachie.
27. Les noms du joupan Barbul de Craiova, ainsi que celui de Cârstian, le grand dvornic, des jou-
pans, Pârvul grand vornic, et Staiko logofăt, et de Danciul comis, figurent sur les actes de 1494
et 1495, ainsi que sur la plupart des actes du prince Vlad le Moine, cf. G. D. FLORESCU, Diva-
nele, cit., docs. n° CLI, CLVI, p. 343, 351 et passim.
28. Le nom de Danciul comis figure entre autres dans l’acte du 17 avril 1488-21 avril 1489, ainsi
que dans celui du 8 septembre 1495, cf. G. D. FLORESCU, Divanele, cit., docs. n° CXX, CLVI,
p. 289-290, 350-351 et passim.
29. Tudor vistiar, Stroe spătar et Dumitru peharnik apparaisent en tant que témoins dans de nom-
breux documents, notamment à partir de 1491, cf. G. D. FLORESCU, Divanele, cit., doc.
n° CXXXIII, p. 312 et passim.
30. Les noms des joupans Dragomir fils de Manea et Radul Vintilescul, figurent sur les actes prin-
ciers notamment à partir de 1487-1488, cf. G. D. FLORESCU, Divanele, cit., docs. n° CLVI,
CXX, p. 283-284, 289-290 et passim.
31. De même que notre document n° 1, du 11 juillet 1488, Hrana écrit des actes princiers de 1486
à 1487, cf. Documenta I, p. 550. S’agit-il du même scribe Hran qui figure sur un acte de Vlad
le Moine daté du 8 septembre 1495 ? cf. G. D. FLORESCU, Divanele, cit., doc. n° CLVI, p. 351.
MEP_Chilandar:Texte 23/03/10 9:49 Page 139
DOC. N° 6 [A 22/4]
Năsturel, p. 127-128.
avons promis au saint monastère, si le Seigneur Dieu nous prête vie dans notre
règne. Afin qu’en cette période de l’année viennent les frères envoyés de la part
du saint monastère pour recevoir l’allocation du saint monastère en apportant
cette lettre, afin que nous puissions y voir (lire) ce que nous avons promis au
saint monastère.
Que le Christ, qui est le dispensateur de tout bienfait, ne nous prive pas,
pécheur que nous sommes, de vos saintes prières, amen.
Ecrit dans la capitale de Bucarest, au mois d’avril, le 19e jour, en l’an 7006.
† Ioan Radul, voévode, seigneur du pays de Valachie.
DOC. N° 7 [A 22/5]
si le Seigneur Dieu nous prête vie dans notre règne. Afin qu’en cette période
de l’année viennent les frères envoyés de la part du saint monastère pour pren-
dre l’allocation du saint monastère en apportant cette lettre, afin que nous vous
donnions pour le saint monastère ce que nous avons promis.
Que le Christ, dispensateur de tout bienfait et de la paix, puisse nous exau-
cer nous pécheur, par vos saintes prières, amen.
Ecrit dans la capitale de Târgovişte, au mois de janvier, le 7e jour, en l’an
7008 depuis Adam.
† Ioan Radul, voévode, seigneur par la grâce de Dieu.
DOC. N° 8
32. Ancien protos, août 1492, cf. Actes du Prôtaton, par Denise PAPACHRYSSANTHOU, Paris 1975,
p. 142 ; P. S. NĂSTUREL, op. cit., p. 292-295 ; Actes de Kutlumus2, nouvelle édition remaniée et
augmentée par P. LEMERLE, Paris 1988, 431-433.
33. Mertig : s’impose en roumain sous la forme mertic (du mot hongrois mérték = poids, mesure)
et revêt deux sens 1. = récipient pour peser les céréales, 2. = payement (ou impôt) en nature,
voir Gh. MIHVĂILĂ, Dicţionar al limbii române vechi (sfârşitul sec. al X-lea – începutul sec. al XVI-
lea) (Dictionnaire de la langue roumaine ancienne (fin du Xe siècle – début du XVIe siècle),
Bucarest, 1974, p. 122, sub voce. Au sens de donation annuelle, mertig (ou mertic) est syno-
nyme d’obroc, terme plus ancien, qui veut dire donation à caractère perpétuel, rente viagère,
mais aussi récipient pour mesures, ration d’entretien pour les militaires et les serviteurs, cf. Ins-
MEP_Chilandar:Texte 23/03/10 9:49 Page 146
Cosmas de 2000 aspres avec 200 aspres, afin que ce […] soit porté chaque an-
née […] toujours, chaque année porté […] en ce lieu ou il […] (demeure) au
temple du saint […] Prophète Elie 34, que […] son bon vouloir, là où il résidera,
que cette allocation lui soit versée de notre part tant que nous détiendrons le
pouvoir qui nous est donné par Dieu. Au cas ou il adviendrait au susdit père kyr
Cosmas de passer de vie à trépas, et que nous soyons là au temps de ce passage,
pour autant qu’il le voudra bien et le bénira, que (cette) allocation (sem$ mer-
tig$) demeure, ou bien pour le temple du saint Prophète-Elie, ou bien pour un
autre saint temple, que cette allocation (mertic) demeure inaliénable. Tant que
nous serons de ce monde, de même que ceux d’entre les nôtres qui nous suc-
cèderont, que le bon vouloir du Seigneur Dieu fera notre héritier de cette contrée
appelée le Pays valaque, qu’il soit de notre lignée, ou bien de notre souche, ou
bien quelqu’un d’autre, à qui Dieu accordera de vivre en grand honneur, nous
le prions par notre Seigneur Jésus Christ, par la Très-Pure et par tous les saints
qui ont été agréables à Dieu depuis des siècles, d’avoir du cœur et de faire la cha-
rité aux saintes églises, de même qu’aux saints monastères, qui se trouvent sur
la Sainte Montagne athonite où est le jardin de la Très-Pure Mère-de-Dieu, ainsi
que ce que nous avons réalisé pour le père proi(n)protos kyr Cosmas ne doit pas
être annulé ni diminué, mais au contraire respecté et confirmé, où que le sus-
dit kyr Cosmas résidera, dans le temple du saint Prophète-Elie, ou bien là où Dieu
le voudra, et à qui des frères qui se dévouent avec lui, d’entre les proches il vou-
dra bien bénir la succession, en obéissance, qu’un tel (successeur) soit confirmé
et admis, que la Très-Pure et Immaculée Tsarine et Mère de Dieu, la Toujours
Vierge Marie, lui soit en aide et protectrice, ici-bas et dans le siècle à venir, c’est-
à-dire pour le corps et pour l’âme, et de le protéger des démons visibles et in-
visibles, par les prières de tous les saints. Amen.
Ecrit au mois de janvier de l’an 7009 à Târgovişte.
† Ioan Radul voévode, seigneur par la grâce divine.
tituţii feudale din Ţările Române. Dicţionar (Institutions féodales des Pays Roumains. Dic-
tionnaire), coord. O. SACHELARIE et N. STOICESCU, Bucarest, 1988, p. 333, sub voce. Au cours
du temps, mertic allait remplacer obroc, cf. Ibidem, p. 293.
34. Une église dédié au prophète Elie est mentionnée dans les copies du périorismos de Chilan-
dar datées du XIVe siècle et de la période post-byzantine, Mirjana ŽIVOJINOVIĆ, “Најстарији
периор манастира Хиландара и његови преписи » (Le plus ancien périorismos du monas-
tère de Chilandar et ses copies), Recueil de Chilandar 8 (1991), p. 15.
MEP_Chilandar:Texte 23/03/10 9:49 Page 147
Moi, le très grand pécheur Théodore 35, j’ai écrit ce chrysobulle sur l’ordre
de mon seigneur. Vous, vénérables pères, qui serez là dans le temps à venir,
priez toujours sans nous oublier dans vos prières sacrées, afin que par vos
prières nous puissions échapper aux tourments éternels, nous rendant digne
de nous tenir à la droite [du Christ] au terrible jugement, recevant les trésors
éternels, par la grâce de la Très-Sainte Trinité. Amen.
DOC. N° 9 [A 22/7]
7018 (1510)
Charte du voévode valaque Vlad le Jeune (1510-1512), accordant au monas-
tère de Chilandar 5000 + 500 aspres par an.
Original, 42,5 sur 39,5cm. Parchemin, traces du sceau.
35. Théodore scribe, le même scribe écrit l’acte accordé à Kaproullè, par le même prince, cf.
D.R.H., I, doc. 298, pp. 486-489 ; P. Ş. NĂSTUREL, Le Mont Athos…, cit. p. 287.
MEP_Chilandar:Texte 23/03/10 9:49 Page 148
† Dans la toute sainte et divine Écriture (qui nous a été) transmise, il est dit :
« Je veux de la miséricorde et non des sacrifices » 36. Aussi, de même que les pé-
chés sont pardonnés aux miséricordieux, de même « bienheureux sont les mi-
séricordieux car ils obtiendront miséricorde » 37, ainsi que le dit la bouche pro-
phétique comblée par l’Esprit, « bienheureux l’homme qui chérit chaque jour,
il se délectera dans le Seigneur » 38, comme on peut l’apprendre dans les écrits
divins. Ecoutons, de plus, le prophète qui parle par le Saint-Esprit, ainsi écou-
tez ô tsars et comprenez, apprenez, juges de la fin du monde, introduisez les di-
rigeants des multitudes et ceux qui sont grands dans les peuples ; car l’Etat (le
pouvoir) vous a été donné par Dieu et le pouvoir vient du Très-Haut, comprenant
que tout est dans la main de Dieu, et qu’il dispense entre nous, car il est bien-
heureux et trois fois bienheureux celui qui dispense pour le bien la richesse ac-
cordée par Dieu et partage les talents qu’il a reçus secrètement de Dieu, car il
entendra la douce et sereine voix de la jubilation : « bien aimé serviteur fidèle,
entre dans la joie de ton Seigneur » 39. C’est ainsi qu’il nous sied d’entendre à nous
ici-bas, car les temps sont brefs et éphémères, comme il est dit, que toute gloire
est éphémère, il nous sied de nous dévouer (semblablement) aux seigneurs d’an-
tan, bienheureux et de sainte mémoire, qui ont ordonné les biens terrestres et,
menant tout à bien, ont ainsi transformé les [biens] terrestres en biens célestes
dont ils ont hérité, alors qu’ils laissaient les (biens) terrestres aux terrestres.
C’est ainsi que moi qui suis dans le Christ Dieu très croyant et très pieux
Ioan Vlad le voévode, par la grâce de Dieu seigneur de tout le Pays roumain, fils
du très-bon Vlad le voévode, ayant vu la lettre et la promesse du père de ma sei-
gneurie, qui est trépassé en paix vers le Seigneur, désirant œuvrer pour les très
vénérables églises de Dieu, semblablement au cerf désireux de la source d’eau
(vive), selon le mot du prophète, voyant que du fait de nos péchés ont dimi-
nué (en nombre) les seigneurs très honorables qui établirent, embellirent et
chérirent jadis les églises divines et sacrées, en premier lieu celles qui sont sur
la Sainte-Montagne athonite, le saint et impérial temple et la communauté de
la Très-Sainte et Très-Pure et Très-Bénie Notre-Dame la Mère-de-Dieu et
40. Sur la résidence de Mara à Ježevo dans la région de Serrès (Ephaïta), voir M. POPOVIĆ, p. 112,
n. 446, 447 (thèse de doctorat, sous presse).
MEP_Chilandar:Texte 23/03/10 9:49 Page 152
biens célestes, en le rendant digne d’être à la droite [du Père]. Puisse-t-il l’ac-
corder à nous autres pécheurs, avec les très-honorables ktitôrs d’antan. Par les
prières de la Très-Pure Notre-Dame la Mère de Dieu et Toujours-Vierge
Marie, des saints et des pères théophores et de tous les saints qui se sont rendus
agréables à Dieu depuis des siècles et des vénérable moines qui se sont livrés à
l’ascèse et ont servi, en paix, ceux d’antan et les meilleurs, qu’il en soit ainsi pour
tous à l’avenir, tant que le saint monastère existera, amen.
Ecrit de la main du grand pécheur Stepan 41, en l’an 7018, au mois de mai,
le 15e jour, dans la ville de Bucarest.
† Ioan Vlad, voévode, seigneur par la grâce de Dieu.
DOC. N° 10 [A 22/8]
41. Sur ce notaire, voir I. R. MIRCEA, « Relations culturelles roumano-serbes au XVIe siècle », Revue
des Etudes Sud-Est Européennes, I, 3-4, 1963, p. 410, note 147.
MEP_Chilandar:Texte 23/03/10 9:49 Page 153
42. Preprot : du grec πρώτην πρῶτος. Pour les protoi du Mont Athos, voir Actes du Prôtaton, par
Denise PAPACHRYSSANTHOU, Paris 1975, 125-129.
43. Il s’agit de Radul le Grand, de même que Vlad le Jeune, tous deux sont fils de Vlad le Moine.
MEP_Chilandar:Texte 23/03/10 9:49 Page 157
aspres et de 500 aspres pour les frais et que les frères viennent les percevoir au
mois de mai, le 15e jour 44 ; quel que soit le lieu où il (Cosmas) vivra, que ce soit
l’église de Saint-Elie, ou ailleurs, à qui, tant qu’il vivra ; ainsi que ceux d’ici qui
devront, au susdit père kyr Cosmas, le cas échéant, lorsqu’il le bénira de sa
bénédiction, [assurer] la susdite allocation, [pour lui] ou pour sa valeureuse
communauté selon l’endroit qu’il aura bien voulu choisir, afin que la susdite
allocation soit versée effectivement. A nous et à nos parents ira la mention éter-
nelle [de notre nom] dans la prière. Ainsi que, par la suite, ceux d’ici, qui après
notre trépas, seront selon la bénédiction du Seigneur Dieu seigneurs du Pays
valaque, qu’ils soient de notre filiation, ou de nos parents, ou à quelque autre
parmi les orthodoxes, à qui Dieu donnera la seigneurie valaque, qu’ils accom-
plissent [les termes de] ce chrysobulle en renouvelant tout ce que nous avons
promis, afin d’avoir l’appui du Christ Dieu et de la Très-Pure Mère-de-Dieu,
ainsi que de tous les saints qui ont été agréables à Dieu. Amen.
Au cas où quelqu’un oserait violer ou changer ce que nous avons promis,
qu’il ait pour adversaire les saintes douleurs de Notre Seigneur Dieu et Sauveur
Jésus Christ, maintenant et à l’avenir, au lieu de Son secours, que la Très-Pure
Mère-de-Dieu avec tous les saints soit contre lui. Afin qu’après nous soit
accompli, embelli, confirmé et entériné ce que nous avons promis, pour que le
Seigneur Dieu leur accorde sa grâce et sa miséricorde, en les conduisant tous
en ce siècle à la vraie foi, à l’orthodoxie et à une douce fin, et ainsi que dans le
siècle futur [ils soient] conduits à la vie éternelle, à la droite du trône de notre
Seigneur Dieu et Sauveur Jésus Christ, avec tous les saints en qui Il s’est
complu. Amen.
Ecrit à Bucarest, au mois de mai, le 15, en l’année 7018.
† Ioan Vlad, voévode par la grâce du Seigneur Dieu.
44. Date de la fête de St. Pachôme, nom que prit le prince Vlad en se faisant moine à son lit de
mort.
MEP_Chilandar:Texte 23/03/10 9:49 Page 158
DOC. N° 11 [A 22/9]
45. Dans le dyptique (pomenik) de la chapelle (parekklision) de St. Georges, conservé dans la
bibliothèque de Chilandar, Jean Castriote et le logothète Jonča figurent en tant que fonda-
teurs de cette chapelle, voir D. BOGDANOVIĆ, Каталог ћирилских рукописа манастира
Хиландара (Catalogue des manuscrits cyrilliques du monastère de Chilandar), Belgrade
1978, p. 195 ; Vera PAVLOVIĆ, “Рукописи настали у Хиландарском скрипторију 1450-1600
и њихов украс” (Les manuscrits rédigés dans le scriptorium de Chilandar 1450-1600 et leur
décoration), in Huit siècles du monastère de Chilandar, Belgrade 2000, p. 440.
MEP_Chilandar:Texte 23/03/10 9:49 Page 160
semaine, le jeudi, la sainte liturgie avec le prilevak ; que Dieu le Très-doux que
nous vénérons et glorifions dans la Trinité ne nous prive pas de vos saintes
prières, pour que par vos prières nous puissions demeurer en paix dans les
temps à venir, ainsi que dans le siècle futur au royaume des cieux dans le Christ
Jésus, notre Seigneur, à qui soit la gloire à travers les siècles. Amen.
Ecrit dans la ville capitale de Târgovişte, au mois d’août, le 2e jour, en l’an
7020.
† Ioan Basarab voévode, seigneur par la grâce de Dieu.
DOC. N° 12 [A 22/10]
diction habituelle, et nous ayant béni chez nous en vos lieu et place et en nous
informant de vos nécessités monastiques ainsi que de celles de votre lieu de
résidence. Ayant bien compris tout cela dans le détail, nous l’avons pris à cœur.
C’est pourquoi, ô saints pères, nous avons acquitté l’allocation au saint monas-
tère de 5000 aspres, que les frères et les envoyés du saint monastère viendront
toucher chaque année à la Théophanie, afin de recevoir l’allocation du saint
monastère pour la consolidation du saint monastère ainsi que pour la mémoire
(liturgique) éternelle de nous-même et de nos enfants donnés par Dieu.
Acceptez-la pour cette raison, saints pères, rendez grâce et priez Dieu pour
nous pécheurs et ne nous oubliez pas lors de vos saints mystères en implorant
Dieu pour nous pécheurs, tout en accomplissant à notre égard ce que vous avez
toujours fait en faveur des ktitors d’antan de sainte mémoire, faire mention de
notre nom de notre vivant ainsi qu’après notre fin, tant qu’existera le saint
monastère, de même que vous vous êtes consacrés à votre sanctuaire, de même
que vous faites mention des ktitors de sainte mémoire avant eux, et que le
Christ nous exauce en toute douceur, nous pécheurs, par vos saintes prières,
afin qu’il soit avec nous pécheurs par vos saintes prières dans le Christ, amen.
Ainsi que nous le pécheur ayant rédigé ceci, appelé le logothète Sin 46 et moi
le scribe Florea 47, qui ai écrit en un lieu enchanteur qui est le saint monastère
dit de Curtea de Argeş 48, au mois d’août, le 23e jour, en l’an 7025.
† Ioan Basarab le voévode, seigneur par la grâce divine.
46. Sin logothète, actif entre 1501 et 1520 environ, écrit et supervise des actes princiers, cf.
D.R.H. II, Index des noms, p. 528 sub voce.
47. Florea diak : actif entre 1514 et 1534 environ, gramatik (scribe) et diak, cf. D.R.H. II, Index des
noms et D.R.H., III, doc. 24, 31, 60, 115, 175 ; voir aussi l’Index des noms, sub voce. Il peut être
le même que Florea le gramatik et logothète qu’on peut trouver en activité jusqu’en 1550 envi-
ron, cf. D.R.H. IV, doc. 114 (1542), 133, 147, 294 (1550).
48. Curtea de Argeş, ancienne résidence princière – d’où le nom d’ailleurs « la Cour d’Argeş » –
(avec église et nécropole princières), très chérie de Neagoe Basarab qui y fit bâtir sa fameuse
fondation, cf. Pavel Chihaia, Artă medievală, I, Monumente din cetăţile de scaun ale Ţării
Româneşti (Art médiéval. Monuments des anciennes résidences princières de Valachie), res-
pectivement II, Învăţături şi mituri în Ţara Românească (Livres de sagesse et mythes en Vala-
chie), Bucarest, Albatros, 1998.
MEP_Chilandar:Texte 23/03/10 9:49 Page 163
DOC. N° 13 [A 23/1]
DOC. N° 14 [A 23/2]
49. Trifon notaire : semble être le même que Triful (deuxième logothète, ispravnik des actes prin-
ciers), actif entre 1526-1528 environ, cf. D.R.H. III, doc. 16, 42, 46, 52, 55, 59, 64 ; D.R.H., IV,
doc. 8 (il rédige un acte octroyé par Radul Païsie au monastère de Saint-Paul sur l’Athos,
1536).
MEP_Chilandar:Texte 23/03/10 9:49 Page 166
† Ceux qui sont guidés par l’Esprit de Dieu, sont les fils de Dieu, ainsi que
le dit l’Apôtre divin. De même que ce qui en découle, comme l’amour de la jus-
tice ; bienheureux celui qui entendra la voix de la jubilation : « Approchez, vous
les bénis, pour hériter de mon Père du royaume qui vous est préparé depuis la
création du monde ; lorsque j’ai eu faim – vous m’avez donné à manger ; soif –
vous m’avez donné à boire ; j’étais étranger – vous m’avez hébergé ; j’étais nu –
vous m’avez habillé ; malade et prisonnier – vous m’avez réconforté, ainsi
entendez maintenant la voix très douce et bienfaisante, accédez et entrez dans
MEP_Chilandar:Texte 23/03/10 9:49 Page 168
le Royaume des Cieux, pour être les héritiers de ses trésors que l’œil n’a pas vus
et que l’oreille n’a pas entendus, que le cœur humain n’a pas connus, que Dieu
a préparés pour ceux qui l’aiment » 50.
De même qu’aux pécheurs il est dit : « Dans les flammes éternelles vous
échouerez, ainsi que le Seigneur Dieu l’ordonne pour les impudents, ni l’af-
famé, ni l’assoiffé, ni le malade, ni le prisonnier, vous ne les avez réconfortés ni
servis » 51. Il ne sied pas de tarder, n’ayant pas vu l’heure de la venue de Notre-
Seigneur, ils n’ont point été prêts, n’ayant pas leurs lampes allumées, ils ne se
trouvèrent pas veillant.
Mais Notre-Seigneur Jésus Christ est généreux et miséricordieux, il tend
les mains à tous, de même qu’un père à son fils bien aimé. Disant, lui-même, de
sa bouche vénérable et très-pure : « Je ne souhaite pas la mort du pécheur, mais
je souhaite qu’il se repente et demeure en vie », et « Je ne suis pas venu appeler
les justes, mais les pécheurs au repentir » 52.
C’est ainsi que, dans la mesure de leurs bonnes œuvres, bien des commu-
nautés (familles) pratiquent des vertus diverses, et l’amour des orphelins, la
charité, le jeûne et la modération, la foi et l’espérance.
Même si je péchais beaucoup je fais et chéris la charité et le dévouement,
afin d’accéder au repentir ; ainsi qu’Il est dit : « Je ne veux pas la mort du
pécheur, mais je veux qu’il se repente et demeure en vie, dans la joie de son Sei-
gneur » 53.
C’est pourquoi, en observant cela, les souverains qui étaient avant nous,
anciens tsars et princes, ont disposé avec humilité de leurs biens terrestres, les
assimilant aux (biens) célestes, en se rendant dignes du Royaume des Cieux.
Ainsi que le prophète David le disait : « Bienheureux ceux qui ont renoncé à
l’iniquité, leurs péchés ont été enterrés, bienheureux l’homme pour qui le Sei-
gneur ne tient pas compte de ses péchés » 54. « A l’image du cerf qui aspire à la
source d’eau, ainsi mon âme tend vers toi, Seigneur que je désire et que je
chéris » 55.
DOC. N° 15 [A 23/1]
prêtres, aux starets et à toute la fraternité dans le Christ, je fais une humble pros-
ternation devant votre saint lieu. Moi qui par la miséricorde divine, ainsi que
par vos saintes prières, me suis trouvé souverain en paix en ce temps et seigneur
Ioan Radul, voévode de tout le Pays hongrovalaque et du Pays danubien.
Par ces saints pères nous avons été avisé [de l’état] de votre saint lieu, d’où
est venu vers nous de votre part depuis votre sanctuaire notre père l’higoumène
Macaire 56 avec le père spirituel (duhovnik) Jean, nous apportant la bénédiction
habituelle, en nous ayant béni chez nous en lieu et place de vous tous et en
nous informant de vos nécessités monastiques ainsi que de celles de votre lieu
de résidence. Ayant bien compris tout cela en détail, nous avons pris à cœur
d’être ktitor et rénovateur de la sainte communauté.
Nous fixons une allocation de 1.200 aspres, ainsi que pour le père higou-
mène, le hiéromoine Macaire, une allocation de 1.000 aspres. Que les frères se
présentent chaque année après la Théophanie, afin de percevoir l’allocation de
la sainte communauté, ainsi que celle du père Macaire. Pour que cela serve au
bien du saint monastère et au réconfort de la confrérie, ainsi que pour notre
mémoire eternelle.
Ainsi nous devons être mentionné avec les saints ktitors lors de toutes les
ekphonèses à l’église, ainsi qu’au réfectoire à chaque occasion et que le paracli-
sion soit chanté le samedi après les vêpres, ainsi que le dimanche lors de la litur-
gie solennelle, au réfectoire et avec le prilevak, que nous soyons inscrits à la
sainte proscomidie, ainsi que dans le saint mémento (dyptique), pour être men-
tionnés, ainsi qu’il en est d’usage pour les saints ktitors et pour les tsars véné-
rables, et de leur vivant et après leur trépas.
56. Sur les moines quêteurs, dont le nombre s’élèverait à 2.000, sur les 6.000 moines du Mont
Athos dans la deuxième moitié du XVIIe siècle, voir A. FOTIĆ, “Najpoznatiji Hilandarski
ferman” (Le plus ancien firman de Chilandar), Recueil de Chilandar 10 (1998), p. 306-308 n.
13 (se référant à Paul Ricot, cf. A. MATKOVSKI, « Патописот на Пол Рико од 1678 до 1690 »,
Македониа во делата на странските патописци 1371-1777, Skoplje, p. 644. Ces chiffres
semblent quelque peu exagérés, même avec un écart de plus d’un siècle et demi, surtout au
regard de ceux (2.246 en 1489 et 1.442 trente ans plus tard, selon un registre ottoman), cités
par D. I. MUREŞAN, “Le Mont Athos aux XVe-XVIe siècles. Autour de quelques descriptions
d’époque”, in The Romanian Principalities and the Holy Places along the Centuries. Papers of the
Symposium heid in Bucharest, 15-18 October 2006, Edited by : E. BĂBUŞ, I. MOLDOVEANU,
A. MARINESCU, Bucarest 2007, p. 85-90. Ces chiffres ne tiennent compte que des moines éta-
blis dans les grands monastères, les estimation de Pierre Belon (1547-1549) pour l’ensemble
de la population athonite s’élèvent néanmoins à 6.000 moines en tout.
MEP_Chilandar:Texte 23/03/10 9:49 Page 172
De même que moi, indigne et pécheur Radul Pădure 57, qui ai écrit cet acte,
dans la ville capitale de Târgovişte, en l’an 7033, au mois de mai, le 16e jour.
† Ioan Radul voévode, seigneur par la grâce de Dieu.
DOC. N° 16 [BOITE 1]
57. Radul Pădure (de Săcuiani), scribe et logothète, rédige plusieurs actes princiers entre 1525
(D.R.H., II, doc. 245, ispravnik) et 1544 environ (cf. D.R.H., III, doc. 33, 111, 121, 1526-1527,
1532 ; D.R.H., IV, doc. 52, 98, 105, 136, 150, 154, 165, 1538-1544).
MEP_Chilandar:Texte 23/03/10 9:49 Page 173
† Ceux qui sont guidés par l’Esprit de Dieu, sont les fils de Dieu, ainsi que
l’Apôtre divin le dit. Ainsi que ce qui en découle, comme l’amour de la justice,
du bienheureux qui entendra la voix de la jubilation : « Approchez les bénis de
mon Père pour hériter du royaume qui vous est préparé en récompense de la
paix que vous avez servie ; lorsque j’ai eu faim – vous m’avez donné à manger ;
soif – vous m’avez donné à boire ; étranger – vous m’avez hébergé ; nu – vous
m’avez habillé ; malade et prisonnier – vous m’avez réconforté, ainsi entendez
maintenant la voix très douce et bienfaisante, venez et entrez dans le Royaume
des Cieux, pour être les héritiers de ses trésors que l’œil n’a point vus et l’oreille
n’a pas entendus, que le cœur humain n’a pas connus, que Dieu a préparés
pour ceux qui l’aiment » 58. De même qu’aux pécheurs il est dit : « Dans les
flammes éternelles vous échouerez, pour ne pas avoir observé les commande-
DOC. N° 17 [A 23/3]
64. Sur un kellion dédié à Saint-Nicolas, voir Mirjana ŽIVOJINOVIĆ, Svetogorske kelije i pirgovi u
srednjem veku (Les ermitages et les pyrgos du Mont-Athos au Moyen Age), Beograd 1972,
pp. 44, 48, 143 ; ID., « Најстарији периор манастира Хиландара и његови преписи » (Le
plus ancien périorismos du monastère de Chilandar et ses copies), Recueil de Chilandar 8
(1991), p. 9-11.
65. Le notaire Coresi diak, logothète, rédige plusieurs actes princiers entre 1527-1538 environ,
cf. D.R.H. III, doc. 45, 57, 71, 86, 110, 141, 144, etc. ; D.R.H. IV, doc. 54 (1538).
MEP_Chilandar:Texte 23/03/10 9:49 Page 177
† Celui qui voit tout, le Très-Doux, Dieu que nous louons en la Sainte Tri-
nité, à qui nous devons grâce et reconnaissance de nous avoir fait don à nous,
son serviteur qui est dans le péché, de la grâce multiple, nonobstant ses nom-
breux péchés, tandis que les uns selon leur force et leur zèle, les autres par la prière
et le jeûne, d’autres par les bonnes œuvres, d’autres encore par l’imitation (des
vertus), ont trouvé le salut. Celui qui daigna s’incarner, se faire homme et ne pas
épargner son sang pour nous et pour le salut du monde, ouvrant le paradis an-
tique au genre humain, dont nous nous sommes privés par notre transgression.
MEP_Chilandar:Texte 23/03/10 9:49 Page 179
C’est ainsi que nous aussi voulons par cette charte faire obédience aux zélateurs
et à ceux qui s’en sont rendus dignes en imitant Sa Passion, de même que les saints
Apôtres et les martyrs ont enduré toute peine et toute souffrance pour le royaume
des cieux dont ils se sont rendus les héritiers. En suivant leur exemple, afin de
faire un don par miséricorde, en se détachant des passions charnelles, afin de
s’approprier l’Esprit-Saint et acquérir ainsi l’image et la ressemblance royales en
s’y associant selon son enseignement véridique entendu depuis la transmission
de sa bonne nouvelle, s’y employant dans la mesure de nos possibilités afin de
ne pas négliger notre salut ; car il dit que les miséricordieux seront bienheureux,
car ils seront pardonnés, de même que les miséricordieux seront délivrés des pé-
chés.
C’est pourquoi, moi le très-pieux, très-honorable, aimant le Christ et pro-
tégé par Dieu, Ioan Vlad voévode, par la grâce de Dieu prince de la Valachie, fils
du grand et très bon 66 Vlăduţă voévode, m’associe avec zèle aux très-honorables
seigneurs tsars d’antan et aux ancêtres et parents de Ma Seigneurie, qui ont si
bien mis en accord les affaires d’ici-bas, en établissant les saintes églises et les
monastères dès leur fondation, en les embellissant merveilleusement selon la
volonté de Dieu à qui ils se rendirent agréables selon le très pieux souvenir de
la mémoire qu’ils nous ont laissée. C’est ainsi que nous aussi avons considéré
les saintes églises et les temples orphelins des susdits seigneurs et accablés de
nombreuses privations et devenus nécessiteux ; dans la mesure du délai que le
Seigneur Dieu nous accordera nous nous emploierons à nous associer à être
en communion avec les bienheureux premiers ktitors. Aspirant vers Dieu nous
instaurons ainsi ceci à la manière des saints monastères du jardin de la Très-
pure Mère-de-Dieu qui sont sur la Sainte-Montagne de l’Athos, à la sainte laure
serbe impériale et sacerdotale, le monastère de Chilandar, temple de la Pré-
sentation de la Mère-de-Dieu dans le Saint des Saints, qui fut édifié et construit
avec bien des efforts par saint Siméon le Nouveau Myroblyte et le saint et thau-
maturge Sava. Nous attribuons au saint monastère une allocation de 10.000
aspres, et de 800 aspres pour l’hôpital et les besoins des malades, ainsi que 500
aspres pour les frais de voyage des frères qui viendront les percevoir chaque
année à la Théophanie pour les verser intégralement au saint monastère, ce
que j’ai dit, afin qu’ils soient au bénéfice du saint monastère et pour le récon-
fort de la confrérie.
Alors que nous devons être mentionné avec les saints ktitors lors de toutes
les invocations à l’église, ainsi qu’au réfectoire à chaque occasion et que le para-
clision soit chanté le samedi après les vêpres, ainsi que la liturgie solennelle du
dimanche avec les collybe et le prilevak, que nous soyons immuablement inscrit
à la sainte proskomidie et dans le saint diptyque du vivant de ma seigneurie, alors
qu’après la mort de ma seigneurie je sois respectable dans les prières : les col-
lybe solennels, à la liturgie et au réfectoire, ainsi qu’il est d’usage pour les tsars
vénérables, ce qui doit être fait invariablement tant que le monde et le monas-
tère existeront.
Ainsi que moi, le pécheur et vil Filcea 67 qui ai écrit cet acte dans la ville glo-
rieuse de Bucarest, au mois de février, le 27e jour de l’an 7039.
† Ioan Vlad voévode, seigneur par la grâce de Dieu.
Ecrit par Droud.
DOC. N° 18 [BOITE N° 2]
67. Filcea : petit diak, cf. D.R.H., III, doc. 133, 158, 169, 171-173, entre 1532-1533, logothète
(deuxième ou troisième) en 1535, D.R.H., III, doc. 209, puis gramatik, D.R.H. IV, doc. 17, 31,
87, 149 (entre 1536-1543).
68. Matt. 9, 13 ; 12, 7.
69. Matt. 5, 7 ; Luc. 6, 36.
70. Ps. 33, 9 ; 83, 6.
MEP_Chilandar:Texte 23/03/10 9:49 Page 184
tudes, [comme] il en est des peuples et des nations, ainsi que l’État (le pouvoir)
est donné par le Seigneur et la puissance provient du Très-Haut (Tout-Puis-
sant), en ayant compris cela, comme tout est dans la main de Dieu, ayant voulu
aussi faire un don de notre part, de même que bienheureux et trois fois bien-
heureux sont ceux qui dispensent pour le bien les richesses [qui leur ont été]
données par Dieu, agissant en secret selon le talent miséricordieusement confié
par Dieu, afin d’entendre cette voix douce et délicieuse de la jubilation et de la
joie éternelle : “Serviteur docile et fidèle, entre dans la joie de ton Seigneur” 71.
Ayant entendu cela, il nous sied de savoir que ce qui est ici-bas est éphé-
mère et transitoire, ainsi que le dit la Sainte Ecriture, que toute gloire d’ici-bas
est temporelle, il nous incombe d’exceller [à l’image] des tsars et seigneurs
d’antan, bienheureux et de sainte mémoire, qui ont si bien réglé les affaires d’ici-
bas, pourvoyant à tout pour le mieux, transformant les biens terrestres en biens
célestes dont ils héritèrent, tout en laissant les biens terrestres aux terrestres.
J’ai été saisi de la requête des très vénérables églises divines : selon la parole
du prophète, à l’image du cerf qui aspire à la source d’eau, ainsi mon âme tend
vers le Seigneur mon Dieu.
Ayant vu pour ma part que, à cause de nos péchés, se sont amoindris les
vénérables seigneurs et ktitors, qui entretenaient, embellissaient et chérissaient
les églises divines et sacerdotales. C’est pourquoi ma seigneurie (délivre) ce
chrysobulle de ma seigneurie à la sainte église et à la communauté qui se trouve
près du Protâton 72, où se trouve le temple des trois saints hiérarques, Basile le
Grand, Grégoire le Théologien et Jean Chrysostome, qu’une allocation leur
soit versée chaque année, à titre d’aide et de charité, dans la mesure de la
richesse qui nous est donnée par Dieu, à la mesure de nos forces, que l’alloca-
tion de 3.000 aspres soit donnée au saint lieu chaque année, en plus de 300
aspres pour les dépenses des frères. Que les frères viennent en temps voulu afin
de percevoir l’allocation pour le susdit saint lieu, et que cela soit pour eux irré-
vocable.
Alors de nous et de nos parents, que mention éternelle soit faite dans la
prière. Ainsi que, par la suite, par ceux d’ici, qui nous succéderont selon la béné-
diction du Seigneur Dieu, pour être les seigneurs du Pays valaque, qu’ils soient
de notre extraction, ou de notre parentèle, ou bien étrangers à cause de nos
péchés, s’étant rendus compte, comme moi, qu’à cause de nos péchés, les véné-
rables seigneurs et ktitors ont diminué en nombre. Afin d’avoir l’assistance du
Christ Dieu et de la Très-Pure Mère-de-Dieu, ainsi que de tous les saints qui
ont été agréables à Dieu. Amen.
Au cas où quelqu’un oserait défaire ou contrevenir à ce que nous avons
promis, qu’il ait pour adversaire les saintes douleurs de notre Seigneur Dieu et
Sauveur Jésus Christ, maintenant (ici-bas) et à l’avenir, et qu’au lieu d’une aide,
la Très-Pure Mère-de-Dieu et tous les saints, lui soient adversaires. Alors que,
si a notre exemple, il accomplit, embellit, confirme et entérine ce que nous
avons promis, que le Seigneur Dieu lui accorde sa grâce et sa miséricorde, en
les conduisant tous en ce siècle à la vraie foi, à l’orthodoxie et à une douce fin,
ainsi qu’au siècle futur [ils soient] conduits à la vie éternelle, à la droite du trône
de notre Seigneur Dieu et Sauveur Jésus Christ, avec tous les saints qui lui ont
été agréables. Amen.
Ecrit par moi [le scribe] Dumitru Gramatik 73, à Târgovişte, au mois de
décembre, le 22e jour, de l’année en cours 7037 depuis Adam.
† Ioan Radul, le voévode, seigneur par la grâce de Dieu.
73. Il s’agit peut-être de Dumitru Foame, actif entre 1525 – 1547 environ, qui est connu comme
scribe, diak, gramatik, logothète, D.R.H., II, doc. 232 ; D.R.H., III, doc. 36-37, 41-42, 52, 55,
61-62, 78, 140, etc. (1527-1535), D.R.H., IV, doc. 79, 152, 237 (1539-1547).
MEP_Chilandar:Texte 23/03/10 9:49 Page 186
Attendu que le frère de votre sanctuaire, le diacre Istratie, est venu nous
apporter la lettre manuscrite qui est le rouleau du saint père Sava, qu’il a faite
pour ce saint lieu. C’est pourquoi, que les frères émissaires viennent chaque
année avec ceux de Chilandar, le même mois où ceux de Chilandar viennent
pour leur allocation, afin de percevoir et d’emporter dans ce saint lieu la sus-
dite allocation.
Quant à vous, saints pères, priez pour nous dans vos saintes prières en sup-
pliant Dieu pour nous pécheur, afin que par vos prières le Seigneur Dieu puisse
nous rendre digne de nous attribuer ses trésors éternels, dans le Christ Jésus
Notre-Seigneur avec son Père et avec l’Esprit Saint, qu’il en soit ainsi à jamais.
Moi, dans le Christ Dieu, très-croyant et aimant le Christ, Ioan Vintilă voé-
vode, j’ai promis cela, a savoir le versement de l’allocation à ce saint lieu tant que
[nous] vivrons. Alors que celui que le Seigneur Dieu choisira pour être […] le
vicaire (son lieutenant) après nous, pour autant qu’il observera cette promesse,
que le Seigneur Dieu lui prête assistance, ainsi que l’Immaculée Mère de Dieu,
ici-bas et dans la vie future. Au cas où il ne l’observerait pas, qu’il en réponde
au Jugement dernier. Amen.
Ainsi qu’à Tatul logothète, et à moi le grand pécheur Badea diak qui ai écrit
ceci dans la ville capitale de Târgovişte, au mois de mars, le 24e jour, de l’an
7040.
† Ioan Vlad voévode, seigneur par la grâce divine.
DOC. N° 20 [BOITE N° 3]
† Dans la très sainte Écriture divine (qui nous a été) transmise, il est dit : « Je
veux de la miséricorde et non des sacrifices » 75. Aussi, de même que les péchés
sont pardonnés aux miséricordieux, « bienheureux sont les miséricordieux, car
ils obtiendront miséricorde » 76. Ainsi que le dit la bouche prophétique comblée
de l’Esprit, bienheureux l’homme qui chérit chaque jour, il se délectera dans le
Seigneur ; ainsi qu’on peut l’apprendre dans les écrits divins. Écoutons, de plus,
le prophète qui parle par le Saint Esprit, ainsi apprenez ô tsars, et comprenez,
admettez le jugement de la fin du monde, apprenez, dirigeants des multitudes,
à être au sein des peuples ; car l’État vous fut donné par Dieu et le pouvoir par
le Très-Haut ; comprenant ainsi que tout est dans la main de Dieu, et qu’il le dis-
pense entre nous, car il est bienheureux et trois fois bienheureux celui qui pro-
digue pour le bien la richesse dispensée par Dieu et partage les talents qu’il a re-
çus en secret de Dieu, car il lui sera accordé la douce et sereine voix de la jubi-
lation : « Bien aimé serviteur fidèle, entre dans la joie de ton Seigneur » 77. C’est
ainsi qu’il nous sied d’entendre à nous d’ici-bas, car les temps sont brefs et éphé-
mères, comme il est dit, que toute gloire est éphémère, il nous sied de nous dé-
les honorables tsars, ce qui doit être fait invariablement tant que le saint monas-
tère existera.
Saints pères, priez aussi pour moi, pécheur et frivole, lors de vos saints mys-
tères, ainsi que pour ceux qui nous succéderont et que Dieu daignera faire sei-
gneurs et souverains de tout le Pays hongrovalaque, qu’ils soient issus de notre
lignée, ou de nos parentés, ou quelque seigneur orthodoxe, dans la mesure où
il confirmera, entérinera et préservera ce chrysobulle de Ma Seigneurie en réa-
lisant intégralement notre engagement et notre charité. Ainsi, que si l’Esprit
Saint lui inspire de verser une contribution et une offrande encore plus impor-
tante. Afin d’avoir aide de la part du Seigneur Dieu et Notre Sauveur Jésus-
Christ et la protection de sa Mère Très-Pure, ainsi que de la part de saint
Siméon le Nouveau Myroblyte et du saint thaumaturge Sava et de tous les
saints qui ont été agréables à Dieu depuis toujours. Que Dieu leur accorde la
grâce de sa miséricorde, qu’ils demeurent dans la piété et l’orthodoxie, avec une
issue bienheureuse dans le siècle à venir de la vie éternelle, afin de prendre
place à la droite du Trône de notre Seigneur Dieu et Sauveur Jésus Christ.
Amen.
Ghiura logothète a été chargé de l’exécution (en tant que ispravnik 78 et
scribe) de ce chrysobulle, par la main du grand pécheur et malhabile en écri-
ture Oprea diak 79.
Au mois d’avril, le 27e jour, de l’année en cours 7045.
† Ioan Vlad voévode, seigneur par la miséricorde de Dieu.
78. Le logothète Ghiura (de Stăneşti) : deuxième logothète, D.R.H., III, doc. 141-143 (1526-
1534), rédige plusieurs actes ; voir aussi N. STOICESCU, Dicţionar al marilor dregători din Ţara
Românească şi Moldova, sec. XIV-XVII (Dictionnaire des grands officiers de Valachie et de
Moldavie, XIVe-XVIIe siècles), Bucarest, 1971, p. 60.
79. Oprea diak, actif entre 1529 et 1543 environ, cf. D.R.H., III, doc. 81, 118, 127-128, 146-147,
154, 160, etc. ; D.R.H., IV, doc., 2, 45, 47, 57, 59, 145.
MEP_Chilandar:Texte 23/03/10 9:49 Page 194
DOC. N° 21 [A 23/5]
† Ceux qui sont guidés par l’Esprit de Dieu, sont les fils de Dieu, ainsi que
l’Apôtre divin le dit. Ainsi que ce qui en découle, comme l’amour de la justice,
aussi bienheureux est celui qui entendra la voix de la jubilation : « Approchez les
bénis, pour hériter de mon Père le royaume qui vous est préparé depuis la créa-
tion du monde ; lorsque j’eus faim – vous m’avez donné à manger ; soif – vous
m’avez donné à boire ; étranger – vous m’avez hébergé ; nu – vous m’avez ha-
billé ; malade et prisonnier – vous m’avez réconforté, ainsi entendez maintenant
la voix très douce et bienfaisante, venez et entrez dans le Royaume des Cieux,
pour être les héritiers de ses trésors que l’œil ne vit point et l’oreille n’entendit
point, que le cœur humain n’a pas connus, que Dieu a préparés pour ceux qui
l’aiment » 80.
De même qu’aux pécheurs il est dit : « Dans les flammes éternelles vous
échouerez, ainsi que le Seigneur Dieu l’ordonne pour les impudents : ni l’af-
famé, ni l’assoiffé, ni le malade, ni le prisonnier, vous ne les avez ni réconfortés
ni servis » 81. Il ne sied pas de tarder, n’ayant pas vu l’heure de la venue de Notre
Seigneur, ils n’ont pas été prêts, n’ayant pas leurs lampes allumées, ils ne se
trouvèrent pas en train de veiller.
Mais Notre-Seigneur Jésus-Christ est généreux et miséricordieux, il tend
les mains à tous, de même qu’un père à son fils bien-aimé. Disant, lui-même,
de sa bouche vénérable et très-pure : « Je ne souhaite pas la mort du pécheur,
mais qu’il se repente et demeure en vie » 82, et « Je ne suis pas venu appeler les
justes, mais les pécheurs au repentir » 83.
C’est ainsi que, dans la mesure de leurs bonnes œuvres, bien des commu-
nautés ont des vertus diverses, amour des orphelins, charité, jeûne et tempé-
rance, foi et espoir.
Même si je péchais beaucoup et, je fais la charité que j’affectionne, de
même que l’abnégation, afin d’accéder au repentir ; ainsi qu’Il dit : « Je ne veux
pas la mort du pécheur, mais qu’il se repente et demeure en vie, dans la joie de
son Seigneur ».
C’est pourquoi, en observant [ces préceptes], les souverains qui étaient
avant nous, anciens tsars et princes, ont disposé avec humilité de leurs biens
terrestres (d’ici-bas), en les appropriant aux biens célestes, en se rendant dignes
du Royaume des Cieux. Ainsi que le prophète David le disait : « Bienheureux
ceux qui ont renoncé à l’iniquité, leurs péchés ont été effacés, bienheureux
l’homme auquel le Seigneur ne tient pas compte de ses péchés » 84. « A l’image
du cerf qui aspire à la source d’eau, ainsi mon âme tend vers toi, Seigneur que
je désire et que je chéris » 85.
Moi, dans le Christ Dieu, très-pieux, protégé de Dieu et autocrator (samo-
drßjav(y)ni), Ioan Radul, voévode et seigneur de tout le Pays hongrovalaque
et du Pays danubien, fils du grand, très bon et de sainte mémoire Ioan Radul
voévode, nous avons accepté de tout cœur et avec une douce résolution, d’être
nouveau ktitor, nourricier et rénovateur.
Il y a sur la Sainte Montagne athonite, jardin de la Très-Sainte Mère de
Dieu, une communauté sacerdotale et vénérable du saint et glorieux Grand-
martyr victorieux Georges, ainsi que de notre saint père, l’évêque et thauma-
turge du Christ Nicolas de Myra de Lycie, appelée la Tour albanaise.
Pour qu’ils soient pour le réconfort de la confrérie, ainsi que pour notre
mémoire eternelle.
Ainsi nous devons être mentionné avec les saints ktitors lors de toutes les
invocations à l’église, ainsi qu’au réfectoire à chaque occasion et que le para-
clision soit chanté le samedi après les vêpres, ainsi que le dimanche lors de la
liturgie solennelle, au réfectoire et avec le prilevak, que nous soyons mentionné
(dans les prières), tant que le saint monastère existera, ainsi qu’il est d’usage
pour les saints ktitors et pour les tsars vénérables après leurs trépas. Que je sois
mentionné une fois par an (dans les prières) : les collybe solennels le soir, à la
liturgie et au réfectoire le lendemain, ainsi qu’il en est d’usage pour les saints
ktitors, les tsars vénérables et orthodoxes, de même que pour les seigneurs.
Ainsi que moi, le vil pécheur Misail Gramatik (le scribe) 86, qui ai écrit cet
acte, dans la ville capitale de Târgovişte, en l’an 7044, au mois de février, le
9e jour.
† Ioan Radul voévode, seigneur par la grâce de Dieu.
DOC. N° 22 [A 23/6]
86. Misail, gramatik, actif déjà en 1523, D.R.H., II, doc. 215 ; il l’était encore en 1536, voir notre
acte n° 19 de Radul Païsie pour Karyès.
MEP_Chilandar:Texte 23/03/10 9:49 Page 199
C’est ainsi que nous comprenons les bienheureux et saints pères, saint
Siméon, appelé Nemanja, et saint Sava, de quels efforts au profit des saints
monastères ils ont fait preuve, abandonnant toute gloire de ce monde, ils ont
su se ménager la voie étroite du salut divin qui mène à la vie éternelle. Ayant
fait preuve de tout leur dévouement à l’égard des saintes églises, qu’ils ont
embellies sans se ménager, le confirmant par leurs chrysobulles dans lesquels
le bienheureux s’exprime. Sava le sanctifié a destiné cette communauté à la
quiétude spirituelle (hésychia) en la dotant de toute une constitution utile et
admirable, en la confortant par la vie excellente du temps qu’il y passa, laissant
cet exemple pour le bien de ceux qui suivront.
C’est ainsi que moi aussi, le très-croyant dans le Christ Dieu, protégé par
Dieu et autocrate, Ioan Radul, voévode et seigneur de tout le Pays hongrova-
laque, fils du grand et très-bon Radul voévode ; ayant perçu tout cela, de même
que l’appauvrissement des saints lieux des vénérables ktitors de sainte
mémoire, dans la mesure des possibilités que Dieu nous a offertes ; nous fixons
l’allocation, en faveur de la Tour de notre saint père Sava qui se trouve à
Karyès, à 3.000 aspres par an pour les frais, et pour les frères qui viendront per-
cevoir l’allocation 300 aspres de frais. Pour que les frères émissaires viennent
chaque année avec ceux de Chilandar, le même mois quand ceux de Chilandar
viennent pour leur allocation, afin de percevoir et d’emporter dans ce saint lieu
la susdite allocation.
Quant à vous, saints pères, priez pour nous dans vos saintes prières, en
priant Dieu pour nous pécheur, afin que par vos prières le Seigneur Dieu puisse
nous rendre digne de ses trésors éternels, dans le Christ Jésus Notre-Seigneur,
auquel avec le Père et avec l’Esprit-Saint soit gloire dans les siècles. Amen.
Ainsi que moi, Misail Gramatik (le scribe), qui ai écrit dans la ville de Târ-
govişte, au mois de février, le 23e jour, de l’an 7044.
† Ioan Radul voévode, seigneur par la grâce divine.
MEP_Chilandar:Texte 23/03/10 9:49 Page 201
DOC. N° 23 [A 23/7]
88. Le document est très détérioré, ce qui fait que notre traduction est incomplète et parfois inco-
hérente, surtout en raison des lacunes.
89. Dragomir de Luciani, grand vornik de 1568 à 1569, favorit du prince Alexandre Mircea dont
il fut le premier conseiller, cf. N. STOICESCU, Dicţionar…, cit., p. 53-54.
90. Radul Mihăescu, N. STOICESCU, Dicţionar, p. 84.
91. Stan de Corbi (Clăteşti), N. STOICESCU, Dicţionar, p. 89-90.
92. Badea Boloşin de Bădeşti, grand stolnic, N. STOICESCU, Dicţionar, p. 30.
93. Mitrea de Hotărani, N. STOICESCU, Dicţionar, p. 72-73.
94. Ivaşco de Goleşti, N. STOICESCU, Dicţionar, p. 60-61.
95. Goncea, grand peharnik, échanson (1568-1583), seul dignitaire ayant occupé à cette époque
la même fonction aussi longtemps, N. STOICESCU, Dicţionar, p. 62.
96. Stoichiţă (Stoica) de Modruzeşti, grand postelnic (1568-1579), N. STOICESCU, Dicţionar, p. 93.
MEP_Chilandar:Texte 23/03/10 9:49 Page 203
DOC. N° 24 [BOITE 4]
monastère, afin qu’il soit désormais désigné en tant que monastère de notre
seigneurie. A cette fin nous avons fait don de l’allocation de trois mille aspres
pour la consolidation du monastère, en plus de trois cents aspres de frais pour
les envoyés, qui seront versés chaque année. Que ceci soit versé chaque année,
sans restriction, pour le susdit monastère, tant que vivra ma seigneurie. Au cas
où le bon vouloir de Notre Seigneur, que nous vénérons dans la Sainte Trinité,
et l’Immaculée Mère de Dieu, nous fera la miséricorde de nous sauver des
mains des étrangers, nous donnerons non seulement le susdit subside, mais
nous l’augmenterons.
Le susdit kyr Païsie avec les frères dudit monastère y ont consenti de la part
de ma seigneurie et ont promis de nous chanter le paraclision les lundis soir et
la sainte liturgie le mardi du lendemain, avec les collybe et le prilevak, en plus du
prilevak pour les frères au réfectoire, en observant cela selon la règle de l’Eglise
de nombreuses années, tant qu’ils vivront. De même que les moines qui vien-
dront après eux, tant que le monastère existera, ils seront tenus d’observer ce
qui est promis, ce dont je les prie par ce chrysobulle qui est le nôtre. Tant que
Dieu voudra bien protéger pour nous le trône de ma seigneurie, ou pour nos
enfants, ou de notre souche, ou de quelqu’un d’autre, que cet acte soit irrévo-
cable et confirmé, même par celui (qui y sera établi) par la violence. Lorsque
celui qui sera après nous ne respectera pas notre engagement 97, qu’il soit jugé
indigne au terrible jour du Jugement dernier. De même que celui qui sera là-
bas higoumène, avec ses frères, au cas ou ils ne respecteraient pas leur engage-
ment, qu’ils encourent la condamnation au terrible et juste Tribunal du Christ.
Corroboré et écrit en tant que serment et charte de ma seigneurie.
Ecrit par Dumitru Popovici 98, à Jassy, en l’an 7092, le 31e jour.
97. I. MOLDOVEANU, « Sfântul Ştefan cel Mare, protector al Muntelui Athos » (Saint Etienne le
Grand, protecteur du Mont-Athos), in Ştefan cel Mare şi Sfânt. Atlet al Credinţei creştine, Sfânta
mânâstire Putna 2004, B. JOUDIOU, « Le règne d’Etienne le Grand et la succession : une pers-
pective idéologique », in Ştefan cel Mare şi Sfânt, Atlet al Credinţei creştine, Sfânta mănăstire
Putna 2004, p. 418-419, 422-426.
98. Dumitru Popovici, diak, rédige des actes princiers (1579-1587 environ), cf. D.I.R., XVIe siècle,
A. Moldova, III, (1571-1590), Bucarest, 1953, doc. 116-118 ; 142-144, 147, 153, etc.
MEP_Chilandar:Texte 23/03/10 9:49 Page 206
DOC. N° 25 [BOITE N° 1]
† Dans la très sainte Écriture divine (qui nous a été) transmise, il est dit : « Je
veux de la miséricorde et non des sacrifices » 99. Aussi, de même que les péchés
sont pardonnés aux miséricordieux, « bienheureux sont les miséricordieux, car
ils obtiendront miséricorde » 100. Ainsi que le dit la bouche prophétique com-
blée de l’Esprit, « bienheureux l’homme qui chérit chaque jour, il se délectera
dans le Seigneur » 101, ainsi qu’on peut l’apprendre dans les écrits divins. Écou-
tons, de plus, le prophète qui parle ainsi par le Saint-Esprit : appréhendez, tsars,
et comprenez, avisez-vous du jugement de la fin du monde, instruisez les res-
ponsables des multitudes et dans les peuples ; car l’Etat vous a été donné par Dieu
et le pouvoir par le Très-Haut ; comprenant ainsi que tout est dans la main de
Dieu, et qu’il le prodigue à qui Il veut d’entre nous, car bienheureux et trois fois
bienheureux est celui qui prodigue pour le bien la richesse dispensée par Dieu
et partage les talents reçus en secret de Dieu, car il prodiguera la douce et sereine
voix de la jubilation : « Bien aimé serviteur fidèle, entre dans la joie de ton Sei-
gneur » 102. C’est ainsi qu’il nous sied d’entendre à nous ici-bas, car les temps sont
brefs et éphémères, comme il est dit, que toute gloire est éphémère, il nous sied
de nous dévouer (semblablement) aux bienheureux seigneurs d’antan de
sainte mémoire qui ont ordonné les biens terrestres et menant tout à bien, trou-
vant Dieu dès ici-bas pour y trouver leur héritage, alors qu’ils laissaient les (biens)
terrestres aux terrestres.
C’est ainsi que moi qui suis, dans le Christ Dieu, très croyant et très pieux,
aimant le Christ et autocrate (samodrßjav„nïi), Ioan Mihnea voévode, fils du
grand Ioan Alexandre voévode, par la grâce de Dieu seigneur de tout le pays de
Hongrovalachie.
Ma seigneurie désirant œuvrer pour ce très saint et divin monastère de la
Sainte-Montagne athonite appelé Chilandar, la laure serbe, où se trouve le
temple de la Très-Sainte, Immaculée, Très-Bénie, Notre-Dame la Mère-de-
Dieu et Toujours-Vierge Marie, et sa Présentation vénérable ; pour autant que
le Seigneur Dieu daignera bénir ma présence parmi les vivants, que le susdit
saint monastère dispose de notre part, ainsi que de la part de notre descen-
dance que Dieu nous accorde, 15.000 aspres par an et 500 pour les frais des
frères qui viendront pour les besoins du saint monastère, afin que nous soyons
désigné en tant que nouveau ktitor avec les saints ktitors d’antan.
Que les humbles frères viennent pour cette raison, selon la coutume, afin
de percevoir la susdite allocation du saint monastère, irrévocablement et tant
que nous vivrons, en vue de la consolidation du saint monastère, pour le récon-
fort des frères, ainsi que pour des prières éternelles pour nous et nos parents.
C’est pourquoi, saints pères, je vous implore au nom de Dieu et de la Très
Pure Mère de Dieu, d’inscrire ma seigneurie dans le saint diptyque : Ioan
Mihnea voévode, ainsi que feu le père de ma seigneurie, Ioan Alexandre voé-
vode 103, la mère de ma seigneurie, la princesse Ecaterina, la princesse de ma
seigneurie 104, la princesse Neaga 105, le bien-aimé fils de ma seigneurie, Ioan
Radul voévode 106, feu le jeune Ioan Alexandre voévode 107, et la fille de ma sei-
gneurie, la princesse Irène 108.
Ainsi, priez pour nous lors de vos saintes prières et au moment de la sainte
proscomidie, que le paraklision du soir avec les collybe soit chanté pour nous une
fois par semaine, ainsi que le lendemain la sainte liturgie avec le prilevak, tant
que nous vivrons, alors qu’une prière du soir avec les collybe, suivie le lende-
main d’une sainte liturgie avec le prilevak, nous soit chantée le jour voulu
chaque année après notre trépas. Consentez à rendre grâce et priez Dieu pour
(moi) pécheur, saints pères, pour cette raison.
Ne nous négligez pas, pères, saint higoumène et assemblée de divins
moines, mais inscrivez-nous dans le saint diptyque et à la sainte proscomidie,
103. Alexandre voévode, le père de Mihnea : Il s’agit d’Alexandre II Mircea (selon le nom de son
père, Mircea dit « le Corégent », mort en 1510), prince de Valachie, 1568-1577.
104. Ecaterina, la mère du prince : Catherine Salvaresso, issue d’une famille pérote catholique (du
quartier de Péra à Constantinople), d’origine probablement génoise. Le mariage avait eu lieu
à Constantinople.
105. L’épouse du prince : il s’agit de Neaga de Cislău, d’une noble famille valaque ; mariage remon-
tant à 1582.
106. Radul le fils de Mihnea : Radul Mihnea, futur prince de Valachie (plusieurs fois : 1601, 1602,
1611-1616) et de Moldavie (1616-1619, 1623-1626), mort en 1626.
107. Feu le jeune Alexandre est le premier fils du prince, mort avant 1588.
108. Cette fille Irina (Irène) n’apparaît pas dans la généalogie dressée par D. PLEŞIA, « Genealogia
Basarabilor, sec. XII-XVII », annexe généalogique au vol. Io, Mircea mare voevod şi domn …,
édité par Aşezământul cultural « Nicolae Bălcescu », Rm. Vâlcea,1986.
MEP_Chilandar:Texte 23/03/10 9:49 Page 211
ainsi qu’il est écrit plus haut. Au cas ou quelqu’un ne l’observerait pas, qu’il en
réponde devant Dieu. Alors que ma seigneurie prête aussi serment, en insti-
tuant par ma seigneurie : que lorsque après la mort de ma seigneurie, au cas où
le Seigneur Dieu daignera désigner nos fils dans le péché, ou bien parmi ceux
qui sont apparentés à notre seigneurie, qui sera souverain du pays valaque, au
cas où il ne respectera pas et n’observera pas ce serment que nous faisons en
n’entérinant pas les termes de ce chrysobulle, qu’il soit maudit et qu’il ne trouve
pas sa place à la droite (du Père). Si par contre il arrive que le seigneur valaque
soit d’une autre lignée, au cas où il observera ce que nous avons promis plus
haut au saint et divin temple, que dans ce cas le susdit temple de la Présenta-
tion de la Très-pure et toujours Vierge Marie le rende digne de se tenir à la
droite de Dieu avec ceux qui Lui ont été agréables depuis les siècles des siècles
et qu’il soit digne de la prière des saints pères dans le Christ, amen.
Ceci en présence des témoins 109 appelés par ma seigneurie : joupan
Iane 110, grand ban de Craiova, joupan Chisar 111 grand vornik, joupan Dumi-
tru 112 grand logothète, joupan Miroslav 113 grand vistiar, joupan Pătru grand spa-
taire 114, joupan Radul grand comis 115, joupan Mihaio grand stolnik, joupan
Vladul grand peharnik, joupan Iane grand postelnik 116, spravnik Dan 117 vistiar
109. Sur la liste des membres du conseil princier dans les actes roumains de l’Athos, voir P. Ş.
NĂSTUREL, “Réflexions à bâtons rompus sur « Les Pays roumains et les lieux saints »”, in The
Romanian Principalities and the Holy Places along the Centuries. Papers of the Symposium heid in
Bucharest, 15-18 October 2006, Ed. : E. BĂBUŞ, I. MOLDOVEANU, A. MARINESCU, Bucarest
2007, p. 16-17.
110. Iane Cantacuzino, frère (?) d’Andronic Cantacuzène et oncle semble-t-il du prince de Vala-
chie, grand ban (1588-1592), cf. N. STOICESCU, Dicţionar …, p. 64-65.
111. Chisar din Leoteşti, grand vornik (1586-1589), accusé de complot et exécuté en 1596 par
Michel le Brave, N. STOICESCU, Dicţionar …, p. 44.
112. Dumitru din Cepturi, grand logothète (1587-1589), l’un des principaux boyards de Michel le
Brave dont il fut l’ambassadeur à Vienne et en Transilvanie, N. STOICESCU, Dicţionar …, p. 57-
58.
113. Miroslav din Râfov, grand vistiar (1586-1589), l’un des boyards de Michel le Brave le plus en
vue, N. STOICESCU, Dicţionar …, p. 71-72.
114. Pătru din Luciani, grand spataire (1585-1591), N. STOICESCU, Dicţionar …, p. 78.
115. Radul din Cepari, grand comis (1580-1583), N. STOICESCU, Dicţionar …, p. 87.
116. Iane (Ianiu) din Bolescu, grand postelnik (1585-1590, avec une interruption en 1587),
N. STOICESCU, Dicţionar …, p. 64.
117. Dan Danilović (Danilovici), 2e vistiar (1586-1590), c’est dans sa résidence de Bucarest qu’en
1594 le prince Michel le Brave fit masacrer les Turcs de la capitale de la Valachie, ce qui donna
le signal de la révolte anti-ottomane, N. STOICESCU, Dicţionar …, p. 45-48.
MEP_Chilandar:Texte 23/03/10 9:49 Page 212
et moi Stan Săvescu logothète 118 qui ai écrit dans la ville capitale de Bucarest, au
mois de février le 8e jour de l’année en cours 7097 depuis Adam.
† Ioan Mihnea voévode, seigneur par la grâce divine.
DOC. N° 26 [BOITE N° 5]
118. Săveşteski : il s’agit du même Stan logothète qu’on a rencontré dans le cas du document
donné par Radul Şerban, voir ci-dessous, document n° 26, pp. 158-160.
119. Inédit, cet acte a déjà été signalé : « On sait encore, mais de façon vague, que le voévode Radu-
Şerban offrit à Chilandar ‘une importante somme d’argent’ en 1608 », cf. P. Ş, NĂSTUREL, op.
cit., p. 133 n. 35.
MEP_Chilandar:Texte 23/03/10 9:49 Page 213
† Dans le livre de Moïse il est écrit : c’est ainsi que parle le Seigneur Adonaï :
écoute Israël et apprends ma parole, que tous donnent chaque année un dixième
de leur avoir aux Lévites pour la bénédiction des Juifs. Ainsi que la Loi d’antan,
la Loi exige de prodiguer beaucoup de miséricorde et de largesses. Les apôtres
divins et saints, ainsi que les Pères théophores, ont instauré pour notre bien et
pour le salut de nos âmes, les uns les prières, les veillées et les jeûnes, les autres
les charités et le repentir, pour nous sauver du péché et supporter bien d’autres
souffrances, afin de pouvoir régner avec le Christ.
MEP_Chilandar:Texte 23/03/10 9:49 Page 215
C’est ainsi que moi aussi, le serviteur de mon Seigneur Jésus-Christ, Ioan
Radul voévode, petit-fils de feu Ioan Basarab voévode 120, par la miséricorde et
le don de Dieu étant souverain et seigneur de tout le pays de Hongrovalachie,
ainsi que des contrées de Zaplanina (d’Outre-Mont) 121, d’Almaş et de Făgăraş
herzog 122, ce que ma seigneurie a eu en vue, de même que de nombreux voé-
vodes et tsars couronnés par Dieu sont dans la jubilation du royaume en ayant
hérité du royaume des Cieux […] que je puisse moi aussi acquérir le royaume
en œuvrant au salut de mon âme. C’est pourquoi j’élève mon esprit vers les
Cieux, tout en adoptant par l’Esprit-Saint le discernement à l’égard des églises
et monastères saints et divins. En particulier à l’égard du saint monastère et des
grandes églises divines qui sont sur la Sainte-Montagne athonite, la commu-
nauté impériale et sacerdotale du monastère appelé Chilandar où se trouve le
temple de la Très-Sainte et vénérable, la Très-bénie Notre-Dame la Mère-de-
Dieu et Toujours-Vierge Marie, Sa vénérable Présentation dans le Saint des
Saints, que par la grâce divine et par les prières à Dieu de ces saints qui résident
en ce saint lieu en s’y consacrant, pour le bien de l’âme et du corps.
C’est pourquoi Ma Seigneurie se dévoue aussi, afin d’être désignée nou-
veau ktitor, Ma Seigneurie, en attribuant au susdit saint monastère chaque
année l’allocation de 15 000 aspres, avec 800 aspres pour les frais des frères qui
viendront les toucher.
C’est aussi pourquoi, saints pères, je vous implore, au nom de Dieu et de
Sa Très-Pure Mère, d’inscrire ma seigneurie dans le saint diptyque : Ioan Radul
voévode et les parents de ma seigneurie, feue la mère de Ma Seigneurie Dame
Marie 123, la Dame de Ma Seigneurie Hélène 124 et l’enfant bien-aimé de Ma Sei-
120. Radul Şerban n’était le petit-fils d’aucun prince, mais un neveu, par sa mère et il descendait
des puissants boyards, cf. N. STOICESCU, Dicţionar …, pp. 94-95, sub voce ; voir aussi
R. CREŢEANU, « Traditions de famille dans les donations roumaines au Mont-Athos », in
Etudes byzantines et post-byzantines, I, publiées par les soins de E. STĂNESCU et N.-Ş. TANAŞOCA,
Bucarest, 1979, pp. 135-153.
121. Zaplanina = terres ou pays d’Outre-Mont, voir document 4.
122. Hertzegue (hertzeg = duc), duchés de Fârăgaş et Amlaş.
123. Dame Marie, sa mère : c’est elle qui assurait la légitimité du prince qui se réclame neveu de
(Neagoe) Basarab. Elle fut la fille de Neagoe de Coiani, grand ban et d’Anca de Coiani, elle-
même fille de Radul Craiovescu, cf. N. STOICESCU, Dicţionar …, pp. 73 et 94-95.
124. Il s’agit d’Elina, fille de Udrişte, le ban de Mărgineni, et d’Ana, fille du feu prince Radul de
Afumaţi (et de sa première épouse, Voica), cf. N. STOICESCU, Dicţionar …, p. 101.
MEP_Chilandar:Texte 23/03/10 9:49 Page 216
gneurie Dame Ancuţa 125, en nous mentionnant toujours dans vos saintes
prières, ainsi que lors de la sainte proscomidie et au saint autel, alors que de
notre part, tant que nous vivrons, nous sommes dans l’obligation d’aider et de
prodiguer miséricorde en tout temps au saint monastère de par la susdite allo-
cation. Celui qui après le trépas de ma seigneurie, selon le bon vouloir de Dieu,
sera le seigneur du Pays valaque, qu’il soit de la souche de Ma Seigneurie, ou
de notre parentèle, ou pour nos péchés (quelqu’un) d’entre les étrangers, ou
issu des seigneurs orthodoxes, je vous implore au nom de Dieu et de Sa Mère
Immaculée, d’honorer ce chrysobulle de Ma Seigneurie et de faire miséricorde
au saint monastère par l’autorité que Dieu vous confie dès que Dieu vous aura
intronisés, car le Christ lui-même l’a ordonné et dit : « Soyez miséricordieux
comme Moi » 126, et ainsi de suite, afin d’avoir le pardon de vos péchés au terri-
ble second avènement de notre Seigneur Dieu et notre Sauveur Jésus Christ,
par les prières et le Voile protecteur de l’Immaculée Notre Dame la Mère de
Dieu et Toujours-Vierge Marie, afin de nous conduire et de nous rendre digne
de nous tenir à la droite du Christ, le juste juge, en nous regardant avec des
visages joyeux dans le royaume des Cieux, dans les siècles des siècles, amen.
Ceci est instauré par Ma Seigneurie en présence des témoins : le joupan
Radul clucer, le joupan Cernika grand vornik, le joupan Lupul grand logothète 127,
le joupan Nica grand vistiaire 128, le joupan Mârzea grand spatar 129, le joupan
Bărcan grand stolnik 130, le joupan Gligorie grand comis, le joupan Stanciul
grand peharnik, le joupan Leca grand postelnik et ispravnik, le joupan Oancea
125. Ancuţa (diminutif du nom Anca) fut l’épouse de Nicolae-Pătraşcu, le fils du prince Michel le
Brave (1593-1601). Radul Şerban avait encore deux enfants, Elina, mariée avec Constantin
Cantacuzène le postelnik, le fondateur de la branche Cantacuzène de Valachie, et un bâtard,
Constantin (dit de Dobreni), qui prendra aussi le nom de Şerban et allait régner en Valachie
(1654-1658) et en Moldavie (1659-1661), cf. N. STOICESCU, Dicţionar …, p. 158.
126. Luc 6, 36.
127. Lupul din Măgureni et Alexeni, logothète 1590, grand logothète de Radul Şerban 1608-1610
et 1612-1614, N. STOICESCU, Dicţionar…, p. 207.
128. Nica de Corcova, grand vistiar (trésorier), 1602-1610, N. STOICESCU, Dicţionar…, p. 219 ;
P. Ş. NĂSTUREL, « Hrisovul lui Radul Voda Serban din 1607 către o mănăstioară azi pierită din
Rumelia », in Memoriam Alexandru Elian, Timişoara 2008, p. 199-203 ; M. CAZACU, « Nico
de Frastani ou Nica de Corcova : un Epirote au service des princes de Valachie (c. 1560-
1618) », Studii si materiale de istorie medie, XXVI (2008), p. 197-210.
129. Mârzea din Berilesti, grand spătar 1604-1610, N. STOICESCU, Dicţionar…, p. 212.
130. Grand stolnik 1604-1610, N. STOICESCU, Dicţionar …, pp. 32-33.
MEP_Chilandar:Texte 23/03/10 9:49 Page 217
deuxième logothète 131 et moi Stan logothète et clerc 132, ai écrit dans la ville capi-
tale appelée Târgovişte, au mois de juin, le 24e jour de l’année en cours, depuis
Adam jusqu’à cet écrit, en l’an 7116.
† Ioan Radul voévode, seigneur par la grâce de Dieu.
DOC. N° 27 [A 23/8]
1651-1652 à Târgovişte
Charte du voévode valaque Mateï Basarab (1632-1654) confirmant à Pârvul
la propriété achetée à Suhodol en Valachie.
Original, inédit 46 sur 29,5cm. Parchemin. Sceau sur un papier cousu à la charte.
131. Oancea deuxième logothète, apparaît souvent comme ispravnik (exécuteur) des actes prin-
ciers, cf. par exemple, D.I.R., XVII, I, B, Ţara Românească (1601-1610), Bucarest, 1951, doc.
289-292, 296, 299 (1608).
132. Il s’agit de Stan de Săveşti (Săveşteski).
MEP_Chilandar:Texte 23/03/10 9:49 Page 218
133. Vallée près de Baia de Aramă en Olténie, I. DONAT et alii, Documente privind istoria Romîniei,
B. Ţara Rominească, veacul XVII (1601-1625). Indicele numelor de locuri, Bucarest, 1960, p. 129.
134. Toponyme à Berislăveşti, dans le district de Lovişte, I. DONAT, Documente…, cit., p. 24.
MEP_Chilandar:Texte 23/03/10 9:49 Page 220
de Plošten 135, pour une vache et 50 aspres au comptant. Pârvul acheta encore
de Nasvodka, fille de Niegoevevat (?), un emplacement de village pour la
maison, qui est donnée […] en $ \$nheô 136 sous Gruiul avec Lašelom, pour
150 aspres au comptant ; laquelle fut ensuite achetée à Nabratoul de Sohodol.
Et puis qu’il soit le patrimoine de Pârvul à Brebinar, toute la part de Barbul, de
toute la commune […] acheté par Pârvul de Navoine fille de Niegoevevat,
pour 500 aspres au comptant, lesquels […] elle avait mise en gage chez les
frères de Sohodol, depuis lors […]. Et puis, fut acheté de Nastan et de Nadou-
mitrou (?), un vignoble à Sohodol, à Licaflorev, pour un bœuf et 400 aspres au
comptant. Et puis, il a acheté a Nadoumitrou de Nieougrindou pour 700
aspres au comptant. Et je vendis tout ce [qui fait partie] du susdit […] au vu et
au su de toutes les limites de la montagne à la vallée et des lieux environnants.
Voici les témoins que nous avons présentés : le joupan Preda, grand maré-
chal de la Cour (dvornik) 137, le joupan Radul grand chancelier (logofăt) 138, le
joupan [Ghinea vistiar] 139, le joupan Diicul sp[ătar] 140, le joupan Radul…,
Mihail k[…], le joupan Hrizea peharnic (échanson) 141, le joupan Constantin
grand postelnic (chambellan) 142 et le joupan Radul grand logothète, Dumitru
135. Ploştina dans le département de Dolj, région de Baia de Aramă, I. DONAT, Documente…, cit.,
p. 107.
136. Du roumain giune « jeune », ici au sens peut-être de jeune marié (?).
137. Preda Brâncovan, neveu du prince Mateï Basarab, grand dvornic (1652-1655), N. STOICESCU,
Dicţionar…, p. 125-126.
138. Radul Cocorescu, l’un des boyards favoris de Mateï Basarab, grand logothète de 1641 à 1654,
N. STOICESCU, Dicţionar…, p. 153-154.
139. Ghinea Tucala-Brătăşanu, vistiar (1651-1653), Grec de Roumélie, il sera masacré en 1653 au
cour d’un révolte des gardes du palais, N. STOICESCU, Dicţionar…, p. 122-123.
140. Diicu Buicescu, parent du prince Mateï Basarab, grand spatar (1645-1654), destitué par le
prince Constantin Şerban après la mort du prince Mateï qui aurait voulu qu’il soit son suc-
cesseur, N. STOICESCU, Dicţionar…, p. 129-130.
141. Hrizea de Bogdănei, grand peharnik (1651-1653), apparenté à Mateï Basarab par la famille
Nasturel, N. STOICESCU, Dicţionar…, p. 196-197.
142. Constantin Cantacuzinu, descendant des Cantacuzènes de Byzance, l’un des représentants
les plus notables de l’aristocratie du XVIIe siècle et l’un des dignitaires les plus proches de
Mateï Basarab dont il fut le grand postelnik (1632-1654), il est l’ancêtre de la branche valaque
des Cantacuzènes de Roumanie, l’un de ses fils, Şerban, deviendra prince de Valachie,
N. STOICESCU, Dicţionar…, p. 135-137.
MEP_Chilandar:Texte 23/03/10 9:49 Page 221
DOC. N° 28 [A 23/9]
DOC. N° 29 INÉDIT
143. N. STOICESCU, Mateï Basarab, Bucarest, 1988, grand bâtisseur d’édifices civils et religieux,
p. 94-125, relations sociales, p. 46-52.
144. A partir de la fin du XVIe siècle les princes roumains prennent l’habitude de signer leur nom,
généralement à l’encre noire, de leur propre main, par-dessus le monograme princier tracé au
cinabre par la chancellerie voïévodale.
MEP_Chilandar:Texte 23/03/10 9:49 Page 222
† Dans le Christ Dieu, Ioan Antonie voévode, très croyant et très pieux, ai-
mant le Christ et autocrate (samodrßjavnyfi), par la grâce et par le don de Dieu
souverain et seigneur de tout le pays de Hongrovalachie, avec (ses) dignitaires,
illustres et très-honorés, fait don de ce chrysobulle de Ma Seigneurie au saint
et divin monastère qui se trouve sur la Sainte-Montagne athonite, aux églises
et à la communauté sacerdotale appelée Chilandar, où se trouve le temple de
la Très-Pure et Très-bénie, Notre-Dame la Mère-de-Dieu et Toujours-Vierge
Marie, et sa Présentation vénérable dans le Saint des Saints ; la grâce divine et
les prières de la Mère de Dieu émanent de ce saint lieu, en éclairant tout le peu-
ple chrétien pour le bien de l’âme et du corps.
C’est ainsi que Ma Seigneurie se dévoue pour être désignée nouveau ktitor
en faisant don au susdit saint monastère de l’allocation de 10.000 aspres par
an, ainsi que pour les frères quêteurs de (…) aspres.
C’est aussi pourquoi, saints pères, je vous implore, au nom de Dieu et de
Sa Mère Immaculée, d’inscrire Ma Seigneurie dans le saint diptyque, les parents
MEP_Chilandar:Texte 23/03/10 9:49 Page 224
DOC. N° 30 [A 23/10]
151. Il s’agit apparemment du village de Tegeani, département d’Ilfov, aujourd’hui disparu. Il avait
appartenu au feu prince Mateï Basarab (1632-1654) et donc il semble logique qu’il soit entré
par la suite dans la propriété de Constantin Şerban, cf. Iolanda MICU, R. LUNGU, « Date noi
privind domeniul lui Mateï Basarab din Ţara Românească » (Nouvelles données concernant
le domaine patrimonial de Mateï Basarab en Valachie), Revista de Istorie, 36, 10 (1983),
p. 1028-1033.
MEP_Chilandar:Texte 23/03/10 9:49 Page 227
152. Le village de Ştefăneşti peut être toujours un ancien village de Mateï Basarab, mais il n’est pas
localisé, cf. Iolanda MICU, R. LUNGU, « Domeniul lui Mateï Basarab » (Le domaine de Mateï
Basarab), Revista de Istorie, 35, 12, 1982, pp. 1236. Il est difficile de préciser s’il s’agit du village
situé dans le département de Ialomiţa ou de celui qui se trouve dans le département d’Argeş,
près de Piteşti.
MEP_Chilandar:Texte 23/03/10 9:49 Page 228
DOC. N° 31 [A 23/11]
153. N. IORGA, Byzance après Byzance, Paris, 19923 (Bucarest 19712), p. 189-205.
MEP_Chilandar:Texte 23/03/10 9:49 Page 229
GLOSSAIRE
1. Angeliki LAIOU, « Economic Activities of Vatopedi in the Fourteenth Century », in Ἱερά Μονή
Βατοπεδιου. Ιστορια και τέχνη, Ἁθωνικἀ Σύμμεικτα 7, Athènes, 1999, p. 66-52.
2. N. BELDICEANU, P. Ş. NĂSTUREL, “La Thessalie entre 1454/55 et 1506”, Byzantion, LIII
(1983), p. 105.
3. N. BELDICEANU, Les actes des premiers sultans conservés dans les manuscrits turcs de la Bibliothèque
Nationale à Paris, t. I. Règlements miniers 1390-1512, Paris-La Haye, 1960, p. 173.
4. N. BELDICEANU, P. Ş. NĂSTUREL, “Biens du monastère Sainte-Sophie de Trébizonde dans plu-
sieurs bandons du pays à la charnière de la conquête (1461)”, Byzantion, LX (1990), p. 34.
5. N. BELDICEANU, “La crise monétaire ottomane au XVI-ème siècle et son influence sur les prin-
cipautés roumaines”, Südost-Forschungen, XVI (1957), p. 74.
6. G. ELEZOVIĆ, Turski spomenici (Documents turcs), Belgrade, 1952, t. I/1, p. 983.
7. N. IORGA, Geschichte des Osmanischen Reiches, I, Gotha, 1908, p. 473 ; N. BELDICEANU, “La crise
monétaire…”, p. 73.
8. N. BELDICEANU, Actes, t. I, p. 175 ; M. Reèetar, Dubrovačka numizmatika, Historiski dio (La
numismatique ragusaine, partie historique), Sremski Karlovci, 1924, p. 485, n. l.
9. N. BELDICEANU, Actes, t. I, p. 175 sq.
10. N. BELDICEANU, “Biens monastiques d’après un registre ottoman de Trébizonde. Monastères
de la Chrysoképhalos et du Pharos”, Revue des études byzantines, XXXV (1977), p. 189 ;
N. Pere, Osmanlilarda madeni paralar (Les monnaies de métal des Ottomans), Istanbul, 1968.
MEP_Chilandar:Texte 23/03/10 9:49 Page 230
11. N. BELDICEANU, P. Ş. NĂSTUREL, art. cit., Byzantion LIII (1983), p. 105-106 ; BELDICEANU, “La
crise monétaire…”, p. 73.
12. M. REAŠETAR, Dubrovačka numizmatika, p. 486 ; I. BOŽIĆ, Dubrovnik i Turska u XIV i XV veku
(Dubrovnik et la Turquie au XIVe et au XVe siècle), Belgrade, 1952, p. 309-311.
13. Martine ROTY, Dictionnaire russe-français des termes en ussage dans l’Eglise russe, Institut d’études
slaves, Paris, 1983, p. 54, 86.
14. Martine ROTY, op. cit., Dictionnaire russe-français des termes en ussage dans l’Eglise russe, Institut
d’études slaves, Paris 1983, p. 22.
MEP_Chilandar:Texte 23/03/10 9:49 Page 231
Glossaire 231
BIBLIOGRAPHIE
Actes de l’Athos III. Actes d’Esphigménou, par Louis PETIT et W. REGEL, dans
Византийский Временникъ, XII, St. Pétersbourg 1906.
Actes de l’Athos IV. Actes de Zographou, par W. REGEL, E. KURTZ, B. KORABLEV, dans
Византийский Временникъ, XIII, St. Pétersbourg 1907. Réimp. Amsterdam
1969.
Actes de l’Athos V. Actes de Chilandar. Première partie. Actes grecs publiés par L. PETIT in
Византийский Временникъ, XVII, N° 1, St. Pétersbourg 1911. Réimp. Amster-
dam 1975.
Actes de l’Athos V, Actes slaves de Chilandar, éd. par B. KORABLEV, Византийский
Временникъ 19, Приложение къ XIX тому (1915).
Actes de l’Athos V. Actes de Chilandar. Deuxième partie. Actes Slaves, par B. KORABLEV,
dans Византийский Временникъ. Приложение къ XIX тому, N° 1, Pétersbourg
1915. Réimp. Amsterdam 1975.
Archives de l’Athos II. Actes de Kutlumus2, nouvelle édition remaniée et augmentée par
P. LEMERLE, Paris 1988.
Archives de l’Athos III. Actes de Xéropotamou, par J. BOMPAIRE, Paris 1964.
Archives de l’Athos VI. Actes d’Esphigménou, par J. LEFORT, Paris 1973.
Archives de l’Athos VII. Actes du Prôtaton, par Denise PAPACHRYSSANTHOU, Paris 1975.
Archives de l’Athos X. Actes de Lavra III. De 1329 à 1500, par P. LEMERLE, A. GUILLOU,
N. SVORONOS, Denise PAPACHRYSSANTHOU, Paris 1979.
Archives de l’Athos XI. Actes de Lavra IV, par P. LEMERLE, A. GUILLOU, N. SVORONOS,
Denise PAPACHRYSSANTHOU, avec la collaboration de S. ĆIRKOVIĆ, Paris 1982.
Archives de l’Athos XII. Actes de Saint-Pantéléèmôn, par P. LEMERLE, G. DAGRON, S. ĆIR-
KOVIĆ, Paris 1982.
Archives de l’Athos XIII. Actes de Docheiarou, par N. OIKONOMIDÈS, Paris 1984.
Archives de l’Athos XV. Actes de Xénophon, par Denise PAPACHRYSSANTHOU, Paris 1986.
Archives de l’Athos XVI. Actes d’Iviron I. Des origines au milieu du XIe siècle, par J. LEFORT,
N. OIKONOMIDÈS, Denise PAPACHRYSSANTHOU, Vassiliki KRAVARI, avec la colla-
boration d’Hélène MÉTRÉVÉLI, Paris 1985.
Archives de l’Athos XIX. Actes d’Iviron IV. De 1328 au début du XVIe spècle, par J. LEFORT,
N. OIKONOMIDÈS, Denise PAPACHRYSSANTHOU, Vassiliki KRAVARI, avec la colla-
boration d’Hélène MÉTRÉVÉLI, Paris 1995.
MEP_Chilandar:Texte 23/03/10 9:49 Page 234
Archives de l’Athos XX. Actes de Chilandar I. Des origines à 1319, par Mirjana ŽIVOJI-
NOVIĆ, Vassiliki KRAVARI, Ch. GIROS, Paris 1998, 356 pp.
Archives de l’Athos XX. Actes de Vatopédi II. De 1330 à 1376, par J. LEFORT, Vassiliki
KRAVARI, Ch. GIROS, K. SMYRLIS, Paris 2006.
ALEXANDRESCU-DERSCA-BULGARU, Maria-Mathilda, Călători străini despre Tările
Romăne, vol. VI, part. I, Bucarest 1976, 821 pp.
ANASTADIADIS V., I., Αρχείο της Ι. Μ. Χιλανδαρὶου. Επιτομές Μεταβυζαντινών εγγράφων,
Athènes 2002, 488 pp.
ANASTASIJEVIĆ, D., “Српски акти Лавре атонске” (Les actes serbes de la Grande
Laure de l’Athos), Споменик 56, Belgrade 1922, p. 6-21.
ANASTASIJEVIĆ, D., Jedina vizantiska carica Srpkinja (L’unique impératrice byzantine
d’origine serbe), Belgrade 1939.
ANDREESCU, Şt., « Goran logofătul din Olăneşti şi Letopiseţul Cantacuzinesc » (Goran,
le logothète d’Olăneşti et les Annales des Cantacuzène), dans son recueil Istoria
românilor : cronicari, misionari, ctitori (sec. XV-XVII) (L’histoire des Roumains :
chroniqueurs, missionaires, fondateurs, XVe-XVIIe siècles), Bucarest, Editions de
l’Université de Bucarest, 1997, p. 95-117.
BABINGER, F., “Ein Freibrief Mehmeds II. des Erobers, für das Kloster Hagia Sophia
zu Saloniki, Eigentum der Sultanin Mara (1459)”, Byzantinische Zeitschrift 44,
Munich 1951, p. 11-20.
BABINGER, F., Mahomet II le Conquérant et son temps (l432-148I), Paris 1954, 636 pp.
BĂBUŞ, E., “La contribution roumaine à l’historiographie des rεlations entre les Pays
Roumains et les lieux saints”, in The Romanian Principalities and the Holy Places
along the Centuries. Papers of the Symposium heid in Bucharest, 15-18 October 2006,
Edited by : E. BĂBUŞ, I. MOLDOVEANU, A. MARINESCU, Bucarest 2007, p. 23-37.
BĂLAŞA, D., « Oameni şi fapte din istoria localităţii Olăneşti » (Hommes et faits dans
l’histoire de la localité d’Olăneşti), dans Buridava, Râmnicu-Vâlcea, 4, 1982,
p. 103-107 et suiv.
BARIŠIĆ, F., « Prvi popis grčkih akata na starosrpskom s kraja XIII veka u Hilandaru »
(Premier registre de chartes grecques en vieux-serbe de la fin du XIIIe siècle à Chi-
landar), Recueil de Chilandar 7 (1989), p. 27-57 (rés. fr. p. 57).
BARIŠIĆ, F., “Hronološki problemi oko godine Nemanjine smrti” (Problèmes chro-
nologiques concernant l’année du décès de Nemanja), Recueil de Chilandar 2
(1971), p. 31-56 (rés. fr. p. 57-58 + 1 fac-similé).
BAZILESCU, S., « Relaţiile lui Neagoe Basarab cu lumea ortodoxă din afara graniţelor
Ţarii Romăneşti » (Les relations de Neagoe Basarab avec le monde orthodoxe
hors de la Valachie), Mitropolia Olteniei XXIII (1971).
MEP_Chilandar:Texte 23/03/10 9:49 Page 235
Bibliographie 235
BELDICEANU, N., “En marge d’une recherche concernant les relations roumano-atho-
nites”, Byzantion, L/2 (1980), p. 617-623.
BELDICEANU, N., “La crise monétaire ottomane au XVIe siècle et son influence sur les
principautés roumaines”, Südost-Forschungen XVI (1957), p. 70-86.
BELDICEANU, N., Les actes des premiers sultans conservés dans les manuscrits turcs de la
Bibliothèque Nationale à Paris, t. I-II. Règlements miniers 1390-1512. Paris-La Haye
1960-1964, 422 pp. + 78 fac-similés + carte.
BELDICEANU, N., Beldiceanu-Steinherr, Irène, “Un règlement minier ottoman du
règne de Süleyman le Législateur”, Südost-Forschungen XXI (1962), p. 144-167 +
4 pl. h.t.
BELDICEANU-STEINHERR, Irène, “Les illusions d’une princesse. Le sort des biens de
Mara Branković”, Frauen, Bilder und Gelehrte. Studien zur Gesselschaft und Künsten
im osmanischen Reich. Festschrift H.-G. Majer, Herausgegeben von Sabine PRÄTOR,
Chr. K. NEUMANN, Istanbul 2002, p. 43-59.
BLAGOJEVIĆ, M., “Knez Lazar kao ktitor Hilandara” (Le prince Lazar comme ktitor de
Chilandar), in Le Saint prince Lazar, Belgrade 1989, p. 47-61.
BLAGOJEVIĆ, M., “Sekularizacija Hilandarskih poseda u srednjovekovnoj Srbiji” (La
sécularisation des biens fonciers de Chilandar dans la Serbie médiévale), in Huit
siècles du monastère de Chilandar, Belgrade 2000, p. 51-58.
M. BLAGOJEVIĆ, “Srednjovekovna sela manastira Hilandara na Kosovu I Metohiji”
(Les villages de Kosovo-Metochie appartenant au Moyen Age au monastère de
Chilandar), in Peta kazivanja o Svetoj Gori, Belgrade 2007, p. 102-140.
BODOGAE, T., Ajutoarele româneşti la mănăstirile din Sfântul Munte Athos, Sibiu 1940.
BOGDANOVIĆ, D., Каталог ћирилских рукописа манастира Хиландара (Catalogue
des manuscrits cyrilliques du monastère de Chilandar), Belgrade 1978.
BOGDANOVIĆ, D., DJURIĆ, V., MEDAKOVIĆ, D., Chilandar, Belgrade 1978, 221 pp.
BOJOVIĆ, B. I., L’idéologie monarchique dans les hagio-biographies dynastiques du Moyen-
Age serbe, “Orientalia Christiana Analecta” 248, Rome 1995, LII + 727 pp.
BOJOVIĆ, B., « Les actes slaves du Mont-Athos et les Archives de Chilandar », in
Σεμιναριο εργασιας. Μεθοδολογια εκδόσης, κατασταση και προοπτικές της ερεγνας τον
Μεταβυζαντινων αρχειων (Méthodologie d’édition, état et perspectives de la recherche
des archives post-byzantines), Ed. Ελληνικό ινστιτουτο Βυζαντινων και
Μεταβυζαντινων σπουδων Βενετιάς et CENTRE D’ÉTUDES BYZANTINES, NÉO-HEL-
LENIQUES ET SUD-EST EUROPÉENNES de l’E.H.E.S.S., Venise 2001, p. 129-140.
BOJOVIĆ, B., “Chilandar et les Pays roumains. Continuité liturgique et institutionnelle dans
les actes princiers (XVe-XVIIe siècles)”, in Închinare lui Petre Ş. Năsturel la 80 de ani,
sous la direction de I. CANDEA, P. CERNOVODEANU, G. LAZĂR, Brăila 2003, p. 141-149.
MEP_Chilandar:Texte 23/03/10 9:49 Page 236
BOJOVIĆ, B., “La légitimation du pouvoir princier et le patronage roumain sur le Mont
Athos”, in Arta istoriei – Istoria artei. Academicianul Răzvan Theodorescu la 65 de
ani, Bucarest 2004, p. 37-48.
BOJOVIĆ, B., « »Le Mont-Athos et les Roumains » de P. Năsturel et les documents
princiers valaques de Chilandar », Balcanica XVIII-XIX (1987-1988), p. 393-402.
BOJOVIĆ, B., « Entre Venise et l’Empire ottoman, les métaux précieux des Balkans
(XVe-XVIe s.) », Annales : Histoire, Sciences Sociales, novembre-décembre 2005,
n° 6, p. 1277-1297.
BOJOVIĆ, B., NĂSTUREL, P. Ş., “Les fondations dynastiques du Mont-Athos. Des
dynastes serbes et de la sultane Mara Branković aux princes roumains”, Revue des
études sud-est européennes, t. XLI, Bucarest 2003, p. 149-175.
BOJOVIĆ, B., Raguse et l’Empire ottoman (1430-1520), publié par l’ASSOCIATION PIERRE
BELON (TEXTES. DOCUMENTS. ETUDES SUR LE MONDE BYZANTIN, NÉO-HELLÉ-
NIQUES ET BALKANIQUE), De Boccard, Paris 1998, LII + 421 pp.
BOJOVIĆ, B., « La continuité d’une institution caritative issue du Moyen Âge (XVe-
XVIIe s.). Le patronage sur Chilandar et les donations athonites des princes rou-
mains », in Le culte des saints monarques et des saints guerriers et l’idéologie du pouvoir
en Europe Centrale et Orientale, Actes du colloque international, 17 janvier 2004,
Ed. New Europe College, sous la direction de : I. Biliarsky, R. G. Pàun, Bucarest,
2007, p. 105-133.
BOŠKOV, V., « Dokumenti Bajazita II u Hilandaru (Sveta Gora) » (Les documents de
Bajazed II à Chilandar (Mont-Athos), Prilozi za orijentalnu filologiju 31 (1982),
p. 138-143.
BOŠKOV, V., « Jedno originalno pismo-naredba (biti) Murata II za Svetu Goru » (Ori-
ginal d’une lettre-ordre /biti/ de Murad II pour le Mont Athos), Recueil de Chi-
landar 4 (1978), p. 131-136 (avec fac-similé).
BOŠKOV, V., “Mara Branković u turskim dokumentima iz Svete Gore” (Mara Bran-
ković dans les documents turcs du Mont-Athos), Recueil de Chilandar 5, Belgrade
1983, p. 189-212 (rés. fr. p. 213-214 + 7 fac-similés).
BOŠKOV, V., BOJANIĆ, Dušanka, « Sultanske povelje iz manastira Hilandara. Regesta i
komentar za period 1512-1601 » (Les actes des sultans ottomans conservés dans
le monastère athonite de Chilandar. Regestes et commentaires pour la période
1512-1600), Recueil de Chilandar 8 (1991), p. 169-212 (avec fac-similés et trans-
cription arabe, rés. fr. p. 213).
BUBALO, Dj., “Povelje Mare Branković i sinova joj Grgura, Djurdja i Lazara manastiru
Hilandaru” (Les chartes de Mara Branković et de ses fils Grgur, Djurdje et Lazar
au monastère de Chilandar), Prilozi KJIF, LXV-LXVI (1999-2000), p. 77-105
(avec 3 fac-similés).
MEP_Chilandar:Texte 23/03/10 9:49 Page 237
Bibliographie 237
CĂNDEA, I., CERNOVODEANU, P., LAZĂR G. (sous la direction de), Închinare lui Petre
Ş. Năsturel la 80 de ani, Brăila 2003.
CĂNDEA, V., Mărturii româneşti peste hotare. Mică enciclopedie (Témoignages pour l’his-
toire roumaine outre frontères. Petite encyclopédie), I, Bucarest, Enciclopedică,
1991.
CAZACU, M., DUMITRESCU, Ana, « Culte dynastique et images votives en Moldavie au
XVe siècle. Importance des modèles serbes », Cahiers balkaniques 15 (1990),
p. 13-102.
CHIHAIA, P., “Observaţii asupra portretelor de la Brădet” (Observations sur les por-
traits de Brădet), in Studii şi cercetari de istoria artei, Bucarest 1960.
CHIHAIA, P., Artă medievală, I, Monumente din cetăţile de scaun ale Ţării Româneşti (Art
médiéval. Monuments des anciennes résidences princières de Valachie), respec-
tivement II, Învăţături şi mituri în Ţara Românească (Livres de sagesse et mythes
en Valachie), Bucarest, Albatros, 1998.
CREŢEANU, R., « Traditions de famille dans les donations roumaines au Mont-Athos »,
in Etudes byzantines et post-byzantines, I, publiées par E. Stănescu et N.-Ş.
Tanaşoca, Bucarest, 1979, p. 135-153.
CRONT, Ch., « Dreptual de ctitorie în Ţara Romanâscâ şi Moldova. Constitutiorea şi
natura juridicâ a fundatülor din evul medin » (Le droit de fondation en Valachie
et Moldavie. Constitution et nature juridique des fondations au Moyen Age),
Studii şi materiale de istorie medie IV (1960), p. 77-116.
ĆIRKOVIĆ, S., « Две српске повеље за Лавру » (Deux chartes serbes pour Lavra),
Recueil de Chilandar 5 (1983), p. 91-100.
ĆIRKOVIĆ, S., “Hilandarska sveća u Dubrovniku” (La dîme de Chilandar à Raguse),
Nastava istorije (1998), p. 5-19.
ĆUK, Ruža, “Carica Mara” (La tsarine Mara), Istorijski časopis XXV-XXVI (1978-
1979), p. 53-95 (rés. fr. p. 95-97).
ĆUK, Ruža, “O hronologiji pisama carice Mare upućenih Dubrovniku” (Sur la chro-
nologie des lettres adressées à Dubrovnik par la tsarine Mara), Istoriski časopis 24
(1977), p. 285-288.
ĆUK, Ruža, “Povelja carice Mare manastirima Hilandaru i sv. Pavlu” (La charte de la
tsarine Mara pour les monastères de Chilandar et Saint-Paul), Istoriski časopis 24
(1977), p. 103-114 (rés. fr. p. 115-116 + fac-similé).
D.I.R., XVI, B, Ţara Românească, V, Bucarest, 1952.
D.I.R., XVIe siècle, A. Moldova, III, (1571-1590), Bucarest, 1953.
D.I.R., XVII, I, B, Ţara Românească (1601-1610), Buucarest, 1951.
D.R.H. II, Index des noms, p. 528 sub voce.
MEP_Chilandar:Texte 23/03/10 9:49 Page 238
Bibliographie 239
GOTHONI, R., “Mount Athos during the last centuries of Byzantium”, in Interaction
and Isolation in the Late Byzantine Culture, Stockholm 2004, p. 53-69.
GRKOVIĆ, Milica, « Hrisovulja Vuka Brankovića Hilandaru, sa prevodom i komenta-
rom » (Chrysobulle de Vuk Branković pour Chilandar, avec traduction et com-
mentaires), Прилози КЈИФ 43 (1977), p. 59-75.
GRUJIĆ, Rad. M., “Svetogorski azili za srpske vladaoce i vlastelu posle Kosovske bitke”
(L’asile athonite des souverains et seigneurs serbes après la bataille de Kosovo),
Glasnik Skopskog naučnog društva 11 (1937), p. 65-95 (rés. fr. p. 95-96).
GRUJIĆ, Rad. M., “Три хиландарске повеље” (Trois actes de Chilandar), Зборник за
историју Јужне Србије и суседних области 1, Skoplje 1935, p. 1-26.
Instituţii feudale din Ţările Române. Dicţionar (Institutions féodales des Pays Rou-
mains. Dictionnaire), coord. O. SACHELARIE et N. STOICESCU, Bucarest, 1988.
IORGA, N., Byzance après Byzance, Paris 19923 (Bucarest 19712), 312 pp.
IORGA, N., “Rapports entre l’Etat des Osmanlis et les nations des Balkans”, Revue Inter-
nationale des Etudes Balkaniques I/2, Belgrade 1935, p. 135-136.
Istorija Srpskog naroda (Histoire du peuple serbe) II, Belgrade 1982, 593 pp.
IVIĆ, P., DJURIĆ, V., ĆIRKOVIĆ, S., Есфигменска повеља деспота Ђурђа (La charte d’Es-
figménou du despote Djuradj), Belgrade 1989.
JOUDIOU, B., « La signification de l’élection du prince régnant dans les provinces rou-
maines de Valachie et de Moldavie (XVe-XVIIe siècles), in Închinare lui Petre
Ş. Năsturel la 80 de ani, Brăila 2003, p. 285-298.
JOUDIOU, B., « Le règne d’Etienne le Grand et la succession : une perspective idéolo-
gique », in Ştefan cel Mare şi Sfânt, Atlet al Credinţei creştine, Sfânta mănăstire Putna
2004, p. 415-428.
KÄMPFER, F., « Die russischen Urkunden in Archiv des Klosters Hilandar », Recueil de
Chilandar 6 (1986), p. 271-296.
« Katalog fotografskih snimaka dokumenata iz Akademijinog arhiva » (Catalogue des
photographies des archives de l’Académie), Годишњак СКА, XLIX, 1939, Bel-
grade 1940, p. 445-504.
KEMBAROVA, Tania, « Pouvoir et prières dans les images byzantines du don », RESEE
XLVI (1-4), (2008), p. 135-150.
KHITROVO, Berthe de, « Récit de l’higoumène Païssius (du couvent de Khilantari)
1550 », Itinéraires russes en Orient, Genève 1889, p. 178-282.
KOTZAGEORGIS, P. P., „Two Vakfiyyes of Mara Branković“, Recueil de Chilandar 11
(2004), p. 307-323.
MEP_Chilandar:Texte 23/03/10 9:49 Page 240
Bibliographie 241
MICU, Iolanda, LUNGU, R., « Domeniul lui Matei Basarab » (Le domaine de Mathieu
Basarab), Revista de Istorie, 35, 12, 1982.
MIHĂILĂ, Gh., Dicţionar al limbii române vechi (sfârşitul sec. X – începutul sec. XVI) (Dic-
tionnaire de la langue roumaine ancienne (fin Xe – début XVIe siècle), Bucarest
1974, 348 pp. .
MIHALJČIĆ, R., « Prilog Srpskom diplomataru. Darovnice porodice Vukoslavić »
(Contribution au Diplomataire serbe. Donations de la famille Vukoslavić), Isto-
rijski glasnik 1-2 (1976), p. 99-106.
MIKLOSICH, Fr., Monumenta serbica spectantia historiam Serbiae, Bosnae, Ragusii,
Vienne 1858, 580 pp.
MIKLOSICH, Fr., “Marija, kći Andjelinina i Konstantin Arijanit” (Marie, la fille d’An-
géline et Constantin Arianitès), Rad JAZU 12 (1870), p. 1-9.
MIKLOSICH, Fr., MÜLLER, J., Acta et Diplomata res graeca medii aevi sacra et profana t. I-
VI, Vienne 1860-1890.
MIRCEA, I. R., « Relations culturelles roumano-serbes au XVIe siècle », Revue des Etudes
sud-est européennes, I/3-4 (1963), p. 410-417.
MLADENOVIĆ, A., “Povelje kneza Lazara Hilandaru i vlastelinu Obradu Dragosaljiću”
(Les chartes du prince Lazar pour Chilandar et le seigneur Obrad Dragosaljić),
in Huit siècles du monastère de Chilandar, Belgrade 2000, p. 203-222.
MLADENOVIĆ, A., Povelje kneza Lazara. Tekst, komentari, snimci (Les chartes du prince
Lazar. Textes, commentaires, fac-similés), Belgrade 2003, n°s V-IX p. 129-175.
MOLDOVEANU, I., Contribuţii la istoria relaţiilor Ţărilor Române cu Muntele Athos
(1650-1863), (Contribution à l’histoire des relations des Pays roumains avec le
Mont-Athos), Bucarest 2002, 320 pp.
MOLDOVEANU, I., « Le règne d’Etienne le Grand et la succession : une perspective
idéologique », in Ştefan cel Mare şi Sfânt, Atlet al Credinţei creştine, Sfânta mănăstire
Putna 2004, p. 415-428.
MOLDOVEANU, I., « Sfântul Ştefan cel Mare, protector al Muntelui Athos » (Saint
Etienne le Grand, protecteur du Mont Athos), in Ştefan cel Mare şi Sfânt. Atlet al
Credinţei creştine, Sfânta mânâstire Putna 2004, p. 157-178 (rés. fr. p. 115-116 +
fac-similé).
MOLDOVEANU, I., “Aspects of the relations of the Romanian Principalities with Mount
Athos in the light of recent research findings”, in The Romanian Principalities and
the Holy Places along the Centuries. Papers of the Symposium heid in Bucharest, 15-
18 October 2006, Edited by : E. BĂBUŞ, I. MOLDOVEANU, A. MARINESCU, Bucarest
2007, p. 53-68.
MEP_Chilandar:Texte 23/03/10 9:49 Page 242
MOŠIN, V., PURKOVIĆ, M., Hilandarski igumani srednjeg veka (Les higoumènes de Chi-
landar au Moyen Âge), Skoplje 1940, 2e éd., Belgrade 1999, 139 pp.
MOŠIN, V. (éd.), “Akti iz svetogorskih arhiva” (Actes des Archives du Mont-Athos),
Споменик СКА XCI (1939), p. 155-260 (p. 3-108).
MOŠIN, V., “Akta bratskog sabora o adrfatima iz XIV-XV veka” (Les actes du Concile
de la confrérie sur les adephata des XIVe-XVe siècles), Богословље XIV/3-4
(1939), p. 215-238.
MOŠIN, V., « Akti bratskog sabora iz Hilandara » (Les actes de l’assemblée des frères
de Chilandar), Godišnjak Filosofskog fakulteta u Skoplju 4 (1939-1949), p. 173-203.
MOŠIN, V., “Samodržavni Stefan knez Lazar i tradicija Nemanjićkog suvereniteta od
Marice do Kosova” (Le prince autocrator Stefan Lazar et la tradition de souve-
raineté némanide de la bataille de la Marica à celle de Kosovo), in Le prince Lazar,
Belgrade 1971, p. 13-43 (rés. fr.).
MOŠIN, V., “Svetogorski Protat” (Le Prôtaton du Mont Athos), Starine JAZU 43
(1951), p. 83-96.
MUREŞAN, D. I., “Le Mont Athos aux XVe-XVIe siècles. Autour de quelques descrip-
tions d’époque”, in The Romanian Principalities and the Holy Places along the Cen-
turies. Papers of the Symposium heid in Bucharest, 15-18 October 2006, Edited by :
E. BĂBUŞ, I. MOLDOVEANU, A. MARINESCU, Bucarest 2007, p. 81-121.
NĂSTASE, D., « Les documents roumains des Archives du couvent athonite de Simo-
nopétra. Présentation préliminaire », Σύμμεικτα 6 (1983), p. 373-388.
NĂSTASE, D., “L’idée impériale dans les Pays roumains et ‘le crypto-empire chrétien’
sous la domination ottomane”, Σύμμεικτα 4 (1981), p. 219sqq.
NĂSTASE, D., “L’idée impériale en Serbie avant le tsar Dušan”, Actes du IV Seminario
di Studi internazionali : “Da Roma alla Terza Roma. Documenti e studi”, 18-19
aprile 1985, in Roma Fuori di Roma : Instituzioni e immagini, (sous la direction de
P. Catalano et P. Siniscalco, paru en 1994) p. 169-188 + 5 pl.).
NĂSTASE, D., “Les débuts de la communauté œcuménique du Mont-Athos”,
Σύμμεικτα 6 (1983), p. 251-320.
NĂSTASE, D., « Vulturii bicefali de la mănăstirea Putna », in Ştefan cel Mare şi Sfânt, Atlet
al Credintei creştine, Sfânta mănăstire Putna 2004, p. 74-76.
NĂSTUREL, P. Ş., “Aperçu critique des rapports de la Valachie et du Mont-Athos des
origines au début du XVIe siècle”, Revue des études sud-est européennes, II, 1-2
(1964), p. 93-126.
NĂSTUREL, P. Ş., « Denys II de Constantinople “empereur et patriarche” (1546) »,
Etudes balkaniques. Cahiers Pierre Belon. Recherches interdisciplinaires sur les mondes
hellénique et balkanique 4 (1997), p. 135-146.
MEP_Chilandar:Texte 23/03/10 9:49 Page 243
Bibliographie 243
PĂCURARIU, M., Istoria Bisericii Ortodoxe Române (Histoire de l’Eglise orthodoxe rou-
e
maine), Bucarest 1991, 2 éd.
PĂUN, R., « Quelques notes sur les débuts des rapports entre la Valachie et le monas-
tère de Chilandar dans le Mont Athos », RESEE XLVI (1-4), (2008), p. 151-164.
PANAITESCU, P. P., MIOC, D., Documenta Romaniae historica, A) Valachie, t. I, Bucarest
1956.
PANAITESCU P. P. et MIOC, D., Documenta Romaniae Historica A) Ţara Românească, I,
Bucarest, 1966.
PANAITESCU, P. P., MIOC, D., Documenta Romaniae historica, B. Ţara Românească, I,
Bucarest 1966.
PANAITESCU, P. P., MIOC, D., Documenta Romaniae historica, B. Ţara Românească, t. II.
PANAITESCU, P. P., MIOC, D., Documenta Romaniae historica, B. Ţara Românească, t. III.
PANAITESCU, P. P., MIOC, D., Documenta Romaniae historica, A) Valachie, t. IV, Buca-
rest 1981, 429 pp.
PANAITESCU, P. P., MIOC, D., Documenta Romaniae historica, B. Ţara Românească, t. V.
PANAITESCU, P. P., MIOC, D., Documenta Romaniae historica, B. Ţara Românească, t. VI,
Bucarest.
PAPADRIANOS, J., “L’historien byzantin Doucas et les Serbes”, Cyrillomethodianum 1
(1971), p. 113-117.
PAPADRIANOS, J., “The marriage-arrangement between Constantine XI Palaeologus
and the Serbian Mara”, Balkan Studies 6 (1965), p. 131-138.
PAVLOVIĆ, L., Kultovi lica kod Srba i Makedonaca (Les cultes des saints chez les Serbes
et les Macédoniens), Smederevo 1965.
PAVLOVIĆ, Vera, “Rukopisi nastali u Hilandarskom skriptoriju 1450-1600 i njihov
ukras” (Les manuscrits rédigés dans le scriptorium de Chilandar 1450-1600 et
leur décoration), in Huit siècles du monastère de Chilandar, Belgrade 2000, p. 435-
444 + VIII fac-similés (rés. angl. p. 445-446).
PETKOVA, Ilka, « Grégoire Camblak : l’idée de l’unité orthodoxe », Etudes balkaniques
3-4 (1996), p. 106-108.
PETKOVIĆ, V., « ‘Arbanaški pirg’ u Hilandaru » (‘La tour albanaise’ à Chilandar), Arhiv
za arbanašku starinu, jezik i etnologiju, I/1-2 (1923), p. 197-199.
PLEŞIA, D., « Genealogia Basarabilor, sec. XII-XVII », annexe généalogique au vol. Io
Mircea mare voevod şi domn…, édité par Aşezământul cultural « Nicolae
Bălcescu », Râmnicua Vâlcea, 1986.
Попис средњовековних повеља и хрисовуља с топокрафским показивачем, Arhiv
Manastira Hilandara, Mont-Athos 1983.
MEP_Chilandar:Texte 23/03/10 9:49 Page 245
Bibliographie 245
POPOVIĆ, M., Mara Branković – eine Prinzessin des 15. Jahrhunderts als Vermittlerin zwi-
schen christlicher und islamischer Welt (Peleus, Studien zur Archäologie und
Geschichte Griechenlands und Zyperns), Verlag Franz Philipp Rutzen. Sous-
presse.
PUŞCAŞU, Voica, Actul de ctitorie ca fenomen istoric în Ţara Românescâ şi Moldova până
la sfârşitul secolului al XVIII-lea (L’action d’être ktitor en tant que phénomène his-
torique en Valachie et Moldavie jusq’à la fin du XVIIIe siècle), Bucarest 2001, 624
pp.
RADOJIČIĆ, Dj. Sp., “Srpske arhivske i rukopisne zbirke na Sv. Gori” (Les collections
anciennes d’archives et de manuscrits serbes au Mont-Athos), Arhivist V/2
(1955), p. 8-9.
RADOJIČIĆ, Dj. Sp., “Feudalna porodica Bagaš iz Vranja” (La famille féodale Bagaš de
Vranje), Vranjanski glasnik 1, Vranje 1965.
The Romanian Principalities and the Holy Places along the Centuries. Papers of the Sym-
posium heid in Bucharest, 15-18 October 2006, Edited by : E. BĂBUŞ, I. MOLDO-
VEANU, A. MARINESCU, Bucarest 2007, 222 pp. + 61 fg.
SACHELARIE, O., STOICESCU, N., Instituti feudale din Ţările române. Dicţionar (Institu-
tions féodales dans les Pays roumains. Dictoinnaire), Bucarest 1988.
S. ŠARKIĆ, “Pravnoistorijska analiza Hilandarske povelje monaha Simeona (Stafana
Nemanje)” (Analyse juridique et historique de la charte de fondation de Chilan-
dar délivrée par le moine Simeon (Stefan Nemanja), in Peta kazivanja o Svetoj
Gori, Belgrade 2007, p. 93-101.
Sava HILANDARAC, Историја манастира Хиландара (Histoire du monastère de Chi-
landar), Belgrade 1997.
SAVA, Sveti, “Spisi sv. Save” (Les écrits de St. Sava), édition des textes avec introduc-
tion de V. ĆOROVIĆ, in Zbornik IJKSN 17 (1928), I-LXIII + 254 p.
SAVA, Sveti, Le typikon de Karyès de Saint Sava, Editions phototypiques 8, Belgrade,
1985 (avec édition du texte, introduction de D. Bogdanović, et trad. française).
SAVA, Sveti, Sabrani spisi (Ecrits réunis), trad. serbe revue, annotation et introduction
par D. BOGDANOVIĆ, Belgrade, 1986.
SAVA, Sveti, Studenički tipik. Carostavnik manastira Studenice (Le Typikon de Studenica.
Le Tsarostavnik du monastère de Studenica), postface de Nadežda Sindik, p. 401-
418, Belgrade 1992, édition phototypique.
SINDIK, D., « Iz Hilandarskog arhiva » (Au sujet des archives de Chilandar), Recueil de
Chilandar 5 (1983), p. 69-79 (rés.fr. p. 80 + 5 fac-similés).
SINDIK, N., Smerni sveštenik mnih Makarije ot Crnije Gori (L’humble hiéromoine
Macaire du Monténegro), Podgorica 1995.
MEP_Chilandar:Texte 23/03/10 9:49 Page 246
Bibliographie 247
STOICESCU, N., Dicţionar al marilor dregători din Ţara Românească şi Moldova, sec. XIV-
XVII (Dictionnaire des grands officiers de Valachie et de Moldavie, XIVe-XVIIe
siècles), Bucarest, 1971, 466 pp.
STOJANOVIĆ, Lj., Stari srpski zapisi i natpisi VI (Les inscriptions et les notices serbes
anciennes), Belgrade-Sr. Karlovci 1927. Réimp. Belgrade 1986.
STOJANOVIĆ, Lj., Stare srpske povelje i pisma II (Les chartes et les lettres serbes
anciennes), Belgrade-Sr. Karlovci 1934, 557 pp.
SUBOTIĆ, G., “Obnova manastira Svetog Pavla u XIV veku” (La restauration du
monastère de Saint-Paul au XIVe siècle), ZRVI 22 (1983), p. 207-254.
TOŠIĆ, Dj., “Ponašanje bosanske kraljice Mare (Jelene) u izbeglištvu” (Le comporte-
ment de la reine de Bosnie Mara (Hélène), en exil), in Zbornik radova X kongresa
Saveza istoričara Jugoslavije, Belgrade 1998, p. 393-398.
TOMIĆ, O., « Hilandarski skit Svete Trojice na Spasovoj vodi » (La scétè de Chilandar
de la Sainte-Trinité près de la source du Sauveur), Recueil de Chilandar 9 (1997),
p. 173-275 (rés. angl. p. 276-278 + 20 fig.).
TROICKI, S., “Ktitorsko pravo u Srbiji i u Vizantiji” (Le droit des ktètôres en Serbie et
à Byzance), 86 Glas SKA CLXVIII (1935), p. 79-133.
TURDEANU, Em., La littérature bulgare du XIVe siècle et sa diffusion dans les Pays rou-
mains, Paris 1947, VII + 188 pp.
TURDEANU, Em., « Nouveaux documents concernant les dons roumains au monas-
tère de Hilandar du Mont Athos », Revue des Etudes roumaines III-IV, Paris
1955-1956, p. 230-233.
ZACHARIADOU, Elisabeth A., “Ottoman Documents from the Archives of Dionysiou
(Mount-Athos), 1495-1520”, Südost-Forschungen, XXX (1971), p. 22-26.
ŽIVOJINOVIĆ, Mirjana, “Adelfati u Vizantiji i srednjovekovnoj Srbiji” (Les adelphata à
Byzance et dans la Serbie du Moyen Age), Zbornik radova Vizantološkog instituta
(=ZRVI) 11 (1968), p. 241-270 (rés. angl. p. 267-270).
ŽIVOJINOVIĆ, Mirjana, “Dragaši i Sveta Gora” (La famille Dragases et le Mont Athos),
ZRVI 34(2006), p. 41-54 (rés. fr. p. 55-57).
ŽIVOJINOVIĆ, Mirjana, “Hilandar in the Middle Ages. Origine and an Outline of its
History”, Recueil de Chilandar 7(1989), p. 7-25.
ŽIVOJINOVIĆ, Mirjana, “Le monastère de Chilandar et ses métoques dans la région de
l’Athos”, ZRVI 26(1987), p. 35-67.
ŽIVOJINOVIĆ, Mirjana, « Најстарији периор манастира Хиландара и његови
преписи » (Le plus ancien periorismos du monastère de Chilandar et ses copies),
Recueil de Chilandar 8 (1991), p. 7-16 (rés. fr. p. 17).
MEP_Chilandar:Texte 23/03/10 9:49 Page 248
Introduction. . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 7
Chapitre premier
LES FONDATIONS DYNASTIQUES SERBES ET ROUMAINES
DU MONT-ATHOS . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 13
Chapitre 2
KTITÔR DE CHILANDAR . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 55
Chapitre 3
CHILANDAR ET LES PRINCES ROUMAINS . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 71
Chapitre 4
LA CONTINUITÉ D’UNE INSTITUTION CARITATIVE . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 85
Chapitre 5
ARCHIVES ET ACTES PRINCIERS . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 109
ACTES SLAVO-ROUMAINS
DE CHILANDAR
EDITION ET TRADUCTION . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 123
Stănilă, Nicolas et Dragcea et ses fils, l’achat d’une propriété sur la montagne
de Roşiile (Suhopole avec sa localité et Borescul) en Valachie.
Doc. N° 2 [A 22/2] . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 127
7001 novembre (1492) . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . à Bucarest
Charte du voévode Vlad le Moine (1482-1495), avec ses fils Radul (le Grand)
et Mircea, octroyant 5.000 aspres par an au monastère de Chilandar (en plus
de 500 aspres pour les quêteurs).
Doc. N° 3 [A 22/3] . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 132
7002, le 7 juin (1494) . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . à Bucarest
Charte du voévode Radul confirmant à Stoian et à ses fils des propriétés sises
à Suhodol en Valachie (le scribe Jovan).
Doc. N° 4 [A 22/3] . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 134
7005 mars (1497). . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . à Bucarest
Charte du voévode Radul (le Grand), octroyant 5.000 aspres par an à Chilan-
dar.
Doc. N° 5 [A 22/4] . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 136
7006, 15 sept. (1497). . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . à Bucarest
Charte du voévode valaque Radul (le Grand 1495-1510), confirmant au
joupan Cârstian la propriété achetée à Hrăboreşti.
Doc. N° 6 [A 22/4] . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 139
1498 (7006, 19 avril) . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . à Bucarest
Charte du voévode Radul (le Grand), octroyant 5.000, en plus de 500, aspres
par an à Chilandar (par les soins du diacre Bessarion).
Doc. N° 7 [A 22/5] . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 141
7008, le 7 janvier (1500) . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . (Bessarion et Mardarie) à Târgovişte
Charte du voévode valaque Radul (le Grand), octroyant à Chilandar 5.000
aspres par an.
Doc. N° 8 . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 143
Bibliographie . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 233
MEP_Chilandar:Texte 23/03/10 9:49 Page 256