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Selon l’article 276 du CGCT, « Le Comité interministériel d’aménagement du territoire, institué
par décret, est consulté sur toute modification des limites territoriales et du nombre des
départements, dans le cadre de la procédure prévue par (les articles 23 à 25 du CGCT)».
Le Gouvernement devrait répondre à deux questions qui sont autant de préalables à toute
modification des limites territoriales et du nombre des départements en application de l’article
276 du CGCT.
En tout état de cause, il demeure que la consultation du CIAT, préalablement institué par décret,
s’impose. À notre avis, le CIAT devrait se réunir souvent en même temps que le Comité
interministériel de l’administration territoriale institué par décret (article 275 CGCT). Ce Comité,
compétent en matière de déconcentration, a-t-il été consulté sur la conduite de la politique de
déconcentration de l’État au titre des années 2020 et 2021 conformément à l’article 275 ?
Selon l’article 23 du CGCT, « pour transférer le chef-lieu d’un département ou modifier les limites
territoriales de plusieurs départements, le ministre chargé des Collectivités Territoriales prescrit
une enquête ».
Le Gouvernement devrait indiquer si cette enquête prescrite par l’article 23 du CGCT a été
réalisée et, le cas échéant, rendre publics ses résultats.
On peut supposer que le Gouvernement a respecté cette condition préalable en saisissant pour
avis les conseils de toutes les collectivités territoriales concernées.
Selon l’alinéa 2 de l’article 76, l’enquête est prescrite par arrêté du représentant de l’État:
soit, sur demande du conseil municipal de l’une des communes intéressées ou sur
pétition du tiers des électeurs inscrits de la commune ou de la portion de territoire en
question;
soit d’office par le représentant de l’État sans aucune demande du conseil municipal ou
du tiers des électeurs inscrits.
Le Gouvernement devrait indiquer si cette enquête prescrite par l’article 76 du CGCT a été
réalisée et le cas échéant rendre publics ses résultats en produisant notamment le procès-verbal
de l’enquête publique ouverte par arrêté sous-préfectoral.
D’après l’article 78, après accomplissement des diverses formalités prévues à l’article 76, les
conseils municipaux intéressés donnent obligatoirement leur avis. Cette disposition vise à
empêcher la modification des limites territoriales d’une commune sans que son conseil municipal
ait pu donner son avis.
On peut supposer que cette seconde condition a été respectée avec la saisine pour avis des
conseils de toutes les collectivités territoriales concernées.
Projet concernant « le détachement d’une portion du territoire d’une commune, soit pour la
rattacher à une autre commune, soit pour l’ériger en commune séparée » : (article 77 du CGCT).
L’article 77 admet que le représentant de l’État a la faculté de créer par arrêté une commission
qui donne son avis sur le projet. Le législateur est resté silencieux sur les modalités de
constitution et de fonctionnement de cette commission.
On peut supposer que le Gouvernement a respecté cette condition préalable en saisissant pour
avis les conseils de toutes les collectivités territoriales concernées.
Nous retenons que l’état actuel du droit est clair en matière de modification du nombre des
départements, de transfert du chef-lieu et de modification des limites des territoires
départementaux et communaux. Ensuite, comme on le sait, les décisions finales concernant les
procédures mentionnées plus haut ont un caractère règlementaire. En ce sens, elles sont
matérialisées par des décrets pris après enquêtes et consultations obligatoires.
À notre sens, le mot « enquête » tout court doit être compris comme signifiant l’exigence d’une
enquête publique. Devant le silence du législateur, il revient à l’arrêté du ministre chargé des
Collectivités Territoriales ou celui du représentant de l’État prescrivant l’enquête publique de
désigner le président de la commission et de préciser les conditions d’éligibilité des membres de
la commission ainsi que les conditions du déroulement de l’enquête publique.
Relativement aux modalités de la consultation, les organes délibérants doivent être en mesure de
se prononcer en connaissance de cause, et cela en leur transmettant, en plus du rapport élaboré
à cet effet, tous les autres documents nécessaires, notamment les résultats de l’enquête
publique consignés dans le procès-verbal établi à cet effet.