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UNIVERSITE DE YAOUNDE | Ecole Nationale Supérieure Polytechnique Equipe Génie Conception: & Sciences de la AUD Cameroun ToUrax: (237) 242 89 58 72 BP 6300 ameroun Teton: (257) 22.23.1329 2 emai Mitetse@uyt nine cm Thomas Tamo Tatietse, HOR, PhO, Ing. Professeur des Universités Professor Thomas Tamo Tatietse eww. uy uninet cr Eléments de Recherche Opérationnelle Pour Ingénieurs, Chercheurs et Décideurs-Gestionnaires UE RECHERCHE OPERATIONNELLE Par Professeur Thomas Tame Tatietse Polytechnicien.(Xy), Ing., PhD., HDR Professeur Titulaire des Universités Thomas TamoTatietse, Ing, PhD, HDR, Professeur a/ pl awd) yh we < 4 Ly! Ss wee Pw Cre 4b dom Heh eP 7 Veen te das Bree, dh dont aN 8 ASD ol Les enwrmio adap PR yWo\ ) RE wo News Ider Len 4s, dhe = Inka, \ a € ac Su he Ik, ng oe om Lniour, Chapitre I : SURVOL HISTORIQUE, CONCEPT ET APPLICATIONS DE LA RECHERCHE OPERATIONNELLE 1.1 SURVOL HISTORIQUE, Les grands stratéges, comme les grands hommes d'affaires. ont été pour une large part des intuitifS mais le temps parait révolu oi Ie chef, quel qu'il soit, pouvait puiser en soi les seules données de sa décision. Au bindme “expérience ~ intuition” succéde le diptyque “information — raisonnement™. Cette révolution s'est opérée en deux étapes : le recours @ information chifftée d’abord ; l'appel au raisonnement scientifique ensuite. expression Recherche Opérationnelle (RO) revét un double caractére : associer image du chercheur préoccupé par la production de connaissances a celle de I"homme de terrain. Comme grands ancétres, on cite trés souvent : Archiméde, tué & Syracuse (IIIs av. J-C.) aprés avoir organisé une résistance de tris ans a la flotte romaine qui assiégeait la ville. Au XVII" s, Pascal et Fermat, inventeurs de la notion d'espérance mathématique, cherchaient, suivis de J Bernoulli et Waldegrave, A résoudre des problémes de décision dans l"incertain. Au XVIIle sidcle, Gaspard Monge s°était proposé et avait résolu analytiquement un probleme économique de nature combinatoire : celui des déblais et remblais. Auguste Cournot s‘était attaqué & la ~ théorie mathématique des richesses” devenant le premier précurseur de I"économétrie. Emile Borel introduisait la théorie mathématique des jeux a !'Académie des Sciences tandis qu’ Erlang fondait la théorie mathématique des files d'atiente. A la veille de la guerre de 1939 ~ 1945, Kantorovitch concevait et appliquait la programmation linéaire & la planification C’est le contexte militaire qui a valu son nom a la Recherche Opérationnelle. C’est d'ailleurs R. Watson-Watt (1892 — 1976), spécialiste du radar qui a récemment revendiqué !a paternité sous le nom de Operational Rechearch. Les risques de guerre, puis la conduite des opérations ationnelle les conditions favorables & son militaires ont fourni & la Recherche Opé développement, Sans doute pourrait-on voir dans la mission confige & Archiméde par Higron. rer & Pattaque des vaisseaux romains, un des roi de Syracuse, de trouver le moyen de ré st véritablement premiers problémes de la Recherche Opérationnelle, Mais celle-ci ne s révélée qu’au cours de la deuxiéme guerre mondiale. Les substantiels résultats obtenus alors Vont été grice a la conjonction de deux facteurs essentiels UE Recherche Opérationnelte Thomas TamoTatietse, ng. PhD. HOR, Professeur = d’abord, les besoins de la défense qui, en méme temps qu'ils exigeaient une parade efficace contre le danger, faisait passer au second plan Ie cotit élevé des recherches ; = ensuite, les progrés réalisés, dune part, sur le plan des mathématiques qui ont fourni aux chercheurs de nouveaux procédés d’analyse et, d'autre part, dans le domaine des machines ( et des ordinateurs actuellement ). Recherche Opérationnelle est la traduction des expressions anglaises ‘*Operational Research” et américaine “Operation Research”. Or le terme anglo-saxon d’Operation désigne a la fois les activités militaires et la préhension d’un phénoméne en vue de Iaction. Le radar a joué un dle déterminant dans "invention de la RO. Issu de la théorie des ondes électromagnétiques, le radar fut concrétement réalisé par des ingénieurs: Hilsmeyer (allemand), Marconi (italien), Taylor et Young (américains), Mesny et David (frangais). Mais si le paquebot Normandie était déja équipé d'un systeme de détection des icebergs, ses applications militeires ne furent opératoires qu’8 la fin des gnnges 30. L’ efficacité du radar apparut résulter des facteurs trés divers et done exiger la condition-d' Sou pes adaptées. La plus remarquée fut celle de P. Blackett et comprenait physiciens, mathématiciens, officiers spécialisés, astrophysiciens et biologiste! Saisis de problemes de défense aérienne, certains membres essaimérent A la Défense cdtiére (détection des navires, lutte anti-sous-marine). Blackett eut l'immense mérite de trouver la formule qui lui permit de traiter rapidement et avec succés la difficile question de implantation optimale des radars de surveillance britanniques, qui allaient jouer un réle determinant dans la “ bataille d’Angleterre’’ Parallélement les nations alliées (Canada, Australie, France) profitaient du savoir-faire ainsi constitu. Quant aux Etats-Unis, tenus au courant ds 1940, ils eréaient des groupes de Operational Research dans les états-majors, sur des problemes aussi divers que organisation des convois de navires, le blocus de ports japonais par mouillage de mines ou les opérations es ; ainsi vers Ia fin de la guerre, I'armée de l’air comptait une trentaine d’équipe de amphi Recherche Opérationnelle. s, d’assez nombreux spécialistes devenus ainsi polyvalents étaient Aprés les hostili disponibles pour des activités analogues dans le civil La Recherche Opérationnelle comme discipline a un double objectif : favoriser les applications pratiques, développer un certain état d’esprit. Elle n’exige pas toujours lapel a des connaissances mathématiques d'un niveau élevé, qui en ferait apanage d’experts et autres scientifiques initiés, Elle apporte a I’étude des problemes, combinatoires, aléatoires et Js, une vision analytique et synthétique. Elle propose un ensemble de méthodes et UE Recherche Opérationnelle de techniques rationnelles non seulement pour optimiser les processus. de planification, de production ou de gestion mais aussi pour élaborer de meilleures decisions 1.2 CONCEPT DE LA RECHERCHE OPERATIONNELLE La Recherche Opérationnelle (RO) est davantage ensemble de méthodes et de techniques rationnelles ton seulement pour optimiser les processus de planification, de production ou de gestion mais aussi pour élaborer des meilleures décisions qu'un simple arsenal de méthodes mathématiques adaptées 4 Ioptimisation des systémes. La RO est une discipline earrefour : La RO associe étroitement les méthodes et résultats de Economie (Economie d’entreprise et Analyse économique), des Mathématiques (Théorie des cystémes, Méthodes ¢optimisation, Méthodes statistiques) et de I" Informatique (Algorithmes, Structure de donnée, Bases de données, ordinateurs) 1.3 DOMAINES D’APPLICATION On distingue trois principaux domaines d’ application de la RO 1.3.1. Les problémes combinatoires Ce sont des problémes dont la résolution fait appel aux outils d’anelyse combi faut, dans la recherche de la solution, tenir compte de toutes Tes possibilitéset leurs combinaisons éventuelles qui se présentent dans une situation donnée Exercice : Considérons une famille de 8 personnes qui prennent ensemble deux repas par jour autour d’une table. Déterminer le temps minimal qu'il faudrait pour que Jes membres de cette famille occupent toutes les positions possibles autour de la table 7 ES) 1.3.2. Domaine aléatoire 11 s'agit des problémes pour lesquels Maléa est un facteur prépondérant et dgterminant. Ce sont des processus stochastiques. On doit pouvoir tenir compte de toutes les influences du hasard 1.3.3. Situation concurrentielle Les problémes dont la résolution nécessite la prise en compte de la stratégie des concurrents ou des adversaires peuvent éire modélisés et résolus avee des méthodes de RO (théorie des jeux, ...)- "iD, HDR. Professeur UE Recherche Opérationnelte Thomas TamoTatietse, Ing. Chapitre I THEORIE DES GRAPHES ET ORDONNANCEMENT L’optimisation combinatoire repose sur une fondation ayant deux composantes : la théorie des graphes, puissant moyen d’investigation sur les structures combinatoires et la programmation linéaire, outil de modélisation dun grand nombre de situations concrétes ayant suscité la création d'une technique algorithmique (la méthode du simplexe) d'une grande richesse conceptuelle et d’une extraordinaire efficacité pratique. IL.1 NOTIONS DE GRAPHE 11.1.1. Rappels ILL.L.1, Produit cartésien On appelle produit cartésien de 2 ensembles A et B, l’ensemble noté AxB des couples (ab) tel queae Abe B Ax B= {(a,b),ae Actb € BY I1.1.1.2. Partition Soit un ensemble X. Une partition de X est par définition une famille d’ensemble X1, Xo sony Np tels que )XicX 2X #® vi 3)i#j—> XiAX=-7 Ux, =X Les parties Xi, Xo... Xps'appellent classes de la partition. I1.1.1.3. Equivalence Etant donné une partition (X,..... Xk) si x, yet sont des éléments d'un ensemble X; , on définit les propriétés suivantes : 1)x = x (véflexivité) 2) 3) xeyetysz => = y=>y=x (symétrie) (transitivité) Une relation vérifiant les trois propriétés ci-dessus est une relation d’équivalence. ‘Une équi' X,={e/xeX, x=x,} oi Xo est un élément donné de X. Jence définit une partition de X dont les ensembles de la forme L’ensemble X; est aussi appelé classe d'équivalence contenant Xo Thomas TamoTatiese, ng. PhD. HOR, Professeur UE Recherche Opérationnetle Toute relation d’équivalence dans un ensemble y détermine une partition. 11.1.1.4. Application IL.1.1.4.1. Application univoque Etant donné deux ensembles X et Y, une loi a qui fait correspondre tout élément x ¢ X un élément bien défini de ¥ (noté a) s‘appelle une application univogue de X dans ¥. 11.1.1.4.2. Application multivoque Une application multivoque F de X dans Y est une loi qui fait correspondre & tout élément x X un sous-ensemble bien déterminé de Y noté I Remarque : on peut avoir Py =@ 11.1.2 Graphe Le raphe G, noté G = (XP) un couple constitué par lensemble X et application r remplissant les conditions suivantes : 1) X= (Xt Xn} est un ensemble dénombrable 2) Fest une application multivoque de X dans lui-méme Le nombre d’éléments d'un ensemble X = {X1..-» Xa} est appelé cardinal de cet ensemble et noté [X| = card (X) Si [x] = n et s'il existe une application multivogue F de X dans lui-méme, alors le couple (XT) =G est un graphe d'ordre n. En d"autres termes, ordre dun graphe c'est son cardinal. 3) Le graphe peut étre aussi défini par le couple G = (X,U) ol X est un ensemble dénombrable et U désigne l'ensemble des couples issus de application de la loi T, application multivogue de X dans lui-méme insi, eard (U) = [U| =m désigne la taille du graphe. 11.1.3. Concepts Orientés 1.1.3.1. Are. Notation : ug = (xi, xi) Leare wy et Représentation : xi >) incident intérieurement x, incident extérieurement @ xi, Terminologie : xi = Origine xe Ty! xj= Extrémi Origine ou ancétre, extrémitéinitiale, prédécesseur, précédent Extrémité ou descendant, extrémité finale, successeur, suivant 1.1.3.2. Boucle UE Recherche Opérationnelte Thomas TamoTariese, Ing. PAD. HOR, Professeur 6 C’est un are dont I’extrémité se confond & origine, Notation ws = (i %) 11.1.3.3. Are adjacents Ce sont des ares de la forme (xi) €t (3%): Pextrémité de un est confondue aver Torigine sont joints par un arc. de autre, Deux sommets sont adjacents (ou voisins) s° 1.1.3.4. Chemin Un chemin est une suite d’ares adjacents, 11.1.3.5. Longueur d’un chemin La longueur dun chemin est le nombre dares qui le eonstitue ou la somme des mesures de chaque are. 11.1.3.6. Origine dun graphe S xo sera origine du graphe si x est un élément de X tel que Tj.) En d'autres termes, Xo n’a pas dancétre, 11.1.3.7, Extrémité d’un graphe, Crest un élément xy de X tel que P(x) = @ . Autrement dit xen’a pas de descendant. 11.1.3.8. Chemin élémentaire Un chemin est dit élémentaire s*il passe une et une seule fois par chacun de ses sommets, 11.1.3.9, Chemin simple Cest un chemin qui passe par chaque are qui le constitue une seule fois. Le chemin x1 x2 XeXs X2 Xs est simple mais pas élémentaire x xu a toe S x1 Xp X¢ est un chemin élémentaire et simple yA? Tout chemin élémentaire est simple Exercice : Déterminer le ditionnaire des prédécesseurs et successeurs relativement au graphe ci-dessus, Donner tous les chemins élémentaires et les chemins simples 10, Circuit. ma. est un chemin qui n°a ni origine, ni extrémité ; cesteidire qu'il se referme sur lui- méme, 11.1.4. Concepts Non-Orientés Ue Recherche Opérationnelle Thomas FamoTatietse, ng. PhD. HDR, Professeur ILL.4.1. Aréte (par analogie d arc) Uy x) x) ————%) 11.1.4.2, Chaine (par analogie & chemin) C'est une suite d’arétes adjacentes. 1.1.4.3. Cycle (par analogies 4 circuit) ¢ ferme sur elle-méme. est une chaine qui n’a ni origine, ni extrés _4, Degré d’un sommet (relativement aux concepts orientés) nombre dares incident intérieurement a ce sommet. 1 Le demi-degré intérieur dun sommet est le Test noté d'(xi) ; avec d'(xi) = card(s). Le demi-degré extérieur d'un sommet est le nombre d’ares incidents & xtérieurement 4 ce sommet. Il est noté d*(xi) ; avec d°(x;) = card(s). d(x) + 4°). Le degré °un sommet est la somme de ses degré intérieur et extérieur : d(x) TL1.4.5, Degré d’un sommet (relativement aux coneepts non orientés) Le degré d’un sommet d’un graphe non orienté est le nombre d’arétes qui lui sont incidentes. 11.1.4.6. Degré d’un sommet, degré d’un graphe Le degré d’un sommet est la somme de ses demi-degrés interieur et exterteur Le degré d'un sous graphe est la somme de ses demi-degrés intérieur et extérieur Exercice : Déterminer le degré du sous graphe x2 x3 relatif au paragraphe précédent Solution des exercices X1 X2 X3 Xa} Soit P le dictionnaire des prédécesseurs P Soit Q le dictionnaire des successeurs Q = {x2 X3 X4 Xs Xe} Chemins simples et élémentaires X1 X2 X6 X2 Xa Xs Xa Xa X2 Xi X24 X2XaX3 X4X3 X2X6 Xp X2 Xa XS. X2X4X3.X2(*) X4X3X2X4(*) X1 X2 Xa X3. XaXq X3 X2 Xo (") Xa X3 2 XaXs (*) X1 Xz Xa X3 2 (*) Xa X24 X1 X2 Xa X3 X2X6 (*) 3 X2 Xa XS x3 X2.X4 X3 (*) (*) non élément UE Recherche Opérationnelle Thomas Tamo Tatietse, ng. PhD. HOR, Professeur Degré de x2 x3 Demi-degré intérieur a x2 xs : 2 Demi-dearé extérieur & x2 x3 i 2 Degré de x2 x3 =4 11.2. REPRESENTATION DE GRAPHE On distingue trois types de teprésentation de graphe : ta représentation sagitale, par correspondance, et matticielle. 11.2.1, Représenta Dans cette représentation, chaque sommet est représenté une fois. Deux sommets sont reliés par un are si uy existe (uj €U), cresta-dire six) € Tsi x ——> 5 XL XA ne SY XS Cette flache, est appelée are et matérialise la relation entre les 2 ¢léments considérés. 11.2.2. Représentation par correspondance soit un ensemble X et F une application multivoque dans X. Une fagon de représenter le graphe G = (X, P) est de l'exprimer Exemple Xi X, x Xy x x, Xa Xs xX, ——_—_»—_—— *s jetse, Ing, PHD. HDR, Professeur gy Ue Recherche Opérationnelle Tomas FamoTat 11.2.3. Représentation matricielle Dans ce cas le graphe est représenté sous forme dune matrice, En effet la représentation sagttale bien que la plus communément adopiée est inopérante vis & vis du calcul, Il en est de méme pour la représentation par correspondance. On distingue plusieurs types de représentation matricielle 11.2.3.1. Représentation en matrice de Boole uuy= 1 si Gu) € U (ensemble des ares) uy = 0 sinon, 0 1 0 0% 0 0 0 0 Ofx% 1 1 1 0 O}x 0 1.0 0 Ofx% 0 0 0 0 Ox 11.2.3.2. Représentation en casier On hachure la case (xi, %)), lorsque lare (xisx)) existe. Xi JX |X [Xe Xs Xi TT X2 Xs pana Vinanit | rniinit Xa TT Xs THT 11.2.3.3. Représentation Iatine x X2 Xs |X Xs x @ @ X1 X31 D Xi @ @ @ @ @ Xa Xa X1 [Xz Xz ]X3 Xx |S @ Xa @ XuX2 |O @ @ Xs @ @ @ @ Xs Xs UE Recherche Opérationnelte Tomas TanmoTatetse, tng, PD. HDR. Professeur 0

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