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III.

ENERGIE DU VENT
Plan:
1. Classification des éoliennes;
2. Energie fournie par le vent;
3. Théories aérodynamiques:
• Théorie de l`écoulement axial;
• Théorie de l`élément de pale;
4. Courbe de puissance.
Bibliographie
1. V.P. Haritonov « Les base des énergies du
vent », 2010;
2. S.N. Oudalov « Energie du vent », 2009;
3. P.P. Bezroukih « Utilisation d’énergie du
vent », 2008;
4. J. Debry « Energie éolienne », 1982;
5. Cuntry G., « Eoliennes et aérogénérateurs
EDISUD /Technologie douce », 1979.
1. Classification des éoliennes
Une éolienne est un dispositif qui utilise la force motrice du vent.
A. Selon orientation de l’axe
Eoliennes a l’axe horizontale

Constituée de 4 éléments
principaux :

- une fondation
- le mât
- la nacelle
- rotor
• Fondation est généralement conçue en béton armé. Elle doit être
assez solide pour permettre de fixer toute la structure de l'éolienne;
• Mât contient à l’intérieur l’échelle d’accès et les câbles électriques
de raccordement au réseau;
• Moyeu est le point de raccordement entre les pales et l'arbre lent
de la machine;
• Nacelle, montée au sommet du mât, abritant les composants
mécaniques, électriques et électroniques, nécessaires au
fonctionnement de la machine;
• Rotor c’est l’ensemble des pales et de moyeu;
• Arbre lent de l'éolienne lie le moyeu du rotor au multiplicateur;
• Multiplicateur relie l'arbre lent à l'arbre rapide en augmentant la
vitesse de rotation;
• Arbre rapide entraîne la génératrice électrique;
• Système d’orientation veille à ce que l'éolienne soit toujours placée
face au vent;
2 principales formes possibles:
bipale ou tripale
Eoliennes avec l’axe verticale
Eolienne Savonius
B. Selon la taille

Diamètre du rotor
Dénomination  Puissance [kW]
[m]

Mini 1.25-3 0.25-1.5

Domestique 3-10 1.5-15

Petite commerciale 10-20 15-100

Moyenne commerciale 20-100 100-1000

Grande commerciale >100 >1000


C. Selon emplacement
• éoliennes onshores
Une éolienne terrestre, ou onshore, est par
définition installée sur la terre ferme.

• éoliennes offshores
Une éolienne en mer ou éolienne offshore est
une éolienne implantée au large des côtes pour
mieux utiliser l'énergie du vent.
Avantages et inconvénients de la technologie éolienne offshore
Avantages: Inconvénients:
• un nouveau potentiel éolien; • les investissements initiaux dans
des projets éoliens offshore sont
• une des énergies renouvelables
très sensiblement plus élevés;
les plus matures;
• la mer étant plane, les vents • l’énergie éolienne offshore est
rencontrent moins d’obstacles également intermittente;
et sont par conséquent plus • l’éolienne est soumise
soutenus, plus réguliers et mécaniquement non seulement
moins turbulents que sur terre. aux efforts du vent sur les pales et
A puissance égale, une éolienne la structure, mais aussi aux efforts
offshore peut produire jusqu’à 2 créés par les courants;
fois plus d’électricité qu’une • l’installation et maintenance des
éolienne terrestre; éoliennes en mer est plus
• la mer offre de grands espaces compliquée que sur terre;
libres d’obstacles, où • Le raccordement électrique
l’implantation des machines est nécessite l’installation de câbles
possible, sous réserve de sous-marins jusqu’à la côte qui
concertation avec les autres peut être distante de plusieurs
usagers de la mer. kilomètres.
2. Energie fournie par le vent
L`énergie fournie par le vent est une énergie
cinétique, elle est fonction de la masse et de
la vitesse du volume d`aire :
Ec=mV2/2, ou :

• Ec – énergie cinétique (J) ;


• m – masse du volume d`aire (kg) ;
• V – vitesse du vent (m/s).
Considérons un dispositif de récupération de cette énergie
dont la surface est A. En supposant que la vitesse du vent est
constante en chaque point de cette surface, puissance
disponible est égale a :
P0 = QmV2/2 = ρAVV2/2=ρAV3/2, ou :
• P0 – puissance disponible (W) ;
• Qm – débit massique (kg/s) ;
• ρ – la masse volumique de l`aire (kg/m3) ; ρair = 1,23 kg/m3 .
• Dans le cas d'une hélice de diamètre D :
P0 =ρ π D2 V3/8
La puissance fournie à un aérogénérateur est proportionnelle :
• au carré des dimensions du rotor ;
• au cube de la vitesse du vent.
3. Théories aérodynamiques

La conception d`un aérogénérateur repose sur


les théories aérodynamiques car cette
machine utilise des pales caractérisées par
une géométrie spéciale ayant un profil
aérodynamique. Le dimensionnement de cette
forme géométrique a un grand impact sur son
rendement énergétique et par conséquent sur
sa rentabilité économique.
 Théorie de l`écoulement axial (calcul de la puissance récupérée)

Dans cette théorie les suppositions suivantes sont


faites :
• écoulement est totalement axial (l’air ne subit
aucun mouvement de rotation);
• écoulement est incompressible;
• l’air passe à travers le rotor sans frottement;
• axe de rotation est parallèle a la vitesse du vent ;
• nombre infini de pale d’une petite largeur.
On peut voir d’après cette schématisation qu’à
l’amont de l’éolienne le vent a une vitesse V1 et

à l’aval le vent a une vitesse V2. L’enveloppe

représente un tube de courant.


Puissance mécanique qu’un rotor parvient a soustraire sans pertes d’un flux
de l’aire :
Pmec =1/2∙ρA1V13 - 1/2∙ρA2V23=1/2 ∙ ρ(A1V13 - A2V23).
En sachant que ρA1V1= ρA2V2, on a :
Pmec =1/2 ∙ ρA1V1(V12 - V22) =1/2 ∙ Qm(V12 - V22).
Le théorème d’Euler (variation de la quantité de mouvement de la veine de
vent entre l’amont et l’aval de l’hélice) permet d’écrire que la force du vent
s’exerçant sur les pales de l’aéromoteur est donnée par l’expression:
F=Qm(V1 – V2).
Cette force engendre le mouvement de l’aire a travers le rotor avec la vitesse
V´ :
Pmec= Qm(V1 – V2)V´.
En égalisant les deux expressions :
1/2Qm(V12 - V22) = Qm(V1 – V2)V´ ,
V´=(V1 + V2)/2.
La vitesse de l’écoulement de l’air à travers le rotor est la moyenne des deux
vitesses celle en amont et celle en aval du rotor.
Et le débit massique Qm = ρA´V´= 1/2 ∙ ρA´(V1 + V2).
•La  puissance récupéré par le rotor devienne:

Pmec=1/4· ρA´(V12 - V22)· (V1 + V2).

En dérivant Pmecpar V2, on voieque la


valeurmaximale de Pmecestobtenue avec:
•Le  coefficient de puissanceξ (ou Cp) est défini comme
le rapport entre la puissance récupéré du vent et la
puissance disponible :

, donc:

Pmec=1/2· ξ · ρ · A′ · V3.
On constate que la valeur max de ξ corresponde à V2/V1 =
1/3. La valeur maximale théorique du coefficient de
puissance, connue sous le nom de limite de Betz≈0,59259.
Le rendement maximal pour une éolienne idéale est
approximativement 59,3 %.
V2 /V1 1 0,9 0,8 0,7 0,6 0,5 0,4 0,33 0,2 0,1

ξ 0 0,18 0,32 0,43 0,51 0,56 0,58 0,59 0,57 0,54

Conclusion :
• lorsque V2 =V1, il n’y a pas de puissance récupérée par l’éolienne
• lorsque V2 diminue, Pmec augmente jusqu’à la valeur limite de
V2/V1 = 1/3
• la vitesse du vent en avale est 1/3 de celle en amont : V2 =V1/3 
• le rotor idéale ralenti la vitesse du vent de 2/3 : V´=2/3∙V1
Dans la pratique, ce rendement n’est jamais réalisé
à cause des effets suivants :
• L’écoulement de l’air a une composante rotative due
à la rotation du rotor;
• La force de traînée n’est jamais nulle à cause des
frottements;
• L’hélice contient un nombre fini de pales;
Aujourd’hui, pour une éolienne industrielle du
marché, ξ vaut ≈ 0,43.
L'énergie fournie par l'aérogénérateur étant convertit
d’une forme à une autre, cette limite est donc affectée
par tous les rendements propres aux différentes
transformations.
• Hélice : 0,20<η<0,85
• Le multiplicateur ou le réducteur : 0,7<η<0,98
• L'alternateur : 0,80<η<0,98
• Le transformateur : 0,85<η<0,98
• Les batteries : 0,70<η<0,80
Les rendements de chaque élément varient avec le
régime de fonctionnement lié à la vitesse de rotation
de l'hélice, ce qui en dehors du régime nominal
diminue encore le rendement global du dispositif.
Paramètre de rapidité  : λ=ωR/V, ou :
•ωR – vitesse périphérique ;
•R – rayon de la surface balayée (en bout de pale);
•V – vitesse du vent.
 Théorie de l`élément de pale

Dans le modèle précédent, on a supposé que


l’écoulement ne subit aucun mouvement de
rotation. L’introduction du mouvement de
rotation de l’air permet à ce modèle de mieux
approcher la réalité et d’obtenir des résultats plus
fiables.
La pale est divisée en une série d’éléments (profils
aérodynamiques) qui fonctionnent
indépendamment les uns des autres :
Géométrie d’un profile 
L - force de portance;
D - force de trainée;
α - angle d'attaque (ou d'incidences géométrique);
A - bord d'attaque;
B - bord de fuite;
AB - corde de référence du profil;
C - longueur de la corde de référence;
APB - ligne de cambrure du profil;
f - cambrure maximale;
d - position de la cambrure maximale du profil;
AMB - extrados (surface supérieure du profil);
ANB - intrados (surface inferieure du profil);
τ - angle du bord de fuite;
MN - squelette du profil (l'épaisseur maximale du profile max);
f/C - cambrure relative (6 à 8 %).
Les aérogénérateurs présentes une grande diversité de
formes et de démentions mais une distinction
fondamentale peut être effectue a partir des
considérations de portance et de traine.
• La Portance L (ou Y) est la composante de la force
agissant dans le plan de la section droite d`un profil,
perpendiculairement au vent relatif W;
• La force de résistance D (ou X) qui s`oppose
automatiquement au mouvement du profil, est appelé
Traine.
La Portance a un travail utile et la Trainé au contraire,
engendre plutôt les pertes de l’énergie du flux de l’aire.
Pour cela il faut avoir le but de créer un tel profil de
l’aile dont la Portance soit max et la Trainé min.
• V1 – vitesse de l`air a l`écoulement libre;
• ωr – vitesse périphérique;
• ω – vitesse angulaire;
• r – distance entre l’élément de la pale et l’axe ;
• W – vitesse relative du vent ,
• Y – la Portance ;
• X – la Traine ;
• R – la force résultante ;
• α – angle d`attaque (angle entre le flux relative et la
surface de la pale) ;
• ϕ – angle de calage (angle formé par la pale et le plan
de rotation ;
• β – angle du vent: β = α + ϕ.
Comme la vitesse relative du vent W est
différente au longue de la pale, alors angle
d`attaque α pour chaque élément de la pale est
différente :
Pour un angle donné du vent les forces la Portance et la
Traine varient avec la masse volumique de l`air, la surface
apparente de la pale et le carre de la vitesse du vent:
Y = 0,5∙ρ∙Cy∙A∙W2
X = 0,5∙ρ∙Cx∙A∙W2, ou
• Cy – coefficient de portance ;
• Cx – coefficient de traine ;
• A – la surface apparente de la pale.

Rapport K=Cy/Cx – finesse du profile.


Ce rapport va dépendre de la forme de l’aile et de l’angle
de calage. A partir de K=24 on estime que la qualité de
aile est bon.
Coefficients de portance et de trainée en fonction de l’angle
d’attaque
Par exemple, pour α=4°: on voie que le 3 ème
profile bien travaillée a la portance 1,5 plus
grande que le profile arqué et 2,7 fois plus
grande que le profile plat.
Paramètres de fonctionnement :
On distingue trois principaux paramètres de fonctionnement pour
caractériser un capteur éolien et notamment son efficacité:
• paramètre de rapidité ou vitesse spécifique
λ = U / V = (ωR) / V, ou :
U - vitesse périphérique (ou vitesse en bout de pale) ; R - rayon
d’extrémité de la pale.
Les machines peuvent être classées en fonction de ce paramètre: si λ
est inférieur à 3, l’éolienne est dite lente; au-delà, l’éolienne est dite
rapide
• coefficients de puissance Cp ;
• coefficient du couple
Cc = Cp / λ
Les paramètres Cp et Cc caractérisent les performances du capteur et
sont habituellement représentés en fonction de λ.
4. Courbe de puissance.
Une éolienne commence à produire avec un vent d'environ
4 m/s et double sa production dès 7 m/s. A partir de 25 m/s
environ, elle se met "en drapeau" et ne produit plus.
Courbe de puissance représente la variation de la puissance
d’une éolienne en fonction de la vitesse du vent. Chaque
éolienne a sa propre courbe de puissance. Cependant, on
remarque que toutes les courbes ont la même allure:
• Partie I (de 0 à Vd): P = 0 (la turbine ne fonctionne pas), le vent a
une vitesse trop faible. Les pâles de l’éolienne peuvent tourner
mais la puissance à capter est trop faible. V d, la vitesse de
démarrage, est de l’ordre de 3m/s.

• Partie II (de Vd à Vn) : Les pâles accélèrent progressivement et par


conséquent la puissance augmente. Elle atteint son maximum vers
≈15 m/s qui est sa vitesse nominale Vn.

• Partie III (de Vn à Vm) : la vitesse de rotation est maintenue


constante et la puissance P fournie reste égale à P n. Cette partie
correspond au fonctionnement à pleine charge.

• Partie IV (> Vm ) : la puissance devient nulle suite à l’arrêt de


l’éolienne. La vitesse maximale Vm est de l’ordre de 25 m/s. Un vent
supérieur à cette vitesse peut détériorer l’éolienne.
Comment fonctionnent les éoliennes 
Avantages et Inconvénients
Avantages Inconvénients

•Energie renouvelable et gratuite; •L’énergie éolienne est plus chère que notre
•Energie modulable, adapté au capital disponible et électricité. Une petite éolienne n’est pas rentable dans
aux besoins en énergie (des aérogénérateurs de toutes les pays développé;
puissances existent.); •Lorsque la production dépasse la consommation le
•Grande fiabilité et frais de fonctionnement limités; stockage est encore onéreux. Mais en cas de
•Installation (et donc démontage aussi) rapide et raccordement au réseau électrique, 100% de l’énergie
relativement simple; éolienne est utilisée et le stockage n’est pas
•La période de haute productivité se situe en hiver nécessaire;
(vents plus forts), ce qui correspond à la période de •Effets sur le paysage  (d’où l’intérêt du offshore);
l’année où la demande est plus forte; •Le bruit est considéré comme négligeable (comme le
vent dans les feuilles d’un arbre) si les habitations
sont situées à plus de 300m;
•Les éoliennes ont encore un investissement
important;
•-Menaces possibles pour certains oiseaux
migrateurs.
•Les démarches administratives sont très lourdes pour
l’installation des grandes éoliennes.

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