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Présenta on/Média on en concert,

Devoir de So ris Athanasiou (Guitare M1)

Analyse cri que du Concert jeune public Ohé, du bateau ! de l’Orchestre


na onal de France (Radio-France décembre 2016).

Contexte du concert

Ce concert pédagogique est le fruit d’un partenariat entre le Vendée-Globe,


Radio France et l’Orchestre Na onal de France dirigé par le chef allemand David
A ham, sur la théma que « Ohé du bateau ». Il s’est déroulé le samedi 10 décembre
2016 à 11h dans l’auditorium de la Maison de la Radio (Paris 16e). Comme le souligne
le sous- tre évocateur « Embarquement pour le Vendée-Globe... » (site de la Maison
de la Radio), il consiste en une invita on au voyage en mer au l d’une
programma on impressionniste : Quatre interludes marins de Benjamin Bri en, Une
barque sur l’océan de Maurice Ravel, et La Mer de Claude Debussy. Le comédien
Benoit Faucher anime ce moment musical en duplex avec Yann Eliès, skipper du
Vendée Globe. Il est la pierre angulaire de ce e interven on de média on culturelle.
Le spectacle s’adresse avant tout à la jeunesse, ciblant les enfants de plus de 7 ans.
Pour les écoles de l’enseignement primaire, il s’agit d’une belle opportunité pour
sensibiliser les enfants à la tradi on de la musique savante.

Enjeux et obec fs

L’objec f de ce e média on est de sensibiliser la jeunesse à la musique


classique en faisant appel à plusieurs imaginaires : fusion de l’imaginaire des enfants
(dont l’essence est le souvenir d’éléments sensibles et concrets) avec l’imaginaire
impressionniste dans la théma que de la mer. Cela permet aux enfants de voyager
autrement, et ce avec la musique en laissant voguer leur imagina on le long de lignes
mélodiques, éléments de rupture, fusions de mbres… Le fait de faire appel à
l’imaginaire des enfants face à l’écoute d’une musique qu’ils n’ont pas l’habitude
d’entendre leur permet d’avoir un point d’ancrage avec les sens. Ils se trouvent en
terrain de con ance, et la musique sollicite leur imaginaire d’une manière di érente.
Ce concert pédagogique place donc la musique sur le même plan que d’autres
expériences sensorielles, telles le véritable voyage d’un point A à un point B, le
cinéma, la vision d’une peinture, etc. et désacralise la musique savante souvent
accusée d’être inaccessible au néophyte.
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En e et sûrement à l’issue de ce concert, de nombreux enfants auront été touchés
par leur voyage musical et souhaité se lancer dans l’appren ssage d’un instrument.

Pour mener à bien ce e entreprise de désacralisa on par sollicita on des sens,


le comédien Benoit Faucher joue un rôle indispensable : il e ectue le lien entre le
public et le monde de la musique classique. Ce lien s’incarne dans plusieurs manières
de communiquer. En premier lieu le comédien u lise l’humour pour s’a ranchir de la
distance symbolique entre acteur et spectateur. En e et, et ceci cons tue une autre
manière, les enfants deviennent acteurs en suivant les consignes du comédien :
chanter une phrase mélodique, frapper le rythme avec les mains, prendre la place du
chef d’orchestre, etc. Le public n’est donc pas passif mais bien ac f au sein du
spectacle auquel il assiste ! Les consignes dispensées par le comédien perme ent par
ailleurs d’aiguiser l’écoute des enfants, en prenant la forme d’exercices
d’ « échau ement ». Ce e prépara on est indispensable pour que les enfants
puissent trouver des repères dans l’écoute d’un répertoire dont la complexité dépasse
bien souvent les limites de leur capacité de concentra on. Aussi le duplex avec le
skipper Yann Eliès confère une dimension scien que et documentaire au concert.
Les éléments de vie du skipper viennent ponctuer le concert en variant les
informa ons, en ménageant la concentra on et en complétant le paysage du voyage
musical. Les éléments en rapport avec la ques on écologique montre notamment aux
enfants que leur présence relève d’enjeux importants, et les responsabilise dans leur
écoute. En n la vue est sollicitée avec la mise en valeur de l’orchestre par le comédien
(présenta on des di érents pupitres, interven ons isolées des instruments) et la mise
en scène (le ciré marin du comédien, l’interven on de la journaliste).

En dé ni ve les dimensions sensibles et cogni ves renforcent la


communica on et l’intérêt du public et rend les enfants plus facilement disponibles à
la récep on de l’écoute. L’inten on du médiateur est de sensibiliser son public
(enfants de plus de 7 ans) à la tradi on de la musique savante en la désacralisant au
moyen de procédés humoris ques, comiques de situa on, irrup on d’éléments
perturbateurs, etc. Des « échau ements sensoriels » perme ent d’aller plus loin en
aiguisant l’écoute et en conférant aux spectateurs des points de repère dans les
pièces qui leur sont jouées. L’objec f est qu’à l’issue de ce concert pédagogique, les
enfants aient un regard neuf sur le monde de la musique classique, et qu’ils puissent
aborder le répertoire sans peur ni préjugés par la simple écoute ou l’appren ssage
d’un instrument.

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Mise en œuvre de la média on

Le discours employé par le comédien est personnel : il cherche à capter


l’a en on de son public par des procédés de mise en contact. Il peut donc même se
perme re quelques familiarités en se me ant du côté du spectateur face à ce qui se
passe sur scène : donner son avis, se moquer, jurer, se plaindre, etc. Il inverse les rôles
en se révélant à son auditoire : les enfants peuvent facilement s’iden er à son
personnage et suivre ses péripé es avec curiosité tout au long du spectacle. Le
vocabulaire est bien sûr adapté à la compréhension des enfants, sans pour autant
tomber dans de la vulgarisa on à outrance : il ne renonce pas à un vocabulaire
spécialisé avec le mot « anémomètre » dont il explique la signi ca on. Ces mots
savants sont par ailleurs une manière de compléter le décor marin. La dic on est
claire, ampli ée par un pe t micro accroché à son costume. Le bonhomme bouge
beaucoup ! Il main ent un certain dynamisme dans ses interven ons en minimisant
l’inac on : il traverse régulièrement la scène de part en part, mime certaines ac ons,
etc. Même le silence est ac f, car imposé par le comédien dans l’a ente de ce qui
suit. Tout est fait pour capter l’a en on du public, et surtout ne pas la perdre. Ainsi le
comédien donne régulièrement des consignes pour maintenir le spectateur ac f :
relance quand l’a en on baisse, ques ons posées (« Je ne vous ai pas entendus ! Plus
fort ! »). En n le temps de parole est rythmé par les interven ons de l’orchestre,
aspect central du concert. On peut noter que pour une bonne heure de concert,
l’orchestre et le comédien ont chacun une demi-heure de temps d’ac on. On voit
ainsi que la concep on de ce concert pédagogique porte l’intérêt autant sur l’écoute
de la musique que la média on avec le comédien.

On observe ainsi une interven on de média on équilibrée, très e cace dans


sa construc on : on va jusqu’à ne plus pouvoir dissocier le temps musical du spectacle
complet. Ce concert pédagogique est sans doute l’un des meilleurs exemples de la
fusion de la média on et de l’exécu on musicale en un tout inséparable et
authen que. La dis nc on entre concert pédagogique et spectacle se confond au
niveau du plaisir de jeunes enfants qui savourent de la belle musique.

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