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Pfiev Vietnam Avis 20160703
Pfiev Vietnam Avis 20160703
Objet :
Dossier G : renouvellement de l’admission par l’Etat des diplômes d’ingénieurs d’excellence
délivrés au Vietnam par 4 établissements d’enseignement supérieur dans le cadre du programme
de formation d’ingénieurs d’excellence du Vietnam (PFIEV) :
- Institut Polytechnique de Hanoï (IPH) : spécialités de génie mécanique et de génie électrique,
- Institut Polytechnique de Danang (IPDN) : spécialités de génie mécanique, de génie électrique et
de génie informatique,
- Institut Polytechnique de Ho-Chi-Minh-ville (IPHCMV) : spécialités de génie mécanique, génie
électrique et de génie civil,
- École Supérieure de Génie civil de Hanoï (ESGC) : spécialités de génie civil
Demande de l’IPH, création d’une nouvelle spécialité de Génie informatique à partir d’une option
existante du diplôme de la spécialité de Génie électrique.
Présentation générale
Le PFIEV « Programme de formation d’ingénieurs d’excellence au Vietnam » résulte d’un
protocole inter-gouvernemental entre le Vietnam et la France, signé en 1997.
Dans chaque établissement, ces formations d’excellence sont gérées par un bureau
spécifique.
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Le programme est soutenu par un consortium composé de 8 écoles françaises d’ingénieurs :
CentraleSupelec, Ponts Paris Tech, ENSMA Poitiers, Grenoble INP, INP Toulouse, INSA de
Lyon, Télécom Bretagne et Polytech Marseille ainsi que par le lycée Louis Le Grand (Paris).
Les formations, en 5 ans, débutent par un cycle préparatoire de deux ans se situant dans
chacun des établissements et portant sur un programme similaire pour toutes les formations
dont le contenu scientifique correspond à celui des CPGE (partenariat avec le lycée Louis Le
Grand).
A l’issue du cycle préparatoire, un concours d’admission permet de répartir les candidats dans
l’un des 16 cursus couvrant 14 spécialités professionnelles réparties dans 4 domaines de
spécialité : génie mécanique, génie électrique, génie civil et génie informatique.
Ce diplôme d’ingénieur d’excellence, délivré à l’issue de 16 cursus distincts par leur spécialité
professionnelle et l’établissement de formation, fait l’objet du présent avis en vue du
renouvellement en France de l’admission par l’Etat conférant le droit à ses titulaires de porter
en France le titre d’ingénieur diplômé.
A la rentrée 2014, 329 étudiants ont été admis dans le cycle préparatoire et 223 dans le cycle
ingénieur (en 3ème année). 234 étudiants faisaient leur entrée en 5e année. En 2014, les
établissements ont diplômés 214 ingénieurs (données certifiées 2015) parmi lesquels
seulement 42 ont validés les compétences linguistiques nécessaire à l’obtention du titre d’
« ingénieur d’excellence ».
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En 2014, l’IPH dispense 67 programmes de licence, 33 programmes de master, 57
programmes de doctorat et 19 programmes de techniciens supérieurs, soit un total de 36 540
étudiants. L’IPH s’appuie sur un corps de 1934 enseignants. Presque tous les enseignants
titulaires d’un doctorat participent activement à des projets de recherche scientifique et à la
formation postuniversitaire de l’Institut. Le nombre d’ingénieurs au service de la formation est
de 255, dont 11 docteurs, 155 titulaires d’un master. L’IPH emploie également des chercheurs
travaillant dans ses centres de recherche. Les personnels administratifs et techniques au
service de la formation sont estimés à 537 personnes.
En 2012, l’IPH a renouvelé son accord de coopération avec Grenoble INP, notamment pour le
développement du programme de double diplôme.
Parmi les enseignants, 110 effectuent une part de leur service pour le PFIEV (généralement
entre 40 et 60 heures sur 300).
L’IPH possède diverses ressources financières dont 30% sont fournies par l'État (salaires,
fonctionnement, travaux de construction). Il dispose également des ressources
complémentaires (services publics, projet et aides financières d’organisations étrangères,
activités de recherche et de transfert). La part de ces recettes, notamment celles qui viennent
des frais de scolarité, des activités de recherche et de transfert de technologie, s’accroît
annuellement et joue un rôle très important dans le budget global de l’Institut.
Depuis 2010, l’IPH a développé son système de fonctionnement en le basant sur le référentiel
ISO 9001-2008. Il a été certifié par un organisme international.
En 2015, l’IPHCMV compte 1186 enseignants, dont 966 enseignants internes et 220
enseignants invités, et 385 personnels administratifs et techniques au service de la formation.
Parmi 966 enseignants internes il y a 91 professeurs et professeurs associés, 276 docteurs,
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247 titulaires d’un master, 142 ingénieurs. Le ratio d’étudiants par enseignant de l’IPHCMV
est de 16.
L’IPHCMV dispose de diverses ressources financières : 15% de ressources d’'État, les frais
d’inscription (58%) et des financements propres à hauteur de 25 % (activités de l’édition, du
Centre de langues étrangères, contributions des entreprises via le Centre de soutien aux
étudiants et de l’Emploi, etc.) notamment.
En sus des accréditations promues par la CTI et ENAEE, l’IPHCMV a répondu aussi aux
exigences d’organismes d’accréditation internationaux :
2 programmes en science de l’informatique et techniques de l’informatique accrédités
par ABET,
9 programmes accrédités par AUN-QA (ASEAN University Network-Quality
Assurance),
2 programmes de 3ème cycle : MSM-MBA accrédité par ACBSP, EMBA-MCI accrédité
par FIBAA.
L’IPDN accueille 16 398 étudiants, parmi lesquels 15 477 étudiants du système officiel (en 29
spécialités), 921 du système non officiel (décembre 2014).
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L’institut compte 404 enseignants internes dont 30 professeurs et professeurs associés, 134
docteurs, 235 titulaires d’un master, 5 ingénieurs. Dans le cycle de formation des ingénieurs
d’excellence, le ratio étudiants / enseignant est estimé à 23.
Outre les frais d’inscription, l’IPDN dispose diverses ressources financières dont 28% sont
fournies par l'État
L’ancrage industriel et pour la recherche partenariale est très marqué. Ainsi, un conseil de
perfectionnement comptant 8 représentants des entreprises sur 20 membres a été mis en
place et le stage en entreprise est obligatoire.
L’école supérieure de génie civil de Hanoi (ESCG) est une université dédiée au domaine du
génie civil ; elle est présidée par un recteur, entouré de 3 vice-recteurs. Elle se positionne
comme un établissement d’enseignement supérieur et de recherche dans le domaine de la
construction, avec pour mission de contribuer à l’œuvre d’industrialisation, de modernisation
et de sécurité nationale du Vietnam.
Le taux d’encadrement général est de 1 pour 41. Pour le programme PFIEV le taux
d’encadrement est estimé à 1 pour 10.
NB. Le détail des données décrivant les établissements du PFIEV (conditions d’admissions,
droits d’inscription etc.…) est consultable sur les fiches des données certifiées par les
établissements.
Formations
Les formations d’ingénieur d’excellence relevant du PFIEV sont dispensées dans quatre
spécialités :
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Télécommunications Télécom Bretagne
Bâtiment et énergie INSA Lyon
Génie civil
Ponts Paris Tech
Institut Génie mécanique Production automatisée Grenoble INP
Polytechnique de Génie électrique Informatique Industrielle Grenoble INP
Danang (IPDN) Génie informatique Génie logiciel Polytech Marseille
Ecole Supérieure de Infrastructures de transport Ponts Paris Tech
Génie Civil de Hanoï Ingénierie urbaine INSA Lyon
Génie civil
(ESGC)
Ingénierie hydraulique CentraleSupélec
Évolution de l'institution
Les diplômes d’excellence initiaux suivants :
- IPH : spécialités de génie mécanique et de génie électrique,
- IPDN : spécialités de génie mécanique et de génie électrique,
- IPHCMV : spécialités de génie mécanique et de génie électrique,
- ESGC : spécialités de génie civil
ont été admis pour six ans suivant l’avis n° 2010/06-13 de la CTI. Une première admission
avait été prononcée en 2004 sur avis favorable de la CTI. De plus, deux nouveaux diplômes
ont été habilités pour deux ans en 2014 suivant l’avis de la CTI n° 2014/04-13 :
- IPHCMV : spécialité de génie civil
- IPDN : spécialité de génie informatique
Dans son avis 2010, la CTI a émis les recommandations suivantes sur le plan institutionnel :
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Des recommandations opérationnelles avaient également été formulées. Elles sont ici
rappelées avec le bilan du suivi correspondant :
Une meilleure explicitation des stratégies des écoles :
o des orientations ont été explicitées et devraient s’accompagner d’indicateurs
Le lancement de la démarche compétences :
o des fiches « RNCP » ont été rédigées ; le travail de formulation est à
poursuivre pour aller des connaissances aux compétences
L’implication plus élevée des entreprises, notamment en termes de vacatariat :
o la présence, croissante, des professionnels est à développer encore dans les
trois instituts
L’amélioration de la formation linguistique, notamment par l’introduction de cours en
anglais ou français :
o les cours ont été mis en place, mais le taux de non atteinte des niveaux
attendus est encore très important
La mise en place égale de la démarche qualité sur tous les sites :
o un développement de la démarche est constaté mais de façon encore
inégale
Le développement d’actions permettant de se rapprocher des objectifs initiaux de flux
annuels de diplômés (300) … et, en conséquence, conduite d’actions : sur le volume
de recrutement … sur les abandons en cours d’études, notamment par un suivi plus
attentif des élèves, voire par un ajustement des programmes.
o Des actions ont été mises en place
Synthèse de l'évaluation
Points forts
- Excellent niveau scientifique et technique des formations (dès le cycle préparatoire),
- Capacités d’évolution des formations en fonction des évolutions scientifiques et
techniques et du marché de l’emploi (prise en compte notamment de la transformation
numérique dans les quatre domaines de spécialités),
- Capacité de travail à l’international développée dans la formation,
- Promotion de la pédagogie de projet, du travail en groupe et de l’usage des
technologies de l’information dans l’enseignement.
Points faibles
- Difficultés pour atteindre les objectifs de recrutement de certaines formations et fort
taux de non-diplomation d’excellence par non-satisfaction des critères linguistiques,
- Horaire d’études encadrées relativement lourd et développement insuffisant de
l‘autonomie de l’étudiant en début de formation,
- Insuffisante exposition industrielle de l’étudiant dans certaines formations, notamment
le taux de réalisation du projet de fin d’études en entreprise est très variable selon les
cursus.
Risques
- Existence d’autres formations d’ingénieurs essentiellement adaptées au seul marché
de l‘emploi national des ingénieurs débutants et approfondissant moins les dimensions
scientifiques et linguistiques.
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Opportunités
- Mise en place d’une démarche compétences accentuant la pédagogie active et
élargissant la pratique des projets et les capacités de travail en groupe, dès le cycle
préparatoire
- Développement de la participation des employeurs industriels à l’enseignement (cours
pratiques, séminaires à l’intérieur des cours de spécialité), en s’appuyant sur la variété
des employeurs industriels s’impliquant déjà dans les formations du PFIEV : grandes
industries nationales, groupes internationaux établis au Vietnam, moyennes
entreprises et start-up sur des secteurs innovants,
- Mise en place d’une obligation de stage industriel au cours de la formation,
- Développement des activités de recherche et de transfert technologique et de l’ancrage
international des établissements participant au PFIEV,
- Évolution du PFIEV comme structure de coopération mutuelle, avec le consortium
français, et de partage des bonnes pratiques des établissements y participant soutenue
par le MEF.
Les formations sont d’un bon niveau scientifique et technique, atteignent leurs objectifs
professionnels et par conséquent le taux d’emploi des diplômés est excellent.
L’équivalence au grade de master accordé par le ministère vietnamien est une reconnaissance
importante et un facteur d’attrait complémentaire pour ce Programme, tant pour sa qualité
scientifique que pour la poursuite éventuelle vers le doctorat.
Les quatre établissements présentent des points forts, différents selon les cas, dans la mise
en œuvre des formations d’excellence. Le partage des réalisations permettrait de gagner en
homogénéité et en qualité globale au bénéfice du Programme dans son ensemble.
Une réflexion en profondeur devrait être conduite par tous les établissements et par le MEF
pour identifier les verrous constatés à l’amélioration du niveau de langue, la mise en place de
dispositifs d’amélioration des compétences linguistiques pouvant concerner notamment le 1er
cycle et même les niveaux pré-universitaires.
En conséquence,
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« Ingénieur d’excellence de l’Institut polytechnique de Ho-Chi-Minh-Ville »
dans 7 spécialités : « Génie mécanique (aéronautique) »,
« Génie mécanique (mécatronique) », « Génie mécanique (matériaux avancés) »,
« Génie mécanique (polymères et composites) »,
« Génie électrique (systèmes énergétiques) »,
« Génie électrique (télécommunications) », « Génie civil (bâtiment et énergie)»
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Troisièmement, le label européen pour les formations d’ingénieur EUR-ACE Master pourra
être attribué - sur demande de l’établissement à la CTI – aux diplômes suivants :
La liste de tous les diplômes français habilités ou étrangers admis par l’État est publiée,
chaque année, au Journal Officiel de la République Française. Ces diplômes feront donc partie
le cas échéant de cette liste, pour les années indiquées.
Les titulaires de ces diplômes délivrés durant la période couverte par l’admission par l’État
seront dès lors autorisés à porter en France le titre d’ingénieur diplômé.
Le président
Laurent MAHIEU
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