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Omran Kouba
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OMRAN KOUBA
le 11 Octobre 2005
Introduction
Des exercices résolus sont adjoints à chaque chapitre. Bien qu’il soient de difficulté
inégale, je n’ai pas jugé bon de les repérer par des lettres avertissant le lecteur de leur
difficulté croissante. En principe, les plus faciles sont en tête de chaque série.
La partie Algèbre constituée des trois premiers chapitres est généralement traitée
simultanément avec les trois premiers chapitres de la partie Analyse constituée des
dix chapitres suivants.
Enfin j’espère que cette version éléctronique de ce livre offre à nos étudiants un bon
outil de travail et un référence profitable.
Finalement, les exercices résolus sont publiés par l’auteur en 1995 dans les éditions
Marketing, sous le titre
“263 Exercices Résolus de Mathématiques En Spéciales”
Omran KOUBA
le 11 Octobre 2005
TABLE DES MATIÈRES
Algèbre
Dualité
I. Espace dual d’un espace vectoriel
II. Hyperplans
III. Transposition
IV. Dualité en dimension finie
Exercices
Solutions
Réduction des endomorphismes
I. Généralités
II. Endomorphismes diagonalisables
III. Endomorphismes trigonalisables
IV. Polynômes d’endomorphismes
Exercices
Solutions
Espaces préhilbertiens
I. Produit scalaire
II. Orthogonalité
III. Projections orthogonales
IV. Formes linéaires et adjoints
V. Applications linéaires orthogonales
VI. Le groupe orthogonal
VII. Reduction des endomorphismes symétriques
VIII. Exemples d’application
Exercices
Solutions
Analyse
Séries numériques
I. Limite inférieure et limite supérieure d’une suite numérique
II. Généralités
III. Séries à termes positifs
IV. Séries absolument convergentes, Séries semi-convergentes
V. Produit de deux séries
VI. Expressions asymptotiques liés aux séries numériques
Exercices
Solutions
iv
Intégrales généralisées
I. Généralités
II. Comparaison des convergence d’une série et d’une intégrale
III. Exemples d’application
Exercices
Solutions
Espaces vectoriels normés
I. Généralités
II. Voisinages, ouverts, fermés
III. Intérieur, adhérence et frontière d’une partie
IV. Limites et continuité
V. Les suites dans un espace vectoriel normé
VI. Les parties compactes dans un espace vectoriel normé
VII. Applications linéaires continues
VIII. Applications multilinéaires continues
IX. Les espaces vectoriels normés de dimension finie
Exercices
Solutions
Suites et séries de fonctions
I. Généralités
II. Continuité de la limite d’une suite d’applications
III. Intégrabilité et dérivabilité de la limite d’une suite d’applications
IV. séries de fonctions
V. Continuité, intégrabilité et dérivabilité de la somme
Exercices
Solutions
Intégrales dépendant d’un paramètre
Exercices
Solutions
Séries entières
I. Généralités
II. Propriétés de la somme d’une série entière
III. Fonctions développables en série entière
IV. Développement en série entière des fonctions usuelles
V. La fonction exponentielle complexe et sesapplications
Exercices
Solutions
v
Séries de Fourier
I. L’espace R2π
II. Coefficients et séries de Fourier
III. Propriétés des coefficients de Fourier
IV. Convergence ponctuelle des séries de Fourier
V. Convergence au sens de Cesàro des séries de Fourier
VI. Convergence en moyenne quadratique des séries de Fourier
VII. Applications
Exercices
Solutions
Équations différentielle linéaires
I. Généralités
II. La résolvante
III. Le wronskien
IV. Équations différentielles linéaires scalaires d’ordre n
V. Systèmes différentiels linéaires à coefficients constants
VI. Équations différentielles.“Prélude à la théorie générale”
Exercices
Solutions
Fonctions de plusieures variables
I. Continuité et limites
II. Différentiabilité
III. Dérivées partielles
IV. Inégalité des accroissements finis, et théoème de Taylor
V. Recherche des extremums d’une fonction numérique
VI. Théorème des fonctions implicites
VII. Formes différentielles du premier degré
Exercices
Solutions
Surfaces
I. Généralités
II. Surfaces cylindriques
III. Surfaces coniques
IV. Surfaces de révolution
V. Quadriques
VI. “Prélude” à la théorie générale des surfaces
Exercices
Solutions
DUALITÉ
Remarque : Une forme linéaire non nulle sur E est nécessairement surjective.
Définition :
♣ Pour x ∈ E, on définit
x⊥ = {y ∈ E ∗ : hy, xi = 0} ,
A⊥ = {y ∈ E ∗ : ∀ x ∈ A, hy, xi = 0} ,
\
donc A⊥ = x⊥ , c’est aussi un sous-espace vectoriel de E ∗ , que l’on appelle
x∈A
l’orthogonal de A dans E ∗ .
♣ Pour y ∈ E ∗ , on définit de même
y 0 = {x ∈ E : hy, xi = 0} = Ker y,
B 0 = {x ∈ E : ∀ y ∈ B, hy, xi = 0} ,
\
donc B 0 = Ker y, c’est aussi un sous-espace vectoriel de E, que l’on appelle le
y∈B
préorthogonal de A dans E.
2 Dualité
♣ Enfin, Soient A une partie non vide de E, et B une partie non vide de E ∗ . On dit
que A et B sont orthogonales si, et seulement si,
∀ x ∈ A, ∀ y ∈ B, hy, xi = 0.
Remarque : Évidemment la forme linéaire nulle 0 et l’unique forme linéaire nulle sur
E, donc E ⊥ = {0}. Un résultat similaire affirme que (E ∗ )0 = {0}, la démonstration de
ceci lorsque E est de dimension infinie nécessite l’axiome du choix. Nous verrons une
démonstration élémentaire dans le cas où E est de dimension finie.
II. Hyperplans
Alors E = H ⊕ D.
(3◦ =⇒ 1◦ ) Soit Q : E −→ E/H, la surjection canonique. Notons ϕ : D −→ E/H
la restriction de Q à D. (i.e. ϕ = Q|D ). Il est clair que Ker ϕ = D ∩ Ker Q = {0},
donc ϕ est injective. D’autre part, si x ∈ E, alors x = d + h avec d ∈ D et h ∈ H, et
par conséquent [x] = Q(x) = Q(d) = ϕ(d). Ce qui démontre que ϕ est surjective. On
conclut que ϕ est un isomorphisme, en particulier codim H = dim E/H = dim D = 1.
Preuve : Supposons que H = Ker y avec y ∈ E ∗ \{0}. La forme linéaire y est surjective,
donc il existe a ∈ E tel que hy, ai = 1. Clairement y ∈ H ⊥ donc IKy ⊂ H ⊥ .
Inversement, soit z ∈ H ⊥ . Pour tout x ∈ E nous avons
et donc hz, xi = z(a)hy, xi. Il en résulte que z = z(a)y ∈ IKy. D’où H ⊥ = IKy.
III. Transposition
Soient E et F deux IK-espaces vectoriels, et u ∈ L(E, F ), une application linéaire
de E dans F . On définit l’application t u : F ∗ −→ E ∗ par ∀ y ∈ F ∗ , t u(y) = y ◦u. Il est
4 Dualité
Ψ : E −→ E ∗∗ , x 7→ Ψ(x),
définie par hΨ(x), f i = hf, xi, pour tout (x, f ) ∈ E × E ∗ , est un isomprphisme.
Preuve : Considérons dans E ∗∗ la base duale F ∗ = (f1∗ , . . . , fn∗ ) de F. Alors, pour tout
(i, j) ∈ {1, . . . , n}2 , nous avons hfj∗ , fi i = δij . On pose, pour 1 ≤ j ≤ n, ej = Ψ−1 (fj∗ ),
avec Ψ étant l’isomorphisme canonique de E sur E ∗∗ du théorème précédent. Il en
résulte que, pour tout (i, j) ∈ {1, . . . , n}2 ,
On conclut que E = (e1 , . . . , en ) est une base de E dont la base duale est F.
⇐⇒ x ∈ Vect (ep+1 , . . . , en ).
Alors, G0 = Vect (ep+1 , . . . , en ) et dim G0 = n − dim G.
– Il est immédiat que F ⊂ (F ⊥ )0 et
Corollaire IV.6. Si M est une matrice n × p à coefficients dans le corps IK, alors
rg M = rg t M .
C’est immédiat.
Exercices 7
EXERCICES
Exercice .4 Soit E un ensemble non vide muni d’une loi interne notée +, et d’une
loi externe IK × E −→ E : (λ, x) 7→ λ>x. On note F l’ensemble des ϕ ∈ F(E, IK) telles
que
On suppose que
A ∈ E ⇐⇒ ∃ s : AJ = JA = sJ.
Exercice .11 Soient E = IR2 [X] l’espace vectoriel des polynômes de degré inférieur
ou égal à 2, à coefficients réels, ϕ1 , ϕ2 , et ϕ3 les éléments de E ∗ définis par
Z 1
0
ϕ1 (P ) = P (1), ϕ2 (P ) = P (1), ϕ3 (P ) = P (t) dt.
0
Montrer que Φ = (ϕ1 , ϕ2 , ϕ3 ) est une base de E ∗ et déterminer une base de E dont Φ
est la base duale.
Exercice .12 Soient E = IR3 [X] l’espace vectoriel des polynômes de degré inférieur
ou égal à 3, à coefficients réels, ϕ1 , ϕ2 , ϕ3 , et ϕ4 les éléments de E ∗ définis par
Exercice .13 Soient E = IRn [X] l’espace vectoriel des polynômes de degré inférieur
ou égal à n, à coefficients réels. Pour a ∈ IR, on pose
ϕa : E −→ IR : P 7→ P (a).
Exercice .14 Soit E = IRn [X] l’espace vectoriel des polynômes réels de degré
inférieur ou égal à n.
1◦ . On pose ek (X) = (X + a)k , Trouver la base duale {e∗k }0≤k≤n de la base {ek }0≤k≤n
R1
de E. Exprimer la forme linéaire ϕ : P 7→ P (t) dt sur cette base.
0
2◦ . On note ∆ l’opérateur de différence: ∆(P )(X) = P (X + 1) − P (X). Soit ϕk ∈ E ∗
défini par ϕk (P ) = ∆k (P )(0). Montrer que {ϕk }0≤k≤n est une base de E ∗ , et
trouver la base de E dont elle est la base duale.
1
P0 (X) = 1, P1 (X) = X, Pn (X) = X(X − n)n−1 pour n ≥ 2.
n!
1◦ . Vérifier que pour tout n ≥ 1, Pn0 (X) = Pn−1 (X − 1). En déduire que
Exercice .16
1◦ . Soient n ∈ IN∗ et T : Mn (IR) −→ (Mn (IR))∗ qui associe à chaque matrice
M ∈ Mn (IR), la forme linéaire TM (X) = Tr (M X) sur Mn (IR). Démontrer que T
est un isomorphisme d’espaces vectoriels.
2◦ . Soit ϕ ∈ (Mn (IR))∗ telle que ϕ(M N ) = ϕ(N M ) pour toutes les matrices M, N de
Mn (IR). On note M0 la matrice telle que ϕ = TM0 . Démontrer que
∀ M ∈ Mn (IR), M0 M = M M0 .
SOLUTIONS
f ∈ Ker t u ⇐⇒ t u(f ) = 0
⇐⇒ ∀ x ∈ E, ht u(f ), xi = 0
⇐⇒ ∀ x ∈ E, hf, u(x)i = 0
⇐⇒ ∀ y ∈ Im u, hf, yi = 0
⇐⇒ f ∈ (Im u)⊥
Solution .3 1◦ . Notons que, pour i ∈ {1, 2}, Vi ⊂ V1 + V2 , alors (V1 + V2 )⊥ est inclu
à la fois dans V1⊥ et dans V2⊥ , d’où (V1 + V2 )⊥ ⊂ V1⊥ ∩ V2⊥ . Inversement, toute forme
linéaire s’annulant sur V1 et sur V2 s’annule sur l’espace vectoriel engendré par V1 + V2 ,
d’où V1⊥ ∩ V2⊥ ⊂ (V1 + V2 )⊥ . On a donc
2◦ . Notons de même que, V1 ∩ V2 ⊂ Vi pour i ∈ {1, 2}. Alors V1⊥ et V2⊥ sont deux
sous-espaces vectoriels de (V1 ∩ V2 )⊥ , d’où V1⊥ + V2⊥ ⊂ (V1 ∩ V2 )⊥ . D’autre part, si
12 Dualité
n = dim E, on a
Solution .4 L’idée importante est de remarquer que, pour un couple (x, y) ∈ E ×E,
k
X
ce qui montre que ` = `(xi )`i . D’où Qk .
i=1
Qk =⇒ Pk+1 . En effet, soit {`1 , . . . , `k+1 } une famille libre de E ∗ .
Pour chaque j ∈ {1, . . . , k + 1} on a `j ∈
/ Vect ({`i , 1 ≤ i ≤ k + 1, i 6= j}). Alors
d’après Qk , il existe x
ej ∈ E tel que
\
x
ej ∈
/ Ker `j , et x
ej ∈ Ker `i .
1≤i≤k+1,i6=j
14 Dualité
On pose alors xj = x
ej /`j (e
xj ), et on vérifie immédiatement que `i (xj ) = δij pour tout i
et j dans {1, . . . , k + 1}.
Ceci démontre par récurrence sur k la vérité de Qk et de Pk .
D’autre part, notons que b. =⇒ a. est trivial. Inversement, soit A une partie de
{1, . . . , k} telle que (`i )i∈A soit libre. (On suppose que les (`i )1≤i≤k ne sont pas tous
nuls auquel cas le résultat est trivial). On a
k
\
Ker `i =( Vect ({`i : 1 ≤ i ≤ k}))o
i=1
=( Vect ({`i : i ∈ A}))o
\
= Ker `i .
i∈A
il est clair que ϕ est une application linéaire injective. Montrons que ϕ est aussi
surjective. En effet soit u ∈ LV,W (E, F ). Pour [x] ∈ E/V on pose u
e([x]) = u(x) où
x est un représentant de la classe d’équivalence [x]. Comme u s’annule sur V alors la
définition de u
e([x]) ne dépend pas du choix du représentant de la classe [x]. On démontre
ensuite facilement que u
e ∈ L(E/V, W ) et que ϕ(e
u) = u. ϕ est, par conséquent, un
isomorphisme d’où:
Si W est un sous-espace vectoriel de F de dimension finie et si V est un sous-
espace vectoriel de E de codimension finie, alors LV,W (E, F ) est de dimension finie et
dim LV,W (E, F ) = dim W codim V .
Solutions 15
et de même à n ! à n !
n
X n
X X n
X X
cij = aik bkj = bkj aik
i=1 i=1 k=1 k=1 i=1
n
X
= akj δ(A) = δ(A) δ(B).
k=1
On conclut que
∀ A ∈ E, AJ = JA = δ(A)J.
avec εn = (1 − (−1)n )/2. Le déterminant de ce système vaut −εn − n(n − 2) qui est
différent de 0 pour n ≥ 3. Alors a = b = c = 0. Ceci démontre que {δ, d1 , d2 } est libre
dans E ∗ d’où dim E0 = dim E −3 = n2 −2n−1. Par conséquent, on arrive à la conclusion
Solution .12 Un polynôme Q1 ∈ E qui vérifie ϕj (Q1 ) = δj1 doit avoir 1 comme
racine double, donc il est de la forme (λX + µ)(X − 1)2 . Les deux conditions ϕ1 (Q1 ) = 1
et ϕ3 (Q1 ) = 0 impliquent que λ = 2 et µ = 1, donc si Q1 = (2X + 1)(X − 1)2 alors
ϕj (Q1 ) = δj1 .
Notons alors que Q2 (X) = Q1 (1 − X) = (3 − 2X)X 2 vérifie aussi ϕj (Q2 ) = δj2 .
Un polynôme Q3 ∈ E qui vérifie ϕj (Q3 ) = δj3 doit avoir 1 comme racine double et
0 comme racine simple, donc il est de la forme λX(X − 1)2 . La condition ϕ3 (Q3 ) = 1
implique que λ = 1, donc si Q3 = X(X − 1)2 alors ϕj (Q3 ) = δj3 .
Enfin, Q4 (X) = −Q3 (1 − X) = (X − 1)X 2 vérifie ϕj (Q4 ) = δj4 .
La famille {Q1 , Q2 , Q3 , Q4 } de E vérifie que ϕj (Qi ) = δij . Alors c’est une base de
E dont la base duale est {ϕ1 , ϕ2 , ϕ3 , ϕ4 }.
On sait alors que
3
X
ψ= ψ(Qi )ϕi ,
i=1
1 1
avec ψ(Q1 ) = ψ(Q2 ) = et ψ(Q3 ) = −ψ(Q4 ) = , d’où
2 12
Z 1
P (0) + P (1) P 0 (0) − P 0 (1)
∀ P ∈ E, P (t) dt = + .
0 2 12
Il est clair que ϕxi (Pk ) = δik , ce qui démontre que (ϕx0 , ϕx1 , . . . , ϕxn ) est une base
de E ∗ qui est la base duale de la base (P0 , P1 , . . . , Pn ).
Z 1
◦ ∗
3 . La forme linéaire ψ ∈ E définie par ψ(P ) = P (t) dt s’exprime de manière
0
n
X
unique sur la base précédente sous la forme ψ = ψ(Pk )ϕxk , donc λk = ψ(Pk ).
k=0
Il en résulte que la base duale (e∗k )0≤k≤n de la base (ek )0≤k≤n est donnée par
1
e∗k (P ) = P (k) (−a).
k!
18 Dualité
(1 + a)k+1 − ak+1
D’autre part, ϕ(ek ) = . D’où
k+1
n
X (1 + a)k+1 − ak+1
ϕ= e∗k .
k+1
k=0
2◦ . Posons
p−1
1 Y
e0 (X) = 1 et ep (X) = (X − j), pour p > 0.
p! j=0
Par conséquent ϕk (ep ) = ∆k (ep )(0) = δkp . Alors (ep )0≤p≤n est la base de E dont
la base duale est (ϕk )0≤k≤n .
Application: Soit P un polynôme de degré n. Alors,
n
X n
X ¡ ¢
P (X) = ∆k (P )(0) ek (X) = ∆k (P )(0) ek+1 (X + 1) − ek+1 (X) .
k=0 k=0
n
X
Donc si l’on pose Q(X) = ∆k (P )(0) ek+1 (X), on trouve P (X) = Q(X + 1) − Q(X)
k=0
et par conséquent,
m
X n
X
k+1
∀ m ∈ IN, P (j) = Q(m + 1) = ∆k (P )(0) Cm+1 .
j=0 k=0
Solution .16 1◦ . Il est clair que T est une application linéaire entre deux espaces
de même dimension : dim Mn (IR) = dim(Mn (IR))∗ = n2 ,
il suffit donc de prouver que Ker T = {0}. Or, soit M = (ai j ) ∈ Ker T , alors
TM = 0, et en particulier TM (t M ) = 0. Mais
n
X n
X X
TM (t M ) = Tr (M · t M ) = (ai j )2 = a2i j
i=1 j=1 1≤i,j≤n
Donc,
X
M = (ai j ) ∈ Ker T ⇐⇒ a2i j = 0 ⇐⇒ M = 0
1≤i,j≤n
OKMRAN
OUBA
RÉDUCTION DES ENDOMORPHISMES
I. Généralités
(Les (xi )1≤i≤m sont tous non nuls, à cause de la minimalité de m). Il en résulte que
m
X m
X m
X
0= u(xi ) = λi xi et 0 = λm xi .
i=1 i=1 i=1
2 Réduction des endomprphismes
m−1
X m−1
X
soit (λm − λi )xi = 0. Mais la somme Eλi est directe donc pour tout 1 ≤ i < m,
i=1 i=1
on a (λm − λi )xi = 0. Puis λm = λi , pour tout 1 ≤ i ≤ m − 1, ce qui contredit
l’hypothèse. Cette contradiction montre que Pn est vraie pour tout n.
Lemme I.2. Soit u ∈ L(E). Le polynôme det(Mat(u, E) − XIn ) ne dépend pas du choix
de la base E = (e1 , . . . , en ) de E.
Proposition I.3. Soit u ∈ L(E). Les racines dans IK de Xu (X) sont les valeurs propres
de u.
C’est immédiat.
Pour B une matrice carrée d’ordre n, nous allons noter Cj (B) la j ième colonne de
B. Soit E la base canonique de IKn . En exploitant la n-linéarité du déterminant, nous
pouvons écrire
1 X
X 1 1
X
det(A0 + A1 ) = ··· det E (C1 (Aj1 ), C2 (Aj2 ), . . . , Cn (Ajn )). (1)
j1 =0 j2 =0 jn =0
Généralités 3
On peut reformuler ce résultat de la manière suivante. Si, pour J ⊂ {1, 2, . . . , n}, l’on
note AJ la matrice dont les colonnes sont définies par
Cj (A1 ) si j ∈ J
Cj (AJ ) =
Cj (A0 ) si j ∈ /J
où MJ,J est la matrice d’ordre Card(J) obtenue de M en supprimant les colonnes et
les lignes d’indices n’appartenant pas à J. D’où
n
X X
n
det(M − XIn ) = (−X) + (−X)n−k det(MJ,J ).
k=1 J⊂{1,...,n}
Card(J)=k
Proposition I.4. Soit M une matrice carrée d’ordre n à coefficients dans IK. Alors
à n
!
X
det(M − XIn ) = (−1)n X n + (−1)k τk (M )X n−k
k=1
avec
X
τk (M ) = det(MJ,J ).
J⊂{1,...,n}
Card(J)=k
Preuve : (1◦ =⇒ 2◦ ) Soit E = (e1 , . . . , en ) une base de E dans la quelle Mat (u, E) est
diagonale. Les éléments distincts de la diagonale de cette matrice sont (λ1 , λ2 , . . . , λp ) et
Yp
chaque λi est répété mi fois. Alors Xu (X) = (λi − X)mi . Ce qui montre que Xu (X)
i=1
est scindé et que pour chaque i, λi est une valeur propre de multiplicité mi .
Notons que mi = Card {j ∈ {1, . . . , n} : u(ej ) = λi ej }. Donc mi ≤ dim Eλi . Mais
l’inégalité inverse résulte du corollaire I.7, ce qui démontre 2◦ .
Yp
(2◦ =⇒ 1◦ ) D’après l’hypothèse Xu (X) = (λi − X)mi , avec mi = dim Eλi . Le
i=1
p
X
théorème I.1 montre que la somme Eλi est directe, de plus
i=1
p
M p
X p
X
dim Eλi = dim Eλi = mi = deg Xu (X) = n = dim E.
i=1 i=1 i=1
p
M p
[
Alors E = Eλi . Il suffit de prendre comme base de E une base de la forme E = Ei
i=1 i=1
avec Ei une base de Eλi = Ker (u − λi I).
UM : IKn −→ IKn , X 7→ M X
est diagonalisable. Ce qui revient à dire que M est diagonalisable si, et seulement si, il
existe une matrice diagonale D et une matrice inversible P telles que M = P DP −1 . En
6 Réduction des endomprphismes
effet P = Mat (IIKn , V, E) où E est la base canonique de IKn , et V est la base de IKn
formée de vecteurs propres de UM .
1
On note que P −1 = P.
4
Soit λ ∈ IK une valeur propre de u, (qui existe car Xu (X) est scindé sur IK), et soit
x ∈ E \ {0} un vecteur propre de u associé à λ. (u(x) = λx).
Posons e1 = x et complètons e1 en une base E = (e1 , e2 , . . . , en ) de E. Enfin, notons
p la projection de E sur F = Vect (e2 , . . . , en ) parallèlement à IKe1 et s l’injection
canonique de F dans E, (i.e. s(x) = x).
n
X
Si M = (mij ) = Mat (u, E) alors, pour tout j ∈ {2, . . . , n}, p◦u◦s(ej ) = mij ej . Il en
i=2
résulte que
λ m12 . . . . . . m1n
0
Mat (u, E) =
...
Mat (p◦u◦s, E )
0
0
0
avec E = (e2 , . . . , en ). L’application p◦u◦s est un endomorphisme de F avec dim F =
n − 1. D’autre part, Xu (X) = (λ − X)Xp◦u◦s (X) alors Xp◦u◦s (X) est scindé sur IK.
L’hypothèse de récurrence montre qu’il existe Ee = (e
e2 , . . . , een ) une base de F pour
e est triangulaire supérieure. Alors la matrice de u dans la base
laquelle Mat (p◦u◦s, E)
(e1 , ee2 , . . . , een ) est triangulaire supérieure.
u0 = IE , et uk = u◦uk−1 pour k ≥ 1.
Preuve : Il s’agit de vérifier que pour tout (λ, P, Q) ∈ IK × IK[X] × IK[X] Nous
avons P (u) + Q(u) = (P + Q)(u), λP (u) = (λP )(u), et P (u)◦Q(u) = (P Q)(u). C’est
une tache facile que nous laissons au lecteur.
Preuve : D’aprèrs le théorème de Bezout, il existe (S, T ) ∈ IK[X] × IK[X] tel que
SP + T Q = 1 d’où
S(u)◦P (u) + T (u)◦Q(u) = IE (†)
r
M
Ker P (u) = Ker Pi (u).
i=1
L
Preuve : En effet, supposons que u est diagonalisable. Alors E = Eλ , et donc
λ∈Sp(u)
Y
si P (X) = (X − λ) alors P (u) = 0 et P est scindé dans IK[X] et a toutes ses
λ∈Sp(u)
racines simples.
r
Y
Inversement, supposons que le polynôme P (X) = (X − µi ), avec µ1 , . . . , µr
i=1
distincts, annule u. Alors comme les polynômes {(X − µi )}1≤i≤r sont deux à deux
premiers entre eux, on a
r
M
E = Ker P (u) = Ker (u − µi IE ).
i=1
r
M
E= Ker (u − µi IE )mi .
i=1
Car les polynômes {(X − µi )mi }1≤i≤r sont deux à deux premiers entre eux.
Preuve : Soit x ∈ E\{0}. L’espace E est de dimension finie n, alors (x, u(x), . . . , un (x))
est une famille liée. On pose alors
et
Eu (x) = Vect ({x, u(x), . . . , up−1 (x)}).
Le système (x, u(x), . . . , up−1 (x)) est libre à cause de la minimalité de p donc c’est
une base de Eu (x). Il en résulte, toujours à cause de la définition de p, que
p−1
X
p
u (x) = ak uk (x). (∗)
k=0
En particulier u(up−1 (x)) ∈ Eu (x) d’où u(Eu (x)) ⊂ Eu (x). Si, alors
Enfin, Xu (u)x = Q(u)Xv (u)(x) = 0. Nous avons alors démontré que Xu (u)(x) = 0 pour
tout x ∈ E. Ce qui démontre que Xu (u) = 0.
12 RÉDUCTION DES ENDOMORPHISMES
EXERCICES
suivantes
a. M = [aij ] (n ≥ 2) avec aij = a si i > j, aij = b si i < j et aii = 0 pour tout i.
0 ··· ··· 0 a0 0 ··· ··· 0 an
. .. .. ..
1 .. . a1 . . an−1
.. .. .. .. ..
b. M = . .. (n ≥ 2), c. M =
0 .. . . . . . .
. . . ..
.. .. .. 0 an−2 0 ··· ··· 0 .
0 ··· 0 1 an−1 an an−1 ··· a2 a21
a2 ab ab b2 3 −5 2 −6
ab a2 b2 ab 0 5 0 4
d. M = e. M =
ab b2 a2 ab −2 7 −1 11
b2 ab ab a2 0 −4 0 −3
1 2 3 4 1 1 0 0
0 1 2 3 0 1 1 0
A= et B= .
0 0 1 2 0 0 1 1
0 0 0 1 0 0 0 1
Exercices 13
Exercice .7 Soit M une matrice carrée d’ordre n sur un corps IK. Supposons que
M s’écrit sous la forme · ¸
A B
M=
C D
où A ∈ Mp (IK), D ∈ Mq (IK), B ∈ Mp×q (IK), et C ∈ Mq×p (IK).(p + q = n).
1◦ . Démontrer que si A est inversible alors, det M = det A. det(D − C.A−1 .B).
2◦ . Démontrer que si D est inversible alors, det M = det D. det(A − B.D−1 .C).
3◦ . Soient 1 ≤ p ≤ n deux nombres entiers. Soient A ∈ Mn×p (IK), et B ∈ Mp×n (IK).
Montrer que, det(XIn + AB) = X n−p det(XIp + BA).
4◦ . Application:
a. Soient (X, Y ) ∈ (Mn×1 (IK))2 , On pose M = X.t X + Y.t Y . Calculer le
polynôme caratéristique de· M . Expliciter
¸ le cas M = [cos(j − i) θ]1≤i,j≤n .
0 In
b. Soit A ∈ Mn (IK), et B = ∈ M2n (IK). Montrer que
A 0
XB (X) = (−1)n XA (X 2 ).
14 RÉDUCTION DES ENDOMORPHISMES
· ¸
3 −4
Exercice .8 Soit la matrice A = . On considère Φ ∈ L(M2 ( C))
| défini par
2 −3
∀ M ∈ M2 ( C),
|
Φ(M ) = AM − M A
u(P )(X) = (X − a)(X − b)P 0 (X) − [2nX − n(a + b)]P (X) (P ∈ E).
Exercice .11 Soient a, b, c distincts dans IR, et E = IRn [X]. Discuter la diagonal-
isabilité de l’endomorphisme u de E tel que
d
u(P )(X) = ((aX + b)P (X)) + cP (X) (P ∈ E).
dX
Exercice .12 Soient M et A deux matrices carrées d’ordre n, à coefficients complexes
telles que AM = M A. On suppose que toutes les valeurs propres de M sont distinctes.
a. Montrer que tout vecteur propre de M est un vecteur propre de A.
b. Montrer que A est de la forme
Exercice .15 On dit qu’une matrice A = (aij ) ∈ Mn (IR) est une matrice
stochastique si, et seulement si,
n
X
2
∀ (i, j) ∈ {1, . . . , n} , aij ∈ [0, 1], et ∀ i ∈ {1, . . . , n}, aij = 1.
j=1
c. Conclure que
k
1X
a0 = 1, ak = − ak−i Si , 0 < k ≤ n.
k i=1
2◦ . Soit A ∈ Mn ( C).
| On définit les deux suites (Bk )1≤k≤n et (ak )1≤k≤n par
B1 = A Bk = A(Bk−1 + ak−1 I)
a1 = − Tr(B1 ) ak = − Tr(Bk )/k
SOLUTIONS
première ligne des lignes suivantes et ensuite la première colonne des colonnes suivantes,
on s’apperçoit que det A(t) est une fonction polynomiale de degré au plus égal à 1 en t.
Venons à notre problème et posons A = M −xIn . On a, d’après la remarque précédente,
det A(t) = det(A + tJ) = αt + β. Mais A(−a) est une matrice triangulaire supérieure
avec det A(−a) = (−1)n (x + a)n , et A(−b) est une matrice triangulaire inférieure avec
det A(−b) = (−1)n (x + b)n . Il en resulte que
D’où
b(x + a)n − a(x + b)n
β = det(M − xIn ) = (−1)n .
b−a
Il est clair que det(M −xIn ) est une fonction polynomiale en a et b donc le cas a = b
s’obtient du cas précédent en faisant tendre b vers a par exemple, d’où la conclusion:
n n
(−1)n b(X + a) − a(X + b) si a 6= b
XM (X) = b−a
(−1)n (X + a)n−1 (X − a(n − 1)) si a = b
b. Notons
−X 0 ··· ··· 0 a0
1 −X 0 0 a1
.. .. .. .. ..
0 . . . . .
∆n (a0 , a1 , . . . , an−1 )(X) = det
.. .. .. .. .. .
. . . . 0 .
. .. ..
.. . . −X an−2
0 ··· ··· 0 1 an−1 − X
| n
Nous allons démontrer par récurrence sur n que, pour tout (a0 , a1 , . . . , an−1 ) ∈ C
à n−1
!
X
∆n (a0 , a1 , . . . , an−1 )(X) = (−1)n X n − ak X k .
k=0
et · ¸
−X a0
∆2 (a0 , a1 )(X) = det = X 2 − a1 X − a0 .
1 a1 − X
Si le résultat est vrai pour n − 1, alors
à n−2
!
X
∆n−1 (a1 , . . . , an−1 )(X) = (−1)n−1 X n−1 − ak+1 X k
k=0
c. Notons
−X 0 ··· 0 an
.. ..
0 −X . . an−1
.. .. .. ..
∆n (a1 , a2 , . . . , an )(X) = det . . .
. 0 .
0 ··· 0 −X a2
an an−1 ··· a2 a21 −X
| n
Nous allons démontrer par récurrence sur n que, pour tout (a1 , a2 , . . . , an ) ∈ C
à n
!
X
∆n (a1 , a2 , . . . , an )(X) = (−1)n X n−2 X 2 − a21 X − a2k .
k=2
donc
∆n (a1 , a2 , . . . , an )(X) = −X∆n−1 (a1 , . . . , an−1 )(X) − (−X)n−2 a2n (∗)
et · ¸
−X a2
∆2 (a1 , a2 )(X) = det 2 = X 2 − a21 X − a22 .
a2 a1 − X
Solutions 19
On conclut que
d’où, finalement,
XM = (X − 1)4 .
| n . On a
f. Soit (e1 , e2 , . . . , en ) la base canonique de C
n
X n
X
M (ek ) = AR(k−`) e` , et Ω(ej ) = ω (j−1)(k−1) ek .
`=1 k=1
Il en résulte que à n !
n
X X
M Ω(ej ) = ω (j−1)(k−1) AR(k−`) e`
k=1 `=1
n
à n !
X X
= ω (j−1)(k−1) AR(k−`) e`
`=1 k=1
Xn
= Λ(`, j)e`
`=1
n
X
avec Λ(`, j) = ω (j−1)(k−1) AR(k−`) . Mais
k=1
`−1
X n
X
(j−1)(k−1)
Λ(`, j) = ω An+k−` + ω (j−1)(k−1) Ak−`
k=1 k=`
n−1
X n−`
X
(j−1)(p−n+`−1)
= ω Ap + ω (j−1)(p+`−1) Ap
p=n+1−` p=0
n−1
X
= ω (j−1)(p+`−1) Ap
p=0
n−1
X
(j−1)(`−1)
=ω ω (j−1)p Ap = ω (j−1)(`−1) λj
p=0
Solutions 21
n−1
X
avec λj = ω (j−1)p Ap . D’où,
p=0
n
X
M Ω(ej ) = λj ω (j−1)(`−1) e` = λj Ω(ej ).
`=1
n−1
X
λj = ω (j−1)p Ap j ∈ {1, 2, . . . , n}
p=0
et à !
n−1
Y n−1
X
XM = (−1)n X− ω jp Ap .
j=0 p=0
Solution .2 Posons
0 1 1
A0 = 1 0 1
1 1 0
Nous avons
−X 1 1
X A0 = det 1 −X 1 = −X 3 + 3X + 2 = −(X + 1)2 (X − 2).
1 1 −X
Alors, A0 admet −1 comme valeur propre double et 2 comme valeur propre simple.
t
Si V = [x, y, z] est un vecteur propre associé à la valeur propre −1, alors
A0 V = −V , d’où x + y + z = 0. On conclut que l’espace propre de A0 associé à
−1 est engendré par
1 1
U = 1, V = −1
−2 0
Enfin, l’espace propre de A0 associé à 2 est engendré par
1
W = 1
1
22 RÉDUCTION DES ENDOMORPHISMES
Solution .5 ♣ Étude de A.
a1 a1 ··· a1
a2 a2 ··· a2
A=
... .. .. .
. .
an an ··· an
Si a = t [a1 , a2 , . . . , an ] ∈ C
| n alors, pour tout X = t [x , x , . . . , x ] ∈
1 2 n
| n on a
C
n
X
AX = ( xk ) a. Distinguons deux cas:
k=1
n
X n
X
◦ n
1 . λ= ak 6= 0, On note H l’hyperplan de C | d’équation xk = 0. On a
k=1 k=1
AX = 0 pour tout vecteur X ∈ H. Soit (e2 , e3 , . . . , en ) une base de H, et notons e1 = a.
On a
A(e1 ) = λe1 , et A(ek ) = 0 pour k ∈ {2, 3, . . . , n}
| n . On a Ce
Soit (e1 , e2 , . . . , en ) la base canonique de C k = cn+1−k en+1−k . On
√ √
pose vk = ck ek + cn+1−k en+1−k pour k ∈ {1, 2, . . . , E((n + 1)/2)} et vk =
√ √
ck ek − cn+1−k en+1−k pour k ∈ {E((n + 1)/2) + 1, . . . , n}, alors
n+1
√
ck cn+1−k vk si 1 ≤ k ≤ E( )
2
Cvk =
− √c c n+1
k n+1−k vk si E( )<k≤n
2
La matrice C est par conséquent diagonalisable. Les vecteurs (vk )1≤n fournissent les
colonnes de la matrice de passage.
♣ Étude de D.
1 1 1 ··· ··· 1
1 1 0 ··· ··· 0
.. ..
1 0 1 . .
D = .. .. .. .. .. .. .
. . . . . .
..
. 1
1 0 0
1 0 ··· ··· 0 1
Notons M = D − In , la réduction de D se ramène à celle de M . Soit (e1 , e2 , . . . , en )
Xn
n
la base canonique de C . On a M e1 =
| ek et M ek = e1 pour k ≥ 2. Soit, alors,
k=2
n
X
1
u1 = e1 , u2 = ek , et vk = ek − u2 pour tout k ∈ {3, . . . , n}.
n−1
k=2
On a
λ1 = 1, λ2 = −1, λ3 = 3 et λ4 = −3.
Elles sont toutes simples, donc la matrice M est diagonalisable. Un calcul simple montre
que l’on peut prendre comme vecteurs propres associés à ces valeurs, les vecteurs
1 1 1 1
1 −1 3 −3
v1 = , v2 = , v3 = et v4 = ,
−1 −1 3 3
−1 1 1 −1
qui vérifient M vk = λk vk pour k ∈ {1, 2, 3, 4}
Le reste de la division euclidienne de X k par XM (X) est un polynôme Rk (X) de
degré au plus 3. Donc
(−3)k 3k (−1)k 1
αk = − , βk = , γk = , δk = − .
48 48 16 16
Mais X k = Q(X)XM (X) + Rk (X) donc M k = Rk (M ). Ce qui, tout calcul fait, donne
−1 1 −1 1 1 1 1 1
k k
(−3) 3 −3 3 −3 3 3 3 3 3
Mk = − + +
8 −3 3 −3 3 8 3 3 3 3
1 −1 1 −1 1 1 1 1
3 −1 −1 3 3 1 −1 −3
(−1)k −3 1 1 −3 1 3 1 −1 −3
+ .
8 −3 −1 −1 −3 8 −3 −1 1 3
3 1 1 3 −3 −1 1 3
λ1 = 1 de multiplicité 2 et λ2 = −3.
Un calcul simple montre que le rang de M − I3 est 1, donc l’espace propre associé à
1 est de dimension 2 ; c’est l’hyperplan d’équation x − 2y + z = 0 dont une base est
donnée par
2 0
v1 = 1 ,
v2 = 1
0 2
Par contre, une base de l’espace propre associé à −3 est
1
v3 = 2 .
−1
M v1 = v1 , M v 2 = v2 , M v3 = −3v3 .
Notons que (M − I3 )(M + 3I3 )vk = 0 pour k ∈ {1, 2, 3}. Alors le polynôme
P (X) = (X − 1)(X + 3) est annulé par M . Le reste de la division euclidienne de
X k par P (X) est un polynôme Rk (X) de degré au plus 1. Donc
Rk (X) = αk (X − 1) + βk (X + 3)).
(−3)k 1
αk = − , βk = .
4 4
Mais X k = Q(X)P (X) + Rk (X) donc M k = Rk (M ). Ce qui, tout calcul fait, donne
k 1 −2 1 5 −2 1
(−3) 1
k
M =− 2 −4 2 + 2 0 2.
4 4
−1 2 −1 −1 2 3
28 RÉDUCTION DES ENDOMORPHISMES
λ1 = −1, λ2 = −j, λ3 = −j 2 .
Les trois valeurs propres de M sont simples, donc la matrice M est diagonalisable.
Un calcul simple montre que l’on peut prendre comme vecteurs propres associés à ces
valeurs, les vecteurs
1 1−j 1 − j2
v1 = 0 , v2 = 1 et v3 = 1
0 −j −j 2
1
det M = det In det(XIp − BA) = det(XIp ) det(In − AB).
X
Posons
cos θ sin θ
cos 2θ sin 2θ
X=
... ,
Y =
... .
cos nθ sin nθ
Il est immédiat que M = X.t X + Y.t Y . Pour achever les calculs il est nécessaire de
calculer X 2 , Y 2 et XY .
n
X n
2 2 1X
X = cos kθ = (1 + cos 2kθ)
2
k=1 k=1
n
2n − 1 1 X 2ikθ
= + e
4 4
k=−n
2n − 1 1 e2i(n+1)θ − e−2inθ
= +
4 4 e2iθ − 1
2n − 1 sin(2n + 1)θ
= +
4 4 sin θ
30 RÉDUCTION DES ENDOMORPHISMES
Solution .8 Clairement vect ({I2 , A}) ⊂ Ker Φ. Si E = (Eij )1≤i,j≤2 est la base
canonique de M2 ( C),
| alors
¸ · · ¸
4 0 −2 6
Φ(E11 ) = , Φ(E12 ) = ,
0 2 0 2
· ¸ · ¸
−4 0 0 −4
Φ(E21 ) = , Φ(E22 ) = .
−6 4 −2 0
Il en résulte que dim Im Φ ≥ 2. Comme 4 = dim Im Φ + dim Ker Φ, on en déduit que
dim Ker Φ = 2 et Ker Φ = vect ({I2 , A}). D’autre part
0 −2 −4 0
4 6 0 −4
M = M at(Φ, E) = .
2 0 −6 −2
0 2 4 0
D’où, XM (X) = X 2 (X 2 − 4). Ceci démontre que Φ est diagonalisable car la dimension
de l’espace propre associé à la valeur propre 0 est 2 et les deux autres valeurs propres
sont simples.
Solutions 31
Solution .9 Notons d’abord que 0 n’est pas valeur propre de u. En effet, u(f ) = 0
implique que Z Z
x 1
∀ x ∈ [0, 1] tf (t) dt + x f (t) dt = 0
0 x
d’où en dérivant Z 1
∀ x ∈ [0, 1] f (t) dt = 0
x
∀ x ∈ [0, 1] f (x) = 0.
Z x Z 1
∀ x ∈ [0, 1] tf (t) dt + x f (t) dt = λf (x)
0 x
cette égalité montre que f est dérivable et que f (0) = 0. D’où en dérivant
Z 1
∀ x ∈ [0, 1] f (t) dt = λf 0 (x)
x
cette égalité montre que f 0 est aussi dérivable et que f 0 (1) = 0. D’où en dérivant
f (0) = 0, f 0 (1) = 0, f 00 + ω 2 f = 0.
Ceci implique que f est de la forme x 7→ A cos ωx + B sin ωx, puis la condition f (0) = 0
montre que A = 0, et la condition f 0 (1) = 0 montre que B cos ω = 0. Il en résulte
que si cos ω 6= 0, alors f = 0 et λ = 1/ω 2 n’est pas valeur propre de u. Par contre, si
cos ω = 0, (i.e. ω ∈ π/2 + πZZ), alors x 7→ f (x) = sin ωx est une solution non nulle de
u(f ) = (1/ω 2 )f . On conclut que l’ensemble des valeurs propres de u est
½ ¾
4
λk = 2 : k ∈ IN .
π (2k + 1)2
et l’espace propre associé à λk est engendré par la fonction fk qui est définie par
π
fk (x) = sin (2k + 1)x.
2
32 RÉDUCTION DES ENDOMORPHISMES
Solution .11 Notons que u(X k ) = (a(k + 1) + c)X k + bkX k−1 , donc la matrice de u
dans la base canonique est triangulaire et les valeurs propres de u sont (λk )0≤k≤n avec
λk = a(k + 1) + c. Les valeurs propres de u sont toutes simples et en nombre n + 1 égal
à la dimension de l’espace, donc u est diagonalisable. De plus
D’après a. il existe, pour tout k ∈ {1, . . . , n}, un nombre µk tel que Avk = µk vk .
Définissons,
n
Y X − λk
P` (X) =
λ` − λk
k=1
k6=`
Solutions 33
n
X
Et posons P (X) = µj Pj (X). Il est immédiat que P (λk ) = µk pour tout k ∈
j=1
{1, . . . , n}. Soit k ∈ {1, . . . , n}, P (M )vk = P (λk )vk = µk vk = Avk . Alors P (M ) = A,
avec P un polynôme de degré au plus n − 1. D’où le résultat.
c. Un calcul simple montre que XA (X) = −X(X − 1)(X − 16). A admet trois
valeurs propres simples 0, 1, et 16.
Si B est une matrice qui vérifie B 2 = A, alors BA = AB. Donc d’après ce qui
précède B = P (A) où P est un polynôme de degré au plus 2, de plus P (0), P (1) et
P (16) sont les valeurs propres de B. La relation B 2 = A montre alors que (P (0))2 = 0,
(P (1))2 = 1 et (P (16))2 = 16. On conclut qu’il existe (ε, ε0 ) ∈ {−1, 1}2 tels que
ε0 ε
B= A(A − I3 ) − A(A − 16I3 ).
60 15
Il est facile de vérifier que la réciproque est aussi vraie.
−1 −1 01 4 −2 2
ε 2ε
B 2 = A ⇐⇒ B = −1 −1 1 + −2 1 −1 , (ε, ε0 ) ∈ {−1, 1}2
3 3
1 1 −1 2 −1 1
P (M ) = P (µ)A + P (ν)B
il en résulte, que
n
X
∀ Q ∈ C[X],
|
λi Q(λi ) = 0
i=1
ce qui s’écrit,
p
X
∀ Q ∈ C[X],
|
mi µi Q(µi ) = 0 (∗)
i=1
avec {µ1 , . . . , µp } = {λ1 , . . . , λn }, les (µi )1≤i≤p sont distincts et mi = Card ({j : λj =
µi }).
En prenant pour Q dans (∗) le polynôme Qj qui vérifie Qj (µi ) = δij , on obtient que
µj = 0 pour tout j ∈ {1, . . . , p} ce qui démontre que p = 1 et que tous les (λi )1≤i≤n sont
nuls. On conclut que N est une matrice triangulaire supérieure dont tous les éléments
diagonaux sont nuls, alors N n = 0 et par conséquent M n = 0. La matrice M est donc
nilpotente.
–Supposons que la matrice M est nilpotente. Alors 0 est l’unique valeur propre de
M . D’où XM (X) = (−X)n .
Solution .15 1◦ . Soit e ∈ IRn le vecteur dont toutes les composantes valent 1. Alors
Ae = e, donc 1 est une valeur propre de A.
2◦ . Soit λ une valeur propre de A dans C
| et soit X = t [x , . . . , x ] ∈ C
1 n
| n un vecteur
propre associé à λ.
Posons | x` | = max {| xi | : 1 ≤ i ≤ n}. Comme X 6= 0 alors | x` | > 0. En
explicitant la ligne ` de l’égalité matricielle AX = λX on trouve
n
X
λx` = a`k xk .
k=1
Solutions 35
d’où
n
X n
X
| λ | . | x` | ≤ a`k | xk | ≤ a`k | x` | = | x` | .
k=1 k=1
On conclut que | λ | ≤ 1.
1
3◦ . Soit ω ∈]0, min aii [. Alors la matrice B = (A − ωIn ) est clairement
1≤i≤n 1−ω
λ−ω
stochastique. Si λ est une valeur propre de A dans C, | alors est une valeur
1−ω
propre de B qui est une matrice stochastique, donc d’après 2◦ on a
¯ ¯
¯λ−ω ¯
¯ ¯
¯ 1 − ω ¯ ≤ 1.
Ceci démontre que λ appartient au disque fermé de centre ω et de rayon 1 − ω.
D’où le résultat.
Supposons que a 6= 0, (le cas contraire est trivial), et soit P un polynôme unitaire
de degré minimal tel que P (a) = 0, alors P 0 (a) 6= 0 et P 0 (a) c = 0 d’où c n’est pas
inversible.
2◦ . Notons E1 = Ker c, un sous-espace vectoriel de E, d’après 1◦ , E1 6= {0}.
Comme ac = ca et bc = cb alors a(E1 ) ⊂ E1 et b(E1 ) ⊂ E1 . Posons alors
a1 : E1 −→ E1 : x 7→ a(x) et b1 : E1 −→ E1 : x 7→ b(x).
b2 : E2 −→ E2 : x 7→ b(x)
En prenant en considération les dimensions des espaces intervenant dans (∗) on trouve
que dim Ker (M − ω p I2 ) = Ker (M − ω r I2 ) = 1, et
| 2
C = Ker (M − ω p I2 ) ⊕ (Ker (M − ω r I2 ).
Mais alors
XM (X) = X 2 − tX + d = (X − ω r )(X − ω p ).
XM (X) ∈ {X 2 + 1, X 2 − X + 1, X 2 + X + 1}
Nous avons démontré que si M est une matrice de GL2 (ZZ) telle qu’il existe n ∈ IN∗
avec M n = I2 alors P (M ) = 0, où
P (X) ∈ {X − 1, X + 1, X 2 − 1, X 2 + 1, X 2 − X + 1, X 2 + X + 1}
Solution .18 1◦ .a. L’espace E est de dimension finie n, alors (x, f (x), . . . , f n (x))
est une famille liée. On pose alors
et
Ef (x) = vect ({x, f (x), . . . , f p−1 (x)}).
1◦ .b. Le système (x, f (x), . . . , f p−1 (x)) est libre à cause de la minimalité de p donc
c’est une base de Ef (x). Il en résulte, toujours à cause de la définition de p, que
p−1
X
p
f (x) = ak f k (x). (∗)
k=0
En particulier
à p−1
!
X
Xgx (f )(x) = (−1)p f p (x) − ak f k (x) =0
k=0
1◦ .b. Clairement,
à n
!
1 X 1
P 0 (x) = P (x) Sn−k xk + O( )
xn+1 x2
k=0
soit, Ã
n n
!
1 X X 1
0
P (x) = an−j x j
Sn−k x k
+ O( )
xn+1 j=0
x2
k=0
n−`
X
On conclut que, pour ` ∈ {1, . . . , n − 1}, `an−` − an−` S0 = an−i−` Si ou bien
i=1
n−`
X
−(n − `) an−` = an−`−i Si
i=1
ce qui démontre que
k
1X
∀ k ∈ {1, . . . , n − 1} ak = − ak−i Si .
k i=1
Montrons que c’est aussi vrai pour k = n. En effet on a
n
X
P (λj ) = an−i λij = 0
i=0
pour j ∈ {1, . . . , n}, alors en prenant la somme de ces égalités, nous obtenons
Xn
an−i Si = 0 ce qui démontre que
i=0
n
1X
an = − an−i Si
n i=1
D’où les égalités cherchées.
2◦ . Démontrons par récurrence sur k que
k
X
Bk = ak−i Ai . (∗)
i=1
En effet si k = 1 c’est trivialement vérifiée. Supposons que cette relation est vraie pour
k < n alors
Xk k+1
X
Bk+1 = A(Bk + ak I) = A( ak−i Ai ) + ak A = ak+1−i Ai .
i=1 i=1
D’où (∗) pour tout k ∈ {1, . . . , n}. Supposons que
Yn n
X
n n
XA (X) = (−1) (X − λi ) = (−1) bn−k X k .
i=1 k=0
n
X
k
En trigonalisant A, nous trouvons immédiatement que Tr (A ) = λki = Sk . Nous
i=1
allons démontrer par récurrence sur k que ak = bk .
En effet, a0 = b0 = 1 et b1 = −Tr (A) = a1 . Supposons que aj = bj pour
j ∈ {0, 1, . . . , k − 1} alors
k k
1 1X i 1X
ak = − Tr (Bk ) = − ak−i Tr (A ) = − bk−i Si = bk .
k k i=1 k i=1
Ce qui démontre le résultat.
OKMRAN
OUBA
ESPACES PRÉHILBERTIENS
I. Produit scalaire
n
X
hx, yi = xk yk ,
k=1
2
Définition : Soit (E, h·, ·i) un espace préhilbertien. Pour x ∈ E on note k x k = hx, xi.
2
L’application de E dans IR+ définie par x 7→ k x k s’appelle la forme quadratique
associée au produit scalaire. D’autre part, l’application de E dans IR+ définie par
p
x 7→ k x k = hx, xi s’appelle la norme* préhilbertienne associée au produit
scalaire.
D’où,
1³ 2 2 2
´ 1³
2 2
´
hx, yi = kx + yk − kxk − kyk = kx + yk − kx − yk .
2 4
D’où,
1³ 2 2
´
Re hx, yi = kx + yk − kx − yk
4
1³ 2 2
´
Im hx, yi = Re hix, yi = k ix + y k − k ix − y k ,
4
soit,
3
1X k° °2
hx, yi = i ° ik x + y ° .
4
k=0
2iπ
Remarque : On peut, plus généralement, montrer que, si ω = exp avec (n ≥ 3),
n
alors pour tout (x, y) ∈ E 2
n−1
1 X k° °2
hx, yi = ω ° ωk x + y ° .
n
k=0
2 2 2 2
k x − λy k = k x k + | λ | k y k − 2 Re hx, λyi
2
2 | hx, yi |
=kxk − 2 .
kyk
Proposition I.2. Soit (E, h·, ·i) un espace préhilbertien. Alors, x 7→ k x k est une norme
sur E.
4 Espaces préhilbertiens
| Re hx, yi | ≤ | hx, yi | ≤ k x k k y k ,
donc,
2 2 2 2 2
k x + y k = k x k + k y k + 2 Re hx, yi ≤ k x k + k y k + 2 k x k k y k = (k x k + k y k)2 .
2 2 2 2
∀ (x, y) ∈ E 2 , kx + yk + kx − yk = 2kxk + 2kyk .
(Identité du prallélogramme)
2 2 2 2
∀ (x, y) ∈ E 2 , kx + yk + kx − yk = 2kxk + 2kyk .
2
alors il existe un produit scalaire h·, ·i sur E tel que, pour tout x ∈ E, hx, xi = k x k .
†
Si IK = IR cette notion est identique à la précédente.
‡
Si IK = C| alors la deuxième condition implique la première.
Produit scalaire 5
Ceci démontre que G est positive. De plus, il existe Λ = t [λ1 , . . . , λm ] ∈ Mm×1 (IK)\{0}
Xn
tel que λk xk = 0 si, et seulement s’il existe Λ ∈ Mm×1 (IK) \ {0} tel que Λ∗ G Λ = 0.
k=1
Ceci démontre que (1◦ ⇐⇒ 3◦ ).
Démontrons que (1◦ =⇒ 2◦ ). En effet, si Λ ∈ Mm×1 (IK) vérifie GΛ = 0 alors
Λ∗ G Λ = 0 et par conséquent Λ = 0. L’endomorphisme canoniquement associé à G est
alors injectif et par conséquent il est bijectif.
t
Enfin, si la famille (x1 , . . . , xm ) est liée alors il existe Λ = [λ1 , . . . , λm ] ∈
m
X
Mm×1 (IK) \ {0} tel que λj xj = 0 et par conséquent
j=1
m
X m
X
∀ i ∈ {1, . . . , m}, λj hxi , xj i = λj gij = 0.
j=1 j=1
1
Exemple : Soit Hn = (aij ) la matrice de Hilbert d’ordre n définie par aij = .
i+j−1
Alors Hn est une matrice définie positive. En effet, si E = IRn−1 [X] muni du produit
scalaire Z 1
hP, Qi = P (t)Q(t) dt,
0
Proposition I.5. Soient (E, h·, ·i) un espace préhilbertien de dimension finie n, E1 =
(x1 , x2 , . . . , xn ) et E2 = (y1 , y2 , . . . , yn ) des bases de E. Alors
Corollaire I.6. Soient (E, h·, ·i) un espace préhilbertien de dimension finie n, et
E = (x1 , x2 , . . . , xn ) une base de E. Alors det Gram (x1 , x2 , . . . , xn ) ne change pas si l’on
permute les vecteurs x1 , . . . , xn ou si l’on soustrait de l’un des vecteurs x1 , x2 , . . . , xn
une combinaison linéaire des autres.
Preuve : En effet, soit σ une permutation de {1, . . . , n}. Considérons la nouvelle base
F = (xσ(1) , . . . , xσ(n) ), et P = Mat (IE , E, F). On a det P = ε(σ), (la signature de σ),
2
donc det P ∗ det P = | det P | = 1. Mais, en utilisant la proposition précédente, on a
det Gram (E) = det P ∗ det Gram (F) det P = det Gram (F).
n
X
D’autre part, Considérons F = (e
x1 , x2 , . . . , xn ), avec x
e1 = x1 − λk xk . Alors
k=2
1 0 ··· ··· 0
λ2 1 0 0
. ..
.. ..
P = Mat (IE , E, F) = .. . . .
.
.. 1 0
λn 0 ··· 0 1
Orthogonalité 7
II. Orthogonalité
Définition : — Soient (E, h·, ·i) un espace préhilbertien, et (x, y) ∈ E 2 . On dit que x
et y sont orthogonaux (et on écrit x⊥y) si, et seulement si, hx, yi = 0.
— Une famille (xα )α∈A de E est dite orthogonale si, et seulement si,
∀ (α, β) ∈ A × A, α 6= β =⇒ xα ⊥xβ .
— Une famille (xα )α∈A de E est dite orthonormale si, et seulement si, elle est
orthogonale et tous les xα sont de norme 1.
— Soit B une partie non vide de E. On dit que x ∈ E est orthogonal à B, (et on
écrit x⊥B) si, et seulement si, ∀ y ∈ B, x⊥y. On note B ⊥ l’ensemble des x qui sont
orthogonaux à B.
Alors la famille (ek )k∈ZZ , définie par ek (x) = eikx , est orthonormale.
Proposition II.1 Une famille orthogonale (xα )α∈A formée de vecteurs non nuls d’un
espace préhilbertien est libre.
Preuve : En effet, toute sous-famille finie (xα1 , . . . , xαm ) admet une matrice de Gram
Gram (xα1 , . . . , xαm ) inversible, car diagonale à coefficients diagonaux non nuls, donc
elle est libre.
8 Espaces préhilbertiens
Proposition II.2 Soient (E, h·, ·i) un espace préhilbertien, (α1 , . . . , αn ) une famille
libre dans E. Alors il existe une, et une seule, famille orthonormale (β1 , . . . , βn ) de E
telle que, pour tout k ∈ {1, . . . , n}, les deux conditions suivantes sont réalisées
1◦ . Vect (β1 , . . . , βk ) = Vect (α1 , . . . , αk ).
2◦ . hαk , βk i ∈ IR∗+ .
Preuve : Démontrons d’abord l’unicité. Supposons qu’il existe deux familles orthonor-
males (β1 , . . . , βn ) et (γ1 , . . . , γn ) telles que, pour tout k ∈ {1, . . . , n}, on ait
il est facile de voir que βe°n+1 6=° 0 car la famille (α1 , . . . , αn+1 ) est libre, on peut
° °
alors poser βn+1 = βen+1 / ° βen+1 °. Aussi un calcul simple montre que βen+1 ⊥βk pour
° °2
° °
1 ≤ k ≤ n. Ceci implique que ° βen+1 ° = hαn+1 , βen+1 i. Alors hαn+1 , βn+1 i ∈ IR∗+ .
L’égalité
Vect (β1 , . . . , βn+1 ) = Vect (α1 , . . . , αn+1 )
est immédiate. Ce qui achève la démonstration par récurrence.
Orthogonalité 9
Corollaire II.3 Tout espace préhilbertien de dimension finie admet une base orthonor-
male.
Proposition II.4 Soient (E, h·, ·i) un espace préhilbertien de dimension finie n,
x1 , . . . , xm des vecteurs de E. Alors il existe une matrice A ∈ Mn×m (IK) telle que
Gram (x1 , . . . , xm ) = A∗ A.
ou bien,
n
X
hxi , xj i = hek , xi ihek , xj i.
k=1
Proposition II.5 Soient (E, h·, ·i) un espace préhilbertien de dimension finie n,
(x1 , . . . , xn ) une famille libre de vecteurs de E. Alors il existe une, et une seule, matrice
A ∈ Mn (IK) triangulaire supérieure à coefficients diagonaux strictement positifs, telle
que Gram (x1 , . . . , xn ) = A∗ A. De plus,
n
Y 2
det Gram (x1 , . . . , xn ) ≤ k xk k ,
k=1
Considérons la matrice A = (aij ) ∈ Mn (IK) défine par aij = hei , xj i. On a aii > 0
pour tout i, et aij = 0 si i > j (car dans ce cas ei ⊥ Vect (e1 , . . . , ej ) et xj ∈
Vect (e1 , . . . , ej )). Donc A est bien triangulaire supérieure à coefficients diagonaux
strictement positifs. Enfin, des calculs similaires à ceux de la proposition précédente
montrent que Gram (x1 , . . . , xn ) = A∗ A.
D’autre part,
n
Y n
Y n
Y
det A = akk = hek , xk i ≤ k ek k k xk k . (∗)
k=1 k=1 k=1
Donc,
n
Y
2 2
det Gram (x1 , . . . , xn ) = | det A | ≤ k xk k .
k=1
En regardant (∗) on voit qu’il y a égalité dans cette inégaité si, et seulement si,
hek , xk i = k ek k k xk k pour tout k, ce qui est équivalent à xk = k xk k ek pour tout
k. C’est à dire si, et seulement si, la famille (x1 , . . . , xn ) est orthogonale.
Corollaire II.6 Soient (F, h·, ·i) un espace préhilbertien, et (x1 , . . . , xm ) une famille
de vecteurs de F . Alors,
m
Y 2
det Gram (x1 , . . . , xm ) ≤ k xk k ,
k=1
avec égalité si, et seulement si, la famille (x1 , . . . , xm ) est orthogonale ou l’un de ses
vecteurs est nul.
Orthogonalité 11
Preuve : En effet, considérons sur E = Mn×1 (IK) le produit scalaire défini par
hX, Y i = X ∗ M Y , et E = (e1 , . . . , en ) la base canonique de E. Il est facile de voir
que M = Gram (e1 , . . . , en ), et nous pouvons appliquer la proposition II.5 pour obtenir
le résultat.
Preuve : On peut supposer que A est inversible. Considérons sur E = Mn×1 (IK)
le produit scalaire défini par hhX, Y ii = hAX, AY i où h·, ·i est le produit scalaire
canonique sur E ∼ = IKn , et E = (e1 , . . . , en ) la base canonique de E. Il est facile de
voir que A∗ A = Gram hh,ii (e1 , . . . , en ), et nous pouvons appliquer le corollaire II.6 pour
obtenir
n
Y
| det(A∗ A) | ≤ hhej , ej ii,
j=1
n q n
à n
!1/2
Y Y X 2
| det A | ≤ hAej , Aej i = | aij | .
j=1 j=1 i=1
12 Espaces préhilbertiens
2 2 2
k β − γ k = k β − α k + k α − γ k + 2 Re hβ − α, α − γi.
2
∀ γ ∈ F, k α − γ k + 2 Re hβ − α, α − γi ≥ 0,
ou bien,
2
∀ δ ∈ F, k δ k + 2 Re hβ − α, δi ≥ 0,
ce qui implique,
2
∀ δ ∈ F, ∀ (x, θ) ∈ IR2 , x2 k δ k + 2x Re hβ − α, eiθ δi ≥ 0,
puis,
∀ δ ∈ F, ∀ θ ∈ IR, Re hβ − α, eiθ δi = 0,
alors β − α⊥F .
2 2 2
k x − PF (x) k + k PF (x) k = k x k .
2 2
Alors k PF (x) k ≤ k x k avec égalité si, et seulement si, PF (x) = x ⇐⇒ x ∈ F . Il
suffit alors de remarquer que
n
X
2 2
k PF (x) k = | hek , xi | .
k=1
2
det Gram (x, x1 , x2 , . . . , xn ) = k x − PF (x) k det Gram (x1 , x2 , . . . , xn ).
1 1
... ... 1
1
2 n
1 1 1
2 3 ... ... n+1 1
(m!)2 .. .. .. ..
.
det H = det .. .
..
.
.. ..
(2m + 1)(m + n)! (m − n)! .
. . . .
1 1 1
n n+1 ... ... 2n−1 1
1 1 1
m+1 m+2 ... ... m+n 1
Puis, en soustrayant la dernière ligne des autres dans ce dernier déterminant on
obtient après arrangement
1 1
1 2 ... n
(m!)4 1 1 1
...
det H = det 2 3 n+1
2 2
[(m − n)!] [(m + n)!] (2m + 1) . .. ..
.. . .
1 1 1
n n+1 ... 2n−1
16 Espaces préhilbertiens
Ce qui démontre
Dóù,
(m!)2
d(X m , Vect (1, X, . . . , X n−1 )) = √ .
(m − n)! (m + n)! 2m + 1
Proposition IV.1. Soient (E, h·, ·i) un espace préhilbertien de dimension finie, f ∈ E ∗
une forme linéaire sur E. Alors il existe un, et un seul, β ∈ E tel que, pour tout x ∈ E,
f (x) = hβ, xi.
n
X n
X n
X
hβ, xi = f ( hek , xiek ) = hek , xif (ek ) = h f (ek )ek , xi.
k=1 k=1 k=1
n
X
Il en résulte que β = f (ek )ek , ce qui démontre l’unicité de β.
k=1
n
X
Inversement, posons β = f (ek )ek . Alors, f (ej ) = hβ, ej i pour tout j ∈
k=1
{1, . . . , n}, et par linéarité f (x) = hβ, xi pour tout x de E.
Corollaire IV.2. Soient (E, h·, ·i) un espace préhilbertien de dimension finie. On
munit E de la norme associée au produit scalaire, et E ∗ de la norme des applications
linéaires continues. Alors l’application
Preuve : Le fait que ψ est bijective c’est l’énoncé de la proposition IV.1. De plus, pour
tout (β, α) ∈ E 2 , tout (λ, µ) ∈ IK2 , et tout x ∈ E on a
Proposition IV.3. Soient (E, h·, ·iE ) et (H, h·, ·iH ) deux IK-espaces préhilbertiens de
dimensions finies, et soit u ∈ L(E, H). Alors il existe une, et une seule, application
linéaire u∗ ∈ L(H, E) telle que
De plus, si l’on munit L(E, H) (resp. L(H, E), L(E, E) et L(H, H) ) de la norme des
applications linéaires continues alors
p p
∀ u ∈ L(E, H), k u k = k u∗ k = k u u∗ k = k u∗ u k.
Preuve : Fixons y ∈ H, l’application x 7→ hy, u(x)iH est une forme linéaire sur
E donc, d’après la proposition IV.1, il existe un élément unique u∗ (y) ∈ E tel que
∀ x ∈ E, hy, u(x)iH = hu∗ (y), xiE .
L’application de H dans E qui à y associe u∗ (y) est linéaire, en effet, pour tout
(y, z) ∈ H 2 , tout (λ, µ) ∈ IK2 , et tout x ∈ E on a
d’où u∗ (λy + µz) = λu∗ (y) + µu∗ (z). On conclut que u∗ ∈ L(H, E) et on l’appelle
l’adjoint de u.
18 Espaces préhilbertiens
A = sup{k u(x) kH : k x kE ≤ 1} = k u k .
Mais, aussi
A = sup{| hx, u∗ (y)iE | : k x kE ≤ 1, k y kH ≤ 1}
= sup{k u∗ (y) kE : k y kH ≤ 1} = k u∗ k .
Il en résulte que k u k = k u∗ k. D’autre part, pour tout x ∈ E, on a
2 2
k u(x) kH = hu(x), u(x)iH = hu∗ u(x), xiE ≤ k u∗ u(x) k k x kE ≤ k u∗ u k k x kE .
p 2
Par conséquent, k u k ≤ k u∗ u k, mais k u∗ u k ≤ k u∗ k k u k = k u k . Alors k u k =
p
k u∗ u k.
p
En appliquant ce qui précède à u∗ , on trouve k u∗ k = k u u∗ k. Ceci achève la
démonstration.
Proposition IV.4. Soient (E, h·, ·iE ) et (F, h·, ·iF ) deux IK-espaces préhilbertiens de
dimensions finies, E = (e1 , . . . , en ) une base orthonormale de E et F = (f1 , . . . , fm )
une base orthonormale de F . Si u ∈ L(E, F ). Alors
Preuve : En effet, si (aij ) = Mat (u, E, F) et (bij ) = Mat (u∗ , F, E) alors, aij =
hfi , u(ej )iF et bij = hei , u∗ (fj )iE et par conséquent,
∀ x ∈ E, hx, u(x)i ≥ 0.
Exemple : Une projection orthogonale est autoadjoint. En effet, soit P une projection
orthogonale d’une espace préhilbertien E, pour tout (x, y) ∈ E 2 ,
Définition : Soient (E, h·, ·iE ) et (H, h·, ·iH ) deux espaces préhilbertiens réels, et
u ∈ L(E, H). On dit que u conserve le produit scalaire si, et seulement si,
∀ x ∈ E, k u(x) kH = k x kE .
On dit aussi que u est un isomorphisme isométrique si, et seulement si, u est une
bijection linéaire qui conserve le produit scalaire.
Preuve : Soient E et H deux espaces euclidiens. S’ils sont isomorphes alors, ils sont
de même dimension. Inversement, supposons que E et H sont de même dimension, on
considère E = (e1 , . . . , en ) une base orthonormale de E, et H = (h1 , . . . , hn ) une base
orthonormale de H. L’application linéaire qui à ek associe hk pour tout k ∈ {1, . . . , n},
est un isomorphisme isométrique d’après la proposition V.1.
Nous utiliserons dans la suite la notation O(n) pour désigner l’ensemble des
matrices A ∈ Mn (IR) qui vérifient t A A = In . C’est un sous-groupe du groupe des
matrices inversibles.
Soit E un espace euclidien de dimension n, et E = (e1 , . . . , en ) une base orthonor-
male de E. Alors l’application de O(E) dans O(n) qui à u associe Mat (u, E) est un
isomorphisme de groupes.
Proposition V.3. Soit M une matrice carrée réelle inversible d’ordre n, (i.e. M ∈
GLn (IR) ). Alors il existe un couple unique (O, T ) avec O une matrice orthogonale, et T
une matrice triangulaire supérieure à coefficients diagonaux positifs, tel que M = OT .
(Décomposition D’Iwasawa).
Le groupe orthogonal 21
O+ (E) est un sous-groupe de O(E) dont les éléments s’appellent des isométries positives
ou des rotations. Par contre les éléments de O− (E) s’appellent des isométries négatives
ou des retournements.
Si E est un espace euclidien et si S ∈ O(E) est une symétrie alors S est dite une
symétrie orthogonale. Si S est une symétrie orthogonale telle que dim E − = 1 alors
elle est dite une réflexion orthogonale.
Enfin, une symétrie S est une symétrie orthogonale si, et seulement si, E + ⊥E − .
Nous laissons la vérification de cette propriété comme exercice au lecteur.
hy, xi
∀ y ∈ E, Tx (y) = y − 2 2 x.
kxk
L
⊥
On conclut que F IRx ⊂ Ker (T ◦u − IE ). Il en résulte que Ind(T ◦u) < Ind(u).
L’hypothèse de récurrence montre que T ◦u = T1 ◦T2 ◦ · · · ◦Tr avec r ≤ k − 1. D’où,
u = T ◦T1 ◦ · · · ◦Tr , et la démonstration s’achève car r + 1 ≤ k.
Orientation d’un espace euclidien :
Soit E un espace euclidien de dimension n > 0. On note BON (E) l’ensemble des
bases orthonormales E = (e1 , . . . , en ) de E. Si E = (e1 , . . . , en ) et E 0 = (e01 , . . . , e0n ) sont
deux éléments de BON (E), on peut considérer l’unique application orthogonale UE,E 0
définie par UE,E 0 (ei ) = e0i pour tout i ∈ {1, . . . , n}. Ce qui nous permet de définir sur
les éléments de BON (E) la relation binaire: E < E 0 ⇐⇒ UE,E 0 ∈ O+ (E).
< est une relation d’équivalence qui admet exactement deux classes d’équivalences.
En effet, soit E = (e1 , . . . , en ) ∈ BON (E) et posons E 0 = (−e1 , e2 , . . . , en ) c’est aussi
une base orthonormale. Nous allons démontrer que {[E]< , [E 0 ]< } est l’ensemble des
classes d’équivalence BON (E)/<. Si F ∈ BON (E) alors UE,F = UE 0 ,F UE,E 0 , donc
det UE,F = − det UE 0 ,F et par conséquent l’un de ces deux déterminants vaut +1 et par
suite F ∈ [E]< ou F ∈ [E 0 ]< .
Les deux classes d’équivalences de BON (E)/< sont dites des orientations de E.
Orienter E c’est distinguer l’une des deux orientations, ceci revient à choisir un élément
E ∈ BON (E) et à dire que toutes les bases de [E]< sont directes, les autres bases de
BON (E) sont indirectes ou retrogrades.
F est un sous-espace stable par u, donc F ⊥ est aussi un sous-espace stable par u. Si
F 6= E, alors F ⊥ 6= {0} et l’application
v : F ⊥ −→ F ⊥ , x 7→ u(x)
X
Si x ∈ E alors il s’écrit d’une manière unique x = xλ avec xλ ∈ Eλ . Mais
λ∈Sp(u)
Pµ (xλ ) = 0 si λ 6= µ donc xλ = Pλ (x). On conclut que
X
∀ x ∈ E, x= Pλ (x).
λ∈Sp(u)
Ce qui démontre 2◦ .
En utilisant le fait que Eλ = Ker (u − λIE ) on trouve u◦Pλ = λPλ . Alors
X X X
u = u◦ Pλ = u◦Pλ = λPλ .
λ∈Sp(u) λ∈Sp(u) λ∈Sp(u)
M
Posons Fλ = Im Qλ 6= {0}. Les deux assertions 1◦ et 2◦ montrent que E = Fλ .
λ∈A
Soit λ ∈ A, d’après 3◦ , pour tout x ∈ Fλ , on a u(x) = λx, et par conséquent
λ ∈ Sp (u) et Fλ ⊂ Eλ . Or
X X X
dim E = dim Fλ ≤ dim Eλ ≤ dim Eλ = dim E.
λ∈A λ∈A λ∈Sp(u)
26 Espaces préhilbertiens
pour tout k ∈ IN∗ et c’est aussi vrai pour k = 0 d’après 2◦ . On conclut que
X
∀ S ∈ IR[X], S(u) = S(λ)Pλ .
λ∈Sp(u)
⊥
M
E= Eλ .
λ∈Sp(u)
Corollaire VII.4. Soit A ∈ Mn (IR) une matrice symétrique. Alors, il existe une
matrice orthogonale O ∈ O(n) et une matrice diagonale D ∈ Mn (IR), telles que
A = O D t O.
Preuve : Posons, pour (x, y) ∈ E × E, hhx, yii = hu(x), yi. Il est clair que hh·, ·ii est
un produit scalaire sur E. Si w = u−1 ◦v alors, pour (x, y) ∈ E × E, on a
hhw(x), yii = hv(x), yi = hx, v(y)i = hu−1 ◦u(x), v(y)i = hu(x), u−1 ◦v(y)i = hhx, w(y)ii.
On conclut que w est symétrique pour le produit scalaire hh·, ·ii. Alors il existe
E = (e1 , . . . , en ) une base orthonormale pour hh·, ·ii, qui diagonalise w. Donc, il existe,
pour chaque i ∈ {1, . . . , n}, un réel λi tel que w(ei ) = λi ei ce qui est équivalent à
v(ei ) = λi u(ei ).
Dire que E est orthonormale pour hh·, ·ii implique que
A = tT T et B = t T D T.
EXERCICES
Exercice .1 Soient (E, h., .i) un espace préhilbertien, (e1 , e2 , . . . , en ) des vecteurs
de E vérifiant
1◦ . ∀ i, k ei k = 1 ;
P
n
2 2
2◦ . ∀ x ∈ E, | hx, ei i | = k x k .
i=1
Montrer que (e1 , e2 , . . . , en ) est une base orthonormée de E.
Exercice .2 E désigne IR4 muni du produit scalaire usuel. Déterminer la projection
orthogonale de E sur le sous-espace F défini par
( 4 4
)
X X
F = (x1 , x2 , x3 , x4 ) : xi = ixi = 0 .
i=1 i=1
Exercice .3 Considérons (E, h., .i) un espace préhilbertien, et (e1 , . . . , en ) une base
orthonormée de E. Soit (x1 , . . . , xn ) une suite de n vecteurs de E qui vérifie l’inégalité
Xn
2
k ek − xk k < 1. Montrer que (x1 , . . . , xn ) est une base de E.
k=1
Exercice .4 Soient {e1 , . . . , en } des vecteurs d’un espace préhilbertien réel. On
suppose que pour tout i différent de j on a hei , ej i < 0, et qu’il existe x ∈ E tel que
pour tout i on a hx, ei i > 0. Montrer que (e1 , . . . , en ) est libre.
Exercice .5 Soit (E, h., .i) un espace préhilbertien. p une projection de E, (i.e.
2
p = p). Montrer que les propriétés suivantes sont équivalentes
a. p est une projection orthogonale.
b. p∗ = p.
c. Ker p ⊂ ( Im p)⊥ .
d. ∀ x ∈ E, k p(x) k ≤ k x k.
Exercice .6 Soit A une matrice symétrique positive d’ordre n. Montrer que
A1 A2 est hermitienne ⇐⇒ A1 A2 = A2 A1 .
· ¸
4 λ1 − λ2 λ3 + iλ4
Exercice .8 Soit (λ1 , λ2 , λ3 , λ4 ) ∈ IR , on note A = . Montrer
λ3 − iλ4 λ1 + λ2
que si λ1 > 0 et si det(A) = 1 alors A est hermitienne définie positive.
Exercices 31
Exercice .10 Soient (E, h., .i) un espace euclidien, P une projection orthogonale de
E et (e1 , e2 , . . . , en ) une base orthonormale de E. Montrer que
n
X 2
k P (ek ) k = rg (P ).
k=1
Exercice .11 Soit (E, h., .i) un espace préhilbertien de dimension finie, T ∈ L(E)
Montrer que
1◦ . ( Im T )⊥ = Ker T ∗ .
2◦ . ( Ker T )⊥ = Im T ∗ .
Exercice .12 Soit E un espace euclidien.
1 . Soit u ∈ L(E). Montrer que u∗ .u est symétrique et que toutes ses valeurs propres
◦
sont positives. On note λmin (u) (resp. λmax (u) ) la plus petite (resp. la plus grande)
des valeurs propres de u∗ .u.
2◦ . Montrer que si u ∈ L(E), on a
2 2 2
∀ x ∈ E, λmin (u) k x k ≤ k u(x) k ≤ λmax (u) k x k .
2
λmin (u)λmin (v) ≤ | ν | ≤ λmax (u)λmax (v).
2 2
k u(y + te1 ) k ≤ λ21 (k y k + t2 ).
32 ESPACES PRÉHILBERTIENS
2 2
k y k + t2 ≤ λ21 k u(y + tf1 ) k .
Montrer que, pour tout x ∈ E, la suite {up (x)}p≥1 converge vers la projection
orthogonale de x sur F1 .
Exercice .15 Dans un espace euclidien orienté, de dimension 3, rapporté à une base
orthonormée directe, caractériser les endomorphismes de matrices
−2 6 −3 8 1 −4 2 1 2
1 1 1
A= 6 3 2 , B = −4 4 −7 , C = −2 2 1
7 9 3
−3 2 6 1 8 4 −1 −2 2
est une matrice de rotation si, et seulement si, a, b et c sont racines d’une équation
x3 − x2 + k = 0, où 0 ≤ k ≤ 4/27.
4 sin2 φ
En posant k = , déterminer explicitement les matrices M correspondantes, ainsi
27
que les axes et les angles des rotations qu’elles représentent.
Exercice .19 Soit A ∈ Mn (IR) une matrice symétrique. Montrer que s’il existe
k ∈ IN, k ≥ 2, tel que Ak = In , alors A2 = In .
Exercice .20 On note E l’espace vectoriel des polynômes à coefficients réels. On
munit E du produit scalaire
Z 1
hP, Qi = P (x)Q(x) dx.
−1
1 dn ¡ 2 ¢
Pour tout entier n on pose Pn (X) = (X − 1) n
. (Le nième polynôme de
2n n! dxn
Legendre).
On notera aussi En le sous espace de E formé de polynômes de degré inférieur ou
égal à n.
I
1◦ . Montrer que pour tout n, Pn est un polynôme de degré n. Quel est le coefficient
de X n dans Pn ?
2◦ . Montrer que P2n est pair et que P2n+1 est impair.
3◦ . Montrer que pour tout polynôme Q on a
Z 1
(−1)n
hPn , Qi = n (x2 − 1)n Q(n) (x) dx.
2 n! −1
II
On considère l’application
µ ¶
d 2 dP
µ : E −→ E : P →
7 µ(P ) = (X − 1) .
dX dX
1◦ . Montrer que µ est symetrique i.e. ∀ (P, Q) ∈ E × E, hµ(P ), Qi = hP, µ(Q)i.
2◦ . Montrer que µ(En ) ⊂ En . En déduire que si n 6= m, on a hPn , µ(Pm )i = 0.
3◦ . Montrer qu’il existe λn ∈ IR tel que µ(Pn ) = λn Pn . Déterminer λn .
4◦ . On pose Fn = {P : µ(P ) = n(n + 1)P }. Montrer que tout polynôme de Fn est soit
de degré n soit nul. En déduire que Fn est un sous-espace vectoriel de dimension
1. Donner une base de Fn .
Déduire que l’équation différentielle (x2 − 1)y 00 + 2xy 0 − n(n + 1)y = 0 admet une
solution polynomiale unique à un facteur multiplicatif près. Exprimer cette solution en
fonction de Pn .
III
1◦ . Montrer qu’il existe des constantes αn , βn , γn telles que
puis
n
X ¡ 0 ¢
(2k + 1)Pk2 (X) = (n + 1) Pn+1 (X)Pn (X) − Pn+1 (X)Pn0 (X) .
k=0
Exercices 35
IV
2
Q de degré n − 2 tel que Pn (X) = (X 2 − (α + α)X + | α | )Q(X). En déduire une
contradiction en calculant hPn , Qi.
2◦ . Utiliser la méthode de 1◦ . pour montrer que
a. Pn n’a pas de zéro dans IR\] − 1, 1[.
b. Pn n’a pas de zéro multiple dans ] − 1, 1[.
3◦ . Que peut-on déduire concernant les zéros de Pn ?
4◦ . Écrire P0 , P1 , P2 et P3 . Déterminer les zéros de ces polynômes.
5◦ . Montrer que Pn et Pn+1 n’ont pas de racine commune et que Pn+1 /Pn est
strictement croissante sur tout inervalle où elle est définie. (On pourrait utiliser
III.6◦ ).
6◦ . En déduire que si {xk }1≤k≤n (resp. {yk }1≤k≤n+1 ) sont les racines de Pn (resp.
Pn+1 ) rangées dans l’ordre croissant, alors
−1 < y1 < x1 < y2 < . . . < xk < yk+1 < xk+1 < . . . < xn < yn+1 < 1
Dans cette partie, on note (x1 , x2 , . . . , xn ) les zéros de Pn dans l’ordre croissant.
1◦ .a. Montrer qu’il existe une unique suite de n réels (a1 , a2 , . . . , an ) telle que
Z 1 n
X
∀ P ∈ En−1 , P (x) dx = ak P (xk ). (4)
−1 k=1
1◦ .b. Montrer que (4) reste valable pour tout polynôme P ∈ E2n−1 . (On pourrait prendre
{P0 , P1 , . . . , Pn , XPn , X 2 Pn , . . . , X n−1 Pn } comme base de E2n−1 ). Montrer aussi
que ak > 0 pour tout k. Expliciter ak en utilisant III.6◦ .
2◦ .a. Soit f ∈ C 2n ([−1, 1]). Montrer qu’il existe un polynôme unique Pf de E2n−1 tel
que
∀ i ∈ {1, 2, . . . , n}, Pf (xi ) = f (xi ), Pf0 (xi ) = f 0 (xi ).
f (x) − Pf (x)
2◦ .b. Pour x ∈ [−1, 1] \ {x1 , x2 , . . . , xn }, on pose g(x) = . Montrer que g
Pn2 (x)
est prolongeable par continuité sur [−1, 1].
2◦ .c. On fixe x ∈ [−1, 1]\{x1 , x2 , . . . , xn }. Pour t ∈ [−1, 1], on pose ϕ(t) = f (t)−Pf (t)−
APn2 (t), où A est déterminé par ϕ(x) = 0. Montrer, en appliquant le théorème de
Rolle, qu’il existe ξ ∈ [−1, 1] tel que ϕ(2n) (ξ) = 0.
36 ESPACES PRÉHILBERTIENS
22n (n!)4 ¯ ¯
¯ (2n) ¯
∀ x ∈ [−1, 1], | g(x) | ≤ sup ¯ f (t) ¯
[(2n)!]3 t∈[−1,1]
Expliciter le cas n = 3.
VI
On note F (X) = (X 2 − 1)n .
X2n
◦ 1 dk F (X) k
1 . Montrer que F (X + Y ) = Y .
0
k! dX k
2◦ . Montrer que pour tout x ∈ IR et tout r ∈ IR∗+ , on a
Z 2π
1 rn dn F (x)
F (x + reiθ )e−inθ dθ =
2π 0 n! dxn
En déduire que
µZ 1 ¶1/2
n+1 2
∀ P ∈ En , sup | P (x) | ≤ √ | P (t) | dt . (5)
x∈[−1,1] 2 −1
n
X
Que devient cette inégalité si P = (2k + 1)Pk ?
k=0
Solutions 37
SOLUTIONS
Ce qui démontre que hej , ei i = δij . La famille (e1 , e2 , . . . , en ) est donc orthonormale. Soit
X n
y ∈ E, notons x = y − hy, ej i ej clairement hx, ei i = 0 pour tout i ∈ {1, 2, . . . , n},
k=1
n
X
◦
donc d’après 2 on a k x k = 0, d’où y = hy, ej i ej . La famille (e1 , e2 , . . . , en ) est donc
k=1
génératrice, c’est une base orthonormale de E.
n
X n
X
λk (ek − xk ) = λk ek
k=1 k=1
D’où,
° n ° Ã !1/2
°X ° X Xn
° ° 2
° λk ek ° = | λk | ≤ | λk | k ek − xk k
° °
k=1 k=1 k=1
à n !1/2 à n !1/2
X 2
X 2
≤ | λk | k ek − xk k .
k=1 k=1
Alors,
n
X n
X
2 2
(1 − k ek − xk k ) | λk | ≤ 0.
k=1 k=1
n
X 2
Enfin, l’hypothèse montre que | λk | = 0 et λ1 = λ2 = · · · = λn = 0. On conclut
k=1
que la famille (x1 , . . . , xn ) est libre, donc c’est une base car E est de dimension n.
n
X
Solution .4 Considérons une combinaison linéaire nulle λk ek = 0. Raisonnons
k=1
par l’absurde en supposant (λ1 , . . . , λn ) 6= 0, l’hypothèse ∀ i, hx, ei i > 0 montre que les
deux ensembles suivants sont disjoints et non vides,
X X
y= λk e k = µk ek
k∈A+ k∈A−
D’où,
2
X X
kyk = λi µj hei , ej i < 0
i∈A+ j∈A−
hp(x), yi = hp(x), y − p(y) + p(y)i = hp(x), p(y)i = hp(x) − x + x, p(y)i = hx, p(y)i
ou bien
∀ r ∈ IR, 0 ≤ r2 k x − p(x) k + 2r | hy, x − p(x)i |
ce qui démontre que hy, x − p(x)i = 0, c’est à dire que x − p(x)⊥ Im p pour tout x ∈ E,
et la projection p est une projection orthogonale.
ou bien
∀ λ ∈ IR, hAx, xi + 2λhAx, yi + λ2 hAy, yi ≥ 0.
Si hAy, yi = 0, alors l’inégalité précédente montre que hAx, yi = 0 et (∗) est vérifiée. Si
par contre hAy, yi =
6 0, alors on est en présence d’un trinôme de deuxième degré (en λ)
qui garde un signe positif donc il est de discriminant négatif ou nul ce qui donne (∗).
Notons m = max {aii : 1 ≤ i ≤ n}. Alors, pour tout (i, j) ∈ {1, . . . , n}2 ,
q q
√
| aij | = | hAej , ei i | ≤ hAei , ei i hAej , ej i = aii ajj ≤ m.
Ce qui démontre que max | aij | ≤ m d’où le résultat, car l’inégalité inverse est triviale.
1≤i,j≤n
40 ESPACES PRÉHILBERTIENS
Solution .7 En effet,
Solution .8 Notons que det(A) = λ21 − λ22 − λ23 − λ24 = 1. Alors λ1 > λ2 . Posons
· ¸
1 λ1 − λ2 λ3 + iλ4
B=√ .
λ1 − λ2 0 1
Et calculons
· ¸
∗ 1 (λ1 − λ2 )2 (λ3 + iλ4 )(λ1 − λ2 )
B B=
λ1 − λ2 (λ3 − iλ4 )(λ1 − λ2 ) λ23 + λ24 + 1
Mais, λ23 + λ24 + 1 = λ21 − λ22 , donc B ∗ B = A. La matrice B est inversible d’où le résultat.
Solution .9 Remarquons que hO(ej ), ei i = aij , où (e1 , . . . , en ) est la base canonique.
Alors
n
à n !1/2
X √ X 2 √ √
| aij | ≤ n | aij | = n k O(ej ) k = n.
i=1 i=1
X √
| aij | ≤ n n.
1≤i,j≤n
D’autre part,
X
aij = hO(V ), V i
1≤i,j≤n
n
X
avec V = ek . Alors
k=1
¯ ¯
¯ ¯
¯ X ¯
¯ a ¯ = | hO(V ), V i | ≤ k O(V ) k k V k = k V k2 = n.
¯ ij ¯
¯ 1≤i,j≤n ¯
Solutions 41
x ∈ Ker T ∗ ⇐⇒ T ∗ x = 0 ⇐⇒ ∀ y ∈ E, hy, T ∗ xi = 0
⇐⇒ ∀ y ∈ E, hT y, xi = 0
⇐⇒ ∀ z ∈ Im T, hz, xi = 0
⇐⇒ x ∈ ( Im T )⊥
Alors
n
X
2 2
k u(x) k = hu∗ u(x), xi = λi | hx, ei i | .
i=1
et
n
X n
X
2 2 2 2
k u(x) k = λi | hx, ei i | ≤ λmax (u) | hx, ei i | ≤ λmax (u) k x k .
i=1 i=1
2 2 2
λmin (u) k v(x) k ≤ k u(v(x)) k ≤ λmax (u) k v(x) k
2 2 2
λmin (u)λmin (v) k x k ≤ k u◦v(x) k ≤ λmax (u)λmax (v) k x k
2 2 2 2
λmin (u)λmin (v) k x k ≤ | ν | k x k ≤ λmax (u)λmax (v) k x k
ce qui démontre
2
λmin (u)λmin (v) ≤ | ν | ≤ λmax (u)λmax (v).
Solution .13 1◦ . Clairement, (det u)2 = (−1)m det I alors (−1)m ∈ IR+ et par
conséquent m est pair. Par exemple m = 2n.
2◦ . On sait que λ1 = k u k = sup { k u(x) k : k x k = 1}. Comme la sphère unité
de E est compacte cette borne supérieure est atteinte, par exemple en e1 ∈ E. D’où
l’existence de e1 ∈ E tel que k e1 k = 1 et k u(e1 ) k = λ1 . Posons f1 = (1/λ1 )u(e1 ).
1 2 1
2◦ .a. Nous avons k f1 k = 1 et u(f1 ) = u (e1 ) = − e1 . D’après la définition
λ1 λ1
1
de λ1 , nous avons k u(f1 ) k ≤ λ1 donc ≤ λ1 ou bien 1 ≤ λ21 ce qui démontre que
λ1
λ1 ≥ 1.
Solutions 43
2 2
∀ t ∈ IR, k u(e1 + tf1 ) k ≤ λ21 k e1 + tf1 k .
ou bien ° °2
° t °
∀ t ∈ IR, ° λ1 e1 − f1 ° ≤ λ21 k e1 + tf1 k2 .
° λ1 °
d’où en développant, et en utilisant k e1 k = k f1 k = 1,
1
∀ t ∈ IR, t2 (λ21 − ) + 4t he1 , f1 i ≥ 0
λ21
2 2
∀ t ∈ IR, k u(y + te1 ) k ≤ λ21 k y + te1 k
ou bien
2 2
∀ t ∈ IR, k u(y) + tλ1 f1 k ≤ λ21 (k y k + t2 )
d’où en développant,
2 2
∀ t ∈ IR, 2tλ1 hu(y), f1 i ≤ λ21 k y k − k u(y) k
ou bien ° °2
° t °
∀ t ∈ IR, k y + tf1 k ≤
2
λ21 ° u(y) − e1 °
° λ1 °
d’où en développant,
2 2
∀ t ∈ IR, 2tλ1 hu(y), e1 i ≤ λ21 k u(y) k − k y k
Pour tout endomorphisme u d’un espace euclidien de dimen-
sion 2n et vérifiant u2 = −I, il existe une base orthonormale
{e1 , f1 , e2 , f2 , . . . , en , fn } de E et des réels (λk )1≤k≤n vérifiant
k u k = λ1 ≥ λ2 ≥ · · · ≥ λn ≥ 1 et
Pn :
1
∀ i ∈ {1, . . . , n}, u(ei ) = λi fi , u(fi ) = − ei
λi
u
e : G2 −→ G2 : x 7→ u(x)
alors, il existe une base orthonormale {e2 , f2 , . . . , en , fn } de G2 et des réels (λk )2≤k≤n
vérifiant k u
e k = λ2 ≥ · · · ≥ λn ≥ 1 et
1
∀ i ∈ {2, . . . , n}, u(ei ) = λi fi , u(fi ) = − ei
λi
Il suffit de noter que λ2 = k u
e k ≤ k u k = λ1 pour conclure que Pn est vérifiée.
2
On conclut que k u∗ (x) − x k = 0 i.e. x ∈ Ker (I − u∗ ). Alors Ker(I − u) ⊂
Ker (I − u∗ ), l’inclusion inverse s’obtient en utilisant ce même résultat pour u∗ .
2◦ .b. Nous avons vu, dans l’exercice 11, que Ker T ∗ = ( Im T )⊥ , alors
Solution .15 ¦ Notons que t A.A = I3 , t A = A et que det A = −1. Alors A est une
symétrie orthogonale et une isométrie négative. Un calcul simple montre que
avec
−3 0 5
v1 = 2 , v2 = 1 , v3 = 6 .
−1 2 −3
On conclut que A est la matrice de la réflexion orthogonale parallèlement à la droite
IRv1 .
¦ Remarquons que t B.B = I3 et que det B = 1. Donc B est une rotation. Un calcul
simple montre que si
−3
1
v1 = √ 1 ,
11 1
alors Bv1 = v1 et IRv1 est l’axe de la rotation B. Si θ est l’angle de cette rotation alors
cos θ = (Tr (B) − 1)/2 = 7/18. Considérons un vecteur unitaire v2 orthogonal à v1 et
calculons v3 = Bv2 , par exemple
0 5
1 1
v2 = √ −1 , v3 = − √ 11
2 1 9 2 4
46 ESPACES PRÉHILBERTIENS
√
Comme v2 ∧ v3 = sin θv1 , alors sin θ = −5 11/18. On conclut que B est la matrice de
la rotation dans le sens direct autour du vecteur v1 d’angle θ = −Arccos (7/18).
¦ Remarquons que t C.C = I3 et que det C = 1. Donc C est une rotation. Un calcul
simple montre que si
−1
1
v1 = √ 1 ,
3 −1
alors Cv1 = v1 et IRv1 est l’axe de la rotation C. Si θ est l’angle de cette rotation, alors
cos θ = (Tr (C) − 1)/2 = 1/2. Considérons un vecteur unitaire v2 orthogonal à v1 et
calculons v3 = Cv2 , par exemple
0 1
1 1
v2 = √ 1 , v3 = √ 1
2 1 2 0
√
Comme v2 ∧ v3 = sin θv1 , alors sin θ = 3/2. On conclut que C est la matrice de la
rotation dans le sens direct autour du vecteur v1 d’angle θ = π/3.
−
→ →
− − → − →
Solution .16 Complétons K en une base orthonormée E = { I , J , K } de E. Alors
cos θ − sin θ 0
Mat (R, E) = sin θ cos θ 0 .
0 0 1
−
→ →− − →
Comme ρ est une rotation, alors on obtient une base orthonormale Ee = { i , j , k } en
→
− −
→ − → −
→ −
→ →
−
prenant i = ρ( I ), j = ρ( J ) et k = ρ( K ). Posons S = ρ◦R◦ρ−1 . Clairement
cos θ − sin θ 0
e = sin θ
Mat (S, E) cos θ 0 .
0 0 1
Il en résulte que S = ρ◦R◦ρ−1 est la rotation d’axe dirigé par le vecteur unitaire
−
→ −
→
k = ρ( K ) et d’angle θ.
→
−
Solution .17 1◦ . Soit S la rotation d’axe dirigé par le vecteur unitaire k et d’angle
θ. Alors
cos θ − sin θ 0
Mat (S, B) = sin θ cos θ 0 .
0 0 1
−
→ →
− −
→ →
−
Supposons que ` ∈ / IR k . Cherchons une rotation ρ qui vérifie ρ( k ) = ` =
−
→ −
→ →
− −
→ −
→
α i + β j + γ k . Evidemment, ρ( j ) doit être orthogonal à ρ( k ), par exemple
−
→ 1 −
→ →
−
ρ( j ) = p (−β i + α j ).
2
α +β 2
Solutions 47
→
− −
→ −
→
Et {ρ( i ), ρ( j ), ρ( k )} doit être une base orthonormale directe donc
−
→ →
− −
→ 1 −
→ −
→ −
→
ρ( i ) = ρ( j ) ∧ ρ( k ) = p (αγ i + βγ j − (α2 + β 2 ) k ).
2
α +β 2
p
En posant δ = α2 + β 2 , on trouve
αγ −β αδ
1
Mat (ρ, B) = βγ α βδ .
δ
−δ 2 0 γδ
Mais d’après l’exercice précédent on sait que R = ρ◦S ◦t ρ, alors M = Mat (R, B) vérifie
αγ −β αδ cos θ − sin θ 0 αγ βγ −δ 2
1
M = 2 βγ α βδ sin θ cos θ 0 −β α 0 .
δ 2
−δ 0 γδ 0 0 1 αδ βδ γδ
(1 − α2 ) cos θ + α2 αβ(1 − cos θ) − γ sin θ αγ(1 − cos θ) + β sin θ
M = αβ(1 − cos θ) + γ sin θ (1 − β 2 ) cos θ + β 2 βγ(1 − cos θ) − α sin θ
αγ(1 − cos θ) − β sin θ βγ(1 − cos θ) + α sin θ (1 − γ 2 ) cos θ + γ 2
ou bien,
α2 αβ αγ 0 −γ β
Mat (R, B) = cos θ I3 + (1 − cos θ) αβ β2
βγ + sin θ γ 0 −α
2
αγ βγ γ −β α 0
→
− −
→ −
→ −
→ → − √
ce résultat est aussi vrai si ` ∈ IR k . Ce qui donne pour θ = π/3 et ` = ( i + j )/ 2.
√
3 1 √6
1
Mat (R, B) = √1 √3 − 6 .
4
− 6 6 2
2◦ . et 3◦ . Notons que sur l’expression de Mat (R, B) déjà obtenue nous avons,
−
→ →− → −
→ →
R(−
→
x ) = cos θ−
→
x + (1 − cos θ)h ` , −
x i ` + sin θ ` ∧ −
x.
Solution .18 M est une matrice de rotation si, et seulement si, M.t M = I3 et
det M = 1 ce qui est équivalent aux conditions
ab + bc + ca = 0, a2 + b2 + c2 = 1, et a3 + b3 + c3 − 3abc = 1.
Ce qui démontre que M est une matrice de rotation si, et seulement si, les réels a, b, c
vérifient σ1 = 1 et σ2 = 0. Ce qui est à son tour équivalent à dire que (a, b, c) sont
trois racines réelles (comptées avec leurs multiplicités) d’une équation de la forme
X 3 − X 2 + k = 0.
Or la fonction f (x) = x3 −x2 +k admet trois zéros réels si, et seulement si, f (0) ≥ 0
et f (2/3) ≤ 0. Ce qui est équivalent à l’inégalité 0 ≤ k ≤ 4/27.
Supposons la condition précédente vérifiée. La matrice M est une matrice de
rotation et on remarque que si
1
→
− 1
K = √ 1,
3 1
→
− −
→ →
−
alors M ( K ) = K , et K dirige l’axe de la rotation M . Si θ est l’angle de la rotation M ,
−
→ −
→
alors cos θ = (3a−1)/2. Considérons un vecteur unitaire I orthogonal à K et calculons
−
→ −
→
J = M ( I ), par exemple
1 a−b
−
→ 1 →
− 1
I = √ −1 , J = √ c − a
2 0 2 b−c
√
−
→ − → −
→ 3
Comme I ∧ J = sin θ K alors sin θ = (c − b). On conclut que M est la rotation
−
→ 2
d’axe dirigé par K et d’angle θ déterminé par
√
3a − 1 3
cos θ = , sin θ = (c − b).
2 2
posons k = 4(sin φ)2 /27 avec φ ∈ [0, π/2], alors le fait que a soit l’une des racines de
x3 − x2 + 4
27 sin2 φ = 0 montre que cos θ = (3a − 1)/2 doit vérifier
µ ¶2 µ ¶
1 + 2 cos θ 2(1 − cos θ) 4
+ sin2 φ = 0
3 3 27
ce qui donne cos 3θ = cos 2φ ou bien
½ ¾
2φ 2(φ − π) 2(φ + π)
cos θ ∈ cos , cos , cos
2 2 2
et par conséquent pour chaque φ il y a en général six matrices possibles, ce sont
cos 2ψ/3 cos 2(ψ − π)/3 cos 2(ψ + π)/3 1 1 1
2 1
Mψ = cos 2(ψ + π)/3 cos 2ψ/3 cos 2(ψ − π)/3 + 1 1 1
3 3
cos 2(ψ − π)/3 cos 2(ψ + π)/3 cos 2ψ/3 1 1 1
−
→
avec ψ = φ+kπ, k ∈ {0, 1, 2, 3, 4, 5}. Et Mψ est la rotation d’axe dirigé par K et d’angle
θ = 2ψ/3.
Solutions 49
Solution .19 Soit (e1 , . . . , en ) une base orthonormale de IRn qui diagonalise A (i.e.
Aej = λj ej ). Comme Ak = In , alors λkj = 1 pour tout j ∈ {1, . . . , n}, mais λj ∈ IR ce
qui montre que λj ∈ {−1, +1} pour tout j ∈ {1, . . . , n}. Il en résulte que, pour tout
j ∈ {1, . . . , n}, on a λ2j = 1. D’où, pour tout j ∈ {1, . . . , n}, on a A2 ej = ej . Ce qui est
équivalent à A2 = In .
Solution .20
n
X
2 n
◦
I.1 . Comme (X − 1) = Cnk (−1)n−k X 2k , alors un calcul simple montre
k=0
X (2k)!
Pn (X) = (−1)n−k X 2k−n (†)
n 2n (2k − n)! (n − k)! k!
2 ≤k≤n
Mais 1 (resp. −1) est une racine d’ordre n de (X 2 − 1)n alors 1 (resp. −1) est une
¡ ¢(k−1)
racine de (x2 − 1)n . Il en résulte que Jk = Jk−1 pour tout k ∈ {1, 2, . . . , n}, en
particulier Jn = J0 ce qui démontre
Z 1 Z 1
(−1)n
hPn , Qi = Pn (x) Q(x) dx = n (x2 − 1)n Q(n) (x) dx.
−1 2 n! −1
Il en résulte
ou bien Z 1
p! q!
(1 − x)p (1 + x)q dx = 2p+q+1 ,
−1 (p + q + 1)!
en particulier
Z 1
(n!)2
(1 − x2 )n dx = 22n+1 .
−1 (2n + 1)!
Mais
Z 1 Z 1
2 1 2 n (2n)! 2
k Pn k = n (1 − x ) Pn(n) (x) dx = 2n (1 − x2 )n dx = .
2 n! −1 2 (n!)2 −1 2n + 1
r
2
D’où, k Pn k = .
2n + 1 r
◦ 2n + 1
I.6 . Si l’on note Qn = Pn . Alors (Q0 , Q1 , . . . , Qn ) est une base orthonor-
2
male de En .
II.1◦ . En effet,
Z 1 ¡ 2 ¢0
hµ(P ), Qi = (x − 1)P 0 (x) Q(x) dx
−1
· ¸+1 Z 1
2 0
= (x − 1)P (x)Q(x) + (1 − x2 ) P 0 (x) Q0 (x) dx
−1 −1
Z 1
= (1 − x2 ) P 0 (x) Q0 (x) dx
−1
II.3◦ . Comme µ(Pn ) ∈ En , alors en utilisant le résultat de I.6◦ et II.2◦ nous arrivons
à
n
X 2k + 1 2n + 1
µ(Pn ) = hµ(Pn ), Pk iPk = hµ(Pn ), Pn iPn = λn Pn .
2 2
k=0
n+1
X 2k + 1
XPn = hXPn , Pk i Pk .
2
k=1
n+1
Ce qui donne αn = .
2n + 1
III.3◦ . En substituant X par −X dans l’égalité XPn = αn Pn+1 +βn Pn +γn Pn−1 et
en utilisant Pn (−X) = (−1)n Pn (X), nous obtenons XPn = αn Pn+1 − βn Pn + γn Pn−1 .
Ce qui démontre que βn = 0.
III.4◦ . Nous avons αn = (n + 3/2)hXPn , Pn+1 i et γn = (n − 1/2)hXPn−1 , Pn i, alors
2n − 1 n
γn = αn−1 . D’où γn = . Il en résulte
2n + 1 2n + 1
n+1
X
2 (n)
◦
III.5 . Le polynôme (1 − X 2
)Pn0 appartient à En+1 donc (1 − X )Pn0 = δk P k .
k=0
Mais, une intégration par parties montre que,
(n) (n)
(1 − X 2 )Pn0 = δn+1 Pn+1 + δn(n) Pn + δn−1 Pn−1
(n)
En utilisant la parité nous trouvons δn = 0.
D’autre part, en comparant le coefficient de X n+1 dans les deux membres de
l’égalité, nous arrivons à
(n) n(n + 1)
ou bien, δn+1 = − . D’autre part, comme hPn+1 , Pn0 i = 0,
2n + 1
(n)
h(1 − X 2 )Pn0 , Pn0 i = δn−1 hPn−1 , Pn0 i.
2 2n(n + 1)
h(1 − X 2 )Pn0 , Pn0 i = hµ(Pn ), Pn i = n(n + 1) k Pn k = .
2n + 1
2
De l’autre côté Pn0 − (2n − 1)Pn−1 ∈ En−2 alors hPn−1 , Pn0 i = (2n − 1) k Pn−1 k = 2.
(n) n(n + 1)
On conclut que δn−1 = , ce qui démontre que
2n + 1
n(n + 1)
(1 − X 2 )Pn0 = (Pn−1 − Pn+1 ) . (2)
2n + 1
En dérivant les deux membres de (2) et (20 ) et en utilisant ((1 − x2 )Pn0 )0 = −n(n + 1)Pn
nous arrivons à
1 ¡ 0 0
¢ 1 0
Pn = Pn+1 − Pn−1 = (Pn+1 − XPn0 ). (3)
2n + 1 n+1
Solutions 53
En substituant X par 1 dans (20 ), nous arrivons à Pn+1 (1) = Pn (1) pour tout n,
donc Pn (1) = 1 et la parité de Pn montre que Pn (−1) = (−1)n .
III.6◦ . Posons
((n + 1)Pn+1 (Y ) + nPn−1 (Y ))Pn (X) − ((n + 1)Pn+1 (X) + nPn−1 (X))Pn (Y )
∆n =
Y −X
(2n + 1)Y Pn (Y )Pn (X) − (2n + 1)XPn (X)Pn (Y )
=
Y −X
=(2n + 1)Pn (X)Pn (Y ).
Il en résulte que
n
X n
X
An (X, Y ) = A0 (X, Y ) + ∆k = (2k + 1)Pk (X)Pk (Y )
k=1 k=0
ce qui est contradictoire car la fonction intégrée est continue positive et non nulle sur
[−1, 1]. On conclut que les racines de Pn sont réelles.
IV.2◦ .a. Si Pn admet une racine α appartenent à IR\] − 1, 1[. Alors nous pouvons
écrire Pn (X) = (X − λ)Q(X), et comme avant
Z 1
0 = hPn , Qi = (Q(x))2 (x − λ) dx.
−1
54 ESPACES PRÉHILBERTIENS
Mais la fonction x 7→ (Q(x))2 (x − λ) est continue et garde un signe constant sur [−1, 1]
ce qui est aussi contradictoire. On conclut que les racines de Pn sont dans ] − 1, 1[.
IV.2◦ .b. Si Pn admet une racine multiple α appartenent à ] − 1, 1[. Alors Pn (X) =
Q(X)(X − λ)2 , et comme avant
Z 1
0 = hPn , Qi = (Q(x))2 (x − λ)2 dx.
−1
Mais la fonction x 7→ (Q(x))2 (x − λ)2 est continue et positive sur [−1, 1] ce qui est
contradictoire.
IV.3◦ . On conclut que les racines de Pn sont toutes simples et appartiennent à
] − 1, 1[.
IV.4◦ . Clairement,
1 3 2 1 5 3 3
P0 = 1, P1 = X − , P2 = X − , P3 =
X − X.
2 2 2 2 2
½ ¾ ( r r )
1 1 3 3
Les racines de P2 sont − √ , √ et les racines de P3 sont − , 0, .
3 3 5 5
IV.5◦ . En effet, si Pn et Pn+1 admettent une racine commune α, alors d’après III.6◦
nous obtenons
n
X
1≤ (2k + 1)Pk2 (α) = 0
k=0
ce qui est contradictoire. Il en résulte que Pn et Pn+1 n’ont pas de racine commune.
Soit I un intervalle contenu dans [−1, 1] \ {x1 , . . . , xn }, où {x1 , . . . , xn } sont les
Pn+1 (x)
racines de Pn . La deuxième relation de III.6◦ montre que la dérivée de x 7→
Pn (x)
est strictement positive sur I.
Pn+1 (x)
IV.6◦ . Pour k ∈ {1, 2, . . . , n − 1}, on pose Ik =]xk , xk+1 [. La fonction x 7→
Pn (x)
est strictement croissante sur Ik et admet des limites infinies aux bornes de l’intervalle
Pn+1 (x) Pn+1 (x)
Ik . Donc lim = −∞ et lim = +∞. Il en résulte qu’il existe une
x → xk Pn (x) x → xk+1 Pn (x)
> <
racine unique de Pn+1 dans Ik . Enfin si Pn+1 n’a pas de racines dans ] − 1, x1 [, alors
l’identité Pn+1 (−X) = (−1)n+1 Pn+1 (X) montre que Pn+1 n’a pas, non plus, de racines
dans ]xn , 1[, mais alors Pn+1 n’aurait que n − 1 racines ce qui contredit le résultat de
IV.3◦ . On conclut que Pn+1 admet au moins une racine dans chacun des intervalles
] − 1, x1 [ et ]xn , 1], mais il en admet (n − 1) dans ]x1 , xn [. Il en résulte que Pn+1 admet
exactement une racine dans chacun des intervalles ] − 1, x1 [, ]xk , xk+1 [, (1 ≤ k ≤ n − 1)
et ]xn , 1]. Ce qui est le résultat demandé.
Solutions 55
V.1◦ .a. Il est bien connu que les formes linéaires (ϕk )1≤k≤n définies sur En−1
par ϕk (P ) = P (xk ) constituent une base du duale de En−1 , (car les (x1 , . . . , xn ) sont
Z 1
distincts). Alors la forme linéaire ϕ définie sur En−1 par ϕk (P ) = P (x) dx s’exprime
−1
d’une manière unique comme combinaison linéaire des (ϕk )1≤k≤n . Alors il existe un seul
n
X
n
élément (a1 , a2 , . . . , an ) ∈ IR tel que ϕ = ak ϕk . Ce qui s’écrit
k=1
Z 1 n
X
∀ P ∈ En−1 , P (x) dx = ak P (xk ). (∗)
−1 k=1
s’annule en (Pk )0≤k≤n−1 car ces polynômes appartiennent à En−1 . D’autre part, pour
k ∈ {0, 1, . . . , n − 1}, on a
n
X
k k
ψ(X Pn ) = hPn , X i − aj xkj Pn (xj ) = 0.
j=1
Alors ψ s’annule sur l’espace engendré par (P0 , P1 , . . . , Pn , XPn , . . . , X n−1 Pn ) qui est
E2n−1 . Posons
n
Y X − xk Pn (X)
Vj (X) = =
xj − xk (X − xj )Pn0 (xj )
k=1
k6=j
alors,
° °2 n
° Pn (X) ° X
(xj ) ° ° =
2 2 2
(n + 1) Pn+1 ° ° (2k + 1)2 Pk2 (xj ) k Pk (X) k ,
X − xj
k=0
soit
° °2 n
° Pn (X) ° X
(n + 1) 2 2
Pn+1 (xj ) °
°
° =2
° (2k + 1)Pk2 (xj ) = −2(n + 1)Pn+1 (xj )Pn0 (xj ),
X − xj
k=0
56 ESPACES PRÉHILBERTIENS
Clairement, Φ est une application linéaire de E2n−1 dans IR2n . Montrons que Φ est
injective. En effet, si P ∈ Ker Φ, alors P admet chaque xj comme racine double donc
P = λ(X − x1 )2 (X − x2 )2 · · · (X − xn )2 , ce qui implique que λ = 0 (sinon deg P = 2n
et P ∈
/ E2n−1 ; absurde), on conclut que P = 0. Par conséquent, Φ est injective. Mais
dim E2n−1 = dim IR2n = 2n, alors Φ est bijective. Il en résulte qu’il existe un polynôme
unique Pf ∈ E2n−1 tel que Φ(Pf ) = (f (x1 ), . . . , f (xn ), f 0 (x1 ), . . . , f 0 (xn )). D’où le
résultat.
V.2◦ .b. Remarquons que, pour k ∈ {1, 2, . . . , n},
1 00
f (x) = f (xk ) + f 0 (xk )(x − xk ) + f (xk )(x − xk )2 + o((x − xk )2 )
2
1 00
Pf (x) = Pf (xk ) + Pf0 (xk )(x − xk ) + Pf (xk )(x − xk )2 + o((x − xk )2 )
2
donc, pour x ∈ [−1, 1] \ {x1 , x2 , . . . , xn },
µ ¶2 µ ¶−2 µ ¶
x − xk f (x) − Pf (x) Pn (x) 1 00 00
g(x) = = (f (xk ) − Pf (xk )) + ε(x − xk )
Pn (x) (x − xk )2 x − xk 2
classe C m , telle qu’il existe une suite finie strictement croissante (zk )1≤k≤m+1 de ]a, b[
vérifiant ψ(zk ) = 0, pour 1 ≤ k ≤ m + 1. D’après le théorème de Rolle il existe, pour
chaque k ∈ {1, . . . , m} un réel tk ∈]xk , xk+1 [ tel que ψ 0 (tk ) = 0. En utilisant l’hypothèse
de récurrence pour la fonction ψ 0 et la suite (tk )1≤k≤m , nous trouvons ξ ∈]a, b[ tel que
(ψ 0 )(m−1) (ξ) = 0. Ce qui démontre le lemme pour m.
Soit x ∈ [−1, 1] \ {x1 , . . . , xn }. Notons (tk )1≤k≤n+1 la suite strictement croissante
de [−1, 1] déterminée par
D’après le théorème de Rolle, pour chaque k ∈ {1, . . . , n}, il existe zk ∈]tk , tk+1 [ tel que
ϕ0 (zk ) = 0. La fonction ϕ0 s’annule aux points (zk )1≤k≤n et aussi aux points (xk )1≤k≤n ,
donc elle s’annule en 2n points distincts de [−1, 1]. On conclut, d’après le lemme, qu’il
existe ξ ∈ [−1, 1] tel que (ϕ0 )(2n−1) (ξ) = 0, ce qui démontre le résultat.
V.2◦ .d. Il suffit d’interpréter le résultat précédent. La condition ϕ(x) = 0 équivaut
22n (n!)4 (2n)
à A = g(x), et la condition ϕ(2n) (ξ) = 0 équivaut à A = f (ξ). Alors, pour
[(2n)!]3
tout x ∈ [−1, 1] \ {x1 , . . . , xn }, on a
22n (n!)4 ¯ ¯
¯ ¯
| g(x) | ≤ sup ¯ f (2n) (t) ¯
[(2n)!]3 t∈[−1,1]
qui reste aussi vrai pour x ∈ {x1 , . . . , xn } à cause de la continuité de g sur [−1, 1].
V.3◦ . D’après V.6◦ .d, nous avons
à !
22n (n!)4 ¯ ¯
¯ (2n) ¯
∀ x ∈ [−1, 1], | f (x) − Pf (x) | ≤ sup ¯ f (t) ¯ Pn2 (x),
[(2n)!]3 t∈[−1,1]
alors
¯Z 1 Z 1 ¯ Ã 2n ¯
!
¯ Z 1
¯ ¯ 2 (n!)4 ¯ (2n) ¯
¯ f (x) dx − Pf (x) dx ¯¯ ≤ sup ¯ f (t) ¯ Pn2 (x) dx.
¯ [(2n)!]3
−1 −1 t∈[−1,1] −1
2
Mais k Pn k = 2/(2n + 1) et Pf ∈ E2n−1 donc en utilisant V.2◦ .b, Nous arrivons à
¯Z ¯
¯ 1 n
X ¯ 22n+1 (n!)4 ¯ ¯
¯ ¯ ¯ (2n) ¯
¯ f (x) dx − ak f (xk ) ¯ ≤ sup ¯ f (t) ¯ .
¯ −1 ¯ [(2n)!]2 (2n + 1)! t∈[−1,1]
k=1
ce qui démontre
Z 2π p
1
∀ x ∈] − 1, 1[, Pn (x) = (x + i 1 − x2 sin θ)n dθ.
2π 0
OKMRAN
OUBA
SÉRIES NUMÉRIQUES
Soit (xn )n∈IN une suite de réels, posons, pour tout n ∈ IN,
L’inclusion Xn+1 ⊂ Xn , pour tout n, permet de voir que la suite (an )n∈IN est une suite
décroissante dans IR, elle converge alors vers un élément a ∈ IR qu’on appelle la limite
supérieure de (xn )n∈IN , et l’on note a = lim xn . De même, la suite (bn )n∈IN est une
n→∞
suite croissante dans IR, elle converge alors vers un élément b ∈ IR qu’on appelle la
limite inférieure de (xn )n∈IN , et l’on note b = lim xn .
n→∞
Notons que pour une suite donnée la limite supérieure et la limite inférieure existent
toujours dans IR, et elles peuvent ne pas être égales.
Proposition I.1. Soit (xn )n∈IN une suite réelle. On pose ` = lim xn et L = lim xn .
n→∞ n→∞
◦
1 . Si (xϕ(n) )n∈IN est une sous-suite de (xn )n∈IN qui tend vers a ∈ IR, alors
` ≤ a ≤ L.
2◦ . Il existe une sous-suite (xϕ(n) )n∈IN de (xn )n∈IN telle que lim xϕ(n) = `.
n→∞
3◦ . Il existe une sous-suite (xψ(n) )n∈IN de (xn )n∈IN telle que lim xψ(n) = L.
n→∞
Preuve : 1◦ . Rappelons la notation Xn = {xk : k ≥ n}, an = sup Xn , et bn = inf Xn .
Nous avons aϕ(n) ≥ xϕ(n) ≥ bϕ(n) , pour tout n. Alors en faisant tendre n vers
l’infini nous obtenons l’inégalité demandée.
2◦ . Supposons
½ que ` ∈ IR ∪ {+∞}. Nous définissons
¾ ϕ(0) = 0, et pour n ≥ 1,
1
l’ensemble k > ϕ(n − 1) : xk ≤ b1+ϕ(n−1) + n’est pas vide par définition de
n
b1+ϕ(n−1) , on pose alors
½ ¾
1
ϕ(n) = min k > ϕ(n − 1) : xk ≤ b1+ϕ(n−1) + .
n
2 Séries numériques
La suite d’entiers naturels (ϕ(n))n∈IN est strictement croissante, et de plus, pour tout
n ≥ 1, nous avons xϕ(n) ∈ X1+ϕ(n−1) , donc
1
b1+ϕ(n−1) ≤ xϕ(n) ≤ b1+ϕ(n−1) + .
n
La suite d’entiers naturels (ϕ(n))n∈IN est strictement croissante, et de plus, pour tout
n ≥ 1, nous avons xϕ(n) ≤ −n alors, lim xϕ(n) = −∞ = `.
n→∞
3◦ . C’est une démonstration similaire à la précédente. Nous la laissons en exercice
au lecteur.
Corollaire I.2. Soit (xn )n∈IN une suite réelle. Alors lim xn ≤ lim xn , avec égalité
n→∞ n→∞
si, et seulement si, la suite (xn )n∈IN tend vers une limite x ∈ IR.
Remarque : Il est très facile de vérifier que pour une suite réelle (xn )n∈IN , nous avons
Proposition I.3: Soient (xn )n∈IN et (yn )n∈IN deux suites réelles, telles que xn ≤ yn
pour tout n ≥ n0 . Alors
¦ Soient (xn )n∈IN et (yn )n∈IN deux suites réelles. Si (xn )n∈IN tend vers x ∈ IR, alors
¦ Soient (xn )n∈IN et (yn )n∈IN deux suites réelles à termes positifs. Si (xn )n∈IN tend
vers x ∈ IR et si la suite (yn )n∈IN est majorée, alors
lim xn yn = x lim yn .
n→∞ n→∞
¦ Soit (xn )n∈IN une suite réelle telle que lim (xn+1 − xn ) = 0. Alors toute valeur
· ¸ n→∞
II. Généralités
Or toute suite réelle ou complexe converge si, et seulement si, elle est de Cauchy.
Alors
X
xn converge ⇐⇒ (Sn )n∈IN est de Cauchy
¯ n+m ¯
¯X ¯
¯ ¯
⇐⇒ (∀ ε > 0), (∃ Nε ∈ IN), (n ≥ Nε , m ∈ IN =⇒ ¯ xk ¯ < ε)
¯ ¯
k=n
L’avantage de cette critère, dite de Cauchy, est qu’elle permette de prouver la conver-
gence de la série sans connaı̂tre à priori la somme de la série.
5
! Du critère précédent nous pouvons déduire qu’une condition nécessaire de convergence
P
de la série xn est que le terme général tende vers zéro. Cette condition n’est pas
√ √
suffisante comme le montre l’exemple de la série de terme général xn = n + 1 − n.
4 Séries numériques
P P
Proposition II.1. Soient un et vn deux séries numériques convergentes. Alors
pour tout λ ∈ C
| la série de terme général λu
n + vn est convergente.
P P
Proposition II.2. Soient xn et an deux séries numériques. On suppose que pour
P P
tout n ∈ IN, | xn | ≤ an , et que an est convergente Alors la série xn est convergente.
Preuve : La preuve de cette proposition repose sur le critère de Cauchy et sur l’inégalité
immédiate ¯ n+m ¯ n+m
¯X ¯ X n+m
X
¯ ¯
¯ xk ¯ ≤ | xk | ≤ ak .
¯ ¯
k=n k=n k=n
P P
Proposition III.1. Soit xn une série à termes positifs. Alors xn converge si, et
seulement si, la suite de ses sommes partielles est majorée.
Preuve :
Car la suite des sommes partielles d’une série à termes positifs est croissante.
Exemples :
P
¦ Soit a ∈ IR+ , la série géométrique an converge si, et seulement si, a ∈ [0, 1[.
En effet, si a ≥ 1 la série diverge car son terme général ne tend pas vers zéro.
Xn
1 − an+1
Par contre, si a ∈ [0, 1[, alors Sn = ak = et donc (Sn )n∈IN tend vers
1−a
k=0
1
.
1−a
X 1
¦ Soit α ∈ IR, la série, dite de Riemann, converge si, et seulement si,
nα
n≥1
α ∈]1, +∞[.
(α)
En effet, Notons Sn la somme partielle de cette série, si α > 1, nous avons
X ½ ¾
(α) (α) 1 1
S2k+1 − S2k = α
≤ 2k max α
: 2k < n ≤ 2k+1 < 2(1−α)k .
n n
2k <n≤2k+1
Séries à termes positifs 5
Alors,
n−1
X n−1
X ∞
X
(α) (α) (α) (α) (1−α) k 1
S 2n − S1 = S2k+1 − S 2k < (2 ) < (2(1−α) )k = .
1 − 21−α
k=0 k=0 k=0
(α)
Donc, si α > 1 la suite des sommes partielles (Sn )n≥1 est majorée, et la série
converge.
Supposons α = 1. Dans ce cas, une étude simple de la fonction x 7→ x − Log (1 + x)
montre qu’elle est positive sur IR+ , il en résulte que pour tout entier n ≥ 1, nous
1
avons ≥ Log (1 + n) − Log n. ALors
n
n
X
Sn(1) ≥ (Log (1 + k) − Log k) = Log (1 + n).
k=1
(1)
X1
La suite (Sn )n≥1 n’est alors pas majorée et la série , dite harmonique, est
n
divergente.
1 1
Enfin, si α < 1 alors pour tout entier n ≥ 1 nous avons α
≥ , et par conséquent
n n
(α) (1) (α)
Sn ≥ Sn . Il en résulte que la suite (Sn )n≥1 n’est pas majorée et la série est
divergente.
Proposition III.2. Soient (un )n∈IN et (vn )n∈IN deux suites de IR+ .
P P
1◦ . Si 0 ≤ un ≤ vn pour tout n ≥ n0 , et si vn converge alors un converge.
P P
2◦ . Si 0 ≤ un ≤ vn pour tout n ≥ n0 , et si un diverge alors vn diverge.
u n
3◦ . S’il existe deux réels strictement positifs a et b tels que, a ≤ ≤ b pour tout
P P vn
n ≥ n0 . Alors les deux séries un et vn sont de même nature.
un
4◦ . S’il existe un réel strictement positif ` tel que, lim = `. Alors les deux
P P n→∞ vn
séries un et vn sont de même nature.
u n P P
5◦ . Si lim = 0, et si vn converge alors un converge.
n→∞ vn
un P P
6◦ . Si lim = +∞, et si vn diverge alors un diverge.
n→∞ vn
La démonstration de cette proposition est simple et laissée en exercice au lecteur.
Exemples :
α
¦ Soit α > 0. Il est immédiat que lim n2 e−n = 0, donc la covergence de la série de
n→∞
X 1 X
−nα
Riemann implique la convergence de la série e .
n2 P
¦ Étudions la série an avec
p
3
p b
an = n3 + n2 + n + 1 − n2 + 1 + a + .
n
6 Séries numériques
1 5 1 14 1
an = (a + ) + (b − ) + 2
+ O( 3 ).
3 18 n 81n n
1 P
Donc si a 6= − , la série an diverge car son terme général ne tend pas vers zéro. Si
3
1 5 5 P
a = − et b 6= , on a nan −−−→ (b − ) 6= 0. Donc la série an diverge car elle
3 18 X1
n→∞ 18
1 5 14
est de même nature que . Enfin, si (a, b) = (− , ). alors n2 an −−−→ 6= 0.
n 3 18 X
n→∞ 81
P 1
Donc la série an converge car elle est de même nature que .
n2
P
Proposition III.3. (Règle de Cauchy) Soit an une série à termes positifs. On pose
√
L = lim n an .
n→∞
P
¦ Si L < 1, alors an converge.
P
¦ Si L > 1, alors an diverge.
¦ Si L = 1, on ne peut pas conclure.
√
Preuve : ¦ Si L < 1, on prend µ ∈]L, 1[. Il existe alors n0 tel que n an ≤ µ, pour tout
P n
n ≥ n0 . Alors an ≤ µn pour tout n ≥ n0 . Mais µ est convergente car µ < 1, alors
P
an est aussi convergente. (Voir la proposition précédente).
P
¦ Si L > 1, alors la suite (an )n∈IN ne tend pas vers zéro, et la série an diverge.
(En effet, si an ≤ M , pour tout n ∈ IN, alors
√ √
n
1 < α = lim n
an ≤ lim M = 1).
n→∞ n→∞
√
¦ Enfin, si an = 1/nα alors lim n
an = 1 pour tout α ∈ IR, et pourtant la série
n→∞
ne converge que si α > 1.
P
Proposition III.4. (Règle de D’Alembert) Soit an une série à termes strictement
an+1 an+1
positifs. On pose ` = lim et L = lim .
n→∞ an
P
n→∞ an
¦ Si L < 1, alors an converge.
P
¦ Si ` > 1, alors an diverge.
¦ Si ` ≤ 1 ≤ L, on ne peut pas conclure.
Séries à termes positifs 7
an+1
Preuve : ¦ Si L < 1, on prend µ ∈]L, 1[. Il existe alors N tel que ≤ µ, pour
an
tout n ≥ N . Alors (µ−n an )n≥N est décroissante. Par conséquent, il existe A > 0 tel
P n P
que an ≤ Aµn , mais la série µ est convergente (car µ < 1), alors an est aussi
convergente. (Voir la proposition III.1).
an+1
¦ Si ` > 1, alors il existe N tel que ≥ 1, pour tout n ≥ N . Alors an ≥ aN
an P
pour tout n ≥ N , donc la suite (an )n∈IN ne tend pas vers zéro, et la série an diverge.
an+1
¦ Enfin, si an = 1/nα alors lim = 1 pour tout α ∈ IR, et pourtant la série
n→∞ an
ne converge que si α > 1.
Proposition III.5. Soit (an )n∈IN une suite à termes strictement positifs. Alors
an+1 √ √ an+1
lim ≤ lim n an ≤ lim n an ≤ lim .
n→∞ an n→∞ n→∞ n→∞ an
an+1
Preuve : Notons ` = lim . Supposons ` > 0, et soit λ ∈]0, `[. Il existe N tel que,
n→∞ an
an+1
pour tout n ≥ N , nous ovons ≥ λ. La suite (λ−n an )n≥N est donc croissante, d’où
an
∀ n ≥ N, an ≥ Aλn (avec A = λ−N aN ).
√ √
n
Il en résulte que lim n an ≥ λ lim A = λ. Comme λ est arbitraire dans ]0, `[, alors
n→∞ n→∞
√
on conclut que lim n an ≥ `. Ce résultat est trivialement vrai si ` = 0. D’où la première
n→∞
inégalité.
an+1
De même, notons L = lim . Supposons L < +∞, et soit λ ∈]L, +∞[. Il
an
n→∞
an+1
existe N tel que, pour tout n ≥ N , nous avons ≤ λ. La suite (λ−n an )n≥N est
an
donc decroissante, d’où
Cette proposition montre que l’ensemble des séries pour lesquelles la règle de
D’Alembert permet de conclure leur convergence ou divergence est inclus (strictement
comme le montre l’exemple suivant) dans l’ensemble des séries pour lesquelles la règle
de Cauchy permet de conclure leur convergence ou divergence. On dit que la règle de
Cauchy est plus précise que la règle de D’Alembert.
8 Séries numériques
P
Exemple : Pour 0 < a < b < 1, on considère la série xn avec x2n = b2n et
√
x2n+1 = a2n+1 . Il est immédiat de vérifier que lim n xn = b < 1 donc la série converge
n→∞
xn+1 xn+1
d’après la règle de Cauchy. Mais lim = +∞ et lim = 0, donc la règle de
n→∞ xn n→∞ xn
D’Alembert ne permet pas de conclure pour cette série.
an+1
Corollaire III.6. Soit (an )n∈IN une suite à termes strictement positifs. Si lim
n→∞ an
√
existe et vaut ` ∈ IR+ Alors lim n an existe et vaut ` aussi.
n→∞
n an+1 2(2n + 1) p
Exemple : Si an = C2n alors = n = 4.
−−−→ 4. Donc lim n C2n
an n + 1 n→∞ n→∞
P
Soit an une série numérique (i.e. à termes réels ou complexes). On dira que
P P
an est absolument convergente si, et seulement si, la série à termes positifs | an |
P
est convergente. On dira aussi que an est semi-convergente si, et seulement si, elle
P
est convergente et la série à termes positifs | an | est divergente.
Remarquons que la proposition II.2 montre que toute série absolument convergente
est convergente. L’existence de séries semi-convergentes montre que la réciproque de
cette proposition est fausse.
X∞
(−1)n
Exemple : La série n’est pas absolument convergente. Mais
n=1
n
n
X n
X Z 1 Z 1
(−1)k k k−1 1 − (−x)n
Sn = = (−1) x dx = − dx
k 0 0 1+x
k=1 k=1
X∞
1 (−1)n
ou bien | Sn + Log 2 | ≤ . Donc la série converge et admet −Log 2 pour
n+1 n=1
n
somme.
Convergence absolue et Semi-convergence 9
Le théorème suivant met en avant une technique importante et assez classique pour
l’étude des séries semi-convergentes, c’est ce qu’on appelle la transformation d’Abel, elle
joue pour les séries le rôle de l’intégration par parties pour les intégrales.
P
Théorème IV.1. Pour que la série an bn converge il suffit que les trois conditions
suivantes soient satisfaites:
n
X
¦ Les sommes partielles An = ak forment une suite bornée.
k=0
¦ La suite (bn )n∈IN tend vers zéro.
P
¦ La série | bn+1 − bn | est convergente.
D’après l’hypothèse, il existe une constante M tel que, pour tout n, nous avons
| An | ≤ M . Il en résulte que, pour 0 ≤ p ≤ q,
¯ q ¯ Ã q !
¯X ¯ X
¯ ¯
¯ an bn ¯ ≤ M | bn − bn+1 | + | bq+1 | − | bp | (∗)
¯ ¯
n=p n=p
Soit ε > 0, la convergence de (bn )n vers zéro montre qu’il existe N1 tel que
ε
k ≥ N1 =⇒ | bk | ≤ ,
4M
P
d’autre part, la convergence de | bn+1 − bn | montre qu’il existe N2 tel que
q
X ε
N2 ≤ p ≤ q =⇒ | bn+1 − bn | ≤ ,
n=p
2M
Corollaire IV.2. Si (bn )n est une suite réelle décroissante vers zéro, et si (an )n est
Xn
une suite telle que les sommes partielles An = ak forment une suite bornée. Alors
P k=1
la série an bn est convergente.
C’est immédiat car la troisième condition du théorème est automatiquement vérifiée
dans ce cas.
P
Exemple : Soit (λn )n∈IN une suite décroissante vers zéro. Alors la série λn einx
converge pour tout x ∈]0, 2π[.
En Effet, pour tout n ∈ IN∗ et tout x ∈]0, 2π[,
n−1
X 1 − einx ei(n+1/2)x − e−ix/2
eipx = = .
p=0
1 − eix 2i sin(x/2)
donc ¯ ¯
¯ n−1 ¯
¯ X ipx ¯ 1
¯ e ¯≤ .
¯ ¯ sin(x/2)
p=0
On peut donc, utiliser le corollaire pour conclure. En particulier, pour tout α > 0 et
X∞
einx
tout x ∈]0, 2π[, la série α
est convergente. Elle est absolument convergente si
n=1
n
α > 1 et semi-convergente si α ∈]0, 1[.
5
! Les résultats de la proposition III.2 ne s’appliquent pas pour les séries qui ne sont pas
P P
à termes positifs. Considérons par exemple les deux séries an et bn avec
sin n sin n
an = √ , bn = √ .
n + sin n n + cos n
Un développement limité simple montre que
sin n cos 2n 1 1
an = √ + − + O( 3/2 ).
n 2n 2n n
P sin n cos 2n 1
Alors, la série αn avec αn = an − √ − + est absolument convegente, et
n 2n 2n
X sin n cos 2n
d’après l’exemple précédent les deux séries √ et sont semi-convergentes.
n 2n
X 1 X1
On conclut que la série (an + ) est convergente. Mais est divergente, alors
P 2n n
an est une série divergente.
D’autre part,
sin n sin 2n 1
bn = √ − + O( 3/2 ).
n 2n n
P
Une étude similaire montre que dans ce cas bn est une série convergente. Pourtant
an
−−−→ 1.
bn n→∞
Produit de deux séries 11
Une classe importante de séries numériques est celle des séries alternées. Une série
alternée est une série numérique dont le term général est de la forme (−1)n αn (ou
(−1)n+1 αn ), avec (αn )n≥0 une suite à termes positifs.
P
Proposition IV.3. Soit an une série alternée avec an = (−1)n αn , et (αn )n≥0 une
Xn
P
suite décroissante vers zéro. Alors la série an est convergente. De plus, si Sn = ak
k=0
∞
X
et S = ak , Alors
k=0
Soient A = (an )n≥0 et B = (bn )n≥0 deux suites numériques. On définit la suite
C = A ∗ B = (cn )n≥0 , dite produit de convolution de A et B, par
n
X X
∀ n ≥ 0, cn = ak bn−k = ai bj .
k=0 i+j=n
Théorème V.1. Soient A = (an )n≥0 et B = (bn )n≥0 deux suites numériques, on note
P
C = A∗B la suite produit de convolution de A et B. Si an est absolument convergente
P P
et bn est convergente. Alors cn est aussi convergente. De plus,
∞
Ã∞ !à ∞ !
X X X
cn = an bn .
n=0 n=0 n=0
12 Séries numériques
Écrivons,
c0 = a0 b0
c1 = a0 b1 + a1 b0
c2 = a0 b2 + a1 b1 + a2 b0
.. .. .. .. ..
. . . . .
cn = a0 bn + a1 bn−1 + a2 bn−2 + · · · + an b0
n
X
ck = a0 SnB + a1 Sn−1
B B
+ a2 Sn−2 + · · · + an S0B
k=0
Nous voyons que, pour tout n ≥ 0,
n
X n
X n
X
B
ck − S ak = an−k (SkB − S B ). (∗)
k=0 k=0 k=0
∞
à ∞
!Ã ∞
!
X X X
cn = an bn .
n=0 n=0 n=0
Remarquons que la condition de convergence absolue de l’une des deux séries est
indispensable comme le montre le l’exemple suivant.
Expressions asymptotiques liés aux séries numériques 13
(−1)n P
Exemple : Si A = (an )n≥1 avec an = √ , alors la série an est semi-convergente.
n
Par contre, si C = A ∗ A alors
n−1
X
n 1
cn = (−1) p .
k=1
k(n − k)
en particulier
n
1X 1 k
| cn | = p avec xk = .
n xk (1 − xk ) n
k=1
p 2(n − 1)
mais x(1 − x) ≤ 1/2 pour tout x ∈ [0, 1], donc | cn | ≥ . En particulier, (cn )n
P n
ne tend pas vers zéro, et la série cn diverge.
Théorème VI.1. Soient (un )n≥0 et (vn )n≥0 deux suites numériques, avec un ≥ 0 pour
tout n.
P
¦ Si la série un converge, alors Ã∞ !
X∞ X
1◦ . vn = O(un ) =⇒ vk = O uk .
k=n
∞
à k=n
∞
!
X X
2◦ . vn = o(un ) =⇒ vk = o uk .
k=n k=n
X∞ ∞
X
3◦ . vn ∼ un =⇒ vk ∼ uk .
P k=n k=n
¦ Si la série un diverge, alors à n !
Xn X
1◦ . vn = O(un ) =⇒ vk = O uk .
k=1
n
à n
k=1 !
X X
2◦ . vn = o(un ) =⇒ vk = o uk .
k=1 k=1
Xn n
X
3◦ . vn ∼ un =⇒ vk ∼ uk .
k=1 k=1
P
Preuve : Supposons d’abord que un converge.
◦
1 . L’hypothèse vn = O(un ) montre l’existence d’une constante A > 0 et d’un entier
N0 tels que | vn | ≤ Aun , pour tout n ≥ N0 . Ce qui démontre par inégalité triangulaire
que ¯ ¯
¯X∞ ¯ ∞
X
¯ ¯
∀ n ≥ N0 , ¯ vk ¯ ≤ A uk .
¯ ¯
k=n k=n
14 Séries numériques
2◦ . Soit ε > 0, l’hypothèse vn = o(un ) montre l’existence d’un entier Nε tel que
| vn | ≤ εun , pour tout n ≥ Nε . Ce qui démontre par inégalité triangulaire que
¯ ∞ ¯
¯X ¯ ∞
X
¯ ¯
∀ n ≥ Nε , ¯ vk ¯ ≤ ε uk .
¯ ¯
k=n k=n
n
à n
!
X X
d’où vk = O uk .
k=0 k=0
◦ ε
2 . Soit ε > 0, Il existe Nε tel que | vn | ≤ un , pour tout n ≥ Nε . D’où
2
¯ ¯
¯ X
n ¯ εX n
¯ ¯
∀ n ≥ Nε , ¯ vk ¯ ≤ uk .
¯ ¯ 2
k=Nε +1 k=0
P eε ≥ Nε tel que
La divergence de un montre l’existence de N
¯N ¯
¯X ε ¯ εX n
e ¯ ¯
∀ n ≥ Nε , ¯ vk ¯ ≤ uk .
¯ ¯ 2
k=0 k=0
Il en résulte que,
¯ ¯ ¯N ¯ ¯ ¯
¯Xn ¯ ¯X ε ¯ ¯ X n ¯ ε ε X
n n
X
eε , ¯ ¯ ¯ ¯ ¯ ¯
∀n ≥ N ¯ vk ¯ ≤ ¯ vk ¯ + ¯ vk ¯ ≤ ( + ) uk = ε uk .
¯ ¯ ¯ ¯ ¯ ¯ 2 2
k=0 k=0 k=Nε +1 k=0 k=0
Expressions asymptotiques liés aux séries numériques 15
Exemples :
∞
X 1
¦ Soit α > 1. Notons Rn(α) = . Il est immédiat de voir que
kα
k=n
µ ¶
1 1 1 1
− ∼ .
α−1 nα−1 (n + 1)α−1 nα
X 1
Comme la série est convergente alors le théorème précédent montre que
nα
1
Rn(α) ∼ .
(α − 1)nα−1
n
X 1
¦ Notons Hn = . Il est immédiat de voir que
k
k=1
1 1
Log (1 + n) − Log n = Log (1 + )∼ .
n n
X1
Comme la série est divergente alors le théorème précédent montre que
n
1 1
Hn ∼ Log n. Précisons un plus ce résultat. Notons γn = − Log (1 + ), il est
n n
X∞
1 P
facile de voir que γn ∼ 2 donc la série γn converge. On pose γ = γn , et
2n n=1
on appelle γ la constante d’Euler. Notons, d’autre part, que
n
X
γk = Hn − Log (n + 1).
k=1
Ce qui voudrait dire qu’il faut calculer environs un million de termes pour obtenir
les premiers 6 ciffres significatifs de γ. Il faut donc “accélérer la convergnce” de
16 Séries numériques
cette suite pour pouvoir obtenir une valeur approchée de γ avec moins de termes
à calculer. Cherchons pour cela a et b qui rendent
a b
δn = γn − −
n(n + 1) n(n + 1)(n + 2)
1
un infiniment petit de l’ordre le plus élevé en . Or
n
1 1 1 1 1 1 1
δn = ( − a) 2 + (− + a − b) 3 + ( − a + 3b) 4 + O( 5 ).
2 n 3 n 4 n n
1 1 1
Nous prenons alors a = et b = , de sorte que δn ∼ 4 . En utilisant le théorème
2 6 4n
X∞
1
et l’exemple précédents nous obtenons δk ∼ .
12n3
k=n
En notant que
1 1 1 1 1 1
= − , = −
n(n + 1) n n+1 n(n + 1)(n + 2) 2n(n + 1) 2(n + 1)(n + 2)
on voit que
X∞ ∞
X 1 1
δk = γk − −
2n 12n(n + 1)
k=n k=n
1 1
=γ − (Hn−1 − Log n) − −
2n 12n(n + 1)
µ ¶
6n + 7
=γ − Hn−1 − Log n +
12n(n + 1)
D’où, µ ¶
e 6n + 7 1
λn = γ − Hn−1 − Log n + ∼ .
12n(n + 1) 12n3
6n + 7
Ce qui voudrait dire qu’avec le terme correcteur , il suffit de calculer une
12n(n + 1)
centaine de termes pour obtenir les premiers 6 ciffres significatifs de γ. Le tableau
suivant illustre l’idée d’accélération de convergence. Les chiffres souslignés sont des
chiffres exacts de γ.
1 6n + 7
n Hn−1 − Log n Hn−1 − Log n + Hn−1 − Log n +
2n 12n(n + 1)
10 0.5310729 0.57652752662 0.57715883975574201
102 0.5722570 0.57720749584 0.57721558489206429
103 0.5767160 0.57721558173 0.57721566481854024
104 0.5771656 0.57721566406 0.57721566490144959
5
10 0.5772106 0.57721566489 0.57721566490153273
EXERCICES
P
Exercice .1 Etudier les séries vn de termes généraux:
µ ¶n3
¡ 1 ¢2n ¡ 2 ¢n Arc tg n
vn = 1+ − 1+ ; vn = ;
n+1 n + a2 Arc tg(n + 1)
a b b p p
vn = (cos + sin )n − eax (1 + ); vn = ( n2 + an + 2 − n2 + bn + 1)n ;
n n n
µ ¶ √
πn π 1 n2 + n
vn = tg − cos ; vn = tg + Log 2 ;
4n + 1 n n n −n
µ ¶n2 p p
Log n
vn = ; vn = n4 + 2n + 1 − n4 + kn;
Log (n + 1)
n n
1 X √ Y 1
vn = (Log p)2 ; vn = n! sin √ .
nα p=1 p=1
p
P
Exercice .2 Etudier de même les séries vn de termes généraux:
p p √
n2 + n
vn = Arctg 1 + 1/n − Arctg 1 − 1/n; vn = Log 2 tg (1/n2 );
n −n
¯ p ¯2/3 µ ¶n µ ¶
¯ ¯ n+1 3 3
vn = ¯ sin(π n4 + 1) ¯ ; vn = −e 1+ ;
n−2 2n
p3
p
vn = sin(π n3 + λnα ) (0 < α ≤ 2); vn = sin(π n2 + an + b);
(−1)n (−1)n
vn = ; vn = .
n + (−1)n+1 Log (n + (−1)n )
Exercice .3 Soit p un entier plus grand que 2, et (an )n∈IN une suite décroissante de
P P
réels positifs. Montrer que les séries an et bn où bn = pn apn sont de même nature.
X 1
Etudier .
n( Log n)β
n≥2
Exercice .4 Soit (un )n≥0 une suite décroissante à termes positifs telle que la série
P
un converge. Montrer que lim nun = 0.
n→+∞
18 SÉRIES NUMÉRIQUES
Exercice .5 Soient (an )n≥1 une suite de réels positifs tendant vers l’infini en
P xn
croissant, et (xn )n≥1 une suite de réels telle que la série converge. Montrer que
an
n
1 X
lim xk = 0.
n→+∞ an
k=1
Exercice .9 Soit (an )n≥1 une suite de réels strictement positifs. On note vn =
an
.
(1 + a0 ) · · · (1 + an ) P
1◦ . Montrer que la série vn converge.
2◦ . Montrer que
+∞
X P
vn = 1 ⇐⇒ La série an diverge.
n=0
Exercices 19
P
Exercice .10 Soit un une série convergente à termes réels positifs.
◦
1 . Montrer lim (u1 + 2u2 + · · · + nun )/n = 0.
n→∞
X 1
En déduire que la série (u1 + 2u2 + · · · + nun ) converge, et que
n(n + 1)
n≥1
∞
X X∞
1
(u1 + 2u2 + · · · + nun ) = un .
n=1
n(n + 1) n=1
X (n!u1 u2 . . . un )1/n
2◦ . Montrer que la série converge, et que
n+1
n≥1
X∞ X∞
(n!u1 u2 . . . un )1/n
≤ un .
n=1
n + 1 n=1
X u1 + u2 + · · · + un
3◦ . Montrer que s’il existe n0 tel que un0 6= 0 alors diverge.
n
n≥1
X
◦ 1/n
4 . Montrer que (u1 u2 . . . un ) converge, et que
n≥1
∞
X ∞
X
1/n
(u1 u2 . . . un ) ≤e un .
n=1 n=1
Exercice .11 Soit (un )n≥1 une suite à termes strictement positifs telle que la série
X 1 X n
converge. Montrer que la série converge, et que
un u1 + · · · + un
n≥1 n≥1
∞
X X∞
n 1
≤2 .
n=1
u 1 + · · · + un n=1
u n
X ϕ(n)
Exercice .12 Montrer que si ϕ : IN∗ −→ IN∗ est injective, alors la série
n2
n≥1
diverge.
n
(−1)n+1 X
u1 ∈ IR∗+ , ∀n ≥ 1, un+1 = uk .
(n + 1)α
k=1
P
Etudier la nature de la série un .
20 SÉRIES NUMÉRIQUES
P
Exercice .14 Soit (un )n≥0 une suite de IR+ telle que la série un converge. On
X∞
suppose qu’il existe c > 0 tel que uk ≤ cun . Montrer que la suite (un ) est majorée
k=n+1
par une suite du type (b.an )n∈IN avec 0 < a < 1.
P
Exercice .15 Soit (an )n≥0 une suite de IR+ telle que la série a2n converge. On
X∞ Xn
2 An
note A = an et ∀ n, An = ak et αn = .
n=1
n
k=1
1◦ . Montrer que, pour tout n, αn2 − 2αn an ≤ (n − 1)αn−1
2
− nαn2 .
P 2
2◦ . En déduire que la série αn converge et que sa somme est ≤ 4A.
n
X
Exercice .16 Soit (an )n≥0 une suite de IR+ , et, pour tout n, Sn = ak . On
k=0
Sn P
suppose ∀ n ≥ 1, an ≤ 2
. Quelle est la nature de la série an .
n
P 1.3.5 . . . (2n − 1) 1
Montrer que un converge. Appliquer le résultat à un = .
2.4.6 . . . (2n) 2n + 1
Exercice .20 Soit f : IR+ −→ IR∗+ une fonction de classe C 1 . On suppose qu’il
f 0 (x)
existe un nombre µ ∈ IR∗ tel que lim = µ.
x→∞ f (x)
R∞
1◦ . Si f < +∞, montrer que
0
∞
X Z ∞
µ
f (p) ∼ µ f (t) dt.
p=n
e −1 n
R∞
2◦ . Si f diverge, montrer que
0
n
X Z n+1
µ
f (p) ∼ µ f (t) dt.
p=0
e −1 0
Etudier le cas µ = 0.
22 SÉRIES NUMÉRIQUES
SOLUTIONS
P
Solution .1 1◦ . Étude de la série vn avec
¡ 1 ¢2n ¡ 2 ¢n
vn = 1 + − 1+ .
n+1 n + a2
On a,
¡ 1 ¢ ¡ 2¢ ¡ 1¢
Log 1 + =Log 1 + − Log 1 +
n+1 n n
¡2 2 ¢ ¡ 1 1 ¢ 1
= − 2 − − 2 + O( 3 )
n n n 2n n
¡1 3 ¢ 1
= − + O( 3 ).
n 2n2 n
alors
¡ 1 ¢2n 3 1
1+ = exp(2 − + O( 2 ))
n+1 n n
µ ¶
2 3 1
=e 1 − + O( 2 ) .
n n
De même,
¡ 2 ¢ ¡ 2 + a2 ¢ ¡ a2 ¢
Log 1 + =Log 1 + − Log 1 +
n + a2 n n
¡ 2 + a2 (2 + a )2 2¢ ¡ a2
a4 ¢ 1
= − 2
− − 2
+ O( 3 )
n 2n n 2n n
¡2 2(1 + a )2 ¢
1
= − 2
+ O( 3 ).
n n n
alors
¡ 2 ¢n 2(1 + a2 ) 1
1+ 2
= exp(2 − + O( 2 ))
n+a n n
µ 2
¶
2 2(1 + a ) 1
=e 1 − + O( 2 ) .
n n
On conclut que, µ ¶
2 2a2 − 1 1
vn = e + O( 2 ) .
n n
P
d’où vn converge si, et seulement si, a2 = 1/2.
P
2◦ . Étude de la série vn avec
µ ¶n3
Arctg n
vn = .
Arctg (n + 1)
Solutions 23
π 1
Si x > 0, alors Arctg x = − Arctg . D’où
2 x
1 1
Arctg (n + 1) − Arctg n =Arctg − Arctg
n n+1
1 1 1
= − + O( 3 )
n n+1 n
1 1
= 2 + O( 3 )
n n
π 1 π 1
mais Arctg (n + 1) = − Arctg = + O( ). Alors
2 n+1 2 n
Arctg n 2 1
1− = 2
+ O( 3 ).
Arctg (n + 1) πn n
Il en résulte que µ ¶
Arctg n 2 1
Log =− 2
+ O( 3 ).
Arctg (n + 1) πn n
puis
µ ¶n2
Arctg n 2 1
= exp(− )(1 + O( )).
Arctg (n + 1) π n
√ P
On conclut que lim n vn = e−2/π < 1. La série vn est, par la règle de Cauchy,
n→∞
convergente.
P
3◦ . Étude de la série vn avec
a b b
vn = (cos + sin )n − eax (1 + ).
n n n
Notons que
a b b a2 1
cos + sin = 1 + − 2 + O( 3 ).
n n n 2n n
Pour n assez grand on peut, écrire
µ ¶
a b b a2 + b2 1
Log cos + sin = − 2
+ O( 3 )
n n n 2n n
soit µ ¶n µ ¶
a b a2 + b2 1
cos + sin = exp b − + O( 2 )
n n 2n n
µ 2 2
¶
b a +b 1
=e 1 − + O( 2 ) .
2n n
Alors
(a2 + b2 )eb − 2beax 1
vn = eb − eax + + O( 2 ).
2n n
24 SÉRIES NUMÉRIQUES
P
On conclut que la série vn converge si, et seulement si, b = ax et a2 + b2 − 2b = 0.
Ce qui est équivalent à
2x 2x2
(a = 0, b = 2) ou (a = , b= ).
1 + x2 1 + x2
P
4◦ .Etude de la série vn avec
p p
vn = ( n2 + an + 2 − n2 + bn + 1)n .
Notons que
p µ ¶1/2
2
c d
n + cn + d =n 1 + +
n n2
µ ¶
1 c d 1 c d 2 1
=n 1 + ( + ) − ( + 2 ) + O( 3 )
2 n n2 8 n n n
c 4d − c2 1
=n + + + O( 2 ).
2 8n n
Alors,
p p a − b 4 + b2 − a2 1
n2 + an + 2 − n2 + bn + 1 = + + O( 2 ).
2 8n n
P
Si | a − b | > 2 alors (vn )n≥1 ne tend¯ pas vers
¯ 0 et alors vn diverge.
p ¯ a − b ¯ P
Si | a − b | < 2 alors lim n | vn | = ¯¯ ¯ < 1 et alors vn converge.
n→∞ 2 ¯
P
Si | a − b | = 2 alors, lim | vn | = e−b/2 6= 0, donc vn diverge. On conclut que
P n→∞
vn converge si, et seulement si, | a − b | < 2.
P
5◦ . Étude de la série vn avec
µ ¶
πn π
vn = tg − cos .
4n + 1 n
En effet, on a
µ ¶ π πn π πn π
πn sin
cos − cos sin sin
un = 1 − tg = 4 4n + 1 4 4n + 1 = 16n + 4
4n + 1 π πn π πn
cos cos cos cos
4 4n + 1 4 4n + 1
π π P
D’où, lim nun = . On conclut que lim nvn = − , et alors, vn diverge.
n→∞ 8 P n→∞ 8
6◦ .Etude de la série vn avec
√
1 n2 + n
vn = tg + Log 2 .
n n −n
√
n2 + n 1 1 1
Clairement, Log 2 ≥ 0 et tg ≥ . Alors, pour tout n ≥ 1, vn ≥ et la série
P n −n n n n
vn diverge.
Solutions 25
P
7◦ . Étude de la série vn avec
µ ¶n2
Log n
vn = .
Log (n + 1)
Notons que,
1 1 1
Log (n + 1) − Log n = Log (1 + ) = + O( 2 ).
n n n
D’où,
Log (n + 1) 1 1
=1+ + O( 2 )
Log n nLog n n Log n
puis µ ¶ √
√Log (n + 1) n 1
n n Log = + O( √ ).
Log n Log n nLog n
µ ¶
√ Log (n + 1)
Alors, lim n n Log = +∞. Il existe N ∈ IN tel que
n→∞ Log n
µ ¶
√ Log (n + 1)
∀ n ≥ N, n n Log ≥ 1.
Log n
Ce qui montre,
√
∀ n ≥ N, 0 ≤ vn ≤ e− n
.
√
Mais lim n2 e− n e ∈ IN tel que
= 0, alors il existe N
n→∞
e,
√ 1
∀n ≥ N e− n
≤ .
n2
On conclut que
e ), 1
∀ n ≥ max(N, N 0 ≤ vn ≤
n2
P
et la série vn converge.
◦
P
8 . Étude de la série vn avec
p p
vn = n4 + 2n + 1 − n4 + kn.
On a,
1 k 1
vn =n2 (1 +3
) − n2 (1 + 3 ) + O( 2 )
n 2n n
2−k 1
= + O( 2 ).
2n n
P
La série vn converge si, et seulement si, k = 2.
P
9◦ . Étude de la série vn avec
n
1 X
vn = α (Log p)2 .
n p=1
26 SÉRIES NUMÉRIQUES
Xn
1
lim 2
(Log p)2 ≥ β 2 ,
n→∞ n(Log n)
p=1
Xn
1
lim (Log p)2 ≤ 1.
n→∞ n(Log n)2
p=1
On conclut que
Xn
1
lim (Log p)2 = 1.
n→∞ n(Log n)2
p=1
√ n
Y 1
vn = n! sin √ .
p=1
p
∀ x ∈ IR+ , sin x ≥ x − x3 .
√ 1 p−1
alors p sin √ ≥ , pour tout p ≥ 1. Il en résulte que
p p
√ n
Y Yn
1 p−1 1
n! sin √ ≥ = .
p=2
p p=2 p n
sin 1 P
D’où vn ≥ et la série vn diverge.
n
Solutions 27
P
Solution .2 1◦ . Étude de la série vn avec
p p
vn = Arctg 1 + 1/n − Arctg 1 − 1/n.
On a p p
1 + 1/n − 1 − 1/n 1 1
vn = Arctg p = + O( 2 ).
1 + 1 − 1/n2 2n n
P P1
Alors, vn diverge car elle est de la même nature que .
P n
2◦ . Étude de la série vn avec
√
n2 + n
vn = Log 2 tg (1/n2 ).
n −n
X 1
Clairement on a lim n2 vn = 0. Comme converge alors il en est de même de la
P n→∞ n2
série vn .
P
3◦ . Étude de la série vn avec
¯ p ¯2/3
¯ ¯
vn = ¯ sin(π n4 + 1) ¯ .
On a
p 1 1
n4 + 1 = n2 + 2
+ O( 6 ).
2n n
D’où ¯ ¯ ¯¯ ¯
¯ p ¯ ¯ π 1 ¯¯ 1
4
¯ sin(π n + 1) ¯ = ¯ sin( 2 + O( 6 )) ¯ = O( 2 ).
2n n n
1 P
On conclut que vn = O( 4/3
) et la série vn converge.
nP
4◦ . Étude de la série vn avec
µ ¶n µ ¶
n+1 3 3
vn = −e 1+ .
n−2 2n
On a, pour n ≥ 3,
n+1 1 2
Log =Log (1 + ) − Log (1 − )
n−2 n n
1 1 2 2 1 3 3 1
=( − 2 ) − (− − 2 ) + O( 3 ) = ( + 2 ) + O( 3 )
n 2n n n n n 2n n
puis µ ¶n µ ¶
n+1 3 1 3 3 1
= exp(3 + + O( 2 )) = e 1 + + O( 2 ) .
n−2 2n n 2n n
1 P
Alors vn = O( 2
), et la série vn converge.
n
28 SÉRIES NUMÉRIQUES
P
5◦ . Étude de la série vn avec
p
3
vn = sin(π n3 + λnα ) (0 < α ≤ 2).
Supposons d’abord que α ∈]0, 2[, et notons β = 3 − α ∈]1, 3[. Montrons d’abord que la
√
fonction définie sur ]0, 1[ par f (x) = λ 3 1 + λxβ est convexe dans un voisinage de 0. En
effet, un calcul simple montre que,
√
00 βxβ−2 λ2 3 1 + λxβ ¡ β
¢
f (x) = 3(β − 1) − λ(3 − β)x .
9(1 + λxβ )2
D’où, f est convexe sur ]0, 1/N ] pour un certain N ∈ IN∗ . Il en résulte que
√
λ 3 1 + λxβ − λ
x 7→ est croissante sur ]0, 1/N ].
x
ou bien, en composant avec x 7→ 1/x,
p
3
x 7→ λ x3 + λxα − λx est décroissante sur [N, +∞[.
√
3
Si λ > 0, alors la suite définie par un = n3 + λnα − n est décroissante à partir
de n = N . Mais vn = sin(πn + πun ) = (−1)n sin πun avec (sin πun )n≥N décroissante et
1
tendant vers 0, (car un = O( 2−α )). D’après la règle de convergence des séries alternées,
P n
on trouve que vn est convergente.
√
Si λ < 0, alors la suite définie par un = n − 3 n3 + λnα est décroissante à partir de
n = N . Mais vn = sin(πn − πun ) = (−1)n−1 sin πun avec (sin πun )n≥N décroissante et
P
tendant vers 0. D’après la règle de convergence des séries alternées on trouve que vn
est aussi convergente dans ce cas.
P
On conclut que si α ∈]0, 2[ alors vn converge pour toute valeur de λ.
Supposons que α = 2. Alors
p λ
n3 + λn2 =n(1 + )1/3
3
n
λ λ2 1
=n(1 + − 2 + O( 3 ))
3n 9n n
2
λ λ 1
=n + − + O( 2 )
3 9n n
D’où,
πλ πλ2 1
vn = (−1)n sin( − + O( 2 )).
3 9n n
P
On conclut que, si λ ∈
/ 3ZZ alors vn diverge car le terme général vn ne tend pas vers
0. Par contre, si λ = 3k pour k ∈ ZZ alors
πk 2 1
vn = (−1)n+k−1 + O( 2 ),
n n
Solutions 29
P
et la série vn converge.
On en déduit que
n X p o
3
(α, λ) ∈]0, 2] × IR : sin(π n3 + λnα ) converge = (]0, 2] × IR) ∪ ({2} × 3ZZ).
P
6◦ . Étude de la série vn avec
p
vn = sin(π n2 + an + b).
On a p a b
n2 + an + b = n(1 + + 2 )1/2
n n
a 4b − a2 1
=n+ + + O( 2 )
2 8n n
alors
aπ (4b − a2 )π 1
vn = (−1)n sin( + + O( 2 ))
2 8n n
P
donc si a ∈ / 2ZZ la série vn diverge car le terme général ne tend pas vers 0, et si
(b − k 2 )π 1 P
a = 2k ∈ 2ZZ alors vn = (−1)n+k + O( 2 ) et la série vn converge.
P 2n n
7◦ . Étude de la série vn avec
(−1)n
vn = .
n + (−1)n+1
(−1)n 1
Clairement, vn = + O( 2 ), donc la série est convergente.
n P n
8◦ . Étude de la série vn avec
(−1)n
vn = .
Log (n + (−1)n )
(−1)n 1
On a immédiatement, vn = + O( ), donc la série converge, car
Log n n(Log n)2
X (−1)n X 1
vérifie la règle de convergence des séries alternées et est con-
Log n n(Log n)2
vergente.(Voir l’exercice suivant).
Solution .3 Comme la suite (an )n≥1 est décroissante, alors pour tout entier k
On en déduit que
X
(pn+1 − pn )apn ≥ ak ≥ (pn+1 − pn )apn+1 .
pn ≤k<pn+1
30 SÉRIES NUMÉRIQUES
X p−1
(p − 1)bn ≥ ak ≥ bn+1
p
pn ≤k<pn+1
m
m−1
X pX −1 m
p−1 X
(p − 1) bn ≥ ak ≥ bn .
n=0
p n=1
k=1
P P
On conclut que les deux séries à termes positifs an et bn sont de la même nature.
P 1
Par exemple, la série de terme général an avec an = est de même
n(Log n)β
P 2n 1
nature que la série bn avec bn = n β
= β donc elle converge si, et
2 (nLog 2) n (Log 2)β
seulement si, β > 1.
2n
X P
Solution .4 Posons Bn = uk . La convergence de la série un montre que
k=n+1
lim Bn = 0. Mais la décroissance de la suite un montre aussi que
n→∞
∞
X xk
Solution .5 Posons Sn = , d’après l’hypothèse lim Sn = 0.
ak n→∞
k=n
On a xn = (Sn − Sn+1 )an , et alors
n n n n
1 X 1 X 1 X 1 X
bn = xk = (Sk − Sk+1 ) ak = ak Sk − ak Sk+1
an an an an
k=1 k=1 k=1 k=1
n
X n+1
X n
X
1 1 1
= ak Sk − ak−1 Sk = Sk (ak − ak−1 ) − Sn+1
an an an
k=1 k=2 k=1
avec la convention a0 = 0.
Solutions 31
N n
1 X 1 X
| bn | ≤ | Sn+1 | + | Sk | (ak − ak−1 ) + | Sk | (ak − ak−1 )
an an
k=1 k=N +1
N n
M X 1 X
≤ | Sn+1 | + (ak − ak−1 ) + sup | Sk | (ak − ak−1 )
an an k>N
k=1 k=N +1
M aN an − aN
≤ | Sn+1 | + + sup | Sk |
an an k>N
M aN
≤ | Sn+1 | + + sup | Sk |
an k>N
M aN
≤ + 2 sup | Sk |
an k>N
ε eε > Nε
Soit ε > 0, il existe un entier Nε tel que sup | Sk | ≤ . Il existe ensuite N
k>Nε 3
eε on ait M aN < ε . Alors pour tout n ≥ N
tel que pour tout n ≥ N eε on a | bn | < ε.
an 3
D’où lim bn = 0.
n→∞
Solution .6 On a
n−1
X 1 − (−x)n
(−x)k =
1+x
k=0
alors
Z 1 X n−1 Z 1 Z 1
f (x) xn f (x)
Rn = dx − (−1)k k
x f (x) dx = (−1) n
dx
0 1+x 0 0 1+x
k=0
Z 1 Z 1
n
| Rn | ≤ a | f (x) | dx + | f (x) | dx,
0 a
Z 1
alors, pour tout a ∈]0, 1[ on a, lim | Rn | ≤ | f (x) | dx. D’où, en faisant tendre a
n→∞ a
vers 1, on trouve lim | Rn | = 0. Par conséquent
n→∞
Z 1 X ∞ Z 1
f (x)
dx = (−1)k xk f (x) dx.
0 1+x 0
k=0
32 SÉRIES NUMÉRIQUES
n
X
vn = Log k − (n + 1/2)Log n + n.
k=2
On a
1 1
vn − vn−1 =(n − )Log (1 − ) + 1
2 n
1 1 1 1 1
=(n − )(− − 2 + O( 3 )) + 1 = O( 2 )
2 n 2n n n
P
On conclut que la série (vn − vn−1 ) est convergente ce qui est équivalent à la
convergence de la suite (vn )n≥2 . Remarquons que ce résultat montre l’existance d’un
n!
λ ∈ IR∗+ tel que lim n −n √ = λ.
n→∞ n e n
◦
2 . Étude de la suite (vn ), avec
n
X 1 n1−α
vn = − , α ∈]0, 1[
kα 1−α
k=1
On a µ ¶
1 1 1 1
vn − vn−1 = α + −
n (1 − α) (n − 1)α−1 (n)α−1
µ ¶
1 1 1 1−α
= α+ (1 − ) −1
n (1 − α)nα−1 n
µ ¶
1 1 1−α 1 1
= α+ α−1
− + O( 2 ) = O( 1+α )
n (1 − α)n n n n
P
On conclut que la série (vn − vn−1 ) est convergente ce qui est équivalent à la
convergence de la suite (vn )n≥2 .
3◦ . Étude de la suite (vn ), avec
n
X
vn = th k − Log ( ch n).
k=1
On a
X n
en
vn =Log ( )− (1 − th k)
ch n
k=1
n
X 2e−2k
2
=Log ( ) − ( )
1 + e−2n 1 + e−2k
k=1
X 2e−2k
Comme la série converge car son terme général est dominé par e−2k , alors
1 + e−2k
on conclut immédiatement que (vn )n≥1 est convergente.
Solutions 33
(f − g)(x)
Solution .8 1◦ . Notons que, d’après l’hypothèse, on a lim = 1, donc il
>
x→0
x(b − b0 )
existe x0 > 0 tel que
(f − g)(x)
x ∈]0, x0 [ =⇒ >0
x(b − b0 )
alors, dans l’intervalle ]0, x0 [ la fonction x 7→ f (x) − g(x) a le signe de b − b0 .
2◦ . Clairement,
µ ¶−λ
vn+1 1 λ 1
= 1+ = 1 − + O( 2 ).
vn n n n
∀ n ≥ n1 , u n ≥ M vn
un1 P P
où M = . Mais vn diverge (car λ < 1) donc un diverge aussi.
vn1
D’autre part, siµl > 1. On ¶choisit β et λ tels que l > β > λ > 1.
un
Comme lim n − 1 > β, alors il existe n0 tel que
n→∞ un+1
µ ¶
un
n ≥ n0 =⇒ n −1 ≥β
un+1
Solutions 35
∀ n ≥ n1 , u n ≤ M vn
un1 P P
où M = . Mais vn converge (car λ > 1) donc un converge aussi.
vn1
1 P
Enfin, si un = on a l = L = 1 et la série un converge si β > 1 et
n(Log n)β
diverge si β ≤ 1.
Solution .9 1◦ . On pose
1
u−1 = 1, un =
(1 + a0 ) · · · (1 + an )
On conclut que
X
lim un = 0 ⇐⇒ an diverge.
n→∞
36 SÉRIES NUMÉRIQUES
∞
X
◦
Solution .10 1 . Notons Sn = uk , on a clairement
k=n
n
X n
X n
X n+1
X n
X
kuk = k(Sk − Sk+1 ) = kSk − (k − 1)Sk = −nSn+1 + Sk .
k=1 k=1 k=1 k=1 k=1
D’où Ã !
n n
1X 1 X
Vn = kuk = Sk − Sn+1
n n
k=1 k=1
Soit ε > 0, alors il existe nε tel que, pour tout k ≥ nε , on a | Sk | < ε/3. Il en résulte
que, pour tout n ≥ nε ,
Ãn ! n
ε 1 Xε
n − nε ε 2ε 1Xε
2ε nε S1
| Vn | ≤ + Sk + ≤ + S1 ≤ +
3 n n 3 3 n 3 n
k=1 k=1
nε S1 ε
On en déduit qu’il existe n
eε ≥ nε tel que < , d’où
n
eε 3
∀n ≥ n
eε , | Vn | < ε
et lim Vn = 0.
n→∞
Remarquons que
X n
1 1 1
Vn = ( − ) kuk = Vn − Vn+1 + un+1 .
n+1 n n+1
k=1
D’où Ãm+1 !
m
X Xm X
1
Vn = V1 − Vm+1 + un+1 = un − Vm+1 .
n=1
n+1 n=1 n=1
m
X
P 1
Comme uk est convergente, on déduit de ce qui précède que Vn est
n=1
n+1
convergente et que
X∞ X∞
u1 + 2u2 + · · · + nun
= un .
n=1
n(n + 1) n=1
XN XN
1 1
√ ≤M .
k
k! k
k=1 k=1
1 e
D’où √
n
> √ . Alors
n! (n + 1) n n + 1
N
X +1 N
X
1 1
e ≤M ,
k=2
k.k 1/(k−1) k
k=1
38 SÉRIES NUMÉRIQUES
N
X N
X
1
ce qui s’écrit: eSN − RN ≤ M SN avec SN = , et RN = 1 + rk avec
k
k=1 k=2
1 Log k Log k
rk = (1 − exp(− )). Mais rk = O( 2 ) donc (RN )N ≥1 converge vers une limite
k k−1 k
RN
finie R, et de l’autre côté lim SN = +∞. En combinant ceci avec e − ≤ M on
N →∞ SN
trouve que e ≤ M . Ce qui démontre que λ0 = e.
n n
à n
!1/2 Ã n
!1/2
n(n + 1) X X√ k X X k2
= k= uk √ ≤ uk
2 uk uk
k=1 k=1 k=1 k=1
n
1 X k2
Posons alors Bn = . On a
n2 uk
k=1
Xn
n 4n k2
n ≤ 2
X n (n + 1)2 uk
uk k=1
k=1
n
4n 2n + 1 X k 2
=
2n + 1 n2 (n + 1)2 uk
k=1
µ ¶X n
4n 1 1 k2
= −
2n + 1 n2 (n + 1)2 uk
k=1
µ ¶
4n 1
= Bn − Bn+1 +
2n + 1 un+1
µ ¶
1
≤2 Bn − Bn+1 + .
un+1
N
X X1 N
2
≤M ,
k+1 k
k=1 k=1
XN
1
ce qui s’écrit: 2SN − 1 ≤ M SN avec SN = , qui tend vers l’infini lorsque l’on fait
k
k=1
tendre N vers l’infini. on trouve alors que 2 ≤ M . Ce qui démontre que λ−1 = 2.
Xn
Solution .12 Notons A0 = 0 et An = ϕ(k) pour n ≥ 1. La remarque importante
k=1
n
X n(n + 1)
ici est que An ≥ k= . On peut alors écrire
2
k=1
Xm m m m−1
ϕ(n) X An − An−1 X An X An
2
= 2
= 2
−
n=1
n n=1
n n=1
n n=1
(n + 1)2
m−1
X 1
Am 1
= + ( − ) An
m2 n=1
n2 (n + 1)2
m−1
m+1 X 1 1 n(n + 1)
≥ + ( 2− 2
)
2m n=1
n (n + 1) 2
m−1
m+1 X 1 1
≥ + ( + )
2m n=1
2n 2(n + 1)
m−1
X 1 m−1
X m
X
1 1 1 1
= + + + = .
2 2m n=1 2n n=1 2(n + 1) n=1 n
X ϕ(n)
Il en résulte que diverge.
n2
n
X
Solution .13 Posons Sn = uk . Alors
k=1
(−1)n+1
Sn+1 = (1 + ) Sn
(n + 1)α
1 P
Clairement, bn > 0 pour tout n ∈ IN∗ , et lim n2α bn = . Il en résulte que, bn
n→∞ 2
X (−1) n+1
converge si, et seulement si, α > 1/2. Mais, pour tout α ∈ IR∗+ , la série
(n + 1)α
n≥1
est convergente d’après la règle de convergence des séries alternées. On conclut que, si
P
α > 1/2 alors la série (Log Sn − Log Sn+1 ) converge, et si α ≤ 1/2 alors les sommes
P
partielles de la série (Log Sn − Log Sn+1 ) tendent vers l’infini, et donc (Sn )n≥1 tend
vers 0. Ceci démontre que (Sn )n≥1 converge pour tout α ∈ IR∗+ .
∞
X
Solution .14 Posons Rn = uk . Alors on a Rn ≤ c(Rn−1 − Rn ) pour tout
k=n+1
n ≥ 1. On conclut que
c
∀ n ≥ 1, Rn ≤ Rn−1
1+c
ce qui montre µ ¶n
c
∀ n ≥ 0, Rn ≤ R0 .
1+c
Mais un ≤ Rn−1 , alors ∀ n ≥ 1, un ≤ an b, avec a = c/(c + 1) et b = R0 (1 + c)/c.
D’où le résultat.
2◦ . En effectuant la somme des inégalités précédentes pour n variant entre 1 et m
on trouve
m
X m
X
αn2 −2 2
αn an ≤ −mαm ≤ 0.
n=1 n=1
XN
1 M 1
Mais, pour n > 1, un ≤ √ ce qui montre: SN ≤ (1 + SN ) avec SN = ,
2 n−1 4 k
k=1
qui tend vers l’infini lorsque l’on fait tendre N vers l’infini, on trouve alors que 4 ≤ M .
Ce qui démontre que µ = 4.
1
Solution .16 On a pour tout n ≥ 1, (1 − )Sn ≤ Sn−1 . Ce qui s’écrit
n2
Sn n Sn−1
∀ n > 1, ≤ .
n n+1n−1
Ceci permet de démontrer que
Sn 2
∀ n > 1, ≤ S1 .
n n+1
P
On conclut que ∀ n > 1, Sn ≤ 2S1 , et la série an converge.
on en déduit
m−1
X
π 1
∀ m ≥ 1, f (m) = + Arctg .
2 k
k=1
on trouve
π Xµ
m−1
1 1
¶
∀ m ≥ 1, f (m) − Log m = + Arctg − Log (1 + ) .
2 k k
k=1
1 1 1
On pose uk = Arctg − Log (1 + ). Clairement, uk = O( 2 ) donc
k k k
∞ µ ¶
π X 1 1
lim (f (m) − Log m) = λ = + Arctg − Log (1 + ) . (†)
m→∞ 2 k k
k=1
y−x
Mais 0 < x < y =⇒ Arctg y − Arctg x ≤ , donc pour tout (x, y) ∈ IR∗+ , avec
x2
0<x<y
∞
X 1 1
0 ≤ f (y) − f (x) ≤ Arctg − Arctg
n=0
n+x n+y
X∞
y−x 1
≤ 2 + (y − x)
x n=1
(n + x)2
à ∞
!
1 X 1 1
≤(y − x) + ( − )
x2 n=1 n − 1 + x n + x
µ ¶
1 1
≤(y − x) +
x2 x
On conclut que
1 + E(x)
∀ x ∈ [1, +∞[, 0 ≤ f (x) − f (E(x)) ≤
(E(x))2
On en déduit que lim [f (x) − f (E(x))] = 0. Or on a aussi lim [Log x − Log E(x)] = 0.
x→∞ x→∞
En combinant ceci avec (†) on trouve
∞ µ ¶
π X 1 1
lim f (x) − Log x = + Arctg − Log (1 + ) .
x→∞ 2 k k
k=1
Solution .18 D’après l’hypothèse, il est clair que la suite (nα un )n≥1 est décroissante,
donc
u1
∀ n ≥ 1, un ≤ α .
n
P −α P
Mais n converge (α > 1) alors un converge.
1.3.5 . . . (2n − 1) 1
Si un = . Alors
2.4.6 . . . (2n) 2n + 1
Mais si n ≥ 14 on a
µ ¶4/3
(2n + 1)2 4 n
≤1− < .
(2n + 3)(2n + 2) 3n n+1
P
Alors un converge.
vn+1 4
D’où lim = . Il suffit de prendre λ = 4/e.
n→∞ vn ae
◦
2 . On a
vn+1 1 1 1
Log = 1 − nLog (1 + ) + Log (1 + ) − Log (1 + )
vn n 2n n
vn+1 1 P
Donc Log = O( 2 ), et la série (Log vn+1 − Log vn ) converge, ce qui entraı̂ne
vn n P
la convergence de (Log vn )n≥1 vers un réel µ. Alors lim vn = eµ 6= 0, et la série vn
n→∞
diverge dans ce cas.
Solution .20 Pour simplifier on pose ϕ(x) = (ex − 1)/x, c’est une fonction
prolongeable en une fonction de classe C ∞ sur IR, avec ϕ(0) = 1, de plus ϕ(x) > 0
pour tout x ∈ IR.
Soient (α, β) ∈ IR2 , avec α < µ < β, alors d’après l’hypothèse il existe xαβ > 0 tel
que
f 0 (x)
∀ x ≥ xαβ , α≤ ≤ β.
f (x)
En intégrant entre p et x on trouve
f (x)
∀ (x, p) ∈ IR2 , x ≥ p ≥ xαβ , =⇒ α(x − p) ≤ Log ≤ β(x − p),
f (p)
44 SÉRIES NUMÉRIQUES
ou bien,
P
donc f (p) converge. En revenant à (†) on trouve
X∞ Z ∞ ∞
X
∀ n ≥ Nε , (ϕ(µ) − ε) f (p) ≤ f (x) dx ≤ (ϕ(µ) + ε) f (p)
p=n n p=n
Nε
X Z Nε n
X
Si l’on pose Aε = f (p), Bε = f (t) dt et Sn = f (p), alors on trouve, pour
k=0 0 p=0
tout n ≥ Nε ,
Z n
Aε 1 Bε
(ϕ(µ) − ε)(1 − )≤ f (t) dt − ≤ (ϕ(µ) + ε).
Sn Sn 0 Sn
Solutions 45
Alors Z n Z n
f (t) dt f (t) dt
0 0
ϕ(µ) − ε ≤ lim n ≤ lim n ≤ ϕ(µ) + ε
n→∞ X n→∞ X
f (p) f (p)
p=0 p=0
OKMRAN
OUBA
INTÉGRALES GÉNÉRALISÉES
I. Généralités
admet une limite finie lorsque x tend vers b. Dans ce cas on écrit:
Z b Z x
f (x) dx = lim f (t) dt.
<
a x→b a
Z b
Si, d’autre part, l’intégrale généralisée f (x) dx ne converge pas, on dit qu’elle diverge.
a
Bien sûr, il y a une définition analogue pour ]a, b] (au lieu de [a, b[), (a, b) ∈ IR × IR
avec a < b.
Remarquons que, si (a, b) ∈ IR×IR avec a < b, et si f : [a, b[−→ IK et g : [a, b[−→ IK
Z b
sont deux applications continues telles que les intégrales généralisées f (x) dx et
Z b Z b a
g(x) dx convergent alors, pour tout λ ∈ IK, l’intégrale généralisée (λf + g)(x) dx
a a
converge et
Z b Z b Z b
(λf + g)(x) dx = λ f (x) dx + g(x) dx.
a a a
Exemples :
1
♠ Considérons, pour α ∈ IR, la fonction fα : [1, +∞[−→ IR, x 7→ α . L’intégrale
Z ∞ x
généralisée fα (x) dx converge si, et seulement si, α > 1. En effet,
1
µ ¶
Z
1 1
x −1 si α 6= 1
Fα (x) = fα (t) dt = 1−α xα−1
1
Log x si α = 1
2 Intégrales généralisées
µ ¶
Z
1 1
1 1− si α 6= 1
Gα (x) = gα (t) dt = 1−α xα−1
x
−Log x si α=1
Z 1
F (x) = Log t dt = [xLog x − 1]1x = −1 − xLog x + x.
x
Proposition I.1. Soient (a, b) ∈ IR × IR avec a < b, et f : [a, b[−→ IK une application
Z b
continue et positive. L’intégrale généralisée f (x) dx converge si, et seulement si, il
a
existe une constante M telle que
Z x
∀ x ∈ [a, b[, f (t) dt ≤ M.
a
Z x
Preuve : C’est immédiat car la fonction x 7→ f (t) dt est croissante.
a
Proposition I.2. Soient (a, b) ∈ IR × IR avec a < b, et f : [a, b[−→ IK et g : [a, b[−→ IK
deux applications continues telles que 0 ≤ f ≤ g.
Z b Z b
– Si l’intégrale généralisée g(x) dx converge, alors f (x) dx converge.
a a
Z b Z b
– Si l’intégrale généralisée f (x) dx diverge, alors g(x) dx diverge.
a a
1
Exemple : Soit, pour (α, β) ∈ IR2 , la fonction hα,β : [e, +∞[−→ IR, x 7→ α .
Z ∞ x (Log x)β
L’intégrale hα,β (x) dx converge si, et seulement si, α > 1 ou (α = 1 et β > 1). En
1
effet, distinguons plusieurs cas:
¦ Si α > 1, on choisit γ ∈]1, α[. Alors lim xγ hα,β (x) = 0, et par conséquent il existe
x→∞
une constante c ≥ e telle que
1
∀ x ≥ c,
hα,β (x) ≤ γ .
x
Z ∞ Z ∞
dx
Mais converge car γ > 1, donc hα,β (x) dx converge. Il en résulte que,
c xγ Z c
∞
si α > 1, alors hα,β (x) dx converge.
e
¦ Si α < 1, on choisit γ ∈]α, 1[. Alors lim xγ hα,β (x) = +∞, et par conséquent il
x→∞
existe une constante c ≥ e telle que
1
∀ x ≥ c, hα,β (x) ≥ .
xγ
Z ∞ Z ∞
dx
Mais diverge car γ < 1, donc hα,β (x) dx diverge. Il en résulte que, si
c xγZ c
∞
α < 1, alors hα,β (x) dx diverge.
e
¦ Si α = 1, alors pour tout x ≥ e,
Z x Z Log x
du
Fβ (x) = h1,β (x) dx = .
e 1 uβ
Donc lim Fβ (x) existe si, et seulement si, β > 1.
x→∞
Un moyen très utile pour montrer la convergence d’une intégrale généralisée est le
critère de Cauchy qui s’énonce comme suit:
“Soit (a, b) ∈ IR × IR avec a < b, et f : [a, b[−→ IK une application continue. Alors,
Z b
l’intégrale généralisée f (x) dx converge si, et seulement si,
a
½ ¾ ¯Z v ¯
(u, v) ∈ IR2 ¯ ¯
(∀ ε > 0) (∃ c ∈ [a, b[) : =⇒ ¯¯ f (x) dx ¯¯ ≤ ε.”
c≤u<v<b u
Définition : Soient (a, b) ∈ IR × IR avec a < b et f : [a, b[−→ IK une application con-
Z b
tinue. On dit que l’intégrale généralisée f (x) dx est absolument convergente
Z b a
Proposition I.3. Soient (a, b) ∈ IR×IR avec a < b, et f : [a, b[−→ IK et g : [a, b[−→ IR+
Z b
deux applications continues telles que f ∼ g. Alors les intégrales généralisées f (x) dx
b− a
Z b
et g(x) dx sont de même nature.
a
Donc ¯Z y ¯ Z y
¯ sin t ¯¯ 1 1 dt 2
¯ dt ¯ ≤ + + = .
¯ t x y 2
x x t x
Si ε > 0, alors ¯Z y ¯
2 ¯ sin t ¯¯
¯
≤ x < y =⇒ ¯ dt ¯ ≤ ε.
ε x t
Comparaison des convergences d’une série et d’une intégrale 5
Z ∞
sin t
Le critère de Cauchy montre alors la convergence de l’intégrale généralisée dt.
0 t
Montrons que l’intégrale précédente n’est pas absolument convergente. En effet, si
k ∈ IN∗ ,
Z 4πk ¯ ¯ X Z 2π(r+1) ¯¯ sin t ¯¯
2k−1
¯ sin t ¯
¯ ¯ ¯ ¯
¯ t ¯ dt = ¯ t ¯ dt
2πk r=k 2πr
X Z 2π ¯¯ sin(t + 2πr) ¯¯
2k−1
= ¯ ¯
¯ t + 2πr ¯ dt
r=k 0
X Z 2π | sin t |
2k−1
= dt
t + 2πr
r=k 0
µZ 2π ¶ 2k−1
X 1
≥ | sin t | dt
0 2π(r + 1)
r=k
µZ 2π ¶ Z 2π
k 1 1
≥ | sin t | dt = | sin t | dt = .
0 4πk 4π 0 π
Z b Z c Z b
f (x) dx = f (x) dx + f (x) dx.
a a c
Th
Z ∞éorème II.1. Soit f : [a, +∞[−→ C une fonction continue. L’intégrale généralisée
|
f (x) dx converge si, et seulement si, pour toute suite (xn )n≥0 de [a, +∞[ tendant
X Z xn+1
a
Z x
Preuve : Notons, pour x ∈ [a, +∞[, F (x) = f (t) dt. On a
a
Z ∞
f (x) dx converge ⇐⇒ lim F (x) existe,
a x→∞
∀ (xn )n≥0 de [a, +∞[ tendant vers +∞
⇐⇒
lim F (x ) existe,
n
n→∞
∀ (xn )n≥0 de [a, +∞[ tendant vers +∞
⇐⇒ X Z xn+1
f (t) dt converge.
x n≥0 n
une suite croissante (un )n≥0 de [a, +∞[ tendant vers +∞, telle que
XZ un+1
¦ la série f (t) dt converge,
n≥0 un
Z un+1
¦ lim | f (t) | dt = 0
n→∞ un Z ∞
Alors, l’intégrale généralisée f (x) dx converge.
a
Preuve : Pour x ≥ u0 , on pose p(x) = max{m : um ≤ x}. Alors, pour tout x ≥ u0 ,
La fonction x 7→ p(x) est croissante, non majorée donc lim p(x) = +∞. Comme
x→∞
Z x Z u0 p(x)−1 Z uk+1
X Z x
f (t) dt = f (t) dt + f (t) dt + f (t) dt.
a a k=0 uk up(x)
Comparaison des convergences d’une série et d’une intégrale 7
alors
¯ ¯
¯Z x Z u0 p(x)−1 Z uk+1 ¯ Z up(x)+1
¯ X ¯
¯ f (t) dt − f (t) dt + f (t) dt ¯¯ ≤
| f (t) | dt.
¯
¯ a a k=0 uk ¯ u p(x)
Corollaire II.3. Soit f : [a, +∞[−→ IR+ une fonction continue. On suppose qu’il
existe une suite croissante (un )n≥0 de [a, +∞[ tendantZvers +∞, telle que la série
X Z un+1 ∞
f (t) dt converge. Alors, l’intégrale généralisée f (x) dx converge.
n≥0 un a
∞ Z
sin t
Exemple : Étudions l’intégrale généralisée dt avec α ∈ IR. En effet,
¯ ¯ π tα Z ∞
¯ sin t ¯ 1 dt
¯ ¯
Si α > 1, on a ¯ α ¯ ≤ α , pour tout t ∈ [π, +∞[. Comme converge, alors
tZ t π tα
∞
sin t
l’intégrale généralisée dt est absolument convergente pour α > 1.
π tα
Si α ≤ 1, on pose
Z (n+1)π Z π
sin t sin t
an = α
dt = (−1)n dt
nπ t 0 (t + nπ)α
Théorème II.4. Soit f : [a, +∞[−→ IR+ une fonction continue et décroissante. On
pose
n
X Z a+n+1
xn = f (a + k) − f (t) dt.
k=0 a
n+1
X Z a+n+1
yn = f (a + k) − f (t) dt.
k=0 a
yn − xn = f (a + n + 1) ≥ 0.
La suite (xn )n est donc croissante, majorée, et par conséquent convergente. De même,
la suite (yn )n est decroissante, minorée, et donc convergente. Remarquons que si
lim f (x) = 0 alors les deux suites (xn )n ≥ 0 et (yn )n ≥ 0 sont adjacentes.
x→∞
est convergente.
En effet, c’est une série à termes positifs donc il suffit de majorer la suite des
1 1
sommes partielles. Pour t ∈ [ak−1 , ak ] on a, √ ≤ √ , d’où
ak ak t t
Z ak
ak − ak−1 dt
∀ k ≥ 1, √ ≤ √ .
ak ak ak−1 t t
Ce qui donne
Z k+1
f (k) = F (k + 1) − F (k) − (k + 1 − t)f 0 (t) dt.
k
ou bien,
n
X n
X Z k+1
f (k) = F (n + 1) − bk , avec bk = (k + 1 − t)f 0 (t) dt.
k=1 k=1 k
Z k+1
P
Mais, lim F (n + 1) = L et, pour tout k ≥ 1, | bk | ≤ | f 0 (t) | dt donc bk
n→∞
Z ∞ k
En effet,
Z √
X Z √X
sin t sin u
dt = 2 du.
1 t 1 u
Z ∞ √ √
0 cos x sin x
Alors, f (t) dt converge. D’autre part, f (x) = √ − , alors, pour
1 Z ∞ 2x x x2
3
tout x ≥ 1, | f 0 (x) | ≤ √ . Il en résulte f 0 (t) dt est absolument convergente.
2x x
X sin √n
1
EXERCICES
Z ∞ Z ∞ √ √
xα 3
x+1− 3
x
I1 = √ dx I2 = √ dx
1 1 + ex 1 x
Z ∞ p
I3 = (x + 1 − x2 + 2x + a) dx
1
Z ∞ Z ∞
1 1
I4 = dx I5 = dx
e xa (Log x)b ee xa (Log x)b (Log Log x)c
Z ∞ Z ∞
1 1 1
I6 = sin( ) dx I7 = sin x sin( ) dx
1 x x 1 x
Z ∞ Z ∞
I8 = Log sin(1/x) dx I9 = Log cos(1/x) dx
1 1
Z 1 Z ∞
(Log x)2 (sin x)2
I10 = √ dx I11 = dx
0 x(1 − x) 0 xα
Exercice .2 Calculer les intégrales suivantes, après avoir justifié leur existence :
Z π/2 Z ∞
I1 = cos x Log (tg x) dx I2 = xn e−x dx
0 0
Z π Z ∞
x e−ax − e−bx
I3 = Log (2 sin ) cos nx dx I4 = dx
0 2 0 x
Z π/2 Z π/2
I5 = Log (sin x) dx I6 = Log (cos x) dx
0 0
Z 1 Z ∞ µZ ∞ ¶
Log x sin t
I7 = √ dx I8 = dt dx
0 x(1 − x)3/2 0 x t
Exercice .3 Soit f : IR+ −→ IR une fonction uniformément continue sur IR+ , telle
R
+∞
que f (x) dx converge. Prouver que lim f (x) = 0.
0 x→+∞
Exercice .4 Soit f :IR+ −→ IR continue et bornée. Montrer que:
Z ∞
nf (x) π
lim 2 2
dx = f (0).
n→∞ 0 1+n x 2
Exercices 11
g 0 (x) µ
Exercice .5 Soit g : [0, +∞[−→ IR∗+ , de classe C 1 , telle que ∼ au voisinage
g(x) x
de +∞ avec µ 6∈ {−1, 0}.
R
+∞
a. On suppose µ > −1. Montrer que g(x) dx diverge et que
0
Z x
xg(x)
g(t)dt ∼ au voisinage de +∞.
0 µ+1
R
+∞
b. On suppose µ < −1. Montrer que g(x) dx converge et que
0
Z +∞
xg(x)
g(t)dt ∼ − au voisinage de +∞.
x µ+1
Exercice .10
R
+∞ 2
a. Montrer que I = e−x dx converge.
0
π/2
R 2
sin2 x
b. Montrer que lim λ e−λ dx = I .
λ→∞ 0
c. Étudier suivant les valeurs de (α, β) ∈ (IR∗+ )2 la convergence de l’intégrale
Z
+∞
α 2
xβ e−x sin x dx
0
12 INTÉGRALES GÉNÉRALISÉES
R1
Exercice .11 Soit f :]0, 1] −→ IR une fonction décroissante telle que f (x) dx
0
converge. Déterminer lim xf (x).
>
x→0
Exercice .12 Soient (m, n) ∈ (IN∗ )2 , on suppose que m < n.
1◦ . Convergence et calcul de
Z +∞
x2m−1
Fn,m = dx.
0 1 + x2n
π
(On trouvera Fn,m = ).
2n sin(πm/n)
2◦ . En effectuant un changement de variable convenable montrer que, pour α ∈
Q
/ ∩ ]0, 1[
Z +∞
xα−1 π
I(α) = dx = .
0 1+x sin πα
Calculer ensuite I(α) pour α ∈ ]0, 1[.
3◦ . Pour q ∈ IN∗ ,(m, n) ∈ (IN∗ )2 , avec m < n, on pose
Z ∞
tm−1
J(n, m, q) = dt.
0 (1 + tn )q
Trouver une relation simple entre J(n, m, q+1) et J(n, m, q). En déduire J(n, m, q).
Z ∞
2
Exercice .13 On se propose dans cet exercice de calculer l’intégrale I = e−x dx.
0
Considérons les intégrales suivantes:
Z π/2 Z 1 Z ∞
n dx
Wn = sin x dx, In = (1 − x2 )n dx, Jn =
0 0 0 (1 + x2 )n
◦
1 . Calculer (In )n≥1 et (Jn )n≥1 en fonction de (Wn )n≥1 .
2 2 1
2◦ . Montrer que ∀ x ∈ [0, 1], 1 − x2 ≤ e−x et que ∀ x ∈ [0, +∞], e−x ≤ .
1 + x2
En déduire que
I
In ≤ √ ≤ J n .
n
3◦ . Trouver une relation entre Wn+2 et Wn , et montrer que pour tout n ≥ 1 on a
nWn Wn−1 = π/2.
◦
4 . En déduire la valeur de I.
Exercice .14
I
n
X
1◦ . Soit t ∈ IR et k ∈ IN∗ . Calculer e−iπkt . Montrer que
k=−n
Z 1/2 Z 1
sin(2n + 1)πt sin(2n + 1)πt 1
dt = dt = .
0 sin πt 1/2 sin πt 2
Exercices 13
2◦ . Soit g une fonction continue sur un intervalle [a, b] de IR. Montrer que
Z b
lim g(t) sin mt dt = 0
m→∞ a
1. On pose
n Z
X 1
Sn = f (t) e−2iπkt dt.
k=−n 0
Montrer que Z 1
sin(2n + 1)πt
Sn = dt. f (t)
0 sin πt
¸ ¸
1 f (t) − f (0)
En prolongeant par continuité les deux fonctions 0, −→ C,|
t 7→ et
· · 2 sin πt
1 f (t) − f (1)
, 1 −→ C,|
t 7→ , calculer la limite de la suite (Sn )n∈IN∗ .
2 sin πt
4◦ . Soient f : IR −→ C | une fonction dérivable et p ∈ IN∗ . Montrer que
à n Z
!
1 1 X p
f (0) + f (1) + · · · + f (p − 1) + f (p) = lim f (t) e−2iπkt dt .
2 2 n→∞ 0
k=−n
II
◦
1 . Montrer la convergence des integrales
Z +∞ Z +∞ Z +∞
2
2 2
α= cos t dt, β= sin t dt, γp = e2iπpt dt.
0 0 0
Exprimer γp en fonction de α , β et p.
2◦ . Montrer que, pour k ∈ ZZ,
Z 1 Z k/2
2iπp(x2 −kx) pk2 2
e dx = (−i) e2iπpu du.
0 (k−2)/2
à n Z
!
X 1
2iπp(x2 −kx)
En déduire lim e dx en fonction de α , β et p.
n→∞ 0
k=−n
3◦ . En applicant le résultat du I.4◦ . à la fonction f : t 7→ exp(2iπt2 /p), calculer la
p−1 2iπk2
X
somme de Gauss Gp = e p pour tout p ≥ 1, et déterminer explicitement les
k=0
valeurs des intégrales de Fresnel α et β.
14 INTÉGRALES GÉNÉRALISÉES
SOLUTIONS
xα
Solution .1 1◦ . Notons que √ x
≤ xα e−x/2 ≤ M e−x/4 où M = sup xα e−x/4
1+e x≥1
qui est fini, soit par un calcul direct, soit en utilisant le fait suivant:
“ soit f : [a, +∞[−→ IR une fonction continue ayant une limite finie en +∞. Alors
f est bornée.” Z ∞
On conclut que I1 converge car e−x/4 dx converge.
1
2◦ . En utilisant le théorème des accroissements finis on a
√
3
√ 1
0≤ x+1− 3
x≤ √
3
3 x2
D’où √ √
x+1− 3x
3
1
0≤ √ ≤ 7/6 .
x 3x
Z ∞
On conclut que I2 converge car x−7/6 dx converge.
p1
3◦ . Notons que lim x(x + 1 − x2 + 2x + a) = (a − 1)/2. On conclut donc que si
x→∞ Z ∞
dx
a 6= 1, l’intégrale I3 diverge car elle est de même nature que , et si a = 1, elle
1 x
converge trivialement.
4◦ .– Si a > 1, alors on considère α ∈]1, a[, et M = sup xα−a (Log x)−b qui est fini
x≥e
car la fonction à maximiser est continue sur [e, +∞[ et tend vers 0 à l’infini. On a
M
∀ x ≥ e, x−a (Log x)−b ≤ .
xα
1
∀ x ≥ x0 , x−a (Log x)−b ≥
xα
5◦ . – Si a > 1, on considère α ∈]1, a[, et M = sup xα−a (Log x)−b (Log (Log x))−c
x≥e
qui est fini car la fonction à maximiser est continue sur [ee , +∞[ et tend vers 0 à l’infini.
On a
M
∀ x ≥ ee , x−a (Log x)−b (Log (Log x))−c ≤
xα
et l’intégrale I5 converge si a > 1.
– Si a < 1, alors on considère α ∈]a, 1[. On a lim xα−a (Log x)−b (Log (Log x))−c = +∞
x→∞
donc il existe x0 ≥ ee tel que, pour tout x ≥ x0 , on a xα−a (Log x)−b (Log (Log x))−c ≥ 1.
Alors
1
∀ x ≥ x0 , x−a (Log x)−b (Log (Log x))−c ≥
xα
et l’intégrale I5 diverge si a < 1.
– Si a = 1 on a
Z A Z LogA
dx dt
= .
e x(Log x) (Log (Log x))−c
b
e tb (Log t)c
Donc, dans le cas a = 1, I5 converge si, et seulement si, (b > 1) ou (b = 1 et c > 1).
Conclusion, l’intégrale I5 converge si, et seulement si, (a > 1) ou (a = 1 et b > 1)
ou (a = b = 1 et c > 1).
6◦ . Pour tout x ≥ 1 on a
1 1 1
0≤ sin( ) ≤ 2
x x x
Z ∞
dx
D’où l’intégrale I6 converge car elle est de même nature que .
1 x2
7◦ . On a pour tout x ≥ 1,
¯ ¯
¯ ¯
¯ sin( 1 ) − 1 ¯ ≤ 1
¯ x x ¯ x3
Z ∞ µ ¶ Z ∞
1 1 sin x
alors sin x sin( ) − dx est absolument convergente. Mais dx est
1 x x 1 x
semi-convergente. On en déduit que l’intégrale I7 est semi-convergente.
(Log x)2 1
∀ x ∈]0, x0 [, 0≤ √ ≤ 2/3 .
x(1 − x) x
Z 1
dx
On conclut que I10 est convergente car l’est.
0 x2/3 Z ∞
(sin x)2 (sin x)2
11◦ . La fonction x 7→ est positive, alors l’intégrale dx est de
P xα π xα
même nature que an avec
Z (n+1)π Z π
(sin x)2 (sin x)2
an = dx = dx.
nπ xα 0 (x + nπ)α
Clairement,
π π
α
≤ an ≤ α .
(n + 1) n
Z ∞
(sin x)2
On conclut que dx converge si, et seulement si, α > 1.
π xα Z π
2
α−2 (sin x) (sin x)2
D’autre part, nous avons lim x . α
= 1, alors α
dx est de même
> x 1 x
Z π x→0
1
nature que α−2
dx. Elle converge, par conséquent, si α − 2 < 1. On conclut que
1 x
l’intégrale I11 converge si, et seulement si, α ∈]1, 3[.
On calcule alors lim F (x) = 0 et lim F (x) = −Log 2. Il en résulte que l’intégrale
> <
x→0 x → π/2
Z π/2
cos xLog (tg x) dx converge et vaut −Log 2.
0 Z ∞
◦
2 . Une récurrence simple sur n montre que xn e−x dx converge et vaut n!.
0
Solutions 17
Alors, K1 = −π/2 et
Z
1 π cos(x/2)(sin(n + 1)x − sin nx)
(n + 1)Kn+1 − nKn = dx
2 0 sin(x/2)
Z π µ ¶
cos(x/2) 1 x
= cos(n + )x sin dx
0 sin(x/2) 2 2
Z π
x 1
= cos cos(n + )x dx
0 2 2
Z π
1
= (cos(n + 1)x + cos nx) dx = 0
2 0
π
Il en résulte que Kn = − pour tout n ≥ 1. En ce qui concerne K0 , voir le calcul de
2n
I5 .
4◦ . On peut supposer 0 < a < b. On a
Z µ Z aµ Z bµ
e−ax − e−bx e−t e−t
dx = dt − dt
ε x aε t bε t
Zbε −t Z bµ
e e−t
= dt − dt
aε t aµ t
D’où ¯Z ¯ Z b Z b −µt
¯ µ
¯ e−ax − e−bx b ¯¯ 1 − e−εt e
¯ dx − Log ¯ ≤ dt + dt
ε x a a t a t
ou bien, en utilisant 1 − eεt ≤ εt et eµt ≤ eµa pour t ≥ a,
¯ Z µ −ax ¯
¯ e − e−bx b ¯¯ b
¯ dx − Log ¯ ≤ (b − a)ε + e−µa Log .
¯ x a a
ε
Z ∞
e−ax − e−bx
Ce qui démontre que dx est convergente et vaut Log (b/a).
0 x
18 INTÉGRALES GÉNÉRALISÉES
On conclut que
r
x √
F (x) = 2 Log x − 4Arcsin x + 2Log 2 + π.
1−x
Enfin, lim F (x) = π + 2Log 2 et lim F (x) = −π + 2Log 2. Il en résulte que l’intégrale
> <
x→0 x→1
Z 1
Log x
√ dx est donc convergente et vaut −2π.
0 x(1 − x)3/2 Z ∞
sin t sin x
◦
8 . Posons G(x) = dt. On a G0 (x) = − .
x t x
Z x · ¸x Z x
G(t) dt = tG(t) + sin t dt = xG(x) + 1 − cos x
0 0 0
Alors Z ∞
1 dt 2
| xG(x) − cos x | ≤ + 2x = .
x x t3 x
On conclut Z x µZ ∞ ¶
sin u 1
du dt = 1 − O( )
0 t u x
Z ∞ µZ ∞ ¶
sin u
Il en résulte que du dt converge et vaut 1.
0 t u
Soit x > xε + η = x0 on a ¯Z ¯
1 ¯¯ x+η ¯ ε
¯<
f (t) dt
2η ¯ x−η ¯ 2
Z x ¯ ¯ Z nx
¯ nf (t) ¯ dt Mπ
¯ ¯ dt ≤ M = M Arctg nx ≤ ,
¯ 1 + n2 t2 ¯ 1+t 2 2
0 0
Z ∞
nf (x)
donc dx converge absolument.
0 1 + n2 x2 Z
∞
n π
Notons aussi que 2 2
dx = , d’où
0 1+n x 2
Z ∞ Z ∞ Z ∞
nf (x) π n f (x/n) − f (0)
2 2
dx − f (0) = 2 2
(f (x) − f (0)) dx = dx
0 1+n x 2 0 1+n x 0 1 + x2
alors
¯Z ∞ ¯ Z α Z ∞
¯ nf (x) π ¯ | f (x/n) − f (0) | dx
¯ ¯
dx − f (0) ¯ ≤ dx + 2M dx
¯ 1+n x2 2 2 1+x 2 1 + x2
0 0 α
π 1
≤ sup | f (x) − f (0) | + 2M Arctg
2 0≤x≤α/n α
Soit alors ε > 0, il existe αε > 0 tel que 2M Arctg (1/α) < ε/2 et il existe ηε > 0 tel que
ε
0 < x < η =⇒ | f (x) − f (0) | < .
π
Alors ¯Z ∞ ¯
αε ¯ nf (x) π ¯ ε ε
∀n > , ¯ dx − f (0) ¯ < + = ε.
ηε ¯ 1 + n2 x2 2 ¯ 2 2
0
On conclut que Z ∞
nf (x) π
lim 2 2
dx = f (0).
n→∞ 0 1+n x 2
g 0 (t) λ
∀ t ≥ x0 , >
g(t) t
g(x) > M xλ
∀ x ≥ x0 ,
Z ∞ Z ∞
−λ λ
avec M = g(x0 )x0 . Mais x dx diverge, donc g(x) dx diverge.
1 0
2◦ . Supposons µ < −1, et soit λ ∈]µ, −1[. Il existe x0 tel que
g 0 (t) λ
∀ t ≥ x0 , <
g(t) t
Solutions 21
g(x) < M xλ
∀ x ≥ x0 ,
Z ∞ Z ∞
−λ λ
avec M = g(x0 )x0 . Mais x dx converge, donc g(x) dx converge.
1 0
On pose h(x) = xg 0 (x)/g(x) d’après l’hypothèse lim h(x) = µ. Une intégration
x→∞
par parties sur [a, b], montre que
Z b Z b
0
xg (x) dx = bg(b) − ag(a) − g(x) dx
a a
Z b
(1 + h(x))g(x) dx = bg(b) − ag(a) (1)
a
Soit ε > 0, il existe x0 > 0 tel que, pour tout x ≥ x0 , on a | h(x) − µ | ≤ ε/2. Ce qui
montre
Z x0
ε
∀ x > x0 , | xg(x) − (1 + µ)G(x) | ≤ | h(t) − µ | g(t) dt + G(x)
0 2
ou bien
¯ ¯ Z x0
¯ xg(x) ¯ 1 ε
∀ x > x0 , ¯ ¯
¯ G(x) − (1 + µ) ¯ ≤ G(x) | h(t) − µ | g(t) dt +
2
0
soit ¯ ¯
¯ xg(x) ¯ ε ε
∀ x > x1 , ¯ − (1 + µ) ¯ < + = ε,
¯ G(x) ¯ 2 2
∀ x > x0 , 1 + µ − ε ≤ 1 + h(x) ≤ 1 + µ + ε.
D’où
Z ∞ Z ∞ Z ∞
∀ x > x0 , (1 + µ − ε) g(t) dt ≤ (1 + h(t))g(t) dt ≤ (1 + µ + ε) g(t) dt
x x x
soit ¯ Z ∞ ¯ Z ∞
¯ ¯
∀ x > x0 , ¯ xg(x) + (1 + µ) ¯
g(t) dt ¯ ≤ ε g(t) dt
¯
x x
Z x
Log (1 + ta )
Solution .6 Posons F (x) = dt. Si a = 0, alors lim F (x) existe si,
1 tb x→∞
et seulement si, b > 1. Et lim F (x) existe si, et seulement si, b < 1. On conclut que
>
x→0
I(0, b) diverge pour tout b ∈ IR.
Z a
1 x Log (1 + t)
Si a > 0, alors F (x) = dt. On en déduit que lim F (x) existe si,
a 1 t1+(b−1)/a x→∞
b−1 b−1
et seulement si, + 1 > 1. Et lim F (x) existe si, et seulement si, < 1. On
a >
x→0
a
conclut que pour a > 0, I(a, b) converge si, et seulement si, 1 < b < 1 + a.
Z a
1 x Log (1 + t)
Si a < 0, alors F (x) = dt. On en déduit que lim F (x) existe si,
a 1 t1+(b−1)/a x→∞
Z 1
Log (1 + t) b−1
et seulement si, 1+(b−1)/a
dt converge, c’est à dire < 1. Et lim F (x) existe
0 t a >
x→0
Z ∞
Log (1 + t) b−1
si, et seulement si, dt converge, c’est à dire > 0. On conclut que
1 t1+(b−1)/a a
pour a < 0, I(a, b) converge si, et seulement si, 1 + a < b < 1.
Solutions 23
Z ∞
Log (1 + xa )
I(a, b) = dx
0 xb
1
converge si, et seulement si a
I(a,b) converge
(1 < b < 1 + a) ou (1 + a < b < 1).
I(a,b) diverge
Z 1
dx
Solution .7 L’intégrale I = est clairement convergente. On
0 − x)1/3 x2/3 (1
effectue le changement de variable x = 1/(1 + t3 ), on obtient
Z ∞ Z ∞
3t 3
I= 3
dt = dt.
0 t +1 0 t3 +1
Solution .8 Si α > 0, on a
Z µ Z µα
α β 1
(1 − x ) dx = (1 − t)β t−1+1/α dt
ε α εα
R1
Donc, pour α > 0, l’intégrale I(α, β) converge si, et seulement si, 0
(1 − t)β t−1+1/α dt,
converge c’est à dire (β > −1) et (α < 1).
Si α < 0, on a
Z µ Z µα
α β 1
(1 − x ) dx = (1 − t)β t−1+1/α dt
ε α εα
R∞
Donc, pour α < 0, l’intégrale I(α, β) converge si, et seulement si, 1
(t − 1)β t−1+1/α dt
converge, c’est à dire (β > −1) et (βα > −1).
24 INTÉGRALES GÉNÉRALISÉES
Posons λ+ α α α − α α α + β β
n = π max(n , (n + 1) ), λn = π min(n , (n + 1) ) µn = π max(n , (n +
1)β ) et µ− β β β ± α α ± β β
n = π min(n , (n + 1) ). Clairement λn ∼ π n et µn ∼ π n .
D’autre part,
Z π Z π/2 Z π/2
du du dθ π
2 du = 2 2 du = 2 √ =√ .
0 1 + ` sin u 0 1 + ` sin u 0 1+` 1+`
√
Où l’on a effectué le changement de variable cotg u = 1 + ` tg θ. On conclut que
λ− λ+
p n ≤ a n ≤ p n .
1 + µ+
n 1 + µ−
n
P β
Si β > 0, alors an ∼ (πn)α−β/2 et an converge si, et seulement si, α − < −1.
√ P 2
Si β = 0, alors an ∼ (πn)α / 2 et an converge si, et seulement si, α < −1.
P
Si β < 0, alors an ∼ (πn)α et an converge si, et seulement si, α < −1.
Z ∞
xα
I(α, β) = dx
1 1 + xβ sin2 x
2
2
Solution
Z ∞ .10 a. Clairement e−x ≤ e−x pour tout x ≥ 1. D’où la convergence de
2
I= e−x dx.
0
b. Posons
Z π/2 Z π/2
−λ2 sin2 x 2
sin2 x
J(λ) = e dx et H(λ) = cos xe−λ dx.
0 0
Z π/2
2
sin2 x
0 ≤ J(λ) − H(λ) = (1 − cos x) e−λ dx
0
Z π/2
x −λ2 sin2 x
=2 sin2 e dx
0 2
Z π/2
x2 −4λ2 x2 /π2
≤ e dx
0 2
Z λ
π3 2 −u2
= u e du
16λ3 0
Z ∞
π3 2
≤ 3
u2 e−u du
16λ 0
1
On conclut que λJ(λ) − λH(λ) = O( ). Il en résulte que
λ2
lim λJ(λ) = I.
λ→∞
est du côté de la borne supérieure. La fonction intégrée étant positive alors l’intégrale
P
I(α, β) est de même nature que an avec
Z (n+1)π Z π
β −xα sin2 x α
sin2 x
an = x e dx = (x + nπ)β e−(x+nπ) dx.
nπ 0
On en déduit l’inégalité
Z π Z π
β (n+1)α π α sin2 x β α
π α sin2 x
(nπ) e dx ≤ an ≤ ((n + 1)π) en dx
0 0
p √
2(nπ)β J( (n + 1)α π α ) ≤ an ≤ 2((n + 1)π)β J( nα π α )
an P α
D’où lim = 2I. Alors an converge si, et seulement si, − β > 1.
n→∞ (nπ)β−α/2 2
Finalement, l’ensemble des (α, β) ∈ (IR∗+ )2 pour lesquels l’intégrale I(α, β) converge
est
{(α, β) ∈ (IR∗+ )2 : α > 2(β + 1)}
26 INTÉGRALES GÉNÉRALISÉES
x x
∀ t ∈ [ , x], f (x) ≤ f (t) ≤ f ( )
2 2
x2m−1
Solution .12 1◦ . Notons que 1 ≤ m < n montre que lim x2 = 0, donc
Z ∞ x→∞ 1 + x2n
dx
l’intégrale Fn,m converge car converge.
1 x2
En effectuant le changement de variable x 7→ 1/x dans l’intégrale Fn,m , on obtient
Z ∞ Z ∞ Z ∞
x2m−1 x2(n−m)−1 1 x2m−1 + x2(n−m)−1
Fn,m = dx = dx = dx.
0 1 + x2n 0 1+x 2n 2 0 1 + x2n
X 2m−1 + X 2(n−m)−1
Posons Gn,m (X) = , et cherchons la décomposition en éléments
1 + X 2n
simples de Gn,m (X).
2k + 1
Pour k un entier dans {0, 1, . . . , 2n − 1} on pose θk = π. Les pôles de
2n
Gn,m (X) sont {xk = exp(iθk ) : 0 ≤ k < 2n} et ils sont tous simples. D’où
2n−1
X λk
Gn,m (X) =
X − xk
k=0
avec
2(n−m)−1
x2m−1
k + xk i
λk = =− sin(2mθk ).
2nx2n−1
k
n
Alors
n−1
i X sin(2mθk ) sin(2mθ2n−1−k )
Gn,m (X) = − + .
n X − xk X − x2n−1−k
k=0
Solutions 27
n−1
1X
Il en résulte que Fn,m = sin(2mθk )J(θk ) avec
n
k=0
Z ∞
sin θ
J(θ) = dx,
0 x2 − 2 cos θ x + 1
pour θ ∈]0, π[. Mais le changement de variable x − cos θ = u sin θ montre que
Z ∞
du π
J(θ) = 2
= + Arctg (cotg θ) = π − θ.
−cotg θ u + 1 2
(Pour la dernière égalité on distinguera les cas θ ∈]0, π/2] et θ ∈]π/2, π[).
On conclut que
n−1
1X
Fn,m = (π − θk ) sin(2mθk ). (1)
n
k=0
Z ∞
uα−1 π
I(α) = du =
0 1+u sin(πα)
Remarquons que, pour tout α ∈]0, 1[ l’intégrale I(α) converge et
Z 1 α−1 Z ∞ α−1
x x
I(α) = dx + dx
0 1+x 1 1+x
Z 1 α−1 Z 0 1−α
x x −dx 1
= dx + , (x 7→ )
0 1+x 1 1+x x x
Z 1 α−1
x + x−α
= dx
0 1+x
On conclut que I(α) = I(1 − α). D’autre part, pour x fixé dans ]0, 1[, l’application
α 7→ xα−1 + x−α est décroissante sur ]0, 1/2[. Alors α 7→ I(α) est décroissante sur
]0, 1/2[.
Soit α ∈]0, 1/2] \ Q
/ . Il existe deux suites (r )
n n>0 et (sn )n>0 de ]0, 1/2[∩Q , telles
/
que (rn )n>0 soit croissante et tendant vers α et (sn )n>0 décroissante et tendant aussi
vers α. On a pour tout n > 0,
π π
= I(sn ) ≤ I(α) ≤ I(rn ) ≤ .
sin(πsn ) sin(πrn )
En faisant tendre n vers l’infini, on trouve I(α) = π/ sin(πα).
Si α ∈ [1/2, 1[\Q
/ , alors
π π
I(α) = I(1 − α) = = .
sin π(1 − α) sin πα
On a donc démontré que
Z ∞
xα−1 π
∀ α ∈]0, 1[, I(α) = dx = .
0 1+x sin πα
◦
3 . La convergence de J(n, m, q) est immédiate.
Z ∞ m−1
t (1 + tn ) − tn−1
J(n, m, q) − J(n, m, q + 1) = dt
0 (1 + tn )q+1
Z ∞
tn+m−1
= dt
0 (1 + tn )q+1
Z ∞ m
t qntn−1
= dt
0 qn (1 + tn )q+1
· ¸∞ Z
tm m ∞ tm−1
= − + dt
qn(1 + tn )q 0 qn 0 (1 + tn )q
m
= J(n, m, q).
qn
Solutions 29
Alors, µ ¶
m
J(n, m, q + 1) = 1 − J(n, m, q).
qn
Mais, Z Z
∞ ∞
tm−1 u2m−1 π
J(n, m, 1) = dt = 2 du = .
0 1 + tn 0 1+u 2n n sin(mπ/n)
On conclut,
π Y³
q−1
m´
J(n, m, q) = 1− .
n sin(mπ/n) kn
k=1
Z Y³ α´
∞ q−1
tα−1 π
dt = 1 − .
0 (1 + t)q sin(πα) k
k=1
d’où,
Z 1 Z 1 Z ∞
2 n −nx2 2 I
In = (1 − x ) dx ≤ e dx ≤ e−nx dx = √
0 0 0 n
et
2 1
∀ x ∈ [0, +∞[, e−nx ≤
(1 + x2 )n
d’où, Z Z
∞ ∞
I −nx2 dx
√ = e dx ≤ = Jn .
n 0 0 (1 + x2 )n
30 INTÉGRALES GÉNÉRALISÉES
On conclut que
I
In ≤ √ ≤ J n .
n
3◦ . Effectuons dans Wn+2 une intégration par parties
h iπ/2 Z π/2
2n+1
Wn+2 = − cos x sin x + (n + 1) cos2 x sinn x dx = (n + 1)(Wn − Wn+2 ).
0 0
D’où (n + 2)Wn+2 Wn+1 = (n + 1)Wn+1 Wn pour tout n ≥ 0. Ceci démontre que la suite
((n + 1)Wn+1 Wn )n≥0 est constante:
π
∀ n ≥ 0, (n + 1)Wn+1 Wn = W1 W0 = .
2
4◦ . Notons que la suite (Wn )n≥0 est décroissante donc, pour tout n ≥ 2,
2 I2
W2n+2 W2n+1 ≤ W2n+1 = In2 ≤ ≤ Jn2 = W2n−2
2
≤ W2n−2 W2n−3
n
π I2 π
≤ ≤
4(n + 1) n 4(n − 1)
ou bien
π n π n
≤ I2 ≤ .
4 n+1 4 n−1
√
π
Il en résulte que I = .
2
Solution .14 I.1◦ . En supposant que t n’est pas un entier pair on a
n
X eiπnt − e−iπ(n+1)t exp(i(n + 1/2)πt) − exp(−i(n + 1/2)πt)
e−iπkt = −iπt
=
1−e 2i sin(πt/2)
k=−n
sin(n + 1/2)πt
= .
sin(πt/2)
Il en résulte
Z Z n Z 1
1/2
sin(2n + 1)πt 1 1
sin(n + 1/2)πu 1 X 1
dt = du = e−iπku du = .
0 sin πt 2 0 sin(πu/2) 2 0 2
k=−n
I.2◦ . Soit σ = (xk )0≤k≤n une subdivision de [a, b], (i.e. a = x0 < x1 < . . . < xn =
b), et soit
n−1
X
h= λk 1I[xk ,xk+1 [
k=0
Z b n−1
X Z xk+1
h(t) sin mt dt = λk sin mt dt
a k=0 xk
n−1
X cos mxk − cos mxk+1
= λk
m
k=0
donc ¯Z ¯
¯ b ¯ n−1
2 X
¯ ¯
¯ h(t) sin mt dt ¯ ≤ | λk | .
¯ a ¯ m
k=0
Z b
Il en résulte que, lim h(t) sin mt dt = 0, pour toute fonction en escalier h.
m→∞ a
Soit ε > 0. La continuité uniforme de g sur le compact [a, b] montre l’existence de
η > 0 tel que
ε
∀ (x, y) ∈ [a, b]2 , | x − y | < η =⇒ | g(x) − g(y) | < . (1)
2(b − a)
b−a
Soit alors Nε un entier tel que Nε > (b − a)/η, et soit xεk = a + k pour k ∈
Nε
{0, 1, . . . , Nε }. On pose
Nε
X
hε (x) = g(xεk )1I[xεk ,xεk+1 [ .
k=0
ε
∀ x ∈ [a, b], | g(x) − hε (x) | ≤ .
2(b − a)
f (0) + f (1)
Alors lim Sn = .
n→∞ 2
◦
I.4 . En appliquant le résultat précédent à t 7→ f (t + m), nous trouvons
Xn Z m+1
f (m) + f (m + 1)
lim f (t) e−2iπkt dt = .
n→∞ m 2
k=−n
α + iβ
Alors, γp = √ .
2πp
II.2◦ . Clairement,
Z 1 Z 1
2iπ(x2 −kx) −iπpk2 /2 2
e dx =e e2iπp(x−k/2) dx
0 0
Z k/2
2 2
=(−i)pk e2iπpu du, (u = k/2 − x)
−1+k/2
n Z
X 1
2
Alors, Si l’on pose ∆n (p) = e2iπ(x −kx)
dx, on obtient,
k=−n 0
n
X Z k/2
pk2 2
∆n (p) = (−i) e2iπpu du
k=−n −1+k/2
X Z ` X Z `+1/2
2iπpu2 p 2
= e du + (−i) e2iπpu du
−n≤2`≤n `−1 −n≤2`+1≤n `−1/2
Z m Z m−1/2
2 2
e2iπpu du +(−i)p e2iπpu du si n = 2m
−m−1 −m−1/2
=
Z m Z m+1/2
2iπpu2 2
e du +(−i) p
e2iπpu du si n = 2m + 1
−m−1 −m−3/2
Il en résulte que
n Z r
X 1
2 2
lim e2iπ(x −kx)
dx = 2(1 + (−i)p ) γp = (1 + (−i)p ) (α + iβ).
n→∞ 0 πp
k=−n
34 INTÉGRALES GÉNÉRALISÉES
=p∆n (p)
On conclut que
p−1 r
X 2p
2iπk2 /p p
Gp = e = (1 + (−i) ) (α + iβ).
π
k=0
En prenant p = 1 on trouve
r
2
1 = (1 − i) (α + iβ).
π
Alors, Z Z r
∞ ∞
1 π
sin t2 dt = cos t2 dt =
0 0 2 2
et √
(1 + i) p si p ≡ 0 mod 4
√
p−1
X √ (1 + i)(1 + (−i)p ) p si p ≡ 1 mod 4
2iπk2 /p
e = p =
2
k=0
0 si p ≡ 2 mod 4
√
i p si p ≡ 3 mod 4
OKMRAN
OUBA
ESPACES VECTORIELS NORMÉS
I. Généralités
Définition : Soit E un IK-espace vectoriel. Une norme sur E est une fonction
k · k : E −→ IR+ vérifiant:
ν1 . ∀ x ∈ E, k x k = 0 =⇒ x = 0,
ν2 . ∀ x ∈ E, ∀ λ ∈ IK, k λx k = | λ | k x k ,
ν3 . ∀ (x, y) ∈ E × E, kx + yk ≤ kxk + kyk.
Un un IK-espace vectoriel muni d’une norme s’appelle espace vectoriel normé.
n
à n
!1/2
X X 2
k x k1 = | xk | , k x k2 = | xk | , k x k∞ = max | xk | .
1≤k≤n
k=1 k=1
♠ Sur IK[X] on peut aussi donner beaucoup d’exemples de normes, En voici deux,
P
m
définies pour P (X) = ak X k par:
k=0
♠ Sur C([0, 1], IK), l’espace vectoriel des fonctions continues sur [0, 1], on peut par
exemple définir les normes
Z 1
k f k1 = | f (t) | dt, k f k∞ = sup | f (t) | où f ∈ C([0, 1], IK).
0 t∈[0,1]
♠ Sur C 1 ([0, 1], IK), l’espace vectoriel des fonctions continuement dérivables sur [0, 1],
on peut par exemple définir la norme
1 1 1
3◦ . Une partie A de E est dite bornée si, et seulement si, il existe M ∈ IR+ tel
que A ⊂ B(0, M ).
Si A est une partie non vide de E, on appelle diamètre de A la borne supérieure
de d(x, y) lorsque x et y parcourent A.
+
diam (A) = sup {d(x, y) : (x, y) ∈ A × A} ∈ IR .
d(x, y) = k x − y k ≤ k x k + k y k ≤ 2 sup {k z k : z ∈ A} ,
a b
avec cos θ0 = √ et sin θ0 = √ .
a2 + b2 a2 + b2
4 Espaces vectoriels normés
5◦ . Soit A une partie de E. On dit que A est convexe si, et seulement si,
Ou, d’une façon imagée: “Un observateur situé en un point quelconque x de A peut voir
n’importe quel autre point y de A”.
Toute boule ouverte A = B(a, r) de E est une partie convexe. En effet, si
(x, y) ∈ A × A et si λ ∈]0, 1[ on a
Autrement dit: “Un observateur situé au point x0 de A peut voir n’importe quel autre
point y de A”.
6◦ . Soient k · k et ||| · ||| deux normes sur un IK-espace vectoriel E. On dit que k · k
et ||| · ||| sont équivalentes si, et seulement si, il existe deux constantes α et β de IR∗+
telles que
∀ x ∈ E, α k x k ≤ ||| x ||| ≤ β k x k .
Ce qui revient à dire que la boule unité de E muni de la norme k · k, contient et est
contenue dans des homothétiques de la boule unité de E muni de la norme ||| · |||.
6 Espaces vectoriels normés
Exemples :
♠ Sur IKn , les trois normes définies pour x = (x1 , x2 , . . . , xn ) par:
n
à n
!1/2
X X 2
k x k1 = | xk | , k x k2 = | xk | , k x k∞ = max | xk | ,
1≤k≤n
k=1 k=1
∀ x ∈ IKn , k x k∞ ≤ k x k2 ≤ k x k1 ≤ n k x k∞ .
♠ Sur E = C 1 ([0, 1]), on considère les trois normes définies pour f ∈ E par:
N1 (f ) = k f k∞ + k f 0 k∞ ,
N2 (f ) = | f (0) | + k f 0 k∞ ,
Z 1
N3 (f ) = | f (0) | + | f 0 (t) | dt.
0
Définition : Une partie A de E est dite ouverte si, et seulement si, A est un voisinage
de chacun de ses éléments: i.e.
A est un ouvert ⇐⇒ ∀ a ∈ A, A ∈ V(a)
⇐⇒ ∀ a ∈ A, ∃ ε > 0, B(a, ε) ⊂ A.
Voisinages, ouverts, fermés 7
Exemples :
♠ Toute boule ouverte est une partie ouverte. En effet si A = B(a, r) avec r > 0 alors,
en utilisant l’inégalité triangulaire, nous avons
∀ x ∈ A, B(x, r − k x − a k) ⊂ A.
Définition : Une partie A de E est dite fermée si, et seulement si, la partie E \ A est
ouverte: i.e.
A est un fermé ⇐⇒ ∀ x ∈
/ A, ∃ ε > 0 : B(x, ε) ∩ A = Ø
⇐⇒ ∀ x ∈
/ A, ∃ V ∈ V(x) : V ∩ A = Ø.
Les propriétés suivantes sont évidentes
f1 . Les parties Ø et E sont fermées.
f2 . Toute intersection d’une famille de parties fermées est une partie fermée.
f3 . Toute réunion d’une famille finie de parties fermées est une partie fermée.
Exemples :
♠ Toute boule fermée est une partie fermée de E. Car
∀x ∈
/ B(a, r), B(x, k x − a k − r) ∩ B(a, r) = Ø.
♠ On peut aussi vérifier que toute boule fermée n’est pas une partie ouverte de E.
0
a ∈ A ⇐⇒ A ∈ V(a) ⇐⇒ ∃ ε > 0 : B(a, ε) ⊂ A.
0
En particulier, A ⊂ A.
Proposition III.1. Soit A une partie d’un espace vectoriel normé E, alors
0
1◦ . A est un ouvert de E.
0
2◦ . A est le plus grand ouvert de E inclus dans A.
0
3◦ . A est ouvert si, et seulement si A = A.
0 0 0
4◦ . (A) = A.
0
Preuve : 1◦ . Soit x ∈ A, alors il existe ε > 0 tel que B(x, ε) ⊂ A. Mais B(x, ε) est une
boule ouverte, c’est un voisinage de chacun de ses points. Par suite A est un voisinage
0 0
de tous les points de B(x, ε) et donc B(x, ε) ⊂ A. On conclut que A est un ouvert.
0
2◦ . On a vu que A est un ouvert inclus dans A. Soit O un ouvert inclus dans A,
alors
0
x ∈ O =⇒ O ∈ V(x) =⇒ A ∈ V(x) =⇒ x ∈ A.
0
Donc O ⊂ A. Ce qui démontre 2◦ .
3◦ . Si A est une partie ouverte alors elle est la plus grande partie ouverte incluse
0 0
dans A c’est à dire A = A d’après 2◦ . Inversement, si A = A alors A est ouvert d’après
1◦ .
4◦ . c’est une conséquence de 1◦ et de 3◦ .
Intérieur, adhérence et frontière d’une partie 9
0
Proposition III.2. Soit A une partie convexe d’un espace vectoriel normé E, alors A
est convexe.
0 0
Preuve : Soient (x, y) ∈ A × A, et λ ∈]0, 1[. Alors il existe ε > 0 tel que B(x, ε) ⊂ A et
B(y, ε) ⊂ A. On vérifie immédiatement que B(λx + (1 − λ)y, ε) ⊂ A et par conséquent,
0
λx + (1 − λ)y ∈ A.
Définition : Soient A une partie de E, et x ∈ E. On dit que x est un point adhérent
à A si, et seulement si, tout voisinage de x rencontre A, i.e.
∀ V ∈ V(x), V ∩ A 6= Ø
On appelle l’adhérence de A l’ensemble des points adhérents à A, et on note cet ensemble
A. En particulier, A ⊂ A.
Proposition III.3. Soit A une partie d’un espace vectoriel normé E, alors
1◦ . A est un fermé de E.
2◦ . A est le plus petit fermé de E contenant A.
3◦ . A est fermé si, et seulement si A = A.
4◦ . A = A.
Preuve : 1◦ . Soit x ∈ E \ A, alors il existe ε > 0 tel que B(x, ε) ∩ A = Ø. Si
B(x, ε) ∩ A 6= Ø, on trouve y ∈ B(x, ε) ∩ A. Mais B(x, ε) est un voisinage de y qui
doit alors rencontrer A car y ∈ A, d’où B(x, ε) ∩ A 6= Ø, ce qui est contradictoire. On
conclut que B(x, ε) ∩ A = Ø, i.e. B(x, ε) ⊂ E \ A. Finalement E \ A est un ouvert.
2◦ . On a vu que A est un fermé qui contient A. Soit F un fermé contenant A, si
x∈
/ F alors E \F est un voisinage ouvert de x qui ne rencontre pas A, et par conséquent
/ A. D’où E \ F ⊂ E \ A, ou bien A ⊂ F .
x∈
3◦ . Si A est une partie fermée alors elle est la plus petite partie fermée contenant
A c’est à dire A = A d’après 2◦ . Inversement, si A = A alors A est fermé d’après 1◦ .
4◦ . c’est une conséquence de 1◦ et de 3◦ .
Définition : Soient A, B deux parties de E. On dit que B est dense dans A si,
seulement si, A ⊂ B, i.e.
Dans cette section (E, k · kE ) et (F, k · kF ) désignent deux espaces vectoriels normés
donnés.
ou bien,
¾
x∈A
∀ ε > 0, ∃η > 0 : =⇒ k f (x) − ` kF < ε (L0 )
k x − a kE < η
Si un tel élément ` existe alors il est unique† . On appelle ` la limite de f (x) lorsque
x −−−→ a, et on écrit ` = x→a
lim f (x).
x∈A x∈A
†
Car s’il existe deux éléments distincts ` et `0 vérifiant (L0 ), alors en prenant
1
ε = k ` − `0 kF > 0, on trouve η > 0 tel que, pour tout x ∈ A, k x − a kE < η
3
implique (k f (x) − ` kF < ε et k f (x) − `0 kF < ε. Mais a ∈ A alors il exist x ∈ A
tel que k x − a kE < η, d’où 3ε = k ` − `0 kF ≤ k f (x) − ` kF + k f (x) − `0 kF < 2ε ; une
absurdité.
Limites et continuité 11
Définition : Soit (xn )n∈IN une suite de E. On dit que la suite (xn )n∈IN est
convergente si, et seulement si, il existe ` ∈ E tel que
¾
n ∈ IN e
∀ V ∈ V(`), ∃ N ∈ IN : =⇒ xn ∈ V (L)
n≥N
ou bien, ¾
n ∈ IN e0 )
∀ ε > 0, ∃ N ∈ IN : =⇒ k xn − ` kE < ε (L
n≥N
De même, si un tel élément ` existe alors il est unique. On appelle ` la limite de (xn )n∈IN
lorsque n tend vers l’infini, et on écrit ` = lim xn .
n→∞
ou bien,
¾
x∈A
∀ ε > 0, ∃η > 0 : =⇒ k f (x) − f (a) kF < ε.
k x − a kE < η
Exemples :
♣ Si f : A −→ F est une application lipschitzienne, i.e.
Φ :E × E −→ E : (x, y) 7→ x + y
Ψ :IK × E −→ E : (λ, y) 7→ λy
sont continues.
En effet, l’application Φ est lipschitzienne:
k Φ(x, y) − Φ(x0 , y0 ) kE = k x − x0 + y − y0 kE ≤ k x − x0 kE + k y − y0 kE
≤2 max(k x − x0 kE , k y − y0 kE ).
k Ψ(λ, y) − Ψ(λ0 , y0 ) k ≤ | λ − λ0 | k y − y0 kE + | λ − λ0 | k y0 kE + | λ0 | k y − y0 kE
≤(1 + | λ0 | + k y0 kE ) max(| λ − λ0 | , k y − y0 kE ).
ε
Alors, pour tout ε > 0, il existe η = tel que
1 + ε + | λ0 | + k y0 kE
Proposition V.1. Soit A une partie d’un espace vectoriel normé. Les deux assertions
suivantes sont équivalentes:
1◦ . a ∈ A.
2◦ . Il existe une suite (xn )n≥1 de A telle que lim xn = a.
n→∞
14 Espaces vectoriels normés
1
Preuve : Si a ∈ A alors pour tout n ≥ 1 l’intersection B(a, ) ∩ A n’est pas vide donc
n
1 ◦
il existe xn ∈ B(a, ) ∩ A. La suite (xn )n≥1 vérifie 2 .
n
Inversement, si V ∈ V(a) alors il existe, d’après 2◦ un entier n tel que xn ∈ V mais
xn ∈ A donc A ∩ V 6= Ø. D’où a ∈ A.
Corollaire V.2. Soit A une partie convexe d’un espace vectoriel normé E, alors A
est convexe.
Preuve : Soient (x, y) ∈ A × A, et λ ∈]0, 1[. Alors il existe deux suites (xn )n≥0 et
(yn )n≥0 de A telles que lim xn = x et lim yn = y. Mais alors λx + (1 − λ)y = lim zn
n→∞ n→∞ n→∞
avec zn = λxn + (1 − λ)yn ∈ A. D’où λx + (1 − λ)y ∈ A.
Proposition V.3. Soient E, F deux espaces vectoriels normés, A ⊂ E une partie non
vide, et f : A −→ F une application.
1◦ . Si a ∈ A, alors f admet une limite lorsque x −−−→ a si, et seulement si, pour
x∈A
toute suite (xn )n≥1 de A tendant vers a, la suite (f (xn ))n≥1 converge dans F .
De plus, dans ce cas x→a
lim f (x) = lim f (xn ) où (xn )n≥1 est une suite tendant
n→∞
x∈A
vers a.
2◦ . Si a ∈ A, alors f est continue en a si, et seulement si, pour toute suite (xn )n≥1
de A tendant vers a, la suite (f (xn ))n≥1 converge dans F , (Ou converge vers
f (a) ).
Preuve :
La démonstration est laissée en exercice au lecteur.
Définition : Une suite (xn )n≥1 d’un espace vectoriel normé E est dite de Cauchy si,
et seulement si,
¾
(n, m) ∈ IN × IN
∀ ε > 0, ∃ N ∈ IN : =⇒ k xn − xm k < ε.
n ≥ N et m ≥ N
ou bien
lim diam ({xk : k ≥ N }) = 0.
N →∞
Définition : Soit E un espace vectoriel normé. On dit que E est complet si, et
seulement si, toute suite de Cauchy dans E est convergente. Un espace vectoriel normé
complet s’appelle un espace de Banach.
Exemples :
♣ Le corps IK muni de | · | est un espace vectoriel normé complet.
♣ L’espace vectoriel normé E = (IKp , k · k∞ ) est complet.
En effet, soit (xn )n≥1 une suite de Cauchy dans E. Le vecteur xn s’écrit
(1) (p)
xn = t [xn , . . . , xn ] ∈ IKp . Comme
¯ ¯
¯ (k) (k) ¯
∀ k ∈ {1, . . . , p}, ∀ (n, m) ∈ IN : ¯ xn − xm ¯ ≤ k xn − xm k∞ ,
(k)
alors, pour tout k ∈ {1, . . . , p}, la suite (xn )n≥1 est de Cauchy dans IK
(qui est complet), donc elle converge vers un élément x(k) ∈ IK. Notons
x = t [x(1) , . . . , x(p) ] ∈ IKp , ce qui précède montre que, pour tout
¯ ε > 0 et¯ tout
¯ (k) ¯
k ∈ {1, . . . , p}, il existe N (k) ∈ IN tel que n ≥ N (k) implique ¯ xn − x(k) ¯ < ε,
ou bien n ≥ max1≤k≤p N (k) implique k xn − x k∞ < ε. Par conséquent, la suite
(xn )n≥1 converge dans E vers x. L’espace E est alors complet.
♣ Soit E l’espace vectoriel normé IK[X] muni de la norme k · k1 définie par
Z 1
k P k1 = | P (t) | dt. Montrons que E n’est pas complet.
0
n
X
En effet, considérons la suite (Pn )n≥0 de E définie par Pn (X) = (−1)k X k . Pour
k=0
tout m > n et tout t ∈ [0, 1] on a
¯ m ¯
¯ X ¯ | 1 − (−t)m−n |
¯ ¯
| Pm (t) − Pn (t) | = ¯ (−1)k tk ¯ = tn+1 ≤ 2tn+1 .
¯ ¯ 1+t
k=n+1
donc
2
m > n =⇒ k Pm − Pn k1 ≤ .
n+2
Ce qui démontre que la suite (Pn )n≥0 est de Cauchy dans E.
Si E est complet, alors il existe S ∈ IK[X] tel que
k Pn − S k −−−→ 0
n→∞
D’où
∀ t ∈ [0, 1], | (1 + t)S(t) − 1 | ≤ 2 | S(t) − Pn (t) | + tn+1 ,
par suite,
1
k (1 + X)S − 1 k1 ≤ 2 k Pn − S k1 + .
n+2
On conclut, en faisant tendre n vers l’infini, que (1 + X)S = 1. En comparant les
degrés des deux membres, on voit que ceci est une contradiction. La suite (Pn )n≥0
ne converge pas.
Définition : Soit (xn )n∈IN une suite d’un espace vectoriel normé E.
P
— On dit que la série xn converge et admet S ∈ E pour somme si, et
n
X
seulement si, la suite des sommes partielles (Sn )n∈IN (avec Sn = xk ) converge
k=0
vers S.
P P
— On dit la série xn converge normalement si, et seulement si, la série k xn k
converge.
Notons que si E est complet, alors toute série normalement convergente est con-
vergente. Inversement, si dans un espace vectoriel normé E, toute série normalement
convergente est convergente, alors l’espace E est complet. (cf. exercice 10).
Définition : Une partie A d’un espace vectoriel normé E est dite compacte si, et
seulement si, de toute suite de A on peut extraire une sous-suite convergente vers un
élément de A.
Proposition VI.1. Soit A une partie compacte d’un espace vectoriel normé E. Alors
A est une partie fermée et bornée.
Preuve : – Soit x ∈ A, alors il existe une suite (xn )n≥1 de A qui converge vers x. Or
A est compacte donc, il existe une sous-suite (xϕ(n) )n≥1 de (xn )n≥1 qui converge vers
y ∈ A. Mais (xn )n≥1 converge vers x donc x = y ∈ A. On a démontré que A ⊂ A, d’où
A = A et A est fermé.
– Si A n’est pas bornée alors, pour tout n ≥ 1 il existe xn ∈ A tel que k xn k ≥ n.
La compacité montre qu’il existe une sous-suite (xϕ(n) )n≥1 de (xn )n≥1 qui converge vers
x ∈ A. Ceci est contradictoire car (xϕ(n) )n≥1 est une suite convergente et non bornée.
Les parties compactes dans un espace vectoriel normé 17
5
! La réciproque de la proposition précédente est en général fausse. Considérons le
contre-exemple suivant: Soit E l’espace vectoriel normé C([0, 2π], IR) des fonctions
continues sur [0, 2π] muni de la norme uniforme k · k∞ , (i.e. k f k∞ = sup | f (t) |),
x∈[0,2π]
et A = B(0, 1) la boule unité fermé de E. Nous savons que A est une partie fermée et
bornée de E.
Nous allons démontrer que A n’est pas compacte. En effet, considérons la suite
(fn )n≥1 de A telle que fn (x) = sin nx, si A est compacte alors, il existe ϕ : IN∗ −→ IN∗
strictement croissante telle que (fϕ(n) )n≥1 converge vers f ∈ A.
Pour tout n ≥ 1 et tout x ∈ [0, 2π],
¯ ¯
¯ fn (x)f (x) − f 2 (x) ¯ ≤ | f (x) | | fn (x) − f (x) | ≤ k fn − f k ,
∞
donc ¯ ¯
¯ ¯
¯ Z 2π Z 2π ¯
¯ ¯ ° °
¯ 2
sin (ϕ(n)x) dx − f (x) dx ¯¯ ≤ 4π ° fϕ(n) − f °∞ ,
2
¯
¯ |0 {z } 0 ¯
¯ ¯
=π
par suite, Z 2π
f 2 (x) dx = π. (‡)
0
Ce qui contredit (†), et démontre que la suite (fn )n≥1 n’admet aucune sous-suite
convergente. A n’est alors pas compacte.
Z b
* Soit g une fonction continue sur un intervalle [a, b] de IR alors lim g(t) sin mt dt = 0.
m→∞ a
(Voir l’exercice 14.2◦ du chapitre sur les intégrales généralisées).
18 Espaces vectoriels normés
Remarque : Nous rappelons cependant que dans IK toute partie fermée et bornée est
compacte, et nous verrons plus loin une généralisation.
Proposition VI.2. Soit A une partie compacte d’un espace vectoriel normé E. Alors
toute partie fermée B contenue dans A est compacte.
Preuve : En effet, soit (yn )n∈IN une suite de B. Comme B ⊂ A et A est compacte
alors il existe une sous-suite (yϕ(n) )n∈IN de (yn )n∈IN qui converge vers a ∈ A. D’après
la proposition V.1 a ∈ B, mais B est fermé donc a ∈ B.
Proposition VI.3. Soit (xn )n≥0 une suite d’un espace vectoriel normé E, qui converge
vers a. Alors l’ensemble A = {xn : n ≥ 0} ∪ {a} est une partie compacte de E.
Mais ∆ est un ensemble fini, (car la suite (xn )n≥0 converge vers a), alors il existe z0 ∈ ∆
tel que l’ensemble {n ∈ IN; yn = z0 } soit infini. On définit alors ϕ : IN −→ IN par
L’application ϕ est strictement croissante et telle que la sous-suite (yϕ(n) )n≥0 converge
vers z0 ∈ A.
– Soit, pour tout ε > 0 et tout N ∈ IN, il existe n > N tel que k yn − a k < ε. On
définit alors ϕ : IN −→ IN par
Preuve : Soit (xn )n∈IN une suite de A × B. Pour tout n ≥ 0, xn = (an , bn ). Mais
(an )n∈IN est une suite de A, qui est compacte, alors il existe ϕ : IN −→ IN, strictement
croissante, telle que (aϕ(n) )n∈IN converge vers a ∈ A. De même (bϕ(n) )n∈IN est une
suite de B, qui est compacte, alors il existe ψ : IN −→ IN, strictement croissante,
telle que (bϕ◦ψ(n) )n∈IN converge vers b ∈ B. Donc si θ = ϕ◦ψ alors la suite (bθ(n) )n∈IN
converge vers b ∈ B, et la suite (aθ(n) )n∈IN converge vers a ∈ A, (car c’est une sous-
suite de (aϕ(n) )n∈IN ). Ce qui se traduit par le fait que la sous-suite (xθ(n) )n∈IN tend vers
(a, b) ∈ A × B dans E × F .
Si, pour tout i ∈ {1, . . . , m}, Ai est une partie compacte de Ei . Alors A = A1 × · · · × Am
est une partie compacte de F .
Preuve : La proposition VI.1 montre que si A est compacte alors A est une partie
fermée bornée.
Inversement, Comme A est bornée alors il existe M > 0 tel que A ⊂ B(0, M ).
Mais, si ∆ = {x ∈ IK : | x | ≤ M } alors nous savons que ∆ est une partie compacte de
IK et la proposition précédente montre que ∆m est une partie compacte de E. Or, il est
clair que A ⊂ ∆m et A est fermée donc d’après la proposition VI.2, A est une partie
compacte.
Proposition VI.7.Soient A une partie compacte, non vide, d’un espace vectoriel normé
E, et f : A −→ F une application continue sur A à valeurs dans un espace vectoriel
normé F . Alors
1◦ . f (A) est une partie compacte.
2◦ . f est uniformément continue sur A.
20 Espaces vectoriels normés
Preuve : 1◦ . Soit (yn )n≥1 une suite de f (A), alors, pour tout n ≥ 1, il existe xn ∈ A tel
que f (xn ) = yn . Mais A est compacte donc on peut extraire une sous-suite (xϕ(n) )n≥1
de (xn )n≥1 qui converge vers x ∈ A. La continuité de f en x montre que la sous-suite
(yϕ(n) )n≥1 de (yn )n≥1 converge vers f (x) ∈ f (A). On conclut que f (A) est compacte.
2◦ . Supposons que f n’est pas uniformément continue sur A, alors
1
k xn − yn k ≤ (1)
∃ ε0 > 0, ∀ n ≥ 1, ∃ (xn , yn ) ∈ A × A avec n
et
k f (xn ) − f (yn ) k ≥ ε0 (2)
Mais la compacité de A nous permet d’extraire une sous-suite (xϕ(n) )n≥1 de (xn )n≥1 qui
converge vers a ∈ A. L’inégalité (1) montre que (yϕ(n) )n≥1 converge aussi vers a ∈ A.
La continuité de f en a, montre qu’il existe η > 0 tel que
ε
(x ∈ A et k x − a k < η) =⇒ k f (x) − f (a) k < , (3)
3
° ° ° ° ° ° 2ε0
ε0 ≤ ° f (xϕ(n) ) − f (yϕ(n) ) ° ≤ ° f (xϕ(n) ) − f (a) ° + ° f (yϕ(n) ) − f (a) ° ≤ .
3
Propsition VI.8.Soient A une partie compacte, non vide, d’un espace vectoriel normé
E, et f : A −→ IR une application continue sur A. Alors f atteint ses bornes sur A.
1
M− ≤ f (xn ) ≤ M. (∗)
n
De la suite (xn )n∈IN de A, on peut extraire une sous-suite (xϕ(n) )n≥0 qui converge vers
a ∈ A. La continuité de f en a et l’inégalité (∗) montrent que f (a) = M . Nous laissons
au lecteur la tâche de démontrer qu’il existe b ∈ A tel que f (b) = inf{f (x) : x ∈ A}.
Applications linéaires continues 21
Preuve :
(1◦ =⇒ 2◦ ) C’est trivial.
(2◦ =⇒ 3◦ ) Pour ε = 1 il existe η > 0 tel que k z kE ≤ η =⇒ k T (z) kF ≤ 1. Soit
η
x ∈ E \ {0}, alors z = x vérifie k z kE ≤ η et par conséquent k T (z) kF ≤ 1, ce
k x kE
qui se traduit par
1
k T (x) kF ≤ k x kE .
η
(3◦ =⇒ 1◦ ) Car pour tout (x, y) ∈ E × E, on a
k T (x) − T (y) kF = k T (x − y) kF ≤ M k x − y kE
M = {M ≥ 0 : ∀ x ∈ E, k T (x) kF ≤ M k x kE }
est un intervalle fermé de la form [·, +∞[ contenu dans IR+ . On note k T k =
min M, alorst on a
k T k = sup {k T (x) kF : k x kE ≤ 1} .
Preuve :
1◦ . Comme T est continue alors d’après le théorème précédent l’ensemble M est
une partie non vide de IR minorée par 0. Soit donc β = inf M. Il est clair que M
contient tous les réels m > β. Par conséquent
1
∀ n ≥ 1, ∀ x ∈ E, k T (x) kF ≤ (β + ) k x kE ,
n
et en faisant tendre n vers l’infini on obtient
∀ x ∈ E, k T (x) kF ≤ β k x kE ,
α = sup {k T (x) kF : k x kE ≤ 1} .
° °
° x °
– On a, pour tout x ∈ E \ {0}, ° T ( ° )° ≤ α. D’où, pour tout x ∈ E,
k x kE °F
k T (x) kF ≤ α k x kE . Par suite β ≤ α.
– On a k T (x) kF ≤ β k x kE , pour tout x ∈ E. En particulier, si k x kE ≤ 1 alors
k T (x) kF ≤ β d’où α ≤ β. Ce qui démontre l’égalité α = β.
2◦ . Les propriétés ν1 et ν2 sont immédiates. Démontrons ν3 . En effet, si T et S sont
deux applications linéaires continues sur E alors, pour tout x ∈ E avec k x kE ≤ 1, on a
Par conséquent, k S ◦T k ≤ k S k k T k.
3◦ . Considérons une suite de Cauchy (Tn )n≥0 de Lc (E, F ). Pour un x ∈ E fixé,
nous avons
donc (Tn (x))n≥0 est une suite de Cauchy de l’espace de Banach F , alors elle converge
vers un élément T (x) ∈ F .
L’application x 7→ T (x) est linéaire car, pour tout (x, y) ∈ E 2 et tout (α, β) ∈ IK2 ,
T (αx + βy) = lim Tn (αx + βy) = lim (αTn (x) + βTn (y))
n→∞ n→∞
=α lim Tn (x) + β lim Tn (y) = αT (x) + βT (y).
n→∞ n→∞
Applications linéaires continues 23
∀ n ≥ 0, ∀ x ∈ E, k Tn (x) kF ≤ k Tn k k x kE ≤ λ k x kE .
ou bien,
C’est à dire que la suite (Tn )n≥0 converge vers T dans Lc (E, F ).
n
X
Preuve : Considérons, Sn = uk , pour tout (n, p) ∈ IN2 , on a,
k=0
° n+p °
° X ° n+p
X ° ° n+p
X kuk
n+1
° k° ° k° k
k Sn+p − Sn k = ° u °≤ u ≤ kuk ≤ .
° ° 1 − kuk
k=n+1 k=n+1 k=n+1
Il en résulte que (Sn )n≥0 est une suite de Cauchy dans l’espace de Banach Lc (E), donc
elle converge. On note
∞
X
S = lim Sn = uk .
n→∞
k=0
24 Espaces vectoriels normés
Preuve : En effet, soit u0 ∈ GLc (E), et considérons u ∈ Lc (E) tel que k u − u0 k <
° °
1/ ° u−1
0
°. On a
° ° ° °
° IE − u−1 u ° ≤ ° u−1 ° k u0 − u k < 1,
0 0
Exemples :
♣ Soit E l’espace vectoriel normé C([0, 1], IK) muni de la norme uniforme:
k f k∞ = sup | f (t) | .
t∈[0,1]
Preuve :
(1◦ =⇒ 2◦ ) C’est immédiat.
(2◦ =⇒ 3◦ ) Pour ε = 1 il existe η > 0 tel que
η η
Soient x1 ∈ E1 \ {0} et x2 ∈ E2 \ {0}, alors z1 = x1 et z2 = x2 vérifient
k x1 kE1 k x2 kE2
max(k z1 kE1 , k z2 kE2 ) ≤ η et par conséquent k B(z1 , z2 ) kF ≤ 1, ce qui se traduit par
1
k B(x1 , x2 kF ≤ k x1 kE1 k x2 kE2 .
η2
m
à m
!
X X
k Φ(x) kE ≤ | xk | k ek kE ≤ k ek kE k x k∞ .
k=1 k=1
φ : S −→ IR : x 7→ k Φ(x) kE
On conclut que
∀ x ∈ IKm , k Φ(x) kE ≥ µ k x k∞ .
° −1 ° 1
∀ x ∈ E, ° Φ (x) ° ≤ k x kE .
∞ µ
Corollaire IX.2. Soit E un espace vectoriel normé de dimension finie. Alors E est
complet, et les compactes de E sont les parties fermées et bornées.
Preuve : C’est une conséquence du théorème IX.1 et du fait que (IKm , k · k∞ ) vérifie
ces propriétés.
m
à m
!
X X
k v(x) kF ≤ | xk | k u(ek ) kF ≤ k u(ek ) kF k x k∞ .
k=1 k=1
Donc v est continue, et en utilisant le théorème précédent u = v ◦Φ−1 est aussi continue.
D’où le résultat.
Théorème IX.4. Toutes les normes sur un espace vectoriel de dimension finie sont
équivalentes.
28 Espaces vectoriels normés
Preuve : Soient k · k et ||| · ||| deux normes sur un espace vectoriel de dimension finie E.
Les deux applications linéaires
φ :(E, k · k) −→ (E, ||| · |||) : x 7→ x,
ψ :(E, ||| · |||) −→ (E, k · k) : x 7→ x.
sont continues d’après le théorème précédent. Ce qui s’écrit
Corollaire IX.5. Tout sous-espace vectoriel de dimension finie F d’un espace vectoriel
normé E est fermé.
Preuve : Car F est complet !
Nous terminons ce chapitre par une caractérisation des espaces vectoriels normés
de dimension finie. Commençons par le lemme suivant:
Lemme IX.6. Soient E un espace vectoriel normé et F un sous-espace vectoriel fermé
de E différent de E. Alors
1
∀ ε > 0, ∃y ∈ E : (k y k = 1, et d(y, F ) ≥ .
1+ε
Preuve : Soit a ∈ E \ F . Comme F est fermé alors d = d(a, F ) > 0. Il existe b ∈ F tel
a−b
que k a − b k < (1 + ε)d. On pose y = alors, pour tout x ∈ F ,
ka − bk
¯¯ ¯¯
1 ¯¯ ¯¯ d d 1
ky − xk = ¯¯ a − b − x k a − b k ¯¯ ≥
k a − b k ¯¯ | {z } ¯¯ k a − b k > d(1 + ε) = 1 + ε .
∈F
Théorème IX.7. Soit E un espace vectoriel normé. Si la boule unité fermée B(0, 1) =
{x ∈ E : k x k ≤ 1} est compacte alors E est de dimension finie.
Preuve : Supposons que E est de dimension infinie. Alors nous allons construire une
suite (xn )n≥1 de E telle que pour tout n on a,
1
k xn k = 1, et d(xn , Vect(x1 , . . . , xn−1 )) ≥ . (∗)
2
En effet, prenons pour x1 un élément quelconque vérifiant k x1 k = 1. Ensuite, supposons
construits les éléments x1 , . . . , xn−1 . On définit F = Vect(x1 , . . . , xn−1 ), c’est un sous-
espace de dimension finie donc fermé dans E. Le lemme précédent s’applique (avec
ε = 1) et nous donne xn de norme 1 et tel que d(xn , F ) > 1/2.
Les espaces vectoriels normés de dimension finie 29
D’après (∗) nous avons une suite (xn )n≥1 de B(0, 1) qui vérifie k xn − xm k ≥ 1/2
pour tout n 6= m. En particulier aucune sous-suite de (xn )n≥1 ne converge, ce qui est
absurde car B(0, 1) est compacte. Cette contradiction montre que E est de dimension
finie.
30 ESPACES VECTORIELS NORMÉS
EXERCICES
0
Exercice .2 Soient A, B deux parties d’un e.v.n E. Montrer que (A \ B)◦ = A \ B.
U = V = E ⇐⇒ U ∩ V = E.
1
∀ n ∈ IN, k xn+1 − xn k ≤ (∗)
2n
Exercice .12 Soit A une partie compacte d’un e.v.n E, et f : A → A une fonction
qui vérifie ∀ (x, y) ∈ A × A, x 6= y =⇒ k f (x) − f (y) k < k x − y k. Montrer qu’il
existe un unique point x ∈ A tel que f (x) = x. Montrer, de plus, que la suite récurrente
x0 ∈ A, xn+1 = f (xn ) converge vers le point fixe de f . Montrer, enfin, que la condition
de compacité est indispensable en considérant f : [1, +∞[−→ [1, +∞[: x 7→ x + 1/x.
32 ESPACES VECTORIELS NORMÉS
Exercice .13 Soit F une partie fermée non vide d’un espace de Banach E. Soit
k ∈]0, 1[ et ϕ : F −→ F une application k-contractante i.e.
Exercice .15 Soient E un e.v.n, f une forme linéaire non nulle sur E. Montrer
Exercice .16 Soient E un e.v.n. Montrer qu’il n’existe pas deux applications
linéaires continues u et v de E dans E telles que u◦v − v ◦u = id.
Exercice .17 Montrer que les formes linéaires suivantes sont continues et calculer
leurs normes:
Z 1
f (x)
T1 : C([−1, 1], IR) −→ IR : T1 (f ) = dx
−1 1 + x2
Z1
T2 : C([−1, 1], IR) −→ IR : T2 (f ) = sin(πx) f (x) dx
−1
L’espace C([−1, 1], IR) étant muni de la norme uniforme k f k∞ = sup | f (t) |.
t∈[−1,1]
Répondre à la même question lorsqu’on munit l’espace C([−1, 1], IR) de la norme
R1
k f k1 = | f (t) | dt.
−1
Exercices 33
1◦ . Montrer que si l’on munit C([0, 1], IR) de la norme uniforme k . k∞ , alors Ψ
est continue, calculer sa norme.
2◦ . Montrer que si l’on munit C([0, 1], IR) de la norme k . k1 , alors Ψ n’est pas
continue.
Exercice .19 Soit E le sous espace vectoriel de C([0, 1], IR) formé des fonctions f
R1
telles que f (t) dt = 0 muni de la norme uniforme k . k∞ .
0
Montrer que pour tout f ∈ E, il existe un élément et un seul g = T (f ) ∈ E tel
que g 0 = f . Montrer que l’application T : E −→ E : f 7→ T (f ) est linéaire continue, et
calculer sa norme.
Exercice .20 Soit Pn l’espace vectoriel des polynômes de degré inférieur ou égal à
n, à coefficients réels.
1◦ . Montrer qu’il existe deux constantes α et β dans IR∗+ telles que pour tout
Pn
P (X) = ak X k ∈ Pn on ait
k=0
X
β sup | P (t) | ≤ | ak | ≤ α sup | P (t) |
t∈[0,1] 0≤k≤n t∈[0,1]
Exercice .21 Soient E un e.v.n, f une forme linéaire continue non nulle sur E.
Montrer
| f (x) |
∀ x ∈ E, d(x, Ker f ) = .
kf k
34 ESPACES VECTORIELS NORMÉS
Exercice .22 Soit E = C([0, 1], IR) l’algèbre des fonctions continues de [0, 1] dans
IR, munie de la norme uniforme k . k∞ . Montrer que tout isomorphisme d’algèbre
Φ : E −→ E est isométrique, i.e. ∀ f ∈ E, k Φ(f ) k∞ = k f k∞ .
p m
X X i −1
∀m ∈ IN ∗
A m
= m(m − 1) · · · (m − j + 1)λm−j
i Pij (A).
i=1 j=0
4◦ . Soit A ∈ Mn ( C).
| On appelle rayon spectral de A le nombre
montrer l’équivalence
2◦ .a. Soit F l’ensemble des couples (g, G), où G est un sous-espace vectoriel de E
contenant F0 , et où g ∈ G∗ prolonge f0 et est majorée par p sur G. Vérifier qu’il existe
dans F un élément (g, G) tel que dim G soit maximum.
2◦ .b. Soit (g, G) ∈ F tel que dim G < n. Montrer que dim G n’est pas maximum
parmi les entiers dim H, où (h, H) ∈ F. Pour cela, soit z ∈ E \ G ; verifier que
Choisir C ∈ [A, B]. Poser H = G ⊕ IRz. Pour x + λz ∈ H poser h(x + λz) = g(x) + λC
et montrer que (h, H) ∈ F.
2◦ .c. conclure.
3◦ . Enoncer le résultat démontré lorsque p(.) est une norme sur E.
Exercice .25 Soit E = C([0, 1], IR) l’espace vectoriel des fonctions continues de [0, 1]
dans IR. On définit sur E les trois applications :
Z 1 µZ 1 ¶1/2
2
N1 : f 7→ | f (t) | dt; N2 : f 7→ f (t) dt ; N∞ : f 7→ sup | f (t) | .
0 0 t∈[0,1]
SOLUTIONS
1 1
alors n + ≥ 2cn ou bien 2c ≤ 1 + 2 . Ceci démontre que c ≤ 1/2 car n est arbitraire.
n n
0 0
Solution .2 Notons que A ⊂ A et E \ B ⊂ E \ B, alors A \ B est une partie ouverte
de A \ B, et par conséquent elle est contenue dans la plus grande partie ouverte de
0
A \ B, à savoir (A \ B)0. D’où A \ B ⊂ (A \ B)0. Inversement, d’une part (A \ B) ⊂ A
0
donc (A \ B)0 ⊂ A, et d’autre part comme (A \ B)0 est ouvert, alors (A \ B)0 ∩ B = Ø
Solutions 37
(car s’il existe un élément y dans l’intersection alors (A \ B)0 est un voisinage de y qui
doit rencontrer B car y ∈ B, c’est à dire Ø 6= (A \ B)0 ∩ B ⊂ (A \ B) ∩ B ce qui est
0
absurde). On conclut que A \ B = (A \ B)0.
U ∩ V = U ∩ V = U ∩ E = U = E.
0 0 0 0 0
Solution .5 1◦ . Comme A ⊂ A alors, A ⊂ A. Il en résulte que A \ A ⊂ A \ A, ou
0
bien Fr (A) ⊂ Fr (A). Avec inclusion qui peut être stricte comme le montre l’exemple
A=Q
/ dans IR.
0 0 0 0
D’autre part, comme A ⊂ A alors A ⊂ A. Il en résulte que A \ A ⊂ A \ A, ou
bien Fr (A) ⊂ Fr (A). Avec inclusion qui peut être stricte comme le montre l’exemple
A=Q
/ dans IR.
0
Enfin, Fr (A) et Fr (A) ne sont pas comparables en général, car si A est ouvert on
0 0
a Fr (A) ⊂ Fr (A), et si A est fermé alors Fr (A) ⊂ Fr (A), d’après ce qui précède.
0 0
2◦ . Notons que A ∪ B = A ∪ B et A ∪ B ⊂ (A ∪ B)0. alors
0 0 0 0
Fr (A ∪ B) = A ∪ B \ (A ∪ B)0 ⊂ A ∪ B \ (A ∪ B) ⊂ (A \ A) ∪ (B \ B) = Fr (A) ∪ Fr (B).
ε > 0 est arbitraire, donc d(x, A) ≤ d(x, A). Ceci démontre que
d(x, F1 )
g : E −→ IR : x 7→ .
d(x, F1 ) + d(x, F2 )
0 0 0 0
On conclut, que A + B est un ouvert contenu dans A + B, d’où A + B ⊂ (A + B)0.
– Enfin, si λ ∈ IK \ {0} alors hλ : E −→ E : x 7→ λx est un homéomorphisme. Il
0
s’en déduit que λA = λA et (λA)0 = λA.
x+y
∀ (x, y) ∈ U × U, ∈ U.
2
k k
∀ k ∈ {0, 1, 2, . . . , 2n }, x + (1 − ) y ∈ U.
2n 2n
Remarquons que l’hypothèse est équivalente à H1 . Supposons que Hn est vraie. Alors
pour tout k ∈ {0, 1, . . . , 2n } on a
2k 2k k k
x + (1 − ) y = x + (1 − ) y ∈ U.
2n+1 2n+1 2n 2n
k k
∀ (x, y) ∈ U × U, ∀ n ∈ IN, ∀ k ∈ {0, 1, 2, . . . , 2n }, x + (1 − ) y ∈ U. (∗)
2n 2n
k k
λ x + (1 − λ) y = n
(x + z) + (1 − n ) (y + z) ∈ U.
2 2
Solution .10 1◦ . En effet, soit ε > 0 il existe Nε tel que pout tout n ≥ Nε on a
1
n−1
< ε. Pour tout (m, n) ∈ IN2 on a
2
m−1
X ∞
X 1 1
m > n ≥ Nε =⇒ k xm − xn k ≤ k xk+1 − xk k ≤ k
= n−1 < ε.
2 2
k=n k=n
On pose alors,
ϕ(0) = min {n : δn ≤ 1}
1
ϕ(n) = min {k > ϕ(n − 1) : δk ≤ } pour n ≥ 1.
2n
Clairement, ϕ : IN −→ IN est strictement croissante, et comme ϕ(n + 1) > ϕ(n) alors
xϕ(n+1) ∈ Xϕ(n) et par conséquent
° °
° xϕ(n+1) − xϕ(n) ° ≤ δϕ(n) ≤ 1 .
2n
La sous-suite (xϕ(n) )n∈IN vérifie (∗).
3◦ . Supposons d’abord que E est complet. Si (xn )n∈IN est une suite vérifiant
(∗), alors elle est de Cauchy d’après 1◦ , et la complétude de E montre alors que
(xn )n∈IN converge. Inversement, Soit (xn )n∈IN une suite de Cauchy dans E. On peut
en extraire,d’après 2◦ , une sous-suite (xϕ(n) )n∈IN qui vérifie (∗) et par conséquent qui
converge. Mais une suite de Cauchy qui admet une sous-suite convergente est elle même
convergente. D’où l’équivalence demandée.
4◦ . Si E est complet alors la suite des sommes partielles de toute série normalement
convergente est de Cauchy donc elle converge. Inversement, si (xn )n∈IN est une suite
P
vérifiant (∗) alors la série (xn+1 − xn ) est une série normalement convergente dont la
convergence implique celle de la suite (xn )n∈IN . On conclut que E est complet d’après
3◦ .
Solution .11 Montrons d’abord l’unicité. Supposons qu’il existe un couple (y, z) ∈
C 2 tel que k x − y k = k x − z k = d(x, C). Alors d’après l’identité du parallèlogramme,
y+z
et notant que ∈ C par convexité,
2
2 2 2 2
k y − z k =2 k x − y k + 2 k x − z k − k (x − y) + (x − z) k
° °2
° y+z °
2 °
=4d (x, C) − 4 ° x − ° ≤ 4d2 (x, C) − 4d2 (x, C) = 0,
2 °
d’où y = z.
Posons pour simplifier δ = d(x, C). Considérons, pour tout n ≥ 1, un élément xn
de C tel que k x − xn k ≤ δ + 1/n. Alors en utilisant l’identité du parallèlogramme et
xn + xm
en notant que, par convexité, ∈ C, nous obtenons
2
2 2 2 2
k xn − xm k =2 k x − xn k + 2 k x − xm k − k (x − xn ) + (x − xm ) k
° °2
1 2 1 2 ° x n + xm °
=2(δ + ) + 2(δ + ) − 4 ° ° x − °
°
n m 2
µ ¶
1 2 1 2 2 1 1
≤2(δ + ) + 2(δ + ) − 4δ ≤ 2(2δ + 1) + .
n m n m
Solutions 41
Cette inégalité démontre que (xn )n∈IN∗ est une suite de Cauchy dans un espace vectoriel
normé complet (car de dimension finie), elle converge alors vers un élément PC (x).
Comme C est fermé alors PC (x) ∈ C, et l’inégalité
1
∀ n ∈ IN∗ , d(x, C) ≤ k x − xn k ≤ d(x, C) +
n
montre que k x − PC (x) k = d(x, C).
Solution .12 Montrons d’abord l’unicité du point fixe, c’est à dire que si le couple
2
(x, y) ∈ A vérifie f (x) = x et f (y) = y alors x = y. En effet,
Si ϕ(x) 6= 0 alors x 6= f (x) et par conséquent ϕ(f (x)) = k f (x) − f (f (x) k <
k x − f (x) k = ϕ(x), ce qui contredit la minimalité de ϕ(x). Il en résulte que ϕ(x) = 0
ou bien f (x) = x. On conclut que la fonction f admet un point fixe unique x ∈ A.
Posons δn = k x − xn k. La suite (δn )n∈IN est décroissante car
Il en résulte qu’il existe ` ∈ IR+ tel que lim δn = `. Il reste à démontrer que
n→∞
` = 0. En effet, la compacité de A montre qu’il existe une suite extraite (xϕ(n) )n∈IN
de la suite (xn )n∈IN qui converge vers y ∈ A. Il résulte de lim xϕ(n) = y que
n→∞
lim δϕ(n) = k x − y k = `, et de la continuité de f que lim f (xϕ(n) ) = f (y) et puis
n→∞ n→∞
lim δϕ(n)+1 = k x − f (y) k = `. On conclut que k f (x) − f (y) k = ` = k x − y k ce qui
n→∞
implique que x = y et ` = 0, c’est à dire lim xn = x.
n→∞
La condition de compacité est indispensable. En fait si l’on considère
1
f : [1, +∞[−→ [1, +∞[: x 7→ x +
x
on voit que l’équation f (x) = x n’a pas de solution, bien que, pour tout (x, y) ∈
[1, +∞[×[1, +∞[,
µ ¶
1
x 6= y =⇒ | f (x) − f (y) | = | x − y | 1 − < |x − y|.
xy
42 ESPACES VECTORIELS NORMÉS
k x − xn k ≤ k x − xn+1 k + k xn+1 − xn k
≤ k f (x) − f (xn ) k + k f (xn ) − f (xn−1 ) k
≤k k x − xn k + k k xn − xn−1 k
k
ce qui donne k x − xn k ≤ k xn − xn−1 k.
1−k
Solution .14 En effet, si u n’est pas continue, alors pour tout n ≥ 1 il existe yn ∈ E
tel que k yn k = 1 et k u(yn ) k ≥ n2 . On pose alors xn = yn /n, il s’en suit que (yn )n≥1
tend vers 0 et (k u(yn ) k)n≥1 tend vers ∞.
Solution .15 Clairement si f est continue alors Ker f = f −1 ({0}) est fermé.
Inversement, supposons H = Ker f fermé. Comme f est non nulle alors il existe
a ∈ E tel que f (a) = 1. L’ensemble a + H est un fermé qui ne contient pas 0 donc
y
il existe ε > 0 tel que B(0, ε) ∩ (a + H) = Ø. Soit y ∈ E \ H alors − a ∈ H et
f (y)
y y
par conséquent ∈ a + H. Il en résulte que ∈
/ B(0, ε), ce qui se traduit par
f (y) f (y)
k y k ≥ ε | f (y) |. On en déduit que
1
∀ y ∈ E, | f (y) | ≤ kyk
ε
c’est à dire que f est continue.
Solution .17 Notons E∞ l’espace vectoriel normé C([−1, 1], IR) muni de la norme
uniforme.
– Il est clair que, pour tout f ∈ C([−1, 1], IR),
Z 1 Z 1
| f (x) | 1 π
| T1 (f ) | ≤ dx ≤ k f k∞ dx = k f k∞ .
−1 1 + x2 −1 1+x 2 2
π
= T1 (1I) ≤ k T1 : E∞ → IR k k 1I k∞ = k T1 : E∞ → IR k .
2
Soit k T1 : E∞ → IR k = π/2.
– Il est aussi clair que, pour tout f ∈ C([−1, 1], IR),
Z 1 Z 1
4
| T2 (f ) | ≤ | f (x) | | sin πx | dx ≤ k f k∞ | sin πx | dx = k f k∞ .
−1 −1 π
1
fn
1
1 si x ∈ [ , 1]
n
1 1 −1
fn (x) = nx si x ∈ [− , ]
n n 1/n 1
1
−1 si x ∈ [−1, − ]
n
−1
44 ESPACES VECTORIELS NORMÉS
Alors
Z 1 Z 1 Z 1/n
4
− T2 (fn ) = 2 sin πt dt − 2 fn (t) sin πt dt = 2 (1 − nt) sin πt dt
π 0 0 0
D’où
4 2
0≤ − T2 (fn ) ≤
π n
car ∀ t ∈ [0, 1/n], 0 ≤ (1 − nt) sin πt ≤ 1. Il en résulte que pour tout n ∈ IN∗ ,
4 2 4
− ≤ T2 (fn ) ≤ k T2 : E∞ → IR k k fn k∞ = k T2 : E∞ → IR k ≤ .
π n π
4
On conclut que k T2 : E∞ → IR k = .
π
Notons E1 l’espace vectoriel normé C([−1, 1], IR) muni de la norme k k1 .
– Il est clair que, pour tout f ∈ C([−1, 1], IR),
Z 1 Z 1
| f (x) |
| T1 (f ) | ≤ dx ≤ | f (x) | dx = k f k1 .
−1 1 + x2 −1
n
1
0 si x∈[ , 1]
n
1 1
fn (x) = n − n2 | x | si x ∈ [− , ] fn
n n
1
0 si x ∈ [−1, − ]
n
−1 1/n 1
Alors
Z 1/n Z 1
2 1 (1 − t)t2
k fn k1 − T1 (fn ) = 2 (n − n x)(1 − ) dx = 2 dt
0 1 + x2 0 n2 + t2
(1 − t)t2 (1 − t)t2
D’où, en utilisant, pour t ∈ [0, 1], la majoration ≤ ,
n2 + t 2 n2
1
0 ≤ 1 − T1 (fn ) ≤
6n2
1
1− ≤ T1 (fn ) ≤ k T1 : E1 → IR k k fn k1 = k T1 : E1 → IR k ≤ 1.
6n2
Solutions 45
On conclut que k T1 : E1 → IR k = 1.
– Enfin, il est immédiat que, pour tout f ∈ C([−1, 1], IR),
Z 1 Z 1
| T2 (f ) | ≤ | f (x) | | sin πx | dx ≤ | f (x) | dx = k f k1 .
−1 −1
n
1 1
0 si x ∈ [ + , 1]
2 n
¯ ¯ ¯ ¯
¯ 1 ¯¯ ¯ ¯
2 ¯
fn (x) = n − n ¯ x − ¯ si ¯x − 1 ¯ ≤ 1 fn
2 ¯ 2¯ n
1 1
0 si x ∈ [−1, − ]
2 n 1
−1 2 1
1 1 1 1
2−n 2+n
Alors Z 1/2+1/n
k fn k1 − T2 (fn ) =2 (n − n2 | x − 1/2 |)(1 − sin πx) dx
1/2−1/n
Z 1
πu
= (1 − | u |) (1 − cos ) du
−1 n
Où l’on a effectué le changement de variable n(x − 1/2) = u. En utilisant, la majoration
0 ≤ 1 − cos(πu/n) ≤ π 2 u2 /2n2 , nous obtenons
π2
0 ≤ 1 − T2 (fn ) ≤
12n2
Il en résulte que pour tout n ∈ IN∗ ,
π2
1− ≤ T2 (fn ) ≤ k T2 : E1 → IR k k fn k1 = k T2 : E1 → IR k ≤ 1.
12n2
On conclut que k T2 : E1 → IR k = 1.
Solution .18 1◦ . Notons E∞ l’espace vectoriel normé C([0, 1], IR) muni de la norme
uniforme. Comme x 7→ x2 est une bijection de [0, 1] alors il est immédiat que, pour tout
f ∈ C([0, 1], IR),
¯ ¯
k Ψ(f ) k∞ = sup ¯ f (x2 ) ¯ = sup | f (x) | = k f k∞ .
x∈[0,1] x∈[0,1]
ceci démontre que Ψ : E∞ → E∞ est une application isométrique donc elle est continue
et k Ψ : E∞ → E∞ k = 1.
46 ESPACES VECTORIELS NORMÉS
1
0 si x ∈ [ , 1]
n fn
fn (x) =
2n − 2n2 x si 1
x ∈ [0, ]
n
1
n 1
Alors k fn k1 = 1 et
Z √
1/ n
4√
k Ψ(fn ) k1 = (2n − 2n2 x2 ) dx = n.
0 3
k Ψ(f ) k1
Ce qui démontre que sup = ∞ et Ψ : E1 → E1 n’est pas continue.
f ∈E1 \{0} k f k1
Solution .19 Montrons d’abord l’unicité de g. En effet s’il existe g ∈ E telle que
g 0 = f , alors il existe une constante c telle que
Z x
∀ x ∈ [0, 1], g(x) = c + f (t) dt.
0
Où l’on a effectué une intégration par parties et utilisé le fait que f ∈ E. Alors,
Z x Z 1
∀ x ∈ [0, 1], g(x) = f (t) dt + tf (t) dt
0 0
Il est immédiat que T (f ) est de classe C 1 et que (T (f ))0 = f . D’autre part, un calcul
simple, (similaire à celui qui a servi pour déterminer c), montre que T (f ) ∈ E.
La formule (∗) permet immédiatement de voir que T est linéaire. L’idée gagnante
est de remarquer que l’on peut écrire (∗) sous la forme
Z x Z 1 Z 1
1
T (f )(x) = f (t) dt + tf (t) dt − (x + ) f (t) dt
0 0 2 0
ou bien Z x Z 1
1 1
T (f )(x) = (t − x + )f (t) dt + (t − x − )f (t) dt
0 2 x 2
soit finalement,
Z −x+1/2 Z 1/2
1 1
T (f )(x) = uf (u + x + ) du + uf (u + x − ) du (∗∗)
−1/2 2 −x+1/2 2
De cette relation on obtient immédiatement
ÃZ Z !
−x+1/2 1/2
∀ x ∈ [0, 1], | T (f )(x) | ≤ | u | du + | u | du k f k∞
−1/2 −x+1/2
ÃZ !
1/2
1
≤ | u | du k f k∞ = k f k∞
−1/2 4
1
Il en résulte que k T (f ) k∞ ≤k f k∞ pour tout f ∈ E. L’application linéaire T : E →
4
E est par conséquent continue et de norme k T : E → E k ≤ 1/4.
Considérons pour tout entier n ≥ 2, la fonction fn ∈ E définie par
1
1 1
1 si x ∈ [0, − ] fn
2 n
1 1
2+n
1 1 1 1 1
fn (x) = n( − x) si x∈[ − , + ]
2 2 n 2 n 1 1
2−n 1
1 1
−1 si x∈[ + , 1]
2 n
−1
Comme Pn est de dimension finie alors les deux normes N1 et N2 sont équivalentes et
par conséquent il existe (α, β) ∈ (IR∗+ )2 tels que βN1 ≤ N2 ≤ αN1 . Ce qui démontre le
résultat.
2◦ . Il suffit de considérer f (x) = sin x2 . ¯ ¯
◦ ¯ (n+1) ¯
3 . Posons M0 = sup | f (x) | et Mn+1 = sup ¯ f (x) ¯. D’après la formule de
x∈IR x∈IR
2
Taylor-Lagrange on a, pour tout (y, x) ∈ IR ,
¯ ¯ ¯ n+1 ¯
¯ n
X f (k) (y) k ¯¯ ¯x ¯ ¯ ¯
¯ ¯ (n+1) ¯
¯ f (y + x) − x ¯≤ sup ¯ f (y + tx) ¯ ,
¯ k! ¯ (n + 1)! t∈[0,1]
k=0
1 ¯¯ (k) ¯
n
X ¯
∀ y ∈ IR, ¯ f (y) ¯ ≤ αM.
k!
k=0
Ce qui démontre que pour tout k, (1 ≤ k ≤ n) la dérivée f (k) est bornée sur IR.
Alors
| f (x) |
∀ x ∈ E, d(x, Ker f ) ≤ .
kf k
Solutions 49
∀ y ∈ Ker f, | f (x) | = | f (x − y) | ≤ k f k k x − y k .
| f (x) |
≤ inf {k x − y k : y ∈ Ker f } = d(x, Ker f ).
kf k
D’où le résultat.
| ∆
ϕ : En−1 −→ C : P 7→ (P (k) (λ` ))(`,k)∈∆ .
Clairement ϕ est linéaire. De plus si Q ∈ Ker ϕ alors, pour tout k ∈ {1, 2, . . . , p}, λk est
une racine d’ordre mk de Q ; c’est à dire (λk −X)mk divise Q pour tout k ∈ {1, 2, . . . , p}.
50 ESPACES VECTORIELS NORMÉS
p
Y
Comme λ1 , . . . , λp sont distincts, alors Q est divisible par P = (λk − X)mk . Mais
k=1
deg P = n et deg Q < n. Il en résulte que Q = 0 et par conséquent ϕ est injective.
| ∆ . D’où ϕ est un isomorphisme
D’autre part dim En−1 = n = Card (∆) = dim C
d’espaces vectoriels.
La famille (Pij )(i,j)∈∆ est en fait l’image de la base canonique de | ∆ par
C
l’isomorphisme ϕ−1 . Ce qui démontre l’existence et l’unicité de cette famille.
2◦ . Le reste Rm de la division euclidienne de X m par P est un élément de En−1 et
donc s’exprime sur la base (Pij )(i,j)∈∆ de En−1 . On peut alors écrire
p m
X Xi −1
m (m)
X = Qm (X)P (X) + Rm (X) = Qm (X)P (X) + µij Pij . (∗)
i=1 j=0
En utilisant le fait que λk est une racine d’ordre mk de Qm (X)P (X) nous obtenons,
pour 0 ≤ ` ≤ mk ,
p m
X X i −1
(m) (`) (m)
m(m − 1) · · · (m − ` + 1)λm−`
k = µij Pij (λk ) = µk` .
i=1 j=0
Rm = m(m − 1) · · · (m − j + 1)λm−j
i Pij .
i=1 j=0
∀ m ∈ IN A m
= m(m − 1) · · · (m − j + 1)λm−j
i Pij (A).
i=1 j=0
4◦ . Munissons C
| n d’une norme k k, et notons ||| ||| la norme d’applications
| n, k
linéaires de ( C | n, k
k) dans ( C k). Nous identifions matrices de Mn ( C),
| et
| n.
applications linéaires sur C
Supposons d’abord que ρ(A) ≥ 1, alors il existe λ une valeur propres de A telle que
| λ | ≥ 1. Soit x un vecteur propre associé à λ. Comme Ax = λx alors Am x = λm x et
k x k ≤ k λm x k ≤ k Am x k = ||| Am ||| k x k
donc ||| Am ||| ≥ 1 pour tout m, et la suite (Am )m∈IN ne tend pas vers 0.
Inversement, supposons que ρ(A) < 1, alors d’après 3◦ , pour tout m > n, nous
avons ||| Am ||| ≤ Kmn (ρ(A))m−n , avec
p m
X X i −1
n−j
K= | λi | ||| Pij (A) |||.
i=1 j=0
Solutions 51
X∞ p mi −1
tm m X X
exp(tA) = A = tj eλi t Pij (A) = Et (A).
m=0
m! i=1 j=0
Avec Et est l’unique polynôme de degré inférieur ou égal à n − 1 déterminé par les
(k)
conditions Et (λ` ) = tk eλ` t pour tout (`, k) ∈ ∆.
Il en résulte que
Ou bien,
A = sup (−p(−y − z) − g(y)) ≤ inf (p(x + z) − g(x)) = B.
y∈G x∈G
x x
∀ x ∈ G, C ≤ p( + z) − g( )
λ λ
ce qui démontre
x x
∀ x ∈ G, C ≥ −p( − z) + g( ),
µ µ
52 ESPACES VECTORIELS NORMÉS
ce qui démontre
Mais ceci contredit la continuité de g en 1/2. La suite (gn )n≥2 n’est donc pas conver-
gente.
4◦ . Posons,
r pour tout n ∈ IN∗ , hn (x) = max(0, 1 − n | x − c |). On vérifie que
2
N2 (hn ) ≤ , donc (hn )n≥1 tend vers 0 dans (E, N2 ). Mais pour tout n ≥ 1 on a
n
hn (c) = 1. On conclut que l’application f 7→ f (c) de E dans IR n’est pas continue.
OKMRAN
OUBA
SUITES ET SÉRIES DE FONCTIONS
I. Généralités
Remarque : Il est immédiat de voir que si une suite de fonctions converge uniformément
vers une certaine application, alors elle converge simplement vers cette même applica-
tion.
Il est immédiat de voir que cette suite converge simplement vers l’application iden-
tiquement nulle notée 0. Si la suite (fn )n∈IN∗ converge uniformément alors d’après
la remarque précédente sa limite uniforme ne peut être que 0. Calculons alors
µn = sup | fn (x) |. Or le tableau de variation suivant
x∈IR+
x 0 1/n +∞
fn0 (x) + 0 −
fn (x) 0 % _ & 0
1
montre que µn = fn ( ) = nα−1 e−1 . Alors, si α < 1 on a lim µn = 0, et la suite de
n n→∞
fonctions (fn )n∈IN∗ converge uniformément vers 0. Par contre, si α ≥ 1 la suite (fn )n∈IN∗
ne converge pas uniformément.
2 Suites et séries de fonctions
Remarque : Soit (fn )n∈IN une suite de fonctions de A dans F qui converge simplement
vers une application f : A −→ F . Si l’on trouve une suite (ξn )n∈IN de A telle que
(k fn (ξn ) − f (ξn ) k)n∈IN ne tend pas vers 0 alors la suite de fonctions (fn )n∈IN ne
converge pas uniformément.
Définition : Soient A une partie non vide d’un espace vectoriel normé E, et F
un espace vectoriel normé. On dit qu’une suite de fonctions (fn )n∈IN de A dans F
converge uniformément sur tout compact vers une application f : A −→ F si, et
seulement si, pour toute partie compacte non vide K ⊂ A, la suite de terme général
µn (K) = sup k fn (x) − f (x) kF de IR converge vers 0.
x∈K
Notons que la convergence uniforme implique la convergence uniforme sur tout
compact qui à son tour implique la convergence simple. La réciproque est évidemment
fausse.
Cette suite converge uniformément sur tout compact vers la fonction identiquement
nulle. En effet, soit K un compact de IR. Il existe M > 0 tel que K ⊂ [−M, M ].
¯ ¯
¯ 1 ¯¯ x2 M
sup | fn (x) | ≤ sup 2¯
x ¯ sin ≤ sup = .
x∈K 0<| x |≤M nx ¯ 0<| x |≤M | nx | n
Donc, lim sup | fn (x) | = 0. Par contre, la suite (fn )n∈IN∗ ne converge pas uni-
n→∞ x∈K
formément sur IR car lim | fn (n) | = 1.
n→∞
Continuité de la limite d’une suite de fonctions 3
Soient A un ensemble non vide, F un espace vectoriel normé, et (fn )n∈IN une suite
de fonctions de A dans F . Les propriétés suivantes sont immédiates:
— Si la suite (fn )n∈IN converge uniformément alors elle est uniformément de Cauchy.
— Si la suite (fn )n∈IN est uniformément de Cauchy, et si elle converge simplement
alors elle converge uniformément.
— Si F est complet, alors toute suite uniformément de Cauchy est uniformément
convergente.
Preuve : Soit ε > 0. La convergence uniforme de la suite (fn )n∈IN montre qu’il existe
m ∈ IN tel que
ε
sup k fm (x) − f (x) k ≤ . (1)
x∈A 3
Mais fm est continue en a, donc il existe un voisinage V ∈ V(a) de a tel que
ε
∀ x ∈ V ∩ A, k fm (x) − fm (a) k ≤ . (2)
3
D’où, en utilisant (1) et (2), pour tout x ∈ V ∩ A,
Corollaire II.2. Soit A une partie non vide de E, et (fn )n∈IN une suite de fonctions
continues de A dans F qui converge uniformément vers une application f : A −→ F ,
alors f est continue sur A.
4 Suites et séries de fonctions
Théorème II.3. Soit A une partie non vide de E, et (fn )n∈IN une suite de fonctions
continues de A dans F qui converge uniformément sur tout compact vers une application
f : A −→ F , alors f est continue sur A.
Preuve : En effet, soient a ∈ A, et (xn )n∈IN une suite de A qui converge vers vers a.
L’ensemble K = {xn : n ∈ IN} ∪ {a} est une partie compacte contenue dans A. Si
gn = fn |K (resp. g = f|K ) est la restriction de fn (resp. f ) à K, alors par hypothèse
(gn )n∈IN est une suite de fonctions de K dans F qui sont continues en a ∈ K et qui
converge uniformément sur K vers g. Donc, d’après le théorème II.1, g est continue en a.
En particulier, lim g(xn ) = g(a). Nous avons démontré que pour toute suite (xn )n∈IN
n→∞
A qui converge vers a la suite (f (xn ))n∈IN converge vers f (a). Il en résulte que f est
continue en a qui est un point arbitraire de A.
Théorème II.4. Soit A une partie non vide de E, et (fn )n∈IN une suite de fonctions
continues de A dans F qui converge uniformément vers une application f : A −→ F .
Alors pour toute suite (ξn )n∈IN de A qui converge vers ξ ∈ A on a lim fn (ξn ) = f (ξ).
n→∞
Preuve : En effet, soit (ξn )n∈IN une suite de A qui converge vers ξ ∈ A. Pour tout
n ∈ IN,
Théorème II.5. Notons E = (C([a, b]), k · k∞ ) l’espace vectoriel des fonctions continues
sur l’intervalle compact [a, b], (a < b), à valeurs dans IK, muni de la norme uniforme.
Alors E est complet.
Preuve : Soit (fn )n∈IN une suite de Cauchy dans E, alors c’est une suite uniformément
de Cauchy de fonctions continues de [a, b] dans IK (qui est complet). Donc, cette suite
converge uniformément vers une application f : [a, b] −→ IK. Le corollaire II.2 montre
que f ∈ E. Ce qui donne le résultat.
Intégrabilité et dérivabilité de la limite d’une suite de fonctions 5
Dans cette section [a, b] désign un intervalle compact de IR non réduit à un point.
Théorème III.1. Soit (fn )n∈IN une suite de fonctions continues de [a, b] à valeurs dans
IK. On note Z x
Fn : [a, b] −→ IK : x 7→ fn (t) dt.
a
Si la suite (fn )n∈IN converge uniformément vers une application f : [a, b] −→ IK, alors
la suite (Fn )n∈IN converge aussi uniformément vers l’application
Z x
F : [a, b] −→ IK : x 7→ f (t) dt.
a
Z b Z b
En particulier, lim fn (t) dt = lim fn (t) dt.
n→∞ a a n→∞
Alors,
sup | Fn (x) − F (x) | ≤ (b − a) sup | fn (t) − f (t) | .
x∈[a,b] t∈[a,b]
Cette inégalité démontre que (Fn )n∈IN converge uniformément vers F . En particulier,
il y a convergence au point x = b.
Z b Z b
Pour avoir lim fn (t) dt = lim fn (t) dt il ne suffit pas que la suite (fn )n∈IN
n→∞ a a n→∞
converge simplement. Voici un exemple:
fn
Il est immédiat de voir que, d’une part, cette suite con-
verge simplement vers l’application identiquement
Z 1 nulle
sur [0, 1], et d’autre part, pour tout n ≥ 1, fn (t) dt = 1. 0 1
n
1
2n 1
0
6 Suites et séries de fonctions
Pour la dérivabilité les choses sont plus délicates, car la convergence uniforme d’une
suite de fonctions de classe C 1 n’antraı̂ne même pas la convergence simple de la suite
1 − cos nx
des dérivées. Par exemple, si, pour x ∈ [0, 2π], fn (x) = alors cette suite
n
converge uniformément vers la fonction identiquement nulle sur [0, 2π] et pourtant la
suite (fn0 )n∈IN∗ ne converge pas simplement.
Mais on a le théorème suivant qui est un corollaire du théorème III.1.
Théorème III.2. Soit (fn )n∈IN une suite de fonctions de classe C 1 sur [a, b] à
valeurs dans IK. Si la suite (fn0 )n∈IN converge uniformément vers une application
g : [a, b] −→ IK, et si, pour un certain x0 ∈ [a, b], la suite (fn (x0 ))n∈IN converge
vers y0 ∈ IK alors, la suite (fn )n∈IN converge uniformément vers une application
f : [a, b] −→ IK de classe C 1 et telle que f 0 = g .
Comme la suite de fonctions continues (fn0 )n∈IN converge uniformément vers g, alors le
théotème III.1 montre que la suite (fn )n∈IN converge uniformément vers l’application
Z x
f : [a, b] −→ IR : x 7→ y0 + g(t) dt.
x0
Application: Le théorème suivant est un résultat moins connu et plus difficil que le
théorème qu’on obtient en remplaçant “convexe” par “croissante”.cf. Exercice 11.
Théorème III.3. Soit (fn )n∈IN une suite de de fonctions de [a, b] dans IR qui converge
simplement vers une application continue f : [a, b] −→ IR. On suppose que fn est
convexe pour tout n, alors la convergence de (fn )n∈IN vers f est uniforme.
1 1 1 − 2x 1 1 − 2x
m = f( ) ≤ f (x) + f (1) ≤ f (x) + M.
2 2(1 − x) 2(1 − x) 2(1 − x) 2(1 − x)
ε
∀ (x, y) ∈ [a, b]2 , | x − y | < η =⇒ | f (x) − f (y) | < . (†)
6
b−a
Soit m ∈ IN∗ tel que b − a < mη. On pose xk = a + k, (k = 0, 1, . . . , 2m). Il existe,
2m
à cause de la convergence simple, un entier Nε tel que
ε
∀ k ∈ {0, 1, . . . , 2m}, ∀ n ≥ Nε , | fn (xk ) − f (xk ) | < . (‡)
6
ε ε
fn (x) ≤ max(fn (x2k ), fn (x2k+2 )) ≤ max(f (x2k ), f (x2k+2 )) + ≤ f (x) + .
|{z} 6 |{z} 3
par ‡ par †
ε ε
fn (x) ≥ 2fn (x2k+1 ) − max(fn (x2k ), fn (x2k+2 )) ≥ 2f (x2k+1 ) − − f (x) − ≥ f (x) − ε.
3 3
Définition : Soient A une partie non vide de IK, et (fn )n∈IN une suite de fonctions de
A dans IK.
P
— On dit que la série fn converge simplement (resp. uniformément ; uniformément
n
X
sur tout compact) si, et seulement si, la suite de fonctions (Sn )n∈IN avec Sn = fk
k=0
converge simplement (resp. uniformément ; uniformément sur tout compact).
P
L’application limite s’appelle la somme de la série de fonctions fn et elle est
X∞
notée fn .
n=0 P
— On dit que la série fn est uniformément de Cauchy si, et seulement si, la suite
d’applications (Sn )n∈IN est uniformément de Cauchy. C’est à dire
¯ n+m ¯
¯X ¯
¯ ¯
∀ ε > 0, ∃ Nε ∈ IN, ∀(n, m) ∈ IN2 , n ≥ Nε =⇒ sup ¯ fk (x) ¯ ≤ ε.
x∈A ¯ ¯
k=n
Définition : Soient A une partie non vide de IK, et (fn )n∈IN une suite d’applications
P
de A dans IK. On dit que la série fn converge normalement si, et seulement si, la
P
série µn (avec µn = sup | fn (x) |) converge.
x∈A
Remarque : Soient A une partie non vide de IK, et (fn )n∈IN une suite d’applications
de A dans IK. Nous avons les trois implications suivantes:
X X
fn { converge normalement } =⇒ fn { converge uniformément }
X X ½ converge uniformément ¾
fn { converge uniformément } =⇒ fn
sur tout compact
X ½ ¾ X
converge uniformément
fn =⇒ fn { converge simplement }
sur tout compact
Bien entendue, la réciproque de chacune de ces implications est fausse comme nous le
constaterons dans les exercices.
Continuité, dérivabilité, intégrabilité de la somme 9
Théorème IV.1. Soient A une partie non vide de IK, (hn )n∈IN et (gn )n∈IN deux suites
d’applications de A dans IK. On suppose que
1◦ . Pour tout x ∈ A, la suite (gn (x))n∈IN est une suite décroissante de réels.
2◦ . La suite (gn )n∈IN converge uniformément
¯ nvers 0. ¯
¯X ¯
¯ ¯
3◦ . Il existe M ∈ IR+ tel que ∀ n ∈ IN, sup ¯ hk (x) ¯ ≤ M .
x∈A ¯ ¯
P k=0
Alors la série d’application fn (avec fn = gn hn ) converge uniformément sur A.
n
X
Preuve : Notons Hn (x) = hk (x). D’après la transformation d’Abel, pour tout
k=0
(n, p) ∈ IN2 et tout x ∈ A, on a
n+p
X n+p
X
fk (x) = (gk (x) − gk+1 (x)) Hk (x) − gn+1 (x)Hn (x) + gn+p+1 (x)Hn+p (x).
n+1 n+1
P
En utilisant 2◦ , on voit que la série fn est uniformément de Cauchy donc elle est
uniformément convergente.
Application : Soit (cn )n∈IN une suite réelle décroissante vers 0. Alors la série
P
d’applications cn einx de IR dans C
| converge uniformément sur tout intervalle
[2kπ + α, 2(k + 1)π − α] (avec α ∈]0, π[, et k ∈ ZZ). Il suffit de prendre dans le théorème
précédent gn (x) ≡ cn et hn (x) = einx . On utilise ensuite la majoration immédiate
(¯ n ¯ )
¯X ¯ 1
¯ ¯
sup ¯ eipx ¯ : x ∈ [2kπ + α, 2(k + 1)π − α] ≤ .
¯ ¯ sin(α/2)
p=0
Les théorèmes suivants sont des traductions au langage des séries d’applications
des théorèmes correspondants pour les suites d’applications.
Théorème V.1. Soient A une partie non vide de IK, et (fn )n∈IN une suite
P
d’applications continues en a ∈ A à valeurs dans IK. Si la série fn converge uni-
X∞
formément alors la fonction somme fn est continue en a ∈ A.
n=0
Théorème V.2. Soient A une partie non vide de IK, et (fn )n∈IN une suite
P
d’applications continues sur A à valeurs dans IK. Si la série fn converge uni-
∞
X
formément sur tout compact, alors la fonction somme fn est continue sur A.
n=0
Théorème V.3. Soient I un intervalle non réduit à un point de IR, et (fn )n∈IN une
P 0
suite d’applications de classe C 1 sur I à valeurs dans IK. Si la série fn converge
P P
uniformément sur I et s’il existe x0 ∈ I tel que fn (x0 ) converge, alors la série fn
∞
X
converge uniformément sur I, la fonction somme fn est de classe C 1 sur I et vérifie
n=0
à ∞
!0 ∞
X X
fn = fn0 .
n=0 n=0
Théorème V.4. Soient I = [a, b] un intervalle compact non réduit à un point de IR,
P
et (fn )n∈IN une suite d’applications continues sur I à valeurs dans IK. Si la série fn
Z b ÃX∞
!
X∞
ÃZ
b
!
converge uniformément sur I, alors fn (t) dt = fn (t) dt .
a n=0 n=0 a
Exercices 11
EXERCICES
Exercice .1 Dans chacun des cas suivants, étudier la convergence simple sur
l’intervalle [0, 1] de la suite de fonctions (fn )n∈IN∗ . La fonction f limite de la suite
est-elle continue sur [0, 1] ?
Sur quels sous-intervalles de [0, 1] y a-t-il convergence uniforme ?
2n n
x Log x si x ∈]0, 1] nx Log x si x ∈]0, 1]
a. fn (x) = b. fn (x) =
0 si x=0 0 si x=0
2
sin nx
si x ∈]0, 1] n+1 n
c. fn (x) = n sin x d. fn (x) = 4n (x2 − x2 )
0 si x = 0
Exercice .5 Soit (fn )n∈IN une suite de fonctions définies sur [0, 1] à valeurs dans
IR. On suppose que, pour tout a ∈]0, 1], (fn )n converge uniformément sur [a, 1] vers 0
et que:
∃M ∈ IR, ∀ n ∈ IN, | fn (x) | ≤ M
Montrer que la suite (gn )n∈IN où gn (x) = xfn (x) tend vers 0 uniformément sur
[0, 1].
12 Suites et séries de fonctions
n
X (−1)k−1 xk
Exercice .6 Soit, pour x ∈ [0, 1] et n ∈ IN, fn (x) = − Log (1 + x).
k
k=1
1◦ . Démontrer que fn converge uniformément vers 0 sur [0, 1].
Xn µ ¶k
◦ (−1)k−1 n
2 . Démontrer que lim = Log 2.
n→∞ k n+1
k=1
Exercice .7 Soit une suite de polynômes à coefficients réels (Pn )n∈IN . On suppose
qu’elle converge uniformément sur IR vers une fonction f . Montrer que f est un
polynôme et que :
Exercice .8
1◦ . On pose, pour tout n ∈ IN∗ ,
x
ex − (1 + )n si x > −n
fn (x) = n
x
e si x ≤ −n
En déduire que la suite (fn gn )n∈IN converge uniformément sur IR+ vers 0.
Exercices 13
k f k∞
| Bn (f )(x) − f (x) | ≤ ω(f, δ) +
2nδ 2
où l’on a posé k f k∞ = sup {| f (t) | : t ∈ [0, 1]}.
c. Conclure que {Bn (f )}n≥1 converge uniformément vers f sur [0, 1].
4◦ . Soit f une fonction continue sur [a, b] et ε > 0. Montrer qu’il existe un polynôme
Pf,ε tel que
sup | f (x) − Pf,ε (x) | < ε.
x∈[a,b]
Z 1
◦
5 . Soit f ∈ C[0, 1]. On suppose que ∀ n ∈ IN, tn f (t) dt = 0. Montrer que f = 0.
0
14 Suites et séries de fonctions
Exercice .13
1◦ . Soit f : IR −→ IR une fonction continue et 2π-périodique. Montrer que f est
uniformément continue, et que si l’on pose
n
X n−1
ikx 1X
D0 (x) = 1, Dn (x) = e , Kn (x) = Dk (x).
n
k=−n k=0
n µ
X ¶ µ ¶2
|k| ikx 1 sin(nx/2)
Kn (x) = 1− e = .
n n sin(x/2)
k=−n
1
∀ x ∈ [−π, π] \ [−δ, δ], Kn (x) ≤ 2 .
n sin (δ/2)
2 k g k∞
| σn (g)(x) − g(x) | ≤ ω(g, δ) + .
n sin2 (δ/2)
Montrer ensuite que {σn (g)}n≥1 converge uniformément vers g sur IR.
5◦ . Soit g : IR −→ IR une fonction continue et 2π-périodique, telle que ∀ n ∈ ZZ,
cn (g) = 0. Montrer que g = 0.
6◦ . Soit g : IR −→ IR la fonction 2π-périodique qui coı̈ncide avec x 7→ x(2π − x) sur
n
X
[0, 2π]. On note Sn (g)(x) = ck (g) eikx , n ∈ IN∗ . Montrer que Sn (g) converge
k=−n
uniformément vers g sur IR. En déduire
X∞
cos nx 2π 2 − 6πx + 3x2
∀ x ∈ [0, 2π], = .
n=1
n2 12
P
Exercice .14 Étudier les séries d’applications fn suivantes (convergence simple,
uniforme, normale etc.):
(−1)n
b. fn : IR −→ IR, fn (x) = n ∈ IN∗
x2 + n
x
c. fn : IR+ −→ IR, fn (x) = n ∈ IN∗
(1 + nx)(1 + (n + 1)x)
nx2
d. fn : IR+ −→ IR, fn (x) = n ∈ IN∗
n3 + x 2
nx
e. fn : IR+ −→ IR, fn (x) = n ∈ IN∗
1 + n3 x 2
n+x
f. fn : IR+ −→ IR, fn (x) = n ∈ IN∗
n3 + x 2
xn
g. fn : IR+ −→ IR, fn (x) = n ∈ IN
1 + nx2n
Exercice .15 Étudier la convergence simple sur IR de la série de terme général un :
∞
X Z ∞
1
Exercice .19 Étude de f (x) = , convergence et calcul de f (x) dx.
n=1
n + n2 x2 0
X tn
Exercice .20 Étudier la série de fonctions sin nt. Montrer que la somme
n
n≥1
X X
de cette série est dérivable sur ] − 1, 1[. Calculer les sommes fn (t) et fn0 (t) où
n≥1 n≥1
tn
fn (t) = sin nt.
n
Exercice .21 Justifier
∞ Z
X 1 Z π
n sin t
t sin(πt) dt = dt.
n=0 0 0 t
X cos nx
Exercice .23 Étudier la convergence de la série de fonctions √ , et la
n≥0
n+x
continuité de la somme sur ]0, 2π[.
Z 1 X 1
Log x
Exercice .24 Montrer que dx = .
0 x−1 n2
n≥1
Exercice .25 Soient les séries de terme général un et vn :
1 −Log n
∀ x ∈ IR+ , ∀ n ∈ IN∗ un (x) = ; vn (x) =
nx nx
1◦ . Montrer que, pour tout a > 1, ces deux séries convergent uniformément sur [a, +∞[.
X
En déduire que f = un est de classe C 1 sur ]1, +∞[. Préciser sa dérivée .
n≥1
2◦ . Soit la série de terme général wn :
(−1)n−1
∀ x ∈ IR+ , ∀ n ∈ IN∗ , wn (x) = .
nx
Exercices 17
X
Donner le domaine de convergence simple de cette série ; montrer que g = wn
n≥1
est de classe C 1 sur ]0, +∞[. Montrer ensuite que
1
∀ x > 1, g(x) = (1 − )f (x).
2x−1
2x
∀ x ∈ IR ∀ n ∈ IN∗ un (x) =
n2 + x2
1◦ . Montrer que cette série converge uniformément sur tout [a, b]. On note S la somme
de cette série.
◦
2 . Justifier la convergence uniforme sur [a, b] des séries de termes généraux respectifs
vn et wn :
x2 2(n2 − x2 )
∀ n ∈ IN∗ vn (x) = Log (1 + ), wn (x) =
n2 (n2 + x2 )2
En déduire que S est de classe C 1 sur IR et strictement croissante sur [−1, 1].
3◦ . Montrer, pour n ≥ 0, que
"µ ¶2n+1 µ ¶2n+1 # n
1 X X Y X2
1+ − 1− =X 1 + .
2 2n + 1 2n + 1 2 2 πk
k=1 (2n + 1) tg
2n + 1
5◦ . Donner une expression simple de S, et montrer qu’elle est croissante sur IR.
Exercice .29 Si x ∈ IR, E(x) désigne la partie entière de x. On pose, pour x ∈ IR,
¯ ¯
¯ 1 ¯
∆(x) = ¯ x − E(x − ) − 1 ¯¯ .
¯
2
1◦ . Étude de ∆:
a. Montrer que ∆ définit une fonction périodique de IR dans IR de période 1.
b. Calculer lim ∆(x), et lim ∆(x). Que peut-on en déduire ?
> <
x → 1/2 x → 1/2
c. Exprimer simplement ∆(x) pour x ∈ [0, 1],(on distinguera les cas x ∈ [0, 1/2]
et x ∈ [1/2, 1]). Tracer le graphe de ∆.
P
n−1
2◦ . Pour x ∈ IR, on pose fn (x) = 2−k ∆(2k x).
k=0
a. Montrer que, pour tout x ∈ IR, la suite {fn (x)}n converge vers une limite que
l’on note dans la suite f (x).
b. Montrer que la fonction f est continue, bornée, périodique de période 1, et
vérifie
1
∀ x ∈ IR, f (x) − f (2x) = ∆(x).
2
1
3◦ . Soit h : IR → IR, une fonction bornée telle que, ∀ x ∈ IR, h(x) − h(2x) = ∆(x).
2
h(2m x)
Montrer que ∀ m ≥ 1, ∀ x ∈ IR, fm (x) = h(x) − . En déduire que f =
2m
h.
c. Pour x ∈ IR on pose
∞
à n
!
X X ²n (x)
g(x) = 2+ (−1)²k (x) .
n=1
2n
k=1
1
Montrer que g est une fonction bornée qui vérifie g(x) − g(2x) = ∆(x). En
2
déduire que g = f .
d. Fixons x ∈ IR, pour simplifier on va noter ²n au lieu de ²n (x). On pose
m
X m+n+1
X
²k 1 1
xm = , ym = xm + m , ym,n = xm + .
2k 2 2k
k=1 k=m+1
SOLUTIONS
Solution .1 a. Étudions les variations de fn , comme fn0 (x) = x2n−1 (1 + 2nLog x),
alors nous avons le tableau de variations suivant:
x 0 e−1/2n 1
fn0 (x) − 0 +
1
fn (x) 0 & − 2en % 0
1
Il en résulte que sup | fn (x) | = . D’où la suite (fn )n≥1 converge uniformément
x∈[0,1] 2en
vers 0.
b. Il est immédiat que la suite (fn )n≥1 converge simplement vers 0.
Comme fn (e−1/n ) = −1/e, pour tout n ≥ 1, alors la suite (fn )n≥1 ne converge pas
uniformément sur [0, 1].
Pour tout a ∈ [0, 1[ on a
nan−1
sup | fn (x) | ≤ ,
x∈[0,a] e
car sup | xLog x | = 1/e. Il en résulte que la suite (fn )n≥1 converge uniformément vers
x∈]0,1]
0 sur tout intervalle [0, a] avec a ∈ [0, 1[.
c. Pour tout x ∈]0, 1] nous avons
1
| fn (x) | ≤ ,
n sin x
alors la suite (fn )n≥1 converge simplement vers 0 sur [0, 1].
1 sin2 1 1
Comme fn ( ) = , pour tout n ≥ 1, alors la suite fn ( ) ne tend pas vers
n n sin(1/n) n
0 et la suite (fn )n≥1 ne converge pas uniformément sur [0, 1].
Pour tout a ∈]0, 1] on a
1
sup | fn (x) | ≤ .
x∈[a,1] n sin a
Il en résulte que la suite (fn )n≥1 converge uniformément vers 0 sur tout intervalle [a, 1]
avec a ∈]0, 1].
d. Notons que fn (1) = 0 pour tout n. Soit a ∈ [0, 1[ alors, pour tout n,
n
sup | fn (x) | ≤ 4n a2 .
x∈[0,a]
Solutions 21
Mais lim n2 an = 0. Il en résulte que la suite (fn )n≥1 converge uniformément vers 0
n→∞
sur tout intervalle [0, a] avec a ∈ [0, 1[.
La convergence de cette suite n’est pas uniforme sur [0, 1] car, pour tout n,
n
fn (21/2 ) = −4n−1 .
Solution .2 Notons que fn (0) = 0 pour tout n. Soit a ∈]0, 1] alors, pour tout n,
1
sup | fn (x) | ≤ .
x∈[a,1] na
Il en résulte que la suite (fn )n≥1 converge uniformément vers 0 sur tout intervalle [a, 1]
avec a ∈]0, 1].
La suite (fn )n≥1 converge simplement vers 0. La convergence étant uniforme sur
tout intervalle [a, 1] avec a ∈]0, 1].
D’autre part,
Z 1 Z 1
2n x Log (1 + n2n )
fn (t) dt = dx = .
0 0 1 + n2n x2 2n
Z 1 √
Alors, lim fn (t) dt = Log 2 6= 0. Il en résulte que la convergence de la suite
n→∞ 0
(fn )n≥1 n’est pas uniforme sur [0, 1].
Solution .3 Soit ε > 0, la continuité uniforme de f sur [0, 1] montre qu’il existe
η > 0 tel que pour tout (x, y) ∈ [0, 1]2
E(nx) 1
0≤x− ≤ ≤η
n n
D’où,
¯ ¯
¯ ¯
¯ f (x) − f ( E(nx) ) ¯ ≤ ε.
¯ n ¯
Nous avons donc démontré que, pour tout n ≥ 1/η, sup | f (x) − gn (x) | ≤ ε. D’où le
x∈[0,1]
résultat.
22 Suites et séries de fonctions
n ≥ Nε =⇒ sup | gn (x) | ≤ ε.
x∈[0,1]
(−x)n
Solution .6 En effet, un calcul simple montre que fn0 (x) =− , pour tout
1+x
x ∈ [0, 1].
1◦ . Il en résulte que, pour tout x ∈ [0, 1],
¯Z x ¯ Z 1
¯ (−1)n+1 tn ¯¯ 1
| fn (x) | = ¯¯ dt ¯ ≤ tn dt =
0 1+t 0 n+1
1
ou bien, sup | fn (x) | ≤ . La suite (fn )n≥1 converge uniformément vers 0 sur
x∈[0,1] n+1
[0, 1].
2◦ . la suite de terme général xn = n/(n + 1) est une suite de [0, 1] qui tend vers 1.
Alors (fn (xn ))n≥1 converge vers 0. Ce qui donne le résultat.
Solutions 23
Solution .7 Remarquons d’abord que les seules fonctions polynomiales bornées sur
IR sont les constantes.
La suite (Pn )n≥0 est uniformément convergente sur IR, alors la suite (Qn )n≥0 définie
par Qn (X) = Pn (X) − Pn (0) est aussi uniformément convergente sur IR, elle est donc
uniformément de Cauchy. Il existe n0 tel que
On conclut que le polynôme Qn − Qn0 est constant pour tout n ≥ n0 , mais ce polynôme
est nul en 0, donc ∀ n ≥ n0 , Qn = Qn0 . D’autre part, (Qn )n≥0 converge vers f − f (0)
lorsque n tend vers l’infini, d’où f − f (0) = Qn0 et ∀ n ≥ n0 , Qn = f − f (0). Ce qui se
traduit par ∀ n ≥ n0 , Pn − f = Pn (0) − f (0) = cn .
x
Solution .8 1◦ . Posons, pour x ∈] − n, +∞[, hn (x) = x − (n − 1)Log (1 + ).
n
0 x+1
Un calcul simple donne hn (x) = . D’où le tableau de variations suivant:
x+n
x −n −1 0 +∞
h0n (x) − 0 + + (∗)
hn (x) +∞ & ^ % 0 % +∞
tout a ∈ IR+ , la suite (fn )n≥1 converge uniformément sur [0, a] vers 0.
2◦ . Le tableau de variations (∗) montre qu’il existe un unique xn ∈] − n, −1[ tel
que hn (xn ) = 0.
– Si x ∈] − n, xn ], alors hn (x) ≥ 0 et par conséquent fn0 (x) ≥ 0.
– Si x ∈]xn , 0], alors hn (x) ≤ 0 et par conséquent fn0 (x) ≤ 0.
x −∞ xn 0
fn0 (x) + 0 −
fn (x) 0 % _ & 0
24 Suites et séries de fonctions
On conclut que fn est positive sur IR− et que sup | fn (x) | = fn (xn ) ; où xn est
x∈IR−
l’unique racine de hn dans l’intervalle ] − n, −1[.
Soit ε ∈]0, 1[, on pose
µ ¶
Log (1 − ε)
Nε = 1 + E .
ε + Log (1 − ε)
Log (1 − ε)
n ≥ Nε =⇒ n >
ε + Log (1 − ε)
=⇒ n(ε + Log (1 − ε)) < Log (1 − ε)
=⇒ − nε − (n − 1)Log (1 − ε) > 0
=⇒ hn (−εn) > 0.
εn Log (1 + εn )
xn = −
εn − Log (1 + εn )
xn xn
lim sup | fn (x) | = lim − e = 0.
n→∞ x∈IR− n→∞ n
Solution .9 1◦ . La convergence simple des deux suites (fn )n≥1 et (gn )n≥1 vers 0
est immédiate.
La fonction f n’est pas nulle, alors il existe x0 ∈ IR∗+ tel que f (x0 ) 6= 0. Mais alors
les deux suites (fn (x0 /n))n≥1 et (gn (nx0 ))n≥1 ne tendent pas vers 0, et la convergence
des deux suites (fn )n≥1 et (gn )n≥1 vers 0 n’est pas uniforme.
x
2◦ . Soit h : [0, 1[−→ IR+ : x 7→ . On pose g = f ◦h, g est une fonction continue
1−x
sur [0, 1[ qui est prolongeable par continuité à [0, 1], donc g est bornée par M sur [0, 1[.
Ceci démontre ∀ x ∈ IR+ , | f (x) | ≤ M .
Solutions 25
3◦ . En utilisant le fait que f est à valeurs positives majorées par M , nous trouvons
immédiatement,
Solution .10 Soit ε > 0. Posons Fnε = {x ∈ K : f (x) − fn (x) ≥ ε}. La fonction
f − fn étant continue, alors Fnε est une partie fermée. D’autre part, la croissance de la
ε
suite montre que, pour tout n, Fn+1 ⊂ Fnε . Nous avons alors deux alternatives:
– Pour tout n, l’ensemble Fnε n’est pas vide. Choisissons alors pour chaque n ∈ IN un
élément xn ∈ Fnε . L’ensemble K est compact alors il existe une application strictement
croissante ϕ de IN dans IN telle que la suite extraite (xϕ(n) )n∈IN converge vers un
ε ε
e ∈ K. Remarquons que, pour tout m > n, on a Fϕ(m)
élément x ⊂ Fϕ(n) ⊂ Fnε , d’où
∀ m > n, xϕ(m) ∈ Fnε . En faisant tendre m vers l’infini et en utilisant le fait que Fnε
est fermé, on conclut que xe ∈ Fnε . Comme n est arbitraire nous arrivons à la conclusion
\
x
e∈ Fnε . Ce qui se traduit par
n≥0
∀ n ∈ IN, ε ≤ f (e
x) − fn (e
x),
26 Suites et séries de fonctions
n
X
d’où, ekt Bnk (x) = (1 − x + xet )n (1)
k=0
en dérivant une et deux fois par rapport à t les deux membres de cette égalité, nous
arrivons à
n
X
kekt Bnk (x) = nxet (1 − x + xet )n−1 (2)
k=0
n
X
k 2 ekt Bnk (x) = nxet (1 − x + xet )n−2 (1 − x + nxet ) (3)
k=0
Xn ¯ ¯2
Xn
¯k ¯
¯ − x ¯ Bnk (x) = 1 (k 2 − 2nxk + n2 x2 )Bnk (x)
¯n ¯ n2
k=0 k=0
à n n n
!
1 X 2 k X X
= 2 k Bn (x) − 2nx kBnk (x) + n2 x2 Bnk (x)
n
k=0 k=0 k=0
2
1 x−x 1
= 2
(nx + (n2 − n)x2 − 2n2 x2 + n2 x2 ) = ≤
n n 4n
d’où,
n ¯
X
¯2
X ¯¯ k
¯2
X
1 ¯k ¯ k ¯
≥ ¯ − x ¯ Bn (x) ≥ ¯ − x ¯ Bnk (x) ≥ δ 2 Bnk (x)
4n ¯ n ¯ ¯ n ¯
k=0 k∈Aδ,x k∈Aδ,x
3◦ .a. Soit ε > 0. La continuité uniforme de f sur l’intervalle compact [0, 1] montre
qu’il existe η > 0 tel que
X n
X
≤2 k f k∞ Bnk (x) + ω(f, δ) Bnk (x)
k∈Aδ,x k=0
k f k∞
≤ + ω(f, δ)
2nδ 2
On conclut que,
k f k∞
k Bn (f ) − f k∞ ≤ + ω(f, δ). (6)
2nδ 2
3◦ .c. Soit ε > 0, il existe δ > 0 tel que ω(f, δ) ≤ ε/2. Pour δ ainsi fixé nous
k f k∞
choisissons N ≥ alors, en utilisant (6),
εδ 2
ε ε
n ≥ N =⇒ k Bn (f ) − f k∞ ≤ + = ε.
2 2
Ceci démontre que lim k Bn (f ) − f k∞ = 0, qui est le résultat demandé.
n→∞
4◦ . Soit g la fonction continue sur [0, 1] définie par g(t) = f (t b + (1 − t)a). D’après
3◦ .c il existe une fonction polynomiale Q telle que k g − Q k∞ < ε. Il suffit alors, de
X −a
poser Pf,ε (X) = Q( ), et on vérifie immédiatement que
b−a
sup | f (x) − Pf,ε (x) | < ε.
x∈[a,b]
Z 1
◦
5 . Remarquons que d’après l’hypothèse nous avons, f (t)Bn (f )(t) dt = 0 pour
0
tout n. D’où, Z Z µ ¶
1 1
2
0≤ (f (t)) dt = f (t) f (t) − Bn (f )(t) dt
0 0
Z 1
≤ | f (t) | | f (t) − Bn (f )(t) | dt
0
≤ k f k∞ k f (−Bn (f ) k∞
Z 1
En faisant tendre n vers l’infini, nous obtenons (f (t))2 dt = 0, et la continuité de f
0
montre alors que f = 0.
Solutions 29
| y − x | ≤ ηε =⇒ − π ≤ y − X − 2πn ≤ π
=⇒ X − π ≤ Y ≤ X + π =⇒ Y ∈ [−π, 3π]
Nous avons donc démontré que f est uniformément continue sur IR. En procédant
comme dans la question 3◦ .a de l’exercice précédent nous arrivons à lim ω(f, δ) = 0.
δ→0
Xn µ ¶
e n (x) = | k |
2◦ .a. Posons K 1− eikx . Alors, pour m ≥ 1,
n
k=−n
m
X m
X
e m+1 (x) − mK
(m + 1)K e m (x) = ikx
(m + 1 − | k |) e − (m − | k |) eikx
k=−m k=−m
Xm
= eikx = Dm (x)
k=−m
La relation (n + 1)Kn+1 (x) − nKn (x) = Dn (x), démontre que, pour tout n ≥ 1,
3◦ . Remorquons que
n µ ¶Z π Z π
1 X |k| ikx 1
σn (f )(0) = 1− f (x)e dx = Kn (x)f (x) dx.
2π n −π 2π −π
k=−n
D’où,
¯Z π Z π ¯
1¯ ¯
| σn (f )(0) − f (0) | = ¯ Kn (x)f (x) dx − f (0) Kn (x) dx ¯¯
2π¯
¯ Z−π −π
¯
1¯ π ¯
= ¯ K (x)(f (x) − f (0)) dx ¯
2π¯ n ¯
−π
Z π
1
≤ Kn (x) | f (x) − f (0) | dx
2π −π
Z
1
≤ Kn (x) | f (x) − f (0) | dx+
2π | x |≤δ
Z
1
Kn (x) | f (x) − f (0) | dx
2π δ<| x |≤π
Z π Z
dx 2 k f k∞
≤ sup | f (x) − f (0) | Kn (x) + Kn (x) dx
x∈[−δ,δ] −π 2π 2π δ<| x |
2 k f k∞
≤ sup | f (x) − f (0) | +
x∈[−δ,δ] n sin2 (δ/2)
Solutions 31
4◦ . Notons que cn (fx ) = cn (g) einx et par conséquent σn (fx )(0) = σn (g)(x).
L’inégalité de 3◦ s’écrit alors
2 k g k∞
| σn (g)(x) − g(x) | ≤ sup | g(y) − g(x) | +
| y−x |≤δ n sin2 (δ/2)
ce qui implique
2 k g k∞
k σn (g) − g k∞ ≤ ω(g, δ) + .
n sin2 (δ/2)
Soit ε > 0, il existe δ > 0 tel que ω(g, δ) ≤ ε/2. Pour δ ainsi fixé nous choisissons
4 k g k∞
N≥ alors,
ε sin2 (δ/2)
ε ε
n ≥ N =⇒ k σn (g) − g k∞ ≤ + = ε.
2 2
Alors,
X∞
cos nx 2π 2 − 6πx + 3x2
∀ x ∈ [0, 2π], 2
= .
n=1
n 12
X (−1)n
b. Étude de fn avec, fn : IR −→ IR, fn (x) = .
x2 + n
n≥1
En utilisant le critère de convergence des séries alternées nous voyons que la série
X
fn (x) converge pour tout x ∈ IR. D’autre part, si l’on note S la somme de cette
n≥1
série de fonctions, alors
¯ ¯
¯ n
X ¯ 1 1
¯ ¯
∀ n ∈ IN∗ , ∀ x ∈ IR, ¯ S(x) − f k (x) ¯≤ 2 ≤ .
¯ ¯ x +n+1 n+1
k=1
¯ ¯
¯ n
X ¯ X
¯ ¯
Il en résulte que lim sup ¯ S(x) − fk (x) ¯ = 0, i.e. la série fn converge uni-
n→∞ x∈IR ¯ ¯
k=1 n≥1
formément sur IR. Evidemment elle ne converge pas normalement.
X
c. Étude de fn avec,
n≥1
x 1 1
fn : IR+ −→ IR, fn (x) = = −
(1 + nx)(1 + (n + 1)x) 1 + nx 1 + (n + 1)x
n
X X
1 1
Il est immédiat que Sn (x) = fk (x) = − , donc fn con-
1 + x 1 + (n + 1)x
k=1 n≥1
verge simplement vers la fonction
0
si x=0
S : IR+ −→ IR, S(x) = 1
si x > 0
1+x
Cette fonction n’étant pas continue alors la convergence n’est pas uniforme sur IR+ .
1 X
Par contre, soit a > 0 alors, sup | fn (x) | ≤ donc la série fn
x∈[a,+∞[ an(n + 1)
n≥1
converge normalement sur tout intervalle de la forme [a, +∞[ avec a > 0.
Solutions 33
X nx2
d. Étude de fn avec, fn : IR+ −→ IR, fn (x) = .
n3 + x2
n≥1
Soit A > 0, clairement nous avons la majoration
A2
sup | fn (x) | ≤ .
x∈[0,A] n2
X
On conclut que la série fn converge normalement sur tout compact de IR+ . D’autre
n≥1
part, cette série ne converge pas uniformément sur IR+ car son terme général ne tend
pas uniformémant sur IR+ vers 0, (En effet lim fn (n) = 1).
n→∞
X nx
e. Étude de fn avec, fn : IR+ −→ IR, fn (x) = .
1 + n3 x 2
n≥1
1
Notons que la série converge pour x = 0, et que si x > 0 alors 0 ≤ fn (x) ≤
n2 x
donc la série converge simplement sur IR+ . De plus, l’inégalité précédente montre que
X
fn converge normalement sur [a, +∞[ pour tout a > 0.
n≥1
1
La convergence de cette série n’est pas uniforme sur IR+ , car si xn = √ ,
n n
¯ ¯ √
¯ X
2n ¯ X2n 2n
X nxn n
¯ ¯
sup ¯ fk (x) ¯ ≥ fk (xn ) ≥ ≥ .
x∈IR+ ¯ ¯ 3
1 + 8n xn 9
k=n+1 k=n+1 k=n+1
X n+x
f. Étude de fn avec, fn : IR+ −→ IR, fn (x) = .
n3 + x2
n≥1
Un calcul simple montre que
p
sup | fn (x) | = fn (xn ), avec xn = n3 + n2 − n.
IR+
2 X
Donc, sup | fn (x) | ≤ √ . La série fn converge normalement sur IR+ .
x∈IR+ n n
n≥1
X xn
g. Étude de fn avec, fn : IR+ −→ IR, fn (x) = .
1 + nx2n
n≥0
X
Soit a ∈ [0, 1[, alors sup | fn (x) | ≤ an et la série fn converge normalement
x∈[0,a] n≥0
sur [0, a] pour tout a ∈ [0, 1[.
X
Soit a ∈]1, +∞[, alors sup | fn (x) | ≤ a−n et la série fn converge normale-
x∈[a,+∞] n≥0
ment sur [a, +∞[ pour tout a ∈]1, +∞[.
X
Enfin, fn (1) diverge. Donc la série converge normalement sur tout compact de
n≥0
IR+ \ {1}.
34 Suites et séries de fonctions
Solution .16 1◦ . La fonction fn est croissante sur IR alors, pour tout a ∈ IR+,
sup | fn (x) | = max( th n − th (n − a), 1 − th n) ≤ 1 − th (n − a) ≤ ea−n .
x≥−a
P
On conclut que la série fn converge uniformément sur tout intervalle [b, +∞[ avec
b ∈ IR.
2◦ . La convergence simple de la série vers S et le fait que chaque fn est croissante
sur IR montrent que S est croissante sur IR. D’autre part, la continuité de chaque fn ,
P
et la convergence uniforme sur tout compact de fn montrent la continuité de S sur
IR.
3◦ . En effet,
∞
X
S(x + 1) − S(x) = ( th (x + n + 1) − th (x + n))
n=0
m−1
X
= lim ( th (x + n + 1) − th (x + n))
m→∞
n=0
= lim ( th (x + m) − th x) = 1 − th x
m→∞
ce qui démontre le résultat.
√
Solution .17 Notons que si x ≤ 0 alors (e−x n )n≥0 ne tend pas vers 0, et la série
P −x√n √
e diverge. Par contre, si x > 0 alors lim n2 e−x n = 0 et par conséquent la
n→∞
P −x√n
série e converge. On conclut que nous définissons une fonction f sur IR∗+ par
∞
X √
f (x) = e−x n .
n=0 √
En utilisant la décroissance, pour x > 0, de la fonction t 7→ ex t
, nous obtenons
√ √ √
x n−1 x t x n
∀ n > 0, ∀ t ∈ [n − 1, n], e ≥e ≥e
d’où, Z
√ n √ √
x n−1
∀ n > 0, e ≥ ex t
dt ≥ ex n
n−1
ce qui implique,
m−1
X √
Z m √ m
X √
x n x t
∀ m > 0, e ≥ e dt ≥ ex n
n=0 0 n=0
et en faisant tendre m vers l’infini
Z ∞ √
f (x) ≥ e−x t
dt ≥ f (x) − 1.
0
Z ∞ √
Z ∞
−x t 2
Mais, e dt = 2 ue−xu du = . Alors ∀ x ∈ IR∗+ , 2 ≤ x2 f (x) ≤ 2 + x2 .
0 0 x2
2
On conclut que, f (x) ∼+ 2 .
0 x
36 Suites et séries de fonctions
1
Solution .18 Posons fn (x) = . L’ensemble de définition commun à toutes
n + n2 x
les fonctions (fn )n≥1 diminué de {0} (qui est un point de divergence évident) est
[¸ 1 1
·
D = IR \ K0 =] − ∞, −1[∪ − ,− ∪] 0, +∞[.
k k+1
k≥1
1 P
avec K0 = {− : k ≥ 1} ∪ {0}. Montrons que la série fn converge uniformément sur
k
tout compact K contenu dans D. En effet, comme K ∩ K0 = Ø alors
½¯ ¯ ¾
¯ 1 ¯¯
¯ ∗
d(K, K0 ) = inf d(x, K0 ) = inf ¯ x + ¯ : (x, n) ∈ K × IN > 0
x∈K n
1 1 P
et par conséquent sup | fn (x) | ≤2
et la série fn converge uniformément
x∈K n d(K, K0 )
X∞
sur K. On conclut que la fonction f définie sur D par f (x) = fn (x) est continue sur
n=1
D.
– Au voisinage de +∞.
X∞
1 π2
Notons que 2
= . Alors, pour tout x ∈ IR∗+ ,
n=1
n 6
X∞ µ ¶ X∞
π2 x 1 1
xf (x) − = 2
− 2 =− 2
.
6 n=1
n+n x n n=1
n (1 + nx)
¯ ¯ ∞
¯
¯ π 2 ¯
¯ 1X 1 M π2 1
et par conséquent, ¯ xf (x) − ¯ ≤ 3
= . Ce qui s’écrit f (x) = + O( 2 )
6 x n=1 n x 6x x
au voisinage de l’infini.
– Au voisinage de 0+ .
1
En utilisant la décroissance, pour x > 0, de la fonction t 7→ , nous obtenons
t + t2 x
1 1 1
∀ n > 1, ∀ t ∈ [n − 1, n], 2
≥ 2
≥
(n − 1) + (n − 1) x t+t x n + n2 x
d’où, Z n
1 dt 1
∀ n > 1, ≥ ≥
(n − 1) + (n − 1)2 x n−1
2
t+t x n + n2 x
ce qui implique,
m−1
X Z m m
X
1 dt 1
∀ m > 1, ≥ ≥
n=1
n + n2 x 1 t + t x n=2 n + n2 x
2
Solutions 37
tn P
Solution .20 Posons fn (t) =
sin nt. Si | t | > 1 et la série fn (t) converge, alors
n
lim sin nt = 0, il en résulte que lim | cos nt | = 1 puis que
n→∞ n→∞
m
à m
! Ã m−1
!
X X X
tn−1 sin nx =Im tn−1 einx = Im eix (teix )n
n=1 n=1 n=0
µ ix m
¶
ix 1 − (te )
=Im e .
1 − teix
X∞ Z y
yn sin x y sin x
sin nx = 2
dt = Arctg .
n=1
n 0 1 − 2t cos x + t 1 − y cos x
Solutions 39
X∞ n
t t sin t
∀ t ∈] − 1, 1[, f (t) = sin nt = Arctg
n=1
n 1 − t cos t
sin t + t cos t − t2
puis en dérivant f 0 (t) = .
1 − 2t cos t + t2
sin πt
(Notons que t 7→ est prolongeable par continuité sur [0, 1] et par conséquent elle
1−t ¯ ¯
¯ sin πt ¯
est bornée sur [0, 1]. On pose M = sup ¯¯ ¯). On conclut que
¯
t∈[0,1] 1 − t
¯ m−1 Z Z 1 ¯ Z ¯ ¯
¯X 1 sin πt ¯ 1¯
sin πt ¯¯ m M
¯ n ¯ ¯
¯ t sin πt dt − dt ¯ ≤ ¯ ¯ t dt ≤ .
¯ 0 1−t ¯ 1−t m+1
n=0 0 0
(Log t)n P
Solution .22 Posons fn (t) = . Pour tout x > 0, la série fn converge
n!
∞
X
normalement sur le segment joignant 1 à x, et fn (t) = t − 1. On peut alors intégrer
n=1
sur le segment joignant 1 à x terme à terme:
X∞ Z
1 x (x − 1)2
∀ x > 0, (Log t)n dt = .
n=1
n! 1 2
1
Pour α ∈]0, π[, on pose Iα = [α, 2π − α]. On a sup | Dn (x) | ≤ = λα .
x∈Iα sin(α/2)
40 Suites et séries de fonctions
On conclut que si x ∈ Iα ,
¯ m ¯ µ ¶
¯ X cos kx ¯ Xm
λα λα λα λα
¯ ¯
¯ √ ¯≤ √ −√ +√ +√
¯ k + x ¯ k + x k + 1 + x m + 1 + x n+1+x
k=n+1 k=n+1
µ ¶
1 1 1 1
≤λα √ −√ +√ +√
n+1+x m+1+x m+1+x n+1+x
2λα 2λα
=√ ≤√
n+1+x n+1
Il arrive que, pour tout α ∈]0, π[
¯ m ¯
¯ X cos kx ¯ 2λα
¯ ¯
m > n > 1 =⇒ sup ¯ √ ¯≤ √ .
x∈Iα ¯ k+x¯ n+1
k=n+1
X∞
cos kx
Il en résulte que la série √ converge uniformément sur tout compact contenu
n=0
k + x
dans ]0, 2π[. La somme est, par conséquent, continue sur ]0, 2π[.
Log x
Enfin, f (x) = −Log x − pour tout x ∈]0, 1[. La fonction f est continue sur [0, 1]
Z 1 x−1 Z 1
Log x
et l’intégrale Log x dx est convergente et égale à −1, alors l’intégrale dx
0 0 x−1
Z 1 Z 1
converge et vaut − f (x) dx − Log x dx. On conclut que
0 0
Z 1 X∞
Log x 1 π2
dx = =
0 x−1 n=1
n2 6
ex − e−x
lim Pn (x) = = sh x
n→∞ 2
Or pour tout x ∈ [0, π/2[, x ≤ tg x, alors pour tout k ∈ {0, 1, . . . , n} nous avons
πk
l’inégalité π 2 k 2 ≤ (2n + 1)2 tg 2 . D’où
2n + 1
x2 x2
∀ x ∈ IR, ∀ k ∈ {0, 1, . . . , n}, 1+ ≤1+
πk π2 k2
(2n + 1)2 tg 2
2n + 1
ce qui démontre,
n µ
Y ¶
∗ 1 x2
∀ n ∈ IN , ∀ x ∈ IR, Pn (x) ≤ 1+ 2 2 . (1)
x π k
k=1
π 1
et par conséquent, pour x ∈ IR nous avons S(x) = H 0 (x) = − .
µ ¶ th (πx) x
2 2
1 π x
Un calcul simple montre que S 0 (x) = 2 1 − . Mais, on voit immédiatement
x sh 2 (πx)
que t ≥ 0 =⇒ t ≤ sh t et par conséquent, S 0 (x) > 0 pour tout x ∈ IR. La fontion S
est alors strictement croissante sur IR.
Z ∞
sin ax
Solution .27 Il est facile de voir que l’intégrale dx converge.
0 ex − 1
Pour tout x > 0, et tout m ∈ IN∗ , nous avons,
X m
1 −nx e−mx
− e = .
ex − 1 n=1 ex − 1
sin ax
Mais x 7→ est prolongeable par continuité en 0, et tend vers 0 à l’infini donc elle
ex − 1 ¯ ¯
¯ sin ax ¯
est bornée. Posons K = sup ¯¯ x ¯. Nous concluons que pour tout m ∈ IN∗ ,
¯
x>0 e − 1
¯Z m Z ∞
¯ Z ∞
¯ ∞ sin ax X ¯ K
¯ −nx ¯ −mx
¯ − e sin ax dx ¯ ≤ K e dx = .
¯ 0 ex − 1 0 ¯ 0 m
n=1
Enfin,
Z ∞ µZ ∞ ¶ · −(n−ia)x ¸∞
−nx −(n−ia)x e
e sin ax dx =Im e dx = Im −
0 0 n − ia 0
µ ¶
n + ia a
=Im = .
n2 + a2 n2 + a2
D’où, en utilisant le résultat de l’exercice précédent
Z ∞ ∞
X
sin ax a π 1
x
= 2 2
= − .
0 e − 1 n=1 n + a 2 th (πa) 2a
Solutions 45
Log xLog (1 − x)
Solution .28 Notons d’abord que la fonction x 7→ est positive sur
x
]0, 1[ et qu’elle est prolongeable par continuité en 1 et équivalente à x 7→ −Log x au
Z 1
Log xLog (1 − x)
voisinage de 0. Il en résulte que l’intégrale dx est convergente.
0 x
Soient x ∈]0, 1[, et n ∈ IN∗ nous avons,
m
X 1 xm+1
xn − =− .
n=0
1−x 1−x
D’où
Xm Z x m+1
xn+1 t
+ Log (1 − x) = − dt
n=0
n + 1 0 1 − t
ou bien,
¯ m ¯
¯ X xn+1 ¯ 1 xm+2
¯ ¯
¯ + Log (1 − x) ¯ ≤
¯ n+1 ¯ m+21−x
n=0
¯ ¯
¯ xLog x ¯
avec K = sup ¯¯ ¯. Ce qui permet d’écrire, en intégrant entre 0 est 1,
x∈]0,1[ x−1 ¯
¯ Z 1 Z 1 ¯
¯X m
1 Log (1 − x)Log x ¯ K
¯ ¯
∀ m ∈ IN∗ , ¯ n
x Log x dx + dx ¯ ≤ .
¯ n+1 0 0 x ¯ (m + 2)(m + 1)
n=0
Z 1
1
Mais, une intégration par parties montre que xn Log x dx = − , donc
0 (n + 1)2
¯Z ¯
¯ 1 Log (1 − x)Log x m+1
X 1 ¯ K
¯ ¯
∀ m ∈ IN∗ , ¯ dx − ¯≤
¯ 0 x n3 ¯ (m + 2)(m + 1)
n=1
x si x ∈ [0, 1/2[ ∆
∆(x) =
1 − x si x ∈ [1/2, 1[
0 1 1
2
Il en résulte que lim ∆(x) = lim ∆(x) = 1/2, et que lim ∆(x) = lim ∆(x) = 0.
< > < >
x → 1/2 x → 1/2 x→1 x→0
La fonction ∆ est alors continue sur IR.
2◦ .a. Remarquons que
m−1
X 1
m > n > 0 =⇒ sup | fm (x) − fn (x) | ≤ 2−k−1 ≤
x∈IR 2n
k=n
n−1
X
∀ n ≥ 1, ∀ x ∈ IR, 0 ≤ fn (x) ≤ 2−k−1 ≤ 1.
k=0
X ∞ X ∞
1
f (x) − f (2x) = 2−k ∆(2k x) − 2−(k+1) ∆(2k+1 x)
2
k=0 k=0
X∞ X∞
= 2−k ∆(2k x) − 2−k ∆(2k x) = ∆(x).
k=0 k=1
D’où, en prenant la somme de ces égalités pour k allant de 0 jusqu’à m−1, nous arrivons
Comme h est bornée sur IR, alors en faisant tendre m vers l’infini dans l’égalité
précédente nous obtenons ∀ x ∈ IR, f (x) = h(x).
4◦ .a. Il est clair que δ est 1-périodique et que
1
2x si x ∈ [0, 1/4[ 2
δ
δ(x) = 1/2 si x ∈ [1/4, 3/4[
2 − 2x si x ∈ [1/4, 1] 0 1
4
1
4
1
22k 1 1 1
δ( ) = δ( + `k ) = δ( ) =
3 3 3 2
Il en résulte que
m−1
X m−1
1 −2k 22k 1 X 1 2
f2m ( ) = 2 δ( )= k
= (1 − 4−m ).
3 3 2 4 3
k=0 k=0
2
Par conséquent f (1/3) = 2/3 et sup f (x) = .
x∈IR 3
5◦ .a. En utilisant le fait que E(1 + x) = 1 + E(x) pour tout x, nous réalisons
immédiatement que ²1 est une fonction 1-périodique. De plus,
0 si x ∈ [0, 1/2[
²1 (x) =
1 si x ∈ [1/2, 0[
Xm m µ ¶
²n (x) X E(2n x) E(2n−1 x)
= −
n=1
2n n=1
2n 2n−1
Xm m−1
E(2n x) X E(2n x) E(2m x)
= n
− n
= m
− E(x)
n=1
2 n=0
2 2
48 Suites et séries de fonctions
Il en résulte que
1 ³ ´ ² (x) X ²n (x)
∞
g(x) − g(2x) = 2 + (−1)²1 (x) (−1)²1 (x) n
1
+
2 2 n=2
2
X∞
²n (x)
=²1 (x) + (−1)²1 (x)
n=1
2n
X∞ X∞ X∞ X∞ ∞ ∞
1 ` ` ` `+1 X ` X 1
Enfin, `
= 1 et `
= ( `−1 − ` ) = `
− `
=1+ = 2, ce
2 2 2 2 2 2 2`
`=1 `=1 `=1 `=0 `=1 `=1
qui démontre que
à m
! m
1 X 2 1 X
f (ym ) − f (xm ) = m 2+ (−1)²k − m = m (−1)²k
2 2 2
k=1 k=1
et par conséquent,
m
f (ym ) − f (xm ) X
= (−1)²k (x) . (†)
ym − xm
k=1
f (ym ) − f (xm )
lim = f 0 (x)
m→∞ ym − xm
m−1
X
ou bien, en utilisant (†), lim (−1)²k (x) = f 0 (x). En particulier si f est dérivable
m→∞
k=1
P
en x la série (−1)²n (x) converge ce qui est absurde car le terme général de cette série
ne tend pas vers zéro, f n’est donc pas dérivable en x. En utilisant la 1-périodicité, nous
concluons que f n’est nulle part dérivable.
OKMRAN
OUBA
50 Intégrales dépendant d’un paramètre
Mais [a, b] est un intervalle compact, donc il existe ϕ : IN∗ −→ IN∗ strictement croissante
telle que la suite (tϕ(n) )n∈IN∗ converge vers t0 ∈ [a, b]. D’autre part, la suite (xϕ(n) )n∈IN∗
converge vers x0 par construction. La continuité de f au point (t0 , x0 ) montre que
D’où, lim (f (tϕ(n) , xϕ(n) ) − f (tϕ(n) , x0 )) = 0 ce qui est en contradiction avec le fait
n→∞ ¯ ¯
que, pour tout n ∈ IN, ¯ f (tϕ(n) , xϕ(n) ) − f (tϕ(n) , x0 ) ¯ ≥ ε0 . D’où le résultat.
Théorème 3. Supposons que f est continue sur [a, b] × I et qu’elle est dérivable par
∂f
rapport à x avec aussi continue sur [a, b] × I. Alors l’application
∂x
Z b
F : I −→ IK : x 7→ F (x) = f (t, x) dt
a
Z b
∂f
est de classe C 1 sur I avec F 0 (x) = (t, x) dt pour tout x ∈ I.
a ∂x
Or, pour tout x ∈ I∩]x0 − η, x0 + η[, le théorème des accroissements finis montre
l’existence de ξx entre x0 et x tel que,
f (t, x) − f (t, x0 ) ∂f
= (t, ξx ),
x − x0 ∂x
En combinant ces deux résultats, pour tout x ∈ I∩]x0 − η, x0 + η[, on a
¯ ¯
¯ f (t, x) − f (t, x0 ) ∂f ¯ ε
∀ t ∈ [a, b], ¯ − (t, x0 ) ¯¯ ≤ .
¯ x − x0 ∂x b−a
D’où, en intégrant par rapport à t sur [a, b], pour tout x ∈ I∩]x0 − η, x0 + η[,
¯ ¯
¯ F (x) − F (x ) Z b ∂f ¯
¯ 0 ¯
¯ − (t, x0 ) dt ¯ ≤ ε.
¯ x − x0 a ∂x ¯
Z b
0 ∂f
Ce qui démontre que F est dérivable en x0 ∈ I avec F (x0 ) = (t, x0 ) dt. Le
a ∂x
théorème 2 montre alors que F 0 est continue sur I.
52 Intégrales dépendant d’un paramètre
Preuve : D’abord, comme f est une application continue sur le compact ∆, elle est
bornée, on pose alors M = sup | f |.
∆
Définissons, pour (y, x) ∈ ∆,
Z y
H(y, x) = f (t, x) dt.
a
Nous allons prouver que H est cotinue sur ∆. En effet, soit (y0 , x0 ) ∈ ∆, et ε > 0.
Dáprès le lemme 1, il existe η > 0 tel que, pour tout x ∈ [c, d] qui vérifie | x − x0 | < η,
on a
ε
∀ t ∈ [a, b], | f (t, x) − f (t, x0 ) | ≤ .
2(b − a)
ε
Par conséquent, pour tout (y, x) ∈ ∆ qui vérifie | x − x0 | < η et | y − y0 | < ,
(2M + 1)
on a
¯Z y0 Z y ¯
¯ ¯
| H(y, x) − H(y0 , x0 ) | = ¯¯ [f (t, x) − f (t, x0 )] dt + f (t, x) dt ¯¯
a y0
≤(b − a) sup | f (t, x) − f (t, x0 ) | + M | y − y0 | ≤ ε.
t∈[a,b]
Z Z ÃZ !
b b d
G(b) = G(b) − G(a) = G0 (y) dy = f (y, x) dx dy.
a a c
et Z Z ÃZ !
d d b
G(b) = H(b, x) dx = f (t, x) dt dx.
c c a
EXERCICES
Z 1
x
Exercice .1 Soient f (t, x) = Log (1 + t ), et F (x) = f (t, x) dt. Montrer que
0
F (x) est définie pour tout x ∈ IR+ , et que F est continue sur IR∗+ . Peut-on affirmer que
F 0 existe sur x ∈ IR∗+ ?
Exercice .2 Soient a et b deux réels tels que a < b, et g une fonction continue
Z b
sur [a, b] à valeurs dans IR. On pose f (t, x) = cos(xt)g(t) et F (x) = f (t, x) dt.
a
Montrer que F ∈ C ∞ (IR, IR), et trouver F (n) (x), pour n ∈ IN∗ . Enfin, montrer que
lim F (x) = 0.
x→∞
Exercice .3
1
1◦ . Trouver les valeurs de x telles que la fonction f (t, x) = est intégrable
Z π 1 + x cos t
sur [0, π]. Calculer alors f (t, x) dt.
Z 0π
cos t
2◦ . En déduire la valeur de dt.
0 (1 + x cos t)2
Z π
◦ (cos t)k
3 . Calculer 3
dt, pour k ∈ {0, 1, 2}. Trouver ensuite les valeurs de
0 (1 + x cos t)
1
(a, b) ∈]0, +∞[×IR pour lesquelles la fonction définie par ϕ(t) = est
Z π a + b cos t
(cos t)k
intégrable sur [0, π]. Calculer, alors, dt, pour k ∈ {0, 1, 2}.
cos t)3
0 (a + b Z
1
dt
Exercice .4 Étudier les variations de F (x) = p . Donner un
0 (1 − t2 )(x2 − t2 )
équivalent de F (x) au voisinage de 1+ et au voisinage de l’infini.
Exercice
Z ∞ .5 Soit f une fonction définie sur IR+ continue et décroissante telle que
f (t) dt converge. Pour n ∈ IN∗ on pose un (x) = f (nx).
0 P
1◦ . Montrer que, pour tout x > 0, la série un (x) est à termes positifs, convergente
et que
Z ∞ ∞
X Z ∞
f (tx) dt ≤ un (x) ≤ f (tx) dt.
1 n=1 0
◦
2 . Montrer que la somme S de la série de terme général un est continue sur IR∗+ .
Z ∞
3◦ . Montrer que lim xS(x) = f (u) du. Dans quel cas la somme de la série de terme
x→0 0
général vn , où vn (x) = xun (x) est-elle continue
Z ∞ −txsur IR+ ?
e
Exercice .6 Soient p ∈]1, +∞[, et g(x) = dt. Montrer que cette intégrale
0 1 + tp
est convergente sur IR+ . Montrer que g est de classe C ∞ sur IR∗+ .
54 INTÉGRALES DÉPENDANT D’UN PARAMÈTRE
Z ∞
2
Exercice .7 Soit f (x) = e−t cos(2xt) dt. Montrer que f est de classe C 1 sur IR.
0 Z ∞ √
0 −t2 π
Montrer que f (x)+2xf (x) = 0 et en déduire f . ( On admettra que e dt = ).
Z ∞ µ ¶ 0 2
2 x2
Exercice .8 Soit, pour x ≥ 0, F (x) = exp −t − 2 dt. Montrer que F est
0 t
continue, bornée sur IR+ et de classe C 1 sur IR∗+ . Montrer que F 0 = −2F , en déduire
F.
Exercice .9 Soit f : IR+ −→ IR une fonction continue. On suppose qu’il existe a et
b dans IR∗+ et m ∈ IN tels que
1◦ . Démontrer que f est définie et continue sur IR+ , et que lim f (x) = 0.
x→∞
2◦ . Démontrer que f est dérivable sur IR∗+ , et que l’on a
Z +∞
0 C 2
f (x) − f (x) + √ = 0, C= e−u du
x 0
SOLUTIONS
Solution .1 Précisons d’abord que f (t, 0) = Log 2 pour tout t ∈ [0, 1] et que si x > 0,
alors f (t, x) = Log (1 + tx ). La fonction t 7→ f (t, x) est alors continue sur [0, 1] pour
Z 1
tout x ∈ IR+ . Alors F (x) = f (t, x) dt est définie pour tout x ∈ IR+ . Le changement
0
de variable t = e−u permet d’écrire que
Z ∞
∀ x ∈ IR+ , F (x) = Log (1 + e−xu ) e−u du.
0
Z b
(n)
F (x) = tn cos(xt + nπ/2) g(t) dt
a
ε
sup | g(t) − PN (t) | ≤ (1)
t∈[a,b] 2(b − a)
Z b ¯t=b Z b
sin(xt) ¯ 1
GN (x) = cos(xt) PN (t) dt = PN (t)¯¯ − sin(xt) PN0 (t) dt
a x t=a x a
donc
à Z !
b
1
| GN (x) | ≤ | PN (a) | + | PN (b) | + | PN0 (t) | dt .
x a
ε
x ≥ x0 =⇒ | GN (x) | ≤ . (2)
2
Z b
x ≥ x0 =⇒ | F (x) | ≤ | cos(xt) (g(t) − PN (t)) | dt + | GN (x) | ≤ ε.
a
1
Solution .3 1◦ . L’ensemble des réels x pour lesquels la fonction t 7→ est
1 + x cos t
1
bornée est ] − 1, 1[. Inversement, pour tout x ∈] − 1, 1[ la fonction t 7→ est
1 + x cos t
continue sur [0, π] donc elle est intégrable sur [0, π]. Ãr !
1+x
En effectuant le changement de variable t = 2Arctg u nous obtenons,
1−x
pour x ∈] − 1, 1[,
Z π Z ∞
dt 2 du π
F (x) = =√ 2
=√ . (1)
0 1 + x cos t 1 − x2 0 1 + u 1 − x2
2◦ . Considérons les trois applications
Il est immédiat que K, L et M sont continues alors f = M ◦L◦K est continue sur
∂f ∂f
[0, π]×] − 1, 1[. D’autre part (t, x) = − cos t f 2 (t, x) donc est aussi continue sur
∂x ∂x
[0, π]×]−1, 1[. Le théorème de dérivation sous le signe intégrale permet alors de conclure
que Z π
0 cos t
∀ x ∈] − 1, 1[, F (x) = − dt.
0 (1 + x cos t)2
D’où, Z π
cos t −πx
∀ x ∈] − 1, 1[, 2
dt = . (2)
0 (1 + x cos t) (1 − x2 )3/2
∂2f ∂f ∂2f
De même, (t, x) = 2 cos t (t, x)f (t, x) donc est aussi continue sur
∂x2 ∂x ∂x2
l’ensemble [0, π]×] − 1, 1[ et ainsi le même théorème démontre que
Z π
00 2 cos2 t
∀ x ∈] − 1, 1[, F (x) = − 3
dt.
0 (1 + x cos t)
D’où, Z π
cos2 t π(x2 + 1/2)
∀ x ∈] − 1, 1[, dt = . (3)
0 (1 + x cos t)3 (1 − x2 )5/2
Enfin, de (1), (2) et (3) nous obtenons
Z π
1 π(x2 + 2)
∀ x ∈] − 1, 1[, 3
dt = ,
0 (1 + x cos t) 2(1 − x2 )5/2
Z π
cos t 3πx
3
dt = − ,
0 (1 + x cos t) 2(1 − x2 )5/2
Z π
cos2 t π(2x2 + 1)
3
dt = .
0 (1 + x cos t) 2(1 − x2 )5/2
60 INTÉGRALES DÉPENDANT D’UN PARAMÈTRE
1 b
3◦ . Remarquons que ϕ(t) = f (t, ). Alors ϕ est intégrable sur [0, π] si, et
a a
seulement si, | b | < a. En utilisant les résultats précédents nous obtenons, pour tout
(a, b) ∈]0, +∞[×IR, avec | b | < a,
Z π
1 π(b2 + 2a2 )
dt = ,
(a + b cos t)3 2(a2 − b2 )5/2
Z0 π
cos t 3πab
3
dt = − ,
0 (a + b cos t) 2(a2 − b2 )5/2
Z π
cos2 t π(2b2 + a2 )
dt = .
0 (a + b cos t)3 2(a2 − b2 )5/2
Kx
converge car la fonction intégrée est équivalente, au voisinage de 1, à √ avec Kx
1−t
une constante dépendant de x.
Effectuons alors le changement de variable t = cos θ. Nous obtenons,
Z π/2
dθ
∀ x ∈ IR \ [−1, 1], F (x) = √ .
0 x2 − cos2 θ
La fonction L : [0, π/2] × (IR \ [−1, 1]) −→ IR∗+ : (x, θ) 7→ x2 − cos2 θ, est évidemment
continue donc sa composée avec la fonction racine carrée est aussi continue. Il en résulte
que F est continue sur IR \ [−1, 1]. D’autre part F est paire et strictement décroissante
sur ]1, +∞[.
Pour achever l’étude des variations de F nous allons chercher des équivalents de F
au voisinage 1+ et de +∞.
– Au voisinage de 1+ .
Z π/2
cos θ
Posons, pour x > 1, J(x) = √ dθ. Le changement de variable
√ 0 x2 − cos2 θ
θ = Arcsin (u x2 − 1) montre que
Z √ µ ¶
1/ x2 −1
du 1 x+1
J(x) = √ = Log .
0 1+u 2 2 x−1
Alors, si a > 0, ¯ ∞ ¯
¯ X ¯ 1Z ∞
¯ ¯
sup ¯ uk (x) ¯ ≤ f (u) du.
x≥a ¯ ¯ a 0
k=n+1
P
Il en résulte que la série un converge uniformément sur tout intervalle [a, +∞[ avec
X∞
a > 0. Mais pour tout n la fonction un est continue, on conclut que S = est continue
n=1
sur IR∗+ .
62 INTÉGRALES DÉPENDANT D’UN PARAMÈTRE
Z ∞
D’où, en faisant tendre x vers 0 nous obtenons lim xS(x) = f (t) dt. Il est immédiat
>
x→0 0
∞
X
que H(x) = vn (x) = xS(x). Si H est continue sur IR+ , alors
n=1
Z ∞
0 = H(0) = lim xS(x) = f (t) dt
>
x→0 0
Z ∞
Mais f est une fonction continue positive sur IR+ , donc f (t) dt = 0 entraı̂ne que
0
f = 0. On conclut que H est continue si, et seulement si, f = 0.
F (x + h) − F (x)
On conclut que lim = −G(x) pour tout x > 0, ce qui démontre le
h→0 h
y2 | y |
lemme. (Nous avons utilisé l’inégalité classique | ey − 1 − y | ≤ e ).
2
Solutions 63
Z ∞
1
Revenons à notre exercice. Nous posons f0 (t) = . Comme f0 (t) dt con-
Z ∞ 1 + tp 0
verge, alors l’intégrale g(x) = f0 (t) e−tx dt converge pour tout x ∈ IR+ .
0 Z ∞
(n)
n ∗
La propriété: “ g est de classe C sur IR+ et g (x) = (−1)n tn f0 (t) e−tx dt”,
0
se démontre alors immédiatement par récurrence en utilisant le lemme.
Z ∞
2
Solution .7 Remarquons que la convergence de l’intégrale tm e−t dt pour tout
0
entier m, entraı̂ne celle des intégrales :
Z ∞ Z ∞
−t2 2
f (x) = e cos(2xt) dt et g(x) = te−t sin(2xt) dt
0 0
v2
| cos(u + v) − cos u + v sin u | ≤
2
Ce qui démontre que f est dérivable (donc en particulier continue) sur IR et que pour
tout x ∈ IR, f 0 (x) = −2g(x).
Une intégration par parties montre que, pour x ∈ IR,
Z ∞ Z ∞
−t2 0 2
−2g(x) = (e ) sin(2xt) dt = −2x e−t cos(2xt) dt = −2xf (x).
0 0
Il en résulte que ∀ x ∈ IR, f 0 (x) + 2xf (x) = 0, et que f est de classe C 1 sur√IR.
³ 2 ´0 2 π
Par conséquent ∀ x ∈ IR, ex f (x) = 0, ou bien, ∀ x ∈ IR, ex f (x) = f (0) = .
2
Finalement,
Z ∞ √
−t2 π −x2
∀ x ∈ IR, f (x) = e cos(2xt) dt = e .
0 2
64 INTÉGRALES DÉPENDANT D’UN PARAMÈTRE
µ ¶ Z n
2 x2
Solution .8 Posons, pour n ≥ 1 et x ≥ 0, Fn (x) = exp −t − 2 dt. La
1/n t
µ 2
¶
x
fonction fn définie par (t, x) 7→ fn (t, x) = exp −t2 − 2 est continue sur [1/n, n] ×
t
IR+ alors, pour tout n ≥ 1, la fonction Fn est continue sur IR+ . D’autre part, Pour tout
x ≥ 0,
Z 1/n µ ¶ Z ∞ µ ¶
x2 2 2 x2
0 ≤ F (x) − Fn (x) = exp −t − 2 dt + exp −t − 2 dt
0 t n t
Z ∞
1 2
≤ + e−t dt.
n n
Il en résulte que la suite de fonctions (Fn )n≥1 converge uniformément sur IR+ vers F .
Donc F est continue sur IR+ . D’autre part, il est facile de voir que
Z ∞ √
−t2 π
∀ x ∈ IR+ , 0 ≤ F (x) ≤ e dt = .
0 2
∂fn 2x ∂fn
De l’autre côté, il est immédiat que (t, x) = − 2 fn (t, x) et par conséquent
∂x t ∂x
est continue sur [1/n, n] × IR+ , alors Fn est de classe C 1 sur IR+ et pour x ∈ IR∗+ ,
Z n µ ¶ Z nx µ ¶
−2x x2 x2
Fn0 (x) = 2
exp −t − 2 dt = −2 2
exp −u − 2 du.
1/n t2 t x/n u
(où pour la deuxième égalité nous avons effectué le changement de variable t = x/u).
Soient (a, b) ∈ (IR∗+ )2 tel que a < b. Il est facile de voir que, pour tout x ∈ [a, b],
Z x/n µ ¶ Z ∞ µ ¶
x2 x2
0 ≤ 2F (x) + Fn0 (x) = 2
2 exp −t − 2 dt + 2
2 exp −t − 2 dt
0 t nx t
Z ∞
2b 2
≤ +2 e−t dt.
n na
Donc (Fn0 )n≥1 converge uniformément sur tout intervalle compact de IR∗+ vers la fonction
−2F . On conclut que F est de classe C 1 sur IR∗+ et que F 0 = −2F sur cet ensemble.
On en déduit que F (x) = F (0)e−2x pour tout x ∈ IR+ . D’où
Z ∞ µ ¶ √
x2 2 π −2| x |
∀ x ∈ IR, exp −t − 2 dt = e .
0 t 2
Solutions 65
Z ∞
Solution .9 ◦
1 . En effet, (b + atm ) e−tx dt converge pour tout x ∈ IR∗+ , alors
0
l’intégrale définissant g(x) est absolument convergente, et g est définie sur IR∗+ .
2◦ . Démontrons par récurrence sur n ≥ 1 la propriété IPn suivante: “ Pour toute
fonction continue f : IR+ −→ IR pour laquelle il existe (a, b) ∈ Z(IR∗+ )2 et m ∈ IN tels
∞
que ∀ t ≥ 0, | f (t) | ≤ atm + b, la fonction g définie par g(x) = f (t) e−tx dt est de
Z ∞ 0
n ∗ (n) n n −tx
classe C sur IR+ et que g (x) = (−1) t f (t) e dt ”.
0
Considérons le cas n = 1. Soit f une fonction comme dans l’énoncé. Alors t 7→ tf (t)
vérifie les mêmes hypothèses
Z ∞ que f (mais peut-être avec a, b et m différents). Donc
l’intégrale R(x) = tf (t) e−tx dt converge pour tout x ∈ IR∗+ .
0
Soit x > 0 et h ∈] − x/2, x/2[. Alors
Z ∞ ¯ −th ¯
| g(x + h) − g(x) + hR(x) | ≤ ¯e − 1 + ht ¯ | f (t) | e−tx dt
0
2Z ∞
h
≤ (atm+2 + bt2 ) e−t(x−| h |) dt
2 0
Z
h2 ∞ m+2
≤ (at + bt2 ) e−tx/2) dt
2 0
g(x + h) − g(x)
On conclut que lim = −R(x). g est alors dérivable sur IR∗+ . Ceci
h→0 h
démontre en particulier que g est continue sur IR∗+ . En appliquant ce qui précède à
t 7→ tf (t) au lieu de f nous voyons immédiatement que R est continue sur IR∗+ . Ce qui
démontre IP1 .
Supposons¯ IPn ¯vraie. La fonction fe définie par fe(t) = (−t)n f (t) est continue sur
¯ ¯
IR+ et vérifie ¯ fe(t) ¯ ≤ (a + b)(tn+m + 1), donc d’après IP1 appliquée à la fonction fe
nous obtenons que g (n) est de classe C 1 sur IR∗+ et vérifie
Z ∞ Z ∞
g (n+1)
(x) = − e
tf (t) e −tx
dt = (−1)n+1
tn+1 f (t) e−tx dt.
0 0
et par conséquent lim g(x) = 0. De même nous démontrons aussi que lim g 0 (x) = 0.
x→∞ x→∞
4◦ . La continuité de f est immédiate. La formule de Taylor-Lagrange montre que
t2
∀ t ∈ IR, | cos t − 1 | ≤ .
2
66 INTÉGRALES DÉPENDANT D’UN PARAMÈTRE
1 1
g 0 (x) = − Log (1 + 2 )
2 x
π x 1
g(x) = − Arctg x − Log (1 + 2 ).
2 2 x
1 − cos t 1 2
Comme 0 ≤ 2
≤ min( , 2 ) pour tout t, alors l’intégrale définissant g(0) est
t 2 t
convergente et si A ∈]0, ∞[ et x > 0, nous avons
Z ∞
1 − cos t
0 ≤ g(0) − g(x) = 2
(1 − e−tx ) dt
0 t
Z Z ∞
1 A 2 A2 2
≤ tx dt + 2
dt ≤ x +
2 0 A t 4 A
µ ¶1/3
4
En prenant A = nous obtenons
x
r
x
∀ x > 0, 0 < g(0) − g(x) ≤ 3 3 .
4
π
Il en résulte que lim g(x) = g(0). Ce qui entraı̂ne g(0) = .
>
x→0 2
Une intégration par parties montre que
Z x ¯x Z x
sin t 1 − cos t ¯¯ 1 − cos t
dt = ¯ + dt.
0 t t 0 0 t2
Log (1 + u)
Solution .10 1◦ . Posons h(u) = pour u > 0 et h(0) = 1. La fonction h
u
est continue sur IR+ .
D’autre part, la fonction (t, x) 7→ cos t cos x est continue sur [0, π/2] × [0, π/2] à
valeurs dans IR+ . Il en résulte que la fonction (t, x) 7→ cos x h(cos t cos x) = f (t, x) est
continue sur [0, π/2] × [0, π/2]. Ce qui permet de déduire la continuité de F sur [0, π/2].
∂f − sin x
Un calcul simple montre que (t, x) = qui est évidemment con-
∂x 1 + cos x cos t
tinue sur [0, π/2] × [0, π/2]. Il en résulte que F est de classe C 1 sur [0, π/2] avec
Z π/2
0 sin x
F (x) = − dt.
0 1 + cos x cos t
2◦ . Le changement de variable t = 2Arctg u permet d’écrire
Z 1 Z 1
0 −2 sin x − sin x
F (x) = 2 2
du = 2 du.
0 1 + u + (1 − u ) cos x
2 2
0 cos (x/2) + u sin (x/2)
cos(x/2)
On effectue ensuite le changement de variable u = tg ϕ ce qui entraı̂ne, pour
sin(x/2)
x ∈ [0, π/2],
Z x/2
0
F (x) = − 2 dϕ = −x.
0
3◦ . Pour x ∈ [0, π/2], nous avons
π π2 x2
F (x) = F (x) − F ( ) = − .
2 8 2
4◦ . En prenant x = 0, et en effectuant le changement de variable u = cos t dans
F (0) nous obtenons,
Z 1
Log (1 + u) π2
√ du = .
0 u 1 − u2 8
1
Solution .11 1◦ . Posons g(t, x) = x pour t > 0 et x ∈ IR. Il est immédiat
t (t + 1)
Z 1 Z ∞
dt dt
que x
converge si x < 1, et que x
converge si x > 0. Alors
0 t (t
Z + 1) 1 t (t + 1)
∞
l’intégrale g(t, x) dt converge si, et seulement si, x ∈]0, 1[. L’ensemble de définition
0
de f est alors ]0, 1[. Z ∞
◦ dt 1
2 . Remarquons que = . Alors
1 t1+x x
Z 1 Z ∞ µ ¶
1 dt dt 1 1
f (x) − = − −
x 0 tx (1 + t) 1 tx t 1+t
Z 1 Z ∞
dt dt
= −
0 tx (1 + t) 1 tx+1 (1 + t)
Z 1 Z 1 x
dt t dt
= x
− .
0 t (1 + t) 0 1+t
68 INTÉGRALES DÉPENDANT D’UN PARAMÈTRE
Z 1 Z 1
1 dt dt 1
0 ≤ f (x) − ≤ x
≤ x
= .
x 0 t (1 + t) 0 t 1−x
1
Alors lim xf (x) = 1 et f (x) ∼ .
> 0 x
x→0
◦
3 . Le changement de variable t = 1/u nous montre que f (x) = f (1 − x) pour
tout x ∈]0, 1[. Alors le graphe de f est symétrique par rapport à la droite d’équation
x = 1/2.
Z n
dt
◦
4 . Posons fn (x) = x
, pour n ∈ IN∗ et x ∈]0, 1[.
1/n t (1 + t)
dt
Il est immédiat que (t, x) 7→ x est continue sur [1/n, n]×]0, 1[. Alors, pour
t (1 + t)
tout n ∈ IN∗ , la fonction fn est continue sur ]0, 1[.
D’autre part, soit ε ∈]0, 1/2[. Pour tout x ∈ [ε, 1 − ε], nous avons
Z Z ∞
1/n
dt dt
0 ≤ f (x) − fn (x) = x
+ x
0 t (1 + t) n t (1 + t)
Z 1/n Z ∞
dt dt
≤ x
+ x+1
0 t n t
1 1 1 1 2
≤ + ≤ .
1 − x n1−x x nx εnε
Il en résulte que la suite fn converge uniformément vers f sur [ε, 1 − ε], la fonction f
est alors continue sur [ε, 1 − ε] pour tout ε ∈]0, 1/2[. On conclut que f est continue sur
]0, 1[.
5◦ . Remarquons que
Z 1 µ ¶ Z ∞
1 1 dt du
f (x) = x
+ 1−x = (exu + e(1−x)u )
0 t t 1+t 0 1 + eu
Une étude simple montre que la fonction x 7→ exu + e(1−x)u est décroissante sur
]0, 1/2[ pour tout u > 0. Alors f est décroissante sur ]0, 1/2], et en utilisant 3◦ la
fonction f est croissante sur [1/2, 1[. On conclut que
1
inf f (x) = f ( ) = π.
x∈]0,1[ 2
Solutions 69
Log (t2 + x2 )
ϕx :]0, +∞[−→ IR, t 7→ ϕx (t) =
t2 + 1
Elle est continue, donc localement intégrable. Si x 6= 0, alors lim ϕx (t) = Log (x2 ),
>
t→0
par contre si x = 0 alors au voisinage de 0 nous avons ϕx (t) ∼ 2Log t. D’autre part,
0+
2Log t
au voisinage de +∞, ϕx (t) ∼ . Cette étude aux bornes donne l’existence de
+∞ t2
l’intégrale, Z ∞
Log (t2 + x2 )
f (x) = dt.
0 t2 + 1
f est évidemment paire.
Introduisons la suite de fonctions
Z n
Log (t2 + x2 )
fn :]0, +∞[−→ IR, x 7→ fn (x) = dt,
0 t2 + 1
et
Log (t2 + x2 )
hn : [0, n]×]0, +∞[−→ IR, (t, x) 7→ hn (t, x) = .
t2 + 1
∂hn 2x ∂hn
Il est immédiat que (t, x) = 2 , donc h n et sont continues sur
∂x (t + 1)(t2 + x2 ) ∂x
[0, n]×]0, +∞[, ce qui prouve que fn est de classe C 1 sur ]0, +∞[ avec
Z n
2x
fn0 (x) = dt.
0 (t2 + 1)(t2 + x2 )
Z ∞
2x
Introduisons l’intégrale convergente g(x) = dt. Il est immédiat que
0 (t2 + 1)(t2 + x2 )
Z ∞
2x
g(x) − fn0 (x) = dt
n (t2 + 1)(t2 + x2 )
Ceci démontre que la suite (fn0 )n≥1 converge uniformément sur ]0, +∞[ vers g et que f
est de classe C 1 sur IR∗+ avec f 0 = g. µ ¶
2x 2x 1 1
Pour x 6= 1, nous avons 2 = 2 − , d’où
(t + 1)(t2 + x2 ) x − 1 t2 + 1 t2 + x2
Z µ ¶
0 2x ∞
1 1 2x ³ π π´ π
f (x) = 2 − 2 dt = − = .
x −1 0 t + 1 t + x2
2 2
x −1 2 2x x+1
70 INTÉGRALES DÉPENDANT D’UN PARAMÈTRE
Z π/2
|a| + |b|
2
∀ (a, b) ∈ IR \ {(0, 0)}, Log (a2 cos2 u + b2 sin2 u) du = πLog ( ).
0 2
Solutions 71
Solution .13 1◦ . Notons qu’une intégration par parties immédiate montre que pour
a 6= 0, ¯t
Z t Z
cos ax sin ax ¯¯ 1 t sin ax
dx = + dx
0 1+x a(1 + x) ¯0 a 0 (1 + x)2
Z
sin at 1 t sin ax
= + dx.
a(1 + t) a 0 (1 + x)2
Z ∞
sin at
Mais l’intǵrale dt est absolument convergente. Il en résulte que l’intégrale
Z ∞ 0 (1 + t)2
cos ax
dx converge et que, pour tout a ∈ IR∗ ,
0 1 + x
Z ∞ Z ∞
cos ax 1 sin ax
g(a) = dx = dx. (10 )
0 1+x a 0 (1 + x)2
Le fait que la fonction g est paire est immédiat à partir de celle de la fonction x 7→ cos x.
cos ax
2◦ . La fonction (x, a) 7→ est évidemment continue sur [0, n] × IR. Alors la
1+x
fonction gn est continue sur IR. D’autre part, une intégration par parties démontre que
Z ∞ Z ∞
cos ax sin an 1 sin ax
g(a) − gn (a) = dx = − + dx
n 1+x a(1 + n) a n (1 + x)2
donc Z ∞
1 1 1 2
| g(a) − gn (a) | ≤ + dx =
a(1 + n) a n (1 + x)2 a(1 + n)
ce qui entraı̂ne
2
sup | g(a) − gn (a) | ≤ .
a≥a0 a0 (1 + n)
Il en résulte que (gn )n≥1 converge uniformément vers g sur tout intervalle de la forme
[a0 , +∞[, avec a0 > 0. Par conséquent g est continue sur ]0, +∞[ et donc sur IR∗ à cause
de sa parité.
3◦ . Comme a > 0, alors la relation (2) résulte de (1) après le changement de variable
ax = u. Le changement de variable v = a + u permet alors d’écrire,
Z ∞ Z ∞ µ ¶
cos(v − a) cos v sin v
g(a) = dv = cos a + sin a dv.
a v a v v
Mais Z ¯Y Z Y iv
Y
eiv eiv ¯¯ e
dv = ¯ + 2
dv
X v iv X X iv
donc, ¯Z ¯
¯ Y eiv ¯ Z Y
¯ ¯ 1 1 dv 2
0 < X < Y =⇒ ¯ dv ¯ ≤ + + = .
¯ X v ¯ X Y X v
2 X
72 INTÉGRALES DÉPENDANT D’UN PARAMÈTRE
Z ∞
eiv
Il en résulte, d’après le critère de Cauchy, que l’intégrale dv est convergente, il
a v
va de même de ses parties réelles et imaginaires. Nous pouvons alors écrire
Z ∞ Z ∞
cos v sin v
g(a) = cos a dv + sin a dv. (3)
a v a v
Z ∞ Z a Z ∞
cos v cos v sin v
g(a) = cos a dv − cos a dv + sin a dv
v v v
Z1 ∞ 1
Z a a
Z a Z ∞
cos v 1 − cos v dv sin v
= cos a dv + cos a dv − cos a + sin a dv
1 v 1 v 1 v a v
alors,
Z ∞ Z a Z ∞
cos v 1 − cos v sin v
g(a) + cos a Log a = cos a dv + cos a dv + sin a dv
1 v 1 v a v
1 − cos v sin v
Mais les fonctions v 7→ et v 7→ sont prolongeables par continuité en zéro,
Z 1 v Z ∞v
1 − cos v sin v
donc les intégrales dv et dv sont convergentes. Il en résulte que
0 v 0 v
Z ∞ Z 1
cos v 1 − cos v
lim g(a) + cos a Log a = dv − dv = `.
a→0
>
1 v 0 v
Comme lim (1 − cos a)Log a = 0, alors lim g(a) + Log a = `. Ce qui permet de
> >
a→0 a→0
démontrer que g(a) ∼+ −Log a.
0
5◦ . En utilisant (10 ), nous avons
Z ∞
dx
∀ a > 0, a | g(a) | ≤ = 1.
0 (1 + x)2
Solution .14 Remarquons d’abord que l’intégrale définissant I(x) est absolument
convergente pour tout x ∈ IR.
Pour n ∈ IN∗ , nous posons
Z n
e−at − ebt
g(t, x) = cos tx, In (x) = g(t, x) dt.
t 0
∂g
Il est immédiat que g et sont continues sur [0, n] × IR. Alors x 7→ In (x) est de classe
∂x
C 1 sur IR. Z ∞
D’autre part, si c > 0, l’intégrale hc (x) = e−ct sin(xt) dt est absolument
0
convergente et un calcul simple démontre que
µZ ∞ ¶
(−c+ix)t x
hc (x) = Im e dt = .
0 x2 + c2
Il en résulte que,
Z ∞
hb (x) − ha (x) − In0 (x) = (e−bt − e−at ) sin(xt) dt
n
On conclut que la suite (In0 )n≥1 converge uniformément sur IR vers la fonction définie
par x 7→ hb (x) − ha (x). Évidemment la suite (In )n≥1 converge vers I, alors I est de
classe C 1 sur IR et I 0 = hb − ha . Ce qui permet de démontrer qu’il existe une constante
k telle que
1 x2 + b2
∀ x ∈ IR, I(x) = k + Log 2 .
2 x + a2
De l’autre côté,
Z R Z aR Z bR
e−at − e−bt e−t e−t
dt = dt − dt
r t ar t br t
Z ar −t Z aR
e e−t
=− dt + dt
br t bR t
Z ar Z ar Z aR
dt 1 − e−t e−t
=− + dt + dt.
br t br t bR t
Donc
¯Z ¯ Z ∞
¯ R e−at − e−bt b ¯ 1 e−bR
¯ ¯
¯ dt − Log ¯ ≤ r(b − a) + e−t dt = r(b − a) +
¯ r t a¯ bR bR bR
74 INTÉGRALES DÉPENDANT D’UN PARAMÈTRE
1 − e−t
où nous avons utilisé l’inégalité ≤ 1 qui est valable pour t > 0.
t
b
En faisant tendre r vers 0 et R vers +∞ nous obtenons I(0) = Log , et alors
a
k = 0, ce qui démontre
1 x2 + b2
∀ x ∈ IR, I(x) = Log 2 .
2 x + a2
∂g
Il est immédiat de voir que g et sont continues sur [0, π/2]×] − 1, +∞[. Alors
∂x
G est de classe C 1 sur ] − 1, +∞[.
L’intégrale définissant G(−1) est convergente. (Résultat connu et simple laissé au
lecteur). Montrons que G est continue en −1. Soit −1 < x < 0,
Z π/2 µ ¶
1 + x sin2 t
G(x) − G(−1) = Log dt
0 cos2 t
Z π/2
= Log (1 + (x + 1)tg 2 t) dt
0
Soit ε > 0, la convergence de l’intégrale G(−1) montre qu’il existe a ∈]0, π/2[ tel que
Z π/2
ε
0≤− Log (cos2 t) dt ≤ , on peut ensuite choisir η > 0 pour que 0 < 1 + x < η
a 2
2 ε
entraı̂ne (x + 1)atg a < , et par conséquent 0 ≤ G(x) − G(−1) ≤ ε. Ceci démontre
2
que G est continue au point −1.
2◦ . Nous avons vu que, pour x ∈] − 1, +∞[\{0},
Z π/2
0 sin2 t
G (x) = dt
0 1 + x sin2 t
Z ∞ Z µ ¶
u2 1 ∞ 1 1
= du = − du
0 (1 + u2 )((1 + x)u2 + 1) x 0 1 + u2 1 + (1 + x)u2
µ ¶
1 π π π
= − √ = √
x 2 2 x+1 2(x + 1 + x + 1)
Solutions 75
π
G0 (x) = √
2(x + 1 + x + 1)
3◦ . Un calcul simple de primitive et le fait que G(0) = 0 montrent que, pour tout
x > −1, √
1+ x+1
G(x) = πLog .
2
La continuité de G en −1 montre que la formule précédente pour G reste valable pour
x = −1.
2
◦ e−xt 1
Solution .16 1 . Pour x ∈ IR+ nous avons la majoration 2
≤ , donc
1+t 1 + t2
l’intégrale
Z ∞ 2
e−xt
f (x) = dt
0 1 + t2
est convergente, et f est définie sur IR+ .
Soient (x, y) ∈ (IR+ )2 avec x 6= y, et soit a > 0, nous avons
¯ ¯
Z ¯ −xt2 −yt2 ¯ Z
a ¯e −e ¯ ∞
dt
| f (x) − f (y) | ≤ dt +
0 1+ t2 a t2
Z a
t2 1
≤|x − y| 2
dt +
0 1+t a
1
≤a | x − y | +
a
p
En choisissant a = 1/ | x − y | nous obtenons
p
∀ (x, y) ∈ (IR+ )2 , | f (x) − f (y) | ≤ 2 | x − y |.
√
Alors f est continue sur IR+ . D’autre part le changement de variable t x = u permet
d’écrire Z 2 Z
∞ ∞
1 e−u 1 2
0 ≤ f (x) = √ 2
du ≤ √ e−u du
x 0 1 + u /x x 0
y2 | y |
et la majortion, qui nous est devenue familière, | ey − 1 − y | ≤ e nous permet de
2
déduire Z ∞ 4 −xt2 /2
h2 t e
| f (x + h) − f (x) + hg(x) | ≤ dt.
2 0 1 + t2
En divisant par h et en faisant tendre h vers 0 nous voyons que f est dérivable en x et
que f 0 (x) = −g(x). Enfin, pour x > 0,
Z ∞ 2 −xt2 Z ∞ Z ∞ 2
t e −xt2 e−xt C
g(x) = dt = e dt − dt = √ − f (x).
0 1 + t2 0 0 1+t 2 x
Z ∞
2
avec C = e−u du. D’où le résultat.
0
3◦ . pour tout x > 0 nous avons
Z ∞
−x e−t
f (x) e =C √ dt.
x t
(Il suffit de dériver, et de considérer la limite à l’infini pour le vérifier). Nous utilisons
ensuite la continuité de f en 0 pour déduire que
Z ∞
π e−t
= f (0) = C √ dt = 2C 2 ,
2 0 t
√
π
d’où C = .
2
OKMRAN
OUBA
SÉRIES ENTIÈRES
I. Généralités
Il est facile de vérifier que l’ensemble des séries entières de la variable complexe
forme un C-espace
| vectoriel pour l’addition des séries et la multiplication par un scalaire.
De plus cet espace vectoriel est stable par le produit des séries.
P
Lemme I.1. (d’Abel) Soient an z n une série entière et z0 ∈ C | tel que la suite
P
(an z0n )n∈IN soit bornée. Alors pour tout z ∈ D(0, | z0 |)† , la série an z n est absolument
convergente.
Preuve : En effet, par hypothèse, il existe M ∈ IR∗+ tel que ∀ n ∈ IN, | an z0n | ≤ M . Si
z0 = 0 il y a rien à démontrer. Par contre si z0 6= 0 alors, pour tout z ∈ D(0, | z0 |) on a
¯ ¯n
¯ z ¯
∀ n ∈ IN, | an z | ≤ M ¯¯
n ¯ .
¯
z0
P
Par conséquent, an z n converge car | z/z0 | < 1.
P P
Corollaire I.2. Soient an z n une série entière et z0 ∈ C | tel que an z0n
P
soit convergente. Alors pour tout z ∈ D(0, | z0 |), la série an z n est absolument
convergente.
†
D(a, r) est le disque ouvert de centre a et de rayon r.
2 Séries entières
P
Théorème et Définition I.3. À toute série entière an z n , on peut associer un, et
un seul, R ∈ IR tel que:
P
1◦ . Pour tout z ∈ C
| vérifiant | z | < R, la série an z n est absolument convergente.
P
2◦ . Pour tout z ∈ C
| vérifiant | z | > R, la série an z n est divergente.
P
On appelle R le rayon de convergence de la série an z n .
Preuve : Soit A l’ensemble des réels positifs r tels que la suite (an rn )n∈IN soit bornée.
Cet ensemble n’est pas vide, (car contient 0), donc il admet dans IR+ une borne
supérieure R.
– Soit z ∈ C| tel que | z | < R. D’aprés la définition de R, il existe r ∈ A tel
P
| z | < r ≤ R. Comme (an rn )n∈IN est bornée, alors le lemme d’Abel montre que an z n
est absolument convergente.
– Par contre, si z ∈ C| tel que | z | > R alors, d’aprés la définition de R, la suite
n P
(an | z | )n∈IN n’est pas bornée, an z n est divergente.
P
Théorème I.4. Le rayon de convergence R de la série entière an z n vérifie †
1 p
= lim n | an |
R n→∞
P
alors ρ est le rayon de convergence de la série entière an z n , (cf. Séries numéiques
proposition III.5).
† 1 1
Avec la convention = 0 et = ∞.
∞ 0
Généralités 3
X∞ ∞
X X∞ ∞
X
zn n n n! n n
, n z , z , z2
n=0
n! n=1 n=1
nn n=0
∞
X ∞ µ
X ¶n2
n n n (−1)n
(3 + (−1) ) z , 1+ zn.
n=0 n=1
n
P
Définition : Soit an z n une série entière de rayon de convergence R. Le disque ouvert
de centre 0 et de rayon R dans le plan complexe s’appelle le disque de convergence
P
de la série entière an z n . Le cercle de centre 0 et de rayon R porte le nom de cercle
de convergence. Il est important de noter qu’une série entière peut diverger en tout
point de son cercle de convergence !.
P P
Théorème I.5. Soient an z n , et bn z n deux séries entières de rayons de convergence
respectifs α et β,
P
1◦ . Le rayon de convergence γ de la série entière somme cn z n , (cn = an + bn )
vérifie γ ≥ min(α, β) avec égalité si α 6= β.
P X
2◦ . Le rayon de convergence δ de la série entière produit dn z n , (dn = ak b` )
k+`=n
vérifie δ ≥ min(α, β).
P P
Preuve : 1◦ . Pour tout z ∈ C | tel que les deux séries an z n et bn z n convergent, la
P
série cn z n converge. Donc γ ≥ min(α, β). Si, par exemple, α > β, alors on a, d’une
part γ ≥ β et d’autre part, β ≥ min(γ, α) = γ (car bn = cn − an ). On conclut que
γ = min(α, β).
Remarquons que si α = β alors on peut avoir γ > α, comme le montre l’exemple
des deux séries entières correspondant à an = 1 + 2n et bn = 1 − 2n , où α = β = 1/2 et
γ = 1.
P P
2◦ . Pour tout z ∈ C | tel que les deux séries an z n et bn z n convergent
P
absolument, la série dn z n converge. Donc γ ≥ min(α, β). Notons aussi que l’on peut
X∞
avoir δ > min(α, β), comme le montre l’exemple des deux séries entières z n et 1 − z,
n=0
où α = 1, β = ∞ et δ = ∞.
4 Séries entières
P
Définition : Soit an z n une série entière. On appelle sa série entière dérivée la
P
série entière (n + 1)an+1 z n .
P
Théorème I.6. Soit an z n une série entière de rayon de convergence R. Alors le
rayon de convergence R0 de sa série entière dérivée est égal à R.
n+1 n
Preuve : Notons d’abord que | an+1 | | z | ≤ | z | (n + 1) | an+1 | | z | . Donc si
0 < | z | < R0 alors | z | ≤ R, ce qui démontre que R0 ≤ R.
D’autre part, soit ε > 0, on a l’inégalité immédiate ε(n + 1) ≤ (1 + ε)n+1 , ce qui
permet d’écrire, pour tout z 6= 0,
n 1
(n + 1) | an+1 | | z | ≤ | an+1 | ((1 + ε) | z |)n+1 .
ε|z|
P
Proposition II.1. Soit an z n une série entière de rayon de convergence R non nul.
P
Alors la série d’applications an z n converge normalement, (donc uniformément), sur
tout disque fermé D(0, r) avec r ∈]0, R[.
sup | an z n | = | an | rn ,
z∈D(0,r)
P
et | an | rn converge car r < R.
P
Théorème II.2. Soit an z n une série entière de rayon de convergence R non nul.
X∞
L’application somme z 7→ an z n est continue sur le disque de convergence D(0, R).
n=0
Preuve : Car c’est une série d’application continue qui converge uniformément sur
tout compact du disque de convergence.
Propriétés de la somme d’une série entière 5
P
Théorème II.3. Soit an z n une série entière de rayon de convergence R non nul.
X∞
L’application somme z 7→ S(z) = an z n est dérivable en tout point du disque de
n=0
convergence. De plus,
∞
X
∀ z ∈ D(0, R), S 0 (z) = (n + 1)an+1 z n .
n=0
Preuve : Soit ω ∈ D(0, R). Choisissons r ∈] | ω | , R[. Pour tout z ∈ D(0, r), on a
∞ ∞
Ãn−1 !
S(z) − S(ω) X z n − ω n X X
= an = an z k ω n−1−k ,
z−ω n=1
z−ω n=1 k=0
∞
X
donc, si Q(ω) = nan ω n−1 , on a
n=1
∞
Ãn−1 ! ∞
S(z) − S(ω) X X X
k n−1−k n−1
− Q(ω) = an (z ω −ω ) = fn (z).
z−ω n=2 n=2
k=1
n−1
X
avec, fn (z) = an (z k ω n−1−k − ω n−1 ). Mais
k=1
1 (p)
En particulier ∀ p ∈ IN, ap = S (0).
p!
P
Corollaire II.5. Soit an z n une série entière de rayon de convergence R non nul.
X∞
L’application somme t 7→ S(t) = an tn est infiniment dérivable sur ]−R, R[. De plus,
n=0
X∞
(p) (n + p)!
∀ t ∈] − R, R[, S (t) = an+p tn .
n=0
n!
P
Théorème II.6. Soit an tn une série entière de la variable réelle de rayon de
X∞
convergence R non nul. L’application somme t 7→ S(t) = an tn admet pour unique
n=0
X∞
an−1 n
primitive s’annulant en 0 la somme de la série entière, t qui est définie sur
n=1
n
] − R, R[.
P
Théorème II.7. (d’Abel) Soit an z n une série entière de rayon de convergence 1.
∞
X
On suppose que la série an converge et admet S pour somme. Alors
n=0
∞
X
lim
x→1
an xn = S.
x∈]0,1[ n=0
∞
X n
X
n
Preuve : Posons, pour x ∈]0, 1[, f (x) = an x et, pour n ∈ IN, Sn = ak . Comme
n=0 k=0
la suite (Sn )n∈IN converge vers S alors elle est bornée, soit M > sup | Sn |.
P n∈IN
Pour tout x ∈]0, 1[, la série Sn xn converge et on a
∞
X ∞
X ∞
X ∞
X
n n n
f (x) = S0 + (Sn − Sn−1 )x = Sn x − x Sn x = (1 − x) Sn xn .
n=1 n=0 n=0 n=0
Fonctions développables en série entière 7
∞
X
Mais, pour tout x ∈]0, 1[, S = (1 − x) Sxn . Donc, pour tout x ∈]0, 1[,
n=0
∞
X
f (x) − S = (1 − x) (Sn − S)xn .
n=0
∞
X
| f (x) − S | ≤(1 − x) | Sn − S | x n
n=0
N
X −1 µ ¶ ∞
X
k
≤2M (1 − x) x + sup | Sn − S | (1 − x) xk
n≥N
k=0 k=N
N
≤2M (1 − x ) + sup | Sn − S | .
n≥N
∗
Soit ε > 0. La convergence de (Sn )n∈IN
r vers S montre l’existence de N = Nε ∈ IN
ε ε
tel que sup | Sn − S | ≤ . On pose x0 = N 1 − de telle manière que x ∈ [x0 , 1[
n≥N 2 4M + ε
ε
implique 2M (1 − xN ) ≤ . D’où
2
x ∈ [x0 , 1[ =⇒ | f (x) − S | ≤ ε.
P
Corollaire II.8. Soit an z n une série entière de rayon de convergence R. On
∞
X
suppose que la série an z0n (avec | z0 | = R) converge. Alors
n=0
∞
X ∞
X
lim
x→1
an z0n xn = an z0n .
x∈]0,1[ n=0 n=0
à valeurs dans C.
| On appelle série de Taylor de f au voisinage de z0 , la série
∞
X f (z0 )
(n)
(z − z0 )n .
n=0
n!
1
Proposition III.1. Pour tout p ∈ IN∗ et a ∈ C
| \ {0}, la fonction z 7→ admet,
(z − a)p
au voisinage de 0, le développement en série entière (de rayon de convergence égal à
| a |), suivant:
X∞ p−1
1 (−1)p Cn+p−1
∀ z ∈ D(0, | a |), p
= n+p
zn.
(z − a) n=0
a
Corollaire III.2. Toute fonction rationnelle f , n’admettant pas 0 pour pôle, est
développable en série entière au voisinage de 0. La fonction f coı̈ncide avec la somme de
son développement en série entière en tout point du disque D(0, r), avec r la distance
de 0 à l’ensemble des pôles de f , et le rayon de convergence du développement est
précisement r.
Fonctions développables en série entière 9
Théorème III.3. Soit f une application définie sur un voisinage de 0 à valeurs dans
C.
| Les deux propriétés suivantes sont équivalentes:
1◦ . f est développable en série entière au voisinage de 0.
2◦ . Il existe (r, M, K) ∈ (IR∗+ )3 tel que f soit infiniment dérivable sur un ouvert
contenant D(0, r) et
¯ ¯
¯ (n) ¯
∀ n ∈ IN, ∀ z ∈ D(0, r), ¯ f (z) ¯ ≤ M n!K n .
∞
X
Preuve : 1◦ ⇒ 2◦ . Soit f (z) = an z n le développement en série entière de f au
n=0
voisinage de 0. Supposons que ce développemnt converge sur D(0, ρ), (ρ > 0). On pose
f = sup (| an | ρn ).
M
n∈IN
Soit r ∈]0, ρ[. f est infiniment dérivable sur l’ouvert D(0, ρ) qui contient D(0, r).
X∞
(p) (n + p)!
D’autre part, comme f (z) = an+p z n , alors pour tout z ∈ D(0, r) et tout
n=0
n!
p ∈ IN on a
¯ ¯ X ∞ ¯ ¯n
¯ (p) ¯ (n + p)! ¯ ¯
n¯ z¯
¯ f (z) ¯ ≤ | an+p | ρ ¯ ¯
n=0
n! ρ
∞ ¯ ¯
fX
M (n + p)! ¯¯ r ¯¯
n
≤ p ¯ρ ¯
ρ n=0 n!
f
M p! f µ 1 ¶p
ρM
= p = p! .
ρ (1 − r/ρ)p+1 ρ−r ρ−r
fρ/(ρ − r) et K = 1/(ρ − r).
Ce qui démontre le résultat demandé, avec M = M
2◦ ⇒ 1◦ . Soit z ∈ D(0, r). Posons pour t ∈ [0, 1] et n ∈ IN,
n
X (1 − t)k
ϕ(t) = z k f (k) (tz).
k!
k=0
10 Séries entières
En utilisant les majorations du 2◦ on obtient, pour tout z ∈ D(0, r), et tout n ∈ IN,
Z 1
n+1 n+1
| Rn (z) | ≤ | z | MK (n + 1) (1 − t)n dt = M (K | z |)n+1 .
0
On conclut que, si ρ = min(r, 1/K) alors ∀ z ∈ D(0, ρ), limn→∞ Rn (z) = 0 et par
conséquent
∞
X f (k) (0)
∀ z ∈ D(0, ρ), f (z) = zk .
k!
k=0
Remarque : On dit qu’une fonction f définie sur une partie ouverte J de IR à valeurs
dans C
| est développable en série entière de la variable réelle au voisinage de
t0 ∈ J si, et seulement si, il existe r > 0, tel que ]t0 − r, t0 + r[⊂ J et une série entière
P
an z n de rayon de convergence supérieur ou égal à r tels que
∞
X
∀ t ∈ IR, | t − t0 | < r =⇒ f (t) = an (t − t0 )n .
n=0
Notons que dans ce cas f est infiniment dérivable au voisinage de t0 (dans IR) et que,
1
pour tout n ∈ IN, an = f (n) (t0 ).
n!
La fonction f est alors de classe C ∞ sur IR et f (n) (0) = 0, pour tout n ∈ IN. f n’est
pas développable en série entière au voisinage de 0. Car si f était développable en série
entière au voisinage de 0, nous aurions f ≡ 0 dans un voisinage de 0 ce qui est absurde.
Développement en série entière des fonctions usuelles 11
avec
Z 1 µ ¶n
n+1 α(α − 1) · · · (α − n) 1−u
Rn (t, α) = t (1 + tu)α−1 du.
n! 0 1 + tu
L’application u 7→ (1 − u)/(1 + tu) est décroissante sur [0, 1], ce qui permet d’écrire
1−u
∀ u ∈ [0, 1], 0≤ ≤ 1.
1 + tu
X∞
α α(α − 1) · · · (α − n + 1) n
∀ t ∈] − 1, 1[, (1 + t) = 1 + t . (α ∈ IR \ IN)
n=1
n!
X∞
(−1)n 2n+1
∀ t ∈] − 1, 1[, Arctg t = t ,
n=0
2n + 1
X∞ n
C2n t2n+1
∀ t ∈] − 1, 1[, Arcsin t = .
n=0
22n 2n + 1
p ∞
X n
n C2n t2n+1
∀ t ∈] − 1, 1[, Log (t + 1+ t2 ) = (−1) 2n .
n=0
2 2n + 1
X∞
zn
Définition : La série a un rayon de convergence infini. On appelle la valeur de
n=0
n!
sa somme en z, l’exponentielle de z qui sera noté exp(z) ou ez .
Théorème V.1.
1◦ . Pour tout (z1 , z2 ) ∈ C | 2 , ez1 +z2 = ez1 ez2 .
2◦ . Pour tout z ∈ C, | ez 6= 0.
3◦ . Pour tout z ∈ C, | (ez )0 = ez .
4◦ . La restriction de exp à IR est une fonction positive strictement croissante qui
tend vers 0 en −∞ et vers +∞ en +∞.
5 . Il existe un réel positif $ tel que e$i/2 = i et tel que
◦
ez = 1 ⇐⇒ z ∈ 2$iZZ.
U = {z ∈ C
|
: | z | = 1}.
Preuve : 1◦ . En effet, ez1 et ez2 sont les sommes des séries absolument convergentes
X∞ X∞
z1 z1n z2 z2n
e = et e = . Alors, d’après le théorème sur le produit de séries, ez1 ez2
n=0
n! n=0
n!
∞
X
est la somme de la série dn , avec
n=0
n
X z1k z2n−k (z1 + z2 )n
dn = = .
k! (n − k)! n!
k=0
0 en −∞.
¯ ¯2
Par conséquent, ∀ t ∈ IR, ¯ eit ¯ = 1.
Pour t ∈ IR, on pose cos t = Re(eit ) et sin t = Im(eit ), de telle manière que
En dérivant, on obtient
X∞
(−1)n 2n
∀ t ∈ IR, cos t = t .
n=0
(2n)!
14 Séries entières
∞
X 22n
En particulier, cos 2 = (−1)n an avec an = . Mais, si n ≥ 1 on a
n=0
(2n)!
an+1 2
= <1
an (n + 1)(2n + 1)
22 24 1
cos 2 ≤ 1 − + = − < 0.
2! 4! 3
D’autre part, cos 0 = 1. La continuité de cos montre que cette fonction s’annule au
moins une fois dans l’intervalle ]0, 2[. Posons
$ $ $
Mais 1 = cos2 + sin2 , alors sin ∈ {−1, 1}. La fonction cos est strictement
2 2 2
positive sur ]0, $/2[, donc la fonction sin est strictement croissante sur cet intervalle.
Comme cette dernière est nulle en 0 alors elle est positive en $/2. On conclut que
$
sin = 1. Par conséquent ei$/2 = i.
2
Il résulte de ce qui précède que e2i$n = 1 pour tout n ∈ ZZ.
Inversement, soit (x, y) ∈ IR2 tel que z = x + iy vérifie ez = 1. On a 1 = | ez | = ex ,
(pour la deuxième égalité nous avons utilisé le fait que u2 +v 2 = 1). La partie imaginaire
Enfin, sin est strictement croissante sur [0, $/2[ donc sin(t/4) = 0 implique t = 0.
X∞
eiz + e−iz (−1)n 2n
cos(z) = = z ,
2 n=0
(2n)!
X∞
eiz − e−iz (−1)n 2n+1
sin(z) = = z ,
2i n=0
(2n + 1)!
X∞
ez + e−z 1
ch (z) = = z 2n ,
2 n=0
(2n)!
X∞
ez − e−z 1
sh (z) = = z 2n+1
2 n=0
(2n + 1)!
bolique.
EXERCICES
suivantes:
X X
a. (−1)n+1 nx2n+1 b. (n2 + 1)2n+1 xn
n≥0 n≥0
X (−1) n X n2 + n + 1
c. xn d. xn
(2n + 1)(2n + 3) n
n≥0 n≥1
Xµ 1 1
¶ X x3n
e. 1 + + ··· + xn f.
2 n (3n)!
n≥1 n≥0
X (−1)n X sin nθ
g. xn h. xn
n(n + 1) n!
n≥1 n≥0
P P
Exercice .4 Soient an z n et bn z n deux séries entières de rayons de convergence
P
respectifs R et R0 . Montrer que la série entière an bn z n a un rayon de convergence
P
n
Exercice .7 Soit (an )n≥0 une suite de nombres complexes. On note An = ak .
k=0
X an X An
1◦ . Prouver que les séries entières z n et z n ont le même rayon de
n! n!
convergence.
P
2◦ . Supposons que la série an z n admet 1 pour rayon de convergence. Montrer que
P
An z n admet aussi 1 pour rayon de convergence. Donner un contre-exemple dans
P
le cas où le rayon de convergence de an z n est différent de 1.
Exercice .8 Soient f et g deux fonctions continues sur [a, b] à valeurs dans IR∗+ .
Z b
n P
On pose an = (f (t)) g(t) dt, et M = sup f (t). Montrer que la série an z n a un
a t∈[a,b]
rayon de convergence R = 1/M .
| 2
a0 = 0, a1 = 1 et an = αan−1 + βan−2 . (α, β) ∈ C .
P
1◦ . Démontrer que le rayon de convergence R de la série entière an z n est strictement
positif.
∞
X z
◦
2 . Montrer que an z n = pour | z | < R.
n=0
1 − αz − βz 2
3◦ . En déduire la valeur de R.
Exercice .10 Soient (un )n≥0 et (vn )n≥0 les deux suites définies par
X un
Trouver le rayon de convergence et expliciter les sommes des séries tn et
X vn n!
tn .
n!
Exercice .11 On considère la suite (an )n≥0 définie par
∞
X
Déterminer le rayon de convergence et la somme de la série entière an xn .
n=0
18 Séries entières
Exercice .12 Soit (an )n≥1 une suite réelle convergente vers a > 0.
X∞
◦ an n
1 . Montrer que z a un rayon de convergence R = 1. On note la somme f (z).
n=1
n
2◦ . On considère la restriction de f à ] − 1, 1[. Montrer que f (t) ∼− −aLog (1 − t).
1
Exercice .13 Soient (an )n≥1 et (bn )n≥1 deux suites réelles positives telles que les
∞
X ∞
X
deux séries f (x) = an xn , et g(x) = bn xn convergent pour 0 < x < 1, et divergent
n=0 n=0
pour x = 1. Montrer que si an ∼ cbn alors f (x) ∼− cg(x).
∞ 1
Exercice .14 Trouver le développement en série entière de la fonction
F (x) = Log (1 + x + x2 ).
1 p
f (x) = , g(x) = Log 1 − 2x ch a + x2 .
1 − 2x ch a + x2
³ p ´k
f (x) = x + 1 + x2 , k ∈ IR∗ .
(On pourrait former une équation différentielle du second ordre vérifiée par f ).
(On pourrait former une équation différentielle du second ordre vérifiée par f ).
Exercices 19
Exercice .20
2◦ . On pose f (t) = lim fn (t) ; Montrer que f est l’unique fonction de IR dans IR,
n→∞
Exercice .22 Soient p un entier strictement positif fixé, et an le nombre des couples
1
(x, y) ∈ IN2 tels que x + py = n, (n ∈ IN). Développer la fonction t 7→
(1 − t)(1 − tp )
en série entière et en déduire an .
X ∞ µ ¶n2 n
1 x
Exercice .23 Montrer que 1+ a un rayon de convergence infini, et
n=1
n n!
1
que si f (x) est sa somme alors f (x) ∼ √ eex .
∞ e
Exercice .24 Trouver le dévloppement en série entière de la fonction
Z 2π
f (z) = ez cos t dt.
0
20 Séries entières
SOLUTIONS
P ch n
Solution .1 a. Le rayon de convergence de la série entière an z n avec an = .
sh 2 n
√
Remarquons que lim en an = 2 et par conséquent lim n an = 1/e et le rayon de
n→∞ n→∞
P
convergence de la série entière an z n est e.
µ ¶
P n 1
b. Le rayon de convergence de la série entière an z avec an = Arccos 1 − 2 .
n
Remarquons que
1
an = 2Arcsin √
2n
√ an+1
et par conséquent lim nan = 2 d’où lim = 1 et le rayon de convergence de la
n→∞ n→∞ an
P
série entière an z n est 1.
√
P n nLog n
c. Le rayon de convergence de la série entière an z avec an = .
n2 + 1
an+1
Il est immédiat que lim = 1 et par conséquent, le rayon de convergence de la
n→∞ an
P
série entière an z n est 1.
P p
d. Le rayon de convergence de la série entière an z n avec an = sin(π n2 + 1).
³ √ ´ ³ √ ´ ³ √ ´
sin π(2 + 3)n = sin πbn − π(2 − 3)n = −(−1)bn sin π(2 − 3)n .
¯ ¯
| an | ¯ an+1 ¯ √
Par conséquent, lim √ = π d’où lim ¯¯ ¯ = 2 − 3 et le rayon de con-
¯
n→∞ (2 − 3)n n→∞ an
P 1 √
vergence de la série entière an z n est √ = 2 + 3.
2− 3
P 1
f. Le rayon de convergence de la série entière an z n avec an = √ √ .
n 2 − E(n 2)
Solutions 21
√
Notons que 2n2 − (E(n 2))2 est un nombre entier strictement positif, donc supérieur
ou égal à 1. D’où
√ √
an ≤ n 2 + E(n 2) ≤ 3n.
1 √
D’auter part, an ≥ √ par conséquent, lim n an = 1, d’où le rayon de convergence
P 2n n
n→∞
na(na + 1) · · · (na + n − 1)
an = , (a ∈ IR∗+ ).
n!
a Y ³ na ´
n
an = +1 .
a+1 k
k=1
Alors
√ 1 a
n
1X ³ na ´
Log n
an = Log + Log +1 .
n a+1 n k
k=1
La fonction f (x) = Log (1 + a/x) est décroissante sur ]0, 1] donc, pour tout k ∈
{1, 2, . . . , n},
k k+1 k+1 k
t∈[ , [, =⇒ f ( ) ≤ f (t) ≤ f ( )
n n n n
d’où, pour tout k ∈ {1, 2, . . . , n},
Z (k+1)/n
1 k+1 1 k
f( )≤ f (t) dt ≤ f ( ).
n n k/n n n
Il en résulte que
n Z n−1
1X k 1
1X k
f( ) ≤ f (t) dt ≤ f ( ).
n n 1/n n n
k=2 k=1
ou bien,
Z n Z 1
1
1 1X k 1 1
f (t) dt + f (1) ≤ f( ) ≤ f( ) + f (t) dt (1)
1/n n n n n n 1/n
k=1
Z 1
Mais une intégration par parties montre que l’intégrale f (t) dt converge et qu’elle
0
(a + 1)a+1
vaut Log . Alors en faisant tendre n vers l’infini dans (1) nous trouvons
aa
n
1X k (a + 1)a+1
lim f ( ) = Log ,
n→∞ n n aa
k=1
22 Séries entières
√ (a + 1)a+1
ce qui donne lim n an = , et le rayon de convergence de la série entière
n→∞
a
aa
P a
an z n est .
(a + 1)a+1
P (2n)! n2n
h. Le rayon de convergence de la série entière an z n avec an = n .
2 n! (3n)!
Notons que
µ ¶2n
an+1 1 (2n + 1)(n + 1) 1
= 1+ ,
an 3 (3n + 1)(3n + 2) n
an+1 2e2
par conséquent, lim = , d’où le rayon de convergence de la série entière
n→∞ an 27
P 27 −2
an z n est e .
2
∞
X
Solution .2 a. Notons S(x) = (−1)n+1 nx2n+1 . Il est immédiat que le rayon de
n=0
convergence de cette série entière est 1.
Remarquons que
∞
X
3
S(x) = x n(−x2 )n−1 .
n=0
Mais, il est immédiat que
∞
X 1
g(z) = (−z)n = , |z| < 1
n=0
1+z
et
∞
X 1
−g 0 (z) = − n(−z)n−1 = , | z | < 1.
n=0
(1 + z)2
Ce qui démontre que
∞
X x3
S(x) = (−1)n+1 nx2n+1 = , | x | < 1.
n=0
(1 + x2 )2
∞
X
b. Notons S(x) = (n2 + 1)2n+1 xn . Il est immédiat que le rayon de convergence
n=0
de cette série entière est 1/2.
Remarquons que n2 + 1 = (n + 2)(n + 1) − 3(n + 1) + 2 d’où, si | z | < 1,
∞
X ∞
X ∞
X ∞
X
(n2 + 1)z 2 = (n + 2)(n + 1)z n − 3 (n + 1)z n + 2 zn
n=0 n=0 n=0 n=0
alors, Ã !00 Ã !0
∞
X ∞
X ∞
X ∞
X
2 2 n n
(n + 1)z = z −3 z +2 zn
n=0 n=0 n=0 n=0
Solutions 23
d’où, si x ∈] − 1, 0[,
∞
X √
(−1)n n (1 + x)Argth −x 1
x = √ − .
n=0
(2n + 1)(2n + 3) 2x −x 2x
Ce qui donne
(1 + x)Arctg √x 1
√ − si x ∈]0, 1[
2x x 2x
∞
1
X (−1)n
xn = 3 si x=0
(2n + 1)(2n + 3)
√
n=0
(1 + x)Argth −x 1
√ − si x ∈] − 1, 0[
2x −x 2x
X∞
n2 + n + 1 n
d. Notons S(x) = x . Il est immédiat que le rayon de convergence
n=1
n
de cette série entière est 1.
Pour x ∈] − 1, 1[,
∞
X X∞
n xn
S(x) = (n + 1)x +
n=1 n=1
n
̰ !
X
= xn+1 − Log (1 − x)
n=1
2x − x2
= − Log (1 − x)
(1 − x)2
X∞ µ ¶
1 1
e. Notons S(x) = 1 + + ··· + xn . Il est immédiat que le rayon de
n=1
2 n
convergence de cette série entière est 1 car les coefficients sont compris entre 1 et n.
∞
X X∞
n 1 xn
x = , = −Log (1 − x).
n=0
1−x n=1
n
En prenant le produit de ces deux séries entières nous obtenons, pour x ∈] − 1, 1[,
X∞ µ ¶
1 1 Log (1 − x)
S(x) = 1 + + ··· + xn =
n=1
2 n x−1
X∞
x3n
f. Notons S(x) = . Il est immédiat que le rayon de convergence de cette
n=0
(3n)!
série entière est +∞.
Solutions 25
Soit j = e2iπ/3 , de telle manière que les racines d’ordre 3 de 1 soient {1, j, j 2 }. Il est
facile de vérifier que 1 + j n + j 2n vaut 0 si n n’est pas divisible par 3, et vaut 3 si n est
1³ z ´ X ∞
2 z 3n
∀ z ∈ C,
|
e + ejz + ej z =
3 n=0
(3n)!
ou bien,
à √ ! ∞
1 3 X z 3n
∀ z ∈ C,
|
ez + 2e−z/2 cos( z) = .
3 2 n=0
(3n)!
X∞
(−1)n n
g. Notons S(x) = x . Il est immédiat que le rayon de convergence de
n=1
(n + 1)n
cette série entière est 1.
X∞ ∞
(−1)n n X (−1)n n
S(x) = x − x
n=1
n n=1
n + 1
X∞ ∞
(−1)n n 1 X (−1)n+1 n+1
= x + x
n=1
n x n=1
n + 1
(1 + x)Log (1 + x)
=1 −
x
X∞
sin nθ n
h. Notons S(x) = x . Il est immédiat que le rayon de convergence de
n=0
n!
cette série entière est +∞.
X∞
(xeiθ )n
= exp(xeiθ ) = ex cos θ (cos(x sin θ) + i sin(x sin θ))
n=0
n!
X∞
sin nθ n
S(x) = x = ex cos θ sin(x sin θ).
n=0
n!
.
26 Séries entières
Solution .3 Rappelons le fait simple qu’une fonction polynomiale bornée sur C | est
P
nécessairement constante. Si an z n est une série entière uniformément convergente
sur C,
| alors il existe un entier N > 0 tel que
¯ n ¯
¯X ¯
¯ k¯
∀ n > N, sup ¯ ak z ¯ ≤ 1,
| ¯
z∈ C ¯
k=N
il en résulte que an = 0 pour tout n ≥ N et la série entière est une fonction polynomiale.
Inversement, toute fonction polynomiale à coefficients complexes est une série entière
uniformément convergente sur C.
|
Solution .4 En effet, soit γ ∈]0, RR0 [ alors il existe α ∈]0, R[ et β ∈]0, R0 [ tels que
γ = αβ.
On conclut que
Alors sup | an bn | γ n < +∞ et γ ≤ R00 . Comme ceci est vrai pour tout γ ∈]0, RR0 [ nous
n∈IN
concluons que RR0 ≤ R00 .
L’inégalité précédente peut être stricte comme la montre l’exemple des deux séries
P 2n P 2n+1
entières z et z .
p p
D’autre part, si les limites lim n | an | = ` et lim n | bn | = `0 existent, et vérifient
n→∞ n→∞
0 0 00
{`, ` } 6= {0, +∞}, alors RR = R .
P
Solution .5 Notons R le rayon de convergence de la série entière an z n . Posons,
¯ p ¯
¯b ¯
pour p ∈ {0, 1, . . . , k −1}, bpn = akn+p . D’après l’hypothèse nous avons lim ¯¯ n+1 ¯
p ¯ = `,
n→∞ bn
P p n
donc le rayon de convergence de la série bn z est 1/`, et le rayon de convergence de
P p kn+p √
la série bn z est 1/ k `. Mais nous avons
Et,
\
{r ≥ 0 : (| an | rn )n est bornée} = {r ≥ 0 : (| bpn | rn )n est bornée}
0≤p<k
\ h √
k
i
= 0, 1/ `
0≤p<k
h √ i
k
= 0, 1/ `
P √
Donc, le rayon de convergence de la série entière an z n est 1/ k `.
| an | n | An − An−1 | n | An | n | An−1 | n
β = β ≤ β + β ≤ (1 + β/n)M
n! n! n! n!
µ ¶
| an | n
et la suite β est bornée, donc β ≤ r. Mais β est arbitraire dans l’intervalle
n! n
]0, R[ ce qui démontre que R ≤ r.
n! bn+1 n+1
Inversement, posons bn = n , comme = , alors pour tout n ≥ E(β) nous
β bn β
avons bn+1 > bn et pour tout n < E(β) nous avons bn+1 ≤ bn . Il en résulte que
n
X X n
X
n ≥ β =⇒ bk = bk + bk ≤ E(β) + (n − E(β))bn−1 + bn
k=0 k<E(β) k=E(β)
donc
n
1 X βn
n ≥ β =⇒ bk ≤ 1 + E(β) + β ≤ 1 + β(1 + eβ ) = Mβ
bn n!
k=0
28 Séries entières
µ ¶
| an | n
Soit β ∈]0, r[, alors le suite β est bornée donc majorée par une constante M .
n! n
Il en résulte que
n n
| An | n 1 X 1 X
∀ n ≥ E(β), β ≤ | ak | ≤ M bk ≤ M.Mβ .
n! bn bn
k=0 k=0
µ ¶
| An | n
La suite β est, par conséquent, bornée, donc β ≤ R. Mais β est arbitraire
n! n
dans l’intervalle ]0, r[ ce qui démontre que r ≤ R, et enfin nous concluons que r = R.
X
2◦ . Notons R le rayon de convergence de la série entière An z n . Les deux séries
P P n P
entières an z n et z ont 1 pour rayon de convergence alors la série produit An z n
P
admet un rayon de convergence R ≥ 1. Inversement, la série entière an z n est la série
P
produit des deux séries entières 1 − z et An z n qui ont des rayons de convergence ∞
et R respectivement, donc 1 ≥ min(R, ∞) = R. Alors R = 1.
P
L’exemple de la série an z n avec an = 1/n! montre que le résultat précédent ne
P
subsiste pas si le rayon de convergence de an z n n’est pas 1.
√
alors lim n
an ≤ M .
n→∞
D’autre part, soit ρ ∈]0, 1[, il existe, à cause de la continuité de f et la définition de M ,
√ √
d’où, ρM ≤ lim an . Mais ρ ∈]0, 1[ est arbitraire donc M = lim
n n
an . Le rayon de
n→∞ n→∞
P n
convergence de la série entière an z est 1/M .
ce qui démontre que Sn ≤ ρSn−1 pour tout n ≥ 2. Il en résulte, par une récurrence
immédiate, que | an | ≤ Sn ≤ ρn pour tout n ∈ IN. Le rayon de convergence de la série
P
entière an z n est R ≥ 1/ρ > 0.
2◦ . Si | z | < R, nous avons
X∞ ∞
X ∞
X ∞
X
2 n n n+1
(1 − αz − βz ) an z = an z − αan z − βan z n+2
n=0 n=0 n=0 n=0
X∞ X∞ X∞
= an z n − αan−1 z n − βan−2 z n
n=1 n=1 n=2
∞
X
=z + (an − αan−1 − βan−2 )z n = z
n=2
ce qui démontre le résultat demandé.
sont
−α + ∆ −α − ∆
λ= et µ = .
2β 2β
∞
X z −z
L’égalité an z n = 2
= montre que R ≤ min(| λ | , | µ |).
n=0
1 − αz − βz β(λ − z)(µ − z)
Pour démontrer l’inégalité inverse distinguons deux cas:
1 ³ √ t(1+√2) √ t(1−√2) ´
∀ t ∈ IR, g(t) = √ (1 + 2)e − (1 − 2)e
2 2
et la relation f = g 0 − g implique
1³ √ t(1+√2) √ t(1−√2) ´
∀ t ∈ IR, f (t) = (1 + 2)e + (1 − 2)e .
2
Solution .11 Notons An = max(| an | , | an+1 | , | an+2 |). Il est immédiat que A0 = 1
et que pour tout n nous avons An+1 ≤ 23An . Donc, pour tout n, An ≤ (23)n . Le rayon
P
de convergence R de la série entière an z n est alors strictement positif (R ≥ 1/23).
∞
X
Notons alors f (z) = an z n pour | z | < R.
n=0
Pour tout z vérifiant | z | < R nous avons
∞
X ∞
X ∞
X ∞
X ∞
X
n n+3 n+2 2 n+1 3
an z = an+3 z = 6z an+2 z − 11z an+1 z + 6z an z n
n=3 n=0 n=0 n=0 n=0
que R ≤ 1/3.
D’autre part la fonction
1 − 5z + 5z 2 1 1 1
f (z) = = + −
(1 − z)(1 − 2z)(1 − 3z) 2(1 − z) 1 − 2z 2(1 − 3z)
est développable en série entière au voisinage de 0 et la série obtenue admet 1/3 pour
P
rayon de convregence. On conclut que le rayon de convergence de la série entière an z n
est 1/3 et que
1 − 3n
∀ n ∈ IN, an = + 2n .
2
Solution .12 1◦ . Il existe un entier n0 tel que, pour tout n ≥ n0 , nous avons
a an 3a X zn
≤ ≤ . Mais la série entière admet 1 pour rayon de convergence, donc
2n n 2n nX
an n
le rayon de convergence de la série entière z est 1.
n
2◦ . Soit t ∈]0, 1[, on a
X∞
an − a n
f (t) + aLog (1 − t) = t .
n=1
n
Soit ε > 0, il existe N tel que, pour tout n ≥ N , | an − a | ≤ ε/2. Il en résulte que
N
X ∞
ε X tn
∀ t ∈]0, 1[, | f (t) + aLog (1 − t) | ≤ | an − a | +
n=1
2 n
n=N +1
N
X ∞
ε X tn
≤ | an − a | +
n=1
2 n=1 n
N
X ε
= | an − a | + | Log (1 − t) |
n=1
2
ou bien,
N
X
¯ ¯ | an − a |
¯ f (t) ¯ ε
∀ t ∈]0, 1[, ¯ ¯ n=1
¯ Log (1 − t) + a ¯ ≤ | Log (1 − t) | + 2 .
32 Séries entières
¯ ¯
¯ f (t) ¯ ε ε
t ∈]t0 , 1[ =⇒ ¯¯ + a ¯¯ ≤ + = ε.
Log (1 − t) 2 2
ε
Solution .13 Soit ε > 0, il existe N tel que | an − cbn | ≤ bn pour tout n ≥ N .
2
Alors, pour tout x ∈]0, 1[, nous avons
¯ ¯ N −1
¯X ∞ ¯ X ∞
ε X
¯ n¯
| f (x) − cg(x) | = ¯ (an − cbn )x ¯ ≤ | an − cbn | + bn xn
¯ ¯ 2
n=0 n=0 n=N
N
X −1
ε
≤ | an − cbn | + g(x)
n=0
2
N
X −1
¯ ¯ | an − cbn |
¯ f (x) ¯ ε
¯ − c ¯≤ n=0
+ .
¯ g(x) ¯ g(x) 2
¯ ¯
¯ f (x) ¯ ε ε
∀ x ∈]x0 , 1[, ¯ − c ¯ ≤ + = ε.
¯ g(x) ¯ 2 2
X∞ ∞ ∞
3 xn X x3n X
F (x) = Log (1 − x ) − Log (1 − x) = − = an xn
n=1
n n=1
n n=1
1 2
avec an = si n 6= 0 mod (3) et an = − si n = 0 mod (3).
n n
Solutions 33
Solution .15 Un calcul simple montre que, pour tout x ∈] − 1, 1[, nous avons
µ ¶
0 − sin 2α 1 e−2iα e2iα
F (x) = = −
1 + 2x cos 2α + x2 2i 1 + xe−2iα 1 + xe2iα
On conclut, en intégrant,
µ ¶ X∞
1−x sin 2nα n
F (x) = Arctg tg α = α + (−1)n x , | x | < 1.
1+x n=1
n
ce qui implique
2an−1
a0 = 0, a1 = 1, et an+1 = , pour n ≥ 1
n+1
ou bien,
22n n!
∀ n ≥ 0, a2n = 0, a2n+1 = .
(2n + 1)!
∞
X
22n n!
Il est immédiat que le rayon de convergence de la série entière xn
n=0
(2n + 1)!
définissant S(x) est infini et la fonction S est, par construction, est une solution du
sh (n + 1)α
qui est aussi valable pour α = 0 si l’on pose = n + 1 en α = 0.
sh α
D’autre part, pour x ∈] − e−| α | , e−| α | [,
x − ch α
g 0 (x) = = xf (x) − ch α f (x)
1 − 2x ch α + x2
X∞ ∞
0 sh nα n X ch α sh (n + 1)α n
g (x) = x − x
n=1
sh α n=0
sh α
X∞
sh nα − ch α sh (n + 1)α n
= − ch α + x
n=1
sh α
∞
X ∞
X
n
= − ch α − ch (n + 1)α x = − ch (n + 1)α xn .
n=1 n=0
p X∞
ch nα n
g(x) = Log 1 − 2x ch α + x2 = x pour | x | < e−| α | .
n=1
n
p µ ¶
0 2 k−1 x k
f (x) = k(x + 1 + x ) 1+ √ =√ f (x)
1+x2 1 + x2
puis
−kx k2
f 00 (x) = f (x) + f 0 (x).
(1 + x2 )3/2 1 + x2
Il en résulte que f est l’unique solution du problème différentiel
avons
∞
X ∞
X ∞
X ∞
X
n n n 2
(n + 2)(n + 1) an+2 x + n(n − 1)an x + nan x − k an xn = 0
n=0 n=0 n=0 n=0
ou bien
∞
X ¡ ¢
(n + 2)(n + 1) an+2 + an (n2 − k 2 ) xn = 0.
n=0
On conclut que
k 2 − n2
a0 = 1, a1 = k, an+2 = an , pour n ≥ 0.
(n + 2)(n + 1)
n−1 n−1
1 Y 2 k Y
a2n = (k − 4p2 ), a2n+1 = (k 2 − (2p + 1)2 ).
(2n)! p=0 (2n + 1)! p=0
P
Pour les (an )n ainsi définis, la série entière an xn admet 1 pour rayon de convergence
n−1
Y n−1
Y
(k 2 − 4p2 ) k (k 2 − (2p + 1)2 )
∞
X ∞
X
p=0 p=0
S(x) = 1 + kx + x2n + x2n+1
n=1
(2n)! n=1
(2n + 1)!
est une solution du problème IP, donc d’après l’unicité de cette solution nous avons
n−1
Y n−1
Y
2 2
(k − 4p ) k (k 2 − (2p + 1)2 )
p ∞
X ∞
X
p=0 p=0
(x + 1 + x2 )k = 1 + kx + x2n + x2n+1 .
n=1
(2n)! n=1
(2n + 1)!
36 Séries entières
ou bien
∞
X ¡ ¢
2a2 − 2 + (n + 2)(n + 1) an+2 − n2 an xn = 0.
n=1
On conclut que
n2
a0 = 0, a1 = 0, a2 = 1, an+2 = an , pour n ≥ 1.
(n + 2)(n + 1)
Une récurrence simple montre qu’alors, pour n ≥ 1,
22n−1
a0 = 0, a2n−1 = 0, a2n = n .
n2 C2n
P
Pour les (an )n ainsi définis, la série entière an xn admet 1 pour rayon de convergence
est une solution du problème IP donc d’après l’unicité de cette solution nous avons
N
Solution .20 1◦ . Soit A > 0. Il existe N ∈ IN tel que | a | A < 1/2, alors
¯ k ¯ 1
∀ k > N, ∀ t ∈ [−A, A], ¯ a t ¯ < | a |k−N .
2
Il en résulte
¯ ¯ ¯ ¯
∀ k > N, ∀ t ∈ [−A, A], ¯ Log (1 − ak t) ¯ ≤ 2 ¯ ak t ¯ < | a |k−N .
X
La série Log (1 − ak t) converge donc normalement sur [−A, A]. Notons hN la
k>N
somme de cette série qui est une fonction continue sur [−A, A]. Posons GN (t) =
fN (t) exp(hN (t)) pour t ∈ [−A, A] et M = sup | GN (t) |.
t∈[−A,A]
Soit ε > 0 il existe η > 0 tel que (eη − 1)M ≤ ε. Mais
¯ ¯
¯ X n ¯
¯ k ¯
lim sup ¯ Log (1 − a t) − hN (t) ¯ = 0
n→∞ t∈[−A,A] ¯ ¯
k=N +1
fn (t)
∀ n ≥ n0 , ∀ t ∈ [−A, A], −η ≤ Log − hN (t) ≤ η
fN (t)
soit,
fn (t)
∀ n ≥ n0 , ∀ t ∈ [−A, A], −η ≤ Log − hN (t) ≤ η
fN (t)
ou bien,
fn (t)
∀ n ≥ n0 , ∀ t ∈ [−A, A], e−η − 1 ≤ − 1 ≤ eη − 1
GN (t)
∀ n ≥ n0 , ∀ t ∈ [−A, A], | fn (t) − GN (t) | ≤ (eη − 1) | GN (t) | ≤ ε.
Ce qui démontre que (fn )n converge uniformément sur tout intervalle [−A, A] de IR. La
limite f est une fonction continue sur IR.
2◦ . Il est immédiat que, fn (t) = (1 − at)fn−1 (at) pour tout n ≥ 2 et tout t. Alors
en passant à la limite nous obtenons ∀ t ∈ IR, f (t) = (1 − at)f (at). Inversement, soit g
38 Séries entières
une fonction continue en 0 telle que g(0) = 1 et ∀ t ∈ IR, g(t) = (1 − at)g(at). Alors par
récurrence sur n nous démontrons que pour tout n ≥ 1 et tout t ∈ IR, g(t) = fn (t)g(an t).
Mais lim g(an t) = g(0) = 1, alors en faisant tendre n vers l’infini nous obtenons g = f .
n→∞
n
Y
◦ ak n
3 . Considérons, pour n ≥ 1, bn = (−1) et b0 = 1. Il est immédiat que
1 − ak
k=1
bn+1 P
lim = 0, donc le rayon de convergence de la série entière bn tn est infini. On
n→∞ bn
∞
X
pose alors pour t ∈ IR, h(t) = bn tn .
n=0
Il est facile de voir que h est continue en 0 et que h(0) = 1, de plus
∞
X ∞
X
n n
(1 − at)h(at) = bn a t − bn an+1 tn+1
n=0 n=0
∞
X ∞
X
n+1 n+1
=1 + bn+1 a t − bn an+1 tn+1
n=0 n=0
X∞
=1 + (bn+1 − bn )an+1 tn+1
n=0
X∞
=1 + bn+1 tn+1 = h(t).
n=0
conclut que à !
∞
Y ∞
X n
Y
n ak
∀ t ∈ IR, (1 − a t) = 1 + tn .
n=1
ak − 1
k=1 k=1
En particulier,
∞ ∞
à n
!
Y X Y ak
∀ a ∈] − 1, 1[, (1 + an ) = 1 + .
n=1
1 − ak
k=1 k=1
∞
X xn sin2n t
Solution .21 Soit x ∈] − 1, 1[. La série (−1)n−1 converge normalement
n=1
n
par rapport à t, et sa somme vaut Log (1 + x sin2 t). En intégrant terme à terme
Z π/2 ∞
ÃZ !
X (−1)n−1 π/2
2 2n
Log (1 + x sin t) dt = sin t dt xn .
0 n=1
n 0
Z π/2
π
Mais un calcul simple montre que sin2n t dt = 2n+1 C2n n
. Donc
0 2
Z π/2 X∞
2 (−1)n−1 n n
∀ x ∈] − 1, 1[, Log (1 + x sin t) dt = π C x .
0 n=1
n22n+1 2n
Solutions 39
¡ ¢
an = Card {(x, y) ∈ IN2 : x + py = n} ∈ [1, n].
P
Alors le rayon de convergence de la série entière an tn est 1.
1 1 + t + . . . + tp−1
=
(1 − t)(1 − tp ) (1 − tp )2
∞
X
p−1
=(1 + t + . . . + t ) (n + 1)tnp
n=0
∞
X
= (n + 1)(tnp + tnp+1 + . . . + tnp+p−1 )
n=0
X∞ µ µ ¶¶
n
= 1+E tn
n=0
p
µ ¶
n
Alors an = 1 + E .
p
1 1 1 1 1 1
− 2 ≤ Log (1 + ) ≤ − 2 + 3
n 2n n n 2n 3n
d’où,
1 1 1 1
≤ n2 Log (1 + ) ≤ n − +
n−
2 n 2 3n
µ ¶n 2
en 1 en en
√ ≤ 1+ ≤ √ + √ (e1/3n − 1).
e n e e
e
Mais le théorème des accroissements finis permet de démontrer que e1/3n − 1 ≤ ,
1+n
donc le rayon de convergence de la série entière définissant f est infini, et pour tout
x > 0,
∞ ∞ ∞
1 X (ex)n 1 X (ex)n 1 X (ex)n+1
√ ≤ f (x) ≤ √ +√
e n=1 n! e n=1 n! e x n=1 (n + 1)!
40 Séries entières
√ 1
Il en résulte que lim e e−ex f (x) = 1, ou bien f (x) ∼ √ eex .
x→∞ ∞ e
X∞
cosn t n
Solution .24 Fixons z ∈ C, la série | z converge normalement par rapport
n=0
n!
à t et sa somme vaut ez cos t . On peut alors intégrer terme à terme:
Z 2π X∞ µZ 2π ¶
z cos t 1
e dt = cos t dt z n .
n
0 n=0
n! 0
Z 2π
2π n
Mais, si In = cosn t dt, alors I2n+1 = 0, et I2n = C . Par conséquent
0 22n 2n
Z 2π ∞
X
1 z 2n
∀ z ∈ C,
|
ez cos t dt = 2n (n!)2
.
2π 0 n=0
2
OKMRAN
OUBA
SÉRIES DE FOURIER
I. L’espace R2π
part, f admet 2π pour période, i.e. f est 2π-périodique, et d’autre part, la restriction
de f à [0, 2π] est réglée.
Il est facile de vérifier que R2π est un sous-espace vectoriel de l’espace vectoriel des
applications bornées sur IR et localement intégrables. Nous admettrons le résultat
suivant qui donne une caractérisation des éléments de R2π .
Théorème I.1 Soit f : IR −→ C.
| Alors f ∈ R2π si, et seulement si, f est 2π-périodique
et f admet une limite à gauche et une limite à droite en tout point de IR.
f (t) dt.
TT
2 Séries de Fourier
L’application h·, ·i est une forme sesquilinéaire positive sur R2π mais elle n’est pas
un produit scalaire sur R2π , car hf, f i = 0 n’implique pas que f = 0. (En effet,
hf, f i = 0 implique que f est nulle en tout point ou elle est continue donc partout
sauf eventuellement en un ensemble au plus dénombrable de points). On dit alors que
h·, ·i (resp. k · k2 ) est un semi-produit scalaire (resp. semi-norme) sur R2π .
Remarquons que la restriction de h·, ·i à C2π ×C2π est un produit scalaire et la restriction
de k · k2 à C2π est une norme.
Théorème I.2 : Soient f et g deux éléments de R2π , alors f ∗ g est une application
continue.
(f, g) ∈ R2π × R2π =⇒ f ∗ g ∈ C2π .
Coefficients et séries de Fourier 3
Preuve : Comme g est réglée, 2π-périodique alors, il existe une suite d’applications
2π-périodiques (gn )n∈IN , telle que, pour tout n, gn est en escalier sur [0, 2π] et
lim k g − gn k∞ = 0.
n→∞
Posons hn = f ∗ gn . Alors, pour tout x ∈ IR,
Z
1 1
| f ∗ g(x) − hn (x) | ≤ | f (x − t) | | g(t) − gn (t) | dt ≤ k f k∞ k g − gn k∞ .
2π TT 2π
puis,
1
| f ∗ λ(x) − f ∗ λ(y) | ≤ k f k∞ | x − y | .
π
On conclut que f ∗ λ est continue, et par conséquent, que hn est continue sur IR.
L’application f ∗ g est une limite uniforme sur IR d’une suite d’applications continues,
elle est donc continue sur IR.
∗
c’est à dire λ(x) = 1 si x ∈ [a, b[ et λ(x) = 0 sinon.
4 Séries de Fourier
∀ f ∈ R2π , ∀ n ∈ ZZ, f ∗ en = Cn (f ) en .
Convention : Soit (λn )n∈ZZ une famille d’un espace vectoriel normé. La notation
X ∞
X
λn désigne la série λ0 + (λn + λ−n ).
n∈ZZ n=1
†
On dit aussi le spectre de f par abus de langage.
Propriétés des coefficients de Fourier 5
2◦ . Si τ ∈ IR et fτ ∈ R2π est définie par fτ (x) = f (x−τ ), alors pour tout f ∈ R2π ,
τ ∈ IR et n ∈ ZZ, on a Cn (fτ ) = Cn (f )e−inτ .
3◦ . Pour tout f ∈ R2π et (n, m) ∈ ZZ2 , on a Cn (em · f ) = Cn−m (f ).
4◦ . Pour tout (f, g) ∈ R2π × R2π et n ∈ ZZ, on a Cn (f ∗ g) = Cn (f ).Cn (g).
La preuve, sauf pour 4◦ , est immédiate, elle est laissée au lecteur. Pour 4◦ , c’est
facile si f et g sont continues. Le cas général s’obtient par densité.
Preuve : Notons
n
X n
X
Sn (f ) = Ck (f )ek = hek , f iek .
k=−n k=−n
Il est facile de voir que hf − Sn (f ), ek i = 0 pour tout k ∈ {−n, 1 − n, . . . , n}, donc
hf − Sn (f ), Sn (f )i = 0. Alors
2 2 2 2
k Sn (f ) k2 ≤ k Sn (f ) k2 + k f − Sn (f ) k2 = k f k2 .
n
X
2 2
Mais k Sn (f ) k2 = | Ck (f ) | . D’où
k=−n
n
X Z
2 1 2
∀ n ∈ IN, | Ck (f ) | ≤ | f (t) | dt.
2π TT
k=−n
Preuve : On peut supposer k f k2 6= 0. Soit λ ∈ IR∗+ . Pour tout n ∈ ZZ, nous avons
1
Cn (h) = Cn (f )Cn (g) = Cn (λf )Cn ( g). Alors†
λ
à ¯ ¯2 !
1 ¯ 1 ¯
| Cn (λf ) | + ¯¯ Cn ( g) ¯¯ .
2
∀ n ∈ ZZ, | Cn (h) | ≤
2 λ
En prenant la somme,
n
X µ ¶
1 2 2 1 2
∀ n ∈ ZZ, | Ck (h) | ≤ λ k f k2 + 2 k g k2 .
2 λ
k=−n
n
X
∀ n ∈ ZZ, | Ck (h) | ≤ k f k2 k g k2 .
k=−n
†
En utilisant, ab ≤ (a2 + b2 )/2.
Convergence ponctuelle des séries de Fourier 7
Proposition III.6. Soit f une fonction 2π-périodique, dérivable telle que f 0 ∈ R2π .
Alors
1
∀ n ∈ ZZ \ {0}, Cn (f ) = Cn (f 0 ).
in
Z b
lim g(t) sin(λt) dt = 0.
λ−→∞ a
Preuve : En effet, le résultat est vrai pour toute fonction g indicatrice d’intervalle,
comme le montre un calcul direct dans ce cas. Donc, le résultat reste vrai pour toute
fonction g en escalier sur [a, b].
Venons au cas général, soit g une fonction réglée sur [a, b]. Pour ε > 0, il existe hε
en escalier sur [a, b] telle que
ε
sup | g(x) − hε (x) | < .
x∈[a,b] 2(b − a)
8 Séries de Fourier
D’où, si λ ≥ λε ,
¯Z ¯ ¯Z ¯ ¯Z ¯
¯ b ¯ ¯ b ¯ ¯ b ¯
¯ ¯ ¯ ¯ ¯ ¯
¯ g(t) sin(λt) dt ¯ ≤ ¯ h (t) sin(λt) dt ¯ + ¯ (g(t) − hε (t)) sin(λt) dt ¯
¯ a ¯ ¯ a ε ¯ ¯ a ¯
¯Z ¯
¯ b ¯
¯ ¯
≤¯ hε (t) sin(λt) dt ¯ + (b − a) sup | g(x) − hε (x) | ≤ ε.
¯ a ¯ x∈[a,b]
n
X
On appelle noyau de Dirichlet l’élément Dn = ek de R2π .
k=−n
Un calcul simple montre que, pour n ∈ IN et x ∈ IR \ 2πZZ,
n
X e−inx − ei(n+1)x
Dn (x) = eikx = ,
1 − eix
k=−n
donc
sin((n + 1/2)x)
∀ n ∈ IN, ∀ x ∈ IR \ 2πZZ, Dn (x) = . (2)
sin(x/2)
La relation (1) s’écrit alors
Z π
1
Sn (f )(x) = Dn (t) f (x − t) dt.
2π −π
lim Sn (f )(x) = `
n→∞
⇑
⇓ (3)
Z δ
∃ δ ∈]0, π], lim Dn (t) [f (x − t) + f (x + t) − 2`] dt = 0
n→∞ 0
1 2
Mais, l’application t 7→ − sur ]0, π] est prolongeable par continuité en 0, donc
sin(t/2) t
le lemme IV.1 montre que, pour tout δ ∈]0, π], on a
Z δ µ ¶
1 2
sin((n + 1/2)t) − [f (x − t) + f (x + t) − 2`] dt −−−→ 0.
0 sin(t/2) t n→∞
lim Sn (f )(x) = `
n→∞
⇑
⇓ (4)
Z δ
f (x − t) + f (x + t) − 2` 2n + 1
∃ δ ∈]0, π], lim sin( t) dt = 0
n→∞ 0 t 2
f (x+ ) + f (x− )
lim Sn (f )(x) = .
n→∞ 2
10 Séries de Fourier
Preuve : Nous utilisons l’équivalence (4), avec ` = (f (x+ ) + f (x− ))/2 et δ ∈]0, π]. En
effet,
f (x + t) + f (x − t) − 2`
lim = fd0 (x) − fg0 (x).
>
t→0
t
f (x + t) + f (x − t) − 2`
donc t 7→ est prolongeable en une fonction réglée sur [0, δ], et
t
le lemme de Riemann s’applique.
Corollaire IV.3. Soit f ∈ C2π qui admet une dérivée à gauche et une dérivée à droite
en tout point. Alors la série de Fourier S(f ) de f converge simplement vers f .
Convergence au sens de Cesàro des séries de Fourier 11
n−1
1X
Lemme V.1. Pour x ∈ IR, et n ∈ IN∗ on pose Kn (x) = Dk (x), où Dn est le noyau
n
k=0
de Dirichlet.
a. Pour tout n ∈ IN∗ et tout x ∈ IR,
n µ
X ¶ µ ¶2
|k| ikx 1 sin(nx/2)
Kn (x) = 1− e = .
n n sin(x/2)
k=−n
n µ
X ¶
e n (x) = | k |
Preuve : a. Posons K 1− eikx . Alors, pour m ≥ 1,
n
k=−n
m
X m
X
e m+1 (x) − mK
(m + 1)K e m (x) = ikx
(m + 1 − | k |) e − (m − | k |) eikx
k=−m k=−m
Xm
= eikx = Dm (x)
k=−m
La relation (n + 1)Kn+1 (x) − nKn (x) = Dn (x), démontre que, pour tout n ≥ 1,
Soit f ∈ R2π . Nous avons vu que la suite des sommes partielles (Sn (f ))n∈IN∗ de la
série de Fourier de f peut ne pas converger en général. Mais qu’en est il pour la suite
n−1
1X
des moyennes de Cesàro (σn (f ))n∈IN∗ avec σn (f ) = Sk (f ) ?
n
k=0
En effet,
n−1 n−1
1X 1X
σn (f ) = Sk (f ) = f ∗ D k = f ∗ Kn .
n n
k=0 k=0
Ce qui s’écrit, en utilisant a. du lemme V.1,
n µ
X ¶
|k|
σn (f )(x) = 1− Ck (f ) eikx . (†)
n
k=−n
Théorème V.2. Soit f ∈ R2π , (Sn (f ))n∈IN∗ la suite des sommes partielles de la
série de Fourier de f , et (σn (f ))n∈IN∗ la suite de ses moyennes de Cesàro, i.e.
n−1
1X
σn (f ) = Sk (f ). Alors
n
k=0
f (x+ ) + f (x− )
∀ x ∈ IR, lim σn (f )(x) = .
n→∞ 2
f (x+ ) + f (x− )
Preuve : Soit x ∈ IR. En prenant ` = dans (‡) on obtient
2
Z π
1
σn (f )(x) − ` = [f (x + t) − f (x+ ) + f (x − t) − f (x− )]Kn (t) dt.
2π 0
ou bien,
¯ ¯ ¯ ¯ 2 k f k∞
| σn (f )(x) − ` | ≤ sup [¯ f (x + t) − f (x+ ) ¯ + ¯ f (x − t) − f (x− ) ¯] + . ([)
0<t<δ n sin2 (δ/2)
2 k f k∞ ε
n ≥ n0 =⇒ 2 ≤ .
n sin (δ/2) 2
Preuve : Car si ` est la somme de S(f )(x) alors la suite des sommes par-
tielles (Sn (f )(x))n∈IN converge vers ` et le lemme de Cesàro montre qu’alors la suite
(σn (f )(x))n∈IN converge aussi vers `. Le théorème précédent permet de conclure que
f (x+ ) + f (x− )
`= .
2
Corollaire V.4. Soit f ∈ C2π . Si la série de Fourier de f au point x ∈ IR converge,
alors sa somme vaut f (x).
et, d’après le théorème V.2, la suite (σn (f ))n∈IN∗ converge simplement vers f donc
f = 0.
Théorème V.6. Soit f ∈ C2π , (Sn (f ))n∈IN∗ la suite des sommes partielles de la série
de Fourier de f , et (σn (f ))n∈IN∗ la suite de ses moyennes de Cesàro. Alors la suite
(σn (f ))n∈IN∗ converge uniformément vers f .
d’où,
2 k f k∞
| σn (f )(x) − f (x) | ≤ sup | f (x − t) − f (x) | + .
| t |≤δ n sin2 (δ/2)
Soit ε > 0, la continuité uniforme de f sur IR montre qu’il existe δ > 0 tel que
ε
∀ x ∈ IR, ∀ t ∈] − δ, δ[, | f (x − t) − f (x) | ≤ ,
2
2 k f k∞ ε
n ≥ n0 =⇒ 2 ≤ .
n sin (δ/2) 2
Alors,
∀ n ≥ n0 , ∀ x ∈ IR, | σn (f )(x) − f (x) | ≤ ε
Preuve : Posons, pour n ∈ ZZ, λn = Cn (f )Cn (g) = Cn (f ∗ g). Nous avons démontré
X X
dans la proposition III.5, que | λn | est convergente. Donc la série λn en converge
Xn∈ZZ n∈ZZ
normalement. Notons h = λn en . Les deux applications h et f ∗ g sont des éléments
n∈ZZ
de C2π qui ont le même spectre, alors elles coı̈ncident. Ce qui démontre le résultat.
16 Séries de Fourier
et Z
1 2
X 2
| f (t) | dt = | Cn (f ) | .
2π TT n∈ZZ
Corollaire VI.2. Soit f ∈ R2π et (Sn (f ))n∈IN la suite des sommes partielle de la
série de Fourier de f . Alors
Z
1 2
| f (t) − Sn (f )(t) | dt −−−→ 0.
2π TT n→∞
Preuve : En effet,
Z n
X
2 2 2 1 2 2
kf − Sn (f ) k2 = kf k2 − k Sn (f ) k2 = | f (t) | dt − | Ck (f ) | .
2π TT k=−n
2
Donc, d’après le corollaire précédent, lim k f − Sn (f ) k2 = 0.
n→∞
Applications 17
VII. Applications
♣ L’inégalité isopérimétrique
Théorème VII.1. Soit γ une courbe plane, simple, fermé, de classe C 1 , de
longueure ` et entourant une surface d’aire S. Alors 4πS ≤ `2 avec égalité si,
et seulement si, γ est un cercle.
Preuve : Supposons ` = 2π. Nous identifions le plan avec le corps des nombres
complexes C.
|
en une fonction 2π-périodique de classe C 1 sur IR. On pose x(t) = Re(f (t)) et
y(t) = Im(f (t)).
La fonction f admet un développement en série de Fourier
X
f (t) = x(t) + iy(t) = cn eint .
n∈ZZ
La paramétrisation f de γ est normale, alors x02 (t)+y 02 (t) = 1 pour tout t ∈ IR.
La longueur de γ est
Z 2π Z 2π
£ 02 ¤ 2
2π = x (t) + y 02 (t) dt = | f 0 (t) | dt.
0 0
X 2
Mais Cn (f 0 ) = incn , donc 2π = 2π n2 | cn | , soit
n∈ZZ
X 2
1= n2 | cn | . (1)
n∈ZZ
Ce qui donne
X 2
S=π n | cn | . (2)
n∈ZZ
18 Séries de Fourier
avec égalité si, et seulement si, cn = 0 pour tout n ∈ ZZ \ {0, 1}, c’est à dire
si, et seulement si, ∀ t ∈ IR, f (t) = c0 + c1 eit qui est la paramétrisation d’un
cercle. Nous avons démontré le résultat lorsque ` = 2π, le cas général s’obtient
par homothétie.
♣ L’inégalité de Writinger
Théorème VII.2. Soit [a, b] un intervalle compact non réduit à un point, et
E = C01 ([a, b]) l’espace vectoriel des fonctions continuement dérivables sur [a, b],
s’annulant en a et en b. Alors
Z b Z b
2 (b − a)2 2
| f (t) | dt ≤ | f 0 (t) | dt.
a π2 a
¯ ¯2 ¯ ¯2
¯ ¯ ¯ ¯
Enfin, en utilisant la parité des applications t 7→ ¯ fe(t) ¯ et t 7→ ¯ fe0 (t) ¯ , on
trouve Z π Z π
2 2
| f (t) | dt ≤ | f 0 (t) | dt.
0 0
Avec égalité si, et seulement si, Cn = 0 pour tout n ∈ ZZ \ {1, −1}. C’est à dire
si, et seulement si, il existe λ ∈ IK tel que ∀ t ∈ [0, π], f (t) = λ sin t.
Venons au cas général, et considérons f ∈ E. On définit
b−a
g : [0, π] −→ IK, g(x) = f (a + x).
π
Applications 19
♣ Polynômes de Bernoulli
Il est immédiat de voir que les trois conditions suivantes définissent par
récurrence une, et une seule, suite de fonctions polynomiales (Bn )n∈IN .
donc Z 2π
x
λn = n ( − 1)Bn−1 (x) dx.
0 2π
Finalement,
Z 2π Z x
t
Bn (x) = n ( − 1)Bn−1 (t) dt + n Bn−1 (t) dt. (4)
0 2π 0
20 Séries de Fourier
Par exemple, on a
B1 (x) =x − π.
2π 2
B2 (x) =x2 − 2πx + . (5)
3
B3 (x) =x3 − 3πx2 + 2π 2 x.
Donc
∀ n ≥ 2, Bn (0) = Bn (2π). (6)
en qui est de
Pour tout n ≥ 1 nous considérons la fonction 2π-périodique B
classe C 1 par morceaux et qui coı̈ncide avec Bn sur [0, 2π[.
e1 . En effet, C0 (B
Déterminons la série de Fourier de B e1 ) = 0 et pour k 6= 0
nous avons
Z 2π
1
Ck (f ) = (x − π)e−ikx dx
2π 0
· ¸2π Z 2π
(π − x)e−ikx 1 i
= + e−ikx dx = .
2πik 0 2πik 0 k
X ∞
X sin kx
ieikx
∀ x ∈]0, 2π[, x−π = = −2 . (7)
k k
k∈ZZ\{0} k=1
en pour n ≥ 2. En
Déterminons plus généralement la série de Fourier de B
en ) = 0 et pour k 6= 0,
effet, d’après (3) nous avons C0 (B
Z 2π
e 1
Ck (Bn ) = Bn (x)e−ikx dx
2π 0
· ¸2π Z 2π
Bn (x)e−ikx n n en−1 ).
= − + Bn−1 (x)e−ikx dx = Ck (B
2πik 0 2πik 0 ik
∀ n ≥ 1, ∀ k ∈ ZZ \ {0}, en ) = − n! .
Ck (B (8)
(ik)n
Applications 21
X eikx
∀ x ∈ [0, 2π], Bn (x) = −n! .
(ik)n
k∈ZZ\{0}
∞
X cos kx (−1)n+1
= B2n (x) (9)
k 2n 2(2n)!
k=1
X∞
sin kx (−1)n+1
= B2n+1 (x) (10)
k 2n+1 2(2n + 1)!
k=1
Bn (0) 1
Posons bn = n
pour tout n ∈ IN. Nous avons b0 = 1, b1 = − . La
(2π) 2
relation (2) montre que, pour tout 0 ≤ k ≤ n, on a
n!
Bn(k) (0) = (2π)n−k bn−k . (11)
(n − k)!
Alors, La formule de Taylor pour les polynômes et le fait que le degré de Bn+1
est n + 1 montrent que
n+1
X (k)
Bn+1 (0) k
Bn+1 (t) = t .
k!
k=0
En utilisant, pour n ≥ 0, le fait que Bn+1 (0) = Bn+1 (2π) et (11) on obtient
n+1
X
n k
(2π) bn = Bn+1 (2π) = Cn+1 bn+1−k (2π)n .
k=0
n
X
k
0= Cn+1 bk . (12)
k=0
Ou bien,
n−1
1 X k
∀ n ≥ 1, bn = − Cn+1 bk . (13)
n+1
k=0
Enfin, notons que la relation (10) montre que b2n+1 = 0 pour tout n ≥ 1, et la
relation (9) montre que
∞
X 1 b2n
∀ n ≥ 1, 2n
= (−1)n+1 (2π)2n
k 2(2n)!
k=1
n 2 4 6 8 10
1 1 1 1 5
bn − −
6 30 42 30 66
∞
X 1 π2 π4 π6 π8 π 10
kn 6 90 945 9450 93555
k=1
Exercices 23
EXERCICES
X∞
sin2 (2n + 1) x π2 2 π 3 π
= x − x pour x ∈ [0, ].
n=0
(2n + 1)4 8 6 2
X∞ ∞
X ∞
X
(−1)n a a2
.
n=0
n2 + 1 n=0
n + a2
2
n=0
(n2 + a2 )2
∞
256 4608 X 1
π2 = + .
45 5 n=1 (4n − 9) (4n2 − 1)2
2 2
24 Séries de Fourier
2m+1
Exercice .6 Pour m ∈ IN, on note fm (x) = | sin x | .
◦ ∗
1 . Montrer que ∀ n ∈
Z IN , bn (fm ) = 0 et a2n−1 (fm ) = 0.
π
(m)
2◦ . On note An = sin2m+1 x cos(2nx) dx. Montrer que
0
2
∀ n ∈ IN, A(0)
n = , et que
1 − 4n2
(2m + 1)2m
A(m)
n = A(m−1) , pour m ≥ 1.
(2m + 1) − 4n n
2 2
3(x − π)2 − π 2
f (x) = .
12
1◦ . Représenter graphiquement f et développer f en série de Fourier.
X∞
1
2◦ . En déduire la valeur de : 4
.
n=1
n
R∞
3◦ . Soient a > 0 et F (a) = 0 e−ax f (x)dx. Montrer que :
Z 2π
1
F (a) = e−ax f (x)dx.
1 − e−2aπ 0
et calculer F (a).
∞
X
◦ 1
4 . Montrer que : F (a) = a .
n=1
n2 (n2 + a2 )
Exercice .8
1◦ . Soit la fonction 2π-périodique, g définie sur [−π, π] par : g(x) = a2 x2 /2.
a. Calculer la série de Fourier de g.
b. Montrer qu’elle converge uniformément sur IR vers g ; calculer :
X∞ X∞ X∞
1 (−1)n 1
2
, 2
, 4
.
n=1
n n=1
n n=1
n
X∞
◦ (−1)n cos nx
2
2 . On pose, pour a ∈ IR+ , x ∈ IR : f (x) = 2a .
n=1
(n2 + a2 )
Montrer que f est définie, continue, 2π-périodique sur IR.
3◦ .
X∞
a2 π 2 4 (−1)n cos nx
a. Montrer que : g(x) − f (x) = + 2a 2 (n2 + a2 )
.
6 n=1
n
Exercices 25
X∞
(−1)n
2−1
.
n=1
4n
2 X (−1)k 4 X 1
Θ(x) = ei(2k+1)x , et que = 1.
iπ (2k + 1)2 π 2 (2k + 1)2
k∈ZZ k∈ZZ
4n X (−1)k i 2k+1
∀ x ∈ [−n, n], x= e 2n πx .
iπ 2 (2k + 1)2
k∈ZZ
P
n
3◦ . Soit Pn (t) = cr eirt un polynôme trigonométrique de degré n. Montrer que
−n
µ ¶
4n X (−1)k 2k + 1
Pn0 (t) = 2 Pn t + π .
π (2k + 1)2 2n
k∈ZZ
Exercice .11
1◦ . On fixe dans cette question, r ∈ [0, 1[.
X∞
r sin t
a. Montrer ∀ t, rn sin(nt) = 2 − 2r cos t
, la série étant convergente nor-
n=1
1 + r
malement.
X∞
rn 1
b. En déduire que, ∀ x, − cos(nx) = Log (1 + r2 − 2r cos x).
n 2
n=1 Z π
2
c. Calculer, pour tout n ≥ 0, l’intégrale Log (1 + r2 − 2r cos x) cos(nx) dx,
π 0
et en déduire, pour tout n ≥ 1, la valeur de
Z π
2
sin xLog (1 + r2 − 2r cos x) sin(nx) dx (∗)
π 0
2◦ . On pose
sin xLog (1 − cos x) si x 6∈ 2πZZ
ϕ(x) =
0 si x ∈ 2πZZ
a. Montrer que ϕ est une fonction continue, 2π-périodique et impaire. Est-ce que
ϕ est dérivable en 0 ?
b. En faisant tendre r vers 1 dans (∗), calculer, pour tout n ≥ 1
Z π
2
ϕ(x) sin(nx) dx
π 0
Exercice .12 Pour 0 < a ≤ π/2, on désigne par fa la fonction 2π-périodique définie
par µ ¶
π | x |
1− si x ∈ [−2a, 2a]
fa (x) = a 2a
0 si x ∈ [−π, −2a[∪]2a, π]
1◦ .
a. Ecrire la série de Fourier de fa . Cette série converge-t-elle vers fa ?
X∞ µ ¶2
n sin(na)
b. Calculer la valeur de la somme (−1) .
n=1
na
X∞
sin2 (na) sin2 (nb)
c. Calculer, pour 0 < a ≤ b ≤ π/2, la valeur de la somme .
n=1
n4
Quelle est la valeur de la somme précédente si 0 < b ≤ a ≤ π/2.
2◦ . Pour λ > 0, on désigne par gλ la fonction 2π-périodique définie par ∀ x ∈
[−π, π[, gλ (x) = ch (λx).
Exercices 27
X∞
(−1)n sin2 (an) π sh 2 (λa) − a2 λ sh (λπ)
∀ a ∈]0, π/2], ∀λ ∈ IR∗+ , =
n=1
n2 (λ2 + n2 ) 2λ3 sh (λπ)
X∞
(−1)n sin2 (an)
b. En déduire la valeur de la somme 4
.
n=1
n
Xn
sin(kx)
Exercice .13 On pose, pour n ∈ IN∗ , Sn (x) = .
k
k=1
1◦ . On pose f (x) = (π − x)/2 pour x ∈ [0, 2π[. Montrer que
sin(n + 1/2)x
2◦ . On pose pour x ∈ IR \ 2πZZ, Dn (x) = . Montrer
sin(x/2)
Z x
1 x
∀ x ∈]0, 2π[, Sn (x) = Dn (t) dt − .
2 0 2
SOLUTIONS
ou bien,
∞ ∞
3 4 X cos(2n + 1)x 2 X cos(4n + 2)x
S(f )(x) = + 2 − 2 .
4 π n=0 (2n + 1)2 π n=0 (2n + 1)2
∞
X 1 π2
En particulier en prenant la valeur en x = 0, nous trouvons 2
= .
n=0
(2n + 1) 8
Solutions 29
ou bien,
∞
π 4 X cos(2n + 1)x
S(f )(x) = − .
2 π n=0 (2n + 1)2
La convergence uniforme sur [0, π] nous permet d’intégrer terme à terme entre 0 et x :
∞
πx x2 4 X sin(2n + 1)x
∀ x ∈ [0, π], − = . (2)
2 2 π n=0 (2n + 1)3
30 Séries de Fourier
La série précédente est aussi uniformément convergente sur [0, π]. Alors en intégrant
terme à terme entre 0 et x :
∞
πx2 x3 4 X 1 − cos(2n + 1)x
∀ x ∈ [0, π], − = . (3)
4 6 π n=0 (2n + 1)4
X∞
π π 2 x2 πx3 sin2 (2n + 1)x
∀ x ∈ [0, ], − = . (4)
2 8 6 n=0
(2n + 1)4
∞
X 1 π4
En particulier si x = π/2 nous trouvons = . Puis en remplaçant dans
n=0
(2n + 1)4 96
(3)
∞
X
πx3 π 2 x2 π4 cos(2n + 1)x
∀ x ∈ [0, π], − + = .
24 16 96 n=0 (2n + 1)4
∞
X ∞
8 X cos(2n + 1)x
S(fe)(x) = e
2Cn (f ) cos nx = 2
n=1
π n=0 (2n + 1)2
Solutions 31
La convergence normale de la série sur [0, 1] permet d’intégrer terme à terme, d’où,
∞
8 X sin(2n + 1)πx
∀ x ∈ [0, 1], x − x2 = .
π 3 n=0 (2n + 1)3
∞
8 X sin(2n + 1)πx
La fonction x 7→ 3 est une fonction impaire 2-périodique qui
π n=0 (2n + 1)3
coı̈ncide avec x 7→ x − x2 sur [0, 1], donc c’est la fonction g. D’où
∞
8 X sin(2n + 1)πx
∀ x ∈ IR, g(x) = 3 ,
π n=0 (2n + 1)3
3
Solution .5 La fonction f (x) = | sin x | est paire donc sa série de Fourier est une
série de cosinus. Donc
∞
X
S(f )(x) = C0 (f ) + an (f ) cos nx.
n=1
Mais la fonction f est π-périodique donc a2n−1 (f ) = 0 pour tout n. Il en résulte que
∞
X
S(f )(x) = C0 (f ) + a2n (f ) cos 2nx.
n=1
∗
D’autre part, si n ∈ IN ,
Z Z
1 π 3 2 π 3
a2n (f ) = | sin x | cos 2nx dx = sin x cos 2nx dx
π −π π 0
Z
2 π 3 sin x − sin 3x
= cos 2nx dx
π 0 4
Z π Z π
3 1
= sin x cos 2nx dx − sin 3x cos 2nx dx
2π 0 2π 0
Z π
3
= (sin(2n + 1)x − sin(2n − 1)x) dx−
4π 0
Z π
1
(sin(2n + 3)x − sin(2n − 3)x) dx
4π 0
µ ¶ µ ¶
3 1 1 1 1 1
= − − −
2π 2n + 1 2n − 1 2π 2n + 3 2n − 3
24
=
π(4n2 − 9)(4n2 − 1)
et Z π Z π
1 3 1 4
C0 (f ) = | sin x | dx = sin3 x dx = .
2π −π π 0 3π
1
La fonction f est de classe C par morceaux donc sa série de Fourier S(f ) converge
simplement vers f . Alors,
∞
3 4 24 X cos 2nx
∀ x ∈ IR, | sin x | = + .
3π π n=1 (4n − 1)(4n2 − 9)
2
Z π
1 5
Mais sin6 x dx = comme le montre un calcul simple. Alors
2π −π 16
∞
256 4609 X
2 1
π = + .
45 5 n=1 (4n2 − 1)2 (4n2 − 9)2
34 Séries de Fourier
(2m + 1)2m
A(m)
n = A(m−1) .
(2m + 1)2 − 4n2 n
3◦ . Le calcul précédent montre que
Z π
2 2(2m + 1)!
∀ (n, m) ∈ IN , (m)
An = sin2m+1 x cos 2nx dx = m .
0 Y
2 2
((2k + 1) − 4n )
k=0
2 (m) 1 (m)
Mais, a2n (fm ) = An pour n ≥ 1, et C0 (fm ) = A0 . La série de Fourier de fm
π π
converge simplement vers fm en tout point de IR car fm est de classe C 1 par morceaux.
Solutions 35
Alors
∞
à m
!
2m+1 22m+1
(m!) 4(2m + 1)! X
2 Y 1
∀ x ∈ IR, | sin x | = + cos 2nx.
π(2m + 1)! π n=1
(2k + 1)2 − 4n2
k=0
X∞ m
Y
22m+1 (m!)2 n 1
π= + 4(2m + 1)! (−1) .
(2m + 1)! n=1
(2k + 1)2 − 4n2
k=0
D’autre part, si n 6= 0,
Z 2π
1 3(x − π)2 − π 2 −inx
Cn (f ) = e dx
2π 0 12
· ¸2π Z 2π
3(x − π)2 − π 2 −inx 1
= − e + (x − π) e−inx dx
24inπ 0 4inπ 0
· ¸2π Z 2π
x − π −inx 1 1
= 2
e − 2 e−inx dx = 2
4n π 0 4n π 0 2n
Mais
Z 2π Z 2π ³ ´
−ax 1 (−a+in)x −(a+in)x a(1 − e−2aπ )
e cos nx dx = e +e dx = .
0 2 0 n2 + a2
Alors Z 2π ∞
X
−ax −2aπ a
f (x)e dx = (1 − e ) .
0 n=1
n2 (n2 + a2 )
On conclut enfin que
µ ¶ ∞
X
1 π 2 a2 πa a
∀ a > 0, F (a) = 3 +1− = .
2a 3 th πa n=1
n2 (n2 + a2 )
Solutions 37
X∞
a2 π 2 a2 (−1)n
S(g)(x) = +2 cos nx.
6 n=1
n2
X∞
1 π4
donc 4
= .
n=1
n 90
2◦ . La série définissant f est normalement convegente, donc f est une fonction
définie et continue sur IR. La 2π-périodicité de f est immédiate.
3◦ .a. Il est clair que, pour tout x ∈ IR,
∞ µ ¶
a2 π 2 X 2 1 1
g(x) − f (x) = + 2a (−1)n − cos nx
6 n=1
n2 n2 + a2
X∞
a2 π 2 (−1)n
= + 2a4 2 (n2 + a2 )
cos nx.
6 n=1
n
∀ x ∈] − π, π[ f 00 (x) − a2 f (x) = a2 .
π
Ce qui donne A = . Nous arrivons à la conclusion
sh aπ
X∞
2 (−1)n cos nx π ch ax
∀ x ∈ [−π, π], f (x) = 2a 2 2
= − 1.
n=1
n +a sh aπ
∞
X X∞
1 e2π + 1 1 (−1)n πeπ 1
= π − , = − .
n=1
n2 + 1 e2π − 1 2 n=1
2
n +1 2π
e −1 2
1
Solution .9 Notons que f (x) = (sin x + | sin x |). L’exercice 6 avec m = 0 permet
2
alors d’écrire
∞
1 sin x 2 X cos 2nx
∀ x ∈ IR, max(0, sin x) = + − .
π 2 π n=1 4n2 − 1
π
En prenant x = , nous obtenons
2
X∞
(−1)n 2−π
2
= .
n=1
4n − 1 4
Solutions 39
Solution .10 1◦ . Il est facile de voir que Θ est de classe C 1 par morceaux donc
d’après le théorème de Dirichlet, la série de Fourier de Θ converge partout vers Θ.
Z π/2 Z 3π/2
1 −inx 1
Cn (Θ) = xe dx + (π − x) e−inx dx
2π −π/2 2π π/2
Z π/2 Z
1 (−1)n π/2
−inx
= xe dx + x einx dx
2π−π/2 2π −π/2
Z π/2
1
Il en résulte que si n est pair alors Cn (Θ) = x cos nx dx = 0, et si n est impair,
π −π/2
n = 2k + 1, alors
Z Z π/2
−i π/2 2
Cn (Θ) = x sin nx dx = x sin nx dx
π −π/2 iπ 0
· ¸π/2 Z π/2
2x cos nx 2
= − + cos nx dx
inπ 0 inπ 0
· ¸π/2
2 sin nx 2(−1)k
= =
in2 π 0 iπ(2k + 1)2
Il en résulte que, pour tout x ∈ IR,
2 X (−1)k
Θ(x) = ei(2k+1)x .
iπ (2k + 1)2
k∈ZZ
π 2 X 1
En prenant x = π/2 nous obtenons, = , d’où le résultat.
2 π (2k + 1)2
k∈ZZ
◦ πx π π
2 . Si x ∈ [−n, n] alors ∈ [− , ] et
2n 2 2
πx πx 2 X (−1)k 2k+1
= Θ( ) = 2
ei 2n πx ,
2n 2n iπ (2k + 1)
k∈ZZ
4n X 1
| Pn0 (t) | ≤ 2
k P n k∞ = n k P n k∞ .
π (2k + 1)2
k∈ZZ
∞
à ∞
! µ ¶
X X reit r sin t
n it n
r sin(nt) = Im (re ) = Im = .
n=1 n=1
1 − reit r2
1 + − 2r cos t
X∞
rn 1
(1 − cos nx) = Log (1 + r2 − 2r cos x) − Log (1 − r).
n=1
n 2
X∞
rn
Mais = −Log (1 − r) alors
n=1
n
X∞
rn 1
∀ x ∈ IR, − cos nx = Log (1 + r2 − 2r cos x).
n=1
n 2
∞
X
◦ rk
1 .c. La convergence normale de la série cos(kx) cos(nx) et le résultat de
k
k=1
1◦ .b permettent d’écrire
Z ∞ Z
2 π
2 4 X rk π
Log (1 + r − 2r cos x) cos(nx) dx = − cos(kx) cos(nx) dx
π 0 π k 0
k=1
2rn
− si n 6= 0
= n
0 si n = 0
Mais 2 sin(x) sin(nx) = cos(n − 1)x − cos(n + 1)x, alors nous obtenons immédiatement
n+1
r rn−1
π Z − si n>1
2 n+1 n−1
In (r) = sin x Log ((1 + r2 − 2r cos x) sin(nx) dx =
π 0
r2
si n=1
2
Solutions 41
2◦ .a. Il est immédiat que ϕ est continue 2π-périodique et impaire. ϕ n’est pas
dérivable en 0. Z π
◦ 2
2 .b. Posons Jn = sin xLog (2(1 − cos x)) sin(nx) dx. En remarquant que pour
π 0
x ∈ [0, π] nous avons
¡ ¢
Log (1 + r2 − 2r cos x) = Log (1 + r)2 sin2 (x/2) + (1 − r)2 cos2 (x/2)
Solution .12 1◦ .a. Il est immédiat que fa est de classe C 1 par morceaux donc la
série de Fourier de fa converge vers fa .
D’autre part, pour n 6= 0,
Z 2a µ ¶ Z 2a
1 | x | −inx 1
Cn (fa ) = 1− e dx = 2 (2a − x) cos nx dx
2a −2a 2a 2a 0
· ¸2a Z 2a
(2a − x) sin nx 1
= + 2 sin nx dx
2a2 n 0 2a n 0
h cos nx i2a sin2 na
= − 2 2 = 2 2
2a n 0 a n
∞ µ
X ¶2
sin na
∀ x ∈ IR, fa (x) = 1 + 2 cos nx.
n=1
na
∞
X µ ¶2
n sin na 1
1◦ .b. En prenant x = π, nous obtenons (−1) =− .
n=1
na 2
◦ sin (na) sin2 (nb)
2
1 .c. Remarquons que Cn (fa ∗ fb ) = . La série de Fourier de fa ∗fb
a2 b2 n4
converge normalement vers f a ∗ fb . Donc
X∞
sin2 (na) sin2 (nb)
fa ∗ fb (0) = 1 + 2 2 b2 n4
.
n=1
a
Mais, Z π
1
fa ∗ fb (0) = fa (x)fb (−x) dx
2π −π
µ
Z 2a ¶µ ¶
π |x| |x|
= 1− 1− dx
2ab−2a 2a 2b
Z 2a
π π(3b − a)
= 2 2 (2a − x)(2b − x) dx =
4a b 0 3b2
Alors, si 0 < a ≤ b ≤ π/2,
X∞
sin2 (na) sin2 (nb) π π 1
4
= a2 b − a3 − a2 b2
n=1
n 2 6 2
et si 0 < b ≤ a ≤ π/2,
X∞
sin2 (na) sin2 (nb) π π 1
4
= b2 a − b3 − a2 b2 .
n=1
n 2 6 2
Solutions 43
Solution .13 1◦ . Soit fe la fonction 2π-périodique qui coı̈ncide sur [0, 2π[ avec f .
Un calcul simple montre que (Sn (x))n est la suite des sommes partielles de la série de
Fourier de fe. Comme fe est de classe C 1 sur ]0, 2π[, alors la suite (Sn (x))n converge vers
f (x) pour tout x ∈]0, 2π[.
n
X
◦
2 . Il est bien connu que Dn (x) = 1 + 2 cos(kx). Il est alors immédiat de voir
k=1
que Z x
1 x
∀ x ∈ [0, 2π[, Sn (x) = Dn (t) dt − .
2 0 2
3◦ .a. Un développement limité simple montre que lim g(x) = 0, d’où la continuité
>
x→0
de g sur [0, π].
3◦ .b. En utilisant 2◦ nous obtenons immédiatement, pour tout x ∈ [0, π],
Z x Z x
2n + 1 sin(n + 1/2)t x
Sn (x) = g(t) sin( t) dt + dt − .
0 2 0 t 2
3◦ .c. C’est le lemme bien connu de Riemann.
3◦ .d. D’après 1◦ nous avons lim Sn (π) = 0, il en résulte que
n→∞
Z π
sin(n + 1/2)t π
lim dt =
n→∞ 0 t 2
Z (n+1/2)π Z ∞
sin t π sin t
ou bien, lim = . Mais l’intégrale dt est convergente, alors
n→∞ 0 t 2 0 t
Z ∞
sin t π
dt = .
0 t 2
4◦ . En effet,
³π ´ n
π X sin(kπ/n)
Sn = .
n n kπ/n
k=1
Alors Sn (π/n) est uneZsomme de Riemann qui converge, lorsque n tend vers l’infini,
π
sin t
vers l’intégrale définie dt.
0 t
5◦ . Notons que
Z ∞ Z π ∞ Z (2k+1)π
X
sin t sin t sin t
dt = dt + dt,
0 t 0 t (2k−1)π t
k=1
mais,
Z (2k+1)π Z π
sin t sin u
dt = du
(2k−1)π t −π 2πk + u
Z π Z π
sin u sin u
= du − du
0 2πk + u 0 2πk − u
Z π
u sin u
=−2 2 2 2
du.
0 4π k − u
Solutions 45
Alors,
Z ∞X Z ∞
X Z ∞
π
sin t π π
u sin u π
u sin u 1 X 1 π
dt − = 2 du > 2 du = =
0 t 2 0 4π 2 k 2 − u2 0
2
4π k 2 2π k 2 12
k=1 k=1 k=1
³π ´ π
On conclut que lim Sn > + lim f (x).
n→∞ n 12 x →>
0
OKMRAN
OUBA
ÉQUATIONS DIFFÉRENTIELLES LINÉAIRES
I. Généralités
Dans ce chapitre E désigne un espace vectoriel normé de dimension finie, L(E) l’espace
vectoriel des applications linéaires de E dans E et J un intervalle non réduit à un point
de IR. On considère deux applications continues sur J, la première notée b est à valeurs
dans E et la seconde notée A est à valeurs dans L(E):
b : J −→ E, et A : J −→ L(E).
y 0 = A(t)y. (1H )
Une application ϕ : J −→ E est dite une solution de (1L ) si, et seulement si, elle est
dérivable et ∀ t ∈ J, ϕ0 (t) = A(t)ϕ(t) + b(t).
comme solution.
2 Équations différentielles linéaires
II. La résolvante
Lemme II.1 Soit (gn )n≥0 une suite de fonctions continues sur un intervalle compact
[a, b] de IR à valeurs dans IR+ . Notons, pour k ∈ IN, Mk = sup{gk (x) : x ∈ [a, b]}, et
supposons qu’il existe t0 ∈ [a, b], et λ ∈ IR∗+ tels que
¯Z t ¯
¯ ¯
∀ n ≥ 1, ∀ t ∈ [a, b], gn (t) ≤ λ ¯¯ gn−1 (s) ds ¯¯ .
t0
λn (b − a)n
Alors, ∀ n ∈ IN, Mn ≤ M0 .
n!
et si t ∈ [a, t0 ] on a,
Z t0 Z t0
λn+1 M0 λn+1 M0
gn+1 (t) ≤ λ gn (s) ds ≤ (t0 − s)n ds = (t0 − t)n+1 .
t n! t (n + 1)!
Théorème II.2. Soit E un espace vectoriel normé de dimension finie, L(E) l’espace
vectoriel des applications linéaires de E dans E et J un intervalle non réduit à un point
de IR. On considère une application continue A : J −→ L(E), et on fixe t0 ∈ J. Alors
il existe une, et une seule, application dérivable Xt0 : J −→ L(E) telle que
0
Preuve : Dans cette preuve nous notons k · k la norme de E et k · k la norme
correspondante des endomorphismes continues sur E.
– L’unicité: Soient X et Y deux applications dérivables sur J et vérifiant (R). Posons
Z = X − Y . Alors Z t
Z(t) = A(s)◦Z(s) ds. (†)
t0
0 0
λ = sup k A(t) k , et M0 = sup k Z(t) k .
t∈[a,b] t∈[a,b]
t0
Donc en appliquant le lemme II.1 à la suite constante (gn )n∈IN définie par la relation
0
gn (t) = k Z(t) k , on obtient
λn (b − a)n
∀ n ∈ IN, M0 ≤ M0 ,
n!
Soit [a, b] un intérvalle compact contenu dans J et contenant t0 . Nous allons démontrer
que la suite (Zn )n∈IN converge uniformément sur [a, b].
0
Posons, pour t ∈ [a, b], gn (t) = k Zn+1 (t) − Zn (t) k . La continuité des applications
0
t 7→ gn (t) et t 7→ k A(t) k sur [a, b] nous permet de poser
0
λ = sup k A(t) k , et Mn = sup gn (t).
t∈[a,b] t∈[a,b]
λn (b − a)n
et le lemme II.1 montre que ∀ n ∈ IN, Mn ≤ . Donc la série d’applications
X n!
(Zn+1 − Zn ) converge normalement sur [a, b], ce qui implique la convergence uni-
n≥0
forme de la suite (Zn )n∈IN sur [a, b].
Ce qui précède démontre que (Zn )n∈IN converge uniformément sur tout compact de
J. Notons sa limite Xt0 . Il est immédiat que Xt0 est continue sur J car les Zn ’s sont
continues sur J.
Nous allons démontrer que Xt0 est la solution demandée de (R). Posons, pour t ∈ J,
Z t
∆(t) = Xt0 (t) − IE − A(s)Xt0 (s) ds.
t0
0
Soit, de nouveau, un intevalle compact [a, b] de J contenant t0 . Si λ = sup k A(t) k
t∈[a,b]
alors nous avons vu que
0 λn (b − a)n
∀ n ∈ IN, ∀ t ∈ [a, b], k Zn+1 (t) − Zn (t) k ≤ .
n!
X
En utilisant le fait que Xt0 − Zn = (Zk+1 − Zk ), nous obtenons
k≥n
0 λn (b − a)n λ(b−a)
∀ n ∈ IN, ∀ t ∈ [a, b], k Xt0 (t) − Zn (t) k ≤ e . ($)
n!
En faisant tendre n vers l’infini nous voyons que ∆(t) = 0 pour tout t ∈ [a, b].Comme
[a, b] est un sous-intervalle arbitraire de J contenant t0 alors ∆(t) = 0 pour tout t ∈ J.
On conclut enfin que
Z t
∀ t ∈ J, Xt0 (t) = IE + A(s)Xt0 (s) ds.
t0
admet une, et une seule, solution définie sur J par t 7→ R(t, t0 )x0 .
2◦ . Pour tout (t, u, v) ∈ J 3 on a
3◦ . Pour tout (t, u) ∈ J 2 , R(t, u) est inversible et [R(t, u)]−1 = R(u, t).
4◦ . Si S est l’espace des solutions de l’équation différentielle homogène y 0 = A(t)y:
½ ¾
0
S = y : J −→ E| y est dérivable et y = A(t)y ,
T : E −→ S : x 7→ R(·, t0 )x,
est un isomorphisme.
5◦ . L’unique solution du problème de Cauchy
Ceci implique que z(t) = 0 pout tout t ∈ J. Voir la démonstration de l’unicité dans le
théorème II.2 qui utilise le lemme II.1.
– L’existence: Posons y(t) = R(t, t0 )x0 . Un calcul immédiat montre que y est une
solution de Pt0 ,x0 .
2◦ . Soient x ∈ E et (u, v) ∈ J 2 . Posons ϕ(t) = R(t, u)◦R(u, v)x et ψ(t) = R(t, v)x.
Il est immédiat que ϕ et ψ sont deux solutions du problème de Cauchy Pu,R(u,v)x .
L’unicité démontre que ϕ = ψ et par conséquent,
S −→ E : y 7→ y(t0 ).
5◦ . L’unicité est evidente. Il suffit de vérifier que y est bien une solution de Pt0 ,x0
ce qui est immédiat car
Z t
y(t) = R(t, t0 )x0 + R(t, t0 ) R(t0 , s) b(s) ds.
t0
Une autre manière pour trouver la solution particulière de l’équation non homogène
est connue sous le nom de la méthode de variation des constantes:
Soit (ϕ1 , ϕ2 , . . . , ϕn ) une base de SH , l’espace vectoriel de dimension n formé des
solutions de l’équation homogène y 0 = A(t)y. Pour chercher une solution particulière
Xn
0
de y = A(t)y + b(t), on la cherche sous la forme z(t) = ck (t)ϕk (t) où les ck ’s sont
k=1
des fonctions dérivables inconnues à déterminer. En substituant dans l’équation non
homogène on trouve
n
X
c0k (t)ϕk (t) = b(t). (∗)
k=1
Or nous verrons plus loin que, pour tout t ∈ J, (ϕ1 (t), . . . , ϕn (t)) est une base de E et
par conséquent (∗) détermine uniquement les dérivées (c01 , . . . , c0n ). Nous obtenons alors
les ck ’s par intégration.
III. Le wronskien
En particulier, (ϕ1 , ϕ2 , . . . , ϕn ) est une base de SH si, et seulement s’il existe t0 ∈ J tel
que (ϕ1 (t0 ), ϕ2 (t0 ), . . . , ϕn (t0 )) soit une base de E. Enfin,
µZ t ¶
∀ t ∈ J, det R(t, t0 ) = exp Tr (A(s)) ds .
t0
8 Équations différentielles linéaires
où (f, a0 , . . . , an−1 ) sont des applications continues de J dans IK. On considère aussi
l’équation différentielle homogène associée
Une application ϕ : J −→ IK est une solution de (2L ) si, et seulement si, elle est n-fois
dérivable sur J et vérifie
∀ t ∈ J, ϕ(n) (t) + an−1 (t) ϕ(n−1) (t) + · · · + a1 (t) ϕ0 (t) + a0 (t) ϕ(t) = f (t).
et vérifie µ Z t ¶
W (t) = W (t0 ) exp − an−1 (s) ds .
t0
Remarquons que J est l’un des deux intervalles ] − ∞, −1[ et ] − 1, ∞[. Nous voyons
immédiatement que x 7→ ex est une solution particulière de l’équation homogène asociée
à (4L ). Cherchons alors la solution générale de (4L ) sous la forme y = zex . ce qui donne
y 0 = (z + z 0 ) ex et y 00 = (z + 2z 0 + z 00 )ex .
L’équation homogène associée à (5L ) admet pour solution générale z 0 = λ(1 + x)2 e−2x .
La méthode de variation de la constante conduit à poser dans (5L ),
x 1 + 2x
avec u(x) est donnée par u0 (x) = 3
, soit u(x) = − + µ, et
(1 + x) 2(1 + x)2
1
z 0 (x) = −( + x) e−2x + µ(1 + x)2 e−2x .
2
Enfin,
1 + x −2x
z(x) = e + c1 (5 + 6x + 2x2 ) e−2x + c2 .
2
La solution générale de (4L ) est
1 + x −x
y(x) = e + c1 (5 + 6x + 2x2 ) e−x + c2 ex .
2
Dans ce paragraphe, n est un entier naturel non nul, IK est le corps des nombres réels
ou celui des nombres complexes et E désigne IKn . Soient A une matrice carrée d’ordre
n à coefficients dans IK et b : J −→ E une application continue sur un intervalle J non
réduit à un point. On se propose d’étudier le système différentiel linéaire à coefficients
constants
X 0 = AX + b(t). (6L )
Rappelons que la résolvante R(t, 0) est la matrice obtenue comme limite de la suite
(Zm )m∈IN définie par
Z t
Z0 = 0, Zm+1 (t) = IE + AZm (s) ds.
0
m k
X t
Une récurrence simple montre que Zm+1 (t) = Ak , donc
k!
k=0
∞ k
X t
R(t, 0) = Ak .
k!
k=0
Définition : Soit A une matrice carrée d’ordre n à coefficients dans IK. On appelle
exponentielle de A la matrice notée eA ou exp(A) définie comme la somme de la série
X∞
1 k
normalement convergente A .
k!
k=0
12 Équations différentielles linéaires
Théorème V.1. Notons Mn (IK) l’espace vectoriel des matrices carrées d’ordre n à
coefficients dans IK.
1◦ . Si 0 est la matrice nulle de Mn (IK) alors exp(0) = IE .
2◦ . Si A et B sont deux matrices de Mn (IK) qui commutent alors A eB = eB A.
3◦ . Si A est une matrice de Mn (IK), alors l’application
IR −→ Mn (IK) : t 7→ etA
D’où, · ¸ · ¸ · ¸
A 1 1 B 1 0 A+B ch 1 sh 1
e = , e = , ,e = .
0 1 1 1 sh 1 ch 1
p
Y
P (X) = (X − λj )mj ,
j=1
annule A. Alors, etA = Et (A) où Et (X) est l’unique polynôme de C[X]
| qui vŕifie
(
deg Et (X) ≤ µ − 1;
($) (k)
∀ ` ∈ {1, . . . , p}, ∀ k ∈ {0, . . . , m` − 1}, Et (λ` ) = tk eλ` t .
| ∆
ϕ : Eµ−1 −→ C : P 7→ (P (k) (λ` ))(`,k)∈∆ .
Clairement ϕ est linéaire. De plus si Q ∈ Ker ϕ alors, pour tout k ∈ {1, 2, . . . , p}, λk est
une racine d’ordre mk de Q ; c’est à dire (λk −X)mk divise Q pour tout k ∈ {1, 2, . . . , p}.
p
Y
Comme λ1 , . . . , λp sont distincts, alors Q est divisible par P = (λk − X)mk . Mais
k=1
deg P = µ et deg Q < µ. Il en résulte que Q = 0 et par conséquent ϕ est injective.
| ∆ . D’où ϕ est un isomorphisme d’espaces
D’autre part dim Eµ−1 = µ = Card∆ = dim C
14 Équations différentielles linéaires
vectoriels. Ceci démontre qu’il y a au plus un polynôme vérifiant les conditions ($) du
théorème.
| ∆ par
Soit (Pij )(i,j)∈∆ la base de Eµ−1 qui est l’image de la base canonique de C
l’isomorphisme ϕ−1 .
– Le reste Rm de la division euclidienne de X m par P est un élément de Eµ−1 et
donc s’exprime sur la base (Pij )(i,j)∈∆ de Eµ−1 . On peut alors écrire
p m
X Xi −1
m (m)
X = Qm (X)P (X) + Rm (X) = Qm (X)P (X) + dij Pij . (∗)
i=1 j=0
En utilisant le fait que λk est une racine d’ordre mk de Qm (X)P (X) nous obtenons,
pour 0 ≤ ` < mk ,
p m
X X i −1
(m) (`) (m)
m(m − 1) · · · (m − ` + 1)λm−`
k = dij Pij (λk ) = dk` .
i=1 j=0
p m
X Xi −1
Rm = m(m − 1) · · · (m − j + 1)λm−j
i Pij .
i=1 j=0
p m
X X i −1
∀ m ∈ IN A m
= m(m − 1) · · · (m − j + 1)λm−j
i Pij (A).
i=1 j=0
X∞ p mi −1
tm m X X
exp(tA) = A = tj eλi t Pij (A) = Et (A).
m=0
m! i=1 j=0
Avec
p m
X X i −1
Par conséquent, Et (X) est l’unique polynôme de degré inférieur ou égal à µ−1 déterminé
(k)
par les conditions Et (λ` ) = tk eλ` t pour tout (`, k) ∈ ∆.
Corollaire V.3. Si A ∈ Mn ( C)
| est une matrice diagonalisable, alors
X
etA = eλt Pλ (A)
λ∈Sp(A)
Y X −ν
Avec Pλ (X) = .
λ−ν
ν∈Sp(A)\{λ}
Corollaire V.4. Si A ∈ Mn ( C)
| est une matrice diagonalisable, et si V = (v1 , . . . , vn )
| n qui diagonalise A, (Av = λ v , pour 1 ≤ i ≤ n), alors les applications
est une base de C i i i
(t 7→ eλi t vi )1≤i≤n forment une base de l’espace des solutions du système différentiel
homogène Y 0 = AY .
Pour A ∈ Mn ( C),
| le théorème V.2 nous fournit un moyen pratique pour obtenir
une base de l’espace des solutions du système différentiel homogène Y 0 = AY en
considérant les colonnes de t 7→ etA .
Si le système différentiel n’est pas homogène alors nous pouvons, soit utiliser la
méthode exposée précédement en écrivant aussi le second membre dans la nouvelle base
V, ou bien utiliser la méthode de variation des constantes après avoir trouvé une base
de solutions du système différentiel homogène.
| n , R(X) ∈ C[X]
Proposition V.5. Soient (a0 , a1 , . . . , an−1 ) ∈ C | et λ ∈ C.
| Alors
l’équation différentielle linéaire d’ordre n à coefficients constants
y (n) (t) + an−1 y (n−1) (t) + · · · + a1 y 0 (t) + a0 y(t) = R(t) eλt . (7L )
admet une solution particulière de la forme t 7→ Q(t) tr eλt où Q est une fonction
polynomiale de même degré que R, r est égal à la multiplicité de λ si λ est une valeur
caractéristique de l’équation différentielle, et r = 0 dans le cas contraire.
Soient I un intervalle ouvert non vide de IR, U un ouvert non vide de IKn , (n ≥ 1),
et f une application continue de I × U dans IKn . On appelle équation différentielle
toute équation de la forme
dy
= f (t, y). (D)
dt
On appelle solution de (D) toute application ϕ : J −→ IKn telle que
◦
1 .J est un sous-intervalle ouvert de I.
2◦ .ϕ(J) ⊂ U.
◦
3 .ϕ est dérivable sur J et ∀ t ∈ J, ϕ0 (t) = f (t, ϕ(t)).
†
λ1 , . . . , λp s’appellent les valeurs caractéristiques de l’équation différentielle, et
n−1
X
n
λ + ak λk = 0 s’appelle l’équation caractéristique associée à l’équation différentielle.
k=0
Équations différentielles. “ Prélude à la théorie générale ” 17
Pour insister sur le rôle joué par l’intervalle de définition d’une solution de (D)
nous noterons (J, ϕ) pour désigner une solution ϕ de (D) définie sur J.
Notons SD l’ensemble des solutions (J, ϕ) de (D). Nous avons vu que dans le cas
des équations différentielles linéaires† l’ensemble des solutions SD est un espace affine
et que toutes les solutions étaient définies sur l’intervalle I tout entier. Dans le cadre
général que nous avons décrit, l’ensemble SD n’a aucune raison d’avoir une structure
algébrique simple et peut ne contenir aucune solution définie sur I tout entier.
On peut définir sur SD une relation d’ordre ≺ en posant
J1 ⊂ J2
(J1 , ϕ1 ) ≺ (J2 , ϕ2 ) ⇐⇒
∀ t ∈ J1 , ϕ1 (t) = ϕ2 (t).
On dit que (J0 , ϕ0 ) est une solution maximale de (D) si, et seulement si, (J0 , ϕ0 )
est un élément maximal dans (SD , ≺) ; i.e.
∃ c, ∀ t ∈ J, y(t) = (t + c)3 .
√
Soit (t0 , y0 ) ∈ IR × IR∗+ . On pose c0 = t0 − 3 y0 ,
et pour tout λ < c0 on considère
ϕλ :
(t − c0 )3 si t ∈ [c0 , ∞[
y0
ϕλ (t) = 0 si t ∈ [λ, c0 [ λ
c0 x0
(t − λ)3 si t ∈ [−∞, λ[
Donc le problème de Cauchy Pt0 ,y0 admet une infinité de solutions définies sur IR.
Ce résultat subsiste si (t0 , y0 ) ∈ IR × IR− , nous laissons au lecteur la tache de construire
ces solutions.
Remarquons que, dans le cas (t0 , y0 ) ∈ IR × IR∗+ , toutes les solutions de Pt0 ,y0
√
coı̈ncident sur le voisinage ]t0 − ε, t0 + ε[ de t0 avec ε = 3 y0 . Il en est de même pour
Pt0 ,y0 lorsque y0 < 0. Nous disons que les points (t0 , y0 ) ∈ IR × IR∗ sont des points
d’unicité locale pour l’équation différentielle (D).
Par contre le point (t0 , 0) n’est pas un point d’unicité locale pour (D), car pour
tout ε > 0 il y a au moins deux solutions distinctes définies sur ]t0 − ε, t0 + ε[, à savoir
ϕ1 (t) = 0 et ϕ2 (t) = (t − t0 )3 , au problème de Cauchy Pt0 ,0 .
Définition : Soient I un intervalle ouvert non vide de IR, U un ouvert non vide de IKn ,
et f une application continue de I × U dans IKn . On dit que le point (t0 , y0 ) ∈ I × U
est un point d’unicité locale pour l’équation différentielle y 0 = f (t, y) si, et seulement
si, il existe ε > 0 tel que toutes les solutions du problème de Cauchy Pt0 ,y0 coı̈ncident
sur ]t0 − ε, t0 + ε[.
(D) y 0 = −y 2
(Donc I = IR et f (t, y) = −y 2 ).
L’application identiquement nulle y ≡ 0 est une solution de (D).
Si y est une solution de (D) qui ne s’annule pas sur un intervalle ouvert J de IR
µ ¶0
1
alors, sur cet intervalle, (D) est équivalente à = 1 et donc
y
1
∃ c, ∀ t ∈ J, y(t) = .
t+c
On conclut que, pour tout (t0 , y0 ) ∈ IR2 il existe une, et une seule, solution du problème
y0
de Cauchy Pt0 ,y0 , c’est la fonction t 7→ . Remarquons que tout point de
1 + y0 (t − t0 )
IR2 est un point d’unicité locale (même globale) pour (D). Mais la seule solution de (D)
définie sur IR est la solution identiquement nulle.
Équations différentielles. “ Prélude à la théorie générale ” 19
Définition : Soient I un intervalle ouvert non vide de IR, U un ouvert non vide de
IKn , et f une application continue de I × U dans IKn . On dit que f est localement
lipschitzienne par rapport à la seconde variable si, et seulement si,
t ∈]t0 − ε, t0 + ε[∩I
y ∈ B(y0 , r) ∩ U =⇒ k f (t, y) − f (t, z) k ≤ K k y − z k .
z ∈ B(y0 , r) ∩ U
Remarque : Soient I un intervalle ouvert non vide de IR, U un ouvert non vide de IRn ,
et
f : I × U −→ IRn , (t, y1 , . . . , yn ) 7→ f (t, y1 , . . . , yn ).
µ ¶
∂f
une fonction continue. Si les dérivées partielles existent et sont continues
∂yk 1≤k≤n
sur I × U alors f est localement lipschitzienne par rapport à la variable (y1 , . . . , yn ). En
effet c’est une conséquence du théorème des accroissements finis.
EXERCICES
Exercice .11 Soient t 7→ a(t) et t 7→ b(t) deux fonctions définies sur un intervalle
J, telles que a soit dérivable et b soit continue. On suppose qu’il existe ϕ1 : J −→ IR∗+
une solution de y 00 + ay 0 + by = 0 telle que ϕ2 (t) = tϕ1 (t) soit aussi une solution de
cette équation.
1◦ . Quelle relation existe-t-il entre a et b ?
1 3
2◦ . Résoudre y 00 + tg t y 0 + ( + tg 2 t) y = (cos t)3/2 , pour t ∈] − π/2, π/2[.
2 4
Exercice .12 Soient t 7→ a(t) et t 7→ b(t) deux fonctions définies sur un intervalle J,
telles que b soit dérivable et a soit continue. On suppose qu’il existe θ : J −→ IR telle
que t 7→ cos θ(t) et t 7→ sin θ(t) soient des solutions de y 00 + ay 0 + by = 0.
1◦ . Quelle relation existe-t-il entre a et b ?
2◦ . Résoudre
cos t y 00 + sin t y 0 + cos3 t y = 0, pour t ∈] − π/2, π/2[.
t y 00 − y 0 + t3 y = t3 sin(t2 /2), pour t ∈ IR∗+ .
22 Équations différentielles linéaires
Exercice .13 Résoudre (x2 −1) y 00 +x y 0 −y = 0. (On pourrait chercher une solution
particulière polynomiale).
d
exp(G(t)) = G(t) exp(G(t)).
dt
1◦ . Montrer que (x, y) = (1, t) est une solution du système homogène associé.
2◦ . Trouver la solution générale du système.
1◦ . Rechercher une solution du système homogène associé sous forme d’un système de
deux polynômes de degré au plus deux.
2◦ . Trouver la solution générale du système.
24 Équations différentielles linéaires
SOLUTIONS
dj Rt
j
(λi ) = tj eλi t , 1 ≤ i ≤ p, 0 ≤ j < mi .
dX
5 −1 −3
a. Calcul de etA avec A = 1 1 −1 .
1 0 0
Un calcul immédiat montre que le polynôme caractéristique de la matrice A est donné
par XA (X) = −(X−1)2 (X−4). Cherchons le polynôme Rt (X) = α+β(X−1)+γ(X−1)2
qui vérifie Rt (1) = et , Rt0 (1) = tet et Rt (2) = e2t . Une substitution simple montre alors
e4t −et −3tet
que α = et , β = tet et γ = 9 . Ce qui donne
e4t − et − 3tet
etA = et I + tet (A − I) + ( )(A − I)2
9
ce qui, tout calcul fait, s’écrit
−3et + 12e4t (4 + 3t)et − 4e4t (8 − 3t)et − 8e4t
1
etA = −3et + 3e4t (10 + 3t)et − e4t (2 − 3t)et − 2e4t t .
9
−3et + 3e4t (1 + 3t)et − e4t (11 − 3t)et − 2e4t
0 1 −1
b. Calcul de etA avec A = −1 0 2 .
1 −2 0
Un calcul immédiat montre que
−2 2 2 0 −6 6
A2 = 2 −5 1, A3 = 6 0 −12 = −6A.
2 1 −5 −6 12 0
Une recurrence simple montre alors que A2n+1 = (−6)n A et A2n+2 = (−6)n A2 pour
tout n ≥ 0. Alors
∞ n
à ∞
! Ã ∞
!
X t n X (−6)n t2n+1 X (−6)n t2n+2
etA = A =I+ A+ A2
n=0
n! n=0
(2n + 1)! n=0
(2n + 2)!
Solutions 25
soit, √ √
tA sin( 6t) 1 − cos( 6t) 2
e =I+ √ A+ A .
6 6
2 −3 −1
c. Calcul de etA avec A = 1 −2 −1 .
−2 6 3
Un calcul immédiat montre que
1 −3 −1 1 −3 −1
(A − I)2 = 1 −3 −1 . 1 −3 −1 = 0.
−2 6 2 −2 6 2
α = 1, β = t, γ + δ = et − 1 − t, 2γ + 3δ = tet − t.
t2 2t
α = e2t , β = te2t , γ= e ,
2
t2 2t t2 2t
δ = (1 − t + )e − et , ² = (3 − 2t + )e − (t + 3)et
2 2
ce qui, tout calcul fait, s’écrit
1+t t 0 0 0
−t 1 − t 0 0 0
etA =et −2 + t −3 + t 0 0 0
4−t 5−t 0 0 0
−8 − t −7 − t 0 0 0
0 0 0 0 0
0 0 0 0 0
2
t2
2t 2 − 2t + 2t2
+e 3 − 2t + t2 1 + t t + t2 2 .
2 2
−4 + 6t − 2t2 −5 + 4t − t2 −t 1 − t2 t − t2
t2 t2
8 − 6t + 2t2 7 − 4t + t2 t 2 1−t+ 2
Supposons m ∈
/ {0, 1/2} pour que les valeurs propres de Am soient distinctes. Cherchons
alors l’unique polynôme
avec
m + 1 mt sh (m − 1/2)t 1 − m (1+m)t
αm (t) = e − (m + 1) et/2 + e
2 2m − 1 2
sh mt sh (m − 1/2)t
βm (t) = − et + 4 et/2
m 2m − 1
sh mt sh (m − 1/2)t
γm (t) =et − 2 et/2 .
m 2m − 1
Notons que la fonction m 7→ Am est continue sur IR donc, pour tout t la fonction
m 7→ etAm est aussi continue sur IR. Il en résulte que pour étudier les cas m = 0 et
m = 1/2, il suffit de passer à la limite dans les expressions de αm , βm et de γm .
et
1 3t/2
α1/2 (t) = lim αm (t) = (e + 3(1 − t)et/2 ),
m→1/2 4
β1/2 (t) = lim βm (t) = −e3t/2 + (1 + 2t)et/2 ,
m→1/2
Les vecteurs (v1 , v2 , v3 ) forment une base de IR3 , la solution cherchée s’exprime alors
sur cette base: X(t) = x1 (t)v1 + x2 (t)v2 + x3 (t)v3 . En remplaçant dans X 0 = AX + B
et en identifiant les coefficients de v1 , v2 et v3 , nous arrivons au système
0
x1 = 1/t
x0 = x2 + x3
20
x3 = x3
En revenant à X,
enfin la solution cherchée s’exprime aussi sur cette base: X(t) = x1 (t)v1 + x2 (t)v2 +
x3 (t)v3 . En remplaçant dans X 0 = AX + B et en identifiant les coefficients de v1 , v2 et
v3 , nous arrivons au système
0
x1 = −2x1 + x2 + 3t2 e−2t
x0 = − 2x2 + x3 + 3t2 e−2t
02
x3 = − 2x3 + 9t2 e−2t
avec la condition initiale x1 (0) = 3, x2 (0) = 3 et x3 (0) = 0. Ce système est très facile à
résoudre et nous obtenons
1 3
x1 (t) =(3 + 3t + t3 + t4 + t5 ) e−2t ,
4 20
3
x2 (t) =(3 + t3 + t4 )e−2t ,
4
3 −2t
x3 (t) =3t e .
En revenant à X,
1 3
x(t) =(3t + t3 − t4 + t5 )e−2t ,
2 20
1 4 3 5 −2t
y(t) =(3 + 3t + t + t )e ,
4 20
1 3
z(t) =(3t − t4 + t5 )e−2t .
2 20
ce qui donne
1
x2 (t) = (θ2 sin(ωt) − θ3 (1 − cos(ωt))
ω
1
x3 (t) = (θ3 sin(ωt) + θ2 (1 − cos(ωt)).
ω
Enfin,
sin(ωt) 1 − cos(ωt)
V (t) = θ1 te1 + (θ2 e2 + θ3 e3 ) + (θ2 e3 − θ3 e2 ).
ω ω
hΘ, Ωi hΘ, Ωi 1
Mais, θ1 e1 = 2
Ω, θ2 e2 + θ3 e3 = Θ − 2
Ω, et θ2 e3 − θ3 e2 = Ω ∧ Θ. Alors
ω ω ω
µ ¶
sin(ωt) hΘ, Ωi sin(ωt) 1 − cos(ωt)
V (t) = t − 2
Ω+ Θ+ Ω ∧ Θ.
ω ω ω ω2
D’où, en récapitulant,
µ ¶
−x |x|
y(x) = (1 + e ) | x | − 2 th , pour x ∈ IR.
2
P
Solution .10 1◦ . Supposons que an tn soit une série entière dont la somme est
solution de (E). Alors
∞
X ∞
X ∞
X ∞
X
n(n − 1)an tn − (n + 1)nan+1 tn + 3 (n + 1)an+1 tn − 6 a n tn = 0
n=0 n=0 n=0 n=0
ou bien,
∞
X
(n − 3)((n + 2)an − (n + 1)an+1 )tn = 0.
n=0
On conclut,
an+1 an
= , pour n ∈ IN \ {3}.
n+2 n+1
Donc an = (n + 1)a0 si n ≤ 3 et an = (n + 1)a4 /5 si n ≥ 4. Alors (E) admet
3
X
deux solutions développables en série entière ; la première ϕ(t) = (k + 1)tk de rayon
t=0
∞
X
de convergence +∞, et la seconde Ψ(t) = (k + 1)tk de rayon de convergence 1.
t=0
1
Remarquons que pour t ∈] − 1, 1[ nous avons Ψ(t) = .
(1 − t)2
1
Dans la suite nous posons ψ(t) = pour t ∈ IR \ {1}.
(1 − t)2
D’autre part, si I est un intervalle de IR alors SI (E) désigne l’espace vectoriel des
solutions de (E) sur I.
2◦ . Sur chacun des intervalles I1 =] − ∞, 0[, I2 =]0, 1[ et I3 =]1, +∞[ l’équation
3 6
(E) s’écrit x00 + x0 − = 0. Les résultats généraux montrent que, pour
t(t − 1) t(t − 1)
k ∈ {1, 2, 3}, SIk (E) est de dimension 2 et admet {ϕ|Ik , ψ|Ik } pour base.
3◦ . Soit J1 =] − ∞, 1[= I1 ∪ {0} ∪ I2 . Définissons
0 si t ∈]0, 1[
ϕ1 = ϕ|J1 , ϕ2 = ψ|J1 , ϕ3 =
ψ(t) − ϕ(t) si t≤0
Solutions 33
Il est immédiat de vérifier que (ϕ1 , ϕ2 , ϕ3 ) sont des solutions linéairement indépendantes
de SJ1 (E). Inversement, si x ∈ SJ1 (E) alors x|I1 ∈ SI1 (E) et x|I2 ∈ SI2 (E), donc pour
t ∈ J1 \ {0},
αϕ(t) + βψ(t) si t ∈]0, 1[
x(t) =
(α + δ)ϕ(t) + (β + γ)ψ(t) si t<0
Mais x doit être de classe C 2 sur J1 ce qui est équivalent à la condition γ + δ = 0, donc
x = αϕ1 + βϕ2 + γϕ3 . Alors {ϕ1 , ϕ2 , ϕ3 } est une base de SJ1 (E) et dim SJ1 (E) = 3.
Soit J2 =]0, +∞[= I2 ∪ {1} ∪ I3 . Il est immédiat de vérifier que ϕ4 = ϕ|J2 est une
solution de SJ2 (E). Inversement, si x ∈ SJ2 (E) alors x|I2 ∈ SI2 (E) et x|I3 ∈ SI3 (E),
donc pour t ∈ J2 \ {1},
αϕ(t) + βψ(t) si t ∈]0, 1[
x(t) =
δϕ(t) + γψ(t) si t>1
Mais x doit être de classe C 2 sur IR ce qui est équivalent à la condition γ = β, donc
x = αϕ + βϕ5 . Alors {ϕ, ϕ5 } est une base de SIR (E) et dim SIR (E) = 2.
(tϕ001 (t) + 2ϕ01 (t)) + a(t)(ϕ1 (t) + tϕ01 (t)) + b(t)tϕ1 (t) = 0
Inversement, supposons (∗) vérifiée. Soit A une primitive de a. Nous définissons alors
1
ϕ1 (t) = exp(− A(t)) et ϕ2 (t) = tϕ1 (t), et nous vérifions directement que ϕ1 et ϕ2 sont
2
des solutions de (E).
2◦ . Nous avons a(t) = tg t et b(t) = 21 + 34 tg 2 t pour t ∈] − π/2, π/2[. Clairement
√ √
(∗) est vérifiée, donc ϕ1 (t) = cos t et ϕ2 (t) = t cos t sont deux solutions linéairement
1 3
indépendantes de l’équation homogène y 00 + tg ty 0 + ( + tg 2 t)y = 0 sur ] − π/2, π/2[.
2 4
Utilisons la méthode de variation de la constante pour chercher une solution particulière
ϕ(t) = c(t)ϕ1 (t) + d(t)ϕ2 (t) de l’équation non homogène. Nous avons
c0 (t) + td0 (t) = 0, −c0 (t) sin t + d0 (t)(2 cos t − t sin t) = 2 cos2 t
donc c0 (t) = −t cos t, d0 (t) = cos t. Ce qui donne, pour t ∈] − π/2, π/2[,
– Pour l’équation (E): ty 00 − y 0 + t3 y = t3 sin(t2 /2) sur IR∗+ , nous avons a(t) = 1/t,
b(t) = t2 , et la relation (∗) est vérifiée. Un calcul simple montre que θ(t) = t2 /2 et
puis ϕ1 (t) = cos(t2 /2), ϕ2 (t) = sin(t2 /2) sont deux solutions qui forment une base de
l’espace des solutions de l’équation homogène associée à (E).
Utilisons la méthode de variation de la constante pour chercher une solution particulière
ϕ(t) = c(t)ϕ1 (t) + d(t)ϕ2 (t) de l’équation non homogène. Nous avons
c0 (t) cos(t2 /2) + d0 (t) sin(t2 /2) = 0, −c0 (t) sin(t2 /2) + d0 (t) cos(t2 /2) = t sin(t2 /2)
t cos t2 − t 0 t sin t2
donc c0 (t) = , d (t) = . Ce qui donne, pour t ∈ IR∗+ ,
2 2
2 sin t2 − t2 1 − cos t2
c(t) = , d(t) = .
4 2
t2
ϕ(t) = c(t)ϕ1 (t) + d(t)ϕ2 (t) = − cos(t2 /2).
4
t2 t2 t2
y(t) = c sin + (d − ) cos .
2 4 2
Solution .13 Soit I l’un des intervalles ]−∞, −1[, ]−1, 1[ et ]1, +∞[. Il est immédiat
que y1 (x) = x est une solution particulière de l’équation sur I. On cherche l’autre
solution sous la forme x 7→ y(x) = xψ(x). En remplaçant dans l’équation nous arrivons
à
∀ x ∈ I, x(x2 − 1)ψ 00 (x) − (2 − 3x2 )ψ 0 (x) = 0.
1
Ce qui donne en intégrant ψ 0 (x) = p , pour tout x ∈ I différent de 0.
x2 | x2 − 1 |
Une deuxième intégration nous permet de trouver ψ et puis y. D’où sur ] − ∞, −1[ les
√
fonctions {x 7→ x, x 7→ x2 − 1} forment une base de l’espace des solutions.
√
Sur ] − 1, +1[ les fonctions {x 7→ x, x 7→ 1 − x2 } forment une base de l’espace des
solutions.
√
Sur ]1, +∞[ les fonctions {x 7→ x, x 7→ x2 − 1} forment une base de l’espace des
solutions.
36 Équations différentielles linéaires
Solution .14 Une méthode plus simple que celle suggérée par l’énoncé pour
résoudre l’équation différentielle xy 00 + 2y 0 + ω 2 xy = 0 consiste à remarquer que
(xy(x))00 = xy 00 + 2y 0 . Si l’on pose z(x) = xy(x), alors z est solution de l’équation
z 00 + ω 2 z = 0. Alors une base de l’espace des solutions de xy 00 + 2y 0 + ω 2 xy = 0 sur tout
cos ωx sin ωx
intervalle I ne contenant pas zéro est donnée par {x 7→ , x 7→ }.
x x
Solution .16 En résolvant par rapport à x00 et y 00 le système considéré, nous arrivons
au système équivalent
½
x00 = 2x0 + y0 − 2x − 2y
(S) :
y 00 = −2x0 − y0 + x + y
u00 + u = 0, v 00 − v 0 = −3u.
Ce qui donne
u(t) = A cos t + B sin t.
ou bien,
(v(t)e−t )0 = (C + 3B cos t − 3A sin t)e−t .
Enfin,
3 3
v(t) = Det − C + (A + B) sin t + (A − B) cos t.
2 2
Solutions 37
3A + B A − 3B
x(t) = Det − C + sin t + cos t
2 2
B − 3A A + 3B
y(t) = − Det + C + sin t + cos t.
2 2
dY d2 Y
Ẏ (t) = (t) = x(t)y 0 (x(t)), Ÿ (t) = 2
(t) = Ẏ (t) + x2 (t)y 00 (x(t)).
dt dt
Ÿ + Y = cos(αt),
ce qui donne
cos(αt)
Y (t) = A cos t + B sin t + si α 6= 1
1 − α2
t
Y (t) = A cos t + B sin t − sin t si α = 1
2
En revenant à x nous obtenons
cos(αLog x)
y(x) = A cos(Log x) + B sin(Log x) + si α 6= 1
1 − α2
Log x
y(x) = A cos(Log x) + B sin(Log x) − sin(Log x) si α = 1
2
A B 3 Arctg x x2 − 1
y(x) = + 2 − +2 + Log (1 + x2 ).
x x 2 x 2x2
38 Équations différentielles linéaires
ce qui donne
∞
X ¡ 2 ¢
−a0 − a0 x + (n − 1)an − an−1 − an−2 xn = 0.
n=2
an−1 + an−2
a0 = 0, a1 = 1, an = , pour n ≥ 2. (∗)
n2 − 1
La suite (an )n∈IN est uniquement déterminée par les conditions précédentes, d’où
l’unicité de φ si elle existe.
Considérons la suite déterminée par (∗), et remarquons que a1 = 1 et a2 = 1/3, donc
1 1
| an | ≤ pour n = 1 et n = 2. Soit n ≥ 3, supposons l’inégalité | ak | ≤
(n − 1)! (k − 1)!
vraie pour tout k < n alors
µ ¶
1 1 1
| an | ≤ 2 +
n − 1 (n − 2)! (n − 3)!
µ ¶
1 1 (n − 1)(n − 2)
= +
(n − 1)! n + 1 n2 − 1
n−1 1 1
= < .
n + 1 (n − 1)! (n − 1)!
1
La suite (an )n∈IN déterminée par (∗) vérifie | an | ≤ pour tout n ≥ 1, alors le
P (n − 1)!
rayon de convergence de la série entière an xn est +∞. On vérifie immédiatement
X∞
que la fonction définie sur IR par φ(x) = an xn est la solution développable en série
n=0
entière qui vérifie φ0 (0) = 1 de l’équation considérée.
2◦ . En effectuant le changement de fonction inconnue y = ze−x /x, nous obtenons
xz 00 = (2x + 1)z 0
une intégration simple montre que z 0 (x) = 4Axe2x puis z(x) = A(2x − 1)e2x + B.
La solution générale de l’équation considérée sur tout intervalle ne contenant pas 0 est
donnée par
ch x sh x
y(x) = 2Aex + (B − A) − (A + B) .
x x
Solutions 39
Solution .19 Notons que, par une récurrence simple sur n, nous avons [G n ]0 =
X 1
nGG n−1 . La série [G n ]0 converge alors normalement sur tout intervalle compact
n!
contenu dans I. Par conséquent,
̰ !0
d X 1
n
exp(G(t)) = G (t)
dt n=0
n!
X∞ ∞
1 n 0 X n
= [G (t)] = G(t)G n−1 (t)
n=0
n! n=1
n!
X∞
1 n
=G(t) G (t) = G(t) exp(G(t)) (∗)
n=10
n!
1 1
Z 0 (t) = (2t − )Z(t), U 0 (t) = (2t + )U (t)
1 + t2 1 + t2
2
x(t) = et (A exp(−Arctg t) + B exp(Arctg t)),
2
y(t) = et (A exp(−Arctg t) − B exp(Arctg t)).
40 Équations différentielles linéaires
B
x(t) =A − + Log t
t
y(t) =At + Bt2 + t Log t
x(t) =A(1 + t2 ) + Bt + t
y(t) =At + B + t2
OKMRAN
OUBA
FONCTIONS DE PLUSIEURS VARIABLES
Dans ce chapitre, pour chaque entier naturel non nul n, l’espace IRn est considéré comme
un espace vectoriel normé pour une certaine norme k · k. L’équivalence des normes sur
IRn nous permet de ne pas préciser cette norme que dans quelques rares cas.
Nous appelons fonction de n variables une application définie sur une partie non
vide de IRn et nous disons qu’une fonction est numérique si elle prend ses valeurs dans
IR. Sauf mention contraire, toutes les fonctions sont à valeurs dans un espace IRm . Si
A est une partie non vide de IRn et f : A −→ IRm est une fonction de n variables,
nous appellerons fonctions coordonnées de f , les fonctions f1 = p1 ◦f ,..., fm = pm ◦f
où p1 , . . . , pm sont les projections canoniques de IRm sur IR. On a alors, pour chaque
élément x de A, f (x) = (f1 (x), . . . , fm (x)).
I. Continuité et limites
Commençons par rappeler les propriétés des fonctions continues de plusieurs variables,
déjà démontrées dans le chapitre sur les espaces vectoriels normés.
♣ Si f est définie sur une partie non vide A de IRn , et si a ∈ A, alors f est
continue au point a si, et seulement si x→a
lim f (x) existe.
x∈A
♣ La composée de deux fonctions continues est continue.
♣ Une fonction est continue en un point si, et seulement si, toutes ses fonctions
coordonnées sont continues en ce point.
♣ Si f est une fonction numérique, définie et continue sur une partie compacte
(i.e. fermée et bornée) A de IRn , alors f est bornée sur A et y atteint ses bornes.
♣ Si f est une fonction, définie et continue sur une partie compacte (i.e. fermée
et bornée) A de IRn , alors f est uniformément continue sur A.
2 Fonctions de plusieurs variables
On dit que f est continue par rapport à sa iième variable, ou par rapport à xi , au point
a si, et seulement si, la fonction ϕai est continue au point ai .
La proposition suivante est immédiate:
Proposition I.1 Si une fonction de n variables est continue en un point, alors elle est
continue par rapport à chacune de ses variables en ce point.
5
! Remarque : La réciproque de la proposition I.1 est fausse. Soit par exemple
3 3
xy + x y si (x, y) 6= (0, 0)
f : IR2 −→ IR, f (x, y) = x4 + y 4
0 si (x, y) = (0, 0).
La fonction f est continue par rapport à chacune de ses variables au point a = (0, 0), car
on a ϕa1 (x) = f (x, 0) = 0 pour x ∈ IR∗ et ϕa2 (y) = f (0, y) = 0 pour y ∈ IR∗ . Cependant,
la fonction f n’est pas continue au point (0, 0) car
1 1
lim f ( , ) = 1 6= f (0, 0).
n→∞ n n
II. Différentiabilité
Lemme II.1. Soit A un ouvert non vide de IRn , f une application de A dans IRm et
a ∈ A. On suppose qu’il existe une application linéaire u : IRn −→ IRm telle que
k f (a + h) − f (a) − u(h) k
lim = 0. (¶)
h→0 khk
Alors u est unique.
Différentiabilité 3
Définition : Soient A un ouvert non vide de IRn , f une application de A dans IRm et
a ∈ A. On dit que f est différentiable au point a si, et seulement si, il existe une
application linéaire u : IRn −→ IRm telle que
k f (a + h) − f (a) − u(h) k
lim = 0.
h→0 khk
L’unique application linéaire u qui vérifie cette condition est appelée la différentielle
de f au point a et on la note dfa .
Si f est différentiable au point a, il existe donc une fonction ε définie dans un
voisinage W de 0 ∈ IRn , à valeurs dans IRm , telle que
et lim ε(h) = 0.
h→0
Si f est différentiable en tout point de A on dit qu’elle différentiable sur A. On
note alors df l’application de A dans l’espace vectoriel L(IRn , IRm ), des applications
linéaires de IRn dans IRm , qui à x fait correspondre l’application linéaire dfx .
Exemples :
♣ Si f : A −→ IRm est une fonction constante sur un ouvert A de IRn . Alors f
est différentiable sur A et dfx = 0 pour tout x ∈ A.
♣ Si I est un intervalle ouvert non vide de IR et f : I −→ IR est une fonction
dérivable au point a ∈ I. Alors elle est différentiable en a et dfa (h) = f 0 (a)h.
♣ Si f : IRn −→ IRm est une application linéaire alors, pour tout a ∈ IRn , on a
dfa = f . Car f (a + h) − f (a) − f (h) = 0 = k h k ε(h).
♣ Si B : IRn × IRn −→ IRm est une application bilinéaire alors,pour tout
(a, b) ∈ IRn × IRn , on a dB(a,b) (h, k) = B(a, k) + B(h, b). En effet, si
Ce qui démontre que εe(h, k) = k (h, k) k ε(h, k) avec lim ε(h, k) = 0. D’où
(h,k)→(0,0)
le résultat.
♣ Si h·, ·i : IRn × IRn −→ IR est un produit scalaire sur IRn et si Q : IRn −→ IR
est la forme quadratique associée alors Q est différentiable sur IRn et pour tout
a ∈ IRn on a
∀ h ∈ IRn , dQa (h) = 2hh, ai.
Proposition II.2. Soient A un ouvert non vide de IRn et f une application de A dans
IRm , différentiable en a ∈ A. Alors elle est continue en a.
Théorème II.4. Soient A un ouvert non vide de IRn , B un ouvert non vide de IRm ,
g : A −→ IRm et f : B −→ IRp deux applications avec g(A) ⊂ B. On suppose que g
est différentiable au point a ∈ A et que f est différentiable au point g(a). Alors f ◦g est
différentiable au point a et d(f ◦g)a = dfg(a) ◦dga .
Preuve : En effet, il existe une fonction ϕ définie sur un voisinage V de 0 ∈ IRn , telle
que
∀ h ∈ V, g(a + h) = g(a) + dga (h) + k h k ϕ(h), et lim ϕ(h) = 0
h=0
h ∈ V 0 =⇒ k(h) ∈ W.
k k(h) k
avec ε(h) = dfg(a) (ϕ(h)) + ψ(k(h)). D’où
khk
° °
k ε(h) k ≤ ° dfg(a) ° k ϕ(h) k + (k dga k + k ϕ(h) k) k ψ(k(h)) k ,
Corollaire II.6. Soient A un ouvert non vide de IRn et f : A −→ IRm une application.
Alors f est différentiable au point a ∈ A si, et seulment si, les fonctions coordonnées
f1 , . . . , fm de f sont différentiables au point a, et
Théorème II.7. Soient f un homéomorphisme d’une partie ouverte A de IRn sur une
partie ouverte B de IRn et a un élément de A. On suppose que f est différentiable au
point a et que dfa est un automorphisme de IRn . Alors l’application réciproque f −1 est
différentiable au point f (a) ∈ B et on a
° °
k k k < η2 =⇒ ° f −1 (k) ° ≤ η1 .
On conclut que
° ° ° °
k k k ≤ η2 =⇒ ° f (f −1 (k)) − f −1 (k) ° ≤ δ ° f −1 (k) ° .
soit, ° ° ° °
k k k ≤ η2 =⇒ ° f −1 (k) − k ° ≤ δ ° f −1 (k) − k + k °
° −1 ° ° °
° f (k) − k ° ≤ δ ° f −1 (k) − k ° + δ k k k
° −1 ° δ
° f (k) − k ° ≤ kkk = εkkk.
1−δ
Ce qui démontre, ° −1 °
° f (k) − f −1 (0) − k °
lim = 0.
k→0 kkk
C’est à dire que f −1 est différentiable en 0 et que d(f −1 )0 = I.
e = A − {a}, B
– Venons au cas général. Notons A e = (dfa )−1 (B − {f (a)}) et posons,
e fe(x) = (dfa )−1 (f (x + a) − f (a)). Il est immédiat de voir que fe est un
pour x ∈ A,
e de IRn sur la partie ouverte B
homéomorpfisme de la partie ouverte A e de IRn . De plus,
e fe(0) = 0 et fe est différentiable en 0 avec dfe0 = I. En appliquant le cas paticulier
0 ∈ A,
à fe nous voyons que fe−1 est différentiable en 0 avec d(fe−1 )0 = I.
Dérivées partielles 7
D’autre part, si λ(x) = (dfa )−1 (x − f (a)) pour x ∈ IRn , alors λ est différentiable
sur IRn et dλx = (dfa )−1 pour tout x ∈ IRn .
La différentiabilité de fe−1 en 0 implique alors la différentiabilité de la fonction
h = fe−1 ◦λ, qui est définie seulement dans un voisinage de f (a), en f (a), avec
Mais h(x) = f −1 (x) − a. Donc f −1 est différentiable en f (a) et d(f −1 )f (a) = (dfa )−1 .
et
et lim ε(h) = 0. Soit (e1 , . . . , en ) la base canonique de IRn . En prenant h = tei nous
h→0
déduisons de ce qui précède que, pour | t | assez petit,
avec lim εe(t) = 0. Ce qui démontre que ϕi est dérivable au point ai ∈ Ai et que
t→0
0
ϕi (ai ) = dfa (ei ).
8 Fonctions de plusieurs variables
Définition : Soit f une fonction numérique définie sur une partie ouverte non vide
A de IRn et a ∈ A. Si j est un entier tel que 1 ≤ j ≤ n, on dit que f est dérivable
par rapport à sa j ième variable au point a si, et seulement si, la fonction ϕj définie
précédemment est dérivable au point aj . Le nombre ϕ0j (aj ), lorsqu’il existe, est appelé
∂f
la j ième dérivée partielle de f au point a et on le note Dj f (a) ou (a), ou encore
∂xj
fx0 j (a).
Si f admet une dérivée partielle par rapport à sa j ième variable en chaque point de
∂f
A, on note Dj f ou la fonction de A dans IR qui à a = (a1 , . . . , an ) associe ϕ0j (aj ).
∂xj
En fait, (dx1 , . . . , dxn ) est une base de (IRn )∗† qui est la base duale de la base canonique
de IRn .
Proposition III.1. Soit f une fonction numérique définie sur une partie ouverte non
vide A de IRn et a ∈ A. Si f est différentiable au point a, alors elle admet des dérivées
partielles par rapport à chacune de ses variables au point a, et on a
n
X ∂f
dfa = (a)dxk .
∂xk
k=1
Preuve : En effet, nous avons vu que si (e1 , . . . , en ) est la base canonique de IRn alors,
Xn
∂f n
pour tout j ∈ {1, . . . , n}, on a dfa (ej ) = (a). Mais si h ∈ IR on a h = dxk (h) ek
∂xj
k=1
et par conséquent
X n
dfa (h) = dxk (h) dfa (ek ),
k=1
ou bien,
n
X ∂f
dfa (h) = (a)dxk (h).
∂xk
k=1
†
(IRn )∗ est le dual de IRn , c’est-à-dire l’espace vectoriel des formes linéaires sur IRn
Dérivées partielles 9
5
! Remarque : La réciproque de la proposition III.1 est fausse. C’est à dire qu’une fonction
numérique de n variables admettant des dérivées partielles par rapport à chacune de
ses variables en un point peut ne pas être différentiable en ce point. Soit par exemple
3 3
xy + x y
si (x, y) 6= (0, 0)
f : IR2 −→ IR, f (x, y) = x4 + y 4
0 si (x, y) = (0, 0).
∂f ∂f
(0, 0) = 0, et (0, 0) = 0.
∂x ∂y
Cependant, la fonction f n’est pas différentiable au point (0, 0) car elle n’est même pas
continue en ce point.
n
X ∂f
dfa = (a)dxk .
∂xk
k=1
Preuve : Nous allons, pour simplifier, supposer n = 2 ce qui ne change pas l’idée de
la démonstration.
Soit ε > 0, en utilisant la continuité des dérivées partielles de f au point
a = (a1 , a2 ), on trouve η > 0 tel que
¯¯ ¯
¯
∂f ∂f
¯¯ ∂x (a1 + α, a2 + β) −
∂x1
(a1 , a2 ) ¯¯ <ε
1
∀ (α, β) ∈ IR2 , | α | + | β | < η =⇒ ¯ ¯
¯ ∂f ∂f ¯
¯¯ (a1 + α, a2 + β) − (a1 , a2 ) ¯¯ <ε
∂x2 ∂x2
10 Fonctions de plusieurs variables
+ f (a1 + h1 , a2 ) − f (a1 , a2 ),
∂f ∂f
=h2 (a1 + h1 , a2 + θ2 h2 ) + h1 (a1 + θ1 h1 , a2 ).
∂x2 ∂x1
Donc
¯ ¯ ¯ ¯
¯ ∂f ∂f ¯ ¯ ∂f ∂f ¯
¯ f (a + h) − f (a) − h2 (a) − h (a) ¯ ≤ | h1 | ¯ (a + θ h , a ) − (a) ¯
¯ ∂x2
1
∂x1 ¯ ¯ ∂x1 1 1 1 2
∂x1 ¯
¯ ¯
¯ ∂f ∂f ¯
¯
+ | h2 | ¯ (a1 + h1 , a2 + θ2 h2 ) − (a) ¯¯ ,
∂x2 ∂x2
≤ εkhk.
∂f ∂f
dfa (h) = h1 (a) + h2 (a).
∂x1 ∂x2
Corollaire III.3. Soit f une fonction numérique définie sur une partie ouverte non
vide A de IRn . On suppose que f admet, sur A, des dérivées partielles par rapport à
chacune de ses variables et que ces dérivées partielles sont continues sur A. Alors f est
continuement différentiable sur A, et on a
n
X ∂f
df = dxk .
∂xk
k=1
Corollaire III.4. Soit f une fonction définie sur une partie ouverte non vide A de IRn
à valeurs dans IRmµ, on note
¶ f1 , . . . , fm ses fonctions coordonnées. On suppose que les
∂fi
dérivées partielles existent et sont continues sur A. Alors f est continuement
∂xj i,j
différentiable sur A.
Dérivées partielles 11
5
! Remarque : Les hypothèses du théorème III.2 ne sont pas nécesaires pour qu’une
fonction soit différentiable. Soit par exemple
(x2 + y 2 ) sin p 1 si (x, y) 6= (0, 0)
f : IR2 −→ IR, f (x, y) = x2 + y 2
0 si (x, y) = (0, 0).
En munissant IR2 de la norme euclidienne usuelle, nous avons clairement,
¯ ¯
| f (x, y) − f (0, 0) | p 2 ¯ 1 ¯
¯ ¯
= x + y 2 ¯ sin p ¯ ≤ k (x, y) k .
k (x, y) k ¯ x +y ¯
2 2
Définition : Soit f une fonction numérique définie sur une partie ouverte non vide
A de IRn et a ∈ A. Soit aussi e ∈ IRn \ {0}. Si la fonction réelle de la variable réelle
f (a + te) − f (a)
t 7→ possède une limite lorsque t tend vers 0, on dit que f possède une
t
dérivée dans la direction e au point a, et on pose
f (a + te) − f (a)
De f (a) = lim .
t→0 t
Notons que si f : A −→ IR est différentiable au point a alors f admet une dérivée
dans toute direction au point a avec De f (a) = dfa (e).
D’autre part, si (e1 , . . . , en ) est la base canonique de IRn , et si f est une fonction
numérique définie sur A, alors f admet une dérivée partielle par rapport à la j ième
variable en a si, et seulement si, f admet une dérivée dans la direction ej au point a,
∂f
et (a) = Dej f (a).
∂xj
12 Fonctions de plusieurs variables
5
! Remarques :
– Si f admet des dérivées partielles par rapport à chacune de ses variables au point
a, alors cela n’implique pas qu’elle admet des dérivées dans toutes les directions au
point a. Soit par exemple
3 3
xy + x y
si (x, y) 6= (0, 0)
f : IR2 −→ IR, f (x, y) = x4 + y 4
0 si (x, y) = (0, 0).
∂f ∂f
Nous avons vu que (0, 0) = 0 et que (0, 0) = 0. Mais si e = (1, 1) on a
∂x ∂y
f (te) − f (0) 1
= ,
t t
et donc ceci n’a pas de limite quand t tend vers 0. f n’est pas dérivable dans la
direction e = (1, 1).
– Si f admet des dérivées dans toutes les directions au point a, alors cela n’implique
pas qu’elle est différentiable en ce point.Soit par exemple
2
xy
si (x, y) 6= (0, 0)
f : IR2 −→ IR, f (x, y) = x2 + y 4
0 si (x, y) = (0, 0).
f (te) − f (0) αβ 2 β2
lim = lim 2 = .
t→0 t t→0 α + t2 β 4 α
et si e = (0, β) avec β 6= 0 on a
f (te) − f (0)
lim = 0.
t→0 t
On conclut que f admet des dérivées dans toutes les directions au point (0, 0).
Mais f n’est pas différentiable au point (0, 0), car elle n’est même pas continue en
ce point:
1
lim f (y 2 , y) = 6= f (0, 0).
>
y→0
2
Dérivées partielles 13
Définition : Soit f une fonction définie sur une partie ouverte non vide A de IRn à
valeurs dans IRm et soient f1 , . . . , fm ses fonctions coordonnées. Supposons que f est
différentiable au point a ∈ A. Une généralisation immédiate du corollaire II.6 montre
que les fonctions coordonnées f1 , . . . , fm sont aussi différentiables au point a et que,
pour h = (h1 , . . . , hn ),
d(f1 )a (h)
..
.
dfa (h) = .
..
d(fm )a (h)
Xn
∂fi
mais, pour tout i ∈ {1, . . . , m}, on a d(fi )a (h) = (a) hj . Donc,
j=1
∂x j
∂f1 ∂f1 h1
∂x1 (a) ···
∂xn
(a)
.
dfa (h) = .. .. .. .
∂fm. ∂fm
.
(a) ··· (a)
∂x1 ∂xn hn
On appelle matrice·jacobienne¸ de f au point a, et on note Ja (f ) la matrice à m
∂fi
lignes et n colonnes (a) . On note symboliquement
∂xj 1≤i≤m
1≤j≤n
dx1
.
dfa = Ja (f ) .. .
dxn
Enfin, si f est à valeurs dans IRn et différentiable au point a, alors la matrice jacobienne
de f en a est une matrice carrée. On appelle jacobien de f au point a, et on note
∂(f1 , . . . , fn )
, le déterminant de la matrice Ja (f ).
∂(x1 , . . . , xn )
∂(f1 , . . . , fn )
det Ja (f ) = .
∂(x1 , . . . , xn )
Remarques :
– Soient A un ouvert non vide de IRn , B un ouvert non vide de IRm , g : A −→ IRm et
f : B −→ IRp deux applications avec g(A) ⊂ B. On suppose que g est différentiable
au point a et que f est différentiable au point g(a). Alors, d’après le théorème II.4
nous savons que f ◦g est différentiable au point a et que
On a donc
cos θ cos ϕ −r sin θ cos ϕ −r cos θ sin ϕ
J(r,θ,ϕ) (f ) = sin θ cos ϕ r cos θ cos ϕ −r sin θ sin ϕ
sin ϕ 0 r cos ϕ
Définition : Soit f une fonction numérique définie sur une partie ouverte non vide A
de IRn . Si µ continue on dit que f est de classe C 0 sur A, et si f admet des dérivées
f est ¶
∂f
partielles qui sont continues sur A on dit que f est de classe C 1 . Plus
∂xi 1≤i≤n
p
généralement,
µ on ¶ dit que f est de classe C , (p ≥ 1), sur A si f admet des dérivées
∂f
partielles qui sont de classe C p−1 sur A. Enfin, f est dite de classe C ∞ si
∂xi 1≤i≤n
elle est de classe C p pour tout p ∈ IN.
Notons que f est de classe C 1 sur A si, et seulement si, f est différentiable en tout
point de A et si la différentielle df : A −→ L(IRn , IR) est une application continue sur
A. (Voir corollaire III.3).
Dérivées partielles 15
∂2f
Notation : Nous notons (a) pour désigner la dérivée partielle par rapport à
∂xj ∂xi
∂f ∂pf
xj , au point a, de la fonction . Nous définissons de même la notation .
∂xi ∂xi1 · · · ∂xip
∂2f ∂2f
Pour simplifier, on note au lieu de .
∂x2i ∂xi ∂xi
Théorème III.5. Soient A un ouvert non vide de IRn , B un ouvert non vide de IRm ,
g : A −→ IRm et f : B −→ IRp deux applications avec g(A) ⊂ B. On suppose que g et
f sont de classe C k , alors f ◦g est aussi de classe C k .
Théorème III.6. (de Schwarz) Soit f une fonction numérique définie sur un ouvert
2 ∂2f ∂2f
non vide A de IR et possédant sur A les dérivées partielles et . Si les
∂x ∂y ∂y ∂x
∂2f ∂2f
fonctions et sont continues au point (a, b) ∈ A, alors
∂x ∂y ∂y ∂x
∂2f ∂2f
(a, b) = (a, b).
∂x ∂y ∂y ∂x
Preuve : Soit V un voisinage de (0, 0) tel que, pour (h, k) ∈ V , on ait (a+h, b+k) ∈ A.
On définit sur V la fonction F par
∂f ∂f
ϕ0 (x) = (x, b + k) − (x, b).
∂x ∂x
Mais F (h, k) = ϕ(a + h) − ϕ(a), il résulte du théorème des accroissements finis qu’il
existe θ1 ∈]0, 1[ tel que
µ ¶
0 ∂f ∂f
F (h, k) = hϕ (a + θ1 h) = h (a + θ1 h, b + k) − (a + θ1 h, b) .
∂x ∂x
16 Fonctions de plusieurs variables
∂f
Mais la fonction y 7→ (a + θ1 h, y) est dérivable et une nouvelle application du
∂x
théorème des accroissements finis montre qu’il existe θ2 ∈]0, 1[ tel que
∂2f
F (h, k) = hk (a + θ1 h, b + θ2 k).
∂y ∂x
∂2f
Comme est continue au point (a, b), on a
∂y ∂x
∂2f
F (h, k) = hk (a + θ2 h, b + θ1 k).
∂x ∂y
∂2f
Comme est continue au point (a, b), on a
∂x ∂y
F (h, k) ∂2f
lim = (a, b). (2)
(h,k)→(0,0) hk ∂x ∂y
Corollaire III.6. Soient f une fonction numérique de classe C p sur un ouvert non
vide A de IRn et i1 , . . . , in des entiers naturels tels que i1 + · · · + in = p. Alors toutes
les dérivées partielles d’ordre p où l’on a dérivé ij fois par rapport à xj , (1 ≤ j ≤ n),
sont égales.
Dérivées partielles 17
5
! Remarques :
∂2f ∂2f
– Si les fonctions et existent seulement au point (a, b), ou si elles existent
∂x ∂y ∂y ∂x
sur A mais ne sont pas continues au point (a, b), on peut avoir
∂2f ∂2f
(a, b) 6= (a, b).
∂x ∂y ∂y ∂x
Soit f la fonction numérique définie sur IR2 par
2 2
xy(x − y )
si (x, y) 6= (0, 0)
f : IR2 −→ IR, f (x, y) = x2 + y 2
0 si (x, y) = (0, 0).
on a
∂f x4 y + 4x2 y 3 − y 5 ∂f
(x, y) = si (x, y) 6= (0, 0) et (0, 0) = 0
∂x (x2 + y 2 )2 ∂x
∂f x5 − 4x3 y 2 − xy 4 ∂f
(x, y) = si (x, y) 6= (0, 0) et (0, 0) = 0.
∂y (x2 + y 2 )2 ∂y
Par suite, on a
µ ¶
∂2f 1 ∂f ∂f
(0, 0) = lim (0, y) − (0, 0) = −1,
∂y ∂x y→0 y ∂x ∂x
µ ¶
∂2f 1 ∂f ∂f
(0, 0) = lim (x, 0) − (0, 0) = 1.
∂x ∂y x→0 x ∂y ∂y
∂2f ∂2f
– Même si les fonctions et existent et sont continues sur un voisinage
∂x ∂y ∂y ∂x
∂2f ∂2f
de (a, b), il se peut que ou n’existe pas au point (a, b). C’est le cas par
∂x2 ∂y 2
exemple, au point (0, 0), de la fonction f définie sur IR2 par
1 1
x2 sin + y 2 sin si x 6= 0 et y 6= 0
x y
1
x2 sin si x 6= 0 et y = 0
f (x, y) = x
1
y 2 sin si x = 0 et y 6= 0
y
0 si x = 0 et y = 0
Théorème III.7. Soit A un ouvert non vide de IRn et f : A −→ IRn . On suppose que f
est une application injective et de classe C p , (p ≥ 1), sur A avec ∀ a ∈ A, det Ja (f ) 6= 0.
Alors B = f (A) est un ouvert de IRn et l’application
fe : A −→ B : x 7→ f (x)
est un C p -difféomorphisme.
Dans la suite, si (x, y) ∈ IRn , nous notons [x, y] pour désigner l’ensemble
© ª
tx + (1 − t)y : t ∈ [0, 1] .
Théorème IV.1. Soit A un ouvert convexe non vide de IRn . Nous munissons IRn et
IRm des normes k · kIRn et k · kIRm respectivement, et nous munissons L(IRn , IRm ) de la
norme k · kL des applications linéaires continues correspondante. Si f : A −→ IRm est
une application de classe C 1 sur A alors
Preuve : Soit (x, y) ∈ A2 . Pour t ∈ [0, 1] nous posons ϕ(t) = f (x + t(y − x)),
c’est une application de la variable réelle, de classe C 1 sur [0, 1]. Clairement ϕ0 (t) =
dfx+t(y−x) (y − x). Donc
° °
∀ t ∈ [0, 1], k ϕ0 (t) kIRm ≤ ° dfx+t(y−x) °L k y − x kIRn ≤ k y − x kIRn sup k dfz kL .
z∈[x,y]
Mais Z 1
f (y) − f (x) = ϕ(1) − ϕ(0) = ϕ0 (t) dt,
0
donc
Z 1
k f (y) − f (x) kIRm ≤ k ϕ0 (t) kIRm dt ≤ k y − x kIRn sup k dfz kL .
0 z∈[x,y]
Corollaire IV.2. Soit A un ouvert convexe non vide de IRn . Si f : A −→ IRm est
une application de classe C 1 sur A telle que df = 0 alors f est constante sur A.
Théorème IV.3. Soit A une partie ouverte non vide de IRn , et f : A −→ IR une
fonction numérique de classe C 2 sur A. Soient a ∈ A et r > 0 tel que la boule de centre
a et de rayon r, B(a, r) soit contenue dans A. Alors si h = (h1 , . . . , hn ) ∈ IRn vérifie
k h k < r, on a
Xn X
∂f 1 ∂2f 2
f (a + h) = f (a) + (a) hj + (a) hi hj + ε(h) k h k .
j=1
∂xj 2 ∂xi ∂xj
1≤i,j≤n
Preuve : Pour h ∈ B(0, r) fixé, soit ϕ la fonction numérique définie sur [0, 1] par
Xn
∂f
ϕ(t) = f (a + th) − f (a) + (1 − t) (a + th) hj .
j=1
∂x j
Posons
Xn X
∂f 1 ∂2f
R(a, h) = f (a + h) − f (a) − (a) hj − (a) hi hj .
j=1
∂xj 2 ∂xi ∂xj
1≤i,j≤n
Z 1
La relation ϕ(1) − ϕ(0) = ϕ0 (t) dt permet d’écrire
0
X Z 1 µ ¶
∂2f ∂2f
R(a, h) = hi hj (1 − t) (a + th) − (a) dt.
0 ∂xi ∂xj ∂xi ∂xj
1≤i,j≤n
Soit ε > 0, en utilisant la continuité des dérivées partielles d’ordre 2 de f , il existe η > 0
tel que si k h k < η on a
¯ ¯
¯ ∂2f ∂2f ¯
2 ¯
∀ (i, j) ∈ {1, . . . , n} , ∀ t ∈ [0, 1], ¯ (a + th) − (a) ¯¯ ≤ ε.
∂xi ∂xj ∂xi ∂xj
On conclut que
2
Xn
2 2
k h k < η =⇒ | R(a, h) | ≤ ε | hi | = ε k h k1 ≤ αε k h k
j=1
20 Fonctions de plusieurs variables
1
lim 2 R(a, h) = 0.
h→0 khk
1
Il suffit alors de poser ε(h) = 2 R(a, h).
khk
Soit f une fonction numérique définie sur une partie A de IRn . On dit que f admet
un maximum (resp. minimum) en un point a de A si, et seulement si, il existe un
voisinage V de a dans A tel que, pour x ∈ V , on ait f (x) ≤ f (a) (resp. f (x) ≥ f (a)).
On dira que f admet un extremum au point a si f admet un maximum ou un
minimum au point a. Enfin, un extremum est dit strict si les inégalités ci-dessus sont
strictes pour x 6= a.
Définition : Soit A un ouvert non vide de IRn , et f une fonction numérique définie
sur A. On dit que µ le point ¶a ∈ A est un point critique de f si, et seulement si, les
∂f
dérivées partielles (a) existent et valent 0.
∂xi 1≤i≤n
Proposition V.1. Soit A un ouvert non vide de IRn . Si f admet un extremum au point
a ∈ A, et si elle admet des dérivées partielles par rapport à toute ses variables, alors a
est un point critique de f .
Rappelons que être point critique est une condition nécessaire pour être un
extremum mais elle n’est pas suffisante comme le montre l’exemple de la fonction
x 7→ x3 .
Recherche des extremums d’une fonction numérique 21
Le lemme suivant est une conséquence immédiate de notre étude des endomor-
phismes symétriques.
· ¸
r s
Lemme V.2. Soit M = une matrice carrée d’ordre 2. Alors l’équation
s t
X 2 − (r + t)X + rt − s2 = 0 admet deux racines réelles λ ≤ Λ et on a
hM h, hi hM h, hi
Λ = sup 2 , λ = inf 2 .
h6=0 k h k2 h6=0 k h k2
Soit f une fonction numérique de classe C 2 sur un ouvert non vide A de IR2 . On
∂f ∂f
suppose que a ∈ A est un point critique pour f , c’est à dire (a) = 0 et (a) = 0.
∂x ∂y
Notons · ¸
∂2f ∂2f ∂2f r s
r= (a), s = (a), t = (a), et M =
∂x2 ∂x ∂y ∂y 2 s t
Si la boule B(a, r) de centre a et de rayon r est contenue dans A alors d’après le théorème
IV.3 on peut écrire, pour h = (α, β) ∈ B(0, r),
1 2 1 2
f (a + h) − f (a) = (rα2 + 2sαβ + tβ 2 ) + k h k2 ε(h) = hM h, hi + k h k2 ε(h). (¶)
2 2
λ 2 Λ 2
k h k2 < η =⇒ ( − ²) k h k2 ≤ f (a + h) − f (a) ≤ ( + ²) k h k2 . (§)
2 2
λ 2
∀ h ∈ B(0, η) \ {0}, f (a + h) − f (a) ≥ k h k2 > 0,
4
Λ 2
∀ h ∈ B(0, η) \ {0}, f (a + h) − f (a) ≤ k h k2 < 0,
4
Λ
∀ t ∈]0, η[, f (a + thΛ ) − f (a) = ( + ε(thΛ ))t2 > 0
2
λ
∀ t ∈]0, η[, f (a + thλ ) − f (a) = ( + ε(thλ ))t2 < 0.
2
Donc f n’admet pas un extremum en a. On dit que a et un point selle.
Théorème V.3 Soit f une fonction numérique de classe C 2 sur un ouvert non vide A
de IR2 . On suppose que a ∈ A est un point critique pour f . Notons
Notons que le cas rt−s2 = 0 ne permet pas de conclure concernant le point critique
a, une étude plus précise de f est alors nécessaire.
Théorèmes des fonctions implicites 23
Les deux théorèmes suivants sont des cas particuliers d’un résultat plus général, et
seront admis sans démonstration.
Théorème VI.1. Soit A un ouvert non vide de IR2 et f : (x, y) 7→ f (x, y) une fonction
numérique de classe C k , (k ≥ 1), sur A. On suppose qu’il existe (a, b) ∈ A tel que
∂f
f (a, b) = 0, (a, b) 6= 0.
∂y
Alors, il existe (α, β) ∈ (IR∗+ )2 tel que, pour tout x ∈]a − α, a + α[, l’équation f (x, y) = 0
admette une seule solution ϕ(x) ∈]b − β, b + β[. La fonction ϕ ainsi définie est de
classe C k sur ]a − α, a + α[. De plus ϕ(a) = b, et pour tout x ∈]a − α, a + α[, on a
∂f
(x, ϕ(x)) 6= 0 et
∂y
∂f
(x, ϕ(x))
ϕ0 (x) = − ∂x .
∂f
(x, ϕ(x))
∂y
Exemple : Considérons la fonction f définie sur IR2 par f (x, y) = ex+y + y − 1. Nous
∂f
avons f (0, 0) = 0 et (0, 0) = 2, donc d’après le théorème des fonctions implicites
∂y
l’équation f (x, y) = 0 définie une seule application ϕ :] − ε, ε[−→ IR telle que ϕ(0) = 0
et, pour tout x ∈] − ε, ε[, f (x, ϕ(x)) = 0. La fonction ϕ est de classe C ∞ car f est de
classe C ∞ sur A. On conclut que ϕ admet un développement limité à tout ordre au
voisinage de 0. Donc
ϕ(x) = a0 + a1 x + a2 x2 + a3 x3 + O(x4 )
avec a0 = ϕ(0) = 0 et a1 = ϕ0 (0) = −1/2. Les deux coefficients qui restent peuvent être
calculés par la méthode des coefficients indéterminés:
µ ¶³ ´
−x x2 x3 4 x 2 3 4
−e (ϕ(x) − 1) = 1 − x + − + O(x ) 1 + − a2 x − a3 x + O(x )
2 6 2
µ ¶
x 1
=1 − − a2 x2 + + a2 − a3 x3 + O(x4 )
2 12
24 Fonctions de plusieurs variables
et µ ¶ µ ¶
ϕ(x) x 1 2 1 a2
e = 1 − + a2 + x + − − + a3 x3 + O(x4 ).
2 8 48 2
Comme eϕ(x) = −e−x (ϕ(x) − 1) pour tout x ∈] − ε, ε[ alors nous en déduisons, par
1 1
identification, que a2 = − et a3 = . Enfin
16 192
x x2 x3
ϕ(x) = − − + + O(x4 ).
2 16 192
Théorème VI.2. Soit A un ouvert non vide de IR3 et f : (x, y, z) 7→ f (x, y, z) une
fonction numérique de classe C k , (k ≥ 1), sur A. On suppose qu’il existe (a, b, c) ∈ A
tel que
∂f
f (a, b, c) = 0, (a, b, c) 6= 0.
∂z
Alors, il existe (ε, η) ∈ (IR∗+ )2 tel que, pour tout (x, y) ∈]a − ε, a + ε[×]b − ε, b + ε[,
l’équation f (x, y, z) = 0 admette une seule solution ϕ(x, y) ∈]c − η, c + η[. La fonction
ϕ ainsi définie est de classe C k sur ]a − ε, a + ε[×]b − ε, b + ε[. De plus ϕ(a, b) = c, et
∂f
pour tout (x, y) ∈]a − ε, a + ε[×]b − ε, b + ε[, on a (x, y, ϕ(x, y)) 6= 0 et
∂z
∂f ∂f
(x, y, ϕ(x, y)) (x, y, ϕ(x, y))
∂ϕ ∂ϕ ∂y
(x, y) = − ∂x , (x, y) = − .
∂x ∂f ∂y ∂f
(x, y, ϕ(x, y)) (x, y, ϕ(x, y))
∂z ∂z
Définition : Soit A une partie non vide de IRn . On appelle forme différentielle du
premier degré sur A une application ω de A dans L(IRn , IR). La forme différentielle
ω associe donc à chaque élément x de A une forme linéaire ωx : IRn −→ IR. Une telle
forme se décompose sur la base canonique (dx1 , . . . , dxn ) de L(IRn , IR), (rappelons que
(dx1 , . . . , dxn ) est la base duale de la base canonique de IRn ), d’où
n
X
ωx = ωi (x)dxi .
i=1
Formes différentielles du premier degré 25
Définition : Soit A une partie non vide de IRn . On appelle champ de vecteurs sur
A une application V de A dans IRn .
Définition : Soit f une fonction numérique définie sur un ouvert non vide A de IRn . Si
f est différentiable sur A, l’application df qui associe à chaque x de A la forme linéaire
dfx est une forme différentielle du premier degré sur A. Le champ de vecteurs associé
à df est appelé le gradient de f , on le note gradf . On a donc
µ ¶
∂f ∂f
gradf (x) = (x), · · · , (x) .
∂x1 ∂xn
Définition : Une forme différentielle ω du premier degré sur un ouvert A de IRn est dite
exacte si, et seulement si, il existe f : A −→ IR, différentiable sur A et telle que df = ω.
La fonction f , si elle existe, n’est évidemment pas unique, car ∀ α ∈ IR, d(f + α) = df .
n
X
Définition : Une forme différentielle ω = ωi dxi du premier degré sur un ouvert
i=1
A de IRn , (n ≥ 2), est dite fermée si, et seulement si, les fonctions ω1 , . . . , ωn sont de
classe C 1 sur A et
∂ωi ∂ωj
∀ (i, j) ∈ {1, . . . , n}2 , = .
∂xj ∂xi
n
X
Proposition VII.1. Soient n un entier supérieur ou égal à 2 et ω = ωi dxi une
i=1
forme différentielle du premier degré sur un ouvert A de IRn . On suppose que ω est
exacte et que les fonctions ω1 , . . . , ωn sont de classe C 1 sur A. Alors, ω est fermée sur
A.
26 Fonctions de plusieurs variables
5
! Remarque : Il est faux en général qu’une forme différentielle ω fermée sur un ouvert
A de IRn soit exacte sur A. Par exemple, soit ω la forme différentielle définie sur
A = IR2 \ {(0, 0)} par
−y x
ω(x,y) = dx + 2 dy.
x2 +y 2 x + y2
On vérifie facilement que ω est une forme fermée sur A.
Supposons qu’il existe f : A −→ IR de classe C 1 telle que
∂f y ∂f x
(x, y) = − 2 , (x, y) = 2 .
∂x x + y2 ∂y x + y2
On considère alors,
g : IR −→ IR, θ 7→ f (cos θ, sin θ).
EXERCICES
Exercice .1 Etudier l’existence d’une limite en (0, 0) pour les fonctions f suivantes:
xy 1 − cos(xy) xα y β
f (x, y) = , f (x, y) = , f (x, y) = , (α, β) ∈ IR2 .
x+y y2 y − x2
xyz
Exercice .2 La fonction f : (x, y, z) 7→ a-t-elle une limite en (0, 0, 0) ?
x+y+z
x+y
Exercice .3 La fonction f : (x, y, z) 7→ 2 a-t-elle une limite en
x − y2 + z2
(2, −2, 0) ?
Exercice .4 Soit f : IR2 −→ IR définie par
2 2
xy(x − y ) si
(x, y) 6= (0, 0)
f (x, y) = x2 + y 2
0 si (x, y) = (0, 0)
Montrer que f est de classe C 1 sur IR2 . Est-t-elle de classe C 2 sur IR2 .
Exercice .5 Soit f : IR −→ IR de classe C 1 , telle qu’il existe k ∈]0, 1[ vérifiant
∀ t ∈ IR, | f 0 (t) | ≤ k. On considère alors
1 − xy
f : IR2 −→ IR : f (x, y) = Arccos p .
1 + x2 + y 2 + x2 y 2
x2 + y 2 − z 2 y 2 + z 2 − x2 z 2 + x2 − y 2
f (x, y, z) = Arccos + Arccos + Arccos .
2xy 2yz 2zx
f : IR∗2
+ −→ IR : f (x, y) = x3 + 3xy 2 − 15x − 12y,
Exercice .13 Montrer, dans chacun des cas suivants, que la relation proposée définit
implicitement y en fonction de x sur IR, et que l’application ϕ : x 7→ ϕ(x) = y est de
classe C ∞ sur IR:
i. y 3 + y + x = 0, ii. y 3 + ex y + x2 = 0 iii. y 5 + (1 + x2 )y + 1 = 0.
Exercice .16 Montrer que les formes différentielles ω suivantes sont exactes et
calculer une primitive dans chaque cas:
2xy dx + (x2 − y 2 ) dy,
(2 − 9xy 2 )x dx + (4y 2 − 6x3 )y dy,
(1 + y 2 sin 2x) dx − 2y cos2 x dy,
(x2 + 2xy + 2xz) dx + (x2 + y 2 ) dy + (x2 + z 2 ) dz.
Exercice .17 Si ω est une forme différentielle non fermée, on appelle facteur
intégrant une fonction µ non nulle telle que ω1 = µω soit fermée.
Dans chacun des cas suivants chercher un facteur integrant µ de ω, puis déterminer
une primitive de ω1 = µω.
SOLUTIONS
xy
Solution .1 – Étude de la limite en (0, 0) de la fonction f (x, y) =
.
x+y
Remarquons d’abord que l’ensemble Df de définition de f est IR2 \ {(x, −x) : x ∈ IR},
et (0, 0) ∈ Df . D’autre part, nous avons
Il en résulte que lim f (x, x2 + xγ ) = +∞, et f n’a pas de limite en (0, 0).
>
x→0
xyz
Solution .2 Étude de la limite en (0, 0, 0) de la fonction f (x, y, z) = .
x+y+z
L’ensemble Df de définition de f est IR3 \ {(x, y, z) : x + y + z =
6 0}, et (0, 0, 0) ∈ Df .
Remarquons que lim f (x, x, x4 − 2x) = −∞. Donc f n’a pas de limite en (0, 0, 0).
>
x→0
x+y
Solution .3 Étude de la limite en (2, −2, 0) de la fonction f (x, y, z) = .
x2
− y2 + z2
L’ensemble Df de définition de f est IR3 \ {(x, y, z) : x2 + z 2 =
6 y 2 }, et (2, −2, 0) ∈ Df .
Remarquons que
2 1
lim f (2 + ε, ε − 2, ε) = lim = , et lim f (2 + ε, −ε − 2, ε) = 0,
>
ε→0
>
ε→0
8+ε 4 >
ε→0
et 5
x − 4x3 y 2 − xy 4
∂f si (x, y) 6= 0
(x, y) = (x2 + y 2 )2
∂y
0 si (x, y) = 0
En remarquant que
¯ 4 ¯ ¯ 5 ¯
¯ x + 4x2 y 3 − y 5 ¯ ≤ 2 | y | (x2 + y 2 )2 , et ¯ x − 4x3 y 2 − xy 4 ¯ ≤ 2 | x | (x2 + y 2 )2 ,
nous obtenons
¯ ¯ ¯ ¯
¯ ∂f ¯ ¯ ∂f ¯
∀ (x, y) 6= (0, 0), ¯ (x, y) ¯ ≤ 2|y| et ¯ (x, y) ¯ ≤ 2|x|.
¯ ∂x ¯ ¯ ∂y ¯
∂f ∂f
Les fonctions et sont continues sur IR2 et f est de classe C 1 sur IR2 .
∂x ∂y
Par contre f n’est pas de classe C 2 car
µ ¶
∂2f 1 ∂f ∂f
(0, 0) = lim (x, 0) − (0, 0) = 1.
∂x∂y x→0 x ∂y ∂y
µ ¶
∂2f 1 ∂f ∂f
(0, 0) = lim (0, y) − (0, 0) = −1.
∂y∂x y→0 y ∂x ∂x
Donc G est une application k 2 -contractante avec k 2 < 1. Comme IR2 est complet alors
le théorème du point fixe nous montre qu’il existe un réel et un seul y tel que G(y) = y.
On pose alors, x = a + f (y) et nous obtenons F (x, y) = (a, b).
On conclut que F (IR2 ) = IR2 et F est un C 1 -difféomorphisme de IR2 sur IR2 .
En utilisant le fait que f (x, y) = f (−x, −y) nous voyons aussi que
x4 + y 4 + z 4 < 2(x2 y 2 + y 2 z 2 + z 2 x2 )
ou bien,
(x + y + z)(x + y − z)(x − y + z)(−x + y + z) > 0
∂f
Un calcul simple montre qu’en tout point (x, y, z) ∈ ∆ nous avons (x, y, z) = 0
∂x
puis, le fait que x, y et z jouent des rôles symétriques nous permet d’écrire aussi,
∂f ∂f
(x, y, z) = 0 et (x, y, z) = 0. Alors df = 0 sur ∆ qui est un ensemble convexe.
∂y ∂z
Alors f est constante sur ∆. En testant avec (1, 1, 1) ∈ ∆ nous obtenons f (x, y, z) = π
pour tout (x, y, z) ∈ ∆.
Cet exercice exprime le fait que la somme des angles d’un triangle vaut π.
On trouve alors
∂f ∂2f
(x, y) = (1 + x)ex cos y − ex y sin y, (x, y) = (2 + x)ex cos y − ex y sin y.
∂x ∂x2
∂f ∂2f
(x, y) = − (1 + x)ex sin y − ex y cos y, (x, y) = − (2 + x)ex cos y + ex y sin y.
∂y ∂y 2
2◦ . Notons que
De même,
Alors,
n−1 0
∆g(x) = f 00 (r) + f (r).
r
On conclut que g est harmonique si, et seulement si,
ar + b si n = 1,
f (r) = aLog r + b si n = 2,
a + b si n ≥ 3.
rn−2
4◦ . Remarquons d’abord que
∂G ∂g ∂g
(r, θ) = cos θ (x, y) + sin θ (x, y),
∂r ∂x ∂y
∂G ∂g ∂g
(r, θ) = − r sin θ (x, y) + r cos θ (x, y)
∂θ ∂x ∂y
Ce qui s’écrit,
∂G ∂g ∂g ∂G ∂g ∂g
r (r, θ) = x (x, y) + y (x, y), (r, θ) = −y (x, y) + x (x, y).
∂r ∂x ∂y ∂θ ∂x ∂y
Donc,
µ ¶ µ ¶ µ ¶
∂ ∂G ∂ ∂g ∂g ∂ ∂g ∂g
r r (r, θ) = x x (x, y) + y (x, y) + y x (x, y) + y (x, y)
∂r ∂r ∂x ∂x ∂y ∂y ∂x ∂y
2 2 2
∂g ∂g ∂ g ∂ g ∂ g
=x (x, y) + y (x, y) + x2 2 (x, y) + 2xy (x, y) + y 2 2 (x, y)
∂x ∂y ∂x ∂x ∂y ∂y
38 Fonctions de plusieurs variables
et
µ ¶ µ ¶
∂2G ∂ ∂g ∂g ∂ ∂g ∂g
(r, θ) = − y −y (x, y) + x (x, y) + x −y (x, y) + x (x, y)
∂θ2 ∂x ∂x ∂y ∂y ∂x ∂y
2
∂g ∂g 2∂ g ∂2g 2
2∂ g
= − x (x, y) − y (x, y) + y (x, y) − 2xy (x, y) + x (x, y).
∂x ∂y ∂x2 ∂x ∂y ∂y 2
Alors,
µ ¶ µ ¶
∂ ∂G ∂2G ∂2g ∂2g
r r (r, θ) + (r, θ) = (x2 + y 2 ) (x, y) + 2 (x, y)
∂r ∂r ∂θ2 ∂x2 ∂y
Ce qui démontre que
∂2G 1 ∂G 1 ∂2G
(r, θ) + (r, θ) + (r, θ) = ∆g(x, y).
∂r2 r ∂r r2 ∂θ2
5◦ . Supposons que P ∈ IR[X, Y ] soit harmonique. Alors la fonction G définie
m
X
par G(r, θ) = P (r cos θ, r sin θ) s’écrit sous la forme G(r, θ) = rk hk (θ) avec hk un
k=0
polynôme trigonométrique de degré au plus k. D’après 4◦ nous avons
∂2G ∂G ∂2G
r2 (r, θ) + r (r, θ) + (r, θ) = 0
∂r2 ∂r ∂θ2
ce qui se traduit par
m
X
(k 2 hk (θ) + h00k (θ))rk = 0.
k=0
Par conséquent, h00k + k 2 hk = 0 pour tout k. Ce qui donne hk (θ) = Ak eikθ + Ak e−ikθ .
(Ici nous avons utilisé que hk est réel). En revenant à l’expression de G nous obtenons
Ãm !
X
iθ k
G(r, θ) = Re Ak (re )
k=0
ce qui donne à !
m
X
P (x, y) = Re Ak (x + iy)k .
k=0
m
X m
¡ ¢ X ¡ ¢
P (x, y) = ak Re (x + iy)k + bk Im (x + iy)k .
k=0 k=0
Solution .9 Notons d’abord que si deux des coefficients A, B et C sont nuls, alors
nous sommes déjà dans l’un des cas i, ii ou iii. Il en résulte, quitte à échanger A et C si
c’est nécessaire, que nous pouvons supposer C 6= 0. C’est ce que nous supposons dans
la suite.
Effectuons le changement de variables X = x + αy, Y = x + βy avec α 6= β. Définissons
F sur IR2 par F (X, Y ) = f (x, y).
∂f ∂F ∂F ∂f ∂F ∂F
(x, y) = (X, Y ) + (X, Y ), (x, y) = α (X, Y ) + β (X, Y )
∂x ∂X ∂Y ∂y ∂X ∂Y
et
∂2f ∂2F ∂2F ∂2F
(x, y) = (X, Y ) + 2 (X, Y ) + (X, Y )
∂x2 ∂X 2 ∂X ∂Y ∂Y 2
∂2f ∂2F ∂2F ∂2F
(x, y) =α (X, Y ) + 2(α + β) (X, Y ) + β (X, Y )
∂x ∂y ∂X 2 ∂X ∂Y ∂Y 2
∂2f 2
2∂ F ∂2F 2
2∂ F
(x, y) =α (X, Y ) + 2αβ (X, Y ) + β (X, Y )
∂y 2 ∂X 2 ∂X ∂Y ∂Y 2
∂2f ∂2f ∂2f
L’équation, A (x, y) + 2B (x, y) + C (x, y) = 0 est alors équivalente à
∂x2 ∂x ∂y ∂y 2
avec, a(t) = A + 2Bt + Ct2 et b(t, s) = A + B(t + s) + Cts. Distinguons alors les cas
suivants
• Cas B 2 − AC > 0. Alors nous choisissons (α, β) les deux racines réelles distinctes de
∂2F
l’équation a(t) = 0. Avec ce choix, (∗) devient (X, Y ) = 0.
∂X ∂Y
• Cas B 2 − AC = 0. Si B = 0 alors A = 0 (car C 6= 0) et par conséquent (∗) s’écrit
∂2f
déjà (x, y) = 0. Par contre, si B 6= 0 alors nous prenons β = −B/C = −A/B et α
∂y 2
∂2F
un réel quelconque différent de β. Avec ce choix (∗) devient (X, Y ) = 0.
∂X 2
2
• Cas B − AC < 0. Nous cherchons α et β distincts, qui vérifient a(α) = a(β) et
b(α, β) = 0 ce qui donne les deux conditions
2B 2B 2 − AC
α+β =− , αβ =
C C2
√ √
AC − B 2 − B AC − B 2 + B
Donc, avec le choix α = , et β = − , l’équation (∗)
C C
∂2F ∂2F
devient (X, Y ) + (X, Y ) = 0.
∂X 2 ∂Y 2
40 Fonctions de plusieurs variables
∂2F
Il est immédiat de voir que les solutions de (X, Y ) = 0 sont les fonctions
∂X ∂Y
F (X, Y ) = G(X) + H(Y ) où les fonctions G et H sont des fonctions quelconques
de classe C 2 .
∂2F
Les solutions de (X, Y ) = 0 sont les fonctions F (X, Y ) = XG(Y ) + H(Y ) où les
∂X 2
fonctions G et H sont des fonctions quelconques de classe C 2 .
∂2F
Enfin, les solutions de (X, Y ) = 0 sont les fonctions F (X, Y ) = Y G(X) + H(X) où
∂Y 2
les fonctions G et H sont des fonctions quelconques de classe C 2 .
∂f ∂f
(x, y) = 2x + y + 2 = 0, et (x, y) = x + 2y + 3 = 0
∂x ∂y
1 4
ce qui donne l’unique point critique (x0 , y0 ) = (− , − ) de f .
3 3
f : IR∗2 3 2
+ −→ IR : f (x, y) = x + 3xy − 15x − 12y.
∂f ∂f
(x, y) = 3(x2 + y 2 − 5) = 0, et (x, y) = 6(xy − 2) = 0.
∂x ∂y
Ce qui donne les deux points critiques (x1 , y1 ) = (1, 2) et (x2 , y2 ) = (2, 1) de f .
Solution .12 Il est immédiat que la fonction f définie par f (x, y) = ex+y + y − 1
∂f
est de classe C ∞ sur IR2 . D’autre part, f (0, 0) = 0 et (0, 0) = 2 6= 0. Alors, d’après
∂y
le théorème des fonctions implicites, il existe une et une seule fonction ϕ : I −→ IR,
définie sur un voisinage ouvert de 0, de classe C ∞ telle que ϕ(0) = 0 et pour tout x ∈ I,
f (x, ϕ(x)) = 0.
Comme ϕ est de classe C ∞ , alors elle admet un développement limité à tout ordre au
voisinage de 0.
En posant, ϕ(x) = ax + bx2 + cx3 + o(x3 ), et en remplaçant dans x + ϕ(x) − Log (1 −
ϕ(x)) = 0 nous obtenons
a2 2 a3
(2a + 1)x + (2b + )x + (2c + ab + )x3 + o(x3 ) = 0.
2 3
1 1 1
L’unicité du dévelppement montre que a = − , b = − , et c = . D’où
2 16 192
x x2 x3
ϕ(x) = − − + + o(x3 )
2 16 192
Ix0 de x0 une seule fonction ψx0 de classe C ∞ , (car f est C ∞ sur IR2 ), telle que
ψx0 (x0 ) = ϕ(x0 ) et pour tout x ∈ Ix0 nous avons f (x, ψx0 (x)) = 0. Alors ψx0 est la
restriction de ϕ à Ix0 et par conséquent ϕ est de classe C ∞ sur Ix0 . On conclut que ϕ
est C ∞ sur IR car x0 est arbitraire dans IR.
avec
Donc
p = 2, q = −1, r = −10, s = 11, t = −3.
On conclut que
Solution .16 Étude des formes différentielles ω = P (x, y) dx + Q(x, y) dy, avec
• P (x, y) = 2xy et Q(x, y) = x2 − y 2 . Nous avons, sur IR2 ,
∂P ∂Q
(x, y) = 2x, (x, y) = 2x.
∂y ∂x
Alors ω est une forme différentielle fermée. Les primitives de ω sont les fonctions f
y3
définies par f (x, y) = x2 y − + λ, avec λ ∈ IR.
3
• P (x, y) = (2 − 9xy )x et Q(x, y) = (4y 2 − 6x3 )y. Nous avons, sur IR2 ,
2
∂P ∂Q
(x, y) = 18x2 y, (x, y) = 18x2 y.
∂y ∂x
Alors ω est une forme différentielle fermée. Les primitives de ω sont les fonctions f
définies par f (x, y) = x2 − 3x3 y 2 + y 4 + λ, avec λ ∈ IR.
• P (x, y) = 1 + y 2 sin 2x et Q(x, y) = −2y cos2 x. Nous avons, sur IR2 ,
∂P ∂Q
(x, y) = 2y sin 2x, (x, y) = 2y sin 2x.
∂y ∂x
Alors ω est une forme différentielle fermée. Les primitives de ω sont les fonctions f
définies par f (x, y) = x − y 2 cos2 x + λ, avec λ ∈ IR.
• Étude de la forme différentielle ω = P (x, y, z) dx + Q(x, y, z) dy + R(x, y, z) dz,
avec
Solutions 45
∂P ∂Q ∂Q ∂R ∂R ∂P
(x, y, z) = (x, y, z), (x, y, z) = (x, y, z), (x, y, z) = (x, y, z).
∂y ∂x ∂z ∂y ∂x ∂z
Alors ω est une forme différentielle fermée. Les primitives de ω sont les fonctions f
1
définies par f (x, y, z) = (x3 + y 3 + z 3 ) + (y + z)x2 + λ, avec λ ∈ IR.
3
(x + y)λ0 (x + y) + 2λ(x + y) = 0
Il suffit alors de choisir λ une solution de tλ0 (t) + 2λ(t) = 0, par exemple, λ(t) = 1/t2 .
Dans ce cas ω1 = µω s’écrit sous la forme
y2 x2
ω1 = dx + dy.
(x + y)2 (x + y)2
xy
Les primitives de ω1 sont les fonctions f (x, y) = + c avec c ∈ IR.
x+y
• La forme différentielle (x2 + y 2 − 1)λ(x) dx − 2yλ(x) dy est fermée si, et seulement
si,
∂ ¡ 2 ¢ ∂
(x + y 2 − 1)λ(x) = (−2yλ(x)) .
∂y ∂x
Ce qui est équivalent, après dérivation et simplification, à λ0 (x) + λ(x) = 0. Il suffit
alors de choisir λ(x) = e−x .
Dans ce cas ω1 = µω s’écrit comme
Les primitives de ω1 sont les fonctions f (x, y) = −(y 2 + (x + 1)2 ) e−x + c avec c ∈ IR.
• Il est immédiat que la forme diférentielle ω = y dx − x dy devient fermée si l’on
la divise par xy. Donc
dx dy
ω1 = − .
x y
46 Fonctions de plusieurs variables
¯ ¯
¯ x¯
Les primitives de ω1 sont les fonctions f (x, y) = Log ¯¯ ¯¯ + c avec c ∈ IR.
y
• La forme différentielle (x + y − 1)λ(x − y ) dx − 2xyλ(x2 − y 2 ) dy est fermée
2 2 2 2
Il suffit alors de choisir λ une solution de (1 + t)λ0 (t) + 2λ(t) = 0, par exemple,
λ(t) = 1/(1 + t)2 .
Dans ce cas ω1 = µω s’écrit sous la forme
x2 + y 2 − 1 2xy
ω1 = 2 2 2
dx − dy.
(1 + x − y ) (1 + x2 − y 2 )2
x
Les primitives de ω1 sont les fonctions f (x, y) = + c avec c ∈ IR.
y2 − x2 − 1
Solution .18 La forme considérée est fermée si, et seulement si, f (y)g 0 (z) = y pour
tout y et z. Ce qui démontre qu’il existe a ∈ IR∗ tel que f (y) = ay pour tout y ∈ IR et
que g(z) = (b + z)/a pour tout z ∈ IR. Alors f (y)g(z) = yz + by pour tout (y, z) ∈ IR2 .
La forme ω devient
y2
ω = 2xz dx + y(z + b) dy + (x2 + ) dz.
2
y2 b
Les primitives de ω sont les fonctions f (x, y, z) = (x2 + ) z + y 2 + c avec c ∈ IR.
2 2
Z
Solution .19 a. Calcul de l’intégrale curviligne ω, où ω(x, y) = (x − y 3 ) dx +
Γ
x3 dy, et Γ le cercle d’équation x2 + y 2 = 1 parcouru une fois
Z dans le sens positif.
Comme ω1 (x, y) = xdx est une forme fermée sur IR2 , alors ω1 = 0 et par conséquent
Γ
Z Z Z 2π ¡ 3 ¢
ω= 3 3
x dy − y dx = cos θd(sin θ) − sin3 θd(cos θ)
Γ Γ 0
Z 2π Z
4 4 1 2π 3π
= (cos θ + sin θ) dθ = (3 + cos 4θ) dθ = .
0 4 0 2
Z
b. Calcul de l’intégrale curviligne ω, où ω(x, y, z) = xyz dz, et Γ le cercle
Γ
sin t sin t
paramétré par x = cos t, y = √ , et z = √ , t allant de 0 à 2π.
2 2
Solutions 47
Z Z Z 2π Z 2π
1 2 1 2 π
ω = xyz dz = √ cos θ sin θ dθ = √ (1 − cos 4θ) dθ = √ .
Γ Γ 2 2 0 16 2 0 8 2
Z
c. Calcul de l’intégrale curviligne ω, où ω(x, y, z) = z dx + x dy + y dz, et Γ le
Γ
cercle d’équations x2 + y 2 + z 2 = 1, x + z = 1, parcouru dans le sens positif, le plan
−
→ 1 1
x + z = 1 étant orienté par le vecteur normal K = ( √ , 0, √ ).
2 2
1 1 √
Le cercle considéré est de centre ( , 0, ) et de rayon 1/ 2. Le plan du cercle Γ est
2 2
−
→ 1 1 −
→
engendré par les deux vecteurs orthonormaux I = ( √ , 0, − √ ), et J = (0, 1, 0), qui
2 2
−
→ −
→ −→ − →
forment avec K une base orthonormale directe ( I , J , K ) de IR3 . La paramétrisation
demandée de Γ est, par conséquent,
1 1 cos θ −
→ sin θ →
−
t 7→ ( , 0, ) + √ I + √ J
2 2 2 2
soit,
1 + cos θ sin θ 1 − cos θ
x(θ) = , y(θ) = √ , z(θ) = , (0 ≤ θ ≤ 2π).
2 2 2
Z Z 2π µ ¶
1 − cos θ 1 + cos θ sin2 θ
ω= − sin θ + √ cos θ + √ dθ
Γ 0 4 2 2 2 2
Z 2π µ ¶
1 cos θ sin θ sin 2θ π
= √ + √ − + dθ = √ .
0 2 2 2 2 4 8 2
Z
(x − y) dx + (x + y) dy
d. Calcul de l’intégrale curviligne ω, où ω(x, y) = , et Γ
Γ x2 + y 2
est le carré ABCD de sommets A(a, a), B(−a, a), C(−a, −a), et D(a, −a) avec a > 0
parcouru une fois dans le sens positif.
Notons que
Z Z 1
t+1
ω = dt, avec x(t) = −at, y(t) = a
AB t2 + 1
Z Z−1
1
t+1
ω = dt, avec x(t) = −a, y(t) = −at
BC t2 + 1
Z Z−1
1
t+1
ω = dt, avec x(t) = at, y(t) = −a
t2 + 1
ZCD Z−1
1
t+1
ω = dt, avec x(t) = a, y(t) = at.
DA −1 t2 + 1
Alors, Z Z Z Z
1 1 1
t+1 −t + 1 1
ω=4 dt = 4 dt = 4 dt = 2π.
Γ −1 t2 + 1 −1 t2 + 1 −1 t2 +1
OKMRAN
OUBA
SURFACES
I. Généralités
Nous rappelons qu’un domaine de IR2 est une partie ouverte et connexe.
Nous appelons une surface paramétriée tout couple (A, f ) constitué d’un domaine A
de IR2 et d’une application f continue de A dans IR3 .
→
− − → − →
f (A) se nomme le support de la surface paramétrée. Dans un repère (O, i , j , k ) de
IR3 , la fonction f est définie par ses coordonnées :
α(u, v)
f (u, v) = β(u, v) ,
γ(u, v)
où (u, v) ∈ IR2 est le couple de paramètres qui parcourt A, et {α, β, γ} étant trois
fonctions numériques continues sur A.
En particulier, la donnée d’une fonction numérique z = g(x, y) continue sur un domaine
A, définit une surface paramètrée (A, f ) où la fonction vectorielle f est définie par
f (x, y) = t [x, y, g(x, y)] dans le repère choisi. Une telle représentaion paramétrée sera
nommée cartésienne et notée (A, g).
Plus généralement, soit h une application continue de IR3 dans IR. On appelle surface
d’équation h(x, y, z) = 0 l’ensemble des points (x, y, z) ∈ IR3 solutions de l’équation
h(x, y, z) = 0.
Dans la suite nous allons étudier quelques exemples de surfaces.
x = 3t2 , z − y = 6t
Définition : On appelle surface cylindrique toute surface engendrée par une famille à
un paramètre de droites ayant une direction fixe.
Si la famille de droites (Dt )t∈I possède la direction δ, L’équation vectorielle d’une
−−−−→
droite Dt est du type f (t)M = uδ, (u ∈ IR). Lorsque (t, u) parcourt I × IR, on a encore
l’équation vectorielle de S et l’on reconnaı̂t que t 7→ f (t) est une paramétrisation d’une
directrice de S.
Examinons le cas où la famille de droites dépend de deux paramètres u et v liés par
une relation de façons que toute droite Du,v de la famille puisse être considérée comme
l’intersection de deux plans Pu et Qv parallèles à deux plans fixes d’équations respectives
Surfaces cylindriques 3
Définition : On se donne une surface Σ dans IR3 et une direction δ ∈ IR3 . L’ensemble
S des droites parallèles à δ et qui sont tangeantes à Σ est dit surface cylindrique
circonscrit à Σ parallèlement à δ.
Si Σ est une surface d’équation f (x, y, z) = 0, où f est une fonction polynôme à
trois variables, et si (α, β, γ) sont les coordonnées de la direction δ, alors un point
M = (X, Y, Z) appartient à la surface cylindrique S circonscrit à Σ parallèlement à δ
si, et seulement si, la droite Dt paramétrée par
X + αt
t 7→ Y + βt
Z + γt
x2 y2 z2
+ + = 1.
a2 b2 c2
admet une racine double en t, ce qui équivalent à dire que le discriminant de l’équation
de second degré suivante est nul.
µ ¶ µ ¶
1 1 1 2 X Y Z X2 Y2 Z2
+ + t +2 + + t+ + + − 1 = 0.
a2 b2 c2 a2 b2 c2 a2 b2 c2
i.e. µ ¶2 µ ¶µ ¶
X Y Z 1 1 1 X2 Y2 Z2
2
+ 2+ 2 = 2
+ 2+ 2 + 2 + 2 −1 ,
a b c a b c a2 b c
soit
a2 (Y − Z)2 + b2 (Z − X)2 + c2 (X − Y )2 = a2 b2 + b2 c2 + c2 a2 . (S)
Exemple : Soient, dans un repère orthonormal de IR3 , le sommet s = (a, b, c), (abc 6= 0),
et l’ellipse Γ paramétrée par
a cos t
t 7→ b sin t .
0
x z ³ z´ y z ³ z´
− = 1− cos t, − = 1− sin t
a c c b c c
Définition : On appelle surface conique toute surface engendrée par une famille à un
paramètre de droites passant par un point fixe.
Si les droites de la famille de droites (Dt )t∈I passe par s, L’équation vectorielle de Dt
−→
est du type sM = uf (t), (u ∈ IR). Lorsque (t, u) parcourt I × IR, on a encore l’équation
vectorielle de S.
Examinons le cas où la famille de droites dépend de deux paramètres u et v liés par
une relation de façons que toute droite Du,v de la famille puisse être considérée comme
l’intersection de deux plans
P − uR = 0, et Q − vR = 0,
L’intersection Du,v des deux plans représentés par ces deux équations appartient à une
famille de droites passant par s, les paramètres u et v vérifient la condition f (u, v) = 0.
Par suite, (S) représente une surface conique.
Nous avons donc démontré le théorème suivant:
µ ¶
P Q
Théorème III.1: Toute équation du type f , = 0 où P = 0, Q = 0, R = 0
R R
sont les équations de trois plans ayant un, et un seul, point commun s, représente une
surface conique de sommet s.
Corollaire III.2. Toute équation du type g(P, Q, R) = 0 où g est une fonction
homogène de IR3 dans IR et où P = 0, Q = 0 R = 0 sont les équations de trois
plans ayant un, et un seul, point commun s, représente une surface conique de sommet
s.
Définition : On se donne une surface Σ dans IR3 et un point s ∈ IR3 . L’ensemble S des
droites passant par s et qui sont tangeantes à Σ est dit surface conique circonscrit
à Σ de sommet s.
Si Σ est une surface d’équation f (x, y, z) = 0, où f est une fonction polynôme à trois
variables, et si (α, β, γ) sont les coordonnées du point s, alors un point M = (X, Y, Z)
appartient à la surface conique S circonscrit à Σ de sommet s si, et seulement si, la
droite Dt paramétrée par
α + t(X − α)
t 7→ β + t(Y − β)
γ + t(Z − γ)
est tangente à Σ, c’est à dire si, et seulement si, l’équation
Définition : On donne un arc Γ dans IR3 et une droite D. La surface S engendrée par
la famille des arcs (Γα )α∈IR déduits de Γ par rotations d’axe D et d’angles α est dite
surface de révolution d’axe D. L’arc Γ se nomme génératrice de la surface S.
Définition : On appelle surface révolution d’axe D, toute surface engendrée par une
famille à un paramètre de cercles axés sur D.
→
− − → − →
Dans un repère orthonormal (O, i , j , k ), soit P = 0 l’équation d’un plan fixe
perpendiculaire à D et Σ = 0 l’équation d’une sphère fixe centrée sur D.
Tout cercle Cu,v axé sur D a des équations du type
½
Σ = u,
P = v.
où u et v sont deux parmètres réels. Cette famille de cercles dépendra en dernier ressort
d’un seul paramètre si u et v sont liés par une relation f (u, v) = 0. L’élimination des
paramètres u et v est immédiate et conduit à l’équation
f (Σ, P ) = 0, (S)
Par le point M (x, y, z) de la surface représentée par (S) passe un cercle Cu,v axé sur
la perpendiculaire D menée du centre de Σ au plan P , les paramètres u et v étant liés
par la relation f (u, v) = 0. Par suite (S) représente une surface de révolution S d’axe
D. Nous avons donc démontré le théorème suivant:
Surfaces de révolution 9
Théorème IV.1: Toute équation du type f (Σ, P ) = 0 où Σ = 0, est léquation d’une
sphère et P = 0 l’équation d’un plan, représente une surface de révolution dont l’axe
est la perpendiculaire menée du centre de la sphère Σ au plan P .
Exemple : Étudions la surface de révolution d’axe D engendrée par une droite ∆ non
coplanaire à D.
−
→ − → → −
Choisissons un repère orthogonal (O, i , j , k ), la droite D coı̈ncidant avec l’axe Oz et
la perpendiculaire commune à D et ∆ étant l’axe Ox. Les équations de ∆ dans un tel
repère sont du type
x = a, z = ytg ϕ, avec atg ϕ 6= 0 (∆)
x2 + y 2 + z 2 = u. (1)
z = v. (2)
Pour que le cercle Σu ∩ Pv rencontre ∆, il faut, et il suffit, que le système des quatre
équations (∆), (1), (2) ait une solution (x, y, z) qui nécessairement est
x = a, y = vcotg ϕ, z = v,
et cette solution existe effectivement si, et seulement si, elle vérifie (1):
v2
a2 + = u. (3)
sin2 ϕ
L’élimination de u et v entre (1), (2) et (3) donne l’équation de la surface de révolution
S étudiée:
x2 + y 2 − z 2 cotg 2 ϕ = a2 . (S)
C’est une hyperbole de centre O, d’axe focal Ox, d’axe non transverse D, les sommets
étant (a, 0, 0) et (−a, 0, 0), et les asymptotes faisant, comme la droite ∆ donnée au
π
départ, le même angle − ϕ avec l’axe D.
2
La surface S est engendrée par cette hyperbole en tournant autour de son axe non
transverse D. S est nommée hyperboloı̈de de révolution.
10 Surfaces
−
→ − → − →
Exemple : On se donne un repère orthogonal (O, i , j , k ) de IR3 . Déterminer la
surface de révolution S d’axe D(x = y = z) engendrée par le cercle Γ:
z = 0, x2 + y2 − 2ax = 0.
x2 + y 2 + z 2 = u. (1)
x + y + z = v. (2)
u2 ³ u ´2
+ v− = u,
4a2 2a
c’est à dire
u2 − 2auv + 2a2 (v 2 − u) = 0. (3)
V. Quadriques
−
→ − → − →
Dans ce paragraphe E désigne un espace euclidien de dimension 3, et (O, i , j , k ) un
repère orthonormal de E.
Définition : On appelle Quadrique la surface d’équation, dans un repère orthonormal
de E,
q(x, y, z) = 0
On note alors
c’est le polynôme homogène de degré 2 de q, c’est à dire une forme quadratique à trois
variables dont la matrice est
a d f
M = d b e .
f e c
Si X est la matrice colonne des coordonnées x, y, z de tout point p ∈ E dans le repère
→
− −→ − →
(O, i , j , k ), on a
ϕ(x, y, z) =t XM X, (1)
q(x, y, z) =ϕ(x, y, z) + 2rx + 2sy + 2tz + u = 0. (2)
→ → −
− − →
Nous allons passer du repère orthogonal (O, i , j , k ) à un autre repère orthogonal
−
→ → − − →
(O0 , I , J , K ). Ce changement est défini d’abord par la matrice colonne X0 des
coordonnées de la nouvelle origine O0 dans l’ancien repère:
x0 −−→ −
→ −
→ −
→
X0 = y0 , avec OO0 = x0 i + y0 j + z0 k ,
z0
→
− −→ −→
ensuite par la matrice orthogonale P de passage de la base ( i , j , k ) à la base
→
− − → − →
( I , J , K ). Si l’on désigne par X et X 0 les matrices colonnes des coordonnées de tout
12 Surfaces
X = X0 + P X 0 . (3)
où ϕ1 est une forme quadratique à trois variables. Comme x, y, z s’expriment, dans (3),
en fonction de x0 , y 0 , z 0 par des polynômes du premier degré, ϕ1 se déduit de ϕ en posant
dans (1)
X = P X 0, d’où t
X = t X 0t P = t X 0 P −1 ,
ϕ1 (x0 , y 0 , z 0 ) = t X 0 (P −1 M P )X 0 .
On sait que les matrices M et P −1 M P ont les mêmes valeurs propres et les mêmes
vecteurs propres. On peut donc énoncer le théorème suivant:
λ1 x2 + λ2 y 2 + λ3 z 2 + h = 0. (6)
On voit facilement que ω est un centre de symétrie de Q, que les axes de coordonées
sont des axes de symétries et que les trois plans contenant respectivement deux de ces
axes sont plans de symétrie de Q.
Si h 6= 0, Q est une quadrique propre et si h = 0, Q est dégénérée en un cône de
sommet ω. Envisageons ces deux cas séparément.
x2 y2 z2
+ + ε + ε0 = 0,
a2 b2 c2
1 1 1
a2 = , b2 = , c2 = ,
λ1 λ2 | λ3 |
x2 y2 z2
+ + ε = 0,
a2 b2 c2
λ1 x2 + λ2 y 2 + 2γz 0 + h = 0. (7)
→=− h →
−
ωs
−
K,
2γ
l’équation de Q est
λ1 x2 + λ2 y 2 + 2γz = 0. (8)
→=−h−
une translation du repère pour amener l’origine ω en un point s défini par −
ωs
→0
J ,
2δ
donne à Q l’équation
λ1 x2 + 2δy = 0.
−
→
Q est un cylindre parabolique de génératrices parallèles à IRK 0 .
Soit (A, f ) une surface paramétrée de classe C p (p ≥ 1), où les paramètres sont (u, v).
Un changement de paramètres est un homéomorphisme
ϕ : B −→ A
(B est un domaine de IR2 ) qui donne les paramètres (u, v) en fonction de deux nouveaux
paramètres (u1 , v1 ): ½
u = ξ(u1 , v1 ),
ϕ
v = η(u1 , v1 ).
Si l’on pose g = f ◦ϕ, on obtient une surface paramétrée (B, g) ayant évidemment le
même support que (A, f ). Notons que (B, g) est de classe C p si, et seulement si, ϕ est
de classe C p . Pour être admissible dans la théorie, ce changement de paramètres doit
être un difféomorphisme de classe C p , c’est-à-dire l’application ϕ et sa réciproque ϕ−1
sont toutes deux de classe C p .
Supposons l’application ϕ de classe C p . Son jacobien est
∂ξ ∂ξ
1 ∂v1
∆ϕ (u1 , v1 ) = det ∂u
∂η ∂η
∂u1 ∂v1
p
et ϕ est un difféomorphisme de classe C , si, et seulement si, son jacobien ∆ϕ ne s’annule
pas sur B.
Définition : – Pour toute surface paramétrée (A, f ) de classe C p (p ≥ 1), un
changement de paramètres ϕ est dit admissible si ϕ est un difféomorphisme de même
classe C p .
– Deux surfaces paramétrées (A, f ) et (B, g) sont dites C p -équivalentes (p ≥ 1), si
elles sont de même classe C p et s’il existe un changement de paramètres admissibles
ϕ : B −→ A tel que g = f ◦ϕ.
La relation “ (A, f ) est C p -équivalent à (B, g)” est une relation d’équivalence sur
l’ensemble des surfaces paramétrées de classe C p . Une classe d’équivalence sera nommée
surface géomètrique de classe C p . Un élément quelconque (A, f ) de la classe est
une représentation paramétrée de la surface géométrique.
“Prélude” à la théorie générale des surfaces 17
Définition : On appelle Surface réglée toute surface engendrée par une famille de
droites (Dt )t∈I à un paramètre, que l’on nomme génératrices rectilignes de la surface
reglée.
Par exemple, les cylindres, les cônes sont des surfaces réglées. L’équation vectorielle
d’une surface réglée (S) est du type
m = f (t) + ug(t), (S)
f et g étant deux fonctions de classe C 1 sur I à valeurs dans IR3 , et le couple (t, u)
parcourant I × IR.
Pour tot t ∈ I, Dt est la droite passant par f (t) et dirigée par g(t). (si g(t) 6= 0, ce que
l’on supposera dans la suite pour tout t ∈ I).
Le plan tangent en un point régulier m(t, u) est défini par les deux vecteurs g(t) et
f 0 (t) + ug 0 (t). Le point est régulier si ces deux vecteurs ne sont pas colinéaires. La
proposition suivante est évidente:
Théorème VI.1: En tout point régulier d’une surface réglée, le plan tangent contient
la génératrice de ce point.
Théorème VI.2: Pour toute surface développable, le plan tangent est le même en tout
point régulier d’une même génératrice rectiligne.
EXERCICES
x sin z = y cos z, x2 + y 2 ≤ 1.
x3 + y 3 + z 3 − 3xyz − a3 = 0.
xyz = 1.
20 Surfaces
Exercice .6 Déterminer l’ensemble des sommets des cônes qui contiennent l’ellipse
x2 y2
z = 0, + −1=0
a2 b2
et qui coupent le plan yoz suivant un cercle.
Exercice .7 Soient ∆ la droite d’équations x = 0, y = 0, Q le plan d’équation z = y,
et le point A(a, 0, 0). À toute droite U incluse dans Q et passant par A, on associe la
perpendiculaire commune D à ∆ et U . Déterminer la surface engendrée par la famille
des droites D (conoı̈de Plüker). Déterminer le lieu du point de rencontre M de D et U .
Exercice .8 Déterminer l’équation du cylindre de révolution de rayon a ∈ IR∗+ et
qui a pour axe la droite D d’équations
x + 2y − z + a = 0, 2x − y + z + a = 0.
x3 + y 3 + z 3 − 3xyz − 1 = 0
x2 + y 2 + z 2 − 2xy + 2xz + 3x − y + z + 1 = 0,
(x − y)(y − z) + (y − z)(z − x) + (z − x)(x − y) + (x − y) = 0,
x2 + 9y 2 + 4z 2 − 12yz + 4zx − 6xy + 4x − 2y + z + 4 = 0.
Exercice .13 Soit la nappe paramétrée Σ:
cos θ sin θ ch v
x(v, θ) = , y(v, θ) = , z(v, θ) = .
sh v sh v sh v
Montrer qu’il existe une courbe γ tracée sur Σ telle que la tangente à γ en tout point
soit tangente à la sphère x2 + y 2 + z 2 = 1.
Solutions 21
SOLUTIONS
x2 y2 z2
Solution .1 1◦ . Un calcul immédiat montre que + − = −1. C’est l’une
a2 b2 c2
des deux nappes d’un hyperboloı̈de à deux nappes.
x2 y2 z2
2◦ . Un calcul immédiat montre que 2 + 2 − 2 = 1. C’est un hyperboloı̈de à une
a b c
nappe.
x2 y2 z2
3◦ . Un calcul simple montre que 2 + 2 + 2 = 1. C’est un ellipsoı̈de.
a b c
◦ x2 y2 z2
4 . On voit immédiatement que 2 + 2 − 2 = 0. C’est un cône.
a b c
Il est immédiat de voir que lorsque v tend vers u, le plan Pu,v tend vers Pu avec
Pu : sin u X − cos u Y + Z = u.
d’oú
x sin z = y cos z, x2 + y 2 ≤ 1. (∗)
22 Surfaces
qui s’écrit
¡ 3 ¢ ¡ ¢
X + Y 3 + (Z − a)3 − 3XY (Z − a) t3 + 3a (Z − a)2 − XY t2 + 3a2 (Z − a)t = 0.
Soit t = 0 est la racine double de cette équation, ce qui donne le plan d’équation z = a
qui est le plan tangent à (S) au point (0, 0, a), soit la racine double est différante de 0,
c’est donc une racine double de
¡ ¢ ¡ ¢
X 3 + Y 3 + (Z − a)3 − 3XY (Z − a) t2 + 3a (Z − a)2 − XY t + 3a2 (Z − a) = 0.
Cette équation admet une racine double si, et seulement si, le discriminant est nul. Ce
qui donne
qui s’écrit
Soit t = 0 est la racine double de cette équation, ce qui donne le plan d’équaion
x + y + z = 3 qui est le plan tangent à (S) au point (1, 1, 1), soit la racine double
est différante de 0, c’est donc une racine double de
Cette équation admet une racine double si, et seulement si, le discriminant est nul. Ce
qui donne pour (C),
(XY + Y Z + ZX − 2(X + Y + Z) + 3)2 = 4(X − 1)(Y − 1)(Z − 1)(X + Y + Z − 3)
ou X +Y +Z =3
L’ensemble des sommets S(α, β, γ) des cônes qui contiennent l’ellipse d’équation
x2 y2
z = 0, + = 1 et qui coupent le plan (yoz) suivant un cercle est l’hyperbole
a2 b2
α2 γ2
d’équation β = 0, 2 − 2 = 1 auquel il faut enlever les deux points (a, 0, 0) et
a b
(−a, 0, 0).
Solution .7 La famille des droites U qui passent par A(a, 0, 0) et qui sont
incluses dans le plan Q d’équation z = y peut être représentée par (Uλ )λ∈IR avec
Uλ : y = z, x = a + λy.
Le plan d’équation z = 0 est orthogonal à ∆ et le plan d’équation λx + y = 0 est
orthogonal à Uλ alors la droite Dλ , la perpendiculaire commune à ∆ et Uλ , admet une
équation de la forme z = h, λx + y = v avec (h, v) déterminé par la condition que Dλ
−λa
rencontre ∆ et Uλ , ce qui donne v = 0, h = . Donc
1 + λ2
λa
Dλ : λx + y = 0, z=− .
1 + λ2
y = z, x2 + y 2 − ax = 0.
Solution .8 La droite D est la droite passant par le point A(−a, a, 2a) et dirigée
−
→ t
par le vecteur V = (1, −3, −5). Un point M (x, y, z) appartient au cylindre cherché si,
→
− −
→ −−→
et seulement si, la distance de M à D est a. Ce qui s’écrit a2 || V ||2 = || V ∧ AM ||2 , d’où
ou bien
Solution .11 Faisons la même démarche que dans l’exercice précédent. Posons
P = x + y + z et S = x2 + y 2 + z 2 . Notons enfin
Alors,
F (x, y, z) =x4 + y 4 + z 4 + (xy)2 + (yz)2 + (xz)2 − 2xy.xz − 2xy.yz − 2xz.yz
¡ ¢
=S 2 − (xy)2 + (yz)2 + (zx)2 + 2xy.xz − 2xy.yz − 2xz.yz
1
=S 2 − (xy + yz + zx)2 = S 2 − ((x + y + z)2 − x2 − y 2 − z 2 )
4
1 3 1 1
=S 2 − (P 2 − S)2 = S 2 + SP 2 − P 4
4 4 2 4
l’équation de la surface (Σ) s’écrit sous la forme f (S, P ) = 3S 2 + 2SP 2 − P 4 = 4a4 avec
P = λ l’équation d’un plan et S = µ l’équation d’une sphère centrée en (0, 0, 0). Il en
résulte que (Σ) est une surface de révolution d’axe la droite D passant par l’origine et
dirigée par le vecteur t (1, 1, 1).
26 Surfaces
Solution .12 Dans chacun des trois cas notons A la matrice dans la base canonique
→
− − → − →
( i , j , k ) de IR3 , de la forme quadratique définie par la partie homogène de degré 2
de l’équation de (Q).
a. Étude de F (x, y, z) = x2 + y 2 + z 2 − 2xy + 2xz + 3x − y + z + 1 = 0.
La matrice A est donnée par
1 −1 1
A = −1 1 0.
1 0 1
Comme 0 n’est pas une valeur propre de A alors Q est une quadrique à centre. Le centre
C est obtenu en résolvant le système d’équations
∂F
(x, y, z) =2x − 2y + 2z + 3 = 0
∂x
∂F
(x, y, z) = − 2x + 2y − 1 = 0
∂y
∂F
(x, y, z) =2x + 2z + 1 = 0
∂z
1
ce qui donne C( , 1, −1).
2
−
→ → − − →
L’équation de Q dans le repère R1 = (C; i , j , k ) devient
3
X 2 + Y 2 + Z 2 − 2XY + 2XZ + = 0.
4
La matrice symétrique A se diagonalise dans le groupe orthogonal et, tout calcul fait,
nous obtenons A = P DP −1 où,
√ 1 1
√
1− 2 0 0 −√ 0
2 2
√ 1 1 1
√
D= 0 1+ 2 0, P = .
2 2 2
1 1 1
0 0 1 − − √
2 2 2
−
→ − → − → −
→ −→ → −
L’équation de Q dans le nouveau repère orthonormé R2 = (C; I , J , K ), (où I , J , K
sont les vecteurs colonnes de P
−
→ 1 −→ 1−→ 1→− −
→ 1 −→ 1−→ 1−→ −
→ 1 −→ 1 −→
I = √ i + j − k, J = −√ i + j − k , K = √ j + √ k .)
2 2 2 2 2 2 2 2
Solutions 27
α2 β2 γ2
On conclut que Q admet l’équation réduite − − = 1 avec
a2 b2 c2
√ √
2 3(1 + 2) 2 3( 2 − 1) 3
a = , b = , c2 = .
4 4 4
F (x, y, z) = x2 + y 2 + z 2 − xy − xz − yz + y − x.
3
Le polynôme caractéristique de A est XA (λ) = −λ(λ − )2 . Comme 0 est une valeur
2
propre de A alors Q n’est pas une quadrique à centre.
La matrice symétrique A se diagonalise dans le groupe orthogonal et nous obtenons
A = P DP −1 où,
3 1 1 1
0 0 √ √ √
3
2
12 1
6
1
3 √
D=
0
0, P = −√ √ .
2 2 6 3
2 1
0 0 0 0 −√ √
6 3
−
→ − → → − −
→ →− − →
En considérant le repère R1 = (O; I , J , K ), où I , J , K sont les vecteurs colonnes de
P:
−
→ 1 →− −→ −
→ 1 −→ −→ →
− →
− 1 −→ −→ → −
I = √ ( i − j ), J = − √ ( i + j − 2 k ), K = √ ( i + j + k ).
2 6 3
3 2 3 2 √
L’équation de Q s’écrit dans ce nouveau repère sous la forme X + Y − 2X = 0,
2 2
ou encore √
9 2 2 9 2
(X − ) + Y = 1.
2 3 2
28 Surfaces
√
−−→ 2→
−
En posant enfin C(1/3, −1/3, 0) de telle manière que OC = I et en prenant pour
3
−
→ −→ →− 9
nouveau repère R2 = (C; I , J , K ), l’équation de Q devient (α2 + β 2 ) = 1. Q est
2 √
−
→ 2
alors le cylindre de révolution d’axe passant par C et dirigé par K , et de rayon .
3
c. Étude de F (x, y, z) = x2 + 9y 2 + 4z 2 − 6xy + 4xz − 12yz + 4x − 2y + z + 4 = 0.
La matrice A est donnée par
1 −3 2
A = −3 9 −6 .
2 −6 4
Le polynôme caractéristique de A est XA (λ) = −λ2 (λ − 14). Comme 0 est une valeur
propre de A alors Q n’est pas une quadrique à centre.
La matrice symétrique A se diagonalise dans le groupe orthogonal et nous obtenons
A = P DP −1 où,
1 1 22
14 0 0 −√ √ − √
14 5 6 5 21
3 7 4
√ √ − √
D= 0 0 0, P = .
14 5 6 5 21
2 2 1
0 0 0 −√ √ √
14 6 21
−
→ − → → − −
→ →− − →
En considérant le repère R1 = (O; I , J , K ), où I , J , K sont les vecteurs colonnes de
P:
−
→ 1 −
→ →
− −
→
I = √ (− i + 3 j − 2 k ),
14
−
→ 1 − → −
→ →
−
J = − √ ( i + 7 j + 10 k ),
5 6
−
→ 1 −
→ →
− −
→
K = √ (−22 i − 4 j + 5 k ).
5 21
L’équation de Q s’écrit dans ce nouveau repère sous la forme
12 15
14X 2 − √ X − √ Z + 4 = 0
14 21
ou encore µ ¶2 Ã √ !
3 15 187 21
X− √ − √ Z− = 0.
7 14 14 21 735
√
8453 821 38 −−→ 3 − → 187 21 → −
En posant C( ,− ,− ), de telle manière que OC = √ I + K
7350 7350 735 7 14 735
−
→ → − −→
et en prenant pour nouveau repère R2 = (C; I , J , K ), l’équation de Q devient
15
α2 − √ β = 0. Q est alors un cylindre parabolique.
14 21
Solutions 29
∂x ∂y ∂z ∂x ∂y
= −xz, = −yz, = 1 − z2, = −y, = x.
∂v ∂v ∂v ∂θ ∂θ
La droite D(t) tangente à γ au point M (t) est la droite passant par M (t) et dirigée
par M 0 (t). Cette droite est aussi tangente à la sphère (S) d’équation cartésienne
x2 + y 2 + z 2 = 1 si, et seulement si, la distance de l’origine O(0, 0, 0) à D(t) vaut
k M (t) ∧ M 0 (t) k
1. Mais d(O, D(t)) = . On conclut que D(t) est tangente à (S) si, et
k M 0 (t) k
seulement si,
k M (t) ∧ M 0 (t) k = k M 0 (t) k (∗)
Mais,
−yv 0 (t) + xzθ0 (t)
0
M (t) ∧ M (t) = xv 0 (t) + yzθ0 (t)
(1 − z 2 )θ0 (t)
Alors (∗) est équivalente à
(−yv 0 (t) + xzθ0 (t))2 + (xv 0 (t) + yzθ0 (t))2 + (1 − z 2 )2 θ02 (t) =
(−xzv 0 (t) − yθ0 (t))2 + (−yzv 0 (t) + xθ0 (t))2 + (1 − z 2 )2 v 02 (t).
ce qui est équivalent à θ02 (t) = v 02 (t). Les solutions sont donc v = c + θ ou v = c − θ
où c est une constante. Comme nous cherchons seulement une solution, nous pouvons
30 Surfaces
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