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État de Droit, Qualité de La Démocratie Et Gouvernance Démocratique Au Pérou
État de Droit, Qualité de La Démocratie Et Gouvernance Démocratique Au Pérou
Droit et cultures
Revue internationale interdisciplinaire
62 | 2011-2 :
L’homogène et le pluriel
L'homogène et le pluriel
J A T C E P C
p. 61-76
Résumés
Français English Español
Le présent article analyse la relation entre l’État de droit (rule of law), l’administration de la
justice, la qualité démocratique et la gouvernance démocratique au Pérou. Ce thème est
incontournable puisque la majorité des travaux contemporains en sciences politiques (qui
débattent et évaluent la qualité des régimes démocratiques) reconnaissent la prévalence du
système juridique – effectivité, prévisibilité, équivalence pour tous, capacité d’imposer la justice
– sur les trajectoires des régimes (O´Donnell 2004; Morlino y Diamond 2005; Levine y Molina
2007). La première section de ce travail aborde l’intérêt que présente une lecture politiste du
développement du droit et des lois ainsi que de leur impact sur la société. La seconde section
présente et questionne les diverses interprétations du concept de rule of lawdans les champs de
la qualité de la démocratie et gouvernabilité démocratique. Cette section ouvre également la
discussion sur les approches qui articulent État de droit et fonctionnement des régimes
démocratiques. La troisième et dernière section dresse la situation juridique du Pérou
contemporain.
This article analyzes the relation between the rule of law, the administration of justice,
democratic values and democratic governance in Peru. This theme is unavoidable since most
contemporary works in political science (discussing and evaluating the democratic principles of
regimes) acknowledge the prevailing role of the legal system – effectiveness, consistency, equal
protection, capacity to enforce the law – on the trajectory of regimes (O’Donnell 2004; Morlino
and Diamond 2005; Levine and Molina 2007). The first section of the present work considers
the merits of a political analysis of the development of law and laws from the standpoint of their
impact on society. The second section presents and interrogates diverse interpretations of the
concept rule of law in the fields of democratization and democratic governance. This section also
https://journals.openedition.org/droitcultures/2603 1/12
03/08/2020 État de droit, qualité de la démocratie et gouvernance démocratique au Pérou
opens a discussion of approaches to the rule of law and to the functioning of democratic regimes.
The third and final section addresses the legal situation in contemporary Peru.
El presente artículo aborda la relación entre gobierno de la ley (rule of law), administración de
justicia, calidad de la democracia y gobernabilidad democrática en el Perú. Este tema es
particularmente relevante porque la mayoría de trabajos, producidos desde la ciencia política
contemporánea, que discuten y evalúan la calidad y el desempeño de los regímenes democráticos,
reconoce el impacto que sobre ella tiene la existencia de un sistema legal efectivo, predecible,
igual para todos y capaz de proveer justicia (O’Donnell 2004, 2007; Morlino y Diamond 2005;
Levine y Molina 2007b). La primera sección de este trabajo aborda la necesidad de contar con
una mirada política del desarrollo del derecho y de las leyes; así como de su impacto sobre la
sociedad. La segunda sección de presenta y discute las maneras cómo se entiende el concepto de
gobierno de la ley al interior de los argumentos sobre la calidad de la democracia y
gobernabilidad democrática. Esta sección ofrece además una discusión sobre los planteamientos
existentes en relación con la articulación entre gobierno de la ley y las otras dimensiones
fundamentales en relación con el funcionamiento de un régimen democrático. Una tercera
sección aborda de manera específica el caso peruano y ofrece una aproximación a cuáles serían
las principales causas y consecuencias de la situación actual de la legalidad en el Perú.
Finalmente, se ofrecen algunas conclusiones generales y preliminares sobre todos estos temas.
Entrées d’index
Mots-clés : démocratie, gouvernabilité démocratique, Pérou, qualité de la démocratie, rule of
law, système juridique
Keywords : Democracy, Democratic Governance, Legal System, Peru, Quality of Democracy,
Rule of Law
Indice de palabras clave : calidad de la democracia, democracia, gobernabilidad democrática,
gobierno de la ley, justicia, legalidad, Perú
Texte intégral
https://journals.openedition.org/droitcultures/2603 2/12
03/08/2020 État de droit, qualité de la démocratie et gouvernance démocratique au Pérou
Tout d’abord, nous signalerons les études empiriques qui portent sur la prise de
décision judiciaire4 ainsi que sur l’analyse des enjeux politiques qui influencent les
jugements rendus par les tribunaux5. Ces recherches ont notamment permis
d’apprécier jusqu’où les considérations purement juridiques entraient en ligne de
compte dans la prise de décision des juges. D’ailleurs, comme l’a suggéré Whittington et
al., un commentateur qui défendrait une position radicale n’aurait aucune difficulté à
démontrer qu’en l’absence de mécanismes de supervision et de contrôle, les juges se
comportent comme des agents politiques qui suivent leurs propres convictions
idéologiques, sont influencés par l’opinion publique, et subissent des pressions de
groupes d’intérêts.
4 Il importe également de souligner les études sur la « conscience légaliste ». Selon
Mather, ces travaux abordent les différentes façons dont les personnes comprennent,
perçoivent et expérimentent les lois mais aussi comment elles influent sur l’action
individuelle et collective. De la même manière, selon l’auteur, il existerait une
corrélation (justifiée au niveau empirique) entre la qualité des individus (genre, niveau
d’éducation, statut) et leur capacité à utiliser, à convoquer et comprendre le système
juridique. Suivant la situation des individus dans l’agencement de la stratification
sociale, les lois peuvent être qualifiées : (a) d’impartiales ou au contraire comme un
élément construisant l’ordre social ; (b) comme une ressource ou bien comme un
handicap qu’il faut affronter. Enfin, des recherches aux États-Unis abordent la relation
entre le contenu de la loi et la dimension procédurale. La thèse qui est avancée ici est
que le respect de la procédure juridique compte finalement autant voire parfois plus
que le jugement émis par les tribunaux6.
5 Pour notre part, nous considérons que de nouvelles enquêtes pourraient s’intéresser
à la nature et aux impacts des différentes instances locales de la justice ainsi qu’aux
différents types de jurisprudences (nationale et internationale). Par ailleurs, il
conviendrait de qualifier le travail des agents du système judiciaire – au-delà de la
figure du juge – et tenter d’expliciter les raisons et motivations qui poussent ou
réfrènent un citoyen à faire appel au système judiciaire7.
7 Pour chacune de ces caractéristiques, Morlino a proposé huit valeurs pour réaliser
l’analyse empirique de la qualité démocratique. Les cinq premières sont de l’ordre de la
procédure : (1) le rule of law8, (2) accountability électorale, (3) accountability
interinstitutionnelle, (4) participation, (5) compétition de l’offre partisane. La sixième
valeur correspond à l’ordre des résultats : (6) réactivité (responsiveness) qui se réfère à
la capacité du système à se mobiliser pour répondre aux attentes des citoyens.
Finalement, les deux dernières se réfèrent aux contenus : (7) la liberté, dans le sens de
l’ampliation du droit aux libertés, et (8) l’égalité, qui vise à une mise en œuvre
progressive de l’égalité dans le champ socioéconomique.
8 Pour sa part, Hagopian propose de mesurer la qualité démocratique en prenant en
compte les dimensions des droits et de la représentation. Pour le droit : (a) la protection
des droits, (b) le rule of law9, (c) la condamnation de la corruption et (d) l’égalité. Pour
la représentation : (e) la reddition des comptes, (f) la réactivité, et (g) la participation.
9 L’auteur explique que : » la qualité d’un régime démocratique n’implique pas
seulement la protection des libertés, des droits élémentaires, de la suprématie de l’État
de droit et d’un minimum d’égalité, mais aussi de gouvernements qui rendent compte
de leurs actions à d’autres agents de l’État et aux citoyens, qui prennent en
considération leurs desirata, que soit valorisée la compétition pour le pouvoir et que les
citoyens participent a la vie politique »10.
10 Tableau 1. Les valeurs de la qualité de la démocratie
des lois ; l’existence d’une force de police efficace et respectueuse des droits de
l’homme ; l’égalité d’accès pour les citoyens à la justice en cas de conflits entre
personnes privées et entre personnes privées et les administrations publiques ; la durée
raisonnable de la procédure pénale et procédure civile ou administrative, et la complète
indépendance du juge ou du jury vis-à-vis du pouvoir politique13. Hagopian s’accorde
avec Morlino sur le fait que : « plus que la capacité de l’État à faire respecter des
contrats, l’État de droit dans une démocratie signifie essentiellement deux choses :
premièrement, tous les citoyens doivent bénéficier d’un accès, la justice et les systèmes
de police. Ensuite, la constitution et la loi doivent s’appliquer indifféremment aux
fonctionnaires élus et publics »14.
13 Nonobstant, il n’existe pas de consensus sur les différentes valeurs à considérer
lorsque l’on fait usage du concept de rule of law ni sur les modalités à adopter pour
mettre en œuvre chacune d’entre elles. Par exemple, Morlino a suggéré de prendre en
compte cinq sous-dimensions : (1) sécurité individuelle et ordre civil, en tant que degré
de violence criminel-politique et interétatique ; (2) indépendance de la justice, en tant
que perception de l’indépendance judiciaire – abondance des ressources économiques
du système judiciaire – ainsi que la transparence dans les décisions de justice ; (3)
capacité institutionnelle et administrative, en tant que capacité du pouvoir exécutif et
législatif à produire des lois de qualité ainsi que le degré de professionnalisme de la
bureaucratie étatique ; (4) lutte effective contre la corruption, en tant que perception de
la corruption en terme de ressources mises à disposition du suivi anti-corruption ; et
finalement (5) les forces armées respectueuses des droits civiques par le respect des
droits de l’homme.
14 Tableau 2. Mise en œuvre du rule of law
Auteurs
1) Sécurité individuelle et ordre civil
2)Indépendence judiciaire et système de justice moderne
Morlino (2008) 3)Capacité institutionnelle et administrative
4) Lutte effective contre la corruption
5) Forces armées respectueuses des droits civils
1) Élimination du désordre
2) Recours judiciaires
Hagopian (2005) 3)Perception de l’égalité juridique de groupes specifiques
4)Nombre de juges pour 100 000 habitants
5) Indice de corruption
15 Pour sa part, Hagopian a également considéré cinq sous-divisions : (1) élimination du
désordre, au travers du taux annuel d’homicide par tranche de cent mille habitants ; (2)
moyens financiers dédiés au système judiciaire, par la mise en relation du pourcentage
du budget du ministère de la Justice avec le budget global de l’État ainsi que le nombre
de juges pour cent mille habitants, (3) la justice, comme la perception de l’égalité entre
des collectifs spécifiques (femmes, pauvres, immigrés, etc.) ; (4) la corruption dans les
agences de l’État, par la perception des citoyens sur la probabilité d’avoir affaire à un
juge, un policier ou un fonctionnaire corrompu ; et finalement, (5) l’indice de
corruption, par l’indice de corruption établit par Transparency International.
16 C’est pourquoi il est possible d’affirmer que l’État de droit comprend quatre sous-
dimensions : (1) violence et criminalité15, (2) ressources dédiées au système judiciaire16,
(3) perceptions de la justice et du système judiciaire17, (4) perceptions de la
corruption18.
17 Un second thème à considérer au sein de cette section est la relation entre État de
droit et gouvernabilité démocratique. Le premier est pensé comme une des dimensions
clés de la gouvernabilité démocratique définie comme la capacité des régimes
démocratiques à garantir le bien-être de leurs citoyens et la protection de leurs droits à
travers la mise en œuvre de politiques publiques. En ce sens, il est reconnu qu’une
gouvernabilité démocratique effective requiert un État de droit tout aussi efficace. Plus
précisément, divers auteurs ont soutenu qu’il est indispensable pour garantir les droits
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des citoyens, pour responsabiliser les autorités publiques élues face à leurs obligations,
et pour répondre – à travers l’usage de la constitution et du pouvoir judiciaire – à
l’autoritarisme des gouvernements en fonction19.
18 Cette discussion a été importante pour le devenir du concept de rule of law. Pour
Mainwaring et Scully, il s’agit d’un aspect de la gouvernabilité démocratique qui est à la
fois intrinsèque et extrinsèque au régime démocratique. Elle est extrinsèque puisque
l’État de droit n’est pas une particularité des gouvernements démocratiques. Sa nature
intrinsèque est liée au fait que dans un régime démocratique, l’État de droit est
nécessaire pour s’assurer que les autorités politiques respectent les lois ainsi que pour
défendre les droits des citoyens. Tout aussi significatifs ont été les principaux résultats
empiriques sur la relation de l’État de droit avec les autres dimensions de la
gouvernance démocratique : (i) le niveau démocratique (mesuré comme l’extension et
efficacité des droits civiques et politiques), (ii) le contrôle de la corruption, (iii) la
promotion de la croissance économique, (iv) le contrôle de l’inflation, (v) la réduction
de la pauvreté, (vi) les créations d’emploi, (vii) l’amélioration de l’éducation et la
sécurité des citoyens.
19 Selon les recherches effectuées par Mainwaring et Scully dans différents pays
d'Amérique latine, on observe que les priorités du rule of law sont liées au contrôle de
la corruption, à la croissance économique, à la création d’emplois, à la réduction de la
pauvreté ainsi qu’au niveau des droits civiques des citoyens.
20 Concernant la mesure du niveau de l’État de droit20au Pérou, il est intéressant de
noter que le Pérou se situe dans le groupe des pays d’Amérique latine dont le
pourcentage est le plus faible. À la différence de l’Uruguay, du Costa Rica, du Chili et du
Panama qui semblent avoir réalisé des avancées importantes concernant l’effectivité de
leurs systèmes légaux, le Pérou partage avec l’Équateur, le Honduras, le Nicaragua, le
Paraguay, le Vénézuela et le Guatemala une situation plus contrastée21.
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28 C’est au niveau des perceptions des citoyens sur la justice et le système judiciaire que
le Pérou apparaît comme le cas le plus problématique de la région. L’État péruvien
obtient le pourcentage le plus faible pour ce qui est de sa capacité à faire appliquer les
lois. Les Péruviens sont également les plus sceptiques de la région andine sur l’égalité
des citoyens vis-à-vis de la loi. Enfin, le Pérou et l’Équateur sont les deux pays où la
confiance envers leur Cour de cassation est la plus faible. Le schéma se répète lorsque
l’on évalue la perception des citoyens sur la subordination des forces de police face aux
juges. L’indice de corruption établi par Transparency International positionne le Pérou
comme pays intermédiaire. Le pays est mieux évalué que le Vénézuela, la Bolivie et
l’Équateur mais moins bien placé que le Chili.
29 Tableau 3. Valeurs pour évaluer l’État de droit
État de droit Pérou Colombie Vénézuela Bolivie Équateur Chili
Violence et
criminalité27
Ressources dédiées au
système judiciaire28
Perception sur la
justice et le système Pérou Colombie Vénézuela Bolivie Équateur Chili
judiciaire
Perception de l’égalité 15 34 38 25 26 25
envers la loi
(Latinobarómetro
2008)30
Perception de la
corruption32
Probabilité de la 58 34 60 50 47 11
corruption des forces de
l’ordre (Latinobarómetro
2008)
Probabilité de la 47 34 54 30 29 18
corruption des juges
(Latinobarómetro 2008)
Probabilité de la 30 28 42 32 44 19
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corruption d’un
fonctionnaire d’un
ministère
(Latinobarómetro 2004)
Indice de la
corruption33
Conclusion
30 Bien que le droit et les lois n’aient jamais été des thématiques étrangères à la science
politique contemporaine, il faut reconnaître que l’intérêt porté à la question de l’État de
droit ou souveraineté de la loi est plutôt récente. Ces concepts se sont d’ailleurs
convertis en une référence obligatoire pour celles et ceux qui étudient la qualité et
l’efficience des nouveaux régimes démocratiques des pays en voie de développement. À
tel point qu’il est devenu inenvisageable de penser que la qualité et la gouvernabilité
démocratique de ces régimes s’améliorent sans un changement radical dans la gestion
de l’administration de la justice. Cette discussion a conduit à une série de réflexions sur
la nature de l’État de droit et ses relations avec le régime démocratique. Il est admis
aujourd’hui que l’État de droit et en dernière instance l’administration de la justice, ne
doivent pas être abordés comme des questions techniques. Au contraire, ils se trouvent
liés au cœur des normes qu’un collectif se donne pour se développer et résoudre ses
conflits. Suivant la même logique, ces normes doivent être compréhensibles et
accessibles pour tous les citoyens.
31 Comme l’écrit O’Donnell, l’analyse du rule of law ou État de droit implique de se
soucier à la fois du contenu des lois, des modalités de leur application et du bien-fondé
de leur existence. L’auteur considère que l’enjeu est de développer des États de droit qui
viseraient à la promotion et la défense des droits civiques, politiques, et de l’homme.
C’est pourquoi le manque de démocratie dans un pays comme le Pérou est évidement
lié au pouvoir judiciaire et à l’administration de la justice. Aujourd’hui on se trouve
dans une situation de divorce entre la Justice avec un grand « j » et la fabrication de
résolutions juridiques « officielles ». Le Pérou est plongé dans un contexte d’impunité
totale. Nous sommes d’ailleurs particulièrement frappés par les chiffres qui tendent à
démontrer que les Péruviens sont, parmi les Boliviens, Chiliens, Équatoriens et
Vénézuéliens, les citoyens qui ont le moins confiance en leurs institutions publiques.
32 Mais alors, pourquoi ce mal-être à l’égard de l’administration judiciaire n’a-t-il pas
favorisé la constitution d’une nouvelle demande politique ?
33 C’est une question qui reste en suspens. Pour nous il ne fait pas l’ombre d’un doute
que la trajectoire de la démocratie péruvienne dépendra de la capacité du régime à
rénover la gestion de son administration judiciaire.
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Notes
* Traduit de l’espagnol par Nicolas Merveille, revu par Jacqueline Lahmani (CNRS). Dans cet
article l’expression anglaise « rule of Law» sera traduite en cohérence avec le contexte soit par
« État de droit », soit par « suprématie de la loi » (J. L.).
1 Guillermo O’Donnell (2007) différencie les concepts d’État de droit et autorité de la loi. Le
premier fait référence à un type de gouvernement qui repose sur les lois comme le Reichstag ou
l’État de droit. Le second concept, rule of law, selon l’auteur, va plus loin parce qu’il se réfère à la
capacité de faire appliquer les lois de manière effective et substantielle tout en garantissant aux
citoyens leur effectivité.
2 Mather, 2009.
3 Whittington et al. 2009.
https://journals.openedition.org/droitcultures/2603 10/12
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4 Munck, 2009.
5 Segal, 2008.
6 Mather, 2009.
7 Mather 2009, Whittington et al. 2009.
8 Morlino (2008) traduit le concept de rule of law par État de droit.
9 Tout comme Morlino, Hagopian (2005) traduit le concept de rule of law par État de droit.
10 Hagopian, 2005, p. 43.
11 Levine y Molina (2007a) a également traduit rule of law comme État de droit.
12 Levine y Molina 2007a: 25.
13 Morlino 2008: 6.
14 Hagopian 2005: 53.
15 Morlino (2008) et Hagopian (2005) considèrent principalement le taux d’homicides, même si
le premier inclut d’autres types de violence comme la violence ethnique et étatique.
16 Morlino (2008) et Hagopian (2005) prennent en compte dans ce cas tout à la fois les
ressources économiques comme le nombre de juges et leur répartition sur le territoire national.
17 Morlino (2008) et Hagopian (2005) estiment également important la perception des citoyens
sur la capacité de l’État à faire appliquer les lois, l’égalité envers la loi et le degré de confiance vis-
à-vis de la Cour suprême.
18 Morlino (2008) et Hagopian (2005) considèrent la perception des citoyens sur la corruption
des agents de l’État mais ils s’intéressent également aux politiques anticorruptions ainsi qu’à
l’effectivité des procédures judiciaires contre la corruption.
19 Mainwaring et Scully, 2010, O’Donnell 2005.
20 Les informations qui ont permis d’établir cet indicateur proviennent de l’analyse de 75
questions posées à différents experts de 26 organisations ainsi qu’au travers d’une enquête
publique.
21 Les données (matérielles) sur lesquelles se basent Mainwaring et Scully pour calculer le
niveau d’égalité des pays d’Amérique latine proviennent du travail de Kauffman et al (2008) sur
les indicateurs de gouvernance au plan mondial.
22 Rubio, 2010.
23 Rubio, 2010.
24 Pásara, 2010 ; Rubio 2010 ; De Belaúnde, 2008 ; Dargent, 2006.
25 D’après l’Institut de l’opinion publique de l’Université Catholique Pontificale du Pérou
(PUCP), en mai 2010, 79% des personnes interviewées dans la métropole de Lima ont qualifié le
pouvoir judiciaire de corrompu. 89% de ces mêmes personnes considéraient le pouvoir judiciaire
comme peu voire pas du tout efficace contre la corruption. D’un échantillon constitué d’habitants
de zones urbaines 84% des personnes ont manifesté leur méfiance à l’égard du système juridique
du pays.
26 De Belaúnde, 2008.
27 Données fondées sur l’Eighth and Ninth United Nations Survey of Crime Trends and
Operations of Criminal Justice Systems. Disponible à l’adresse suivante :
http://www.unodc.org/pdf/research/9th_survey/Cts9TrendChartExtract.pdf
28 A l’adresse suivante : http://www.justiciaviva.org.pe/informes/153a.pdf. A noter que les
données de dépense de justice pour le Pérou et la Colombie sont de l’année 2002 et le reste de
l’année 2000. Les données du nombre de juges en Bolivie, Colombie et Vénézuela datent de 1998, le
reste de l’année 2001.
29 Sur une échelle allant de 1 à 10, où 1 correspond à « l’État n’a pas la capacité à faire appliquer
les lois » et 10 correspond à « l’État a la capacité à faire appliquer toutes les lois », où se situerait
– selon vous – le Pérou ?
30 « Considérez-vous que les Péruviens sont égaux face à la loi ? ». Beaucoup, Assez, Peu ou
Rien.
31 Jusqu’à quel point avez-vous confiance dans la Cour de cassation ? (Si vous croyez que les
tribunaux ne garantissent en rien la justice, choisissez le numéro 1, si vous croyez que les
tribunaux garantissent la justice, choisissez 7).
32 « Imaginez qu’à l’un de vos amis étranger, qui ne connaît pas le Pérou, vous demandiez quelle
est la probabilité pour un policier d’arriver à corrompre un juge pour éviter la détention ? Que
dirait-il ? Aucune probabilité, impossible qu’il s’aventure sur un tel terrain, peu de probabilité,
cela dépend de la situation, il est fort probable que cela se passe, il est très probable que cela se
passe ».
33 http://www.transparency.org/
https://journals.openedition.org/droitcultures/2603 11/12
03/08/2020 État de droit, qualité de la démocratie et gouvernance démocratique au Pérou
Référence électronique
Jorge Aragón Trelles et Carlos Eduardo Pérez Crespo, « État de droit, qualité de la démocratie
et gouvernance démocratique au Pérou », Droit et cultures [En ligne], 62 | 2011-2, mis en ligne le
23 mars 2012, consulté le 03 août 2020. URL : http://journals.openedition.org/droitcultures/2603
Auteurs
Jorge Aragón Trelles
Jorge Aragón Trelles, docteur en sciences politiques de l’Université de Floride, est Professeur
invité de plusieurs universités des États-Unis. Il occupe le poste de Directeur de la filière de
sciences politiques de l’Université Antonio Ruiz de Montoya de Lima.
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