Académique Documents
Professionnel Documents
Culture Documents
LL6 Avec Autre Version
LL6 Avec Autre Version
Introduction :
Publi en 1951 Les Mémoires d’Hadrien de Marguerite Yourcenar est une oeuvre prot iforme
que Yourcenar a port durant plusieurs ann es. Premi re femme lue l’Acad mie Française en
1981, elle invente ici un genre nouveau, celui de l’autobiographie ictive de l’empereur Hadrien
(II° si cle). Cette longue lettre d’Hadrien Marc Aur le pour lui raconter sa vie, ses m ditations,
a in de lui servir d’enseignement pr sente au lecteur une r lexion sur la vie a in de
comprendre le monde. Le passage se situe la in des Mémoires d’Hadrien, pour clore le
chapitre Patentia, qui revient sur le long cheminement d’Hadrien vers sa mort dans la douleur
de la maladie. Le titre du dernier chapitre marque bien l’attente « calme » de la in. Les
lignes qui pr c dent ce passage forment un retour au discours inaugural d’ Hadrien lors de
l’ouverture du roman : description de l’ volution de sa maladie, de l’ tat son corps « les
m dicaments n’agissent plus ; l’en lure des jambes augmente » (p.314) ; phrase au pr sent
de v rit g n rale en forme de sagesse sto cienne qui vient annoncer l’excipit « la mort me
semble depuis longtemps la solution la plus l gante de mon propre probl me » ( p.314).
Cet extrait pr sente les derniers mots de la lettre adress e Marc-Aur le, r v lant ainsi un
homme qui s’oublie et un empereur qui montre toute son humanit dans la mort, transcendant
la vie et allant vers la lumi re. Comment cet extrait illustre-t-il toute l’humanit d’Hadrien ? En
quoi cet pilogue claire t-il la vision d’un homme qui passe la post rit ? En quoi cet excipit
montre-t-il la r lexion ultime sur la mort et le sens de la vie d’un homme qui a pr par sa
in et qui sait qu’il entre dans l’Histoire ?
é
f
ü
é
é
é
é
î
è
è
à
f
é
à
é
à
é
ï
é
é
é
f
é
é
è
è
è
é
ü
é
à
é
à
f
è
à
é
é
é
é
f
à
é
é
é
à
è
à
é
é
é
é
é
ù
é
é
é
é
f
è
é
é
è
é
é
é
f
è
é
é
é
é
é
é
ô
é
tre une sorte d’offrande pour Hadrien ; chagrin de Diotime qui « sanglote » la « tête enfouie
dans les coussins » // Antinoüs
- J’ai assuré son avenir ; il n’aime pas l’Italie ; il pourra réaliser son rêve, qui est de
retourner à Gadara et d’y ouvrir avec un ami une école d’éloquence ; il n’a rien à perdre à
ma mort= action testamentaire d’Hadrien qui le laisse sa libert , d tach de lui apr s la mort
il lui offre son r ve= d sint ressement et v rit dans la mort = g n rosit d’Hadrien ; dernière
manifestation du pouvoir royal d’Hadrien marquée par passé simple et futur : « j’ai assuré » « il
pourra » ; lucidité et humilité : « il n’a rien à perdre à ma mort »
- Et pourtant, la mince épaule s’agite convulsivement sous les plis de la tunique ; je sens
sous mes doigts des pleurs délicieux= oxymore « pleurs d licieux » qui semblent apaiser
Hadrien dans sa mort et la douleur en regardant ce corps qui convulse comme lui mais de peine
et non de douleur= ils sont ensemble dans le toucher, le corps est alors le dernier espace de vie.
Diotime perd un homme pas un empereur et Hadrien le sait ; adverbe « pourtant » qui montre la
satisfaction d’Hadrien face à l’amour des siens ; personnification « mince épaule s’agite »
oxymore « pleurs délicieux »
- Hadrien jusqu’au bout aura été humainement aimé= c’est l’assurance de cet amour avec
d j une distanciation d’Hadrien face lui-m me= il part aim en tant qu’homme et parle de lui
la troisi me personne, « Hadrien » désignation à la 3e personne ; « humainement aimé »
Hadrien au moment ultime préfère sa condition d’homme que d’empereur
Conclusion :
Cet pilogue donne au lecteur la dimension d’un homme que l’on a accompagn au il des pages
dans cette introspection. Cet extrait combine la fois l’apaisement d’une voix, l’amour de la vie
et la dignit d’un d part annonc . Hadrien peut ainsi donner Marc-Aur le sa derni re leçon de
vie pour qu’il apprenne vivre somme un empereur et mourir comme un homme.
ê
à
é
è
é
à
é
é
é
è
é
ù
é
ê
â
ê
é
é
f
é
é
à
é
é
é
à
é
ê
à
é
é
é
à
à
é
é
à
é
é
é
é
à
é
é
é
è
é
é
é
ù
é
à
f
è
è
é
è
é
- excipit qui précède la traduction du poème d’Hadrien qui ouvrait le roman
1er mouvement : mise en scène de la mort d’H vue par lui-même et par ses proches.
-Les intimes sont nommés : les temps heureux où il était cavalier « Borysthènes » et les amis qui
lui survivront et assureront le maintien de l’empire « Antonin », « Chabrias ».
-La présence des intimes qui se déplacent introduit la dimension lyrique avec Chabrias : « pitié,
les larmes »et l’esclave touchant «Mais Diotime sanglote, la tête enfouie dans les coussins » .
Céler lui, joue le stoïque (comme Plotine au masque impénétrable lors de l’incinération de
Trajan) « Le beau visage de Céler est comme toujours étrangement calme » l’adverbe souligne le
jeu. Idem pour « s’applique à » « sans rien laisser voir »
-La trahison des corps semble être contagieuse si on observe le corps de Diotime « Et pourtant, la
mince épaule s’agite convulsivement sous les plis de la tunique » & la référence à l’éloquence
n’y fait rien « une école d’éloquence » « tunique » ( = style togé) « je sens sous mes doigts des
pleurs délicieux » (tournure éloquente).
-Désormais H ne s’appartient plus, il parle de lui à la 3ème personne « Hadrien jusqu’au bout aura
été humainement aimé » cette phrase est un oxymore « Hadrien » désigne bien l’empereur mais
qui reste humain. Paradoxalement, cet amour humain est la dernière marque de grandeur.
2nd mouvement : « petite âme…les yeux ouverts » la mort est attendue & H s’adresse à
son âme
f
é
Ouverture lyrique avec la citation d’un vers d’H « Petite âme, âme tendre et flottante » (ref au
titre du 1er chapitre & à l’art de poétiser de cet Empereur). On constate le souci d’authenticité de
Yourcenar.
Le lyrisme se poursuit dans les allitérations en [an] « tendre, flottante, descendre instant ». On
mime ici la descente aux Enfers (la catabase). Elle est à la fois douce « tendre, flottante » et dure
« pâles, durs et nus » (rythme ternaire). Les segments de phrases sont de plus en plus courts et
durs.
-H s’apprête à faire un voyage « flottante » suggère le mouvement de l’âme qui descend aux
Enfers. Elle fera ce voyage seule mais elle sera la représentation de ce que fut le corps qu’elle
aura quitté peu de temps auparavant « compagne de mon corps, qui fut ton hôte, tu vas
descendre »
-le texte connote la mort et la voix en train de s’éteindre, les termes sont légers « , âme tendre et
flottante/ ces lieux pâles ».
-la seule certitude ici c’est le renoncement : « fut » (passé simple révolu) + « tu vas descendre »
(futur de certitude) et « tu devras renoncer ».
-Ha accepte sa mort « un instant encore » (le nom commun + l’adverbe suggèrent un
basculement imminent) + « regardons » (le nous tend à l’universel) H ne parle plus seulement de
lui mais de tous les hommes. L’intime se mêle à l’universel, il sert d’exemple.
-la mort est une amie « les rives familières » « regardons reverrons » le préfix [RE] est ici
étrange puisque la mort empêche justement la répétition d’actions. C’est bien la dernière fois
qu’ille fait.
-l’aposiopèse après « plus… » marque la voix qui s’essouffle, voix qui s’éteint à l dernière
aposiopèse. « yeux ouverts… »
-H atteint finalement la sagesse en entrant « dans la mort les yeux ouverts… » Il a atteint la
sagesse des grecs, il est entré dans l’immortalité avec la mort.
Conclusion : Y nous offre ici la nudité d’un homme qui quitte le monde des vivants en restant
vivant dans la mémoire des hommes.
Ouverture :St augustin « deviens qui tu es » ou bien Lagarce : Louis qui tenait absolument à
parler, à tout contrôler et qui découvre que garder le silence c’est rester maitre de soi et de la
situation.