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INTRODUCTION GENERALE

La géotechnique est l'ensemble des activités liées aux applications de la mécanique


des sols, de la mécanique des roches et la géologie de l’ingénieur. C’est l’étude de
l'adaptation des ouvrages aux sols et aux roches formant le terrain naturel. Elle traite
l'interaction sol / structures. Les éléments qui jouent le rôle d’interface entre l’ouvrage
et le sol s’appellent fondations. C’est sur ces dernières que va reposer la totalité du
poids de l’ouvrage avant de le transmettre au sol support. Les fondations constituent
elles aussi des éléments essentiels dans un projet de construction, et de leur qualité
dépend la stabilité de l’ouvrage. Les phases d’études géotechniques précèdent toujours
celles des réalisations des fondations.

Une bonne étude géotechnique des fondations permet de connaitre la qualité du sol
en surface et en profondeur, le type de fondation adéquate au site, et les dispositions
constructives particulières pour l’exécution des fondations. À contrario une mauvaise
étude géotechnique ou son absence, ou encore le non-respect des consignes d’exécution
par les ouvriers lors des travaux entrainerait une mauvaise tenue de l’ouvrage dans le
temps qui conduira à la ruine totale et à des pertes de vies humaines. C’était le cas du
sinistre enregistré le 08 mars 2013 dans le quartier Ouakam, l’effondrement d’un
immeuble R+4 en construction dont les fondations étaient prévues pour un R+2.

Aujourd’hui, le marché de la construction au Sénégal connait une forte croissance.


C’est pourquoi il serait judicieux de mettre un accent fort sur des études géotechniques
de fondations ainsi que le respect des consignes d’exécution par les ouvriers lors des
travaux afin d’assurer la sécurité des ouvrages ainsi que celle des usagers.

L’objet de notre travail est de faire une étude géotechnique des fondations pour la
réalisation d’un château d’eau. Au terme de celle-ci, nous proposerons avec beaucoup
d’attention une fondation garantissant la sécurité de l’ouvrage et sa bonne tenue à long
terme. Si notre intérêt s’est porté sur cette thématique, c’est tant pour sa pertinence
technique que pour son actualité. Ainsi le travail est organisé en quatre (4) chapitres
comme suit : Dans le premier chapitre il sera question de faire une présentation
généralement du projet. Ensuite dans le second chapitre, on parlera des types de
fondations. Le troisième chapitre concerne les reconnaissances géotechniques. Puis le
quatrième, conception et dimensionnement des fondations. Enfin, une conclusion
générale.
CHAPITRE I : GENERALITES SUR
LE PROJET
INTRODUCTION

L’étude géotechnique joue un rôle essentiel dans l'acte de construire pour tous les
travaux de bâtiment et ouvrages de génie civil. Elle est destinée à fournir les données
relatives au comportement du sol qui sont nécessaires pour la conception et la
construction des ouvrages et celles relatives à leur incidence sur l'environnement.

Cette étude confiée à l'ingénieur géotechnicien peut se dérouler en plusieurs étapes


selon l'évolution des études du projet de construction envisagé. II est d'ailleurs utile
qu'elle soit engagée dès le choix du site afin d'aider le maître d'œuvre à la conception de
son plan masse. II est recommandé de la poursuivre au moins jusqu'à la réalisation des
fondations pour vérifier la conformité des hypothèses et modèles de calcul pris en
compte avec les résultats de l’observation directe en grand des sols mis à jour en cours
de travaux.

En effet, ne pas tenir compte des opérations géotechniques sur un site risque
d’entrainer à plus ou moins long terme des accidents et catastrophes au chantier ou à
l’ouvrage. C’est pourquoi nous avons tenu à faire une étude géotechnique pour le projet
de construction d’un château d’eau du pôle urbain de Diamnidio.

1. PRESENTATION DU PROJET

Le projet consiste à réaliser l’étude géotechnique des fondations relatives à la


construction d’un château d’eau potable de 10.000 m3 à l’usine dénommée Point K du
pôle urbain de Diamniadio, constitué des communes de Diamniadio, de Bargny, de
Sendou et de Sébikhotane. Il est situé à côté de l’Université Amadou Mahtar Mbow.
Le diamètre intérieur du réservoir est de 11,5 m et de hauteur de l’arbre circulaire
20 m. Le château d’eau a un dôme d’une hauteur centrale de 1,8 m. La hauteur totale du
château d’eau est de 28 m du haut de la dalle de base. Un escalier en colimaçon en acier
doux autour de l’axe circulaire de la tour est proposé.
Le château d’eau est couvert par une façade architecturale extérieure.
2. LOCALISATION GEOGRAPHIQUE

La ville de Diamniadio est localisée dans le département de Rufisque à environ 35


kilomètres du centre-ville de la capitale, Dakar, sur un site de plateau faiblement ondulé.
Elle est référencée par les coordonnées géodésiques « N014°43’ 13’’ et W017°10’
57’’ ». Elle est limitée comme suit : à l’Ouest par l’agglomération dakaroise ; au Nord
par le pôle des Niayes ; à l’Est par le pôle de Diass ; au Sud par l’océan atlantique.

Cette ville est au cœur d’un projet d’aménagement du territoire permettant


d’accueillir de nouvelles activités industrielles et commerciales, de délocaliser les
activités administratives étant très engorgée à Dakar et de mettre en place un cadre
propice à la réalisation d’équipements marchands. Universités et habitations modernes
font partie de ce projet ambitieux.

3. CONTEXTE GEOLOGIQUE ET HYDROGEOLOGIQUE


La géologie de Diamniadio ne peut être appréhendée que dans le contexte
d’ensemble de toute la presqu’île du Cap-Vert. Cette dernière correspond à la partie la
plus occidentale du bassin sénégalo- mauritanien d’âge méso-cénozoïque. Cette partie
du bassin est caractérisée par une tectonique cassante avec la présence de failles NE-SW
à N-S qui délimitent une succession de horsts et de grabens correspondant
respectivement à la présence de caps rocheux et des plages sableuses.

La ville de Diamniadio se situe entre le Horst de Diass et le graben de Rufisque.


Notre zone d’étude se caractérise par les formations du Lutétien d’une puissance
d’environ 25 m composé du haut en bas de marno-calcaires reposant sur des calcaires.
Ces formations calcaires appelées ‘le calcaire de Bargny’ peuvent atteindre 15 m à 30 m
d’épaisseur en alternance avec des lits de marnes. La réalisation du pôle urbain de
Diamniadio est une contrainte par la nature du sol qui est très difficile. En effet, le pôle
urbain de Diamniadio est pleinement concerné par la présence des argiles gonflantes, de
marne et de calcaire. Ces sols sont à l’origine de beaucoup de désordre observés dans
diverse types de structures (château d’eau, bâtiments légers, chaussées, etc.…) lorsque
celles-ci n’ont pas été dimensionnées en conséquence. Certains sols argileux soumis aux
variations de la teneur en eau, peuvent augmenter ou diminuer de volume. Ces
phénomènes cycliques de variation de l’état hydrique du milieu, gonflement-retrait,
provoquent des contraintes parasites dans les structures et au niveau des fondations. La
surface de ces sols argileux noirs est bosselée et craquelée.

Du point de vue hydrogéologique, la nappe phréatique est renfermée dans les


sables et argiles du Continental Terminal et les calcaires Paléocènes du bassin
sédimentaire. Le relief et la nature imperméable des sols favorisent un ruissellement
intense des eaux de pluies.

4. CLIMAT ET RELIEF DE LA ZONE


Diamniadio possède un climat désertique selon la classification de Koppen-Geiger. Deux
principales saisons, en alternance, caractérisent la zone : la longue saison sèche qui dure d'octobre
à juin, et une variable saison des pluies qui se limite à trois mois à peine (juillet, août et septembre)
dont la durée et l'intensité sont sujettes à de grandes irrégularités interannuelles. Sur l’année, la
température moyenne est de 24.3°C et les précipitations sont en moyenne de 537.7 mm Au mois
de Septembre, la température moyenne est de 27.6°C. En Février la température moyenne est de
20.6°C. Septembre est le mois le plus chaud de l’année et Février est le mois le plus froid de
l’année dans cette zone.

5. RECONNAISSANCES ET CARACTERISTIQUE DES FONDATIONS

Pour définir un programme de reconnaissance, il faut au préalable disposer de


certaines informations notamment: La zone du projet (voir les retours d’expérience et
les cartes géologiques) pour définir le type d’investigation approprié ; La nature de
l’ouvrage pour arrêter les profondeurs de sondage; Demander les plans (architecturaux,
masse, situation, VRD…) pour définir le nombre de points nécessaire. Les missions
géotechniques consistent à la réalisation de plusieurs investigations sur le site
aboutissant à un rapport de sol, nécessaire pour une assurance contre les dommages de
l’ouvrage. Bien que l’étude géotechnique la plus complète ne puisse lever tous les aléas,
elle représente une protection correcte contre les risques du sol. Les missions
géotechniques ont été définies dans la norme NF P94-500 de novembre 2013. Elles sont
subdivisées en 5 parties:

 G1: étude géotechnique préalable :

o G1 ES (étude de site)

o G1 PGC (Principes Généraux de Construction);

 G2: étude géotechnique de conception

o G2 AVP (avant-projet)

o G2 PRO (projet)
 G3: étude géotechnique d’exécution

 G4: contrôle géotechnique

 G5: diagnostic géotechnique.

Notre travail correspond à une étude géotechnique de conception de type G2 AVP

(avant – projet).

La fondation est fonction de la résistance du sol. Les fondations varient selon la


qualité du sol sur lequel l’ouvrage doit être implanté, ainsi que selon la nature et la taille
de l’ouvrage. Les fondations superficielles sont celles qui sont faiblement encastrés dans
le sol (semelles, radier). Les fondations profondes sont celles qui permettent de reporter
les charges dues à l’ouvrage qu’elles supportent sur des couches situées depuis la
surface jusqu’à une profondeur variant de quelques mètres à plusieurs dizaines de
mètres, lorsque le sol en surface n’a pas une résistance suffisante pour supporter ces
charges par l’intermédiaire de fondations superficielles. Pour le calcul, les deux types de
fondations (profondes et superficielles) se différencient essentiellement par la prise en
compte d’un frottement sur les parois latérales de la fondation. On retiendra pour
fondation de notre ouvrage des pieux. Il s’agit maintenant de déterminer le type de pieu
que nous allons utiliser . Le pieu traverse différentes couches de solde de qualité plus
ou moins bonnes pour s’ancrer dans une couche de sol aux caractéristiques mécaniques
favorables. Cette couche s’appelle couche d’ancrage ou substratum résistant. Il est
également possible d'utiliser des pieux pour renforcer des fondations existantes. En
général, les micropieux sont employés soit pour renforcer ou consolider une
construction existante qui menace de glisser ou de s'enfoncer, soit pour maintenir sur un
sol relativement instable une construction à son emplacement. Il est fortement
recommandé que le sol soit de bonne portance et peu sujet au tassement.
INTRODUCTION

Fonder une construction est une des plus anciennes activités en travaux de génie
civil, et l’activité géotechnique la plus fréquente encore aujourd’hui.
Les fondations forment la partie la plus basse d’une construction, son
infrastructure. Leur principale fonction est de recevoir et de transmettre en toute sécurité
les charges de l’ouvrage au sol d’assise. Puisqu’elles jouent un rôle déterminant dans la
répartition des charges au sol, les fondations doivent à la fois correspondre à la forme et

CHAPITRE II : LES FONDATIONS


SUPERFICIELLES ET
PROFONDES

au déploiement de la structure et s’adapter aux caractéristiques variées du sol, de la


roche et de l’eau souterraine, en bref du sous-sol.
Selon la capacité portante du sol ou de la roche à supporter les structures
(bâtiments, usines, barrages, ponts, ouvrage d’art, etc.), les fondations peuvent être :
Superficielles, ou profondes.
Lorsque les caractéristiques mécaniques du sol sont convenables au voisinage de la
surface du terrain c’est-à-dire la couche de sol supporte bien les charges apportées par
les éléments de la structure, les fondations sont exécutées avec un encastrement
minimum (faible profondeur à partir de la surface du terrain). Il s’agit alors des
fondations superficielles. Mais lorsque les charges apportées par les éléments de
l’ouvrage à la fondation sont élevées et que les couches superficielles sont de faible
portance ou très compressibles (mauvais sol) on envisage d’atteindre des couches
résistantes en profondeur, il s’agit des fondations profondes car le sol au voisinage de
la surface n’a pas une résistance suffisante pour supporter l’ouvrage par l’intermédiaire
d’une fondation superficielle. Ce type de fondation (puits, pieux forés ou battus,
micropieux, barrettes ou parois moulées porteuses…Etc.) permet de reporter les
charges, dues aux différents éléments de l’ouvrage qu’elle supporte, sur des couches de
sol situées à une profondeur supérieure à 4 mètres.
Figure 1 : Fondations superficielles et fondations profondes
I. LES FONDATIONS SUPERFICIELLES

Figure 2 : (a)-
fondation isolée ; (b)-
fondation filante ; (c)-
fondation de type radier.

Lorsque le
terrain
résistant
(bon sol)
se
trouve
à une
faible
profondeur, profondeur maximale inférieure à 4,00 m, on parle de fondation superficielle. Si
le rapport D/B < 6 ou D < 3 m est vérifié.
Avec respectivement D et B, la profondeur d’encastrement de la fondation et la
largeur de la fondation.
Il est important de faire une bonne reconnaissance des sols, on ne le dira jamais
assez. Si la couche superficielle est suffisamment résistante, il sera quand même
nécessaire de faire une reconnaissance de sol sous le niveau de la fondation sur une
profondeur de deux fois la largeur de la fondation et s'assurer que les couches du
dessous sont assez résistantes.
Les fondations superficielles sont de trois types à savoir : Les fondations filantes
(ou continues) ; les fondations par semelles isolées et les fondations sur radier
général.

1. DESCRIPTION
 Largeur d'une semelle : B
 Longueur d'une semelle : L
 Hauteur d'encastrement : D
 Ancrage de la semelle : H profondeur de pénétration dans la couche
porteuse.
a) LES FONDATIONS FILANTES (OU CONTINUES)
Lorsque les descentes de charges sont continues sous un mur, les semelles filantes sont
placées sous des poteaux alignés ou des voiles porteurs, le moyen pour diminuer la pression
sur le sol est de mettre en œuvre une fondation continue. Il s'agit d'une configuration bien
adaptée aux maisons individuelles construites sur des sols dont la portance est supérieure ou
égale à 0,1 Mpa.

Elles peuvent aussi soutenir des charges continues, telles que des murs en briques, en
parpaings ou en béton armé. On les utilise principalement pour soutenir des murs porteurs.

La longueur est très supérieure à la largeur et habituellement, elles sont plus larges que
l'organe à supporter.

Les semelles continues peuvent être employées si les conditions de réalisation imposent que
les colonnes soient trop rapprochées, et si la capacité de portance du sol est variable. Ce type
de semelle aura comme avantage d’éviter le phénomène de tassement différentiel c’est-à-dire
l’enfoncement d’une fondation plus qu’une autre, ce qui est souvent le cas.
b) LES FONDATIONS EN RADIER GENERAL

Un radier est une dalle plane, éventuellement nervurée, constituant l'ensemble des fondations
d'un bâtiment. Il s'étend sur toute la surface de l'ouvrage.

Comme toute fondation, elle transmet les charges du bâtiment, sur l’ensemble de sa surface,
au sol. Elle permet la diminution des risques de tassement, une très bonne liaison donc rigidité
de la base du bâtiment.

Ce mode de fondation peut être utilisé :

 Lorsque la capacité portante du sol est faible : le radier est alors conçu pour jouer un
rôle répartisseur de charges. Son étude doit toujours s'accompagner d'une vérification
du tassement général de la construction ;
 Si la surface des semelles isolées ou continues est très importante (supérieure ou égale
à 50 % de l'emprise du bâtiment) ;
 S’il est difficile de réaliser des pieux (coût - vibrations nuisibles) ;
 Éventuellement, dans le cas de sous-sols utilisables (parking, garages, caves ...) ou en
vue d'obtenir un sous-sol étanche (cuvelage).
c) LES FONDATIONS PAR SEMELLES ISOLEES

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