Académique Documents
Professionnel Documents
Culture Documents
4 - Baroque
4 - Baroque
M 1
1580 – 1780
Plan du cours
Introduction
1. Origines
2. Caractéristiques architecturales
3. Effets sur la forme
Conclusion
Introduction
Le nom de baroque vient du portugais barroco qui signifie « perle irrégulière ». Il a été donné au
XVIIIe siècle pour qualifier cet art irrégulier, qui ne correspond pas aux formes classiques. Cet art lié à
la réaction religieuse de la Réforme catholique, a pour fondement la volonté du concile de Trente, en
suscitant un art qui s’adresse à la sensibilité plutôt qu’à la raison.
Dans sa version laïque, on retrouve cette même volonté d’impressionner les visiteurs chez les
aristocrates qui font construire de splendides palais (succession de cours d’entrée, d’antichambres,
de grands escaliers et de salles de réception).
L’art baroque correspond à la tendance irrationnelle de l’esprit humain, c’est-à-dire qu’il exprime ce
qui est en nous goût de la vie, recherche passionnée du bonheur, attrait du luxe. C’est pourquoi il
aime l’or, la lumière, les lignes qui se mêlent, les formes variées… L’art classique, lui, correspond à
notre souci d’être raisonnable, à notre sens de l’équilibre et de la sagesse, à notre goût de la mesure.
C’est pourquoi il affectionne les longues lignes droites, les formes simples, les attitudes nobles et
froides. Ainsi est né un langage architectural inédit : axé sur le mouvement, basé souvent sur la
répétition, la dissociation ou la déformation des motifs classiques hérités de la Renaissance. Les
architectes du baroque utilisèrent de manière fort libre frontons brisés, gigantisme des ordres et
murs convexes ou concaves, qui les menèrent à des styles extrêmement personnels.
C’est à la fin du XVIème siècle, en Italie, à Rome, que nait cet art. Il se diffuse au XVIIème siècle dans
toute l’Europe, et plus particulièrement en Espagne, Europe centrale et Pays-Bas.
1. Origines
saints...) et leur rôle dans l'exercice de la religion catholique, remises en cause par les
Protestants.
La Contre-réforme, a fixé aux arts leurs objectifs : (la pédagogie et l’édification), leur contenu
(essentiellement religieux), leur forme (éloquente).
Le dernier édifice de Michel-Ange, la basilique Saint-Pierre, peut être considéré comme le
précurseur de l’expression baroque en architecture, de par ses dimensions colossales
inédites. La présence de génies créateurs comme Gian Lorenzo Bernini, dit Le Bernin,
Francesco Borromini et Pierre de Cortone a grandement aidé le développement du baroque.
2. Caractéristiques architecturales
Outre l'ovalisation des espaces et l'emploi de la double courbure – concave sur les côtés,
convexe au milieu –, les éléments propres au baroque sont les colonnes torses et les
frontons spectaculaires.
Le baroque est un:
Cours HCA 3ème année……………………………………………………………………………………………………..Chabi. M 3
art de la mise en scène : il y a toujours une impression de mouvement, de vie, avec une
pointe de dramatique grâce au jeu des lumières, des lignes courbes, des mises en scènes
théâtrales. C’est aussi l'expression de la démesure, du grandiose car cet art s'exprime
dans un tout : un édifice baroque avec des tableaux, des fresques murales géantes, des
statues. L'objectif est de provoquer l'émotion chez les croyants, de les éblouir et donc
de les séduire.
art théâtral, avec toute une mise en scène. Dans les villes, organisation de l’espace
urbain : perspectives, places aux fontaines animées par l’eau. Dans les églises, souci du
décor et du détail, de l’ensemble du mobilier : retables, baldaquins, chaires, tribunes,
etc.
art du mouvement : utilisation de contrastes de formes et de matériaux dans les
constructions et leur décor ; prédilection pour les lignes courbes et cintrées. Souci du
détail et du décor : boiseries et menuiseries très travaillées et décorées ; formes des
ouvertures (cintrées ou en arcs surbaissés ou plusieurs formes cintrées ou droites
associées) utilisation sur les façades de pilastres, bossages et corniches.
Un art de la couleur : polychromie et « jeux » de couleurs (ex. les palais de Leningrad
ont des façades vertes, turquoises, ceux de Vienne des façades ocres. La première
façade du Capitole était elle aussi très colorée) ;
Un art de la créativité : Si le classicisme est le respect des formes antiques romaines ou
grecques, le baroque se distingue par l’innovation. Le carré, le rectangle le cercle et le
dôme tombèrent en désuétude, l’ovale devint très populaire pour ses qualités
géométriques, il se laissait élargir ou comprimer à volonté. Un plan ovale pourrait
croiser ou s’intégrer à d’autres plans ovales créant ainsi des formes serpentines.
Dans les formes, cela se traduit par :
• Dynamisme: façades ondulants alliant courbes convexes et concaves
• Espaces unifiés : plan centré ou interpénétration des espaces
• Effet théâtral, illusion : clair / obscur, trompe l’œil par la notion de perspective
• Décor : grande invention dans les détails architecturaux (encadrement de fenêtres,
frontons, niches…).
Dans la seconde moitié du XVIIIe siècle, on utilisait le mot baroque pour désigner l’architecture de
Borromini et de Guarini, perçue comme une déviation stylistiques des architecturaux classiques.
Aujourd’hui encore, on qualifie de baroque ce qui parait excessif, exubérant ou surchargé.
La fantaisie de la plupart des architectes était en effet débordante. Partout, on essayait de :
estomper la clarté des contours ;
ajouter des éléments architectoniques aux murs ;
décorer de formes mouvementées et élancées ;
Cours HCA 3ème année……………………………………………………………………………………………………..Chabi. M 4
Conclusion
Le Baroque ne s’intéressait pas à l’univers naturel créé par dieu, ni même à celui, raffiné, que
l’homme de la Renaissance avait aménagé. Ce qu’il voulait, c’était un monde transformé de fond en
comble par la main de l’homme. L’idée de l’au-delà, au lieu de rendre humble, incitait à embellir
l’existence éphémère d’ici-bas. L’objectif le plus important était de créer une impression de richesse
et de luxe à tout prix. On dorait le plâtre, on peignait le bois à l’imitation des marbres les plus
précieux. Les édifices étaient plus larges que profonds et seule la façade est l’objet de toutes les
attentions. Les nobles portaient des perruques, des costumes largement évasés et des talons hauts,
un costume malcommode destiné à les distinguer du peuple, bourgeois, ouvriers et paysans.