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QUEL POTENTIEL D’ATTRACTIVITE DES IDE AVEC LES PAYS DE

L’OCDE? ESSAI D’ESTIMATION D’UN MODELE GRAVITATIONNEL


EN DONNEES DE PANEL

QUEL POTENTIEL D’ATTRACTIVITE DES IDE AVEC LES PAYS DE L’OCDE ?


ESSAI D’ESTIMATION D’UN MODELE GRAVITATIONNEL EN DONNEES DE
PANEL

WHAT IS THE POTENTIAL OF FDI ATTRACTIVENESS WITH OECD


COUNTRIES?
ESTIMATION TEST OF A GRAVITATIONAL MODEL USING PANEL DATA

SAÏD TOUFIK
Enseignant-chercheur à la FSJES Souissi – UM5 de Rabat
s.toufik@um5s.net.ma

SAAD EL BAGHDADI
Doctorant au CEDoc de Droit & Economie à la FSJES Souissi – UM5 de Rabat
el.baghdadi.saad@gmail.com

RESUME

La quête aux investissements étrangers est devenue une action publique menée par tous les
pays, au Nord comme au Sud, où les structures gouvernementales tentent, par des mécanismes
incitatifs, à séduire des firmes qui seront capables d’accompagner et de contribuer à l’atteinte
des Objectifs de Développement Durable (ODD). De par sa position géographique, le territoire
marocain constitue pour les firmes étrangères un site stratégique pour la localisation de leurs
activités vu sa proximité aux marchés européens et africains. En effet, le modèle d’attractivité
marocain montre que l’ensemble des firmes localisées sur le territoire privilégie davantage la
stratégie verticale.

Les effets de l’attractivité sont, généralement, difficiles à mesurer et à quantifier en raison de la


complexité de ses composantes économiques, territoriales et institutionnelles. A ce titre, cet
article propose d’estimer le potentiel d’attractivité en utilisant un modèle de gravité, basé sur
trois méthodes d’estimation (effets fixes et aléatoires, Tobit et Pseudo Poisson Maximum de
Vraisemblance), qui nous permettra d’étudier les écarts entre les investissements étrangers réels
et potentiels générés par les principaux pays émetteurs d’IDE dans le monde. Les estimations
révèlent l’existence d’un fort potentiel inexploité avec les pays de l’OCDE vu que les
économies, dont l’investissement réel est inexistant peuvent éventuellement injecter, en
moyenne, environ 2,6 milliards de dollars.

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Mots-Clés : Investissements Directs Étrangers ; Localisation ; Attractivité ; Modèle de


Gravité.

ABSTRACT

The research of foreign investments has become a public action carried out by all countries, in
both North and South, where government institutions attempt, through incentive mechanisms,
to attract firms that will be able to support and contribute to the achievement of Sustainable
Development Goals (SDGs). Due to its geographical location, the Moroccan territory
constitutes for foreign firms a strategic site for the location of their activities given its proximity
to European and African markets. In fact, the Moroccan model of attractiveness shows that all
the firms located in the territory prefer the vertical strategy.

The effects of attractiveness are generally difficult to measure and quantify due to the
complexity of its economic, territorial and institutional components. For this purpose, this paper
proposes to estimate the potential of attractiveness by using a gravity model, based on three
estimation methods (fixed and random effects, Tobit and Pseudo Poisson Maximum
Likelihood), which will allow us to study the gaps between real and potential foreign
investments generated by the main FDI-emitting countries in the world. The estimates reveal
the existence of a strong untapped potential with the OECD countries. Therefore, economies
with no real investment can potentially inject, on average, approximately 2.6 billion dollars.

Keywords: Foreign Direct Investments; Location; Attractiveness; Gravity model.

INTRODUCTION
Étant un phénomène apparu après la seconde guerre mondiale, la dynamique
internationale de la multinationalisation et de la délocalisation a fait naître une nouvelle forme
de concurrence territoriale par laquelle les Gouvernements tentent, via des actions publiques
ciblées, à attirer des capitaux étrangers qui peuvent contribuer, entre autres, à l’émergence
économique. Ces Investissements Directs Étrangers (IDE) se considèrent, généralement, par les
pays hôtes comme un appui aux activités sectorielles et un moyen de financement du
développement économique.

Le Maroc a toujours constitué un espace d’investissement potentiellement rentable pour


les porteurs de projets. En effet, la présence du capital étranger au Maroc remonte depuis

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l’époque coloniale où le territoire était une source d’approvisionnement et d’exploitation des


richesses naturelles en faveur des défricheurs occidentaux. Néanmoins, au lendemain de
l’indépendance, plusieurs restrictions législatives ont été mises en place face à l’investisseur
étranger, notamment la nationalisation des activités économiques et la marocanisation. Face à
cette méfiance aux capitaux étrangers, pour des raisons de souveraineté, l’ouverture du Maroc
sur le monde ne s’est rendue effective qu’à partir du début des années quatre-vingts. Après des
années de vicissitudes, l’économie marocaine a fait le choix, à la lumière de sa stratégie
internationale, de diversifier son économie locale en ciblant un portefeuille d’investissements
capable de soutenir et d’accompagner le processus de transformation structurelle.

A l’heure actuelle, le capital étranger devient de plus en plus une composante essentielle
dans la prise de décisions économiques et un véritable mécanisme de redressement des
équilibres de la balance des paiements. Ainsi, compte tenu des efforts déployés par les autorités
marocaines pour le rayonnement du territoire et la promotion des opportunités
d’investissement, existe-il un potentiel d’attractivité inexploité avec les principaux pays
émetteurs d’IDE ?

L’objectif de cet article est d’analyser l’évolution des IDE entrants au Maroc, d’étudier
leur répartition continentale et d’apprécier le potentiel d’attractivité du territoire marocain. Pour
cela, nous allons délimiter le champ conceptuel de la notion de potentiel économique, rappeler
les principaux apports théoriques des modèles gravitationnels, en présentant leurs limites
expérimentales, et estimer le potentiel d’attractivité du territoire marocain vis-à-vis des pays de
l’OCDE.

1. Regard sur l’état des flux d’investissement : Analyse monographique de


l’attractivité du Maroc
La ventilation sectorielle au Maroc de l’encours des IDE, selon l’Office des Changes,
regroupe toutes les opérations mobilisées par des personnes physiques ou morales non
résidentes, impliquées dans une relation directe avec des entités résidentes, qu’elles soient par
le biais d’une acquisition immobilière, une prise de participation ou un endettement au titre de
leurs sociétés. Vu la pluralité des investissements et la portée stratégique de ces projets
structurants porteurs de croissance, les recettes au titre des IDE ont atteint 47,4 milliards de
dirhams, en 2018, soit 4,3% du PIB contre 3,8% en moyenne sur les cinq dernières années.

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Graphique 1 : Degré de pénétration des capitaux étrangers


60%
49,76%
50%

40%

30%
22,37% 23,02%
20,26% 20,22%
20% 15,68%
13,37%
10,96% 9,15%
10% 8,10%
1,06% 2,35% 1,25% 3,04%
0,86% 0,03%
0%
11,56%
-10%
2003

2004

2005

2006

2007

2008

2009

2010

2011

2012

2013

2014

2015

2016

2017

2018
PART DES PROJETS GREENFIELDS / FBCF
PART DES PROJETS BROWNFIELDS / FBCF
Source : Elaboré par les auteurs sur la base des données de la CNUCED.

En effet, le niveau de pénétration des capitaux étrangers confirme le degré de son


ouverture économique. C’est ainsi que les projets greenfields disposent d’une part consistante
dans la Formation Brute du Capital Fixe (FBCF), avoisinant presque 50% en 2008. Tandis que
les opérations relevant des projets brownfields demeurent très modestes indiquant, par
conséquent, la faible ouverture des capitaux nationaux à ceux étrangers.

Au cours des dernières années, la structure des IDE a connu des modifications
importantes, autour du globe terrestre, tant sur le plan géographique que sectoriel. L’Union
européenne n’est plus le seul principal investisseur au Maroc et l’industrie devient de plus en
plus attractive que l’immobilier et le tourisme (Ministère de l’Économie et des Finances, 2014).

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Graphique 2 : Répartition continentale des capitaux entrants au Maroc

CONTINENT RESTE DU
AMÉRICAIN : MONDE:
9,43% 0,24%

CONTINENT
ASIATIQUE : CONTINENT
26,89% EUROPÉEN :
61,35%

CONTINENT
AFRICAIN :
1,64%

Source : Élaboré par les auteurs sur la base des données de l’Office des Changes.

La part des avoirs et engagements d’IDE détenus par les principaux pays investisseurs
confirme la prédominance des continents européen et asiatique qui représentent,
respectivement, 61,35% et 26,89%.Quant aux continents américain et africain ne dépassent pas,
respectivement, 9,43% et 1,64% de la totalité des IDE. Pour l’Europe, l'analyse de la répartition
géographique des IDE réaffirme que la France est considérée comme le principal pays
partenaire, en occupant le premier rang, suivie en deuxième position par l’Espagne. Ces deux
pays à eux seuls représentent presque la moitié des investissements étrangers effectués au
Maroc. La France, premier pays investisseur au Maroc, a vu ses investissements augmenter de
41%, en 2012, pour atteindre 12,6 milliards de dirhams, grâce notamment à la cession par la
Société Nationale d'Investissement (SNI) du bloc de contrôle de la Centrale Laitière à la
compagnie Gervais Danone pour un montant de 6,1 milliards Dhs, ainsi que la cession de sa
participation dans Bimo à Mondelez International (ex-Kraft Foods) pour un montant de 1,3
milliard Dhs (Ministère de l’Économie et des Finances, 2013). Néanmoins, la tendance des
participations étrangères s'est inversée dans la mesure où l'Irlande est devenue, en 2018,
l'investisseur pionnier au Maroc avec 20% de flux entrants devançant, ainsi, le premier
partenaire du Maroc, la France, avec une part de 10% et suivie par les Emirats Arabes Unis
avec 8,2%.

2. Revue de la littérature théorique et empirique


Les prémisses des développements théoriques commençaient avec les enseignements
tirés à partir de la théorie ricardienne sur les avantages comparatifs et ce après son

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perfectionnement par l’apport de la dimension dynamique de Heckscher-Ohlin-Samuelson


(HOS), qui rejoignait la problématique d’égalisation des prix des facteurs de production (El
Harras. M. L., 2001). Ce n’est qu’à partir de 1890 que le débat s’ouvre sur la localisation
industrielle où l’école marginaliste a contribué, pour sa part, à l’analyse des mouvements
internationaux avec les thèses d’Alfred Marshall (1879) sur la théorie des districts industriels
pour déterminer les facteurs de la concentration géographique des unités de production.

L’attraction contemporaine des investissements, telle qu’elle est connue aujourd’hui,


s’est métamorphosée, dans l’ère de la globalisation, suite à l’abolition des barrières frontalières,
la création des zones économiques et la libre circulation des personnes et des biens.

Dans cette dynamique, le comportement d’implantation des firmes a été décrit par la
théorie séquentielle de R. Vernon (1966) sur le cycle de vie d’un produit pour expliquer les
choix d’exportation et analyser l’effet des retards technologiques comme déterminant de
localisation entre les pays. C’est dans cette logique que s’inscrivent, d’une part, les travaux de
R. Caves (1971) avec sa fameuse théorie sur la diversification des produits qui garantit la
pénétration des marchés oligopolistiques et, d’autre part, les travaux de S. Hymer (1970) qui
soutiennent qu’un investissement ne peut être établi que s’il existe des imperfections et des
dysfonctionnements sur les marchés.

À partir des années 80, la discipline économique a été enrichie par une nouvelle tentative
d’explication des IDE et qui repose sur trois types d’avantages.

Tableau 1 : Avantages de la multinationalisation


AVANTAGE A
AVANTAGE SPECIFIQUE (O) AVANTAGE A LA LOCALISATION (L)
L’INTERNATIONALISATION (I)

1. Propriété technologique ; 1. Différences des prix des inputs ; 1. Diminution du coût d’échange ;
2. Taille, économie d’échelle ; 2. Qualité des inputs ; 2. Diminution du vol de droit de
3. Différenciation du produit ; 3. Coûts de transport et de propriété ;
4. Dotations spécifiques (hommes, communication ; 3. Réduction de l’incertitude ;
capitaux, organisation) ; 4. Distance psychique (langue, 4. Contrôle de l’offre (quantité et
5. Accès aux marchés (facteurs et culture…) ; qualité) ;
produits) ; 5. Distribution spatiale des inputs et 5. Contrôle des débouchés ;
6. Multinationalisation antérieure. des marchés ; 6. Internalisation des externalités ;
6. Possibilités d’entente. 7. Inexistence des marchés à terme.

Source :Mucchielli, J. L. (2005), Relations économiques internationales, Hachette, Paris, pp. 91-92.

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En effet, la théorie éclectique ou le paradigme OLI fondé par Dunning permet de


comprendre le phénomène d’implantation des firmes multinationales à la fois dans les
économies développées et dans les économies en développement. L'idée centrale qui découle
de cette théorie est que la firme ayant un avantage spécifique choisit d'investir dans une
localisation attrayante pour exploiter cet avantage et internaliser ses coûts de production.

D’autant plus, l’analyse théorique de la compétitivité et de l’attractivité territoriale est


étroitement liée aux apports de la Nouvelle Géographie Economique notamment l’effet
d’agglomération qui constitue un facteur d’attraction assez étrange puisque les firmes
implantées sur un territoire donné attirent d’autres firmes à s’y localiser (Mazerolle. F.,
2006).Ce phénomène peut s’exprimer par un chronogramme des implantations qui recouvre
l’existence d’une unité de production pionnière « first mover » qui influence d’autres unités
« suiveuses ». L’explication des motivations de l’entreprise pionnière conduit à l’analyse de
deux théories majeures. La première théorie est avancée par Paul Krugman (1991) dénommée
l’« accident historique » qui précise que la localisation est un événement dû au hasard. Ces
coïncidences et ces circonstances tendent à attirer une entreprise l’une après l’autre en devenant,
par la suite, un bassin industriel. Pour la deuxième théorie appartient à Jean-Louis Mucchielli
(1998) sous l’appellation « aménité territoriale » qui explique que l’implantation initiale d’une
entreprise est due par les atouts initiaux relatifs aux avantages géographiques déterminés par le
flair du chef d’entreprise.

Partant de ce qui précède, l’attraction territoriale, au sens de la théorie des clusters, peut
être perçue comme un équilibre « …de la combinaison de forces centripètes qui font converger
le capital vers un capital déjà présent dans un espace donné et des forces centrifuges qui
éloignent, au contraire, l’installation de nouvelles entreprises des localisations existantes… »
(Friboulet. J., 2010).

Sur le plan empirique, les études relatives à la mobilité des facteurs de production
découlent d’une littérature pléthorique, notamment les travaux d’Assiedu (2001), Dupuch
(2004), Mold (2004) et Catin et Van Huffel (2004). A ce titre, la vérification empirique de
l’influence des politiques d'attractivité sur la localisation territoriale a été marquée et initiée par
les travaux de K. Head et T. Mayer (2004) qui ont développé un modèle relatif au choix de
localisation, sous l'hypothèse de concurrence imparfaite, appliqué sur les firmes japonaises

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ayant choisi les pays européens comme territoire d'implantation. Les résultats indiquent que le
potentiel et la taille du marché demeure un critère important lors de la localisation mais n'affecte
pas l'agglomération des entreprises opérant dans le même secteur (Head. K. et Mayer. T., 2004).
De surcroit, K. El Issaoui (2009) a mené une étude visant à analyser les facteurs explicatifs de
l’attractivité des capitaux étrangers investis dans le secteur industriel au Maroc, entre 1990 et
2004. A l’aide d’un modèle de panel, avec des données agrégées et sectorielles, les estimations
économétriques confirment que la taille du marché exerce un effet considérable sur la
localisation des investissements de type vertical.

Pour l’intégralité des études effectuées sur l’économie marocaine au sujet de


l’attractivité territoriale, et qui s’inscrivent dans la même tendance des travaux francophone et
anglo-saxon, cherchent à examiner les déterminants de l’attractivité et leurs facteurs explicatifs
ainsi que leurs impacts macroéconomiques (croissance, transfert de technologie, emploi, …),
en termes d’externalités sectorielles, (J. Bouoiyour et S. Toufik [2007], A. Abdouni et H.
Hanchane[2010] et M. Azeroual[2015]).

3. Le potentiel d’attractivité des capitaux : Une notion nouvelle ?


La notion du potentiel économique est un concept largement employé pour la
détermination des capacités dont disposent un agent ou une économie pour atteindre un
summum de profitabilité ou de productivité.

S’agissant d’un indicateur de performance, l’identification du potentiel économique


permet d’éclairer les choix et d’orienter les décisions publiques, en matière de politique
économique, afin d’atteindre les objectifs stratégiques escomptés. Il est à rappeler que la plupart
des travaux portant sur la mesure d’un potentiel économique ont été fortement concentrés
autour d’un seul axe relatif aux échanges extérieurs. Néanmoins, les modèles gravitationnels
s’appliquent, également aux différentes formes de mobilité internationale des capitaux tels que
les mouvements migratoires (Karemera, D. et al. [2000], Beine et al., [2011] et Nahmed, Z.
[2019]) et les investissements étrangers (Kleinert J. et Toubal F., [2010] et Henk L. M. K. et H.
Rojas-Romagosa [2020]).

Dans ce sillage, avant de procéder à l’analyse du potentiel d’attractivité nous tenterons


de le définir en proposant, ci-après, d’établir un étalonnage conceptuel et sémantique avec le
potentiel du commerce:

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Tableau 2 : Comparaison sémantique du potentiel commercial et d’investissement


Champ
Potentiel du commerce Potentiel d’attractivité
d’analyse
Correspond au niveau d’investissement que
Correspond au niveau d’exportation que souhaite un territoire (i) attiré d’un ou de
souhaite un territoire (i) atteindre avec un ou plusieurs pays (j) si et seulement si ledit
plusieurs pays tiers (j) si et seulement si ledit territoire exploite efficacement ses atouts
Définition
territoire profite pleinement de territoriaux (proximité géographique, coût de la
l’environnement où se déroule ces échanges main d’œuvre, incitations fiscales, …) et son
commerciaux (ALE, ACP, ACR, …). dispositif de promotion (ciblage des
investisseurs, démarchage territorial, …)
1. Repérer les investisseurs potentiels ;
1. Apprécier les échanges d’un pays dans
le commerce mondial ; 2. Identifier les pays adaptés à l’offre
territoriale d’investissement ;
2. Orienter les décisions d’intégration
régionale (accords, traités, …) ; 3. Examiner le poids des IDE attirés par
Objectifs rapport à la tendance mondiale des
3. Quantifier les gains commerciaux ;
capitaux ;
4. Identifier les relations commerciales
4. Réorienter les actions promotionnelles
potentielles ;
vers des pays investisseurs potentiels ;
5. Evaluer la stratégie de compétitivité
5. Evaluer les politiques publiques
économique.
d’attractivité.
Commerce extérieur (Xijt) Investissements Directs Etrangers (FDIijt)
Variable - (i) : Pays exportateurs ; - (i) : Pays hôtes ;
étudiée - (j) : Pays importateurs ; - (j) : Pays investisseurs ;
- (t) : Horizon temporel. - (t) : Horizon temporel.
Faiblement appliqué en raison, d’une part de
l’incompatibilité des statistiques à la
Degrés Hautement appliqué en raison de la modélisation gravitationnelle et, d’autre part,
disponibilité des données liées aux échanges
d’utilisation suite à la redondance des valeurs nulles qui
extérieurs.
entache les données et déclenche, ainsi, une perte
d’information.
Source : Elaboré par les auteurs.

Ainsi, l’analyse de l’attractivité repose sur le calcul de trois indicateurs fondamentaux,


notamment l’indice d’attractivité, l’écart d’attractivité et le ratio d’attractivité potentielle. Dans
ce sens, le calcul du potentiel d’attractivité consiste à rapporter le niveau du stock d’IDE
accumulé par rapport au stock estimé (Ferrara. L. et Henriot. A., 2004). Tandis que l’analyse
des écarts d’attractivité est une soustraction du niveau d’IDE réel à celui estimé « potentiel ».

𝑆𝑡𝑜𝑐𝑘 𝑑 ′ 𝐼𝐷𝐸 𝑟é𝑒𝑙


- 𝑆𝑐𝑜𝑟𝑒 𝑑 ′ 𝑎𝑡𝑡𝑟𝑎𝑐𝑡𝑖𝑣𝑖𝑡é =
𝑆𝑡𝑜𝑐𝑘 𝑑 ′ 𝐼𝐷𝐸 𝑒𝑠𝑡𝑖𝑚é

∑ 𝑆𝑡𝑜𝑐𝑘 𝑑 ′ 𝐼𝐷𝐸 𝑟é𝑒𝑙


- 𝐼𝑛𝑑𝑖𝑐𝑒 𝑔𝑙𝑜𝑏𝑎𝑙 𝑑 ′ 𝑎𝑡𝑡𝑟𝑎𝑐𝑡𝑖𝑣𝑖𝑡é = ∑ 𝑆𝑡𝑜𝑐𝑘 𝑑 ′ 𝐼𝐷𝐸 𝑒𝑠𝑡𝑖𝑚é

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- 𝐸𝑐𝑎𝑟𝑡 𝑑 ′ 𝑎𝑡𝑡𝑟𝑎𝑐𝑡𝑖𝑣𝑖𝑡é = 𝑆𝑡𝑜𝑐𝑘 𝑑 ′ 𝐼𝐷𝐸 𝑟é𝑒𝑙 − 𝑆𝑡𝑜𝑐𝑘 𝑑 ′ 𝐼𝐷𝐸 𝑒𝑠𝑡𝑖𝑚é

- 𝐸𝑐𝑎𝑟𝑡 𝑚𝑜𝑦𝑒𝑛 𝑑 ′ 𝑎𝑡𝑡𝑟𝑎𝑐𝑡𝑖𝑣𝑖𝑡é = ̅̅̅̅̅̅̅̅̅̅̅̅̅̅̅̅̅̅̅̅̅̅


𝑆𝑡𝑜𝑐𝑘 𝑑 ′ 𝐼𝐷𝐸 𝑟é𝑒𝑙 − ̅̅̅̅̅̅̅̅̅̅̅̅̅̅̅̅̅̅̅̅̅̅̅̅̅̅
𝑆𝑡𝑜𝑐𝑘 𝑑 ′ 𝐼𝐷𝐸 𝑒𝑠𝑡𝑖𝑚é

̅̅̅̅̅̅̅̅̅̅̅̅̅̅̅̅̅̅̅̅̅̅̅̅̅
𝑆𝑡𝑜𝑐𝑘 𝑑 ′ 𝐼𝐷𝐸 𝑟é𝑒𝑙 − ̅̅̅̅̅̅̅̅̅̅̅̅̅̅̅̅̅̅̅̅̅̅̅̅̅̅̅̅
𝑆𝑡𝑜𝑐𝑘 𝑑 ′ 𝐼𝐷𝐸 𝑒𝑠𝑡𝑖𝑚é
- 𝑅𝑎𝑡𝑖𝑜 𝑑’𝑎𝑡𝑡𝑟𝑎𝑐𝑡𝑖𝑣𝑖𝑡é 𝑝𝑜𝑡𝑒𝑛𝑡𝑖𝑒𝑙𝑙𝑒 = ̅̅̅̅̅̅̅̅̅̅̅̅̅̅̅̅̅̅̅̅̅̅̅̅̅ × 100
𝑆𝑡𝑜𝑐𝑘 𝑑 𝐼𝐷𝐸 𝑟é𝑒𝑙 + ̅̅̅̅̅̅̅̅̅̅̅̅̅̅̅̅̅̅̅̅̅̅̅̅̅̅̅̅
′ 𝑆𝑡𝑜𝑐𝑘 𝑑 ′ 𝐼𝐷𝐸 𝑒𝑠𝑡𝑖𝑚é

Contrairement au commerce international, un ratio d’attractivité potentielle inférieur


strictement à 100% signifie que le pays hôte n’exploite pas suffisamment ces atouts territoriaux
pour attirer les capitaux drainés par les pays investisseurs. Cependant, un potentiel
d’investissement supérieur ou égal à 100% confirme que le pays d’accueil emploie efficacement
ses actions de promotion pour l’attrait des capitaux. Finalement, un ratio inférieur à 0% renvoie
à l’existence d’un potentiel d’attractivité non exploité avec les pays investisseurs. En effet,
l’estimation d’un potentiel exige l’usage des techniques économétriques, principalement, les
modèles de gravité pour déterminer le niveau estimatif des IDE.

4. Essai d’estimation du potentiel d’attractivité du Maroc : Spécification et


conception du modèle théorique
Dans notre cas d’étude, la base de données construite dispose également, pour la
variable dépendante, d’observations absentes et pour certaines les données sont nulles et
rarement négatives. Pour traiter ces anomalies, le mode opératoire choisi s’aligne parfaitement
avec la procédure édictée par A. K. Rose (2004), H. Kristjánsdóttir (2005), S. Silva et Tenreyro,
S. (2006), Y. V. Yotov et Al. (2016). Dans cette perspective, nous allons recourir à l’application
des trois méthodes d’estimation économétrique présentées ci-dessous.

La première spécification, étant la structure de base, repose sur la méthode OLS/GLS


appliquée sur le stock d’IDE entrant à travers le modèle à effets aléatoires « between » et le
modèle à effets fixes « within ». Cette estimation a nécessité une transformation par inversion
hyperbolique pour homogénéiser la structure des données vu qu’une fonction logarithmique,
mathématiquement, n’admet aucune solution lors de la présence de données nulles, exprimées
en zéro absolu, ou de valeurs négatives.

𝑠𝑖𝑛ℎ−1 (𝑓𝑑𝑖 𝑠𝑡𝑘 𝑖𝑗 ) = 𝛼0 + 𝛼1 𝑙𝑛(𝑌ℎ ) + 𝛼1 𝑙𝑛(𝑌𝑖 ) + 𝛼1 𝑙𝑛(𝑦 𝑘 ℎ ) + 𝛼1 𝑙𝑛(𝑦 𝑘 𝑖 ) + 𝛼1 𝑙𝑛(𝑑𝑖𝑗 ) + 𝛼1 𝑐𝑡𝑔𝑖𝑗 + 𝛼1 𝑐𝑙𝑖𝑗 + 𝜀𝑡 (1)

En revanche, la deuxième spécification correspond à un modèle Tobit dont la variable


dépendante a connu également un léger ajustement en intégrant un seuil fixé à (𝑎 = 1) pour
procéder à la log-linéarisation du modèle, S. Silva et Tenreyro, S. (2006). Le rajout de la

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constante « a » est pour pallier aux problèmes liés aux ruptures de données statistiques ou
censurées.

𝑙𝑛 (𝑎 + 𝑓𝑑𝑖 𝑠𝑡𝑘 𝑖𝑗 ) = 𝛼0 + 𝛼1 𝑙𝑛(𝑌ℎ ) + 𝛼1 𝑙𝑛(𝑌𝑖 ) + 𝛼1 𝑙𝑛(𝑦 𝑘 ℎ ) + 𝛼1 𝑙𝑛(𝑦 𝑘 𝑖 ) + 𝛼1 𝑙𝑛(𝑑𝑖𝑗 ) + 𝛼1 𝑐𝑡𝑔𝑖𝑗 + 𝛼1 𝑐𝑙𝑖𝑗 + 𝜀𝑡 (2)

Avec la présence de données hétéroscédastiques, l’estimation d’un modèle de gravité à


l’aide des Moindres Carrés Ordinaires (MCO) (Yotov. Y. V. et al., 2016) ou des Moindres
Carrés Généralisés (MCG), dont les observations ont connu une transformation SHI, les
résultats risqueront, d’après S. Silva et S. Tenreyro (2006), d’être biaisés. Pour éviter,
éventuellement, un problème d’hétéroscédasticité, il est suggéré d’appliquer, dans la troisième
spécification, la méthode de « Pseudo Poisson Maximum de Vraisemblance » (PPML). Pour
cela, aucune transformation n’a été menée sur les données de la variable dépendante puisque
l’équation est exprimée sous une forme exponentielle.

𝑘 𝑘
𝑓𝑑𝑖 𝑠𝑡𝑘 𝑖𝑗 = 𝑒 [𝛼0 +𝛼1 𝑙𝑛(𝑌ℎ )+ 𝛼1 𝑙𝑛(𝑌𝑖)+𝛼1 𝑙𝑛(𝑦 ℎ )+𝛼1 𝑙𝑛(𝑦 𝑖 )+𝛼1 𝑙𝑛(𝑑𝑖𝑗 )+𝛼1 𝑐𝑡𝑔𝑖𝑗 + 𝛼1 𝑐𝑙𝑖𝑗 +𝜀𝑡 ]𝜀𝑖𝑗 (3)
Les estimations des trois modèles OLS, TOBIT et PPML vont nous fournir une palette
de résultats qui conduit au choix du modèle optimal et le plus significatif, et ce pour le calcul
du potentiel d’attractivité. Cependant, il est indispensable, avant de procéder à l’estimation, de
rappeler les différents signes que les variables indépendantes doivent, normalement, afficher
lors de la simulation:

Tableau 3 : Effets théoriques des variables indépendantes sur l’attractivité


VARIABLES SIGNES ATTENDUS SOURCE DES DONNEES
(𝑌ℎ ) PIB du pays hôte (+) CNUCED
(𝑌𝑖 ) PIB du pays investisseur (+) CNUCED
(𝑦 𝑘 ℎ ) PIB/Habitant du pays hôte (+) CNUCED
(𝑦 𝑘 𝑖 ) PIB/Habitant du pays investisseur (+) CNUCED
(𝑑𝑖𝑗 ) Distance géographique (-) CEPII
(𝑐𝑡𝑔𝑖𝑗 ) Contiguïté (-) CEPII
(𝑐𝑙𝑖𝑗 ) Langue commune (+) CEPII
Source : Elaboré par les auteurs.

Par référence aux déterminants des IDE, les signes attendus des variables exogènes
relèvent, en premier lieu, des principaux écrits portant sur le commerce international,
notamment le modèle Heckscher-Ohlin-Samuelson (HOS) et, en second lieu, des travaux de J.
Dunning, P. Krugman et de C. A. Michalet.

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4.1. Choix de l’échantillon et des variables


Le choix de l’échantillon peut s’expliquer, d’une part, par le poids des multinationales
originaires des pays de l’OCDE à travers leurs parts d’IDE dans l’économie marocaine et,
d’autre part, en raison de la disponibilité des données statistiques bilatérales contrairement aux
autres groupements économiques. De même, le ciblage des pays de l’OCDE répond
parfaitement à l’objet de notre étude vu que les multinationales issues de cette organisation
internationale respectent les normes et les principes directeurs afférents à la publication
d’informations, aux droits humains, à la concurrence et à la fiscalité, etc.

Au niveau des variables, notre modèle de gravité est conçu en utilisant, pour les pays
hôtes et ceux investisseurs, plusieurs variables proxy notamment le PIB (𝑌ℎ,𝑖 )pour capter la

taille du marché, le PIB par habitant (𝑦 𝑘 ℎ,𝑖 ) pour étudier, approximativement, l’effet du niveau

de vie et le coût de la main d’œuvre sur l’attractivité des capitaux et la distance géographique
(𝑑𝑖𝑗 ). De surcroit, le modèle a été augmenté d’un ensemble de variables muettes intégrées pour
prendre en compte l’impact de la présence d’une frontière commune « contiguïté »(𝑐𝑡𝑔𝑖𝑗 ) et
d’une langue commune(𝑐𝑙𝑖𝑗 ).

4.2. Application des modèles et simulation économétrique


Pour l’estimation, nous avons procédé, par itération, aux différentes transformations de
la variable endogène, afin de linéariser l’équation gravitaire, vu que cette dernière disposait de
certaines valeurs nulles et négatives. Les résultats des estimations des différents modèles se
présentent comme suit :

Tableau 4 : Synthèse des résultats des modèles estimés


(1) (2) (3) (4)

Estimateur Modèle à effets Modèle à effets


aléatoires fixes Modèle Tobit Modèle PPML
« Between » « Within »

Variable dépendante 𝑠𝑖𝑛ℎ−1 (𝑓𝑑𝑖 𝑠𝑡𝑘 𝑖𝑗 ) 𝑠𝑖𝑛ℎ−1 (𝑓𝑑𝑖 𝑠𝑡𝑘 𝑖𝑗 ) 𝑙𝑛 (𝑎 + 𝑓𝑑𝑖 𝑠𝑡𝑘 𝑖𝑗 ) 𝑓𝑑𝑖 𝑠𝑡𝑘 𝑖𝑗

0,94*** 4,13*** 0,89*** 0,78***


𝑙𝑛(𝑌ℎ )
(0,055) (0,79) (0,05) (0,02)

0,99*** 6,13*** 0,94*** 0,6***


𝑙𝑛(𝑌𝑖 )
(0,06) (0,79) (0,05) (0,02)

-0,63*** -4,52*** -0,58*** 0,23***


𝑙𝑛(𝑦 𝑘 ℎ )
(0,1) (0,86) (0,09) (0,06)

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1,31*** -5,86*** 1,19*** 1,56***


𝑙𝑛(𝑦 𝑘 𝑖 )
(0,1) (0,87) (0,1) (0,07)

-1,35*** 0 -1,27*** -0,59***


𝑙𝑛(𝑑𝑖𝑗 )
(0,08) (Omis) (0,08) (0,02)

𝑐𝑡𝑔𝑖𝑗
-0,17 0 -0,06 -0,46***
(0,42) (Omis) (0,39) (0,09)

𝑐𝑙𝑖𝑗
1,54*** 0 1,49*** 0,76***
(0,29) (Omis) (0,28) (0,07)

-16,10*** -21,44*** -15,16*** -24,34***


Constante (𝛼0 )
(1,64) (2,59) (1,57) (1,07)

R² 0,51 0,08 (N/A) 0,48


Nombre d’observations 9570
Source : Calcul des auteurs.
Les chiffres entre parenthèses renvoient aux écarts-types.
(***) Coefficient significatif au seuil de 5 %.

Après l’estimation des deux modèles de base à effets aléatoires et à effets fixes, le test

d’Hausman ressort significatif [ 𝜒 2 (4) = 𝟐𝟓𝟔, 𝟓 ⇔ 𝜌 > 𝜒 2 = 0,000 ] et confirmant,

ainsi, la présence d’effets fixes. Néanmoins, l’estimation numérique a omis les variables
muettes sachant que le coefficient de détermination avoisine zéro. A notre sens, ces résultats
remettent en cause la pertinence et la fiabilité du modèle pour l’estimation du potentiel
d’attractivité.

En passant aux résultats du modèle Tobit, les coefficients paraissent significatifs à


l’exception de la contiguïté. Cependant, le signe afférent au PIB par habitant du pays hôte n’est
pas cohérent avec la théorie. Malgré la structure générale de cette spécification, ce modèle
risquera de fournir des estimations biaisées.

D’après les résultats économétriques précédents, nous avons intérêt à estimer le


potentiel d’attractivité à travers le modèle PPML, vu que l’intégralité de ses coefficients sont
significatifs et disposent des signes prévus théoriquement. C’est ainsi que la substitution des
coefficients du modèle PPML retenu peut prendre la forme suivante :

𝑠𝑡𝑘 [ − 𝟐𝟒,𝟑𝟒 + 𝟎,𝟕𝟖 𝑙𝑛(𝑌ℎ ) + 𝟎,𝟔 𝑙𝑛(𝑌𝑖 ) + 𝟎,𝟐𝟑 𝑙𝑛(𝑦𝑘 ℎ )+𝟏,𝟓𝟔 𝑙𝑛(𝑦𝑘 𝑖) − 𝟎,𝟓𝟗 𝑙𝑛(𝑑𝑖𝑗 ) − 𝟎,𝟒𝟔𝑐𝑡𝑔𝑖𝑗 + 𝟎,𝟕𝟔 𝑐𝑙𝑖𝑗 +𝜀𝑡 ]𝜀𝑖𝑗
𝑓𝑑𝑖𝑖𝑗 = 𝑒

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Pour l’interprétation des différents coefficients du modèle, il faut procéder à une


transformation exponentielle. Cela permettra d’obtenir une spécification économétrique,
exprimée en logarithme naturel, sous forme de Level-Log.

Tableau 5 : Résultats des élasticités du modèle PPML


Effets générés
Calcul des Elasticités Nature des
Variables Répulsion Attraction
coefficients [e] flux
[e] < 1 [e] > 1
Attractivité
𝑙𝑛(𝑌ℎ ) [𝑒 [0,78] − 1] × 100 118,15% - Centripètes
élastique
Attractivité
𝑙𝑛(𝑌𝑖 ) [𝑒 [0,6] − 1] × 100 82,21% - Centrifuges
inélastique
Attractivité
𝑙𝑛(𝑦 𝑘 ℎ ) [𝑒 [0,23] − 1] × 100 25,86% - Centrifuges
inélastique
Attractivité
𝑙𝑛(𝑦 𝑘 𝑖 ) [𝑒 [1,56] − 1] × 100 375,88% - Centripètes
élastique
Attractivité
𝑙𝑛(𝑑𝑖𝑗 ) [𝑒 [−0,59] − 1] × 100 -44,57% - Centrifuges
inélastique
Attractivité
(𝑐𝑡𝑔𝑖𝑗 ) [𝑒 [−0,46] − 1] × 100 -36,87% - Centrifuges
inélastique
Attractivité
(𝑐𝑙𝑖𝑗 ) [𝑒 [0,76] − 1] × 100 113,83% - Centripètes
élastique
Source : Calcul des auteurs.

Compte tenu de la nullité bilatérale des capitaux étrangers pour certaines observations,
la grandeur des élasticités présentée dans le tableau ci-haut présume que toute exploitation des
conditions d’attractivité peut exercer un effet très significatif sur l’essor des IDE. En effet,
l’analyse confirme, dans notre cas, que l’internationalisation des firmes dépend fortement de la
taille des économies où le PIB des pays hôtes et celui des pays investisseurs agissent
positivement sur le stock d’IDE avec une élasticité, respectivement de 118,15% et 82,21%.

Tandis que le PIB par habitant du pays hôte exerce un effet modéré sur l’attractivité vu
qu’une augmentation, toute chose étant égale par ailleurs, de ce déterminant implique une
hausse moins proportionnelle des IDE de 25,86%. En d’autres termes, un accroissement du
niveau de vie peut affecter le coût de la main d’œuvre et rendre, par conséquent, le territoire
d’accueil moins attractif. Contrairement aux territoires d’implantation, un accroissement du
PIB par tête dans le pays investisseur se considère comme un signe de prospérité et de plein
emploi où les coûts des facteurs de production deviennent très onéreux, principalement, la main
d’œuvre et poussant, ainsi, les firmes à chercher d’autres sites d’investissement, expliquant, par
ailleurs, la forte sensibilité de l’IDE à cette variable.

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En revanche, la distance et la frontière commune, étant également des variables proxy


des barrières commerciales formelles(Ferrara. L. et Henriot. A., 2004), demeurent l’un des
éléments qui exercent une influence sur les décisions de localisation en raison du coût et des
délais du transport et des restrictions douanières. En effet, tout éloignement géographique réduit
l’IDE de 44,5%. Néanmoins, l’attractivité des firmes est corrélée positivement avec la présence
d’une langue commune entre les deux pays ce qui peut, ceteris paribus, contribuer à
l’accumulation du stock d’IDE avec 113,83%.

4.3. Analyse du potentiel et de l’écart d’attractivité


L’équation gravitationnelle estimée permet d’évaluer le niveau d’attractivité en
procédant au calcul du potentiel d’investissement que le Maroc peut attirer et, éventuellement,
à l’identification de l’écart non exploité. Le tableau ci-après montre que les pays de l’OCDE,
dont le score d’attractivité est nul par rapport au Maroc, peuvent drainer un niveau
d’investissement colossal si et seulement si l’économie marocaine concentre davantage ses
actions promotionnelles, sur ces pays potentiels, pour diffuser les opportunités d’investissement
existantes au niveau national (incitations fiscales, coût du foncier, …).

Tableau 6 : Analyse de l’attractivité potentielle du Maroc


ECART MOYEN D'ATTRACTIVITE SCORE MOYEN
PAYS INVESTISSEUR
(En Millions de Dollar) D'ATTRACTIVITE GLOBALE
Australie (-) 2.769,64 0,00
Autriche (-) 2.743,51 0,00
Belgique (-) 2.615,5 0,08
Canada (-) 2.883,8 0,00
Chili (-) 2.479,43 0,00
Danemark (-) 2.742,8 0,01
Estonie (-) 2.460,49 0,01
Finlande (-) 2.718,55 0,00
France (+) 9.509,21 4,27
Allemagne (-) 2.479,39 0,12
Grèce (-) 2.617,89 0,00
Hongrie (-) 2.497,94 0,00
Islande (-) 2.638,41 0,00
Irlande (-) 2.705,8 0,02
Italie (-) 2.371,65 0,14
Japon (-) 2.776,49 0,00
Corée du Sud (-) 2.642,11 0,00
Luxembourg (-) 2.924,15 0,00
Mexique (-) 2.494,88 0,00
Pays-Bas (-) 2.473,16 0,11
Nouvelle-Zélande (-) 2.622,93 0,00
Norvège (-) 2.825,64 0,01
Portugal (-) 2.453,83 0,07
Espagne (-) 1.894,08 0,31
Suède (-) 2.218,64 0,20

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EN DONNEES DE PANEL

Suisse (-) 2.407,02 0,19


Turquie (-) 2.446,99 0,03
Royaume-Uni (-) 2.660,51 0,05
Etats-Unis (-) 2.450,42 0,15
Indice global d'attractivité 0,20
Source : Calcul des auteurs.
Les résultats montrent que le bloc de pays dont l’investissement réel est inexistant
(Australie, Chili, Japon, Luxembourg, Mexique, Nouvelle-Zélande) peut injecter environ 2,6
milliards de dollars. D’un autre côté, la non-saisie des opportunités d’investissement sur le
territoire marocain, principalement pour les pays susmentionnés, est expliquée par la distance
géographique et la forte concurrence des offres proposées par les territoires limitrophes à ces
derniers, notamment au niveau du continent asiatique et américain.

Graphique 3 : Attractivité potentielle du Maroc des IDE en provenance des pays de l’OCDE
Source: Calcul des auteurs.

100%
90%
80%
70%
60%
50%
62,06%

40%
30%
20%
10%
0%
-10%
-52,99%
-66,88%

-20%
-68,68%

-74,51%
-75,32%
-79,07%

-80,01%
-84,44%

-87,78%

-30%
-90,45%
-94,50%
-100,00%

-100,00%

-100,00%

-100,00%

-100,00%
-100,00%

-100,00%
-96,42%
-98,26%

-98,89%
-98,96%

-99,49%
-99,89%

-99,94%

-99,93%
-99,98%

-99,99%

-40%
-50%
-60%
-70%
-80%
-90%
-100%
LUXEMBOURG
GRÈCE

ROYAUME-UNI
SUÈDE

TURQUIE
DANEMARK

FRANCE

NORVÈGE
PORTUGAL
JAPON
CORÉE DU SUD

PAYS-BAS
CANADA
CHILI

MEXIQUE
IRLANDE

ESPAGNE
ISLANDE
AUTRICHE

SUISSE
BELGIQUE

ESTONIE

HONGRIE
AUSTRALIE

ETATS-UNIS
FINLANDE

ALLEMAGNE

NOUVELLE-ZÉLANDE
ITALIE

Compte tenu de la proximité géographique et la langue commune, la France, étant le


premier partenaire stratégique du Maroc, demeure l’un des pays qui profite largement des
avantages incitatifs en raison de l’efficacité de l’action promotionnelle menée par les agences
marocaines ad-hoc d’investissement qui remplissent leurs missions dans les régions
francophones.

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C’est ainsi que les investissements réels drainés par l’économie française dépassent
considérablement le niveau potentiel estimé avec un écart positif d’environ 9,5 milliards de
dollars. Ce dépassement s’explique par les liens historiques franco-marocains, lors du
protectorat, et des niveaux récents de prise de participation des filiales françaises dans les
sociétés marocaines, suite à l’ouverture de leur capital, et aux opérations de privatisation et de
gestion déléguée entamées par les pouvoirs publics qui ont attiré plusieurs entités francophones.

CONCLUSION
Le modèle PPML, utilisé en tant qu’estimateur pour notre équation gravitationnelle,
paraît le plus significatif par rapport au modèle Tobit et aux estimateurs « between » et « within
» vu la concordance entre les effets théoriques et estimés des variables indépendantes sur
l’attractivité territoriale.

Ainsi, au travers de l’analyse économétrique, l’estimation du potentiel d’attractivité


confirme l’existence d’un vrai potentiel inexploité avec les pays de l’OCDE et que la France,
étant le premier partenaire du Maroc, bénéficie largement des avantages accordés en dépassant
le potentiel estimé.

A cet effet, les politiques publiques en matière d’attractivité, malgré les réformes
institutionnelles déployées au Maroc, nécessitent une révision de leurs cibles stratégiques en
réorientant les actions promotionnelles vers les pays qualifiés d’investisseurs potentiels.

RÉfÉrences Bibliographiques
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Annexe 1 : Résultats du Modèle de base


Ecart-type Intervalle de confiance
𝑠𝑖𝑛ℎ−1 (𝑓𝑑𝑖 𝑠𝑡𝑘 𝑖𝑗 ) Coefficients 𝑧 𝜌 > |𝑧𝛼 |
(𝜎) 95%
𝑙𝑛(𝑌ℎ ) 0,9386682 0,0552026 17 0,000 0,830473 1,046863
𝑙𝑛(𝑌𝑖 ) 0,9978127 0,0552049 18,07 0,000 0,8896131 1,106012
𝑙𝑛(𝑦 𝑘 ℎ ) -0,6337177 0,1002193 -6,32 0,000 -0,830144 -0,4372914
Modèle à effets aléatoires

𝑙𝑛(𝑦 𝑘 𝑖 ) 1,306165 0,1002204 13,03 0,000 1,109736 1,502593


𝑙𝑛(𝑑𝑖𝑗 ) -1,350412 0,0822391 -16,42 0,000 -1,511598 -1,189227
𝑐𝑡𝑔𝑖𝑗 -0,1462862 0,4171109 -0,35 0,726 -0,9638086 0,6712362
𝑐𝑙𝑖𝑗 1,540615 0,2981186 5,17 0,000 0,9563128 2,124916
Constante (𝛼0 ) -16,10185 1,638795 -9,83 0,000 -19,31383 -12,88988
Σ(u) 2,3322836 - - - - -
Σ(e) 1,8577655 - - - - -
𝜌 0,61181476 - - - - -
R² 0,5120
𝜒 2 (7) = 1404,89
𝜌 > 𝜒 2 = 0,000
NOMBRE D’OBSERVATIONS : 9570

Source : Calcul des auteurs.


Ecart-type Intervalle de confiance
𝑠𝑖𝑛ℎ−1 (𝑓𝑑𝑖 𝑠𝑡𝑘 𝑖𝑗 ) Coefficients 𝑡 𝜌 > |𝑡𝛼 |
(𝜎) 95%
𝑙𝑛(𝑌ℎ ) 4,132826 0,7908695 5,23 0,000 2,582534 5,683117
Modèle à effets fixes

𝑙𝑛(𝑌𝑖 ) 6,132444 0,7908695 7,75 0,000 4,582153 7,682736


𝑙𝑛(𝑦 𝑘 ℎ ) -4,522069 0,868692 -5,21 0,000 -6,224911 -2,819227
𝑙𝑛(𝑦 𝑘 𝑖 ) -5,857122 0,868692 -6,74 0,000 -7,559964 -4,15428
𝑙𝑛(𝑑𝑖𝑗 ) 0 Omis - - - -
𝑐𝑡𝑔𝑖𝑗 0 Omis - - - -
𝑐𝑙𝑖𝑗 0 Omis - - - -
Constante (𝛼0 ) -21,44074 2,599406 -8,25 0,000 -26,5362 -16,34529
Σ(u) 10,817063 - - - - -

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Σ(e) 1,8577655 - - - - -
𝜌 1,8577655 - - - - -
𝑅² = 0,0829

ℱ(869 , 8696) = 25,82


𝜌 > ℱ 𝑠𝑡 = 0,000
NOMBRE D’OBSERVATIONS : 9570

Source : Calcul des auteurs.


Effets aléatoires Effets fixes Différence Ecart-type
𝑠𝑖𝑛ℎ−1 (𝑓𝑑𝑖 𝑠𝑡𝑘 𝑖𝑗 )
𝛽𝑐 𝛽𝑒 𝛽𝑐 − 𝛽𝑒 √𝑑𝑖𝑎𝑔(Γ)
Test d’ Hausman

𝑙𝑛(𝑌ℎ ) 4,132826 0,9386682 3,194158 0,7889406


𝑙𝑛(𝑌𝑖 ) 6,132444 0,9978127 5,134632 0,7889405
𝑙𝑛(𝑦 𝑘 ℎ ) -4,522069 -0,6337177 -3,888352 0,8628916
𝑙𝑛(𝑦 𝑘 𝑖 ) -5,857122 1,306165 -7,163286 0,8628915
𝐻 = 𝜒 2 (4) = (𝛽𝑐 − 𝛽𝑒 )′ (𝑉𝑐 − 𝑉𝑒 )−1 (𝛽𝑐 − 𝛽𝑒 ) = 256,5
𝜌 > 𝜒 2 = 0,000

Source : Calcul des auteurs.

Annexe 2 : Résultats du Modèle Tobit


Ecart-type Intervalle de confiance
𝑙𝑛 (𝑎 + 𝑓𝑑𝑖 𝑠𝑡𝑘 𝑖𝑗 ) Coefficients 𝑧 𝜌 > |𝑧𝛼 |
(𝜎) 95%
𝑙𝑛(𝑌ℎ ) 0,8930104 0,052037 17,16 0,000 0,7910197 0,9950012
𝑙𝑛(𝑌𝑖 ) 0,9365837 0,0520579 17,99 0,000 0,8345521 1,038615
𝑙𝑛(𝑦 𝑘 ℎ ) -0,5803888 0,0944933 -6,14 0,000 -0,7655923 -0,3951853
𝑙𝑛(𝑦 𝑘 𝑖 ) 1,190541 0,0965535 12,33 0,000 1,001299 1,379782
𝑙𝑛(𝑑𝑖𝑗 ) -1,27053 0,0776384 -16,36 0,000 -1,422699 -1,118362
𝑐𝑡𝑔𝑖𝑗 -0,0650141 0,3935509 -0,17 0,869 -0,8363597 0,7063315
𝑐𝑙𝑖𝑗 1,492105 0,2813197 5,3 0,000 0,9407283 2,043481
Constante (𝛼0 ) -21,44074 2,599406 -8,25 0,000 -26,5362 -16,34529
Σ(u) 2,233179 0,0585884 38,12 0,000 2,118348 2,34801
Σ(e) 1,720276 0,0130916 131,4 0,000 1,694617 1,745935
𝜌 0,6275879 0,0129018 - - 0,6020429 0,6525834
𝑅² = N/A

log 𝐿(𝜃) = −20063,781

𝜒 2 (7) = 1374,6
𝜌 > 𝜒 2 = 0,000
NOMBRE D’OBSERVATIONS : 9570

Source : Calcul des auteurs.

Annexe 3 : Résultats du Modèle PPML


Ecart-type Intervalle de confiance
𝑓𝑑𝑖 𝑠𝑡𝑘 𝑖𝑗 Coefficients 𝑧 𝜌 > |𝑧𝛼 |
(𝜎) 95%
𝑙𝑛(𝑌ℎ ) 0,7790319 0,0219028 35,57 0,000 0,7361032 0,8219606

International Journal of Economics and Management Research, V.1, N°2, Juin-Juillet 2020

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QUEL POTENTIEL D’ATTRACTIVITE DES IDE AVEC LES PAYS DE
L’OCDE? ESSAI D’ESTIMATION D’UN MODELE GRAVITATIONNEL
EN DONNEES DE PANEL

𝑙𝑛(𝑌𝑖 ) 0,6038528 0,0181386 33,29 0,000 0,5683018 0,6394039


𝑙𝑛(𝑦 𝑘 ℎ
) 0,2276723 0,0607539 3,75 0,000 0,1085968 0,3467479
𝑙𝑛(𝑦 𝑘 𝑖 ) 1,560682 0,0697292 22,38 0,000 1,424015 1,697349
𝑙𝑛(𝑑𝑖𝑗 ) -0,5968865 0,0231698 -25,76 0,000 -0,6422985 -0,5514745
𝑐𝑡𝑔𝑖𝑗 -0,4587363 0,0950184 -4,83 0,000 -0,6449688 -0,2725037
𝑐𝑙𝑖𝑗 0,7599487 0,0765395 9,93 0,000 0,6099341 0,9099634
Constante (𝛼0 ) -24,34875 1,074284 -22,67 0,000 -26,4543 -22,24319
Σ(u) 2,233179 0,0585884 38,12 0,000 2,118348 2,34801
Σ(e) 1,720276 0,0130916 131,4 0,000 1,694617 1,745935
𝜌 0,6275879 0,0129018 - - 0,6020429 0,6525834
𝑅² = 0,47780756

ℓ𝑃𝐿 = −70839793

𝜒 2 (7) = 1374,6
𝜌 > 𝜒 2 = 0,000
NOMBRE D’OBSERVATIONS : 9570

Source : Calcul des auteurs.

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126
QUEL POTENTIEL D’ATTRACTIVITE DES IDE AVEC LES PAYS DE
L’OCDE? ESSAI D’ESTIMATION D’UN MODELE GRAVITATIONNEL
EN DONNEES DE PANEL

Annexe 4 : Comparaison des IDE réels et potentiels provenant des pays de l’OCDE (*)

2 869,60
ETATS-UNIS 419,18
2 801,02
ROYAUME-UNI 140,52
2 518,18
TURQUIE 71,18
2 955,88
SUISSE 548,86
2 767,98
SUÈDE 549,35
2 734,08
ESPAGNE 840,00
2 624,61
PORTUGAL 170,78
2 841,49
NORVÈGE 15,85
2 622,93
NOUVELLE-ZÉLANDE -
2 782,14
PAYS-BAS 308,99
2 494,88
MEXIQUE -
2 924,15
LUXEMBOURG -
2 648,90
CORÉE DU SUD 6,79
2 776,49
JAPON -
2 760,19
ITALIE 388,55
2 756,08
IRLANDE 50,28
2 638,51
ISLANDE 0,10
2 497,94
HONGRIE -
2 618,81
GRÈCE 0,91
2 807,57
ALLEMAGNE 328,18
2 906,80
FRANCE 12 416,01
2 719,33
FINLANDE 0,78
2 473,39
ESTONIE 12,90
2 767,08
DANEMARK 24,28
2 479,43
CHILI -
2 885,37
CANADA 1,57
2 856,56
BELGIQUE 241,06
2 743,74
AUTRICHE 0,23
2 769,64
AUSTRALIE -

0 2000 4000 6000 8000 10000 12000 14000

Stock estimé d'IDE Stock Réel d'IDE

Source : Calcul des auteurs.


(*) Chiffres en Millions de Dollar américain.

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