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L'ABC

de
la vente
Vendre rationnellement

Les manifestations commerciales ne 1. Les études.


sont pas des manifestations de pres- Le vendeur, qu'il représente une so-
tige. Les couleurs dont elles se parent, ciété privée ou un organisme public,
les distractions qu'elles offrent, les doit tout savoir sur :
cérémonies dont elles fournissent l'oc- • le produit, ses qualités, ses utilisa-
casion n'ont qu'un but : attirer les tions, ses améliorations possibles, sa
acheteurs et les consommateurs. La présentation, son prix de revient, les
manifestation commerciale a essentiel- quantités disponibles et potentielles,
lement pour objet de favoriser la vente. les délais de livraison, les conditions
Or, dans le monde moderne, où les de vente;
marchés sont de plus en plus vastes, • les consommateurs, leurs motiva-
les consommateurs de plus en plus tions, leurs freins, leurs besoins, leurs
exigeants, les communications de plus habitudes, leurs attitudes, leurs moyens;
en plus aisées, il faut vendre ration- • les acheteurs, leurs critères de
nellement pour lutter avec succès choix, leurs méthodes de travail, leurs
contre la concurrence. exigences, leurs ambitions, leur capa-
Vendre rationnellement, c'est : cité, leur situation financière ;
1. étudier toutes les données du pro- • les marchés, leur importance, leur
blème commercial, évolution, leur profil ;
Il. se fixer un objectif, • les concurrents, ce qu'ils proposent,
Ill. élaborer une stratégie, à qui et comment ils le proposent.
IV. contrôler les résultats obtenus. Bon nombre d'informations peuvent
Vendre rationnellement, c'est aussi et être obtenues auprès des producteurs,
surtout, adopter un état d'esprit nou- d'autres sont publiées dans des revues
veau, à la fois réaliste, critique et spécialisées, des bulletins de Cham-
dynamique. bres de Commerce, des quotidiens
d'information économique et financière.
Il y a toutefois des données qui ne
sont pas immédiatement disponibles et
qu'on ne peut connaître qu'en faisant
des études ou enquêtes appropriées.
On ne doit pas hésiter à entreprendre
la réalisation d'une étude, à condition
qu'elle soit réaliste et que l'utilisation
qu'on en fera soit clairement définie à
l'avance : il vaut mieux risquer de per-
dre 2 000 à 20 000 unités de compte (1)
en recherches commerciales que dila-
pider 200 000 unités de compte, ou
davantage, pour le lancement d'un pro-

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(1) 1 un1té de compte = 1 dollar.
duit sur un marché insuffisamment dans la C.E.E. », il faut préciser, par
connu et qui peut se révéler très dé- exemple, éé mon objectif est de vendre,
cevant. au cours des cinq années à venir, à
un prix moyen de ... C.F.A. - F.O.B.,
Il. L'objectif. N tonnes de conserves d'ananas, dont
Il faut savoir ce que l'on veut et où
l'on va pour agir efficacement. L'objec- N, tonnes, en Allemagne ; N2 tonnes,
en France ; N3 tonnes, en Italie ; N4
tif définit pour une période donnée (de
tonnes, aux Pays-Bas ; et Ns tonnes,
1 à 10 ans) :
dans I'U.E.B.L. ; l'imprécision de l'ob-
• ce qu'li faut vendre,
jectif engendre l'indécision dans l'ac-
• où Il faut vendre.
tion et la dispersion des efforts ;
L'objectif constitue la clef de voOte de
tout le marketing. Sa définition est une • fixe : si l'on n'arrive pas à atteindre
opération d'une Importance capitale l'objectif dans les délais prévus, il ne
qui doit être faite au plus haut niveau, faut pas nécessairement le modifier ; il
après une réflexion approfondie sur les faut d'abord intensifier ou mieux orien-
données du problème commercial. ter ses efforts ; ce n'est que lorsque
L'objectif doit être : l'objectif est atteint plus tôt que prévu
• réaliste : il doit tenir compte de l'en- qu'on peut en définir un nouveau, qui
vironnement du vendeur (conjoncture, tienne compte de l'expérience acquise.
marché et concurrence), de ses moyens
et de la capacité de production de son Pour la définition de l'objectif, il con-
fournisseur ; un objectif trop ambitieux vient de tenir le plus grand compte des
relève souvent de l'utopie ; un objectif trois principes suivants :
trop modeste n'est parfois qu'une solu- 1. Ne pas s'attaquer à un marché po·
tion de facilité ; tentiel, toujours aléatoire, si prometteur
• précis : il ne suffit pas de dire cc je qu'il soit, au détriment d'un marché
veux augmenter les ventes d'ananas déjà acquis. Il ne faut pas lâcher la 45
proie pour l'ombre. Ceci ne signifie très tentants.
pas qu'il faut se contenter de ce que 3. Se placer sur plusieurs marchés dif-
l'on a, mais que l'on doit veiller en férents de façon à limiter globalement
attaquant de nouveaux marchés, à ne les risques : il ne faut pas << mettre
pas oublier les marchés acquis : les
tous les œufs dans le même panier "·
concurrents sont à l'affût des occasions Il va de soi, cependant, qu'il vaut
qui leur permettront d'y pénétrer. mieux, au début, concentrer ses efforts
2. Préférer la rentabilité à long terme sur des marchés intéressants, soigneu-
à la rentabilité à court terme. On a sement délimités, de façon à accroître
intérêt notamment, en vertu de ce prin- l'efficacité de l'action et les chances
cipe, à préférer les marchés qui s'ac- de réussite et de rechercher, ensuite,
croissent et se renouvellent régulière- une diversification progressive des dé-
ment aux marchés occasionnels, même bouchés.

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Ill. La stratégie Un bon contrôle doit être :
Un général ne part en guerre qu'a- • concret :
près avoir fait l'inventaire des moyens toute analyse des effets d'une cam-
dont il dispose, sélectionné ceux qu'il pagne de publicité ou de prospection
emploiera et déterminé l'usage qu'il doit s'exprimer en augmentation du
en fera. Il en est de même pour le nombre de contacts ou de contrats ;
commerçant moderne. C'est ce qu'on • systématique :
appelle arrêter une stratégie. les résultats de chaque action doivent
La stratégie définit : être régulièrement enregistrés, puis
• à qui il faut vendre, confrontés avec les résultats escomptés;
• comment Il faut vendre, • fonctionnel :
pour atteindre l'objectif. le contrôle n'est pas un but en soi ;
La stratégie doit être : c'est un moyen de vérification et un
• adéquate, c'est-à-dire parfaitement instrument de progrès ; il ne suffit pas
et uniquement adaptée à l'objectif de relever des résultats, il convient
poursuivi, d'une part, à l'environnement ensuite de les interpréter et d'en tenir
du vendeur et à sa situation, d'autre compte.
part;
• chiffrée : toute action commerciale A l'issue de ce bref examen des
entraîne des dépenses ; ces dépenses grandes étapes qui jalonnent le che-
doivent être rentables et ce n'est qu'en min de la réussite commerciale, il est
fonction de leur rentabilité qu'il peut essentiel de souligner que, si la vente
être décidé de les engager ; la valeur doit, aujourd'hui, faire appel à la tech-
d'une stratégie se juge d'après des nique et à la science pour être effica-
critères financiers ; ce, elle n'en demeure pas moins, avant
• complète : les options fondamentales tout, une affaire d'imagination, de
doivent toutes être prises lors de la volonté et d'ambition.
mise au point de la stratégie ; la stra- Le choix de l'objectif et de la stra-
tégie est une charte à laquelle le ven- tégie doit être solidement étayé par
deur doit pouvoir se référer utilement, des faits, mais ne peut être arrêté que
dans toutes les situations où il est par des hommes.
amené à prendre une décision.

IV. Le contrôle des résultats


Vendre rationnellement, c'est s'adap-
ter à l'environnement et au progrès. A
partir du moment où le vendeur affronte
concrètement son marché potentiel, il
peut avoir à aborder des problèmes et
des difficultés qu'il n'avait pas prévus ;
il peut se rendre compte qu'il s'était
trompé dans certaines de ses estima-
tions, se heurter à plus de résistance
qu'il ne le croyait. Il risque de ne pas
atteindre son objectif. Il convient, dans
ce cas, de cc rectifier le tir .. à point
nommé en revoyant la stratégie ou la
manière dont elle est appliquée.
Les modalités techniques du contrôle
(tests, statistiques de ventes, sonda-
ges ... ) doivent être prévues et spéci-
fiées à l'avance, simultanément à l'éla-
boration de la stratégie.

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Vendre quoi ?

Les produits des E.A.M.A. ne peuvent 1. Le produit à vendre


pas être tous commercialisés à l'étran- doit répondre à un besoin.
ger et parmi ceux qui peuvent l'être, C'est le consommateur qui décide, en
tous ne sont pas également avantageux définitive, de la réussite ou de l'échec
à exporter. d'une opération commerciale ; aussi
11 importe donc de sélectionner le ou faut-il étudier ses motivations, ses
les produits à vendre sur un marché freins, ses attitudes et ses habitudes.
déterminé. Les produits vendables sont Il faut évaluer le prix qu'il est prêt à
ceux : payer pour être satisfait. Il faut compa-
1. qui répondent à un besoin des rer, dans son optique, les produits que
consommateurs, l'on veut lui proposer et ceux que lui
2. qui sont disponibles, présentent les concurrents. Le produit
3. dont la vente est rentable. doit être d'une qualité telle qu'il satis-
fasse, au moins aussi bien que les
produits de la concurrence, les besoins
des consommateurs. Sa qualité doit, de
surcroît, être constante : le besoin du
consommateur crée le marché, sa fidé-
lité permet de le conserver.

2. Le produit à vendre
doit être disponible.
Il ne faut pas vendre la peau de l'ours
avant de l'avoir tué. On a pu observer,
au cours de la réalisation du program-
me communautaire de participation des
E.A.M.A. à des manifestations commer-
ciales, que certains directeurs de stand
n'ont pas une connaissance suffisante
de la capacité de production actuelle
et de l'état des stocks des produits
exposés ; ils risquent ainsi de proposer
à la vente ce qui n'existe pas ou pas
encore. L'action du vendeur est, dans
ce cas, inefficace; de plus, elle ébranle
la confiance, si difficile à capter, des
acheteurs potentiels. Il convient donc
de s'assurer, avant de vendre un pro-
duit :
• qu'li existe en quantité suffisante,
48 • qu'li peut être rapidement livré et
régulièrement fourni aux acheteurs.
3. La vente du produit
doit être rentable.
Vendre, ce n'est pas faire des ca-
deaux ; le prix que l'acheteur est prêt
à payer pour le produit doit être rému-
nérateur pour le vendeur. Il doit, à
plus forte raison, permettre l'amortisse-
ment des investissements qui ont été
nécessaires à la production et couvrir
le coût de la production et de la
commercialisation, les taxes prélevées
par l'Etat exportateur et l'Etat impor-
tateur et les frais de transport.

A la notion d'cc écoulement "• qui


subordonne la vente à la production, le
commerçant moderne substitue celle
de " marketing ,. : il se met à la place
du consommateur et se retourne vers
le producteur pour inciter celui-ci à
mieux adapter ses produits à la de-
mande, à baisser ses coûts, à améliorer Le vendeur n'est pas seulement le re-
la présentation et les conditions de présentant du producteur, il est aussi
livraisons, etc. l'avocat du consommateur.

Les 7 caractéristiques du produit vendable

Les produits que propose l'exportateur doivent:


• Répondre à un besoin des consommateurs du pays
où l'exportateur veut vendre;
• Etre d'une qualité au moins égale à celle des produits
de la concurrence;
• Etre d'une qualité constante;
• Avoir un prix compétitif;
• Etre rentables à la vente ;
• Etre disponibles;
• Pouvoir être fournis rapidement et régulièrement.

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Demande satisfaite par l'exportateur...

Demande partiellement satisfaite


par l'exportateur...

Demande non satisfaite par


l'exportateur ...
Le client est roi. Il ne se déplace pas. base de trois critères
1 Il faut aller à sa rencontre. Il faut ven- 1. la perméabilité,
' dre là où se trouvent des acheteurs 2. l'accessibilité,
1 p sibles. 3. la rentabilité.
CÈ! ·-'?rincipe est d'autant plus valable
pour l~s E.A.M.A. qu'ils sont éloignés
i de beaucoup de leurs marchés poten-
tiels e( que, sur ces marchés, leurs
produits \ sont encore souvent mécon-
nus. L'exportateur doit donc recher-
cher des marchés et choisir ceux vers
lesquels il s'orientera. La recherche
des marchés potentiels s'opère sur la

marché à défendre!

marché à développer !

marché à attaquer !
1. Un marché potentiel C'est ainsi que le vendeur peut, par
doit être perméable. son action
La perméabilité d'un marché à un • faire prendre conscience d'un be-
produit donné dépend essentiellement soin ignoré et éveiller le désir des
de deux facteurs : consommateurs,
• l'intensité du besoin des consom- • attaquer le marché d'un concurrent
mateurs ; plus ce besoin est grand, bien implanté en proposant un produit
plus leur désir d'acheter est vif et plus supérieur et en démontrant au consom-
la vente est aisée. mateur qu'il est supérieur,
• la pénétration des produits concur- • réduire les difficultés matérielles qui
rents : si ceux-ci ont fortement pénétré rendent un marché inaccessible,
le marché, les habitudes de consom- • augmenter son prix de vente en pro-
mation qui se sont établies peuvent posant un service supplémentaire.
mettre les nouveaux venus en position L'ambition de tout vendeur est de
d'infériorité. conquérir des parts de marchés vier-
ges ou occupés par la concurrence,
tout en conservant et en développant
2. Un marché potentiel ceux où il a déjà pénétré. La réalisa-
doit être accessible. tion de cette ambition dépend autant
La distance et les difficultés de de sa connaissance des marchés que
transport constituent les obstacles les de son énergie, de sa persévérance et
plus évidents à l'accessibilité ; il existe de son ingéniosité.
d'autres obstacles qui peuvent parfois,
pendant Une certaine période, empê-
cher ou contrarier l'exportateur :
difficultés linguistiques, lacunes dans
l'infrastructure de transformation ou
dans les réseaux de distribution, etc.

3. Un marché potentiel
doit être rentable.
La rentabilité d'un marché est fonc-
tion de trois éléments. :
• l'importance de la demande,
• la marge bénéficiaire que l'exporta-
teur peut espérer obtenir sur le mar-
ché,
• la durée de vie du marché.
Chacun de ces éléments varie d'un
marché à l'autre. Il convient de les
étudier conjointement : un marché où
la marge bénéficiaire est faible mais
où la demande est importante et crois-
sante, peut être plus rentable qu'un
marché où la marge bénéficiaire est
élevée mais où la demande est en
régression.
Le degré de perméabilité, l'accessi-
bilité, la rentabilité caractérisent le
marché potentiel. Mais ce sont des
données sur lesquelles on peut agir.
1
52
Vendre comment ?

Qu'il s'agisse de vendre directement 1. Les cibles.


à un consommateur une unité d'un
La cc cible commerciale ~~(1) comprend
produit ou qu'il s'agisse de vendre des
les acheteurs potentiels ou ccprospects~~.
milliers de tonnes d'un produit à des
En plus de la cible commerciale,
millions de consommateurs, le but est
l'exportateur doit définir une << cible
le même : il faut attirer le ou les clients
publicitaire », constituée par les per-
potentiels, éveiller leur désir et les
sonnes qu'il est intéressant de convain-
convaincre d'acheter.
cre ou de persuader par le truchement
Mais lorsque les acheteurs et les de la publicité, de la promotion ou des
consommateurs potentiels sont nom- relations publiques pour pousser les
breux, le vendeur n'a pas la possibilité prospects à l'achat.
de s'adresser personnellement à cha-
cun d'eux ; il doit faire appel à des La cible publicitaire peut comprendre :
moyens de communication qui multi-
plient sa présence, préparent la vente 1. les acheteurs potentiels (elle se con-
et peuvent même aller jusqu'à entraîner fond alors avec la cible commerciale),
l'acte d'achat. Il importe donc que l'ex- 2. les personnes qui se trouvent en
portateur ait une bonne connaissance aval des acheteurs potentiels dans le
de ces moyens de communication et circuit de distribution et dont l'opinion
qu'il sache les employer à bon escient. et le comportement peuvent influencer
Pour les utiliser rationnellement, il les acheteurs potentiels (transforma-
devra : teurs ou distributeurs pour les impor-
1. définir les cibles à atteindre, tateurs, grossistes ou groupements
Il. arrêter une politique de marque, d'achats pour les transformateurs, dé-
Ill. élaborer un message, taillants pour les grossistes, consom-
IV. arrêter un budget, mateurs pour les détaillants),
V. choisir les media qui transmettent le 3. des prescripteurs (instituts ou labo-
message. ratoires de recherche ; administrations ;
personnalités du monde politique, di-
plomatique ou artistique ... ) qui ne font
pas partie, en tant que tels, du réseau
de commercialisation mais qui peuvent,
par leur audience, jouer un rôle non
négligeable dans la diffusion du pro-
duit.

(1) Voir ci-après: .. Vendre à qui ? Ill. Le


choix de la cible commerciale"· 53
(;"\
La cible publicitaire doit être définie, 11. La politique'·de marque.
comme la cible commerciale, avec le La marque commerciale permet
plus de précision possible, soit par des d'identifier le producteur, le transfor-
listes de noms et d'adresses quand on mateur ou le distributeur d'un produit
peut les établir, soit par des caracté- fini. Elle représente une garantie pour
ristiques démographiques, économi- le consommateur et le moyen le plus
ques, socio-professionnelles ou socio- approprié de lui permettre de différen-
psychotog iques, quand elle concerne cier tes produits entre eux. Elle est,
une population importante dont tes
pour le producteur, une arme efficace
individus sont difficiles à toucher per-
pour s'attacher un marché; elle le met
sonnellement.

Les cibles publicitaires possibles

L'exportateur

Les acheteurs des acheteurs


(distr i buteurs et consommateurs)

Les acheteurs potentiels


(cible commerciale)
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en position de supériorité pour négo- contenu en énumérant, en ordonnant
cier avec les intermédiaires ; au con- ët en justifiant les avantages du produit,
traire, la marque du distributeur place avantages qui, traduits en textes, illus-
le producteur en position d'infériorité. trations, volumes et paroles seront mis
La marque commerciale est à la en valeur, développés et diffusés.
base de toute opération publicitaire et Le message doit toujours être fondé
promotionnelle. Adopter une politique sur des qualités que n'ont pas les pro-
de marque, c'est : duits des concurrents ; ces qualités
doivent présenter un intérêt évident
1. décider de personnaliser le produit pour les destinataires du message. On
en lui attribuant une marque originale ; utilisera, pour justifier les avantages
2. définir l'image que la marque devra mis en vedette, des arguments d'ordre
symboliser ; la marque est un moyen de pratique (commodité d'usage, par exem-
communication par elle-même ; certai- ple), économique (avantages de prix ... ),
nes marques ont une image jeune et techniques (résistance particulière ou
dynamique, d'autres paraissent vieil- transformation aisée ... ), commercial (ra-
lottes et dépassées, etc. ; pidité de livraison, facilités de paie-
3. déterminer avec précision et sévérité ment...), physiologique (goût, hygiène,
les caractéristiques que devra avoir le santé ... ), esthétique, sexuel, social ou
produit pour pouvoir être revêtu de la psychologique.
marque ; la valeur de la marque tient Le document qui définit le contenu
à la qualité du produit et à la cons- du message destiné à des supports
tance de cette qualité, la marque doit publicitaires est appelé la cc plate-forme
être réellement une garantie pour le publicitaire >>.
consommateur ; Le document de base du vendeur qui
discute avec les prospects est appelé
4. créer la marque ; la marque peut « l'argumentaire ».
être un simple nom commercial ; mais
elle peut aussi être accompagnée d'un
sigle, d'une griffe, d'un label, d'un per-
IV. Le budget.
sonnage ... Tout en restant simple, facile La mise en œuvre de tous les moyens
à comprendre et à retenir, elle doit qui aident à vendre entraîne des dé-
toujours être originale, exclusive, adé- penses qu'il convient d'évaluer et que
quate et suggestive ; le producteur (1), les transformateurs et
les distributeurs doivent normalement
5. faire connaftre la marque; c'est
supporter.
l'une des fonctions essentielles de la
L'estimation des dépenses doit se
publicité, de la promotion et des rela-
tions publiques. faire à partir du prix de vente au
consommateur, en fonction de l'objec-
tif que l'on veut atteindre, des cibles à
Ill. Le message. viser, des dépenses de la concurrence
Quels que soient les moyens qu'il et de la rentabilité de chacun des in-
utilise, J'exportateur doit attirer et vestissements commerciaux et publici-
convaincre ; il doit transmettre un taires envisagés.
«message». Le pourcentage du prix de vente au
L'expression du message est à confier consommateur à consacrer à la pu-
à des spécialistes de la communica- blicité, à la promotion et aux relations
tion. C'est, par contre, au producteur publiques est évidemment très variable.
ou à J'exportateur d'en élaborer le Il peut aller de 0,1 °/o à 20% ou 30%

(1) S'agissant des pays en voie de est normal, dans ces pays, que l'Etat
développement en général, et des E.A.M.A. en participe directement, ou avec l'assistance
particulier, le terme .. producteur" doit être d'aides extérieures, au financement
entendu au sens large et peut recouvrir, d'opérations publicitaires ayant pour but
pour des produits revêtant une certaine de développer les ventes à l'exportation.
importance nationale, l'Etat lui-même, les C'est-à-dire, en fin de compte, la production
Offices du Commerce Extérieur, les nationale.
organismes de commercialisation, etc. Il 55
selon les produits et selon les marchés.
Il varie, d 'autre part, en fonction de la
politique commerciale adoptée ; c'est
ainsi qu'une réduction du coût de la
distribution permet de consacrer plus
d'argent à la publicité. Il varie enfin
dans le temps : en période de " lance-
ment , du produit, le budget publici-
taire est évidemment très important :
lorsque le produit est " lancé , et qu'il
se vend bien , un budget publicitaire
d'entretien peut suffire.

Les sept grandes familles de media

56
V. Les media. aux arguments du vendeur ;
Le terme media est employé par les 3. le matériel d'animation et le matériel
spécialistes de la communication pu- audio-visuel qui assistent directement
blicitaire pour désigner l'ensemble des le vendeur;
techniques, des instruments et des 4. la publicité directe qui est, à la fois,
moyens susceptibles de transmettre des une technique de comm-unication (con-
messages. ception, rédaction, présentation et im-
Chaque «media» se caractérise par pression de documents, brochures,
son audience, sa souplesse d'utilisa- circulaires, dépliants illustrés ... ) et un
tion, son impact, sa précision, sa ren- ensemble de canaux de transmission
tabilité, son coat. Le choix des media (distribution à domicile par voie postale
doit se faire en fonction : ou au porte à porte, distribution dans
• du fond et de la forme du message un point de vente ou dans un stand) ;
à transmettre ;
5. le conditionnement, que l'on a qua-
• de l'ampleur et des caractéristiques
lifié de " vendeur silencieux , et dont
de la cible publicitaire ;
le rôle est souvent décisif lors cle la
• de la fréquence de diffusion néces-
présentation du produit ;
saire pour faire comprendre et retenir
le message à ses destinataires; 6. le produit lui-même qui en «dit»
• du budget disponible. plus que toutes les descriptions et tous
On peut distinguer six familles prin- les éloges.
cipales de media : A ces six media, il convient d'ajouter
le vendeur, qui n'est pas toujours né-
1. les mass-media (Presse, radio, télé-
cessaire pour la vente au grand public
vision, cinéma, affichage), qui permet-
(libres-services), mais qui est indispen-
tent d'atteindre une vaste cible pour
sable à tous les stades antérieurs.
un faible coat par personne touchée ;

2. les points de vente et les stands


d'exposition dans les manifestations
commerciales qui, en eux-mêmes et de
par les éléments qu'ils contiennent
(panneaux, vitrines, présentoirs ... ), atti-
rent les clients et les rendent attentifs

57
Vendre à qui?

Entre le moment où le produit brut 1. Le choix de la politique


est récolté et le moment où il est commerciale.
consommé, un certain nombre d'opé- Le producteur peut vendre directe
rations sont à effectuer : transforma- ment aux consommateurs ou vendre ~
tion éventuelle, conditionnement, infor- des intermédiaires.
mation et publicité, transport, vente La vente directe aux consommateur:
et livraison aux consommateurs (voir suppose que le producteur rempli
schéma ci-contre). toutes les fonctions du processus d4
Pour savoir à qui il va vendre, le commercialisation et qu'il est équip•
producteur doit : pour le faire.
1. déterminer les opérations dont Il se La vente Indirecte libère le producteu
chargera et celles que devront mener de tout ou partie de ses fonctions mai:
à bien ses acheteurs : c'est le choix lui fait perdre, du même coup, tout OL
de la politique commerciale, partie du contrôle qu'il exerce sur le~
opérations qui sont effectuées du stadE
11. opter pour un système de distribu- de la production au stade de la con·
tion : c'est le choix du réseau de dis- sommation (voir schéma ci-contre}
tribution, Certaines politiques peuvent pallier le~
Ill. sélectionner, parmi les acheteurs risques de la vente indirecte : contrat~
possibles, ceux qui pourront le mieux d'exclusivité, diversification des ré·
accomplir les opérations que le pro- seaux, prises de participations. etc.
ducteur ne prend pas en charge lui- Le producteur choisira sa politiquE
même : c'est le choix de la cible commerciale en fonction :
commerciale. 1. de ses moyens techniques et de se!
possibilités financières,
2. de l'aptitude des intermédiaires
transformer et à commer,ci~liser h
produit dans de bonnes condiUons,
3. du coat et de la rentabilit• à lon!
terme de chaque solution envisageable
4. des risques qu'il prend dans chaqw
cas.
Il s'efforcera de ne pas se laisse
trop influencer par les habitudes géné
ralement adoptées dans son secteUI

La tradition n'est pas, aujourd'hui, e1


matière commerciale, un facteur d4
réussite.
58
fente directe et vente indirecte

iiii
Consommateurs
59
Schéma des réseaux de distribution

Distribution associée Distribution concentrée

Groupements Groupements Chaînes Sociétés Groupements Groupements


de détaillants de grossistes volontaires coopératives d'achats des d'achats des
de détaillants et leurs grands sociétés à
magasins magasins succursales
et magasins et leurs
populaires magasins

Détaillants Détaillants Détaillants Libre-service Libre-service Libre-service


associés associés ou non ou non ou non

Libre-service Libre-service Lib re-servi ce Vente par Vente par Vente par
ou non ou non ou non correspon- correspon- correspon-
dance dance dance

ii Consommateurs ii
1. Le choix du réseau Ill. Le choix de la cible
le distribution. commerciale.
Dans le cas où le producteur se On entend par cc cible commerciale»
:harge lui-même de la distribution, les personnes et les sociétés à qui le
:emme dans le cas où il peut influen- producteur ou, s'il n'exporte pas lui-
:er le système de distribution, il a le même, l'exportateur, décide de vendre
:hoix entre quatre formules : ses produits. Ces personnes et sociétés
1 la distribution directe, sont dites « prospects ». La cible peut
1 la distribution indépendante, être constituée, suivant la politique
la distribution associée, commerciale adoptée et le réseau de
la distribution concentrée. distribution choisi, par :
Voir schéma.) 1. des acheteurs professionnels(a)
Chacune de ces formules a ses (transformateurs; importateurs; grou-
1vantages et ses inconvénients. On pements, coopératives et centrales
>eut dire, grosso modo, que plus la d'achats ; grossistes ; détaillants}.
listribution est concentrée, plus le 2. des consommateurs (b)
>reducteur est à sa merci, le cas ex-
rême étant celui des produits vendus 1. S'il s'agit d'acheteurs profession-
;eus la marque du distributeur. nels, l'exportateur s'informera sur leur
D'autre part, la concentration facilite chiffre d'affaires, leur puissance finan-
;cuvent l'organisation de la vente et cière, leur clientèle et leurs fournis-
avorise la baisse du coût de la dis- seurs passés et actuels, leur politique
ribution. Le producteur opérera son commerciale et publicitaire, le moder-
~hoix en tenant compte : nisme de leurs installations, leur expé-
1. de l'évolution rapide de la distribu- rience.
ion,
~- de l'implantation des divers distri- 2. S'il s'agit de consommateurs, l'ex-
luteurs possibles sur le marché et de portateur fera des études sur les moti-
eur clientèle, vations, les besoins et les freins psy-
3. du coût respectif des différentes chologiques qui les conditionnent, ainsi
'ormules, que sur leurs caractéristiques socio-
t du nombre et de la puissance de professionnelles. leur âge, leur revenu ...
>es concurrents, ainsi que de leur pro- Il cernera ensuite sa cible, dans les
:>re réseau, deux cas, avec le plus de précision
5. des risques qu'il prend dans chaque possible, en sélectionnant les ache-
::as. teurs et (ou} les consommateurs les
plus intéressants à court et à long
terme.
Le choix de la politique commerciale,
le choix du réseau de distribution et
le choix de la cible commerciale sont
trois étapes de la préparation à la
vente. Il faut les aborder avec soin et
y consacrer toute son attention. Les
négliger, c'est s'exposer à trouver en
face de soi des interlocuteurs non
valables et, par conséquent, risquer
l'échec commercial.

{a) On n'évoquera pas, ici, le cas des


spéculateurs.
(b) Les consommateurs à proprement parler
ainsi que ceux qui achètent directement
pour les consommateurs (maîtresses de
maison, en particulier). 61

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