INTERNATIONAL JOURNAL OF INNOVATIVE TECHNICAL AND APPLIED SCIENCES VOL3.

ISSUE 1 (2019) 019–023

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International Journal of Innovative Technical and Applied Sciences

Journal homepage: https://oasesvox.com/journals/index.php/ijitas ISSN: 2661-7145

L’agro-système oasien, un équilibre menacé par la mutation

Cas de la micro région des Ziban, Biskra, Algérie
Charifa KALFALI a,*, Soumia BOUZAHER LALOUANI b
a
Laboratoire LACOMOFA, Département d’Architecture, Université Mohamed Khider Biskra, B.P.145.RP. 07000, Algérie
b
Laboratoire LACOMOFA, Département d’Architecture, Université Mohamed Khider Biskra, B.P.145.RP. 07000, Algérie

ARTICLE INFO Résumé:

Grâce au parfait de ses oasis attractives, le Ziban était une destination de différentes civilisations du
Paper presented in the study-day “Les monde à travers l’histoire. L’oasis Zibanaise matérialisait le symbole de durabilité dans un milieu aride
oasis: mythe ou réalité”. Departement of d’où l’homme oasien s’adaptait depuis longtemps avec ses difficultés rencontrées.
architecture, Biskra april 30th, 2018 De nos jours, le réseau oasien dans la micro région des Ziban passe par des changements profonds qui ont
mené à une mutation de fond. Ces mutations d'ordres variés participent intensément à la perte de
Mots clés: l'identité d'une architecture locale, et à la mort d'une culture illustrée par la situation de dégradation des
Espace oasien cités traditionnelles et le taux de leur abandon dans cette micro région.
Mutation Cette étude a mis en lumière les causes de la mutation de l’espace oasien Zibanais, son impact et ses
Agro-système oasien conséquences sur le contexte saharien engendrant un abandon d’un héritage oasien et la perte de l’identité
Identité oasienne locale.
La micro région du Ziban

© 2019 The Authors. Published by Oases Vox Ed. This is an open access article licensed under a
Creative Commons Attribution-Non-Commercial 4.0 International License.

* Corresponding author.
E-mail address: kalfali.charifa@gmail.com

DOI: Pending.
© 2019 The Authors. Published by Oases Vox Ed. This is an open access article licensed under a Creative Commons Attribution-NonCommercial 4.0
International License. (https://creativecommons.org/licenses/by-nc/4.0/).
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1. Introduction

Le Sud Algérien symbolise l’un des milieux fragiles d’un climat aride et agressif. Son environnement
témoins une technique d’adaptation dure face à ses contraintes d’un simple aménagement mais à la fois inventif.
L’oasis fait une empreinte de l’homme traditionnel dans son contexte saharien. Elle englobe des ressources
naturelles, humaines et même culturelles. Cet espace oasien fonctionne comme un tout complémentaire, s’appuie
sur sa trilogie structurelle « eau, bâti et palmeraie ». (Hammoudi, 2012)
Qualifiée « porte du désert », la micro région des Ziban couvrait une étendue immense d’oasis qui reflète une
identité oasienne particulière. Or, cette identité est confrontée à des problèmes socio- économiques et
environnementaux, qu’ils ont bouleversé son équilibre écologique.
Actuellement, l’espace oasien des Ziban a perdu ses spécificités, dû d’une série de mutations du contexte
original de l’oasis. Ces mutations font tromper la ville dans le déséquilibre et l’anarchie sur plusieurs niveaux.
Elles participent à une dissociation entre habitat et palmeraie, résultant la ville d’aujourd’hui en rupture avec
son identité oasienne.
La présente monographie clarifiera les processus de transformations de l’espace oasien dans la micro région des
Ziban, du modèle hérité des anciennes traditions vers celui contemporain, ainsi que comprendre les causes de sa
mutation pour remédier à ses conséquences.

2. Biskra la micro région des Ziban, Une porte au Sahara

La micro région des Ziban embrassait depuis siècles un nombre de très anciennes civilisations. Sa situation
géographique en position centrale, la qualifie une zone d’échange commerciale sur l’axe de liaison entre le nord
et le sud. Cette localisation a garanti à Biskra d’être une destination touristique, un centre de cultures des dattes
et un milieu de redistribution commerciale entre wilayas et vers l’Europe. (Côte, 1991)
La richesse en ressources d’eau est renforcée par deux rivières Oued foddala descendant du djebel Belezma, et
l'oued Abdi descendant du djebel Mahmel qu’ils donnent naissance à l'oued Sidi Zarzour.
Biskra était le symbole d’un paradis sur terre dû à ses grandes vertes oasis qu’elles la couvraient. Ces
dernières englobaient l’agriculture notamment la phoeniciculture comme source de nourriture, d’économie, de
commerce et de tourisme. A l’ère de l’indépendance, avec le départ du colon et l’exode des propriétaires des
palmeraies vers la France, et le nord du pays, la ville a perdu graduellement ses spécificités en faveur d’un
centre industriel, et de service (Côte, 1989) (Information tirée des bulletins du commissariat chargé de la
préservation des Steppes). Ce qui met la micro région sous le danger de la désertification et les changements
climatiques exotiques de son contexte. De ce fait, la micro région des Ziban a distingué une mutation sur tous les
secteurs. Elle a passé d’une oasis agro-touristique, à une agglomération de bien, et service. (Naidja, 2014)

Fig.1- Les plus petites unités urbaines et leurs Capitales le Zab chargui (est).
Source : S. Bouzaher Lalouani & Dj. Alkama, 2008
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3. La micro région du Ziban et la mutation de son espace oasien

Le terme de mutation est définit par tout changement radical, modification, évolution profonde. «Elle est un
processus par lequel un élément nouveau apparaît par modification d'un élément préexistant par : substitution
(remplacement), addition (insertion), délétion (suppression) d'un ou plusieurs éléments. De ce point de vue, la
mutation urbaine est considérée comme étant la manifestation d’une réorganisation et introduction d’une
nouvelle forme qui agit non seulement sur l’espace physique, mais également sur l’espace social, fonctionnel,
économique. » (Hammoudi, 2012)
A la lumière de cette définition, il apparaît que la micro région des Ziban vit au cœur d’une mutation
profonde. Cette mutation a touché tous les aspects de son développement y compris le développement urbain,
donnant naissance à différentes formes urbaines à chaque époque de son histoire. Les inondations de 1969
résultant d’une crue inattendue de l’oued de Biskra causaient des dégâts humains et matériels. Les habitations
traditionnelles de la rive ouest de l’oued de Biskra sont détruites, notamment le quartier de la rivière nord, et le
M’cid au sud de la ville (Agli, 1988). Les habitants des quartiers endommagés se trouvaient sans abri, dont ils
ont quitté la construction en matériaux locaux (toub et jrid) malgré remonter à une époque lointaine. La cause
primordiale de cette abondance était la mauvaise résistance face aux aléas agressifs et leur vieillissement.
(Naidja, 2014)
De nos jours, les Autochtones considèrent ces matériaux comme un signe de pauvreté et vétusté face à la
concurrence du béton et la nouvelle technologie garantissant la rapidité de réalisation. Les habitations n’ont plus
intégré dans les palmeraies dont leur rôle se restreint dans son rendement économique. Un étalement urbain est
résulté sur le compte des terres agraires, accompagné d’un changement de métiers, de la phoeniciculture à
d’autres activités d’industrie et de service.

4. L’espace Zibanais: de l’oasis à l’urbain

L’espace oasien dans le Ziban a perdu ses caractéristiques sous la pression des facteurs variés. Une mutation a
touché la structure de son contexte original classé sur plusieurs niveaux en provoquant des conséquences
indésirables. Ces dernières sont d’ordres socio-économiques et environnementaux. Le changement des métiers a
encouragé le débarrassage des palmiers comme producteur d’argent plus que des dattes tout en renforçant le
gaspillage des terres agraires (Bouzaher, 2015)

Fig.2- Le débarrassage des palmiers des oasis du Ziban.

Source : Auteur, 2018

L’homme biskri a muté d'un propriétaire de terre à un commerçant ou à pratiquer d'autres activités. Cela
provoque à participer fortement à la perte de l’identité oasienne et à l’apparition aux déséquilibres écologiques
qui se traduit à travers :

• La disparition de l'étroite relation entre les piliers de l’écosystème Zibanais.

• La disparition de la spécificité de la typologie des habitats et la morphologie urbaine de la cité face à une
croissance démographique incontrôlée.
• L’abandon et la disparition d’un héritage oasien.
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• La réduction de la valeur de l’écosystème oasien à un simple cachet historique induisant l’inconfort et une
hygiène de vie manquée.
• La surface occupée par la population dépasse amplement la surface occupée par les palmiers.

a b

Fig.3- (a) La ville de Lichana avant 1966 intégrée dans sa palmeraie ; (b) L’étalement de la ville de Lichana
au profit de la palmeraie
Source : Auteur, 2018

4.1. Conséquences de l’urbanisation sur l’espace oasien

L’urbanisation dans la micro région des Ziban a connu une croissance accélérée au profit des terres agraires.
Elle a produit des déséquilibres écologiques ont une réflexion négative sur l’image oasienne. La propagation du
phénomène d’urbanisation a donné naissance à des nouvelles formes urbaines exogènes à la structure de la
région. Cette dernière se trouve basée sur les règlements d’un plan d’aménagement standard. (Boudjella, 2012)
La ville comprit un passage brutal des formes traditionnelles bien intégrées dans leur contexte respectant les
conditions environnementales et sociales. La relation cohérente entre bâtis eau et palmeraie est désormais
disparu aujourd’hui à l’exception de quelques oasis éparpillés.
En tout endroit dans la micro région Zibanaise, l’urbanisme se ressemble à celui des villes du Nord : larges
avenues, terrains vagues implanté par des grands ensembles. Dans ces nouveaux tissus, les climatiseurs souffrent
à couvrir l’abondance des principes des cités traditionnelles dans la construction des nouveaux équipements. La
palmeraie est non plus prise en considération face à cette extension incontrôlée, pourtant son importance chez le
vieux biskri qui connait l’importance d’un habitat profitant de l’ombre des palmiers.

Fig.4- L’évolution du rapport entre bâti et palmeraie.

Source : Auteur, 2018
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5. Conclusion

Cet article a mis la lumière sur les causes et les conséquences de la mutation de l’espace oasien Zibanais. Ce
dernier inscrit dans un milieu aride qualifié fragile, est dur par l’exploitation harmonieuse des ressources
oasiennes différentes. Actuellement, cet espace qui était spécifié par son attractivité oasienne, est devenu un
milieu abandonné sous l’exposition aux multiples transformations de son organisation traditionnelle menaçant
son identité oasienne. La menace de l’équilibre et l’identité du réseau oasien biskris, sont causée par la mise en
opération d’effets nuisibles de différents facteurs. Ces facteurs naturels et humains en particulier, participent
négativement à la mutation de ce réseau, et à la disparition de la palmeraie, l’élément identitaire de l’oasis.
L’abandon et la disparition d’un héritage oasien, la marginalisation du naturel accompagné par l’accélération
de l’urbanisation, la perte de la vocation de la seguia et autres, sont les conséquences de la non-prise du contexte
saharien oasien dans les interventions des autorités locales et l’inconscience du citoyen, produisant la cause du
déséquilibre écologique que vit les Ziban récemment.
De ce fait, il faudra remédier à ces mutations qui contribuent à la perte de l’identité et la particularité de
l’espace oasien dans les Ziban. L’aménagement d’une ville respectueuse de son environnement collabore à la
préservation de cet héritage et à la récupération de son image oasienne.

REFERENCES

Hammoudi A., (2012), Le patrimoine ksourien, mutation et devenir : Cas du Zab El Gherbi-Tolga, Thèse de
Magister, Biskra, 236 p.
Cote M., (1991), Biskra, in Gabriel Camps (dir.), 10 | Beni Isguen – Bouzeis, Aix-en-Provence, Edisud
(« Volumes », no 10)
Naidja A., (2014), La croissance urbaine, et son influence sur la continuité, et la discontinuité typo
morphologique : Cas des tissus urbains de la ville de Biskra, Thèse de Magister, Biskra, 377 p.
Agli N., (1988), Biskra, analyse et extension du centre ville, Mémoire de DEA, Paris, 201 p.
Bouzaher L. S. (2015), Un aménagement durable par un projet éco touristique ; Cas des ksour de la micro région
des Ziban. Le redressement d’un circuit éco touristique, Thèse de Doctorat d'État, Biskra, 420 p.
Boudjella L., (2009), Rôle de l’oasis dans la création de l’îlot de fraicheur dans les zones chaudes et arides « Cas
de l’oasis de chetma -Biskra -Algérie », Thèse de Magister, Constantine, 145 p.