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Chapitre 3 : Réglage de la fréquence et de la tension

Chapitre 3 : Réglage de la fréquence et de la tension

1-Problème Techniques :

Pour interconnecter plusieurs réseaux, il faut évidemment que les fréquences nominales soient
les mêmes et les tensions également. Il faut aussi que tous les alternateurs sachent
fonctionner, Correctement et en toute sécurité, en parallèle. Il faut ensuite bien maîtriser les
échanges d’énergie que l’on souhaite réaliser entre les réseaux interconnectés et que l’on
s’entende bien sur la manière de régler la fréquence commune.

2-Ecroulement de la fréquence

La stabilité de la fréquence, sur un réseau électrique, traduit l’équilibre entre la production et


la consommation, c’est-à-dire entre les forces motrices des centrales et le couple résistant que
représentent les charges. Si la demande (la consommation) excède l’offre (la production), le
Système est en déséquilibre, la vitesse des machines et par voie de conséquence la fréquence
du réseau baisse. Au contraire, si c'est l’offre qui est supérieure à la demande, le Système voit
les groupes accélérer et la fréquence augmenter.

3-Réglage primaire généralisé de la fréquence :


Le rôle des centres de production est d’assurer l’équilibrage entre puissances demandée et
puissance fournie dans une plage de fréquence donnée.
Une augmentation de la fréquence signifie que le bilan production-consommation est
excédentaire ; une diminution que ce même bilan est déficitaire.
Ce réglage suit une relation linéaire entre la fréquence et la puissance. Ceci est illustré par la
(figure 3.1) où P0est la puissance de consigne à la fréquence de référence f0 et ΔP la variation
de puissance induite par la variation de fréquence Δf.
Les régulateurs des alternateurs de production sont réglés de telle sorte que :

p0
f0   cte
wp (3.1)
f0 et P0 sont les consignes souhaitées de fréquence et de puissance électrique produite par
l’alternateur.
Wp : est appelée énergie primaire de réglage (mesurée en MW/Hz).
Pour une Pnominale on définit le rapport S par :

P0
S  (3.2)
Wp f0

P0
WP  (3.3)
Sf0
S est le statisme de régulateur (en %)

Exemple : La puissance qui fait tomber la fréquence de 1Hz (f0=50Hz et P0=100MW) , le


statisme =10%.

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P0 100
WP    20 MW / Hz
Sf0 0.1 * 50
L’équation précédente devient :

p0
f0   cte  f 0 (1  S ). (4)
wp

Pour une machine sui délivre une puissance P il résulte :

p0
f0   cte  f  P (5)
wp wp
D’où :

P  P0 P
f0  f    f  (6)
wp wp

En fait, les régulateurs de vitesse des alternateurs assurent une relation linéaire entre écart de
fréquence Δf (par rapport à 50 Hz) et écart de puissance produite ΔP (par rapport à la
puissance de consigne), traditionnellement notée :
On remplace l’énergie primaire par l’équation précédente (3) dans l’équation (6) on trouve
l’équation suivante :

f / f 0   SP / p0 (7)

si on prend les valeur en per unit (unité relative) on trouve :

f ( p.u )   RP( p.u ) (8)

Avec R : est la constante de régulation de vitesse.

Figure 3.1 : réglage primaire de la fréquence

Généralisation pour N machines :

Pour N machines connectées en parallèle sur un réseau électrique, on peut montrer que l’écart
entre la puissance consommée et la puissance produite peut déterminer l’écart de la
fréquence :

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Chapitre 3 : Réglage de la fréquence et de la tension

n
P  f 1 / R
i 1
i
(9)
Par conséquence, si un accroissement de puissance est demandé du réseau, il résulte une
variation Δf de fréquence. Comme à toute les unités de production. Pour chaque unité on a :

Pi  f *1 / Ri
(10)

n
P  P1  P2  .....Pn  f 1 / R
i 1
i   f
(11)
Avec :

n
  1 / Ri  1 / R1  1 / R2  .......  1 / Rn
i 1
Finalement on trouve :

f   P / 

Exemple1 :

Un groupe turboalternateur 500MVA, 60Hz a une constante de régulation R=0.05pu par


rapport à sa puissance nominale. Si la fréquence croit de 0.01 Hz, calculer la diminution de la
puissance mécanique correspondante on utilisera l’expression :

1
Pm   f
R (12 )

Solution :

La déviation de fréquence en p.u. est :


f 0.01
f ( pu.)    1.6667  10  4 pu.
f base 60
D’où la variation de puissance mécanique est :

1
Pm ( p.u.)  f pu  3.333 10  4 p.u.
0.05
La variation de la puissance mécanique réelle est donnée par :
Pm  Pm  Sbase  3.333 10 3  500  1.6667 MW  1.67 MW
Donc la puissance mécanique de la machine décroit de 1.67 MW (le signe moins(-)).

Exemple2 :
Soit un réseau interconnecté 50Hz composé de quatre turboalternateurs de puissance :
750MW, 500MW, 220MW et 110MW. Les constantes de régulations de chaque machine sont
identiques et égales a 0.05 pu par rapport à leurs puissances respectives. Chaque groupe

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Chapitre 3 : Réglage de la fréquence et de la tension

fonctionne à 75% de sa puissance lorsque la charge diminue de 250MW. On choisira une base
commune de 500MW pour calculer l’augmentation de fréquence et la diminution de la
puissance mécanique de chaque groupe.
Solution :

La constante de régulation de vitesse à la base commune est donnée par :


S bnew
Rnew  Rold
S bold
On peut ainsi déduire :

500
R1  0.05  0.033
750
500
R2  0.05  0.05
500
500
R3  0.05  0.1136
220
500
R4  0.05  0.2273
110
Dans un réseau interconnecté contenant plusieurs machines on a :
n
Pm  Pm1  Pm 2  .....Pmn   f 1 / R
i 1
i

Donc on a :

1 1 1 1
Pm  f (    )   f
R1 R2 R3 R4
avec :

1 1 1 1
      63 .2 pu
R1 R2 R3 R4
Pour une diminution dans la charge on a :
250
Pm    0.5 pu
500
Et :

Pm 0.5
f     0.0079 pu
 63.2
Pour chaque machine on a :

f 0.0079
Pm1   ( pu)  Base   500  118 .57 MW
R1 0.033
f 0.0079
Pm 2   ( pu)  Base   500  79.11MW
R2 0.05
f 0.0079
Pm3   ( pu)  Base   500  34.81MW
R3 0.1136

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Chapitre 3 : Réglage de la fréquence et de la tension

f 0.0079
Pm 4   ( pu)  Base   500  17.41MW
R4 0.2273
on peut calculer ΔPm1, ΔPm3 et ΔPm4 à partir de ΔPm2=-79.11MW.

750
Pm1  79.11   118 .67 MW
500
220
Pm3  79.11   34.81MW
500
110
Pm 4  79.11   17.41MW
500
on peut vérifier que ΔPm= ΔPm1 +ΔPm2 +ΔPm3 +ΔPm4 c.à.d: 250=118.67+79.11+34.81+17.41

Modèle de la Charge :

Il existe des charges qui varient avec la fréquence (ω ou f) donc la caractéristique charge-vitesse peut
être approximer par :

P  PL  D(f ) (13)

Avec :

ΔPL : variation de la puissance demandée indépendante de la fréquence :

D(Δf) : variation de la puissance demandée avec la fréquence :

D : coefficient de sensibilité de la charge en fonction de la fréquence

par Exemple :

Si la charge varie de 1.6% par rapport à 1% de la fréquence donc on a D=1.6.

Le diagramme ploque du générateur avec la charge électrique est donné par la figure suivante :

Donc :

n
P   f 1 / R
i 1
i  PL  Df

Donc on trouve :

n n
 f 1 / Ri  Df  (1 / Ri  D)f  PL
i 1 i 1

Finalement on trouve :

 PL
f 
D  1 / R1  1 / R2  .......  1 / Rn

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Chapitre 3 : Réglage de la fréquence et de la tension

Exercice 3.1:

Une zone électrique consiste de deux générateurs des caractéristiques


Gén. base R
suivantes :
1 600MVA 6%
Ces deux générateurs fonctionnent en parallèle fournit 900MW,
2 500MVA 4%
à une fréquence nominale de 60Hz

unité 1 fournit 500MW et l’unité 2 fournit 400MW, la charge augmente d’une valeur de 90MW.

a)supposons que la charge est indépendante de la fréquence (D=0). Déterminer la variation de la


fréquence en régime permanent et la nouvelle génération des deux générateurs.

b) la charge variée de 1.5% par rapport à la fréquence. Déterminer la variation de la fréquence en


régime permanent et la nouvelle génération des deux générateurs.

Solution :

Choisissons Sbase=1000MVA. R1 et R2 à cette Sbase sont calculées par :

new new
S base 1000 S base 1000
R1  old
R1old  0.06  0.1 pu. et R2  old R2old  0.04  0.08 pu.
S base 600 S base 500

L’augmentation de la charge en pu est : ΔPL=90/1000=0.09pu.

a) pour D=0 on a :

 PL  0.09
f    0.004 pu.
1 / R1  1 / R2 1 / 0.1  1 / 0.08

La variation de la fréquence en Hz est:

f  f * f 0  0.004 * 60  0.24 Hz

La nouvelle fréquence f est :

f  f 0  f  60  0.24  59.76 Hz

La variation de génération pour chaque unité est :

f  0.004
P1     0.04 pu  P1  P1 ( pu) * Sbase  40 MW
R1 0.1

f  0.004
P2     0.05 pu  P2  P2 ( pu) * Sbase  50 MW
R2 0.08

Donc, l’unité 1 fournit P1=P10+ΔP1= 540MW est l’unité 2 fournit P2=P20+ΔP2= 450MW pour la nouvelle
fréquence f=59.76Hz. On peut vérifier aussi que ΔPL= ΔP1+ ΔP2=40+50=90MW.

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Chapitre 3 : Réglage de la fréquence et de la tension

B) pour D=1.5 on a :

 PL  0.09
f    0.00375 pu.
D  1 / R1  1 / R2 1.5  1 / 0.1  1 / 0.08

La variation de la fréquence en Hz est:

f  f * f 0  0.00375 * 60  0.225 Hz

La nouvelle fréquence f est :

f  f 0  f  60  0.225  59.775 Hz

La variation de génération pour chaque unité est :

f  0.00375
P1     0.0375 pu  P1  P1 ( pu) * Sbase  37 .5MW
R1 0.1

f  0.00375
P2     0.046875 pu  P2  P2 ( pu) * Sbase  46 .875 MW
R2 0.08

Donc, l’unité 1 fournit P1=P10+ΔP1= 537.5MW est l’unité 2 fournit P2=P20+ΔP2= 446.875MW pour la
nouvelle fréquence f=59.76Hz.

On peut vérifier aussi que ΔPL+ D(Δf) = ΔP1+ ΔP2 =37.5+46.875=84.375MW.

D(Δf)=1.5*(-0.00375)=-0.005625 pu ou D(Δf)= -0.005625*Sbase=-5.625MW

ΔPL+ D*(Δf)=90-5.625=84.375MW.

-Plusieurs Zones Interconnectées:

Pour deux zones interconnectées par une ligne de liaison comme montre la figure suivante :

Figure 4.7 : schéma équivalent de deux réseaux interconnectés

La puissance de transfert à travers une ligne de connexion est donnée par :

E1 E 2
P12  sin( 12 ) (14)
X

Avec : X=X1+X2+X12 est δ12=δ1-δ2 la linéarisation de l’équation précédente pour une petite déviation
de la puissance de transfert autour de sa valeur nominale donne :

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Chapitre 3 : Réglage de la fréquence et de la tension

 dP 
P12   12   12  PS  12 (15)
 d 12  120

PS : est la tangente de la courbe de la puissance en fonction de la phase dans l’état initiale de la


phase δ012 =δ01 –δ02 . PS est le coefficient de synchronisation de la puissance est égale :

 dP  EE
PS   12   1 2 cos 120 (16)
 d12  120 X

La déviation de la puissance peut prendre la forme suivante :

P12  PS 12  PS (1   2 ) (17)

La puissance de transfert augmente dans la zone si la charge de l’autre zone décroitre suivant le sens
de cette puissance la différence Δδ12=Δδ1-Δδ2 ; si Δδ1>Δδ2 la puissance passe de la zone 1 vers la zone
2.

Supposons une petite variation de la charge de la zone 1 ΔPL1 les deux zone ont la même variation de
la fréquence nous a permet d’écrire :

f  f1  f 2 (18 )

et :

Pm1  P12  PL1  D1f


(19)
Pm 2  P12  D2 f

La variation dans la puissance mécanique pour les caractéristiques de régulation de vitesse est
donnée par :

 f
Pm1 
R1
(20)
 f
Pm 2 
R2

Substituons l’équation 4.19 dans 4.18 et on déduit Δω par :

 PL1  PL1
f   (21)
( D1  1 / R1 )  ( D2  1 / R2 ) 1   2

1 1
avec : 1  D1  et  2  D2 
R1 R2

Dans la ligne de liaison la variation de la puissance de transfert est :

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Chapitre 3 : Réglage de la fréquence et de la tension

1
(  D2 )PL1
R2  P
P12   2 L1 (22)
( D1  1 / R1 )  ( D2  1 / R2 ) 1   2

Exercice 4.2 :

Deux zones (réseaux électriques) connectées par une ligne de liaison ont les paramètres suivante :
Sbase=1000MVA (la base commune).
zone Zone 1 Zone 2
Les unités sont fonctionnées en parallèle à une
fréquence nominale 60Hz le coefficient de R R1=0.05 R2=0.0625
synchronisme de la puissance est PS=2pu. La
D D1=0.6 D2=0.9
variation de la charge est 187.5MW dans la zone 1.
Base 1000MVA 1000MVA.
a- Déterminer la nouvelle fréquence et la variation
de la puissance de transfert (interconnexion).

Solution :

La variation de la puissance en pu est : ΔPL=187.5/1000=0.1875pu.

La déviation de fréquence en pu est :


 PL1  0.1875
f    0.005 pu.
( D1  1 / R1 )  ( D2  1 / R2 ) 0.6  20  0.9  16

La variation de la fréquence en Hz est:

f  f * f 0  0.005 * 60  0.3Hz

La nouvelle fréquence f est :

f  f 0  f  60  0.3  59.7 Hz

La variation de la puissance mécanique ou générée pour chaque zone est :

f  0.005
P1  Pm1     0.1 pu  P1  P1 ( pu) * Sbase  100 MW
R1 0.05

f  0.005
P2  Pm 2     0.08 pu  P2  P2 ( pu) * Sbase  80 MW
R2 0.0625

La variation de la charge en fonction de la fréquence dans chaque zone est :

zone1 : D1Δω=-0.005*0.6 pu= -0.003=-0.003*1000=-3MW

zone2 : D2Δω=-0.005*0.9pu= -0.0045=-0.0045*1000=-4.5MW

La variation de la puissance de transfert : ΔP12= (D2 +1/R2) Δf =-0.005(16.9)=-0.0845pu

ΔP12= -0.0845*1000=-84.5 MW.

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Chapitre 3 : Réglage de la fréquence et de la tension

La signe moins (-) signifie que la puissance est transférée de la zone 2 vers la zone1 pour compenser
l’augmentation dans la charge de la zone 1.

Vérification :
84.5MW
La variation de la charge finale est
Zone 1 Zone 2
ΔPL1= ΔPL1+ (D1Δf+ D2Δf)=187.5-3-4.5=180MW

On a:

ΔPL1= ΔP1+ ΔP2=100+80=180MW.

Réglage secondaire de la fréquence :

Le réglage secondaire permet de ramener f à sa valeur de consigne f0 comme montre la


figure suivante ( A passe lentement de A0 à A1)
f

A1
f0

A0

P0 P P P

fig 3.2 : Réglage secondaire de la fréquence

Le réglage secondaire permet de réguler la variable d’écart (erreur) suivante :

1
e  f  Pi
 (13)

λ : désigne l’énergie réglante secondaire s’exprime en MW/Hz, en pratique en utilise (pour la


régulation automatique) :
t

 (f   P )dt
1
  i
(14)
0

Principe du réglage secondaire


Un organe centralisé situé au dispatching national a pour rôle de modifier le programme de
1
production des groupes afin d’annuler l’écart de puissance Δe  Δf  ΔPi Pour cela, il
λ

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Chapitre 3 : Réglage de la fréquence et de la tension

élabore, à partir des télémesures de la fréquence et des transits sur les lignes d’interconnexion,
un signal N(t) appelé niveau de télé réglage, compris entre -1 et +1, et l’envoie aux groupes de
production participant au réglage secondaire afin de modifier leurs puissances de consigne.

Expression du niveau N(t) :


t
 
Pr 
1 1
N (t )   (f  P )dt  (f  P )
 i
Pr  i
(15 )
0

Certains paramètres sont à la disposition du dispatcher national :

: gain intégral (ou pente) du réglage (MW/tour),


Pr : demi-bande de réglage (MW),
λ ; énergie réglante secondaire (MW/Hz),
B : gain proportionnel.

Choix des paramètres du réglage secondaire :


Ce contrôle vient après le contrôle primaire. Il est plus lent que le contrôle primaire et repose sur une
commande centralisée (automatique ou manuelle). Son objectif est de ramener la fréquence à sa
valeur nominale (à l'aide d'un régulateur de type PI: proportionnel-intégral), de maintenir l'échange
avec les pays ou réseaux voisins à leurs valeurs programmées ou contractées, et de répartir l'effort
d'ajustement de manière optimale (selon certains critères économiques). Chaque générateur
participant à ce contrôle modifie sa puissance de consigne Pc0 dans une bande +/- Pr selon un niveau
Np émis au niveau national ou central (par l'exploitant du réseau au dispatching central) par la
relation suivante:

Pc = Pc0 + Np. Pr

Où : Pc: nouvelle valeur de la puissance générée; Pc0: puissance générée initiale; et Np: nombre sans
unité compris entre -1 et + 1.

5-Réglage Tertiaire de La fréquence :

L’exemple précédent montre que l’action du réglage secondaire, suite à une perturbation, Peut ne
pas résorber entièrement les écarts de fréquence et de transit de puissance sur les interconnexions,
le niveau atteignant sa butée (N = ±1). La réserve primaire est alors entamée et la réserve secondaire
épuisée. L’arrivée en butée de niveau (haute ou basse) peut aussi être le résultat d’une dérive lente
entre la consommation et les programmes de marche des groupes (image de la prévision de
consommation). Il est nécessaire de reconstituer les réserves épuisées pour se prémunir de tout
nouvel aléa.

Le contrôle tertiaire est beaucoup plus lent que les deux précédents. C'est essentiellement une
action manuelle. Son objectif est la récupération des réserves secondaires. Ces différents contrôles
reposent sur l'existence de réserves de puissance active cohérentes avec la dynamique requise par
chaque contrôle. En effet, ces réserves sont essentielles pour fournir la puissance nécessaire à la fois
pour maintenir la fréquence et pour faire face aux pannes d'autres générateurs ou aux variations de
consommation imprévues. Nous définissons ensuite des réserves cohérentes avec les contrôles
mentionnés ci-dessus: réserves primaires, secondaires et tertiaires.

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Chapitre 3 : Réglage de la fréquence et de la tension

La réserve primaire est une réserve instantanée qui doit être entièrement déployée dans les 30
secondes. Cela correspond à une marge de quelques pour cent autour de la production d'électricité
souscrite de chaque centrale. Compte tenu de la dynamique en jeu, seuls les générateurs qui ont une
capacité de réglage instantané peuvent participer à ce contrôle. Les générateurs hydroélectriques
sont les plus adaptés à cette application. Les générateurs thermiques peuvent également être
adaptés pour répondre de manière suffisamment rapide, en fonction de leur type et de leur procédé.
- La réserve secondaire est une réserve qui doit intervenir dans les 30 secondes et être pleinement
déployée dans les 15 minutes. Il est normalement disponible à partir de générateurs déjà en
fonctionnement (rotation) ou de générateurs pouvant démarrer rapidement et automatiquement. -
La réserve tertiaire est une réserve qui doit intervenir en 30 minutes ou plus. Essentiellement, ces
générateurs sont généralement à l'arrêt, mais sont capables de répondre dans le temps imparti.
Comme mentionné précédemment, il permet de reconstituer les réserves secondaires.

4-Le réglage de la tension :

4.1-La tension en fonction de la puissance réactive dans une ligne électrique :

a) ligne courte (capacité négligeable) : soit un générateur alimente une charge à travers une
ligne courte d’une impédance Z (voir la figure suivante)

E V
Z=R+jX
G

Charge

Figure 3.3 : ligne courte sans capacité

La chute de tension est donnée par :

ΔV=E-V=ZI (16)

avec Z=R+jX

On I=(S/V)*= P-jQ/V on prend V comme référence (réelle) donc V*=V.

ΔV= ZI=(R+jX) (P-jQ/V) (17)

RP  XQ XP  RP
V   j  V '  jV ''
V V (18)

Avec :

RP  XQ XP  RP
V '  , V '' 
V V

Ligne sans pertes : (R=0) on trouve :

XQ XP
V '  , V '' 
V V

D’après l’équation 16 en remplaçant ΔV par sa relation donnée par (18) avec R=0

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Chapitre 3 : Réglage de la fréquence et de la tension

XQ XP
V  E  V  E  (  j )
V V (19)

La puissance de court circuit : Scc=Pcc+jQcc =E(Icc)*=E(E/Z)*=E2/Z

pour : Z=jX (R=0) on a :

E2 V2
S cc  
X X

XQ V XQ E V Q
pour R=0 on a : V    2
 
V V V V S cc

On déduit la valeur de V en fonction de Q par :

E
V 
Q (20)
1
S cc

Pour Q<<Scc on a : Q/Scc≈0 donc l’équation (20) peut être donnée par la valeur approximative
suivante :

Q
V  E (1  )
S cc (21)

Cette équation est schématisée par la figure suivante :

V
E
A1
V

0 Q Q

fig 3.4 : la tension en fonction de puissance réactive

On en déduit une première méthode de réglage de la tension, par injection de puissance


réactive au niveau de la charge.

Exemple 1 :

Une charge inductive reçue une puissance 2+j1 MVA par une ligne radiale triphasé. La
tension à la fin de la ligne est 11kV (L-L) à 50Hz. La réactance de la ligne est X=0.5Ω/phase.

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Chapitre 3 : Réglage de la fréquence et de la tension

Calculer : 1- la régulation de la tension 2-la tension au début de la ligne 3-la puissance de


court circuit la ligne est supposée sans pertes.

Solution : l’amplitude et la phase du courant de la charge est :

P2  Q2 2 2  12 *10 6
IL    117 .3631 A
3VL 3 *11 *10 3

Q 1
  tg 1  tg 1  26.56 
P 2 On a :


I L  I L e  j  117 .3631e  j 26.5650
1- la régulation de la tension par phase est :

1*10 6 2 *10 6
0.5 * 0.5 *
XQ XP 3 3
V   j  3
 j  26.243194  j 52.486388 V
V V 11 *10 11 *10 3
3 3

V  58.681566 e j 63.4349 V

2-Au début de la ligne la tension de phase est :

11 *10 3 
E  V  V   26.243194  j52.486388  6377 .312145 e j 0.47156 V / phase
3
La tension de ligne est :

EL  3E  11045 .82865 V  11 .64 kV

3-La puissance de court circuit monophasé :

E2 6377 .312
S cc    81.340220 MVA / phase
X 0.5

Exemple 2 :

Déterminer V/E réelle et approximative :

D’après l’équation (21) la valeur approximative de E/V est :

1*10 6
Q 3
V / E  (1  )  1  0.995902 pu
S cc 81.340220 *10 6

14
Chapitre 3 : Réglage de la fréquence et de la tension

la valeur réelle de E/V est :

11
3
V /E   0.995851 pu
6377 .3124145

On constate que : (E/V) approximative≈(E/V) réelle

4.2-Type de Réglage de la tension :

L'objectif de la régulation de la tension est d'assurer sur l'ensemble du réseau un niveau de tension
adéquat compatible avec la sécurité et l'économie exploitation du système. Ainsi, la variation de
tension acceptable doit être à ± 5% de la valeur nominale pour la majorité de toutes les tensions.
Généralement, seuls les réseaux basse tension sont autorisés à avoir des écarts. Le contrôle de la
tension est basé sur l'injection et l'extraction de puissance réactive. Le processus de régulation de
tension est également un processus hiérarchique, avec contrôle primaire, secondaire et parfois
tertiaire:

4.2.1- Le réglage primaire: est une action locale effectuée au niveau des alternateurs (générateurs
synchrones) via des régulateurs de tension automatiques. Celles-ci les régulateurs, tels que ceux qui
régulent la fréquence, sont caractérisés par un statisme (pente) correspondant à une relation linéaire
entre tension et réactif Puissance.

La régulation de tension est assurée prioritairement par les centres de production d'énergie
(centrales électriques). On agit directement sur le flux rotorique : Eƒ = MωIr avec M mutuelle
rotor/stator, et Ir courant rotorique

L'expérience montre que ce type de régulation, s’il assure un niveau de tension requis derrière
la centrale, n'est pas capable en fait de contrôler correctement la tension en un point
quelconque du réseau.

4.2..3-Le réglage secondaire: permet de contrôler la tension dans une zone en utilisant un groupe de
générateurs impliqués dans ce contrôle. Ce processus est basé sur le «contrôle» de la production et
de l’absorption de la puissance réactive par ces générateurs, mais est réalisé localement avec une
répartition centrale. Ce contrôle est parfois coordonné entre les différentes zones de contrôle.

Ce réglage est basé sur un niveau Nq qui est émis sur la base des variations d'une tension de nœud
d'un réseau représentatif de la zone de contrôle (nœud pilote). Ce nœud est désigné comme le
«point pilote» à partir duquel les alternateurs reçoivent des instructions (signaux de commande),

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Chapitre 3 : Réglage de la fréquence et de la tension

leur permettant ainsi de modifier la quantité de puissance réactive qu’ils doivent fournir ou absorber
(réglage) selon la formule ci-dessous:

Qc = Qc0 + Nq. Qr (16)

Avec:

-Qc: quantité de puissance réactive demandée;

-Qc0: quantité de puissance réactive sans ajustement;

-Qr: quantité de réglage de la puissance réactive (participation au contrôle de tension dans la zone de
l'alternateur).

Ainsi, cette régulation de puissance réactive permet de modifier la consigne du régulateur de tension
primaire des alternateurs impliqués dans la commande secondaire. Ces points de consigne de
tension correspondent à la quantité de puissance réactive à régler à Qc. Il est à noter que cet
ajustement est conçu pour prendre en compte le caractère local de la puissance réactive qui ne doit
pas, dans la mesure du possible, être transmise sur de longues distances. Il faut toujours se
concentrer sur les moyens de s'adapter la puissance réactive par des moyens locaux.

Ce paramètre est également coordonné entre les zones. Ceci est appelé une commande de tension
secondaire coordonnée. De plus, des moyens de compensation statique (batteries de condensateurs,
compensateurs VAR statiques, réactances, etc.) peuvent participer au contrôle secondaire de
tension.

16
Chapitre 3 : Réglage de la fréquence et de la tension

Figure 3. : Boucle d'asservissement pour le contrôle secondaire de la tension

4.2.4-Le réglage tertiaire de tension

Le réglage tertiaire de tension est manuel. Il s’agit de l’ensemble des actions commandées par les
opérateurs des dispatchings pour coordonner le plan de tension entre les différentes zones de
réglage secondaire.

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