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Émission et réception par modulation d'amplitude

1. Introduction à la modulation d'amplitude


1.1. généralités
1.2. Nos objectifs

2. Émission double bande avec porteuse


2.1. Aspect théorique
2.2. Simulation sur maquette

3. Chaîne de réception
3.1. Antenne et circuit d'accord
3.2. Démodulation par détection de crête
3.2.1 . mesures sur maquette
3.2.2 . simulations numérique
3.3. Démodulation synchrone
3.3.1 . théorie et calculs
3.3.2 . mise en évidence du problème de synchronisation

4. Conclusion
1. Introduction à la modulation d'amplitude

1.1. généralités

La modulation d'amplitude est une technique de traitement du signal qui consiste à


transmettre un signal basse fréquence au moyen d'un signal de fréquence plus élevée (la porteuse).
Une porteuse haute fréquence est utilisée pour réduire l'encombrement de l'antenne
émettrice, Par exemple, pour une antenne demie onde, la longueur doit être égale au quart de la 
longueur d'onde de la porteuse pour une transmission optimale.

c 3.108
soit f =1kHz , λ= = =300Km
f 1.10 3

De cette manière, le signal basse fréquence peut être émis par une antenne de dimension


raisonnable.

1.2. Nos objectifs

Durant ces séances de manipulation nous mettrons en place une chaine complète d'émission-
réception par modulation d'amplitude.

L'étage d'émission nous permettra de mettre en évidence le phénomène de surmodulation.

Pour ce qui concerne la réception, nous étudierons d'abord l'influence du circuit d'accord
directement placé sur l'antenne réceptrice, puis nous implémenterons deux techniques distinctes: la
démodulation par détection d'enveloppe ainsi que la démodulation synchrone.

La première solution, nous permettra de mettre en évidence l'utilité d'une diode sans seuil, tandis
que la seconde nous permettra de mettre en évidence l'importance de la synchronisation en phase de
la porteuse de démodulation avec la porteuse d'émission.
2. Émission double bande avec porteuse

2.1. Aspect théorique

La modulation d'amplitude double bande avec porteuse est réalisable par la multiplication 
d'une porteuse  V p . cos ω p tφ p  et d'un modulant  V m . cos ωm tφ m . Puis par l'addition de 
la porteuse. Le schéma ci­dessous donne le principe de la réalisation.

Figure : principe de réalisation d'un signal modulé en amplitude

La sortie de ce système peut s'écrire :

Équation 1

Le développement de ce résultat nous permet de mettre en évidences trois raies aux


fréquences Fp, Fp+Fm et Fp-Fm.

Équation 2

M est le coefficient de modulation : m = k.Vm


Fp : fréquence porteuse
Fm : fréquence modulant
Vp : amplitude de la porteuse

Figure 1: spectre d'un signal modulé en amplitude

2.2. Simulation sur maquette

Nous avons à notre disposition un circuit imprimé réalisant la modulation présentée


précédemment. De plus, l'oscilloscope dont nous disposons nous permet de capturer le signal dans
un fichier *.csv (cf annexe 1). Nous relevons donc ce signal:

Figure 2 : signal AM en sortie de notre module Figure 3: Signal importé sous Matlab
Nous pouvons effectuer une
transformée rapide de Fourier
sur ce signal. (cf annexe 2).

Figure 4: FFT du signal modulé en amplitude

Ici le spectre fait apparaître les raies aux fréquences Fp - Fm et Fp + Fm. Nous en déduisons
qu'ici les deux fréquences utilisées pour créer ce signal sont Fp # 14,6 kHz et Fm # 1kHz.

A partir de notre fft, nous pouvons en déduire le coefficient de modulation : m = k.Vm

V p.m
Nous avons la raie à la fréquence fp-fm qui à pour amplitude =5,67 . Donc pour le
2
2∗5,67
cas de la figure 3: m= =0,43 .
26,1

3. Chaîne de réception

3.1. Antenne et circuit d'accord

3.2. Démodulation par détection de crête

Afin de retrouver le signal d'origine (modulant), nous pouvons effectuer une démodulation
par détection de crête. Le circuit permettant de réaliser ceci est le suivant:
Figure 5 : Détecteur de crête

Nous câblons donc la maquette implémentant ce circuit et effectuons des relevés:

Figures 6 et 7: Signal de sortie du détecteur de crête (en jaune)

Nous pouvons faire deux constatations: Le signal de sortie n'est pas sinusoïdal, de plus il est
fortement bruité.

Analysons son spectre :


Nous disposons bien d'une raie à la
fréquence du signal modulant (1 kHz).

Par contre nous constatons qu'il y a


aussi une raie à la fréquence de la
porteuse, ce qui explique que le signal
soit bruité, ce sont les résidus de la
porteuse que le détecteur n'a pas
totalement supprimé.

Figure 8: FFT du Signal de sortie du détecteur de crête

Afin de supprimer totalement la fréquence de la porteuse nous devons filtrer le signal. Un


exemple de filtre sera détaillé dans la section 3.3 de ce document.

3.3. Démodulation synchrone

Une autre technique de démodulation nommée démodulation synchrone consiste en la


multiplication du signal à démoduler par la porteuse ayant servi à le moduler. Nous verrons ici
comment mettre en œuvre un tel démodulateur, puis nous analyserons ses performances.

3.3.1 . théorie et calculs

Le principe de la démodulation synchrone est détaillé sur le schéma ci-dessous :

Figure 9 : Principe de fonctionnement du démodulateur synchrone


Le signal à démoduler est multiplié par la porteuse d'origine, puis le résultat est filtré.
Rappelons les formes mathématiques de la porteuse ainsi que du signal à démoduler :

p t= P.cos w p . t
s t=S .[1m.cosw m . t]. cos w p . t

En sortie du multiplieur la tension vaut donc:

v t =P.S cos w p . t [1m.cos wm . t]. cos w p . t 


1 m
v t =P.S [ cos 2. w p .t 1 cos2.w p−wm . t cos2.w pwm . t cos w m . t]
2 4

Nous voyons que le filtre passe-bas doit être dimensionné de sorte à supprimer toutes les
composantes se situant autour de 2.w p . Ainsi nous pourrons restituer notre signal original.

Visualisons tout d'abord la sortie du multiplieur ayant comme entrées


p t= P.cos 2.PI .87000. t  et s t=S .[10,4 . m. cos 2.PI . 2000 . t ]. cos 2.PI .87000 . t

Nous récupérons le signal avec


l'oscilloscope et nous l'affichons
dans Matlab (cf annexe 3).

Figure 10 : signal de sortie du multiplieur


Effectuons la transformation de Fourier de ce signal :

Nous constatons que le spectre est


bien la somme des fréquences 2wp,
2Wp-Wm et 2Wp-Wm.

Les amplitudes correspondent à


P.S/2 = 0,6 pour la raie à 2Wp et
m/4 pour les deux autres raies. avec
m = 0,4.

Sur cette FFT n'apparaît pas la raie à


2kHz.

Figure 11 : fft du signal de sortie du multiplieur

Nous avons donc 3 raies autour de la fréquence 2.Fp que nous devons supprimer afin de
restituer le signal original. Nous allons filtrer le signal de sortie du multiplieur.

Nous savons que les filtres de Butterworth présentent une caractéristique plate dans la bande
passante, nous pourrons donc utiliser ce type de filtre si l'information que nous désirons transmettre
est un signal audio. Nous admettrons que tel est le cas ici.

Dimensionnons ce filtre de Butterworth:

Dans le cas général la fonction de transfert d'un filtre est donnée par :

1
H  jΩ =
 1 K  jΩ 2 
La fonction d'approximation du filtre de Butterworth est  K  jΩ 2=Є 2 Ω 2n

1
d'où  H  jΩ =  avec n : ordre du filtre
 1Є 2 Ω2n 

Application numérique : 

l'atténuation du filtre en fonction de son ordre est :  A=20 . log  1Є 2 Ω 2n


Calculons l'atténuation pour diverses valeurs de n à 174khz: (Ω=87, Є=1)

n Atténuation (dB) Division de l'amplitude par
1 19.4 87
2 77.6 7569
3 116.4 6.58E+005

Nous admettrons qu'une atténuation de 7500 est suffisante pour restituer les signal d'origine, 
nous choisirons donc un filtre du second ordre.

La fonction de transfert du filtre peut se mettre sous la forme suivante :

1 1 2kn 1
H  jΩ =  Avec  p =Є− n e j π 2n  et kєN de 0 à 2.
 p− p0  p− p1 p− p2 p− p3 k

3π 5π 7π 9π
j j j j
il vient :  p =e 4
p1=e 4
p2 =e 4
p2 =e 4
0

En ne gardant que les pôles à partie réelle négative, nous pouvons alors calculer la fonction 
de transfert normalisée du filtre : 

1
H  jΩ = 2
P 1,414 P1

Nous pouvons réaliser un filtre du second ordre en utilisant la structure Sallen­Key:
Figure 12 : structure Sallen­key
Vs Z3.Z4
Sa fonction de transfert est :  =
V e Z1.Z2Z4. Z1Z2Z3.Z4

si on remplace Z3 et Z4 par des condensateurs et Z1 et Z2 par des résistances la fonction 
V s  p 1
devient = , fonction de transfert d'un filtre passe­
V e  p R1.R2.C3.C4.p² C4.R1 R2. p1
bas.

1
Nous en tirons la fréquence de coupure: f c =
2 π .   R1.R2.C3.C4

  R1.R2.C3.C4 1 1
et le coefficient d 'amortissement: 2ξ=   
C1 R1 R2

La figure 12 devient :

Figure 13 : Filtre passe­bas implémenté avec une structure Sallen­key

Calculons maintenant la valeur des composants en posant R1 = R2 = 10kΩ et Fc = 2kHz :  

1 6.332.10−17
C3.C4=  =>  C3=
R1.R22π.f c  ² C4

R1.R2.C3.C4  1 1
2ξ=    =1.414  =>  C3=11.25 nF  et  C4=5.63 nF
C3 R1 R2

Nous choisissons les valeurs de nos composants parmis les valeurs de la série normalisée 
E12, soit  C3=10 nF et  C4=5.6 nF .
 les entrées du multiplieur sont  p t= P.cos 2.PI .87000. t  et 
s t=S .[10,4 . m. cos 2.π .1000 . t]. cos 2.π . 87000. t 

Voici le montage final réalisé : 

Figure 14 : chaine de modulation démodulation utilisée pour les mesures

En sortie du filtre nous avons :

Les quelques pics de tension que nous 
observons sont dûs à la capture des 
échantillons par l'oscilloscope (certaines 
valeurs sont erronées).

Le signal est très proche du signal 
d'origine.

Figure 15 : signal restitué par démodulation synchrone
Figure 16 et 17 : fft du signal restitué par démodulation synchrone

Nous constatons que pour notre montage, il subsiste une raie à la fréquence de la porteuse. 
Néanmoins son amplitude est 3000 fois inférieure à la raie à 1Khz. Nous pouvons donc conclure 
que cette méthode de restitution donne de bons résultats.

3.3.2 . mise en évidence du problème de synchronisation

Lors du paragraphe précédent nous avons utilisé la même porteuse pour le modulateur et
pour le démodulateur. Dans la réalité, les 2 parties possèdent leur propre oscillateur et sont donc
sujets à des dérives de fréquences (induisant des déphasages). Cette dérive de fréquence est
inévitable, en effet il est impossible d'avoir deux signaux de fréquence parfaitement identique.

Pour illustrer l'effet de ces écarts de fréquence entre émetteur et récepteur, nous utiliserons
cette fois-ci une porteuse différente pour chaque module.

Le montage devient:

Figure 18 : chaine de modulation­démodulation avec porteuses distinctes
Avec ce montage, nous observons le même signal que sur la figure 15, Par contre l'amplitude
ce même signal diminue progressivement jusqu'à s'annuler puis le signal change de phase et son
amplitude se remet à croître. Ce cycle recommence indéfiniment.

Mathématiquement on a :

s t=at . cos ω p . t et
v p2 t=K. cos ω p .tφ  avec φ le déphasage entre s(t) et vp2(t)

K.a t
donc  v t =s t . v p2 t= .[cos 2.ω p .tφ cos φ ]
2

Le terme  cos φ explique ce phénomène, il varie de ­1 à 1 à mesure que la phase entre les 


deux porteuses augmente et modifie donc l'amplitude du signal démodulé.

La démodulation synchrone n'est donc pas une technique fiable de démodulation puisque
l'amplitude du signal reçu dépend directement du déphasage entre la porteuse du récepteur et celle
de l'émetteur. Pour un signal audio par exemple, nous aurions sans cesse le volume du son reçu qui
varierait.

Pour corriger ce problème, l'utilisation d'une boucle à verrouillage de phase est nécessaire
afin d'asservir la fréquence de la porteuse du récepteur et ainsi éviter ce phénomène.

4. Conclusion

5. Annexes

Annexe 1 : 10 premières lignes d'un fichier *.csv


X,CH1,CH2,
Second,Volt,Volt,
-9.96e-03,-9.20e-03,-4.00e-01
-9.95e-03,-9.20e-03,-4.00e-01
-9.94e-03,-9.20e-03,-4.00e-01
-9.93e-03,-6.40e-03,-1.20e+00
-9.92e-03,-9.20e-03,-1.40e+00
-9.91e-03,-5.20e-03,-6.00e-01
-9.90e-03,-3.60e-03,2.00e-01
-9.89e-03,-3.60e-03,1.00e+00

Annexe 2 : Script Matlab: fft d'un signal


te = 1e-5 %période d'échantillonnage
fe = 1/te; %fréquence d'échantillonnage

fft1 = fft(aa2(:,3)); % fast fourier transform


fft2 = fft1.* conj(fft1); %calcul de la puissance spectrale

f = linspace(-fe/2, fe/2, 2048); %vecteur des fréquences


plot(f,fftshift(fft2*te),'b'); %affichage

title('fft du signal modulé')


ylabel('amplitude (volts)')
xlabel('fréquence (Hz)')

Annexe 3 :
Pour la simulation de la figure 10, nous avons exporté les données de l'oscilloscope dans un fichier
*.csv. Le contenu du fichier se présente comme-ceci :

Nous avons dû créer un programme capable de mettre en forme ce fichier afin de pouvoir
l'exploiter, puisque tel quel, nous n'avons pas pu l'exploiter dans Matlab.
Les informations sont stockées sous la forme : TEMPS, VOIE1, VOIE2 toutes sur la même ligne.
Nous les voulons sous forme de colonne.

Avant tout, vous supprimons les lignes d'en-tête à la main et grâce à la fonction
rechercher/remplacer d'un éditeur de texte quelconque, nous séparons toutes les données par une
virgule. Puis nous lançons notre programme pour créer le nouveau fichier correctement mis en
forme. Le programme remplace simplement toutes les 3*N virgules par un saut de ligne. N étant le
nombre de points d'acquisition de chaque voie.

#include <stdio.h>

int main (void){


FILE *fp;
FILE *fd;
char c;
char filename[32] = "WA00001.csv;
char dest[32] = "file.out";
int k=0;
fp = fopen (filename, "r");
fd = fopen (dest, "w");
c = fgetc(fp);
while(c != EOF){
if(c != ','){
fputc(c,fd);
}else{
fputc(' ',fd);
k++;
}
if(k == 3){
fputc('\n',fd);
k= 0;
}
c = fgetc(fp);
}
fclose(fp);
fclose(fd);
}
Ici le fichier original se nomme WA00001.csv et le fichier de sortie file.out

Une autre solution aurait été d'importer les données dans un tableur de type Excel, puis de
réexporter seulement les données vers Matlab (solution trouvée plus tard).

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