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Érik Bullot
Access provided at 10 Jan 2020 22:30 GMT from Queen Mary University of London (+1 other institution account)
Rature, copie, série.
Historiographie et avant-garde
(Fleischer, Perec, Ruiz)
érik bullot
1. Rature
Dehors dedans est basé sur le croisement de trois séries. La première série
regroupe les rituels en appartement: séance de maquillage, mimodrame
autour de la figure de Marat et de Charlotte Corday, jeux érotiques avec
une poupée, lecture d’un missel illustré d’images pornographiques,
découpe de vêtements, écoute de disques, projection d’images d’hommes
politiques sur son corps dénudé, avant le final nocturne marqué par le
recouvrement de graffitis, la fellation castratrice d’un agent de police et la
scène de zoophilie. La seconde série est constituée de plans fixes de monu-
ments parisiens (Maison de la Radio, Prison de la Santé, Préfecture de
Police, Ministère des Armées, Ambassade d’URSS, Bourse, Palais de l’Ély-
sée, Sénat. . .), filmés à différentes heures de la journée, énumérés par une
voix féminine. La troisième série confronte la lecture, d’une voix atone,
d’extraits de l’Histoire de la Révolution française de Michelet décrivant des
scènes de décapitation (Louis XVI, Danton, Robespierre) et la vue d’une
fenêtre qui donne sur le carrefour de l’Odéon filmée par une caméra tour-
noyante. Autant de réflexions sur la loi à travers les jeux de transgression,
les figures du pouvoir et les scènes de violence révolutionnaire.
Lors de l’épisode Malet-Isaac, la jeune femme écoute des émissions de
radio en passant rapidement d’une station à l’autre sur le cadran du poste
où sont inscrits des noms de villes. Multipliant effets de tuilage et superpo-
sitions, la radio diffuse un programme cacophonique et syncopé: hymnes
nationaux, marches militaires, chanson allemande (Ein Heller und ein
Batzen), discours du 8 novembre 1942 du général de Gaulle (“le peuple
français rassemblé dans la résistance . . .”), informations de la Seconde
Guerre mondiale, créant un vortex historique sonore. À l’effacement métho-
dique du manuel d’histoire répond le brouillage sonore de la radio. Ces
deux procédés, rature et brouillage, rappellent quelques œuvres de l’avant-
garde. Pensons au Poème phonétique (1924) de Man Ray, composé seule-
ment de lignes noires de longueurs irrégulières à la manière d’une écriture
morse, effaçant la littéralité du poème au profit de sa part graphique et
visuelle, ou à l’édition par Marcel Broodthaers en 1959 du poème de Mal-
larmé, Un coup de dés jamais n’abolira le hasard, où les vers sont remplacés
par des traits noirs dont l’épaisseur est proportionnelle au corps typo-
graphique. Citons, au plan musical, la pièce Imaginary Landscape IV (1951)
de John Cage, qui repose sur la manipulation de douze radios par des
instrumentistes, faisant varier le curseur de leurs postes au gré des instruc-
tions données par la partition. Rature et brouillage œuvrent à un efface-
ment sémantique pour renouveler notre regard et notre écoute tout en
conservant, sous l’archive du document, les données premières. Le docu-
ment devient palimpseste.
“J’ai donc filmé des idées et j’ai donc filmé, en quelque sorte, des intimi-
tés,” écrit Fleischer. “Idées et intimités: ce qui s’enfonce dans l’obscurité,
ce qui s’éloigne du savoir établi et de la loi collective pour se constituer en
règle individuelle, non pas contre le savoir ni contre la loi, ni en contraven-
tion avec l’un ou l’autre; mais à côté de l’un et de l’autre et les ignorant.
Ou peut-être faisant sembler de les ignorer” (Faire le noir 83). Le caractère
libertaire du film, la dénonciation iconoclaste des figures du pouvoir, expri-
ment une volonté de transgression qui joue sur l’ambivalence du signe (Fleis-
cher suit dans ces années-là le séminaire de Greimas à l’École pratique des
hautes études). “Mais en fait elle donne à voir ce raturage,” confie le cinéaste
(Baudry 168). La rature efface tout en montrant. L’élision souligne ce qu’elle
tend à faire disparaı̂tre. Dans un entretien avec Jean-Louis Baudry, à la ques-
tion de la raison de cet effacement, Fleischer confie: “Moi ce que j’aurais
envie d’effacer? Je suis tenté de vous répondre des choses énormes. Je ne sais
pas, les indications sur ma carte d’identité . . .”(Baudry 157). La transgression
suppose une relation ambiguë avec la loi qu’elle détourne, déplace ou
esquive. On retrouve les intérêts familiers au cinéaste pour la loi et sa trans-
gression, manifeste dans son film précédent, Le Règlement (1969), qui montre
un homme déployer avec minutie et tendresse des bobines de fils dans les
rues de la capitale, reliés in fine au panneau du Règlement des parcs et jardins
de la Ville de Paris, ainsi que dans son projet de film de fiction sur la vie du
marquis de Sade écrit au début des années 1980.5
Par sa structure sérielle et le motif de la décapitation, la technique du
découpage constitue l’un des principaux procédés formels de Dehors
dedans. “Le discours de l’histoire lui fait perdre la tête,” explique le cinéaste
à propos de son héroı̈ne. “En même temps que l’histoire perd elle-même
la tête en faisant tomber dans le panier la tête des révolutionnaires français
et en même temps que le cinéaste perd la tête en regardant la ville et le
discours de l’histoire et sa comédienne. Il y a une espèce de chute, une
espèce de cabriole générale des têtes, dans cette histoire” (Baudry 155). L’art
du découpage est manifeste dans la découpe des vêtements masculin et
féminin par la jeune femme, cisaillant une robe et une veste de façon frénéti-
que, actionnant sa paire de ciseaux comme une machine ou un insecte,
nerveuse et déterminée, dans le mimodrame évoquant Marat et Charlotte
Corday, un poignard à la main, ou dans la pose brève et saccadée du saphir
sur le disque vinyle pour donner à entendre des échantillons heurtés de la
chanson Lili Marleen. En fractionnant un ensemble, en classant des unités,
le découpage s’apparente au travail de l’historien. “L’énoncé historique
doit se prêter à un découpage destiné à produire des unités du contenu,
que l’on pourra ensuite classer,” écrit Barthes (Le discours de l’histoire 169).
D’où la présence insistante du discours de l’histoire dans le film de Fleischer,
réalisé dans l’après mai 68, sous les citations de Michelet, les figures de la
Révolution française, les actualités à la radio ou à la télévision, les archives
sonores, la rature du Malet-Isaac. Le discours de l’histoire a-t-il, lui aussi,
perdu la tête? La Révolution française se réduit à une machine de violence,
au diapason d’une interprétation historique renouvelée sur l’épisode de la
Terreur, tandis que la jeune femme solitaire semble indifférente à l’actualité,
retranchée dans ses rituels. Seule stratégie: opérer des courts-circuits, des
discontinuités, des démembrements. L’écriture de l’histoire est soumise à des
jeux de permutation par rature et découpage. “En histoire, tout commence
avec le geste de mettre à part, de rassembler, de muer ainsi en “documents”
certains objets répartis autrement. Cette nouvelle répartition culturelle est le
premier travail. En réalité elle consiste à produire de tels documents, par le
fait de recopier, transcrire ou photographier ces objets en changeant à la fois
leur place et leur statut,” écrit Michel de Certeau (100).
2. Copie
“Le recopiage qui suit, simple jeu sur le découpage, simple énumération
de titres, légendes, mots clés mis en vedette, etc., me semble illustrer effi-
cacement l’enseignement de cette histoire feinte où les événements, les
idées et les (grands) hommes se mettent en place comme les pièces d’un
puzzle,” écrit Perec pour présenter son texte, “Je me souviens de Malet &
Isaac” (74). La réunion des différents termes ne peut qu’attirer notre atten-
tion: recopiage, découpage, énumération, enseignement, feintise, puzzle.
Le Malet-Isaac se prête à des opérations de détournement et de recopiage
qui manifestent le discours stéréotypé de l’histoire. “Je croyais garder le
souvenir intact de mes vieux manuels d’histoire; je me suis aperçu qu’il
n’en était rien,” confie Perec (74). Il doit consulter derechef les volumes
pour retrouver les “principes d’une pédagogie sûre d’elle-même” (74).
L’écrivain sélectionne des mots ou des titres selon des critères typographi-
ques, énoncés dans le titre de chaque paragraphe, créant des lacunes dans
le texte, à la façon d’un crible, métamorphosant le discours en puzzle.
Citons les choix opérés: titres écrits en capitales dans le chapitre XX du
volume “Histoire contemporaine,” alinéas dans le chapitre IX de “L’His-
toire moderne,” mots en italiques dans le chapitre XII consacré à la France
en 1789, légende d’une image absente (le portrait de Charles IX par Fran-
çois Clouet), mots en caractères gras dans le chapitre Révision générale
du cours du “Monde au XIXe siècle.” “Simple jeu sur le découpage,”
écrit-il, qui permet d’ériger les titres en embrayeurs de mémoire, d’opérer
des raccourcis historiques à travers la série des événements, des inventions
et des batailles, de rappeler le souvenir d’expressions et de formules idiomati-
ques. En ménageant des lacunes, en isolant les fragments, en découpant
des fragments, le procédé fabrique les “pièces d’un puzzle.” On connaı̂t le
penchant de l’écrivain pour ce jeu qui repose, dit-il, sur la “subtilité de la
découpe.” “L’espace organisé, cohérent, structuré, signifiant, du tableau
sera découpé non seulement en éléments inertes, amorphes, pauvres de
signification et d’information, mais en éléments falsifiés, porteurs d’infor-
mations fausses” (Perec, La vie mode d’emploi 17). L’une des clés secrètes
de cet exercice se trouve peut-être dans la référence donnée dans La Vie
mode d’emploi sur la cave de Madame de Beaumont où l’on trouve des
livres d’enfants aux pages manquantes, aux couvertures arrachées, dont
“L’Histoire de France par les rébus, ouvert sur un dessin montrant une sorte
de bistouri, une salade et un rat, rébus dont la solution: l’an VII les tuera
(lancette, laitue, rat) vise, est-il expliqué, le Directoire, bien qu’en fait celui-
ci ait été renversé le 18 brumaire an VIII” (Perec, La vie mode d’emploi
453). Perec a transformé le manuel d’histoire en livre d’enfant aux pages
manquantes, sans couverture, devenu par une découpe subtile un jeu de
patience. Il est possible d’interpréter ce procédé littéraire à la lumière de
son projet visant la recollection personnelle de souvenirs communs. Publié
en 1978, Je me souviens, constitué de 480 souvenirs, privilégie une mémoire
collective en colligeant “des petits morceaux de quotidien, des choses que,
telle ou telle année, tous les gens d’un même âge ont vues, ont vécues, ont
partagées, et qui ensuite ont disparu, ont été oubliées; elles ne valaient
pas la peine d’être mémorisées, elle ne méritaient pas de faire partie de
l’Histoire.”6 Face à l’amnésie de l’écrivain privé de souvenirs, coupé de sa
propre histoire, perdant ses parents entre trois et sept ans (son père meurt
au début de la Seconde Guerre mondiale, sa mère est déportée à Auschwitz
d’où elle ne reviendra pas), situation qui constitue l’enjeu autobiographi-
que de son roman, W ou le souvenir d’enfance, publié en 1975 (“Je n’ai pas
de souvenirs d’enfance,” écrit-il en ouverture), le recopiage du Malet-Isaac
s’inscrit dans cet effort d’anamnèse qui puise dans le commun la singula-
rité d’une mémoire. Aussi dans W Perec recopie-t-il la liste des événements
survenus le jour de sa naissance, le 7 mars 1936, et décrit-il avec précision
les quelques photographies de ses parents ou de son enfance pour en
abstraire un récit. L’histoire est lacunaire, trouée, incomplète. L’écriture
tente une impossible suture.
Mais le procédé de recopiage du Malet-Isaac affiche un caractère volon-
tiers systématique, moins subjectif a priori que les souvenirs égrenés au fil
de la collection Je me souviens. Au milieu des années 1970, Perec développe
une littérature expérimentale, basée sur l’observation et la taxinomie, sous
la forme de descriptions de lieux, de listes d’objets ou d’inventaires, comme
autant de techniques de saisie du réel.7 Citons le projet Les Lieux, explicité
dans Espèces d’espaces, qui consiste à décrire douze lieux parisiens pendant
douze ans, selon une règle précise, pour produire la “trace d’un triple vieil-
lissement: celui des lieux eux-mêmes, celui de mes souvenirs, et celui de
mon écriture” (Perec, Espèces d’espaces 76–77). L’histoire se décline par le
biais de la description, de la liste, de l’énumération. Qu’il s’agisse des pièces
d’un puzzle ou du texte du Malet-Isaac, l’opération de découpage rappelle
la technique du cut-up par le morcellement du texte, ses effets de collage
et ses courts-circuits. En 1980, pour un projet littéraire certes fort différent,
Denis Roche publie Dépots de savoir & de technique, en prélevant des lignes
de 61 caractères typographiques dans les papiers intimes, les fonds de
3. Série
Composé de deux épisodes de 60 minutes, Petit Manuel d’histoire de France
est un diptyque réalisé en 1979 par Raúl Ruiz, produit par l’INA. Rappelons
que l’Institut national de l’audiovisuel, créé en 1974, est destiné à “la
conservation des archives, des recherches de création audiovisuelle et de la
formation professionnelle.” Le film répond à une commande de l’émission
“Rue des archives” qui encourage l’activation des archives en proposant un
thème à un réalisateur. C’est ainsi que Raúl Ruiz composa une histoire de
France à partir des nombreuses dramatiques historiques produites par la
télévision française. Diffusée entre 1956 et 1957, la série Les Énigmes de l’his-
toire, ou À chacun sa vérité, composée de 11 épisodes, fut créée par Stellio
Lorenzi, André Castelot et Alain Decaux, avant de devenir La caméra
explore le temps, composée de 39 dramatiques tournées en direct, créée par
le même trio, diffusée de 1957 à 1966. L’épisode sur les Cathares, dont
certains extraits apparaissent dans le film de Ruiz, suscita de nombreux
échos au sein du public et l’émission fut supprimée. Citons Présence du
passé, dirigée par Jean Chérasse, Jean Mauduit et Bernard Revon, de 1964
à 1968, plus soucieuse d’exigence historique, refusant le caractère spectacu-
historique où Vincent Price jouait le rôle du méchant et était tué dans la
dernière scène, puis il y avait un second film tout à fait différent, et enfin
un troisième dans lequel Vincent Price réapparaissait brusquement en par-
faite santé” (Peeters 91).
Par l’exacerbation des stéréotypes et la permutation des éléments, Ruiz
joue sur l’opposition entre récit et tableau. Le cinéaste est souvent revenu
sur cette distinction.
* * *
Les points de rencontre entre ces trois œuvres, produites de 1974 à 1979,
sont saisissants: le recours ironique ou parodique à la combinatoire, attes-
Notes
1. Si l’un des deux auteurs, Albert Malet, né en 1864, meurt en 1915 lors de la Pre-
mière Guerre mondiale, Jules Isaac (1877–1963), militant de la Ligue des droits de
l’homme, membre du Comité de vigilance des intellectuels antifascistes, est nommé
inspecteur général de l’instruction publique en 1936. Destitué de l’Éducation nationale
pendant l’Occupation, il perd ses droits civiques. Il s’attachera à étudier en profondeur
les causes de l’antisémistisme. Proche du pape Jean XXIII, il milita pour une entente
entre les religions juives et chrétiennes.
2. Ernest Lavisse (1842–1922) est aussi l’auteur de nombreux manuels scolaires, exal-
tant le roman national.
3. Cf. François Dosse, Patrick Garcia, Christian Delacroix, Les Courants historiques
en France, Paris, Folio Gallimard, p. 474.
4. Jacques Le Goff et Pierre Nora (dir.), Faire de l’Histoire, Jacques Le Goff et Pierre
Nora (dir.), Paris, Folio Gallimard, 2011.
5. Lire le récit de la production de ce film non réalisé in Alain Fleischer, Sade scéna-
rio, Paris, Cherche Midi, 2013, p. 409–42.
6. 4ème de couverture.
7. Cf. Georges Perec, Tentative d’épuisement d’un lieu parisien, Paris, Bourgois, 1975;
“Notes concernant les objets qui sont sur ma table de travail,” repris in Penser/classer,
op. cit., pp. 17–23; “Tentative d’inventaire des aliments liquides et solides que j’ai ingurgi-
tés au cours de l’année mil neuf cent soixante-quatorze,” repris in L’Infra-ordinaire,
Paris, Seuil, 1989, pp. 97–106; “Allées et venues rue de l’Assomption,” in L’Arc, n 76,
spécial Georges Perec, 1979, pp. 28–34.
8. Cf. Olivier Quintyn, Dispositifs/dislocations, Paris, Questions théoriques, 2007, p.
95–111; Christophe Hanna, Nos dispositifs poétiques, Paris, Questions théoriques, 2010, p.
111–35.
9. Cf. Jacques Le Goff, Faut-il vraiment découper l’histoire en tranches?, Paris, Seuil,
2014.
10. Cf. Isabelle Veyrat-Masson, Quand la télévision explore le temps, Paris, Fayard,
2000, pp. 88–138.
11. Cf. Carlo Ginzburg, À distance. Neuf essais sur le point de vue en histoire, trad.
Pierre-Antoine Fabre, Paris, Gallimard, 2001.
12. Les manuels lus sont les suivants: C. Calvet (1903), Aubin Aymard (1929), David-
Ferré-Poitevin (1956), Audrin et Dechappe (1968).
13. Serge Daney, “Le scénario français,” Cahiers du cinéma, spécial Télévision, 1981,
repris in La Maison cinéma et le Monde. Tome 2, Paris, P.O.L, 2002, p. 867–73.
14. Les tableaux d’élocution sont des planches colorées à visée pédagogique, claires
et schématiques, utilisées comme supports visuels pour inciter les élèves à la parole.
15. Au cours de ces mêmes années, Ruiz réalise pour la télévision différents films
autour des jeux de taxinomie et d’inventaire. Citons Les Divisions de la nature (1978), Le
Jeu de l’oie (1980), Ombres chinoises (1982), Classification des plantes (1982), Querelle de
jardins (1982). Je me permets de renvoyer à mon étude “La théorie et les rendez-vous.
Sur quelques films documentaires de Raúl Ruiz,” French Forum, Vol. 35, n 2–3, mars
2011, p. 233–48.
16. Notons que lors de son travail au sein de l’INA, Raúl Ruiz croise souvent Georges
Perec. Il envisage même une adaptation de son roman, La Vie mode d’emploi. Cf. “Entre-
tien avec Stéphane Delorme et Cyril Béghin,” in Raúl Ruiz, Dominique Bax (dir.), Théât-
res au cinéma, Bobigny, 2013, p. 36. Par ailleurs, Raúl Ruiz, artiste invité au Fresnoy,
Studio national des arts contemporains en 1998, aura souvent l’occasion de rencontrer
Alain Fleischer qui en est le directeur.
17. Rappelons le dialogue au début des années 1970 entre entre la Nouvelle Histoire
et le cinéma à travers les films de René Allio: Les Camisards (1972) ou Moi, Pierre Rivière
... (1976), directement inspiré des travaux de Michel Foucault. Citons également des
films historiques comme Lancelot du Lac (Robert Bresson, 1974), Je suis Pierre Rivière
(Christine Lipinska, 1976) ou Perceval le Gallois (Éric Rohmer, 1978).
18. Lire notamment Christa Blümlinger, “Dispositifs archéologiques,” in Cinéma de
seconde main, trad. Pierre Rush et Christophe Jouanlanne, Paris, Klincksieck, 2013, pp.
279–341.
19. Cf. Pierre Singaravélou et Quentin Deluermoz, Pour une histoire des possibles.
Analyses contrefactuelles et futurs non advenus, Paris, Seuil, 2016. Ivan Jablonka, L’histoire
est une littérature contemporaine, Paris, Seuil, 2014.
Ouvrages Cités
Barthes, Roland. Michelet. Paris: Seuil, 1974.
———. “Le discours de l’histoire” [1967], in Le Bruissement de la langue. Essais critiques
IV, Paris: Seuil, 1993.
Baudry, Jean-Louis. L’Effet-cinéma. Paris: Éditions Albatros, 1978.
Daney, Serge. “Le Therrorisé (pédagogie godardienne),” in Cahiers du cinéma, no 262,
janvier 1976.
———. “Entretien avec Raúl Ruiz,” in Cahiers du cinéma, spécial Télévision, automne
1981.
———. “Le scénario français,” in Cahiers du cinéma, spécial Télévision, automne 1981,
repris in La Maison cinéma et le monde. Tome 2. Paris: P.O.L., 2002: pp. 867–73.
De Certeau, Michel. L’Écriture de l’histoire. Paris: Folio, 1975.
Fleischer, Alain. “Obscures cérémonies,” in Faire le noir, Paris: Marval, 1995.
———. L’Accent, une langue fantôme. Paris: Seuil, 2005.
Foucault, Michel. L’Archéologie du savoir. Paris: Gallimard, 2015.
Peeters, Benoı̂t. “Conversations avec Raoul Ruiz,” in Benoı̂t Peeters, Guy Scarpetta,
Raoul Ruiz le Magicien. Bruxelles: Les Impressions nouvelles, 2015.
Perec, Georges. Espèces d’espaces. Paris: Galilée, 1974.
———. Tentative d’épuisement d’un lieu parisien. Paris: Bourgois, 1975.
———. La vie mode d’emploi. Paris: Hachette, 1978.
———. Je me souviens. Paris: Hachette, 1989.
———. W ou le souvenir d’enfance. Paris: Gallimard, 1995.
———. “Je me souviens de Malet & Isaac,” in Penser/classer, Paris: Seuil, 2003, pp.
73–90.
Ruiz, Raúl. Textes et entretiens, Paris: Hoëbeke, 1999.
Ruiz, Raúl et Jean Louis Schefer. “L’Image, la Mort, la Mémoire.” Ça cinéma, no20, 1980.