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I - BIBLIOGRAPHIE :
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→ C’est pourquoi le travail du cas pratique ne consiste pas seulement en la proposition de
solutions (cela est certes très important !). Il consiste aussi dans une étude construite,
argumentée, claire et … exhaustive !
Il est donc important :
➢ de qualifier juridiquement les faits et de poser les problèmes en droit : savoir passer
des faits au droit, cibler les thèmes juridiques, et à l’intérieur de ces thèmes de réfléchir sur les
questions qui émergent de la situation exposée.
➢ d’utiliser les éléments de l’énoncé ou de les exclure : lorsqu’un élément est utile à
l’argumentation, il faut expressément l’utiliser dans le devoir. De même lorsqu’un élément de
l’énoncé n’est pas utile à l’argumentation (ce qui est plutôt rare) il ne faut pas simplement
l’exclure. Il faut justifier son exclusion. Cela démontrera que cet élément n’a pas été oublié
mais qu’en l’espèce il n’est d’aucune utilité. Si les éléments de faits sont incertains ou
ambigus, ils peuvent entraîner des interrogations. Il ne s’agit pas dans ce cas d’inventer les
éléments manquants mais au contraire de mettre en évidence les questionnements afin de
démontrer qu’ils ont participé à l’élaboration la démonstration.
➢ de bien différencier les solutions et d’exclure les solutions inadaptées au cas : lorsque
plusieurs solutions sont envisageables, certaines peuvent être préférées à d’autres. Il s’agit
alors de tout considérer (et non pas simplement celles qui sont conservées) en expliquant
pourquoi certaines sont plus probables que d’autres, pourquoi certaines ne sont pas retenues.
II - Réalisation de l’exercice
INTRODUCTION
L’introduction d’un cas pratique peut être très brève. En effet, elle peut seulement se
composer d’un rappel des faits pertinents et qualifiés juridiquement, puis d’une annonce du
règlement des questions (ou annonce de plan).
PLAN
Là encore, la construction d’un plan n’est pas forcément obligatoire et fera partie de
l’évaluation de l’exercice, tant le choix de celui-ci peut entraîner des erreurs ou au contraire
être valorisé. Le plan doit permettre d’aboutir à la réponse du ou des problèmes qui se
présentent lors du cas.
Ainsi, lorsqu’il n’y a qu’un seul problème juridique, la construction d’un plan est
potentiellement inutile. En revanche, si plusieurs problèmes existent, il convient probablement
de faire un plan afin de répondre à chaque problème. Dans cette optique, les possibilités sont
variées, vous pouvez parfaitement faire une partie par problème, ou regrouper différents
problèmes de même ordre, le choix vous revenant lors de l’évaluation juridique de la
situation.
REDACTION
Il convient ici de distinguer 3 grandes étapes (implicite, ne pas construire un plan du type I.
CITER II. EXPLIQUER III. APPLIQUER) :
1) CITER
Dans un premier temps, il faut récapituler l’ensemble des solutions de droit permettant de
résoudre le cas. On ne parle ici que des textes ayant une force contraignante (ex : loi,
règlement, etc…). On exclut donc dans cette étape, la jurisprudence et la doctrine.
2) EXPLIQUER
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Après avoir listé les différents textes s’appliquant à l’espèce, il faut expliquer le raisonnement
adopté, en justifiant notamment l’emploi de ces textes. Bien sûr, il ne suffit pas d’écrire « J’ai
choisi l’article X parce que … » et ainsi de suite. Il faut insérer les différentes solutions dans
un raisonnement juridique permettant d’apporter par la suite une solution au cas. Il faut
notamment chercher à convaincre, en démontrant que le raisonnement choisi est le bon. Vous
pouvez lors de cette étape incrémenter de la jurisprudence ou encore de la doctrine (avec
parcimonie, le cas pratique n’étant pas un exercice théorique) afin d’appuyer les arguments.
Cette étape nécessite de faire preuve de clarté et de synthèse pour arriver à trouver une
solution au cas sans pour autant partir dans de longues digressions nous éloignant de
l’objectif.
3) APPLIQUER
Elle constitue une sorte de conclusion du cas pratique, ou tout du moins d’un des problèmes
posés. En effet, cette étape doit faire preuve d’une particulière concision, et doit seulement
annoncer les solutions existantes (lorsqu’il y en a plusieurs) et celles que l’on privilégie (là
encore lorsqu’il y en a plusieurs).
En résumé : pour estimer que la construction d’un cas pratique est correctement réalisée, il
faut que les trois étapes proposées (CITER/EXPLIQUER/APPLIQUER) soit
complémentaire : le choix des fondements juridiques doit permettre d’amorcer un
raisonnement construit et appliqué à l’espèce, tandis que le raisonnement ne doit avoir comme
issu qu’une phrase du type « En conclusion, il convient de … » entrainant l’annonce de la
solution apportée au cas. On observe donc une sorte d’entonnoir partant du cadre légal au sens
large (les textes) avant d’arriver aux différents raisonnements applicables au cas (le
raisonnement) pour enfin conclure sur la solution envisagée (application de l’ensemble au
cas).
RAPPELS et CONSEILS
- Bien connaître la jurisprudence donnée dans les plaquettes de TD et dans le cours. Les cas
pratiques sont très souvent inspirés des décisions de justice.
- Toujours réaliser un « va et vient » entre le fait et le droit, le droit et les faits.
- Ne pas inventer des éléments de fait qui ne sont pas donnés par l’énoncé mais savoir émettre
des hypothèses quand l’énoncé le suggère.
- Tout justifier : ce que l’on utilise et ce qu’on exclue
- Attention à la formulation des titres : ils doivent évoquer le contenu de la partie mais sans
verbe conjugué - Ne pas oublier les chapeaux introductifs
III – EXERCICE : Cas pratique
Morou, un jeune nigérien de 20 ans installé à Zinder, décide d’investir en décembre 2012 dans
l’immobilier. Son frère qui réside à Tillabéry le met en rapport avec un promoteur immobilier.
Les pourparlers se font avec ce dernier par correspondance. Le promoteur Abdoulaye par le
biais de ces échanges électroniques lui fait une offre concrète concernant un certain nombre
de terrains.
Après mûre réflexion, Morou répond à l’offre le 10 janvier 2013, laquelle offre n’a été reçu
par le promoteur que quelques jours plus tard après avoir contacté un autre promoteur
immobilier Abdoul-Aziz situé à Niamey qui lui vend 10 hectares au prix de 3.000 francs le
mètre carré. Le 22 février 2013, soit deux jours plus tard, le promoteur Abdoulaye lui envoie
sa promesse ferme de contracter sur l’îlot 2783 de 10 ha au prix de 1.500 francs le mètre carré
ainsi que la facture à régler.
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Monsieur Morou vous demande avec quel promoteur a-t-il valablement formé le contrat ?