Vous êtes sur la page 1sur 85
TRAVAUX MARITIMES Tome | Le milieu marin — Le navire La navigation — Les 61 Les ouvrages extérieurs des port COURS ‘OLE NATIONALE DES PONTS ET CHAUSSEES. TRAVAUX MARITIMES TOME 1 Le milieu marin — Le navire La navigation — Les cétes Les ouvrages extérieurs des ports maritimes par Jean CHAPON Ingénieur Général des Ponts et Chaussées PREFACE DE M-D. LAVAL Ingéniewr Général des Ponts et Chaussées QUATRIEME EDITION MISE A JOUR ET AUGMENTEE EDITIONS EYROLLES 61, boulevard Saint-Germain - 75005 PARIS 1978 OUVRAGI 'S PARUS DANS LA MEME COLLECTION CHaPON ‘Travaux maritimes Tome IT, Les ouvrages intérieurs des ports maritimes. Dégagement des accés et plans d’eau des ports (1975). FAUCHART — Initiation au calcul des structures Béton et acier (1977) GRATTESAT — Conception des ponts (& paraitre en février 1978) JEUEFROY ~ Conception et construction des chaussées Tome I, Les véhicules, les sols, le calcul des structures (1974), Tome IL Les matériaux, les matériels, les techniques d'exéeution des travaux (1974) JOsse ——_ Aspects économiques du marché des transports (1977) LACROIX - FUENTES ~ Le projet de béton précontraint (1978) LAREDO Grands bitiments : Contreventements. Dynamique des structures. Calcul automatique. (197) NICOLAY — Cours de droit administratif Tome I, Service public. Entreprises publiques. Domaine (1976) Tome Il. Amésagement du tertitoire. Urbanisme (1977) Tome IIL. Voitie et transports routiers (1976) Tome IV. Cherins de fer. Aviation civile (1976) Tome V. Eaux et navigation (1976) La Joi du 11 mars 1957 n“autorisant, aux tetmes des alinéas 23 de article 41, une part, que les «copies ou reproductions strictement résrvées & usage privé du opiate et non destinges A une utilisation collectives et d'autre part, que Tes analyses cries courter citations dans un but d’exemple et d'llustration, «toute représentation Su reproduction integrate, ou partielle, fale sans le consentement de Vauteur ov de fes ayants decits ou ayants cause, es illciten (lina 1° de Varticle 40) “Cette représentation ou reproduction, par quelque procédé que ce soit, consti- tuerait une centrefagon sanctionnés par les articles 425 et suivants du Code pénab © 1978, Evnouees PREFACE Berire un traité de travaux maritimes est une eusre difficile La variété des sciences et des techniques mises en jeu est trop grande ‘en effet, pour qu'on ait la prétention d'y exposer tout ce qui peut étre utile. On waboutirait qu’ad une juxtaposition d'éléments disparates allant de Pocéanographie électrotechnique, en passant par fa géologie, la résistance des matériaux, la mécanique des sols et biew d'autres spécialités. Il faut se limiter d ce qu'il y a d'original par rapport aux enseignements couramment dispensés dans les écoles d'ingénieurs de génie civil. Autrement dit, wn traité de travaux maritimes doit s'intégrer dans un cadre pédagogique aussi général que possible. Leexpérience acquise en ce domaine par J. CUrvon, Ingénieur des Ponts et Chaussées, grace a sa double qualité de professeur de travaux maritimes & Ecole des Travaux Publics et de maitre de conférence en la meme discipline, @ Ecole Nationale des Ponts et Chaussées, garantissait ssa réussite dans la réduction de Fouvrage que nous présentons. Nous sommes certains que son livre sera des plus utiles, non seulement aux étudiants de génie civil, mais aussi aux ingénieurs confirmés qui y retrou- veront, suivant un exposé logigue et suivi, les données fondamentates d'une technique complexe. Nous lui souhaitons le plus large succes: Paris, le 20 décembre 1965. D, LAVAL, Ingénieur Général des Ponts et Chaussées, Professeur du Coure de travaux maritimes A''Eeole Nationale des Ponts et Chaussées, Directeur des Ports Maritimes et des Voies Navigable, Si vous désirez re te: au courant de nos publications, it vous suit stadresian votre carte de vise 3 Service « Presse, tions EYROLLES, 61 Boulevard Stit-Germain, 75240 PARIS CEDEX 03 en précignt les domsines qui vous intéestent. Vous recevtez réguliérement {tans aucun engagement de votre part, un avis de partion des mouveautes ‘en vente chez votre Hbeaire habiel TABLE DES MATIERES Preracs Inrnopucrion Charirar paeien, — La houle et es seiches 1. Générale sur let mouvements de fa mer 2. Phénomenee physiques de la houle Etudes théoriques de la houle his 32 Solution de Gerstner. 3.3 Solutions irrotationneies de premizve approximation, 4. Tiere det riffexin del howe por une pari . Ti paca tate eden trates 4° Paro inline, ion pail. 5. Rifecionde lo hsle 6 Diftecton de a hote 1. Biudes expérimentale et thérigue des hole eles 8. Pression de lanl oe denne 9. Meow des eoacériiques de Hoe Se Mate Ge‘Pampttade et dela période. 5.2 Mesure de is Tongues onde. 10. Effort de la howle sur les obstacles U1. Ordre de grandeur des caractéristigues de la houle 12, Seiches et vessae Cossrame Hl, — La marde — Les cour 1 = La marée Le Générales 2. Heawew et poriodes de fa marée F "Hated dela marée."22 Périodes te ia manée. uw 8 a 26 » a 33 ” 2 4 a “a st st st st TRAVAUN MARITIMES TOME Buues théoriques et analyses de la marée 1. "Théorie statique de Newton, 3.2 Théorie dynamique Ue Laplace, 43 Théorie de Lord Kelvin, analyse harmonique, 3.4 Théorie ‘de Vonde progressive. "3.5 Théorie des bassins océaniques 4. Prédicrion des mavées S. Mesure de Vamplitude de la marée 5. Marégraphe a bulle, 5.2 Marégraphe & Moiteur. 5.3 Maré- graphe Fave,” 5.4 Médimarimétre Lallemand. 6. Niveau de rifirence des carter marines 7. Marder fluviles HW. Les cowants 8. Generates BA" Couranis généraux. "8.2 Couranis de marée. a3 Repérage des courants. “8.4 Représentation des courants. B.S Mesure. des ‘courants marins. "8.6. Action des courants sur les fonds mati, Cunertne IHL. — Propriété physico-chimiques de Venu de mer. Action de Ia mer sur Tes matériaux de construction vests 1. Proprideés physiques de eau de mer 1 PFFempertutes 12 Bena 2. Proprtiés chimiques de Peau de mer 2. Action chimique de Meow de mer sur es matiriaus de construction 3.1" Action sur les fants hydrauliques. "3.2 Action sur Vacier. 3.3 Action sur les 3.5 Action sur les plastiques. 3.6. Action de Peau de mer sur es hyd res metaux. 3.4. Action de Teau de met sur let bois. carbures, Cuarieas IV. — Le navire — La navigation, Les maneuvres dans les ports — ‘Amarrage 1 Le navire t 2 a 6 Dipirems types de navires ‘Mode de propaion des novirer, Dimension tlicer pour carats les navies 31" Dimensions ingaites. 2 Dimensions de eapacté Cioniication de nvie. Marques de fanebord “Modes de consirciondes navies SI Fttos“aglsant sur fe mores” 83 Siriciure des navies, 53 Symtmes de onstration des navies Set Remargue sur Templo dela soudure Stoigu du navire eG ‘Bhat dune caréne liquide indicate, ss 6 6 66 ” ” 6 n "7 a a7 3 92 33 96 TABLE DES MATIERES 1. Dynamique de nvire o” TA Résitance des caréncs, 7.2 Dérive. 73 Pussance pour ta propulsion par hele 74 Arret du navire. 7.5 Evolution Er firation, "7.6 Effet évolutif des belies. 7.7 Mouvements fiw havire dans la houle MW. = Lo navigation 106 8. Cartes marines 106 31 Cartes marines cn projection conforme. 8.2 Projections wi fsses pour ls lever hyaroge * 9. Navigotion au large des coves 108 Ui Brincipe. 42 Instruments de navigation 10. Navigarion a woisnage des cétes v0 Toa Procedé. par tekévements.” 10.2 Procilé par arcs. capes 10.3 Procédé par lignes de sonde. 104 Proctles-elisant les aides radiodtecriques, 1, — Manausres dane fer chenaus et dans es parts. Amosvage des naires ut 11 Mouillage m2 THU" Ditpositions de mouiliage, _11.2° Description dune ligne de ‘mouillage. 11.3 Régles de moullage 12, Evitage ef manmuvres dens les ports et es chenons dacceés na 1. Amarvage des nasives 116 TSI Dalinition des types Wamartes. 13.2 Dillerents types W'a- Inattes, 133" Considérations pratiques sur Vamarrage Tht.” Rappet de in mécanique des amarres. Awnexe 1. —- Les problimes particuiers posés par les ts grands navires 1 Anwext 1 — Carsetéristiques des navires m8 Chuarsane V.— Signalisation maritime = Ba svigation 10 Luss et moyens de lo signatisasion maritime 130 2. Phares et feus 0 dA Genetalnes. 22 Caractére des feux. "2.3 Porige des feux. 2.4 Cow: sleuetion des fen 3. Siguans sonoves hse SEB et implantation. 3.2! Eteacté, 3.3 Types diengins 4 Raleaage traditionnel be AT Definition. 4.2 Le balisageine. 4.3 4.4 Reégles de balisage Aides eadioelecrigues fa navigation Ms Su) Principes. 5.2 Systemes Oasés sur la polarisation transversale des ondes lectromagnéliques: radiophare ommiditectionael. 3.1 Dispositfs basés Sur fes interferences des ondes electromagnétiques,. 3.4 Dispositis basés sur cansiance dela vitesse de propagation. 5-5 Liaisons radio- lettigues. 6. Transmssion des informations nautigues aux mavices 134 Awwist, Le systime de navigation par satellites « Transit » Is Crinpttme VI. — Régime et défense des cites Lo Régime des edtes 1. Matériaws eétiers Ie" Ghassineation des maiériaux mobiles. 1.2 Origine des matériaux otiers, Methodes de mesure et dvanalyse du deplacement des Mh — Ouvrages de défense des cbtes 5. Oesrages transversous. Epis SA’ Dispositions. generaies des épis, 52 Dispositions particulitres suxidivers types d'épis. 6. Ouvrages de défense tongitudinaus G1 Ouvrages de haut de plage. 62 Ouvrages submersibles ou par- ficlement submersibies. 1. Apports artifciels 8 mibliggrophie Cunrrtne VE pes. implantation d'un port maritime. Ouvrages 1. Definition des types de port d'aprés leur mission 2. Definition des ports d'aprés leur implancaion géegraphique 24 Definition 3. Conditions dfnissant implantation dm port SY"Données! cconomiques. 3.2 Condivons topographiques. 33° Cond ons nautiques. 344 Conditions relatives au maimtien des profondeurs. 4. Dispositionstypes dex ouvrages extétiurs des ports. Petpet ave digoe paralite 8 la cole. “42 Ports & digues paailtis. {5 Port a digues’convergentes, 44 Ports avee mOles détachés. di Fieage 5. Quivagesextéricur des ports. Digues ebris-lames ST MSE lames, “discontnus, 32 Brselames fottanis, 5.3 Briseiames Pneumatiques. 54 Ouviages continus (dies et jetée) AnNext, — Unilisation des. moddtes trac des ouvrages exter TRAVAUN MARITIMES ~ TOME 1 136 136 156 162 163 170 176 176 192 188 188 a9 189 191 192 204 208 a2 TABLE DES MATIERES Cuarrrme VII, — Ouvrages extérieurs des ports as 1, = Digues a cas. 2s Ai. Infrastructure des digues a talus en enrochements 216 14 "Fatue déqutibee des. matériaox soumis & action de Ix bowie. 1.2 Formules empuriques dequilibre des tus. L.} Construc- onde Tinfeastructore des digges en enrochements. i. Con- Struction de la carapace des digues & talus en encochements 15 Carapeces en enruchements és au mastic de bitume. 2. Sopersirctures des digus tls. : a SP Genteattes. 2 9 Supecseueures dans tes mers mat AYA. Beran vreau et quai accoutables inrieurs 28 A Musoirs des digues@ talus 28 5S. Fondation des digues talus en mats terrain a0 6 Digs ayo de seo ale, Retreat bimini g 1, Les tudes prétabes mi Les tendonees qui se dégagent de fa construction des oumagesvécents.. 243 HW, ~ Digues verticates a 9. Général sur lex digues verticals. 24 10. Cole! des digues verticals ms Fort "btorts dus a la houle. 10.3 Cail de ia stabitié des divers ldments des digues verticales. 11. Constuction des digues vertcales 29 To Massitd'envochemen's. 11.2 Muraille. 11.3 Cooronnement 12, _Auares procédés pour Vexécation des digues vertices. 261 {21 Emploi de’blocs de faibes dimensions. 12.2. Caissons éshouds, 121} Caissons fonees & ‘comprimé, 124 Jelées Consider. ‘Annexe, — Formules empiriques d'éguilibe des talus des digues en enrochements 265, CCuartear 1X, — Aceés dos ports intéreurs. Fleuves et canaur maritimes 269 — Aménagement des flees et rivieres maritimes. 20 1. Plenves débouchant dans une mer faible marée 270 Te" Enbouchuresimples. 1-2 Bébovchores doubles ou lagunaies. [3 Principes der Vamnagement es feuves. sine snare, 1h Mise dn wuvre des prinipes 2. lane et riires made a Inenomenes bydeodynamiques de Ia propagation de vmnetivcre 2 Kappel ides phéwomenes de trans: ports slides, 23 Principes de Taménagement des rivdres 8 Tarde. Be Procedés "tradiionnels de Taménagement des Tntres & mate. 2.3 Essai e determination des princes pour Tamenagement des rivires & marge. 2-6 Considerations sit Fempla'des moles réduits& fond mobil TRAVAUX MARITIMES — TOME 1 MW. = Canaus maritimes 3. Types de conaus maritimes 4. Formes et dimensions des canawx maritimes 4.1742. Dimensions tansversaes d'un canal maritime, HL, — Ouvrages des fleaves et canaux maritimes 5. ignr submersibts (0 dgues bases) . fA Chforteapisant sur ies digoes subiveribles.” 32" Pofi’ des igues submersible, 5:3 Cansiruction des digues submersibes 6. bigues insubmersibles (on digues haute) et protection des berges. GF torts agsant sur let cigoes hasten. 62 Construction des Uigueser tenses de berg, Corps de diguc. 6. Revetement des aes hautes. G4 Proscion contre fs afouilements, Annexe, — Rappel des phinomines de la dynamique des vases dans les estaites 246 236 237 29 29 25 307 INTRODUCTION La construction d'un port maritime, son équipement, 'aménagement de ses accés, la protection du rivage contre Vaction de la mer constituent tun ensemble d"opérations complexes, habituellement englobées sous Ia désignation de « travaux maritimes ». En fait, les travaux maritimes n’ont que trés rarement une technique exclusive d'autres applications; leur caractére maritime provient essentiellement du site dans lequel ils sont réalisés ou du fait qu'ils sont destinés a Ia réception de navires dont ta taille est devenue trés importante. Un traité de travaux maritimes, auguel on a volontairement donné tun volume limité, ne saurait done prétendre exposer les questions dans le détail, ni aborder Ia totalité des problémes que posent la conception et la réalisation des ouvrages & la mer ‘On a done essayé de n'examiner dans ce livre que les questions fonda mentales de la technique des travaux maritimes, en dégageant autant que possible les principes et en passant rapidement sur l'aspect technologique qui est susceptible de trés rapides évolutions, en fonction des progres réalisés par les procédés et matériels de construction. Le traité ne prétend done pas s'adresser & des spécialistes de travaux maritimes; il a, au contraire, pour but de constituer un instrument de travail pour les ingénieurs qui abordent les travaux maritimes et, en par culier, pour ceux qui sont encore étudiants ou qui débutent leur carriére, L’ouvrage comporte deux tomes, respectivement de neuf et sept cchapitres, — Les sujets traités dans le premier tome sont les suivants: Curries [a TIT, — Etude die miliew marin (houle, marée, courants, proprigtés chimiques de la mer. = IVAV, — Navire, navigation, balsage. = Vi — Régime et défense des cites. VILAIX.— Principes généraus d'implantation des, ports, onvrages Pobr! des ports exterieurs, ousrages acces des ports — Le second tome qui traite de laménagement intérieur des ports, est divisé de Ia fagon suivante: Cuarian —X.—Principes pendraue de Taménagement intérieur des ports TRAVAUX MARITIMES ~ TOME T Castine XI. — Ousrages daccostage. XIL, ~ Ecluses, formes de radoub, = XIN, — Ourrages pour la construction et fa réparation navale — XIV. — Owvrages pour le rétablissement des communications terrestres dans les ports maritimes. XV. — Ouillage des ports maritimes. XIV, — Sondages, dragages, enlevement d'épaves Les problémes dexploitation et d'administration des ports n’ont pas &é abordés, afin de laisser & l'ouvrage son caractére exclusivement technique. Le présent Traité de Travaux Maritimes n’est en fait que le résumé du Cours enseigné & "Ecole Nationale des Ponts et Chaussées par M. LAVAL, Directeur des Ports Maritimes et des Voies Navigables au Ministére des Travaux Publics et des Transports; qu’il me soit permis de lui exprimer mes sincéres remerciements d’avoir bien voulu préfacer cet ouvrage, et de T'assurer de _ma profonde et respectueuse reconnaissance pour son tenscignement et ses conscils Rouen, le 27 aodt 1965 J-P. CHAPON, Douze ans aprés sa premiére édition, ce traité fait objet d’une troisiéme mise A jour. Les compléments et actualisations apportés pour la présente réédition sont le résultat du travail en commun effectué avec la nouvelle Equipe qui, depuis 1976, assure Ienseignement des Travaux Maritimes & VEcole Nationale des Ponts et Chaussées, C’est pour moi l'occasion de remarcier pour le précieux concours qu’ils m'ont apporté pour la mise & jour de ce livre M. lIngénieur en Chef des Ponts et Chaussées, Jacques Dunois, Professeur, ainsi que M. R. BONNEFILLE et M. Ch. BROSSIER, Maitres de Conférences. Je remercie également pour leur concours M. J. PRUNEIRAS, Directeur du Service des Phares et Balises, ainsi que M. J.F. Macquer, Ingénieur des Ponts et Chaussées et M. P. BoNarous, Chef du Service d'Etudes Techniques du Port Autonome du Havre. Ainsi, Ia contribution d'ingénieurs dont la profession fait de véritables spécialistes dans le domaine des Travaux Maritimes a-telle permis de donner au lecteur des informations trés récentes — comme il se doit dans tune discipline oit les progrés de la connaissance et de fa technique sont constants et rapides. Paris, le 31 mai 1977 J.-P. CHAPON. CHAPITRE PREMIER LA HOULE ET LES SEICHES 1. Généralités sur les mouvements de la mer La mer est un milieu liquide toujours agité dont fe mouvement est fa résultante d'ondulations de diverses périodes, et de courants généraux plus ow moins uniformes, 1) Lis MOUVEMENTS ONDULATOIRES SONT a houle dont la période varie de 3 a 20 secondes, et Ia hauteur peut | atteindre une dizaine de matres, — [es seiches qui se produisent dans certains ports, avec une période variant dle quelques dizaines de secondes quelques minutes et une ampli- tude de quelques décimétres, Ja marée dont les périodes varient de 12 h a environ 18 ans, et dont amplitude peut atteindre sur certaines c6tes une quinzaine de métres. Ces mouvements qui se traduisent par ure oscillation périodique du plan d’eau entrainent des courants de méme période, plus ou moins déphasés par rapport & la variation des hauteurs d’eau. 2) Les COURANTS GENERAUX ONT FoRMES: par des forces extérieures au milieu marin (vent), _- par des forces internes du miliciy marin (différences de salinité ou de température & V'intérieur de In mer) TRAVAUX MARITIMES — Les courants dus aux vents des tempéies peuvent se superposer au mouvement de Ia marée, ct produire d ‘importantes surélévations du niveau de la mer: c'est le phénoméne du raz. de marée bien connu sur les ebtes du Japon, des Antilles, ete En raison de leurs faibles vitesses, les courants généraux ont le plus souvent une faible influence sur le régime des cdtes, mais ils conditionnent les climais des régions cdtiéres (influence du courant [roid du Labrador sur les ctes américaines et du courant chaud du Gulf Stream sur les cBtes européennes). 2. Phénoménes physiques de la houle 24 La houle est produite par Paction du vent & fa surface de Meau: lors un coup de vent, la surface de la mer se couvre de rides, puis 'invensité {du vent augmentant, la déformation de la surface s'accentue, en formant des ondulations d"aspect désordonné, sans qu'il soit possible de distingwer ‘une propagation dans une ditcetion déterminée (agitation a 3 dimensions); si le vent persiste, les vagues se forment et progressent dan la direction oit soulfle le vent; lagitation tend & devenie un phénoméne & deux dimensions ‘en donnant une houle cylindrique. Le profil des lames est fortement dissy- riétrique, les crdtes étant couchées sous fe vent et les creux aflongés avec de faibles pentes. A partir d'une certaine cambrure, Ia créte des vagues se brise avee formation de rouleaux d’écume donnant & Ja mer un aspeet smoutonne. 2.2. Les vagues de vent qui ont le caractére d’oscillations forcées pro voquent A leur tour un ébranlement de la surface de l'eau qui produit des ondes libres se propageant depuis le licu de formation de la tempéte. Ces ondulations plus réguliéres que les précédentes constituent la houle proprement dite, sur laquelle ont porté ta plupart des études théoriques; es vagues sont pratiquement symétriques par rapport au plan vertical passant a mi-distance de deux erétes; les pentes des crétes restent cependant supérieures a celles des creux et le niveau moyen (c'est-A-dire le niveau Equidistent du ereux et de la créte) est supérieur au niveau de repos (qui est celui de fa mer calme). 2.3. En fat, cette régularité de W'agitation n'est que relative, car les vagues se suecéent avec des amplitudes, des longueurs donde et des périodes ifférentes. Les enregistrements de houle elfectués & point fixe montrent lune succession de trains dondes plus ou moins réguliers comportant un 18 certain nombre de vagues de caractéristiques diverses, dans lesquelles it est particuligrement difficile de reconnaitre des grandeurs significatives Pouvant caractériser la houle cnregistrée, On a pu cependant appliquer 4 ces houles réelles les procédés de la statistique mathématique ct les représenter par des lois de probabilités assez simples se rattachant & Ia théorie des fonctions aléatoires: 2.4 Lorsque la houle cylindrique se propage par des profondeurs variables, sa longucur donde, son amplitude et sa direction subissemt des modifi, cations, alors que sa période reste constante; c'est le phénoméne de refrace tion. Si la propagation s’effectue vers une cite faiblement inclinée, dont les lignes de niveau sont sensiblement paralléles aux erétes de la houle, on constate une diminution de la longueur donde, et en général de ampli- tude; les vagues se déforment avec augmentation de la cambrure au fur et A mesure que la profondeur diminuc. Si les lignes de niveau du fond ne sont pas paraltéles aux eréies, les vagues subissent une rotation qui tend les rendre paraliéles aux lignes de fond. C'est ainsi que la houle subit des Concentrations au voisinage d'une pointe ou d'une ile, pouvant aug: enter coosidérablement son amplitude; au contraire Ia propagation dans lune baie provoque un épanouissement des ctéies avec diminution de Vomplitude 2.8. Lorsque la houle atteint une paroi verticale, elle se réfléchit en formant tun systéme d’ondes stationnaires appelé « clapotisn: Vamplitude de ces ‘ondes est sensiblement le double de celle de Ia houle incidente, leur longueur onde et leur période restant celles de la howle ine-Jente. Si fa houte aborde 'écran sous un certain angle, la réflexion s'effectue de Ia méme fagon que pour les ondes lumincuses; ta composition de la houle incidente et de fa houle réfiéchie donne aux abords de Pobstacte un Phénoméne stationnaire compliqué appelé gaufrage. Une paroi fortement inclinge donne une réftexion partielle avec for: ‘mation d'un clapotis partie! d’amplitude inféricure a celle due a la réflexion totale, 2.6 Le passage de la houle & travers une passe ou a proximilé d'une Gigue unique entraine fa rotation des erétes et une réduetion de amplitude par diffraction : d'une fagon générale amplitude des vagues décroit au fur ct 8 mesure qu’on 5 ‘loigne des musoirs des digues, dans l'ombre péomé. \rique de Ia houle incidente, La longueur donde et la période ne sont pas modifiges par Ia diffraction, AUX MARITIMES ~ TOME 1 2.7 En premiére approximation, ta houle est un mouvement orbital qe molecules liquides () décrivant des trajectoires fermées; Ia hovle en fav profende est un phénoméne ondulatoire qui seffectue sans transport fle masse. A un instant donné, es vitesses des points d'une méme verticale sat toutes Ia méme ditection et une intensité décroissant depuis la surface cove Ie fond: par grande profondeur (au moins supérieure & Ta longueur Yonde) es orbites sont citculaires, Ie rayon décroissant exponentieliement chee la distance ila surface libre. En profondeur nie, es orbites sont des Silpses dont le grand axe diminue exponentellement aver Ia distance 8 It siface libre, en méme temps que leur aplatissement augmente: sur le fond Ine orbites sont réduites & des segments de droite (impossibilité de vitesses rnormales au fond) En fait, un examen plus précis de la houle — par exemple un examen protangé pendant la durée de quelques dizaines de périodes, dune hove ae opageant dans un cana vtré en laboratoire — montre ue Tes mole. aeercreelécrivent pas des orbites rigoureusement fermées, Le mouvement Spparait comme résultant dela superposition au mouvement orbital de fe premiére approximation, d'un courant permanent d’entrinement dont it vribution our une verticale est variable en direction et en intensit: la GeiTibution de ce courant qui varie avec Ia turbulence du mouvement, gine grande importance pour les transports solides provoqués par 1a houle. 2.8 Lorsque la houle atteint une cdte incline, Ia cambrure des lames dugmence jusgitan dferlement qui se Wadvit pat. un ffondrement de Vague avee formation un bouillonnement (ume) sur Ja face antics seevn fond a faible pente, les lames deéferlantes progressent sans perdre feaucoup de leur symeirie, en produisant vers Ia eréte un point angulenx aevrorcre de 120° qui dépasse le niveau de repos des 3/4 de l'amplitude- se Gantraire, sur un fond raide Te profil devient trés dissymétrique et fe ‘eforlement seffectue avec projection d'eau qui retombe en nape “Les lames déferlent en général plusieurs fois avant d'atteindre Ta cdte en formant plusicurs lignes de rouleaux, particulgrement dangereux lors {des grandes tempétes. Le déferlement des lames s’accompagne en effet sare prutale Hbération de énergie de 1a houle, qui a ‘importantes Conséquenoes pour la tenue des ouvrages ou des rivages et pour les embar- cations qui les franchissent, vio ema ng tag nm rte agai ob a cer on ah Me a a ae spire a i ee a anaes La HouLE ET SEICHES 3. Etudes théoriques de ta houle BAL Les études théoriques de fa houle consistent & décrire Je phénoméne ‘au moyen de formules mathématiques; les études les plus connues sont relatives 4 des houles réguligres cylindriques caractérisées par leur ampli- tude H, leur pétiode T et fue longueur donde L (ou leur eambrure L L’tude est faite pour une houle eylindrique de génératrice horizontale perpendiculaire A un plan x0z, l'axe Ox étant horizontal et Oz vertical (le sens positif ds z étant dirigé vers le bas) En variables de Lagrange, o@ les coordonnées (x, 2) d'une molécule A Vinstant 1 sont des fonctions du temps 1 et des coordonnées & l'état de repos (Xo, za), Ie probleme revient & décrire: — une onde d’oscillation progressive périodique par rapport & Ia sae), dns age pret om — ayant un mouvement nul en profondeur infinie ou paraliéieau fond cen profondeur finie, — et une pression constante & la surface libre (et égale A 1a pression atmosphérique). Les équations du mouvement doivent satisfaire aux equations générales de Phydrodynamique pour un fluide parfait (viscosité nulle), qui expriment Pégalité des forces extérieures a fluide et des aceélérations, et & Iéquation de continuilé qui traduit incompressibilité de l'eau. La détermination de ta solution analytique du probleme exige enfin tune hypothése sur la valeur ow la distribution du rotationnel ) du mou- vement sur une verticale. (0) Ne pas contondre la cHléricé qui st la witetee de propagation de Yonde (deformation 4 mii tquide) avec fx vtese des mmléeules qui a pour composantes w= 5 ei () Le rotatonnel (ou tourbillon) est, dans le eas de Ia houle eylindriqhe, un vecteut sora au plan (x, 2) et de valeur © ae alae ony TRAVAUN MARITIMES — TOME TF 3.2. Solution de Gerstner (houle trochoidale) La solution de Gerstner se rapporte & une houle rotationnelle se pro- pageant en profondeur infnie. ‘Le mouvement est défini par les équations suivantes —feo( tort) (eyed) «aot b cant dos paramétes is 3 I position de repos det lcle a oe Fear ccordoondes a Psant (ig. -D. «© \ | Jiew mnsloniond des molecules deat ls posilon moyenne esbouméme riveou Z=b Sorfce he dle bole Fig. 11 Les principaux résultats de la théorie de Gerstner sont les suivants: — Ia condition de continuité et celle de pression constante en surface exigent que la longueur donde et In période satisfassent & Ja relation 2Ls r (g fant Maccélération de la pesanteur); cette relation peut | L g ‘ , ale c également s'éeriee = p= 85, VIE Te! , LA MOULE la distance: 5 tun point P situ a rayon awl roule sans glisser, sur une horizontale située au niveau b+ hig bt +95 fig. EDs — Ia moléeule dont Ia position moyenne est définie par les eoordonnées act h décrit un cercle (orbite) de centre (a, h) et de rayon r= sont Ia représentation paramétrique d'un cercle, Ia seule variable étant F; Ja molécule parcourt le cerele aver une vitesse angulaire » = — Ie niveau moyen (2 = 6), qui est a égale distance des niveaux extrémes de ta tronchoide correspondante, est situé au-dessus du niveau qui sépare fa trochoide en deux surfaces égales, e¢ qui est done le niveau de repos des molecules; Ia surélévation est 4 Sone sean bean —22E) 1c pie Se te Vaxe Os A a src ibe du Buide au repos, qui es sul epite physi dh probe. Pref reson guise sur une particle en mouvement etn ame que oe parla a repo Sentai tale (eerie ciniqu -F erie poten) contenve eeutk(, 21) dans une période est - Caan 8 2 au cours d’une période, & travers un plan vertical est la moitié de Vénergie totale; — Ia cambrure limite théorique yy audela de laquelle Ja houle déferle YO: Pence eransmise cat ggale a! 4 0,31; la trochoidedimite est une eyelotde, La eambrure limite de fa houle réelle est toujours inférieure a cette valeur déduite de la théorie de Gerstner; 'écart avec la réalité provient du fait que le 0)» dtsigne dans ce ehapitre fa masse vokumique de Peaw Je mer. TRAVAUX MA rotationnel de la théorie de Geistner est diffgrent de celui du phénom: reel, La solution de Gerstner est en effet approchée et représente assez bien tes phénoménes réels, mais elle présente I'inconvénient d'avoir un rota- tionnel de sens contraire & celui que devrait produire l'action du vent générateur de [a houle. 3.3. Solutions irrotationnelles de premigre approximation (') (théorie de Stokes). 1) PROFONDEUR INFINIC. ‘Le phénoméne est représenté par les équations suivantes, dans lesquelles “xp et ze sont les coordonnées de repos de la moléeule qui & l'instant #, a les coordonnées (2%, 2): Cette solution est moins exacte que celle de Gerstner; elle ne tient pas ‘compte de la surélévation du niveau moyen par rapport au niveau de repos. 2) PROFONDEUR FINIE, La profondeur D du fond sous la surface libre est supposée constante Le mouvement est déerit par les équations: cn [2202 —*9) H L Se 0] ES © ) Divers auteurs — en particulier M. Miche — ont tabi des soutions pus complies nelecamporan en tne du sonore en Gu detent pa easement e MBM ations Ch et Sh désignentcespectivement le cosinus elle sinus hyperboliques, LA MOULE La figne correspondant & une valeur donnée de zo est une trochotde cllipiique elle est décrite par un point fixe, intériour ow situé sur Te Contour dune ellipse qui roule sans glisser sue une droite horizontale; Ia vise bil et gener? Les principaux résultats de la théorie de Stokes sont Jes suivants: — La condition de pression constante & la surface libre et fa condition de continuité exigent que la période et la longueur d’onde soient reliées par Ja relation: -eE coth aee g Pe Cette formule permet de déduire la valeur de la longueur d’onde, dont Ia mesute est toujours délicate, & partir d'une mesure de la période, qui est plus facilement réalisable et plus précise La vitesse sur le fond est horizontale — paralléle au fond; — son maximum est xm T 59222) — La surélévation du niveau moyen au-dessus de la surface libre du fluide au repos est: _— Liénergie transmise au cours «une période travers un plan vertical pour expression: ogi Er a i — La cambrure-umite, donnée par la théorie est a1 Comme dans la théorie de Gersner, cette valeur est plus forte que eeles Com a eg natre. Une théoie plus exacte donne pour la eambrure- fimite au moment du déferlement, a valeur v1 = 0,14 th 28D. ceue forme met de ealculer 19 profondeur D pour laquelle une houle de earacté- Fistiques (H, L) données, déferte La sarélévation du niveau moyen au moment du déferlement est de vow de 02 1 pout bos coutes(‘5~ 3) ede 03 H pose le ~9) hhoules tongues (5 4. Théorie de la réflexion de la houle par une par 4A Paroi verticale - réflexion totale. La description mathématique du phénoméne sabtient en superposare la houle incidente, en représentation de Stockes, une houle symet ane por rapport A Ia paroi verticale, se propageant en sens inverse 00°e fa Per cere agdition de ces houles conduit au clapotis qui est représenté par les équations. { cuts O89) x= xy H— c ' xe <_— sine asin 2m 1 iL Ge EDO Les équations décrivent un phénoméne stationnaige, damplitade I aula surface libre (2o — 0), de période T et de longueur d’onde L- (Br prenant Vorigne des x au droit du mor vers eT LES SEICHES — La vitesse horizontale maxima sur fe fond est égale & Qe Qnxn Bt cos | EAE ecu a eps Fig. 12 ‘ble de celle de la houle incidente et peut atteindre des valeurs 8s, D = 15 m), susceptibles 1 du talus sur lequel sont calle est fe dou Smportantes (3,60 m/s pour H = 6m, T Wenttainer des matériaux solides du fond ou Fondés les ouvrages. Niven ef flewr amen sppeee Dear gD rarer | sseqsee eae acc fot omen ee 1 Pression maxima 2. Pression minima © Droites pratiques Fig 13. — Diagramme der pressions sor une poratvertcte (laporis mon deri) wndant & une valeur donnée de zo est dissymé- La trajectoire correspor i ort au niveau de repos: Irique, le niveau moyen étant surélevé par rappo en surface libre, pour les houles longues, la surélévation est de l'ordre de grandeur de © ? donnée par fe diagramme de la figure I-3, Ce diagramme n'est pas applicable un clapotis déferlant. (Cf. chapitre VIII.) 4.2 Paroi inclinge - réflexion partielle, Divers auteurs (Gourret, Miche) ont étudié Ia réflexion de la houle produite par une paroi inclinée la description du phénoméne est compliquée par le déferlement. Pour des parois inclinées d'un angle « > 20° sur 'horizontale, M. Miche a montré que Je chemin d parcouru par Ja vague sur la pente, de part et d’autre de la position de repos est donné par la formule: waaV2x la vitesse sur la rive est maxima lorsque la vague passe au niveau moyen; elle atteint Ia valeur: Vu = / Pour une inclinaison # donnée, il existe une cambrure-limite de la houle pouvant donner un clapotis, La valeur de cette cambrure est voisine de mn 22 (E22 sate ae de pure 48 pour «= Cont tenu des valeurs de Ja cambrure de la houle réelle, scules les parois inclinées 2 plus de 35° sont done susceptibles de produire un clapotis. 5. Réfraction de ta houle (ig. 1-4) 5.1 Nous considérons dabord une hole dont la génératrice en pro- fondeur infinie est paralléle aux lignes de niveau du fond, supposées paral- lates entre elles. Créte de hou, eo Lignes de niveau du fond. Fig. 4. — Refraction et diffraction de la houle Lreapérience montre que la propagation s'effectue sans modification dela direction et que la période est conservée ; on peut en outre faire I"hypo~ thise, qu’avant le déferlement, I'énergic transmise au cours d'une période est constant. Les caractéristiques variables de la houle (H, L) sont alors déter~ rminées, en fonction des valeurs connucs pour une profondeur donnée et de fa profondeur av point considéré, pat Tes formules suivantes: — conservation de la période 2 n(2 mE 2 oa (252 ) = Constants z E TRAVAUX MARITIMES — TOME F En fait, les caleuls sont considérablement facilités par "utilisation AFabagues qui permettent de déterminer directement LH (Hig. 15 (by ba) Defeement ae 8 12 jo kage 08 Td Tbr oo Fi 1b, — Vrain de Pang ree foto dP ii by — Variation de la cambrare 5.2. Si les lignes de niveaux ne sont plus paralléles aux erétes de la houle, ces derniéres subissent des rotations, qui tendent a élablir ce paral- Iélisine au fur et & mesure que la profondeur diminue, TRAVAU MARITIMES TOME | Le plan de vagues — c'est-i-die le plan instantané des crétes — se trace par 'application de la méthode des « cercies d’Huyghens» (fig. 1-6): A partir de la créte en profondeur infinie, ou dune crete connue, chaque créte se déduit de Ia précédente en considérant qu'elle est tangente aux cercles eentrés sur la créte prévédente, et ayant pour rayon la longueur donde correspondant & la profondeur & aplomb du centre du cercle; en fait suivant que la topographie du fond est faiblement ou rapidement variable, on tracera des erétes distantes de plusieurs ou au contraire dune Jongueur donde (ou méme d'une fraction de fongueur d’onde). Lramplitude en chaque point des erétes est déterminée en faisant I"hy- pothése que I'énargie transmise est conservée entre les trajectoires ortho- gonales aux erétes de la houle ou qu'il n'y a aucune transmission d’énergie 2 travers les trajectoires orthogonales aux erétes. Les amplitudes H’ et H's ten deux points de profondeur D, et D, sont relies par Ia formule: dans laquelle Hf et H, sont les amplitudes aux points de profondeur Dy et Dy données par les formules applicables & une direction de propagation normale aux lignes de niveau du fond (Ch. § 5.1), hy et fy sont les Jargeurs des crétes comprises entre deux trajectoires ortho- gonales (fig. 1-6). L’amplitude est done ren- forcée dans les zones ol Tes orthogonales convergent et au contraite atténuée dans. les Fig, 1-6 — Tracé da plon des vagues par la inbihode des courbes duyghens ef ate des 70N€S de divergence des ortho- ‘amplitudes de a houle refactée jgonales (fig. 1-7). Les formules et méthodes précédentes permettent de déterminer les caractérstiques de la houle Au voisinage d'une cOte A partir des valeurs connues au large. Les caleuls sont facilités par l'emploi d’abaques; ils sont également 16 programmés sur machines électroniques. Wess LA WOULE ET LES a Ulli siicints de rfaton mene Mere thegenh eee rogretsion de la houle en 26 st, enim agressonan Bat I regression on 4 i desert Fig. 17, — Plan de vogues Aborls de ia Fosse du Cap Breton (Houle de W.N=W. a large) 6. Diffraction de la houle 6.1 Diverses théories, plus ou moins précises, ont 66 établies pour calculer amplitude de la houle diffractée, Nous indiquons ci-aprés ta méthode proposée par M. Larras qui donne des résultats en assez. bon accord avec les observations faites en nature; elle est applicable & une zone de profondeur constante. Les erdtes de la houle diffraciée autour d’un musoir sont des cerctes ccentiés sur ce musoir; dans le cas d’une passe, les erétes sont des ellipses homofocates, ayant les musoirs pour foyer Leamplitude en un point M situé 4 la distance r du musoir le plus proche ti = MY arocotg 8 ( He — 2 arccate *) (exp—F) TRAVAUX MARITIMES TOME 1 Ho dant Mamplitude au musoit, Lo Ia Jongueur donde, « langle dont a tourné la eréte de houle au point M par rapport & sa direction au point © (fig. 18; 1-9). Gourbed oe cay 8249008 wt CL ey Fig. 16, — Diffraction de la houte, (Méthode de M. Lavras) aa, AOE a ‘Musoir simple: les lignes de crte de la Passe: es crétes de a howe, dieses Inoule diffactée sont des Sont des ellipses. homofocales fercles centeés S00 1 Byant les deux musoirs @ et 0” musoie 0 pour foyes. Fig. 19. — Forme des ertes de ta houle difiactée. (Méthode Lars) 62 Le calcul de Vamplitude de la houle diffractée dans un port ttévessite une assez grande précision; il est, en effet, important de savoir si amplitude résiduelle au droit des ouvrages d'accostage dépasse ou non LA HOULE ETL ta limite compatible avec In tenue des navires (60 4 80 cm selon Ia taille des navires ct la Iongueur d’onde de la houle). Cette agitation peut étre Jocalement renforcée par la réflexion sur des parements verticaux. Le tracé de ports importants exige done de trés sérieuses études, soit cen ulilisant les méthodes de caleuls numériques par moyens électroniques, soit en étudiant la propagation de la houle dans le port sur un_modéle réduit aussi faiblement distordu que possible. 7. Etudes expérimentale et théorique des houles réelles Nous avons exposé (§ 2.3) que l'examen d'un enregistrement de houle réelle (par exemple la dénivellation z (4) en fonction du temps en un point fixe donné) montre une succession de vagues de caractéristiques différentes; jes vagues apparaissent. groupées en «trains » comportant un certain hombre de fortes lames, séparés par des lames d'amplitude moindre, On a constaté (1) que pendant une tempéte, pour une houle de fréquence faiblement dispersée, la cote de In dénivellation 2 (1) était sensiblement distribuée suivant une loi de Gauss, c’est-icdire que la probabilité que la cote de l'eau se trouve entre z et z ++ dz est p (2) dz = - POM em ‘ol mmo, appelé moment d'ordre zéro, est la valeur moyenne du earré de la fonetion z (1): my =F 0) ou, si z (2) résulte de la superposition de N composantes sinusoidales amplitude as () Gb, LonguctIlggins»: On the stasticalaiseibution of the Height of sea-waver ona af Haetin Repeat voi. hy 83, Dees 31th 1932). AvAUX MARITIMES ~ Moyennant certaines hypothéses, et en particulier que les périodes des differentes houles de Ia tempéte soot peu différentes, on peut alors montrre Gque les hauteurs des vagues suivent une loi de Rayleigh, c'est-i-dire 4H a py = gee (-%) Ii est alors possible de relier mo aux havteurs caractéristiques de la tempéte, par exemple Ja hauteur moyenne Hm = Jia Ja hauteur significative Hy = 1,6 Hm, qui est la valeur moyenne des hauteurs des 33% plus grandes vagues du train de houle considéré; cette hauteur est (res souvent utilisée comme valeur de la houle de [a tem péte a prendre en compte pour I’évaluation des efforts sur les ouvragesy — ja hauteur quadratique moyenne Hg = 2/2 io = 1513 Ho (On peut, en particulier, éerire (-#) wen Hq étant caleu-€ a partir des hauteurs de N lames successives numérotées de1aNn Cette formule présente Vavantage de ne faire dépendre Ia distribution que de la seule valeur de Hq. Malgré la relative simplification qu’tle com- sorte, la dstritution précidente petmet de caleuler avec une bonne précision ne amplitude de probabilité donnée, & partir d’un échantillon — un Cmregistrement assez long — dont on admet que la valeur quadratique snoyenne est celle de la population étudiée (Vensemble des hauteurs). LA HOULE ET Les théories classiques de la houle réguliére ne perdent pas pour aulant Jeur intérét, car elles permettent de calculer les efforts ou les niveaux atteints par eau pour des valeurs données de amplitude dont la théorie statistique permet de connaitre la probabilité Hitly Fig, 110. — Distribution de fréquence aléatore Swivant ine lot de Rayleigh Des études sont encore en cours pour améliorer la connaissance. des pphénombnes et pour mieux les décrire au moyen des formules mathéma- fiques permettant d'effectuer des calculs numériques, 8. Prévision de la houle en un lien donné La formule de Stevenson donne Ja valeur de amplitude maxima une houle, provenant d’une ditection donnée, en fonction de I’étendue de fa mer libre qui s'étend dans cette direction jusqu’a la cote la plus proche, Cette dlendue est le «fetch, La formule de Stevensonest: H = 1.5 FP, tant exprimé en pieds (0,305 m) ct F (fetch) en « nautical milles» (1 852 m). La valeur de F doit cependint étre limitée & un maximum de 900 mills, correspondant & un maximum d'amplitude de 13,50 3. Le professcur Iribarren (Espagne) a doané la formule H = 1.2.4/F cit 1 est exprimé en métres et F en kilométres. Cette formule, comme la préeédente, ne peut donner qu'un ordre de grandeur du phénoméne et ne Churait précendre A une grande exactitude: il convient en outre, au voisinage dies eBtes, de tenit compte de la rotation de la houle due & fa réfraction pour apprécier le fetch correspondant & une provenance déterminége La prédiction de fa hole peut étre basée sur la mesure de Hintensité des vents (méthodes de Swerding, Munk, Suthons...). La hauteur H que peut atteindre une houle formée par un vent de vitesse W, au bout d'une ‘ares de tempéte exprimée en heutes ¢ = 1,6 W, est donnée par fa formule H = 026% (unites: m,s); cette formule nest valable que dans une zone de 11000 km autour de ta zone de tempéte, ensuite 'amplitude décroit exponenticllement de 20% & chaque doublement de longueur. En fait, amplitude dépend non seulement de lintensité du vent, mais également de la durée de la tempéte. — La prédiction des houles de tempéte peut également atre basée sur In detection et Vinterprétation de microseismes du sol qui sont provoques par les houles lointaines et se déplacent beaucoup plus rapidement qu'elles; 'a prédiction correspondante, comme celle basée sur l'ebservation du vent, ne Peut selfectuer qu’a bréve échéance et doit nécessairement étre eompletée Pa Line élude statistique qui seule permet de déterminer les houles les plus fortes susceptibles datteindre une céte donnée, 9. Mesure des caractéristiques de la houle 9.1 Mesure de amplitude et de la période, J mesure de la période s'elfectue en entegistrant amplitude de la Houle en un point donné, et en comptant le nombre de erétes qui y passent dans un temps donné; en fait, Vencegistrement de amplitude cant le plus souvent effectué sur une bande dont le déroulement a une vitesse Gonstante, le dépouillement de la mesure de l'amplitude permet de mesuret directement la période, L'amplitude peut étre mesurée directement ou se déduire de la mesure d’autres caractéristiques de la houle 1) Mérropes pinectes. — Baton « testé » de Toude: Une perche graduée est mise a l'eau; srdce d un lest et & un plateau placés& sa partie inférieure, elle reste verticale cr sensiblement immobile par rapport au niveau de repos. La lecture da deca teint par l'eau sur les graduations de fa partie supérieure permet ‘de connaitte la dénivellation a chaque instant (ig. tt), = foulesraphe d floveur : Un Aotteur placé dans un tube vertical dans lequel i glisse sans frottement suit le mouvement de la surface libre, Ie Giamétre du tube doit &tre faible pour éviter de perturber le mouvement et Ia. communication avec le milieu extérieur doit se faire par de grands orifices [pour ne pas amortir la variation de niveau dans le tube. “Les services hollandais du Rijkswaterstaat ont mis au point un systéme ‘04 'avancement de la bande enregistreuse est provoqué par le mouvement du flotteur Iui-méme. D'autres appareils sont équipés d'un systéme & ‘mouvement d’horlogerie. Fig. bid Fig. 112 Perche de Froude Howlegraphe d contacts électriques — Houlographe a comacts électriques (Gig. 1-12): Les engins de ee type ‘consistent en une colonne comportant A intervalles réguliers (par exemple tous les 10 cm) des contacts électriques; forsque l'eau atteint le niveau correspondant, un circuit (comportant des résistances et des capacités) est fermé et un signal enregistré. Les appareils & contacts discontinus ont ‘emplacé ceux qui mesuraient le niveau par variation continue de résistance dont les indications étaient faussées par la végétation et les coquillages qui se déposaient sur les engins et en modifiaient les caractéristiques électriques. Comme pour les houlographes & flotteur, Vindication des houlographes A contacts électriques peut étre transmise par radiotéléphonie & un ene- gistreur situé a tere, = Houlographe @ ultra-sons: Un sondeur a ultra-sons, émettant un pinceau d’ondes de trés faible ouverture (2 a 3%) est posé sur le fond et ayonne vers la surface libre. La réflexion des ondes US sur Ia surface doone Vindication du niveau; le systéme ne peut évidemment étre utilisé que par faible profondeur. TRAVAUX MARITIMES — Stéréophotographie: Une stéréophotographie instantanée donne les Tignes de niveau de la surface libre et permet & la fois une mesure de I’am- plitude, de la longueur d'onde et de Ia provenance de la houle. La photo- raphie peut éire prise d’avion, d'un ballon captif ou méme d'un point fixe suffisamment élové — mais dans ce dernier cas une restitution pers- pective est nécessaire pour déterminer Ja valeur exacte des caractéristiques. [Le procédé est en général moins précis que les précédents. 2) Mérnones 1DIRECTES. — Houlographe @ pression (fg. 1-13): L'appareil mis au point par M. Valembois du Laboratoire National d’Hydraulique de France enregistre les variations de la pression sur Ie fond de la mer dues & la houle; l’ampli- tude se déduit de la mesure de la pression par les formules de la houle de Stockes; le systéme présente I'avantage de lisser la courbe des pressions Gliminant ainsi les irrégularités dues aux petites vagues formées par le vent {qui se superposent a la houle principale, mais il exige une appréciation de la longueur donde (soit par une mesure directe, soit par un calcul basé sur la mesure de la période et de la profondeur). Fig. F13, — Houlagraphe pression (apparel Valembois) Houlographe & accélérographe: Un accélérographe est installé sur un flotteur de faibles dimensions (par exemple 2 x 2 m); une double intégration de laccélération verticale, qui est d’ailleurs effectuée automa- LA HOULE 1CHES tiquement par un systéme électrique, donne le déplacement d'un point de Ja surface libre: en fait le Mlotteur a un mouvement orbital et les résultats de la mesure doivent étre corrigés pour obtenir la déniveltation. 9.2. Mesure de In Jongueur donde. — La longueur d’onde peut s’obtenir & partir des enregistrements de trois houlographes, es. enregistrements lant synchronisés; ce procédé est compliqué et difficile & mettre en cuvre mais il donne, en méme temps Ia longueur d’onde et la provenance de 1a houle, — Comme nous Mavons dit & propos de l'emploi de graphie pour la mesure des amplitudes, les photographies a également Ia longueur d’onde et la provenance. ~ On emploie également Ia photographie dun éeran-radar fonction ant sur une trés courte longueur d’onde (8 mm) pour étre trés sensible ux ceffets de mer; l'antenne du radar doit étre installée sur une tour de «quelques dizaines de métres de hauteur pour que fa mesure couvre une zone suffisamment étendue. stéréophoto- jennes donnent 10, Effort de la houle sur les obstacles 40.1 Nous rappelons, pour mémoire, action d’un clapotis déferlant ow non, sur une paroi verticale ou inclinge; ces efforts seront examinés ‘au chapitre VIII relatif aux grandes digues. 10.2 L’action d’une houle non déferlante sur des obstacles isolés a fait objet de deux théories; on ne connait pas encore de théorie pour les houles déferlantes. Dune fagon générale Waction de ta houle sur un obstacle vertical comporte deux termes — un (force dinertie) est proportionne! a l'aceélération exereée sur a masse d'eau dévide de sa trajectoire par lobstacle; a Pautre (force dynamique) est proportionnel au carré de la vitesse ‘des particules Muides. En général, Ia force dinertie est prépondérante et si V'obstacle a des dimensions horizontales faibles par rapport & la longueur d’onde de la houle, sa valeur maxima est de la forme: rem enets(2)

Vous aimerez peut-être aussi