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Il y a 5 milliards d'années, la Terre n'existait pas.

A la périphérie de notre galaxie, la


voie lactée, il n'y avait qu'un vaste nuage de gaz et de poussières. A l'origine de ce
nuage : l'explosion d'une supernova.

Comment ce nuage de poussières a-t-il engendré la Terre ?


Ce nuage de poussière est appelé nuage moléculaire. Ce nuage est immense,
plusieurs centaines d'années lumière (quelques milliards de km) de diamètre. Il est
formé de débris d'étoiles ayant appartenu à un univers primitif, étoiles qui auraient
explosé après avoir consumé toute leur énergie. Lors de l'explosion, les particules
(dont des éléments lourds (fer, nickel, aluminium, silicone...)) qui constituaient ces
étoiles ont été vaporisées à travers toute la galaxie. Puis, sous l'effet d'une force, la
gravité, ces particules se sont rassemblées pour former des étoiles et des planètes. 
Sous l'effet des forces gravitationnelles, les particules du nuage moléculaire se sont
agglomérées, puis, pendant une dizaine de millions d'années, le nuage s'est
comprimé lentement sous l'effet de sa propre gravité. Cette compression a provoqué
l'accroissement de la vitesse de rotation du nuage. L'énergie dégagée par l'apport de
matière a réchauffé le centre du nuage.

Cette boule en rotation est devenue notre Soleil (1,4 millions de km de diamètre) !

Le reste du nuage, la nébuleuse solaire, s'est étiré pour former un disque de matière.
L'accrétion des particules a permis la formation d'objets plus gros : les
planétésimaux  (quelques mètres à quelques dizaines de mètres de diamètre). La
naissance du système solaire aurait duré 10 à 15 millions d'années.

Grâce à quel processus des poussières se sont-elles transformées en


planète ?
En mars 2003, une expérience informelle réalisée par l'astronaute Donald Pettit dans
la station spatiale internationale, a permis de comprendre ce processus. Cet
astronaute s'amusait à observer des sachets contenant du sel en apesanteur.
L'intérêt de l'observation de D. Pettit fut révélé par un autre astronaute : Stanley
Love. 
 

Particules de sel en apesanteur

En apesanteur, lorsque deux cristaux de sel entrent en collision, cela crée une
charge électrostatique qui les force à s'agglomérer. Si on secoue le sac plastique
contenant l'amas, il se désagrège mais dès que l'on arrête, l'amas se reforme.

Cette première phase d'existence de la Terre (amas de poussières) aurait eu lieu il y


a 4,5 milliards d'années.

Lorsque cet amas atteint une taille suffisante (800 mètres de diamètre), sa masse est
si importante qu'il aspire la poussière présente dans le disque environnant.

Pendant environ trois millions d'années, dans le système solaire interne, ces amas
vont se regrouper pour former une vingtaine de protoplanètes.

Puis les protoplanètes entrent en collision et fusionnent pour donner quelques


planètes dont Vénus, Mercure, Mars et la Terre. Notre Terre se serait formée sur une
période d'environ 30 millions d'années ; ce qui restait du nuage a donné la ceinture
d'astéroïdes dont provient l'essentiel des météorites. Les chocs aléatoires ont conduit
à la formation de corps plus gros que ceux déjà formés ou à leur désintégration.

La température de cette Terre primitive est d'environ 4700°C (chaleur due aux
collisions). Cette Terre est donc formée de matière en fusion. Petit à petit, la Terre se
refroidit, les éléments les plus légers remontant vers la surface et les plus lourds (fer)
s'enfonçant pour former un noyau. La solidification du noyau interne de la Terre
aurait commencé il y a 3,5 milliards d'années.

Le matériau terrestre initial est constitué de fer à plus de 85% sous forme métallique
réduite, et à moins de 15% sous forme métallique oxydée (ces proportions ont été
obtenues à partir de l'analyse des chondrites).

Les météorites carbonatées dites CI (carbonatées de type Ivuna) auraient une


composition chimique qui se rapprocherait de celle de la nébuleuse solaire primitive.
Or ce matériau était initialement très oxydé. Pour pouvoir former les planètes, ce
matériau a dû être réduit. A l'origine de cette réduction : un rayonnement constitué
d'hydrogène chaud (un phénomène semblable est à l'origine de la formation des
chondrites à enstatite (modèles pour la formation de la Terre), rayonnement
correspondant à la phase T Tauri du Soleil (rayonnement d'étoile jeune observé pour
la première fois dans la constellation du Taureau).

La Terre s'est donc refroidie jusqu'à atteindre une température de 1100°C.

Alors que la Terre a environ 50 millions d'années, elle va entrer en collision avec une
autre protoplanète (de la taille de Mars). Cette collision sera telle que la Terre va
"fondre". Cette collision serait à l'origine de "l'éjection de la Lune". La Lune se serait
formée par agglomération des résidus de roche vaporisés lors de l'impact.

Au départ, la Lune était beaucoup plus proche de la Terre qu'actuellement, sa


présence a engendré les marées.

La collision a probablement modifié l'axe de rotation de la Terre, cette inclinaison est


à l'origine des saisons.

L'impact qui a donné naissance à la Lune aurait aussi déterminé la différenciation de


la Terre et son organisation en plusieurs couches. Les deux objets qui sont entrés en
collision avaient déjà chacun un noyau. Lors du choc les deux noyaux auraient
fusionné et donné un seul noyau. A la suite de l'impact, la surface de la Terre serait
restée en fusion pendant des milliers d'années, formant un "océan magmatique" d'au
moins 1 000 km de profondeur. La fusion des silicates a produit un magma appauvri
en silicium. Les solides résiduels silicatés, plus denses, ont constitué le manteau
inférieur. L'alliage fer/nickel liquide, encore plus dense, a migré vers le centre,
réduisant sur son passage une partie des silicates en silicium, incorporant ce silicium
ainsi que de l'oxygène. Cette migration (en moins d'un million d'années) a entraîné
tous les éléments ayant une forte affinité pour le fer tels que le platine, l'or, l'iridium,
le tungstène...

Lors de la fusion du manteau supérieur, la quasi totalité des gaz se sont échappés,
contribuant à la formation de l'atmosphère.

A l'issue de cette différenciation primitive, il y a 4535 millions d'années, la Terre était


donc constituée d'un noyau liquide d'environ 3400 km de diamètre, d'un manteau
inférieur (1900 km d'épaisseur) et d'un manteau supérieur (océan magmatique
d'environ 1000 km d'épaisseur).

Cette Terre primitive a failli disparaître à cause d'une tempête solaire. Mais son
noyau, par un effet dynamo, a protégé la Terre en créant un bouclier magnétique : la
magnétosphère. Sans son noyau, la Terre ne pourrait pas conserver une
atmosphère. Cette atmosphère primitive contenait sûrement des gaz rares (néon,
argon, krypton...), peu d'hélium, du dioxyde de carbone et de l'azote.

A ce stade de son histoire, la Terre ne possède toujours pas de croûte ni d'eau. En


effet le système solaire interne est encore beaucoup trop chaud pour que l'eau
puisse exister à l'état liquide. D'une part les matériaux constituant la Terre primitive
ne contenaient pas assez d'Hydrogène pour que son oxydation puisse former de
l'eau, et d'autre part l'hydrogène terrestre n'a pas la bonne signature isotopique (peu
ou pas de deutérium).

La formation de la croûte terrestre


Les bombardements par des météorites ont continué. La Lune a conservé des traces
de ces anciens bombardements. Sur Terre, ces bombardements ont effacé les
traces de la formation de la première croûte. Certains radiochronomètres permettent
tout de même de dater le début de la formation de la croûte archéenne à 4,47
milliards d'années, soit 100 millions d'années après le début de la formation du
système solaire.

  
Actuellement, l'hypothèse retenue concernant l'arrivée de l'eau sur Terre est la
suivante : l'eau aurait été apportée pour moitié par une pluie de météorites provenant
de l'extérieur de la ceinture d'astéroïdes. Les comètes contiennent 50% d'eau et
cette eau contient deux fois plus de deutérium que l'eau terrestre. L'autre moitié de
l'eau terrestre aurait pour origine le dégazage du manteau (l'eau mantélique ne
contient quasiment pas de deutérium). En mélangeant les deux types d'eau, on
obtient la quantité de deutérium correspondant à la signature isotopique de l'eau
terrestre.

Mais quel phénomène aurait pu être à l'origine de cette pluie de météorites ?


La course de ces météorites aurait pu être modifiée par le champ de gravité de la
plus grosse planète du système solaire : Jupiter.
En se désintégrant lors de leur collision avec la Terre, les météorites auraient libéré
de l'eau. Au fil des collisions les océans seraient apparus.

Contrairement à ce que l'on a longtemps pensé, la formation des océans aurait été
relativement rapide. Le géologue Stephen Mojzsis, en mesurant la teneur en
oxygène de zircons extraits des plus anciennes roches terrestres, pense que les
roches auxquelles appartenaient ces zircons se sont formées en présence d'eau.

A partir de l'âge des zircons (environ 4 milliards d'années), S. Mojzsis a estimé que
les océans avaient mis environ 150 millions d'années à se former.

150 millions d'années après sa formation, notre Terre avait donc des océans riches
en fer (de couleur verte) et son atmosphère plus dense que l'actuelle lui donnait une
teinte rougeâtre. La température à la surface était certainement de l'ordre de 93°C.

Les gaz qui constituent cette atmosphère primitive sont le diazote, le dioxyde de
carbone et le méthane.

Petit à petit le bombardement météoritique va se ralentir.

C'est l'étude des stromatolithes qui va fournir une explication à l'apparition du


dioxygène de l'atmosphère. Ces cyanobactéries utilisent du dioxyde de carbone et la
lumière et rejettent du dioxygène.

Dans la région du Pilbara (Australie) on peut voir les plus anciens fossiles de
stromatolithes (présents il y a environ 3,5 milliards d'années).
Cependant, le dioxygène formé par ces premiers stromatolithes ne s'est pas
accumulé dans l'atmosphère. Pourquoi?

Un élément de réponse est apporté par des roches situées dans le parc national de
Zarijini (Australie). Ces formations rocheuses se sont formées il y a 2,5 milliards
d'années. Le dioxygène libéré par les stromatolithes aurait réagi avec le fer pour
former de l'oxyde de fer. Les premiers océans, saturés en fer, auraient absorbé le
dioxygène pendant 1 milliard d'années. Les roches de Zarijini se seraient formées
par précipitation des oxydes de fer.

Il y a 2,5 milliards d'années, le fer des océans est entièrement oxydé, du dioxygène
commence à s'accumuler dans l'atmosphère. Au cours des 2 milliards d'années
suivants, le taux de dioxygène va augmenter pour atteindre un taux nécessaire à la
vie il y a 500 millions d'années.
I] La TI] La Terre une planète différenciée

Les chercheurs qui ont étudié les zircons des Jack Hills (cf article datation de la
formation de la croûte continentale) ont trouvé des inclusions de diamant. Les
diamants et les zircons ne se formant pas dans les mêmes conditions de profondeur,
les chercheurs ont émis l'hypothèse que ces diamants s'étaient formés par
enfouissement de croûte. La Terre aurait donc eu une croûte solide moins de 300
millions d'années après sa formation.                                                                          

II] La formation de la Terre au sein du système solaire


 
Il y a 5 milliards d'années, la Terre n'existait pas. A la périphérie de notre galaxie: la
voie lactée, il n'y avait qu'un vaste nuage de gaz et de poussières.

Comment ce nuage de poussières a-t-il engendré la Terre?


Ce nuage de poussière est appelé nuage moléculaire. Ce nuage est immense,
plusieurs centaines d'années lumière. Il est formé de débris d'étoiles ayant appartenu
à un univers primitif, étoiles qui auraient explosé après avoir consumé toute leur
énergie. Lors de l'explosion, les particules (dont des éléments lourds : fer, nickel,
aluminium, silicone...) qui constituaient ces étoiles ont été vaporisées à travers toute
la galaxie. Puis sous l'effet d'une force : la gravité, ces particules se sont
rassemblées pour former des étoiles et des planètes.  

III] Age de la Terre


  1) L'âge de la Terre, historique des conceptions
a) Avant le début du 20ème siècle
Quel est l'âge de la Terre ? Dès que les Hommes ont eu conscience de l'existence
de la Terre, ils ont été préoccupés par cette question. Au départ, les Hommes
avaient une conception fixiste de la Terre. Ils pensaient que sa formation avait été le
fruit d'une succession d'évènements catastrophiques et qu'elle avait acquis
rapidement l'aspect qu'ils lui connaissaient. L'idée de la création de la Terre en six
jours a ensuite été reprise par l'Eglise et cette conception a dominé jusqu'au
19èmesiècle

Les chronologies mosaïques :


 

Envisager l'âge de la Terre n'a de sens que si l'on a une représentation linéaire du


temps.
Après avoir rejeté toute conception cyclique du temps, sans doute pour ancrer leur
religion dans le temps, des religieux ont essayé d'évaluer le nombre de
générations qui se sont succédées depuis les premiers Hommes en faisant une
interprétation rigoureuse du Pentateuque (les cinq livres de la bible).
L'antiquité puis le moyen-âge ont vu se succéder les estimations. L'archevêque
anglican d'Armagh, James Ussher (1581 - 1656), avait estimé que la Terre s'était
formée 4004 ans avant J-C en se basant sur les textes de l'ancien testament.

Les différentes versions de la bible et les différentes interprétations ont rendu ces
estimations particulièrement difficiles. En 1734, le directeur de l'Académie des
sciences de Berlin, Alphonse de Vignole (1649 - 1744), écrit dans sa "Chronologie de
l'histoire sainte": "On croira peut-être qu'il y a de l'exagération en cela mais j'ai
recueilli moi même plus de deux cents calculs différents dont le plus court ne compte
que 3483 ans depuis la création du monde jusqu'à Jésus-Christ, et le plus long en
compte 6984."

Ces premières estimations on conduit à deux conclusions :

- le monde n'est pas éternel comme le croyaient les grecs,


- le monde est dans sa prime jeunesse avec une échelle des temps très courte.

De nouvelles idées :
 

Isaac Newton (1642 - 1727), en utilisant la théorie de la gravitation, proposa de


retirer 500 ans à l'âge du monde.

Vers 1755, Georges Louis Leclerc, comte de Buffon, expérimente sur la durée de


refroidissement de sphères métalliques de différents diamètres. Son hypothèse
est que notre planète est initialement une sphère chauffée au rouge (ce qui définit le
temps de la naissance de la Terre) et qu'elle se refroidit pour atteindre sa
température actuelle. Buffon avait compris que l'augmentation de température
observée dans les mines témoignait de l'existence d'une chaleur résiduelle. Ce
temps de refroidissement permet alors d'estimer l'âge de la Terre. Ces mesures à
partir des sphères métalliques lui permirent d'extrapoler (extrapolation
malheureusement linéaire) au diamètre de la Terre. 

Ci-dessus: Buffon, Les époques de la nature

A la suite de ses expériences, Buffon estima l'âge de la Terre à 10 millions


d'années environ, pourtant il n'annoncera que 74000 ans. Selon ses notes,
s'il a annoncé ce chiffre c'est simplement pour être compris de ses lecteurs!
"Quoiqu'il soit très vrai que plus nous nous étendrons dans le temps, plus
nous approcherons de la vérité et de la réalité de l'emploi qu'en fait la
nature, il faut le raccourcir autant qu'il est possible pour se conformer à la
puissance limitée de notre intelligence."

Pour en savoir plus : "Buffon et l'histoire naturelle: l'édition en ligne".


Le refroidissement étudié par Buffon était en accord avec la théorie de la
nébuleuse protosolaire d'Emmanuel Kant (1724-1804) et de Pierre Simon
Laplace (1749-1827).

  

A la fin du 18ème siècle, un physicien, James Hutton, proposa de refaire l'histoire de la


Terre  à partir de l'observation des phénomènes actuels. Vu la durée de certains
phénomènes, l'âge de la Terre devait être nettement supérieur à celui énoncé
auparavant.
L'interprétation des fossiles de plus en plus comme des "médailles de la nature", a
remis en cause la conception d'un monde jeune. En effet, comment en si peu de
temps, tant de restes d'êtres vivants auraient-ils pu être accumulés? Le déluge
n'expliquait pas tout! Les idées changèrent peu à peu, le pape Pie VII, lui même,
reconnu que les jours de la "Genèse" n'étaient que des périodes de temps
indéterminées qui expliquaient l'histoire de l'Homme et non celle de la Terre.

A la fin du 19ème siècle (mais déjà depuis 1760-1770), des géologues proposent


d'utiliser les taux de sédimentation(supposés constants dans le temps) pour
évaluer l'âge de la Terre. Le taux de sédimentation étant de l'ordre de 1cm/an en
certains endroits (soit 1m/1000 ans), une séquence de 1000 mètres d'épaisseur
aurait mis 1 million d'années à se déposer. Or beaucoup de séquences ont une
épaisseur supérieure !
Date Auteur Epaisseur des Taux de Durée
sédiments (km) sédimentation (Ma)

1860 Phillips 22 22,9 96

1890 De 46 51,1 90
Lapparent

1892 Geike 30 0,4 à 4,4 73 à


680

1893 Mc Gee 80 0,5 1584

1893 Upham 80 8 100


1900 Sollas 81 31,1 26

1909 Sollas 102 12,7 80

Ces auteurs estimaient l'âge de la Terre à 3 - 3,5 milliards d'années.

Joseph Fourier (1768-1830) étudia la propagation de la chaleur dans les


corps et la mis en équation. D'après ses calculs, si le gradient géothermique
mesuré dans les mines est constant, alors les températures au centre de la
Terre sont de 200 000°K.

Pour en savoir plus: "Mémoires sur les températures du globe terrestre et


des espaces planétaires"

  

19ème siècle: la querelle des géologues et des physiciens :


 

 Ce siècle est marqué par de nombreuses querelles entre scientifiques au sujet de
l'âge de la Terre. Géologues et physiciens s'opposent. Vers 1860, le physicien
anglais William Thomson qui deviendra Lord Kelvin, estime l'âge de la Terre à 100
MA à partir des lois de la  thermodynamique. Son raisonnement est le suivant. Il
identifie comme thermique l'énergie nécessaire aux  processus géologiques
(volcanisme, formation des reliefs, etc. ). La surface de la Terre perdant cette chaleur
par radiation, il utilise les lois de diffusion de la chaleur établies par Joseph Fourier
pour déterminer son âge de refroidissement.  Ainsi Lord Kelvin s'attaque aux
fondements de l'uniformitarisme dont certains géologues sont partisans. Parmi eux,
Charles Lyell (qui pense que la Terre n'a guère évolué au cours du temps) estime cet
âge de 100 MA trop faible.

Les estimations géologiques, basées sur la vitesse de dépôts des sédiments ou sur
l'accroissement de la salinité des océans (idée d'Edmond Halley reprise en 1900
par John Joly), donnent des âges supérieurs à 90 ou 100 Ma. La querelle entre
géologues et physiciens persiste donc.
C'est la découverte de la radioactivité par Henri Becquerel en 1896 et de ses
applications à la datation qui y mettra fin. Cependant, le chiffre proposé par Kelvin ne
sera révisé qu'après la Deuxième Guerre Mondiale !

 
Depuis la découverte de la radioactivité

Dès 1906, une méthode de datation isotopique par la mesure de l'hélium produit par
la désintégration du radium est mise au point par Ernest Rutherford. Elle permet
alors d'attribuer à une roche un âge de 40 Ma. En 1906, Lord Rayleigh détermine le
premier âge radiométrique dépassant le milliard d'années. Cette méthode est
rapidement abandonnée car peu précise, l'hélium ne restant pas confiné dans la
roche. L'âgede la Terre depuis la découverte de la
radioactivité :
 

 Dès 1906, une méthode de datation isotopique par la


mesure de l'hélium produit par la désintégration du
radium est mise au point par Ernest Rutherford. Elle
permet alors d'attribuer à une roche une âge de 40 MA.
En 1906, Lord Rayleigh détermine le premier âge
radiométrique dépassant le milliard d'années. Cette
méthode est rapidement abandonnée car peu précise,
l'hélium ne restant pas confiné dans la roche.
  Ernest Rutherford

 La méthode Uranium-Plomb est mise au point en 1905


par Bertram Boltwood. En 1915, elle permet d'attribuer
un âge de 1,3 milliard d'années (1,3 GA) aux plus
vieilles roches. L'âge de la Terre est donc plus grand
que ce qu'imaginaient les géologues ! En 1913, dans
son livre The Age of the Earth, le géologue
britannique Arthur Holmes estime l'âge de la Terre à 1,6
GA.
Bertram Boltwood 
 En 1938, Alfred Nier propose une approche isotopique
de la datation radiométrique. Il mesure la composition
isotopique du plomb (rapport 207Pb/206Pb) présent dans
les galènes et trouve, pour les plus vieux échantillons de
roche , des âges de 2,5 GA. A la même époque,
l'astronome Edwin Hubble avait estimé l'âge de l'univers
entre 1,8 et 2 GA en utilisant l'éloignement progressif
des galaxies ! Des roches seraient donc plus vieilles
que l'univers ! Impossible !

Alfred Nier

 Trois chercheurs, Gerling, Arthur Holmes et Friedrich Outermans tentent alors


de déterminer l'âge de la Terre à partir des résultats d'Alfred Nier. En 1946, ils
estiment l'âge de la Terre entre 3 et 3,4 milliards d'années. Tout va bien
puisque, en 1950, les astronomes ont recalculé la relation distance-vitesse de
Hublle et  estiment alors l'âge de l'Univers à 4 GA.

 Au début des années 50, la spectrométrie de masse a


fait des progrès et la détermination de la composition
isotopique des éléments présents dans les roches en
est grandement facilitée. En effet, la Deuxième Guerre
Mondiale a précipité l'exil de beaucoup de chercheurs
vers les Etats-Unis et a accéléré les progrès
technologiques. En 1953, Clair Patterson est en post-
doctorat à l'Université de Chigago sous la direction
de Harrison Brown qui travaillait déjà sur l'analyse de la
composition isotopique de météorites depuis 1947 et qui
avait collaboré au projet Manhattan. Clair Patterson
procède alors à l'analyse de la composition isotopique
des météorites et montre que la Terre et les météorites
se sont formées à la même époque, il y a 4,55 GA (  
70 MA), à partir d'un  même matériau source. C'est
donc l'âge de formation du système solaire. Cet âge
sera confirmé par d'autres méthodes isotopiques
(potassium/argon et rubidium/strontium). C'est l'âge qui
figure dans tous les manuels.
 
2) Actuellement, que date-t-on ? Les indices permettant de dater la formation
de la Terre au sein du système solaire 
Depuis Clair Patterson, le concept d'âge de la Terre a évolué. En effet, pour
effectuer une datation isotopique de la Terre, il faudrait disposer d'une "boîte"
qui se serait fermée en un temps donné. Or on sait maintenant que les
systèmes "croûte", "manteau" et "océan" sont ouverts et qu'ils échangent de la
matière les uns avec les autres. De plus, les progrès de l'exploration des
planètes nous ont amenés à envisager la formation de la Terre comme un
processus lent qui a duré 150 Ma environ et non comme un processus
instantané. Que signifie alors "dater la Terre" ?

On sait maintenant qu'on ne peut dater que des évènements de l'histoire de la


formation de notre planète avec une incertitude liée, certes à la mesure en elle-
même, mais surtout au processus même de formation. On va alors parler
d'incertitude géologique.

On peut donc se contenter de dire que la formation de notre planète a débuté il


y a 4,567 Ga, qu'elle s'est déroulée sur une période d'environ 150 Ma dont
quelques évènements ont pu être datés.

 Datation de la formation de la croûte continentale

Comparée à la croûte océanique dont l'âge ne dépasse pas 200 millions


d'années, la croûte continentale date par endroit d'environ 4 milliards
d'années. Elle seule nous permet donc d'avoir des informations sur
l'histoire géologique primitive de notre planète. Lire la suite de l'article...
 Datation de l'apparition de l'atmosphère (Manuel Moreira, Institut de
physique du globe de Paris)

 Datation de l'apparition des océans

- Datation des océans à partir de la salinité (John Joly)


- Conférence de Loïc LABROUSSE Planet Terre

IV] La tectonique des plaques


En étudiant les inclusions dans des diamants provenant de cinq anciens continents
disparus, une équipe de chercheurs a montré que les phénomènes de subduction de
la croûte terrestre aurait commencé il y a 3,2 milliards d'années. En effet, ils n'ont
pas trouvé d'inclusion d'éclogite (roche qui se forme quand une plaque océanique
subducte) d'âge supérieur à 3,2 milliards d'années. Toutes les inclusions plus
anciennes sont des inclusions de péridotite (roche mantellique).

Comment se repérer dans le temps?


Certains évènements ont marqué le temps géologique. Cliquez sur chacun
d'eux pour obtenir des précisions.
Ces radiochronomètres ont permis d'établir que le Système solaire a 4,566 milliards
d'années, tandis que l'âge de la Terre serait voisin de 4,45 milliards d'années

L'histoire de notre planète a commencé il y a 4,5 milliards d'années. Paradoxalement,


cesont des étoiles mortes qui sont à l'origine de notre système solaire. Leur
débris sontexpulsés dans la galaxie pour former un nuage moléculaire, composé de gaz et
de poussière.
Terre

Caractéristiques orbitales

Histoire

• Nature planétaire pressentie par l'école pythagoricienne


Découverte
(Philolaos de Crotone). • Attestée à l'époque hellénistique
par
(Aristarque de Samos, puis Ératosthène).

Découverte
• V e siècle av. J.-C. • III e siècle av. J.-C.
le


Échelle des temps géologiques
 Point stratotypique mondial (PSM)
 Évolution (biologie)
 Histoire évolutive du vivant
 Histoire naturelle
 Histoire du monde
 Âge de la Terre
 Avenir de la Terre
 Naissance du vivant
 Histoire du climat avant 1850
 [masquer]
v · m
Système solaire 

Nuage local → Bulle locale → Ceinture de Gould → Bras d'Orion → Voie lactée → Sous-groupe local → G


Localisation local → Superamas de la Vierge → Superamas Vierge-Hydre-Centaure → Superamas Laniakea → Comple
local → Univers observable → Univers
Coatlicue (étoile)
Nébuleuse solaire
Modèle de Nice
Histoire
Grand Tack
Hypothèse de l'impact géant (Théia)
Grand bombardement tardif
Étoile Soleil
Planètes Mercure   
Sat.
Vénus   
Sat.
Terre   
Système
Sat. 
Telluriques Lune 
Troyens
Mars   
Système
Sat.
Phobos
Déimos
Troyens
Géantes Jupiter   
gazeuses Système
Sat. 
Io 
Europe 
Ganymède 
Callisto 
Anneaux
Troyens
Saturne 
Système
Sat.   
Mimas
Encelade 
Téthys
Dioné
Rhéa
Titan 
Japet
Anneaux
Uranus   
Système
Sat.   
Miranda 
Ariel 
Umbriel 
Titania 
Géantes de Obéron 
glaces Anneaux 
Troyens
Neptune   
Système
Sat. 
Triton
Anneaux
Troyens
Planètes naines  Cérès 
Pluton   
Système / Satellites 
Charon
Anneaux
Hauméa   
Reconnues Sat. 
Hiʻiaka
Namaka
Makémaké   
Sat.
Éris   
Dysnomie
Potentielles, Chaos
dont (> 600 Varuna
km)
Ixion
Quaoar 
Sat.
2002 AW197
2002 UX25
Sedna
2004 GV9
Orcus 
Sat.
Salacie
Sat.
Charon
2005 RN43
Varda 
Sat.
2005 UQ513
2003 AZ84
Gonggong 
Sat.
Gǃkúnǁʼhòmdímà
Sat.
2002 MS4
2014 EZ51
2015 RR245
2010 RF43
2013 FY27
2014 UZ224
2015 KH162
Planètes mineures Vulcanoïdes (hypothétiques)
(Liste ; Sat. : liste) Vatira
Géocroiseurs 
Atira
Aton
Apollon
Amor
Groupe de Hungaria
Ceinture principale 
Groupe d'Alinda
Groupe de Griqua
Groupe de Cybèle
Groupes Groupe de Hilda
orbitaux
Troyens de Jupiter
Centaures
Damocloïdes
Objets en résonance avec Neptune
Ceinture de Kuiper 
Cubewanos
Plutinos
Objets épars
Objets détachés 
Sednoïdes
Nuage de Hills (hypothétique)
Nuage de Oort (hypothétique)
Exemples Pallas
notables Junon
Vesta
Hygie
Lutèce
Sylvia
Ida   
Sat.
Mathilde
Éros
Achille
Hector
Gaspra
Apollon
Chiron
Adonis
Šteins
Cruithne
Toutatis
Castalie
Eurêka
Annefrank
Braille
Itokawa
YORP
Apophis
Bénou
Arrokoth
Grandes comètes
Rasantes 
Groupe de Kreutz
Groupements
Ceinture principale
Famille des comètes de Jupiter
Comètes quasi-Hilda
Halley
Encke
Tempel 1
Borrelly
Grigg-Skjellerup
Périodiques Tchourioumov-Guérassimenko
Comètes Wild 2
(Liste) Machholz 1
Hartley 2
Exemples Hale-Bopp
notables Ikeya-Zhang
César
Sarrabat
Donati
Brooks
Non-
Arend-Roland
périodiques
Ikeya-Seki
Kohoutek
Hyakutake
McNaught
Nuage zodiacal
Anneau de Mercure
Disques de poussières Anneau de Vénus
Anneau de la Terre
Nuages de Kordylewski
Exploration Mercure
Vénus
Lune
Mars
Jupiter
Io
Saturne
Uranus
Neptune
Planètes mineures
Chronologie de l'astronomie du Système solaire
Système solaire externe

L'histoire de la Terre couvre approximativement 4,5 milliards d'années (4 567 000 000 années),


depuis la formation de la Terre à partir de la nébuleuse solaire jusqu'à l'époque actuelle.
Elle est divisée en quatre périodes chronologiques, les éons, les trois premiers définissant
le superéon du Précambrien :

1. L'Hadéen dure un demi-milliard d'années. Il n'a guère laissé de roche en place si ce n'est


des fragments dans des roches éruptives ultérieures, et est surtout connu à travers la
modélisation du système solaire et l'analyse comparative des compositions isotopiques
des différents corps célestes ;
2. L'Archéen, dure un milliard et demi d'années. Il est marqué à la fois par l'apparition des
premières croûtes continentales et par l'origine de la viemettant en place la biosphère.
Cet éon est surtout connu par l'analyse des roches qu'il a laissées, de leur âge et des
conditions de leur formation ;
3. Le Protérozoïque, dure deux milliards d'années. Il est marqué par l'apparition massive de
l'oxygène dans l'atmosphère, remplaçant l'atmosphère primitive de gaz carbonique.
Comme le précédent, il est surtout connu à travers les roches qui y ont été créées, dans
un milieu à présent généralement oxydant ;
4. Le Phanérozoïque, littéralement celui des « animaux visibles », organismes
multicellulaires : outre les analyses des roches, il est connu par les fossiles qu'ont laissé
ces organismes animaux et végétaux dans ses différentes strates géologiques. C'est
l'âge de la vie, telle qu'on la connaît aujourd'hui, qui n'a commencé qu'il y a 540 millions
d'années.
L'histoire de la Terre est également jalonnée de grands épisodes catastrophiques, de
basculements chimiques majeurs, comme la Grande Oxydation, ou d'extinctions massives,
comme l'extinction Permien-Trias ; séparés inversement par de grandes périodes de stabilité,
pendant lesquelles des rétroactions, entre biosphère, atmosphère, hydrosphère et lithosphère,
stabilisent les conditions d'existence.
La planète Terre, photographiée par Apollo 17, à une altitude d’environ 30 000 km en décembre 1972 : vue
(de bas en haut) du pôle Sud, de l’Afriqueet de la péninsule Arabique.

Calendrier de l'histoire de la Terre.

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Sommaire

 1Système solaire
o 1.1−4,57 Ga : formation du Soleil
o 1.2−4,57 à −4,54 Ga : accrétion de la Terre
o 1.3Horloge cosmique
 2Hadéen (de −4,5 à −4 Ga)
o 2.1−4,54 Ga : l'origine
o 2.2−4,5 Ga : formation de la Lune
o 2.3−4,5 à −4 Ga : refroidissement
o 2.4−4,2 Ga : formation des océans
o 2.5−4,1 Ga : grand bombardement tardif
o 2.6−4,0 Ga : premières roches datées
 3Archéen (de −4 à −2,5 Ga)
o 3.1−3,8 Ga : débuts de la vie microbienne
o 3.2Cycles du carbone et de l'azote
o 3.3Effet thermostat des méthanogènes
o 3.4−3,7 Ga : apparition de la photosynthèse anoxygénique
o 3.5−3,4 Ga (?) : apparition de la photosynthèse oxygénique
o 3.6−3,26 Ga : cratère d'impact de Barberton
o 3.7Lente agonie du Protérozoïque
o 3.8−3 Ga : premiers continents
o 3.9−2,9 Ga : crise de l'azote, glaciation de Pongola et nitrogénase
 4Protérozoïque (de −2,5 à −0,54 Ga)
o 4.1−2,5 Ga : précipitation du fer
o 4.2Crise du fer et catastrophe de l'oxygène
o 4.3Respiration aérobie
o 4.4Multicellularité des cyanobactéries
o 4.5−2,4 Ga : Grande Oxydation
o 4.6−2,4 à −2,1 Ga : grande glaciation
o 4.7Thermostat continental
o 4.8Niveau zéro des mers
o 4.9−2,2 à −1,6 Ga : premiers essais pluricellulaires et supercontinent Columbia
o 4.10Eucaryotes et reproduction sexuée
o 4.11−1,1 à −0,75 Ga : supercontinent Rodinia
o 4.12−720 à −635 Ma : Terre boule de neige
o 4.13−600 à −540 Ma : supercontinent Pannotia et faune de l'Édiacarien
 5Phanérozoïque (depuis −541 Ma)
o 5.1−541 Ma : explosion cambrienne
o 5.2−445 Ma : extinction Ordovicien-Silurien
o 5.3−440 Ma : sortie de l'eau et seconde oxygénation
o 5.4Régulation du niveau d'oxygène
o 5.5−359 à −299 Ma : Carbonifère
o 5.6−360 à −260 Ma : glaciation du Karoo
o 5.7−300 à −250 Ma : Pangée
o 5.8−252 Ma : extinction Permien-Trias (Grande Extinction)
o 5.9−201 Ma : extinction Trias-Jurassique
o 5.10−66 Ma : extinction du Crétacé
o 5.11−2,58 Ma : glaciations quaternaires
o 5.12−0,6 Ma : fin de Homo erectus
 6Notes et références
 7Voir aussi
o 7.1Bibliographie
o 7.2Articles connexes
Système solaire[modifier | modifier le code]

Une vue d'artiste du disque protoplanétaire.

Articles détaillés : Formation et évolution du Système solaire et Âge de la Terre.

−4,57 Ga : formation du Soleil[modifier | modifier le code]


Article détaillé : Naissance des étoiles.
L'âge de l'Univers est estimé à 13,799 ± 0,021 milliards d'années1. La principale théorie sur la
formation de l'Univers est le Big Bang : l'Univers était un point de haute énergie qui est
brutalement entré en expansion. En ralentissant et en se refroidissant progressivement, une
partie de cette énergie devient de la matière sous forme d'atomes de deutérium, d'hélium 4 et
de lithium 7 : c'est la nucléosynthèse primordiale. Des nuages de gaz de dihydrogène se
concentrent sous l'impulsion de la gravitation, prenant la forme de galaxies et d'étoiles.
Lorsqu'une sphère de gaz atteint une certaine densité, une réaction de fusion nucléaire devient
possible, fusionnant quatre atomes d'hydrogène pour former de l'hélium. Lorsque l'étoile devient
plus âgée et que la quantité d'hélium produit augmente, la fusion nucléaire produit des atomes
plus lourds : carbone, oxygène, etc. Arrivée à un certain âge, une étoile peut s'effondrer sur elle-
même puis exploser en une supernova expulsant toute la matière qu'elle a produite depuis son
origine.
Cette matière est à l'origine de la nébuleuse solaire, un nuage de gaz (ou disque d'accrétion) à
partir duquel le Système solaire s'est formé. Celui-ci est alors un large nuage en rotation,
constitué de poussière, de roche et de gaz. La gravité et l'inertie l'aplatissent en un disque
protoplanétaire, orienté perpendiculairement par rapport à son axe de rotation, ce qui accélère sa
vitesse de rotation. L'essentiel de la masse se concentre alors au centre et commence à
s'échauffer, mais de petites perturbations dues aux collisions et au moment cinétique d'autres
larges débris créent les conditions pour que des protoplanètes commencent à se former. La
chute de matériaux, l'augmentation de la vitesse de rotation et la compression liée à la gravité
créent une énorme quantité d'énergie cinétique au centre. L'incapacité à transférer cette énergie
suffisamment rapidement à l'extérieur occasionne une montée progressive de la température au
centre du disque. Finalement, la fusion nucléaire de l'hydrogène en hélium commence à nouveau
et, après contraction, une étoile de type T Tauri devient notre jeune Soleil, il y a 4,57 Ga.

−4,57 à −4,54 Ga : accrétion de la Terre[modifier | modifier le code]


Pendant ce temps, alors que la gravité pousse la matière à se condenser autour des objets
précédemment perturbés, les particules de poussière et le reste du disque
protoplanétaire commencent à se séparer en anneaux. Des fragments de plus en plus gros
entrent en collision les uns avec les autres et deviennent de plus gros objets, qui deviennent
ultimement des protoplanètes. Ceux-ci incluent un groupement situé approximativement à
150 millions de kilomètres du centre : la Terre. C'est ainsi que le système solaire a pu s'établir 2.
La similarité de composition en éléments réfractaires, entre les planètes telluriques,
les astéroïdes et le Soleil lui-même est considérée comme une preuve solide de leur origine
commune3. Par la suite, la Terre perd dans l'espace une grande partie de l'hydrogène et de
l'hélium primitifs, qui peuvent dépasser la vitesse de libération du fait de leur agitation thermique.
Cependant, il est possible que d'autres éléments volatils puissent être apportés par des épisodes
ultérieurs de bombardement météorique3.
Le Soleil à son début irradie moins qu'à présent. À l'époque de la formation de la Terre, il n'a que
70 % de sa puissance actuelle, et gagne depuis 7 % par milliard d’années4,5.
Au moment de son accrétion, la composante gazeuse de la Terre est largement constituée
d'éléments légers, hydrogène et hélium. Le vent solaire de cette nouvelle étoile T Tauri chasse la
plus grande partie du gaz[Passage contradictoire] et des poussières du disque, qui ne se sont pas déjà
condensés en de plus gros corps, d'autant plus facilement que le noyau ne s'étant pas encore
différencié, la Terre n'a pas de champ magnétique pour dévier le vent solaire et former la ceinture
de Van Allen. Ces éléments légers se trouvent à présent en quantité négligeable dans
l'atmosphère terrestre, par comparaison à leur abondance cosmique 6.

Horloge cosmique[modifier | modifier le code]


Pour aider à appréhender les valeurs relatives d'un million ou d'un milliard d'années, ces durées
peuvent être ramenées à un « tour de cadran » de douze heures représentant l'histoire de la
Terre, depuis son accrétion à minuit, jusqu'au présent à midi. Dans cette échelle de temps, où
les 4,54 milliards d'années sont représentés en douze heures, un million d'années dure un peu
moins de dix secondes.
L'Univers s'est ainsi formé un peu plus de 24 heures avant l'accrétion de la Terre. Le Soleil s'est
allumé à minuit moins trois. Il met à peu près 230 millions d'années pour faire le tour de notre
galaxie, la Voie lactée, ce qui à cette échelle de temps représente à peu près quarante minutes.
L'apparition en Afrique de Homo erectus a lieu dans les dix dernières secondes. Par rapport à
l'histoire de la Terre, l'apparition de l'homme est donc à ce jour quantitativement négligeable.
L'apparition de la noosphère est en pratique un « présent immédiat »[réf. souhaitée].

Hadéen (de −4,5 à −4 Ga)[modifier | modifier le code]


Chronologie de l'évolution du vivant
voir • discuter • modifier

-4500 —

-4000 —

-3500 —

-3000 —

-2500 —

-2000 —

-1500 —

-1000 —

-500 —


0 —

Eau

Organismes unicellulaires

Photosynthèse
Production de dioxygène

Eucaryotes

Organismes multicellulaires
Faune silurienne

Dinosaures

Mammifères

Fleurs


Formation de la Terre (−4540)


Naissance de la vie


Bombardement


Grande Oxydation


Apparition de la sexualité


Expl. d'Avalon


Expl. cambrienne


Homo sapiens
P
h
a
n
é
r
o
z
o
ï
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P
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t
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A
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c
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n

H
a
d
é
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n

Mésoarchéen

Huronien

Cryogénien

Andéen

Karoo

Quaternaires

Échelle : millions d'années.
Orange : glaciation
Voir aussi : la frise chronologique de l'Univers etHistoire de la Terre

Article détaillé : Hadéen.

−4,54 Ga : l'origine[modifier | modifier le code]

Dans ces illustrations, la Terre s'agrège à minuit. Douze heures la séparent de notre présent.

L’histoire de la Terre primitive, entre −4,54 et −4 milliards d’années (soit durant le premier éon,
l'Hadéen), est très mal connue.
La jeune Terre, durant l'Hadéen, est très différente du monde tel que nous le connaissons
aujourd'hui. Elle n'a ni océan, ni oxygène dans son atmosphère. Elle est bombardée par
des planétoïdes et des matériaux issus de la formation du système solaire. La Terre se forme
pendant plusieurs millions d'années d'impacts et d'accrétion, puis les astéroïdes continuent à
entrer en collision avec elle, ce qui a produit un fort échauffement en surface. La Terre est par
ailleurs continuellement chauffée par la radioactivité interne.
Ce bombardement, combiné à la chaleur des transformations radioactives, à la chaleur résiduelle
et à celle due à la pression de contraction, placent les roches de la planète entière en état
de fusion.
Les gaz provenant des roches terrestres en fusion étaient principalement, comme à présent, de
l'azote, du dioxyde de carbone, de l'ammoniac, du méthane, de la vapeur d'eau et de plus petites
quantités d'autres gaz. Cependant, cette atmosphère anoxique n'a pas de couche d'ozone, et
laisse pénétrer le rayonnement ultra-violet qui dissocie les molécules les plus fragiles. Seules
s'accumulent en quantité notable les plus robustes : CO2, N2 et H2O.
Le noyau se serait formé en premier, en moins de 15 Ma7.
Il est essentiellement constitué de fer métallique, mais comporte un peu de nickel et environ 10 %
d'éléments plus légers (qui ne sont pas identifiés avec certitude). Les éléments métalliques qui
s'y trouvaient (fer et nickel) ont fondu et coulé vers le centre de la planète, ce qui a dégagé
encore plus de chaleur, emballant le processus. Le fer liquide contenu dans le noyau crée un
véritable champ magnétique autour de celle-ci par un effet dynamo. C'est en fait ce champ qui
protège l'atmosphère de la planète du vent solaire.

Articles détaillés : Différenciation planétaire, Classification géochimique des


éléments et Géochimie.

Vue d'artiste d'une Terre se refroidissant.

C'est ainsi que le noyau se forme lors des quarante premiers millions d'années de la Terre.
Pendant que les éléments les plus lourds s'enfoncent au centre, les plus légers montent à la
surface, formant par différenciationles différentes enveloppes de la Terre (voir « structure interne
de la Terre ») et produisant ainsi de la chaleur supplémentaire. Cela conduit à l'hypothèse que le
modèle de l'océan magmatique lunaire puisse être transposé à la formation initiale de la Terre
dont la surface n'est alors qu'un océan de magma généralisé d'environ 2 000 °C8.
Initialement, la nébuleuse solaire est formée majoritairement d'hydrogène, donc forme un milieu
très réducteur. Le carbone tend à se présenter sous forme de méthane (CH4), l'azote sous forme
d'ammonium (NH4+), l'oxygène sous forme d'eau (H2O), le soufre sous forme de sulfure
d'hydrogène (H2S)...
Mais le fer migrant dans le noyau sous forme réduite, le dégazage des astéroïdes primitifs, qui
conduit initialement à une atmosphère fortement réductrice, laisse place à un dégazage plus
oxydé, sous forme de dioxyde de carbone CO2 et d'eau. De leur côté, les gaz réduits comme
le CH4 ou le monoxyde de carbone CO sont photo-dissociés dans la haute atmosphère et
conduisent à la production d'hydrogène, dont la vitesse moyenne, du fait de l'agitation thermique,
dépasse la vitesse de libération, si bien qu'il s'échappe dans l'espace3. La fuite d'hydrogène
gazeux, réduit, sera une cause constante de la montée du degré d'oxydation de la surface
terrestre tout au long de son histoire9. Avec cette différenciation, une nouvelle atmosphère
terrestre est créée à partir du dégazage du magma.
Plusieurs millions d'années plus tard, une collision importante avec
une protoplanète appelée Théia ou un astéroïde de la taille d'une planète change la direction de
l'axe de la Terre. L'impact mélange, par fusion à haute température, les couches externes des
deux planètes, ce qui provoque l'agrandissement de la Terre tandis que le reste des débris forme
la Lune. À la suite du chaos des premières années de vie de la planète, les collisions se font plus
rares et la Terre peut se refroidir.

−4,5 Ga : formation de la Lune[modifier | modifier le code]

Animation (qui n'est pas à l'échelle) de Théia qui se forme au point de Lagrange de la Terre, puis, perturbée
par la gravité, entre en collision et aide à la formation de la Lune. L'animation progresse au rythme d'une année par
image, donnant l'impression que la Terre ne bouge pas. La vue est prise du pôle sud.

Articles détaillés : Formation de la Lune et Hypothèse de l'impact géant.

La Lune se forme à minuit six.

L'origine de la Lune est toujours incertaine, bien que de nombreux indices accréditent la thèse
d'une grande collision. La Terre pourrait ne pas avoir été la seule planète à s'être formée à
150 millions de kilomètres du Soleil. Une hypothèse indique qu'un autre amas se serait formé,
dessinant un triangle équilatéral avec le Soleil et la Terre, à leur quatrième ou cinquième point de
Lagrange. Cette planète, nommée Théia, aurait été plus petite que la Terre, approximativement
de la taille et de la masse de Mars. Son orbite, qui aurait pu être stable dans un premier temps,
se serait déstabilisée au fur et à mesure que la masse de la Terre augmentait par l'accrétion de
matériaux.
Théia oscille par rapport à la Terre jusqu'à approximativement 4,533 milliards d'années10, date à
laquelle elle entre en collision, selon un angle oblique faible. L'angle et la vitesse ne sont pas
suffisants pour détruire la Terre, mais une large portion de la croûte est éjectée. La majeure
partie des éléments les plus lourds de Théia s'enfoncent au cœur de la Terre, pendant que le
reste des matériaux et des éjections se condensent en un seul corps en quelques semaines.
Sous l'influence de sa propre gravité, celui-ci devient un corps plus sphérique : la Lune11.
Couleur du rayonnement d'un corps noir entre 800 et 12 200 K.

Vue d'artiste de la collision.

L'énergie de l'impact vaporise d'importants volumes de roche. Le sommet de cette couche


gazeuse incandescente évacue la chaleur dans l'espace, à une température effective
de 2 300 K : la Terre est alors une sphère lumineuse orangée rayonnante dont le manteau
vaporisé forme une photosphère. Ce refroidissement entraîne des mouvements de convection
dans la photosphère et la totalité de la masse du manteau terrestredoit y circuler de manière
répétée pour évacuer sa chaleur dans l’espace.
Les composants du manteau se condensent progressivement après refroidissement, retrouvant
dans un premier temps une phase liquide. Après un millier d'années, le refroidissement ne laisse
dans l'atmosphère que des gaz volatils, quelques centaines de bars de vapeur d'eau et une
centaine de bars de CO212.
À cette époque, la Lune orbite bien plus rapidement et à une distance 15 fois moindre
qu'aujourd'hui13. On avance également l'hypothèse que l'impact aurait changé l'axe de la Terre
pour produire sa forte inclinaison de l'axe de 23,5°, qui est responsable des saisons sur la Terre
— le modèle idéal de l'origine des planètes considère qu'elles auraient des inclinaisons d'axe
initiales proches de 0°, donc sans saison reconnaissable. L'impact pourrait aussi avoir accéléré la
rotation de la Terre en lui donnant un temps de rotation de 6 h13 et initié la tectonique des
plaques de la planète.
Une conséquence importante de cette collision est que la Terre a capturé le noyau lunaire, la
Lune étant beaucoup moins dense que la Terre parce que principalement formée par des roches
du manteau. Cet échange a permis à la Terre de disposer d'un noyau plus gros, et donc d'une
meilleure protection contre le vent solaire par le champ magnétique terrestre.
−4,5 à −4 Ga : refroidissement[modifier | modifier le code]

Une croûte se forme sur le magmaen fusion vers 0 h 22.

Vue d'artiste de la Terre se refroidissant. À ce stade, les nuages atmosphériques ne permettent pas de voir
la surface depuis l'espace.

Les éruptions volcaniques auraient été courantes dans les temps qui ont suivi la formation de la Terre.

Article détaillé : Hadéen.
Le flux thermique de l’intérieur de la Terre à ce moment est de 140 W/m2. La surface reste
chaude, entre 1 800 et 2 000 K, partiellement fondue avec un peu d’écume solide12. La terre
cessant d'être incandescente, des nuages d'eau se condensent au sommet de l'atmosphère,
limitant ainsi l'évacuation de la chaleur et entraînant un effet de serre, qui ralentit le
refroidissement. De plus, la Lune provoque d'importantes marées, dont l'énergie se disperse
sous forme de chaleur supplémentaire.
Le CO2 est resté dans l'atmosphère, à une pression de 100 bars, car ce composé est peu soluble
dans le magma à cette pression, et les carbonates sont instables à la température de la roche
en fusion, de l'ordre de 1 800 K12.
Une écume de feldspath peut se former et constituer une croûte terrestre primitive de gabbros et
d'anorthosites, mais elle doit être constamment recyclée dans la matière fondue 8.
Une croûte terrestre stable semble en place vers 4 400 Ma, comme l'indiquent les cristaux
de zircon retrouvés dans l'ouest de l'Australie (datés vers 4 404 ± 8 Ma14).

Article détaillé : Zircons hadéens.


Après 20 millions d'années, la surface de la Terre est suffisamment refroidie et le flux de chaleur
a diminué à 0,5 W/m2, soit l'équivalent de la croûte océanique moderne datant d'un million
d'années12[réf. à confirmer].
L'hypothèse d'un océan de magma occupant une fraction non négligeable de la Terre pendant
tout l'Hadéen est remise en cause par les études de géochimie (datation par le samarium-
néodyme, isotopes de l'hafnium dans les zircons) qui suggèrent qu'une croûte terrestre figée
basaltique (constituée de basaltes et de komatiites) ou granitique est bien antérieure aux roches
terrestres les plus anciennes (en)15. Grâce à l'amélioration de précision du spectromètre de
masse, des études de 2005, encore controversées, semblent indiquer que cette croûte primitive
se serait formée vers −4,45 Ga et aurait subsisté quelques centaines de millions d'années avant
d'être « remélangée » dans le manteau16.
La Terre s'étant suffisamment refroidie, la croûte terrestre apparaît vraisemblablement il y a 3,8 à
4 Ga, au début de l'Archéen17, autour de germes à la surface. Des zones entrent à nouveau en
fusion à l'occasion de gros impacts, qui interviennent à des intervalles de quelques dizaines ou
centaines d'années, et seraient à l'origine de différentiations partielles 18.

−4,2 Ga : formation des océans[modifier | modifier le code]

Vers 0 h 54, les océans se forment progressivement.

Articles détaillés : Cycle du carbone et Paradoxe du jeune Soleil faible.

Schéma (sans échelle) d'un mont hydrothermal et de la circulation associée au niveau d'une dorsale
océanique rapide.

La planète continue à se refroidir et les pluies conduisent probablement à la formation des


océans il y a 4,2 milliards d'années19,20.
Même si le Soleil ne fonctionne alors qu'à 70 % de sa puissance actuelle, la quantité de
CO2 dans l'atmosphère était suffisante pour maintenir une température de surface de l'ordre
de 500 K (227 °C) à la surface d’une mer liquide (la pression de vapeur saturante de l'eau est
de 26,5 bars à 500 K)12.
L'eau chargée en CO2 forme de l' acide carbonique, qui attaque les roches volcaniques, et
prolonge son action dans les océans également saturés en CO 2. L'acide carbonique (CO3H- + H+)
est un acide faible, mais au fil des temps géologiques, attaquant le basalte, il ronge le feldspath,
par exemple l'anorthite de formule CaSi2Al2O8, les dissociant notamment en ions calcium Ca2+,
normalement solubles.
Mais à ce degré de refroidissement, et dans un océan saturé en carbonates et acide carbonique,
l'interaction de ce dernier avec le calcium donne du carbonate de calcium (calcaire),
pratiquement insoluble21 :
Ca2+ + CO3H- ↔ CaCO3 + H+
Les carbonates de calcium et de magnésium sont stables en surface, et peuvent précipiter,
en équilibre avec l'érosion des roches basaltiques. Cependant, ils ne sont stables que dans
la région la plus froide (500 m) de la croûte océanique12. Le volume de carbonates
accumulables sur cette épaisseur, sur toute la surface de croûte océanique du globe,
correspond à la capture d'une quantité de CO2 permettant de faire baisser sa pression
partielle de l'ordre de 50 bars3.
La capacité de rétention du CO2 par les roches carbonatées est cependant limitée par la
masse limitée de CaO et MgO exposée à l'érosion, l'exposition aux intempéries de la surface
totale de la croûte océanique ne permettant de faire précipiter que l'équivalent d'une dizaine
de bars à la fois12. Toute la croûte océanique doit donc passer par de nombreux cycles
de subduction avant que les carbonates soient suffisamment transférés dans le manteau
terrestre pour faire disparaître la plus grande partie du CO2 atmosphérique, permettre à la
surface de refroidir en dessous de 100 °C, et permettre l'apparition de la vie.
Une fois que la majorité du CO2 est éliminé, s'installe un équilibre dynamique entre
l'altération des roches en surface et la capture du CO2 sur la croûte océanique pour reformer
des carbonates, ce qui entretient une concentration limitée de CO 2 dans l’air et dans
l’océan12.

−4,1 Ga : grand bombardement tardif[modifier | modifier le code]

Le Grand bombardement tardif a lieu vers une heure dix.


Image d'artiste d'une planète subissant un bombardement important.

Articles détaillés : Grand bombardement tardif, Impact cosmique et Origine de


l'eau sur la Terre.
De −4 à −3,8 Ga, la Terre connaît une période de grand bombardement tardif22, comme la
Lune et les autres corps du Système solaire. Cette phase est probablement due au
réarrangement du Système solaire externe.
Ce grand bombardement stérilise périodiquement l'océan par l'énergie qu'il transfère sous
forme de chaleur : un astéroïde de ~300 km de diamètre est suffisant pour vaporiser une
partie de l'océan et chauffer le reste au-delà de la stérilisation ; un astéroïde de ~450 km de
diamètre vaporise l'ensemble des océans ; par la suite, la pluie retombe lentement, de l'ordre
d'un mètre par an, et l'océan met quelques milliers d'années pour se reconstituer 12. Il reste
cependant possible que des organismes vivants thermophiles subsistent dans une zone
intermédiaire vers mille mètres de profondeur dans la croûte, suffisamment profond pour ne
pas être ébouillantés, et suffisamment en surface pour ne pas être cuits par le manteau
terrestre12.
Bien que l'histoire des éléments volatils de la Terre soit dans le détail certainement complexe
et en tout cas mal connue, il est assez bien établi qu'une bonne part de la masse apportée
par le grand bombardement tardif l'est sous forme d'éléments hydratés et de carbonates
réduits, ainsi qu'une fraction significative de métal3. L'impact d'astéroïdes métalliques relâche
par ailleurs du fer vaporisé ou liquide dans l'atmosphère et l'océan. À haute température, le
fer réagit sur l'eau pour s'oxyder, dégageant de l'hydrogène. Cet hydrogène réagit à son tour
avec les composants atmosphériques12, réduisant le CO2 pour former du méthane CH4 et de
l'azote N2, qui donnent de l'ammoniac, soluble dans l'océan sous forme d'ammoniaque NH4+.
D'une manière générale, le dégazage de cette pluie d'astéroïdes, que ce soit lors de leur
impact ou par rejet volcanique ultérieur, conduit à des hétérogénéités dans la croûte
terrestre et le manteau terrestre, et produit une atmosphère plus réductrice que
précédemment3.
Cet apport tardif d'éléments réduits en surface a pour conséquence importante de réinjecter
de l'azote sous forme de NH4+ directement exploitable par la chimie pré-biotique. D'autre part,
les météorites ferreuses sont particulièrement chargées en phosphore, élément
indispensable à la vie mais initialement rare sur la croûte terrestre 23 (cet
élément sidérophile migre avec le noyau terrestre). De la série d'éléments « CHNOPS »
indispensables à la vie et constituant la biosphère, seul le phosphore est un élément
naturellement rare.

−4,0 Ga : premières roches datées[modifier | modifier le code]


Article détaillé : Province magmatique.
Les cratons australiens (rouge) de l'Archéen.

Les premières roches se distinguant de la croûte océanique sont des roches


magmatiques résultant d'éruptions volcaniques. Les roches les plus anciennes identifiées à
ce jour sont datées à −4,03 Ga. Elles marquent la fin de l'Hadéen, éon qui est caractérisé par
l'absence de témoins géologiques. Les premières roches sédimentaires sont datées de
−3,8 Ga.
Des roches métasédimentaires plus jeunes dans l’ouest de l’Australie (Jack Hills) ont révélé
des zircons hadéens datés pour les plus vieux à −4,4 Ga. Le zircon se forme pendant la
genèse de roches magmatiquescommunes, principaux constituants "granitoïdes" de l'écorce
terrestre, en particulier les granites et les roches alcalines telles la pegmatite ou la syénite. Il
apparaît avec les produits précoces de la cristallisation primaire de ces roches. La présence
de ce minéral recyclé dans les roches en question indique qu’il y avait des surfaces soumises
à l'érosion dès cette époque ; mais ces surfaces n'ont pas été retrouvées.

Archéen (de −4 à −2,5 Ga)[modifier | modifier le code]


Chronologie de l'évolution du vivant
voir • discuter • modifier

-4500 —

-4000 —

-3500 —

-3000 —

-2500 —

-2000 —

-1500 —

-1000 —

-500 —

0 —

Eau

Organismes unicellulaires

Photosynthèse
Production de dioxygène

Eucaryotes

Organismes multicellulaires
Faune silurienne

Dinosaures

Mammifères

Fleurs


Formation de la Terre (−4540)


Naissance de la vie


Bombardement


Grande Oxydation


Apparition de la sexualité


Expl. d'Avalon


Expl. cambrienne


Homo sapiens
P
h
a
n
é
r
o
z
o
ï
q
u
e

P
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o
t
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o
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o
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q
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A
r
c
h
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n

H
a
d
é
e
n

Mésoarchéen

Huronien

Cryogénien

Andéen

Karoo

Quaternaires

Échelle : millions d'années.
Orange : glaciation
Voir aussi : la frise chronologique de l'Univers etHistoire de la Terre

Article détaillé : Archéen.

−3,8 Ga : débuts de la vie microbienne[modifier | modifier le code]


Articles détaillés : Origines de la vie et Cellule (biologie).

La vie apparaît un peu avant deux heures.

Au début de l'Archéen, l'activité solaire plus faible était compensée par une atmosphère très
chargée en gaz à effet de serre. La température était élevée. L'eau et le gaz carbonique
étant transférés dans les océans et les carbonates, l'atmosphère restante devient
progressivement constituée majoritairement d'azote. L'effet de serrediminuant avec la perte
du CO2, la température de surface baisse progressivement, et atteint des valeurs
(70 à 100 °C) où les réactions chimiques des thermophiles deviennent possibles. L'analyse
isotopique du silicium montre que la température des océans a décru de 70 °C il y a
3 500 Ma, à 20 °C il y a 800 Ma24. Si cette atmosphère s'était maintenue, la Terre ne serait
plus habitable aujourd'hui.
La vie microbienne apparaît à cette époque. Qualitativement, un certain milieu disposant d'un
gradient chimique a permis la production de composés organiques et de réactions variées.
Certaines réactions conduisent à des polymérisations (polynucléotides), et certains
composés formés agissent comme catalyseurs à d'autres. Dans un tel système complexe,
dès qu'une chaîne de réactions s'auto-catalyse, elle tend à dominer et épuiser les ressources
disponibles, et peut alors être à la base de nouvelles complexités.
Dans cette complexification croissante, il n'y a pas de limite franche entre un système
autocatalytique et « la vie » ; dans les deux cas la compétition conduit à une sélection
naturellefavorisant différentiellement ce qui est le plus efficace en matière de reproduction et
d'utilisation efficiente de ressources. Dès que le système devient assez stable et robuste
pour assurer une reproduction suffisamment fidèle, dans des conditions environnementales
plus variées, il peut être qualifié d'autopoïétique : « la vie » commence et se répand dans
tous les environnements connexes, en quelques centaines ou milliers d'années 12.
La voie exacte suivie par les origines de la vie, qui remonteraient à environ 3,5 à 3,8 milliards
d'années, demeurent incertaines, et la date d'apparition exacte de la première cellule n'est
pas connue par les scientifiques. Mais d'une manière ou d'une autre, la vie a finalement pris
la forme d'une « cellule », capable de maintenir l'intégrité d'un « individu » par rapport à
l'environnement, capable de maintenir un métabolisme cohérent par des échanges
chimiques avec le milieu environnant, et capable de se répliquer en produisant d'autres
« individus » identiques.
Ces trois fonctions de base sont essentielles à la vie. La délimitation d'un « individu » par
rapport à un environnement « extérieur » renvoie à ce qu'est une membrane plasmique,
capable d'assurer une telle séparation. La réplication à l'identique d'un système formel
renvoie au codage génétique de l'information nécessaire à cette cellule, probablement
d'abord sous forme d'un monde à ARN, puis sous forme stabilisée par l'ADN. Mais c'est
le métabolisme de ces cellules qui va s'avérer essentiel pour décrire leur évolution et leur
influence sur l'histoire de la terre, à travers l'impact que cette biochimie aura sur l'évolution
de la planète.
En dehors de quelques essais de vie en colonie, « la vie » restera unicellulaire pendant tout
l'Archéen et le Protérozoïque, pendant lesquels la « soupe primordiale » se transforme
simplement en une soupe d'entités répliquantes, progressivement différenciées
en virus, archées et bactéries, et enfin eucaryotes. Ce n'est qu'avec l'apparition de ces
derniers, trois milliards et demi d'années plus tard, que « la vie » telle que nous la
connaissons apparaîtra, inaugurant le Phanérozoïque.

Cycles du carbone et de l'azote[modifier | modifier le code]


Articles détaillés : Voie de Wood-Ljungdahl, Cycle du carbone et Cycle de l'azote.
Sur le plan énergétique, la vie est très probablement apparue autour d'un mont
hydrothermal diffusant de l'hydrogène réducteur dans un milieu chargé en gaz
carbonique4,25 La source d'énergie primaire des cellules primitives aura été
la méthanogenèse9,26, réaction d'oxydo-réduction exothermique produisant du méthane à
partir d'hydrogène et de gaz carbonique :
CO2 + 4 H2 → CH4 + 2 H2O + 135 kJ
La fermentation présente l'avantage d'utiliser pratiquement les mêmes processus que
ceux du métabolisme méthanogène précédent, et était donc à la portée de ces cellules
primitives25. Pour la fermentation, le moins efficace des catabolismes, ce sont des
composés organiques eux-mêmes qui jouent le rôle d'accepteur d'électron 27.
La fermentation de matière organique notée (CH2O) conduit à rejeter du méthane (et du
gaz carbonique) dans une réaction qui peut se décrire schématiquement par 26 :
2 (CH2O) → CO2 + CH4
Les cellules primitives consomment du CO2, abondant dans l'environnement de
l'époque, mais également de l'hydrogène plus rare, que l'on trouve dans des
émissions volcaniques. Cette dépendance à l'hydrogène est un facteur limitant,
la production primaire qu'elle permet est nécessairement très limitée12,28.
Le catabolisme des premières cellules ne pouvait pas s'appuyer sur la respiration
cellulaire nécessitant de l'oxygène libre alors absent de la planète, ni sur la
respiration anaérobie utilisant des composés inorganiques, tels que les ions nitrates
(NO3-) ou sulfates (SO42-), moins efficace que la précédente27.
L'existence d'une voie de catabolisme a pu permettre l'apparition des premières
cellules hétérotrophes, dès que l'évolution des cellules leur a permis de capturer et
de digérer d'autres cellules sans perdre elles-mêmes leur identité.
Par ailleurs, le début de la vie est également celui du cycle de l'azote.
L'azote est un composant indispensable de la vie, constituant central par exemple
des acides aminés. Cependant, l'essentiel de l'azote se présente sous forme de
diazote N2, relativement inerte. Dans l'océan primitif, une autre forme stable de
l'azote était l'ammonium NH4+29, apporté par le grand bombardement tardif, ou diffusé
autour des dorsales océaniques par des monts hydrothermaux. C'est cette forme qui
est pour la biochimie le point d'entrée vers la matière organique. Le besoin en azote
fixé est donc initialement passé par un cycle non biologique, dont la biosphère était
dépendante30,31, un équilibre se faisant dans l'océan entre l'azote fixé dans la
biomasse et celui restitué sous forme de NH4+ par les déchets organiques.

Effet thermostat des méthanogènes[modifier | modifier le code]


Dans la haute atmosphère, le méthane est dissocié par le rayonnement ultraviolet et
l'hydrogène libre s'échappe dans l'espace, contribuant à l'oxydation progressive de la
surface de la Terre9.
Dès que les cellules primitives méthanogènes deviennent suffisamment abondantes
pour que leur production puisse excéder la disparition du méthane
par photolyse dans la stratosphère, le méthane produit se répand dans l'atmosphère,
où il a un effet de serre beaucoup plus efficace que le gaz carbonique. Il devient
alors un important contributeur de l'effet de serre26, et peut, par son accumulation
lente, compenser sur le très long terme la baisse du CO2, progressivement
transformé en carbonates et immobilisé dans son cycle du carbone au niveau de
la lithosphère21.
Une température trop élevée ou trop faible peut inhiber ce processus
de méthanogenèse, qui décroit dès que la température s'éloigne de son optimum.
De ce fait, le cycle du méthane a un effet de thermostat maintenant la température
effective de la biosphère à un niveau où la production de CH4compense juste la
dissociation de celui-ci par le rayonnement ultra-violet, si bien que son accumulation
est auto-régulée. Cette régulation est similaire à celle décrite entre la teneur en
CO2 et le climat, mais joue à une échelle de temps beaucoup moins lente 21.
La concentration en méthane est initialement faible. Il apparaît à ce stade une
régulation positive entre la disparition géologique du CO2 et l'apparition biologique
du CH4, stabilisant dans un premier temps la température à la limite haute de
capacité des bactéries méthanogènes : si les températures baissent, la production
du CH4 augmente et l'effet de serre avec elle, rétablissant la température haute.
Plus tardivement, la pression atmosphérique en CO2 a pu continuer à baisser
jusqu'au point que la fugacité du méthane approche celle du gaz carbonique, ce qui
conduit à la formation d'un smog d'hydrocarbones dans l'atmosphère 21,26,32. Ce smog a
un effet de serre négatif (similaire à celui observable sur Titan), parce que l'énergie
solaire est alors absorbée dans la stratosphère et irradie dans l'espace sans
atteindre le sol. Dans ce cas, la régulation précédente s'inverse : la température
baisse, le CH4 augmente, le smog également, et la température effective de la
biosphère chute avec un effet boule de neige. La chute des températures ne
dépasse pas cependant la limite basse de capacité des bactéries méthanogènes.
En-dessous de cette limite, en effet, la production de CH4 baisse et ne compense
plus les pertes, le smog s'éclaircit, et les températures remontent vers leur seconde
valeur d'équilibre21.
Cette seconde régulation ne porte plus directement sur la température, mais sur les
conditions de formation du smog. Elle peut donc permettre aux températures de
continuer à baisser avec la disparition du gaz carbonique. D'autre part, l'apparition
d'une couverture filtrant le rayonnement solaire 26 a pu permettre aux cellules
primitives de survivre en surface, ouvrant la voie à la photosynthèse.

−3,7 Ga : apparition de la photosynthèse


anoxygénique[modifier | modifier le code]
Articles détaillés : Photosynthèse, Bactérie
photosynthétique et Respiration anaérobie.

Les premiers stromatolithes fossilisés datent de plus de 3,5 milliards d'années. Ils sont la
trace des premières formes de vie en colonies fixées.

La photosynthèse apparaît vers deux heures un quart.

La photosynthèse a pu évoluer à partir de réactions photocatalytiques fournissant


une voie alternative pour produire les hydrates de carbone (de formule générique
CH2O) à partir de sulfures ou d'oxyde de fer.
Avec la fuite constante de l'hydrogène dans l'espace, la surface de la Terre devient
progressivement moins réduite, et des substances plus oxydées apparaissent,
comme le sulfate ou l'oxyde ferrique. Dans un premier temps, ces substances
minérales peuvent être utilisées comme accepteur final d'électron, ouvrant la voie à
la respiration anaérobie.
2 (CH2O) + SO42- → 2 CO2 + S2- + 2 H2O + énergie
2 (CH2O) + 2 Fe2O3 → CO2 + 4 FeO + H2O + énergie
Comme signalé ci-dessus, la fermentation est une voie de catabolismeassez
inefficace. L'émergence de voies cataboliques plus efficaces procure donc
un avantage sélectif immédiat aux cellules hétérotrophes, ce qui conduit à
généraliser le processus.
Les sols schisteux et argileux sont susceptibles de contenir des pyrites (en
milieu anoxique), par action de bactéries sur de la matière organique. Le
point de départ de cette minéralisation se trouve dans la production
d'hydrogène sulfuré par les bactéries protéolytiques qui dégradent les
protéines ou par les bactéries sulfato-réductrices qui décomposent les
sulfates (produits issus de la décomposition des protéines) en hydrogène
sulfuré. D'autres bactéries réduisent les hydroxydes ferriques (hydroxydes
issu des roches ou de la matière organique) et libèrent les ions ferreux dans
le milieu ambiant. En se combinant avec le fer, l'hydrogène sulfuré conduit à
la précipitation de sulfures de fer, précurseurs de la pyrite. Lorsque la pyrite
a une origine sédimentaire, elle constitue le
minéral authigène caractéristique des environnements marins anoxiques
riches en matière organique33.
La respiration anaérobie est formée d'une chaîne de réactions liées,
catalysées par des protéines, permettant d'un côté de consommer de la
matière organique pour de l'autre libérer de l'énergie. Inversement, si de
l'énergie est fournie à l'autre bout de la chaîne, les équilibres se déplacent
dans l'autre sens, vers la synthèse de matière organique. Captant l’énergie
du Soleil avec le bon photorécepteur, les bactéries (premières formes de
vie) développent un processus nouveau : la photosynthèse, suivant des
réactions génériques12 :
2 CO2 + S2- + 2 H2O + hν → 2 (CH2O) + SO42-
CO2 + 4 FeO + H2O + hν → 2 (CH2O) + 2 Fe2O3
Cette réaction passe par la production d'une coenzyme réductrice,
le NADPH, et une coenzyme qui stocke l'énergie chimique, l'ATP.
Par ailleurs, les réactions indépendantes de la lumière utilisent le
flux de ces deux coenzymes pour absorber et réduire le dioxyde de
carbone, utilisant le NADPH comme source d'électron et l'ATP
comme source d'énergie.
De même que pour l'origine de la vie, l'invention de la
photosynthèse a eu un effet boule de neige. Les premières cellules
où ce métabolisme a pu évoluer étaient au départ des cellules
méthanogènes, arrivant dans un environnement marin de faible
profondeur, suffisamment éclairé pour permettre l'exploitation de ces
ions (mais à une profondeur suffisante pour se protéger des
rayonnements ultra-violets). Au départ, c'est la faible disponibilité de
l'hydrogène H2 qui a mis une pression de sélection en faveur de
l'émergence d'un cycle alternatif ; et la disponibilité plus grande du
soufre et du fer permettait d'augmenter leur production primaire,
constituant un avantage sélectif. La première cellule capable de se
dispenser totalement d'hydrogène n'a plus été dépendante de ces
sources limitées, et a pu proliférer sur toute la planète12. Par rapport
aux sources d'énergie précédentes, des estimations quantitatives
tendent à montrer que le flux du métabolisme a pu augmenter d'un
facteur cent34.
Cette nouvelle source d'énergie est beaucoup plus disponible que
l'hydrogène de la biochimie initiale. Elle reste cependant encore
limitée par la disponibilité des accepteurs d'électrons, tels que
l'hydrogène sulfuré ou le fer ferrique28. L'accès à l'énergie solaire
permet néanmoins aux bactéries photosynthétiques de se
développer en nombre, au point de laisser des traces significatives
et détectables dans la sédimentation :

 les scientifiques pensent avoir retrouvé des micro-


organismes fossiles dans les roches d'Isua au Groenland datés
de 3,8 milliards d'années. Mais il se pourrait que ce soit des
artefacts. L'analyse isotopique des dépôts de fer dans ce même
gisement montre une sur-représentation de 56Fe, indice d'une
activité photosynthétique35 ;
 les plus anciens dépôts de fer rubané sont datés de −3,7 Ga.
Dans la mesure où ils sont la marque d'un épisode d'oxydation
du fer océanique, on peut y voir la signature d'une importante
activité de respiration anaérobique, donc de photogénèse 36 ;
 les plus anciens fossiles de cellules connus sont
les stromatolithes datés de 3,5 milliards d'années, qui sont
formés par des colonies cellulaires en milieu saturé.
Sur ce dernier point, il faut souligner que les stromatolithes sont
structurellement formés par des voiles bactériens, mais l'origine de
ces voiles peut être variable. De nos jours, ces voiles sont
uniquement ceux de cyanobactéries, mais ceci n'implique pas que
les stromatolithes fossiles ont de même été créés par ces mêmes
cyanobactéries : n'importe quel procaryote susceptible de former
une colonie peut tout autant être candidat 37. Et, en particulier,
l'apparition de stromatolithes n'implique donc aucunement une
production d'oxygène, dont les effets prouvés sont bien postérieurs.
L'apparition de la photosynthèse est distincte de la photosynthèse
oxygénique38.
Si l'azote biodisponible n'était pas nécessairement un facteur
limitant des débuts de la vie, il l'est certainement devenu avec
l'apparition de la photosynthèse anoxyque34.
L'accès à l'azote fixé étant un facteur limitant de la biomasse, il a pu
exister dès cette époque un avantage sélectif à disposer d'une voie
métabolique permettant de fixer l'azote atmosphérique dissout dans
la couche océanique superficielle. De fait, la signature de
l'enrichissement isotopique de l'azote dans les dépôts de −3,2 à
−2,5 Ga tend à montrer qu'une telle voie était déjà en place à cette
période39.

−3,4 Ga (?) : apparition de la photosynthèse


oxygénique[modifier | modifier le code]
(en) « Schéma en Z » de l'énergie des électrons le long des réactions de
la photophosphorylation non cyclique.

La photosynthèse oxygénique apparaît vers trois heures.

Après l'invention de la photosynthèse anoxygénique, les bactéries


évoluèrent, et à travers la sélection naturelle, diverses versions de la
réaction photosynthétique ont émergé permettant une adaptation
optimale à différents milieux colonisés par ces bactéries. Ces
versions ont pu être échangées par transfert de gènes horizontaux
d'une famille à l'autre, et au hasard de ces croisements, l'ancêtre
des cyanobactéries (ou peut-être une bactérie d'une autre famille) a
pu hériter de deux jeux de protéines capables de fonctionner en
série40. Cette mise en série permet d'utiliser l'eau elle-même comme
donneur d'électron dans les réactions redox biochimiques :
2 H2O → 4 H+ + 4 e- + O2↑
Cette transformation se déroule en deux phases : lors de la
première, les réactions dépendantes de la lumière captent
l'énergie lumineuse et l'utilisent pour produire
une coenzyme réductrice, le NADPH, et une coenzyme qui
stocke l'énergie chimique, l'ATP. Ces deux coenzymes vont
ensuite alimenter le métabolisme cellulaire, comme
précédemment. En notant des « hydrates de carbone » par la
formule générique (CH2O), la photosynthèse peut globalement
se décrire par :
CO2 + H2O + énergie lumineuse → (CH2O) + O2↑
L'apparition de la photosynthèse oxygénique modifie
radicalement l’économie de la production primaire : pour
cette nouvelle source d'énergie, le donneur d'électron qu'est
l'eau est à présent inépuisable dans un environnement
aquatique28. Le point important de ce nouveau cycle est qu'il
entraîne la production d'une molécule d'oxygène dans
l'environnement.
Diverses études suggèrent que l'apparition de
la photosynthèse date de −3,4 Ga41,42,43,44. Mais cette date fait
l'objet de discussions critiques, la date d'apparition de la
photosynthèse oxygénique variant d'un « au plus tôt »
associée aux premiers stromatolithes à 3,5, jusqu'à un « au
plus tard » marqué par la Grande Oxydation, à −2,4 Ga.
Un indice signalant une production photosynthétique
d'oxygène provient de la signature isotopique du carbone
dans les dépôts archéens. En effet, la fixation du carbone à
travers le cycle de Calvin conduit à une séparation
isotopique significative, appauvrissant de plusieurs parties
pour mille le 13C par rapport au 12C. L'appauvrissement en
masse de la biosphère en 13C conduit symétriquement à un
enrichissement de l'hydrosphère et de l'atmosphère, dont le
niveau est enregistré lors de la précipitation des carbonates
marins9.

−3,26 Ga : cratère d'impact de


Barberton[modifier | modifier le code]

Formation d'un archipel (Hawaï) par un panache sous la croûte


océanique.

La tectonique des plaques est majoritairement propulsée


par l'enfoncement gravitaire de la lithosphère dans des
zones de subduction : la croûte océanique de plus de
30 Ma est plus dense (de ~1%) que l'asthénosphère, et y
sombre en s'enfonçant dès que possible. Mais cette
inversion de densité actuelle n'était pas aussi marquée
pendant l'Archéen, parce que la température plus élevée du
manteau devait entraîner une lithosphère plus fine45. En
outre, pour démarrer et entretenir un tel mouvement, il ne
suffit pas de l'amorcer par une simple fosse de subduction ;
il faut que se mette en place tout un système de dorsales et
de failles transformantes, qui une fois en place peut se
poursuivre dynamiquement45. De plus, pour qu'une
subduction s'initie suivant ce modèle, il faut que le
mouvement soit tiré par la plaque qui s'enfonce, et donc que
la subduction ait déjà commencé46
Avant le démarrage de la tectonique des plaques, pendant
la plus grande partie de l'Archéen, la surface de la Terre
était probablement dans le même état que celle des autres
planètes ou planétoïdes telluriques : sous l'hydrosphère
océanique, une lithosphère basaltique forme un
« couvercle » relativement continu sur l'asthénosphère.
Des panaches peuvent occasionnellement percer
cette croûte océanique et provoquer un volcanisme en
surface, la surcharge étant susceptible de créer un système
de fractures46. Des morceaux de croûte peuvent s'enfoncer
localement et dans l'asthénosphère, puis éventuellement
être recyclés ultérieurement par le volcanisme45. L'évolution
naturelle de ce type de croûte est qu'elle épaissit en bloc
avec le refroidissement de la planète45.
Les premiers éléments de croûte continentale peuvent avoir
été formés à partir de grands plateaux basaltiques et leur
érosion ultérieure47. On ne connaît cependant pas de dépôt
sédimentaire carbonaté datant de l'éon Hadéen.
En avril 2014, les scientifiques ont déclaré avoir trouvé des
preuves du plus grand événement d'impact de météore
terrestre à ce jour près de la ceinture de roches vertes de
Barberton. Ils ont estimé que l'impact a eu lieu il y a
environ 3,26 milliards années et que l'impacteur avait un
diamètre d'environ 37 à 58 kilomètres, cinq fois plus que
l'impact du cratère de Chicxulub dans la péninsule du
Yucatan. L'impacteur a heurté la Terre en libérant une
quantité énorme d'énergie, déclenchant l'équivalent de
tremblements de terre de magnitude 10,8, et de
Mégatsunami de milliers de mètres de haut. Le cratère de
cet événement (en), s'il existe encore, n'a pas encore été
trouvé.
La modélisation montre qu'une tectonique des plaques peut
être initialisée par l'impact d'un astéroïde de l'ordre de
500 km de diamètre45, voire à partir de 100 km46. Mais
l'impact de Barberton n'est pas de cette classe, même s'il
peut avoir été une partie de l'histoire. Il est également
possible qu'un panache suffisamment actif puisse créer
une province magmatique majeure de plus de 1 000 km de
diamètre, dont l'effondrement à la suite de l'inversion de
densité est susceptible d'initialiser un mouvement de
plaque45. Mais même dans ce cas, il n'est pas sûr que ce
mouvement perdure jusqu'à présent : une tectonique de
plaques a pu être initiée à plusieurs reprises sur la Terre,
séparées par des épisodes de couvercle continu45,
conduisant à des traces géologiques alternant présence et
absence de subduction46.

Lente agonie du
Protérozoïque[modifier | modifier le code]
Produit de la course à la productivité cellulaire, l'Oxygène détruit
l'écologie du Protérozoïque : disparition des ressources
environnementales, poison violent, destructeur des gaz à effet de
serreprotecteurs.

Le dégazement d'oxygène était alors un déchet du cycle,


poison pour les organismes anaérobies. Mais la production
d'O2 dans l'océan ne signifie pas que sa teneur augmente,
car l'oxygène est un corps très réactif ; dans
l'environnement réducteur où il est émis, de nombreux
« puits » sont capables de le faire réagir et disparaître : en
solution, l'ammoniaque, le fer, les sulfures. Pendant plus
d'un milliard d'années, l'oxygène dégagé par ces activités
photosynthétiques est consommé par des « puits à
oxygène », essentiellement l'oxydation des substances
réductrices contenues dans les eaux marines (fer et autres
métaux, matière organique) et à la surface des terres
émergées, et celle du méthane atmosphérique 48.
Il peut sembler paradoxal que l'apparition de l'oxygène dans
l'atmosphère, la Grande Oxydation, que l'on date à
−2,4 milliards d'années, ne soit survenue que près d'un
milliard d'années après l'apparition de la photosynthèse
oxygénique26. C'est qu'en réalité, l'oxygène est un oxydant
redoutable pour l'écologie du Protérozoïque, qui a entraîné
une série de catastrophes réduisant presque à néant la
biosphère telle qu'elle existait à cette époque :

 celle-ci a été d'abord réduite à famine, par la


suppression de l'azote fixé sous forme d'ammoniaque,
point d'entrée du cycle de l'azote biologique ;
 quand cet obstacle a pu être levé par la fixation
biologique de l'azote, la production a sévèrement réduit
la biodisponibilité du fer, indispensable aux enzymes
fixant l'azote ou à la photosynthèse, réduisant une fois
encore la biomasse ;
 la biosphère a ensuite été massivement intoxiquée,
l'oxygène dissout étant un poison pour le métabolisme
méthanogène de cette époque, en particulier le
fonctionnement de la nitrogénase précédemment mise
au point ;
 quand après un milliard d'années de survivance à cette
intoxication chronique, ces deux obstacles ont été
surmontés, avec la photosynthèsedoublée de
la respiration aérobie, la biosphère a pu se développer
à un point permettant la Grande Oxydation —
supprimant l'effet de serreprotecteur, et déclenchant
une troisième catastrophe sous la forme de la Grande
Glaciation, pendant laquelle l'activité biologique a été
pratiquement annihilée.
Il faut pour commencer que la production d'oxygène soit
plus importante que la production d'éléments réduits par
les dorsales océaniques. Au-delà, le carbone réduit que
constitue la matière organique est lui-même un « puits ».
Que ce soit par respiration aérobie ou par oxydation de
matière morte, la réoxydation de matière organique inverse
le processus de photosynthèse, consommant l'oxygène
pour transformer le carbone réduit en gaz carbonique. Il ne
peut y avoir une accumulation significative d'oxygène dans
l'atmosphère que si une quantité équivalente de carbone est
enfouie pour être soustraite à l'oxydation38.

−3 Ga : premiers
continents[modifier | modifier le code]

Les premiers continents apparaissent il y a trois milliards


d'années.

Formation d'un arc volcanique sur une zone de subduction de


la croûte océanique.

On estime que 80 % de la croûte continentale terrestre s'est


formée entre −3,2 et −2,5 Ga49. Elle est alors marquée par
un changement de régime, passant d'intrusions formées de
granitoïdes sodiques à des granites potassiques 50,51,52.
Cette coïncidence entre les changements observés dans la
composition et l'épaisseur de la croûte terrestre et
l'oxydation progressive de la surface terrestre due à
l'invention de la photosynthèse (anoxygénique puis
oxygénique) suggère qu'il y a eu un lien entre les processus
géochimiques et la production biologique53, mais la nature
de ce lien reste obscure.
C'est le début de l'importance de la tectonique des plaques.
Avec la formation de croûte continentale, les carbonates
peuvent y être accumulés dans la lithosphère, qui sert alors
de puits dans le cycle du carbone. La croissance continue
de la croûte continentale expose de plus en plus de surface
à l'érosion de l'acide carbonique, accélérant
progressivement la capture du CO2 atmosphérique26.
Sur le fond des océans, la circulation hydrothermale autour
des dorsales océaniques fournit un mécanisme régulateur
pour la concentration en CO2 et l'acidité de l'océan. L'eau
des océans, plus ou moins chargée de CO2, attaque
le basalte et se charge en cations, puis précipite sous forme
de carbonates en formant un mont hydrothermal à son
retour dans l'océan54,55.
La subduction conduit à la formation d'arcs volcaniques, qui
s'accrètent en début de croûte continentale. Les carbonates
entraînés par la subduction se décomposent en profondeur,
et le volcanisme de l'arc relargue en partie le carbone sous
forme de CO2.
Dans le cas de plaques portant beaucoup de sédiments, les
arcs insulaires peuvent être doubles :

 un premier arc non-volcanique formé par un prisme


d'accrétion sédimentaire proche de la fosse
océanique comme la Barbade aux Antilles ou bien
les îles Mentawai en Indonésie ;
 un deuxième arc volcanique plus éloigné de la fosse.
Les premiers « continents » sont datés de cette époque. Ils
sont hypothétiques, et prennent la forme de « super-
cratons » de taille comparable à l'Australie :

 Vaalbara, qui a commencé à se former il y a 3,6 Ga et a


existé de −3,1 à 2,5 Ga ;
 Ur, formé il y a environ trois milliards d'années pendant
l'Archéen ;
 Kenorland, formé durant l’ère néoarchéenne, il y a
environ 2,7 milliards d'années (2,7 Ga).
−2,9 Ga : crise de l'azote, glaciation de
Pongola et nitrogénase[modifier | modifier le
code]

La glaciation de Pongola a lieu vers quatre heures vingt.

Articles détaillés : Glaciation de
Pongola et Nitrogénase.
L'oxygène produit réagit immédiatement avec ces
composés réducteurs, ce qui capture l'oxygène et limite les
possibilités de vie à la prolifération des seuls
organismes anaérobies.
Le premier affecté est le cycle de l'azote. Dans l'océan
primitif, l'ammoniaque est stable et sert de source d'azote à
la biosphère. Tant que le milieu océanique est un milieu
réducteur riche en ammoniaque, l'oxygène ne peut pas
s'échapper dans l'atmosphère, mais oxyde cet
ammoniaque, restituant l'azote sous forme de diazote. La
réaction est globalement :
4 NH3 + 3 O2 → 2 N2 ↑ + 6 H2O
Cet ammoniaque est un puits consommant l'oxygène
dissout dans l'océan primitif29,56, mais inversement, cette
neutralisation est un puits pour l'azote disponible, parce
qu'elle transfère progressivement l'azote, accumulé
dans l'océan sous forme d'ammoniaque, vers sa forme
inerte de diazote qui s'accumule dans l'atmosphère. La
production d'oxygène a donc conduit à une pénurie
d'azote biologiquement assimilable.
L'équilibre dans l'océan, entre l'azote fixé dans la
biomasse et celui restitué sous forme de NH4+ par les
déchets organiques, se déplace alors vers moins
d'azote disponible, et donc moins de biomasse. Cette
asphyxie progressive déclenche une crise écologique
majeure. En l'absence d’ammoniaque dissout, la
biomasse n'est alors plus équilibrée que par le flux
de NH3 issu des dorsales océaniques (et la production
résultant d'une fixation primitive par la biomasse).
Inversement, cette réduction de la biomasse limite par
conséquent directement le flux d'oxygène, faute de
biomasse pour le produire. Il s'établit à ce stade une
rétroaction entre le cycle de l'oxygène et le cycle de
l'azote, la production d'oxygène s'équilibrant finalement
avec celle nécessaire pour consommer celle de l'azote
produit, faisant disparaître l'oxygène produit.
La limitation est d'autant plus sévère que le flux des
dorsales est en priorité consommé sur place par les
organismes métabolisant l'hydrogène, alors que la
production d'oxygène se déroule en surface, où la
concentration en NH3 est réduite. La biosphère perd de
ce fait une partie substantielle de sa capacité à produire
du méthane. Il se peut que cette crise ait été à l'origine
de la glaciation de Pongola : l'insuffisance de la
production de méthane ne lui permet plus de jouer son
rôle de « thermostat » ; elle entraîne une diminution de
l'effet de serre et une chute des températures
moyennes du globe.

Structure du cofacteur Fe-Mo dans la nitrogénase.

L'environnement océanique archéen a donc dû exercer


une très forte pression de sélection sur les organismes
photosynthétiques par rapport à la dépendance à
l'ammoniaque. De ce fait, la capacité à catalyser la
réduction du N2 en NH3 a constitué un avantage
adaptatif, poussant vers l'émergence d'une nitrogénase
de plus en plus performante, et l'avantage
sélectif apporté par un métabolisme autotrophe capable
de transformer l'azote N2 en ammoniaque assimilable,
réalisant la fixation biologique du diazote, a été dans un
premier temps immédiat, puisqu'un tel organisme a pu
s'étendre sans être lié à une source ammoniaquée29.
L'analyse des sédiments et de leur enrichissement en
azote 15N, par rapport à sa version courante 14N,
suggère qu'un cycle métabolique de fixation de l'azote
était à l’œuvre entre 3,2 et 2,5 Ga39.
Avec l'apparition des bactéries fixatrices d'azote, un
équilibre s'établit dans les océans entre les
concentrations en azote et phosphate assimilable, le
ratio [ NO2- ]:[ PO43- ] s'établissant sensiblement à 15 : 1,
soit sensiblement la stœchiométrie correspondant à des
particules de matière organique en décomposition dans
la colonne d'eau57 (voir Rapport de Redfield). Cette
stabilisation provient de la compétition entre les
bactéries fixatrices d'azote et les autres formes de
la biosphère, et découle du coût métabolique élevé de
cette fixation : lorsque l'azote disponible augmente, les
bactéries fixatrices d'azote sont handicapées par leur
coût métabolique élevé, ce qui fait chuter leur biomasse
et de là la fixation d'azote ; inversement, lorsque l'azote
est moins disponible que le phosphate, les bactéries
fixatrices d'azote peuvent utiliser le phosphate plus
efficacement, ce qui augmente leur biomasse et fait
remonter la fixation d'azote, puis la disponibilité de
l'azote dans les particules en décomposition 57.
Globalement, l'équilibre s'établit autour de
la stœchiométrie de la matière organique, avec un léger
déficit relatif en NO3- compensant le handicap
métabolique des bactéries fixatrices d'azote57.

Protérozoïque (de −2,5 à −0,54 Ga)


[modifier | modifier le code]
Chronologie de l'évolution du vivant
voir • discuter • modifier

-4500 —

-4000 —

-3500 —

-3000 —

-2500 —

-2000 —

-1500 —


-1000 —

-500 —

0 —

Eau

Organismes unicellulaires

Photosynthèse
Production de dioxygène

Eucaryotes

Organismes multicellulaires
Faune silurienne

Dinosaures

Mammifères

Fleurs


Formation de la Terre (−4540)


Naissance de la vie


Bombardement


Grande Oxydation


Apparition de la sexualité


Expl. d'Avalon


Expl. cambrienne


Homo sapiens
P
h
a
n
é
r
o
z
o
ï
q
u
e
P
r
o
t
é
r
o
z
o
ï
q
u
e

A
r
c
h
é
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n

H
a
d
é
e
n

Mésoarchéen

Huronien

Cryogénien

Andéen

Karoo

Quaternaires

Échelle : millions d'années.
Orange : glaciation
Voir aussi : la frise chronologique de l'Univers etHistoire de la Terre

Article détaillé : Protérozoïque.

−2,5 Ga : précipitation du
fer[modifier | modifier le code]
Articles détaillés : Sidérien et Formation
ferrifère rubanée.

Fer rubanné plissé


L'apparition de la nitrogénase a permis la fixation
biologique de l'azote et la production d'oxygène à des
niveaux plus importants.
Cependant, une production nette d'oxygène n'est
possible que si de la matière organique est capturée
dans la lithosphère. En effet, en présence d'oxygène, la
matière organique (génériquement notée C(H2O)) est
elle-même un puits à oxygène lorsqu'elle s'oxyde en
libérant du gaz carbonique32 :
C(H2O) + O2 → CO2 ↑ + H2O
Un autre puits à oxygène est la consommation de la
pyrite FeS2, formée par la réaction globale58 :
2 Fe2O3 + 8 SO42- + 16 H+ ↔ 15 O2 + 4 FeS2 + 8 H2O
Cette réaction globale est la superposition de
trois processus, qui sont la photosynthèse
anoxygénique produisant de la matière
organique, la réduction anoxique de sulfates en
H2S en utilisant cette matière organique comme
agent réducteur, et la précipitation de pyrite par
réaction de H2S sur Fe2O3.
Dans un deuxième temps, l'oxygène réagit
principalement avec les métaux comme le fer
ferreux, pour précipiter
en hématite et magnétite. La production
anaérobie produit de l'oxygène, et cette
production détruit la production anaérobie.
S'ensuit un cycle d'instabilité : la mort des
organismes anaérobies consomme et fixe de
l'O2 et en réduit la teneur, rendant les bassins
et plateaux continentaux anoxiques et
désertifiés. Pendant un événement anoxique
océanique, les organismes morts sont enfouis,
et le carbone correspondant est transféré vers
la lithosphère, avec les oligo-éléments
associés. Mais l'érosion apportant de nouveaux
oligo-éléments, la disparition du poison permet
aux organismes anaérobiques de proliférer à
nouveau, déclenchant les conditions de leur
nouvelle disparition. Cette instabilité se traduit
dans les dépôts par des dépôts de fer rubané,
alternativement noirs et rouges. L'oxygène
produit a ainsi largement été absorbé par
des minérauxet séquestré dans le sol. Ces
précipitations, qui reflètent ici des bouffées de
production d'oxygène, alternent avec des
dépôts de schiste argileux et de carbonates
siliceux déposés dans des conditions plus
anoxiques, qui sont eux de couleur rougeâtre.
C'est l'origine des grands gisements de fer
rubanés.
De ce fait, l'oxygène libre n'existait pas dans
l'atmosphère jusqu'à il y a environ 2 400 Ma,
lorsque, au Paléoprotérozoïque, la plus grande
partie de ces formes réduites du fer furent
oxydées.

Crise du fer et catastrophe de


l'oxygène[modifier | modifier le code]
Le fer biologiquement fixé est un composant
essentiel pour la photosynthèse :
le photosystème I contient douze atomes de
fer. En outre, c'est un composant indispensable
à la formation de la nitrogénase, et donc à la
fixation biologique de l'azote59. Mais ce fer n'est
disponible biologiquement que lorsqu'il est en
solution.
Avec la précipitation des composés ferreux, la
disponibilité du fer est devenue un facteur
limitant de la biosphère59.
L'équilibre chimique de la dissolution du fer se
déplaçait à la suite de la réduction de la
concentration en fer ; et l'augmentation
concomitante de la concentration de O2 dans
l'océan, par suite de la photosynthèse, en a
progressivement fait un milieu oxydant, alors
qu'il était initialement réducteur.
Lorsque, au Paléoprotérozoïque, la plus grande
partie des formes réduites du fer furent
oxydées, la sédimentation de gisements de fer
rubané s'est raréfiée et la teneur en O2 a alors
augmenté dans les océans d'abord, dans
l'atmosphère ensuite, pour se révéler
hautement toxique pour les organismes
anaérobies : c'est la « Catastrophe de
l'oxygène ». L'oxygène était en effet toxique
pour les organismes anaérobies de l'époque, la
biomasse est empoisonnée par ses propres
déchets, et s'effondre une fois encore. En
s'accumulant, l'oxygène va faire péricliter
les archéesméthanogènes pour qui il est un
poison21, mettant pratiquement à l’arrêt la
production de méthane.
La transition ne prend fin qu'avec l'apparition de
cellules capables de vivre dans un
environnement oxygéné. Apparaissent alors,
sur le plan géologique, des dépôts rouges,
marquage de fer ferrique, et les roches
sédimentaires passent d'une dominante noire
au rouge.

Respiration
aérobie[modifier | modifier le code]
Par ailleurs, l’oxygène est une source d’énergie
extrêmement efficace, bien plus que
la fermentation, qui ouvre la voie à de
nouveaux développements. Le vivant se
complexifie. Certaines bactéries apprennent à
utiliser l’oxygène : c’est l’apparition de
la respiration.
Les cyanobactéries elles-mêmes se sont
adaptées à un environnement contenant cet
oxygène qu'elles produisent. L'oxygène étant
particulièrement réactif, il permet
un catabolisme beaucoup plus efficace qu'avec
la respiration anaérobique.
Il semble que la capacité d'utiliser l'oxygène
dans la respiration aérobie, qui implique
une enzyme oxygène-réductase, a pu faire
l'objet de transferts de gènes horizontaux d'un
groupe à l'autre de bactéries. Le transfert
horizontal de gènes semble également répandu
parmi les archées60.
Du fait d'un transfert horizontal de
gènes toujours possible, il faut rester prudent
devant les analyses de dérive génétique ou
de classification phylogénique plaçant
l'apparition de telle capacité dans tel groupe ou
à telle date.
Bien que tous les métabolismes font usage
d'oxygène d'une manière ou d'une autre,
certains de ses composés apparaissant dans
des cycles métaboliques peuvent être toxiques.
Le Dioxygène O2 est paramagnétique et
présente deux électrons de spin parallèle. Dans
la respiration aérobie, ceci rend délicates les
réactions avec l'O2, parce que le donneur
d'électron doit pouvoir inverser le spin avant de
pouvoir donner un électron. Pour contourner le
problème, l'oxygène est combiné à un métal
paramagnétique (par exemple du cuivre ou de
fer), ou reçoit des électrons supplémentaires.
De ce fait, la réduction de O2 en H2O passe par
des superoxydes comme ⋅O2-, le peroxyde
d'hydrogène H2O2, ou le radical hydroxyl ⋅OH.
Ces radicaux libres constituent une menace
potentielle pour l'équilibre cellulaire61

Multicellularité des
cyanobactéries[modifier | modifier le
code]
Voile de cyanobactéries sur une berge.

L'analyse des dérives génétiques


des cyanobactéries montre que la
multicellularité y a évolué peu avant la grande
oxydation62,63.
Initialement, le fait pour des cellules de rester
collées ensemble constitue un désavantage,
parce que le voisinage d'une autre cellule est
nécessairement moins chargé en nutriments et
plus chargé en déchets qu'une zone moins
peuplée. Mais ce désavantage nutritif est
largement compensé en présence de
prédateurs capables de capturer et digérer
des bactéries libres par phagocytose. Dans ce
contexte, la multicellularité constitue
un avantage sélectif, parce que le groupe
multicellulaire devient trop gros pour être
capturé.
Cette production d’oxygène va avoir un impact
décisif sur l’évolution de la planète.
L’oxygène des bactéries est produit en si
grande quantité que les océans en sont
saturés. L’oxygène s’échappe dans
l’atmosphère, devenant un de ses composants.
C'est ce que l'on appelle la Grande Oxydation.

−2,4 Ga : Grande
Oxydation[modifier | modifier le code]
Articles détaillés : Grande
Oxydation et Cyanobactérie.

Pour l'essentiel de l'histoire de la Terre, il n'y a pas


eu d'organismes pluricellulaires sur terre. Des
parties de sa surface peuvent avoir vaguement
ressemblé à cette vue de Mars, une des planètes
voisines de la Terre.

L'oxygène commence à se répandre dans


l'atmosphère vers six heures moins vingt.
La production de dioxygène atmosphérique a
commencé avec l'apparition de
la photosynthèse chez les cyanobactéries, dès
−3,5 Ga. Mais des mécanismes divers
d'oxydation conduisaient à capturer l'O2sans
qu'il ne puisse réellement s'accumuler dans la
couche supérieure de l'océan, ni dans
l'atmosphère. L'oxygène a d'abord été
consommé par ses réactions sur les éléments
réducteurs de l'océan : oxydation du NH4+ puis
du Fe2+, limitant ses rejets dans l'atmosphère.
Tant que le niveau d'oxygène sortant des eaux
de surface reste faible, il est consommé par le
méthane présent dans l'atmosphère, dont le
niveau est régulé principalement par l'équilibre
qu'il créé entre l'effet de serreet la production
des bactéries méthanogènes.

Le modèle océanique de Canfield suppose que l'eau


des grands fonds marins est demeurée anoxique
longtemps après la Grande Oxygénation.

Mais à partir du moment où l'océan réducteur a


été suffisamment oxydé, le flux d'oxygène vers
l'atmosphère a fortement augmenté.
À partir du moment où le flux de sortie devient
plus important que celui de la capture de
l'O2 par le CH4, la concentration d'O2 devient
significative dans l'atmosphère, et il peut
commencer à former une couche d'ozone. La
formation de cette couche a un effet boule de
neige, parce que le blocage du rayonnement
ultraviolet par la haute atmosphère diminue la
dissociation du méthane présent, et donc inhibe
la capture de celui-ci par l'oxygène, qui peut
alors renforcer encore plus la couche d'ozone64.
L'existence de cette oxygénation se lit dans la
séparation isotopique des sulfures, qui permet
de montrer que jusqu'à −2,45 Ga le niveau
d'oxygène étant au plus un cent-millième du
présent, alors qu'il monte à 1 à 10 % du niveau
présent à partir de −2,33 Ga64. On voit de même
décliner à cette époque dans les sables
sédimentaires les dépôts de minéraux
sensibles à l'oxygène comme l'uranite,
la pyrite ou la sidérite37.
Avec la montée de la teneur en oxygène, le
méthane reste initialement présent, continuant
à jouer son rôle dans l'effet de serre, mais
l'oxygène produit s'accumule également dans la
couche supérieure de l'océan. Il en résultera, à
−2,4 Ga, une crise écologique appelée la
« Grande oxydation ». Le modèle océanique de
Canfield considère cependant que l'eau des
grands fonds marins est demeurée anoxique
longtemps après la Grande Oxygénation.
Dans un premier temps, il oxyde les substances
réduites pouvant être présentes dans
l'atmosphère, les eaux de surface ou les sols
altérés65. L'oxygène a réagi avec les grandes
surfaces oxydables présentes à la surface de la
Terre (principalement, le fer).
Le niveau d'oxygène semble avoir initialement
atteint des teneurs élevées lors de
l'« évènement Lomagundi », qui enregistre un
excès de 13C dans des dépôts âgés de 2,2 à
2,3 Ga28. L'origine en est peut-être que
l'oxygène émis par les cyanobactéries
permettait d'oxyder plus complètement des
dépôts de matière organique, libérant ainsi
l'azote fixé contenu. Cet apport d'azote a pu
conduire en retour à une prolifération
supplémentaire de cyanobactéries,
faisant boule de neige28. Ce n'est qu'après avoir
épuisé ces ressources fossiles que l'azote est
redevenu un facteur limitant, et que la
biomasse de cyanobactéries a été lentement
réduite, sous l'effet de
la dénitrification progressive en milieu
anaérobie, et de l'oxydation directe de
l'ammoniaque par l'oxygène. Avec cet
étouffement des cyanobactéries, l'oxygène n'a
plus été produit en quantités significatives, et
s'est alors lentement éliminé avec l'oxydation
de la surface terrestre et des gaz volcaniques,
jusqu'à un niveau permettant le rétablissement
du fonctionnement de la nitrogénase, redonnant
à la nitrogénase son avantage sélectif.
L'oxygène reste alors à un niveau limité, de
l'ordre de 2 à 10 % de la concentration
actuelle66. La nitrogénase, qui catalyse la
séquence complète des réactions au cours
desquelles la réduction de diazote N2 conduit à
la formation d'ammoniac NH3, est une protéine
fer-soufre qui est irréversiblement oxydée et
inactivée par le dioxygène (O2)66,56,28 De ce fait,
le débit d'oxygène généré par la photosynthèse
est limité par la capacité des sols à s'oxyder : si
la biosphère produit trop d'oxygène, celui-ci
détruit trop rapidement la nitrogénase,
réduisant la biodisponibilité de l'azote et par là,
réduisant l'expansion de la biosphère elle-
même.

−2,4 à −2,1 Ga : grande


glaciation[modifier | modifier le code]

Vue d'artiste d'une Terre boule de neige.

Articles détaillés : Glaciation
huronienne et Cycle du carbone.

La grande glaciation dure près d'une heure et finit


vers 6 h 26.

Le méthane disparaît progressivement de


l'atmosphère, le potentiel réducteur de
l'hydrogène le faisant réagir avec l'oxygène
nouvellement formé pour former du gaz
carbonique et de l'eau. Mais le méthane est
un gaz à effet de serre beaucoup plus puissant
que le gaz carbonique26. Cette substitution
entraîne une forte diminution de la température
du globe, aggravée par le fait que le Soleil,
toujours dans sa première jeunesse, n'émet
encore que 85% de sa puissance actuelle4.
S'ensuit un épisode de glaciation globale,
la glaciation huronienne. Le pouvoir
réfléchissant de la terre, actuellement d’une
valeur de 0,3 passe à des valeurs bien plus
élevées, de 0,6 à 0,8, quand la planète prend la
forme d'une « terre boule de neige ». Cette
montée de l'albédo avec l'apparition des
premières calottes glaciaires renforce encore la
glaciation, qui finit par s'étendre durablement
sur toute la planète21.
Sous l'effet de la glaciation globale, l'altération
des roches par l'acide carbonique ne peut plus
avoir lieu, et le cycle du carbone chimique se
fige, cessant de consommer le gaz carbonique
de l'atmosphère.
Les indicateurs montrent que la biosphère a été
pratiquement réduite à néant pendant cette
période. L'analyse isotopique du fractionnement
entre C12et C13 reflète l'activité de la biosphère,
parce que les vitesses de réaction
du métabolisme cellulaire sont légèrement
différentes suivant l'isotope concerné,
entraînant un fractionnement du carbone à
l'entrée dans la biosphère. Or, pour ces
périodes, on n'observe plus ce fractionnement,
le taux de C13 reste identique à celui de la
source volcanique, ce qui montre pour cette
époque une quasi-disparition de la biosphère21.
On observe le même phénomène de
fractionnement de soufre dans les dépôts de
sulfures67.
Le méthane n'est plus produit par la biosphère,
et le méthane résiduel de l'atmosphère
continue à s'échapper, accentuant la glaciation.
Cependant, en amont, le gaz carbonique
continue à être produit en faibles quantités par
le volcanisme, et s'accumule très
progressivement dans l'atmosphère. Après 300
millions d'années, au Rhyacien, l'effet de
serre devient suffisant pour déclencher un
réchauffement faisant fondre la glace. La perte
d'albédo qui en résulte accélère le processus,
et la Terre passe assez brutalement d'une
glaciation complète à un climat tropical
généralisé4 à l'Orosirien.
Thermostat
continental[modifier | modifier le
code]

La fin d'une glaciation par l'effet de serre permet la


reprise massive de l'érosion, qui absorbe le CO2 en
excès.

Articles détaillés : Cycle du
carbone et Supercontinent.
Au sortir de cette grande glaciation, le retrait
des glaciers laisse exposés des continents
dénudés et déclenche une érosion massive, qui
dissout les silicates, absorbe le CO2 en excès,
et le fait précipiter dans les océans sous forme
de silicates. Cette élimination du CO2 atténue le
fort effet de serre qui avait permis de sortir de la
glaciation, et permet le retour à des
températures plus modérées.
D'une manière générale, sur le long terme, la
teneur de l'atmosphère en CO2, et de là la
température et le pH de l'océan, sont contrôlés
par le cycle du carbone minéral, par un
« thermostat » qui prendra de plus en plus
d'importance avec la croissance des continents.
La teneur de l'atmosphère en gaz
carbonique va être régulée par la capacité des
surfaces continentales à consommer ce CO2, la
teneur d'équilibre étant d'autant plus faible que
la surface de croûte continentale exposée est
grande.

 Si la teneur en CO2 augmente au-delà de


sa valeur d'équilibre, l'effet de
serre augmente, faisant monter la
température moyenne du globe.
 Sur la croûte continentale, les températures
atmosphériques élevées entraînent une
érosion accélérée des silicates, entraînant
la capture du CO2en excès32,54.
 D'autre part, dans l'océan, un
réchauffement de la planète conduit à des
mers chaudes, où
les carbonates précipitent, accélérant
le cycle du carbone chimique21.
Cette régulation est plus aléatoire que celle
résultant de l'émission de méthane, parce que
l'équilibre découlant du total des surfaces
continentales dépend de la disposition
géographique effective des
différents cratons de croûte continentale :

 Lorsque les cratons forment
un supercontinent unique, l'érosion
effective ne porte que sur la marge de
celui-ci, et non sur le centre généralement
désertique. Les surfaces ainsi neutralisées
ne peuvent pas participer à l'érosion,
conduisant généralement à une hausse des
températures par rapport à l'équilibre
théorique.
 Lorsqu'une partie de la croûte
continentale est couverte par
des inlandsis sous l'effet de glaciation ou
de latitude polaire, son oxydation est de
factoneutralisée, diminuant localement
l'effet de l'érosion. Cependant, la formation
d'un inlandsis fait baisser le niveau de
l'océan, découvrant par ailleurs plus de
surface offertes à l'érosion, s'il reste des
éléments de croûte continentale à des
latitudes clémentes. L'effet peut être positif
ou négatif suivant la géographie effective
du moment.
 Lorsqu'un supercontinent se désagrège, les
surfaces précédemment désertiques
contribuent à nouveau à la régulation, ce
qui conduit, toutes choses égales par
ailleurs, à une baisse des températures.
Cette baisse peut être d'autant plus
atténuée que tout ou partie de la croûte
continentale migre vers des latitudes
élevées et se recouvrent alors d'inlandsis :
la température est alors régulée par la
formation de cet inlandsis : celui-ci bloque
l'érosion, qui bloque la capture de CO2,
limitant par là la perte d'effet de serre et la
baisse de température globale.
Niveau zéro des
mers[modifier | modifier le code]

Provinces géologiques du monde présent.


Les plateaux continentaux sont actuellement très
réduits par rapport aux plaines continentales.

Un autre aspect de l'érosion est qu'elle tend à


ramener la croûte continentale au niveau zéro
de ce que marque l'océan mondial : tout ce qui
est en relief par rapport au niveau de la mer
tend à être érodé, et
les alluvions correspondantes se déposent en
milieu marin, contribuant aux dépôts
sédimentaires.
Inversement, et en négligeant les dépôts sur
la croûte océanique profonde, tout ce qui est
en-dessous du niveau moyen de la mer tend à
être progressivement empâté par des dépôts
sédimentaires, qui en font remonter l'altitude.
Globalement, un équilibre (et un non-
changement des profils) n'est atteint que
lorsque l'épaisseur de la croûte continentale est
telle qu'elle compense globalement, par le
volume occupé, la perte de surface subie par
l'océan global, du fait de l'accumulation des
cratons. L'équilibre global de l'époque, entre
dépôt et érosion, est atteint quand dans
la croûte continentale, la partie émergée est (en
gros) équivalente à la partie immergée,
aux orogenèses en cours près.
Avec l'accumulation progressive des cratons
sur des masses continentales de plus en plus
importantes, on assistera donc en parallèle, en
moyenne, à un approfondissement progressif
des océans. Par ailleurs, on assistera à un
équilibre global entre la surface du plateau
continental et celle de la croûte
continentale exposée à l'érosion.
Cette logique perdure aux temps présents :
actuellement nous sommes en fin de glaciation,
le niveau des mers est en-dessous de son
équilibre, et la remontée naturelle des eaux
océaniques recouvrira de nombreuses surfaces
considérées géologiquement comme des
« plaines océaniques ».

−2,2 à −1,6 Ga : premiers essais


pluricellulaires et supercontinent
Columbia[modifier | modifier le code]
Articles
détaillés : supercontinent, Columbia
(supercontinent) et groupe fossile de
Franceville.

Columbia commence à se former vers 6 h 11 et


disparaît vers 7 h 46.

Une des plus anciennes formes de vie


multicellulaire.
Daté de −2,02 Ga, le dôme de Vredefort est le plus
grand cratère d'impact connu sur Terre. Il est situé
sur le territoire de la province de l'État-Libre,
en Afrique du Sud.

Le bassin de Sudbury situé sur le bouclier


canadien a été formé par l'impact d'une comète il y a
1,849 Ga.

À −2,2 Ga, l'augmentation du δ13Corg dans


les carbonates s'explique par une fossilisation
de matière organique plus importante,
notamment dans les stromatolites, des
structures en carbonate de
calciumprobablement édifiées par des
cyanobactéries. L'activité photosynthétique a
pour effet d'enrichir l'atmosphère en dioxygène.
Le groupe fossile de Franceville, daté de
−2,1 Ga, montre une vie multicellulaire
complexe et organisée au début de l'Orosirien68.
Cette apparition est restée sans lendemain, en
raison peut-être, des impacts de Vredefort
(−2,02 Ga) et de Sudbury (1,849 Ga), et de la
baisse ultérieure du taux d'oxygène. De tous
les cratères d'impact identifiés, ces deux
impacts sont en effet les plus importants,
nettement supérieurs à celui de Chicxulub dont
on pense qu'il mit fin au règne des dinosaures.
Des impacts de ce niveau éjectent de la
poussière et des cendres, provoquant un hiver
d'impact durable, et la chute de la
photosynthèse faute de luminosité. Les formes
de vie complexes sont dépendantes de la
respiration aérobie, et n'auront pas survécu à
ces catastrophes.
Columbia est l'un des
premiers supercontinents, qui s'est formé tout
au long d'une période de collision et
d'orogenèse à grande échelle s'étendant de
−2,2 à 1,8 Ga, pendant
l'ère paléoprotérozoïque. À partir de −1,8 Ga,
les paléosols s'enrichissent en fer. La pression
partielle de dioxygène est de l'ordre de 15 % de
l'actuelle.
À la suite de son assemblage final,
au Stathérien, le continent a subi une
croissance de longue durée (1,8 à 1,3 Ga) avec
des zones de subduction au niveau des marges
continentales principales69, à l'origine d'une
large ceinture d'accrétion magmatique.
La fragmentation de Columbia a commencé
vers −1,6 Ga, au début du Calymmien, et s'est
prolongée jusqu'à la disparition du continent,
entre −1,3 et −1,2 Ga, à la fin de l'Ectasien.
Reconstitution de Columbia (ou Nuna), il y a environ
1,6 milliard d'années.

Eucaryotes et reproduction
sexuée[modifier | modifier le code]
Articles
détaillés : Eukaryota, Endosymbiose et Thé
orie endosymbiotique.

Transferts horizontaux de cellules procaryotes.

Quelques-uns des chemins par lesquels les


différents endosymbiotes peuvent être apparus.

Cette section est vide, insuffisamment


détaillée ou incomplète. Votre aide est la
bienvenue ! Comment faire ?
Les domaines de protéines spécifiquement
associés aux eucaryotes sont datés de
−1,5 Ga, sensiblement la date d'apparition des
protéines spécifiques
aux capsides des virus (−1,6 Ga)70, ce qui
suggère un évènement déclencheur commun
dans l'écologie bactérienne.
Le microfossile le plus ancien
indiscutablement eucaryote est daté de
−1,45 Ga71.
Vers −1,2 Ga, la présence d'eucaryotes,
les algues rouges Bangiomorpha pubescens,
est attestée par les micro-fossiles de la
formation de Hunting, dans l'île de Somerset,
au Canada. C'est le plus ancien
organisme multicellulaire complexe connu,
capable de reproduction sexuée72. La
multicellularité complexe est différente de la
multicellularité "simple", celle de colonies
d'organismes vivant ensemble. Les vrais
organismes multicellulaires présentent des
cellules spécialisées dans différentes fonctions.
C'est une caractéristique essentielle de la
reproduction sexuée, car les gamètes mâles et
femelles sont elles-mêmes des cellules
spécialisées. Les organismes qui se
reproduisent sexuellement doivent pouvoir
engendrer un organisme entier à partir d'une
cellule germinale unique.
La structure des eucaryotes permet par
exemple des mouvements d'évitement variés73

 The hydrogen hypothesis for the first


eukaryote [archive]. Martin W, Muller M.
Nature 1998, 392(6671):37-41.
 Animals and the invention of the
Phanerozoic Earth system [archive]. Nicholas
J.Butterfield. Trends in Ecology &
Evolution. Elsevier, February 2011
−1,1 à −0,75 Ga : supercontinent
Rodinia[modifier | modifier le code]
Articles détaillés : Rodinia et Évolution
de la multicellularité.
Rodinia commence à se former vers 9 h 6 et
disparaît vers 10 h 1.

Volvox aureus est considéré comme un organisme


similaire aux premières plantes pluricellulaires.

Le supercontinent Rodinia commence à se
former au début du Sténien, à −1,1 Ga. Il y a
750 millions d'années, vers la fin du Tonien, il
se scinde en huit continents et
leur dérive provoquera sa dislocation.
Les microfossiles du Tonien témoignent de la
première radiation évolutive des Acritarches.
La rupture de ce continent serait à l'origine de
la période glaciaire du Cryogénien et de la
rapide évolution de la vie à l'Édiacarien et
au Cambrien.

Cette section est vide, insuffisamment


détaillée ou incomplète. Votre aide est la
bienvenue ! Comment faire ?
Les cratères majeurs très anciens sont
d'approche difficile sur Terre, parce que
l'érosion et la tectonique des plaques brouillent
et effacent les traces qu'ils ont pu laisser ; mais
l'étude des cratères lunaires et leur datation
permet de reconstituer une pluie d'astéroïdes
survenue sur le système Terre-Lune vers
−0,8 Ga, ce qui sur terre marque l'entrée dans
le Cryogénien74. L'extrapolation sur la Terre du
flux d'astéroïdes relevé sur la Lune donnerait
une série d'impacts apportant collectivement
l'équivalent d'un astéroïde de 30 à 40 km de
diamètre74.
Outre la possibilité d'un hiver d'impact et une
perturbation majeure de la composition et de la
température des océans, cet impact aurait pu
avoir une influence significative sur le cycle du
phosphore. La teneur en phosphore des dépôts
à cette fin du Tonien est en effet quatre fois
plus élevée que celle des dépôts précédents ;
et l'apport d'un tel volume sous forme
de Chondrite CI, où le phosphore est présent à
un taux de l'ordre de 1‰, aurait entraîné un
apport d'un ordre de grandeur supérieur au
contenu actuel des océans74.

−720 à −635 Ma : Terre boule de


neige[modifier | modifier le code]

Des glaciations marquent la Terre


de 10 h 6 jusqu'à 10 h 20.
Glaciations au Néoprotérozoïque
(millions d'années)

-800 —

-750 —

-700 —

-650 —

-600 —

-550 —

 
 

glaciation sturtienne
glaciation marinoenne

glaciation de Gaskiers

glaciation Kaigas ?

 Néoprotérozoïque

 Tonien

 Cryogénien

 Édiacarien

 Terre boule de neige

Estimation récente des périodes glaciaires


du Protérozoïque75.

Articles
détaillés : Cryogénien, Glaciation
Varanger et Terre boule de neige.
À la fin du Protérozoïque, il y a 800 millions
d'années, le supercontinent Rodinia qui, à
l'époque, était centré sur l'équateur et s'étendait
du 60e degré de latitude nord au 60e degré de
latitude sud, a commencé à se disloquer sous
l'effet de points chauds. Cet événement s'est
accompagné de l'ouverture d'océans et de bras
de mer qui ont permis aux pluies d'atteindre
l'ensemble des masses continentales. Le
CO2 atmosphérique, présent dans les pluies
sous forme d'acide carbonique, reprend son
travail d'érosion, solubilisant les roches sous
forme de bicarbonates, puis précipitant dans
l'océan, piégé dans les sédiments sous forme
de carbonates. D'autre part, les énormes
écoulements de laves associés à la fracture de
Rodinia ont formé de larges
surfaces basaltiques à la surface des
continents. Or ces surfaces, altérées sous l'effet
de l'humidité, consomment huit fois plus de
carbone qu'une même surface granitique.
Ces circonstances entraînent une importante
diminution du taux de dioxyde de carbone dans
l'atmosphère, diminuant l'effet de serre du gaz
carbonique, et entraînant une chute des
températures. Par ailleurs, le Soleil était plus
jeune et diffusait 6 % de chaleur en moins.
En général, quand la Terre se refroidit, le
refroidissement ralentit ces réactions
d'altération. Mais au Cryogénien, les continents
étaient à des latitudes tropicales, ce qui a rendu
moins efficace cette régulation, l'érosion
continuant à des niveaux élevés même sur une
Terre plus froide. Tous ces facteurs ont pu
entraîner une période glaciaire particulièrement
intense ayant recouvert la surface terrestre de
glaciers jusqu'aux latitudes 30°. Une fois ces
limites atteintes, l'albédo global est alors tel que
cela met en place une boucle auto-
amplificatrice qui permet de voir la totalité de la
planète se recouvrir de glace. Le début de la
glaciation est marqué par une forte baisse de la
valeur δ13Corg dans les sédiments, ce qui peut
être attribué à la chute de la productivité
biologique, en raison des températures froides
et des océans recouverts de glace.
Dans le scénario précédent de la
grande glaciation huronienne, le « thermostat »,
initialement assuré essentiellement par
le méthane, avait entièrement disparu, et la
glaciation avait duré tant que l'accumulation du
CO2 atmosphérique ne permettait pas
d'atteindre un effet de serre suffisant. Ici, au
contraire, le « thermostat » terrestre est dès le
départ assuré par le gaz carbonique, dont le
niveau initial part de celui permettant le début
de la glaciation. La reconstitution par les
émissions volcaniques du niveau de
CO2 nécessaire pour sortir de la glaciation est
donc plus rapide. À la fin d'une période de
glaciation, la boucle de rétroaction positive peut
faire fondre la glace en très peu de temps à
l'échelle géologique, peut-être moins de
1 000 ans. À la fin de la glaciation, la fonte des
glaciers libère d'importantes quantités de
dépôts glaciaires. Les sédiments résultant
fournis à l'océan seraient riches en éléments
nutritifs, comme le phosphore, qui, associé à
l'abondance de CO2, déclenchent une explosion
démographique de cyanobactéries, ce qui
entraînerait une réoxygénation accélérée de
l'atmosphère. Mais le réapprovisionnement de
l'oxygène atmosphérique et l'épuisement du
CO2 en excès peut prendre des dizaines ou des
centaines de millénaires.
Cette élimination du CO2 a pu conduire ensuite
à de nouveaux épisodes glaciaires, tant que les
surfaces basaltiques n'ont pas été
suffisamment altérées. La fin
du néoprotérozoïque est ainsi marquée de trois
(ou quatre?) glaciations d'amplitude
décroissante.
Une bouffée d'oxygénation a eu lieu entre
−0,8 Ga et −0,65 Ga, l'oxygénation
du Néoprotérozoïque (Neoproterozoic
Oxyenation Event, NOE)39. Les océans cessent
d'être anoxiques pour devenir riches
en sulfates. Cette oxygénation peut avoir
contribué à l'apparition de la faune de
l'Ediacaran, une concentration plus élevée en
oxygène permettant à de grandes formes de vie
multicellulaires de se développer.

−600 à −540 Ma : supercontinent


Pannotia et faune de
l'Édiacarien[modifier | modifier le
code]

Le supercontinent Pannotia dure


de 10 h 24 à 10 h 34.

Articles détaillés : Pannotia, Explosion
d'Avalon et Faune de l'Édiacarien.

Pannotia (−0,6 Ga, centrée sur le pôle


Faune de l'Édiacarien.
sud).

La Pannotia ou Pannotie est un


ancien supercontinent qui aurait existé à la fin
du Précambrien, de -600 à -540 millions
d'années (Ma) environ et au début
du Cambrien. Ce supercontinent hypothétique
s'intègre dans le modèle des cycles de
Wilson qui expliqueraient la périodicité des
épisodes de formation des chaînes de
montagnes, les orogenèses. Il s'est formé à la
suite de plusieurs collisions, lors de l'orogenèse
panafricaine dont l'orogenèse brésilienne en
Amérique du Sud et l'orogenèse
cadomienne en Amérique du Nord et en Europe
de l'Ouest sont une phase locale.
La faune marine de l'Édiacarien, vieille de
600 Ma, serait une preuve de l'existence de ce
supercontinent. On a retrouvé des fossiles de
cette faune dans des régions actuellement très
éloignées les unes des autres
(Australie, Namibie, etc.). Ces animaux ne
pouvaient pas parcourir de grandes distances,
ils devaient vivre sur les marges continentales
d'un seul continent.
Cette faune de l'Édiacarien est apparue de plus
en plus énigmatique. Actuellement, le
classement de ces espèces est sujet à
controverse. Déterminer l'emplacement des
organismes de l'Édiacarien dans l'arbre de la
vie s'est révélé difficile ; il n'est pas certain qu'il
s'agissait d'animaux et ils pourraient être
des lichens, des algues, des foraminifères, des
champignons, des colonies microbiennes ou
des intermédiaires entre les plantes et les
animaux. La morphologie de
certains taxons suggère un lien de parenté
avec les éponges, les cténophores voire
les cnidaires76. Si certains de ces fossiles,
comme Kimberella, Bomakellia et Xenusion, ou
même certaines faunes de petits coquillages,
peuvent être rattachés à des formes de vie
du Cambrien, beaucoup d'autres, par exemple
en forme de goutte, de disque, de fronde ou de
domino, n'ont pas de relations connues avec
une faune postérieure. La plupart des macro-
fossiles sont morphologiquement distincts des
formes de vie ultérieures : ils ressemblent à des
disques, des tubes ou des sacs molletonnés.
Du fait des difficultés pour établir des relations
entre ces organismes certains paléontologues
ont suggéré qu'ils pourraient représenter une
forme de vie éteinte ne ressemblant à aucun
organisme vivant, une sorte d'« expérience
manquée » de la vie multicellulaire77.
Le paléontologue Adolf Seilacher a proposé un
nouveau règne appelé « Vendozoa » pour
regrouper ces organismes énigmatiques78. Plus
récemment beaucoup de ces animaux ont été
regroupés dans les Petalonamae, un groupe
présentant des affinités avec les cténophores79.
Les fragments issus de Pannotia forment plus
tard la Pangée.
Phanérozoïque (depuis −541 Ma)
[modifier | modifier le code]
Chronologie de l'évolution du vivant
voir • discuter • modifier

-4500 —

-4000 —

-3500 —

-3000 —

-2500 —

-2000 —

-1500 —

-1000 —

-500 —

0 —

Eau

Organismes unicellulaires

Photosynthèse
Production de dioxygène

Eucaryotes

Organismes multicellulaires
Faune silurienne

Dinosaures

Mammifères

Fleurs


Formation de la Terre (−4540)


Naissance de la vie

Bombardement


Grande Oxydation


Apparition de la sexualité


Expl. d'Avalon


Expl. cambrienne


Homo sapiens
P
h
a
n
é
r
o
z
o
ï
q
u
e

P
r
o
t
é
r
o
z
o
ï
q
u
e

A
r
c
h
é
e
n

H
a
d
é
e
n

Mésoarchéen

Huronien

Cryogénien

Andéen

Karoo

Quaternaires

Échelle : millions d'années.
Orange : glaciation
Voir aussi : la frise chronologique de l'Univers etHistoire de la
Terre

Article détaillé : Phanérozoïque.

−541 Ma : explosion
cambrienne[modifier | modifier le
code]

Vers dix heures et demie apparaissent les premiers


pluricellulaires.

Articles détaillés : Explosion
cambrienne et Grande biodiversification
ordovicienne.
Il y a 550 millions d’années a eu lieu l’explosion
cambrienne. Les premiers poissons pourvus
d’arêtes sont apparus ; ils sont les ancêtres de
tous les vertébrés actuels.
Grâce à l’oxygène, la couche d'ozone se
forme ; elle protège les êtres vivants des
radiations, permettant à ceux-ci de s’aventurer
sur la terre ferme : l'extinction de l'Ordovicien-
Silurien et celle du Dévonien, marquées par
d'importantes crises biologiques qui
appauvrissent la vie jusque-là exclusivement
marine favorisent la conquête des terres
émergées par les plantes chlorophylliennes et
plusieurs grands groupes animaux,
essentiellement les arthropodes et
les vertébrés. Ce processus d'adaptation est
appelé la sortie des eaux.
C'est lors de l'Ordovicien supérieur que
les plantes non vasculaires s'installent et se
développent sur la terre ferme80. Cette
modification majeure de la biosphère aurait
accéléré le processus d'altération des
silicates sur les continents. Ce processus, en
fixant de très grandes quantités de dioxyde de
carbone, aurait conduit à la baisse des
températures de la Terre et au développement
des calottes polaires80.

−445 Ma : extinction Ordovicien-


Silurien[modifier | modifier le code]

L'extinction Ordovicien-Silurien a lieu vers 10 h 49.

Articles détaillés : Glaciation de
l'Ordovicien supérieur et Extinction
Ordovicien-Silurien.
L'Ordovicien est corrélé à une explosion
d'activité volcanique, qui a déposé de nouvelles
roches silicatées, lesquelles extraient du
CO2 de l'air à mesure qu'elles s'érodent. Il en
résulté une baisse du dioxyde de carbone
atmosphérique (de 7 000 à 4 400 ppm).
L'apparition et le développement des plantes
terrestres et du microphytoplancton, qui
consommaient du dioxyde de carbone
atmosphérique, a diminué l'effet de serre et
favorisé la transition du système climatique vers
le mode glaciaire. L'étude
d'anciens sédiments marins datant d'environ
444 Ma (fin de l'Ordovicien) montre une grande
abondance de dérivés de la chlorophylle, dont
la composition isotopique de l'azote coïncide
avec celle des algues modernes. En quelques
millions d'années seulement les quantités
d'algues mortes sédimentées ont plus que
quintuplé. Ces algues auraient prospéré aux
dépens des autres espèces et notamment
des cyanobactéries. Au moins deux fois plus
grandes que ces dernières, les algues mortes
se seraient rapidement accumulées au fond
des océans au lieu de voir leur carbone recyclé,
entraînant à la fois une raréfaction des
organismes marins (et à cette époque la vie
était essentiellement limitée au milieu marin) et
une grande glaciation (par diminution de l'effet
de serre)81,82.
Le Gondwana était alors situé sur le pôle sud,
ce qui a entraîné une glaciation continentale
rapide, la glaciation de l'Ordovicien supérieur.
La baisse résultante de niveau dans l'océan
mondial a fait émerger les plateaux
continentaux et les bassins peu profond faisant
disparaître la principale niche du biotope
ordovicien, et plaçant toute la biosphère en
situation de stress.
De même que pour d'autres épisodes
d'extinction de masse, cette situation de crise a
rencontré des facteurs déclenchant, sous forme
d'une grande phase de volcanisme ou d'impact
d'astéroïde, obscurcissant l'atmosphère et
conduisant à un hiver d'impact. La réduction de
la photosynthèse supprime la production
primaire et détruit les chaînes alimentaires qui
en dépendent.
L'extinction de l'Ordovicien-Silurien aboutit à la
disparition de 27 % des familles et de 57 %
des genres d'animaux marins83. Elle est
considérée comme la seconde plus importante
des cinq grandes extinctions massives du
Phanérozoïque après celle du Permien-
Trias qui interviendra environ 200
millionsd'années plus tard.
Le taux de disparition de familles d'animaux
marins dans la partie supérieure de
l'Ordovicien, sur environ 20 millions d'années
est le plus élevé jamais enregistré au cours de
l'histoire de la Terre, il est de l'ordre de 20
familles par million d'années84.
−440 Ma : sortie de l'eau et
seconde
oxygénation[modifier | modifier le
code]

Arbre phylogénétique des plantes, montrant les


principaux clades et les groupes traditionnels.

À partir de −440 Ma, au Silurien,


les algues sortent de l'eau, et ces formes
primitives de plantes multicellulaires
envahissent les terres et commencent à y
laisser des dépôts organiques. Quelques
rares arthropodes migrent vers la terre, et
inaugurent des classes d'arthropodes
terrestres : arachnides (−435 Ma), myriapodes (
−428 Ma).
Les plantes vasculaires sortent de l'eau à leur
tour vers −420 Ma, au début du Dévonien.
Contrairement aux algues, les plantes
vasculaires ont un système de racines avec
lesquelles elles puisent des nutriments dans
la lithosphère. Les sols résultent de la
transformation de la couche superficielle de la
roche-mère, dégradée et enrichie en apports
organiques par les processus vivants de
pédogenèse, constituant progressivement
la pédosphère. Les
premiers hexapodes apparaissent sur terre vers
−395 Ma, et maîtrisent le vol vers −380 Ma.
L'apparition des végétaux terrestres rend
caduque la régulation par la nitrogénase de la
teneur en oxygène, parce que la production
aérienne d'oxygène par ces plantes devient
indépendante de la fixation de l'azote dans les
sols et les environnements aquatiques 28. Il en
résulte une montée progressive de la teneur
atmosphérique en oxygène, entraînant une
nouvelle crise dans la biosphère.
En réponse au taux plus élevé d'oxygène, les
cyanobactéries qui vivent en colonies
cohérentes (en trichomesformant des films,
amas ou filaments) fixent l'azote de l'air via des
cellules spécialisées dites hétérocystes qui
fonctionnent indépendamment des autres
cellules, en anaérobiose28. Certaines font
preuve d'une très bonne résistance au froid, au
chaud et aux rayonnements ionisants ou
ultraviolets ce qui leur permet notamment de
vivre en zone polaire85. Quand les nitrates ou
l'ammoniac manquent, une partie des cellules
de ces cyanobactéries (10 % environ)
épaississent leurs parois, excrètent leur
pigments et synthétisent une enzyme
(nitrogénase) qui fixe l'azote (stocké sous forme
de glutamine qui peut être utilisée par d'autres
cellules vivant elles en aérobie).
Des variations répétées et significatives du
niveau de la mer et du climat, ainsi que
l'apparition d'un couvert végétal important sur
les continents, pourraient être à l'origine de
phénomènes d'anoxie des océans et de crises
biologiques majeures, conduisant à l'extinction
du Dévonien. Les causes de ces changements
sont encore débattues.

Régulation du niveau
d'oxygène[modifier | modifier le code]
L'évolution des plantes terrestres au début
du Dévonien entraîna une élévation à long
terme du niveau d'oxygène par photosynthèse,
construisant des hydrates de
carbone génériquement représentés par
C(H2O) :
CO2 + H2O + hν → C(H2O) + O2 ↑
Mais par elle-même, la photosynthèse ne
permet pas à l'oxygène de s'accumuler tant
que la matière organique reste exposée à
l'oxydation chimique ou à la respiration
cellulaire, qui consomment cet oxygène et
restituent le gaz carbonique :
C(H2O) + O2 → CO2 ↑ + H2O + énergie
L'oxygène ne peut s'accumuler dans
l'atmosphère que si de la matière
organique disparaît dans
la sédimentation, capturée dans
la lithosphère.
Cet enfouissement conduit à une
régulation à long terme de la teneur
atmosphérique en oxygène, via la
fraction de matière organique produite
qui reste piégée dans les sédiments.
Cette fraction est actuellement très
faible (de l'ordre de 0.1%) du fait de
l'efficacité de la décomposition
aérobique86 ; cette sédimentation
compensant globalement l'oxydation
des roches nouvellement exposées, ce
qui interdit une accumulation
supplémentaire d'oxygène. Une chute
dans la teneur atmosphérique
diminuerait l'efficacité de la
décomposition, permettant une plus
grande sédimentation des matières
organiques. En particulier, si les fonds
océaniques tendent à devenir
anoxiques, il ne peuvent plus permettre
la décomposition des particules
organiques en provenance de la
surface.

−359 à −299 Ma :
Carbonifère[modifier | modifier
le code]
Article détaillé : Carbonifère.

Le Carbonifère débute vers 11 h 3.
Reconstruction de La flore houillère du
bassin de Saint-Étienne.

Le Carbonifère est une période


d’orogenèse active: la Pangée est en
cours de formation. Après le
refroidissement amorcé durant le
Dévonien, la température reste tiède,
malgré un taux de CO2 estimé à 0,9 %
(soit trente fois celui du XIXe siècle) et
stable durant la première partie du
Carbonifère, pendant la seconde partie
du Carbonifère le climat se refroidit à
nouveau.
Cette période est caractérisée par les
premiers grands arbres. Le fort taux de
CO2 de l'atmosphère (30 fois celui
du XIXe siècle) a certainement favorisé
la croissance de la végétation. Les
larges dépôts de charbon sont dus à
deux facteurs :

 l’apparition d’arbres à écorces et


en particulier ceux à écorces
ligneuses ;
 le niveau des mers, peu élevé,
comparé à celui du Dévonien, qui a
permis l’extension de vastes
marécages.
On a émis l’hypothèse que
l’enfouissement de grandes quantités
de bois est dû au fait que les bactéries
n’étaient pas encore assez évoluées
pour être capables de digérer et de
décomposer les nouveaux ligneux.
La lignine est en effet difficile à
décomposer. Elle n’est pas soluble, et
peut rester dans le sol pendant des
centaines d’années et inhiber la
décomposition d’autres substances
végétales87.
L’enfouissement massif de carbone a
pu conduire à un surplus
d’oxygène dans l’air allant jusqu’à
35 %88 mais des modèles révisés
considèrent ce chiffre comme irréaliste
et estiment que le pourcentage
d’oxygène dans l’air devait se situer
entre 15 et 25 %89. Des taux élevés
d’oxygène sont une des causes
avancées au gigantisme de
certains insectes et amphibiens dont la
taille est corrélée à leur capacité à
absorber de l’oxygène. De
grandes fougères arborescentes,
atteignant 20 mètres de hauteur,
accompagnées de lycopodes de 30 à
40 mètres, dominaient les forêts
du Carbonifère qui prospéraient dans
des marais de type équatorial, des
Appalaches à la Pologne, puis, plus
tard, sur les pentes des monts de
l’Oural.
Le charbon a arrêté de se former il y a
près de 290 millions d’années (fin du
Carbonifère). Selon une étude ayant
comparé l’horloge moléculaire et
le génome de 31 espèces
de basidiomycètes (agaricomycetes :
« pourriture blanche », groupe qui
contient aussi des champignons ne
dégradant pas la lignine — pourriture
brune — et des
espèces ectomycorrhiziennes), cet
arrêt de formation du charbon semble
pouvoir être expliqué par l'apparition de
nouvelles espèces
de champignons lignivores (dits
aussi xylophages) capables
de dégrader la totalité de
la lignine grâce à des enzymes
(les lignine peroxydases)90,91.
La haute teneur en oxygène et la haute
pression atmosphérique permirent des
métabolismes plus énergétiques qui
favorisèrent l’émergence des grands
vertébrés terrestres et de très grands
insectes volants.
−360 à −260 Ma : glaciation
du Karoo[modifier | modifier le
code]

Extension de la glaciation du Karoo, en


bleu, sur
le supercontinent Gondwana durant
le Carbonifère et le Permien.

Article détaillé : Glaciation du
Karoo.
Dès le début de cette ère carbonifère,
l'assemblage des plaques tectoniques
de la Laurussia et du proto-Gondwana,
formant la Pangée, généra une
importante masse continentale dans la
région Antarctique ; la fermeture de
l'océan Rhéique et de l'océan
Iapétus perturba la circulation des
courants chauds dans
la Panthalassa et l'océan Thétys, ce qui
entraîna un refroidissement progressif
des étés ainsi que des accumulations
de neige en hiver, ce qui fit croître la
taille des glaciers qui couvrirent la
majeure partie du Gondwana. De plus,
avec la capture du carbone, le taux
global de dioxyde de carbone se réduit.
Le Carbonifère est marqué par une
tendance au refroidissement et à la
formation d'inlandsis sur les continents
polaires. Au moins deux épisodes
majeures de glaciation ont été
identifiés.
La chute de température limita la
pousse des plantes, et le niveau élevé
d'oxygène favorisa les incendies ;
même humides, les plantes pouvaient
brûler. Ces deux phénomènes
contribuèrent à relâcher du dioxyde de
carbone dans l'atmosphère, freinant
l'effet « Terre boule de neige » et
générant un réchauffement par effet de
serre.

−300 à −250 Ma :
Pangée[modifier | modifier le
code]

Le Carbonifère se termine
vers 11 h 12 tandis que se forme
la Pangée.

Article détaillé : Pangée.
La Pangée, qui apparaît au début
du Permien, est formée à la fin
du Carbonifère de la collision de
la Laurussiaet du Protogondwana.
Toutes les masses de terre, à
l'exception d'une portion de l'Asie du
Sud-Est, se sont agglomérées en un
seul supercontinent, qui s'étendait de
l'équateur aux pôles, entouré par un
océan nommé Panthalassa (la « mer
universelle »).
Le niveau moyen de la mer est resté
assez bas durant le Permien.
La formation du supercontinent Pangée
a eu des conséquences importantes
sur la vie : la longueur des côtes, et
donc la superficie des eaux côtières qui
abritent la majorité des espèces
marines, ont été considérablement
réduites. La réunion de tous les
continents en un seul supercontinent
fait disparaître les plateaux
continentaux, abritant un grand nombre
d'espèces, aux niveaux de la collision
formant la chaine hercynienne ; puis, le
passage de plusieurs continents à un
seul, s'il peut conserver la surface
totale de terres émergées, diminue
nettement la longueur totale des côtes.
Les zones côtières, soumises à un
climat océanique, sont donc alors plus
restreintes. Enfin, sur terre,
l'éloignement des terres de la Pangée
centrale (Amérique du Nord, Amérique
du Sud et Afrique) par rapport à la mer
a conduit à une forte baisse des
précipitations dans ces régions et,
donc, à l'expansion de gigantesques
déserts.
La Pangée commence à se fracturer
dès la fin du Permien (−252 Ma) mais
de manière véritablement intense
uniquement à la fin du Trias (~200
millions d'années), par des systèmes
de rifts séparant l'Amérique du Nord et
l'Afrique. Au Trias, il s'est morcelé
en Laurasia au nord et Gondwana au
sud.

−252 Ma : extinction
Permien-Trias (Grande
Extinction)[modifier | modifier
le code]
Articles détaillés : Extinction
Permien-Trias et Bedout.

L'ère primaire se termine par l'extinction


Permien-Trias à onze heures vingt.

Une intense activité volcanique


continentale (trapps d'Emeishan en
Chine, à environ −258 Ma) ; et une
activité très importante des dorsales
océaniques de l'océan Téthys
produisant un volume considérable
de laves basaltiques, à l'origine d'une
transgression affectant les côtes de la
Pangée, sur une dizaine de millions
d'années.
L'événement catastrophique est
vraisemblablement l'éruption
d'un supervolcan en Sibérie92,93 (provoq
uée par l'arrivée à la surface de la
Terre d'un point chaud et dont
les trapps de Sibérie sont la trace), qui
aurait libéré dans l'atmosphère des
quantités phénoménales de gaz
sulfureux, et accompagnée d'une
forte acidification des océans94.
D'autres hypothèses envisagent un ou
plusieurs impacts de météorites ou la
soudaine libération de CO2 et
d'hydrates de méthane à partir des
océans, ayant comme conséquence
une baisse importante de la teneur de
l'atmosphère en O2. Le cratère
d'impact Bedout, au large de la côte
nord-ouest de l'Australie, date de cette
époque. C'est le troisième plus grand
cratère d'impact sur Terre. Certains
scientifiques estiment qu'il pourrait
s'agir de l'impact d'une météorite
géante qui aurait provoqué cette
extinction.
Cette extinction est marquée par la
disparition de 95 % des espèces
marines (essentiellement des espèces
littorales tels
les coraux, brachiopodes, échinoderme
s, etc.) et de 70 % des espèces vivant
sur les continents (notamment par la
diminution de nombreux groupes
de végétaux et d'animaux, y compris
des insectes), ce qui en fait la plus
grande extinction massive ayant affecté
la biosphère. En conséquence,
retrouver un niveau
de biodiversité équivalent a pris
beaucoup plus de temps que pour les
autres extinctions massives95. Cet
événement a été décrit par
le paléobiologiste Douglas
Erwin (en) comme « la mère de
toutes les extinctions de masse »96.

−201 Ma : extinction Trias-


Jurassique[modifier | modifier
le code]
Article détaillé : Extinction Trias-
Jurassique.
L'ère secondaire s'achève sur l'extinction
Trias-Jurassique à onze heures et demie.

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−66 Ma : extinction du
Crétacé[modifier | modifier le
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Article détaillé : Extinction
Crétacé-Paléogène.

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L'ère tertiaire se termine sur l'extinction


Crétacé-Paléogène à midi moins dix.
Le cratère de Chicxulub, un des plus gros
cratères d'impact connus, est daté à
−0,066 Ga.

Un autre candidat potentiel serait


le cratère Shiva, datant de la même
époque, un peu antérieur à la formation
des trapps du Deccan.
La Terre, qui est progressivement
ralentie par l'effet de marée induit par la
Lune, tournait plus vite à cette époque,
et une année comprenait alors 372
jours97.

−2,58 Ma : glaciations
quaternaires[modifier | modifie
r le code]
Articles détaillés : Histoire de
l'humanité et Glaciations
quaternaires.
La fin de l'ère tertiaire est marquée par
les glaciations quaternaires35 secondes
avant midi.

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bienvenue ! Comment faire ?
D'après l'analyse de l'ADN, en
particulier l'horloge moléculaire, la
branche qui a conduit à l'Homme
diverge de celle
des primates supérieurs il y a environ 7
millions d'années98.
Lucy, fossile de
l'espèce Australopithecus
afarensis date d'environ 3,2 millions
d'années.
Homo habilis, hominidé moderne,
émerge en Afrique orientale il y a
environ 2 millions d'années.
L’Homo sapiens moderne apparaît
en Afrique il y a quelque 300 000 ans.

−0,6 Ma : fin de Homo


erectus[modifier | modifier le
code]
Articles détaillés : Histoire du
monde et Civilisation.

La noosphère apparaît six secondes avant


midi.
Quatre milliards et demi d'années après la
formation de la planète, une des formes de
vie de la Terre quitte la biosphère. Pour la
première fois dans l'Histoire, la Terre est
observée directement depuis l'espace.

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bienvenue ! Comment faire ?
Il y a 0,079 Ma, un météore percute le
sud-Laos99.
À partir de −10 000 ans environ, les
hommes se regroupent en sociétés
organisées. C'est également à ce
moment que l'agriculture et l'élevage
naissent, notamment en Europe et
au Proche-Orient. Les
premières cités apparaissent dans
le Croissant
fertile (exemple : Babylone) vers 5000
avant J.C.), puis l'écriture révolutionne
l’Humanité vers -3000 et donne
naissance aux premiers royaumes
(Égypte ancienne...) : c'est le début de
l'Antiquité.
Puis les civilisations modernes se
développent en Méditerranée et au
Proche-Orient avec les cités grecques
puis plus tard avec l'empire romain qui
durera jusqu'en 476. Les premiers liens
entre les civilisations méditerranéennes
et les civilisations d'extrême Orient
durant l'Antiquité se firent notamment
grâce aux conquêtes d'Alexandre le
Grand vers -330 et permirent de faire
rayonner la culture grecque jusqu'en
Iran actuel. Plus tard, c'est Marco
Polo puis les grands explorateurs
maritimes (Christophe
Colomb, Magellan, Vasco de Gama...)
qui permirent la découverte
(européenne) de l'Asie, des côtes
Africaines puis de l'Amérique
enclenchant le début de l'époque
moderne à partir du XVe siècle.

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