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TITRE I 

: L’élément légal

Chapitre 1 : Le principe de la légalité

Ce principe comporte trois conséquences : pas d’infraction, pas de peine sans texte ;
interprétation strict de la loi pénale et enfin non-rétroactivité de la loi pénale.

Le principe pas d’infractions pas de peines sans textes suppose que, pour les crimes
et les délits, une loi doit nécessairement les prévoir. Concernant les contraventions,
un règlement doit prévoir leur incrimination et leur sanction.

Ce principe a toujours été considéré comme étant la clef de voute du droit criminel et
il s’exprime sous la forme d’un adage nullum crimen nulla poena sine lege. La
révolution a consacré ce principe de la légalité que la doctrine criminelle fait remonter
au 18e siècle.

Section 1 : L’exigence de textes pour l’incrimination et la sanction pénale

Paragraphe 1 : Sens du principe

Ce principe est aussi inséré dans l’article 7 de la déclaration des droits de l’homme
de 1789 et est considéré comme ayant une valeur constitutionnelle.la charte
africaine des droits de l’homme et des peuples a aussi affirmé ce principe de la
légalité ;et enfin le code pénal sénégalais en son article 4 énonce que : « nul crime,
nul délit nulle contravention ne peuvent être punis de peines qui n’étaient pas
prévues par la loi ou le règlement avant qu’ils fussent commis » .
Paragraphe 2 : Portée du principe
Ce principe entraine des conséquences dont la première est que la loi est la
principale source du droit pénal, parce qu’elle constitue une garantie contre
l’arbitraire. Cependant progressivement le processus législatif est apparu trop lourd
et une place de plus en plus importante a été laissée au pouvoir réglementaire qui
devient ainsi une source du droit pénal et il serait compétent en matière de
contravention et de procédure pénale. La loi ne resterait la source exclusive qu’en ce
qui concerne les crimes et les délits, c’est ce que prévoit l’article 56 de la constitution
sénégalaise. L’article 4 issu de la loi du 29 janvier 1999 a donc introduit selon la
doctrine sénégalaise une nouvelle catégorie de la réglementation des crimes et des
délits en concurrence avec la règle sacrosainte de la légalité constitutionnelle des
peines et des délits. Mais il faut noter que ce flou artistique dans l’écriture de l’article
4 n’est pas aussi important car dans la pratique, la loi va déterminer les crimes et les
délits tandis que le règlement va déterminer les contraventions. C’est la raison pour
laquelle le projet de réforme du Code pénal du Sénégal va dans le sens de la
modification de l’article 4 pour mieux préciser les domaines de compétence de la loi
et du règlement en matière pénale.

La deuxième conséquence est que nul ne peut être poursuivi pour des faits qui n’ont
pas été expressément prévus par un texte. Cela veut dire que seuls sont
punissables ,les faits qui sont constitutifs d’une infraction à la date à laquelle ils ont
été commis, en conséquence en l’absence de texte punissant ,le comportement
moralement condamnable et socialement nuisible ,la seule solution est la relaxe ou
l’acquittement.

Pour combler ces vides en matière pénale le législateur va ensuite intervenir en


créant une nouvelle infraction qui ne pourra entrainer la condamnation que des
comportements postérieurs à son entrée en vigueur .Tel est le cas en droit français
avec l’incrimination du délit grivèlerie ou de filouterie d’aliments, punissant le fait de
se servir des aliments tout en sachant qu’on ne dispose pas de moyens pour les
payer. Plus récemment le droit français a créé le délit d’incitation au suicide suite à la
publication de l’ouvrage « suicide modes d’emploi » qui dans un premier temps n’a
pu entrainer la condamnation de son auteur faute de texte incriminant l’incitation au
suicide.
Ce principe entraine une autre conséquence qu’est l’interprétation stricte de la loi
pénale.

Section 2 : L’exigence d’une interprétation stricte de la loi pénale

Paragraphe 1 : Sens du principe

Le juge qui ne peut créer de nouvelles incriminations, ne peut d’avantage élargir les
incriminations existantes. Comme le soulignait Portalis, « en matière criminelle, il faut
des lois précises et point de jurisprudence ». Le juge doit s’en tenir à la loi, sans
pouvoir étendre le texte à un cas non prévu.
Paragraphe 2 : Portée du principe

La loi pénale est d’interprétation stricte. Cela veut dire que toute interprétation par
analogie est contraire au principe de légalité. Mais cela ne signifie pas que le texte
doit être interprété restrictivement, le juge doit en effet tirer toutes les conséquences
que le législateur a voulu lui attacher. C’est ainsi par exemple en matière de violation
de domicile la Cour de Cassation française a refusé de considérer que la voiture
automobile était le prolongement du domicile comme l’y invitait certaines juridictions
du fond.
En droit sénégalais le juge a aussi été confronté à l’interprétation de l’article 320 du
Code Pénal qui stipulait simplement : « quiconque aura commis un viol. » C’est ainsi
que dans une affaire du 9 janvier 1978 opposant le ministère public et
M.NDOYE /S.THIANDOUM la Cour d’appel a considéré que si le viol n’est pas défini
par la loi , la doctrine et la jurisprudence l’apprécient comme étant le résultat d’une
conjonction sexuelle entre un homme et une femme dont un des éléments est le
défaut de consentement de cette dernière impliquant ainsi la connaissance charnelle
de la femme sans la participation de sa volonté. C’est la raison pour laquelle la loi du
29 janvier 1999 a corrigé l’article 320 du Code Pénal qui désormais dispose que « le
viol est tout acte de pénétration sexuelle de quelque nature que ce soit commis sur la
personne d’autrui par violence, menace ou surprise». En conséquence on peut
relever la convergence du législateur de 1999 avec la jurisprudence de la chambre
criminelle de la Cour de Cassation Française qui déjà en 1984 considère qu’une
fellation constitue un viol et qui également dans une décision du 5 septembre 1990
considère ainsi comme étant un viol le fait d’introduire un corps étranger dans
l’anus de la victime. Ces décisions rejoignent la décision prise par le juge sénégalais
qui en 2002 a considéré le fait pour un ascendant d’introduire un corps étranger dans
le sexe de la personne d’une petite fille comme un viol.
Ces précisions jurisprudentielles reflètent à notre sens l’évolution de la société qui ne
circonscrit plus l’acte sexuel en un rapport entre un homme et une femme d’une part
et par ailleurs prend en considération la diversité de l’acte amoureux par rapport à
cette conjonction sexuelle. On peut retenir aussi en droit français que le législateur
est intervenu pour préciser parfois le sens d’un terme. Il en est ainsi de la loi du 22
juillet 1996 qui a ajouté à l’article 132 du Code Pénal un alinéa précisant que
l’utilisation d’un animal pour tuer, blesser ou menacer est assimilée à une arme.
Cette précision tient compte de l’évolution de la société française mais aussi de
l’évolution de la notion d’arme. Jusqu’ici en effet seul les armes avec des munitions à
savoir un revolver ainsi que des armes blanches à savoir un couteau de manière
générale étaient prises en considération.
Par ailleurs le législateur s’est aussi rendu compte de l’utilisation assez fréquent
d’animaux dangereux dans des combats organisés pour des paris clandestins qui
entrainaient souvent des blessures pour les organisateurs mais aussi souvent la mort
de l’animal adversaire. En conséquence le résultat produit par une arme classique
est tout à fait identique au résultat préjudiciable de l’utilisation d’un animal.
Il faut en outre relever que concernant l’interprétation stricte de la loi pénale que le
juge peut disposer d’une certaine latitude car le législateur va mettre à sa disposition
plusieurs types de peines telles que des peines accessoires ou complémentaires. Il
faut aussi rappeler une certaine pratique judiciaire connue sous l’expression de
correctionnalisation et qui consiste à ne pas appliquer tout le texte mais à retenir
une qualification plus favorable au délinquant (par exemple ne pas relever les
circonstances aggravantes). Cependant cette correctionnalisation implique
l’adhésion des parties au procès pénal à savoir le procureur de la république, la
victime et le délinquant. Dans ce cadre il faut aussi noter aujourd’hui la mise en place
en France du système du plaider coupable ce que la doctrine pénaliste appelle la
contractualisation du procès pénal. Il s’agit d’une convention par laquelle le procureur
de la république convient avec la défense que si elle plaide coupable la sanction sera
moindre. En droit français se plaider coupable n’est possible que pour des affaires
déterminées et elle nécessite une homologation judiciaire. Il s’agit d’un alignement
au système américain.
Chapitre 2 : L’application de la loi pénale

Section 1 : L’application de la loi pénale dans le temps

L’application de la loi pénale dans le temps soulève deux questions de nature


différentes. La première est celle de la durée d’application de la loi. La deuxième
question vise à préciser le champ d’application dans le temps de la loi pénale. Cette
question ne se confond pas avec la précédente car la loi pénale ne s’applique pas
uniquement aux faits commis pendant son existence. Elle peut parfois saisir des
situations juridiques qui lui sont antérieurs ou prolonger ses effets au-delà de son
abrogation. C’est de deuxième aspect qui nous retiendra essentiellement.

Paragraphe 1 : L’application dans le temps des lois pénales de fond

Pour les lois pénales de fond, le principe est la non-rétroactivité de la loi pénale. Si la
loi est plus sévère, elle ne s’applique pas, en principe, aux faits qui lui sont
antérieurs. Si elle est plus douce, en revanche, l’application immédiate entre en jeu.

A- La non-rétroactivité des lois pénales plus sévères


1- Principe

La loi pénale plus sévère est celle qui crée une incrimination nouvelle, élève la
sanction encourue, supprime un fait justificatif ou une cause de non-imputabilité, ne
s’applique pas aux faits commis antérieurement.

Ce principe est parfois difficile à appliquer lorsque l’infraction est continue dans la
durée, notamment en cas d’infractions d’habitude ou d’infractions successifs.
Concernant les délits d’habitude, la jurisprudence estime que, au moins deux actes
créent l’infraction, lorsqu’ils sont commis avant la nouvelle loi. S’agissant des
infractions successives, il suffit que les agissements se soient poursuivis après la loi
nouvelle. En revanche si le délit est constitué par l’écoulement d’un certain délai, la
jurisprudence exige que le délai soit, dans sa totalité, postérieur à la promulgation de
la nouvelle loi, parce qu’il est un des éléments constitutifs du délit.

2- Exceptions

Le principe de la non-rétroactivité n’est pas absolu. Il ne s’applique pas aux lois


interprétatives dont l’objet est de préciser le sens d’une loi antérieure demeurée
obsolète ou controversée. Les lois édictant des mesures de suretés nouvelles sont
aussi jugées d’application immédiate. Il en est de même des lois incriminants des
atteintes à des valeurs essentielles de civilisation. Ces infractions peuvent être
réprimées quelle que soient la législation en vigueur à l’époque de leur commission.
Il y a aussi les lois déclarées rétroactives par le législateur.

B- L’application immédiate des lois pénales plus douces

La loi pénale plus douce est celle qui supprime une incrimination, fait disparaitre une
circonstance aggravante, admet un fait justificatif nouveau ou une excuse, abaisse
ou supprime la peine. Elle s’applique à des faits commis antérieurement à son entrée
en vigueur.

L’application immédiate de la loi pénale plus douce est effective, non seulement si la
loi nouvelle intervient entre la commission d’une infraction et son jugement, mais
encore avant le jugement définitif, c’est-à-dire jusqu’à l’expiration des voies de
recours.

Comme pour le principe de non-rétroactivité, l’application immédiate de la loi pénale


plus douce est parfois difficile à mettre en œuvre. Cette difficulté porte
essentiellement sur deux points : la date d’effet des dispositions plus douce, la
nature de certaines lois par rapport aux faits commis.

Concernant l’entrée en vigueur de la nouvelle loi, il est admis par la jurisprudence


que lorsque la prescription n’est pas acquise, des poursuites pénales sont toujours
possibles, quelle que soit la qualification adoptée par le nouveau texte, pour des faits
commis antérieurement.

La seconde difficulté vient même de la notion de loi plus pénale douce. Cette
complexité apparait avec les lois dites complexes et les lois temporaires. S’agissant
des lois complexes, elles sont de deux ordres selon que le juge peut ou non opérer
une ventilation dans les dispositions prévues par le texte. Lorsque les dispositions
sont divisibles, la solution consiste à appliquer distributivement les deux ordres de
dispositions, les plus sévères ne rétroagissent pas et les plus douces sont
d’application immédiate. En revanche, lorsque les dispositions sont indivisibles, une
partie de la jurisprudence estime qu’il faut faire prévaloir la disposition la plus
importante, dans ce cas, c’est le maximum le plus élevé qui détermine l’application
de la loi. Mais une autre partie de la jurisprudence se livre à une appréciation
d’ensemble de la nouvelle loi pour décider si, prise globalement, elle est plus
favorable ou non à l’individu. Cette dernière solution semble l’emporter sur la
première.

Une autre difficulté apparait pour les lois temporaires, c’est-à-dire affecté d’un terme
extinctif. La question qui s’est posée est de savoir si l’arrivée du terme prévu doit être
considérée comme interdisant toute poursuite pénale pour des faits commis à
l’époque où la loi, désormais caduque, était en vigueur. La jurisprudence, après
plusieurs divergences, considère que cessent d’être punis les agissements qui ne
sont plus réprimés par la loi nouvelle tandis que ceux pour lesquels une sanction
demeure possible peuvent encore faire l’objet de poursuite (Crim. 16 et 23 fév. 1987,
Bull. crim. n°73.88 et 89).

Paragraphe 2 : L’application dans le temps des lois pénales de forme

Le principe est l’application immédiate des lois pénales de forme. Cependant, ce


principe connait quelques limites.

A- Justifications

Les lois pénales de forme ne créent pas d’incriminations et n’édictent pas de


pénalités. Elles ne sont pas susceptibles d’influer sur le comportement de l’individu et
enfin elles sont présumées supérieures à celles qu’elles remplacent dans la mesure
où elles traduisent un perfectionnement de la technique juridique.

B- Limites à l’application immédiate

L’application immédiate de la loi pénale de forme est écartée lorsque la nouvelle loi
tourne au détriment du délinquant. C’est ainsi que les lois de prescription ne
s’appliquent aux infractions commises avant leur entrée en vigueur qu’à la condition
de ne pas aggraver la situation de l’intéressé. De même, les lois relatives à
l’exécution des peines ne sont d’effet immédiat qu’à la condition de ne pas rendre
plus sévères les peines prononcées par les juridictions de jugement.

Section 2 : L’application de la loi pénale dans l’espace

Il faut noter l’existence d’un principe et l’acceptation d’une extension à ce principe.

Paragraphe 1 : Les infractions commises sur le territoire

Le droit sénégalais consacre le principe de la territorialité. Concernant ce principe il


faut souligner que la loi pénale sénégalaise est applicable aux infractions commises
sur le territoire de la République. Par le territoire, il faut entendre non seulement le
territoire réel, terrestre, maritime, aérien, mais encore les portions détachées du
territoire, les navires et aéronefs battant pavillon national lorsqu’ils circulent dans les
zones internationales. Il s’agit du principe de la territorialité de la loi pénale et peu
importe la nationalité de l’auteur de l’infraction ou de la victime de l’infraction.
Sur le plan pratique, une bonne administration de la justice commande d’attribuer
compétence au juge du lieu de l’infraction. En effet, il sera le mieux placé pour réunir
les preuves, entendre les témoins. Sur un plan théorique, le principe de la
souveraineté nationale exige que l’Etat, dont l’ordre public a été troublé, ait la charge
exclusive d’assurer son rétablissement.

Néanmoins la coutume internationale et la convention de VIENNE ratifiées par le


SENEGAL assurant l’immunité aux diplomates ; aux organisations internationales
accréditées ainsi qu’aux membres de leur famille. Pour une raison de courtoisie
nationale, ces personnes n’ont pas à répondre des infractions qu’elles commettent
sur le territoire national, à moins que leur immunité leur soit retirée.

Paragraphe 2 : Les infractions commises hors du territoire

Le juge sénégalais est compétent pour juger une infraction dont une partie a été
commise sur le territoire dès lors qu’un de ses éléments constitutifs a eu lieu sur le
territoire. Le juge sénégalais est aussi compétent si l’auteur de l’infraction est
sénégalais. Cependant concernant un délit sa compétence n’est affirmée que si les
faits sont punis par la législation du pays où ils ont été commis. La doctrine pénaliste
parle en ce sens de la règle de la réciprocité de l’infraction. Enfin le législateur
sénégalais vient de modifier son article 669 qui avait un champ d’application limité
car le juge n’était compétent que si l’infraction bien que commise à l’étranger
menaçait les intérêts du SENEGAL c’est le cas de la fabrication de fausse monnaie  ;
l’espionnage, etc.
Aujourd’hui le législateur sénégalais a quasiment mis en place une compétence
universelle donnant ainsi à cet article 669 un champ d’application beaucoup plus
large.

Titre 2 : L’élément matériel

Chapitre 1 : Les modes de réalisation de l’infraction

Section 1 : Comportement incriminé

Le comportement incriminé au titre de l’élément matériel peut varier dans sa nature


et dans sa durée. Ces distinctions sont importantes car elles ont une incidence
notable, notamment sur l’application de la loi pénale (dans le temps et dans l’espace)
et sur le point de départ du délai de prescription de l’action publique.

Paragraphe 1 : Nature du comportement incriminé

A- Infractions d’action et d’omission

Le comportement peut consister évidemment en un acte positif, une action. Ainsi


dans le vol (C. pén art. 364), il consiste en un acte de soustraction. Mais le
comportement peut également consister en une omission. C’est justement le non-
accomplissement d’un ou plusieurs actes positifs qui consommera l’infraction.
L’omission de porter secours, définie comme le fait de s’abstenir d’agir pour
empêcher un crime ou un délit contre l'intégrité corporelle lorsque cette intervention
ne comporte pas de risque en est l’exemple le plus évident.

En revanche la jurisprudence a très tôt exclu la possibilité d’un comportement


d’action par omission. Ainsi les violences volontaires ne sauraient être caractérisées
en présence d’absence de soins (V. en ce sens, Poitiers, 20 nov. 1901). Une telle
interprétation extensive du texte serait contraire au principe de légalité.

B- Infraction simple ou composée

Bien souvent le comportement incriminé va consister en un acte unique. Ainsi en va-


t-il dans le vol, matériellement consommé par la seule soustraction de la chose
d’autrui.

D’autres infractions nécessitent en revanche plusieurs actes (deux au minimum).


Selon que ces actes sont de même nature ou de nature différente, on distingue les
infractions d’habitude et les infractions complexes. L’escroquerie (C. pén. art. 379 et
s) est une infraction complexe : mensonge et remise sont nécessaires à la
constitution de l’élément matériel. L’exercice illégal de la médecine est une infraction
d’habitude, tout comme les violences habituelles sur mineur.
Paragraphe 2 : Durée du comportement

A- Infractions instantanées et continues

L’infraction est souvent consommée en un trait de temps. L’infraction est alors dite
instantanée ; elle se consomme instantanément. Le vol est une infraction
instantanée.

À l’inverse, lorsque le comportement a vocation à se perpétuer dans le temps,


l’infraction est dite continue. L’exemple type de l’infraction continue est le recel,
prévue par l’article 430 du code pénal qui dispose que « ceux qui, sciemment, auront
recelé, en tout ou en partie, des choses enlevées, détournées ou obtenues à l’aide
d’un crime ou d’un délai seront punis des peines prévues par l’article 370  » 1an
d’emprisonnement au moins et de 5 ans au plus et d’une amende de 20 000 à
200 000 frs. Ainsi en va-t-il également de la séquestration ou de la soustraction de
mineur (C. pén., art. 346 et s).

B- Infractions permanentes, infractions continuées

L’infraction continue a des conséquences intéressantes en termes de répression,


notamment eu égard à l’application de la loi pénale et au point de départ du délai de
prescription de l’action publique. La doctrine a eu l’idée d’élaborer une nouvelle
catégorie d’infractions : les infractions permanentes. L’infraction permanente est une
infraction instantanée dont les effets se prolongent nécessairement et
obligatoirement dans le temps sans nécessité d’une intention renouvelée. On cite
souvent, à titre d’exemple, la construction sans permis ou le délit de bigamie.

Un autre problème s’est posé en jurisprudence, celui de la succession d’infractions


instantanées de même nature poursuivant un dessein unique, par exemple un
cambriolage où seraient réalisés de multiples vols d’objets distincts. Chaque vol est à
lui seul une infraction justifiant des poursuites. La jurisprudence estime toutefois
qu’ils constituent un tout unique. On parle d’infraction continuée.

Section 2 : La question du résultat


À chaque comportement prohibé correspond un résultat que le législateur entend,
explicitement ou implicitement, prévenir. Pour autant le résultat n’est pas toujours un
élément constitutif de l’infraction.

Paragraphe 1 : Infractions matérielles

L’infraction est dite matérielle lorsque le résultat est un élément constitutif de


l’infraction. Ainsi en est-il du décès de la victime dans le meurtre ou l’homicide
involontaire, de la dépossession effective dans le vol. L’infraction matérielle est une
infraction de résultat. Si ce résultat n’est pas effectivement atteint, l’infraction ne sera
que tentée.

Paragraphe 2 : Infractions formelles

Dans l’infraction formelle, le résultat de l’infraction n’est pas un élément constitutif ; il


est indifférent à la consommation de l’infraction. Ainsi dans l’empoisonnement (C.
pén. art.286), c’est l’administration d’une substance de nature à donner la mort, donc
le seul comportement, qui va constituer matériellement l’infraction. Peu importe le
résultat de cette administration.

Parfois, le résultat que l’infraction vise à empêcher est encore plus confus ou large.
Dans l’association de malfaiteurs par exemple (C. pén., art.238 et s), c’est la
préparation d’un ou plusieurs crimes ou délits punis d’au moins cinq ans qui est
crainte, sans plus de précision. On parle d’infraction obstacle.

Chapitre 2 : l’infraction inachevée


On parle d’infraction inachevée dès lors que le résultat envisagé par le législateur
n’est pas atteint. Dans ce cadre-là la doctrine a construit la qualification d’infraction
tentée. La tentative est donc l’action d’essayer de commettre une infraction. Et la
doctrine considère qu’elle est constituée dès lors que manifester par un
commencement d’exécution elle n’a été suspendu où a manqué son effet qu’en
raison de circonstances indépendantes de la volonté de son auteur. Deux
hypothèses ont été envisagées par la doctrine concernant cette infraction inachevée
d’une part l’infraction irréalisable et d’autre part l’infraction impossible.
Section 1 : L’infraction irréalisable
S’agissant de l’infraction irréalisable il est traditionnellement accepté que la tentative
ne sera sanctionnée que si elle révèle un comportement dangereux. Pour cela deux
critères ont été dégagés il faut un commencement d’exécution et une absence de
désistement volontaire.
Paragraphe 1 : Le commencement d’exécution
Le commencement d’exécution doit être compris dans un ensemble global du
processus criminel dans lequel plusieurs actes interviennent avant qu’on aboutisse
au résultat final de l’infraction. Les criminologues ont pu envisager le dessein
criminel, la réalisation, l’exécution du projet criminel et enfin l’achèvement de
l’infraction. La tentative ne sera punissable qu’à partir du moment où le délinquant a
commencé l’exécution de l’infraction et c’est répété qu’on ne peut pas sanctionner.
Le problème est qu’il est parfois très difficile et délicat de déterminer le moment du
commencement d’exécution punissable dans la mesure où le législateur ne donne
aucune indication. Selon une formule de la cour de cassation française doit recevoir
une qualification de commencement d’exécution tout acte délibéré qui tend
directement au délit. Pour le juge il faut que l’achèvement soit hautement probable
et la jurisprudence complète en disant qu’il faut une intention irrévocable et un lien
de causalité et que le commencement d’exécution soit assez proche de la
réalisation proprement dite. Et la preuve de l’intention irrévocable résultera par
exemple de l’aveu du délinquant ou de sa condition de récidiviste. La jurisprudence
majoritaire est très respective dans son interprétation du commencement
d’exécution. Ainsi elle a pu considérer qu’une personne qui avait été payé pour tuer
quelqu’un d’autre mais qui finalement ne commet pas l’acte qu’il n’y avait pas dans
cette situation le commencement d’exécution et l’instigateur n’a pas été arrêté. Dans
un arrêt de 1979 la Cour a aussi considéré que le fait de payer quelqu’un pour
acheter de la drogue n’est pas un commencement d’exécution dès lors que la mère
du tiers a arrêté l’exécution.
Paragraphe 2 : L’absence de désistement volontaire
La doctrine considère que ce désistement est volontaire si le chemin criminel est
interrompu par le délinquant lui-même. Il n’y a pas tentative punissable ; le
désistement doit être volontaire il ne doit pas être motivé par des éléments
extérieurs à l’individu. Ce désistement peut être totalement spontané, il doit être le
fait d’une volonté libre et justificative sans qu’il soit nécessaire de prendre en compte
le mobile de l’individu. Il est involontaire quand il est dû à une cause étrangère à
l’agent ainsi par exemple on s’attaque à un coffre mais celui-ci résiste et dans un
arrêt devenu célèbre du 10 janvier 1996 la Cour de Cassation Française a considéré
qu’en matière de viol la déficience physique ne peut être assimilée à un désistement
volontaire. Enfin ce désistement doit être volontaire mais il doit aussi être antérieur à
l’infraction. En conséquence celui qui commet un vol mais remet par la suite l’objet
de l’infraction a tout de même commis un vol. Il est vrai qu’il s’est repenti activement
mais circonstance n’interviendra que par rapport au prononcé de la peine.

Section 2 : L’infraction impossible

S’agissant en second lieu de l’infraction impossible le constat qu’il arrive qu’un


individu accomplisse totalement les différentes opérations devant conduire à
l’infraction sans pour autant atteindre le résultat escompté. C’est noté qu’il n’a pas
été interrompu mais un événement étranger à empêcher la réalisation de l’infraction,
par exemple tirer sur un cadavre.
L’impossibilité pour l’auteur d’un acte infractionnel d’atteindre le résultat projeté a
déjà été mis en relief dès le 19éme siècle. Et la question s’était posée de savoir est
ce qu’on peut punir un pèlerin qui fait un pèlerinage pour provoquer la mort de son
voisin ? Cette interrogation de la doctrine sur l’infraction surnaturelle a donné
naissance à la construction doctrinale du concept de l’infraction impossible. La
doctrine française se prononçait de façon générale sur l’impunité du crime impossible
appuyé sur l’existence d’un commencement d’exécution. Par la suite la doctrine a
voulu faire différence entre l’impossibilité relative et l’impossibilité absolue pour
considérer que seule la première pouvait entrainer l’impunité. Et le doyen ORTENUM
disait qu’il y avait des impunités assez proches des infractions manquées en ce
sens que la non consommation provient seulement du hasard. On peut aussi
souligner par ailleurs que l’impossibilité peut aussi tenir à l’existence de l’objet de
l’infraction ou à l’inefficacité des moyens utilisés. Cette doctrine n’a pas convaincu la
jurisprudence qui considère qu’un Pic Pocket n’est pas sanctionnable quand il a mis
la main dans une poche vide.

La position de la jurisprudence est nuancée et elle considère qu’il y a une différence


entre l’infraction absolue et l’infraction relative et dans plusieurs décisions elle a
admis la répression en se fondant sur le fait qu’il n’y avait pas d’impossibilité
absolue. Elle a ainsi affirmé dans des considérations générales que l’impossibilité du
résultat a été une circonstance indépendante de la volonté de l’infracteur. Dans un
arrêt du 16 janvier 1989, la jurisprudence a considéré qu’il importe peu que pour
caractériser une tentative d’homicide involontaire que la victime soit décédée au
moment où l’homicide a été commis. L’infraction impossible est une infraction tentée
mais elle doit tout de même être caractérisée. Et une fois caractérisée il faudra être
sur que la personne poursuivie est bien l’auteur matériel donc relever l’identité civile
de la personne qui n’est pas cependant une condition suffisante à sa condamnation.

Titre III : L’élément moral

Il faut considérer qu’il s’agit de l’une des notions les plus incertaines du droit pénal. Il
englobe deux aspects dont le premier est commun à toutes les infractions. Il faut en
effet que les personnes poursuivies aient compris et voulu l’acte ; qu’elles disposent
de leur libre arbitre. Ce principe fondamental a déjà été posé par la chambre
criminelle de la Cour de Cassation Française dans l’arrêt LABOUBE. La Cour avait
affirmé que toutes les infractions même non intentionnelles supposent que leur
auteur ait agit avec intelligence et volonté. L’imputabilité subjective doit donc être
examinée avant la culpabilité et ce sont là les deux fondements de la responsabilité
pénale. Même un homicide involontaire doit avoir un caractère volontairement
accompli par une personne saine d’esprit. La doctrine parle en ce sens d’homicide
sans intention de commettre un homicide. C’est la raison pour laquelle tous les
codes pénaux postulent qu’il n’y a pas de crime ou de délit sans intention de le
commettre. Mais quand la loi le prévoit il y a aussi délit en cas de mise en danger
délibérée de la personne d’autrui ; il en est de même en cas de faute d’imprudence ,
de négligence, ou de manquement à une obligation de prudence ou de sécurité s’il
est établi que l’auteur n’a pas accompli les diligences normales compte tenu de sa
nature, de sa mission ou de sa fonction ; de ses compétences ainsi que du pouvoir et
des moyens dont il dispose.
Chapitre 1 : la faute intentionnelle
La faute intentionnelle implique en premier lieu la prise en compte du résultat
recherché et en second lieu observer les discordances entre le dol et le résultat de
l’infraction.
Section 1 : la prise en compte du résultat recherché
D’une manière générale, le but recherché peut avoir plusieurs aspects.
Traditionnellement, on constate l’existence d’un dol général mais dans certaines
hypothèses, il peut être exigé un dol spécial. La jurisprudence criminelle a posé un
principe général d’après lequel l’intention criminelle à un acte frauduleux ne suffit pas
à engager la responsabilité pénale. Cela est d’autant vrai que la relation de causalité
n’est pas suffisante dès lors que la personne n’a pas agi intentionnellement. On peut
aussi constater qu’en pratique les crimes et les délits sont volontaires et la doctrine
s’accorde à dissocier le caractère volontaire du mobile. Ce caractère est
pratiquement identique alors que le mobile ne fait que tenir compte des particularités
psychologiques de l’individu. Il est sans effet sur la responsabilité pénale. Pour le
doyen Garçon, il s’agit de la volonté de commettre le délit tel que déterminé par la loi
et la conscience chez son auteur de commettre l’infraction. Pour une partie de la
doctrine, l’intention suppose la volonté d’accomplir un acte interdit par la loi ou une
abstention face à une prescription de celle-ci. Cette proposition écarte le caractère
intentionnel de l’infraction et va émettre des observations consistant à mettre en
parallèle l’intention et la demande.
Le législateur peut quelques fois prévoir que la personne poursuivie peut connaitre
des éléments préalables de l’infraction. Et cette doctrine prévoit que la personne
poursuivie est coupable dès lors qu’elle s’est représentée l’élément légal et naturel
du crime et qui, en toute connaissance de cause est quand même passé à l’acte.
Aujourd’hui, pour redonner un sens à l’intention, on considère qu’il faut y percevoir
une volonté plus marquée et cette pensée ne fait que reprendre les théories de
Ferry qui considérait déjà l’intention comme une volonté déterminée par un mobile
antisocial. Il faut donc apporter la preuve de l’anti sociabilité de l’agent.
Mais cette doctrine contemporaine est tout de même contestée. Il est important de
s’interroger sur le moment de l’intention pour constater qu’il faut la distinguer de la
préméditation. La première existe pendant l’action alors que l’autre préexiste et
constitue un but envisagé avant l’action. Cette préméditation aggrave la répression et
l’emprisonnement. On peut la définir comme étant le dessein formé avant l’action de
sorte qu’elle est antérieure à l’acte. Et pour le doyen Gasson, la préméditation
suppose une méditation préalable. Il s’agit d’une décision prise après réflexion.
Pour la jurisprudence, la préméditation est une modalité de la résolution criminelle
d’ordre subjectif et en conséquence, le juge recherchera toujours l’état d’esprit de
l’auteur des faits. Ce juge va donc donner une coloration morale à l’acte matériel car
le droit pénal s’efforce d’isoler un comportement intellectuel qui apporte le blâme
social. L’exercice est difficile quand il faut apporter la preuve de l’intention. Et le juge
peut utiliser parmi d’autres la technique de la présomption qui permet d’induire
l’existence de faits inconnus à partir d’un autre fait connu. Pour la Cour de cassation
française, le constat est simple : l’élément intentionnel résulte de la nature même du
délit et n’a pas besoin d’être affirmé par le juge. C’est la raison pour laquelle le juge
peut aussi utiliser la méthode de la présomption légale qui s’induit de la définition du
meurtre comme le fait de donner volontairement la mort à autrui.
Le Code pénal sénégalais, dans ses articles 280 à 281, dispose que l’homicide
commis volontairement est qualifié de meurtre et tout meurtre commis avec
préméditation ou guet-apens est qualifié d’assassinat. Pour le professeur Decoq,
l’intention de tuer qu’on appelle « animus netendu » est caractérisé dès lors que
l’agent a accepté le risque de la mort de la victime même s’il ne l’a pas
exclusivement recherché.
Section 2 : les discordances entre le dol et le résultat de l’infraction.
L’intention exige que la conscience de la réalisation matérielle de l’acte et son
résultat correspondent à ceux qui sont incriminés. Parfois le dol est déterminé et
c’est l’hypothèse où l’individu a voulu commettre tel ou tel acte à l’égard de tel ou tel
individu. Mais ce dol peut aussi être indéterminé dans ce cas l’auteur a accepté qu’il
se réalise. Dans certaines hypothèses le résultat peut dépasser complètement les
prévisions de l’auteur et on parle d’infraction praeterre. Exemple : coups et blessures
volontaires ayant entrainé la mort sans intention de la donner. La question est alors
de savoir doit on réprimer en fonction du résultat ou simplement de ce qui était voulu.
La jurisprudence estime que le résultat n’a pas été souhaité en totalité mais de façon
partielle.
Chapitre 2 : Les fautes non intentionnelles délictuelles
Section 1 : Les fautes d’imprudence ou de négligence
Les hypothèses de travail tournent autour de la responsabilité pénale d’imprudences
ou de négligence. Même s’il faut distinguer les fautes d’imprudences de mise en
danger. Par rapport à l’évolution de la pensée criminelle cette dissociation est
recente.il y’avait une unité entre les fautes d’imprudence et de, mise en danger.la
mise en danger présente un caractère délibéré lui conférant une plus grande
importance .c’est donc une faute volontaire commise en parfaite connaissance de
cause. S’agissant des fautes d’imprudence elles sont prévues par les articles 307 à
308 du code pénal. D’une manière générale on peut dire que le résultat n’a pas été
souhaité.
La faute d’imprudence c’est celle qui n’est pas consciente alors que l’imprudence
consciente c’est l’état d’esprit de l’auteur de l’acte qui consiste à vouloir son acte et à
envisager son résultat. Exemple : l’automobiliste qui ne respecte pas le feu rouge et
qui tue le passant. Dans le cas de l’inconscience c’est l’état d’esprit de l’agent qui
consiste à vouloir un acte sans avoir envisagé les conséquences ou les risques qui
en résultent.

Ainsi en est-il du pharmacien qui se trompe de médicament et remet un produit


mortel.la jurisprudence a parlé de négligence fautive. Dans la pratique le juge va
examiner le comportement du prévenu en se référant à ses aptitudes et à sa
psychologie donc une appréciation in concrète qu’il va envisager alors qu’une
appréciation abstraite conduirait le juge à examiner ce qu’avait un homme
normalement prudent et avisé en de telles circonstances. La jurisprudence n’a pas
été unanime les unes préférant l’appréciation in concrète les autres l’appréciation
abstraite .la question a été sensible pour les élus locaux .Et si la majorité des juges
allaient dans le sens d’une appréciation in concreto, cependant une particulière
attention devait être accordée aux élus locaux. C’est la raison pour laquelle
l’imprudence n’est apprécié depuis la loi du 10 juillet 2000 que si l’agent a provoqué
directement le dol et on va imputer la notion de faute caractérisée c'est-à-dire celle
qui en l’absence d’une prescription légale édictant une obligation de sécurité expose
autrui à un risque d’une particulière gravité que l’auteur de la faute ne pouvait
ignorer.
Section 2 : La mise en danger d’autrui
S’agissant en second lieu de la faute de mise en danger le Code Pénal réprime le fait
d’exposer une personne à un risque immédiat de mort ou de blessure de nature à
entrainer une mutilation ou infirmité continue par un manquement délibéré de
sécurité ou de prudence imposé par la loi ou le règlement. Le droit sénégalais a
prévu l’incrimination de mise en danger en reprenant textuellement l’incrimination
française dans sa réforme du Code Pénal. Des auteurs se sont demandé si la
connaissance du risque auquel est reposé autrui devait également être rapportée.
Les discussions parlementaires ont montré par exemple que la connaissance du
risque était déjà intégrée, l’idée est que chacun doit savoir qu’il peut être condamné
même sans avoir fait de risque car il en a pris le risque. Et dans une décision de la
Cour de Cassation Française en date du 11 février 1992 la haute juridiction énonce
que la culpabilité de l’auteur doit s’analyser à l’obligation violée et dans cette affaire
le commandant d’un navire a été condamné pour mise en danger pour accueillir des
passagers en surnombre. La Cour estime que la faute délibérée n’est rien d’autre
qu’une attitude persistante dans une conduite négligente telle est la conscience du
risque qu’on fait courir à cela s’ajoute la volonté de s’y engager malgré tout.

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