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21/10/2008

Technologies DSL : passé, présent


et futur
par François DUTHILLEUL
Ingénieur civil électricien (Télécoms) de la Faculté Polytechnique de Mons (FPMs)
Responsable des solutions réseaux DSL au sein de la division réseaux d’accès
d’Alcatel–Lucent
et Paul SPRUYT
Ingénieur civil en électronique de l’Université de Gand (RUG)
Responsable de la stratégie DSL au sein de la division réseaux d’accès d’Alcatel–Lucent
Alcatel–Lucent Fellow

1. Technologies DSL..................................................................................... TE 7 599 – 2


1.1 Technologie HDSL ....................................................................................... – 2
1.2 Technologie ADSL ....................................................................................... – 5
1.3 Technologie VDSL........................................................................................ – 13
2. Avenir du DSL ........................................................................................... – 21
2.1 L’association de lignes DSL ........................................................................ – 21
2.2 Gestion dynamique de spectre ................................................................... – 21
2.3 Techniques d’annulation de diaphonie ...................................................... – 22
3. Compatibilité spectrale .......................................................................... – 23
3.1 Déploiement mixte depuis le central.......................................................... – 23
3.2 Déploiement mixte depuis le central et un cabinet déporté .................... – 24
Pour en savoir plus .......................................................................................... Doc. TE 7 599
Abréviations....................................................................................................... Doc. TE 7 599

vec plus de 200 millions de lignes déployées de par le monde [1], le


A succès des technologies DSL n’est plus à démontrer. Ce succès planétaire
s’explique en grande partie par l’avènement de l’Internet vers la fin des années
1990 dont l’enrichissement constant en contenu multimédia (audio, vidéo) a
rapidement mis en évidence les limitations du modem analogique et du réseau
téléphonique pour le transport de données. Même si l’apparition du réseau
numérique à intégration de services (RNIS) a constitué une étape importante
en adressant la forte demande résidentielle pour une offre simultanée du
service téléphonique et du service de données, ce n’est réellement qu’avec
l’arrivée de la ligne d’abonné numérique asymétrique (ADSL) que les attentes
des abonnés en terme d’accès à haut débit ont été pleinement satisfaites.
L’ADSL s’est progressivement imposée pour remplacer le modem analogique
et devenir la technologie à large bande la plus déployée à ce jour.
11 - 2007

Ces dernières années, l’émergence de la téléphonie sur IP (VoIP) et de la télévi-


sion sur IP (IPTV) a motivé le développement de nouvelles technologies DSL en
vue d’offrir une capacité accrue et ce, afin de supporter une offre multiservice,
communément appelée offre "triple play", combinant l’accès à l’Internet à haut
débit, la téléphonie et la télévision sur IP. Ce développement a abouti à la
définition de deux standards qui sont amenés à jouer un rôle très important dans
TE 7 599

la prochaine décennie : l’ADSL2plus et le VDSL2. Ce dernier permet une transmis-


sion bidirectionnelle jusqu’à 100 Mbit/s sur une seule paire téléphonique
classique. La paire de cuivre n’a pas fini d’étonner et les ingénieurs n’ont de cesse
de repousser toujours plus loin l’arrivée de la fibre optique jusqu’à la maison.

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TECHNOLOGIES DSL : PASSÉ, PRÉSENT ET FUTUR _________________________________________________________________________________________

Ce dossier présente l’ensemble des variantes DSL depuis la technologie HDSL


jusqu’au VDSL2 récemment standardisé. Les spécificités de chaque technologie
sont détaillées afin de permettre au lecteur d’identifier la technologie DSL la plus
apte à supporter une offre de services déterminée. Un paragraphe est dédié à la
problématique de comptabilité spectrale qui se pose lors du déploiement de
technologies DSL différentes au sein d’un même câble. De nouvelles techniques
comme l’association de lignes DSL, la gestion dynamique de spectre et la réduc-
tion (ou l’annulation) de diaphonie sont aussi abordées. Ces techniques visent
une augmentation du débit pour une offre multimédia encore plus riche ou une
augmentation de la portée pour offrir un service haut-débit universel.
Les organes de standardisation des technologies DSL ainsi que l’évolution
du marché DSL sont brièvement présentés dans le Pour en savoir plus
[Doc. TE 7 599].
Ce dossier est le dernier d’une série sur les technologies DSL :
[TE 7 598] DSL : le support physique et les techniques de modulation.
[TE 7 599] Technologies DSL : passé, présent et futur
La liste des abréviations et leur développé est donnée en [Doc. TE 7 599].

1. Technologies DSL 900 m (pour les fils de cuivre d’un diamètre de 0,4 mm) ou tous les
1 800 m (pour les fils de cuivre d’un diamètre de 0,6 mm) pour
contrer l’atténuation du signal en ligne [3]. De tels répéteurs sont
complexes à déployer, à alimenter et à maintenir ; de plus, ils
1.1 Technologie HDSL dégradent la voie descendante de l’ADSL(2plus). Les liaisons
spécialisées ne supportent également pas la présence de dériva-
1.1.1 HDSL tions passives. Dans son rapport technique, l’ANSI décrit un sys-
tème utilisant deux paires de cuivre en full duplex et propose
La ligne d’abonné numérique à grand débit HDSL (High bit rate plusieurs modulations possibles pour l’HDSL : 2B1Q (2 Binary 1
Digital Subscriber Line) est l’une des premières techniques DSL et a Quaternary), CAP (Carrierless Amplitude and Phase Modulation),
été initialement décrite dans le rapport technique T1.TR.28-1994 [2] DTM (Discrete MultiTone) et 3B1O (3 Binary 1 Octal).
du groupe de travail T1E1.4 de l’institut national américain des
standards (ANSI, American National Standards Institute) en 1994. La figure 1 décrit une liaison HDSL comme définie par l’ANSI
Notons que, le RNIS est souvent considéré comme la toute pre- T1E1.4. Chaque paire transporte un débit global de 784 kbit/s (soit
mière technologie. La technologie HDSL se présente comme une un débit global total de 1 568 kbit/s), composé comme suit :
alternative attractive aux liaisons spécialisées T1 (1,544 Mbit/s) en – la charge utile du T1 est répartie sur chacune des paires, soit
Amérique du Nord ou E1 (2,048 Mbit/s) en Europe. Lors de sa 768 kbit/s par paire ;
définition à l’ANSI, son objectif était de transporter la capacité – l’en-tête du T1 est transmis sur chacune des paires, soit 8 kbit/
d’une liaison T1 sur deux paires de cuivre et de pouvoir être s par paire ;
déployé sur au moins 99 % des paires de cuivre conformes aux – l’en-tête HDSL est transmis sur chacune des paires, soit 8 kbit/
spécifications CSA (Carrier Serving Area). Les spécifications CSA s par paire.
imposent des contraintes aux paires de cuivre présentes dans le
réseau de distribution téléphonique. Par exemple, elles imposent
l’absence de bobine de charge, une longueur maximale par
dérivation passive de 2 000 pieds (609 m), une longueur maximale Rappels
totale pour l’ensemble des dérivations passives de 2 500 pieds
(762 m) et une longueur totale maximale (incluant les dérivations Le full duplex est un mode de communication autorisant la
passives) de 9 000 pieds (2 743 m) pour les fils de cuivre de diamè- transmission et la réception simultanée.
tre 26 AWG (0,4 mm) ou de 12 000 pieds (3 657 m) pour les fils de Les liaisons spécialisées T1/E1 utilisent une transmission
cuivre de diamètre 24 AWG (0,5 mm), 22 AWG (0,6 mm) et 19 AWG simplex à savoir une paire de cuivre pour la transmission (ou
(0,9 mm). voie descendante) et une autre pour la réception (ou voie
montante).
Le terme AWG (American Wire Gauge) est une méthode Une trame T1 se compose de 193 bits (24 canaux voix de
courante en Amérique du Nord pour décrire le diamètre de la 8 bits et un bit de délimitation de trame) et est émise toutes
section d’un conducteur électrique (non-ferreux) et est princi- les 125 μs. Par conséquent, le débit utile d’une liaison spéciali-
palement utilisée pour les fils de cuivre et plus particuliè- sée T1 est de 1 536 kbit/s et le débit global de 1 544 kbit/s.
rement pour les fils téléphoniques. Plus le diamètre du fil est Le débit utile représente le nombre de bits utiles (payload)
faible, plus la valeur AWG est élevée. transmis par seconde tandis que le débit global représente le
nombre de bits utiles ainsi que le nombre de bits d’en-tête
(overhead) transmis par seconde. L’en-tête est généralement
L’intérêt de la technologie HDSL est de résoudre les principaux
utilisé pour assurer le verrouillage de trame ou pour transmet-
inconvénients des liaisons spécialisée. En effet, une liaison spécia-
tre des informations de signalisation.
lisée nécessite l’installation de répéteurs-régénerateurs tous les

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HTU-C HTU-R

Émetteur Émetteur
Paire CSA 1
Récepteur Récepteur
784 kbit/s

Interface T1
HDSL HDSL
Interface T1
1,544 Mbit/s 1,544 Mbit/s

Émetteur Paire CSA 2 Émetteur


Récepteur Récepteur
784 kbit/s
HDSL HDSL

Figure 1 – Liaison HDSL définie par l’ANSI T1E1.4 [2]

L’HDSL comme définie par T1E1.4 a permis de répondre à la La modulation CAP n’est définie que pour les signaux à
demande du marché professionnel nord-américain. 2 048 kbit/s alors que pour la modulation 2B1Q deux trames dif-
férentes sont définies respectivement pour les signaux à 1 544
et 2 048 kbit/s. Pour un débit global de 2 048 kbit/s, la modula-
Les travaux de l’ANSI ont été repris par le groupe TM6 de tion 2B1Q permet la transmission en mode full duplex sur une
l’ETSI (European Telecommunications Standards Institute) et seule paire ou en parallèle sur deux ou trois paires. Il est ainsi
ont été standardisés dans la spécification technique TS 101 135 possible de répartir le signal sur plusieurs paires et le débit sur
[4] pour les signaux à 2 048 kbit/s (E1) propre au marché euro- chacune d’elles afin d’augmenter la portée. La modulation CAP
péen. Cette spécification a constitué la base du standard UIT-T est définie pour une transmission sur une ou deux paires. Pour
(Union Internationale des Télécommunications) G.991.1 [5]. Ces un service de 1 544 kbit/s, la recommandation UIT-T et le rap-
deux standards prennent en compte le transport d’un T1 en port technique ANSI décrivent seulement l’application de la
annexe. 2B1Q sur deux paires.

Le transport d’un T1 sur deux paires est décrit dans l’annexe C Rappel
de la spécification technique ETSI TS 101 135 et dans l’annexe A
de la recommandation UIT-T G.991.1.
Une trame E1 se compose de 256 bits (30 canaux voix de
Le système HDSL standardisé utilise une transmission full 8 bits, un canal de verrouillage de trame de 8 bits et un canal
duplex et nécessite donc une technique d’annulation de l’écho de signalisation de 8 bits) et est émise toutes les 125 μs. Par
pour la séparation des deux sens de transmission (émission/ conséquent, le débit utile d’une liaison spécialisée E1 est de
réception). Deux modulations différentes sont recommandées par 1 920 kbit/s et le débit global de 2 048 kbit/s.
les standards ETSI et UIT-T : la modulation 2B1Q et la modulation
CAP. Comme le codage 2B1Q a été largement utilisé pour le RNIS,
certains modules pouvaient être réutilisés pour la technologie Le tableau 1 donne un aperçu des différentes configurations
HDSL ce qui a facilité son implémentation. La modulation CAP est HDSL standardisées en fonction du nombre de paires utilisées
toujours reprise en annexe des standards. pour les deux techniques de modulation, 2B1Q et CAP. Les options
Le système HDSL basé sur la modulation CAP est repris dans l’annexe B de la spécifi- du rapport technique T1.TR.28-1994 du groupe de travail T1E1.4 ne
cation technique ETSI TS 101 135 et de la recommandation UIT-T G.991.1. sont pas reprises dans ce tableau.

Tableau 1 – Configurations HDSL standardisées


Interface
Débit utile Débit utile Débit global Débit global
Nombre de d’application
Modulation par paire total par paire total Standard(s)
paires client
(kbit/s) (kbit/s) (kbit/s) (kbit/s)
(kbit/s)

ETSI TS 101 135,


1 2 048 2 304 2 304 2 320 2 320
UIT-T G.991.1

ETSI TS 101 135,


2 2 048 1 152 2 304 1 168 2 336
2B1Q UIT-T G.991.1

2 1 544 768 1 536 784 1 568 UIT-T G.991.1

ETSI TS 101 135,


3 2 048 768 2 304 784 2 352
UIT-T G.991.1

ETSI TS 101 135,


1 2 048 2 304 2 304 2 320 2 320
UIT-T G.991.1
CAP
ETSI TS 101 135,
2 2 048 1 152 2 304 1 168 2 336
UIT-T G.991.1

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Dans le cas de la modulation 2B1Q, la technologie HDSL ne


permet pas d’offrir en complément le service téléphonique analo-

Niveau de densité
de puissance spectrale (dBm/Hz)
gique en superposition sur la (les) même(s) ligne(s) étant donné
– 20
que cette modulation opère en bande de base et donc recouvre la
bande spectrale utilisée par la téléphonie analogique. La modula-
tion CAP par contre laisse la partie basse du spectre disponible – 40
pour le service RTPC (Réseau Téléphonique Public Commuté).
Les systèmes HDSL sont aujourd’hui essentiellement destinés
aux professionnels. Ces applications sont multiples : liaisons – 60
louées à 2 048 kbit/s (ETSI) ou à 1544 kbit/s (ANSI), raccordement
d’autocommutateurs privés d’entreprise (PABX, Private Automatic
Branch eXchange), vidéoconférence, ... – 80
L’HDSL offre une meilleure compatibilité spectrale avec
l’ADSL(2plus) comparativement aux technologies T1 et E1 pour
–100
deux raisons :
– premièrement, la modulation 2B1Q a une largeur de spectre plus
étroite comparativement au spectre d’une liaison T1/E1 (figure 2) ; –120
– deuxièmement, étant donné sa plus grande portée, le besoin de
répéteurs est moindre pour l’HDSL que pour les technologies T1/E1.
–140
Cependant, à cause du recouvrement du spectre HDSL avec une 0 1 2 3 4 5
partie du spectre ADSL(2plus) descendant, la paradiaphonie
(NEXT, Near End crossTalk) de l’HDSL dégrade la transmission Fréquence (MHz)
ADSL(2plus) descendante. Les technologies HDSL2 et SHDSL
offrent une meilleure compatibilité spectrale avec ADSL(2plus) par T1 G.996.1 adj SHDSL 2 048 kbit/s 1 paire
rapport à la technologie HDSL (figure 2). HDSL 2 336 kbit/s 2 paires ADSL2plus voie descendante
La figure 2 illustre l’effet bénéfique de la répartition du débit sur
HDSL 2 352 kbit/s 3 paires ADSL2plus voie montante
plusieurs paires. Cette répartition permet de réduire le spectre de
fréquences sur chacune des paires et par conséquent la diaphonie SHDSL 1 024 kbit/s 1 paire ADSL voie descendante
avec les autres technologies présentes au sein du même câble.
Une transmission HDSL sur trois paires présente une meilleure Figure 2 – Spectre de fréquences des signaux T1, HDSL, SHDSL,
compatibilité spectrale avec l’ADSL(2plus) qu’une transmission ADSL et ADSL2plus
HDSL sur deux paires et ce pour un débit utile total identique. Ce
même graphe illustre également la meilleure compatibilité spec-
de l’UIT-T et de l’ETSI puisque les standards HDSL de ces organis-
trale de la technologie SHDSL comparativement à l’HDSL. Le spec-
mes couvraient déjà le cas de la transmission monopaire
tre du signal SHDSL pour une transmission monopaire et un débit
(tableau 1). L’objectif de la technologie HDSL2 est de transporter
utile de 1 024 kbit/s est à comparer avec le spectre du signal HDSL
1 544 kbit/s (T1) sur une seule paire de cuivre conforme aux spéci-
pour une transmission sur deux paires et un débit global total de
2 336 kbit/s équivalent à un débit utile par paire de 1 152 kbit/s fications CSA alors que deux paires étaient jusqu’alors
(tableau 1). Même si le graphe ne permet pas une comparaison nécessaires avec la technologie HDSL. La transmission monopaire
exacte des spectres HDSL et SHDSL étant donné la légère diffé- présente un réel intérêt dans les régions où les paires de cuivre
rence de débit utile par paire, la pente plus raide du spectre SHDSL non utilisées deviennent rares. L’HDSL4 est une variante de
améliore la compatibilité spectrale. l’HDSL2 qui permet de transporter un T1 sur une plus grande por-
tée en répartissant le débit sur deux paires comme pour l’HDSL.
La technologie HDSL présente également l’avantage de ne plus La technologie HDSL4 est principalement intéressante dans les
nécessiter la visite d’un technicien chez le client lors de l’installa- endroits où la longueur de ligne est le facteur le plus critique et
tion puisque l’initialisation de la ligne s’opère par un dialogue
non le nombre de paires disponibles. Cette spécification ne pré-
entre les deux modems HDSL. Cependant, étant donné la
voit pas d’interopérabilité avec les modems HDSL déjà déployés.
meilleure compatibilité spectrale de la technologie SHDSL, le
La transmission utilisée pour l’HDSL2 et l’HDSL4 est de type full
SHDSL a remplacé l’HDSL pour les déploiements récents.
duplex comme pour la technologie HDSL. Le débit utile de la tech-
nologie HDSL2 est de 1 544 kbit/s et le débit global de 1 552 kbit/s
1.1.2 HDSL2/HDSL4 étant donné que l’en-tête est de 8 kbit/s comme pour la technolo-
gie HDSL. Le débit utile par paire de la technologie HDSL4 est de
La recommandation technique de l’ANSI décrivant le système 776 kbit/s et le débit global par paire de 784 kbit/s. Les techniques
HDSL [2] ne couvrait pas le transport d’un T1 sur une seule paire HDSL2 et HDSL4 utilisent une modulation différente par rapport
de cuivre. Dès lors, des systèmes propriétaires ont vu le jour sous aux modulations proposées dans le rapport technique HDSL à
le nom de SDSL (Single Line DSL) introduisant des problèmes savoir la modulation TC-PAM (Treillis Coded - Pulse Amplitude
d’interopérabilité. Modulation). L’application du codage en treillis aide à améliorer la
performance en terme de portée ou de débit. Les masques de
densité de puissance spectrale (PSD, Power Spectral Density) des
Ne pas confondre SDSL (Single Line DSL) avec l’abréviation
technologies HDSL2 et HDSL4 ont été optimisés pour maximiser
SDSL (Symmetric single pair high rate Digital Subscriber Line)
souvent utilisée en Europe pour référer à la technologie la portée tout en conservant la compatibilité spectrale avec
SHDSL normalisée par l’ETSI. l’ADSL.
La technologie HDSL2/HDSL4 supporte la présence de dériva-
tions passives. La portée des technologies HDSL2 et HDSL4 peut
Pour pallier à ce problème, l’ANSI a standardisé une version être augmentée grâce à l’emploi de répéteurs. Grâce à son spectre
monopaire de l’HDSL baptisée HDSL2 qui est décrite dans le stan- plus étroit, l’HDSL4 offre une meilleure compatibilité spectrale
dard T1.418-2002 [6]. Cette norme n’a pas d’équivalent au niveau avec l’ADSL(2plus) en comparaison avec l’HDSL et I’HDSL2.

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1.1.3 SHDSL – l’augmentation du taux de symbole maximal de 773 (version


SHDSL originale) à 1 283 Kbaud pour le 16 TC-PAM et jusqu’à
1 426 Kbaud pour le 32 TC-PAM. Le débit maximal est de
La ligne d’abonné numérique à haut débit sur paire unique 3 840 kbit/s en 16 TC-PAM et de 5 696 kbit/s en 32 TC-PAM.
SHDSL (Single-pair High-speed Digital Subscriber Line) a été La régulation nationale ou les règles de gestion spectrale peu-
standardisée en 2001 par l’UIT-T sous la référence G.991.2 [7]. vent imposer des limites de déploiement sur la portée maximale
Cette recommandation a des équivalents au sein de l’ETSI en fonction du débit offert ou de façon équivalente, sur le débit (ou
(ETSI 101 524) [8] et de l’ANSI (T1.422-2001) [9]. La norme nord- débit de symbole) maximale en fonction de la portée.
américaine se base sur la recommandation UIT-T et identifie les La technologie SHDSL supporte trois modes de transport
contraintes du standard UIT-T qui sont différentes aux États- principaux : un mode STM, un mode ATM et un mode PTM. Le
Unis. Notons que l’ETSI désigne la technologie SHDSL par mode de transport PTM supporte une encapsulation de type HDLC.
l’abréviation SDSL (SDSL, Symmetric single pair high bit rate L’amendement 3 du standard G.991.2 [15], approuvé en mai 2005,
Digital Subscriber Line) mais celle-ci n’a cependant rien en a défini un mode de transport PTM basé sur une encapsulation de
commun avec la version monopaire propriétaire nord-améri- type 64/65-octet. Les modes de transport supportés par la techno-
caine (cf. § 1.1.2). logie SHDSL sont repris dans l’annexe E de la recommandation
G.991.2.
La technologie SHDSL permet une transmission full duplex sur Il convient de noter que l’IEEE a également standardisé la tech-
des paires métalliques torsadées. Une exploitation optionnelle à nologie SHDSL au sein de la spécification 802.3ah-2004 [16] éga-
quatre fils est prise en charge pour des applications impliquant lement connue sous le nom d’EFM (Ethernet in the First Mile).
une portée accrue ou nécessitant un débit plus important. Les Cette technologie se base sur la recommandation UIT G.991.2 de
émetteurs-récepteurs SHDSL utilisent une modulation TC-PAM décembre 2003 pour la couche physique et utilise un mode de
comme pour les technologies HDSL2 et HDSL4 mais le masque de transport par paquets basé sur l’encapsulation 64/65-octet. La tech-
PSD est différent. Le spectre du SHDSL, qui s’étend jusqu’aux plus nologie SHDSL standardisée par l’IEEE est également connue sous
basses fréquences, ne permet pas la coexistence avec la téléphoni- le nom de 2BASE-TL.
que classique ou le RNIS sur la (les) même(s) paire(s). La technolo- Le tableau 2 donne un aperçu des différentes technologies DSL
gie SHDSL offre une meilleure compatibilité spectrale que les symétriques et décrit pour chaque technologie la (les) modula-
technologies HDSLx étant donné sa plus faible occupation spec- tion(s) supportée(s), les configurations supportées en terme de
trale pour un débit identique. nombre de paires et le débit utile correspondant par paire.
Le débit utile total est programmable de 192 à 2 312 kbit/s en
mode 2-fils (2-wire) et de 384 à 4 624 kbit/s en mode 4-fils (4-wire).
La granularité du débit est de 8 kbit/s. Le rapport technique TR-060 1.2 Technologie ADSL
[10] du DSL Forum définit une suite de tests d’interopérabilité pour
garantir un niveau de performances minimal des systèmes SHDSL.
La technologie SHDSL fournit la portée la plus longue parmi toutes 1.2.1 Première génération : ADSL
les technologies DSL pour des services nécessitant un débit symé-
La ligne d’abonné numérique asymétrique ADSL (Asymmetrical
trique de 2,304 Mbit/s ou moindre.
Digital Subscriber Line) est incontestablement la plus connue et la
Le standard SHDSL supporte l’utilisation de répéteurs téléa- plus déployée des technologies DSL de par le monde à l’heure
limentés, de manière à permettre une très grande couverture actuelle. Cette technologie permet d’offrir des débits fortement
client. Plusieurs répéteurs (jusqu’à 8) peuvent être utilisés pour asymétriques sur une seule paire téléphonique. Son développe-
atteindre de très longues distances. Des services SHDSL peuvent ment initial a été motivé par la perspective d’offrir au grand public
être fournis à des clients bien au-delà de 30 kft (≈ 9,1 km) [11]. un service de vidéo à la demande (VoD, Video on Demand).
En 2003, une révision du standard G.991.2 a inclus la possibilité Cependant, à l’époque, plusieurs facteurs comme le prix élevé des
d’atteindre des débits plus élevés sur des boucles courtes. La ver- décodeurs vidéo numériques (STB, Set Top Box), le coût d’un
sion étendue est décrite dans le standard G.991.2 (12/2003) [12] en réseau vidéo de bout en bout, l’offre limitée en contenu vidéo
annexe F pour la région de l’Amérique du Nord et en annexe G numérique et la compression d’image moins avancée
(Amendement 2 G.991.2 Février 2005 [13]) pour la région euro- qu’aujourd’hui empêcheront la vidéo sur l’ADSL de rencontrer le
péenne. Cette révision du standard est aussi communément appe- succès escompté. C’est l’avènement de l’Internet dans la seconde
lée G.shdsl.bis ou E-SHDSL (Enhanced-SHDSL). Elle permet d’offrir partie des années 1990 qui déclenchera finalement le déploiement
un débit symétrique de 5,696 Mbit/s sur une seule paire de cuivre. mondial de l’ADSL. En effet, l’enrichissement constant de l’Internet
L’option multipaire a été étendue à un fonctionnement à quatre en contenu multimédia (audio, vidéo) a rapidement mis en évi-
paires et est aussi applicable aux annexes F et G, ce qui permet dence les limitations du modem analogique et du réseau télé-
par exemple d’offrir un débit symétrique supérieur à une con- phonique pour l’accès à haut débit avec pour conséquence, une
nexion Ethernet 10BT (10 Mbit/s) tant souhaité par les entreprises. forte demande des abonnés résidentiels pour une technologie plus
Ces nouvelles annexes rendent possibles le transport d’un débit de performante comme l’ADSL.
22 784 kbit/s sur quatre paires de cuivre. L’utilisation du protocole
IMA (Inverse Multiplexing over ATM) [14] permet de lever cette
limitation et d’associer plus de quatre paires de cuivre permettant La première norme ADSL est celle de l’ANSI T1.413 en 1995
d’offrir des débits encore plus élevés. D’autres techniques d’asso- [17]. L’ETSI standardisera également la technologie sous la
ciation de lignes, également applicables à la technologie SHDSL, référence ETSI TS 101 388 [18] en 1998. L’UIT-T approuvera le
sont décrites dans le paragraphe 2.1. standard ADSL G.992.1 en 1999 [19] ; cette recommandation est
également connue sous le nom de G.dmt ou Full rate ADSL.
Pour augmenter le débit binaire, l’E-SHDSL permet deux
extensions :
– l’augmentation de la taille de constellation de 16-TCPAM La technologie ADSL permet la transmission simultanée de la
(3 bits de données et 1 bit de parité) à 32 TC-PAM (4 bits de don- téléphonie analogique et des données sur une paire de cuivre. Un
nées et 1 bit de parité). Si le débit de symbole et donc la bande filtre séparateur (POTS Splitter) qui consiste en un filtre passe-bas
passante utilisée restent constantes, l’augmentation de la taille de et un filtre passe-haut sépare le signal téléphonique analogique du
constellation permet une augmentation du taux de données par un signal de données numériques. Le filtre passe-haut peut être inté-
facteur 4/3 (plus de 33 %) ; gré sur la carte de ligne ADSL au niveau du central (CO, Central

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Tableau 2 – Technologies DSL symétriques


Débit utile par paire
Technique DSL Modulation Nombre de paires Standard(s)
(kbit/s)

1 2 304
ETSI TS 101 135
2B1Q 2 1 152
UIT-T G.991.1
3 768
HDSL 1 2 304 ETSI TS 101 135
CAP
2 1 152 UIT-T G.991.1

Non standard
2B1Q, DMT, 3B1O – 768 (1)
(T1.TR.28-1994)

Non standard
SDSL 2B1Q or CAP 1 384 à 2 312 (2) (implémentations
propriétaires)

HDSL2 TC-PAM 1 1 544 ANSI T1.418

HDSL4 TC-PAM 2 776 ANSI T1.418

UIT-T G.991.2
SHDSL 16 TC-PAM 1 ou 2 192 à 2 312 ETSI TS 101 524
ANSI T1.422

16 TC-PAM 192 à 3 840 UIT-T G.991.2


E-SHDSL 1à4
32 TC-PAM 768 à 5 696 (12/2003)

(1) Pour rappel, le débit utile par paire pour la technologie HDSL telle que définie dans le rapport technique T1.TR.28-1994 est de 768 kbit/s pour la modulation
2B1Q, les autres modulations n’étant pas explicitées dans ce rapport technique.
(2) La technologie SDSL étant non standardisée, le débit varie en fonction de l’implémentation. Les débits utiles cités pour le SDSL sont issus de [11].

Office) et dans le modem ADSL (CPE, Customer Premises Equip-


ment) au niveau de l’abonné. Le filtre passe-bas est typiquement Filtre séparateur
situé sur une carte dédiée au filtrage au niveau du central. Une RTPC/RNIS
alternative est d’insérer les filtres passe-bas au niveau du réparti- G.992.1 Annexe A
teur (MDF, Main Distribution Frame). Au niveau de l’abonné, le fil-
tre passe-bas est typiquement implémenté sur un module séparé
pouvant être installé de manière centralisée (au niveau du point G.992.1 Annexe B
d’entrée de la paire téléphonique dans l’habitation) ou distribuée 28 59
(au niveau de chaque prise téléphonique). 0 6 32 64 256
Indice de porteuse
Pour l’utilisateur résidentiel, l’accès à l’Internet à haut débit et la (séparation porteuse = 4,3125 kHz)
disponibilité simultanée de la téléphonie représentent une avancée
majeure par rapport au modem analogique. En comparaison avec RTPC ADSL voie montante
le RNIS (ISDN, Integrated Services Digital Network), l’ADSL offre
RNIS ADSL voie descendante
un débit bien supérieur.
Le standard ADSL comprend diverses annexes permettant une Figure 3 – Bandes de fréquences ADSL
coexistence avec différents types de service transmis en bande de
base. La figure 3 montre le spectre occupé par l’ADSL Annexes A Dans ce cas, la bande de fréquences dédiée à l’ADSL (première por-
et B pour le mode sans recouvrement de spectre. teuse) peut commencer à partir de 120 kHz. Cette configuration per-
met aussi la coexistence de l’ADSL avec le service de téléphonie
1.2.1.1 Bande de fréquences analogique sur la même ligne téléphonique. Dans certains pays
L’annexe A permet la coexistence du service ADSL avec la télé- comme l’Allemagne et la Norvège, seulement l’ADSL Annexe B est
phonie analogique. La téléphonie analogique a une bande réservée déployée à la fois pour les utilisateurs du service de téléphonie analo-
de 300 à 3 400 Hz. La bande de fréquences dédiée à l’ADSL com- gique et du service RNIS. L’avantage réside dans l’uniformité du
mence à 25 kHz. Dans certains pays comme la France, la Grande-Bre- déploiement ADSL. Dans d’autres pays comme la Belgique, les Pays-
tagne, l’Italie et les États-Unis, seule l’annexe A est déployée même Bas et la Suisse, les deux types d’ADSL, annexe A et B, sont déployés
si le RNIS est présent dans le réseau. Pour ces pays, les utilisateurs simultanément pour respectivement les utilisateurs POTS (Plain Old
du RNIS ne peuvent disposer du service ADSL. L’avantage de ce type Telephone Service) et RNIS. L’avantage réside dans le meilleur usage
de déploiement est que les basses fréquences entre 25 kHz et du spectre pour l’ADSL mais avec un risque d’interférence entre
138 kHz qui sont peu atténuées sont disponibles pour l’ADSL. l’annexe A et B s’ils coexistent dans le même câble (toron).
En réalité, le spectre du RNIS s’étend au-delà des fréquences mentionnées (80 kHz or
L’annexe B permet la coexistence du service ADSL avec le RNIS. Le 120 kHz), fréquences qui correspondent au premier zéro du spectre. Cependant, la plus
RNIS utilise une bande plus large que celle de la téléphonie analogi- grande partie de la puissance est contenue dans le premier lobe du spectre à savoir en
que qui s’étend jusqu’à environ 80 kHz (2B1Q) ou 120 kHz (4B3T). deçà de ces fréquences.

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L’annexe C permet la coexistence du service ADSL avec la ver- En mode ATM, les canaux AS0 et AS1 sont disponibles pour le
sion japonaise du RNIS (TCM-ISDN, Time Compression Multi- trafic descendant et les canaux LS0 et LS1 pour le trafic montant.
plexed - Integrated Services Digital Network) tel que défini dans Le support de AS0 et LS0 (résultant en un canal bidirectionnel
l’Appendice III de la recommandation UIT-T G.961 [20]. Cette ATM0) est obligatoire, le support de AS1 et LS1 (résultant en un
annexe est seulement déployée au Japon. canal bidirectionnel ATM1) est optionnel et prévu pour le support
d’une latence duale.
1.2.1.2 Modulation
L’ADSL supporte également deux modes d’opération par rap-
La modulation utilisée est la modulation discrète multiporteuses port à la latence : un mode de latence simple pour lequel toutes
(DMT) avec une séparation des porteuses de 4,3125 kHz. les données (et donc tous les canaux) sont allouées à un seul flux
Deux modes d’opération existent. qui peut être rapide (fast) ou entrelacé (interleaved) et un mode de
latence duale pour lequel les données (et donc les différents
■ Mode avec recouvrement de spectre : dans ce mode, le spectre canaux supportés) sont allouées à deux flux simultanés (fast et
de la voie descendante peut débuter à la même fréquence que interleaved). L’entrelacement (interleaving) offre une meilleure
celle du spectre de la voie montante. La valeur de cette fréquence protection contre le bruit impulsif mais augmente la latence. Le
de départ dépend du service en bande de base considéré comme transport rapide (fast) assure un délai minimal mais peut résulter
expliqué plus haut : 25 kHz pour coexistence avec le POTS, à partir dans un taux d’erreur accru. Le support de la latence duale est
de 120 kHz pour coexistence avec le RNIS. En conséquence du optionnel en mode de transport ATM, obligatoire en mode de
recouvrement des bandes de fréquences montante et descen- transport STM. La grande majorité des déploiements ADSL utili-
dante, une méthode d’annulation d’écho est nécessaire pour sup- sent une latence simple (en mode ATM) pour une raison de simpli-
primer l’écho du signal transmis sur le signal reçu.
cité d’opération et également parce que les services offerts ne
■ Mode sans recouvrement de spectre : dans ce mode, la partie nécessitent pas un mode dual.
basse du spectre ADSL est réservée à la voie montante tandis que
la partie supérieure est réservée à la voie descendante. Ce mode 1.2.1.6 Portée
est connu sous le nom de mode de duplexage avec partage de fré-
quence (FDD, Frequency Division Duplexing). Dans ce cas, l’annula- La portée maximale de la technologie ADSL est d’environ 5 km
tion d’écho n’est pas strictement nécessaire puisque les bandes sur une paire torsadée de diamètre 0,4 mm dans des conditions
montante et descendante peuvent être séparées à l’aide de filtres réalistes de bruit. Contrairement à la technologie SHDSL, l’utilisa-
séparateurs. Cependant, beaucoup d’implémentations utilisent en tion de répéteurs n’est pas courante pour la technologie ADSL.
pratique une annulation partielle d’écho pour supprimer les compo- La forte asymétrie de la technologie ADSL est particulièrement
sants hors-bande et augmenter l’efficacité spectrale (éviter la perte bien adaptée à l’offre de services résidentiels. Cependant, l’ADSL
d’une bande de garde entre la voie montante et descendante). présente des limites en capacité et se verra graduellement rempla-
La grande majorité des déploiements ADSL actuels utilisent le cée dans les prochaines années par les technologies ADSL2plus et
mode sans recouvrement de spectre qui présente l’avantage d’une le VDSL2 pour offrir une offre de services encore plus riche.
complexité réduite et de meilleures performances en voie montante.
Le codage Reed-Solomon (obligatoire) et le codage en treillis 1.2.2 ADSL sans filtre séparateur
(optionnel) sont utilisés pour la correction d’erreur.
Comme son nom l’indique, l’ADSL sans filtre séparateur (Split-
1.2.1.3 Débit terless ADSL) désigne une variante de la technologie ADSL ne
nécessitant pas de filtre séparateur côté client. Pour rappel, le fil-
La technologie ADSL permet d’atteindre 8 Mbit/s en voie descen-
tre séparateur permet de séparer le service en bande de base (télé-
dante. Le standard UIT-T exige le support d’un débit descendant
phonie analogique, RNIS) du service de données. Dans les débuts
minimal de 6,144 Mbit/s. Un débit de 12 Mbit/s est possible en uti-
lisant l’option S=0,5. En voie montante, un débit de 1,5 Mbit/s peut de l’ADSL, seuls les filtres séparateurs centralisés étaient utilisés et
être atteint. Le standard exige le support d’un débit montant mini- nécessitaient la visite d’un technicien chez le client pour leur instal-
mal de 640 kbit/s. Tous les débits de données sont programmables lation. La technologie ADSL sans filtre séparateur a été développée
par multiple de 32 kbit/s. La fourniture de débits qui ne sont pas sous l’impulsion du groupe de travail UAWG (Universal ADSL
multiples de 32 kbit/s est également optionnelle. Working Group) dans le but d’accélérer l’adoption des technolo-
gies large bande en facilitant le déploiement de l’ADSL. Lors de sa
définition, cette technologie devait être meilleur marché que
1/S exprime le nombre de mots de code Reed-Solomon par l’ADSL et ne devait nécessiter aucun recâblage chez l’abonné.
symbole DMT. L’idée du groupe de travail était de s’aligner autant que possible
au type de déploiement utilisé pour les modems analogiques
(carte PCI intégrée dans l’ordinateur personnel). Ce concept devait
1.2.1.4 Mode de transport permettre de connecter directement le modem ADSL au réseau
téléphonique intérieur existant. Le groupe de travail était d’ailleurs
La technologie ADSL comme standardisée par l’UIT-T (G.992.1) composé d’acteurs majeurs sur le marché des ordinateurs person-
supporte deux modes de transmission : un mode ATM et un mode nels comme Microsoft, Intel et Compaq et de quelques opérateurs
STM. Il n’existe pas de standard ADSL pour le transport de téléphoniques de l’Amérique du Nord.
paquets. Cependant, en 1997, l’ADSL Forum (maintenant rebaptisé
DSL Forum) a publié un rapport technique (TR-003 [21]) pour le
transport de paquets pour l’ADSL, basé sur l’utilisation du proto- Cette technique a été standardisée par l’UIT-T en 1999 sous
cole HDLC. Tous les déploiements ADSL utilisent le mode ATM. la recommandation G.992.2 [22]. Elle est également connue
sous le nom de G.Lite qui dénote son aspect « allégé »
1.2.1.5 Multiple chemins de latence puisqu’elle constitue un sous-ensemble de la recommandation
ADSL. L’ANSI a standardisé cette technologie dans la norme
En mode STM, un système ADSL peut transporter jusqu’à sept
T1.419-2000 [23]. Ce standard réfère à la recommandation UIT-
flux de données sur sept canaux (bearers) simultanément : jusqu’à
T et identifie dans une clause les quelques spécificités nord-
quatre canaux simplex descendants (AS0-AS3) et jusqu’à trois
américaines.
canaux duplex (LS0-LS2).

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L’ADSL sans filtre séparateur réutilise les principes de base de 1.2.3.2 Principales améliorations
l’ADSL à savoir une modulation DMT. Les différences principales
sont au niveau du nombre de porteuses (128 au lieu de 256) et 1.2.3.2.1 Modulation et codage plus efficaces
également au niveau de la taille des constellations QAM La technologie ADSL2 rend le support du codage en treillis,
(maximum 8 bits par porteuse au lieu de 15 pour l’ADSL). Le débit optionnel en ADSL1, obligatoire. Comme en ADSL1, le codage en
minimal qui doit être supporté a été réduit à 1,536 Mbit/s en voie treillis peut être combiné avec le codage Reed-Solomon pour aug-
descendante (contre 6,144 Mbit/s pour l’ADSL) et 512 kbit/s en voie menter le gain de codage.
montante (contre 640 kbit/s pour l’ADSL). De plus, cette technolo-
La technologie ADSL2 rend aussi le support d’une constellation
gie permet une séquence de reconditionnement rapide (Fast
d’un bit obligatoire permettant d’augmenter le débit sur les lon-
Retrain) afin d’adapter les caractéristiques de transmission aux gues lignes où le rapport signal à bruit est très faible. Les constel-
variations des conditions de ligne provoquées par exemple par des lations à un bit n’étaient pas autorisées en ADSL1.
phases de décrochage/raccrochage téléphonique. La procédure de
reconditionnement rapide est également utilisée dans les transi- La possibilité de moduler des données sur la porteuse pilote (qui
tions de gestion de puissance ainsi que pour réduire le temps de sert à synchroniser le modem d’abonné avec le modem au niveau
mise hors service en cas de perte de synchronisation, par exemple de central) participe également à une modeste augmentation du
à cause d’une perturbation importante causée par le service de débit total.
téléphonie analogique ordinaire. L’ADSL2 permet de programmer l’en-tête de la trame de 4 à
64 kbit/s contre un en-tête fixe de 32 kbit/s pour l’ADSL1.
La plus haute fréquence du spectre ADSL Lite est de 512 kHz au
lieu de 1 104 kHz pour l’ADSL ce qui a pour conséquence un débit Le standard ADSL2 permet plus de flexibilité pour le choix des
moindre comparativement à l’ADSL. Avec le recul, cette version paramètres du codage Reed-Solomon et découple la trame et la
allégée de la technologie ADSL n’a jamais réussi à s’imposer. modulation (symboles DMT), ce qui rend le codage plus efficace
en particulier sur les lignes longues.
Cet échec commercial est aussi du à l’apparition des filtres
distribués à la fin des années 1990. Ce sont de petits filtres en Afin de supporter des débits plus élevés en garantissant une
ligne (in-line filter) pouvant s’adapter sur des prises téléphoniques protection contre le bruit impulsionnel (INP, Impulse Noise Protec-
classiques et jouant le rôle de filtre passe-bas distribué. Ces filtres tion) configurée, en 2005, des amendements [26] [27] respectifs
distribués doivent être installés devant chaque appareil téléphoni- aux standards G.992.3 et G.992.5 ont été approuvés qui permettent
une extension optionnelle des paramètres 1/S (facteur de segmen-
que (et devant n’importe quel autre équipement résidentiel utili-
tation) et D (profondeur d’entrelacement).
sant la bande du RTPC ou du RNIS comme le téléphone, le fax ou
le système d’alarme). Ces filtres distribués peuvent facilement être L’ADSL2 permet de mieux se protéger face aux bruits radiofré-
installés par l’abonné, présentent une meilleure stabilité compara- quences entrants (RFI) et aux dérivations passives en donnant au
tivement à une approche sans filtre et supportent l’ADSL Full Rate récepteur le contrôle sur l’utilisation des porteuses (pour le
(même l’ADSL2plus). Les filtres distribués ont été largement transport de messages, la synchronisation, l’annulation RF).
acceptés par le grand public. Le débit minimal qui doit être supporté est augmenté. Les
systèmes ADSL2 doivent prendre en charge un débit allant jusqu’à
un minimum de 8 Mbit/s contre 6,144 Mbit/s en ADSL1 en voie
1.2.3 Seconde génération : ADSL2 descendante et un débit allant jusqu’à un minimum de 800 kbit/s
La seconde génération de la ligne d’abonné numérique asymé- contre 640 kbit/s en ADSL1 en voie montante. Le débit maximal
trique, l’ADSL2, apporte quelques améliorations basées sur le possible est d’environ 13,5 Mbit/s en voie descendante et de
1,3 Mbit/s en voie montante pour le mode sans recouvrement de
retour d’expérience quelques années après les déploiements
spectre.
massifs de la technologie ADSL. Les objectifs principaux visent
une amélioration des performances en conditions de déploiement
typiques et difficiles, des moyens de diagnostic perfectionnés, une 1.2.3.2.2 Multiples chemins de latence
meilleure interopérabilité entre la technologie déployée au central L’ADSL2 permet un support optionnel de plusieurs (jusqu’à qua-
et la grande diversité des modems d’abonné, ainsi que le support tre) canaux simultanés dans chaque direction. Tous les canaux
de nouvelles applications. Certaines fonctionnalités, optionnelles sont unidirectionnels (montant ou descendant) et peuvent avoir
dans le standard ADSL, sont devenues obligatoires dans cette une latence différente. Seul le support d’un canal dans chaque
seconde version. direction est obligatoire. En principe, chaque canal peut être confi-
guré pour un mode de transport ATM, STM ou un mode de trans-
fert de paquet (PTM, Packet Transfer Mode). La plupart, si pas
Remarque : dans le reste du texte, le terme de ADSL1 est l’ensemble, des déploiements ADSL2 actuels utilisent un seul
utilisé pour désigner la première génération de l’ADSL de canal dans chaque direction configuré en mode rapide (fast) ou
manière à la distinguer celui de la seconde génération. Cette entrelacé (interleaved). Les déploiements ADSL2 actuels utilisent le
terminologie se retrouve également dans la littérature bien mode de transfert ATM pour des raisons de compatibilité avec la
que ce ne soit pas une terminologie standard. base installée de modems ADSL1.

1.2.3.2.3 Gestion de puissance


1.2.3.1 Standardisation L’objectif de la gestion de puissance est de réduire automati-
quement la puissance d’émission sous certaines conditions de
manière à réduire la diaphonie vers les paires voisines et/ou de
réduire la consommation de puissance. Les avantages pour l’opé-
La technologie ADSL2 a été standardisée en janvier 2005 par
rateur sont une portée étendue sur les longues lignes grâce à la
l’UIT-T au travers de la recommandation G.992.3 [24]. L’ETSI
réduction de la diaphonie des lignes courtes (voir § 2.2, Gestion
définit actuellement (octobre 2007) au travers de la spécifica-
dynamique de spectre), une facture énergétique allégée et éven-
tion technique TS 103 388 [25] une version européenne du
tuellement une augmentation de la durée de vie des équipe-
standard ADSL2. Cette version adopte la recommandation UIT
ments. Il est important de noter que la Commission européenne
et liste les quelques contraintes régionales européennes.
travaille sur un « Code de conduite » qui spécifie les limites de
Actuellement, il n’y a pas d’équivalent du standard ADSL2 au
consommation énergétiques pour les équipements large bande,
niveau de l’ANSI.
incluant le DSL.

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La technologie ADSL1 fournissait déjà des mécanismes pour 1.2.3.2.5 Reconfiguration en ligne
réduire automatiquement la puissance transmise sur une ligne La ligne téléphonique doit faire face à un environnement varia-
dans le cas d’une marge de bruit excédentaire. L’ADSL2, résout ble au cours du temps. Le rapport signal à bruit peut varier suite à
quelques limitations de l’ADSL1 en terme de réduction de puis- un changement de la fonction de transfert du canal causé par des
sance (Power Cutback) et le support d’une réduction de puissance variations de température et d’humidité ou des changements de
en cas d’une marge de bruit excédentaire est rendue obligatoire
conditions de bruits comme la diaphonie engendrée par les lignes
(optionnelle en ADSL1).
DSL présentes au sein du même câble ou les interférences des
L’ADSL2 définit également deux nouveaux modes basse- ondes radio AM.
puissance : L2 et L3. Les émetteurs ADSL1 étaient toujours actifs
L’objectif de la reconfiguration en ligne (OLR, On-Line Reconfi-
(mode L0) même en l’absence de trafic. L’ADSL2 permet de mettre
guration) est de s’adapter à ces variations en modifiant l’allocation
en veille les émetteurs quand certaines conditions d’inactivité sont
rencontrées. des bits sans interruption de service et sans erreur. Cette reconfi-
guration en ligne peut prendre trois formes (tableau 3) :
■ Le mode L2 (état de basse puissance) permet à l’émetteur au – le transfert de bits (BS, Bit Swapping) ;
niveau du central (ATU-C) de basculer en mode basse puissance – la répartition dynamique du débit (DRR, Dynamic Rate
en cas où le taux de trafic descendant tombe au-dessous d’un seuil Repartionning) ;
configurable, par exemple entre deux téléchargements successifs – l’adaptation en débit transparente (SRA, Seamless Rate Adap-
de page Internet. Dans le mode L2, le lien descendant bascule tation).
dans un état de faible débit de données qui supporte encore la
transmission de données chronologiques de l’ATU-C vers l’ATU-R Le transfert de bits, optionnel en ADSL1, est rendu obligatoire
(exemple : vérification ponctuelle de connectivité des couches pro- en ADSL2. Il est initié par le récepteur en vue de maintenir les con-
tocolaires supérieures). Un signal normal acheminant des données ditions opérationnelles du modem comme la marge de rapport
est transmis de l’ATU-R vers l’ATU-C. Dès que le trafic descendant signal à bruit (SNR) et le taux d’erreur binaire (BER, Bit Error Rate)
reprend, le lien bascule automatiquement dans le mode pleine dans un environnement changeant. Ce mécanisme réattribue les
puissance (L0). Le mode L2 est tel qu’il est transparent pour les bits et la puissance (et donc la marge) entre les porteuses autori-
applications et les couches supérieures et maintient le caractère sées sans modification des éléments de service de couche supé-
« toujours connecté ». rieure. Après une reconfiguration par transfert de bits, le débit total
de données binaires est inchangé ainsi que le débit de données
■ Le mode L3 (état de repos) permet aux émetteurs-récepteurs binaires sur chaque trajet de latence.
tant au niveau du central qu’au niveau de l’abonné de basculer en
mode veille lorsque la connexion n’est pas utilisée. Au contraire La répartition dynamique du débit est une nouvelle fonction-
du mode L2, la connexion DSL est complètement éteinte dans le nalité optionnelle en ADSL2. Le support de cette fonctionnalité
mode L3, avec absence de trafic dans la direction montante et des- (ou non) est indiqué durant la procédure d’initialisation. Elle sert
cendante. Par conséquent, ce mode n’est pas transparent aux cou- à reconfigurer les débits de données binaires entre les multiples
ches supérieures et des pertes de données peuvent survenir. Le canaux simultanées (trajets de latence) supportés sans modifier
mode L3 est un état de repos qui peut par exemple être déclenché le débit total sur la ligne. La répartition dynamique de débit peut
quand un ordinateur passe dans le mode d’hibernation ou le mode être utilisée par exemple pour la voix numérique (ou la vidéo)
d’extinction. Pour raccourcir la transition vers le mode pleine puis- sur DSL où un canal est alloué à l’Internet à haut débit et un
sance (L0), une séquence d’initialisation brève optionnelle est autre à la voix numérique (ou la vidéo). Lorsqu’aucun appel télé-
définie en ADSL2 avec un temps d’initialisation de maximum trois phonique n’est actif (ou aucune vidéo n’est visionnée), la capa-
secondes. cité entière de la ligne peut être utilisée pour l’Internet à haut
La gestion de puissance doit être appliquée avec prudence pour débit. Dès qu’un appel téléphonique est actif (ou qu’un canal
éviter une réduction de la stabilité des lignes xDSL coexistantes. vidéo est activé), une partie de la capacité doit être réallouée à la
voix (ou la vidéo) et ce pour la durée de l’appel (de la session
1.2.3.2.4 Initialisation brève (Short Initialization) vidéo).
L’initialisation brève est une nouvelle technique optionnelle de L’adaptation en débit transparente est une nouvelle fonctionna-
l’ADSL2 pour réduire le temps d’initialisation de quelques dizaines lité optionnelle en ADSL2. Le support de cette fonctionnalité (ou
de secondes en cas d’initialisation complète à moins de trois secon- non) est indiqué durant la procédure d’initialisation. Elle permet de
des en ADSL2. Des applications possibles de cette initialisation reconfigurer le débit total sur la ligne sans perte de données et
courte sont le recouvrement rapide en cas d’une erreur fatale durant sans introduction d’erreur. L’adaptation en débit transparente va
la phase active nécessitant une réinitialisation de la ligne et la tran- donc modifier le débit d’un ou plusieurs canaux. Tout émetteur/
sition rapide au mode pleine puissance (L0) depuis l’état de repos récepteur qui implémente la procédure facultative d’initialisation
L3. Après une séquence d’initialisation courte, l’adaptation en débit brève doit implémenter l’adaptation en débit transparente pour
transparente (SRA) et le transfert de bits (BS) peuvent être utilisés ajuster le débit total (et l’allocation de bits) après l’estimation préli-
pour ajuster le débit global et l’allocation de bits aux porteuses. minaire pendant l’initialisation brève.

Tableau 3 – Aperçu des types de reconfiguration en ligne supportés par les technologies ADSL1 et ADSL2

Type de reconfiguration Débit total de données Débit de donnés binaires


Fonctionnalité en ADSL1 Fonctionnalité en ADSL2
en ligne binaires par canal

Transfert de bits Optionnelle Obligatoire Inchangé Inchangé

Répartition dynamique Non existante Optionnelle Inchangé Modifié


du débit

Adaptation en débit Non existante Optionnelle Modifié Au moins un chemin de


transparente latence modifié

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1.2.3.2.6 Protection contre le bruit impulsionnel


Filtre séparateur
L’utilisation principale de l’ADSL a été l’accès Internet à haut RTPC/RNIS G.992.3 G.992.5
débit et plus récemment la téléphonie sur IP (VoIP), particuliè-
rement par les opérateurs alternatifs. Ces services peuvent tolérer G.992.3/5 Annexe A
un certain nombre d’erreurs. Avec l’introduction de la télévision
sur IP (IPTV), l’impact du bruit impulsionnel sur le service peut G.992.3/5 Annexe B
s’avérer important. Cet impact dépend fortement des couches 28 59
supérieures pour transporter la vidéo ainsi de la capacité du lec-
teur vidéo à masquer des fautes de transmission. G.992.3/5 Annexe I

En ADSL1, l’opérateur avait un contrôle limité sur le délai pour


le lien montant et descendant. En ADSL2, l’opérateur peut configu- G.992.3/5 Annexe J
rer de façon indépendante la protection minimale contre le bruit 32..64 59
impulsionnel et la latence maximale de l’entrelacement. G.992.3 Annexe L
14/24 128
1.2.3.2.7 Mode de diagnostic de boucle
G.992.3/5 Annexe M
Les émetteurs-récepteurs ADSL2 disposent de capacités éten- 32..64 59
dues de diagnostic des conditions de la ligne : mesure de l’affai- 01 6 32 64 256 512
blissement de ligne, du débit de données binaires net réalisable,
Indice sous-porteuse
du bruit (en condition repos) par porteuse, des caractéristiques de (séparation porteuses = 4,3125 kHz)
canal par porteuse, du rapport signal à bruit par porteuse, ... Ces
outils de mesure permettent de diagnostiquer une ligne durant et RTPC RNIS ADSL2(plus) ADSL2(plus)
après la mise en service, d’en surveiller continûment ses perfor- voie montante voie descendante
mances et éventuellement de qualifier les lignes candidates à un
Figure 4 – Spectre ADSL2(plus) pour le mode sans recouvrement de
service offrant un débit plus élevé. L’information résultante peut spectre
aussi aider à identifier les sources d’interférence (diaphonie, inter-
férence radiofréquences, etc.) ou autre dégradation (par exemple,
dérivation passive) et leur localisation (câblage d’abonné, câble de 1.2.3.2.10Multiplexage Inverse en mode ATM (IMA)
branchement, câble de distribution ou câble transport). Cette capa- Dans son mode de transport ATM, la technologie ADSL2 sup-
cité de diagnostic de boucle est appelée DELT (Dual Ended Line porte le multiplexage inverse ATM (IMA, comme défini avant pour
Testing). le SHDSL) permettant d’utiliser plusieurs paires téléphoniques
Ce mode de diagnostic présente l’avantage d’être intégré au pour transporter les données vers un abonné. Au niveau de l’émet-
niveau des émetteurs-récepteurs et par conséquent de ne pas teur, les cellules ATM du flux de données sont réparties sur cha-
nécessiter d’appareil de mesure dédié ou l’intervention de techni- cune des paires utilisées constituant le groupe IMA. Au niveau du
ciens de maintenance à chaque extrémité de ligne pour connecter récepteur, les cellules ATM de chacune des paires sont récupérées
l’appareillage de mesure. En pratique, les mesures collectées au pour reconstituer le flux de données original. Étant donné l’exis-
niveau des modems des deux cotés de ligne sont transmises à un tence du DSL associé (qui a été défini en parallèle), il est peu pro-
système de gestion qui se charge de l’analyse et de la mise en bable que la fonctionnalité IMA soit utilisée lors des déploiements
forme de ces données de manière à faciliter leur interprétation par ADSL2.
l’opérateur de réseau.
1.2.3.2.11 Interopérabilité
Le standard ADSL2 spécifie aussi un mode de diagnostic spécial
en cas de mauvaises conditions de ligne. Un des buts du standard ADSL2 est d’offrir une meilleure intero-
pérabilité entre la technologie déployée au niveau du central (CO)
et la grande diversité des puces ADSL2 des modems d’abonné.
1.2.3.2.8 Mode tout numérique (All Digital Loop)
Pour cela, la séquence d’initialisation en ADSL2 a été améliorée. À
À terme, l’ensemble des services de télécommunications devrait strictement parler, le standard ADSL2 ne garantit pas l’interopéra-
être transporté sur des réseaux de paquets. La téléphonie analogi- bilité avec l’ADSL1. Cependant, la séquence de prise de contact
que devrait disparaître pour laisser place à la téléphonie numéri- (handshake) comme défini par G.994.1 (G.hs) [28] permet d’échan-
que de bout en bout. Deux annexes du standard ADSL2 G.992.3, ger les capacités du modem au niveau du central et du modem
annexes I et J, ont été définies permettant de réutiliser la bande d’abonné et ainsi de démarrer dans le mode optimal supporté par
allouée à la téléphonie analogique ou au réseau numérique à inté- les deux extrémités. En pratique, toutes les puces ADSL2 sont
gration de service (RNIS). Ce mode tout numérique permet d’aug- compatibles avec l’ADSL1.
menter le débit en voie montante et de supprimer les filtres
séparateurs nécessaires au niveau du central et de l’abonné. 1.2.3.3 Annexes
Le standard ADSL2 comprend diverses annexes. La figure 4
1.2.3.2.9 Mode de transport
montre le spectre occupé par l’ADSL2 Annexes A, B, I, J, L et M
La technologie ADSL2 supporte les deux modes de transmission pour le mode sans recouvrement de spectre.
déjà standardisés pour l’ADSL1 à savoir le mode ATM et STM. Un
mode PTM est défini également qui utilise le protocole HDLC pour 1.2.3.3.1 Annexes A et B
l’encapsulation des paquets (trames Ethernet). Une alternative
pour le transport paquet basée sur l’encapsulation 64/65-octet Comme pour l’ADSL1, ces annexes définissent la coexistence
(comme défini auparavant par le standard Ethernet IEEE802.3) a avec la téléphonie analogique (Annexe A) et le RNIS (Annexe B).
été spécifiée en annexe N d’un amendement du standard G.992.3
[26], approuvé en septembre 2005. Seul, le support d’un mode de 1.2.3.3.2 Annexe C
transport est obligatoire. Comme pour l’ADSL1, tous les Comme pour l’ADSL1, l’annexe C permet la coexistence du ser-
déploiements ADSL2 actuels utilisent le mode ATM. L’utilisation vice ADSL avec la version japonaise du RNIS (TCM-ISDN) tel que
de ce mode se justifie par le maintien de l’interopérabilité avec la défini dans l’Appendice III de la recommandation UIT-T G.961.
base installée de modems d’abonné ADSL1. Cette annexe est seulement déployée au Japon.

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1.2.3.3.3 Annexes F et G

Densité de puissance
spectrale (dBm/Hz)
Les annexes F et J contiennent respectivement des prescriptions
de performances pour les émetteurs-récepteurs pour la région
– 29,4
d’Amérique du Nord (Région A) et la région européenne – 32,9 – 33,5
(Région B). L’annexe F fait référence à la recommandation techni- – 34,5 – 36,5
que TR-048 [29] du DSL Forum tandis que l’annexe G fait référence
au standard ETSI TS 101 388 [18]. En 2004, le rapport technique
TR-067 [30] a remplacé le rapport technique TR-048 pour les pres-
criptions de performance des émetteurs-récepteurs pour la région
d’Amérique du Nord. Cependant, ce rapport technique ayant été
défini après la standardisation du standard G.992.3, il n’est pas
repris à l’annexe F. 6 14 24 32 128 256
Indice de porteuse
1.2.3.3.4 Annexes I et J
Ces annexes correspondent au mode tout numérique et permet- READSL2
Masque montant 2
tent d’utiliser la bande réservée à la téléphonie analogique ou au ADSL2
RNIS pour le transport de données. L’annexe I est spectralement Masque montant 1 Voie descendante
compatible avec l’annexe A tandis que l’annexe J est spectrale- (mode sans recouvrement de spectre)
ment compatible avec l’annexe B et l’annexe M. L’annexe J offre
également une bande de fréquences étendues en voie montante Figure 5 – Masques de PSD READSL2 (mode sans recouvrement de
spectre)
comparativement à l’annexe I, avec pour conséquence un débit
montant plus élevé. Pour l’annexe J, une famille de masques spec-
traux montants ont été définis avec différentes fréquences d’arrêt (porteuse 32) jusqu’à 276 kHz (porteuse 64), par pas de 17,25 kHz
depuis 138 kHz (porteuse 32) jusqu’à 276 kHz (porteuse 64), par pas (4 porteuses). Ces masques sont connus sous le nom de EU-32,
de 17,25 kHz (4 porteuses). Ces masques sont connus sous le nom EU-36, ..., EU-64 (EU, Extended Upstream, voie montante étendue)
de ADLU-32, ADLU-36, ... ADLU-64 (ADLU, All Digital Loop Ups- où le nombre (32, 36, ..., 64) correspond à l’indice de la plus haute
tream, Mode tout numérique montant) où le nombre (32, 36, ... 64) porteuse utilisable en voie montante. La bande descendante com-
correspond à l’indice de la plus haute porteuse utilisable en voie mence à partir de 25 kHz (porteuse 6) ou 254 kHz (porteuse 59) res-
montante. La bande descendante commence à partir de 3 kHz pectivement dans le mode à recouvrement de spectre et dans le
(porteuse 1) ou 254 kHz (porteuse 59) respectivement dans le mode sans recouvrement de spectre.
mode à recouvrement de spectre ou dans le mode sans recouvre-
ment de spectre. Cette annexe permet d’offrir des débits symétriques jusqu’à
environ 2,7 Mbit/s. Ces débits laissent envisager que l’ADSL2
1.2.3.3.5 Annexe H Annexe M puisse remplacer la technologie SHDSL. Cependant,
pour atteindre les performances optimales, il est nécessaire d’opti-
L’annexe H est prévue pour une étude ultérieure et devrait miser le circuit analogique des modems d’abonné. En plus, en pré-
contenir les prescriptions spécifiques pour un système DSL syn- sence d’annexe A, la paradiaphonie (NEXT) de la voie descendante
chronisé symétrique (SSDSL) fonctionnant au sein d’un même de l’annexe A dégrade le débit réalisable en voie montante de
toron de câble que le RNIS, comme défini dans la recommandation l’annexe M, ce qui limite la portée de l’annexe M pour des débits
ITU-T G.961 Appendice III. de 2 Mbit/s ou 2,3 Mbit/s en conditions réelles.
1.2.3.3.6 Annexe L
L’annexe L est connue sous le nom anglo-saxon de Reach Exten- 1.2.4 ADSL2 sans filtre séparateur
ded ADSL2 (READSL2) traduisant sa portée étendue. Quatre
modes d’opération de READSL2 sont définis dans la recommanda-
tion G.992.3 : deux modes optionnels pour le mode avec recouvre- L’ADSL2 sans filtre séparateur, standardisé au travers de la
ment de spectre et deux modes obligatoires pour le mode sans recommandation UIT-T G.992.4 [31] aussi connu communé-
recouvrement de spectre. Pour chaque mode, deux masques mon- ment sous le nom de G.lite.bis, reprend les fonctionnalités
tants sont définis : un masque 1 large (de 25,875 à 103,5 kHz cor- introduites par l’ADSL2.
respondant aux porteuses 6-24) et un masque 2 étroit (de 25,875 à
60,375 kHz correspondant aux porteuses 6-14). Les masques PSD
pour les modes sans recouvrement de spectre sont repris figure 5. Tout comme pour l’ADSL sans filtre séparateur de première
Comme illustré par cette figure, les masques de l’annexe L ont une génération (UIT-T G.992.2 ou G.lite), cette technologie permet
densité de puissance spectrale plus élevée que pour l’ADSL mais d’opérer sans filtre séparateur chez l’abonné. L’utilisation courante
sur un spectre de fréquences plus restreint. La puissance totale en des filtres distribués et la demande du marché pour des débits
voie montante est la même qu’en annexe A mais en voie descen- plus élevés a réduit l’intérêt de ces technologies.
dante elle est moindre qu’en annexe A. Le spectre de fréquences
plus étroit en voie descendante réduit la sensibilité aux bruits RF
entrants. Cette technologie permet d’offrir un service minimal sur 1.2.5 ADSL2plus
une seule paire de cuivre aux abonnés situés à plus de 5 km du
central (pour un diamètre de fil de cuivre de 0,4 mm). Le débit
maximal est limité car le spectre a été optimisé pour la portée. La technologie ADSL2plus, ADSL2 à largeur de bande
étendue, est définie par la recommandation UIT-T G.992.5 [32]
1.2.3.3.7 Annexe M et se base sur la recommandation ADSL2 (UIT-T G.992.3).
L’annexe M permet d’augmenter le débit en voie montante com- L’ETSI définit actuellement (février 2007) au travers de la spéci-
parativement à l’annexe A tout en permettant également la coexis- fication technique TS 105 388 [33] une version européenne du
tence avec la téléphonie analogique. Il n’existe pas d’équivalent de standard ADSL2plus. Cette version adopte la recommandation
l’annexe M pour la coexistence avec le RNIS. Comme pour UIT et liste les quelques contraintes régionales européennes.
l’annexe J, une famille de masques spectraux montants ont été Actuellement, il n’y a pas d’équivalent du standard ADSL2plus
définis avec différentes fréquences d’arrêt depuis 138 kHz au niveau de l’ANSI.

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Densité de puissance
spectrale (dBm /Hz)

Débit binaire (Mbit /s)


– 30 30

– 40 25

– 50 20

– 60
15
– 70
10
– 80
5
– 90
0
– 100 0 1 000 2 000 3 000 4 000 5 000 6 000
Longueur de ligne TP100 (m)
– 110
0 1 2 3 4 5
Fréquence (MHz) ADSL2plus voie descendante ADSL voie descendante
ADSL2 voie descendante ADSLx voie montante
ADSL2plus voie montante ADSL voie montante
ADSL2plus voie descendante ADSL voie descendante Figure 7 – Courbes du débit montant et descendant en fonction de
la distance pour les technologies ADSL, ADSL2 et ADSL2plus
Figure 6 – Masques PSD pour l’ADSL et l’ADSL2plus Annexe A Annexe A
(mode sans recouvrement de spectre)

L’ADSL2plus dispose d’une bande de fréquences en voie descen-


dante double s’étendant jusque 2,208 MHz au lieu de 1,104 MHz Masque PSD configuré
Masque PSD limite
pour l’ADSL et l’ADSL2. Cette largeur de bande étendue permet PSD2 = – 40 dBm/Hz ... ...
d’atteindre des débits supérieurs en voie descendante comparative- 2,2 dB /
ment à l’ADSL2. L’ADSL2plus dispose des annexes A, B, C, I, J et M ≤ 40 dB
Bande porteuse en bande
similaires à celles définies en ADSL2. Il n’y a pas d’annexe équiva- d´arrêt
lente à l’annexe L (READSL2) en ADSL2plus. Tout comme dans le
standard ADSL2, les annexes F et G contiennent des prescriptions
de performance pour les unités d’émission-réception (ATU-x) res- PSD1 = – 95 dBm/Hz
pectivement pour la région d’Amérique du Nord et européenne.
Lors de l’approbation du standard en janvier 2005, ces deux f1 75 85 255 273
annexes étaient laissées pour étude ultérieure. Il est probable que la f2 100 110 ... 280 Fréquence
future recommandation technique TR-100 [34] du DSL Forum (indice de porteuse)
s’impose comme la norme internationale en terme de prescriptions
Figure 8 – Illustration d’une bande affaiblie dans la partie basse du
de performance ADSL2/ADSL2plus. Cette recommandation a été spectre descendant et de la conformation en-bande dans la partie
approuvée en mars 2007. Tout comme pour l’ADSL2, l’ETSI réfère haute
au TR-100 pour les tests spécifiques européens.
L’ADSL2plus dispose de 512 porteuses contre 256 en ADSL2. Les
l’ADSL2. L’ADSL2plus comprend aussi les fonctionnalités addition-
fréquences de début et de fin de la bande montante sont identi-
nelles suivantes.
ques à celles de l’ADSL2 mais il existe des différences au niveau
du masque PSD montant hors bande entre l’ADSL2 et l’ADSL2plus.
1.2.5.1 Gestion de spectre améliorée
Pour la bande de fréquences descendante, la fréquence de début
est identique à celle de l’ADSL2, la fréquence de fin de bande est Le standard ADSL2plus (de janvier 2005) définit un ensemble de
de 2,208 MHz pour l’ADSL2plus (comparativement à 1,104 MHz 19 masques PSD avec différentes fréquences de début pour la
pour l’ADSL et l’ADSL2) et le masque PSD descendant a été bande de fréquence descendante s’étalant de 431,25 kHz
étendu. Les masques PSD montants et descendants de l’ADSL et (porteuse 100) à 1 207,5 kHz (porteuse 280) par pas de 43,125 kHz
de l’ADSL2plus Annexe A pour un mode sans recouvrement de (10 porteuses) comme illustré figure 8.
spectre sont repris figure 6. La bande configurable d’arrêt dans la partie la plus basse du
La technologie ADSL2plus permet d’atteindre environ 27 Mbit/s spectre descendant permet le déploiement de l’ADSL2plus depuis
en voie descendante et 1,5 Mbit/s en voie montante (annexe A). Le un endroit déporté. La figure 9 illustre par exemple le déploiement
standard UIT-T exige le support d’un débit descendant minimal de de l’ADSL2plus depuis un cabinet extérieur en coexistence avec
16 Mbit/s et un débit montant minimal de 800 kbit/s. l’ADSL déployé depuis le central. Sans gestion spectrale,
l’ADSL2plus déployé en déporté dégraderait l’ADSL déployé
La figure 7 compare les courbes du débit montant et descendant depuis le central et présent au sein du même câble (toron) à cause
en fonction de la distance par rapport au central pour les technologies de la télédiaphonie (FEXT) dans les bandes de fréquences commu-
ADSL, ADSL2 et ADSL2plus Annexe A sous l’hypothèse d’un bruit nes. Si la fréquence de début de l’ADSL2plus est choisie au-delà
blanc gaussien moyen (AWGN) de − 135 dBm/Hz et d’un diamètre de de la bande de l’ADSL (ou du spectre utile), il n’y a aucune dégra-
fil de cuivre de 0,5 mm (24 AWG). La figure 7 a été obtenue à l’aide dation de l’ADSL.
de simulations avec un modèle d’émetteur/récepteur idéal. Par consé-
Le standard ADSL2plus permet aussi une conformation en bande
quent, les débits mesurés peuvent être moindres.
(in-band shaping) pour ajuster la PSD dans la bande descendante,
L’ADSL2plus supporte l’ensemble des fonctionnalités optionnel- par exemple pour être conforme aux prescriptions du régulateur. La
les et obligatoires ainsi que les améliorations fonctionnelles de forme de la PSD est décrite au moyen de points d’inflexion.

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CO

RT

PSD – 40 dBm/Hz

138 kHz 1,1 MHz Signal Fréquence Signal


fort faible
ADSL

Câble
ADSL

Compatible FEXT
spectralement
ADSL2plus

– 40 dBm/Hz
20 kHz Fs 2,2 MHz
Signal fort
Voie montante Voie descendante

CO Central Office (central) RT Remote Terminal (cabinet déporté)

Figure 9 – Co-existence de l’ADSL depuis le central avec l’ADSL2plus depuis le sous-répartiteur

Les points d’inflexion de la PSD peuvent aussi être utilisés pour tion en fréquence se fait au détriment de la portée. Étant donné la
créer des affaiblissements brusques (notches), programmables portée réduite de la technologie VDSL, seul un faible potentiel
dans le spectre de transmission, dans les bandes RF de manière à client est accessible depuis le central. Une grande couverture
prévenir une dégradation des communications radio dans les nécessite le plus souvent le déport des multiplexeurs d’accès
bandes de fréquences communes. jusqu’au niveau du sous-répartiteur (FTTCab, Fibre To The Cabinet,
L’amendement du standard ADSL2plus approuvé en juin 2006 aussi rencontré sous l’abréviation FTTN, Fibre To The Node) ou
(G.992.5 Amendement 2) [35] étend la conformation en bande de la même plus proche du client (FTTB, Fibre To The Building). Le
PSD vers les basses fréquences du spectre descendant de manière à déploiement de cette technologie entraîne une pénétration plus
supporter des formes pseudo-arbitraires (dans des limites importante de la fibre optique dans le réseau d’accès et constitue
déterminées en termes d’étendue dynamique, de pente maximale et la dernière étape avant le tout optique : FTTH (Fibre To The Home).
de PSD minimal) et permet la configuration au moyen du « modèle
E-side » défini dans la recommandation UIT-T G.997.1
(G.ploam) [36] de manière similaire au VDSL2. Le lecteur pourra se reporter utilement au dossier
[TE 7 119], Réseaux optiques passifs [38] pour plus d’informa-
tions sur l’introduction de la fibre optique dans les réseaux
1.2.5.2 Fenêtrage à l’émetteur
d’accès.
Le standard ADSL2plus définit l’utilisation optionnelle du fenê-
trage à l’émetteur (windowing) de manière similaire à son utilisa-
tion en VDSL [37]. Ce fenêtrage permet un meilleur contrôle du
spectre de transmission comme la création de pentes et d’affaiblis- 1.3.1 Première génération : VDSL
sements locaux brusques sans nécessiter des filtres analogiques Les premiers efforts pour standardiser la technologie VDSL
ou numériques complexes. remontent à 1995. En 1997, un groupe d’opérateurs se regroupe au
sein d’une organisation dénommée FSAN (Full Service Access
1.2.5.3 Améliorations du verrouillage de trame Network) pour définir des spécifications VDSL [39]. Cependant,
L’ADSL2plus supporte un maximum de trois mots de code Reed- l’incapacité de se mettre d’accord quant au choix de la modulation
Solomon par symbole DMT au lieu de deux pour l’ADSL2, permet- VDSL au sein des différents organismes de standardisation relè-
tant un débit plus élevé pour une même valeur de protection con- guera ces travaux au second plan et la plupart des efforts seront
tre le bruit impulsionnel. réalloués à la définition de la seconde génération de l’ADSL.

1.3.1.1 Modulation
1.3 Technologie VDSL Le choix de la modulation de la technologie VDSL a longtemps
constitué une bataille rangée entre les partisans de la modulation
La ligne d’abonné numérique à très haut débit VDSL (Very high DMT et de la modulation QAM. Plusieurs variantes ont été pro-
speed Digital Subscriber Line) est la technologie DSL qui permet posées pour le VDSL [40].
d’offrir la plus grande capacité sur une seule paire de cuivre. Ce
débit plus élevé s’explique par l’utilisation d’un spectre de fréquen- ■ La transmission discrète multiporteuse synchronisée SDMT
ces élargi comparativement aux autres technologies DSL. Par (Synchronized Discrete MultiTone) est une implémentation par
exemple, le profil 30a de la technologie VDSL2 permet d’utiliser un duplexage à répartition temporelle (TDD, Time Division Duplexing)
spectre de fréquences s’étendant jusqu’à 30 MHz. Cette augmenta- de la modulation multiporteuse. Les données descendantes et

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montantes sont transmises alternativement sur la paire de cuivre ■ La modulation multiple à quadrature d’amplitude MQAM
(technique dite de « ping-pong ») et utilisent l’intégralité du spec- (Multiple Quadrature Amplitude Modulation) utilise de multiples
tre. Pour éviter la paradiaphonie induite par les émetteurs- porteuses en parallèle pour la transmission montante et descen-
récepteurs colocalisés, toutes les trames VDSL doivent être syn- dante. Entre les bandes en sens inverse se trouve une bande de
chronisées, ce qui a des implications au niveau réseau. Cette tech- garde inutilisée. Pour limiter la perte de capacité due aux bandes
nique n’a pas été retenue pour le standard VDSL. de garde ces bandes sont souvent choisies à la position des
■ La technique du Zipper utilise la modulation discrète multipor- bandes de fréquences radio-amateur qui ont un rapport signal à
teuse où des groupes successifs de porteuses sont assignés alterna- bruit faible. Chaque bande MQAM a une fréquence centrale déte-
tivement à la transmission montante et descendante. Cette technique rminée, un débit de symbole fixe et est allouée à la transmission
se distingue de l’ADSL(2plus) par le duplexage numérique dans le montante ou descendante. Les bandes descendantes (et montan-
domaine fréquentiel en utilisant l’orthogonalité des porteuses mon- tes) sont synchronisées Cette technique n’a pas été retenue pour le
tantes et descendantes. Deux modes de fonctionnement sont standard VDSL.
possibles : synchrone et asynchrone. En mode synchrone, tous les Deux consortiums regroupant les acteurs majeurs de l’industrie
émetteurs d’un même faisceau de paires sont synchronisés pour que des télécommunications (fondeurs, équipementiers, opérateurs)
les symboles en voie montante et descendante restent suffisamment
appelés Alliance VDSL (VDSL Alliance) et Coalition VDSL (VDSL
alignés dans le temps afin d’éviter toute dégradation due à la para-
Coalition) se sont formés pour défendre respectivement la modula-
diaphonie (NEXT) ou à l’écho. Le zipper synchrone donne une totale
liberté pour l’allocation de porteuses dans le sens montant ou des- tion multiporteuse (MCM) et monoporteuse (SCM). Ce débat a
cendant. À la limite, les porteuses en sens descendant et montant constitué un frein considérable au développement du standard
pourraient être alternées, ce qui explique le nom « zipper » (ferme- VDSL. En 2003, il est finalement décidé par le comité T1E1.4
ture éclair). En mode asynchrone, la synchronisation symbole est d’organiser des « Jeux Olympiques VDSL » pour comparer de
seulement assurée au niveau de chaque ligne individuelle (dans les manière univoque les performances de ces modulations. Les résul-
deux directions de transmission) pour éviter une dégradation par tats des tests exécutés par deux laboratoires indépendants
l’écho. En absence de synchronisation au niveau du faisceau de pai- (BTexact en Europe et Telcordia aux États-Unis) ont clairement mis
res, l’orthogonalité des symboles des lignes adjacentes n’est pas en évidence les avantages des implémentations basées sur la
assurée. Néanmoins, en mettant en forme (shaping) les symboles modulation multiporteuse. Au regard de ces résultats, la modula-
DMT au niveau de l’émetteur et en les fenêtrant (windowing) au tion DMT a été majoritairement retenue pour la technologie VDSL
niveau du récepteur, on peut limiter la dégradation due à la para- par l’ensemble des organismes de standardisation comme illustré
diaphonie à un nombre relativement petit de porteuses. Pour tirer par le tableau 4.
parti de cette réduction de la paradiaphonie, on groupe les porteuses
montantes et descendantes dans des blocs plus grands que dans le Les standards VDSL spécifient le support obligatoire du codage
cas du zipper synchrone où un changement de sens de transmission Reed-Solomon et de l’entrelacement pour correction d’erreur.
est possible à chaque porteuse successive. Dans ce cas, toute dimi- L’application de l’entrelacement est optionnelle. Le codage en
nution du rapport signal à bruit (SNR) due à la paradiaphonie est treillis n’est pas supporté en VDSL. Le transfert de bit est défini.
limitée aux bords des bandes de transmission [37]. La technique zip-
per est devenue la base pour les systèmes VDSL et VDSL2. 1.3.1.2 Plans de fréquences
■ La modulation CAP/QAM est une modulation monoporteuse où Les émetteurs-récepteurs VDSL fonctionnent en mode FDD avec
la voie montante et descendante utilisent des porteuses différentes. des bandes de fréquences multiples allouées alternativement à la
La modulation CAP/QAM a été retenue en annexe du standard transmission montante et descendante. Le plan de fréquences
UIT-T VDSL (G.993.1) [42] mais a disparu du standard VDSL2 décrit le découpage du spectre VDSL en bandes pour les deux
(G.993.2) [43]. sens de transmission.
Plusieurs plans de fréquences ont été définis pour permettre une
offre de service asymétrique ou plutôt symétrique. Quatre plans de
Pour plus d’information sur la modulation CAP/QAM, le lec- fréquences ont été définis pour la technologie VDSL : le plan 997,
teur pourra se reporter utilement au dossier [TE 7 598] DSL : le le plan 998, le plan flexible et le plan chinois. Ces plans de bandes
support physique et les techniques de modulation [41]. de fréquences sont illustrés figure 10.

Tableau 4 – Aperçu des standards VDSL


Organisme de
UIT-T SG15/Q4 ETSI TM6 ANSI T1E1.4 IEEE 802.3ah
standardisation

Date d’approbation Avril 2004 Pas de sélection du Juin 2003 Juillet 2003
du codage en ligne codage en ligne

Modulation DMT (QAM en annexe) DMT & QAM DMT (QAM dans DMT
rapport technique)

Standard G.993.1 [42] TS 101 270-1 [44] T1.424-2004 [46] 802.3ah-2004 [16]
TS 101 270-2 [45]

Date de publication Juin 2004 Juillet 2003 (2e édition) Juin 2004 Juin 2004
du standard

Mode de transport ATM, STM & PTM ATM, STM & PTM ATM & STM PTM (64/65B=EFM)
(HDLC) (HDLC)

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Le plan de fréquences 997, aussi connu sous le nom de plan de Les masques PSD FTTCab ont une PSD réduite dans la bande de
bandes B (UIT-T G.993.1 Annexe B), est un plan de compromis pour fréquences communes avec l’ADSL comparativement aux mas-
un trafic symétrique ou asymétrique. Le plan de fréquences 998, aussi ques PSD FTTEx. Cela permet d’assurer la compatibilité spectrale
connu sous le nom de plan de bandes A (UIT-T G.993.1 Annexe A) ou des systèmes VDSL déployés depuis le sous-répartiteur (FTTCab)
plan spécifique régional (ETSI TS 101 270-1), est un plan optimisé avec la base installée ADSL déployée depuis le central. Cette
pour un trafic asymétrique. Le plan de fréquences flexible (Fx), éga- réduction de PSD est plus prononcée dans les standards UIT-T et
lement connu sous le nom de plan de bandes C (UIT-T G.993.1 ETSI que dans le standard ANSI.
Annexe C), permet d’adapter le plan de manière à satisfaire des con-
traintes régionales et de répondre à des services futurs variés. Le plan Exemple : les figures 11 et 12 montrent respectivement les
de fréquences chinois est un plan optimisé pour un trafic plutôt symé- masques de PSD ETSI pour un déploiement FTTEx et FTTCab pour un
trique. Le plan 998 est le seul plan de fréquences spécifié par ATIS plan de fréquences 998 comme défini dans TS 101 270-1 V2.0.9 (2003-
(T1.424-2004) et par conséquent le seul à pouvoir être déployé en 05). Ces figures sont données uniquement pour illustration : les points
Amérique du Nord. Le standard ETSI (TS 101 270-1) comprend le plan de cassure PSD sont précis mais les pentes sont approximatives. La
998 et 997. Le plan flexible est seulement spécifié par la recommanda- référence P2 dans la légende de la figure 11 se réfère à un environne-
tion UIT-T (G.993.1). Le plan de fréquences chinois est seulement spé- ment avec de l’ADSL Annexe A présent au sein du même câble. Les
cifié par le ministère chinois de l’industrie et de l’information (MII, références A et B dans la légende de la figure 12 se réfèrent à deux
Ministry of Information Industry) pour une utilisation en Chine. Pour variantes du masque PSD FTTCab avec différentes fréquences de début
des déploiements avec le service de téléphonie analogique (RTPC), pour la bande DS1, à savoir respectivement 1,104 MHz et 945 kHz.
une bande optionnelle du VDSL s’étend de 25 kHz à 138 kHz. Le stan-
dard UIT-T permet l’utilisation de cette bande optionnelle aussi bien La figure 13 représente l’allocation des bandes de fréquences
pour la voie montante que pour la voie descendante. Son utilisation pour un déploiement VDSL depuis le central et depuis le sous-
est négociée lors de l’initialisation (UIT-T G.994.1). Le standard ETSI répartiteur, comparativement à celle de l’ADSL(2plus).
limite l’utilisation de cette bande optionnelle à la voie montante. Pour
des déploiements avec le service RNIS, la bande optionnelle ne peut
TS 101 270-1 (2003-05)
pas être utilisée. De plus, le standard ETSI prévoit un masque de PSD
(appelé P1) où la densité spectrale maximale en voie descendante
PSD maximal (dBm/Hz)

entre 138 et 217 kHz est limitée à − 61 dBm/Hz pour réduire la para- – 30
diaphonie (NEXT) dans la bande montante de l’ADSL Annexe B.
– 40
1.3.1.3 Masques de PSD pour les déploiements depuis
le central ou depuis le sous-répartiteur – 50 Pex.P2.M2
Les standards VDSL spécifient différents masques de PSD pour – 60
Pex.P2.M1
des déploiements depuis le central (FTTEx) et le sous-répartiteur
(FTTCab). Pour chaque masque, il y a une version non amplifiée – 70
(non-boosted) appelée M1 et une version amplifiée (boosted)
– 80
appelée M2. Le masque M1 vise les scénarios de déploiements
susceptibles aux perturbations électromagnétiques (par exemple, – 90
les câbles aériens ou les paires non torsadées) où une réduction
de PSD est nécessaire pour garder les radiations sortantes (egress) –100
à un niveau minimal. Dans les autres scénarios de déploiement
(par exemple, les câbles enterrés ou les câbles aériens de bonne –110
0 5 000 10 000 15 000
qualité), le masque M2 peut être utilisé pour améliorer le débit ou
Fréquence (MHz)
la portée de la technologie VDSL.
Figure 11 – Masques PSD maximum pour FTTEx (998)
Plan de fréquences ADSL(2plus)
US – DS TS 101 270-1 (2003-05)
0,138 1,1 2,2 MHz
PSD maximal (dBm/Hz)

Plan de fréquences VDSL 997 (ETSI, IEEE, UIT) – 30


DS1 US1 DS2 US2
– 40
0,138 3,0 5,1 7,05 12,0 MHz
Plan de fréquences VDSL 998 (ANSI, ETSI, IEEE, UIT) – 50
DS1 US1 DS2 US2 – 60
0,138 3,75 5,2 8,5 12,0 MHz
Plan de fréquences VDSL Fx (IEEE, UIT) – 70

DS1 US1 DS2 US2 – 80


0,138 2,5 3,75 Fx 12,0 MHz
– 90
Plan de fréquences VDSL Chinois
DS1 US1 DS2 – 100
0,138 3,75 8,5 12,0 MHz – 110
0 5 000 10 000 15 000
Fréquence (MHz)
Bande voie Bande voie Bande
montante descendante optionnelle Pcab.M1 (B) Pcab.M1 (A) Pcab.M2 (A)

Figure 10 – Plans de fréquences VDSL Figure 12 – Masques PSD maximum pour FTTCab (998)

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US Signal utile reçu fort ;


faible télédiaphonie (FEXT)
ADSL DS
de la longue ligne

VDSL FTTCab DS1 US1 DS2 US2


Ligne VDSL courte

VDSL FTTEx DS1 US1 DS2 US2 DSLAM FEXT

Ligne VDSL longue


ADSL2plus DS
Signal utile reçu faible ;
12,0 MHz forte télédiaphonie (FEXT)
0,02 0,138 1,1 2,2 MHz de la ligne courte
Bande voie Bande voie Bande
Figure 15 – Réduction de puissance amont (UPBO)
montante descendante optionnelle

Figure 13 – Allocation du spectre VDSL pour un déploiement depuis


le central (FTTEx) et depuis le sous-répartiteur (FTTCab) Pour limiter l’émission d’énergie dans les bandes radiosensibles,
l’équipement VDSL est capable de réduire la PSD en deçà de −
80 dBm/Hz dans une ou plusieurs des bandes radioamateur stan-
dardisées.
Débit binaire (Mbit/s)

60 Le tableau 5 liste les bandes radioamateur standardisées. Il


convient de noter que ces bandes sont propres à certaines régions
géographiques. Un aperçu plus détaillé des bandes radioamateur
50
internationales peut être trouvé dans la recommandation UIT-T
G.993.1, Appendice III, Table III-1/G.993.1.
40
Tableau 5 – Bandes de bruit radioamateur [42]
30 Début de bande Fin de bande
(kHz) (kHz)
20 1 800 2 000
3 500 4 000
10 7 000 7 300
10 100 10 150
0 14 000 14 350
0 500 1 000 1 500 2 000
Longueur de ligne TP100 (m) 18 068 18 168
VDSL1 voie descendante VDSL1 voie montante 21 000 21 450
ADSL2plus voie descendante ADSL2plus voie montante 24 890 24 990
28 000 29 700
Figure 14 – Comparaison des courbes du débit montant et descen-
dant en fonction de la distance entre la technologie VDSL et la
technologie ADSL2plus
1.3.1.6 Réduction de puissance amont
Il est important de noter que les masques FTTCab ne garantis- La réduction de puissance amont (UPBO, Upstream Power Back-
sent pas la compatibilité spectrale avec l’ADSL2plus depuis le cen- Off) est appliquée pour fournir une compatibilité spectrale en voie
tral étant donné le recouvrement des spectres de fréquences entre montante entre des lignes de différentes longueurs déployées au
1,104 et 2,208 MHz. Cela vient du fait que le standard VDSL a été sein d’un même toron.
défini avant la standardisation de l’ADSL2plus. Pour pallier cette
limitation, le concept de conformation de PSD (PSD Shaping) a été Considérons le cas simplifié de la figure 15 où un toron consiste
introduit en VDSL2. en une ligne VDSL courte et une ligne VDSL longue. Pour la ligne
courte, la puissance de signal reçue en voie montante est élevée
1.3.1.4 Débit tandis que la télédiaphonie de la ligne longue est faible étant
La figure 14 montre les débits théoriques en voie montante et des- donné l’atténuation de cette longue ligne. Par conséquent, le débit
cendante pour le VDSL (plan de fréquences 998) sur une paire torsa- montant sur la ligne courte est élevé. D’un autre côté, la ligne
dée TP100 (0,5 mm) en présence de bruit blanc gaussien (− 130 dBm/ longue souffre d’une puissance de signal reçue en voie montante
Hz) et de 12 perturbateurs autodiaphoniques (self-crosstalk). Ces cour- faible et d’une forte télédiaphonie de la ligne courte ce qui résulte
bes ont été obtenues à l’aide de simulation en utilisant un modèle en un débit montant particulièrement faible. Il convient de noter
idéal d’émetteur-récepteur. Par conséquent, les débits rencontrés en que la situation n’est pas si dramatique en voie descendante
pratique peuvent être moindres. puisque pour la ligne longue à la fois le signal utile et la
télédiaphonie sont faibles tandis que pour la ligne courte à la fois
1.3.1.5 Robustesse aux bruits RF entrants et contrôle le signal utile et la télédiaphonie sont élevés.
du bruit RF sortant L’effet sur le débit montant est illustré par la figure 16 pour un
Pour vérifier la robustesse des émetteurs-récepteurs VDSL aux câble VDSL de 24 paires. Les paires sont séparées en deux grou-
bruits RF entrants, le standard VDSL (UIT-T G.993.1) décrit des pes de 12 paires. Dans chaque sous-groupe de 12 paires, les
tests avec génération de bruit radioélectrique diffusé dans les modems d’abonné sont colocalisés. Les longueurs de lignes pour
bandes décamétrique, hectométrique et kilométrique et de bruit les sous-groupes sont respectivement de A et de B. La courbe
radioamateur avec des caractéristiques temporelles variables. pleine montre le débit montant dans le cas où l’ensemble des

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comparativement à la technologie VDSL1 de manière à couvrir une


zone plus importante d’abonnés. Le VDSL2 devait également
Débit binaire montant (Mbit/s)

incorporer des fonctionnalités avancées pour mieux supporter les


30 offres de services triple-play. Finalement, le standard VDSL2 devait
faciliter l’implémentation de puces multi-DSL, capable de fonction-
25 ner en modes ADSL, ADSL2, ADSL2plus, VDSL1 ou VDSL2 confi-
gurables pour chaque ligne DSL.
20

15
A=B
La technologie VDSL2 combine le meilleur des technologies
10 ADSL2 et VDSL1. La recommandation UIT-T G.993.2 [43] a été
B = 400 m approuvée en février 2006. Depuis lors, deux amendements du
5
standard ont été approuvés et sont en cours de publication au
0 sein de l’UIT-T. L’amendement 1 couvre entres autres une
0 200 400 600 800 1 000 1 200 extension des plans de fréquences et des masques de PSD
Longueur de ligne FT04 (m) jusqu’à 30 MHz. L’amendement 2 couvre deux extensions : une
extension optionnelle du mécanisme de réduction de puissance
Figure 16 – Effet de la télédiaphonie (FEXT) sur le débit binaire du amont UPBO (Equalized FEXT UPBO) ainsi qu’une méthode
VDSL en voie montante en cas de modems noncolocalisés
optionnelle pour caractériser le bruit impulsif (Impulse Noise
Monitoring).
modems d’abonné sont colocalisés (A=B). La courbe en tiretés
montre le débit montant pour les lignes de longueur A lorsque B
1.3.2.2 Modulation et codage
est fixée à 400 m. Cette figure montre qu’avec des modems
d’abonné distribués, le débit montant varie bien plus en fonction La modulation utilisée est la modulation discrète multiporteuse
de la longueur de ligne en comparaison avec le cas où l’ensemble (DMT), ce qui permet une interopérabilité avec les technologies
des modems d’abonné est colocalisé. VDSL1 et ADSL(2plus). La modulation QAM n’a pas été retenue
Pour éviter cet effet, la réduction de puissance amont force le pour le standard VDSL2.
modem d’abonné à réduire sa PSD d’émission de manière à ce que L’interopérabilité de la technologie VDSL2 avec l’ADSLx ou le
la PSD reçue au niveau de la carte de ligne ne dépasse pas un niveau VDSL1 n’est pas couverte par le standard VDSL2. Cependant, des
de référence configuré. Le modem d’abonné ajuste de manière auto- puces multi-DSL permettant une utilisation multimode sont dispo-
nome sa PSD d’émission en fonction de la longueur de ligne esti- nibles sur le marché. Lors de l’initialisation de la ligne DSL, la pro-
mée. Après la réduction de puissance autonome, la carte de ligne est cédure de prise de contact (handshake) qui précède la phase
capable d’ajuster la PSD d’émission du modem d’abonné. Le stan- d’initialisation (aussi connue sous le nom de phase d’apprentis-
dard ETSI VDSL (TS 101 270-1) définit cinq niveaux de référence sage) est utilisée pour échanger les modes supportés entre la carte
nommés de ETSI-A à ETSI-F (avec ETSI-B=ETSI-A). Le choix du de ligne DSL et le modem d’abonné afin de sélectionner le mode
niveau de référence détermine la courbe de débit montant en fonc- d’opération optimal.
tion de la distance. Pour des raisons de compatibilité spectrale, tou-
tes les lignes dans le même câble doivent appliquer un même niveau Contrairement au VDSL1, la technologie VDSL2 rend le support
de référence. Dans un environnement dégroupé, il est du ressort du du codage en treillis obligatoire. Comme en ADSLx, le codage en
régulateur national de spécifier cette PSD de référence. treillis peut être combiné avec le codage Reed-Solomon pour aug-
menter le gain de codage. Le standard VDSL2 a adopté un entrela-
cement convolutif généralisé (GCI, Generalized Convolutional
1.3.2 Seconde génération : VDSL2 Interleaver) qui comprend l’entrelaceur en bloc (block interleaver)
utilisé en ADSL(2plus) et l’entrelaceur convolutif du VDSL1, ce qui
La technologie VDSL2 (Very High-Speed Digital Subscriber Line facilite le développement de puces multi-DSL.
2) est la derniere-née des technologies DSL. Elle constitue une
étape importante dans l’histoire du DSL puisqu’elle permet d’attein- 1.3.2.3 Plans de fréquences
dre un débit symétrique de 100 Mbit/s sur une seule paire de cui-
vre. Tout comme pour la première génération du VDSL, cette Les plans de fréquences et les masques PSD associés sont
technologie nécessite l’introduction de la fibre optique jusqu’au définis dans les annexes régionales :
niveau du sous-répartiteur (FTTCab) ou même jusqu’au pied de – annexe A pour l’Amérique du Nord basée sur une extension du
l’immeuble d’abonnés (FTTB, Fibre-To-The-Building) pour disposer plan de fréquences 998 jusqu’à 30 MHz ;
d’une plus grande couverture clients. – annexe B pour l’Europe basée sur des extensions des plans de
fréquences 997 et 998 jusqu’à 30 MHz ;
– annexe C pour le Japon basée sur une extension du plan de
Remarque : dans le reste du dossier, le terme de VDSL1
fréquences 998 jusqu’à 30 MHz.
sera utilisé pour désigner la première génération du VDSL de
manière à la distinguer de la seconde génération. Cette termi- Les plans de fréquences et les masques PSD pour l’Amérique du
nologie se retrouve également dans la littérature bien qu’elle Nord et l’Europe comme spécifiés dans la spécification G.993.2 de
ne constitue pas une terminologie standard. février 2006 sont limités à 12 MHz. Pour le Japon, cette spécifica-
tion contient un plan de fréquences qui s’étend jusqu’à 30 MHz.
Entre temps, des extensions des plans 997 et 998 ont été pro-
posées par l’ANSI et l’ETSI comme illustré à la figure 17. E17 se
1.3.2.1 Standardisation
réfère à l’extension du plan jusqu’à 17,6 MHz, tandis que E30 est la
Les objectifs pris en compte lors la définition du standard VDSL2 variante qui s’étend jusqu’à 30 MHz. Les plans de fréquences mar-
étaient multiples. D’une part, le VDSL2 devait offrir des débits plus qués avec (1) ont été approuvés par l’ETSI. Le plan de fréquences
élevés sur des lignes courtes de manière à supporter une offre de marqué avec (2) a été approuvé par l’ANSI. Le plan de fréquences
services encore plus riche et constituer une technologie complé- marqué avec (3) est pour application au Japon. Tous ces plans font
mentaire aux déploiements de la fibre optique pour les applica- partie de l’amendement du standard VDSL2 (G.993.2 Amen-
tions FTTB. D’autre part, le VDSL2 devait améliorer la portée dment 1) [47].

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23 000

27 000

30 000
12 000

14 000

21 450

24 890
17 664

19 500
18 100
10 125
3 000

5 200

8 500
3 750

7 050
5 100
138

998E17 (1)
998E30 (1) DS1 US1 DS2 US2 US3 DS3 US4 DS4

998ADE17 (1)
998ADE30 (1) DS1 US1 DS2 US2 DS3 US3

997E17 (1)
997E30 (1) DS1 US1 DS2 US2 DS3 US3 DS4 US4

997HPE17 (1)
DS2 US2 US3 DS3 US4 DS4
997HPE30 (1)

ANSI (2) DS1 US1 DS2 US2 DS3 US3

Japon (3) DS1 US1 DS2 US2 DS3 US3

Figure 17 – Plans de bande de fréquences (f > 12 MHz) proposés par l’ETSI et l’ANSI

Tableau 6 – Exemple de paramètres utilisés pour les profils VDSL2 [47]


Profil 8a 8b 8c 8d 12a 12b 17a 30a

Puissance de transmission maximale


17,5 20,5 11,5 14,5 14,5 14,5 14,5 14,5
en voie descendante....................(dBm)

Puissance de transmission maximale


14,5 14,5 14,5 14,5 14,5 14,5 14,5 14,5
en voie montante.........................(dBm)

Fréquence maximale (1) .............. (MHz) 8,5 à 8,832 8,5 à 8,832 7,05 à 8,5 8,5 à 8,832 12 12 17,6 30

Support de la bande US0 oui oui oui oui oui optionnel optionnel non

Distance interporteuse ..................(kHz) 4,3125 4,3125 4,3125 4,3125 4,3125 4,3125 4,3125 8,625

Capacité bidirectionnelle minimale de


50 50 50 50 68 68 100 200
débit de données net................ (Mbit/s)

FTTEx FTTEx FTTEx FTTCab


Modèle de déploiement typique FTTEx FTTEx FTTCab ou ou ou ou FTTB
FTTCab FTTCab FTTCab FTTB
(1) Pour les profils 8x, la fréquence maximale dépend du plan de fréquences.

1.3.2.4 Profils VDSL2 Pour les lignes très courtes, l’utilisation des profils 17a ou 30a
avec des bandes passantes étendues au-delà de 12 MHz (limitation
Le standard VDSL2 introduit la notion de profil avec pour objec-
du VDSL1) permet d’augmenter fortement les débits, jusqu’à et
tif la possibilité d’optimiser l’implémentation en terme de coût, au-delà d’un débit de 100 Mbit/s symétriques avec le profil 30a.
densité ou dissipation de puissance, en fonction des scénarios de
déploiements (FTTEx, FTTCab, FTTB). Huit profils ont été définis. La figure 18 montre les débits théoriques en voie montante et
Chaque profil spécifie un ensemble de valeur de paramètres dont descendante pour les différents profils VDSL2 (plan de fréquences
certains sont repris dans le tableau 6. Le choix des profils suppor- 998E30) sur une paire torsadée TP100 (0,5 mm) en présence de
tés est déterminé lors de la conception du système. La dernière bruit blanc gaussien (− 130 dBm/Hz), de 12 perturbateurs auto-
ligne du tableau indique l’application typique de chaque profil. Il diaphoniques (self-crosstalk) et 12 perturbateurs ADSL2plus.
convient de noter cependant que le standard G.993.2 ne lie pas un
profil à un scénario de déploiement mais laisse ce choix ouvert. 1.3.2.6 Type de bande US0
Le standard VDSL2 permet la configuration de différents types
1.3.2.5 Amélioration des performances de bande US0.
Le VDSL2 permet une portée d’au moins 2,5 km sur une paire de Pour l’Europe :
cuivre de 0,4 mm à comparer avec une portée d’environ 1,5 km en – pas de bande US0 ;
VDSL1. Le débit et la portée dépendent du profil sélectionné et de
– US0 typique (Regular US0) de 25 kHz à 138 kHz ;
l’utilisation de la bande optionnelle (US0).
– US0 étendue (Extended US0) de 25 kHz à 276 kHz ;
En VDSL2, l’application du codage en treillis en combinaison – US0 décalée (Shifted US0) de 120 kHz à 276 kHz.
avec le codage Reed-Solomon donne un gain de codage d’environ
1,5 dB comparativement à l’utilisation seule du codage Reed-Solo- Pour l’Amérique du Nord :
mon (VDSL1) avec pour conséquence une modeste augmentation – US0 typique (Regular US0) de 25 kHz à 138 kHz ;
du débit. – US0 en mode tout numérique de 3 kHz à 138 kHz ;

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Débit binaire (Mbit/s) 100

80

60

40

20

0
0 500 1 000 1 500 2 000

Longueur de ligne TP100 (m)

8a US 8d US 17a US
8a DS 8d DS 17a DS
8b US 12a US 30a US
8b DS 12a DS 30a DS
8c US 12b US VDSL1 US
8c DS 12b DS VDSL1 DS

Figure 18 – Courbes théoriques du débit montant et descendant en fonction de la distance pour les différents profils VDSL2
(plan de fréquences 998E30)

Un ensemble de masques amont pour le mode tout numérique est défini dans la Comme exemple, sur la figure 19, la PSD transmise du VDSL2
recommandation G.993.2 Annexe A (Amérique du Nord), dénommés ADLU-32 jusqu’à
ADLU-64. Dans l’amendement 1 du G.993.2 un masque ADLU-128 est ajouté à la liste.
peut être rendue identique à la PSD du signal ADSL2plus déployé
depuis le central et mesurée au niveau du cabinet déporté. Cela
– US0 étendue de 25 kHz à 276 kHz ou même 552 kHz ; permet au système VDSL2 modelé de ne pas perturber le signal
Un ensemble de masques amont pour le mode étendu est défini dans la recomman-
dation G.993.2 Annexe A (Amérique du Nord), dénommés EU-32 jusqu’à EU-64. Dans ADSL2plus émis au niveau du central plus que l’autodiaphonie
l’amendement 1 du G.993.2 un masque EU-128 est ajouté à la liste. ADSL2plus. Il convient de noter qu’avec cette approche, la forme
– US0 étendue en mode tout numérique de 3 kHz à 276 kHz ou de la PSD VDSL2 dépendra de la position du cabinet ou plus préci-
même 552 kHz. sément, de l’atténuation du câble de transport (feeder cable)
reliant le central au cabinet déporté. Le standard VDSL2 offre une
Il convient de noter que la dénomination US0 typique, étendue grande flexibilité pour configurer la forme de la PSD au moyens de
et décalée n’est pas une terminologie standard. 32 points d’inflexion (dans des limites déterminées en termes
d’étendue dynamique, de pente maximale et de PSD minimale). Le
1.3.2.7 Masques PSD et modelage des masques PSD standard UIT-T G.997.1 (G.ploam) [36] décrit également une alter-
(PSD Shaping)
native via une interface de plus haut niveau pour configurer la
Contrairement au VDSL1, le standard VDSL2 ne définit pas de forme de la PSD, connue sous le nom de « modèle E-side ».
masques PSD différents pour les déploiements depuis le central ou
depuis le sous-répartiteur. La notion de masque amplifié (M2) et 1.3.2.8 Mode de transport
non amplifié (M1) existe toujours. De manière à assurer une com-
patibilité spectrale dans les cas de déploiements VDSL2 depuis le Le standard VDSL2 spécifie les modes de transport STM, ATM et
sous-répartiteur avec d’autres technologies DSL déployées depuis PTM. Étant donné la convergence des réseaux vers le tout-IP, la
le central, le masque de densité spectrale de puissance peut être grande majorité des déploiements VDSL2 sera très probablement
réduit en deçà du masque PSD limite en utilisant la fonctionnalité basée sur le mode de transport par paquets (PTM). Contrairement
de conformation de la PSD (PSD Shaping) introduite dans le stan- au VDSL1 où l’encapsulation HDLC avait été standardisée, l’encap-
dard VDSL2. La terminologie standard pour cette conformation de sulation retenue pour le VDSL2 est celle déjà standardisée par
la PSD (PSD Shaping) en voie descendante est Downstream Power l’IEEE 802.3ah (tableau 4) ainsi que pour l’annexe N de l’ADSL2 à
Back-off (DPBO). savoir le 64/65-octet.

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CO

RT

PSD
– 40 dBm/Hz PSD

Signal F Signal F
fort faible Câble
ADSL2plus

FEXT
VDSL2

PSD Masque
PSD limite
– 40 dBm/Hz

F
Conformation de la PSD (Shaped PSD)

CO Central Office (central) RT Remote Terminal (cabinet déporté)

Figure 19 – Utilisation de la conformation de la PSD VDSL2 dans le cas d’un déploiement de VDSL2 déporté et d’ADSL2plus depuis le central

1.3.2.9 Bruit Virtuel (Virtual Noise) où les conditions de ligne ne permettent pas la transition en phase
active (showtime).
Le bruit virtuel est une nouvelle fonctionnalité optionnelle qui
n’existait pas dans les autres standards ADSLx et VDSL1. L’objectif ■ Fonctionnalités ADSL2 reprises en VDSL2 et améliorées
du bruit virtuel est de stabiliser le service en évitant des resynchro- La technologie VDSL2 rend obligatoire le support de la confor-
nisations et des périodes excessives d’erreurs en cas d’une dégra- mation en bande (in-band shaping) en voie montante et descen-
dation du rapport signal à bruit après l’initialisation du VDSL2. Le dante. La forme de la PSD est décrite au moyen de points
bruit virtuel est une technique défensive qui permet de tenir d’inflexion PSD, permettant des formes pseudo arbitraires (dans
compte pendant l’initialisation d’une possible future augmentation des limites déterminées en termes d’étendue dynamique, de pente
de bruit, assurant une marge suffisante dans toutes les conditions. maximale et de PSD minimale). Le VDSL2 permet encore plus de
Le bruit virtuel est considéré comme une technique plus perfor- flexibilité pour cette conformation que l’ADSL2plus.
mante que l’augmentation générique de la marge SNR. Le support de la conformation de PSD dans la bande US0 n’était pas décrit dans la
version originale du standard VDSL2 (G.993.2 de février 2006) mais a été ajouté dans
l’amendement 1.
1.3.2.10 Parenté avec le VDSL1 et I’ADSL2
Le VDSL2 permet une configuration flexible des bandes radiofré-
■ Fonctionnalités VDSL1 reprises en VDSL2 et améliorées quences dans lesquelles la PSD transmise doit être réduite en deçà
Le support de la réduction de puissance amont (UPBO) est de − 80 dBm/Hz (RFI Notching). Contrairement à l’ADSL2plus, les
également obligatoire en VDSL2. Mais là où le VDSL1 supportait bandes (notches) RFI du VDSL2 ne doivent pas être configurés au
seulement un nombre limité de masques PSD de référence moyen des points d’inflexion PSD. Au contraire, VDSL2 permet la
prédéfinis, le VDSL2 offre une large flexibilité pour configurer cette configuration directe du début et de la fin de bande RFI.
PSD de référence. L’adaptation en débit transparente (SRA) comme définie pour
l’ADSL2(plus) a été optimisée et fait partie de l’amendement 1 du
Comme pour le VDSL1, le support du transfert de bit est obliga- standard VDSL2 [47]. Contrairement à l’ADSL2, en VDSL2 les
toire en VDSL2. Mais le VDSL2 permet de traiter jusqu’à paramètres d’entrelacement peuvent être modifiés pendant le chan-
128 porteuses dans un seul message de transfert de bit, compara- gement de débit sans perte de données ou introduction d’erreur pour
tivement à seulement 4 porteuses en VDSL1, ce qui rend le trans- mieux contrôler la latence et la protection contre le bruit impulsionnel.
fert de bit plus rapide en VDSL2.
■ Fonctionnalités ADSL2 pour étude ultérieure en VDSL2
■ Fonctionnalités ADSL2 reprises en VDSL2
La répartition dynamique du débit (DRR) ainsi que l’initialisation
Le support du codage en treillis est obligatoire en VDSL2 alors brève ont été laissées pour étude ultérieure.
qu’il n’était pas supporté en VDSL1.
■ Fonctionnalités ADSL2 non reprise en VDSL2
Le VDSL2 permet de configurer de façon indépendante la protec-
tion minimale contre le bruit impulsionnel et la latence maximale La gestion de puissance L2 n’a pas été retenue pour le VDSL2.
La raison principale est que lors de l’utilisation de cette gestion de
de l’entrelacement.
puissance L2, les variations dynamiques du niveau de diaphonie
Les outils étendus du mode de diagnostic de boucle (DELT) peuvent diminuer la stabilité des lignes VDSL2 voisines. Il convient
définis pour l’ADSL2 sont repris dans le standard VDSL2. Le de noter que le bruit virtuel peut s’avérer un bon moyen pour
VDSL2 supporte aussi un mode de diagnostic spécial dans le cas combattre de telles instabilités.

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2. Avenir du DSL 2.1.2 Groupage Ethernet multipaire


Le groupage Ethernet multipaire (Ethernet-based multi-pair bon-
Ces dernières années, de nombreux efforts ont été consentis ding) défini par la recommandation UIT-T G.998.2 [49] décrit une
pour standardiser la nouvelle génération de technologies DSL que méthode d’association de lignes d’abonné numérique (DSL) multi-
sont l’ADSL2(plus), le E-SHDSL (SHDSL.bis) et le VDSL2. Ces tech- ples pour le transport de trames Ethernet. Cette recommandation
nologies permettent une augmentation considérable des débits sur exploite les méthodes décrites dans la norme IEEE 802.3ah-2004 et
une seule paire de cuivre. Récemment, de nouveaux standards ont étend l’acheminement Ethernet sur système xDSL, y compris leur
été développés permettant de transférer des données sur de multi- application à l’ADSL2, l’ADSL2plus et au VDSL2.
ples paires de cuivre en utilisant des techniques d’association de
lignes. La plupart des efforts de recherche actuels se concentrent
sur la coordination entre les différentes lignes DSL au sein d’un Pour rappel, la spécification IEEE 802.3ah-2004 [16] ne cou-
même câble afin de limiter les perturbations entre paires et ainsi vre que les technologies SHDSL et VDSL.
optimiser l’utilisation de la bande passante disponible.

2.1 L’association de lignes DSL 2.1.3 Groupage multipaire par multiplexage


inverse à répartition dans le temps
L’association de lignes DSL consiste à utiliser plusieurs lignes
DSL traditionnelles pour acheminer les données demandées par L’association multipaire par multiplexage inverse à répartition
l’abonné. Ainsi, les utilisateurs résidentiels ou les entreprises dis- dans le temps (multi-pair bonding using time-division inverse mul-
posant de plusieurs lignes téléphoniques peuvent bénéficier de la tiplexing) défini par la recommandation UIT-T G.998.3 [50] décrit
largeur de bande totale de ces lignes. Cette technique est éga- une méthode d’association de lignes d’abonné numérique (DSL)
lement connue sous l’appellation de DSL associé (DSL bonding). multiples qui utilise le TDM comme protocole de transport. Cette
L’association de lignes DSL suscite beaucoup d’intérêt dans les recommandation applique le protocole de prise de contact (hands-
pays où un grand nombre d’entreprises ou de ménages peuvent hake) IEEE 802.3ah pour le repérage des paires, la négociation des
disposer d’au moins deux lignes téléphoniques. Elle permet aux paramètres et l’établissement.
fournisseurs de service d’offrir des débits plus élevés, tant en voie
descendante qu’en voie montante. Par exemple, deux lignes asso-
ciées donneront un débit de données doublé, trois lignes associées 2.2 Gestion dynamique de spectre
un débit triplé, ... Une autre utilisation du DSL associé consiste à
atteindre des utilisateurs qui étaient jusqu’à lors hors de portée du Comme exprimé par la formule de Shannon-Hartley [41], la
central téléphonique avec les technologies DSL traditionnelles capacité d’une paire de cuivre est déterminée par le rapport signal
pour un débit prédéfini. Comme le débit total est réparti sur à bruit au niveau du récepteur (et de la bande passante utilisée).
chacune des paires, la portée est augmentée. Il est important de Pour augmenter la capacité d’une paire donnée, la puissance
noter que l’association de lignes ne permet pas d’étendre la portée
d’émission (ou PSD) peut être augmentée avec pour conséquence
pour un débit minimal. Finalement, l’association de lignes SHDSL
une puissance reçue plus importante. Cependant, un effet de bord
permet aussi de réduire le débit de données sur chaque paire
SHDSL individuelle pour un débit total donné, ce qui réduit la lar- de cette stratégie est l’augmentation de la diaphonie sur les paires
geur de spectre SHDSL, limitant ainsi la diaphonie sur les autres voisines. Comme la diaphonie est le bruit prédominant dans la plu-
services DSL dans le même câble. part des déploiements DSL, la conséquence directe est la réduction
de capacité des paires voisines. Inversement, le renforcement de la
Pour certains opérateurs, le DSL associé permet de retarder
puissance émise sur les paires voisines (pour récupérer de la capa-
l’installation de la fibre optique et ainsi de mieux tirer parti de
cité) affecterait de manière néfaste les débits atteignables sur la
l’infrastructure en place tout en optimisant le service à la clientèle.
paire considérée. Par conséquent, le renforcement de la puissance
Le DSL associé est standardisé par l’UlT. Trois recommanda- d’émission au-delà d’un certain niveau n’est pas bénéfique. Afin de
tions définissent le multiplexage de flux de données de service contrôler la diaphonie dans des scénarios de déploiements mixtes
basé sur l’ATM (G.998.1), l’Ethernet (G.998.2) et le TDM (G.998.3). (avec éventuellement différentes technologies DSL, différents four-
Ces normes, également connues sous l’appellation « G.bond »,
nisseurs d’accès et même un mélange de déploiement depuis le
s’appliquent aux technologies suivantes : ADSLx (G.992.x), SHDSL
central et depuis le cabinet), des règles de gestion de spectre
(G.991.x) et VDSLx (G.993.x). Cette technologie nécessite de rem-
(comme celle spécifiée par la recommandation ATIS T1.417 [51])
placer les modems DSL d’abonné déjà déployés.
existent et limitent la PSD transmise maximale dans chaque bande
de fréquences.
2.1.1 Groupage ATM multipaire La gestion de spectre statique (SSM, Static Spectrum Manage-
Le groupage ATM multipaire (ATM-based multi-pair bonding) ment) permet de prédire le débit atteignable sur une paire si le
défini par la recommandation UIT-T G.998.1 [48] décrit une mélange des perturbateurs est connu, en prenant l’hypothèse du
méthode d’association de lignes d’abonné numérique (DSL) multi- pire cas (worst case) au niveau de la diaphonie entre les paires du
ples pour le transport de cellules ATM. câble (toron). Cependant, le couplage diaphonique réel dépend for-
tement de la paire victime et de la paire perturbatrice considérée.
Le protocole permet d’associer de 2 à 32 paires de fils de cuivre,
avec suppression et rétablissement dynamique des paires sans De plus, l’interférence globale causée par la diaphonie peut varier
intervention humaine. Le temps de délai maximal d’association significativement d’un toron à un autre et au cours du temps à
dans un sens ne dépasse pas 2 ms. Contrairement à l’association cause, par exemple, de l’allumage/l’extinction des modems DSL
de paires basée sur l’utilisation du protocole de multiplexage d’abonné. Aussi, d’autres perturbateurs existent, comme les inter-
inverse ATM (IMA), le groupage ATM multipaire supporte des férences radiofréquences (RFI) et le couplage avec des systèmes
débits différents sur chacune des paires du groupe jusqu’à un fac- de communication résidentiels comme les techniques à courant
teur 4 à 1. Ce rapport de débit ne constitue pas une limite stricte et porteur (PLC, PowerLine Communication). Par conséquent, la ges-
peut être dépassé pour autant que les autres contraintes techni- tion de spectre statique avec des masques PSD fixes peut gaspiller
ques de la recommandation soient encore respectées. de la capacité utile du canal.

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Tableau 7 – Aperçu des techniques d’annulation de diaphonie en fonction du type de colocalisation

Récepteurs colocalisés Récepteurs non colocalisés

Émetteurs colocalisés Annulation de diaphonie Précompensation de diaphonie

Émetteurs non colocalisés Annulation de diaphonie DSM niveau 3 non applicable

La gestion dynamique de spectre (DSM, Dynamic Spectrum déploiement. Si toutes les lignes sont servies depuis le central, le
Management) exploite cette opportunité pour optimiser la capacité gain est également modeste.
disponible en adaptant le spectre de transmission des lignes DSL Le niveau 3 est basé sur l’annulation de la diaphonie entre les
au débit cible et aux niveaux de diaphonie actuels (variant au signaux de plusieurs lignes au sein d’un même câble. Cette
cours du temps). La signification du terme DSM a été élargie au technique est traitée dans le paragraphe 2.3 car elle se base sur
cours du temps pour inclure également les techniques qui ont des techniques de traitement des signaux qui sont fondamentale-
pour objectif d’annuler la diaphonie en traitant simultanément ment différentes de celles décrites pour les précédents niveaux de
l’ensemble des signaux de multiples lignes DSL. gestion dynamique de spectre.
On distingue quatre niveaux de gestion dynamique de spectre
suivant le degré de coordination considéré entre les paires [52] :
Outre l’aspect technique, la mise en œuvre des techniques
• niveau 0 : gestion statique de spectre (SSM) ;
DSM s’avérera délicate dans un contexte de dégroupage dans
• niveau 1 : allocation de puissance monopaire ; lequel les paires de cuivre au sein d’un même câble peuvent
• niveau 2 : allocation de puissance coordonnée (multipaire) ; appartenir à plusieurs opérateurs différents.
• niveau 3 : annulation de diaphonie (transmission multipaire,
vectoring, MIMO).
Le niveau 0 correspond à la situation actuelle où chaque ligne
2.3 Techniques d’annulation
DSL transmet au niveau du masque PSD du standard DSL applica- de diaphonie
ble (dans les limites de la puissance totale maximale) ou dans les
limites imposées par le régulateur national. La compatibilité spec- Alors que le DSM niveau 2 joue sur le niveau de PSD, le niveau 3
trale entre les paires est assurée en imposant des restrictions sur réduit la diaphonie en traitant en même temps l’ensemble des
la puissance totale et le spectre d’émission. L’aspect de compatibi- signaux de multiples lignes DSL au sein du toron.
lité spectrale est abordé dans le paragraphe 3. Cela nécessite des émetteurs et/ou récepteurs colocalisés. En
Le niveau 1 ajuste la PSD émise d’une ligne DSL particulière en fonction du type de colocalisation, différentes techniques d’annula-
fonction du débit cible et du bruit actuel sur la ligne, sans prendre tion de diaphonie peuvent être appliquées, comme résumé par le
en compte les lignes voisines. La PSD émise peut être contrôlée par tableau 7.
les émetteurs-récepteurs en bout de ligne de manière autonome ou Il est important de préciser que le DSM de niveau 3 peut être
par une application DSM plus centralisée. Dans les deux cas, l’opti- utilisé dans une configuration avec des modems d’abonné coloca-
misation de la PSD est typiquement basée sur l’exploitation de la lisés et des lignes DSL associées (figure 20a) ainsi que dans une
marge du rapport signal à bruit. La première approche (contrôle configuration avec des modems d’abonné distribués (figure 20b).
DSM par l’émetteur-récepteur DSL) permet un temps de réaction Dans une configuration avec modems d’abonné colocalisés, tout
plus court, tandis que la seconde option (application DSM) offre le traitement peut être réalisé au niveau du récepteur, soit le
plus de contrôle à l’opérateur. Avec le contrôle autonome, une réac- modem d’abonné pour la voie descendante et le DSLAM pour la
tion en chaîne peut survenir où un changement de PSD en déclen- voie montante. Dans une configuration avec des modems
che un autre. Le gain en débit avec le niveau 1 provient du fait que d’abonné distribués (DSLAM unique avec plusieurs modems
les lignes DSL avec une marge excédentaire réduisent la puissance d’abonné), tout le traitement doit être réalisé au niveau du DSLAM.
d’émission (PSD), ce qui aboutit à une diminution de la diaphonie et
donc à un meilleur rapport signal à bruit sur les autres lignes du Les figures 21 et 22 représentent de manière conceptuelle les
même câble (toron). Si la plupart des lignes appliquent ce principe, techniques d’annulation de diaphonie et de précompensation de
les lignes difficiles (typiquement les lignes longues) sont les princi- diaphonie. Avec l’annulation, tout le traitement est réalisé sur les
pales bénéficiaires. Le gain du niveau 1 dépend fortement du scéna- signaux reçus et la diaphonie est annulée après avoir été couplée
rio de déploiement. Si toutes les lignes sont desservies depuis le sur la ligne. Avec la précompensation, tout le traitement est réalisé
central, le gain est modeste. Le lecteur intéressé pourra se reporter sur les signaux d’émission et la diaphonie est précompensée avant
utilement à l’article [52] pour plus de détails. d’avoir été couplée sur la ligne.
Le niveau 2 se base sur le principe de coordination entre plusieurs Dans les deux cas, la fonction de transfert du couplage diapho-
lignes DSL. La PSD transmise d’une ligne DSL particulière est ajustée nique (H) est estimée et doit être régulièrement mise à jour pour
non pas seulement en fonction des ces propres conditions et con- suivre les variations dans le temps. Les signaux utilisés pour cette
traintes de service, mais aussi en fonction de celles des autres lignes mise à jour sont indiqués en bleu sur les figures.
au sein du même câble (toron). La gestion dynamique de spectre de Le DSM de niveau 3 considère le câble (toron) dans son intégralité
niveau 2 permet en principe le calcul du spectre de transmission opti- plutôt que de traiter chaque paire séparément. C’est pourquoi le
male pour chaque ligne dans le toron de manière à optimiser la capa- DSM de niveau 3 est également souvent appelé « MIMO » (Multiple-
cité totale du toron. Cependant, la complexité de calcul pour Input, Multiple-Output) ou « Vectoring ». Ces noms indiquent que les
optimiser l’ensemble des spectres est extrêmement importante [53]. signaux peuvent être combinés en un signal vectorisé avec de multi-
À l’heure actuelle, une implémentation pratique de DSM ples composants, un pour chaque paire et traités tous ensemble.
niveau 2 est la conformation de PSD de l’ADSL2plus ou du VDSL2 La complexité de calcul du DSM niveau 3 est très importante en
en déporté (par exemple, à partir d’un cabinet) pour protéger la particulier si le nombre de lignes devant être traitées simultanément
base installée déployée à partir du central. Comme pour le est important. Des implémentations intégrées économiques pour un
niveau 1, le gain possible est fortement dépendant du scénario de déploiement de masse ne sont pas attendues avant fin 2008 au plus

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De plus, dans un contexte de dégroupage de la boucle locale, où


DSLAM CPE
les opérateurs alternatifs (CLEC) peuvent déployer leur propre
infrastructure (DSLAM) en partageant l’infrastructure de cuivre de
l’opérateur historique (ILEC), des consignes de déploiement
doivent être édictées par le régulateur national. De telles consignes
définissent quelles technologies peuvent être déployées dans le
réseau d’accès et sous quelles conditions.
Les paragraphes suivants donnent un bref aperçu de la compati-
bilité spectrale pour plusieurs combinaisons de technologies DSL
au sein d’un même câble (toron). Pour l’ADSL(2plus), le mode sans
a recouvrement de spectre est considéré.
DSLAM CPE

3.1 Déploiement mixte depuis le central

3.1.1 Mélange d’ADSL(2plus) Annexes A et B


En mélangeant de l’ADSL(2plus) Annexes A et B au sein du même
câble (toron), la paradiaphonie apparaît dans la bande de fréquences
commune à la voie descendante de l’annexe A et la voie montante de
l’annexe B. Cela aboutit à une dégradation du débit descendant de
b l’annexe A et du débit montant de l’annexe B. Mélanger l’annexe A et
l’annexe B est une pratique commune d’un certain nombre de pays
Figure 20 – Configurations supportant le DSM de niveau 3
européens comme la Belgique, les Pays-Bas et la Suisse.

DSL 3.1.2 Introduction de l’ADSL2 Annexe L


Émetteur-
Récepteur Grâce à un modelage minutieux des masques PSD de l’ADSL2
H
Annexe L, l’annexe L ne cause pas plus de dégradation à l’annexe A
FEXT que de l’autodiaphonie (self-crosstalk) malgré sa PSD renforcée. Par
conséquent, l’annexe L peut être introduite sans dommage dans les
DSL déploiements actuels avec l’annexe A. Il convient de noter que

+ Émetteur- l’ADSL2 Annexe L n’a pas d’équivalent pour le RNIS.
Récepteur

3.1.3 Introduction de l’ADSL2(plus) Annexe M


Figure 21 – Annulation de diaphonie
Trois cas doivent être distingués.
• Environnement avec de l’annexe A. La paradiaphonie (NEXT)
DSL se produit dans la bande de fréquences commune à la voie des-

+ Émetteur- cendante de l’annexe A et la voie montante de l’annexe M. Comme
Récepteur pour le mélange de l’annexe A et de l’annexe B, cette combinaison
aboutit à une dégradation du débit descendant de l’annexe A et du
H
FEXT débit montant de l’annexe M. Pour réduire l’impact sur le débit
descendant de l’annexe A, la PSD de l’annexe M peut être mode-
DSL lée. Pour réduire l’impact sur le débit montant de l’annexe M, les
Émetteur- premières porteuses de l’annexe A pourraient être masquées.
Récepteur
• Environnement avec de l’annexe B. En prenant l’hypothèse d’une
Figure 22 – Précompensation de diaphonie fréquence de départ et de niveaux de PSD identiques pour les bandes
descendantes de l’annexe M et de l’annexe B, l’introduction de
l’annexe M ne devrait pas dégrader le débit descendant de l’annexe B
tôt, même si l’utilisation de MIMO pourrait apparaître à petite
plus que l’autodiaphonie. Comme le niveau de PSD montant de
échelle auparavant pour des applications particulières comme des
l’annexe M est inférieur à celui de l’annexe B, l’annexe M dégrade
lignes DSL associées pour les utilisateurs professionnels ou comme moins la voie montante de l’annexe B que de l’autodiaphonie.
pour le transport du trafic d’une station de base mobile.
En fonction de la bande passante montante de l’annexe M (EU-x), la PSD hors-bande
de l’annexe M en voie montante peut être inférieure à celle de l’annexe B dans quel cas il
pourrait y avoir un gain modeste dans le débit descendant de l’annexe B comparative-
ment à de l’autodiaphonie.
3. Compatibilité spectrale • Environnement mixte annexe A/B. L’effet de l’annexe M sur
l’annexe A est moins prononcé que dans le cas où seule l’annexe A
En attendant la disponibilité d’une coordination automatique serait présente. L’effet de l’annexe M sur l’annexe B est similaire au
entre les paires d’un même câble, l’opérateur du réseau d’accès cas où seule l’annexe B serait présente. Le débit montant de
doit attacher une attention toute particulière lors du déploiement l’annexe M subit la paradiaphonie de l’annexe A descendant.
des technologies DSL de manière à garantir son offre de services
dans toutes les conditions. En effet, lorsque des technologies DSL 3.1.4 Introduction de l’ADSL2(plus) Annexe I
différentes sont présentes au sein d’un même câble, il est possible
qu’une technologie DSL perturbe l’autre et en dégrade les perfor- Sous l’hypothèse de fréquences d’arrêt et de niveaux de PSD
mances. Dans ce cas de figure, il est important de connaître les identiques pour les bandes montantes de l’annexe I et de
outils disponibles pour limiter l’effet néfaste de ces interférences. l’annexe A, et sous l’hypothèse de fréquences de début et de

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niveaux de PSD identiques pour les bandes descendantes de conséquent, l’introduction du 32 TC-PAM permet un débit supé-
l’annexe I et de l’annexe A, l’annexe I devrait avoir le même effet rieur de 33 % (par exemple : 3,072 Mbit/s au lieu de 2,304 Mbit/s)
sur la base installée annexe A que l’autodiaphonie. sous les règles de déploiement actuelles du SHDSL. Il convient de
noter qu’il n’y a pas de garantie que ces 33 % d’augmentation
soient possibles sur toutes les lignes.
3.1.5 Introduction de l’ADSL2(plus) Annexe J
■ Augmentation du débit de symboles maximal. Comme la bande
Sous l’hypothèse de fréquences d’arrêt et de niveaux de PSD
passante utilisée est proportionnelle au débit de symbole, une
identiques pour les bandes montantes de l’annexe J et l’annexe M,
augmentation de ce débit peut affecter la compatibilité spectrale
et sous l’hypothèse de fréquences de début et de niveaux de PSD
avec les autres services DSL. Par conséquent, son utilisation doit
identiques pour les bandes descendantes de l’annexe J et
être considérée avec prudence et des règles de déploiements plus
l’annexe M, l’annexe J devrait avoir le même effet sur la base ins-
strictes (en termes de distance maximale de déploiement ou d’uti-
tallée annexe M que l’autodiaphonie.
lisation de la réduction de puissance amont) peuvent être
imposées.
3.1.6 Introduction du VDSL(2)
Comme les masques PSD du VDSL(2) n’excèdent pas le masque
PSD de l’ADSL2plus dans la bande de fréquences communes
3.2 Déploiement mixte depuis le central
(jusqu’à 2,208 MHz), l’introduction du VDSL2 au niveau du central ne et un cabinet déporté
dégrade pas plus la base installée ADSL2plus que l’autodiaphonie.
Comme l’ADSL(2plus) a une puissance d’émission en voie des- 3.2.1 Déploiement déporté de l’ADSL2plus
cendante plus élevée (environ 19,5 dBm) que celle du VDSL1
(14,5 dBm), l’ADSL(2plus) dégradera le rapport signal à bruit des- Comme décrit dans le paragraphe 1.2.5.1, la partie la plus basse
cendant du VDSL1 dans la bande de fréquences communes avec du spectre descendant de fréquences de l’ADSL2plus au niveau du
pour conséquence une dégradation du débit VDSL1 descendant. cabinet déporté peut être supprimée pour assurer la compatibilité
Cela est également valable pour les profils VDSL2 qui sont limités spectrale avec l’ADSL déployé depuis le central. Avec l’amende-
à une puissance d’émission de 14,5 dBm. ment approuvé en juin 2006 [35], un mécanisme plus sophistiqué
Le standard VDSL2 prévoit des profils avec une puissance de modelage de PSD en voie descendante peut être appliqué à
d’émission plus élevée, notamment les profils 8a (17,5 dBm) et 8b l’ADSL2plus déployé depuis le cabinet, de manière similaire au
(20,5 dBm), qui permettent d’augmenter le débit descendant pour modelage de PSD VDSL2.
les déploiements colocalisés avec l’ADSL(2plus) depuis le central.
Le gain maximal (sur base de simulations avec un modèle d’émet- 3.2.2 Déploiement déporté du VDSL(2)
teur-récepteur idéal ; avec des implémentations réelles, le gain en
débit attendu est moindre) est de l’ordre de 3,5 Mbit/s pour une Le standard ETSI VDSL1 (TS 101 270-1) comprend un masque
puissance de transmission de 20,5 dBm comparée à 14,5 dBm. PSD pour un déploiement déporté où la bande VDSL1 descendante
commence à 1,104 MHz (ou 945 kHz) pour assurer la compatibilité
3.1.7 Mélange d’ADSL(2plus) et de SHDSL spectrale avec l’ADSL déployé depuis le central. Cependant, ce
masque ne garantit pas la compatibilité spectrale avec l’ADSL2plus
La bande passante montante (et descendante) du SHDSL est pro- déployé au niveau du central (cf. § 1.3.1.3).
portionnelle au débit de symboles. Par conséquent, pour le SHDSL Cette restriction du VDSL1 est résolue dans le VDSL2 grâce à
avec une taille de constellation fixe (16-TCPAM), la bande passante l’introduction du modelage de PSD descendante (ou shaped
est proportionnelle au débit. Pour les débits élevés, la bande mon- DPBO) (cf. § 1.3.2.7).
tante du SHDSL chevauche la bande ADSL(2plus) descendante,
résultant en une paradiaphonie (NEXT). Par conséquent, le SHDSL Par exemple, le plan de fréquences du réseau d’accès anglais
peut plus dégrader le débit descendant de l’ADSL(2plus) que de (ANFP, Access Network Frequency Plan) [54] qui spécifie les règles de
l’autodiaphonie. La dégradation augmente avec le débit de symboles déploiement pour les systèmes de transmission connectés au réseau
du SHDSL (et donc avec son débit). Pour limiter la dégradation de d’accès de British Telecom (BT) en Grande-Bretagne, impose l’usage
l’ADSL(2plus), des règles de déploiement peuvent être imposées par du modelage de PSD descendante pour les déploiements VDSL2
le régulateur qui limitent la longueur maximale de déploiement d’un déportés. La forme dépend de l’atténuation allouée au cabinet (CAL,
lien SHDSL en fonction du débit de symboles (et donc de son débit). Cabinet Assigned Loss) qui est une mesure de la distance entre le
central et le cabinet. Le paramètre CAL de l’ANFP est équivalent au
paramètre DPBOESEL (Downstream Power Back-Off E-Side Electrical
3.1.8 Introduction de l’E-SHDSL Length) du modèle E-Side de la recommandation G.997.1 [36] qui
définit la longueur électrique du central jusqu’au cabinet.
Comme décrit dans le paragraphe 1.1.3 sur le SHDSL, l’E-SHDSL
augmente le débit symétrique maximal au moyen de deux exten-
sions du SHDSL :
Remerciements
■ Augmentation de la taille de constellation de 16 TC-PAM à 32
TC-PAM, avec pour conséquence une augmentation de débit de
Les auteurs tiennent à remercier leurs collègues Vincent
données d’un facteur 4/3 (pour un taux de symboles et donc une
Golard, Danny Van Bruyssel, Frank Van der Putten et Jan
bande passante identique). Comme une telle augmentation de
Verlinden pour la mise à disposition de certaines informations
taille de constellation n’a pas d’impact sur la PSD émise, la compa-
ayant permis la rédaction de ce dossier.
tibilité spectrale sur les autres services DSL n’est pas affectée. Par

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DOCUMENTATION
21/10/2008

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