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La cellule photovoltaïque
La cellule photovoltaïque est l’élément de base d’un module photovoltaïque. Cette première
partie du chapitre s’intéresse exclusivement aux cellules, et fonde donc les bases à la
compréhension du comportement électrique des modules photovoltaïque.
Une cellule photovoltaïque, en tant que dipôle électrique, dispose de sa propre caractéristique
courant-tension, ainsi qu’illustré ci-dessous :
Cette caractéristique courant-tension est une relation entre la tension et le courant délivrés par
la cellule photovoltaïque.
La puissance fournie par la cellule est tout simplement le produit du courant et de la tension. A
partir de la caractéristique courant-tension, il est intéressant de dessiner le graphe de la
puissance (P = U × I) en fonction de la tension U, qu’on appelle aussi caractéristique puissance-
tension (courbe verte) :
On retrouve bien les deux cas énoncés précédemment (cellule en court-circuit et cellule en
circuit ouvert) pour lesquels la puissance fournie est nulle.
A la surface terrestre, une cellule photovoltaïque peut recevoir un rayonnement incident qui
présente 3 origines :
Le rayonnement solaire direct
Le rayonnement diffus qui est le rayonnement issue de toute la voute céleste. Le spectre
du rayonnement diffus est plus riche en bleu que le rayonnement direct. Les cellules
photovoltaïques sont bien sensibles au rayonnement diffus (alors que ce n’est pas le cas
pour les capteurs solaires thermiques).
Le rayonnement réfléchi par les obstacles tels que le sol ou les nuages. Ce rayonnement
est appelé l’albédo.
L’albédo d’un obstacle se quantifie par un coefficient d’albédo sans dimension compris entre 0
et 1. Ce coefficient est le rapport de l’énergie solaire réfléchie par l’énergie solaire incidente.
Un corps noir disposerait donc d’un coefficient d’albédo égal à 0 (aucun rayonnement n’est
réfléchi), alors qu’un miroir présenterait un coefficient d’albédo égal à 1(tout le rayonnement
incident est réfléchi).
Par conséquent, le niveau d’éclairement peut atteindre des valeurs supérieures à 1000 W/m² de
rayonnement solaire énoncé précédemment (direct et diffus). En France, on estime que le
niveau d’éclairement total (c’est-à-dire la somme des 3 rayonnements directs, diffus et albédo)
permet d’atteindre une valeur maximale de 1250 W/m².
Exemple 1
Ci-dessous un ciel très nuageux aux alentours d’Avignon le 5 décembre 2010 à 13 h 00.
Le rayonnement direct est nul. Le rayonnement en provenance des nuages est un rayonnement
diffus. On mesure 23 W/m² de rayonnement diffus. Le rayonnement en provenance du sol
(albédos) est de 5 W/m².
Exemple 2
Ci-dessous un ciel très clair aux alentours d’Avignon (même endroit que précédemment) le 11
décembre 2010 à 15 h 00.
Le rayonnement global (direct + diffus) mesurée est de 820 W/m². Le rayonnement en
provenance du sol (albédos) est de 74 W/m².
Quant à la tension, celle-ci est peu sensible aux variations du niveau d’éclairement.
Sur l’exemple ci-dessous, lorsque le rayonnement est divisé par 2 (il passe de 1000 W/m² à 500
W/m²), on constate que le courant est aussi divisé par 2 (il passe de 5 A à 2.5 A) et la tension
diminue, elle, de 4 %.
Au cours d’une journée, l'intensité du rayonnement incident d'une cellule va varier entre 0 W/m²
et 1000 W/m². Il est donc important de connaître l’évolution des caractéristiques courant-
tension en fonction de ce paramètre, ainsi qu’illustré sur le graphe ci-dessous :
Effet de la température sur une cellule photovoltaïque
Le deuxième paramètre qui influence le profil de la caractéristique courant-tension d’une cellule
photovoltaïque est la température de la cellule. Une cellule photovoltaïque convertit une énergie
radiative (rayonnement) en énergie électrique avec un rendement compris en 5 % et 16 % selon
la technologie. Le reste du rayonnement non-transformé en électricité est convertit en grande
partie sous forme de chaleur, la fraction résiduelle étant réfléchie. Ainsi, une cellule
photovoltaïque mal ventilée voit sa température monter très rapidement.
On observe que la température de la cellule photovoltaïque induit un effet notable sur la tension
de celle-ci. Par contre, l’effet de la température sur le courant de la cellule photovoltaïque est
négligeable.
Il apparaît que plus la température de la cellule augmente, plus la tension à vide de celle-ci
diminue. La puissance de la cellule étant égale au produit du courant et de la tension, la même
règle s’applique sur la puissance : plus la température de la cellule augmente, plus la puissance
de celle-ci diminue.
Le module photovoltaïque
Module photovoltaïque : définition
Un module photovoltaïque est un ensemble de plusieurs cellules photovoltaïques connectées
entre elles en série, ou plus rarement en parallèle
Toutes les cellules composant un module photovoltaïque doivent être identiques. Les cellules
sont soudées deux à deux par un ou plusieurs collecteurs métalliques en forme de ruban. La
connexion se fait du contact en face avant (pole négatif) au contact en face arrière (pole positif).
Les rubans adhèrent par soudure à la cellule grâce à une lamelle de cuivre étamé.
Il y a en général de 36 à 72 cellules en série dans un module, mais ce nombre varie d’un fabricant
à l’autre. Le fait de connecter des cellules en série permet leur utilisation à des tensions
suffisamment élevées compatibles avec les charges électriques usuelles (onduleur par exemple).
Caractéristique courant-tension d'un module
Le profil de la caractéristique courant-tension d’un module photovoltaïque est le même que
celui d’une cellule photovoltaïque. Les cellules étant connectées en série, les tensions de
chacune des cellules s’ajoutent. Ainsi, la caractéristique courant-tension d’un module
photovoltaïque voit la valeur de la tension augmentée.
Sur l’exemple ci-dessous, un module est composé de 40 cellules connectées en série. Chacune
des cellules présentent les propriétés électriques suivantes dans les Conditions Standards de
Test :
Courant de court-circuit Icc = 5 A
Tension à vide Uco = 0.6 V
Courant de puissance maximale IMPP = 4.45 A
Tension de puissance maximale UMPP = 0.49 V
Ainsi, le module composé de 40 cellules en série présente les propriétés électriques (dans les
conditions STC) suivantes :
Courant de court-circuit Icc = 5 A
Tension à vide Uco = 0.6 × 40 = 24 V
Courant de puissance maximale IMPP = 4.45 A
Tension de puissance maximale UMPP = 0.49 × 40 = 19.6 V
Ce qui nous intéresse en vue du dimensionnement des installations photovoltaïques, ce sont les
propriétés électriques des modules :
ηSTC=240/(1000×1.6236)
ηSTC=14.78 % ˜ 14.8 %
Ce calcul est bien cohérent avec la donnée du fabricant sur la fiche technique.
3. Facteur de forme : FF=0.753.
4. Tension de puissance maximale UMPP = 29.6 V
5. Courant de puissance maximale IMPP = 8.12 A
6. Tension à vide Uco = 37 V
7. Courant de court-circuit Icc = 8.61 A.
8. Coefficient de température de la puissance maximale : KT(P) = -0.41 %/°C. Cela
signifie que la puissance diminue de 0.984 W (0.41% × 240 = 0.984 W) lorsque la
température des cellules augmente de 1 °C.
9. Coefficient de température de la tension en circuit ouvert : KT(Uco) = -0.356 %/°C.
Cela signifie que la tension à vide diminue de 0.13 V (0.356% × 37 = 0.13 V) lorsque
la température des cellules augmente de 1 °C.
10. Coefficient de température du courant de court-circuit : KT(Icc) = 0.062 %/°C. Cela
signifie que le courant de court-circuit Icc augmente 5.3 mA (0.062% × 8.61 = 0.0053
A) lorsque la température des cellules augmente de 1 °C.
11. Température nominale de fonctionnement de la cellule : NOCT = 49°C (±2°C).
Excercice : calculer la tension à vide du module dans les conditions NOCT
D’après la fiche technique, la tension à vide Uco du module dans les conditions STC est de 37
V. Cette tension est donc la tension à vide lorsque la température des cellules est de 25°C
(conditions STC).
Nous savons que lorsque la température augmente, la tension à vide diminue. Le but de cet
exercice est de calculer la tension à vide dans les conditions NOCT, c’est-à-dire pour une
température de cellule de 49°C (voir point 12 de la fiche technique).
Un coefficient de température KT(U) permet de connaître la variation de la tension en fonction
de la température. La fiche technique nous donne : KT(U)=-0.356 %/°C (KT(U) est négatif car
la tension diminue lorsque la température augmente).
La tension diminue donc de 0.356 % lorsque la température augmente de 1°C.
IMPORTANT : ce pourcentage s’applique à la tension à vide indiquée sur la fiche technique.
On calcul : 0.356/100 × 37 = 0.13172 V.
On en déduit que la tension diminue de 0.13172 V lorsque la température augmente de 1°C.
Donc, lorsque la température augmente de 24 °C (différence entre 49°C et 25°C), la tension
diminue de 24×0.13172 = 3.16128 V.
Par conséquent, la tension à vide du module dans les conditions NOCT vaut : Uco(NOCT)= 37
- 3.16128 ≈ 33.84 V