Vous êtes sur la page 1sur 24

1/24

Contribution à  l'amélioration de la mise en œuvre du


budget programme au Benin: cas du MCTIC

PARAGRAPHE II : OBSERVATIONS DE STAGE

Nos observations porteront sur le processus d'élaboration du budget-programme,


son exécution et son suivi-évaluation. Mais avant, nous nous sommes
intéressées à la notion de budget-programme.

I - NOTION DE BUDGET-PROGRAMME

Il s'agira pour nous ici de définir le concept d'une part et de faire son historique
d'autre part.

A - Définitions du budget-programme

Le budget-programme est défini comme « un mode de présentation des crédits


budgétaires consistant à regrouper les actions d'un même ministère par
programme en rapprochant pour chacun d'eux les crédits de toutes natures et les
résultats physiques ou financiers attendus, le tout étant complété par une
projection indicative portant sur plusieurs années ». (Raymond et Jean, 2003, p
80).

Le budget-programme est un budget basé sur les résultats précis à atteindre au


bout d'une période donnée. C'est un outil de gestion et de planification qui
privilégie la performance. Il combine des actions prioritaires à réaliser sous des
contraintes de ressources matérielles, financières et humaines. Il vise à accroitre
l'utilisation efficace et équitable de toutes les ressources publiques dans le but de
promouvoir la croissance, d'améliorer le niveau des revenus et par conséquent
de réduire la pauvreté. (Ahou, 2007, p61).
2/24

Au Bénin, l'approche programme mise en œuvre dans le cadre de la réforme


budgétaire est caractérisée par l'élaboration d'un budget-programme triennal
glissant comprenant des programmes. La démarche programmatique utilisée
permet de décliner les programmes ou sous-programmes en objectifs global et

spécifiques, en résultats attendus et en actions/activités assortis d'indicateurs


requis pour faciliter le suivi-évaluation (MEF, 2007, p3).

B - Historique du budget-programme

La budgétisation par programme a d'abord été une expérience américaine à


travers le PPBS (Planning Programming Budgeting System) puis française avec
la Rationalisation des Choix Budgétaires (RCB). Le Bénin s'inspire du PPBS et
de la RCB pour impulser au niveau national des réformes d'envergure en matière
de gestion budgétaire.

Le PPBS

L'effort de rationalisation dans le choix des dépenses apparut aux Etats-Unis en


1961 sous forme de PPBS (Planning prog ramming Budgeting System) quand
Mac Namara l'imposa aux différents départements du Ministère de la défense
afin d'éviter les gaspillages trop importants des ressources publiques. En 1965
ces méthodes étaient reprises par la plus grande partie des administrations de
l'Etat fédéral.

La RCB

En janvier 1968, le gouvernement français, sur l'initiative du Ministre de


l'Economie et des Finances, Michel DEBRE, crée la mission pour la
Rationalisation des Choix Budgétaires (RCB). Cette opération est largement
inspirée du PPBS américain : on part des objectifs visés pour aboutir à la
3/24

distribution des crédits annuels aux différents secteurs. La RCB substitue ainsi
un budget d'objectifs à un budget de moyens.

En 2001, une nouvelle loi organique relative aux lois de finances fut adoptée en
France. Cette loi définit une nouvelle structure budgétaire basée sur les
programmes. Ainsi, le Parlement allouera désormais des crédits non plus par
service mais par programme, en fonction des résultats visés par ces programmes

sur divers indicateurs, et sera informé ex post, par des rapports annuels de
performance, des résultats atteints.

L'expérience béninoise

Au Bénin la mise en place des budgets-programmes s'est effectuée avec l'appui


d'un nouveau mécanisme de prêt de la Banque Mondiale, le Crédit d'Ajustement
pour la Réforme des Dépenses Publiques (Public Expenditure Reform
Adjustment Credit, PERAC). La méthode retenue par le Bénin pour la mise en
place des budgets-programmes est celle d'une introduction progressive. Cinq
ministères pilotes ont été identifiés en 1999 pour expérimenter la réforme
budgétaire (Ministère de la Santé publique, Ministère du Développement Rural,
Ministère de l'Education Nationale, Ministère des Travaux Publics et des
Transports et le Ministère de l'Environnement, de l'Habitat et de l'Urbanisme). A
la suite de cette expérience pilote, les autorités béninoises ont décidé d'étendre
progressivement l'exercice à l'ensemble des ministères.

Les partenaires techniques et financiers ont pris la suite de la Banque Mondiale


(BM) pour accompagner les ministères sectoriels dans la préparation et le suivi
de leurs budgets-programmes. Depuis 2006, l'ensemble des ministères élabore
des budgets-programmes. Les budgets-programmes ont également connu une
évolution de leur format ; leur présentation a ainsi été allégée par rapport aux
4/24

premiers budgets-programmes formulés par les ministères pilotes.

L'expérience du MCTIC

La mise en œuvre de la réforme budgétaire a démarré au Ministère Chargé de la


Communication et des Technologies de l'Information et de la Communication en
2005, année d'élaboration de son premier budget-programme. En 2006 le
MCTIC a mis en place les structures de pilotage de la réforme budgétaire

par la prise de l'Arrêté n°2006-022/MCNT 2/DC/SGM/DPP/DRFM/SA du 03


octobre 2006 portant composition et allocation de primes aux structures de
pilotage de la réforme budgétaire. Il s'agit notamment du comité de pilotage, de
la Cellule de Suivi-Evaluation (CSE) et des points focaux.

II - PROCESSUS D'ELABORATION DU BUDGET-PROGRAMME


L'élaboration du budget-programme est une tâche très importante qui nécessite
qu'on lui accorde une attention particulière ; au MCTIC, l'accomplissement de
cette tâche revient à la DPP. Ainsi pour rédiger un bon document de budget-
programme, les étapes suivantes sont à suivre. Il s'agit notamment de :

 la revue documentaire ;
 l'identification des objectifs du budget-programme ;
 la construction des projets à intégrer au Programme d'Investissement
Public (PIP) ;
 la validation des projets à intégrer au PIP et du budget classique ;
 l'élaboration du document de budget-programme ;
 la validation du budget classique par le conseil des ministres ;
 la finalisation du budget-programme ;
1. la validation du budget-programme par le comité de pilotage ;
5/24

 le vote de la loi de finances par le parlement.

A - Revue documentaire

La conception d'un budget-programme de qualité passe forcément par une revue


documentaire. Cette revue documentaire se fait sur la base des documents de
planification stratégique à long et à moyen termes tant sur le plan national qu'au
niveau sectoriel. Ces documents sont notamment :

les Etudes Nationales de Perspectives à Long Terme (Bénin ALAFIA 2025) ;

2
En 2006, l'actuel Ministère de la Communication et des Technologies de
l'Information et de la Communication s'appelait Ministère de la Communication
et des Nouvelles Technologies.

 les Orientations Stratégiques de Développement (OSD) ;


 le Document de Stratégie de Croissance pour la Réduction de la Pauvreté
(DSCRP) ;
 le Programme d'Actions Prioritaires (PAP) ;
 les Documents de Politique et de Stratégie (DPS) du secteur ;
 les rapports et revues du secteur.

Après l'étape de la revue documentaire on passe à celle de l'identification des


objectifs.

B- Identification des objectifs du budget-programme

A cette étape, la DPP procède à la ventilation du Cadre de Dépenses à Moyen


Terme (CDMT) préalablement reçue du Ministère de l'Economie et des
Finances (MEF) au niveau de toutes les structures du Ministère. Après réception
de la copie du CDMT les responsables des différentes structures élaborent les
propositions d'objectifs qu'ils envisagent atteindre au niveau de leur structure
6/24

pour le moyen terme. Ces propositions sont transmises à la DPP. Cette dernière
après réception des différentes propositions initie des séances de pré-arbitrage
en vue du choix des objectifs à retenir au niveau sectoriel pour le moyen terme.
Nous parlons ici de pré-arbitrage car l'arbitrage proprement dit se fera dans la
suite du processus d'élaboration du budget-programme.

Une première séance de pré-arbitrage se déroule entre les cadres de la DPP et les
responsables des différentes structures. Une seconde séance se déroule entre le
Ministre et tous les participants à la première séance. A la suite de ces deux
séances, les objectifs à atteindre au niveau sectoriel pour le moyen terme sont
clairement définis et on passe à la construction des projets à intégrer au
Programme d'Investissement Public (PIP).

C - Construction des projets à intégrer au PIP

Il s'agira ici pour le Ministère de déterminer le nombre de projets à exécuter au


cours des trois prochaines années et de construire leur plan d'opérationnalisation.
Ensuite le projet de budget classique du Ministère est élaboré.

D - Validation des projets à intégrer au PIP et du budget classique

Les projets du Ministère à intégrer au PIP ainsi que le projet de budget classique
du Ministère font l'objet de deux séries de validation. Une première validation se
fait par le Ministère de l'Economie et des Finances et une seconde validation se
fait par le Ministère Chargé de la Prospective, du Développement et de
l'Evaluation de l'Action Publique (MPDEAP). Notons que la validation se fait
après arbitrage.

Après la validation des projets à intégrer au PIP et la validation du budget


7/24

classique par le MEF et le MPDEAP on passe à l'étape de l'élaboration du


document de budget-programme.

E- Elaboration du document de budget-programme

L'élaboration du document de budget-programme se fait en plusieurs étapes. Il


s'agit notamment de l'analyse du contexte, de l'analyse des priorités et axes
d'intervention, de la discussion des objectifs par rapport aux missions du
Ministère, de la cohérence avec les stratégies nationales, du cadre logique, de la
budgétisation des programmes et de l'élaboration des autres tableaux du budget-
programme.

1. Analyse du contexte

Il consiste d'une part à faire pour une période donnée l'état des lieux du secteur
concerné à travers des statistiques caractérisant les difficultés rencontrées à ce
jour et à décrire la situation récente en évoquant les problèmes actuels se posant
aux populations et dont les solutions relèvent de la compétence du Ministère ;

d'autre part à répertorier les causes des différents problèmes identifiés et à


établir les interactions entre ces derniers.

2. Analyse des priorités ou axes d'intervention

La problématique qui ressort de l'analyse du contexte, devra permettre le


regroupement des problèmes suivant des thématiques choisies par rapport aux
axes contenues dans les documents de vision et d'orientation pour le
développement harmonieux et durable à moyen et long termes du Bénin. Elle
permettra aussi de faire le résumé des Documents de Politique et de Stratégie
(DPS) du secteur et de définir par thématique des objectifs clairs que se propose
8/24

d'atteindre le secteur à court et à moyen termes.

3. La discussion des objectifs par rapport aux missions du Ministère A la


lumière des atouts (facteurs favorables) dont bénéficie le secteur et des
contraintes naturelles qui pourraient limiter son évolution, il s'agira, au vu des
missions qui sont assignées au Ministère, de justifier sa compétence, à
poursuivre les objectifs retenus.

4. Cohérence avec les stratégies nationales

A cette étape l'on cherche à établir une relation d'interaction entre les objectifs
sectoriels et les objectifs nationaux, les premiers, participant à la réalisation des
autres. Cette cohérence est nécessaire afin d'impliquer effectivement et
pleinement le ministère dans le processus de développement durable de notre
pays conformément à la vision projetée dans les documents de planification
stratégique au plan national.p

Après avoir vérifié la cohérence des objectifs des programmes avec les
stratégies nationales, on passe à l'élaboration d'un cadre logique par programme.

5. Le cadre logique

Le cadre logique présente sous forme d'un tableau synthétique le « coeur de la


démarche» (MEDE, 2004, p68) du programme. Il est un outil important de
planification, d'exécution et de suivi-évaluation des projets. Il aide à
l'élaboration des projets bien conçus en ne couvrant que les éléments essentiels
qu'il résume en un tableau (canevas en annexe n°2).

6. La budgétisation des programmes


9/24

La budgétisation des programmes se fait par nature de dépenses et doit tenir


compte des limites fixées dans le Cadre de Dépenses à Moyen Terme (CDMT).
En plus de l'année cible, la budgétisation dans le souci d'une meilleure analyse
de l'évaluation des indicateurs, doit tenir compte des dotations budgétaires par
nature de dépense des deux années précédentes, puis de celles des deux années
qui suivent celle de l'élaboration du budget-programme.

En somme, il s'agit de budgétiser par programme, les actions inscrites au bas du


cadre logique, en faisant correspondre à chacune d'elles et sur la même ligne, les
crédits pour l'année N:

- des dépenses en capital : Programme d'Investissement Public (PIP) ;

- des dépenses ordinaires (dépenses de fonctionnement) ;

- du total (somme des deux dépenses).

L'élaboration des différents tableaux qui constituent le budget-programme mise


à part celui du cadre logique est l'étape qui suit la budgétisation des
programmes.

7. Les autres tableaux du budget-programme

C'est à partir du tableau du cadre logique qu'on élabore les autres tableaux que
sont :

- le tableau d'évaluation financière ;

- le tableau des indicateurs ;

- le tableau du mode de calcul des indicateurs ;


10/24

- le tableau de financement ;

- le tableau de passage du budget-programme au budget classique. Ces différents


tableaux sont décrits ci-dessous.

=> le tableau d'évaluation financière: il recense les activités à mettre en œuvre


pour chaque année du budget-programme accompagné de leur coût (canevas en
annexe n°3) ;

=> le tableau des indicateurs : ce tableau présente les différents indicateurs


(indicateurs de moyens, indicateurs de résultat et indicateurs d'impact). Les
indicateurs permettent une description des objectifs et des résultats en termes de
qualité, quantité et durée. Les indicateurs en nombre limité (1 ou 2 par opération
au maximum) dans le tableau des indicateurs doivent avoir des valeurs cibles.
(canevas en annexe n°4) ;

=> le tableau du mode de calcul des indicateurs : ce tableau présente les


indicateurs, leur valeur cible, le mode de calcul de cette valeur cible, la structure
du ministère chargée du suivi de l'indicateur (canevas en annexe n°5) ;

=> le tableau de financement : il fait ressortir les diverses sources de


financement des dépenses contribuant à l'atteinte des divers objectifs du budget-
programme (canevas en annexe n°6) ;

=> le tableau de passage du budget-programme au budget classique : il permet


de montrer que le budget-programme est fait dans le respect du budget général
de l'Etat pour l'année de base, étant entendu que ce dernier respecte le Cadre de
Dépenses à Moyen Terme (CDMT) (canevas en annexe n°7).

Le document de budget-programme élaboré fera l'objet de validation par le


11/24

comité de pilotage après sa finalisation. Notons que la finalisation du document

de budget-programme intervient après la validation du budget classique par le


conseil des ministres.

F - Validation du budget classique du Ministère par le conseil des ministres


Le conseil des ministres se réunit et statue sur tous les projets de budget
classique de tous les ministères et procède à leurs validations. L'ensemble des
projets de budget classique des ministères forme le projet de budget général de
l'Etat qui est l'une des composantes du projet de loi de finances de l'année (les
autres composantes sont les budgets annexes et les comptes spéciaux du trésor).
C'est le projet de loi de finances qui est transmis à l'assemblée nationale pour
adoption.

G - Finalisation du document de budget-programme

La finalisation du document de budget-programme se fait après la validation du


budget-classique puisque c'est après cette étape que le nombre exact de projets à
exécuter par le Ministère pour l'année de base du budget-programme est connu.

H - Validation du document de budget-programme par le comité de


pilotage

Le comité de pilotage comme nous l'avons signalé plus haut est l'une des
structures de pilotage de la réforme budgétaire au sein du Ministère. Le
document de budget-programme après finalisation lui est soumis pour
validation.

I- Vote de la loi de finances par le parlement

Le document de budget-programme est annexé au projet de loi de finances et


transmis à l'Assemblée national. Notons que seul le projet de loi de finances fait
12/24

l'objet de vote par le parlement.

Au Bénin, tous les ministères élaborent leur budget-programme mais force est
de constater que le budget voté par l'Assemblée nationale continue de l'être
selon une présentation classique par moyens. En effet, la loi organique 86-021
du 26 septembre 1986 relative aux lois de finances n'a pas été abrogée, bien
qu'elle ne permette pas de voter des budgets-programmes. Si les budgets-
programmes sont transmis pour information à l'Assemblée nationale, ils n'ont
pas de valeur juridique et sont de simples documents de travail. Cet état de
choses pose le problème de l'absence d'une disposition législative consacrant
les budgets-programmes au Bénin. Une autre difficulté à laquelle est
confrontée à la mise en œuvre du budget-programme au Bénin est l'absence
d'une codification par programme dans la nomenclature budgétaire et la
coexistence des budgets classiques et des budgets-programmes. Cela entraine
l'obligation pour les ministères de préparer des tableaux de passage du budget-
programme au budget classique à l'étape de formulation du budget-programme.
L'élaboration du budget-programme au MCTIC est marquée par le manque de
clarté et de précision de certains indicateurs. En effet, ces indicateurs peuvent
donner lieu à plusieurs interprétations selon les personnes qui les utilisent.
D'autres indicateurs par contre sont dépourvus de valeurs cibles.

A côté de ces difficultés, l'élaboration du budget-programme au MCTIC connait


certaines bonnes pratiques. Il s'agit principalement de l'existence des
documents de politique et de stratégie. En effet, le MCTIC dispose de deux
documents de politique et de stratégie, l'un validé et l'autre en cours de
validation notamment le Document de Politique et de Stratégie (DPS) du secteur
des télécommunications, des TIC et de la poste et celui du secteur de
l'information et de la presse.
13/24

III - EXECUTION DU BUDGET-PROGRAMME

L'exécution du budget-programme se fait grâce à certains documents qu'on


appelle les outils d'opérationnalisation du budget-programme. Ces outils sont au
nombre de trois :

le Plan de Travail Annuel (PTA) : c'est un document qui rend plus


opérationnelle la tranche annuelle correspondant à l'exercice de base ; il est une
déclinaison des activités de la première année du budget-programme en sous-
activités pour faciliter sa mise en œuvre. Le PTA est assorti des ressources, des
périodes d'exécution, des structures responsables, des activités, sous-activités et
tâches programmées pour l'année de base (voir canevas en annexe n°8) ;

le Plan de Consommation des Crédits (PCC) : c'est un document prévisionnel de


consommation de crédits qui donne le plan des décaissements ou engagements
financiers à effectuer sur chaque projet /programme par période de l'année, de
préférence le mois (voir canevas en annexe n°9) ;

le Plan de Passation des Marchés (PPM) : il donne le planning de tous les


marchés à passer dans le cadre de l'exécution des différents travaux et
acquisitions inscrits au titre de l'année budgétaire. Il permet d'avoir une vision
globale de l'ensemble des marchés à passer par le ministère (voir canevas en
annexe n°10).

L'exécution proprement-dit du budget-programme se fait au MCTIC par


l'intermédiaire d'un applicatif informatique nommé Système Intégré de Gestion
des Finances Publiques (SIGFiP)3 dans le strict respect des procédures
d'exécution des dépenses publiques et des procédures de passation des marchés.

3
14/24

Le SIGFIP assure la transparence dans la gestion des finances publiques, la


fiabilité des données financières budgétaires et comptables, l'obtention des
statistiques fiables en temps réel ainsi que le suivi permanent du niveau de
consommation des crédits.

L'exécution du budget-programme au MCTIC rencontre certaines difficultés. En


effet les rapports de performance du budget-programme élaborés pour les
années 2007 et 2008 traduisent généralement une mauvaise performance
physique du budget-programme sur ces périodes. Cette mauvaise performance
physique résulte du non atteint des objectifs programmés lors de la conception
du budget-programme. Ces rapports traduisent aussi un faible taux de
consommation des crédits alloués au Ministère. Les tableaux ci-dessous
rendent comptent de ces deux observations.

Tableau n°1 : Comparaison des performances financières du budget-


programme entre 2007 et 2008

Dotation Taux de Dotation Taux de Evolution Effort de Programme4 I


2007(en consommation 2008 consommation des consommation
millier) 2007(base (en millier) 2008 (base dotations entre
ordonnancement) ordonnancem entre 2007 2007et 2008
(en millier) ent) (en et 2008 (en (en millier)
millier) millier)

942 42,45% 1 084678,54 58,31% + 15,11% + 15,86 Programme II


279,04

4 003 35,44% 22 284 113,53 14,93% + 456,57% - 20,51 Programme II


816,37

163 706 89,48% 451 368 ,04 46,48% +175,72% - 43% Programme
III

95 150 65 ,67% 2 687 515,00 7,59% + 2724,50% -58,08 TOTAL

5 204 38,96% 26 507 675,11 16,50% + 409,28% - 22,46


951,41
15/24

Source : rapport de performance 2008

4
Les programmes sont intitulés comme suit :

- Programme I : administration générale et gestion du développement sectoriel


des services;

- Programme II : développement des médias ;

- programme III : développement des TIC ;

- programme IV : développement des postes et télécommunications.

Tableau n°2 : Comparaison des performances physiques du budget-


programme entre 2007 et 2008

2007 2008 Programme I

67,58% 81,41% Programme II

ND5 33,68% Programme III

62,5% ND Programme IV

ND 43,03 Taux d'exécution du budget- programme

44,09 ND

Source : rapports de performance 2007 et 2008

Une autre difficulté à laquelle est confronté le budget-programme est celle liée à
la restriction sur l'utilisation des crédits alloués au Ministère en cours
d'année. En effet, lorsque l'Etat est confronté à des difficultés financières liées à
diverses sources, ce dernier se trouve obligé de restreindre les montants initiaux
des crédits destinés aux ministères. Ce qui fausse la programmation initiale des
activités desdits ministères. Cette pratique n'encourage pas la mise en œuvre du
16/24

budget-programme car le budget-programme traduit une obligation de résultat et


non de moyen ; mais avant d'exiger des résultats de la part d'une personne, il
faut mettre à la disposition de cette dernière les moyens dont elle a besoin pour
atteindre ces résultats.

Enfin, nous avons constaté qu'il existe une difficile collaboration entre la
déléguée du contrôleur financier et les gestionnaires de crédits. Celle-ci
rejette fréquemment les dossiers qui lui sont soumis pour visa.

La mention ND signifie « Non Déterminé ».

Le principal point fort que nous avons noté en matière d'exécution du budget-
programme au MCTIC est l'élaboration des outils d'opérationnalisation du
budget-programme (PTA, PCC et PPM) pour une bonne exécution du budget-
programme au sein dudit Ministère.

IV - LE SUIVI-EVALUATION DU BUDGET-PROGRAMME

Le suivi6 est une fonction permanente qui recourt à la collecte méthodique de


données afin de fournir aux responsables et aux acteurs à la base d'un projet en
cours de mise en œuvre des indications sur l'état d'avancement et la progression
vers les objectifs retenus. L'évaluation7, quant à elle est un examen critique et
périodique des objectifs, de la façon dont ils sont réalisés. Les deux notions sont
complémentaires. Cette complémentarité a permis de nos jours de parler de la
fonction de suivi-évaluation. Le suivi-évaluation peut être alors défini comme
un processus (ensemble d'activités) visant à mesurer de façon objective et
indépendante la concordance d'un programme au but qui lui a été assigné et les
avantages retirés par les bénéficiaires.

L'introduction des budgets-programmes au Bénin a permis d'introduire


l'évaluation de la performance. Ainsi un dispositif de suivi-évaluation (le comité
17/24

de pilotage, la CSE et les points focaux) est mis en place dans les ministères afin
d'assurer la mise en œuvre de la fonction de suivi-évaluation du budget-
programme.

Le suivi-évaluation du budget-programme se fait par l'intermédiaire de certains


outils nommés « principaux outils de suivi-évaluation des budgets-programmes
» que sont :
8

=> le tableau d'évaluation du PTA : il assure le suivi mensuel cumulé du PTA,


la mise à jour régulière des activités et opérations physiques

6
Cette définition est tirée du site www.ifad.org

7
Document de mise en œuvre du budget-programme et Dispositif de suivi-
évaluation

8
Document de mise en œuvre du budget-programme et dispositif de suivi-
évaluation.

programmées, réalisées et présente le bilan des exécutions physique et financière


des projets (canevas en annexe n°11);

=> le tableau de suivi du PCC : il présente le bilan financier réel (base


engagement) de l'exécution des activités par rapport au plan prévisionnel des
consommations de crédit (canevas en annexe n°12);

=> Le tableau d'évaluation du PPM : il permet de suivre le planning des tâches


et le processus de passation des marchés et de calculer les délais de passation
des marchés programmés (canevas en annexe n°13) ;

=> le tableau de suivi des indicateurs : il permet de suivre l'évolution des


18/24

indicateurs précédemment retenus (canevas en annexe n°14).

A côté de ces différents tableaux on retrouve d'autres outils de suivi évaluation


que sont :

- les rapports des tournées de suivi-évaluation ;

- le système de collecte des données ;

- l'enquête socio-économique auprès des bénéficiaires.

Ces outils servent de base à l'élaboration des rapports de suivi mensuel,


trimestriel, annuel ainsi que des revues trimestrielles. La préparation de ses
rapports et revues se fait par la CSE conjointement avec les points focaux qui
sont chargés de collecter les informations relatives aux projets auprès des
coordonnateurs de projets et de mettre ses informations à la disposition de la
CSE.

Remarquons, que le suivi-évaluation des projets/programmes au MCTIC est


marqué par le retard dans l'élaboration des rapports périodiques
d'avancement.

Comme bonne pratique en matière de suivi-évaluation du budget-programme au


MCTIC nous avons noté l'effective mise en place d'un dispositif de suivi-
évaluation. Remarquons par ailleurs que les rapports annuels de performance

destinés à la chambre des comptes de la cour suprême sont élaborés


annuellement depuis l'introduction du budget-programme au MCTIC en 2005.

L'état des lieux réalisé sur le budget-programme au MCTIC nous a permis de


relever les problèmes et les atouts liés à l'élaboration, l'exécution et le suivi
évaluation du budget-programme. Il nous revient maintenant de faire l'inventaire
19/24

de ceux-ci.

V - INVENTAIRE DES ATOUTS ET DES PROBLEMES

A - Inventaire des atouts

Les atouts relevés sont :

 la mise en place des structures de pilotage de la réforme budgétaire;


 l'existence des Documents de Politique et de Stratégie ;
 l'élaboration des outils d'opérationnalisation du budget-programme ;
 la mise en place d'un dispositif de suivi-évaluation ;
 l'élaboration des rapports annuels de performance.

B - Inventaire des problèmes

Les problèmes sont :

 l'absence d'une codification par programme dans la nomenclature


budgétaire ;
 la coexistence des budgets-programmes et des budgets classiques ;
 le manque de clarté et de précision de certains indicateurs ;
 l'absence de valeurs cibles pour certains indicateurs ;
 l'absence d'une disposition législative consacrant les budgets-programmes
;
 le non atteint des objectifs du budget-programme ;
 la faible consommation des crédits budgétaires ;
 la restriction sur l'utilisation des crédits en cours d'exécution budgétaire ;
 la difficile collaboration entre la déléguée du contrôleur financier et les
gestionnaires de crédits ;
20/24

 l'élaboration tardive des rapports périodiques d'avancement.

VI - REGROUPEMENT DES PROBLEMES PAR CENTRE D'INTERET

Il s'agira pour nous ici de regrouper en un tableau les problèmes identifiés par
centre d'intérêt afin de choisir la problématique qui fera l'objet de notre étude.

Tableau n°3 : Identification des problématiques possibles

Problèmes spécifiques

l'absence d'une codification par programme dans la nomenclature budgétaire ;

la coexistence des budgets-programmes et des budgets classiques ;

le manque de clarté et de précision de certains indicateurs ;

l'absence de valeurs cibles pour certains indicateurs ;

l'absence d'une disposition

législative consacrant les budgets-programmes ;

l'élaboration tardive des rapports périodiques d'avancement ;

Niveau d'analyse

Centre d'intérêt

Elaboration et suivi-
évaluation du
budget-programme
Problème général

Caractère non performant


21/24

du système d'élaboration
et de suivi-évaluation du
Libellé de la Problématique

Problématique de
l'amélioration du système
d'élaboration et de suivi-
évaluation du budget-
programme.

le non atteint des objectifs du budget-programme ;

la faible consommation des crédits budgétaires ;

la restriction sur l'utilisation des crédits en cours d'exécution budgétaire;

La difficile collaboration entre la déléguée du contrôleur financier et les


gestionnaires de crédits ;

l'absence d'une codification par programme dans la nomenclature budgétaire ;

l'absence d'une disposition

législative consacrant les budgets-programmes ;

le non atteint des objectifs du budget-programme ;

l'élaboration tardive des rapports périodiques d'avancement.

2
22/24

Exécution du
3 budget-programme

Exécution non efficace du


Mise en œuvre du budget-programme.
budget-programme

Problématique de
Caractère non effectif de la mise en oeuvre du budget-programme. l'exécution éfficace du

budget-programme.

Problématique de
l'amélioration de la mise en
œuvre du budget-
programme

Source : synthèse de l'inventaire des problèmes

 CHAPITRE PREMIER
 Cadre institutionnel de l'étude,
 observations de stage et ciblage de la
 problématique

 SECTION 1 : CADRE INSTITUTIONNEL DE L'ETUDE


 ET OBSERVATIONS DE STAGE
o PARAGRAPHE I : PRESENTATION DU MINISTERE DE LA
COMMUNICATION ET DES TECHNOLOGIES DE
L'INFORMATION ET DE LA COMMUNICATION
o PARAGRAPHE II : OBSERVATIONS DE STAGE
23/24

o III - EXECUTION DU BUDGET-PROGRAMME


 SECTION 2 : CIBLAGE DE LA PROBLEMATIQUE


o PARAGRAPHE 1 : CHOIX DE LA PROBLEMATIQUE ET
o JUSTIFICATION DU SUJET
o PARAGRAPHE 2 : SPECIFICATION DE LA
PROBLEMATIQUE ET DETERMINATION DES SEQUENCES
DE RESOLUTION DE LA PROBLEMATIQUE SPECIFIEE

 SECTION 1 : CADRE THEORIQUE ET METHODOLOGIQUE DE


L'ETUDE
o PARAGRAPHE 1 : DES OBJECTIFS DE L'ETUDE A LA
REVUE DE LITTERATURE
o PARAGRAPHE II : REVUE DE LITTERATURE ET
METHODOLOGIE ADOPTEE
 SECTION 2 : DES ENQUETES DE VERIFICATION DES
HYPOTHESES AUX CONDITIONS DE MISE EN OEUVRE DES
SOLUTIONS
o PARAGRAPHE 1 : PRESENTATION DES RESULTATS DE
L'ENQUETE ET VERIFICATION DES HYPOTHESES
o

o PARAGRAPHE 2 : APPROCHES DE SOLUTIONS ET


CONDITIONS DE LEUR MISE EN OEUVRE

 Conclusion
 Bibliographie
24/24

 Annexe n° 2
Canevas de présentation du cadre logique
 Annexe n° 3
Canevas de présentation du tableau d'évaluation financière
 Annexe n° 4
Canevas de présentation du tableau des indicateurs
 Annexe n°5
 Annexe n°6
Canevas de présentation du tableau de financement
 Annexe n° 7
 Annexe n°8
Canevas de présentation du Plan de Travail Annuel (PTA)
 Canevas de présentation du Plan de Consommation des Crédits
(PCC)
 Annexe n°13

 TABLES DES MATIERES

Vous aimerez peut-être aussi