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wwwwwwwwwww TERMINALE LITTERAIRE Le lundi 28 janvier 2008

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Note Appréciation

Dissertation.

Toute œuvre d'art nous parle-t-elle de l'homme ?

Musique hardcore, concert, public enivré : l’existence de l’œuvre musicale leur


procure, elle seule, de la satisfaction. Cela peut se manifester y compris par de
comportements amoraux, bestiaux, du hors cité, dans le sens aristotélicien de que
l’homme est un animal politique. L’ensemble artiste qui créé l’œuvre qui suscite dans
le public l’émergence de comportements particulières dénote la transmission de
messages dans un circuit artiste — œuvre d’art — public, l’œuvre pouvant elle-même
être le message — elle pourrait donc parler d’elle-même. Ce message est compris, il
produit des réactions chez le public ; un accord message — récepteur a lieu, il n’y a
pas de bruit dans la communication — et même s’il y en a l’œuvre d’art peut toujours
être appropriée par le public, qui trouverait dans le processus toujours un message.
On pourrait penser que cela se passe de cette façon car l’œuvre d’art ne ferait
qu’éveiller des aspects déjà présents dans le public ; c’est pour cela que son
existence satisferait quelque chose.

La relation multipolaire artiste — œuvre d’art — public peut être analysée


dans un cadre communicationnel, l’artiste étant celui qui produit une œuvre d’art,
celle-ci étant un objet dont la seule existence fait que quiconque lui associe de la
satisfaction (qui peut être aussi bien comprise comme la consommation d’une chose
non-désirable, le fait de ne la pas réprimer, la laisser exister comme que pour s’en
débarrasser, comme le fait de sentir peur devant une scène macabre dans un film —
de la catharsis), différemment d’autres œuvres, appréciées vue leur utilité, comme
celles nommées techniques, dont l’importance réside plus en ce qu’elles peuvent
apporter à quiconque, tandis que l’œuvre d’art est estimable en elle-même, n’étant
pas un moyen comme d’autres œuvres, mais une fin en soi-même.

L’œuvre d’art est-elle toujours engagée dans une démarche


communicationnelle ? Y a-t-il toujours un « nous », un public pour elle ? L’œuvre
d’art l’est toujours pour quelqu’un (qui peut être l’artiste lui-même) ; c’est un homme
qui lui associe de la satisfaction à cause de sa seule existence — il y a une
subjectivité devant l’œuvre d’art, qui l’est à cause de sa relation avec cette
subjectivité.

Cette relation sujet — objet est-elle toujours subjective ?

Que compose-t-il cette relation communicationnelle ? Il y a un objet, l’œuvre


d’art. En quoi consiste-t-elle ? On y trouve aussi une démarche communicationnelle,
qui affirme la relation sujet — objet ; relation qui consiste en discours et en leurs
mouvements. L’homme : peut-il être le contenu de ces discours ?

Une relation communicationnelle suppose que quelqu’un ou quelque chose


émette un discours. Qui ou quoi les émettent ? Les œuvres d’art peuvent-elles
émettre des discours ? Si les œuvres d’art sont des êtres non-vivants, elles peuvent
émettre des discours ? Les œuvres d’art ne sont-elles que des êtres non-vivants ?
Peuvent-elles être des êtres vivants, y compris d’hommes ? En considérant que des
êtres vivants, y compris d’hommes, peuvent être considérés des sources de
satisfaction dû au seul fait d’exister, alors ils peuvent bien être des œuvres d’art.
Elles peuvent émettre des discours, cependant la question plus importante est : sont-
elles à l’origine des discours qu’elles émettent ? Une œuvre d’art ne l’étant que pour
un appréciateur elle peut tout à fait être dépositaire d’un discours de cet appréciateur
vu l’accord entre ce discours et le fait de que l’œuvre d’art en soit une. Elle serait
alors un moyen pour cet appréciateur d’articuler avec soi-même un discours à lui-
même, cet appréciateur pouvant être l’artiste lui-même, qui pourrait se servir de son
œuvre aussi bien pour faire parvenir son discours, a travers son œuvre, à des
potentiels appréciateurs de son œuvre qui feraient d’elle une œuvre d’art, ayant ainsi
le moyen de saisir le message de l’artiste. De cette manière, on peut noter que le
rôle d’émetteur de messages de l’œuvre d’art peut être assimilé à celui de
conductrice de message, ce qui n’exclut pas qu’une personne considérée par un
appréciateur comme une œuvre d’art puisse se voir elle-même comme une œuvre
d’art et alors être à la fois à l’origine et conductrice de son propre message, celui-ci
pouvant entretenir des relations complexes avec les discours de son appréciateur.

Les œuvres d’art peuvent être aussi des perturbateurs de messages,


constituer des bruits. Considérons ce qu’on appelle d’art rupestre. Un bison peint sur
pierre dans une caverne : les interprétations des savants de nos jours peuvent être
totalement en désaccord avec les messages originaux des créateurs de ces œuvres.
Le changement de contexte et de public détournerait le rôle de l’œuvre d’art dans le
processus communicationnel ; elle deviendrait du bruit dans la communication. Ceci
rappelle l’importance du rôle du sujet dans ce processus. Ces discours et leurs
mouvements qui constituent le processus dont on parle peuvent dire rien malgré le
fait que l’appréciateur d’art puisse en mettre un contenu dessus.

Cette dynamique communicationnelle laisse voir la prépondérance de la


subjectivité dans ces échanges : c’est l’appréciateur d’art qui donne existence à
l’artiste en tant que tel en faisant de son œuvre une œuvre d’art. L’œuvre d’art en est
une à cause de la subjectivité d’un appréciateur, subjectivité qui imprègne les
discours sur l’œuvre, le discours qui l’œuvre peut être elle-même, les discours qu’elle
peut transmettre. Dans ce sens-là l’œuvre d’art ne peut que parler de l’homme, elle
ne parle que de lui, son statut ne lui est pas intrinsèque, il lui est attribué par son
appréciateur qui fait une liaison entre un objet et ce que le fait de cet objet exister lui
fait éprouver.

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