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Collectif OTS
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Yaoundé, le 08 mars 2022
COMMUNIQUÉ
CONSTERNATION !
Nous avons appris, avec effroi, émoi et consternation, ce mardi 08/03/2022, le décès de notre
collègue et frère HAMIDOU, enseignant de sport en service au lycée de Beka, dans le
département du Faro, région du Nord. Pour rappel, M. Hamidou était l'un des symboles du
combat pour la restauration de notre dignité, pour avoir passé dix années de bon et loyaux
service SANS SALAIRE, NI ACTE D'INTÉGRATION. Sa récente intégration miraculeuse
n'aura finalement été qu'un coup d'épée dans l'eau. Son décès laisse un grand vide dans nos
cœurs, une douleur infernale, une tristesse incommensurable. Au nom de tous les enseignants
OTS, ceux-là qui se meurent chaque jour, nous adressons nos condoléances à toute sa famille
nucléaire, à tous ses proches, à tous ceux-là qui l'ont connu et partagé sa douleur interne au
quotidien ces dix dernières années.
M. Hamidou n'aura jamais la chance de rouler dans des voitures achetées à coup de millions et
distribuées par notre gouvernement. Il n'aura jamais la chance de voir ses repas accompagnés
d'un vin Petrus ou Don Pérignon. Il n'aura jamais la chance de bénéficier des évacuations
sanitaires dans les plus grands hôpitaux du monde. Il n'aura jamais la chance de bénéficier d'un
salaire lui permettant de prendre des vacances au bord de la mer. Ceci pour une raison pure et
simple : il fut enseignant. Oh, que non ! Il sera certainement élevé, à titre posthume, au grade de
chevalier de quelque chose dont notre gouvernement a le secret. Quelle honte !
Chers collègues, de par les trois coins du triangle national, le décès de M. Hamidou nous
interpelle. À nous tous qui observons scrupuleusement le mot d'ordre de grève depuis le départ,
tenons ferme. Par cette attitude, nous rendrons un vibrant hommage à M. Hamidou et nous
écrirons l'histoire, par la même occasion, de la lutte pour la dignité de l'enseignant. Soyons-en
sûrs, nous sommes du bon côté de l'histoire. À tous ces collègues qui brillent par une traîtrise
incongrue en continuant de dispenser des enseignements, sachez que par votre attitude, vous
vous placez du côté des coupables de la mort de M. HAMIDOU. Vous êtes du mauvais côté de
l'histoire. La postérité retiendra de vous votre lâcheté, votre morosité, votre perfidie, votre
incapacité à être sensible à l'appel du cœur, au cri de détresse de l’âme.
C'est maintenant ou jamais. Parlons d'une seule voix. Rendons fier M. Hamidou, de là où il se
trouvera, d'avoir milité pour cette cause, d'avoir eu assez de cran pour dire "ON A TROP
SUPPORTÉ". Les prochains jours s'annoncent très déterminants. Mobilisons-nous déjà pour lui
rendre un hommage digne du chevalier qu'il fut. Parallèlement, continuons d'observer notre mot
d'ordre de grève, lequel passe désormais à une vitesse supérieure. La journée de demain est
déclarée mercredi noir sur l’ensemble du territoire national. Que tous les enseignants OTS se
rendent au lycée vêtus de noir, en hommage à notre frère.
Chers collègues, M. Hamidou c'est moi, c'est toi, c'est ton frère, c'est ton fils, c'est ton ami, c'est
ton cousin, c'est l'enseignant camerounais d'aujourd'hui, et probablement celui de demain si rien
n'est fait. Alors, rends-toi à l'évidence que cela peut t'arriver à tout moment, c'est-à-dire que d’un
rien, tu peux payer le prix du cynisme de ceux-là qui sont censés nous protéger, nous mettre à
l'abri besoin. PLUS JAMAIS DE CRAIE DANS NOS MAINS JUSQU'À CE QUE NOUS
SOYONS ENTIÈREMENT PAYÉS. Faisons-le pour M. Hamidou, faisons-le pour nous,
faisons-le pour la postérité. Chers dirigeants, DEMAIN NE NOUS APPARTIENT PAS.
ALORS, PAYEZ-NOUS AUJOURD’HUI ET MAINTENANT.
LE MOUVEMENT OTS