Durant le mois de janvier lors d’un stage dans un service de
cardiologie – neurologie, j’étais évalué en même temps que ma
collègue. Ma toilette était terminée et donc la professeure travaillait avec cette collègue. J’essayais de me rendre utile et faisais donc un tour du service pour demander aux patients si tout allait bien et s’ils n’avaient besoin de rien. C’est pendant ce tour de service qu’une sonnette retentit, je m’empresse d’y aller et j’y vois un homme d’environ 80 ans. Celui-ci essaye de parler mais n’y arrive pas. Je remarque qu’il y a de la mousse rosée qui sort de sa bouche et qu’il est sans doute en train de s’étouffer. J’observe ses extrémités et son faciès, le tout semble bleu, violacé. Je vais de suite voir l’infirmier qui n'était pas occupé et je lui dis qu’il faut absolument aspirer ce monsieur parce qu’il s’étouffe et que ses extrémités deviennent bleues, c’est urgent. Ce dernier me répond d’un air nonchalant qu’il ira après. J’insiste mais je sens qu’il n’a pas envie. C’est peu après ce moment que sort la professeure pour que nous allions préparer un antibiotique IV à administrer. C’est alors que j’entends quelqu’un crier « ARCA ! ARCA ! ». C’est à ce moment que j’ai compris que le patient qui s’étouffait s’est vraiment étouffé et était en train de faire un arrêt cardio-respiratoire. Malheureusement, les médecins ne l’ont pas récupéré. Je me suis mis dans tous mes états et je me suis senti coupable de ne pas avoir agi du fait que l’infirmier ne l’ai pas fait par négligence Je connaissais la technique d’aspiration endotrachéale mais je n’avais pas le droit de le faire. Alors aurais-je du aspirer ce patient en sachant que cela aurait eu de lourdes répercussions sur mes études, ou alors ai-je fait mon travail correctement en prévenant mon supérieur hiérarchique de la situation dont j’ai été témoin ? Comment faire face à une telle situation ? Je me suis senti coupable un bon moment après cette journée et il m’était impossible de m’empêcher de penser à tous les proches de ce patient qui allaient être anéantis à cause d’une erreur médicale.