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Année Scolaire 2015–2016

MATHÉMATIQUES MPSI3

DS N˚7

Samedi 26/03/2016 (4h)

Les candidats sont invités à composer avec une encre suffisamment visible (en bleu foncé ou en noir par
exemple), le bleu pâle est à proscrire. Les candidats sont également invités à porter une attention particulière à
la qualité de leurs raisonnements ainsi qu’à la rédaction (les copies illisibles ou mal présentées seront
pénalisées). La référence des questions doit obligatoirement être mentionnée et les résultats doivent être
encadrés .

La calculatrice, les formulaires et les téléphones sont interdits.

PROBLEME 1 : algèbre linéaire

Dans tout ce problème, a désigne un réel. On se propose d’étudier les suites réelles (u n )n∈N vérifiant une relation
de récurrence du type :
∀n ∈ N, u n+1 = au n + P(n)

où P est un polynôme.
Le R-espace vectoriel des suites réelles est noté RN . Un élément de RN est noté (u n )n∈N ou u.
La partie I étudie le cas où P est constant. La partie II étudie le cas où a 6= 1. La partie III étudie le cas où a = 1.

Partie I
N
Dans cette partie, on pose E(0)
a = u ∈ R / ∃b ∈ R; ∀n ∈ N, u n+1 = au n + b .
© ª

Q1) Soit u ∈ E(0)


a . Il existe donc b réel tel que pour tout n de N : u n+1 = au n + b.

Montrer l’unicité de b. On notera b = b u pour u ∈ E(0)


a .

Q2) a) Déterminer E(0)


1 .

b) Déterminer E(0)
0 .
Dans le reste de cette partie, a est supposé différent de 1.
Q3) Montrer que E(0)
a est un R-espace vectoriel.

Q4) Soit x la suite constante égale à 1 (pour tout n de N, x n = 1) et soit y la suite définie, pour tout n de N, par :
yn = an .
Montrer que (x, y) est une famille libre de E(0)
a . On précisera les valeurs de b x et b y .

Q5) Soit u ∈ E(0)


a .
(
λx 0 + µy 0 = u 0
a) Montrer qu’il existe (λ, µ) ∈ R2 unique tel que .
λx 1 + µy 1 = u 1
b) Montrer que, pour tout n de N, u n = λx n + µy n (avec λ et µ définis à la question précédente).
c) Que peut-on en conclure ?
Q6) Déterminer E(0) (0)
a . On donnera en particulier la dimension de E a .

1
Partie II

Dans cette partie, on suppose que a 6= 1. On fixe un entier naturel p. On note Rp [X] le R-espace vectoriel des
polynômes à coefficients réels de degré inférieur ou égal à p.
(p)
On pose E a = u ∈ RN / ∃P ∈ Rp [X]; ∀n ∈ N, u n+1 = au n + P(n) .
© ª

Q7) Démontrer que l’application ϕ de Rp [X] dans Rp+1 définie par : ϕ(P) = P(0), P(1), ..., P(p) est un isomor-
¡ ¢

phisme.
(p)
En déduire que si u ∈ E a , il existe un unique P ∈ Rp [X] tel que ∀n ∈ N, u n+1 = au n + P(n).
(p)
Dans la suite, on notera P = Pu pour u ∈ E a .
(p)
Q8) Montrer que E a est un R-espace vectoriel.
(p)
Q9) Montrer que l’application θ : E a → Rp [X] définie par θ(u) = Pu , est linéaire.

Q10) Déterminer ker(θ) (noyau de θ). Quel est sa dimension ?

Q11) Pour k ∈ N, on pose Qk = (X + 1)k − aX k .

a) Quel est le degré de Qk ?

b) Démontrer que la famille (Q0 , Q1 , ..., Qp ) est une base de Rp [X].

Q12) a) Montrer que pour tout k dans {0, 1, ..., p}, Qk est dans l’image de θ, notée Im(θ).

b) Que peut-on en conclure pour le rang de θ ?


(p)
Q13) Déduire des questions précédentes que E a est de dimension finie. Calculer cette dimension.

Q14) Pour k ∈ {0, 1, ..., p}, on pose x (k) la suite définie, pour tout n de N, par : x n(k) = n k .
Montrer que (x (0) , ..., x (p) ) est libre.
Montrer (par l’absurde) que y ∉ Vect x (0) , ..., x (p) (observer le comportement de y n = a n en +∞).
£ ¤

(p)
En déduire que (x (0) , ..., x (p) , y) est une base de E a .
(
u 0 = −2
Q15) Application : déterminer la suite (u n )n∈N vérifiant : .
∀n ∈ N, u n+1 = 2u n − 2n + 7

Partie III

Dans cette partie, on suppose que a = 1.

Q16) En adaptant les résultats obtenus à la partie précédente, déterminer :

E1 = u ∈ RN / ∃P ∈ Rp [X]; ∀n ∈ N, u n+1 = u n + P(n)


(p) © ª

(
u 0 = −2
Q17) Application : déterminer la suite (u n )n∈N vérifiant : .
∀n ∈ N, u n+1 = u n − 6n + 1

PROBLEME 2 : analyse

Dans ce problème, pour une fonction f et un entier naturel k, f (k) désigne la dérivée k e de la fonction f avec :
f (0) = f .
Remarque : sauf s’il est précisé entier naturel, un entier peut être positif ou négatif.

2
Partie A : Définition de la fonction ζ
1
n α , α ∈ R.
P
Q1) Rappeler le critère de convergence des séries de Riemann
n>0
Q2) Redémontrer ce critère à l’aide d’une comparaison avec une intégrale.
+∞
P 1
On note pour x réel, et lorsque c’est possible, ζ(x) = n x (fonction zéta de Riemann).
n=1
Q3) On note D l’ensemble de définition de ζ.
1 1
a) Préciser D. Montrer que pour x ∈ D, x−1 6 ζ(x) 6 1 + x−1 .

b) En déduire un équivalent simple de ζ(x) au voisinage de 1.

c) Montrer que ζ est strictement décroissante sur D.

d) Montrer que lim ζ = 1.


+∞

Partie B : Calcul de ζ(2)


t2
Dans cette partie on pose, pour t réel : h(t ) = 2π − t , et on définit la fonction ϕ sur [0, π] par :

h(t )
ϕ(0) = −1 et ϕ(t ) = pour t ∈]0, π].
2 sin( 2t )

Q4) Montrer que la fonction ϕ est de classe C 1 sur l’intervalle [0, π].

Q5) Calculer, pour tout k entier naturel non nul, 0 h(t ) cos(kt )dt .
n
Q6) Calculer, pour t ∈]0, π], cos(kt ), puis déterminer une constante λ telle que :
P
k=1

sin (n + 21 )t
¡ ¢
n
∀t ∈]0, π], − λ.
X
cos(kt ) =
k=1 2 sin 2t

Q7) Montrer à l’aide d’une intégration par parties que, pour toute fonction ψ de classe C 1 sur l’intervalle [0, π] :
Z π µ
1

lim ψ(t ) sin (n + )t d t = 0.
n→+∞ 0 2

π2
Q8) Montrer que ζ(2) = 6 .

Partie C : ζ(2) est irrationnel


x n (1−x)n
Dans cette partie, pour n entier naturel non nul et x réel, on pose f n (x) = n! .

Q9) Dans cette question, n est un entier naturel non nul.


2n
1
ei xi .
P
a) Montrer qu’il existe n + 1 entiers e n , e n+1 , ..., e 2n tels que f n (x) = n!
i =n

b) Montrer que pour tout entier naturel k, f n(k) (0) et f n(k) (1) sont des entiers.
(On pourra remarquer que f n (x) = f n (1 − x) ).

On veut montrer que π2 est un irrationnel, et on va raisonner par l’absurde :

a
on suppose que π2 = b où a et b sont deux entiers naturels non nuls.

Q10) On pose, pour n entier naturel non nul et x réel :

Fn (x) = b n (π2n f n (x) − π2n−2 f n(2) (x) + π2n−4 f n(4) (x) − · · · + (−1)n f n(2n) (x)).

3
a) Montrer que Fn (0) et Fn (1) sont des entiers.

b) On pose, pour n entier naturel non nul et x réel :


Z 1
g n (x) = F0n (x) sin(πx) − πFn (x) cos(πx), et An = π a n f n (x) sin(πx)dx.
0

Montrer que, pour n entier naturel non nul et x réel : g n0 (x) = π2 a n f n (x) sin(πx), et montrer que An est
un entier.
an
Q11) On pose, toujours pour le même entier a, u n = n! .

a) Que dire de lim u n ? Justifier.


n→+∞
b) Rappeler la définition de limite, et en déduire qu’il existe un entier naturel n 0 tel que pour tout entier
an
n > n0 , n! < 12 .
1
c) Montrer que pour tout réel x ∈ [0, 1], 0 6 f n (x) 6 n! .

d) Montrer alors que, pour tout entier n > n 0 , An ∈]0, 1[, et conclure que π2 est irrationnel.

e) Comment peut-on déduire de ce qui vient d’être fait que π est irrationnel ?

Pour information
Il a été prouvé depuis le 18-ième siècle, que ζ(p) est irrationnel pour tout entier pair p > 2, récemment (1979) il
vient d’être découvert que ζ(3) est irrationnel et le mystère demeure encore quant à l’irrationnalité des ζ(p) pour les
entiers impairs p > 3 ...

Inspiré de : MINES D’ALBI, ALÈS, DOUAI, NANTES 2001 / 2002 (épreuves spécifiques MPSI)

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