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Lycée Louis-Le-Grand, Paris Pour le 10/09/2020

MPSI 4 – Mathématiques
A. Troesch

DM no 1 : Révisions et logique

Correction du problème 1 – (d’après Bac C 1990)

Question préliminaire
On forme le taux d’accroissement de f en x0 . Pour tout h ‰ 0, tel que ax0 ` b soit dans le domaine de f , on a
gpx0 ` hq ´ gpx0 q f pax0 ` b ` ahq ´ f pax0 ` bq f pax0 ` b ` ahq ´ f pax0 ` bq
“ “a .
h h ah
En supposant f dérivable en ax0 ` b, lorsque h tend vers 0, ah également, donc la fraction du terme de droite tend
vers f 1 pax0 ` bq. Par conséquent, g est dérivable en x0 , et

g 1 px0 q “ af 1 pax0 ` bq .

On procède de même pour la composition par la fonction x ÞÑ x2 . On note cette fois g : x ÞÑ f px2 q. Le taux
d’accroissement s’écrit cette fois, pour tout h en lequel il est défini :

gpx0 ` hq ´ gpx0 q f px20 ` 2x0 h ` h2 q ´ f px20 q f px20 ` 2x0 h ` h2 q ´ f px20 q


“ “ p2x0 ` hq .
h h 2x0 h ` h2
Lorsque h tend vers 0, 2x0 h ` h2 aussi. Donc, en supposant f dérivable en x20 , la fraction de droite tend vers f 1 px20 q.
De plus, 2x0 ` h tend vers 2x0 . Ainsi, g est dérivable en x0 , et

g 1 px0 q “ 2x0 f 1 px20 q .

Partie I – Étude de f

1. (a) Puisque lnptq tend vers ´8 en 0,


t´1
lim f ptq “ lim “ 0 “ f p0q.
tÑ0` tÑ0` lnptq

Ainsi, f est continue en 0 .


Par changement de variable,
u
lim f ptq “ lim “ 1 “ f p1q
tÑ1´ uÑ0 lnp1 ` uq
En effet, il s’agit d’une limite remarquable, traduisant ici la dérivabilité en 1 du logarithme.
Ainsi, f est continue en 1 .

(b) La fonction f est dérivable sur s0, 1r en tant que quotient de fonctions dérivables, le dénominateur ne
s’annulant pas sur cet intervalle.
(c) Dans un premier temps, on exprime f 1 :

lnptq ´ t´1
@t Ps0, 1r, f 1 ptq “ t
.
lnptq2

Comme lnptq2 est positif pour tout t de s0, 1r, f 1 est du signe de lnptq ´ t´1
t . Ce choix de fonction auxiliaire
(plutôt que t lnptq ´ pt ´ 1q par exemple) s’impose du fait que sa dérivée s’exprime facilement, sans faire
intervenir le logarithme.
Soit donc
t´1 1
g : t ÞÑ lnptq ´ “ lnptq ´ 1 ` .
t t

1
La fonction g est dérivable sur s0, 1r, de dérivée définie par :
1 1 t´1
@t Ps0, 1r, g 1 ptq “ ´ 2 “ 2 .
t t t
Ainsi, g 1 est négative sur s0, 1r, donc g est décroissante sur s0, 1r. Comme la limite de g en 1 est nulle, on en
déduit que g est positive sur s0, 1r.
Ainsi, f 1 est positive sur s0, 1r .
(d) Pour étudier la dérivabilité en 0, on forme le taux d’accroissement : pour tout h Ps0, 1r,

f phq ´ f p0q h´1


“ .
h h lnphq

Puisque h lnphq Ñ 0´ lorsque h Ñ 0, et h ´ 1 Ñ ´1, on en déduit que ce taux d’accroissement tend vers
`8.
Ainsi, f n’est pas dérivable en 0, mais admet une tangente verticale .
2. (a) Le plus naturel est d’étudier les deux inégalités par étude
´ de fonctions.
¯
2
‚ On pose h1 la fonction qui à x associé ´ lnp1 ´ xq ´ x ` x2 . La fonction h1 est dérivable sur r0, 21 s, et
pour tout x de r0, 21 s,
1 x2
h11 pxq “
´1´x“ ě 0.
1´x 1´x
Remarquez que cette dérivation composée est une conséquence de la question préliminaire. Ainsi, h1 est
croissante, et comme h1 p0q “ 0, pour tout x P r0, 21 s,

x2
ˆ ˙
h1 pxq “ ´ lnp1 ´ xq ´ x ` ě 0.
2
´ 3
¯
‚ On pose h2 la fonction qui à x associé ´ lnp1 ´ xq ´ x ` x2 ` 2x3 . Cette fonction est dérivable sur
r0, 21 s, et pour tout x de r0, 12 s,

1 x2 ´ 2x3 x2 p1 ´ 2xq
h12 pxq “ ´ 1 ´ x ´ 2x2 “ ´ “´ .
1´x 1´x 1´x

Ainsi, h12 est négative sur r0, 21 s, donc h2 est décroissante sur cet intervalle. Puisque h2 p0q “ 0, on a bien
alors, pour tout x P r0, 12 s,
x2
ˆ ˙
h2 pxq “ ´ lnp1 ´ xq ´ x ` ď 0.
2
Les deux inégalités obtenues amènent bien l’encadrement :

u2 2u3
ˆ ˙
1
@u P r0, s, 0 ď ´ lnp1 ´ uq ´ u ` ď
2 2 3

(b) On forme le taux d’accroissement de g en 1. Pour tout h dans s ´ 21 , 0r,

gp1 ` hq ´ gp1q lnp1 ` hq ´ h


“ .
h h2
On fait le changement de variable u “ ´h. On a donc u P r0, 12 s, et u Ñ 0 lorsque h Ñ 0. On étudie donc la
lnp1 ´ uq ` u
limite lorsque u tend vers 0 de .
u2
Or, d’après la question précédente, pour tout u P r0, 12 s,

1 2u lnp1 ´ uq ` u 1
´ ´ ď ď´ .
2 3 u2 2
Les deux termes encadrants tendent vers ´ 12 lorsque u tend vers 0, donc d’après le théorème d’encadrement,
le terme du milieu admet la même limite. Ainsi g est dérivable en 1, et g 1 p1q “ ´ 12 .

2
(c) Comme g ne s’annule pas en 1, la dérivabilité de g en 1 entraîne celle de f “ g1 , et

´g 1 p1q 1
f 1 p1q “ 2
“ .
g p1q 2

La courbe de f admet donc en 1 une tangente (ou plutôt une demi-tangente à gauche), d’équation

x 1
y “ f 1 p1qpx ´ 1q ` f p1q “ ` .
2 2

(d) « Au voisinage » signifie ici qu’on n’est pas intéressé par les positions relatives sur tout l’intervalle r0, 1s,
mais seulement sur un intervalle ra, 1s, avec a qu’on pourra choisir aussi grand qu’on veut, vérifiant a ă 1.
Cela dit, ici, l’étude peut se faire tout aussi facilement sur tout l’intervalle r0, 1s.
Pour faire cette étude, on considère la fonction h définie par
x 1 x´1 x 1
hpxq “ f pxq ´ ´ “ ´ ´ .
2 2 lnpxq 2 2

Il faut étudier le signe de h sur s0, 1r, sui est l’opposé du signe de
x 1
kpxq “ x ´ 1 ´ lnpxq ´ lnpxq,
2 2
expression qui se dérive plus facilement. La fonction k étant dérivable, on obtient, pour x Ps0, 1r,
x 1 1 1 1 1 1
k 1 pxq “ 1 ´ ¨ ´ lnpxq ´ “ ´ ´ lnpxq.
2 x 2 2x 2 2x 2
On peut redériver une nouvelle fois :
1 1 1´x
@x Ps0, 1r, k 2 pxq “ ´ “ ě 0.
2x2 2x 2x2
Ainsi, k 1 est croissante sur s0, 1s, et kp1q “ 0, donc k 1 est négative sur s0, 1s. On en déduit que k est
décroissante sur s0, 1s, et kp1q “ 0 Ainsi, k est positive sur s0, 1s, donc h est négative sur s0, 1s.
Ainsi, la courbe C est sous la tangente en 1 , sur tout l’intervalle s0, 1r.
3. On obtient le graphe de la figure 1

1 |

|
|

Figure 1 – Graphe de f

3
Partie II – Calcul de l’intégrale I
Pour commencer, remarquons qu’on n’a pas de problème de définition des intégrales, toutes les fonctions considérées
étant continues sur leur intervalle fermé borné d’intégration.
1. Soit K la fonction définie sur s0, 1s par :

Kpxq “ Jpx2 q ´ Jpxq.

(a) La fonction g : t ÞÑ f ptq


t est continue sur s0, 1s, donc admet une primitive. Soit G une primitive de g. On a
alors, pour tout x Ps0, 1s,

Jpxq “ Gp1q ´ Gpxq et Jpx2 q “ Gp1q ´ Gpx2 q.

La fonction G est dérivable sur s0, 1s (une primitive est toujours dérivable, par définition !), donc d’après
la question préliminaire, x ÞÑ Gpx2 q également sur s0, 1s (puisque si x est dans s0, 1s, x2 aussi). De plus,
toujours d’après la question préliminaire, la dérivée de x ÞÑ Gpx2 q est x ÞÑ 2xG1 px2 q “ 2xgpx2 q. On en
déduit que K est dérivable sur s0, 1s, et

´2f px2 q ` f pxq


@x Ps0, 1s, K 1 pxq “ ´2xgpx2 q ` gpxq “ .
x

(b) Pour tout x de s0, 1s,

x´1 px2 ´ 1q px ´ 1q ´ px ´ 1qpx ` 1q


f pxq ´ 2f px2 q “ ´2 “ “ ´xf pxq.
lnpxq 2 lnpxq lnpxq
On en déduit que pour tout x Ps0, 1s,
K 1 pxq “ ´f pxq.
Ainsi, K et I admettent même dérivée, donc diffèrent uniquement d’une constante additive. Or, Ip1q “
Kp1q “ 0, donc cette constante est nulle. Ainsi, pour tout x Ps0, 1s,
ż1 ż1
f ptq f ptq
Ipxq “ Kpxq “ dt ´ .
x 2 t x t
La relation de Chasles amène alors : żx
t´1
Ipxq “ dt .
x2 t lnptq

2. Cette question nécessite de savoir dériver une composée. Il s’agit donc d’une généralisation de la question préli-
minaire. Vous êtes nombreux à connaître cette formule de dérivation, même si elle n’est plus au programme du
lycée. Pour les autres, admettez-là. Sous réserve de dérivabilité des fonctions considérées aux points d’évaluation,
on a
pg ˝ f q1 “ f 1 ˆ g 1 ˝ f.
1
En particulier, si u est une fonction strictement positive, et dérivable, ln ˝u aussi, et sa dérivée est uu . Or, la
fonction qu’on cherche à intégrer ici est de cette forme, au signe près, avec u “ ln. On obtient donc :
żx ˆ ˙
´1 ” ıx
2 lnpxq
dt “ ´ lnplnpxqq “ lnplnpxqq ´ lnplnpx qq “ lnplnpxqq ´ lnp2 lnpxqq “ ln ,
x2 t lnptq x2 2 lnpxq
d’où finalement,
żx
´1
dt “ lnp2q.
x2 t lnptq

3. La fonction ln est négative sur rx2 , xs, donc


ˇż x ˇ żx
ˇ dt ˇˇ dt
ˇ 2 lnptq ˇ “ ´ 2 lnptq .
ˇ
x x

De plus, ln est croissante sur s0, 1s, donc pour tout t P rx2 , xs,

lnpx2 q ď lnptq ď lnpxq ă 0,

4
donc
1 1
ď ă 0,
lnpxq lnptq
puis
1 1
0ă´ ď´ .
lnptq lnpxq
En intégrant cette inégalité sur rx2 , xs, il vient donc :
żx żx
´1 1 1
0ă´ dt ď ´ dt “ ´px ´ x2 q .
x2 t lnptq x2 lnpxq lnpxq
1 x
Puisque x ´ x2 ď x, et ´ lnpxq ě 0 sur rx2 , xs, on peut encore majorer ce dernier terme par ´ lnpxq . Ainsi, pour
tout x P rx , xs,
2
ˇż x ˇ
ˇ ´1 ˇ x
0㡠ˇ dtˇˇ ď ´ .
x2 t lnptq lnpxq
4. Ce majorant tendant vers 0 lorsque x tend vers 0, on en déduit, d’après le théorème d’encadrement, que
ˇż x ˇ
ˇ ´1 ˇ
lim ˇˇ dtˇˇ “ 0,
xÑ0 x2 t lnptq

donc żx
´1
lim dt “ 0
xÑ0 x2t lnptq
La question 1(b) et la question 2 permettent alors d’affirmer que

lim Ipxq “ lnp2q .


xÑ0

5. Soit x Ps0, 1s. On a, par la relation de Chasles :


żx
|I ´ Ipxq| “ f pxq dx.
0

D’après les variations de f , f est majorée par 1 sur r0, 1s, donc sur r0, xs. On a alors
żx
|I ´ Ipxq| ď 1 dx “ x .
0

Ceci est équivalent à l’encadrement ´x ď I ´ Ipxq ď ´x. Les deux termes encadrant admettent la même limite
nulle, donc d’après le théorème d’encadrement (ici la convergence est déjà acquise, donc on peut se contenter
de passer à la limite dans les inégalités) :

lim I ´ Ipxq “ 0 donc: I “ lim` Ipxq “ lnp2q .


xÑ0` xÑ0

Montrer que pour tout x Ps0, 1s, |I ´ Ipxq| ď x. En déduire que I “ lnp2q.

Correction du problème 2 – Logarithme discret, méthode d’Adleman (d’après CG)

Partie I – Définition du logarithme discret

1. ‚ 1 et 6 ne sont pas des racines primitives, puisque leurs puissances successives sont toujours 1, et p´1qn
respectivement (modulo 7).
‚ Le calcul des puissances de 2 modulo 7 donne :

21 ” 2 r7s, 22 ” 4 r7s, 23 ” 1 r7s, 24 ” 2 r7s,

donc 2 n’est pas racine primitive. Le calcul des puissances de 3 modulo 7 donne :

31 ” 3 r7s, 32 ” 2 r7s, 33 ” 6 r7s, 34 ” 4 r7s, 34 ” 5 r7s, 35 ” 1 r7s

donc 3 est racine primitive. Comme 4 ” ´3 r7s, on obtient la même suite que pour 3, en prenant l’opposé
modulo 7 des puissances impaires. En particulier 44 ” 4 r7s, et donc 4 n’est pas racine primitive.
Les puissances de 5 se ramènent aux puissances de 2, avec un signe qui alterne. 5 est une racine primitive.
Ainsi, 3 et 5 sont les seules racines primitives modulo 7 .

5
2. (a) Si les pg k mod pq ne sont pas tous distincts pour k P v0, p ´ 2w, il existe i ă j dans v0, p ´ 2w tels que g i
mod p “ g j mod p. Notons A l’ensemble des restes modulo p des puissances g 0 , . . . , g j´1 .
Montrons alors, pour tout n P N˚ , g n mod p P A.
Cette propriété est trivialement vraie pour n P v1, j ´ 1w, ainsi que pour n “ j (car g j mod p “ g i mod pq.
Soit n ě j, et supposons la propriété vraie jusqu’au rang n ´ 1. Alors, en écrivant

g n ” g j g n´j ” g i g n´j ” g n´pj´iq rps,

on peut utiliser l’hypothèse de récurrence au rang n ´ pj ´ iq ă n, pour conclure que g n mod p P A.


Ainsi, A étant de cardinal strictement inférieur à v1, p ´ 1w, cela contredit le fait que g soit une racine
primitive.
Par conséquent, les pg k mod pq, pour k P v0, p ´ 2w, sont dexu à deux distincts et dans v1, p ´ 1w (en effet,
le reste ne peut pas être nul, car cela signifierait que p divise g k , et p étant premier, cela impliquerait que p
divise g, ce qui est incompatible avec la définition d’une racine primitive). Pour des raisons de cardinalité,
on a alors :
tg k mod p | k P v0, p ´ 2wu “ v1, p ´ 1w .

On peut aussi se servir de la question c (en y répondant d’abord), qui implique une périodicité des puissances,
de période p ´ 1. Au bout d’une période, on a alors l’ensemble de toutes les valeurs possibles.
(b) L’existence de A provient de l’égalité de la première question. L’unicité a été prouvée lors de cette question
aussi (c’est le fait que les g k modp soient deux à deux distincts pour k P v0, p ´ 2w).
Ainsi, il existe un unique a P v1, p ´ 2w tel que A “ pg a mod pq .
(c) Écrivons b “ a ` kpp ´ 1q. D’après le petit théorème de Fermat, g p´1 ” 1rps, donc g b ” g a rps. On en déduit
que g b mod p “ g a mod p .
Si on ne connait pas le petit théorème de Fermat, on peut aussi utiliser le théorème de Bachet-Bézout : g
et p étant premiers entre eux, il existe u et v tels que

gu ` pv “ 1

On en déduit que gv ” 1 rps (donc g est inversible modulo p). Ainsi, en multipliant par v, on constate que
gx ” gy rps équivaut à x ” y rps.
D’après les début du problème, on peut dire que g p´1 mod p est une valeur qu’on a déjà rencontrée avant,
disons g p´1 ” g i rps, pour i P v0, p ´ 2w. Si i ‰ 0, on peut simplifier i fois par g, et on obtient :

g p´i´1 ” g 0 rps

L’argument donné dans la première question permet alors d’affirmer que les g n mod p prennent leurs valeurs
dans tg k mod p | k P v0, p ´ i ´ 2wu, ce qui contredit le fait que g soit une racine primitive. On a donc g p´1
mod p “ 1. On conclut alors comme plus haut.
3. On calcule les puissances successives de g modulo p jusqu’à obtenir A. Écrit en Python, cela donne :

def logdiscret(A,p,g):
x = 1
a = 0
while x != A:
X *= g # calcul de la puissance suivante
X %= p # réduction modulo p
a += 1 # incrémentation de l’exposant
return a

Partie II – Calcul du logarithme discret par la méthode d’Adleman

6
1. On a 54 “ 2 ˆ 33 , donc
g ℓp2q`3ℓp3q “ g 2 pg 3 q3 ” 2 ˆ 33 ” 54 r113s.
Comme ℓp2q ` 3ℓp3q “ 75 P v0, p ´ 2w, on en déduit que

ℓp54q “ 75 .

2. On a :
e
g ai ” p1i,1 . . . peni,n “ g ei,1 ℓpp1 q . . . g ei,n ℓppn q rp ´ 1s.
D’après la partie I, g i ” g j rps si et seulement si i ” j rp ´ 1s (en effet, les puissances de g forment une suite
périodique de période p ´ 1, les termes d’une période étant 2 à 2 distincts). Ainsi,

ai ” ei,1 ℓpp1 q ` ¨ ¨ ¨ ` ei,n ℓppn q rp ´ 1s.

3. On prend dans cette question p “ 53, g “ 20 (racine primitive admise), n “ 2, p1 “ 2, p2 “ 5.


(a) On a g 2 “ 400 ” 29 r53s et g 3 ” 580 ” 50 r53s
On a donc
1 ” ℓp20q ” ℓp22 ˆ 5q ” 2ℓp2q ` ℓp5q rp ´ 1s
et :
3 ” ℓp50q ” ℓp2 ˆ 52 q ” ℓp2q ` 2ℓp5q rp ´ 1s.
La résolution du système obtenu amène :

3ℓp5q ” 5 r52s et 3ℓp2q ” ´1 r52s.

Comme ℓp2q et ℓp5q sont dans v0, p ´ 2w, les seules valeurs possibles de 3ℓp5q sont 57 et 109. Seule la première
est divisible par 3, donc ℓp5q “ 19
De même, les seules valeurs possibles de ℓp2q sont 51 et 103. Seul 51 est divisible par 3, donc ℓp2q “ 17
(b) On obtient alors :
ℓp40q “ ℓp23 ˆ 5q ” 3ℓp2q ` ℓp5q ” 70 r52s.
Comme ℓp40q doit être dans v0, 51w, on en déduit que ℓp40q “ 18
On aurait pu l’obtenir de façon plus directe, puisque 40 “ 2 ˆ 20 “ 2g : cela implique que ℓp40q “ ℓp2q ` 1.
(c) Ici, un comptage manuel est ce qu’il y a de plus rapide. Avec β “ 0, on a les entiers 2α , avec α P v0, 5w,
donc 6 possibilités. Avec β “ 1, on a les entiers 5 ˆ 2α , avec 2α ă 11, donc α P v0, 3w. Avec β “ 2, il reste
les possibilités α P v0, 1w. Les autres valeurs de β fournissent des entiers trop grands.
Ainsi, il y a 12 entiers de v1, 52w s’écrivant sous la forme 2α 5β .
4. Soit A P v1, p ´ 1w.
(a) ‚ Par définition du reste, et du fait que ni g s ni A ne sont divisibles par l’entier premier p, tpg s A mod pq |
s P v0, p ´ 2wu Ă v1, p ´ 1w.
‚ Réciproquement, on peut trouver, comme plus haut, un entier u tel que Au ” 1 rps (par Bézout, A étant
premier avec p). Soit alors b P v1, p ´ 1w, et c “ ub mod p. Par définition des racines primitives, il existe
s P v0, p ´ 2w tel que g s “ c, d’où :
g s A ” Ac ” Aub ” b rps.
Ainsi, b P tpg s A mod pq | s P v0, p ´ 2wu
Des deux inclusions, on déduit : tpg s A mod pq | s P v0, p ´ 2wu “ v1, p ´ 1w .
(b) Soit
g s A mod p “ pe11 ¨ ¨ ¨ penn .
On a alors
s ` ℓpAq ” e1 ℓpp1 q ` ¨ ¨ ¨ ` en ℓppn q rp ´ 1s,
et par conséquent
ℓpAq “ pe1 ℓpp1 q ` ¨ ¨ ¨ ` en ℓppn q ´ sq mod pp ´ 1q .

7
(c) On a g ˆ 30 “ 600 ” 17 r53s puis g 2 ˆ 30 ” 340 ” 22 r53s, et enfin g 3 ˆ 30 ” 300 ” 16 r53s. Ainsi,

ℓp30q ” 4ℓp2q ´ 3 “ 65 r52s.

Ainsi, ℓp30q “ 13 .
5. On revient au cas général.
(a) On compte les entiers pα α
1 , tels que 1 ď p1 ă p, donc

lnppq
0ďαă .
lnpp1 q
Q U
lnppq
Ce dernier nombre n’étant pas entier (car p1 ne divise pas Il y a donc lnpp1 q entiers de v1, p ´ 1w s’écrivant

1 . On peut exprimer cette quantité légèrement différemment, en résolvant p1 ď p ´ 1 plutôt que p1 ă p. La


pα α α

borne supérieure obtenue peut cette fois être un entier, on ne peut pas utiliser la partie entière par excès. En
Y ]
revanche, cela s’exprime bien avec la partie entière, et on trouve un nombre d’entiers égal à lnpp´1q
lnpp1 q `1 .

(b) Lorsque s parcourt v0, p ´ 2w, les g s A mod p parcourent une et une seule fois chaque entier de v1, p ´ 1w.
Ainsi, si on suppose que l’entier s est choisi uniformément dans v0, p ´ 2w, g s A mod p se répartit aussi
uniformément dans v1, p ´ 1w (c’est-à-dire avec équiprobabilité). Ainsi, la probabilité que g s A mod p soit
une puissance de p1 s’obtient en formant le quotient du nombre de cas favorables par le nombre total de
cas, donc :
R V ˆZ ^ ˙
1 lnppq 1 lnpp ´ 1q
P “ “ `1
p ´ 1 lnpp1 q p´1 lnpp1 q
β
(c) On compte le nombre N d’entiers q de v1, p1 w s’écrivant sous la forme pα 1 p2 . On commence comme dans la
question (a), pour le facteur α, puis on compte les exposants β correspondants en divisant par pα 1 :
Y ]— Y ]
lnpp´1q ´ ¯ffi lnpp´1q
p´1 ffi
lnpp1 q
ÿ — — ln pα1 ffi lnpp1 q
ÿ Z lnpp ´ 1q ^
lnpp1 q
N“ – fl `1“ ´α `1
α“0
lnpp2 q α“0
lnpp2 q lnpp2 q
Z ^
lnpp ´ 1q lnpp1 q lnpp ´ 1q
La majoration est facile à obtenir : il suffit de majorer ´α ` 1 par ` 1, ce qui
lnpp2 q lnpp2 q lnpp2 q
donne alors :
Y ]
lnpp´1q
lnpp1 q ˆZ ^ ˙ˆ ˙ ˆ ˙ˆ ˙
ÿ lnpp ´ 1q lnpp ´ 1q lnpp ´ 1q lnpp ´ 1q lnpp ´ 1q
Nď `1“ `1 `1 ď `1 `1 .
α“0
lnpp2 q lnpp1 q lnpp2 q lnpp1 q lnpp2 q

Pour obtenir la minoration, il faut faire le calcul de façon un peut plus fine. Pour simplifier l’expression,
lnpp ´ 1q lnpp ´ 1q
notons K “ et L “ . On a alors :
lnpp1 q lnpp2 q
tKu Z ^ tKu
ÿˆ ˙
ÿ lnpp1 q lnpp1 q
Ně L´α `1 ě L´α .
α“0
lnpp2 q α“0
lnpp2 q

Ainsi, ˆ ˙
tKuptKu ` 1q lnpp1 q tKu lnpp1 q
N ě ptKu ` 1qL ´ ě ptKu ` 1q L ´ .
2 lnpp2 q 2 lnpp2 q
Or,
tKu lnpp1 q K lnpp1 q L L
L´ ěL´ “ L´ “ ě 0
2 lnpp2 q 2 lnpp2 q 2 2
Comme de plus tKu ` 1 ě K, on obtient :
KL
. Ně
2
La probabilité recherchée est obtenue en divisant par p ´ 1, le nombre total de choix de l’entier (par
équiprobabilité). Les deux inégalités trouvées précédemment amènent :

plnpp ´ 1qq2
ˆ ˙ˆ ˙
1 lnpp ´ 1q lnpp ´ 1q
ďP ď `1 `1 .
2pp ´ 1qplnpp1 qqplnpp2 qq p´1 lnpp1 q lnpp2 q

8
(d) Soient p1 , . . . , pn des nombres premiers distincts inférieurs à p.
‚ L’inégalité pα αi
1 ¨ ¨ ¨ pn ď p ´ 1 implique (de façon grossière) pi , pour tout i P v1, nw. Ainsi,
1 αn

lnpp ´ 1q
αi ď .
lnppi q

lnpp ´ 1q
Notons Ki “ . Le n-uplet pα1 , . . . , αn q doit donc être choisi dans v0, tK1 uw ˆ ¨ ¨ ¨ ˆ v0, tKn uw. Il
lnppi q
s’agit d’une condition nécessaire, mais largement pas suffisante (la majoration effectuée est très lâche).
Le nombre N de choix convenables des αi est donc majoré par le cardinal de ce produit cartésien, à
savoir : n n
ź ź
Nď ptKi u ` 1q ď pKi ` 1q.
i“1 i“1

‚ La minoration, comme précédemment, est nettement plus délicate à obtenir. Étant donnée une suite
ppn qnPN d’entiers premiers distincts, on prouve par récurrence sur n P N˚ que pour tout x (entier ou
réel positif), le nombre d’entiers Nn pxq dont la décomposition primaire n’utilise que les entiers p1 , . . . , pn
vérifie
lnpxqn
Nn pxq ě .
n! lnpp1 q . . . lnppn q
Les questions précédentes prouvent la propriété aux rangs 1 et 2. Soit n ě 3, et supposons l’inégalité
vraie pour tout x ą 0 et tout entier m ă n. Alors par un raisonnement similaire à celui de la question
lnpxq
précédente, en notant comme plus haut pour tout i P v1, nw, Ki “ :
lnppi q
tK
ÿn u ˆ ˙
x
Nn pxq “ Nn´1 .
αn “0

n
i

En utilisant l’hypothèse de récurrence, il vient alors :


tK
ÿn u tK
ÿn u
plnpxq ´ αn lnppn qqn 1
Nn pxq ě “ plnpxq ´ αn lnppn qqn´1
αn “0
n! lnpp 1 q ¨ ¨ ¨ lnpp n´1 q pn ´ 1q! lnpp 1 q ¨ ¨ ¨ lnpp n´1 q α “0 n

Nous utilisons ensuite un argument classique (comparaison somme / intégrale) pour ramener la minora-
tion à un calcul d’intégrale simple. Cette comparaison consiste à comparer la fonction en escalier définie
sur chaque intervalle rk, k ` 1s par la constante plnpxq ´ k lnppn qqn´1 à la fonction plnpxq ´ t lnppn qqn´1 .
En effet, la fonction t ÞÑ plnpxq ´ t lnppn qqn´1 étant décroissante sur rk, k ` 1s lorsque k P v0, tKn u ´ 1w
(cela n’est plus nécessairement le cas pour l’intervalle suivant) on a, pour une telle valeur de k, et pour
tout t P rk, k ` 1s :
plnpxq ´ k lnppn qqn´1 ě plnpxq ´ t lnppn qqn´1 ,

d’où en intégrant par rapport à la variable t sur rk, k ` 1s :


ż k`1
n´1
plnpxq ´ k lnppn qq ď plnpxq ´ t lnppn qqn´1 dt,
k

et en sommant pour k de 0 à tKn u ´ 1 :


tKÿ
n u´1 tKÿ
n u´1 ż k`1 ż tKn u
n´1 n´1
plnpxq ´ k lnppn qq ě plnpxq ´ t lnppn qq dt “ plnpxq ´ t lnppn qqn´1 dt,
k“0 k“0 k 0

d’après la relation de Chasles. Par ailleurs, on a aussi, pour k “ tKn u, et pour tout t P rtKn u, Kn s :

plnpxq ´ k lnppn qqn´1 ě plnpxq ´ t lnppn qqn´1 ,

et donc, par intégration sur cet intervalle,


ż Kn
plnpxq ´ k lnppn qqn´1 ě pKn ´ tKn uqplnpxq ´ k lnppn qqn´1 ě plnpxq ´ t lnppn qqn´1 dt,
tKn u

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la première inégalité découlant du fait que pKn ´ tKn uq ď 1. Ainsi, en ajoutant ce dernier terme à la
somme précédente, et toujours d’après la relation de Chasles,
tK
ÿn u ż Kn ” 1 ıKn lnpxqn
plnpxq ´ k lnppn qqn´1 ě plnpxq ´ t lnppn qqn´1 dt “ ´ plnpxq ´ t lnppn qqn “ .
k“0 0 n lnppn q 0 n lnppn q

On peut donc enfin conclure que :

lnpxqn
Nn pxq ě ,
n! lnpp1 q . . . lnppn q

ce qui prouve bien la propriété voulue au rang n.


Ainsi, d’après le principe de récurrence forte, la propriété est vraie pour tout n.
Pour obtenir la probabilité, on divise comme plus haut par p ´ 1. Ainsi :

n ˆ
lnpp ´ 1qn
˙
1 ź lnpp ´ 1q
ďP ď `1 .
n!pp ´ 1q lnpp1 q . . . lnppn q p ´ 1 i“1 lnppi q

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